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L’hémophilie est une maladie hémorragique héréditaire due à l’absence, ou au déficit, d’un facteur de la coagulation Publication mensuelle spécialisée / Editée par Media Pub Santé Avril 2015 N° 39 Pr Sadi Belouiz Mustapha: La prise en charge, précoce, de la maladie de Parkinson permet de ralentir son évolution Pr Abdenour Laraba: Le projet porte, essentiellement, sur la prévention du handicap Pr Nouri Mohamed-Tahar: On se réjouit, donc, de voir arriver ces nouveaux collyres sans conservateurs Dr Meriem Bensadok: L’absence du traitement à domicile est très dangereuse, pour un hémophile Mme Latifa Lamhene: Il est urgent d’introduire et d’enregistrer les facteurs des troubles, rares, de la coagulation Dossier: L'HÉMOPHILIE Si c’est le facteur VIII qui est absent, on parle d’hémophilie A Si c’est le facteur IX, on parle d’hémophilie B

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L’hémophilieest une maladie hémorragique héréditaire

due à l’absence, ou au déficit, d’un facteur de la coagulation

Publication mensuelle spécialisée / Editée par Media Pub Santé Avril 2015N° 39

Pr Sadi Belouiz Mustapha: La prise en charge, précoce, de la maladie de Parkinson permet de ralentir son évolution

Pr Abdenour Laraba:Le projet porte, essentiellement, sur la prévention du handicap

Pr Nouri Mohamed-Tahar: On se réjouit, donc, de voir arriver ces nouveaux collyres sans conservateurs

Dr Meriem Bensadok: L’absence du traitement à domicile est très dangereuse,pour un hémophile

Mme Latifa Lamhene: Il est urgent d’introduire et d’enregistrer les facteurs des troubles, rares, de la coagulation

Dossier: L'HÉMOPHILIE

Si c’est le facteur VIII qui est absent, on parle d’hémophilie A

Si c’est le facteur IX, on parle d’hémophilie B

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SOMMAIRE

Actualité

Dossier

Recherches médicales

2334455889101212 13

3ème congrès méditerranéen de médecine du sport: le sport, au service de la santéUn programme sportif, pour les personnes souffrant de la maladie de parkinsonPrise en charge, nécessaire, des thromboses des membres inférieurs, chez les cancéreuxMaladie de Parkinson: les jeunes adultes, aussiUne formation pointue, pour parer à la prescription, excessive, d’antibiotiquesEcrans: comment lutter contre la fatigue visuelle ?Asthme: des regards contrastés, entre patients et médecinsCancers de la gorge: bientôt, le test de l’haleine ?Il est impératif de développer l’hospitalisation et les soins à domicileLancement d’un projet de recherche, maghrébin, sur la riposte au paludismeAprès les formes sèches et injectables, les laboratoires Frater-Razes lancent ...Plus de 150 spécialistes au congrès, maghrébin, sur la chirurgie infantile, à El-OuedChirurgie infantile: la nécessaire qualification, psychologique, des praticiens...Introduction, prochaine, de quatre nouveaux vaccins, dans le PEV

202121

Chirurgie: Stop au tabac, pour bien cicatriser Cancer pédiatrique: quelles conséquences sur la fertilité future ?Le sang peut se conserver plus de 14 jours !

14171819

Dr Meriem Bensadok: L’absence du traitement à domicile est très dangereuse...Mme Latifa Lamhene: Il est urgent d’introduire et d’enregistrer les facteurs des troubles...Dr Karima Chennoukh: L’approvisionnement en réactifs est une urgenceL’hémophilie, si méconnue

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Pr Mustapha Sadi Belouiz: La prise en charge, précoce, de la maladie de Parkinson ...L’allergie oculaire en débatPr Bruno Mortemousque: On sait que les collyres, à base de conservateur, sont nocifs...Pr Nouri: On se réjouit, donc, de voir arriver ces nouveaux collyres sans conservateursDr Amina Abelouahab: Dans le cas d’un cancer du sein génétique, ...Allaitement maternel, croissance maxillo-faciale et malocclusionsCIPLA a organisé, en partenariat avec le laboratoire BIOPHARM, son premier symposium...

Promotion du dépistage précoce et pluridisciplinaire des troubles du nouveau-né.....Pr Abdenour Laraba: Le projet porte, essentiellement, sur la prévention du handicapMme Nicole Hanssen: Sensibiliser tous les professionnels de la santé, ...Mme Caty Forget: Notre mission est de faire du droit à la santé une réalité mieux partagée...Dr. Jaume Tort Bardolet: La coordination des équipes de l'hôpital, avec l'équipe de l’OCATT...Dr Paul Beno: La prévention du handicap du nouveau-né passe par une synergie ...Dr Karima Yacef: 35000 enfants naissent, en Algérie, chaque année, avec un handicap

Évènement

Agenda scientifique

Directeur de la publication:Achouri Abdelkader

Directeur de la rédaction:Achouri MohamedEmail: [email protected]

Coordinatrice de la rédaction:Fortas Nadjia

Directrice technique:Abdelatif Rabea

Comité de rédaction:Ait Tanina | Maya Harcha | Zahaf Loubna Nahlil Djaouida | Soltane Hania | Ramzy Chahra Badredine Sawsen | Hamdi Rania

Conception: Brikh Kamel

Correction: Gharnaout Amar

Pr Salim NaftiPr Mohamed ArezkiPr Karima Achour-AmeurPr Mustapha SadibelouizPr Belkacem ChafiPr Adda BounedjarPr Louiza Chachoua

Pr Smaïl BenkaidaliPr Nabil BenachenhouPr Habib DouaguiPr Messaoud SaïdaniPr Tahar RayanePr Racim KhodjaDr Mustapha Boukhaloua

Comité scientifique:

ISSN

2253

-00

6118

8-20

12D

épôt

léga

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Avril 2015 N° 39

Santé-Mag: Magazine mensuel de la santé  Edité par Media Pub SantéAdresse: Cité des 36 logts, les Bananiers, Blida.Tél./Fax: +213 (0) 25 35 01 37Mob.: +213 (0) 550 95 46 53 / +213 (0) 661 49 57 23Site web: www.santemag-dz.comEmail: [email protected]

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"L'activité physique est très im-portante, de nos jours. Selon des études, la sédentarité tue plus d'un million de personnes,

par an; soit, plus que certaines mala-dies, comme le cancer du poumon", a souligné le Dr. Noureddine Bendib, organisateur de cette rencontre scien-tifique, tenue sous le thème "Sport et santé", au centre familial de Ben Aknoun (Alger)."C'est cette réalité qui nous amène à mettre l'accent sur le volet sport et santé...La pratique du sport, en général, apporte beaucoup à la santé; mais faut-t-il qu'elle soit raisonnable... C'est bien de pratiquer du sport; mais; sous contrôle médical", a-t-il ajouté.Plusieurs médecins, algériens et étran-gers, ont animé cette rencontre scien-tifique, organisée par l'Association sportive des médecins du grand Alger (ASMGA), sous l’égide du ministère des Sports, en collaboration avec le Groupe-ment latin et méditerranéen de méde-cine du sport (GLMMS), la Société algé-rienne de médecine du sport (GAMETS), le Comité olympique et sportif algérien (COA).Répartis en trois sessions, les travaux de ce congrès ont permis la programma-tion d'une vingtaine de conférences sur divers thèmes; notamment: La Promotion de l'activité physique et

sportive, comme facteur de santé pu-blique: Expérience en région de Picar-die, Activité physique et pollution, Hypertension et activité physique, L'activité physique: élément de perfor-

mance au travail, La pratique Tai Chi, pour l'équilibre et

la gestion des tensions, etc…

Dans son intervention, sous le thème "expérience en association", Noured-dine Bendib, président du GLMMS et ASMGA a présenté l'expérience des dif-férentes associations, qui activent dans le domaine "Sport et santé publique"; notamment, le Groupement latin et méditerranéen de médecine du sport, l’Association sportive des médecins du grand Alger et l'association Bouchaoui

Athletic Club. Le conférencier a mis en exergue les objectifs et les stratégies de ces associations et les différentes activités, qui touchent deux types de pratique: sports de loisirs et sports de performance.Pour sa part, le Dr Pierre Lusinchi a fait une présentation sur les jeux mon-diaux de la Médecine et de la Santé, qui constituent une olympiade, pour les professions de santé. Ce rendez-vous sportif a été mis sur pied en 1978, par un quotidien français, spécialisé en méde-cine. Après la présentation du concept de ces jeux, Lusinchi a mis l'accent sur la 36ème édition, qui se déroulera du 18 au 25 juillet 2015, à Limerick (Irlande).L'Algérie est présente, habituellement, à ces joutes, avec 80 à 100 partici-pants; soit, 5 % des participants, selon le

même interlocuteur, qui a salué les per-formances de l'équipe algérienne, qui décroche, souvent, un grand nombre de médailles, dans ce rendez-vous.La particularité de ce congrès, selon l'organisateur, est "le fait qu'il touche l'ensemble de la société, et ne concerne pas, uniquement, les sportifs de haut niveau, comme habituellement".Ce congrès a été précédé d'une course-randonnée, de sensibilisation aux bien-faits du sport, aux méfaits du tabac et en faveur de la solidarité avec les ma-lades (Cancer, Alzheimer). Des coureurs de tous âges, dont des enfants, vêtus de maillots orange, ou blanc, ont pris part à cette course, orga-nisée en collaboration avec l'association Bouchaoui Athletic Club, que préside le professeur Bouadjar

3ème congrès méditerranéen de médecine du sport:

le sport, au service de la santé

Par Fortas Nadjia

L'importance de l'activité physique et ses bienfaits, sur la santé, ont été mis en exergue, lors du 3ème Congrès méditerranéen de médecine du sport, organisé à Alger.

Santé-MAG N°39 - Avril 2015

ACTUALITÉ

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Prise en charge, nécessaire, des thromboses des membres inférieurs, chez les cancéreux

Le président de la Société algé-rienne des maladies cardiovascu-laires, le Pr. Mansour Brouri, a appelé, à Alger, à prendre en charge les thromboses des membres infé-rieurs, chez les personnes atteintes de cancer.

Lors du 6ème colloque de la Société algérienne des ma-ladies cardiovasculaires, le Pr. Brouri a recommandé la

création d'un réseau, composé des différentes spécialités, intervenant dans le traitement oncologique et des maladies cardiovasculaires, ainsi que des structures spéciali-sées dans les soins quotidiens et à domicile.Le Pr. Brouri, également chef du service de médecine interne, à l'éta-blissement hospitalier Djilali Belk-henchir, de Birtraria, a insisté sur

l'importance de prendre en charge, sérieusement, les thromboses des membres inférieurs, pour dépister un cancer, avec prescription de mé-dicaments appropriés, afin de pré-munir le malade de toute mort pré-coce; déplorant la non-détection, par les spécialistes, de cet aspect, lors du suivi médical. Il a précisé que plusieurs personnes, souffrant de cancer, mouraient précocement, non pas du fait de leur maladie; mais, de thromboses, au niveau des membres inférieurs, rappelant l'augmentation du taux de prolifé-ration de cette maladie. Il a imputé la présence de throm-boses; chez les cancéreux; notam-ment, celui du pancréas et des glandes lymphatiques, au traite-ment par chimiothérapie et aux médicaments prescrits à ces ma-lades, qui causent une métastase cancéreuse.D'autre part, le Pr. Brouri a souligné le suivi de 130 personnes, présen-tant des thromboses des membres inférieurs, au niveau de son service; dont, 23 sont liées au cancer; soit, 17%. 20% meurent, dans la majeure partie des cas, durant les premières années, qui suivent le traitement oncologique, a-t-il tenu à faire remarquer

Le chef du service neurologie de l'Eta-blissement hospitalier spécialisé de Ben Aknoun (Alger), le professeur Meriem Bendib a annoncé le lance-

ment d'un programme d'activités sportives, destiné aux personnes souffrant de la maladie de parkinson. L'établissement hospitalier spécialisé de Ben Aknoun lancera ce programme en collabo-ration avec les services de neurologie et de rééducation fonctionnelle, a affirmé la spé-cialiste, lors du Colloque méditerranéen sur la médecine du sport. Le Pr Bendib a souligné, à cette occasion, les bienfaits de l'activité spor-tive, chez les personnes souffrant de maladies neurologiques (parkinson et Alzheimer), leur recommandant, notamment, le footing.Pour sa part, le docteur Saïda Younes, du même établissement hospitalier, a recomman-dé le footing, en tant que meilleur moyen, pour prévenir différentes maladies.Le professeur Xavier Bigeard (France) a insis-té, de son coté, sur la nécessité de faire du foo-ting dans des endroits non pollués, précisant, à titre d'exemple, que 30 minutes de footing, dans des endroits pollués, multiplie par dix fois la fixation du CO2, dans l'appareil respiratoire; soit, l'équivalent de 10 cigarettes. Il a, en outre, recommandé aux personnes qui font du foo-ting régulièrement, d'éviter les périodes, où le taux de pollution est très élevé

Un programme d'activités sportives,

pour les personnes souffrant de la

maladie de parkinson

Pr Mansour Brouri

Santé-MAGN°39 - Avril 2015

ACTUALITÉ

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Des médecins spécialistes, microbiologistes et phar-maciens ont plaidé, à Oran, pour une formation

plus pointue des médecins, pour pa-rer à la prescription excessive d’anti-biotiques.Une formation plus pointue des médecins est nécessaire, pour maîtriser la prescription excessive d’antibiotiques, qui a conduit à une résistance plus accrue à ces médi-caments, a-t-on souligné, lors d’une journée thématique sur l’utilisation d’antibiotiques, organisée par le co-mité d’antibiotiques de l’Etablisse-ment hospitalier universitaire (EHU) "1er novembre" d’Oran. Mme Laghouati Nadia, pharma-cienne à la pharmacie centrale de l’EHU, a fait remarquer que la consommation d'antibiotiques est excessive au sein des services de cet établissement, à l’exemple du ser-vice de gynécologie. Le Dr Dali Yahia Radia, du service de bactériologie de l’EHU d’Oran, a indiqué, dans son intervention, que le personnel de l’hôpital n’est pas suffisamment sen-sible à cette question de prescription excessive d’antibiotiques, soulignant qu'après les bactéries résistantes (BR), nous sommes, actuellement, confrontés aux bactéries multi-ré-sistantes (BMR) et même hautement résistantes (BHR); d’où, la nécessité d’une prise de conscience rapide, de la part du personnel de la santé. "L’émergence et la propagation de

germes pathogènes résistant aux médicaments s’est accélérée. Des médicaments essentiels deviennent de plus en plus inefficaces et posent un problème de santé publique; voire même, une préoccupation mondiale", a-t-elle ajouté.Pour la spécialiste, "il est primordial d’élaborer des mesures, pour en-courager une utilisation appropriée et économiquement rationnelle de ces médicaments; et de là, réduire le coût de la santé publique", citant plusieurs facteurs concourant à cette résistance, dont le manque de moyens de diagnostic, la pénurie de certains médicaments et le non-res-pect des mesures d’hygiène, dans les hôpitaux.A ce titre, le directeur général de l’EHU d’Oran, Mohamed Mansouri, a annoncé la création d’un service de bio-nettoyage, pour éviter tout risque de maladies nosocomiales, mettant en exergue le travail effec-tué, dans ce sens, par son staff. Confiée, auparavant, aux femmes de ménages, cette tâche incombe, ac-tuellement, à ce service fraîchement créé, doté de moyens et produits les plus efficaces, a-t-il souligné. Toutefois, un travail important reste à faire, au niveau de la sensibilisa-tion du personnel. Un travail qui incombe aux chefs des services. "Eux seuls, respon-sables du strict respect des règles d’hygiène, dans leurs services", a-t-il ajouté

Une formation pointue, pour parer à la prescription,

excessive, d’antibiotiques

La maladie de Parkinson n’est pas, forcé-ment, liée à la vieillesse.

La maladie de Parkinson touche, envi-ron, 200 000 personnes, en France et sa fréquence augmente régu-lièrement. Deuxième maladie neu-

rodégénérative, après la maladie d’Alzhei-mer, elle peut, aussi, survenir avant 40 ans. «Dans 75% des cas, elle survient entre 44 et 66 ans», affirme le Pr Marc Vérin, chef du service de neurologie à l’Hôpital Pontchail-lou, de Rennes. «Mais, il existe des formes à début précoce, avant 44 ans et même, des formes avant 20 ans, dites juvéniles». Contrairement à certaines idées reçues, ce n’est pas une maladie du sujet âgé; mais, une pathologie de la deuxième moitié de vie, les cas survenant après 70 ans étant rares. «Il semble que les formes à début précoce, dont les premiers symptômes apparaissent à la quarantaine, la trentaine; voire, à la vingtaine, sont de plus en plus fréquentes».

LA MALADIE DU MOUVEMENT, MAIS PAS SEULEMENT«Il existe des idées reçues, sur la maladie de Parkinson», souligne Marc Vérin. «Elle est, souvent, associée au seul tremblement. Or, un tiers des patients ne seront jamais affectés par ce phénomène». De plus, les symptômes sont multiples. «Il s’agit d’une maladie du mouvement; mais, pas seule-ment, car elle s’accompagne de nombreux symptômes non moteurs comme l’anxiété, la dépression, la douleur, la perte de moti-vation (apathie), ou encore, les troubles digestifs, ou cognitifs».Dès le diagnostic, il est important que les patients puissent s’informer et bien com-prendre leurs traitements. C’est pourquoi, les associations, dont France Parkinson, s’avèrent extrêmement précieuses, pour soutenir et aider, aussi bien, les patients que leurs proches

Maladie de Parkinson:les jeunes adultes, aussi

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Santé-MAGN°39 - Avril 2015

ACTUALITÉ

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Asthme: des regards contrastés,

entre patients et médecins

Patients et médecins ne par-tagent pas la même vision concernant la gestion de l’asthme, au quotidien.

