La sculpture à Florence au XV et ses fonctions dans l ... · 17 h 05 Entre l’église et la ville...

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2014 saison 2013 Auditorium du Louvre La sculpture à Florence au XV e siècle et ses fonctions dans l’espace urbain Colloque Vendredi 6 décembre / Institut national d’histoire de l’art, 2 rue Vivienne, Paris Samedi 7 décembre / Auditorium du Louvre En partenariat avec l’INHA / En lien avec l’exposition « Le printemps de la Renaissance. La sculpture et les arts à Florence, 1400-1460 »

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La sculpture à Florence au XVe siècle et ses fonctions dans l’espace urbain

Colloque

Vendredi 6 décembre / Institut national d’histoire de l’art, 2 rue Vivienne, Paris

Samedi 7 décembre / Auditorium du Louvre

En partenariat avec l’INHA/En lien avec l’exposition « Le printemps de la Renaissance. La sculpture et les arts à Florence, 1400-1460 »

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À Florence, à partir du début du XVe siècle, la sculpture devient progressivement le vecteur de discours politiques et civiques, en occupant une place majeure au cœur de l’espace public, comme le montre l’exposition « Le printemps de la Renaissance » actuellement en cours. Ne remplissant pas seulement une fonction représentative du pouvoir politique ou religieux, elle affecte l’espace urbain et les relations sociales. Les statues ornent les places, les marchés, les églises, mais aussi les palais publics et privés, les édifices des corporations marchandes (Arti) et des confréries, les hôpitaux, contribuant à créer une nouvelle topographie des œuvres. Les principaux aspects que ce colloque se propose de questionner sont : les lieux comme réceptacles d’un travail artistique et comme porteurs de sens pour la société urbaine ; la réception des œuvres et leurs modes de présentation ; les modalités de la commande et les relations entre initiatives publiques et privées ; l’humanisme et les réflexions sur la ville.

Comité scientifique :Marc Bormand, musée du Louvre ;Beatrice Paolozzi Strozzi, Museo nazionale del Bargello, Florence ;Monica Preti, musée du Louvre ;Philippe Sénéchal, INHA.

Lorenzo Ghiberti, Saint Matthieu, Florence, église et musée d’Orsanmichele © Sailko / Wikimedia Commons

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Vendredi 6 décembreAuditorium de l’INHA

15 hIntroduction par Marc Bormand,Beatrice Paolozzi Strozzi,Monica Preti, Philippe Sénéchal.

15 h 30Liturgiques et populaires, les représentations de l’Esprit-Saint à Florence au XVe sièclepar Sophie Stallini, Ambassade de France en Italie

16 h 25La place du vide : l’Annonciation sculptée dans l’espace public florentin du XVe sièclepar Marie-Lys Marguerite, musées de Saint-Omer

17 h 05Entre l’église et la ville : sculptures pour les autels et pratiques religieuses à Florence (1400-1460)par Daniele Rivoletti, Université de Pau et des Pays de l’Adour

17 h 45La Judith de Donatello, drame sacré et constitution de l’identité des Médicispar Allie Terry-Fritsch, Bowling Green State University

18 h 25Débat

Samedi 7 décembre Auditorium du Louvre

10 hOuverture par Beatrice Paolozzi Strozzi et Marc Bormand

10 h 30Sculpture, bâtiments et « genre » dans la construction de l’espace à Florence au XVe sièclepar Adrian W. B. Randolph, Dartmouth College, Hanover

11 h 10Leon Battista Alberti, de son autoportrait en bronze à son autobiographie (1434-1444)par Michel Paoli, Université de Picardie Jules Verne, Amiens

11 h 50Débat

15 hPortraits sculptés entre espace public et espace privépar Daniela Gallo, Université de Grenoble

15 h 40Du jardin privé à la place publique : les sculptures civiques de la première Renaissance à Florence par Francesco Caglioti, Università degli Studi di Napoli Federico II

16 h 20Une tribune pour la cité. Le palais de la Seigneurie et sa loge au temps de l’humanisme par Ilaria Taddei, Université de Grenoble

17 hMarbre en mouvement : la figure qui court dans la sculpture florentinepar Shelley E. Zuraw, University of Georgia

17 h 40Débat

Vendredi 6 décembreAuditorium de l’INHA

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La place du vide : l’Annonciation sculptée dans l’espace public florentin du XVe sièclepar Marie-Lys Marguerite

