L'amélioration du cadre de vie par l'action locale

57
Rapport de stage présen té par Préscilia Langevin Sous la direction de Mr Marcus Zepf Tuteur de stage: Carlos Martinez Lieu de Stage: Démarche de Revitalisation Urbaine Intégrée, Solidarité Mercier-Est, Montréal, Canada Dates: du 2 mars au 30 juin 2011 L’amélioration du cadre de vie par l’action locale, l’exemple de la Revitalisation Urbaine Intégrée à montréal.

description

Rapport du stage réalisé en 2011 au sein de la Revitalisation urbaine intégrée, de la Table de quartier Solidarité Mercier-Est à Montréal

Transcript of L'amélioration du cadre de vie par l'action locale

Page 1: L'amélioration du cadre de vie par l'action locale

Rapport de stage présen té par Préscilia LangevinSous la direction de Mr Marcus Zepf

Tuteur de stage: Carlos Martinez

Lieu de Stage: Démarche de

Revitalisation Urbaine Intégrée, Solidarité Mercier-Est,

Montréal, Canada

Dates:du 2 mars au 30 juin 2011

L’amélioration du cadre de vie par l’action locale, l’exemple de la Revitalisation Urbaine Intégrée à montréal.

Page 2: L'amélioration du cadre de vie par l'action locale
Page 3: L'amélioration du cadre de vie par l'action locale

Notice analytique

Page 4: L'amélioration du cadre de vie par l'action locale
Page 5: L'amélioration du cadre de vie par l'action locale
Page 6: L'amélioration du cadre de vie par l'action locale
Page 7: L'amélioration du cadre de vie par l'action locale

L’amélioration du cadre de vie par l’action locale,

l’exemple de la Revitalisation Urbaine Intégrée.

Rapport de stage présen té par Préscilia LangevinSous la direction de Mr Marcus Zepf

Tuteur de stage: Carlos Martinez

Lieu de Stage: Démarche de

Revitalisation Urbaine Intégrée, Solidarité Mercier-Est,

Montréal, Canada

Dates:du 2 mars au 30 juin 2011

Page 8: L'amélioration du cadre de vie par l'action locale
Page 9: L'amélioration du cadre de vie par l'action locale

- 5 -

Remerciments

Ces cinq mois de vie montréalaise ont été une expérience enrichissante tant sur le plan professionnel que personnel. Richesses largement tirées des rencontres qui ont rythmées mon séjour.

C’est pourquoi je tiens à remercier Carlos Martinez, coordinateur de la démarche de Revitalisation Urbaine Intégrée et tuteur de stage, pour son encadrement et sa confiance ainsi que le reste de l’équipe de Solidarité Mercier-Est : Fabienne Audette, Bianca Boudreau, Élisabeth Caron, Nadya Toupin et Émilie Guérin pour leur accueil chaleureux et mon intégration rapide dans leur quotidien.

Je remercie également Marcus Zepf, tuteur de mémoire et Emmanuel Matteudi responsable du M2 UHCI pour leur aide pendant les démarches précédant le stage. Merci à Charles Ambrosino pour avoir accepter d’être mon deuxième lecteur.

Et parce qu’il y a une vie à côté du stage, je remercie tout ceux qui ont fait de mon séjour à Montréal un expérience si particulière. Aux québecoises et anciennes camarades de l’IUG, Karine Lapointe et Ariane Joly pour leur accueil en cette fin de mois de Février 2011. A Maxime Dorville pour son aide et son soutien à Montréal comme à Grenoble. A tous les habitants de Marie-Anne présents pour le meilleur, le rire et parfois le pire.

Parce que sans eux rien aurait été possible, merci à mes parents, mon frère et l’ensemble de ma famille pour leur soutien. Une pensée pour Carole Thiault et Elena Elias que je remercie pour leur précieux appui depuis toutes ces années et ce malgré la distance.

Un dernier mot pour mes anciens camarades, ma “ Famis montréalaise” qui auront grandement manqués à l’appel pour cette seconde session en terre québécoise.

Page 10: L'amélioration du cadre de vie par l'action locale
Page 11: L'amélioration du cadre de vie par l'action locale

- 7 -

Table des matièresRemerciements 5

Introduction 9

Partie 1 : S’assoir à la Table de concertation. 151.1. Une table de concertation, qu’est-ce que c’est? 171.2. La mission de Solidarité Mercier-Est. 181.3. La démarche de Revitalisation Urbaine Intégrée (RUI). 191.4.Une autre démarche en marche, les Saines Habitudes de Vie (SHV). 20

Partie 2 : Mes missions. 232.1. Le projet « Parcours ton quartier ». 25

2.1.1 Le volet 1 : valorisation des vitrines commerciales. 252.1.2 Environnement et convivialité, le volet 2 places publiques. 29

2.2. Aménager un quartier durable, le plan d’action quartiers 21. 34

Partie 3 : Les dessous de Solidarité Mercier-Est. 373.1. Se rencontrer, se former. 39

3.1.1. Les rencontres. 393.1.2. Quelques journées de formation. 40

3.2. Le virage de Solidarité Mercier-Est. 41

3.3. La concertation comme centre de processus, mais où se situe l’urbaniste ? 42

Conclusion 45

Bibliographie 49

Table des illustrations 51

Annexes 53

Page 12: L'amélioration du cadre de vie par l'action locale
Page 13: L'amélioration du cadre de vie par l'action locale

INTRODUCTION

Page 14: L'amélioration du cadre de vie par l'action locale
Page 15: L'amélioration du cadre de vie par l'action locale

INTRODUCTION

- 11 -

Diplôme de sociologie fraichement obtenu, c’est sur les bancs de l’Institut d’Urbanisme de Grenoble que j’ai choisi, en septembre 2009, de continuer et clôturer mon cursus universitaire. La spécialité Urbanisme Habitat et Coopération Internationale (UHCI pour les initiés) du master Sciences du territoire offrait une formation complète et une opportunité unique : celle de pouvoir effectuer son stage de fin d’études à l’étranger. Une occasion de pouvoir, mettre en application les acquis des premiers mois de formation dans le monde professionnel, et d’approfondir nos connaissances, le tout en immersion dans une autre culture.

En ce qui me concerne le choix de Montréal s’est très vite imposé. Ayant participé à un échange entre l’Université de Nice Sophia Antipolis et l’Université de Québec à Montréal, pour ma troisième année de licence (2008/2009), et séduite par la ville c’est le monde professionnel québécois que j’avais envie de découvrir à travers cette expérience. La destination n’étant, en théorie, pas la finalité dans le choix du stage, je me suis pourtant quelque peu entêtée et j’ai concentré mes recherches en ce lieu. Après de longs mois de démarches auprès de différentes structures de stage, c’est finalement une compatriote IUGienne d’un an mon aînée que je suis partie remplacée au sein de la Table de concertation Solidarité Mercier-Est dans la métropole montréalaise. J’allais plus précisément venir en soutien au coordonnateur de la démarche de Revitalisation Urbaine Intégrée du quartier, démarche portée par la Table.

Table de concertation, démarche de revitalisation urbaine intégrée, très vite j’ai cherché une correspondance en France. Je n’avais pas encore quitté le sol français que j’étais déjà presque perdue! Une chose était certaine, l’affaire tournait autour de la concertation, discipline découverte dans les cours de démarche participative à l’IUG et pour laquelle j’éprouvais un sérieux intérêt. Mais force est de constater qu’en matière de concertation, français et québécois n’ont pas les mêmes mécanismes. Alors

qu’en France, nous sommes plus habitués à voir les pouvoirs publics venir concerter les populations, ma réalité de travail a été tout autre. Ce sont les habitants qui, notamment à travers les Tables de concertation, vont trouver les instances publiques. Le système plus top-down français s’oppose en quelques points au système bottom-up montréalais. La différence trouve son explication dans l’Histoire des deux nations. Le Québec est une province qui se démarque sur bien des points. Seule province francophone du pays, le Québec résiste encore et toujours dans l’anglophone Canada, défendant ses valeurs et revendiquant ses différences. Les québécois se sont battus depuis toujours pour défendre leurs idéaux, la population est très impliquée dans sa société il n’est pas étonnant que la concertation y prenne une plus grande ampleur. Montréal est une ville administrativement compliquée et je fus surprise par la complexité du jeu d’acteurs auquel je fus confrontée, me demandant parfois où était la place d’une jeune étudiante en urbanisme. La Ville, les arrondissements, les districts, les quartiers et avec autant, si ce n’est plus, d’échelles de travail, d’acteurs avec qui travailler et d’enjeux sur lesquels se pencher.

Chargée de projet à la démarche de revitalisation urbaine intégrée, j’ai pu découvrir de l’intérieur cet organisme, cette “grosse machine”, qu’est la concertation et tous les mécanismes qu’elle implique. A mon portefeuille, trois projets : la valorisation de vitrines commerciales vacantes, l’installation de haltes de socialisation et l’élaboration d’un plan d’action pour un programme quartier durable. Ce sont ces dix-sept semaines de stages que je vous propose de partager à travers les présentations plus détaillées de ma structure d’accueil, de mes missions et enfin de la réalité d’aujourd’hui de l’organisme qui, a mon grand étonnement, devait amorcer en ma présence un tournant décisif dans son organisation.