Une enquête de l’Association Asthme et Allergies illustre, en effet, cette différence de percep-tion; notamment, sur le plan du contrôle de la maladie. «L’enjeu de cette enquête est de s’inté-resser au vécu des patients, pour faire comprendre au plus grand nombre que l’asthme n’est pas un problème résolu. De nombreux patients continuent de souffrir, au quotidien», explique Christine Rol-land, présidente de l’Association Asthme et Allergies. «Pour nous, il est important de faire entendre la voix des asthmatiques et de faire ressortir les contradictions, entre les perceptions des patients et des soignants, sur la maladie». Pour ce faire, 506 asthmatiques de plus de 18 ans ont répondu à un questionnaire, sur Internet. Dans le même temps, 105 médecins gé-néralistes, 102 pharmaciens et 50 pneumologues se sont prêtés au même exercice. Premier enseigne-

ment étonnant, l’asthme ne semble pas être une pathologie effrayante, pour les patients. Seuls 36% d’entre eux affirment en avoir peur. A l’inverse, 70% des professionnels considèrent que cette maladie peut effrayer les malades ! Des résul-tats tout aussi contrastés ont été observés, par rapport au contrôle de l’asthme. Près de 90% des asth-matiques déclarent maîtriser leur affection. Pourtant seuls 18% des professionnels estiment, en effet, que les patients parviennent à un bon contrôle de leur asthme. C’est peu dire, donc, que les deux populations n’envisagent pas la gestion de la maladie de la même manière

Entre les télévisions, les smartphones, les ordi-nateurs, ou les tablettes…

Chaque foyer possède, en moyenne, 9,7 écrans. Et si l’on compte les heures passées au bureau, les coups de fil et le petit film du soir, nous passons,

généralement, plus de 5 heures, les yeux rivés sur ces appareils ! Or, leur utilisation modérée peut entraîner une fatigue visuelle. Pour l’évi-ter, l’Association nationale pour l’Amélioration de la Vue (ASNAV) livre quelques conseils à appliquer, au quotidien.Picotements dans les yeux, sensations d’œil sec, rougeurs, vision trouble ou, encore, maux de tête… Pour un Français sur trois, l’usage des écrans a des effets négatifs sur leurs yeux. Pour limiter, au maximum, la fatigue visuelle, l’ASNAV vous conseille de:

Régler l’intensité et le contraste de l’écran, en fonction de la lumière ambiante. Vous ne devez pas être ébloui. Si besoin, utilisez une lampe d’appoint pour une lecture plus agréable; Régler la position de l’écran. Il doit être

placé de façon à ce que nifenêtre, ni lampe ne s’y reflète; Ne vous positionnez pas à moins de 50

cm de votre écran de télévision, ou d’ordi-nateur; Faites des pauses "20 secondes, toutes

les 20 minutes", conclut l’ASNAV. "Et pour reposer vos yeux, regardez au loin. Changez d’activité ou, mieux, profitez de l’ex-térieur".Rappelons, enfin, que le travail sur écran peut être un bon moyen de détecter une anoma-lie visuelle préexistante. Si vous sentez une gêne croissante n’hésitez pas à consulter un ophtalmologiste. Et bien entendu, lorsque des lunettes vous sont prescrites, portez-les !

Ecrans: comment lutter contre la fatigue

visuelle ?

Christine Rolland

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Le ministre de la Santé, de la population et de la réforme hospitalière, Abdelmalek Boudiaf,

a mis l’accent, à Médéa, sur l’impératif de développer, da-vantage, l’hospitalisation et les soins à domicile."Le développement des soins à domicile mettra, définitive-ment, un terme au phénomène de malades ambulants", a-t-il expliqué, lors de son inspection de l’hôpital Mohamed Boudiaf, dans le cadre de sa visite de travail, dans la wilaya. M. Boudiaf a estimé qu’il était temps de "tourner la page du malade ambulant, contraint d’effectuer des allers-retours interminables au niveau des structures sanitaires, sans qu’il puisse bénéficier de soins, ou de prise en charge appro-priée". Il a, à cet effet, exhorté l’ensemble des professionnels de la santé à s’impliquer dans la mise en place d’un système d’accompagnement, à domi-cile, au profit des malades; notamment, ceux issus des zones enclavées, ou souffrant de pathologies chroniques. "Nos structures sanitaires doivent être, dorénavant, ca-pables d’assurer une bonne prise en charge du malade, de son admission jusqu’à sa sortie de la structure de soins", a-t-il ajouté, insistant sur la néces-

sité d’aller vers un système de prise en charge médicale "plus moderne, susceptible de garantir des soins de qualité et moins contraignants, pour le malade". Le ministre, qui s’est rendu, successivement, au niveau des hôpitaux de Berrouaghia, Ain-Boucif, Chellalet-el-Adhaoura et Beni-Slimane, a mis l’accent sur l’aspect de gestion, déplo-rant, à cet égard, "le peu d’inté-rêt qu’accordent certains ges-tionnaires d’établissements de santé au volet financier". Il a, dans ce sens, appelé les ges-tionnaires des établissements hospitaliers à opter pour une "gestion cartésienne", métho-dique et rationnelle, et capable d’assurer l’équilibre financier de l’établissement et de lui évi-ter des difficultés de trésorerie, pouvant influer, négativement, sur son bon fonctionnement et des prestations, qu’il est censé assurer aux patients. M. Boudiaf a affirmé que son département ministé-riel œuvre, actuellement, à la modernisation de l’outil de gestion, de façon à rendre les structures sanitaires plus per-formantes, en les dotant d’un programme de gestion, "qui puisse garantir leur équilibre financier et leur permettre d’assurer de meilleures presta-tions sanitaires"

Il est impératif de développer l’hospitalisation

et les soins à domicile

Cancers de la gorge: bientôt,

le test de l’haleine ?

Un prototype de cet appareil portable susceptible de détecter la présence d’un cancer de la gorge par le souffle.

A l’avenir, le cancer de la gorge sera-t-il dé-tectable à l’issue d’une simple expiration, dans un appareil portable ? Une équipe suisse travaille à la mise en place d’un dis-

positif, qui permettrait le diagnostic, précoce, des tu-meurs des voies aéro-digestives supérieures (VADS). Chaque année, en France, 13 000 patients sont frap-pés par ces cancers, qui touchent les amygdales, la gorge, la bouche, les lèvres, le pharynx et encore, le larynx. Et 4 700 en meurent. Ces affections se situent au 5ème rang des cancers les plus fréquents, derrière les tumeurs de la prostate, du poumon, du sein et du colon/rectum. Alors que le dépistage est, souvent, trop tardif, des médecins suisses ont élaboré un dis-positif, susceptible de détecter ces tumeurs, à partir de l’haleine. Au cours de son doctorat, Frédéric Loizeau (Ecole polytechnique fédérale de Lausanne) a développé des micro-capteurs, qui permettent de différencier l’haleine de patient sain de celle d’unmalade. Il s’agit d’une sorte de nez électronique très pointu, capable donc de repérer la signature métabo-lique des cellules cancéreuses. Les scientifiques ont, d’ores et déjà, testé leur dis-positif, auprès de malades du Centre hospitalier uni-versitaire vaudois (CHUV), à Lausanne. « Ce travail n’a porté que sur quelques patients », nous a confié Frédéric Loizeau. « Les résultats sont encourageants, mais préliminaires. L’étude se poursuit, en ce moment et plusieurs dizaines de patients y sont inclus ». Sa  publication est particulièrement attendue ; d’au-tant plus qu’un centre de recherche japonais a, déjà, imaginé que les capteurs soient connectés à des télé-phones portables.

Santé-MAG N°39 - Avril 2015

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Un projet de recherche maghrébin de "haute qualité", sur la riposte au paludisme et la sensibilité aux agents vecteurs; notamment, l’anophèle (ser-gentii), vient d’être lancé par l’Institut Pasteur Algérie (IPA), a affirmé, à Ghardaïa, le directeur général de cet institut.

Ce projet médical de recherche, maghrébin, est mené en étroite collaboration par des experts et entomologistes des

instituts Pasteur de Paris, du Maroc, de Tunisie et d’Algérie, a déclaré le Pr Kezzal. Cette recherche vise à dévelop-per une stratégie scientifique commune, pour éradiquer le paludisme, en étu-diant le moustique hématophage "Ano-phèle femelle"; notamment, "Anophèle Sergentii", une espèce vectrice du palu-disme dans les zones sahariennes des trois pays du Maghreb (Tunisie, Algé-rie et Maroc), a-t-il fait savoir. Cette recherche, commune aux trois pays du Maghreb, tentera de trouver "une stratégie, sur la base des études épi-démiologiques et entomologiques, le développement des gîtes d’anophèles, leur fonctionnement biologique et leur capacité de résistance vis-à-vis des in-secticides et pesticides utilisés", a-t-il précisé. Cette initiative scientifique s’inscrit dans la logique du plan de renfor-cement des mesures de veille et de prévention efficace, pour faire face à toutes menaces sanitaires à potentiel épidémique, présenté à Ghardaïa, par le ministre de la Santé, de la population et la réforme hospitalière, Abdelmalek Boudiaf et salué par le représentant, à Alger, de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), a-t-il ajouté. Le même responsable a, également, révélé qu’un plan d’action de stratégie de dévelop-pement de son organisme a été mis en place, pour renforcer les acquis, réalisés ces dernières années, en matière de surveillance des menaces sanitaires à potentiel épidémique et les différentes maladies émergentes et ré-émergentes, conformément au règlement sanitaire international (RSI).Les principales mesures de ce plan visent le renforcement des moyens

humains et matériels, au niveau cen-tral (Alger), en améliorant la qualité et la performance dans la prise en charge des malades, pendant la phase de dia-gnostic et de traitement de la maladie, à travers la mise en place d’un centre de référence et d’excellence "hautement performant" pour la grippe, la tuber-culose, l’arbovirose et les antibiotiques, a-t-il expliqué. Ce plan d’action pré-voit, également, le développement des trois antennes de IPA de M’Sila, Oran, Constantine, en les érigeant en centres de référence en matières de grippe, VIH, des maladies émergentes et ré-émer-gentes infectieuses, ainsi que les anti-biotiques et de faire de ces antennes des unités de recherche et de développement, en matière de santé, a-t-il révélé.Par son capital humain hautement qualifié et les expériences acquises, l’institut Pasteur Algérie, devenu un centre de ré-

férence pour l’Afrique, se déploie pour anticiper contre toutes menaces sani-taires, selon ce responsable.A propos de la fabrication des sérums anti-scorpionique, antirabique et anti-vipérins, par l’IPA, le Pr Kezzal, a assuré que la production nationale existe et qu’il faut améliorer la qualité d’inocu-lation, passant de l’intramusculaire à l’intraveineuse. Dans ce sens, des projets de parte-nariat avec l’Inde, Cuba, les USA et d’autres pays européens, en matière de fabrication de sérum et de culture cel-lulaire, sont à l’étude, en vue de créer une industrie de sérum, a-t-il indiqué , ajoutant que l’IPA s’attèle à renforcer

ses réseaux, à investir dans la recherche et également, à mettre à niveau ses struc-tures, par des moyens modernes, permettant de répondre, qualita-tivement, aux besoins de la santé

Lancement d’un projet de recherche, maghrébin,

sur la riposte au paludisme

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Pr Kezzal

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En outre, ils ont lancé la pro-duction de médicaments bio-similaires dans leur usines de production, située à Oued El

karma Alger, en créant un pôle de bio-technologie répondant, activement, à la demande, la volonté et les encou-ragements du ministère de la Santé et du Laboratoire national de contrôle. Forts des nombreux et lourds investis-sements consentis par cet important groupe et de l’expertise technologique acquise depuis plus de deux décen-nies et répondant, favorablement, aux recommandations des autorités de santé visant à propulser la production locale et par conséquence, répondre aux besoins du marché pharmaceu-tique; aussi bien en ville, que dans les structures hospitalières, les laboratoires Frater-Razes, dont l’assise, en terme de potentiel humain, s’élève à près de 850 employés, encadrés par un éventail de techniciens formés et hautement qua-lifiés, fabriquent près de 66 produits, dans différentes classes thérapeutiques, à travers ses 2 unités de formes sèches et de formes injectables. Le Président directeur général de Frater-Razes, Abdelhamid Cherfaoui, contacté par nos soins, a déclaré: «En tant que premier opérateur et investisseur privé, dans les formes injectables, en Algérie, une large gamme de produits injec-

tables, pouvant largement répondre aux besoins nationaux, dans différents domaines thérapeutiques, sont, d’ores et déjà, fabriqués par les laboratoires Razes. Pour cela, fortes et confortées par l’expérience acquise, dans la fabri-cation des formes injectables stériles et aseptiques, les compétences nationales sont en mesure de relever le défi et de fabriquer, localement, les bio-similaires dans le strict respect des standards d’excellence et de qualité». Dans ce sens, il souligne: «Le coût des médicaments injectables, de manière générale et de biotechnologie, en par-ticulier, destinés - entre autres - au traitement du cancer et des maladies auto-immunes, pèsent très lourd sur la facture du médicament. A cet effet et faisant suite aux recommandations du ministère de la Santé et du LNCPP, nous nous sommes, activement, inscrits dans cette dynamique en fabriquant, loca-lement, 02 produits bio-similaires, en présence des experts du ministère de la Santé et actuellement, nous sommes en attente de leurs agréments, qui sont en cours de signature, au niveau de la di-rection de la Pharmacie. Nous sommes profondément convaincus qu’ils auront une incidence, directe, sur la réduction de la facture du médicament. D’ailleurs, je saisis l’opportunité qui m’est offerte, pour remercier, vivement, le professeur

Mansouri, directeur général du LNCPP (qui a été mon enseignant à l’univer-sité de pharmacie), pour son soutien, ses encouragements et son accompa-gnement, à travers ses conseils éclairés et qui ne lésine sur aucun effort, pour partager, avec nous, son immense expé-rience, dans ce domaine. Il s'agit, également, a-t-il rajouté, de l'autonomie et la notoriété pharmacolo-gique de notre pays; car, s’inscrire dans ces standards d’excellence, en fabri-quant des produits de biotechnologie permettra, au malade algérien, l'accès à des traitements spécifiques et ciblés de certaines maladies graves; et ce, pour une plus large population. Il est de notre devoir de faire partie de la solution, en contribuant, localement, à une meilleure régulation des besoins. Et bien au-delà de nos capacités indus-trielles avérées, qui nous permettent de fabriquer près de 45 millions d’unités de formes sèches, par an (comprimés, gélules et sachets) et 75 millions d’uni-tés, par an, pour les formes injectables (ampoules et flacons), nous sommes foncièrement catalysés par notre élan patriotique qui nous impose, avant tout, de rester au service du malade algérien, en mettant à sa disposition des produits de qualité, tout en répondant, incondi-tionnellement, aux exigences des auto-rités de santé de couvrir nos besoins en

Par Fortas Nadjia

Après les formes sèches et injectables, les laboratoires Frater-Razes lancent la

fabrication des médicaments bio-similairesLes laboratoires Frater-Razes, un groupe pharmaceutique privé, algérien à 100%, activant sur le marché pharmaceutique, grâce à sa gamme de 66 médicaments, de formes sèches et de formes injectables; et ce, dans plusieurs aires thérapeutiques, qui répondent aux besoins, en terme de santé publique.

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médicaments, par une fabrication locale efficiente. Un médicament bio-similaire est simi-laire à un médicament biotechnologique de référence, qui a, déjà, été autorisé sur le marché. Le principe de bio-similarité s'applique à tout médicament biotech-nologique, dont le brevet est tombé dans le domaine public. Le bio-similaire doit avoir les mêmes propriétés physi-co-chimiques, biologiques, et cliniques ainsi que la même forme pharmaceu-tique que le médicament de référence. Son efficacité et sa sécurité doivent être équivalentes au médicament de référence.M. Cherfaoui a souligné que «les bio-similaires représentent le marché de l'avenir, dans le domaine pharmaceu-tique, auquel on ne peut se soustraire; car, actuellement, un pourcentage considérable des nouvelles thérapies autorisées, sur le marché mondial, sont d'origine biotechnologique». La fabrication des bio-similaires, qui obéit aux mêmes normes de qualité que celles du médicament biotechnologique original, permettra aux citoyens d'avoir accès aux médicaments de qualité, à des coûts raisonnables. Dans ce cadre, un plateau technique, en charge de la qualité, veille à baliser toutes nos étapes de fabrication, avec plus de 900 procé-dures, qui sont opérationnelles, au ni-veau de nos unités. A tout cela, s’ajoute, en post-production, notre laboratoire de qualité, qui est piloté par une équipe hautement compétente et dynamique et qui est doté de ce que la technologie offre de plus récent.Cependant, l'introduction et la fabrica-tion de ces médicaments nécessitent une expertise et un «savoir-faire» que notre engagement et notre farouche volonté de servir notre pays nous a fait acquérir et dont nous avons le devoir moral de transmettre aux jeunes algé-riens, fraîchement diplômés.

INFO

À PARTIR DE QUAND UNE FEMME DOIT-ELLE CONSULTER, POUR UN FIBROME UTÉRIN ? «Seulement un tiers des fibromes uté-rins sont à l’origine de symptômes», explique le Pr Hervé Fernandez, chef de service de Gynécologie – Obstétrique à l’hôpital du Kremlin-Bicêtre (Paris). «Et seuls les fibromes symptomatiques nécessitent une prise en charge». Les fibromes utérins symptomatiques touchent près de 10% de la population féminine et environ, 32 000 chirurgies du fibrome utérin sont pratiquées, ces dernières années. «Un fibrome utérin correspond à l’ap-parition dans la paroi de l’utérus, d’une tumeur, non cancéreuse, au niveau des muscles et des fibres», indique le Pr Fernandez. Il concerne 20% à 50% des femmes de plus de 30 ans et cela augmente, avec l’âge, chez les femmes non-ménopausées. Notre spécialiste fait la distinction entre les femmes cau-casiennes et les afro-antillaises. «Avant d’atteindre la ménopause, parmi les premières, plus de la moitié présentera un fibrome utérin et pour les secondes, on estime que la prévalence est de plus de huit sur dix». C’est dire si le fibrome utérin est une des affections gynécolo-giques les plus fréquentes. Les fibromes utérins ne relèvent d’au-cune origine précise. «Nous savons qu’il peut y avoir un excès hormonal au niveau de l’utérus; mais, ce dernier n’en est pas la cause directe. Il y a des facteurs favorisant, tels que les antécé-dents familiaux, qui restent marginaux, par rapport à une situation, qui est, en fait, purement physiologique, puisque cette affection est hormono-dépen-dante». En effet, les fibromes utérins surviennent chez les femmes en âge de procréer: «Ils arrêtent de croître à partir de la ménopause, parce qu’il n’y

a plus de stimulus hormonal», explique le Pr Fernandez. Ce dernier tient, tou-tefois, à rassurer. «C’est une pathologie totalement bénigne, dans la mesure où elle ne dégénère jamais. Seulement un tiers des fibromes vont provoquer des symptômes: saignements, douleurs, compression de la vessie».