Florence, cité du lis placée sous la protection de l’Annunziata, a vu se développer au XVe siècle une mise en image de l’Annonciation autour du Duomo. L’analyse du programme sculpté et la comparaison avec les grands chantiers contemporains permettent d’interroger la place accordée à la Vierge de l’Annonciation dans l’espace urbain. La même interrogation peut être soulevée pour les espaces de dévotion où l’Annonciation semble paradoxalement moins présente, notamment en comparaison avec d’autres cités toscanes, Pise, Lucques et surtout Sienne, où les groupes de l’Annonciation en ronde-bosse connaissent une certaine fortune. Quelques reliefs florentins emblématiques prennent cependant l’annonce faite à Marie comme sujet principal. L’étude, non seulement de la situation des œuvres dans l’espace public, mais aussi de l’espace interne de la représentation, conduit à confronter les sculptures aux analyses de Daniel Arasse concernant la peinture et mettant en évidence la stricte affinité entre l’iconographie de l’Annonciation et la perspective.

Marie-Lys Marguerite est conservateur du patrimoine et dirige les musées de Saint-Omer depuis 2012. Elle a participé en 2004 et 2005 à la préparation du catalogue sommaire des sculptures italiennes du département des Sculptures du Louvre (Les sculptures européennes du musée du Louvre, Paris, 2006), puis à la préparation de l’exposition « Desiderio da Settignano » au Museo nazionale del Bargello en 2007. La même année, elle réalise à l’École du Louvre une recherche sur les sculptures toscanes en bois des XIVe et XVe siècles dans les collections publiques françaises qui l’amène à collaborer au comité de suivi de la restauration d’une Vierge de l’Annonciation au Petit Palais de Paris (A. Cascio, J. Lévy, M.-L. Marguerite, « Derrière le masque », in La revue des musées de France, 63, 2013, 1, p. 30-43). Elle a participé au colloque organisé en 2009 à Tours sur le rapport des arts monochromes à la couleur (« Albus et Candidus », in M. Boudon-Machuel, M. Brock et al. Aux limites de la couleur, Turnhout, 2011, p. 35-47).

15 h 30

Liturgiques et populaires,les représentations de l’Esprit-Saint à Florence au XVe sièclepar Sophie Stallini

Les études traitant des fêtes du Moyen Âge et de la Renaissance ont mis en évidence la valeur rituelle des représentations de et dans la vie publique, ou plus exactement le fait que le religieux et le spectacle partageaient les mêmes codes, les mêmes langages. La contribution revient sur la triade signifiante, pour l’État florentin et pour la période du Carême et de la Pâques, que constituent les fêtes de l’Annonciation, de l’Ascension et de la Pentecôte, en accordant une attention soutenue à la manière de représenter l’Esprit-Saint que proposeront les Florentins au cours du Quattrocento. L’étude de ces représentations sacrées aura pour but de mettre à jour l’esprit d’une époque et de décrypter les modes de pensée et les enjeux culturels ou politiques de ceux qui ont inauguré la Renaissance en Europe.

Sophie Stallini est professeur agrégée, docteur des universités, qualifiée aux fonctions de maître de conférences en Arts du spectacle et en Littérature italienne. Ses études portent notamment sur la représentation du message politique en Italie (au Moyen Âge, à la Renaissance, au XXe siècle). Elle a notamment publié Le théâtre sacré à Florence au XVe siècle. Une histoire sociale des formes (Paris, 2011). Elle est actuellement employée dans le réseau diplomatique français, à l’Institut français de Florence.

1 / Bernardo Rossellino, Tabernacle eucharistique, Florence, église Sant’Egidio © D.R.

2 / Donatello, Annonciation, Florence, Santa Croce, chapelle Calvacanti © Marie-Lys Marguerite

3 / Giotto, porte du campanile, Florence, cathédrale Santa Maria del Fiore © Marie-Lys Marguerite

17 h 05

Entre l’église et la ville : sculptures pour les autels et pratiques religieuses à Florence (1400-1460)par Daniele Rivoletti

Dans l’expérience religieuse florentine du XVe siècle, l’image de culte par excellence est exécutée en peinture sur un support bidimensionnel, selon le modèle de l’icône : c’est le cas des principales effigies miraculeuses de la ville, tel le retable de la Vierge à l’Enfant du sanctuaire de l’Impruneta. Néanmoins, des images qui ne répondaient pas à la même typologie, comme les sculptures tridimensionnelles, pouvaient susciter également des phénomènes importants de dévotion.On tentera de comprendre par quel parcours et grâce à quels acteurs certaines sculptures se retrouvèrent, au XVe siècle à Florence, au centre de manifestations de dévotion qui touchaient la ville entière ; les images portées en procession, comme les Crucifix dits « des Blancs », constitueront à cet égard un objet privilégié d’analyse.

