L'apport des normes IFRS IAS au nouveau plan comptable des caisses de retraite

55
Université Mohamed 1 er Ecole Nationale de Commerce et de Gestion Oujda Mémoire de Projet de Fin d’Etudes L’apport des normes IFRS/IAS au nouveau Plan Comptable des Caisses de Retraite, cas : IAS 19, IAS 26 Stage effectué à la CAISSE MAROCAINE DES RETRAITES, DIVISION COMPTABLE ET FINANCIERE à RABAT Prénom: EZ-ZOUAK Mohammed Encadrant pédagogique: Option: Gestion Financière et Comptable Mr Khalid OULAD SEGHIR Filière: Gestion Niveau: 4ème année Encadrant professionnel: N° d’inscription: 51 Mr Nour-eddine ELFALLAKI

Transcript of L'apport des normes IFRS IAS au nouveau plan comptable des caisses de retraite

Université Mohamed 1er

Ecole Nationale de Commerce et de Gestion

Oujda

Mémoire de Projet de Fin d’Etudes

L’apport des normes IFRS/IAS au nouveau Plan Comptable

des Caisses de Retraite, cas : IAS 19, IAS 26

Stage effectué à la CAISSE MAROCAINE DES RETRAITES, DIVISION COMPTABLE ET

FINANCIERE à RABAT

Prénom: EZ-ZOUAK Mohammed Encadrant pédagogique:

Option: Gestion Financière et Comptable Mr Khalid OULAD SEGHIR

Filière: Gestion Niveau: 4ème année Encadrant professionnel:

N° d’inscription: 51 Mr Nour-eddine ELFALLAKI

2

DEDICACES

Je dédie ce travail à :

Mon père, Driss EZ-ZOUAK, qui n'a jamais cessé de m'encourager lors de mes études en

m'apportant soutien moral, financier et matériel,

Ma mère, Hicham AMINA, qui a toujours été à coté de moi malgré les obstacles que j'ai pu

rencontrer tout au long des 4 années universitaires à l’ENCGO,

Mes professeurs à l’ENCGO, qui grâce à eux, j’ai accumulé beaucoup de connaissances théoriques

et pratiques qui me serviront comme une base solide dans mon futur parcours professionnel.

Mes frères et sœurs, pour que mon parcours universitaire soit un exemple et que vous en fassiez

autant un jour,

Toutes les personnes que je porte dans mon cœur et qui ont sans le savoir participé de manière

considérable à ma réussite,

3

REMERCIEMENTS

Ce Projet Fin d’Etudes est le résultat d'un effort constant. Cet effort n'aurait pu aboutir sans la

contribution de plusieurs personnes. Ainsi se présente l'occasion de les remercier : Tout

d'abord,

A Mr Khalid OULAD SEGHIR, mon encadrant pédagogique pendant ce stage pour sa disponibilité

et ses conseils très utiles, ses critiques et ses propositions d'améliorations ;

A Mr Nour-eddine EL FALLAKI, Chef du service comptable à la CMR, mon encadrant

professionnel pour son engagement absolue et sa participation à l’élaboration de ce PFE.

A Mr OMAR Dhimen, Chef du service financier à la CMR, pour son soutien documentaire et ses

instructions riches pendant mon stage à Rabat.

A Mr Mohamed Youssef EL FILALI, Chef de la Division Financière et Comptable, pour son accueil

très chaleureux et pour son aide précieuse à fin de réaliser se stage dans les meilleures

conditions possibles.

Et je n’oublie pas tout le personnel sans exception de cette division pour leur support moral et

pédagogique pendant les 2 mois de ce stage.

4

Liste des abréviations

PCCR : Plan comptable des caisses de retraite

IAS : International Accounting Standars (normes comptables internationales)

IFRS : International Financial Reporting Standards, normes internationales d'information

financière

IASB : International Accounting Standards Board, Bureau des standards comptables

internationaux

CNC: Conseil National de Comptabilité

CGNC: Code Général de la Normalisation Comptable

CIMR : Caisse Interprofessionnelle Marocaine de Retraites

CMR : Caisse Marocaine des Retraites

CNSS : Caisse Nationale de la Sécurité Sociale

RCAR : Régime Collectif d’Allocation de Retraite

VAP : Valeur Actuelle Probable

DBO : Valeur actuelle d’obligation

FASB : Financial Accounting Standards Board

AICPA : American Institute of Certified Public Accountants

SEC : Securities and Exchange Commission

US GAAP : Generally Accepted Accounting Principles in the United States

5

SOMMAIRE

INTRODUCTION ............................................................................................................................................ 7

PARTIE (1) : GENERALITES ET DEFINITIONS ........................................................................................ 9

CHAPITRE (1): LA SECURITE SOCIALE AU MAROC .............................................................................................. 9

1. Presentation du secteur de la sécurité sociale au Ma roc : ............................................................... 9

2. Quelques statistiques des caisses de retraite au Ma roc : .............................................................. 10

3. La Caisse Marocaine des Retraites (CMR) : ....................................................................................... 12

4. Tableau récapitulatif des 4 caisses de retraite : .......................................... Erreur ! Signet non défini.

5. Modes de financement des régimes de pensions : .......................................................................... 14

CHAPITRE (2): LE NOUVEAU PLAN COMPTABLE DES CAISSES DE RETRAITE (PCCR) .................................. 16

1. Projet du PCCR : ....................................................................................................................................... 16

2. De l’élaboration vers l’application : ...................................................................................................... 17

3. Les objectifs du nouveau plan comptable: ........................................................................................ 17

4. L’impact du PCCR sur les états financiers des Caisse s des Retraites : ..................................... 18

5. Les normes comptables source du nouveau plan compta ble : .................................................... 18

PARTIE (2) : LES PRINCIPALES SOURCES DE NORMALISATI ON DU NOUVEAU PLAN COMPTABLE ............................................................................................................................................... 20

CHAPITRE (1) : LE CODE GENERAL DE LA NORMALISATION COMPTABLE(CGNC)/US GAAP ..................... 20

1. Le CODE GENERAL DE LA NORMALISATION COMPTABLE (CGNC): ........................................ 20

2. Generally Accepted Accounting Principes (US-GAAP) : ................................................................ 21

CHAPITRE (2) : IAS 19 (AVANTAGES DU PERSONNEL) ET IAS 26 (COMPTABILITE ET RAPPORTS FINANCIERS

DES REGIMES DE RETRAITE) ............................................................................................................................ 22

1. IAS 19 (Avantages du personnel) .......................................................................................................... 22

1.1. Champs d’application : ...................................................................................................................... 22

1.2. Objectifs : ............................................................................................................................................... 23

1.3. Définitions : ........................................................................................................................................... 23

1.4. Autres définitions : .............................................................................................................................. 24

1.5. Avantages postérieurs à l’emploi : distinction entr e les régimes à cotisations définies et les régimes prestations définies : ................................................................................................................... 25

1.6. Avantages postérieurs à l’emploi : Cas des Régimes à prestations définies : .................... 26

1.7. Traitement des avantages court terme et des avantag es postérieurs à l’emploi à cotisations définies : .......................................................................................................................................... 29

1.8. Implications de la norme IAS 19 : .................................................................................................... 30

6

1.9 Valeur actuelle des obligations au titre des prestat ions définies et couts des services rendus au cours de l’exercice .......................................................................................................................... 32

2. IAS 26 (comptabilité et rapports financiers des regi mes de retraite) .......................................... 32

2.1. Champ d’application : ......................................................................................................................... 32

2.2. Définitions : ........................................................................................................................................... 33

2.3. Régimes à prestations définies : ..................................................................................................... 34

2.4. Régimes de retraite à prestations définies doit com prendre soit : ......................................... 34

PARTIE (3) : ETUDE ANALYTIQUE DE L’APPORT DES NORME S IAS 19/IAS 26 ........................... 36

CHAPITRE (1) : L’APPORT DE LA NORME IAS 19 AU PCCR ........................................................................... 36

1. Utilisation des techniques actuarielles : ............................................................................................. 36

2. Typologie des risques intégrés à l’évaluation actua rielle : ............................................................ 36

3. Appliquation de la méthode des unités de crédit PROJ ETEES : .................................................. 38

4. Détermination des écarts actuariels : .................................................................................................. 40

CHAPITRE (2) : L’APPORT DE LA NORME IAS 26 AU PCCR ............................................................................ 41

1. Champs d’application : ............................................................................................................................ 41

2. Les états financiers d’un régime à prestations défi nies : ............................................................... 41

3. Informations à fournir : ............................................................................................................................ 44

4. La valeur actuelle actuarielle des prestations de r etraite promises : .......................................... 48

5. Politique suivie pour le financement des prestations promises : ................................................ 49

6. L’information sur les ressources et les activités f inancières des ................................................ 50

régimes : ................................................................................................................................................................ 50

CONCLUSION : ........................................................................................................................................... 52

BIBLIOGRAPHIE : ...................................................................................................................................... 53

WEBOGRAPHIE : ....................................................................................................................................... 53

ANNEXES .................................................................................................................................................... 55

7

INTRODUCTION

La solidarité sociale remonte loin dans l’histoire du Maroc. Elle a enraciné la continuité des liens

familiaux, communautaires et professionnels de notre pays. Les percepts de l’islam en ont

étendu et systématisé les fondements par la « Zakat », le « Wakf » ou « Habous ».

Avec l’arrivée du protectorat, les premières industries s’installent au Maroc créant un salariat

urbain. Cette mutation s’est accompagnée de la mise en place progressive d’une réglementation

basée sur une logique d’assurance sociale.

L’indépendance nationale a donné naissance à un système moderne, obligatoire et universel

d’assurance sociale, inspiré des principes édictées par les conventions l’Organisation

Internationale de Travail.

Les années suivantes vont connaître la mise en place successive de certains organismes de

prévoyance et de sécurité sociale : CMR (Caisse Marocaine de Retraite) 1930, CIMR (La Caisse

Interprofessionnelle Marocaine de Retraite) 1949, CNSS (Caisse Nationale de Sécurité Sociale)

1958 et RCAR (Régime Collectif d’Allocation de Retraite) 1978.