DES SYMPTÔMES MINIMISÉS ?D’après l’enquête "Femmes et fibromes utérins, en 2013", réalisée à la demande de Gédéon Richter France, près d’1 femme sur 10, âgée de 30 à 55 ans, souffre de fibromes utérins sympto-matiques, aujourd’hui, en France. Les saignements abondants représentent le symptôme le plus impressionnant et concernent près de trois quarts des patientes. Ils peuvent, dans certains cas, être responsables d’une anémie et donc, de fatigue. «D’ailleurs, parmi les 32 000 femmes, qui doivent subir une intervention chirurgicale, en France, chaque année, près de 10% souffrent d’une carence en fer (anémie)». De manière générale, les femmes ont tendance à "vivre avec" leurs symp-tômes et ne consultent pas. Le Pr Fer-nandez précise qu’«une femme, sur deux, se trompe sur la quantité de sang perdu et la minore. Et dans la conscience populaire, nous considérons qu’avoir mal au ventre, pendant les règles, est normal. Cela explique pourquoi beau-coup de patientes ne vont pas consul-ter». Ainsi, pour un nombre important de femmes, le recours à un médecin et la prise en charge des symptômes sont tardifs. Pour le Pr Fernandez, il est toutefois important de rappeler que «les fibromes, qui n’entraînent aucun symptôme, ne nécessitent aucun traite-ment». C’est, bien entendu, votre gyné-cologue qui saura déterminer la meil-leure prise en charge, si nécessaire

Fibromes utérins: Fréquents, mais bénins

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Le président de l’Asso-ciation de chirurgie infantile, le Pr. Zinedine Soualili, a, dans une dé-

claration à l’APS, souligné la né-cessaire programmation, au titre de ces rencontres académiques, de sessions de formation sur les voies de qualification, psycholo-gique, des praticiens spécialisés en chirurgie infantile. "Ce pro-cessus technique permettra au chirurgien infantile de s’adapter, très aisément, avec l’environne-ment dans lequel il opère et de réagir, de façon positive, devant les cas d’effets secondaires et de complications, nées de l’intervention chirurgicale, sur l’enfant", a expliqué M. Soualili. Et d’ajouter que "la qualification psychologique n’est pas incluse dans la formation médicale du praticien; mais, son importance réside dans le fait d’exercer sa mission médicale dans un envi-ronnement débarrassé de toute pression psycho-sociale’’. Les participants ont, également, abordé plusieurs questions liées, notamment, à l’organisation de sessions de formation au profit des chirurgiens infantiles, axées sur les facteurs de communica-tion ‘‘positive’’ avec les parents d’enfants malades; notamment, lors de leur information sur les étapes d’évolution, positive ou négative, de la maladie; allant du diagnostic, à l’opération et aux résultats, car le manque de communication avec les parents peut aboutir à des pressions psychologiques susceptibles d’influer, négativement, sur la mission du praticien. Des praticiens et académiciens ont souligné la nécessaire pré-

paration, qualification et forma-tion psychologique, aussi, des parents de malades, en vue de garantir une meilleure prise en charge de cas de maladies com-plexes et d’offrir les meilleures prestations médicales. Ils ont, à ce titre, appelé le ministère de la Santé à engager une réflexion sur une stratégie, à même de contenir les conséquences né-gatives, se répercutant sur la qualité des prestations médi-cales prodiguées et de préserver l’espoir, chez les parents, face à la maladie de leurs enfants. Un panel de plus de 150 prati-ciens spécialistes, nationaux et maghrébins (Tunisie et Maroc), ont pris part à ce congrès ma-ghrébin de chirurgie infantile (26-28 avril), dont l’objectif est d’approfondir les connais-sances médicales des praticiens, de s’enquérir des avancées médicales dans le domaine, et d’échanger les expériences, ont indiqué les organisateurs. Le programme de la rencontre a comporté une série de commu-nications afférentes à la santé infantile et les pathologies inhé-rentes, dont la correction des interventions chirurgicales pé-diatriques liées à l’urologie, dont la pyéloplastie et à l’orthopédie, dont l’ostéo-arthrite et l’ostéo-myélite. La rencontre maghrébine a été organisée par l’Associa-tion algérienne de chirurgie infantile, en coordination avec la Fédération maghrébine d’or-thopédie, les associations, tuni-sienne et marocaine, de chirur-gie infantile et l’association caritative Tayeba, de la wilaya d’El Oued

Chirurgie infantile:la nécessaire qualification,

psychologique, des praticiens, soulignée à El-Oued

Les participants au 14ème congrès maghrébin de chirurgie infantile, qui s’achève à El-Oued, ont mis l’accent sur la nécessaire qualifica-tion psychologique des chirurgiens infantiles, pour plus d’efficience dans leur mission.

Plus de 150 spécialistes au congrès, maghrébin,

sur la chirurgie infantile, à El-Oued

Plus de 150 spécialistes prennent part à la 14ème édition du congrès maghrébin de chirurgie infantile, ouverte à la Maison de la Culture Mohamed Lamine Lamoudi, à El-

Oued.Cette rencontre scientifique de trois jours, à laquelle prennent part un panel de praticiens spécialistes nationaux, de Tunisie et du Maroc, prévoit l’anima-tion d’une série de communications ayant trait à la santé infantile et les pathologies afférentes, notam-ment néonatales. Les participants auront, à cette occasion, à examiner diverses questions, s’articu-lant autour de trois thèmes d’étude, la maladie de Hirschsprung viscéral (affection du gros intestin), la correction des interventions chirurgicales pédia-triques liées à l’urologie, dont la pyéloplastie, ou la jonction pyélo-urétérale et les maladies orthopé-diques, dont l’ostéo-arthrite et l’ostéomyélite. Selon le président de l’Association de chirurgie in-fantile (partie organisatrice), le Pr. Zinedine Soua-lili, cette rencontre académique maghrébine, coïn-cidant avec la 33ème édition du congrès national de chirurgie infantile, vise la formation théorique et pratique des praticiens, à la faveur de conférences spécialisées et visioconférences, sur les avancées en matière de recherches médicales, dans les domaines du diagnostic et de la chirurgie. Elle constitue, aussi, un espace d’échange de connaissances et d’expé-riences dans le domaine, entre praticiens nationaux et maghrébins, a-t-il ajouté

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Quatre nouveaux vaccins seront, pro-chainement, introduits dans le Pro-gramme Elargi de Vaccination (PEV), a indiqué, à Alger, le directeur de la Prévention du ministère de la Santé, de la populationet la réforme hospitalière, Smail Mes-bah.

Le vaccin polio injectable (VPI) sera introduit, selon le même responsable, avant la fin 2015; tandis que les trois autres

(vaccins anti-rubéole, anti-oreillons et anti-pneumococcique) seront ulté-rieurement intégrés. Les autorités pu-bliques ont introduit quatre nouveaux vaccins, dans le PEV, dans un souci d'améliorer et préserver la santé du citoyen, a affirmé M. Mesbah, à l'occa-sion de la Semaine mondiale de la vaccination. Cette opération s'ins-crit dans le cadre de l'engagement de l'Algérie, vis-à-vis de l'OMS, a-t-il ajouté, précisant que l'Etat avait consacré, à cet effet, 7.000 centres de vaccination, en les dotant d'un staff technique qualifié.Selon le Pr Mesbah, la couverture sanitaire, réalisée par l'Algérie, dans le domaine de la vaccination, a dépassé 90%, qualifiant ce taux d’acquis non atteint par certains

pays avancés", avant de saluer l'enga-gement des pouvoirs publics à assurer la disponibilité et la distribution des vaccins, à travers toutes les régions du pays. Un cahier des charges, relatif à la vac-cination dans le secteur privé, sera mis en place, a fait savoir le même respon-sable, selon lequel il s'agit d'un "parte-nariat important", pour la promotion de la santé publique, dans les deux secteurs. Le représentant de l'OMS, en Algé-rie, Bah Keita a, de son côté, mis en avant le rôle de la vaccination, dans la prévention des maladies infectieuses, dans le monde et l'amélioration de la qualité de la vie. Le responsable du laboratoire biologique, à Mustapha Bacha, le Pr Mohamed Tazir (ex-di-

recteur de l'Institut Pasteur) a insisté sur la transparence dans l'approvi-sionnement, la vaccination dans les secteurs public et privé et l'élabora-tion d'études sur les résultats de cette opération.Le Pr Abdenour Laraba, chef du ser-vice pédiatrie à l'hôpital Lamine De-baghine (Bab El-Oued) a appelé à la préservation des acquis, réalisés par l'Algérie, en matière de vaccination, préconisant la vigilance et le suivi, afin d'éviter le retour des maladies éradi-quées, en Algérie. Pour le spécialiste, la vaccination est la "colonne vertébrale" de tout système de santé et le "meilleur moyen", prou-vé, contre les maladies infectieuses, ajoutant que l'insistance, par certains spécialistes, sur l'intégration de nou-

veaux vaccins, s'inscrit dans le cadre des "développements surve-nus, en Algérie et dans le monde, ainsi que l'apparition de nouveaux virus".Pour sa part, le chef du service de pédiatrie, à l'hôpital Frantz Fanon (Blida), le Pr Chawki Keddache a souligné la nécessité de revoir le sys-tème de vaccination; notamment, en termes de dosage, surtout après la disparition, définitive, de certaines maladies, en Algérie, a-t-il dit

Introduction, prochaine, de quatre nouveaux vaccins, dans le PEV

Mr. Smail Mesbah

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Propos recueillis par Tanina Ait

Santé Mag: Quel est l’état des lieux des hémophiles, en Algérie ?

Dr Meriem Bensadok: Il existe, environ, 3 000 hémophiles dans notre pays, dont la majorité, se trouvent à l’inté-rieur du pays et vit dans des conditions, relativement, difficiles. Cette maladie, malheureusement, engendre des han-dicaps, causés par les saignements spontanés, au niveau des articulations; principalement, les genoux, chevilles, coudes réduisant, ainsi, leur possibilité de mener une vie normale. La prise en charge est très lourde, puisque nécessitant la disponibilité des produits anti-hémophiliques, en

permanence, afin de faire face aux sai-gnements non prévisibles; mais, aussi, la présence d’une équipe pluridiscipli-naire (médecin biologiste, pédiatre, hé-matologue, rééducateur, orthopédiste, dentiste, kinésithérapeute, infirmier).

Dispose-t-on d’une quantité suffisante de médicaments ?Les produits sont disponibles dans cer-taines villes du pays; mais, en quanti-tés insuffisantes et surtout, ne sont pas données à domicile. Ce qui conduit à l’invalidité, dès l’enfance. En effet, seuls certains CHU, ou hôpi-taux, autorisent la mise à disposition des malades d’un traitement à domi-

cile, pour qu’il soit utilisé lors d’un saignement ou, sinon, à titre préventif (prophylaxie). L’absence du traitement à domicile est très dangereuse, pour un hémophile résidant loin d’un hôpital et n’ayant pas une bonne accessibilité sur les transports publics, situation qui peut mettre en danger le pronostic vi-tal de la personne hémophile.

Qu’est-ce que la prophylaxie ?La prophylaxie est un traitement pré-ventif, qui consiste en l’injection, régu-lière, de concentrés de facteurs de coa-gulation, afin de prévenir le risque de saignement. L’idée de la prophylaxie est venue en

L’absence du traitement à domicile est très dangereuse,

pour un hémophile

Dr Meriem Bensadok*, à Santé Mag,

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constatant que les per-sonnes atteintes d’hémo-philie modérée, ou légère (présentant des taux de facteurs de coagulation d’au moins 1%) étaient, rarement, sujettes aux saignements spontanés et présentaient moins de lésions articulaires, que les personnes atteintes d’hémophilie sévère. Les médecins ont, donc, été convaincus que s’ils arri-vaient à maintenir les taux minimums de facteurs aux alentours de 1 %, grâce aux injections régulières de concentrés de facteurs de coagulation, ils pourraient, alors, réduire le risque de saignement et prévenir, ain-si, les lésions articulaires. Depuis d’importantes études ont per-mis de démontrer que les enfants, qui bénéficient d’un traitement prophy-lactique, sont moins sujets aux saigne-ments et présentent des articulations en meilleure santé. La prophylaxie a, maintenant, pour but de permettre aux personnes hémo-philes de rester actives et de participer, pleinement, aux activités de la vie quo-tidienne. Par ailleurs, il reste à noter que la pro-phylaxie ne contribuera pas à rétablir les articulations déjà endommagées. Toutefois, ce traitement préventif per-mettra de diminuer la fréquence des saignements, de ralentir la progression de la maladie articulaire et d’améliorer la qualité de vie.

Qu’est-ce que l’hémophilie ? Est-elle une maladie rare?L’hémophilie est un trouble de saigne-ment. Les personnes atteintes d’hémo-philie ne saignent pas plus vite que la normale; mais, elles, saignent plus long-temps, parce que leur sang ne contient pas assez de facteur de coagulation. Le facteur de coagulation est une pro-téine présente dans le sang qui a pour fonction de maîtriser les hémorragies. L’hémophilie est rare. Seulement, envi-ron, une personne sur 10 000 naît hé-mophile. On constate, cependant, deux types d’hémophilie à savoir: Le type d’hémophilie le plus commun

s’appelle hémophilie A. Le sang d’une personne qui en est atteinte ne contient pas assez de facteur de coagulation VIII (facteur huit). L’hémophilie B est un type d’hémo-

philie moins commun. Dans ce cas, le sang de la personne affectée ne contient pas assez de facteur de coa-gulation IX (facteur neuf).Peu importe qu’une personne soit at-teinte de l’hémophilie A ou B, le résul-tat est le même: quand elle commence à saigner, elle saigne plus longtemps que la normale.

Est-ce une maladie héréditaire ? L’hémophilie est habituellement héré-ditaire; c’est-à-dire qu’elle est transmise par les gènes d’un parent. Les gènes sont porteurs de messages, qui déter-minent le mode de développement des cellules du corps, à mesure qu’un bébé grandit, jusqu’à l’âge adulte. Par exemple, ils dictent la couleur des che-veux et des yeux. Cette pathologie peut, parfois, surgir dans une famille où il n’y a pas d’antécédents. C’est ce que l’on appelle l’hémophilie sporadique. Chez, environ, 30% des personnes atteintes d’hémophilie, la maladie n’est pas trans-mise par les gènes des parents; mais, est due à une mutation génétique, chez la personne affectée.

Quel est le mode de transmission héré-ditaire de l’hémophilie? Le gène de l’hémophilie est transmis par le parent à l’enfant. Les gènes respon-sables, pour l’hémophilie A et B, sont si-tués sur le chromosome X et pour cette raison, l’hémophilie se dit "liée à l’X". Quand le père est atteint d’hémophilie; alors que la mère ne l’est pas, les fils ne sont pas hémophiles et toutes les filles sont porteuses du gène de l’hémophilie.Les femmes qui ont le gène de l’hémo-philie sont dites porteuses. Elles peuvent

présenter des signes de l’hémophilie et transmettre celle-ci à leurs enfants. Il y a 50% de chance que leurs fils soient atteints d’hémophilie et que leurs filles soient porteuses du gène.Les femmes ne peuvent être atteintes de l’hémophilie que si leur père est hé-mophile et que leur mère est porteuse. Ce cas est très rare.

Comment se présentent les symptômes de l’hémophilie ? L’hémophilie A et B présentent les mêmes signes; c'est-à-dire, des ecchy-moses importantes, des hémorragies au niveau des muscles et des articulations, des hémorragies spontanées (saigne-ments internes qui surviennent brus-quement, sans raison évidente), sai-gnement prolongé après une coupure, l’extraction d’une dent ou une interven-tion chirurgicale, saignement prolongé après un accident: particulièrement; en cas de lésion à la têteUne hémorragie au niveau d’une arti-culation; ou d’un muscle provoque, une douleur ou une sensation «bizarre», une de enflure, des difficultés à se servir de l’articulation, ou du muscle.

Où se produisent les saignements? Les personnes atteintes d’hémophi-lie peuvent souffrir de saignements, internes ou externes. Les hémorragies surviennent, le plus souvent, au niveau des articulations et des muscles. Les articulations qui sont affectées, le plus souvent, sont le genou, la cheville et le coude. Au niveau des muscles, ce sont les muscles du bras et de l’avant bras, le muscle psoas iliaque (face antérieure du bassin), la cuisse et le mollet.

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En cas d’hémorragies répétées de la même articulation, celle-ci peut être endommagée et devenir douloureuse.Les hémorragies répétées peuvent causer d’autres problèmes de santé, comme l’arthrite. Le cas échéant, il peut être difficile de marcher, ou de pratiquer des activités simples. En re-vanche, les articulations de la main ne sont, généralement, pas affectées par l’hémophilie (contrairement à certains types d’arthrite).

Comment l'hémophilie est-elle dia-gnostiquée? Le diagnostic de l’hémophilie se fait en prélevant un échantillon de sang et en mesurant le taux d’activité des facteurs de coagulation, qui s’y trouvent. On diagnostique l’hémophilie A en mesu-rant le taux d’activité du facteur VIII de coagulation. L’hémophilie B est diagnostiquée en mesurant le taux d’activité du facteur IX. Dans le cas d’une mère porteuse du gène, les tests de dépistage peuvent être effectués avant la naissance de l’enfant. Le diagnostic prénatal peut se faire à entre 9 et 11 semaines de gesta-tion, par prélèvement de villosités cho-riales (PVC) ou plus tard (à 18 semaines ou plus), par prélèvement de sang fœ-tal. Les tests de dépistage peuvent être effectués dans un centre de traitement de l’hémophilie.