Ancien élève de la Scuola Normale Superiore de Pise, docteur de la même institution et de l’Université de Picardie Jules Verne (Amiens), Daniele Rivoletti est actuellement enseignant-chercheur en histoire de l’art moderne à l’Université de Pau et des Pays de l’Adour. Sa thèse a interrogé le développement d’une typologie de retables « mixtes », en peinture et en sculpture, dans l’Italie centrale à la Renaissance. Ses publications s’intéressent également à des aspects d’art « politique » siennois, à la marqueterie en bois de la Renaissance à Florence, au lexique et à la littérature artistique de l’époque moderne.

17 h 45

La Judith de Donatello, drame sacré et constitution de l’identité des Médicispar Allie Terry-Fritsch

Cette conférence envisage la statue de Donatello Judith et Holopherne sous l’angle des performance studies en étudiant ce bronze héroïque dans le contexte des représentations destinées aux membres de la famille des Médicis, notamment celles écrites par Lucrèce Tornabuoni, épouse de Pierre de Médicis. Ses storie sacre (poèmes sacrés) transformèrent l’appropriation de Judith, que les Médicis avaient déjà réalisée, par une approche spécifique au féminin, en transformant aussi le processus de représentation d’une expérience visuelle à une expérience auditive. On examinera comment le poème sacré de Lucrèce Tornabuoni L’histoire de Judith (Ystoria di Iudith) induisait une perception d’initiés sur la Judith de Donatello. Plusieurs critiques et historiens de l’art ont noté les nombreuses correspondances entre le texte et l’image – c’est-à-dire entre le portrait littéraire de Judith par Lucrèce Tornabuoni et sa représentation visuelle par Donatello. Cette conférence mettra plutôt l’accent sur comment les mots de Lucrèce créaient un cadre pour la perception visuelle de la sculpture, quand le récit sacré était déclamé à haute voix. L’importance que l’on attachait à l’écoute de ces mots peut être mise en relation avec l’emplacement de la sculpture dans le palais, car elle y avait été mise pour jouer le rôle de statue vivante lors des célébrations civiques. Cette interaction entre ce que l’on entendait dans le palais et ce que l’on voyait de l’identité politique florentine dans les rues est cruciale pour comprendre les formes visuelles et symboliques de cette statue.

Allie Terry-Fritsch a obtenu son Ph. D. de l’University of Chicago en 2005. Elle occupe actuellement le poste d’Associate Professor of Italian Renaissance Art à la Bowling Green State University (Ohio, USA). Ses recherches portent en particulier sur l’expérience performative face à l’art et à l’architecture dans la Renaissance florentine. Elle a publié de nombreuses études sur l’art et le mécénat chez les Médicis, en particulier sur Fra Angelico à Saint-Marc et Donatello au Palais des Médicis, et sur les relations entre art et violence au XVe siècle à Florence. Elle est co-auteur de Beholding Violence in Medieval and Early Modern Culture, publié en 2012 chez Ashgate. Son intervention fait partie d’une recherche dans le cadre d’un chapitre plus étendu d’un ouvrage en cours intitulé Somaesthetics and the Renaissance : Viewing Bodies at Work in Early Modern Italy.

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1 / Andrea del Verrocchio (attribué à), Crucifix, Florence, Museo nazionale del Bargello © Polo Museale della città di Firenze

2 / Donatello, Judith et Holopherne, détail, 1455-1460, Palazzo Vecchio, Florence © Polo Museale della città di Firenze

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Samedi 7 décembreAuditorium du Louvre

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Il a publié dans de nombreuses revues, notamment Art Bulletin, Art History, Word & Image, Kritische Berichte, FrauenKunstWissenschaft et Perspectives. Il est co-auteur, avec Mark J. Williams, de la série d’ouvrages intitulée Interfaces : Studies in Visual Culture (UPNE), qui porte sur les implications théoriques des nouveaux médias sur l’étude de la culture visuelle.