Aujourd’hui, les partenaires sociaux ont engagé une réflexion commune sur l’avenir du système

de retraite. Cette initiative devra aboutir à une réforme profonde du secteur

A même de permettre d’assurer sa pérennité. Dans ce cadre le projet d’adoption d’un nouveau

plan comptable unifié des caisses de retraite devient une nécessité d’extrême urgence afin de

répondre aux attentes des acteurs en matière de fiabilité d’information financière et comptable

ainsi que pour remédier aux dérogations des anciens plans comptables de chaque caisse par

rapport aux recommandations du CNCG. De plus, le nouveau plan comptable respecte les

dernières standards comptables internationales (IFRS/IAS) et précisément les deux normes IAS

19 (avantages du personnel) / IAS 26 (Comptabilité des rapports financiers des régimes de

retraite).

Également, le nouveau plan comptable tient compte de la diversité et la particularité du secteur

des retraites. Il permet de répondre aux attentes des caisses de retraite en constituant un outil

performant pour la définition et la réalisation des objectifs stratégiques. Pour l’Etat, il constitue

un moyen de consolidation et harmonisation de l’information financière entre les différents

organismes. Enfin, il permet à l’affilié une information fiable et crédible sur son épargne retraite

et ses cotisations pour son organisme de retraite.

8

Le stage de fin d’étude réalisé au sein de la Caisse Marocaine des Retraites est l’occasion idéale

pour entamer une étude approfondie sur ce nouveau plan comptable. L’intérêt et l’énormité du

sujet, entraîneront subséquemment, une concentration particulière sur un point déterminé qui

est l’apport des normes IAS 19 (Avantages du personnel) et IAS 26 (Comptabilité des rapports

financiers des régimes de retraite) au nouveau plan comptable. Le choix de cette orientation est

la conséquence de l’importance extrême qu’occupe, actuellement, les normes comptables

internationales IFRS (International Financial Reporting Standards) et IAS (International

Accounting Standars) au cours des vingt dernières années pour l’harmonisation, à l’échelle

mondiale, de l’information comptable et financière fournie aux investisseurs.

Le secteur de retraite à son tour a été impliqué dans cette globalisation des normes financières et

comptables vue l’énormité des fonds gérés et la multiplicité des activités où investissent les opérateurs

de ce secteur. Parmi ces différentes normes comptables, la norme IAS 19 (avantages du personnel) et

la norme 26 (Comptabilité des rapports financiers des régimes de retraite) seront les deux

normes à traiter par la suite. Ces deux dernières influencent considérablement l’établissement

des états financiers et les méthodes du calcul comptable pour le secteur de retraite.

Ainsi, le présent projet, portera sur le thème « L’apport des normes comptables internationales

IAS/IFRS au nouveau Plan Comptable des Caisses de Retraites, Cas de l’IAS 19, IAS 26 ».

L’élaboration de ce projet suivra une logique déductive, en entament tout d’abord une partie

théorique qui nous permettra d’avoir une vision générale sur le secteur de la sécurité sociale au

Maroc et ses particularités autant qu’un aperçu sur le projet du plan comptable commun entre

les caisses de retraite conduit par la CNC. Dans une deuxième partie, on va traiter les différentes

normes nationales et internationales en liaison avec l’établissement des états financiers des

caisses de retraite. Enfin, nous procéderons à une analyse détaillée de l’application et du respect

des normes IAS 17 /1AS 26 pour l’élaboration du nouveau PCCR.

9

PARTIE (1) : GENERALITES ET DEFINITIONS

CHAPITRE (1): LA SECURITE SOCIALE AU MAROC

1. PRESENTATION DU SECTEUR DE LA SECURITE SOCIALE AU MAROC :

La prévoyance sociale au Maroc est mise en œuvre par plusieurs institutions. Dans le secteur

privé, la protection sociale est assurée par la Caisse Nationale de Sécurité Sociale (CNSS), la

Caisse Interprofessionnelle Marocaine de Retraite (CIMR). Dans le secteur public, la

protection des fonctionnaires et de leurs familles est assurée par des organismes tels que La

Caisse Marocaine de Retraite (CMR), le Régime Collectif d’Allocation de Retraite (RCAR), et la

Mutualité dont la gestion est assurée par la Caisse Nationale des Organismes de Prévoyance

Sociale (CNOPS). Le secteur semi-public qui se compose d’établissements industriels,

commerciaux et bancaires tels que l’ONE, la Banque du Maroc, l’OCP et l’ODEP comprend des

régimes autonomes et des caisses internes qui assurent la couverture sociale de ses propres

salariés.

La couverture sociale au Maroc touche près de 15 % de la population, et ne concerne pas

ceux qui en ont le plus besoin, à savoir les catégories sociales défavorisées. Il n’en demeure

pas moins que l’écart entre la proportion des bénéficiaires et celle des cotisants se creuse de

plus en plus et pose un véritable défi à l’État et aux responsables des régimes de la

protection sociale. Car il va falloir, non seulement maintenir un certain équilibre

démographique entre les générations, mais aussi créer des opportunités d’emploi pour les

générations futures et mettre en place les mécanismes nécessaires pour la mise en œuvre

d’une véritable solidarité intergénérationnelle.

10

Architecture de secteur de retraite au Maroc

2. QUELQUES STATISTIQUES DES CAISSES DE RETRAITE AU MAROC :

• Taux de couverture :

Les divers régimes de retraite obligatoires couvrent près de 2,9 millions de travailleurs dont

55,89% par la CNSS et 28,82% par la CMR (tous régimes confondus).

Affiliation par caisse de retraite

11

• Le rapport démographique des caisses de retraite :

Le rapport démographique qui en résulte a tendance à baisser pour l’ensemble des caisses.

Cependant, le RCAR qui présentait le ratio le plus élevé et le plus stable eu égard à la création

récente de ce régime a enregistré la régression la plus forte, passant de 9,2 en 1994 à 4,9 en

2003, soit une baisse globale de 47%. Cela est dû notamment à la forte augmentation du

nombre de bénéficiaires à cause de l’intégration de certains établissements publics. La CIMR

qui présente le ratio le plus faible durant la période 1994-2003 a enregistré elle aussi une

régression de 38% passant de 4,2 en 1994 à 2,5 en 2003. Au niveau de la CMR, le nombre des

actifs par retraité a diminué de 32% entre 1994 et 2003 passant ainsi de 7,5 en 1994 à 5,1

du fait de la réduction des recrutements au niveau de la fonction publique.

Evolution des actifs et des retraités des différents régimes de retraite

• Au niveau financier :

Durant la période 1994-2003, les différents régimes de retraite ont toujours connu une situation

financière excédentaire, le montant des cotisations salariales et patronales étant supérieur au

montant des prestations.

Cependant, le taux de couverture (cotisations/prestations) a suivi durant la période 1994-2002

une tendance vers la baisse pour les différents régimes.

12

3. LA CAISSE MAROCAINE DES RETRAITES (CMR) :

Créée par le Dahir du 1er Choual 1346(2 Mars 1930), la Caisse Marocaine des Retraites (CMR) est

un établissement public doté de la personnalité civile et de l’autonomie financière. Elle est en

charge de la gestion des régimes de pensions civiles et militaires.

3.1. CHAMPS D’APPLICATION :

Sont affiliés obligatoirement au régime des pensions civiles :

• Les fonctionnaires titulaires et les stagiaires administratifs

• Les magistrats et les magistrats de cours des comptes

• Les administrateurs et administrateurs adjoints du ministère de ‘l’intérieur

• Les fonctionnaires et stagiaires des collectivités locales

• Les personnels de certains établissements publics exclus du champ d’application du

RCAR.

3.2. LES REGIMES GERES PAR LA CMR :

La CMR gère les régimes de pension suivants :

• Régime des pensions civiles.

13

• Régime des pensions militaires.

• Régimes de pensions et des allocations des anciens résistants et anciens membres de

l’armée de libération

• Certaines rentes, pensions et allocations institués pour la plupart, avant l’indépendance.

• La CMR fonctionne selon le principe de la répartition : les pensions et les retraites et

celles de leurs ayants droits.

3.3. AFFILIATION

L’affiliation est automatique pour toutes les catégories des fonctionnaires et agents entrants

dans le champ d’application du régime des pensions civiles.

3.4. LES PRESTATIONS GARANTIES :

• Des droits personnels : pension de retraite et pensions d’invalidité

• Des pensions de réversion : après le décès de l’affilié ou de retraité au profit du

conjoint survivant, des enfants et des ascendants au premier degré

• Des allocations familiales aux titres des enfants

• La revalorisation des pensions

• La possibilité de cumuler les prestations servies par la CMR avec celles acquises

auprès d’autres régimes

• Des avances sur pensions

3.5. FINANCEMENT :

• Les retenues des affiliés :

Retenues au titre de l’affiliation

Retenues au titre des services antérieurs à valider

Retenues supplémentaire (Rachat)

• Les contributions des employeurs

14

4. MODES DE FINANCEMENT DES REGIMES DE PENSIONS

Le système ou le mode de financement doit garantir à un régime de retraite les ressources

nécessaires pour maintenir l’équilibre entre les recettes et les dépenses.

Généralement, trois modes de financement peuvent être appliqués par les régimes de retraite

qui sont : La répartition, la capitalisation ou un régime combinant entre les deux modes qui est le

régime mixte.

4.1. LA REPARTITION :

Le principe de fonctionnement de la répartition est basé sur la solidarité.

• Solidarité entre générations :

Les actifs d’une génération versent des cotisations durant toute leur vie de travail, qui servent

aussitôt à payer les pensions des générations qui les ont précédés et qui ont atteint l’âge de

retraite. Ce mécanisme préserve ainsi de tout de déperdition financière à l’inverse du

mécanisme de capitalisation où les cotisations versées sont placées durant des décennies sur les

marchés financiers, avec des risques considérables de perditions financières.

• Solidarité entre individus d’une même génération :

Les salariés d’une même génération acquièrent tout au long de leur vie au travail des droits à

pension ou à la retraite même durant certaines périodes d’inactivité.

• Solidarité entre profession :

Les régimes professionnels qui ont proportionnellement le plus d’actifs et le moins de retraités

à un moment donné reversent une partie de leurs cotisations aux régimes qui, au même

moment, ont moins d’actifs et plus de retraite. Chaque catégorie professionnelle peut donc en

toutes circonstances faire face à son engagement.