Page 16: L'amélioration du cadre de vie par l'action locale

- 12 -

Figure i.1: La province de Québec

Seule province francophone des neuf du Canada, Québec en est aussi la plus grande et compte 7,9 millions d’habitants.

Source: Maxime Dorville Figure i.2: Localisation de Montréal

Métropôle cosmopilite, Montréal concentre 1,7 millions de montréalais dont près de 52% sont

francophones

Source: Maxime DorvilleFigure i.3: Les arrondissements de l’île de Montréal

A la suite de l’échec du programme “une ville, une île”,la Ville centre compte aujourd’hui 19 arrondissements tandis que 13 territoires ont choisi de rester des villes de banlieue indépendantes.

Source: Sports et loisirs de Montréal

Page 17: L'amélioration du cadre de vie par l'action locale
Page 18: L'amélioration du cadre de vie par l'action locale
Page 19: L'amélioration du cadre de vie par l'action locale

1. Une table de concertation, qu’est-ce que c’est? 2. La Mission de Solidarité Mercier Est 3. La démarche de Revitalisation Urbaine Intégrée 4. Une autre démarche en marche, les saines habitudes de vie

PARTIE 1:S’assoire à la Table Solidarité Mercier-Est

Page 20: L'amélioration du cadre de vie par l'action locale
Page 21: L'amélioration du cadre de vie par l'action locale

- 17 -

partie 1 Solidarité Mercier-Est (SME) est le nom de la structure qui m’a ouvert ses portes pour ces quatre mois de stage de fin d’étude. Cette première partie a pour but de présenter cet organisme peu commun pour les français et plus précisément la démarche de Revitalisation Urbaine Intégrée (RUI) pour laquelle j’ai travaillé.

1.1. Une Table de concertation, qu’est-ce que c’est ?

A ma connaissance, il n’existe pas de table de concertation en France. Créées dans le cadre du programme d’Initiative montréalaise pour le soutien du développement de quartier, les tables de quartiers ont vu le jour dans le but d’ouvrir un lieu d’échanges entre des partenaires locaux.

Ces tables, « tentent d’arrimer les besoins locaux aux projets de développement social, de revitalisation urbaine et de requalification symbolique du quartier »1.

Leur présence dans un quartier permet de canaliser les tensions qu’il peut y avoir au sein du réseau d’organismes communautaires locaux, nombreux à Montréal. Dans son fonctionnement et son organisation, une Table de concertation peut être assimilée à une association de loi 1901 en France, comme par exemple les agences d’urbanisme. Née de la fusion entre Mercier-Est quartier en santé (MEQES) et la Table de concertation des organismes communautaires de Mercier-Est (TCOCME) en 2001, Solidarité Mercier-Est est un organisme à but nonlucratif (OBNL) composé d’une Assemblée des membres qui comptabilise une soixantaine d’adhérents, d’un Conseil d’administration et d’une équipe de coordination.

- L’Assemblée des membres se réunit cinq fois par an lors des assemblées régulières de membres (ARM). Elles sont l’occasion pour l’équipe de coordination,

1. SENECAL G., CLOUTIER G., HERJEAN P., “le quartier comme espaces transactionnel”, cahier de géographie du Québec, vol.52, 2008

de partager avec ses membres l’avancée des projets préalablement concertés et votés. Les membres de Solidarité Mercier-Est sont des organismes communautaires du quartier mais peuvent également être des citoyens souhaitant participer au développement de Mercier Est.-Le conseil d’administration (CA) est composé de sept officiers élus par les membres et se réunit dix fois par an. C’est lui qui mandate les comités de Travail créés pour chacun des différents projets mais il n’a pas de pouvoir décisionnel. C’est aussi le conseil d’administration qui entérine tout projet ou modification aux règlements généraux.- L’équipe de coordination est représentée par les employés de Solidarité dont j’ai eu la chance de faire partie. C’est elle qui assure à temps plein la gestion courante des dossiers de la Table.

Ces instances démocratiques ont créé différents comités afin d’optimiser la concertation. Au nombre de douze à la création de l’organisme, nous en comptons quatre depuis 2003:- Le CCOCAL : Comité de Concertation pour les Organismes Communautaires Autonomes Locaux, où se partagent les réalités communes, se créent des partenariats et se consolident les organismes œuvrant dans le quartier ;- Le CCEU : Comité de Concertation en Environnement et Urbanisme, autour des enjeux de quartier liés à l’environnement, au cadre bâti et l’aménagement du territoire ;- Le CCEF : Comité de Concertation pour les Enfants de 0-5 ans et leur Famille, qui pilote la démarche de concertation du même nom ;- Le CLR : Comité Local de Revitalisation concernant la démarche de revitalisation urbaine intégrée.

C’est tout ce monde ensemble, que l’on nomme «le milieu»2, qui tente d’apporter les réponses adéquates aux problématiques actuelles que sont la lutte contre la pauvreté, l’amélioration du cadre de vie et l’offre

2 ensemble des associations communautaires et ad-ministrations d’un quartier montréalais

Page 22: L'amélioration du cadre de vie par l'action locale

- 18 -

de services et d’équipements publics, dans une approche intersectorielle et multi-réseaux.

1.2. La mission de Solidarité Mercier-Est.

Pour mieux atteindre leurs objectifs, les membres ont doté l’organisme d’une mission officielle. Nous verrons par la suite que la mission de Solidarité Mercier Est est aujourd’hui un point délicat car sujet à quelques malaises. La troisième partie de ce rapport portera notamment sur la remise en question que traverse en ce moment l’organisme et le virage qu’il amorce.A l’heure actuelle, la mission officielle inscrite en 2001, dans les règlements généraux est formulée comme suit :

« Regrouper des citoyens, des groupes, des organisations communautaires et des institutions œuvrant dans le quartier afin de participer collectivement au développement social, communautaire, environnemental et économique de ce quartier. Elle cherche également à favoriser la promotion du quartier Mercier Est, l’amélioration de la qualité de vie des citoyens qui y résident

ainsi que le développement des organismes communautaires autonomes qui y sont implantés.3 »

A mon sens, nous pourrions considérer que Solidarité Mercier-Est est aux organismes du quartier ce qu’eux-mêmes sont pour les citoyens. La Table est certes en lien direct avec les citoyens et son but premier est leur implication et leur mobilisation dans les projets du quartier. Mais dans sa vie de tous les jours, Solidarité Mercier-Est est, pour les institutions et les organismes, un lieu d’échange, de partage, de propositions autours des maux de Mercier-Est et des solutions pour y remédier. Toutefois, cette mission inchangée depuis 2001 ne sonne aujourd’hui plus en parfaite harmonie avec les activités de l’équipe de coordination. La concertation est toujours le mot d’ordre rythmant de quotidien de l’équipe, mais petit à petit les équipiers se sont lancés, sans trop le préméditer, dans la gestion de différents projets.Ce changement profond a sans doute été amorcé par l’adoption en 2003 du portage de la démarche de Revitalisation Urbaine Intégrée.

3. Réglements généraux de Solidarité Mercier-Est adoptés en juin 2009

Figure 1.1: Organigramme de Solidarité Mercier-Est

Source: P.L

Page 23: L'amélioration du cadre de vie par l'action locale

- 19 -

Partie 1

1.3. La démarche de Revitalisation Urbaine Intégrée.

La Revitalisation Urbaine Intégrée (RUI) est une démarche, un programme, lancée par la Ville de Montréal pour « améliorer les conditions socio-économiques et le cadre de vie d’un territoire défavorisé »1. Depuis 2002, la Ville permet aux secteurs qui concentrent des poches de pauvreté de bénéficier d’un plan de financement sur dix ans afin de créer des milieux de vie dynamiques et agréables à vivre. Cette démarche est souvent portée par la Table du quartier du secteur concerné.Ce qui importe dans la RUI, c’est le qualificatif « intégrée ». Il renvoie aux caractéristiques de la démarche qui se veut être inclusive, territorialisée,

4. Ville de Montréa, « projet pilote de RUI, démarche d’évaluation », septembre 2004

globale en ce qui concerne les enjeux, intersectoriels et participatifs. Les maîtres mots sont la coordination, la participation et la concertation afin d’agir de manière adéquate pour la résolutions des problèmes rencontrés.En 2006, la candidature de l’arrondissement Mercier-Hochelaga-Maisonneuve est acceptée par la Ville et le quartier Mercier-Est se voit doté d’une zone RUI située au Sud de l’artère commerciale Hochelaga. C’est sans surprise la Table Solidarité Mercier-Est qui hérite du port de la démarche. En 2007, le Comité local de revitalisation de Mercier-Est adopte un plan directeur. Aujourd’hui dans sa quatrième, la RUI coordonnée par Carlos Martinez, maintient ses efforts pour redynamiser la zone en mettant particulièrement l’accent revitalisation de l’artère commerciale que constitue la rue Hochelaga. A la fin du mandat, l’objectif est de pouvoir mobiliser et réunir les commerçants dans un comité de commerçants afin qu’ils puissent unir leurs forces et venir à bout de la désertification commerciale qui sévit sur Hochelaga.