11 h 10

Leon Battista Alberti, de son autoportrait en bronze à son autobiographie (1434-1444)par Michel Paoli

En 1434, l’année même où Côme de Médicis prend le pouvoir, Leon Battista Alberti s’installe à Florence. Dans les années qui suivent, il fait son autoportrait sous la forme d’une plaquette en bronze, il écrit le De pictura où il expose la première théorisation de la perspective, et présente son traité dans une célèbre lettre à Brunelleschi. Dix ans plus tard, toutefois, le cadre est moins triomphant : dans ses dialogues sur la Tranquillité de l’âme, on comprend entre les lignes qu’Alberti a dû faire face avant tout à l’échec, aussi bien avec les humanistes qu’avec les artistes. Or ce texte permet d’éclairer sous un autre jour l’autobiographie à la troisième personne, jusque-là très souvent associée à l’autoportrait. En réalité, sous peu, Alberti va tirer un bilan de sa décennie florentine et se réorienter vers l’architecture. Or c’est dans ce domaine que, de son vivant, il connaîtra la gloire.

Normalien et agrégé, Michel Paoli est professeur des universités en littérature et civilisation italiennes à l’Université de Picardie Jules Verne (Amiens) et directeur de l’Unité de recherche TRAME (E.A. 4284). Ses recherches se sont concentrées sur la Renaissance italienne et spécialement sur les figures de Leon Battista Alberti et de l’Arioste,

auteurs auxquels il a consacré divers ouvrages (derniers en date : L’Arioste et les arts, avec Monica Preti, Paris, Officina libraria, 2011 ; Les « Livres de la famille » d’Alberti. Sources, sens et influence, Paris, Classiques Garnier, 2012) et sur lesquels il a co-organisé divers colloques, dont deux à l’Auditorium du Louvre. Il a été ainsi amené à prolonger ses recherches sur un territoire commun à la littérature et à l’histoire de l’art (Lettre à Léon X de Raphaël et Castiglione, colloque Forme de la ville de l’Antiquité à la Renaissance). Enfin, il a exploré l’origine de quelques concepts essentiels (renaissance, capitalisme, gothique).

10 h 30

Sculpture, bâtiments et « genre » dans la construction de l’espace à Florence au XVe sièclepar Adrian W. B. Randolph

Si l’on considère les riches espaces les plus représentatifs de Florence, on ne peut pas passer outre les sculptures qui les définissent. Dès le XIVe siècle, le paysage urbain de la ville se voit transformé par les sculptures qui ornent les façades et les portes des églises, les portails et les palais, qui ponctuent les places, les cours et les jardins. Seront étudiées vingt-cinq sculptures grandeur nature de personnages religieux masculins exécutées dans le marbre, coulées dans le bronze ou modelées en terre cuite entre 1400 et 1430. On soulignera notamment le rôle qu’elles jouèrent dans la définition des relations entre espace public et espace privé. Ces œuvres d’art extraordinaires offrent également tout un ensemble de représentations du masculin, qu’on mettra en relation avec les manières de paraître en public des hommes et des femmes de l’époque et aux bâtiments destinés au culte marial qu’ils contribuèrent à définir.

Adrian W. B. Randolph est Leon E. Williams Professor of Art History et Associate Dean à la Faculty for the Arts and Humanities, Dartmouth College. Diplômé de Princeton University, il obtient un M.A. du Courtauld Institute of Art (University of London) puis un Ph.D.de la Harvard University. Il est l’auteur de Engaging Symbols : Gender, Politics and Public Art in Fifteenth-Century Florence (Yale University Press) et d’un ouvrage sur le « genre » et l’expérience de l’art dans l’Italie du XVe siècle, Touching Objects (Yale University Press, sous presse). Un autre projet en cours, Renaissance Hybridity, concerne les représentations des corps impossibles à classer en espèce humaine, animale ou végétale.