Il en découle donc que dans un système de retraite par répartition, l’équilibre financier dépend

du rapport entre le nombre de cotisants et celui des retraités. Les taux de croissance des revenus

et de la population active occupée constituent dès lors les deux principaux facteurs d’évolution.

15

4.2. CAPITALISATION :

Dans un régime de retraite par capitalisation, les actifs d’aujourd’hui épargnent en vue de leur

propre retraite. Les cotisations font l’objet de placements financiers ou immobiliers, dont le

rendement dépend essentiellement de l’évolution des taux d’intérêt.

En d’autre terme la capitalisation consiste à ce que l’assuré au cours de sa vie active accumule

ses cotisations, auxquelles s’ajoutent les intérêts versés par la caisse gestionnaire.

Pour faire face au financement des pensions, la caisse de retraite est appelée, de son coté, à

constituer des réserves financières en achetant les titres et valeurs mobiliers et en investissant

dans l’immobilier.

La capitalisation peut être effectuée dans le cadre individuel ou collectif.

• La capitalisation individuelle : Dans ce cas, les cotisations qui sont versées au profit de

chaque assuré, sont porté à son compte individuel pour constituer les fonds nécessaires

au paiement des prestations. Elle suppose que la cotisation est déterminée par référence

à l’âge de l’affilié.

• La capitalisation collective : Généralement, les dépenses au titre des prestations sont

couvertes par le versement d’une même prime moyenne pour tous les assurés, afin de

constituer les capital nécessaire au service des pensions échues et des prestations aux

quelles ces assurés actifs ont droit.

Dans la capitalisation collective, les prévisions de l’équilibre financier tiennent comptes des

valeurs moyennes du groupe affilié tout en gardant l’aspect individualiste caractérisant la

technique de la capitalisation.

4.3. LE REGIME MIXTE :

Le régime mixte est un régime qui combine entre les avantages du régime de répartition et du

régime de capitalisation. Au Maroc, ce type de régime est pratiqué généralement par les deux

caisses de retraite la CMR et la RCAR.

Pour la RCAR, la cotisation salariale et la part fixe de la contribution patronale sont inscrites aux

livrets individuels des affiliés. Ces sommes sont capitalisées un taux fixé par année et sont la

propriété de l’affilié qui lui sert comme un investissement afin de bénéficier d’une éventuelle

16

allocation de retraite ou d’invalidité. En revanche, la part variable de la contribution patronales

gérée selon le système de la répartition et ne fait l’objet ni de transfert ni de remboursement.

En ce qui concerne la CMR, les contributions patronales sont affectées à la répartition. Elles

profitent à la masse des bénéficiaires et ne peuvent en aucun cas être remboursées aux

entreprises adhérentes. Par contre, les cotisations salariales sont inscrites sur un compte

individuel et gérées en capitalisation.

CHAPITRE (2): LE NOUVEAU PLAN COMPTABLE DES CAISSES DE RETRAITE (PCCR)

1. PROJET DU PCCR :

Le Conseil National de la Comptabilité (CNC) a adopté lors de sa 10ème assemblée plénière tenue

le 10 mai 2007, le Plan Comptable des Caisses de Retraite (PCCR). Ce dernier a été approuvé en

décembre 2007 par l’avis n°6 du ministre de l’Economie et des Finances, Président du CNC.

Le nouveau plan comptable répond à un besoin de normalisation comptable du secteur des

retraites ressenti aussi bien par les pouvoirs publics que par les gestionnaires des différentes

caisses.

L’initiative a été prise en 2002 par la Caisse Marocaine des retraites (CMR) qui, dans le cadre de

sa réorganisation, a soumis au CNC pour approbation son propre projet de cadre comptable. Et

c’est en août 2003 qu’une Commission technique spécialisée (CTS), chargé d’élaborer un plan

comptable sectoriel, a été instituée. La CTS est composée notamment de représentants des

départements des Finances (Direction des entreprises publiques et de la privatisation, direction

des assurances et de la prévoyance sociale, Inspection générale des finances, Direction du

budget et Trésorerie générale du royaume), de l’Ordre des experts comptables et des quatre

Caisses (CMR, CNSS, CIMR et RCAR). Les réunions tenues par cette commission, au nombre d’une

quarantaine et les travaux réalisés ont permis tout d’abord de dresser un état des lieux en

matière de référentiel et de pratiques comptables utilisées, ensuite d’identifier les besoins et

attentes spécifiques de chaque organisme ainsi que des autorités de tutelle et, enfin d’aboutir à

un cadre comptable approprié.

17

2. DE L’ELABORATION VERS L’APPLICATION :

Du fait de la forte implication des caisses tout au long de processus de normalisation comptable

du secteur, celles-ci sont conscientes des mesures à prendre pour réussir la transition vers le

nouveau plan comptable. A ce titre, des efforts d’adaptation et de mise à niveau des systèmes

d’information et de communication sont requis afin de se conformer aux principes et au règles

prévus par le PCCR ainsi qu’aux exigences et aux besoins de centralisation et de consolidation à

l’échelle nationale.

La tenue des comptes en droits constatés, instituée par le nouveau référentiel, requiert la mise

en place d’une comptabilité d’engagement et le rattachement à l’exercice d’origine des produits

et charges quelle que soit la date de dénouement en trésorerie.

Par ailleurs des actions de formation sur le PCCR destinées au personnel financier et comptable

des caisses sont nécessaires, en plus du paramétrage des comptes et des états de synthèses du

fait de la nouvelle codification adoptée.

3. LES OBJECTIFS DU NOUVEAU PLAN COMPTABLE:

L’objectif visé est d’améliorer la gestion et le suivi de ces entités pour l’obtention d’informations

fiables, cohérentes et complètes reflétant l’image fidèle du patrimoine, de la situation financière

et des résultats et de mettre en place un outil de transparence et d’évaluation des engagements

et risques liés à ce secteur.

Le nouveau plan constituera ainsi un outil de pilotage à la disposition des gestionnaires et des

pouvoirs publics et contribuera à la mise à niveau de la situation financière des caisses.

Compte tenu de la grande diversité qui se situe à plusieurs niveaux, l’élaboration d’un plan

comptable sectoriel de nature à répondre aux spécificités du secteur de la retraite s’est avéré

nécessaire en vue :

• Uniformisation et harmonisation des concepts et des modes de comptabilisation des

opérations liées à l’activité de la retraite qui touche aussi bien les cotisations que les

prestations.

18

• La consolidation des informations comptables et financières à fin de contrôler les actions

à plusieurs niveaux.

• Améliorations de la gestion et le suivi de ces entités pour l’obtention d’une image fidèle

du patrimoine, de la situation financière et des résultats ;

• La mise en place d’un outil de transparence et d’évaluation et risques liées à ce secteur.

4. L’IMPACT DU PCCR SUR LES ETATS FINANCIERS DES CAISSES DES

RETRAITES :

Le PCCR prévoit la production par les caisses à l’occasion de chaque arrêté comptable, d’un

dossier financier détaillé comprenant les renseignements utiles se rapportant en particulier aux

études actuarielles et permettant de renseigner sur la situation financière actuelle et future ainsi

que sur la solvabilité et la pérennité des régimes gérés, sans pour autant prétendre apporter de

solutions aux problèmes d’équilibre financier et de viabilité de ces régimes.

Quand une caisse gère plusieurs régimes de retraite, les opérations de l’exercice sont

comptabilisées et présentées distinctement au niveau du compte de produits et charges (CPC)

afin de permettre au lecteur des états financiers d’être renseigné sur la situation de chaque

régime ; un CPC consolidé par caisse regroupant tous les régimes gérés est également prévu.

La nouvelle nomenclature comptable permet de produire des informations consolidées intra

régime (par branche) et entre régimes de retraite, voir entre caisses permettant de planifier, de

diriger et de contrôler les actions à tous les niveaux (Conseil d’administration, tutelle,

direction…) Elle fait également ressortir les obligations réglementaires spécifique à chaque

régime en matière notamment de niveau des réserves techniques et de placement du

portefeuille.

5. LES NORMES COMPTABLES SOURCE DU NOUVEAU PLAN COMPTABLE :

Le nouveau plan comptable s’est inspiré essentiellement des normes comptables nationales

constituées par le Code Général de Normalisation Comptable (CGNC) et le plan comptable des

assurances (PCA), et celle internationales contenue dans le référentiel IAS/IFRS, ainsi que les US

GAAP enrichies par le benchmarking avec les expériences des autres pays.

19

Le CGNC constitue le référentiel de base en l’adaptant à l’activité retraite par la codification des

comptes spécifiques (Provisions de prévoyance, réserves techniques, cotisations et

contributions à recevoir, pensions à payer…), par la clarification de certains principes

comptables fondamentaux (Principe de permanence des méthodes, principe de spécialisation

des exercices, principe de clarté …) et par une modulation, voire un enrichissement des états de

synthèse et des états d’informations complémentaires ( comptes techniques par régimes de

retraite, présentation des régimes gérés, hypothèses et données actuarielles …)

Le PCA a été également examiné en raison des points de similitude qui existent entre l’activité

retraite (gérée en capitalisation particulièrement) et celle des compagnies d’assurance,

notamment au niveau des primes, des prestations, des réserves techniques et des placements.

Partant du fait que les assurances gèrent des régimes de retraites et celles retenues par le PCA

pour les activités similaires doivent être compatibles.

Pour ce qui est du référentiel IAS/IFRS, la PCCR s’est inspiré en particulier des normes IAS 19

« Avantages du personnel » et IAS 26 « Comptabilité des rapports financiers des régimes de

retraite » pour le traitement des engagements futurs des régimes gérés en répartition.

20

PARTIE (2) : LES PRINCIPALES SOURCES DE NORMALISATION

DU NOUVEAU PLAN COMPTABLE

CHAPITRE (1) : LE CODE GENERAL DE LA NORMALISATION COMPTABLE(CGNC)/US GAAP

1. LE CODE GENERAL DE LA NORMALISATION COMPTABLE (CGNC):

Le code général de la normalisation comptable constitue un point de référence pour la

conception du nouveau plan comptable. L’application des principes comptables fondamentaux

du CGNC est généralement respectée et ne soulève aucune remarque majeure. Cependant, on

peut soulever quelques dérogations par rapport au principe de spécialisation des exercices et au

principe du coût historique.