Les traitements sont–ils efficaces ?Le traitement de l’hémophilie est très efficace. Le facteur de coagulation manquant est injecté dans le sang, au moyen d’une seringue. L’hémorragie est stoppée une fois qu’une quantité

suffisante de facteur de coagulation parvient au site hémorragique.Les saignements doivent être traités aussi rapidement que possible. L’inter-vention rapide atténue la douleur et les lésions subies par les articulations, les muscles et les organes. De plus, plus l’intervention est rapide, moins il faut de produit sanguin, pour maîtriser le saignement.Avec les traitements, dont elles ont besoin, les personnes atteintes d’hé-mophilie peuvent mener une existence normale et saine. Sans ces traitements, de nombreux hémophiles meurent à un jeune âge. Malheureusement, seu-lement environ 25%, sur les 400 000 personnes que l’on estime atteintes d’hémophilie, bénéficient des traite-ments idoines. A cet effet, le chalenge de la Fédération mondiale de l’hémo-philie est de faire bénéficier tous les malades touchés par cette pathologie.

De quels types de traitements s’agit-il ? Les concentrés de facteur sont le pro-duit de traitement de choix. Ils peuvent être élaborés avec du sang humain (on parle, alors, de produits dérivés de plasma), ou artificiellement, avec des cellules génétiquement manipulées, porteuses du gène de facteur humain (on parle, alors, de produits recombi-nants). Les concentrés de facteur sont fabri-qués dans des usines perfectionnées. Tous les concentrés de facteur, pré-parés commercialement, subissent un traitement, pour supprimer, ou neutra-liser les virus véhiculés par le sang.Le cryo-précipité est un dérivé sanguin, qui contient une concentration, moyen-

nement, forte de facteur VIII (mais non de facteur IX). Il est efficace, pour soi-gner les saignements aux articulations et dans les muscles; mais, est plus sus-ceptible de contamination virale que les concentrés et est, aussi, plus difficile à entreposer et à gérer. Le cryo-préci-pité peut être fabriqué par les banques de sang locales.Le plasma frais congelé (PFC); c’est-à-dire, dont les cellules rouges ont été extraites, pour ne laisser que les pro-téines sanguines, y compris les facteurs de coagulation, est moins efficace que le cryo-précipité, pour le traitement de l’hémophilie A, parce que la concentra-tion de facteur VIII est moindre. D’im-portants volumes de plasma doivent être transfusés; ce qui peut causer une surcharge du système circulatoire. Dans certains pays, le PFC reste l’unique pro-duit de traitement disponible.Les personnes atteintes d’hémophilie A légère se servent, parfois, de desmo-pressine (ou DDAVP) pour traiter les saignements mineurs; la desmopres-sine est une hormone synthétique qui stimule la production de facteur VIII.

Quelles sont les perspectives pour améliorer la situation de ces malades? Un mémorandum d’entente a été signé, en collaboration avec la Fédération mondiale de l’hémophilie, portant sur des points très important; à savoir, la mise en place d’un programme de pro-phylaxie, le contrôle de qualité, lors du diagnostic de l’hémophilie, la mise en place du registre de l’hémophilie et la formation du personnel soignant, ainsi que la mise en place des centres de traitements de l’hémophilie.L’Association algérienne des hémo-philes collabore, beaucoup, avec la direction de la Prévention, du ministère de la Santé, en mettant une place une affiche indiquant la conduite à tenir, face à un hémophile en milieu scolaire, accompagnée d’un circulaire; ainsi qu’une note sur la prise en charge de la vaccination des hémophiles, qui est suivie d’une affiche, à diffuser dans toutes les PMI.La direction de la Santé, du ministère de la Santé a, aussi, mis en place une circulaire, portant obligation de traiter les hémophiles dans toutes les struc-tures, en accomplissant les circonci-sions et les soins dentaires.

* Dr Meriem Bensadok,service hématologie du CHU de Béni-Messous – Alger.

Santé-MAG

DOSSIER

16 N°39 - Avril 2015

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Santé Mag: Quelle est la situation des hémophiles ?

Latifa Lamhene: Certaine choses ont été réglées grâce, effectivement, à l’aide du ministère de la Santé et de la réforme hospitalière, ainsi que de la direction de la Prévention. Par contre, d’autres pas encore. En effet, pour le programme de mise en œuvre de la prophylaxie et le budget y afférent, ce n’est pas facile de le mettre en place sans avoir défini le circuit des patients, leur éligibilité, les doses à administrer… et tout cela prend un peu de temps. Par contre, nous rencontrons des pro-blèmes persistants et pour cela, nous avons présenté plusieurs écrits au ministère de la Santé, afin qu’il enre-gistre, en toute urgence, certains médi-caments; à savoir, le factor fibrinogène, qui est en rapport avec le déficit en fibrinogène, ou l’afibrinogénémie et qui

fait que le malade saigne en abondance et souvent, ce sont des hémorragies graves, telles que les hémorragies céré-brales et on ne peut pas traiter avec du plasma frais congelé, sachant qu’il y a des malades qui font des allergies. Ceci d’une part. D’autre part, l’absence de fibrinogène est, encore, plus préoccupante chez les filles, lors des menstruations, où elles risquent de faire des comas. En outre, les femmes mariées ne peuvent pas enfanter; car, lorsqu’elles tombent en-ceintes, elles sont sujettes aux fausses couches. Ce sont des vies qui sont gâ-chées; d’où, l’importance de prendre en urgence et au sérieux cette probléma-tique. Il n y a pas de traitement de substitution, pour pallier à cette situation; hormis, le factor fibrinogène puisque le plasma frais congelé n’est pas une solution.Avez-vous fait des démarches, pour ré-

soudre ces problèmes que vous venez de citer ?Bien entendu, nous sommes intervenus à plusieurs reprises auprès des auto-rités concernées, afin de résoudre ce problème, au plus tôt. En outre, nous recevons, souvent, des demandes d’aide; notamment, de l’intérieur du pays ou, par exemple, des enfants de Oued Souf doivent se faire opérer et vu la pénurie du médicament, cela ne peut se faire. A Blida, également, une famille composée de 4 enfants (2 garçons et 2 filles) ont un déficit en fibrinogène; qui plus est, le plus jeune doit subir une intervention chirurgicale, en urgence. Le CHU Musta-pha Bacha (Alger) a fait la commande de ce produit; mais, ils n’ont rien reçu encore, car le médicament n’est pas, en-core, enregistré en Algérie. Si on traite le patient avec du plasma frais congelé, il faut s’attendre à des conséquences graves et leur pronostic vital est mis en jeu.

Quel est votre appel ?Je réitère les mêmes demandes: élabora-tion et mise en œuvre, au plus vite, du programme de la prophylaxie, à l’appui d’instruction fermes. Deuxièmement, il importe d’introduire et d’enregistrer, immédiatement, les fac-teurs des autres troubles rares de la coa-gulation. Pour cela, j’insiste sur le fibrino-gène; car, il y a beaucoup de malades qui souffrent d’un déficit du factor 13. Je dirais, enfin, que le handicap n’attend pas; car, même si on peut sauver la vie des enfants hémophiles en cas de sai-gnement, celui-ci est irréversible

* Madame Latifa Lamhene,présidente de l’Association nationale des hémophiles.

Propos recueillis par Tanina Ait

Il est urgent d’introduire et d’enregistrer les facteurs

des troubles, rares, de la coagulation

Mme Latifa Lamhene *, à Santé Mag,

Santé-MAG

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17N°39 - Avril 2015

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Propos recueillis par Tanina Ait

Santé Mag: Vous êtes médecin biolo-giste. Comment se pose le diagnostic de l’hémophile ?

Dr Karima Chennoukh: A l’heure ac-tuelle, nous constatons un manque de réactifs; ce, malgré les efforts du minis-tère de la Santé et de l’hôpital, entraî-nant, par la même, l’impossibilité de diagnostiquer la maladie et donc, de connaitre les causes des saignements. C’est une véritable catastrophe; car, lorsqu’on reçoit un patient qui saigne, il faut, bien entendu, faire un diagnostic, pour connaitre la cause de cette hé-morragie et par voie de conséquence, le traitement qu’il faut administrer. En

l’occurrence, pour traiter, il faut, aupa-ravant, définir le déficit en fibrinogène, dont souffre le patient, pour une bonne prise en charge et faute de réactifs, cela ne peut se faire. C’est d’autant plus grave, lorsque nous recevons des malades de l’intérieur du pays, avec un pronostic vital qui est, souvent, mis en jeu et que nous ne pou-vons, donc, pas traiter et auxquels on ne peut pas dire que nous ne disposons pas de réactifs. Le peu de réactifs, qui nous restait, nous avons essayé d’en faire un usage optimal et aujourd’hui, nous avons épuisé ce stock. Comment expliquer ce manque d’ap-

provisionnement de réactifs ?Les fournisseurs n’ont pas tenu leur en-gagement et c’est un grave problème. Comme je le disais, à l’instant, lorsque les malades, souvent démunis, arrivent de loin est payent les taxis, parce qu’ils saignent et ce, dans l’espoir de se faire soigner et qu’ils se voient dire qu’il n y a pas de réactifs, c’est une situation terrible! Ceci étant, la prise en charge de l’hémophilie et des déficits constitu-tionnels de l’hémostase passe, comme toutes les pathologies, d’ailleurs, par le diagnostic, faut-il le rappeler ?

A votre avis, pourquoi n’a-t-on pas pensé à faire des prévisions ?

L’approvisionnement en réactifs est une urgence

Dr Karima Chennoukh*, à Santé Mag,

Santé-MAG

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18 N°39 - Avril 2015

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Il existe un seul fournisseur en la ma-tière, en Algérie et cela ne suffit pas à répondre aux besoins en réactifs. Il se peut, également, que les cahiers des charges soient mal conçus. A cet effet, il est nécessaire de disposer de cahiers des charges, pour faire les prévisions en réactifs, à long terme. Si on arrive à élaborer des contrats-pro-grammes, on réglera ce problème de rupture de stocks. En outre, le problème se situe lorsqu’on lance un appel d’offre, à un moment donné et qu’on reçoive, au final, les produits bien plus tard; souvent, ces derniers sont en voie de péremption. Il est, donc, nécessaire de veiller, comme il se doit, à l’exécution de cette procé-dure. Par ailleurs, dans le cadre du mémoran-dum, signé entre le ministère de la San-té et la Fédération mondiale des hémo-philes, nous avons tenu un workshop le 18 janvier 2015, pour la mise en œuvre de la prophylaxie; en l’occurrence et le diagnostic y afférent. Les résultats de ces diagnostics seront transférés à l’étranger, pour confirmation. Il faut noter que le CHU de Béni-Mes-sous s’est, déjà, inscrit dans le contrôle. Cependant, si, entretemps, nous n’ob-tenons pas de réactifs, les diagnostics seront impossibles à réaliser et c’est tout le projet qui sera compromis. Si rien n’est fait, donc, localement, il ne peut y avoir d’échange à l’international. Ce serait, alors, dommage que cette collaboration échoue.

Un appel ?Mon appel est lancé, pour faire bou-ger; car, c’est une urgence nationale, puisque tous les hôpitaux connaissent le même problème.Au demeurant, je suis régulièrement en contact avec la Pharmacie centrale, la-quelle fait de son mieux, pour résoudre ce problème; sans, toutefois, trouver d’écho favorable, auprès du fournisseur. Aussi, il importe qu’une décision ferme soit prise par les autorités concernées, pour mettre fin à cette situation drama-tique. Cette question doit être réglée, d’autant que, nous-même, nous vivons des cas de conscience insupportable, quand nous voyons des mères nous implorer pour diagnostiquer leurs enfants, alors que nous n’y pouvons rien

* Karima Chennoukh,docteur en biologie, spécialisée dans le diagnostic

L’hémophilie c’est, bien entendu, l’impossibilité, pour le sang, à coagu-ler. Mais, connaissez-vous, vraiment, la maladie ? Savez-vous, par exemple, qu’elle touche, surtout, les garçons ? .

La Journée mondiale dédiée, cé-lébrée, chaque année, le 17 avril, est l’occasion de faire connaître, au plus grand nombre, l’hémo-

philie et les maladies hémorragiques rares. L’hémophilie est une maladie hé-réditaire grave. Elle se traduit par une impossibilité, pour le sang, de coaguler. En clair, un hémophile ne va pas saigner plus souvent, mais plus longtemps. En cause, le défaut de production d’un facteur de coagulation: le facteur VIII pour l’hémophilie A, le facteur IX pour celle de type B. Si les filles sont moins touchées que les garçons, la raison en est "simple". La maladie se transmet par le chromo-some X, où se situent les gènes incri-minés. N’ayant qu’un exemplaire de ce chromosome, les garçons sont, systé-matiquement, malades; dès lors qu’ils héritent d’un gène muté. Les saigne-ments peuvent survenir dès l’âge de 3 mois. Lors des premiers déplacements de l’enfant, des bleus apparaissent, au niveau des jambes. Des saignements, au niveau des muscles ou des articulations, peuvent, également, survenir et entraîner des hématomes. Plus tard, des saigne-

ments internes, au niveau du cerveau, ou de l’abdomen, peuvent engager le pronostic vital.Une maladie dont on ne guérit pas, mais…A l’heure actuelle, l’hémophile se contrôle bien, grâce aux traitements substitutifs. Ces traitements consistent à injecter aux patients, par voie intra-veineuse, des facteurs de coagulation fonctionnels (des dérivés du sang hu-main, ou des substituts produits par génie génétique). Un traitement pro-phylactique est indiqué, en cas d’hé-mophilie sévère, ou modérée. Par ailleurs, certaines précautions peuvent aider les patients à mieux vivre avec la maladie. Ainsi, selon l’INSERM, «il convient d’utiliser avec parcimonie l’aspirine, qui fluidifie le sang et de bannir les sports à risque comme la boxe, le para-chutisme, les arts martiaux, le rugby… La kinésithérapie, ainsi qu’une activité physique, douce et régulière, sont né-cessaires, pour prévenir l’apparition de séquelles articulaires dues aux hémor-ragies intra-articulaires et musculaires répétitives».Pour davantage éclairer le grand pu-blic, se tient ce 17 avril, la Journée mon-diale de l’Hémophilie. Pourquoi le 17 avril ? C’est tout simplement la date de naissance (en 1926) de Frank Schnabel, fondateur de la Fédération Mondiale de l’Hémophilie

L’hémophilie, si méconnue

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DOSSIER

19N°39 - Avril 2015

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Dans une visée tant thérapeutique qu’esthétique, le sevrage tabagique est recommandé, pour limiter les complica-tions de cicatrisation post-opératoire.

En plus d’augmenter le risque de cancers et de maladies cardio-vasculaires, les produits du ta-bac ralentissent la cicatrisation

cutanée. C’est pourquoi, un sevrage tabagique est, fortement, recomman-dé, avant toute intervention chirurgi-cale. Objectifs, limiter, au maximum, les complications infectieuses post-opératoires, favoriser le bon déroulé du processus de cicatrisation et donc, réduire le temps d’hospitalisation. Les précisions du Dr Daniel Labbé, chirur-gien plasticien à Caen. «A partir de 10 cigarettes chaque jour, les risques de retards de cicatrisations,

d’infections des plaies opératoires, de lâchages de sutures vasculaires aug-mentent», souligne le Dr Daniel Labbé. Le taux d’infection est, d’ailleurs, de 12% chez les fumeurs réguliers, contre 2% chez les abstinents. Ces troubles de la réparation cuta-née sont, particulièrement, repérés en chirurgie esthétique et reconstructrice. «Après une intervention buc-cale et/ou maxillo-fa-ciale, la reconsolidation des tissus cutanés est, en effet, altérée par la nicotine». En fait, le contact direct de cette substance avec les voies respiratoires provoque d’intenses spasmes au niveau des artères; les-

quels sont à l’origine «de nécroses de lambeaux de peaux».

MONOXYDE DE CARBONE ET NICO-TINE INCRIMINÉSAu total, la fumée du tabac contient plus de 4 000 substances. Deux d’entre elles sont, plus particulièrement, impli-quées dans les défauts de cicatrisation. Responsable du phénomène d’hypoxie, soit la baisse de l’oxygénation des tis-sus, le monoxyde de carbone est connu pour diminuer la fluidité de la circulation sanguine. Par son effet vasoconstricteur et thrombogène, la nicotine ralentit, elle aussi, le flux sanguin et bloque, en conséquence, l’apport nutritif, pourtant essentiel à la réparation des lésions cutanées. De manière générale, la diffu-sion de ces produits, dans l’organisme, freine la réponse immunitaire, en rédui-sant l’activité des globules blancs. Ces derniers sont, pourtant, indispensables aux mécanismes de défense, pendant la phase inflammatoire de la cicatrisation. Par ailleurs, la cigarette nuit, aussi, à la production de collagène, cette protéine constitutive de la matrice cutanée.

ARRÊTER AVANT L’OPÉRATION ?Face à cette fragilité évitable, il est fortement recommandé «d’arrêter de fumer, avant l’opération», insiste le Dr Labbé. «Dès 3 semaines de sevrage tabagique, le risque d’infection cutanée se trouve nettement diminué». En post-opératoire, le processus de cicatrisation étant progressif et délicat, «l’arrêt de la cigarette doit, également, se pour-suivre dans le premier trimestre suivant l’intervention».Si vous devez vous faire opérer pro-

chainement et que vous fumez, n’hésitez pas à en informer votre anes-thésiste, votre chirurgien et/ou un tabacologue, afin de mettre en œuvre un sevrage progressif. A noter que la recomman-dation de sevrage avant opération vaut, égale-ment, en cas d’interven-tion non programmée; même sans anticipation

Chirurgie:

Stop au tabac, pour bien cicatriser

Dr Daniel Labbé

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RECHERCHES MÉDICALES

20 N°39 - Avril 2015

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Selon un travail international, les globules rouges, conservés pendant trois semaines, ne présenteraient aucun risque, pour les patients transfusés.

Ce qui remet en cause différents tra-vaux, selon lesquels une conser-vation prolongée pouvait compro-mettre l’efficacité d’une transfusion.