Plaquette en bronze avec l’autoportait de Leon Battista Alberti, gravure de P. Avril tirée de Charles Yriarte, Un condottiere au XVe siècle, Paris, 1882, p. 184

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1 / Mino da Fiesole, Giovanni di Cosimo de’ Medici, vers 1454, Florence, Museo nazionale del Bargello © Polo Museale della città di Firenze

2 / Mino da Fiesole, Marsyas, détail, vers 1465, Florence, Galerie des Offices © Polo Museale della città di Firenze

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Portraits sculptés entre espace public et espace privépar Daniela Gallo

L’essor du portrait sculpté au Quattrocento, et celui des bustes en particulier, est un phénomène qui retient de plus en plus l’attention des historiens de l’art. Bien que la plupart de ces œuvres, surtout pour le contexte florentin, soient désormais bien connues, on s’interroge encore sur les critères qui ont régi leur présentation dans les espaces publics et/ou privés des palais ou dans les édifices publics et sur leur impact auprès des contemporains. Il importe de réfléchir sur la spécificité florentine par rapport à la culture de cour, sur le choix privilégié de la ronde bosse et sur les stratégies d’exposition.

Avant d’être élue professeur d’histoire de l’art de la Renaissance et moderne à l’Université de Grenoble, Daniela Gallo a été chercheur à la Scuola Normale Superiore de Pise et maître de conférences à l’Université Paris-Sorbonne. Spécialiste de l’héritage de l’Antiquité dans l’art et la culture européens de la Renaissance au Premier Empire, elle étudie l’histoire de la sculpture, la littérature artistique et l’histoire des musées. Parmi ses publications les plus récentes, on retiendra son édition annotée de l’Histoire de l’art dans l’Antiquité de J. J. Winckelmann (Paris, Le Livre de poche, 2005), son essai Modèle ou Miroir ? Winckelmann et la sculpture néoclassique (Paris, Éditions de la Maison des sciences de l’homme, 2008), l’édition d’un volume collectif sur Stendhal, historien de l’art (Rennes, PUR, 2012) et son article « Primatice et la Junon Cesi », paru dans Primaticcio e la corte di Francia, actes du colloque sous la direction de Carmelo Occhipinti (Pise, Scuola Normale Superiore, 10-11 octobre 2008), Rome, Universitalia, 2011, p. 9-31 [ Horti Hesperidum. Studi di storia del collezionismo e della

storiografia artistica, II ]. Elle travaille actuellement sur les stratégies de présentation des œuvres d’art, et du portrait en particulier, dans l’Europe moderne.

15 h 40

Du jardin privé à la place publique : les sculptures civiques de la première Renaissance à Florence par Francesco Caglioti

Cette intervention retracera l’histoire des grandes sculptures florentines aux Quattrocento et Cinquecento (de Donatello à Verrocchio, de Michel-Ange à Bandinelli, de Cellini à Jean de Bologne), et visera à mettre en évidence le lien unissant la commande privée des Médicis, destinée à la cour et au jardin de leur demeure, à la commande publique réservée au palais et surtout à la place de la Seigneurie. Objets à la merci des nombreux bouleversements politiques qui agitent la cité, les statues subissent de retentissants changements d’emplacement et de mise en scène. Elles parviennent pourtant à trouver une nouvelle légitimité et à s’imposer de par la pérennité de leur message éthique, à la fois antique et universel, qui permettait à chacun de projeter en elles la part la plus noble de son programme politique. Cette adaptabilité sémantique des images, à la fois cause et effet de leurs changements de situation dans l’espace, a fait de la cour et du jardin des Médicis un véritable laboratoire où s’est en partie forgé le modèle de l’utilisation des statues sur les places publiques dans la civilisation occidentale moderne.

Francesco Caglioti est depuis 2006 professeur d’histoire de l’art à l’Università degli Studi di Napoli Federico II. Il est l’auteur de l’ouvrage en deux volumes Donatello e i Medici : storia del David e della Giuditta (Florence, 2000) et d’environ deux cents autres publications sur la sculpture,

la peinture et l’architecture gothiques et de la Renaissance à Florence, Sienne, Lucques et dans l’ensemble de la Toscane, à Bologne, Milan, en Vénétie (Venise, Padoue et Vérone), mais aussi à Rome et dans le Latium, à Naples et en Campanie, en Calabre et en Sicile. Parmi ses publications et découvertes récentes les plus marquantes, citons l’attribution à Donatello du crucifix monumental en bois de l’église Santa Maria dei Servi à Padoue, ou encore celle des quatre anges en bronze réalisés pour le tombeau du cardinal Thomas Wolsey (attachés ensuite à celui d’Henry VIII d’Angleterre) à Benedetto da Rovezzano. On lui doit également d’avoir identifié un San Giovannino sculpté pour les Médicis comme une œuvre de jeunesse de Michel-Ange (aujourd’hui à Úbeda en Andalousie), ou encore l’attribution de l’autel en marbre de la Scuola Grande di San Marco de Venise à Giovanni Dalmata.