1.1. PRINCIPE DE SPECIALISATION DES EXERCICES :

• En raison du découpage de la vie des caisses de retraite en exercices comptables,

les charges et les produits sont doivent être en vertu du principe de

spécialisation des exercices rattachés à l’exercice qui les concerne effectivement

et à celui-là seulement.

• Les produits sont comptabilisés au fur et à mesure qu’ils sont acquis et les

charges au fur et à mesure qu’elles sont engagées, sans tenir compte des dates

de leur encaissement ou de leur paiement. Toutefois, la comptabilité doit

reproduire l’évolution temporelle des opérations au niveau de tous les exercices

successifs allant de la naissance de l’engagement jusqu’à sa disparition, étant

donné que les caisses de retraite tributaire du temps.

Ainsi vu que le système est déclaratif, la caisse de retraite doit enregistrer

systématiquement les déclarations récurrentes, et en cas de besoin les estimer

en onction des éléments dont elle dispose et ce pour se conformer à ce principe.

• Toute charge ou tout produit, rattachable à l’exercice mais connu

postérieurement à la date de clôture et avant celle de l’établissement des états de

21

synthèses, doit être comptabilisé parmi les charges et les produits de l’exercice

considéré.

• Tout charge ou tout produit, connu au cours d’un exercice mais se rattachant à un

exercice antérieur, doit être inscrit parmi les charges ou les produits de l’exercice

en cours.

• Toute charge ou tout produit, comptabilisé au cours de l’exercice et se rattachant

aux exercices ultérieurs, doit être soustrait des éléments constitutifs du résultat

de l’exercice en cours.

Le respect de ce principe implique la constations, par la caisse, de l’intégralité de ces

engagements envers ces affiliés actifs et retraités. Or les caisses de retraites qui se

basent dans leur mécanisme de fonctionnement, sur le principe de répartition se trouve

dans l’impossibilité d respecter ce principe ce qui soulève l’opportunité d’y déroger.

1.2. PRINCIPE DU COUT HISTORIQUE :

En vertu de ce principe, la valeur d’entrée d’un élément inscrit en comptabilité pour son

montant exprimé en unités monétaires courantes à la date d’entrée reste intangible quelques

soit l’évolution ultérieure du pouvoir d’achat de la monnaie ou de la valeur actuelle de l’élément,

sous réserve de l’application de principe de prudence.

Ce principe, tel qu’édicté par le CGNC, s’applique au secteur de la retraite. Par ailleurs, il a été

jugé nécessaire pour une compréhension de la situation réelle du régime de la retraite que

l’ensemble des actifs détenus en couverture des réserves, provisions et autres engagements

soient présentés à leurs valeurs de marché au niveau de l’ETIC.

2. GENERALLY ACCEPTED ACCOUNTING PRINCIPES (US-GAAP) :

On entend par US GAAP l’ensemble des principes comptables américains édictées tant par le

FASB, le AICPA et la SEC.

Les principes fondamentaux retenus aux Etats-Unis sont :

22

1. continuité de l’exploitation

2. indépendance des exercices

3. nominalisme (coûts historiques) la tendance actuelle est cependant à l’évaluation à la fair

value (juste valeur)

4. prudence

5. permanence des méthodes auquel s’ajoute le rattachement des charges et des produits

6. importance relative ; le comptable ne doit tenir compte que des éléments significatifs

7. prééminence de la réalité économique sur l’apparence juridique. Selon cette règle, la

traduction comptable doit uniquement s’attacher à l’aspect financier de l’opération et non au

montage juridique.

Certains de ces principes comptables fondamentaux sont retenus en France (1, 2, 4 et 5).

L’application de ces principes de base aboutit à des comptes financiers conformes aux US GAAP

autrement dit clairs, loyaux et objectifs. Certains groupes français notamment cotés aux Etats-

Unis ont depuis longtemps adopté les US GAAP au niveau de leurs comptes consolidés

(Carrefour, Danone, Elf Aquitaine, Legrand ; Peugeot, …)

La Commission Européenne s’est clairement prononcée pour les normes internationales qui

consistent à évoluer vers un jeu unique de normes mondiales.

CHAPITRE (2) : IAS 19 (AVANTAGES DU PERSONNEL) ET IAS 26 (COMPTABILITE ET RAPPORTS FINANCIERS DES REGIMES DE RETRAITE)

1. IAS 19 (AVANTAGES DU PERSONNEL)

1.1. CHAMPS D’APPLICATION :

La Norme IAS 19 s’applique à la comptabilisation des avantages du personnel. Elle ne traite pas

des rapports financiers des régimes de retraite (voir IAS 26, Comptabilité et rapports financiers

des régimes de retraite). Elle s’applique à tous les avantages du personnel.

23

1.2. OBJECTIFS :

L’objectif de la norme IAS 19 est de comptabiliser les avantages du personnel, répartis en

avantages court terme, indemnités de fin de contrat de travail, avantages postérieurs à l'emploi

(cotisations / prestations définies) et autres avantages long terme, avantages sur capitaux

propres.

La norme IAS 19 prescrit le mode de comptabilisation (date et évaluation du passif / actif,

détermination de la charge) et les informations à fournir.

1.3. DEFINITIONS :

• LES AVANTAGES A COURT TERME :

Ils désignent les avantages du personnel (autres que les indemnités de fin de contrat de travail

et les avantages sur capitaux propres) qui sont dus intégralement dans les douze mois suivant la

fin de l’exercice pendant lequel les membres du personnel ont rendu les services

correspondants. Ce sont les éléments de salaires (y compris primes, congés payés,…) ou les

avantages en nature (voiture, logement) dont dispose le salarié dans le délai d’un an maximum

après avoir rendu un service à l’entreprise.

• LES AVANTAGES POSTERIEURS A L’EMPLOI :

Ils désignent les avantages du personnel (autres que les indemnités de fin de contrat de travail

et les avantages sur capitaux propres) qui sont payables postérieurement à la cessation de

l’emploi. Ce sont les éléments versés après le départ du salarié sous forme d’indemnités

récurrentes ou ponctuelles, ces éléments peuvent être à la charge de l’entreprise (prestations

définies) ou à la charge d’un organisme collecteur sans engagement complémentaire de

l’entreprise (cotisations définies).

24

• LES AUTRES AVANTAGES A LONG TERME :

Ils désignent les avantages (autres que les indemnités de fin de contrat de travail et les

avantages sur capitaux propres) qui ne sont pas dus intégralement dans les douze mois suivant

la fin de l’exercice pendant lequel les membres du personnel ont rendu les services

correspondants.

• LES INDEMNITES DE FIN DE CONTRAT DE TRAVAIL :

Ce sont les avantages à accorder à un membre du personnel du fait de la résiliation par

l’entreprise du contrat de travail avant l’âge normal de départ en retraite ou de la décision du

membre du personnel de partir volontairement en échange de ces indemnités. Ils présentent des

versements ponctuels ou récurrents sur une période déterminée venant en compensation de la

rupture du contrat de travail avec le salarié (retraite anticipée, licenciement, accord contractuel,

pratique de la branche,…)

1.4. AUTRES DEFINITIONS :

Les avantages acquis so nt les avantages qui ne sont pas conditionnés par l’existence de

périodes de service futures.

25

La juste valeur est le montant pour lequel un actif pourrait être échangé ou un passif éteint

entre parties bien informées, consentantes et agissant dans des conditions de concurrence

normales.

Le rendement des actifs du régime désigne les intérêts, dividendes et autres produits tirés

desdits actifs ainsi que les profits ou pertes réalisés ou latents relatifs à ces actifs, après

déduction des coûts d’administration du régime et de l’impôt à payer par le régime.

Le coût des services passés désigne l’accroissement de la valeur actuelle de l’obligation au titre

des prestations définies pour les services rendus au cours d’exercices antérieurs, résultant de

l’introduction d’un nouveau régime d’avantages postérieurs à l’emploi ou d’autres avantages à

long terme ou de changements apportés au cours de l’exercice à un tel régime.

1.5. AVANTAGES POSTERIEURS A L’EMPLOI : DISTINCTION ENTRE LES REGIMES

A COTISATIONS DEFINIES ET LES REGIMES PRESTATIONS DEFINIES

Dans les régimes à contributions définies, l’employeur paye des cotisations fixes à une entité

distincte (un fonds) et n’aura aucune obligation juridique ou implicite de payer des cotisations

supplémentaires si le fonds n’a pas suffisamment d’actifs pour servir tous les avantages

correspondant aux services rendus par le personnel pour l’exercice et les exercices antérieurs.

La Norme impose à l’entreprise de comptabiliser les cotisations versées au régime à

contributions définies lorsque le membre du personnel a rendu des services en échange

de ces cotisations.

Régimes à cotisations définies Régimes à prestations définies

L’obligation juridique ou implicite de

l’entreprise se limite au montant qu’elle

s’engage à payer au fonds.

L’entreprise a l’obligation de payer les

prestations convenues aux membres de son

personnel en activité et aux anciens membres

de son personnel ;

Le risque actuariel (risque que les prestations

soient moins importantes que prévu) et le

risque de placement (risque que les actifs

Le risque actuariel (risque que les prestations

coûtent plus cher que prévu) et le risque de

placement incombent en substance à

26

investis ne soient pas suffisants pour faire face

aux prestations prévues) incombent au

membre du personnel.

l’entreprise. Si les réalisations en matière de

risque actuariel ou de risque de placement

sont plus mauvaises que les prévisions,

l’obligation de l’entreprise peut s’en trouver

majorée.

Lorsqu’elle dispose d’informations suffisantes

sur un régime multi-employeurs à prestations

définies. Dans ce cas, l’entreprise comptabilise

le régime comme un régime à cotisations

définies

Les régimes à prestations définies qui mettent

en commun les actifs apportés par différentes

entreprises apparentées, par exemple une

société mère et ses filiales, ne sont pas des

régimes multi-employeurs. En conséquence,

l’entreprise comptabilise tous ces régimes

comme des régimes à prestations définies.

Si l’entreprise a une obligation juridique ou

implicite, elle doit comptabiliser le régime

comme un régime à prestations définies.