Les six orientations de Solidarité Mercier-Est :

Suite au forum de 2005, l’organisme a organisé son plan d’action autour de six grandes orientations:- Favoriser la rénovation des logements, la construction de logements sociaux et communautaires et mettre l’accent sur les programmes d’accès à la propriété,- Encourager le sentiment d’appartenance au quartier, améliorer l’accueil des communautés culturelles, encourager des projets intergénérationnels et les fêtes de quartier,- Dynamiser la revitalisation et développer l’attractivité du quartier,- Perfectionner la desserte du quartier en transport en commun et la couverture du quartier en termes de pistes cyclables,- Consolider l’offre de loisirs dans le quartier avec notamment la construction d’un centre récréosportif,- Améliorer la qualité de vie des citoyens en intervenant notamment sur la cohabitation des secteurs résidentiels et industriels et sur la mise en valeur des espaces verts existants.

Figure 1.2: L’arrondissement Mercier-Hochelaga-Maisonneuve

Source: Solidarité Mercier_Est

Page 24: L'amélioration du cadre de vie par l'action locale

- 20 -

1.4. Une autre démarche à venir, les saines habitudes de vie. (SHV)

Dès le début de mon stage je compris qu’un autre dossier ferait beaucoup parler de lui : celui des Saines Habitudes de Vie. Le bailleur de fonds Québec en forme soutient, depuis 2002, les projets qui visent promotion de comportements plus sains auprès des populations. Mercier-Est avait entrepris, en concertation avec son Milieu, d’entreprendre les démarches afin de tenter sa chance en cette année 2011. Dès ma deuxième semaine de stage, j’ai eu la chance d’assister à un atelier de concertation, représentants des organismes du milieu, représentants politiques ; personnel des écoles et citoyens furent réunis autour de trois sujets. D’abord la présentation du premier jet du portrait social de Mercier-Est, qui fut malheureusement très critiqué. Venait ensuite la séance des ateliers. Les participants ont été répartis en plusieurs petits groupes, chaque groupe faisant la synthèse des besoins du quartier en matière de saine alimentation et d’infrastructures. La rencontre s’est finalement close par le vote décidant si oui ou non le milieu était prêt à déposer un plan d’action cette année et tenter sa chance auprès de Québec en Forme. Après de longues discussions, la réponse fut positive, Emilie Guérin et Elisabeth Caron, salariées chez SME, avaient alors deux petits mois pour mener les deux comités de travail créés à

bon port. J’ai pour ma part tenté de m’intégrer dans le comité de travail du plan d’action. J’ai pu participer aux riches échanges et observer comment se montait un plan d’action.

Ce dernier s’est finalement articulé autour de trois priorités : -Faciliter la pratique de l’activité physique, l’utilisation des transports actifs et l’accès à une alimentation saine pour l’ensemble de la population ; -Modifier les comportements des individus par le biais d’activités de sensibilisation et de promotion ainsi qu’en développant les compétences et les habiletés liées aux saines habitudes de vie ;-Intégrer, de manière concertée, les saines habitudes de vie au cœur des pratiques des acteurs du quartier.

Enfin, même si leurs activités furent moins en lien avec mon champ d’étude et d’action, je tiens à souligner l’excellent travail de Bianca Boudreau au sein de la démarche enfance famille, et d’Elisabeth Caron qui articule avec beaucoup d’enthousiasme le comité Eveille à la Lecture et à l’Ecriture (ELE).

L’équipe de Solidarité Mercier-Est:Bianca Boudreau, Emilie Guérin, Fabienne Audette, Nadya Toupin, Elisabeth Caron et Carlos Martinez

Le quartier Mercier-Est en chiffre

Situé dans l’arrondissement Mercier-Hochelaga Maisonneuve, Mercier-Est c’est, 7,2 km2, 5 territoires dans lesquels oeuvrent 32 organismes. Les citoyens bénéficient aujourd’hui de 2 pistes cyclables et 10 parcs. 1 voie ferrée constitue une barrière physique. Le quartier compte 41 890 habitants dont 44% ont 35-64 ans et 6% 15-19 ans. 23,7% de personnes vivent sous le seuil de pauvreté

Page 25: L'amélioration du cadre de vie par l'action locale
Page 26: L'amélioration du cadre de vie par l'action locale
Page 27: L'amélioration du cadre de vie par l'action locale

1. Le projet “Parcours ton quartier”

1.1 volet 1: Valorisa tion des vitrines commerciales

1.2 environnement et convivialité, le volet places publiques

2. aménager des quartiers durables, le plan d’action quartiers 21”

PARTIE 2:Mes missions à la Table de concertation

Page 28: L'amélioration du cadre de vie par l'action locale
Page 29: L'amélioration du cadre de vie par l'action locale

- 25 -

partie 2

C’est donc en tant que stagiaire, chargée de projet au développement urbain, que j’ai intégrée la RUI de Mercier-Est aux côtés de Carlos Martinez, coordonnateur de la démarche. La zone RUI est la zone du quartier située au sud de la rue Hochelaga. (cf figure 2.1) Mon mandat fut dans la continuité de celui de la stagiaire précédente, elle aussi venue de l’IUG. Dès mon arrivée, deux projets posés sur la table m’attendaient: les deux volets du projet parcours. Puis au fil des semaines, un troisième projet, celui de Quartier 21, est venu s’intégrer dans les colonnes de mon agenda. Mon temps de travail fut donc principalement partagé entre ces trois projets.

2.1. Le projet « Parcours ton quartier ».

Le projet « Parcours » est sans conteste le plus gros projet de la RUI édition 2011. Et pour cause, il regroupe en réalité deux volets distincts mais interdépendants : un volet valorisation de vitrines commerciales et un volet haltes répits.

2.1.1. Volet 1 : Valorisation des vitrines commerciales.

A la première lecture des dossiers en cours à Mercier-Est lors de mon acceptation de stage, le

projet de fausses vitrines commerciales est peut-être celui qui m’a confirmé mon choix d’intégrer la RUI de Mercier-Est. En effet, le concept peut paraître relativement simple, mais je trouvais l’idée originale et de thématique parfaitement actuelle, particulièrement au lendemain du colloque « la ville créative en question » organisé à l’IUG (avec ne l’oublions pas la participation de l’association URBACOM). Le concept en question est d’intégrer des œuvres d’art, principalement des photographies, dans les vitrines commerciales vides. Cette idée est en réalité réfléchie depuis l’hiver 2010 et fait suite au constat de la désertification des commerçants de la rue Hochalaga, pourtant artère commerciale du quartier. On dénote alors une hausse du sentiment de sécurité chez les piétons, accentué par la multiplication des tags sur les murs, arrêts de bus et autres boites aux lettres. L’expérience des fausses vitrines commerciales avait déjà été menée à Montréal, le long de la rue Ontario Est. (cf photos) Cette opération permet de revitaliser une portion du quartier, de contribuer à l’esthétisme de la rue mais aussi de créer une certaine animation de l’espace public. Mais le chemin à parcourir fut long avant de pouvoir inaugurer les vitrines. Un premier recensement des vitrines vides avait été déjà été réalisé. La première chose à faire en arrivant sur ce dossier a été de me familiariser avec la liste des commerçants et de faire une mise à jour. Nous avons ensuite parcouru la rue Hochelaga à la recherche de nouveaux locaux vacants afin de créer un nouveau répertoire de contacts. La première difficulté réside dans la phase de contact avec les propriétaires. Après un vrai travail d’enquêtrice pour trouver les exactes coordonnées des propriétaires des lieux grâce à divers outils (notamment le registre foncier de la Ville), venait l’étape de la proposition du projet aux différents propriétaires. C’est ici que j’ao été le plus surprise par le manque de volonté de la part des personnes contactées. Je leur présentais un projet qui leur permettait de mettre en valeur lelocal qu’ils cherchaient à céder par une opération

Figure 2.1: La zone RUI du quartier Mercier-Est

Source: Solidarité Mercier-Est

Page 30: L'amélioration du cadre de vie par l'action locale

- 26 -

gratuite et dans laquelle leur seule responsabilité était de nous laisser entrer dans le commerce le temps d’une journée. La question qui m’a été le plus souvent retournée fut de savoir quel était notre « intérêt » dans ce projet, qu’est-ce que Solidarité pourrait en retirer. La réponse était simple : notre mandat est d’aider à la revitalisation du quartier, en menant à terme ce projet nous accomplissions une partie de notre mission. Réponse visiblement peu convaincante puisque seulement deux propriétaires ont accepté, non sans prudence, de nous suivre dans cette entreprise. Notons toutefois que certains ne sont pas totalement fermés au projet, à mon avis ils ne souhaitent simplement ne pas faire parti du premier essai. J’ai tenté évidemment de comprendre le pourquoi d’une telle réticence. C’est Carlos Martinez qui m’a fait part de ce qu’il pensait en être les raisons : l’argent de la Table venant essentiellement de l’arrondissement Mercier-Hochelaga-Maisonneuve ou de la Ville Centre, nous sommes souvent associés à ces institutions et à leur pouvoir. Les règles en matière de commerce et d’urbanisme sont strictes et ces locaux vacants depuis bien longtemps peuvent ne plus respecter les normes. En ce sens, certains propriétaires peuvent voir en nous la menace d’une inspection et d’une amende. Il faut aussi préciser que la rue Hochelaga a essuyé il y a peu de temps un échec dans le montage d’une association des commerçants, qui serait pourtant un atout dans le quartier, et qui reste le principal objectif de la RUI. Accompagné d’un document illustrant le projet, nous sommes tout de même allés rencontrer les plus intéressés.