Environ, un tiers des malades hospitalisés, dans un service de réanimation, reçoivent une transfusion sanguine, au cours de leur séjour. Les globules rouges sont transfusés, pour compenser les pertes en hémoglobine et ainsi, préserver l’apport en oxygène, aux organes vitaux. Objectif principal, limiter le risque d’infarctus du myocarde. Plusieurs équipes, canadiennes et françaises, ont réalisé une étude en double aveugle, afin de comparer la mortalité à 90 jours, après la première transfusion sanguine, avec du sang conservé, en moyenne, 6 ou 22 jours. Au total, 2 430 adultes ont participé à l’étude; soit, 1 211 patients, dans le groupe «6 jours» et 1 219, dans le groupe «22 jours». Les résultats sont sans équivoque. Il n’y a aucune différence de mortalité, ou de dysfonctions d’organes, entre les deux groupes. «Cela signifie que le sang, prélevé depuis peu, n’est pas plus bénéfique que le sang prélevé depuis plus de deux se-maines», indique Paul Hébert, chercheur au Centre hospitalier universitaire de Montréal.Cette vaste étude clinique apporte, en effet, des preuves rassurantes concernant la sécu-rité du sang transfusé aux patients gravement malades. La même équipe de chercheurs mène, actuel-lement, un essai clinique auprès des jeunes patients. Elle devrait permettre de vérifier si les enfants réagissent aux transfusions de sang fraîchement prélevé et de sang plus âgé, de la même manière que les adultes

Le sang peut se conserver

plus de 14 jours !

quelles conséquences sur la fertilité future ?

La fin de la période de fertilité peut survenir plus tôt, chez les femmes guéries d’un cancer pédiatrique.

L’impact des thérapeutiques, sur la fertilité future des filles guéries d’un cancer, dans l’enfance, peut altérer

leur qualité de vie. Une équipe fran-çaise a, ainsi, constaté que la fin de la période de fertilité «risquait» de survenir plus tôt, chez ces femmes. Chez toutes les femmes, la durée de la vie reproductive est liée au nombre de follicules présents dans les ovaires. Le stock en question n’est pas renouvelable et il décline au cours du temps. La ménopause survient lorsque ce stock descend en-dessous d’un certain seuil, 5 à 10 ans après la fin de la période de fertilité. Des chercheurs de l’AP-HP, de l’IN-SERM, des Instituts Gustave Roussy, Curie et du Centre Oscar Lambret (Lille), coordonnés par le docteur Cécile Thomas-Teinturier, du service d’endocrinologie pédiatrique de l’hôpital Bicêtre, ont travaillé auprès de 105 femmes, guéries d’un cancer pédiatrique. Lequel avait été traité par des chimiothérapies, appelée agents alkylants. Aucune n’avait été soumise à des séances de radiothérapie.

CONSEILLER INDIVIDUELLEMENTLes investigations ont comporté des

dosages hormonaux, des mesures par échographie, de la taille des ovaires et le comptage du nombre de follicules. Les résultats ont été comparés à ceux de 20 femmes du même âge, n’ayant pas reçu de chimiothérapie. Au final, les chercheurs ont consta-té que les femmes de leur étude avaient des ovaires plus petits que celles non traitées. Leur taux d’hor-mone antimüllérienne – un mar-queur fiable de la réserve ovarienne – était, aussi, significativement plus bas. Cette diminution étant davan-tage marquée, chez les patientes ayant reçu de la procarbazine, pour un lymphome de Hodgkin, ou une chimiothérapie, par alkylants à forte dose, avant une greffe de moelle osseuse.Comme l’explique le Dr Cécile Tho-mas-Teinturier, «d’un point de vue théorique, la fin de la période de fertilité risque de survenir plus tôt, chez ces femmes guéries d’un cancer pédiatrique. Ceci, ajouté au recul de l’âge de la première gros-sesse, risque d’augmenter les diffi-cultés à la procréation». Elle conclut: «l’ultime objectif de notre étude est de pouvoir, dans le futur, conseiller individuellement ces jeunes femmes, sur leur capa-cité de procréation, au cours des cinq années suivantes, en se basant sur les résultats de leur bilan, à un moment donné»

Cancer pédiatrique:

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RECHERCHES MÉDICALES

21N°39 - Avril 2015

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Propos recueillis par Tanina Ait

Santé Mag: Qu’appelle-t-on maladie de Parkinson ?

Pr M. Sadi Belouiz: La maladie de Parkinson est la deuxième affection neurologique dégénérative la plus fré-quente, après la maladie d’Alzheimer. Elle touche les noyaux gris centraux et notamment, la substance noire, appe-lée le locus niger. Celle-ci, lorsqu’elle est défectueuse, entraîne une insuffi-sance de sécrétion de dopamine, un

neurotransmetteur, qui doit jouer un rôle, fondamental, chez le sujet nor-mal. C’est une maladie d’évolution lente et progressive, dont les débuts sont insidieux. La phase préclinique de la maladie, avant l’apparition des pre-miers symptômes, dure probablement plusieurs années.

Cette dégénérescence est–elle liée à l’âge?Lorsqu’on parle de cette pathologie,

on dit qu’elle est idiopathique, comme la maladie d’Alzheimer. Il y a une dégé-nérescence liée, probablement, à l’âge, étant donné que la maladie survient entre 50 et 60 ans; parfois, un peu plus tard. Cependant, elle peut ne pas être idiopathique et dans ce cas-là, il s’agit du syndrome parkinsonien, lié à des causes diverses. Les symptômes sont les mêmes; mais, il ne s’agit pas d’une dégénérescence proprement dite.

La prise en charge, précoce, de la maladie de Parkinson

permet de ralentir son évolution

Pr Mustapha Sadi Belouiz*, à Santé Mag,

La maladie de Parkinson est une affection dégénérative du système nerveux central. Décrite, pour la première fois, en 1817, par un médecin anglais, qui lui donna son nom, cette pathologie se manifeste par un tremblement des membres au repos, une raideur et une lenteur des mouvements. Le professeur Mustapha Sadi Belouiz nous en parle.

Santé-MAG

ÉVÈNEMENT

24 N°39 - Avril 2015

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Pourquoi cette maladie peut-elle surve-nir chez les sujets jeunes ? Justement, il existe des formes pré-coces de Parkinson, survenant avant 50 ans. On dit, alors, que la maladie n’est pas idiopathique. A ce niveau-là, il faut, donc, explorer et en rechercher les causes. Il existe une pathologie chez les jeunes, qui entraîne presque la même symptomatologie; comme, par exemple, la maladie de Wilson. Il est important, donc, d'exclure cette mala-die, chez un patient jeune présentant un syndrome parkinsonien.

Comment se présentent les symptômes de cette affection ?Lorsque la maladie est installée, elle se traduit par un syndrome extrapy-ramidal. La personne devient rigide, très lente dans ses mouvements. Elle marche lentement, en traînant les pieds, le dos vouté. Cette posture est très connue, chez les parkinsoniens. Parfois elle tremble; mais, c’est un tremblement de repos; c’est-à-dire, lorsqu’elle est assise, sa main ou son pied tremblent. Mais, par exemple, lorsqu’elle maintient une attitude elle ne tremble plus. La maladie s’exprime, également, par une akinésie, qui est une perte des mouvements volon-taires; par exemple la personne n’arrive pas à sourire, son visage est figé; elle est amimique et inexpressive.

Comment évolue-t-elle ?On constate plusieurs stades de la ma-ladie de Parkinson, reflétant l’évolution de sa sévérité:

Stade I: premiers signes unilatéraux, ne gênant pas la vie quotidienne.Stade II: signes encore unilatéraux, mais entraînant une gêne.Stade III: signes bilatéraux, posture modifiée, pas de handicap grave, auto-nomie complète.Stade IV: handicap plus sévère, marche encore possible, autonomie limitée.Stade V: marche possible (fauteuil rou-lant, alitement) perte d’autonomie.

Y a-t-il des facteurs de risque ?Il excite des facteurs de risques envi-ronnementaux. Le rôle de l’exposition aux pesticides est bien établi, comme le risque, accru, de maladie de Parkin-son, chez les agriculteurs exposés aux insecticides, de type organochlorés.

La maladie est–elle héréditaire ?Elle peut être familiale; mais, pas héré-

ditaire, au sens mendélien. Actuelle-ment, avec le développement de la gé-nétique, des gènes ont été identifiés, dans certaines familles. La maladie peut, donc, être géné-tique. Lorsque deux ou trois cas sont diagnostiqués, dans une même fa-mille; à ce moment-là, nous réalisons une étude génétique. Mais, lorsque quelqu’un est parkinsonien, cela ne veut pas dire que, dans la famille, il y aura, forcément, d’autres.

Comment établir le diagnostic ?Le diagnostic est, d’abord, clinique. Il relève des symptômes cités ci-des-sus; mais, chez le sujet jeune, il faut retrouver la cause. Parfois, on fait un examen IRM, pour voir s’il n y a pas une atrophie au niveau des noyaux gris centraux du cerveau, pour confirmer, réellement, la lésion. Cet examen est utile; notamment, chez un sujet jeune. Lorsqu’une cause est diagnostiquée, il faut traiter. En l’absence de cause, on dit que la maladie est idiopathique.

Concernant le traitement ?Il n'existe pas de traitement curatif de la maladie. Cependant, les molécules dont nous disposons, actuellement, apportent de très bons résultats. En effet, lorsque la maladie est prise en charge précocement, on peut ralentir l’évolution; mais, à un stade avancé, cela devient difficile et malheureuse-ment, souvent, le malade peut aboutir sur un fauteuil roulant, avec d’autres complications. En revanche, La maladie de Parkin-son n’a pas de réel impact sur l’espé-rance de vie et ne met, habituellement, pas en danger le pronostic vital. Ceci permet, donc, au patient d’avoir une bonne qualité de vie. En Algérie, il y a les médicaments, qui permettent d’équilibrer les patients, bien qu’on rencontre, de temps à autre, des ruptures. Néanmoins, dans notre pays, il n’existe pas, pour le moment, de traitement à libération prolongée. En plus de ces traitements, n’y a-t-il pas d’autres thérapies, qui sont proposées aux malades ? Il y a la rééducation, appelée la méde-cine physique. Ces exercices d’assou-plissements permettent une bonne qualité de vie. C’est un complément thérapeutique important. Il comprend l'exercice physique quotidien, l’entraî-nement à la marche, le travail de l’équi-libre postural, etc…

Peut-on retrouver, chez le parkinsonien, des troubles cognitifs ?Tout à fait et cela a été décrit comme parkinson-démence survenant, plu-tôt tardivement, dans l’évolution de la maladie. Ces troubles cognitifs, comme les troubles de la mémoire épisodique; c’est-à-dire, que le malade ne se sou-vient plus des faits récents, peuvent survenir et qui ressemblent un peu aux troubles de la maladie d’Alzheimer; mais, pas dans tous les cas (ceci est dû au fait que la dégénérescence des noyaux gris atteint les structures cor-ticales, entraînant les mêmes symp-tômes que l’Alzheimer).

La maladie touche-t-elle plus l’homme que la femme ?En général, il n y a pas de différence entre les malades des deux sexes. Cette maladie se voit chez l’homme et la femme et selon une étude statistique, que nous avons réalisée, en Algérie, on retrouve, environ, 50.000 parkin-soniens et dans laquelle on retrouve, pratiquement, la même proportion. Combien de malades sont suivis, dans votre service ?Chaque semaine, en ce qui me concerne, je fais une consultation de vingt patients, dont cinq d’entre-eux viennent pour le suivi d’une maladie de Parkinson avec, parfois, un ou deux nouveaux. Ces malades ne sont pas hospitalisés, sauf dans le cas où on suspecte une étiologie, pour réaliser des examens approfondis.

Un message ?La maladie est très facile à diagnosti-quer et les patients doivent consulter le plus tôt possible; c’est-à-dire, dès les premiers symptômes, afin de ralentir son évolution; car, lorsque le patient devient rigide et ne peut plus faire de mouvements, cela entraîne un han-dicap, qui sera difficile à prendre en charge. Je conseille, aussi, aux malades, qui sont sous traitement, de bien le suivre et de respecter les prises de leurs médicaments. Enfin, je dirais qu’il n’y a aucun problème avec cette maladie, lorsqu’elle prise en charge précocement

* Professeur Mustapha Sadi Belouiz,professeur en neurologie, à l’Hôpital Ait-Idir (Alger).

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L’allergie oculaire représente plus de 40% des motifs de consultations, dans les services d’ophtalmologies, durant le printemps et plus de 20% durant l’année, a déclaré le Pr Nouri, chef de service ophtalmologie au CHU de Beni Messous, lors d’une rencontre scienti-fique organisée par le laboratoire Théa, à Alger.

Regroupant plus de 200 praticiens spécialistes, cette journée intitulée "du nouveau dans la prise en charge de l’allergie oculaire" a été encadrée par des experts algériens et étrangers, dont le Pr Bruno Mortemousque, du CHU de Bordeaux (France), qui a présenté les avancées thérapeutiques, dans cette pathologie.

C’est ainsi qu’il évoquera Zalerg, un produit révolutionnaire qui sera com-mercialisé, en Algérie, a partir du mois prochain. Selon le praticien francais, il s’agit d’un nouveau antihistaminique multi-bloqueur, sans conservateur, qui est, vivement, recommandé, pour la prise en charge des patients.De son côté, le Dr. Attabi (CHU Musta-pha) a présenté des cas cliniques, d’où il ressort que l’utilisation des produits sans conservateurs améliorent, sensi-blement, l’état de santé des malades…Les Laboratoires Théa ont été créés par Henri Chibret, qui appartient à la 4ème génération d'une dynastie du monde de l'ophtalmologie.Au rang de premier groupe pharma-ceutique européen indépendant, en ophtalmologie, Théa est présent dans plus de 65 pays, dont l’Algérie et re-groupe près de 700 collaborateurs, dans le monde

Les Laboratoires Théa ont été créés par Henri Chibret, qui appartient à la 4ème génération d'une dynastie du monde de l'ophtalmologie, née au XIXème siècle. Fondés en 1994 à partir d'une start-up de Recherche et Développement, ces labora-toires ont largement participé aux dernières avancées pharma-cologiques, au point de se hisser, en moins de dix ans, au rang de premier groupe pharmaceutique européen indépendant, en ophtalmologie. Depuis, 2008, ils sont présidés par Jean-Fré-déric CHIBRET (5ème génération), Henri Chibret, demeurant à la tête de la Holding Théa et se concentrant, désormais, sur la stratégie scientifique et financière du groupe.Présents dans plus de 65 pays, en particulier en Europe, en Afrique subsaharienne, au Maghreb, en Amérique latine et au Moyen-Orient, ils revendiquent leurs racines auvergnates. Leur siège social, basé à Clermont-Ferrand, est au cœur d'un réseau, qui regroupe près de 700 collaborateurs, dans le monde.

1994: Création des Laboratoires Théa. 1995: 1er flacon ABAK®, avec le lancement d'un antiallergique

oculaire. 1996: Création de la 1ère filiale: Laboratorios Théa, en Espagne. 2000: Création de Théa Pharma, en Belgique. 2001: Fusion de Transphyto avec Laboratoires Théa / Création

de Théa Pharma en Suisse et de Laboratoires Théa au Portugal.

2002: Acquisition d'un laboratoire d'ophtalmologie italien: Farmila. L'acquisition de plusieurs produits à Belpharma renforce la position de Théa, en Belgique et donne l'accès au marché hollandais. 2003: Acquisition, au niveau mondial, d'une gamme de pro-

duits ophtalmiques de MSD. 2004: Le chiffre d'affaires consolidé atteint 100 M€. 2005: Création d'un réseau de vente, exclusif, en Afrique et

au Maghreb / Création de Théa Pharma, en Allemagne. 2006: Création de Pharm-Supply Théa AG, en Pologne. 2007: Acquisition des Laboratoires Europhta, à Monaco. 2008: Implantation, en Grande Bretagne et en Irlande, avec

la création de la joint-venture Spectrum Théa / Prise de parti-cipation dans Sisène, start-up issue de l'INSERM. 2009: Acquisition, au niveau mondial, d'une gamme de pro-

duits ophtalmiques de Novartis / Démarrage des opérations en Russie. 2010: Acquisition du Mydriatique de Carl Zeiss Meditec. 2011: Rachat d'une large gamme de produits de Novar-

tis dans 30 pays européens, ainsi qu'en Turquie, au Canada et au Mexique / Implantation en Autriche, Turquie et créa-tion de la filiale "Nordic" en Suède, couvrant la Scandinavie et la Finlande

Groupe Théa

L’allergie oculaire en débat

Théa est un laboratoire pharmaceutique indépendant, spécia-lisé dans la recherche, le développement et la commercialisa-tion de produits, en ophtalmologie.

Par Fortas Nadjia

source www.laboratoires-thea.com

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Santé Mag: Votre visite en, Algérie, entre dans le cadre de la formation continue des médecins, avec les labo-ratoires Théa. Pourriez-vous nous parler de cette expérience ?

Pr Bruno Mortemousque: La formation continue est capitale dans la carrière d’un médecin, si celui-ci veut exercer, correctement, son métier. Effective-ment, jeune, on apprend beaucoup de choses à la faculté; mais, lorsque nos connaissances ne sont pas entretenues en permanence, on est, très vite, dépas-sés et le praticien qui n’est pas au fait des nouvelles avancées médicales, ne peut répondre, efficacement, aux at-tentes de ses patients. Concernant, en l’occurrence, l’initiative d’aujourd’hui, du laboratoire THEA, ce n’est pas la première fois que je fais ce genre d’inter-vention, avec les laboratoires Théa. Cette implication est appréciable. Aussi, je participe avec un grand plaisir à tous ces événements de formation mé-dicale continue, organisés par le laboratoire Théa. Cela est, pour moi, un plaisir; vu les raisons que j’ai données tantôt et mon déplacement, pour ce faire, est, en tout point, agréable.

Quel est la problématique de l’allergie oculaire et a-t-elle un impact sur la qualité de vie du patient ? La problématique est énorme, parce que l’allergie, au sens large – pas, uniquement, l’allergie oculaire - est la 4ème pathologie classée, à l’échelle mondiale, par l’OMS, de par sa prévalence. Cela touche jusqu'à 25% des populations, âgées de moins de 20 ans, dans les pays industrialisés et pour les moins de 10 ans, le pourcentage est

plus grand. Concernant, particulière-ment, l’allergie oculaire, celle-ci altère la qualité de vie des patients, du fait des prurits, de la vision floue qu’elle en-gendre et d’autres problèmes, tels que les conjonctivites vernales, les troubles du sommeil…Aussi, lorsque le petit malade éprouve tant de difficultés à ouvrir les yeux, le matin, sa maman hésite à l’envoyer à l’école; ce qui provoque, par la suite, malheureusement, souvent, sa déscola-risation. Quelles sont les nouveaux médica-ments, pour le traitement des conjoncti-vites allergiques ? Les nouveaux traitements, pour les formes purement allergiques d’IgE mé-

diée, sont de types antihistaminiques, anti H 1 non conservés. Si, par le passé, on avait des anti-granulant non conser-vés, les antihistaminiques non conser-vés faisaient défaut. Aujourd’hui, nous en possédons et c’est, donc, une grande avancée. Concernant les kératocônes conjoncti-vites allergiques, le progrès réalisé se situe, surtout, au niveau de la meilleure compréhension de leurs mécanismes et par conséquent, d’une meilleure prise en charge de cette pathologie. Enfin, la mise au point et l’utilisation de cer-taines molécules immunosuppressives, comme les collyres à base de cyclospo-rine sont, également, d’un apport pré-cieux, dans le traitement. C’est un médi-cament qui peut être fabriqué dans les

pharmacies centrales, en atten-dant sa production industrielle, prête à l’emploi.