Une entreprise peut payer des primes

d’assurances souscrites pour financer un

régime d’avantages postérieurs à l’emploi. Elle

doit alors comptabiliser le régime comme un

régime à cotisations définies,

1.6. AVANTAGES POSTERIEURS A L’EMPLOI : CAS DES REGIMES A PRESTATIONS

DEFINIES

La comptabilisation des régimes à prestations définies est complexe parce que des hypothèses

actuarielles sont nécessaires pour évaluer l’obligation et la charge et que des écarts actuariels

peuvent exister. De plus, les obligations sont évaluées sur une base actualisée car elles peuvent

être réglées de nombreuses années après que les membres du personnel ont effectué les

services correspondants.

27

• TRAITEMENT COMPTABLE DES REGIMES A PRESTATIONS DEFINIES

� Utilisation des techniques actuarielles pour estimer de façon fiable le montant des

avantages accumulés par les membres du personnel en contrepartie des services rendus

pendant l’exercice et les exercices antérieurs.

� Actualisation des prestations par la méthode des unités de crédit projetées.

� La détermination de la juste valeur des actifs du régime

� Les écarts actuariels

� Le coût des services passés des régimes antérieurs

� Le coût du profit ou du perde des régimes antérieurs

• CONSEQUENCES COMPTABLES DE LA CLASSIFICATION :

Types d’avantages Bilan Compte de résultat

Avantages à court terme (dus dans les 12 mois)

Charge de période

Avantages postérieurs à l’emploi. Régimes à cotisations définies

Avantages postérieurs à l’emploi. Régimes à prestations définies

+ Juste valeur des actifs - Valeur actualisée de l’obligation +/- Eléments non reconnus (écarts actuariels et coût des services passés)

Charge normative actuarielle

Autres avantages long terme + Juste valeur des actifs - Valeur actualisée de l’obligation

Indemnités spéciales de fin de contrat de travail

Comptabilisée sur la base des coûts probables. Actualisation si avantage à long terme

Avantages sur capitaux propres IFRS 2 Share based payments

28

• EXEMPLE DE COMPTABILISATION REGIME A PRESTATIONS DEFINIES :

� BILAN :

Le montant comptabilisé au passif au titre de prestations définies doit être égal au total de:

(a) la valeur actualisée de l’obligation au titre des prestations définies à la date de clôture

(b) majorée des profits actuariels (minorée des pertes actuarielles) non comptabilisés en raison

du traitement indiqué aux paragraphes 92-93;

(c) diminuée du coût des services passés non encore comptabilisé);

(d) diminuée de la juste valeur à la date de clôture des actifs du régime (s’ils existent) utilisés

directement pour éteindre les obligations.

Exemple :

Un régime à prestations définies présente les caractéristiques suivantes:

(-) Valeur actuelle de l’obligation 1100

(+)Juste valeur des actifs du régime (1 190)

(90)

Pertes actuarielles non comptabilisées (110)

Coût des services passés non comptabilisé (70)

Augmentation non comptabilisée du passif (50)

Montant à comptabiliser au passif au titre de prestation définie (320)

� COMPTE RESULTAT :

Une entreprise doit comptabiliser en charges ou en produits, le total des montants ci-après, sauf

si une autre norme comptable internationale impose ou permet de l’incorporer dans le cout d’un

actif :

29

1. le coût des services rendus au cours de l’exercice

2. le coût financier

3. le rendement attendu des actifs du régime et de tous les droits de remboursement

4. les écarts actuariels,

5. le cout des services passés,

6. l’effet de toute réduction ou liquidation de régime

1.7. TRAITEMENT DES AVANTAGES COURT TERME ET DES AVANTAGES

POSTERIEURS A L’EMPLOI A COTISATIONS DEFINIES

• POUR LES AVANTAGES COURT TERME :

Les avantages à court terme sont généralement comptabilisés immédiatement en charge car

aucune hypothèse actuarielle n’est nécessaire pour évaluer l’obligation ou la charge et il n’y a

pas à enregistrer d’écart actuariel. De plus, les obligations au titre des avantages à court terme

sont évaluées sur une base non actualisée.

(rappel : les entreprises accordent à leurs salariés actifs des avantages qui sont des

contreparties payables dans les 12 mois suivant la fin de l’exercice où le travail a été effectué, il

s’agit par exemple de salaires, compléments de salaire (participation, intéressement, primes,

congés payés, congés maladie, cotisations de sécurité sociale, cotisations des organismes

sociaux, cotisations à des mutuelles et/ou institution de prévoyance, avantages non monétaires :

véhicule, logement,…). En conséquence, les engagements de l’entreprise sont limités aux

montants versés.

• LES AVANTAGES POSTERIEURS A L’EMPLOI A COTISATIONS DEFINIES

L’entreprise limite ses engagements au versement d’une cotisation, il n'y a pas d'obligation

juridique ou implicite de payer des cotisations au-delà du taux de période déterminé au départ.

Les avantages long terme, et les avantages postérieurs à l’emploi à prestations définies, les

engagements de l’entreprise sont liés à l’atteinte d’un montant à verser au salarié. L’entreprise a

le choix d’établir une provision dans ses comptes reflétant ses engagements actualisés ou

d’externaliser la gestion de ces avantages par le biais par exemple d’une assurance.

30

1.8. IMPLICATIONS DE LA NORME IAS 19 :

La norme précise dans le cas de prestations définies, comme dans le cas d’avantages à long

terme qu’il est nécessaire de déterminer :

� La valeur des actifs venant en face des engagements,

� La valeur actualisée de l’obligation,

� Éventuellement les écarts actuariels.

1.8.1 LA VALEUR DES ACTIFS :

La valeur des actifs est estimée à la juste valeur ou valeur de marché. Les conditions de

reconnaissance des actifs eux-mêmes sont strictes :

� Ils doivent être séparés : dans un fonds dédié externe, chez un assureur

� Ils doivent être utilisés uniquement pour le paiement des avantages

� Leur récupération doit être impossible même en cas de faillite (sauf certains cas

d'excédent)

1.8.2 LA VALEUR ACTUALISEE DE L’OBLIGATION :

Il n’y a qu’une seule méthode autorisée par la norme IAS19, la méthode des Unités de Crédit

Projetées. Le calcul doit être individuel. L’évaluation doit intervenir au moins tous les trois ans :

dans l'intervalle, les projections annuelles sont admises si aucun événement significatif

n'intervient.

� CALCUL DE LA VALEUR ACTUELLE PROBABLE (VAP) DES PRESTATIONS FUTURES :

Il s’agit de déterminer la prime unique à constituer aujourd'hui pour payer la prestation à une

date future (départ à la retraite par exemple). On apprécie les droits maximums qu'un salarié

peut acquérir au cours de sa carrière. Ensuite on estime la situation probable du salarié au

moment du départ à la retraite, probabilité de survie (table de mortalité) et probabilité de

présence (turn-over).

L’actualisation doit être réalisée avec un taux cohérent avec l'échéance moyenne de départ des

salariés. La "VAP" est généralement répartie uniformément (unités) sur les années de carrière

nécessaires à l'acquisition des droits à prestation. La valeur actualisée de l'obligation (DBO) est

alors égale à la somme des unités de "VAP" des années écoulées, soit :

31

DBO = VAP X (Période d'acquisition courue) / (Période d'acquisition totale)

Le calcul de la valeur actuelle probable dépend d’hypothèses qu’il convient d’étudier avec soin,

car contrairement aux normes françaises actuelles, ces hypothèses figurent dans l’annexe des

comptes.

• Le choix d'hypothèses actuarielles externes

Il est effectué en fonction de pratiques reconnues localement, en particulier, le taux

d'actualisation : Moody's composite AA, benchmark Reuters ou Bloomberg.

• Le choix d'hypothèses actuarielles internes

Le choix d'hypothèses actuarielles internes (turnover, augmentation des salaires…) peut

nécessiter des travaux statistiques lourds et peu habituels pour les DRH. Elles doivent permettre

de déterminer le salaire de fin de carrière, l'âge de départ à la retraite, la probabilité de paiement

de l'avantage (turnover, survie)… Elles doivent anticiper les évolutions futures des

comportements individuels et du contexte économique et social.

1.8.3 L’ECART ACTUARIEL

Il provient des effets d'expérience ou de changement d'hypothèses sur la valeur actualisée de

l'obligation et la juste valeur

des actifs du régime :

• Écarts entre les valeurs projetées et les réalisations,

• Cumul net avec les écarts antérieurs non comptabilisés.

La norme prévoit un corridor = MAX (obligation ; actifs) x 10% qui limite la

comptabilisation des écarts actuariels aux montants dépassant les limites.

Les écarts dépassant les limites sont comptabilisés en charges ou en produits avec un

étalement de la fraction excédant le corridor selon la durée moyenne de vie active

résiduelle. La norme autorise une méthode plus rapide systématique.

32

1.9 VALEUR ACTUELLE DES OBLIGATIONS AU TITRE DES PRESTATIONS

DEFINIES ET COUTS DES SERVICES RENDUS AU COURS DE L’EXERCICE

De nombreuses variables comme les salaires de fin de carrière, la mortalité et la rotation du

personnel, l’évolution des couts médicaux et, pour un régime financé, le rendement des actifs du

régime, peuvent influer sur le cout final d’un régime à prestations définies. Le coût final du

régime est incertain et cette incertitude est appelée à persister durablement. Pour évaluer la

valeur actuelle des obligations au titre des avantages postérieurs à l’emploi et le cout

correspondant des services rendus au cours de l’exercice, il faut :

1. appliquer une méthode d’évaluation actuarielle

2. attribuer les droits à prestations aux périodes de service

3. faire des hypothèses actuarielles

D’autres normes comptables internationales imposent d’incorporer certains coûts relatifs aux

avantages du personnel dans le cout d’actifs tels que les stocks ou les immobilisations. Les couts

relatifs aux avantages postérieurs à l’emploi incorporés dans le cout de ces actifs englobent la

portion appropriée des composantes énoncées précédemment.

2. IAS 26 (COMPTABILITE ET RAPPORTS FINANCIERS DES REGIMES DE RETRAITE)

2.1. CHAMP D’APPLICATION :

La norme IAS 26 doit être appliquée aux états financiers présentés par les régimes de

retraite lorsque de tels états sont établis. Elle traite de la comptabilisation et des rapports

financiers qu’un régime présente à l’ensemble de ses adhérents considérés comme un groupe.

Elle ne traite pas des informations données aux adhérents individuels au sujet de leurs droits

aux prestations de retraite.