Une fois les commerçants approchés et une poignée se disant prêts à embarquer, il était temps de contacter ceux qui allaient être nos partenaires dans ce projet : la maison de l’image et de la photographie de Montréal, l’UMA . Ce sont eux qui avaient déjà réalisé avec succès une opération similaire sur la rue Ontario Est, nous leur avons donc proposé de venir étendre leurs activités dans Mercier-Est. Le photographe André Cornellier et sa stagiaire Marine Courillon se sont donc joints à nous. Après

des débuts de collaboration légèrement chaotiques, l’entente fut tacitement signée. La RUI de Mercier-Est fairait le lien entre l’UMA et les commerçants tandis que l’UMA s’occuperait de chercher artistes et œuvres qui investiraient les vitrines. Après quelques visites de terrain et rencontre avec les propriétaires, deux contrats ont effectivement été signés et les photos ont pu être sélectionnées puis installées. Ces contrats portent l’UMA garant de tous dommages éventuellement causés durant la journée d’installation tandis que le propriétaire s’engage à prévenir l’organisme une semaine à l’avance sa volonté d’enlever la photographie. Le propriétaire n’apporte aucune contribution financière. Chaque vitrine a coûté 2 000 $, l’UMA bénéficiant de plusieurs subventions nationales et régionales a pu investir 3 000 $ dans notre projet tandis que la RUI est venue compléter le montage financier.L’installation a pris un peu de retard, elle s’est faite en, juillet 2011 avec l’aide précieuse d’un citoyen. Malheureusement je n’ai pu y assister, mon stage avait déjà pris fin.

Il est encore tôt pour évaluer l’impact qu’ont pu avoir ces deux premières vitrines dans Mercier-Est. Une chose est certaine, le coordonnateur ne compte pas s’arrêter là et le projet fait parler de lui puisque le quartier voisin est prêt à venir se joindre au projet. Je suis pour ma part convaincue de l’impact visuel crée par ce projet et souhaite réellement que ces deux premières « fausses vitrines » donnent le goût aux autres propriétaires de participer à un deuxième volet. La seule limite que je pourrais voir en ce projet et la séparation entre le processus d’approche des commerçants et celui de la sélection des œuvres Ces œuvres occuperont certes un espace privé mais sont des vitrines ouvertes sur l’espace public et bien que les propriétaires soient un minimum impliqués dans les choix d’André Cornellier et son équipe, je ne suis pas sûre que les mots citoyens soient toujours écoutés. Ce projet pose la question de la libre occupation de l’espace public et l’appropriation de celui-ci par le plus grand nombre, l’art est subjectif, il

Page 31: L'amélioration du cadre de vie par l'action locale

- 27 -

Partie 2ne peut plaire à tout le monde, alors quel public viser ? Mais relevons qu’il reverse quelque peu l’accès à l’art par tous et permet une animation d’une artère qui en a aujourd’hui grand besoin.

L’organisme YQQ:

Derrière l’acronyme YYQ (à prononcer à l’anglaise s’il vous plait!), se cache l’organisme « Y’a quelqu’un l’aut’bord du mur ». C’est une entreprise d’économie sociale visant la revitalisation urbaine, notamment à travers le nettoyage de graffitis. YQQ est également le gestionnaire de deux programmes d’actions environnementales, que l’on nomme ici des Eco-quartiers. C’est en ce lieu que bon nombre d’organisme trouvent plantes et savoir-faire en verdissement. YQQ est un organisme actif qui se fait connaitre principalement par son activité d’agriculture urbaine qui fleurit doucement dans le quartier. Ces « Jardins solidaires » regroupent des citoyens-bénévoles qui font office de jardiniers en se chargeant de l’entretien de l’ensemble des jardins. Les participants se partagent le travail, les outils et bien évidemment les récoltes.

Plus d’infos :

http://www.info-yqq.com/

Page 32: L'amélioration du cadre de vie par l'action locale

- 28 -

Figure 2.2. Les fausses vitrines 2011

de la rue Hochelaga

Ancienne Boutique de vêtement, 8434 rue Hochelaga, Propriétée de Mme Emmanuella Monacco

Source: P. L

Ancien restaurant 8582 rue Hochelaga, Propriétée de Mr Benoit Frenette, loué par Mr Tenten

Source et réalisation: UMA http://www.umamontreal.com/

Source: P. L.

Titre: L’étude d’un chien (dans une boite)Artiste: Simon Belleau

Titre: L’été de mes 20 ansArtiste: Marie-Philippe Boudreau

Page 33: L'amélioration du cadre de vie par l'action locale

- 29 -

partie 22.1.2. Environnement et convivialité,

le volet haltes répits. Le deuxième volet du projet parcours est celui de l’installation de places publiques sur cette même rue Hochelaga. Cette partie du projet vise plusieurs objectifs. Celui de doter les citoyens du quartier de places animant l’artère Hochelaga et favorisant la socialisation; de greffer des poumons verts le long de la rue, mais aussi de donner au quartier son identité propre. En effet, ces premières places, situées à proximité les unes des autres, répondent à des critères en termes de mobilier urbain, de verdissement et de marquage au sol qui créent une signature visuelle. Hochelaga étant le premier nom du fleuve Saint-Laurent, le mobilier urbain fut pensé en termes de courbes et de formes semblables à des galets pour rappeler la proximité du fleuve. Enfin, ce parcours de places publiques permet de créer un lien structurant entre le haut du quartier et la promenade Bellerive au Sud, le plus grand espace vert et de loisirs du quartier.

Ces trois places qui ont fleuri au cours de l’été 2011 sont l’aboutissement d’un long processus commencé en 2010 et dans lequel j’ai eu plaisir à m’investir. Pour remettre en contexte, faisons l’état des lieux à mon arrivée dans Mercier-Est. L’année précédent mon arrivée, les membres du comité aviseur de la démarche RUI avaient déterminé la nécessité de l’installation de places publiques et quelques lieux stratégiques avaient été priorisés. Deux jeunes architectes paysagistes, Valérie Tremblay-Gravel et Guillaume Paradis, avaient été contactés pour réaliser des esquisses des deux endroits arrivant en tête de la liste du comité. De leur côté, Emilie Guérin, alors agente de milieu et soutien à la RUI, et Carlos Martinez avaient rencontré les partenaires de l’atelier m3béton et réfléchis à un concept de signature à proposer au comité. J’ai donc fait mon entrée officielle sur ce dossier avec le montage d’un power point et la présentation de l’avancée du projet à la rencontre des membres du comité aviseur le 24 mars

2011. Les lieux des places ont alors été révélés ainsi que les premiers plans de Valérie Tremblay-Gravel, tout devait être approuvé pour pouvoir poursuivre le projet. Nous avons donc explicité le concept de signature :- Un mobilier en béton et en bois, fait de courbes et de galets pour rappeler le fleuve- L’intégration de jeu permettant une dimension récréative et ludique- Un marquage au sol pour plus de visibilité et une signature plus marquée

Ces trois aspects ont alors été votés à l’unanimité, mais des recommandations d’unité et un réajustement du marquage au sol ont été émises ce jour là. Nous avions par ailleurs une surprise pour le comité. En effet, un nouveau site venait d’être sélectionné. Lors de nos rencontres avec les propriétaires de vitrines vides pour le volet « valorisation », il s’est avéré que la propriétaire d’un ancien commerce était aussi celle de la boulangerie juste à côté. Lors d’une rencontre, elle nous a exprimé son envie de voir s’installer devant son commerce des bancs pour que ces clients les plus âgés puissent s’y reposer. Devant tant de coopération citoyenne, nous n’avons pas hésité à intégrer cette petite place au projet, bouclant ainsi le répertoire des sites où intervenir. C’est autour des discussions de cette réunion que le projet places publiques a, à mon sens, pris un nouveau souffle. L’équipe RUI a alors dédoublé d’efforts pour que les places sortent de terre à l’été 2011. Il était entendu que la toute première place serait celle en avant de l’organisme des jeunes du quartier : l’Antre-Jeunes. J’appris alors que le projet avait en réalité été initié avec eux, lorsque que ma prédécesseur avait été rencontrer quelques jeunes et réaliser avec eux un premier croquis. C’est donc non peu fiers que nous sommes partis un soir d’Avril retrouver ces jeunes designers en herbe pour leur montrer où en était le projet. Les architectes paysagistes avaient de leur côté eu le temps de réajuster les plans, les esquisses avaient depuis ce jour trouvé leur concept de base!

Page 34: L'amélioration du cadre de vie par l'action locale

- 30 -

Le temps était venu de rencontrer les deux autres propriétaires, Monsieur Frenette, propriétaire de la lunetterie Iris, avaient également fait part l’année précédente, de son engouement pour le projet et avait accepté qu’une des places voit le jour sur le côté de son commerce. Nous lui avons présenté plans et concepts, il fut ravi de voir que le projet était loin d’être abandonné malgré le temps sans nouvelle depuis l’an passé. La boulangère fut elle aussi mise au courant de l’avancement du projet, mais ce fut en réalité une formalité puisque le délai fut bien moins long pour elle qui découvrait à peine Solidarité Mercier-Est et sa démarche de RUI.Les citoyens n’ayant pas montré de désaccord, nous pouvions poursuivre nos investigations. Une des étapes importantes fut sans doute le vote du comité local de revitalisation (CLR) et le délicat vote du budget. Comme prévisible, l’inclusion d’une troisième place et la stratégie d’en faire trois d’un coup furent des facteurs de factures salées pour la démarche RUI qui devait faire voter une nouvelle répartition des ressources. Nous ne parlerons pas d’argent ici, le plus important étant de souligner que l’ensemble des membres du CLR furent d’accord avec nous sur le poids et la nécessité de ce projet et ont tous démontré leur soutien en acceptant la solution de financement proposée par Carlos Martinez.