Au sujet du traitement, vous insistez sur l’utilisation des col-lyres sans conservateur. Quel est l’impact du conservateur, sur la surface oculaire ? Le conservateur a plusieurs effets nocifs. Il a, directement, un impact négatif sur le film lacrymal, car il est composé de chlorure de benzalkonium, qui est un savon à l’ammonium quaternaire. Il va avoir un effet de dissolution; lequel va dis-soudre tout ce qui est lipidique et donc, le film lacrymal.Par ailleurs, le conservateur a un effet toxique et provoque des nécroses cellulaires sur la surface oculaire et des méca-nismes d’apoptose, ainsi que des inflammations. Ces phé-nomènes sont connus depuis longtemps; aussi, il y a lieu de ne pas utiliser de conservateur, étant donné tous les effets contraires, que je viens de citer.

Propos recueillis par Tanina Ait

On sait que les collyres, à base de conservateur, sont nocifs; alors, pourquoi continuer à les donner !

Pr Bruno Mortemousque, à Santé Mag,

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Faut-il attendre ces effets, in-désirables et néfastes, chez le patient, pour commencer à pres-crire des collyres sans conserva-teur ? Je dirais non ! Il ne faut pas at-tendre qu’on soit malade pour dire qu’il ne fallait pas prescrire des médicaments avec conser-vateurs. Il est important de gar-der à l’esprit qu’il est capital de ne pas nuire; c’est primum non nocere et c’est la première chose qu’on nous apprend. On sait que les collyres à base de conserva-teur sont nocifs; alors, pourquoi continuer à les donner ! Pour l’heure, il y a deux raisons qui bloquent l’usage des collyres sans conservateurs. Pour certains, le conservateur va contribuer à la pénétration du produit et c’est dommage qu’on puisse penser cela. Pour d’autres, le conservateur per-mettrait de stabiliser la molécule et donc, ces produits sont abso-lument indispensables. Or, on vient de le constater, cer-tains laboratoires comme Théa ont pu modifier et remplacer la composition du produit, en évitant, ainsi, le conservateur. Cependant, il faut dire que le collyre sans conservateur coûte plus cher à fabriquer.

Quels sont vos conseils pra-tiques, pour les patients qui souffrent d’allergie oculaire ? Mon conseils s’adressent, d’abord, aux ophtalmologistes et les allergologues, afin qu’il y ait une collaboration entre eux, pour une meilleure identification de la pathologie et une prise en charge du patient. Par ailleurs, lorsqu’on se sait allergique, il importe de consul-ter, régulièrement, de manière à ce que le médecin puisse mieux encadrer la réaction allergique. En outre, il est évident que plus la maladie est traitée précoce-ment, plus les résultats seront probants et positifs

* Professeur Bruno Mortemousque,chef de service d’ophtalmologie, au CHU de Rennes – France.

Santé Mag: Cette action rentre dans la formation continue des médecins oph-talmologiques (FMC). Que pourriez-vous nous dire de cet événement ?

Pr Nouri: La formation médicale conti-nue est une obligation, dans certains pays. Cela a commencé, d’abord, aux Etats Unis. On ne peut pas continuer à exercer, si on ne valide pas un certain nombre de formations. Chaque année, il y a des points à valider et ce système est en train d’être instauré, en France et en Europe. Aussi, cette formation médicale continue devrait être obligatoire, pour les médecins hospitaliers.

Le thème d’aujourd’hui, c’est les allergies oculaires. Pourriez-vous nous donner un aperçu sur cette pathologie, en Algérie, ainsi que son incidence ? Il y a une transition épidémiologique, par rapport au thème d’aujourd’hui, que sont les conjonctivites allergiques. Il y a une dizaine d’années, voire plus, nous avions beaucoup de conjonctivites bac-tériennes. Actuellement, avec les progrès de l’hygiène, on en retrouve beaucoup moins. A contrario, les conjonctivites allergiques sont de plus en plus impor-tantes, pour cause de pollution, qui a augmenté et on en rencontre de plus en plus de ces dernières. Si on prend au ni-veau de l’année, on peut dire que la part des conjonctivites allergiques est d’envi-ron 20%; mais, dans des périodes parti-culières, comme celle du printemps, elles augmentent jusqu'à 40% nos consulta-tions. Ces conjonctivites sont de différentes formes. Cela peut être soit un malade qui vient pour changer ses lunettes, ou faire un examen du fond de l’œil, car c’est le

diabétologue qui l’a adressé et lors de l’examen, on découvre qu’il souffre de petites démangeaisons, de larmoie-ments. Il a une conjonctivite modérée, mais d’autres ont une conjonctivite sé-vère et je veux parler des enfants, notam-ment. Parfois, ils souffrent de conjoncti-vite avec complications cornéennes, les kérato-conjonctivites; ce qui entraîne une opacité de la cornée, une baisse visuelle, des démangeaisons et un prurit important. Ces enfants, alors, ne peuvent plus regarder la lumière. Ils ne vont pas à l’école une grande partie de l’année et donc, il y a un grand problème, dans la prise en charge de ces enfants.

Y a-t-il une différence d’âge ou de sexe, par rapport à la reparution de ces aller-gies oculaires ?La reparution de ces conjonctivites allergiques ne fait pas de différence de sexe, par rapport au pollen, ou à la pol-lution de l’environnement; mais, on peut dire que chez les femmes il y a, aussi, le problème des allergies conjonctivites, dues au maquillage des yeux.

Propos recueillis par Tanina Ait

On se réjouit, donc, de voir arriver

ces nouveaux collyres sans conservateurs

Pr Nouri Mohamed-Tahar, à Santé Mag,

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Celles-ci le savent très bien. Mais, ce que je voudrais signaler, également, concernant ces produits de beauté, c‘est le vernis à ongles. En effet, lorsque la femme applique le vernis sur ses ongles, l’allergène est transporté par l’air et elle peut faire une conjonctivite allergique, due à ce produit. De ce fait, il faudrait analyser toutes ces situations.

Lors de cet événement, vous avez abor-dé l’intérêt des collyres sans conserva-teurs, ainsi que les effets délétères du conservateur, contenu dans les collyres. Selon votre longue expérience, en qua-lité de chef de service d’ophtalmologie au CHU de Béni-Messous, qu’est-ce que vous pouvez nous dire de ces effets, sur la surface oculaire, chez le patient algérien ? En matière de collyre, jusqu'à il y a quelques années, tous les collyres avaient comme conservateur un pro-duit qui s’appelle Le chlorure de ben-zalkonium. Ce produit est très intéressant, car il permet, aux principes actifs, de rester actifs pendant un mois et plus. Il est, en même temps, désinfectant et pos-sède beaucoup de vertus; mais, on s’est aperçu qu’à forte d’utilisation le benzal-konium, lui-même, pouvait produire des allergies. Ceci dit, on traite une allergie avec un collyre lequel, lui-même, est allergisant. Il a fallu beaucoup de temps, aux la-boratoires, pour élaborer et mettre à notre disposition des collyres sans benzalkonium. Nous les voyons, donc, arriver sur le marché; d’abord, euro-péen puis, heureusement, dans notre pays, depuis 3 ou 4 ans. Ces produits sont un peu onéreux, mais ils sont très intéressants, car très bien tolérés par les patients. J’ouvre une parenthèse:

en dehors des traitements de conjonc-tivite allergique, il y a le traitement du glaucome, qui est une hypertonie oculaire et peut conduire à la cécité et jusqu'à présent, tous les collyres conte-naient un conservateur. Souvent, alors, le malade abandonnait son traitement; car, le produit le gênait (démangeai-sons, larmoiements, etc…). Alors qu’on sait, pertinemment, que le traitement du glaucome ne doit pas être suspendu. Il est à vie. On se réjouit, donc, de voir arriver ces nou-veaux collyres sans conservateurs.

Les produits sans conservateurs, mis sur le marché algérien, présentent un avantage, dans l’amélioration de qua-lité de prise en charge thérapeutique des pathologies oculaires, chez les pa-tients algériens…Tout à fait. Les produits sans conserva-teurs, ou avec des conservateurs moins toxiques, sont beaucoup mieux tolérés par nos patients. Puisque le thème de cette rencontre s’articule autour des conjonctivites allergiques, je voudrais rajouter qu’à coté de ces produits, qui sont très inté-ressants, je voudrais signaler le danger

des corticoïdes. Beaucoup de méde-cins prescrivent des corticoïdes, pour des périodes courtes à leurs patients, qui apportent, en effet, un grand sou-lagement aux malades; notamment, lorsque ce sont des enfants. On sait, cependant, qu’à long terme, les corti-coïdes sont très dangereux, par leurs effets secondaires. Un enfant traité par corticoïdes, pen-dant 6 mois ou une année, au bout de deux ans trois ans, va faire une cata-racte et doit se faire opérer, avec tout ce que cela va entraîner comme consé-quences. L’autre effet secondaire grave, c’est l’hypertonie-oculaire et au niveau de notre consultation, à l’hôpital, nous recevons beaucoup d’enfants que les parents traitent eux-mêmes, avec des collyres à base de corticoïdes, délivrés par les pharmaciens, sans avis d’un ophtalmologue. J’insiste sur le fait que le collyre, avec la cortisone, ne doit être prescrit que par un spécialiste et en cure courte

* Professeur Nouri Mohamed-Tahar,chef de service Ophtalmologie, au CHU de Béni-Messous.

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Santé Mag: Qu’appelle-t-on un cancer du sein génétique ?Dr Amina Abdelouahab: Ce qu’il faut savoir est que tous les cancers sont des maladies génétiques. Cependant l’environnement, à savoir: l’exposition à des doses de radiations ionisantes, l’hygiène de vie, l’obésité et autres, sont des facteurs de risque et vont transformer les gènes. Ces gènes vont se multiplier d’une façon anarchique et causer le cancer du sein génétique, qui est, donc, une maladie du génome. Cette pathologie du génome, ou de la cellule, peut être innée, ou acquise. Ce défaut génétique, ou mutation de gènes n’est pas seulement du aux fac-teurs de risques environnementaux; car, ces derniers ne font que l’induire; d’où la survenue, à un âge relative-ment jeune, de ce cancer.

Qu’est ce qu’il ya lieu de faire, lorsqu’un cancer du sein s’avère génétique, ou héréditaire ? Lorsqu’un cancer du sein est détecté, chez une femme qui a des antécédents; c'est-à-dire que la mère, la sœur, ou la tante, ont fait un cancer, la patiente, ainsi que sa descendance et sa fratrie, doivent être bien pris en charge et pré-cocement. Ce qu’il faut, également, dire est que lorsqu’il existe un cancer du sein, dit gé-nétique, dans la famille, la femme, issue de cette famille, est dite à risque et a, donc, une probabilité de développer un cancer du sein de 80%; contre 10%, pour la population générale.

Comment savoir si c’est, vraiment, gé-nétique ?

Par une enquête génétique, en recons-tituant l’histoire personnelle et familiale et par la construction génétique de l'arbre généalogique de la famille; ainsi que l’estimation de la probabilité de prédisposition. Un dépistage génétique consiste à rechercher, justement, cette mutation génétique et comment la rechercher. En effet, depuis 1994, ce test existe chez nous et nous avons découvert et identi-fié les gènes BRCA1 et BRCA2, qui sont responsables. Des tests, élaborés dans ce sens permettent, donc, de savoir si la personne est prédisposée à faire un cancer.

Une fois que la mutation du gène BRCA1 est confirmée, quelles sont les mesures à prendre ? On propose à ces femmes, por-teuses d'une altération génétique de BRCA1, ou BRCA2, une stratégie de prise en charge, ciblée par une surveillance spécifique et rappro-chée, dès l’âge de 30 ans (consulta-tion, mammographie, échographie, IRM, une à deux fois par an). Dans le service d’oncologie génétique, que je gère, j’ai plus de 800 familles qui sont suivies et que je revoie chaque année. Pour ce faire, je demande une IRM, qui permet de déceler une lésion et dès qu’on décèle la moindre tâche, on agit et on com-mence le traitement et la prise en charge. Il s’agit, donc, d’une population ci-

blée, car l’anomalie génétique est un facteur à haut risque de développe-ment d’un cancer du sein.

La surveillance génétique du cancer du sein permet-elle de contrecarrer la survenue d’un cancer ?Non, il ne s'agit pas d'une prévention, puisque la surveillance n'empêche pas la survenue d'un cancer. Aussi, comme nous savons, un cancer du sein dé-pisté, précocement, a de meilleures chances de guérison

* Docteur Amina Abelouahab, sénologue, spécialiste de la consulta-tion du cancer génétique, au Centre Pierre et Marie Curie (CPMC) – Alger.

Propos recueillis par Tanina Ait

Dans le cas d’un cancer du sein génétique, la probabilité de développer un cancer

du sein, chez la femme, est de 80%; contre 10%, dans la population généraleUne altération génétique du gène BRCA1, ou BRCA2, chez une femme, accroît fortement le risque de développer un cancer du sein, à un âge précoce. Les familles les plus susceptibles d’être atteintes par cette altération présentent une histoire familiale caractéristique. Dans ce cas - d’un cancer du sein génétique -, une femme. Aussi, la présence de plusieurs cas de cancers du sein, dans une même famille, la femme a une probabilité de développer un cancer du sein, qui est de 80%; contre 10%, dans la popula-tion normale. Le Docteur Amina Abdelouahab revient sur la question.

Dr Amina Abelouahab*, à Santé Mag,

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Aujourd’hui, l’allaitement au biberon est plus fréquent que l’allaitement au sein. Le développement du travail des femmes est, en grande partie, respon-sable de cet état de fait.La qualité du lait maternel fait l’objet de très nombreuses études, reléguant au second plan l’aspect fonctionnel de la tétée et les effets sur la croissance maxillo-faciale du nouveau- né.

Avec près de 300 litres de lait consommés au cours de la première année de vie et un million de stimuli musculaire,

l’allaitement est un facteur, essentiel, de la croissance faciale, à une période où celle-ci présente un potentiel maximum.Des études ont fait le lien entre troubles du développement maxillo-facial et l’allaitement artificiel, dit au biberon. Ce type d’allaitement garde une place prépondérante, dans les pays indus-trialisés, malgré les recommandations d’organisations internationales, comme celle de l’OMS. En Mai 2001, l’assem-blée générale de l’OMS a recommandé un allaitement maternel, exclusif, durant les six premiers mois de la vie et la poursuite de l’allaitement jusqu’à l’âge de 2 ans.Le sevrage précoce entraîne une inter-ruption du développement oral moteur, générant des troubles de la posture et nuisant aux fonctions de mastication, de déglutition, de respiration et du langage.

RÔLE MORPHOGÉNÉTIQUE DE L’AL-LAITEMENT NATURELNous avons vu, plus haut, que l’Orga-nisation Mondiale de la Santé (OMS) recommande l’allaitement au sein; mais, pour la valeur nutritive et immunolo-gique du lait maternel. Nous proposons une approche de l’as-pect fonctionnel de la tétée, beaucoup moins connu que l’aspect qualitatif. L’importante activité musculaire et la synchronisation précise des diverses fonctions qu’elle requiert, conjuguées à l’énorme potentiel de croissance de la période post-natale, confèrent à la tétée

un rôle morphogénétique déterminant, pour le développement du nourrisson.A la naissance d’un enfant, l’alimenta-tion est la deuxième grande fonction à se mettre en place, après la respiration. La fonction succion/déglutition s’est, déjà, instaurée à la treizième semaine de la vie intra-utérine.Le nouveau-né, après avoir reconnu l’odeur de l’aréole du sein, grâce aux tubercules de Montgomery, va, littéra-lement, happer celle-ci. Dans ce geste, il propulse le couple langue/mandi-bule en avant, pendant qu’il serre le tétin avec ses lèvres, démarrant, ainsi, la lactation.La succion oblige le nourrisson à res-pirer par le nez; s’il tente de respirer par la bouche, le sein lui échappe. On peut donc penser que l’allaitement au sein contribue à l’apprentissage de la ventilation nasale physiologique. Or, on sait que les habitudes néfastes de respiration buccale et de déglutition infantile favorisent les malocclusions (une malocclusion est une position anormale des dents).

La tétée nécessite un mouvement com-plexe, qui met en jeu tous les muscles de la langue, les propulseurs mandibu-laires, les masséters, les orbiculaires des lèvres et les buccinateurs. Ainsi, l’enfant va acquérir le tonus nécessaire à une mastication efficace, à l’arrivée de la première dentition. La partie postérieure de la langue, dans la zone centrale, adopte une forme concave, permettant de guider le lait vers le pharynx, évitant le passage du lait dans la trachée. C’est pourquoi, le nourrisson qui tète le sein adopte une déglutition particulière, adaptée aux mouvements de la tétée. Il a été constaté que les bébés, nourris au sein, parviennent à mieux synchro-niser les fonctions et ont moins de ma-locclusions, que les enfants nourris au biberon.La tétée au biberon est une fonction beaucoup moins active que la tétée au sein. La propulsion du couple langue-mandibule est plus faible. Les muscles sont peu sollicités: le lait s’obtient sans effort; donc, la tétée est réduite.

Allaitement maternel, croissance maxillo-faciale et malocclusions

Par le Dr Amel Belkhiri

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De plus, elle entraîne une insatis-faction psychologique du nour-risson, qui n’assouvit pas, avec le biberon, son besoin de téter et risque de le satisfaire en suçant un doigt, ou toute autre chose. Or, on connaît l’influence nocive de telles habitudes sur la croissance et l’ins-tallation de malocclusions. La tétée au sein prévient, en partie, ce genre de mauvaises habitudes. Bien qu’il existe différents types de tétines, notamment, des tétines dites physiologiques, aucune té-tine n’est capable de reconstituer l’appareil nutritionnel qu’est le sein.En cas de forte utilisation de sucette, des troubles de langage peuvent apparaître.