Les régimes de retraite peuvent être des régimes à cotisations définies ou des régimes à

prestations définies. Elle s’applique, qu’il y ait ou non création d’un fonds, et qu’il y ait ou non

des administrateurs.

33

2.2. DEFINITIONS :

• Les régimes de retraite sont des accords selon lesquels une entreprise fournit des

prestations à ses salariés au moment ou après la date de leur fin d’activité (sous forme

d’une rente annuelle ou d’un capital), lorsque ces prestations, peuvent être déterminées

ou estimées à l’avance selon les clauses d’un accord ou les usages de l’entreprise.

• Les régimes à cotisations définies sont des régimes de retraite selon lesquels le

montant des prestations à payer au titre des retraites est déterminé par les cotisations

versées à un fonds ainsi que par les bénéfices tirés des placements y afférents.

• Les régimes à prestation définies sont des régimes de retraite selon lesquels le

montant des prestations à payer est déterminé par référence à une formule

habituellement fondée sur la rémunération/ Ou les années de service des membres du

personnel.

• La couverture financière est le transfert d’actifs à une entité (le fonds) distincte de

l’entreprise de l’employeur pour faire face aux obligations futures de paiements des

prestations de retraite.

• Les adhérents sont les membres d’un régime de retraite et ceux qui’ ont droit à des

prestations au titre de ce régime.

• Les actifs nets affectés aux prestations sont les actifs d’un régime diminués des passifs

autre que la valeur actuelle actuarielle des prestations de retraite promise est la valeur

actuelle des paiements attendus que le régime de retraite aura à verser aux membres du

personnel existant et anciens, au titre des services déjà rendus.

• Les droits acquis sont les prestations, dont les droits, selon les termes d’un régime de

retraite ne sont pas conditionnés par la poursuite de l’emploi.

34

2.3. REGIMES A PRESTATIONS DEFINIES :

• Les états financiers d’un régime à cotisations définies doivent comporter un état des

actifs nets affectés au paiement des prestations ainsi qu’une description de la politique

de financement.

• L’objectif de l’information financière fournie par un régime de cotisations définies est

de donner périodiquement des informations sur ce régime et sur la performance de ses

placements. Cet objectif est atteint par la présentation d’un état financier comprenant les

éléments suivants :

� Une description des activités importantes de la période et de l’effet de

tout changement du régime, de ses adhérents, termes et conditions ;

� Des états présentant les transactions effectuées et la performance des

placements au cours de la période ainsi que la situation financière du

régime en fin de période ; et

� Une description de la politique de placement.

2.4. REGIMES DE RETRAITE A PRESTATIONS DEFINIES DOIT COMPRENDRE

SOIT :

Un état présentant :

• Les actifs nets affectés au paiement des prestations ;

• La valeur actuelle actuarielle des prestations de retraite promise, en distinguant les

droits acquis des droits non acquis,…

• L’excédent ou le déficit en résultant ;

Un état des actifs nets affectés au paiement des prestations, comportant :

• Soit une note annexe mentionnant la valeur actuelle actuarielle des prestations de

retraite promises, en distinguant les droits acquis des droits non acquis ;

• Soit un renvoi à cette information fournie dans un rapport actuariel joint.

35

Lorsqu’aucune évaluation actuarielle n’a été préparée à la date du rapport, c’est l’évaluation la

plus récente qui doit servir de base de référence et sa date doit être mentionnée.

36

PARTIE (3) : ETUDE ANALYTIQUE DE L’APPORT DES NORMES

IAS 19/IAS 26

CHAPITRE (1) : L’APPORT DE LA NORME IAS 19 AU PCCR

1. UTILISATION DES TECHNIQUES ACTUARIELLES :

Pour estimer de façon fiable le montant des avantages accumulés par les membres du personnel

en contrepartie des services rendus pendant l'exercice et les exercices antérieurs, l'entreprise

doit utiliser des techniques actuarielles. Cela suppose qu'elle détermine le montant des

prestations imputables à l'exercice et aux exercices antérieurs et qu'elle fasse des estimations

(hypothèses actuarielles) sur les variables démographiques (mortalité et rotation du personnel)

et financières (taux d'actualisation, augmentations futures des salaires et des coûts médicaux)

qui influeront sur le coût des prestations.

Les hypothèses actuarielles doivent être objectives et mutuellement compatibles. Le taux

d'actualisation à appliquer doit être déterminé par référence à un taux de marché à la date de

clôture fondé sur les obligations d'entreprises de première catégorie. Dans les pays où ce type de

marché n'est pas actif, il faut prendre le taux (à la clôture) des obligations d'État.

2. TYPOLOGIE DES RISQUES INTEGRES A L’EVALUATION ACTUARIELLE

L’évaluation actuarielle d’un engagement suppose la projection probabiliste tant de la

population pouvant bénéficier des prestations que du coût de celles-ci pour l’entreprise à la date

à laquelle elles interviendront.

Ces projections passent nécessairement par la modélisation statistique des différents

phénomènes démographiques (mortalité, turnover) mais également financiers (taux

d’actualisation) et économiques (niveaux futurs de salaires, coûts médicaux futurs).

On notera que l’entreprise peut avoir une action sur certains de ces paramètres au travers de sa

politique sociale (progression des salaires, niveau de la rotation du personnel), alors que

d’autres lui sont imposés par le contexte socio-économique (niveau des taux d’intérêt,

inflation) : l’actuaire et le comptable sont donc conduits à distinguer les paramètres endogènes

et les paramètres exogènes. Cette distinction est importante, puisque la justification des

hypothèses retenues aura, pour chaque classe de paramètres, une origine différente : elle sera

37

tirée d’une analyse de la situation particulière de l’entreprise pour les hypothèses endogènes et

d’analyses sur le contexte macroéconomique général pour les hypothèses exogènes.

In fine, la valorisation de l’engagement sera fortement dépendante des modèles et des

paramètres qui auront été retenus. L’entreprise devra donc être capable de justifier les modèles

et hypothèses retenus. De plus, en ce qui concerne les hypothèses, la norme précise qu’elles

devront être « objectives et mutuellement compatibles », c’est-à-dire qu’elles devront être

réalistes (« ni imprudentes ni d’une prudence excessive ») et cohérentes.

2.1. RISQUES RELATIFS AUX HYPOTHESES DEMOGRAPHIQUES

Un membre du personnel peut avoir acquis des droits à prestations dont le paiement

n’interviendra que dans le futur sous certaines conditions : par exemple, un individu ne pourra

bénéficier d’un régime de retraite à prestations définies que s’il est en vie au moment de la

retraite. Les prestations sont donc soumises à un certain nombre de conditions telles que la

survie ou encore la présence dans la société au moment du départ en retraite.

2.2. RISQUES RELATIFS AUX HYPOTHESES FINANCIERES

De nombreux engagements sont calculés à partir de valeurs actualisées. Le cas échéant, le taux

d’actualisation devra être fixé en référence à un taux de marché basé sur les obligations

d’entreprises de première catégorie.

Cette hypothèse peut s’avérer risquée dès lors que l’entreprise n’investit pas de manière

effective dans ce type de placement. En effet, si elle choisit un actif plus risqué, elle peut ne pas

réaliser le rendement escompté dans le calcul de l’engagement.

2.3. RISQUES RELATIFS AUX HYPOTHESES ECONOMIQUES

Le coût d’une prestation acquise mais payée dans le futur n’est, en général, pas certain. Il peut,

par exemple, être exprimé sous la forme d’un pourcentage du salaire au moment de la retraite,

lequel n’est pas connu de manière certaine aujourd’hui, ou encore dépendre du coût des

prestations médicales qui peut également évoluer. Si l’évolution réelle des salaires ou des coûts

médicaux s’avère supérieure à celle escomptée dans l’évaluation, la provision constituée

s’avérera insuffisante pour payer les prestations, ce qui constituera une charge pour l’entreprise.

38

3. APPLIQUATION DE LA METHODE DES UNITES DE CREDIT PROJETEES :

L'entreprise doit utiliser la méthode des unités de crédit projetées (méthode préconisée par la

norme IAS 19) pour déterminer la valeur actualisée de son obligation au titre des prestations

définies, le coût correspondant des services rendus au cours de l'exercice et, le cas échéant, le

coût des services passés. Cette méthode considère que chaque période de services donne lieu à

une unité supplémentaire de droits à prestations et évalue séparément chacune de ces unités

pour obtenir l'obligation finale.

La norme IAS 19 fait la distinction entre deux régimes de retraites : ceux à primauté des

cotisations « cotisations définies » et ceux à primauté des prestations « prestations définies ».

Seule la deuxième catégorie est régie par cette norme du fait de l’engagement qui en découle.

En effet dans tels régimes, l’employeur s’engage à verser des prestations définies sous forme de

pensions ou d’indemnités de départ à la retraite, déterminées en fonction de l’ancienneté de

l’employé et de son salaire.

Pour le calcul de cet engagement, la norme accepte comme seule méthode celle dite « projected

unit credit method » qui consiste qui consiste à déterminer le coût des prestations attribuables

aux bénéficiaires selon la norme suivante :

Droit accumulé à la date Dernier salaire connu Quantité de droit

de clôture de l’exercice = Ou salaire de fin de carrière X Constitués selon la formule

du régime à la date de clôture

. de l’exercice

Le coût des droits acquis ainsi calculé est ensuite pondéré en fonction notamment de l’espérance

de vie, du turnover de l’entreprise et de la politique salariale. De même, les flux futurs, pour

couvrir l’engagement sont actualisés.

Au niveau des états financiers, les passifs sont compensés par les actifs liés au régime.

La valeur actualisée de l’obligation, déduction faite du coût du service et de la juste valeur des

actifs des régimes, est présentée dans le bilan (à l’actif ou au passif selon le cas).

La charge ou le produit net à faire figurer dans le compte de résultat correspond au cout des

services rendus au cours de l’exercice, aux coûts financiers ainsi qu’aux coûts actuariels, après

soustraction du rendement attendu de tous les actifs liés au régime.

39

Exemple :

Une somme forfaitaire égale à1 % du salaire au moment du départ par année d'activité doit être

versée au salarié lors de son départ. Le salaire de l'année 1 est égal à 10 000 ; il est supposé

augmenter chaque année au taux composé de 7 %. Le taux d'actualisation utilisé est de 10 % par

an.