Le budget maintenant bouclé, nous avons pu faire de dernier réajustement concernant le mobilier. J’ai pu rencontrer les membres de l’équipe de l’atelier m3béton à plusieurs reprises. Ensemble, nous avons pu matérialiser les idées dégagées lors des différentes rencontres. Le mobilier est constitué de quatre éléments :- Des bancs droits, les pieds en béton, l’assise en en plastique recyclé- Des bancs en courbe de mêmes matériaux- D e s pastilles en béton de 36 pouces. Pour l’Antre-Jeune, le dessus de la pastille sera taillé de sorte à pouvoir recevoir de la mosaïque- Des pastilles de 18 pouces, pouvant se superposer aux plus grosses. (inspirées par New York)

Une fois l’accord sur les éléments qui composeront bientôt le paysage de la rue Hochelaga, il restait une dernière étape avant le lancement officiel de la production des moules et du mobilier. Dernière mais non des moindres, celle de l’approbation de l’arrondissement. Nous sommes donc partis fin avril rencontrer le service urbanisme de l’arrondissement Mercier-Hochelaga-Maisonneuve afin d’avoir leurs dernières recommandations avant de pouvoir soumettre de façon officielle et définitive les plans des trois places. Les membres de l’arrondissement se sont montrés impressionnés par le projet et relativement enthousiastes. Cependant, un obstacle de taille nous a invité à revoir notre copie, le marquage au sol proposé été loin de faire les joies de l’arrondissement. Même si l’esthétisme fut apprécié, les règles sont strictes dans ce domaine et nous avons dû faire face à un argument auquel nous n’avions pas pensé : le marquage au sol pouvait, s’il était utilisé à mauvais escient, devenir un support publicitaire qui pourrait devenir disgracieux pour la rue sur laquelle il est apposé. C’est pourquoi, le marquage au sol sortant de la signalisation routière est rigoureusement interdit sur l’espace public. Une dérogation peut éventuellement être obtenue pour l’emprise privée. Toutefois, l’arrondissement se montrait favorable à un marquage au sol distinct du code de la route, à la seule condition que le motif choisi soit uniforme pour les trois places. C’est à ce moment qu’un scénario au marquage au sol représentant des empreintes de pas à vu le jour. Moins original et audacieux que les premières propositions, cette idée collait tout de même parfaitement avec le titre et l’idée du projet : le projet « parcours ».

C’est donc avec quelques nouvelles directives que nous sommes sortis de cette rencontre. Il nous restait un peu moins d’un mois pour donner les dernières retouches aux plans avant de pouvoir les déposer officiellement sur le bureau de l’arrondissement qui devait le faire voter à son conseil d’arrondissement du mois de Juin 2011, sans quoi le projet ne pourrait voir le jour cette année là. Un ultime rendez-vous

Page 35: L'amélioration du cadre de vie par l'action locale

- 31 -

partie 2avec les architectes s’imposait. Nous devions leur faire un compte rendu de notre entrevue afin qu’ils puissent modifier les plans et y intégrer les nouveaux motifs de marquage au sol. Nous avons tout de même voulu tenter notre chance avec le premier marquage, c’est pourquoi, armée d’une ortho-photo, j’ai pu transmettre aux architectes les délimitations de l’emprise publique sur laquelle nous proposerions de peindre les premiers motifs au cas où une dérogation pourrait être accordée. De notre côté, nous avons ensuite rencontré l’organisme “Y a quelqu’un d’l’aut’bord” du mur portant le programme d’éco-quartier dans le district Tétrault ville. Nous souhaitions qu’ils intègrent le partenariat et réalisent le volet verdissement du projet. Propositions qu’ils ont acceptées.Le système de gouvernance monté, les plans finaux remis à l’arrondissement, nous n’attendions plus que le feu vert de celui-ci pour démarrer les investigations. Ce feu vert fut donné le 7 juin 2011. La production des moules fut lancée, le projet allait bel et bien de réalisé en 2011. Rentrée en France bien plus tôt, je n’ai malheureusement pas pu participer à l’aménagement des places et admirer le résultat, mais reste très heureuse de savoir que le projet ait pu (enfin) voir le jour.

Cette mission a probablement était un réel fil rouge tout au long de mon stage. De nombreux rebondissements sont venus ponctuer les longs moments d’attente de validation ou de document. C’est à travers ce projet que j’ai pu saisir l’immensité et la complexité du jeu d’acteurs qui peut se jouer atours d’un projet. J’ai pu observer les différents niveaux d’implication et suis restée agréablement surprise de la volonté que peuvent avoir certains citoyens dans l’implication dans des projets locaux. J’ai également pu constater les difficultés que peut entrainer cette multiplicité d’acteurs, que trouver l’argent n’est pas toujours la chose la plus difficile Le vrai défi est celui de faire s’accorder toutes les machines administratives mises en œuvre. De plus, chacun a sa vision du projet et veut intégrer

son idée. Je pense notamment aux rapports parfois tumultueux avec nos jeunes architectes qui, n’étant pas à nos côtés tout au long du processus, n’ont visiblement pas toujours saisi les enjeux et on par-fois eu du mal à se plier à nos exigences. Il est aussi frustrant de ne pas pouvoir illustrer sois même ses idées, ou de na pas être présents lors des réalisations graphiques. Chacun a sa propre image du rendu fi-nal qu’il est impossible d’être réalisé exactement par une tierce personne. J’avais tenté de me joindre aux architectes pour la réalisation des plans, mais ces derniers n’avaient que peu de temps à accorder à la réalisation des esquisses et ont préféré les ré-aliser seuls. Mais tout cela n’enlève rien à la beauté du projet, encore une fois trop jeune pour être rée-llement évalué. L’hiver montréalais étant très rude, les placettes ne seront pas utilisées, mais nul doute qu’elles ramèneront un peu de vie sur Hochelaga dès le printemps prochain. Ce volet du projet illustre ici l’importance que peuvent avoir les lieux de rencon-tre au sein d’un quartier et, notons le, se démarque par une réelle implication citoyenne.

Figure 2.3: Proximité des sites

Source: Google Map

Page 36: L'amélioration du cadre de vie par l'action locale

- 32 -

Figure 2.4.Les trois sites ciblés sur la rue Hochelaga

Source: P.L

C: La patisserie de l’Est, 8434 Rue Hochelaga

B: L’Antre-Jeunes, 8615 Rue Hochelaga

A: Lunetterie Iris, 8590 Rue Hochelaga

Source: Isadora Bailleux

Source: Isadora Bailleux

Page 37: L'amélioration du cadre de vie par l'action locale

- 33 -

partie 2Figure 2.5. Les croquis des places

réalisation Valéry Tremblays-Gravel, Guillaume Paradis, 2011Pour Solidarité Mercier-Est.

Page 38: L'amélioration du cadre de vie par l'action locale

- 34 -

2.2. Aménager des quartiers durables, plan d’action du quartier 21.

Le dicton dit « en Avril ne te découvre pas d’un fil », mais à la RUI de Mercier-Est les projets filent de bon train. Aussi, une nouvelle mission non inscrite à ma fiche de stage de départ, est venue s’immiscer dans nos dossiers : la construction d’un plan d’action le programme quartiers 21 lancé par la Ville de Montréal. Le programme Quartier 21 entre dans le plan de la Ville de Montréal de développement durable 2010-2015. Ses objectifs sont : la prise en compte des dimensions environnementales, sociales et économiques, l’application des principes de développement durable, la continuité avec les orientations du Plan de développement durable de la collectivité montréalaise (entre autre : réduction des gaz à effet de serre, amélioration de la qualité de l’air, retenir les familles à Montréal, être solidaire et équitable…). Ce programme met l’accent sur l’environnement bâti qui est une condition sinequanon pour appliquer au projet.