RELATION ENTRE MALOCCLU-SIONS ET MODE D’ALLAITEMENT Certains auteurs ont essayé, au tra-vers d’études épidémiologiques, de mesurer l’impact du mode d’allaitement sur le développe-ment des malocclusions. L’étude qui nous paraît la plus sérieuse est celle Labbok et Hendershot qui, dans une population de 15 000 enfants, mets en évidence une ré-duction de 44% des malocclusions, chez l’enfant allaité au sein.Pour ce qui est du type de maloc-clusions, il est difficile de décrire une anomalie spécifique de l’allai-tement au biberon. Ceci tient au fait que le sous-développement oro-facial, qu’il induit, est tridi-mensionnel. Il semblerait que le sens antéropostérieur soit plus affecté; ce qui explique la grande fréquence de la classe II squelet-tique (une insuffisance de dévelop-pement de la mandibule, adoptant une position reculée, par rapport au maxillaire) dans les cas d’allai-tement, exclusif, au biberon.L’occlusion inversée (une inversion

des relations dentaires, dans le sens transversal) a été, également, observé; sans qu’elle soit, statisti-quement, significative.

L’ALLAITEMENT MATERNEL, MOYEN DE PRÉVENTIONL’allaitement maternel permet l’optimisation du développement maxillo-facial; ce qui ne veut pas dire qu’il préviendra l’installation de toute dysmorphose, mais qu’il donnera au génotype les condi-tions idéales, pour s’exprimer. Les dysmorphoses sont le résultat d’un hypofonctionnement et de l’héré-dité. Si on ne peut pas changer l’hérédité, on peut agir sur l’hypo-fonctionnement, à travers l’allaite-ment maternel, la ventilation et la mastication.Dès sa naissance, l’enfant ac-quiert des habitudes alimen-taires qui détermineront, dans une large mesure, l’établis-sement d’une dentition saine et fonctionnelle. Il serait souhaitable que la pro-motion, systématique, de cette alimentation, favorable à la santé bucco-dentaire et au bon déve-loppement maxillo-facial - l’allai-tement maternel -, fasse partie de la pratique courante, dans le public et chez les professionnels de santé, en sachant qu’en Algérie moins de 10% des mères allaitent leurs bébés. Plus la période d’allaitement, exclusif, au sein, est longue, plus les bébés allaités ont une chance d’avoir un bon développement de tout le massif facial. Les maloc-clusions étant moins fréquentes, les interventions orthodontiques seront réduites. Vu le coût de tels traitements, l’allaitement prolongé au sein maternel devient la pré-vention, tant sur le plan de la santé que sur le plan économique

INFO

L'Algérie a réalisé les OMD, en matière de lutte

contre le paludisme, la tuberculose et le sida

Le représentant de l'organisation mondiale de la Santé (OMS), en Algérie, Bah Keita, a salué les efforts de l'Algérie, en faveur de la réalisa-tion des objectifs du millénaire pour le dévelop-pement (OMD-2000/2015) en matière de lutte contre le paludisme, la tuberculose et le sida.Lors d'une journée de sensibilisation, organisée à l'Institut national de santé publique (INSP-Al-ger), sous le thème "Harmonisation pour la san-té en Afrique", M. Keita s'est félicité des résultats réalisés par l'Algérie, pour les OMD, en matière de lutte contre le paludisme, la tuberculose et le sida. Il a, également, salué les efforts consen-tis par l'Algérie, en tant que pays émergent, en matière de lutte contre les maladies non trans-missibles (MNT) à travers, notamment, l'adop-tion d'un plan national de lutte contre le cancer (2015-2019) et l'élaboration d'un programme stratégique de lutte contre les facteurs des ma-ladies cancéreuses. Il a qualifié ces deux plans "d'engagement de haut niveau", par les autori-tés algériennes, pour faire face à ces maladies. Par ailleurs, le représentant de l'OMS a indiqué que l'organisation préparait une feuille de route; notamment, pour l'Afrique, rappelant que ces MNT et les autres maladies contagieuses, aux-quelles s'ajoute la pauvreté, "constituent une charge, pour la région"

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ÉVÈNEMENT

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Cette rencontre scientifique, qui a porté sur le traitement de l’asthme et la broncho-pneu-mopathie chronique obstruc-

tive (BPCO), a regroupé plus de 250 praticiens et a été encadrée par d’émi-nents orateurs, algériens et étrangers. Cette occasion a permis de partager les expériences et évoquer l’utilisation des produits CIPLA, dans le traitement de ces deux pathologies chroniques, qui sont de véritables problèmes de santé publique. Selon, les experts algériens, notre pays compte un million d'asthmatiques et 1 300 000 patients souffrant de la BPCO. CIPLA est un laboratoire indien, fondé en 1935. Aujourd’hui, CIPLA est pionnier dans l’industrie pharmaceutique, en Inde, avec plus de 30 usines de fabrication

de matières premières et produits finis, répondant aux plus hauts standards de qualité et certifications internationales. Présent dans 150 pays, dont les USA et l’Europe, avec 1500 produits, dans 65 aires thérapeutiques, CIPLA compte plus 20 000 collaborateurs, dans le monde, pour l’accompagner dans sa mission, au service des patients, depuis plus de 75 ans.En Algérie, Cipla commercialise, déjà, plusieurs médicaments dans le traite-ment de plusieurs pathologies, en plus de l’asthme. Le laboratoire Cipla a permis de traiter, également, plusieurs patients atteints de cancer et de HIV.Le laboratoire CIPLA projette de se lan-cer dans la fabrication, en Algérie, des produits respiratoires, en partenariat avec le laboratoire national Biopharm

Le laboratoire CIPLA a organisé, en partenariatavec le laboratoire BIOPHARM,

son premier symposium, en AlgérieLe laboratoire CIPLA a organisé, en partenariat avec le laboratoire BIOPHARM, son premier symposium, en Algérie, le jeudi 16 avril 2015, à l’hôtel Sheraton, Alger.

Par Fortas Nadjia

Santé-MAG

ÉVÈNEMENT

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Le 30 mars 2015, les partenaires, que sont la Fédération algérienne des personnes handicapées (FAPH), l'Association de solida-rité internationale (Santé Sud) et la Fondation Sanofi Espoir, ont tenu une conférence de presse commune, au centre commercial El Hamma à Alger, dans le cadre de la clôture du projet pilote, intitulé: Promotion du dépistage précoce et pluridisciplinaire des troubles du petit enfant, à Alger et Blida.

Promotion du dépistage précoce et pluridisciplinaire des troubles du nouveau-né:

Le ministère de la Santé s’engage à la création d'une unité polyvalente

Par Tanina Ait

Ces institutions ont rendu compte de leur actions au cours des six dernières années et qui se sont soldées par des

résultats probants et fort intéressants, lorsqu'on sait, qu'en l'occurrence et d'après les données épidémiologiques, 35 000 enfants naissent, en Algérie, chaque année, avec un handicap, en raison de l'absence de diagnostic pré-coce et qu’on ne peut que reconnaître les bonnes performances de ces insti-tutions; à savoir:

50% d'augmentation du repérage des troubles des nouveau-nés, 30% de diminution des asphyxies néonatales, 710 professionnels de la petite en-fance formés, incluant des profes-sionnels de PMI (centres de Protec-tion maternelle et infantile), EPSP (Etablissements publics de santé de proximité), CHG, maternités privées, CHU d'Alger et Blida, 13 structures sanitaires mises en ré-seau, L'engagement du ministère de la Santé d'adopter une stratégie de création d'une unité polyvalente de dépistage, de prévention et de prise en charge précoce des nouveaux nés à risque, de 0 à 3ans.

Ceci étant, ces résultats augurent, par ailleurs, des perspectives encou-rageantes; d'autant que le ministère va apporter, à nouveau, tout son sou-tien, pour l'élargissement de ces per-formances à l'ensemble du territoire national. Par conséquent et concernant les objectifs, il est annoncé, dans un premier temps, la création d'une unité polyvalente de dépistage et de prise en charge précoce des nouveaux nés à

risque, adossée au service de pédiatrie du CHU de Béni-Messous, à Alger et en fonction des bilans qui seront éta-blis, on passera, alors, au lancement de structures autonomes, à Alger d'abord; puis, au fur et à mesure, ce processus sera développé à travers tout le pays.De telles structures permettront, sans aucun doute, une prise en charge opti-male de ces enfants; car, à l'évidence, un diagnostic précoce et un prise en

charge idoine éviteront le handicap et donc, faciliteront une insertion sociale à moindre coût et des plus harmo-nieuses, mettant fin, aussi, à l'errance du malade et de sa famille d'un centre hospitalier à l'autre, sans aucun résul-tat; car, ces structures ne sont pas pré-parées, pour recevoir de tels patients. C'est, donc, sur une note optimiste qu'a pris fin cette rencontre-bilan avec la presse

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ÉVÈNEMENT

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Propos recueillis par Tanina Ait

Santé Mag: Quel est l’objectif de cette rencontre ?

Pr Abdenour Laraba: C’est un projet que nous avons lancé depuis deux ans et il porte, essentiellement, sur la pré-vention du handicap. Comment procé-der, par conséquent, pour que le han-dicap, à la naissance, ne se réalise pas. Pour ce faire, une prise de conscience, de tout un chacun, des possibilités de prévention, est nécessaire et celles-ci doivent être mises en œuvre obligatoi-rement. Comme nous le savons, ici en Algérie, l’une des premières causes du handicap, chez l’enfant, c’est l’asphyxie néo-natale. Cela veut dire, donc, qu’il y a beaucoup de choses à faire, dans ce sens et qu’on peut parvenir, en un temps très court, si on prend en charge ce problème, à éviter des centaines; voire, des milliers d’handicaps. Des nouveaux nés qui vont manquer d’oxygène, à la naissance, vont pré-senter une infirmité motrice, qui est une infirmité très grave. A partir de cette constatation, nous avons éla-boré des programmes de formation et aujourd’hui, nous voulons faire le point, sur ce projet.

Quel en est le constat, plus précisé-ment? Le constat établi permet, effectivement, de faire ressortir que beaucoup de choses intéressantes ont été réalisées; comme, par exemple, la sensibilisation et la formation du personnel soignant à tous les niveaux, sur l’impact du han-dicap, dans sa dimension humaine; plus précisément, au double plan de l’affect et de l’intellect sur l’enfant, d’une part et sur le quotidien de la famille, d’autre part et ce, dès l’annonce du diagnostic et les mesures d’accompagnement, qui s’imposent.

La prise de conscience de cette dimen-sion humaine est, donc, effective… Incontestablement, la prise de

conscience de cette dimension humaine est apparente; notamment, dans mon service et ceci est renforcé à l’endroit des mamans par des moyens de com-munication, telles que les affiches pu-blicitaires, pour alerter sur les premiers signes d’anomalies, qui pourraient ap-paraître chez leur enfant, au cours de leur développement, pour qu’elles en parlent aux pédiatres. Encore une fois, une anomalie, traitée à ses débuts, permet d’éviter qu’un

handicap ne se réalise. En tout état de cause, j’ai noté, chez mes résidents, une satisfaction, quant au programme de sensibilisation et de formation; en l’occurrence.

Une fois l’anomalie détectée, la prise en charge est elle efficiente? A ce propos, ce que nous souhaitons, vivement, c’est la création d’un centre pluridisciplinaire, pour une prise en charge optimale de cet enfant.

Le projet porte, essentiellement, sur la prévention du handicap

Pr Abdenour Laraba*, à Santé Mag,

Santé-MAG

ÉVÈNEMENT

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Ce centre aura une double vocation; à savoir, la formation spécifique du personnel soignant et les soins à prodiguer, dans un même temps. Ce centre-pilote, situé à Alger, servira, alors, de référence aux structures analogues, à créer à travers tout le territoire national; c'est-à-dire, dans chaque wilaya, voire chaque daïra. Ceci, donc, évitera l’errance des pa-rents, d’un centre à un autre. C’est notre objectif et nous avons des promesses du ministère, pour cela.

Qu’est-ce que, selon vous, une poli-tique de prise en charge efficiente ?Justement, ce type de centre, dont je vous parle, permettra une bonne prise en charge de l’enfant handi-capé et facilitera, par là même, son insertion dans la société. Ainsi, cet enfant, diminué physique-ment, ou mentalement, deviendra un citoyen à part entière et aura sa place dans notre pays. Pour cela, quant à nous, nous avons la volonté bien chevillée au corps et l’enga-gement des autorités étant renou-velé, espérons qu’aucun obstacle ne viendra contrarier l’atteinte de cet objectif.

Un message….Je félicite les deux grandes dames que sont le Dr Karima Yacef et Mme El-Maamri Atika, pour leur parcours semé d’embuches. Ce sont les vraies animatrices du projet. Quant à moi, je les ai suivies dans ce combat, en participant à toutes les réunions d’étapes et j’ai eu à constater com-bien est forte leur volonté d’agir qui, du reste, est très communicative. Cette volonté est d’autant plus grande chez elles, car «ne ressent la douleur de la brûlure de la braise que celui qui marche dessus». Or, je voudrais qu’on ressente cette brû-lure, sans avoir marché sur la braise. Ceci est mon appel, en direction surtout des autorités, bien évidem-ment, qui ont la possibilité de faire évoluer les choses. Au demeurant, la feuille de route a été établie et la promesse a été faite, par le ministère, de nous aider. Il ne reste plus qu’à passer à la concréti-sation de notre projet

* Professeur Abdenour Laraba,Chef du service de pédiatrie,Hôpital Maillot (Alger).

Santé Mag: Mme Nicole Hanssen, où en est-on du projet du dépistage précoce des troubles du nouveau-né ?

Mme Nicole Hanssen: Il y a lieu de pré-ciser, tout d’abord, que le projet n’a pas duré deux ans; mais, six ans et s’est dé-roulé en deux phases de trois ans cha-cune. Au demeurant, nous avons réussi à sensibiliser tous les professionnels de la santé , qui travaillent autour de la périnatalité; à savoir: les gynécologues obstétriciens, les pédiatres, les sages-femmes, les puéricultrices; c'est-à-dire, tout le personnel médical des centres hospitaliers et de protection maternelle et infantile (PMI) à l’importance capi-tale de la collaboration entre métiers, afin d’assurer un bon déroulement de la grossesse et de l’accouchement; ce qui permettrait, à l’enfant, de naître dans de bonnes conditions. Cette veille sur la grossesse autorise la détection, dès le début du travail de l’accouchement, des signes éventuels de détresse de l’enfant, pour qu’on puisse agir immédiatement et préve-nir, au mieux, un accident; comme, par exemple, une asphyxie néonatale repré-sentant un réel handicap du nouveau-né. Cette intervention immédiate évite à l’enfant d’être handicapé à vie.

Il est question, à cet effet, de la création de centres-référents. Qu’en est-il ?Effectivement, dans le cadre de ce pro-jet, nous souhaitons, vivement, la créa-tion d’un tel centre, dans un premier temps à Alger. Ce sera un centre pluri-

disciplinaire de dépistage des troubles du nouveau-né. Un centre-pilote qui aura pour vocation, à la fois, la forma-tion des personnels médical et paramé-dical, en matière de prévention.Dans un deuxième temps, nous envisa-geons l’essaimage d’une telle structure à travers toute l’Algérie, afin d’éviter aux petits malades et à leurs familles de passer d’un service à l’autre, sans résultats, souvent. Ceci dit, nous avons présenté au minis-tère de la Santé publique une première mouture, quant à l’objet et nous avons reçu, de sa part, un écho favorable.

Concrètement, comment atteindre cet objectif ?En l’occurrence, nous voulons, à travers notre démarche, apporter la preuve tangible des résultats positifs que nous escomptons. Aussi, nous proposons, comme mesure transitoire, la créa-tion d’une structure pluridisciplinaire de prévention et de dépistage des troubles du nouveau-né adossée à un service de pédiatrie; probablement, Beni-Messous. Les résultats obtenus, à titre expéri-mental, serviront, aussi, de base au lancement d’un centre de référence, proprement dit. A ce moment-là, on pourra mettre en place un centre de ré-férence national, sur Alger et à travers tout le territoire

* Madame Nicole Hanssen,directrice de l’association Santé Sud (France).

Par Tanina Ait

Sensibiliser tous les professionnels de la santé, qui travaillent autour de la périnatalité

Mme Nicole Hanssen*, à Santé Mag,

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ÉVÈNEMENT

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Santé Mag: Pourriez-vous nous pré-senter votre fondation «Sanofi Espoir», dans ses grandes lignes?

Caty Forget: Le Groupe Sanofi a créé la Fondation Sanofi Espoir, pour renforcer son engagement de solidarité interna-tionale et le rendre plus lisible, pour l’ensemble de ses parties prenantes, dans le cadre de sa stratégie de res-ponsabilité sociétale. La mission de notre Fondation est de contribuer à réduire les inégalités en santé et la pauvreté auprès des popu-lations les plus démunies. Près de 2,5 milliards de personnes; soit, plus d’un tiers de la population mondiale, n’ont

toujours pas accès aux soins de base. Nous avons la responsabilité de contri-buer à réduire ces inégalités, car la santé n’est pas, seulement, un droit fondamental de l’être humain. Elle re-présente, pour les populations, notam-ment les plus défavorisées, un enjeu majeur de développement et de justice sociale. Nous avons centré notre action autour de 3 enjeux, insuffisamment pris en compte: la lutte contre les cancers des enfants dans les pays à faibles revenus, la réduction de la mortalité maternelle et néonatale, qui grève le développe-ment de nombreux pays et l’accès aux soins des plus précaires, en France

et hors France, au travers de pro-grammes-pilotes de couverture santé. Au-delà de sa réponse aux urgences humanitaires, la Fondation Sanofi Espoir contribue à agir sur les princi-paux leviers, en matière d’éducation et de prévention, de formation et d’accès aux soins. Privilégiant une approche de terrain et des partenariats inscrits dans la durée, ses programmes visent, tous, à renforcer les systèmes de santé des pays dans lesquels elle intervient et à créer des synergies à plus grande échelle. Toutes ces actions sont me-nées en adéquation avec les Objectifs du Millénaire pour le Développement; en particulier, ceux relatifs à la lutte contre la pauvreté, à la lutte contre les maladies, et à la réduction de la mor-talité maternelle et infantile, qui sont ceux qui accusent le plus de retard. Par notre engagement de long terme, nous espérons, ainsi, contribuer à amé-liorer la vie et la santé de tous ceux qui comptent sur nous.