Le tableau ci-après montre comment se construit l'obligation pour une personne qui est censée

partir à la fin de l'année 5, en supposant que les hypothèses actuarielles ne changent pas. Dans

un souci de simplicité, cet exemple ne tient pas compte de l'ajustement supplémentaire à opérer

pour refléter la probabilité que la personne parte à une date antérieure ou ultérieure.

1 - L'obligation à l'ouverture est la valeur actualisée des droits à prestations affectés aux

exercices précédents.

2 - Le coût des services rendus au cours de l'exercice est la valeur actualisée des droits à

prestations affectés à l'exercice.

3 - L'obligation à la clôture est la valeur actualisée de l'intégralité des droits à prestations

affectés à l'exercice et aux exercices antérieurs.

* Déterminer la juste valeur des actifs du régime - La juste valeur des actifs du régime (s'ils existent) utilisés directement pour éteindre les obligations vient en diminution du montant à comptabiliser au bilan.

40

4. DETERMINATION DES ECARTS ACTUARIELS :

Les écarts actuariels pourront résulter d'augmentations ou de diminutions de la valeur

actualisée d'une obligation au titre des prestations définies ou de la juste valeur des actifs du

régime correspondant. Parmi les causes susceptibles de générer ces écarts actuariels, on peut

citer :

• les taux exceptionnellement élevés ou faibles de rotation du personnel, de départ en

retraite anticipée, de mortalité ou d'augmentation des salaires, des avantages du

personnel ou des coûts médicaux ;

• l'incidence d'un changement dans l'estimation des taux futurs de rotation du personnel,

de départ en retraite anticipée, de mortalité ou d'augmentation des salaires, des droits à

prestations ou des coûts médicaux ;

• l'impact de l'évolution du taux d'actualisation ;

• les différences entre le rendement attendu des actifs du régime et celui effectif.

Sur le long terme les écarts actuariels pouvant se compenser, les estimations de l'obligation sont

considérées comme une fourchette (ou un corridor) autour d'une meilleure estimation.

L'entreprise est autorisée, mais non tenue, à comptabiliser les écarts actuariels se situant dans

cette fourchette ou corridor qui est égal au plus élevé des deux montants :

Exemple :

• 10 % de la dette actuarielle ;

• 10 % des actifs de couverture.

Si les écarts actuariels excèdent les limites du corridor, l'excédent au-delà du seuil de 10 % est

étalé sur la durée d'activité moyenne résiduelle des bénéficiaires du régime.

41

CHAPITRE (2) : L’APPORT DE LA NORME IAS 26 AU PCCR

1. CHAMPS D’APPLICATION

Les caisses de retraite au Maroc sont tenues, au moins une fois par exercice, de présenter

annuellement un rapport financier qui englobe généralement les principaux « Etats de

synthèse ». L’information financière et comptable est destinée au tiers et aux dirigeants dans le

but d’obtenir une information fiable et une image fidèle de la situation financière de la caisse

concernée et ainsi pouvoir dégager les meilleures solutions de gestion pour les anomalies

détectées.

La norme IAS 26 qui traite « la comptabilité et les rapport financiers des régimes de retraite »

Stipule au paragraphe 1 : « La présente norme doit être appliquée au états financiers par les

régimes de retraite lorsque de tels états sont établis ». En conséquence, les caisses de retraite et

afin de répondre aux exigences des normes internationales IAS doivent appliquer les règles

édictés par la présente norme, tout en pouvant conserver les anciens normes tant que ces

dernières ne sont pas annulées ou modifiées par la norme IAS 26.Toute fois la norme IAS 26, ne

traite pas la détermination des couts de retraite dans les états financiers des employeurs qui

sont déjà été traitées dans la norme IAS 19 « Avantage du personnel »

Le paragraphe 9 de la norme IAS 26 élargie le champs d’application aux autres régimes de

retraite non financés seulement par les cotisations patronales mais aussi par les contributions

des employés ( cotisations salariales) ce qui est le cas pour les 4 caisses intégrées dans le projet

du PCCR.

2. LES ETATS FINANCIERS D’UN REGIME A PRESTATIONS DEFINIES

Le paragraphe 7 de la norme IAS 26 implique :

Un état présentant :

• Les actifs nets affectés au paiement des prestations ;

• La valeur actuelle actuarielle des prestations de retraite promise, en distinguant

les droits acquis des droits non acquis,…

42

• L’excédent ou le déficit en résultant ;

Un état des actifs nets affectés au paiement des prestations, comportant :

• Soit une note annexe mentionnant la valeur actuelle actuarielle des prestations de

retraite promises, en distinguant les droits acquis des droits non acquis ;

• Soit un renvoi à cette information fournie dans un rapport actuariel joint.

Lorsqu’ aucune évaluation actuarielle n’a été préparée à la date du rapport, c’est

l’évaluation la plus récente qui doit servir de base de référence et sa date doit être

mentionnée.

Ainsi, le nouveau plan comptable impose au régime de retraite de présenter l’évolution des actifs

nets dans leurs Etats des Informations Complémentaires (ETIC) (voir page 150 de projet du plan

comptable des caisses de retraite). Le modèle tabulaire adopté pour réaliser cet objectif est le

Modèle de L’ETAT A6.

Modèle de l’ETAT A6

ETAT D’EVOLUTION DES ACTIFS NETS DU REGIME DE RETRAITE

REGIME DE RETRAITE :…

Exercice clos le : ../../….

Solde

d’ouverture

Acquisition Cessions Solde de

clôture

Juste

valeur à la

fin de

l’exercice

Observation

Investissements

immobiliers

Obligations et

bons

Actions et parts

sociales

43

Dépôts et effets

assimilés

Dépôts en

comptes

indisponibles

Autres

placements

Solde d'ouverture : Solde d'un compte au début d'une certaine période.

Solde de clôture : Solde d'un compte à la fin de la période donnée

Acquisition : Montant effectif payé par l'acheteur par unité de bien ou de service achetée. Il

comprend les impôts, la TVA ne comptant que pour sa partie non déductible, et les subventions

sur les produits sont déduites. Il comprend aussi les frais de transport acquittés séparément par

l'acheteur pour prendre possession des produits au moment et au lieu voulus. Il exclut les

intérêts qui viennent s'ajouter en cas d'octroi d'un crédit.

Cessions : Le prix à prendre en compte est celui mentionné dans l'acte. Sur justificatifs, vous

pouvez déduire du prix de vente :

• les frais de vente supportés lors de la cession

• le montant de la TVA acquittée

Juste valeur : La juste valeur (fair value en anglais) est une méthode de valorisation des actifs

prônée par les normes comptables internationales IFRS, qui s'appliquent aux comptes

consolidés des grandes entreprises françaises. Selon la méthode de la juste valeur, les actifs

doivent être valorisés dans les bilans à leur valeur de marché à la date de clôture du bilan. Cette

méthode s'oppose à la "valorisation au coût historique", utilisée dans les normes comptables

françaises, selon laquelle l'actif reste valorisé dans les comptes à son prix à la date d'achat,

même si sa valeur de marché a entretemps évolué.

44

3. INFORMATIONS A FOURNIR :

34. Les Etats financiers d’un régime de retraite, qu’il soit à prestations ou à cotisations

définies doivent également comporter les informations suivantes :

(A) Un état des variations des actifs nets affectés au paiement des

prestations ;

(B) Un résumé des principales méthodes comptables ; et

(C) Une description du régime et l’effet de tout changement intervenu dans le

régime au cours de la période.

3.1. UN RESUME DES PRINCIPALES METHODES COMPTABLES

Le PCCR répond aux recommandations du l’alinéa (A) du § 34 par le modèle de l’ETAT A6

Déjà mentionné dans la partie précédente. Cependant, le résumé des principales méthodes

d’évaluation comptable est évoqué par l’ETAT A1. Cet Etat énumère tous les comptes du PCCR

des 5 classes et oblige, ainsi, de procéder à une description détaillé des principales méthodes

d’évaluation utilisées par la Caisse de Retraite concernée.

Modèle de l’ETAT A1

Principales méthodes d’évaluation spécifiques à la caisse de retraite

Indications des méthodes d’évaluation appliquées par la caisse de retraite

Ne sont reprises ci-dessous que les méthodes propres à la caisse de retraite

I ACTIF IMMOBILISE

A EVALUATION DE L’ENTREPRISE

1 Immobilisations en non-valeurs

2 Immobilisations incorporelles

45

3 Immobilisations corporelles

4 Immobilisations financières

5 Placements affectés en représentations des provisions et des

réserves.

B CORRECTION DE VALEUR

1 Méthodes d’amortissement des placements immobilisés

2 Méthodes d’évaluations de provisions pour dépréciation

3 Méthodes<de détermination des écarts de conversion Actif

II ACTIF CIRCULANT ( Hors trésorerie)

A EVALUATION A L’ENTREE

1 Assurés

2 Créances

3 Titres et valeurs de placement

B CORRECTION DE VALEUR

1 Méthode d’évaluation des provisions pour dépréciation

2 Méthodes de détermination des écarts de conversion actif

III FINANCEMENT PERMANENT

1 Méthode de réévaluation

2 Méthodes d’évaluation des provisions réglementées

3 Dettes de financements permanents

4 Méthodes d’évaluations durables pour risques et charges

5 Méthodes de déterminations des écarts de conversion Passif

46

IV PASSIF CIRCULANT HORS TRESORERIE

1 Dettes du passif circulant

2 Méthodes d’évaluation des autres provisions durables pour risques et

charges

3 Méthodes de détermination des écarts de conversion- Passif

V TRESORERIE

1 TRESORERIE-ACTIF

2 TRESORERIE PASSIF

3 METHODES D’EVALUATION DES PROVISIONS POUR DEPRECIATION

3.2. UNE DESCRIPTION DU REGIME ET L’EFFET DE TOUT CHANGEMENT

INTERVENU DANS LE REGIME AU COURS DE LA PERIODE.

Le PCCR permet d’effectuer une description minutieuse du Régime de Retraite concerné en

signalant : ces Principales caractéristiques, les catégories des cotisants, Taux de cotisation

salariale et patronale, la définition du régime, les prestations promises et les principaux

indicateurs du régime. Cette description très importante et utile afin de pouvoir tracer le cadre

générale et logique pour l’établissement des états financiers des régimes de retraite, est donné

par l’ETAT A4 intitulé « Fiche technique de présentation de régime ».