Mercier-Est s’est vu refusé par deux fois sa candidature de quartier 21, mais l’abandon n’étant pas méxicain, Carlos Martinez a réuni une nouvelle fois autour de la Table les partenaires à ce sujet. Le CLR ayant donné son accord pour une troisième tentative, j’ai par la suite pris connaissance du projet présenté l’an dernier. Après une lecture attentive de ce qu’est un quartier 21 pour la Ville, des modalités de financement, j’ai pu participer activement aux discussions et à l’élaboration d’un plan d’action. Pour cette troisième tentative, nous avons choisi la stratégie du transport actif. Au fur et à mesure

des rencontres et discussions avec les différents acteurs du domaine, principalement YQQ et le Centre d’Écologie Urbaine de Montréal (CEUM), une trame a doucement vu le jour : la construction d’un réseau « vers ». L’axe fort du projet est ainsi devenu l’idée de répertorier les différents points d’intérêt du quartier (parcs, culture, écoles, organismes, institutions…), de les cartographier puis de créer un lien sécurisé pour les piétons et les cyclistes au sein du quartier. Un réseau vert et « vers » dirigeant les modes actifs de déplacement vers les quatre coins du quartier Mercier-Est. Sous la supervision de mon tuteur de stage, je me suis donc lancée dans la rédaction du formulaire de lettre d’intention de quartier 21, laissant à mon co-équipier le montage financier. Parallèlement à ce processus de rédaction, nous avons rencontré différents partenaires afin de partager les idées et d’obtenir des lettres d’appui à joindre au dossier. L’ultime rencontre fut celle avec le maire de l’arrondissement, Réal Ménard, qui nous a apporté son soutien et s’en engagé, en cas d’acceptation de notre projet, à aider à la réalisation de certaines actions. Les différentes actions du plan furent présentées sous forme de tableau, comme le veut le protocole. (cf annexe 2)

Notre stratégie vise à :- Réduire le nombre des déplacements, notamment ceux concernant les commerces de proximité, qui se font actuellement en voiture car les distances sont trop longues pour se faire à pied mais assez courtes pour se faire à vélo par l’augmentation du nombre de supports à vélo aux abords des commerces, organismes, institutions, écoles…,- Accroitre la sécurité des piétons et des cyclistes

Figure 2.6. Dessin du mobilier réalisé par

http://www.m3beton.ca/

Page 39: L'amélioration du cadre de vie par l'action locale

- 35 -

partie 2et étendre le réseau rues apaisées, sécurisées et conviviales pour les modes doux par la création d’un parcours « vers » et le développement d’une signalisation adaptée,- Sensibiliser les plus jeunes et participer au changement des comportements par l’installation du programme boltage dans les écoles primaires du quartier incitant les écoliers à utiliser la marche ou le vélo pour se rendre à l’école,- Améliorer l’accès aux transports actifs par la mise sur pied d’une coopérative solidaire dans le quartier, une flotte de vélos pourra par ailleurs être mise à la disposition des institutions et des organismes pour les déplacements dans le quartiers de leurs employés,- Poursuivre le projet des places publiques en en intégrant de nouvelles sur Hochelaga, permettant ainsi d’accroitre le verdissement et la convivialité, dans chacune des places un jeu sera intégré pour permettre aux plus jeunes de bouger tout en diversifiant leurs activités,- Sécuriser et embellir les rues du quartier par l’installation de saillies fleuries et de plates bandes au sein du réseau « vers ».

Notre idée est donc de faire en sorte que les citoyens puissent bouger dans leur quartier en toute sécurité et dans un cadre de vie agréable. Il est évident qu’un quartier ne devient pas durable lorsque la seule thématique des transports est abordée. Mais ce choix stratégique s’est fait en connaissance des différents projets en cours ou à venir dans le quartier. Les jardins solidaires fleurissants dans Mercier-Est apparaitront dans la signalisation locale et permettront l’accès à des produits alimentaires de qualité pour les plus démunis. La thématique du logement est déjà largement abordée par les projets immobiliers Peter Hall et Carre Soho, le plus imposant développement du faubourg de Contrecoeur. À l’ensemble de ces projets vient s’ajouter la démarche des saines habitudes (cf première partie) de vie qui est entamée depuis 2009 et dont le financement de projet est prévu pour janvier 2012. Ce sont tous ces projets ensemble qui contribuent à l’élaboration d’un quartier durable. Cette troisième tentative fut récompensée, notre plan d’action a été accepté, l’équipe doit maintenant livrer un plan plus détaillé pour octobre prochain.

J’ai pour ma part eu beaucoup de plaisir à contribuer à la rédaction du plan d’action et à la réflexion sur ce projet auquel je souhaite un brillant avenir. Il souligne à quel point l’amélioration du cadre de vie est un enjeu important pour les municipalités et comment les enjeux du développement durable sont aujourd’hui ancrés dans la réflexion urbaine. Il revoit également à un thème de plus en plus récurent, l’enjeu du partage de la rue entre les différents usagers. La principale difficulté pour ce dossier est d’ordre climatique. En effet, il n’est pas évident de réfléchir à des aménagements piétons et cyclistes résistants aux intempéries et aux machines de déneigement. Je me suis pour ma part souvent posé la question justement du comment favoriser le transport actif l’hiver, dans un pays où il tombe régulièrement des dizaines de centimètres de neige et où le thermomètre atteint fréquemment des températures (très) négatives ?! 

Le Centre d’Écologie Urba-ine de Montréal (CEUM)

« Pour une ville écologique et démocra-tique» tel est le slogan de cet organisme à but non lucratif fondé en 1996. Sa mission de développer et partager son expertise en matière de développement urbain durable. Son approche s’inspire de l’écologie sociale et des relations que peuvent avoir nature et société. C’est notamment à travers son projet de Quartier Vert Actif et en Santé (QVAS) que l’organisme intervient sur l’ensemble de l’île. Mercier-Est aura été l’un des premiers pro-jets pilotes de ce programme visant un amé-nagement favorable aux transports actifs. D’autres projets comme « le ville en vert » ou les « toits » contribuent au verdissement de Montréal tout en cherchant la mobilisa-tion citoyenne autour des grands enjeux en-vironnementaux.

Plus d’infos : http://www.ecologieurbaine.net/

Page 40: L'amélioration du cadre de vie par l'action locale
Page 41: L'amélioration du cadre de vie par l'action locale

1. Se rencontrer, se former

1.1. Les rencontres

1.2. Quelques journées de formation

2. Le virage de Solidarité Mercier-Est

3. La place de la concertation et le rôle de l’urbaniste

Partie 3: Les dessous de Solidarité Mercier-est

Page 42: L'amélioration du cadre de vie par l'action locale
Page 43: L'amélioration du cadre de vie par l'action locale

- 39 -

partie 33.1. Se rencontrer, se former.

3.1.1. Les rencontres

« C’est notre métier de faire des rencon-tres ». Voilà une phrase qui résume assez bien le quotidien des employés de Solidarité Mercier-Est. N’échappant pas à la règle, mes semaines de stage furent ponctuées pas diverses rencontres autant à l’interne, qu’entre les différents membres ou organ-isme de Solidarité Mercier-Est. Ces différentes ren-contres m’ont permis au fil du temps de comprendre les rouages et les envers de l’organisme. Je pu ainsi me rendre compte du rôle des comités en assistant à l’ensemble des réunions du comité aviseur et celle du Comité Local de Revitalisation. Le comité aviseur se déroule en nombre plus restreint de membres, durant les réunions le point est fait sur l’actualité des activités de la RUI. Il est aussi un soutien de la Ville puisqu’il statut sur les projets postulant au fonds du contrat de ville qui finance des projets visant la lutte contre la pauvreté et l’exclusions sociale. Le CLR est lui un peu moins fréquent, il permet de rejoindre les citoyens et de prendre leurs avis et de les informer sur les différents chantiers de la RUI.L’assemblée régulière des membres (ARM), m’est ap-parue comme un outil pour tenir informés les citoy-ens et l’ensemble des membres de ce qui se passe dans leur quartier. C’est aussi un moyen pour ces derniers de venir partager leur actualité et un espace où chacun est libre de s’exprimer.

L’assemblée générale annuelle (AGA) est probable-ment la plus importante réunion de l’année. Elle de-mande à l’équipe un gros travail de préparation car elle dresse le bilan complet de l’organisme tant sur le plan des activités que sur le plan financier. Il aura été pour moi, et pour les citoyens, l’occasion d’avoir une vue d’ensemble sur les dossiers, notamment ceux traités par mes collègues travaillant plus le vo-let développement social. Mais l’AGA est surtout le temps des élections. Le mandat des officiers est de deux ans à la suite duquel ils peuvent se représenter.

Ce soir là, trois candidats sortants et quatre postes à pourvoir. Deux citoyens choisirent de renouveler leur mandat, un troisième les rejoint dans la course et la directrice générale de YQQ vint compléter la liste. Les candidats furent élus par acclamation, le nouveau conseil d’administration est alors constitué de trois citoyens pour quatre membres collectifs ce qui dé-montre bien l’engagement citoyen qui règne dans le quartier.

J’ai également été invitée au comité de concerta-tion et urbanisme (CCEU) durant lequel j’eu la re-sponsabilité de la prise de notes. Encore une fois, membres et citoyens se mélangent pour discuter en-semble des différents projets urbains en cours dans le quartier. Les citoyens ont également fait part de leur étonnement et leur insatisfaction concernant la piste cyclable reliant les axes nord-sud du quartier. Cherchant à comprendre comment des ingénieurs de la Ville avaient pu tracer ce parcours cycliste qui leur semble insensé, eux qui l’empruntent tous les jours. La décision fut même prise de réaliser un travail d’enquête auprès des usagers de cette voie cyclable dans le but de pouvoir rendre compte à l’arrondissement des disfonctionnements que pou-vait présenter cette piste. Les projets de la RUI furent également présentés et de nouvelles idées ont été proposées par les personnes présentes. J’ai pu alors remarqué à quel point ces rencontres de comité de

Assemblée Générale annuelle, juin 2011Source: Bianca Boudreau

Page 44: L'amélioration du cadre de vie par l'action locale

- 40 -

concertation sont de réelles instances de concerta-tion où actualités, idées et préoccupations se discu-tent entre citoyens et professionnels autours d’un bon buffet.

3.1.2. Quelques journées de formation Mon stage fut également pour moi l’occasion d’assister à des journées de formation, très enrichis-santes.