Quel est le lien, précisément, entre votre fondation et l'association Santé Sud? Notre mission, dans le cadre de notre Fondation, est de faire du droit à la santé une réalité mieux partagée, pour le plus grand nombre de personnes; notamment, pour les plus vulnérables, car les inégalités ont tendance à se creuser entre pays; voire, à l’intérieur d’un même pays. Avec Santé Sud, nous partageons la même philosophie d’action, qui se ré-sume par «agir sans remplacer», pour améliorer plus durablement l’accès à la santé et renforcer l’autonomie des acteurs locaux.

Mme Caty Forget *, à Santé Mag,

Propos recueillis par Tanina Ait

Notre mission est de faire du droit à la santé une réalité mieux partagée,

pour le plus grand nombre de personnes

Santé-MAG

ÉVÈNEMENT

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Nous avons, ensemble, la même vo-lonté d’améliorer la santé de la mère et celle du nouveau-né qui sont, étroi-tement, liées. Chaque année, 350 000 femmes meurent des complications, liées à leur grossesse, ou leur accou-chement et 2 millions de nouveau-nés meurent dans les 24 heures de leur existence. Pourtant, la plupart de ces décès pourraient être évités. Cette réduction de la mortalité maternelle et néonatale, cette lutte contre des com-plications évitables sont au cœur des partenariats que nous avons noué avec Santé Sud, au fil des années, en Mongo-lie, en Mauritanie et en 2007, au Liban, programme qui s’est, ensuite, élargi en 2009, à la Tunisie et à l'Algérie, pour promouvoir les droits des personnes en situation de handicap mental, en Médi-terranée.En 2012, je suis venue dialoguer avec tous les acteurs, lors d’une grande ren-contre organisée à Marseille. Devant les premiers résultats obtenus et la moti-vation, sans faille, des acteurs du pro-jet algérien, j’ai été convaincue que ce maillage, qui commençait à s'organiser entre les équipes hospitalières et la

Fédération de personnes handicapées, devait être soutenu tant il était essen-tiel, pour améliorer la prévention, le dé-pistage et la prise en charge, le plus tôt possible, des troubles du nouveau-né.

Que peut-on conclure des travaux de la journée du 30 mars 2015? Un pas très important a été franchi, grâce à cette alliance – inédite - entre professionnels de santé, Fédération de personnes handicapées, ONG et Fon-dation. Tous ces acteurs de la société civile, mobilisés ensemble, ont fait la démonstration qu’en mettant en place une approche pluridisciplinaire, qui n’existait pas, jusqu’à présent, en Algé-rie, autour de la périnatalité, appor-taient des résultats importants.Quand on sait qu’en Algérie, la morta-lité périnatale constitue l’une des pre-mières causes de mortalité, après les maladies cardiovasculaires, les résul-tats de ce programme-pilote montrent que grâce, notamment, à la formation de 710 professionnels de la petite en-fance, à la mise en réseau de 13 struc-tures sanitaires d’Alger et de Blida et à la sensibilisation des familles, le

taux d’augmentation du repérage des troubles des nouveau-nés ont consi-dérablement augmenté et le taux d’as-phyxies néonatales, causes de défail-lances organiques, d’encéphalopathies, ou encore, de séquelles neurologiques, avec les conséquences que l’on ima-gine, pour les familles, ont déjà, nette-ment, diminué. Les changements prennent, toujours, du temps; mais, des signes très encou-rageants et je pense, irréversibles, de modifications de comportement et de pratiques sont, déjà, constatés. C’est un grand pas en avant, pour toutes les familles et la société algérienne. Fort de ces constats très encoura-geants, nous appelons, de tous de nos vœux, la tenue d’une prochaine ren-contre avec les autorités algériennes, pour concrétiser la mise en place de la première unité de vie-pilote et pluridis-ciplinaire, en Algérie, qui devrait être accueillie au sein de l’hôpital de Béni-Messous

* Caty Forget,déléguée générale de la Fondation Sanofi Espoir.

Santé Mag: Vous êtes directeur de l'Or-ganisation catalane de transplantation d'organes. Comment cette pratique se réalise-t-elle, chez vous?

Mr Tort Jaume: Tout d'abord, il faut remarquer que toute l'organisation repose sur l'existence d'une Unité de Coordination, dans chaque hôpital du réseau. Ce sont de petites équipes mul-tidisciplinaires dirigées, généralement, par des médecins en soins intensifs, qui réalisent le dépistage des donneurs, les entretiens avec les familles et gèrent l'ensemble du processus de prélève-ment. Ces équipes sont une des clés, pour le succès du modèle.Deuxièmement, l’OCATT est l’organisme qui gère les listes d'attente de greffes et qui décide de la répartition et l’attribu-tion des greffons.

L’OCATT est, également, responsable de l'organisation de la logistique des équipes mobiles et fait les prélèvements dans les hôpitaux qui ne réalisent pas des transplantations d'organes. La coor-dination des équipes de l'hôpital, avec l'équipe de l’OCATT, permet de gérer tous les dons et transplantations, 24 heures sur 24 et tout le long de l’année. Ainsi, en cas d’impossibilité à trouver un malade compatible, dans un hôpital de la Catalogne, alors l'organe est offert à l'Organisation Espagnole (ONT) et vice versa. Il importe de noter, en tout état de cause, que les receveurs pédiatriques ont la priorité sur les adultes.

Quels est le nombre de greffes que vous réalisez à partir du cadavre?Le tableau des statistiques se présente

comme suit:En Catalogne, pour l’année 2014, il y a eu 143 donneurs de rein, lors de mort encéphalique; soit, 44, 1% de l’ensemble des donneurs et 29; soit, 8,4% après arrêt cardiaque. A partir de donneurs vivants on a en-registré 165 donneurs; soit, 47, 6%. Concernant les prélèvements sur ca-davre, toujours, pour la même année, nous avons greffé 439, dont 345 en Catalogne et le reste venant d’autres régions d’Espagne.Toutefois, la demande reste assez forte et la liste d’attente s’élève à 1000 malades

* Dr Jaume Tort i Bardolet,director, Organització Catalana de Transplantaments (OCATT) Servei Català de la Salut (CatSalut).

La coordination des équipes de l'hôpital, avec l'équipe de l’OCATT, permet de gérer tous les dons et transplantations, tout le long de l’année

Dr. Jaume Tort Bardolet *, à Santé Mag,

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ÉVÈNEMENT

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Propos recueillis par Tanina Ait

Santé Mag: Pouvez-vous, docteur, vous présenter, avant d’entrer dans le vif du sujet de la rencontre d’aujourd’hui?

Dr Paul Benos: Je suis le directeur de l’as-sociation Santé Sud, qui est partenaire du projet de la «Promotion du dépistage pluridisciplinaire des troubles du nou-veau-né», avec la Fédération algérienne des personnes handicapées (FAPH), sur un financement de la fondation Sanofi Espoir. Santé Sud est une Association de solidarité internationale, qui œuvre à l’amélioration de la santé des plus vul-nérables, en renforçant les compétences locales. Son objectif consiste à faciliter l’amélioration, ou la mise en place de structures durables, appropriées aux ressources humaines, économiques et techniques de ces régions, en agissant à partir de projets concertés, qui laissent la maîtrise des choix aux acteurs locaux. Pour revenir à la rencontre scientifique tenue le 7 mars 2015, à Alger, je dirais qu’elle est particulièrement importante, parce que c’est une journée de bilans. Qu’avons-nous fait ? Où en sommes-nous ? Quelle évaluation pourrions-nous faire ? Ne serait ce que pour construire

un avenir meilleur à ces nouveau-nés.

A ce propos, quel est le constat que vous faites, aujourd’hui et concernant les as-phyxies néonatales, en Algérie ? Le premier constat, qu’il fallait faire, est de savoir si le problème des asphyxies néonatales existe, en Algérie? La réponse est oui et à des taux impor-tants! L’important à noter est, surtout, qu’une bonne partie de ces accidents sont évitables, par l’obligation de pré-vention dès la grossesse et au moment de l’accouchement, où peuvent se construire des pathologies neurolo-giques, qui vont emmener des handi-capes à vie. Ainsi, au moment de l’accouchement, il existe des gestes qui sauvent. A la lumière de ce qui précède, la pédia-trie néonatale, science assez récente, devient, donc, une spécialité à part entière et n’est plus une spécialité de la petite enfance. Aussi, «Santé Sud», dans ses formations, à dépêché des pédiatres formés en néonatalogie; ceci est, alors, le deuxième constat.Le troisième constat, tout aussi impor-tant, se situe au niveau psychologique

et pédopsychiatrique. A cet effet, nous avons constaté, chez certaines mamans, surtout en l’absence du père, une double angoisse: le fait d’apprendre que son enfant est

handicapé, la peur de l’annoncer, par la suite, à

son mari, ou à sa famille, au risque d’être stigmatisée "moi, maman, j’ai fait un enfant handicapé".Ainsi, c’est pour alléger cette souffrance, due à la culpabilité, que des pédiatres et des pédopsychiatres ont été formés, également, à ce niveau. Au demeurant, Il fallait, donc, faire le point, pour voir combien de personnes ont été formés et sensibilisés ?

Après ce constat, quelles sont les pers-pectives ?Les perspectives, après ce constat, est d’avoir un centre de référence; car, c’est bien de dépister l’enfant précocement; mais, après, se pose tout le problème de la prise en charge, comme l’évoquait madame Karima Yacef. La création d’un centre de référence per-mettrait, effectivement, d’éviter des dé-placements, aussi onéreux que pénibles,

La prévention du handicap du nouveau-né passe

par une synergie pluridisciplinaire

Dr Paul Benos*, à Santé Mag,

Santé-MAG

ÉVÈNEMENT

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pour la famille et l’enfant. L’idée est de regrouper sur un centre pilote inter-disciplinaire, sur le mode de ce qu’on appelle, en France, un centre d'action médico-sociale précoce, ou CAMSP, où un certain nombre de prestations sont dispensées par des rééducateurs, des pédiatres, bien évidemment, souvent chefs de services, des orthophonistes, des pédo-psychologues… pour une prise en charge globale de ces enfants.L’important, dans le dépistage pré-coce, est que plus un enfant est pris en charge précocement, moins les séquelles du handicap se présenteront.

Comment, selon vous, lancer la prise en charge précoce, dans le cas d’un enfant handicapé ?Une fois cette sensibilisation faite, il faut, dans un deuxième temps, construire la prise en charge qui, semble-t-il, est en bonne voie et qu’il faudrait, peut-être, élargir et appro-fondir. Ceci a été un des thèmes fon-damentaux de cette journée. En outre, le rôle de la sage-femme a été, égale-ment, étudié; elle qui est en première ligne dans ce dispositif de l’accueil de ces mamans; voire, de l’annonce, parce que, par moment, c’est cette personne qui doit annoncer, éventuellement, un handicap. Donc, son intégration, dans cette formation, est nécessaire. Nous préconisons, par conséquent, une approche globale de la prise en charge, où tous les spécialistes inter-viennent, de conserve. Par ailleurs, nous avons, en France, des visites en pédiatrie avant la nais-sance. Ainsi, c’est toujours plus facile à la famille de savoir qu’un pédiatre sera au courant du handicap de l’enfant et que la maman ne sera pas abandon-née à son sort et qu’il y aura un cer-tain nombre de solutions à mettre en œuvre très tôt. Cette approche existe en France et l’idée serait de la transmettre à l’Algé-rie; d’autant que les compétences, en l’occurrence, sont excellentes dans votre pays, où il reste à améliorer, néanmoins, l’interdisciplinarité; notam-ment, le lien pédiatres/obstétriciens. C’est cette autre expérience que nous souhaitons transmettre et c’est ce que nous avons fait, à travers les différentes formations

* Docteur Paul Benos,gynécologue obstétricien au CHRU de Montpelier. Président de l’association Santé Sud.

INFO

Les maladies vaso-prolifératives oculaires, comme la DMLA, sont res-ponsables de la perte de la vision. Or, aujourd’hui, de nombreux patients ne répondent pas au traitement standard de ces affections. Un travail franco-américain vient de mettre au jour une nouvelle cible thérapeutique, potentiel-lement intéressante.

Les maladies vaso-prolifératives oculaires sont la cause princi-pale de cécité, dans les pays in-dustrialisés. La dégénérescence

maculaire, liée à l’âge (DMLA), la réti-nopathie diabétique et la rétinopathie du prématuré sont caractérisées par une atteinte, progressive, de la rétine. Cette zone de l’œil réceptionne l’infor-mation visuelle et la transmet au cer-veau. Cette altération est provoquée par une croissance anormale des vais-seaux sanguins, dans la rétine. Ce processus met en jeu plusieurs protéines, nécessaires au développement normal, ou patholo-gique, des vaisseaux. L’action du facteur de croissance vasculaire endothéliale (VEGF) est déterminante, dans ces troubles oculaires. Les traitements dis-ponibles, aujourd’hui, visent à bloquer son action. Problème, cer-

tains patients sont, ou deviennent, ré-sistants à ces thérapies anti-VEGF.C’est pourquoi l’équipe, dirigée par Alain Chédotal (INSERM/CNRS/Uni-versité Pierre et Marie Curie), en asso-ciation avec des chercheurs du Centre de recherche cardiovasculaire de l’Uni-versité de Yale (Etats-Unis), se sont in-téressés à l’identification de nouveaux facteurs, impliqués dans le processus de croissance vasculaire. Ils se sont, particulièrement, penchés sur une pro-téine appelée Slit2.Dans un modèle animal (souris), les scientifiques ont inactivé cette pro-téine. Ils ont, alors, observé que la ramification des vaisseaux rétiniens et leur croissance étaient sévèrement réduites. «Le succès de ces premières expériences nous a laissé espérer que le contrôle de Slit2 bloquerait le développement anarchique des vais-seaux, dans les pathologies oculaires», indique Alain Chédotal. Son équipe

a, donc, reproduit le test, dans un modèle animal de rétinopathie du prématuré. Comme ils l’avaient suspecté, l’absence de la protéine Slit2 prévient la vascularisation anormale de la rétine, chez ces jeunes souris. Les théra-pies ciblant, donc, Slit2 pour-raient, ainsi, être bénéfiques, pour les patients résistants aux traitements classiques anti-VEGF

DMLA: Un espoir, pour les patients résistants

au traitement standard

Alain CHEDOTAL

Santé-MAG 47

ÉVÈNEMENT

N°39 - Avril 2015

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Le 30 mars 2015, les partenaires, que sont la Fédération algérienne des personnes handicapées (FAPH), l'Association de solida-rité internationale (Santé Sud) et la Fondation Sanofi Espoir, ont tenu une conférence de presse commune, au centre commercial El Hamma à Alger, dans le cadre de la clôture du projet pilote, intitulé: Promotion du dépistage précoce et pluridisciplinaire des troubles du petit enfant, à Alger et Blida.

Par Tanina Ait

A l’ouverture de ces travaux, le Dr Karima Yacef, vice-prési-dente de la Fédération algé-rienne des personnes handi-

capées, a mis l’accent sur le programme lancé par son association, en partena-riat avec Santé Sud et la fondation Sa-nofi Espoir, qui ont pour objectif géné-ral de réduire le risque de survenue du handicap avéré et plus spécifiquement, de consolider la sensibilisation au dé-pistage précoce et pluridisciplinaire des troubles de la petite enfance, de 0 à 3 ans. Il s’agit, également, selon l’interve-nante, de faire en sorte, qu’à l’annonce du diagnostic, de veiller à renforcer l’accompagnement des familles, par les professionnels de la santé. Pour ce faire, il a été, d’abord, procédé à la sen-sibilisation des corps médical et para-médical, dans une premier étape, aux pratiques pluridisciplinaires, afin d’opti-miser la prévention et la prise en charge des nouveaux nés, sujets à développer un handicap. C’est dans cette esprit, justement, que le projet y afférent a été mis en route, comme expérience-pilote, à Alger et Blida, dira Madame Karima Yacef, qui a confirmé, par la même, l’engagement du ministère de la Santé, de la popu-lation et la réforme hospitalière, ainsi que celui du ministère de la Solidarité nationale, de la famille et de la condi-tion féminine, d’aider au renforcement de cette expérience à travers tout le territoire national. En l’occurrence, madame Yacef a tenu à remercier le Pr ARRIDI, membre du comité de pilotage, pour son soutien et son rôle dans la formalisation du projet. Aussi, il est proposé, par les partenaires de cette mission, la création d’une

structure-pilote pluridisciplinaire, ados-sée aux services de pédiatrie du CHU de Beni-Messous. Par la suite et à la lu-mière des résultats obtenus, il sera créé des centres autonomes de prévention et de traitement, dans tout le pays. Dans cette ordre d’idées, le Dr Karima Yacef a rappelé que son équipe a déjà mené une enquête de faisabilité de telles structures d’accueil, afin d’éviter, à l’avenir, la prise en charge de ces en-fants dans des services d’adultes; d’ail-leurs, souvent, mal préparés, pour cela. En outre, la conférencière a mentionné que les familles sont ballotées d’un ser-vice à un autre, à Beni-Messous, pour une séance d’orthophonie; à l’hôpital Mustapha, pour la kinésithérapie; à Tixesraïne, pour une séance d’ergo-thérapie, faisant que la prise en charge

est morcelée, disparate et sans effica-cité avérée. C’est pourquoi, plaide-t-elle pour des centres pluridisciplinaires, répondant aux normes exigées par les professionnels eux-mêmes, qui savent, pertinemment que, sans la création de tels centres, aucun progrès ne peut être réalisé dans le traitement de la maladie. Bien au contraire, ces enfants risquent de régresser. Il importe de mettre, donc, en place des référents, en l’absence desquelles le professionnel, de sur-croît, se sent dévalorisé et impuissant; car, sachant que son travail est voué à l’échec, malgré ses efforts

* Karima Yacef,docteur en pharmacie. Vice-présidente de la Fédération algérienne des per-sonnes handicapées (FAPH).

35000 enfants naissent, en Algérie, chaque année, avec un handicap

Dr Karima Yacef, à Santé Mag,

Santé-MAG

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