De l’autre coté, l’effet de changement des méthodes est établis grâce à l’ETAT A3 ci-dessous et

qui classe la nature de changement en deux catégories : Des changements affectant les méthodes

d’évaluation et des changements affectant les règles de présentation. En effet, il oblige la caisse

de retraite à déterminer les causes et les raisons des changements introduits dans

l’établissement des Etats financiers ainsi que son influence sur le patrimoine, la situation

financière et les résultats.

.

47

Modèle de l’Etat A4 :

Fiche technique de présentation de régime

Régime de retraite :

Exercice Clos le :../../….

Modèle de l’ETAT A3

ETAT DES CHANGEMENTS DE METHODES

Exercice clos le :../../….

Nature des changements Justifications des

changements

Influence sur le patrimoine la

situation financière et les

résultats

I Changements affectant les

méthodes d’évaluation

I Principales caractéristiques de régime :

Catégories des cotisants :_

_

_

_

Taux de cotisation : Part salariale : %

: Part salariale : %

Définition du régime :-

_

_

_

Prestations promises :

48

II Changements affectant les

règles de présentation

4. LA VALEUR ACTUELLE ACTUARIELLE DES PRESTATIONS DE RETRAITE

PROMISES

Lorsqu’une évaluation actuarielle n’a été préparée qu’à la date du rapport, c’est l’évaluation la

plus récente qui doit servir de base de référence et sa date doit être mentionnée.

« la valeur actuelle actuarielle des prestations de retraite promises, prévu au paragraphe 17,

doit être fondée sur les prestations de retraite promises définies selon les termes du régime

pour les services rendus à la date du rapport, soit sur la base des niveaux des salaires actuels,

soit sur la base des niveaux des salaires projetés, en indiquant la base utilisée. L’effet de tout

changement dans les hypothèses actuarielles ayant eu un effet important sur la valeur actuelle

actuarielle des prestations de retraite promises, doit également être indiqué » §18

« Le rapport financier doit expliquer la relation entre la valeur actuelle actuarielle des

prestations de retraite promises et les actifs nets affectés au paiement de ces prestations, ainsi

que la politique suivie pour le financement des prestations promises » (§19)

Pour les régimes de retraite gérés en répartition, l’intégralité des engagements envers les affiliés

actifs et retraités doit être constatée. Pour ce faire, deux types de solutions sont envisageables :

o La première consiste à porter au passif du bilan les engagements

de retraite bruts (envers les actifs cotisants et les retraités), ce qui

reviendrait à intégrer au niveau du bilan la dette implicite (ou

passif social).

o La deuxième solution vise à décrire en annexe au bilan les

engagements bruts (envers les actifs cotisants et les retraités),

sur la base des études actuarielles en précisant la portée et les

limites des calculs.

La solution retenue par le PCCR pour les régimes en répartition consiste à inscrire au niveau du

passif les seuls engagements de l’exercice vis-à-vis des pensionnés en tenant compte du

dispositif régissant le régime. Les engagements découlant des droits acquis par les affiliés actifs

et les retraités devront apparaître au niveau de l’annexe dans le bilan actuarielle.

49

Les informations relatives aux engagements des régimes en répartition à l’égard des actifs

cotisants sont fournies annuellement, la caisse pourra procéder à une extrapolation sur la base

du dernier bilan disponible à condition qu’il date de moins de 3ans.

L’engagement total d’un régime en répartition (Passif social) est, en l’absence de contrepartie

financière inscrite à l’actif matérialisant la valeur des droits, le plus souvent considéré comme

« une dette implicite ».

En vertu du principe de solidarité intergénérationnelle caractérisant les régimes gérés en

répartition, cette dette implicite est « remboursée » par les générations futures de cotisants au

fur et à mesure que les droits à la retraite liquidés doivent être financés.

Même si son montant exact est incertain, cette dette est effective sur le plan comptable.

L’information relative à cet engagement sera fournie en annexe des états financiers à partir des

données actuarielles.

5. POLITIQUE SUIVIE POUR LE FINANCEMENT DES PRESTATIONS PROMISES :

Paragraphe 19 d’IAS 26 :

« Les états financiers doivent expliquer la relation entre la valeur actualisée actuarielle des

prestations de retraite promises et les actifs nets affectés au paiement de ces prestations, ainsi

que la politique suivie pour le financement des prestations promises. »

Le paragraphe 19 de la norme IAS 26, impose aux caisses de retraites impliquées par le nouveau

plan comptable unifié de définir sa politique de financement des prestations promises aux

adhérents à ces régimes. Dans cette perspective, le PCCR par le modèle de l’ETAT A7

Cherche à expliciter les modes de financements du régime et les choix possibles pour assurer un

équilibre financier du régime et protéger ainsi les droits des cotisants.

50

Modèle de l’ETAT A7

NOTE DESCRIPTIF SUR LE MODE DE FINANCEMENT DU REGIME :

Le régime est financé de la manière suivante :

1 Prise en charge des cotisations salariales et patronales

2 Prise en charge des pensions

3 Changement des frais de gestion

4 Le reliquat est affecté à un fond de réserve

5 Les disponibilités sont investies en actifs admis en représentation des réserves

(cf note sur les actifs)

6. L’INFORMATION SUR LES RESSOURCES ET LES ACTIVITES FINANCIERES DES

REGIMES

Paragraphe 22, IAS 26 :

L’objectif de l’information financière fournie par un régime à prestations définies est de

donner périodiquement des informations sur les ressources et les activités financières

des régimes qui sont utiles pour apprécier la relation dans le temps entre l’accumulation

des ressources et les prestations du régime. Cet objectif est en général atteint par la

présentation d’un état financier comprenant les éléments suivants :

1.1.1. une description des activités importantes de la période et de l’effet de tout

changement du régime, de ses adhérents, termes et conditions ;

1.1.2. des états présentant les transactions et la performance des placements au cours de

la période ainsi que la situation financière du régime en fin du période ;

1.1.3. des informations actuarielles, soit dans le cadre même des états, soit dans un

rapport distinct ; et

1.1.4. une description de la politique de placement

51

Le PCCR répond relativement aux recommandations du paragraphe 22 sur les composantes

d’une information financière fiable. Cette harmonie se voie dans les modèles d’Etats qui

présentent les informations actuarielles sur les prestations futures et les cotisations attendues.

Cependant, le PCCR ne donne pas la possibilité aux caisses de retraite de présenter une partie

descriptive pour les effets de changement de régime ou de nature d’adhérents, termes et les

conditions sur la gestion des caisses de retraites. Aussi, le PCCR ne traite pas d’une manière

performante et ne permet pas une présentation significative de la politique de placement et la et

la performance de ces placements. Cependant, ces informations peuvent donner lieu à des

déductions très utiles pour la mesure de la performance des placements au cours de la période.

La contribution de l’activité des placements dans le financement des caisses de retraite a créer

une nécessité de présenter un modèle capable de valoriser ce type d’information.

52

CONCLUSION :

L’adoption d’un plan comptable marocain spécifique aux caisses de retraite vient à point

nommé puisqu’elle intervient à un moment où un grand débat est engagé autour de la situation

et la réforme du secteur.

Un référentiel unique pour tous ces organismes permet d’assurer l’indispensable cohérence

entre les données produites par le secteur et constitue une solution à l’hétérogénéité des plans

comptables utilisés.

Le nouveau plan comptable fournira à tous les utilisateurs des états financiers une information

fiable sur le patrimoine, la situation financière et les résultats de ces organismes.

La mise en place de ce nouveau plan comptable a impliqué l’adaptation de ce dernier aux normes

standards internationales et particulièrement la norme IAS 19 et IAS 26.

L’étude effectuée dans ce projet fin d’étude a démontré la grande valeur ajoutée qu’ont

apportées ces deux normes dans l’élaboration du PCCR. Ces deux normes ont contribué à la

détermination des règles de l’évaluation actuarielle des prestations promises et le calcul de la

juste valeur des actifs nets. Aussi, elles contribueront à la présentation d’une information

financière pertinente et fidèle grâce aux modèles des ETATS adoptés par la CNC comme annexe

indissociable du PCCR et qui permettrons de renseigner sur la solvabilité des régimes gérés en

répartition, la politique de financement, l’équilibre du régime ainsi de clarifier davantage la

situation intra-régimes et inter-régime.

53

BIBLIOGRAPHIE :

• Conseil National de la Comptabilité, « PROJET DE PLAN COMPTABLE DES CAISSES DE

RETRAITE »,

• Recueil des textes, « Les régimes marocaines de sécurité sociale », CNSS, CMR, RCAR,

CIMR, CNOPS, Mutualité, 1998, Edition conjointe, CNSS, CNOPS, CMR, RCAR.

• CMR, « Guide de l’affilié au régime des pensions civiles », Novembre 2005

• CMR, Loi n°011-71 DU 12 Kaada 1391 instituant un régime de pensions civiles

• CMR, « Présentation des comptes de la CMR au titre de l’exercice 2002 », Novemebre2004

• CMR, « Rapport d’activité 2005 »

• Pascal Barneto « Normes IAS/IFRS , Application aux états financiers » Edition

DUNOD,2004 Paris

WEBOGRAPHIE :

• M ELHARRAS « Les solidarités sociales au Maroc »

www.rdh50.ma/fr/pdf/contributions/GT2-2.pdf

• http://www.cmr.gov.ma/

• http://www.cnss.ma/

• www.rcar.ma/

• www.cimr.ma/

• http://www.finances.gov.ma/docs_internet/actualite/docs/2008/daag/kherrazi_3.pdf

• « Normes comptables internationales IAS/IFRS » Eric DUCASSE/ ANNE JALLET-

AUGUSTE/ STEPHANE OUVRARD/ CHRISTIAN PRAT DIT HAURET, Publié par De Boeck

Université, Edition 2005

• http://rfcomptable.grouperf.com/article/0310/ms/rfcompms0310_1103923.html

• http://www.bdc.ca/fr/no_navigation/lexicon.htm

54

• http://www.cmr.gov.ma/detail.asp?rubrique=10&slng=fr

• fr.wikipedia.org/wiki/Juste_valeur

55

ANNEXES