La journée 5 avril 2011 fut ainsi consacrée à la formation sur le développement durable des quartiers proposés par l’Université du Québec A Mon-tréal (UQAM). C’est au cours de cette journée que je pris connaissance du plan de Développement durable de la collectivité montréalaise pour la période 2010-2015 et de l’importance du volet social dans celui-ci. J’ai aussi été informée des différentes approches en matière de développement durable à Montréal selon les différents programmes existants. Malgré leurs différences tous s’entendent sur l’importance de la nature en ville mais de la problématique ce celle-ci. En effet, la nature en ville est rare. Ce qui est rare est cher, un carré de verdure augmente malheureuse-ment presque inévitablement la valeur foncière au détriment des plus démunis. Pourtant avec le dével-oppement de l’urbanisation augmente le besoin de nature en ville, critère indéniable en terme de qualité de vie. L’objectif de toutes ces démarches est donc de pouvoir répondre à ce besoin tout en mainten-ant une certaine équité sociale. Une journée char-gée puisque nous avons ensuite été sensibilisé aux aménagements adéquats favorisant une mobilité durable en ville. L’accent a été mis sur un élément souvent peu explicité et pourtant primordiale : la santé ! Les choix d’aménagement ont des impacts considérables sur notre santé, cette dimension doit être, selon Sophie Paquin , plus représentée pour qui « nos villes sont [aujourd’hui] des environnements obésigènes»1. Enfin, c’est durant cette après-midi là que je reçus une description détaillée des Quartier Vert Actif et en Santé (QVAS), programme mené par

5. Urbaniste de formation, Sophie Paquin est agente de recher-che, Environnement urbain et santé, à la Direction de la Santé Publique de Montréal.

le centre d’écologie urbaine.Cette rencontre sur le développement durable en ville aura été un véritable puits d’inspiration pour moi puisque c’est à la sortie de cette rencontre que le déclic concernant mon futur sujet de mémoire se fit, mon travaille consisterait à comprendre le lien que peuvent avoir les espaces publics et le développe-ment durable.

Je ne détaillerai pas ici l’ensemble des rencontres thématiques auxquelles j’eus la chance d’assister. Une deuxième mérite cependant que je m’y attarde, celle concernant le partage de la rue. Véritable re-mise en question sur la répartition de l’espace, cette formation a mis le doigt sur le changement de voie de la rue. Souvent considérée comme un espace de déplacement, elle est aujourd’hui pensée comme un véritable milieu de vie. Réapprendre à marcher, don-ner à la voiture une place secondaire dans les larges rues montréalaises, voici le défi de la ville pour les années à venir. L’Europe et notamment la France sont à ce sujet de vrais modèle, notre code de la rue et nos zones de rencontre nous sont enviés de nos compatriotes québécois. La 3D fut revisitée, les trois nouvelles dimensions lorsqu’on parle de la rue sont aujourd’hui Densité, Diversité et Design. Ce n’est pas tout de vouloir que les gens marchent ou pédalent, encore faut il qu’ils y trouvent un intérêt. Mais si il y a bien une phrase qui aura retenu mon attention c’est celle disant que « pour qu’un réseau lent fonctionne,

Exemple de présentation de la journée de formation au développement durable du 5 avril 2011

Page 45: L'amélioration du cadre de vie par l'action locale

- 41 -

partie 3il faut un réseau rapide efficace », on peut réduire le nombre de voiture en ville, les éradiquer semble plus difficile. Même si leur place est relayée au second plan, elles ont (malheureusement) leur place dans notre circuit, une chose qu’il ne faut pas oublier.

Outres toutes ces petites sorties qui auront ponctué mon séjour, bien des choses se passaient également à l’interne.

3.2. Le virage de Solidarité Mercier-Est.

Comme je le disais en première partie, l’équipe de Solidarité Mercier-Est était en proie à de grands changements dans son organisation. En effet, je fus vite surprise de constater que derrière la bonne humeur, l’entrain et la motivation de toute cette équipe sympathique, se cachait un profond malaise sur son rôle et son organisation. Décidée à effacer ce sentiment des esprits de son équipe, la coordonnatrice Fabienne Audette prit les choses en main et fit appel à Laurie Forman, conseillère en communication, pour leur venir en aide. Son rôle fut d’identifier les maux qui pesaient sur Solidarité Mercier-Est puis de l’aider à les exprimer aux membres de l’organisme pour trouver une solution ensemble. Sans revenir sur l’ensemble de la procédure, plusieurs réunions d’équipe ont été organisées avec Laurie Forman. J’ai participé à certaines d’entre elles, tentant de comprendre le nœud qui s’était formé et d’apporter mon regard extérieur sur la situation. Durant le mois de mai, un conseil d’administration spécial en présence des membres de l’équipe, de Laurie Forman et de moi-même, fut organisé. Les membres du CA furent ainsi informés du mal être de l’organisme et Laurie joua son rôle faisant comprendre au CA la nécessité de rectifier le tir concernant la mission de Solidarité Mercier-Est. Cette rencontre fut pour moi très enrichissante, beaucoup d’informations sur l’histoire de la création de l’organisme, sur son évolution furent données. Au grand soulagement

de chacun, les membres du CA se sont montrés relativement compréhensifs, tous furent d’accord pour dire que la mission datant de 2001 ne collait plus exactement à la réalité de cette année 2011 et que des discussions étaient nécessaires. Là où les choses se compliquent peu, c’est lorsque les points de vues discordent. Deux écoles de pensée sont nées ce soir-là : réajuster la mission aux réelles activités de l’organisme ou réorganiser, trier, les activités de Solidarité Mercier-Est pour qu’elles correspondent à sa mission. La question n’est pas encore tranchée, mais il s’avère que la balance penche vers la première solution.

Mais pour comprendre le mécanisme, faisons le point. La mission actuelle de l’organisme est celle citée dans ma première partie :

« Regrouper des citoyens, des groupes, des organisations communautaires et des institutions œuvrant dans le quartier afin de participer collectivement au développement social, communautaire, environnemental et économique de ce quartier. Elle cherche également à favoriser la promotion du quartier Mercier Est, l’amélioration de la qualité de vie des citoyens qui y résident ainsi que le développement des organismes communautaires autonomes qui y sont implantés. ».

D’après mes observations durant mes dix-sept semaines de stage, l’organisme est effectivement une Table, un lieu de concertation où se regroupe citoyens et organismes. En ce sens, sa mission actuelle est toujours et restera, à mon avis, vraie. Mais pour ma part, je pense que ce qui crée le dynamisme de l’équipe, c’est également le fait de pouvoir créer de la concertation autour de projets concrets, de démarches qui prennent vie dans le quartier. De proposer des solutions, des actions, de les coordonner. On ne peut plus le nier, la concertation est devenue pour l’organisme un outil

Page 46: L'amélioration du cadre de vie par l'action locale

- 42 -

pour gérer des projets et non une fin en soit. Et grand bien lui fasse, nous sommes dans une société où la gestion et la concertation de projet ne font plus qu’un, l’un ne pouvant se faire sans l’autre. A l’échelle d’un quartier il est impensable d’implanter un projet sans que les citoyens aient été concertés, à l’inverse, on ne peut sans arrêt susciter l’avis, les réactions des citoyens sans comme arrière-pensée un projet à la clé. De mon expérience, je considère que Solidarité Mercier-Est est un organisme communautaire qui assure la fonction de Table de concertation mais dont une partie des activités, et une partie seulement, est consacrée à la bonne mise en marche de projets concertés, en collaboration avec les membres du Milieu. Aux craintes exprimées de certains que l’organisme, devenu fiduciaire d’un bon nombre de subventions, prenne trop de poids et s’assimile peu à peu à un bailleur de fonds, je répondrai que cette nouvelle fonction est un réel atout pour le quartier. Qu’un seul et même organisme se voit fiduciaire de l’ensemble des subventions versées est un réel avantage car il permet de garder une vue d’ensemble sur l’ensemble des actions menées et donc une meilleure cohérence et un plus grand impact. Faisant une synthèse des diverses discussions et missions proposées, je proposerai ma vision de ce qui de mon point de vue extérieur pourrait être la nouvelle mission de Solidarité Mercier-Est :

“L’organisme est un mouvement de concertation intersectoriel et multiréseaux. Il a pour mission de rassembler et mobiliser les citoyens, les groupes, les organismes et les institutions œuvrant dans le quartier Mercier-Est. Il vise leur participation au développement social, communautaire, environnemental, économique et urbain du quartier. Il cherche aussi l’amélioration du cadre de vie des citoyens à travers des projets concertés qu’il coordonne dans le quartier. Il peut par ailleurs jouer le rôle de fiduciaire pour certaines démarches et garde un regard global sur les actions locales du quartier.

Les membres de l’équipe de Solidarité Mercier-Est

sont de leur côté à mi-chemin entre l’animation et la gestion de projet, ce sont des médiateurs qui veillent aux bonnes connections entre les différents partenaires autour des projets.

3.3. La concertation comme centre de processus, mais où se situe l’urbaniste ?

Ce stage m’aura longuement interrogé sur le rôle de la concertation dans le montage de projet et plus généralement dans le bon fonctionnement de la vie locale. Je me suis aussi souvent demandé où était la place de l’urbaniste dans ce complexe jeu d’acteurs. Au fil de mon observation, j’ai pu réellement identifier les différents processus de concertation, mes cours iugiens prenaient alors un réel sens pratique. Il y a d’abord la consultation des citoyens qui se fait par le fameux forum qui n’aura pas eu lieu cette année. Aux cinq ans, Solidarité et son Milieu organise un grand rassemblement citoyen. Ce rendez vous est une véritable source d’informations puisque les citoyens du quartier viennent y exprimer leurs besoins, leurs manques, leur vécu dans le quartier. C’est notamment grâce à ce forum que les grandes directives de plan d’action de l’organisme sont formulées pour les prochaines années à venir. Lorsque les problématiques plus précises sont établies et les pistes de réflexions cernées, c’est le temps des cafés urbains. Les citoyens sont invités à participer en atelier à la construction de solutions pouvant être apportées aux problèmes ciblés. Cette approche permet de mettre à profit les connaissances et l’expérience des citoyens pour permettre une résolution plus efficace. Une fois toutes ces informations recueillies, les membres des comités de travail se doivent de monter un plan d’action, un dossier ou un projet, trouver les partenaires adéquates pour enfin proposer ce plan à l’arrondissement qui a bien souvent le dernier mot.C’est tout ce cheminement qui explique les délais qui m’auront paru bien longs durant mon stage. Il illustre aussi la différence de regard porté sur le territoire.

Page 47: L'amélioration du cadre de vie par l'action locale

- 43 -

partie 3Le fonctionnaire de l’arrondissement n’aura pas la même vision du terrain que le citoyen moyen et n’y accordera pas la même importance. La concertation est donc un outil indispensable à l’amélioration du cadre de vie, elle permet de compléter l’expertise des professionnels par les connaissances réelles du terrain des citoyens qui y résident ou y travaillent. Mais la question de son utilisation se pose : jusqu’où l’avis des citoyens est-il considéré ? N’est-il pas altéré au fur et à mesure que l’information remonte les paliers de l’administration ? D’autre part, lorsque les citoyens, qui souhaitant un meilleur service de transport en commun, s’opposent ensuite au tracé proposé par la Société des Transport de Montréal ou contre une piste cyclable longeant leur rue sous prétexte de dérangement, jusqu’où les professionnels peuvent-ils prendre en considération ces commentaires lorsque l’ensemble du quartier dénonce une carence en ligne de bus et pistes cyclables ?

Et l’urbaniste dans tout ça ? C’est la question que je me suis souvent posée au début de mon stage voire même durant mes années d’études. Parachutée dans le monde de la concertation, seule de l’équipe issue d’une formation en lien avec l’urbanisme ou l’aménagement je dois avouer que je me suis demandée quel était mon rôle à une si petite échelle territoriale qu’est le quartier. Moi qui quittait l’IUG en clamant ma volonté de travailler sur le global, l’élaboration de stratégie territoriale large, je dû légèrement réorienter mes intérêts. De ce que j’ai pu constater de mon expérience montréalaise, c’est qu’ici l’urbaniste a un rôle qui m’apparait plus technique qu’en France, il est surtout connu pour son rôle dans l’accord de permis, l’inspection ou plus généralement, dans le réglementaire. Au fil du temps, je compris que mon rôle était non seulement de comprendre les enjeux territoriaux et d’intervenir par des aménagements urbains, mais aussi celui de médiateur entre les différents partenaires et de conseiller auprès des élus, de proposer des grandes orientations de projet visant l’amélioration du cadre de vie. Que se soit au niveau local ou au niveau global,

le rôle de l’urbaniste est « de planifier l’agencement des activités humaines sur les territoires en vue de réaliser un développement et un aménagement durable des villes »2. Rôle auquel je pense avoir contribuer par ma participation aux différentes missions décrites et qui permettront à terme d’avoir un impact sur les déplacements des citoyens et je l’espère sur l’activité économique du quartier.

6. http://fr.wikipedia.org/wiki/Urbaniste

Page 48: L'amélioration du cadre de vie par l'action locale
Page 49: L'amélioration du cadre de vie par l'action locale

Conclusion

Page 50: L'amélioration du cadre de vie par l'action locale
Page 51: L'amélioration du cadre de vie par l'action locale

- 47 -

conclusion C’est convaincue de ma volonté de repartir en stage à Montréal que je passais le concours d’entrée à l’Institut d’Urbanisme de Grenoble pour la filière Urbanisme Habitat et Coopération Internationale en juin 2009. J’y partais chercher des réponses à des questions personnelles et professionnelle, et c’est sans regret que deux ans plus tard j’achève mes dix-sept semaines de stage au sein de la RUI de Mercier-Est. Mon intégration au sein de l’équipe a été plus que facile, les membres de l’équipe m’ont très bien accueillie et je ne fus jamais mise à l’écart sur aucun dossier. Ma participation au poste d’accueil des participants lors de la rencontre autour des saines habitudes de vie dès ma première semaine, aura pour moi été l’occasion de me plonger directement dans les dossiers de l’organisme. C’est avec plaisir que je me suis intégrée tout au long de ma période de stage aux différentes rencontres pour tenter de comprendre les dessous da structure.

Même si je n’ai pas encore déterminé avec précision mes volontés pour mon avenir dans le monde du travail, j’ai pu mettre l’emphase sur mes aptitudes professionnelles et cernés les lacunes qu’il me faudra encore travailler. J’ai pu ainsi consolider mes compétences en matière d’expression et de synthèse. C’est non sans réfléchir longuement à la proposition que j’ai préféré refuser l’offre de prolonger mon séjour ici, privilégiant la fin de mon master et ne pouvant m’engager en mai pour octobre prochain. Mes connaissances sur la concertation ont elle s aussi grandi. Lorsqu’on parle de concertation, on fait souvent référence à l’implication citoyenne dans les projets. Cette implication est certes essentielle, mais ces quatre mois à Solidarité Mercier-Est m’auront montré que la concertation entre partenaires, avec les politiques, avec les acteurs du Milieu est également gage de réussite lorsqu’on parle d’amélioration des conditions de vie à l’échelle d’un quartier. Le plus difficile pour moi durant ce stage aura été de prendre le train en marche et de déchiffrer tous les cigles si souvent utilisés par mes collègues.

Le casse tête institutionnel de l’organisation de l’administration montréalaise aura aussi constitué un réel défi. Montréal est un vaste territoire soigneusement découpé en arrondissements. Chaque arrondissement renferme une multitude d’organismes tous ayant pourtant un but commun : l’amélioration constante du cadre de vie. Mais chaque quartier y allant de sa propre initiative, il est facile de ce perdre entre le Quartier Vert Actif et en Santé du plateau Est, le quartier vert de Hochelaga-Maisonneuve ou encore l’aménagement de quartier durable dans Mercier-Est qui ne couvre pas les mêmes actions ni les mêmes gouvernants. S’ajoute à cela les RUI officielles se distinguant des officieuses, bref c’est un véritable mile feuille de projet qui poussent partout sur l’île. Rien de négatif ici, ceci démontre le dynamisme montréalais qui m’a tant attiré, il faut juste apprendre à le digérer.

C’est donc enrichie de connaissances sur le décor de la concertation, familiarisée avec la gestion de projet et initiée à la rédaction de plan d’action que je rentre en France, forte d’une expérience très enrichissante sur le plan personnel.

Page 52: L'amélioration du cadre de vie par l'action locale
Page 53: L'amélioration du cadre de vie par l'action locale

- 49 -

BibliographieDocuments:

SENECAL G., CLOUTIER G., HERJEAN P., “Le quartier comme espace transactionnel: l’expérience des Tables de concertation de quartier à Montréal”, Cahiers de géographie du québec, 2008 Réglements généraux de Solidarité Mercier-Est adoptés en juin 2009

Ville de Montréa, « projet pilote de RUI, démarche d’évaluation », septembre 2004

Sites Internet:

Centre de l’image et de la photographie:http://www.umamontreal.com/

Centre d’écologie urbaine de Montréal:http://www.ecologieurbaine.net/

Y’a quel’un d’l’autre bord du mur:http://www.info-yqq.com/

Entreprise M3Béton:http://m3beton.ca/

Wikipédia: http://fr.wikipedia.org/wiki/Urbaniste

Page 54: L'amélioration du cadre de vie par l'action locale
Page 55: L'amélioration du cadre de vie par l'action locale

- 51 -

Figure i.1 - 12La province de Québec, M. Dorville

Figure i.2 - 12Localisation de Montréal, M. Dorville

Figure i.3 - 12Les arrondissements de l’île de Montréal, Sports et loisirs de Montréal

Figure 1.1 - 18Organigramme de Solidarité Mercier-Est, P. Langevin

Figure 1.2 - 19L’arrondissement Mercier-Hochelaga-Maisonneuce, Solidarité Mercier-Est

Figure 2.1 - 25La zone RUI du quartier Mercier-Est, Solidarité Mercier-Est

Figure 2.2 - 28Les fausses vitrine 2011 de la rue Hochelaga, UMA Montréal

Figure 2.3 - 31Carte de localisation des sites, google map

Figure 2.4 - 32Les trois sites ciblés sur la rue Hochelaga, I. Bailleux, P. Langevin pour Solidarité Mercier-Est

Figure 2.5 - 33Les croquis, V. Tremblay-Gravel, G. Paradis

Figure 2.6 - 34Dessin du mobilier, M3Béton

Table des figures

Page 56: L'amélioration du cadre de vie par l'action locale
Page 57: L'amélioration du cadre de vie par l'action locale

- 53 -

Annexes

ANNEXE 1: Devis détaillé pour les places publiques du projet parcours

ANNEXE 2: Formilaire de rédaction de lettre d’intention pour le Quartiers 21