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16 h 20

Une tribune pour la cité. Le palais de la Seigneurie et sa loge au temps de l’humanisme par Ilaria Taddei

La place de la Seigneurie avec son imposant palais communal constituait le lieu par excellence du pouvoir politique. Ce fut probablement en 1349 au moment de la restructuration de la ringhiera, la tribune située sur la façade nord du Palazzo Vecchio, qu’une statue de lion fut aussi installée là ; quelques années plus tard quatre lions furent également placés aux quatre coins du palais, comme d’ailleurs sur les pilastres de la nouvelle loge. Ainsi le fier lion, l’emblème héraldique de la ville guelfe, veillait-il sur cet édifice majestueux, le bâtiment qui, confié en 1285 à la direction du grand maître Arnolfo di Cambio, devint la marque visible et impérissable du pouvoir du gouvernement populaire. Sur la ringhiera du Palazzo Vecchio se déroulaient les principales cérémonies publiques et, avant tout, celles de l’entrée en charge de la Seigneurie – l’institution suprême de la République florentine. Une loge, et quelle loge, fut expressément érigée entre 1376 et 1382 pour abriter, en cas de pluie ou de mauvais temps, de telles cérémonies réclamant la présence d’un large public. Là, les paroles prononcées lors des discours d’investiture de la Seigneurie évoquaient à la fois les valeurs incarnées par la statue du lion qui, pour cette occasion, recevait la couronne, ainsi que les vertus sculptées sur la partie supérieure de la loge.

Ancien membre de l’École française de Rome, Ilaria Taddei est maître de conférences d’histoire médiévale à l’Université de Grenoble 2. Elle a obtenu le titre de docteur de recherche à l’Institut Universitaire Européen de Florence. Ses travaux portent essentiellement sur l’histoire sociale, culturelle et politique de l’Italie médiévale et, tout particulièrement, sur la Florence des derniers siècles du Moyen Âge. Elle a publié Fête, jeunesse et pouvoirs. L’Abbaye des Nobles Enfants de Lausanne (Université de Lausanne, 1991) ; Fanciulli e giovani. Crescere a Firenze nel Rinascimento (Florence, Olschki, 2001) ; avec Franco Franceschi, Le città italiane nel Medioevo. XII-XIV secolo (Bologne, Il Mulino, 2012). Elle a codirigé plusieurs ouvrages, parmi lesquels : Le destin des rituels. Faire corps dans l’espace urbain, Italie-France-Allemagne (Rome, École française de Rome, 2008) et Circulation des idées et de pratiques politiques. France et Italie (XIIIe-XVe siècle) (École française de Rome, à paraître). Elle a consacré de nombreux travaux à l’enfance et à la jeunesse, à la notion d’âge, aux confréries, aux lois somptuaires, au système politique et aux mécanismes électoraux de Florence aux XIVe et XVe siècles, ainsi qu’aux rituels urbains.

Florence, la loge de la Seigneurie © photo Scala

17 h

Marbre en mouvement : la figure qui court dans la sculpture florentinepar Shelley E. Zuraw

La statue en marbre du jeune Saint Jean Baptiste par Antonio Rossellino figurait en façade du palais de l’Opera di San Giovanni, en face du baptistère florentin. Décrite en 1477, elle constitue l’une des œuvres les plus sûrement datées du sculpteur, décédé de la peste en 1479. Jusqu’à ce jour, elle était souvent absente des discussions sur la sculpture de la Renaissance en raison, sans doute, de la singularité de sa pose. Vraisemblablement réalisée pour remplacer une terre cuite par Michelozzo, le marbre de Rossellino recrée le mouvement de l’œuvre précédente. Des modifications dans la composition démontrent toutefois que le modèle a été modernisé, anticipant l’énergie classique visible dans le Saint Sébastien à Empoli. On analysera les connotations stylistiques et iconographiques du mouvement. La transition d’un contrapposto debout à une pose de marche ou de course entraîne à la fois une action physique et la varietà décrite par Alberti. Dans cet exemple, la pose de saint Jean Baptiste représente un aspect essentiel du récit qui lui est traditionnellement associé, tout en évoquant l’éveil spirituel. Il porte l’inscription « AGITE PENITENTIAM » (« Repentez-vous ») nous enjoignant de le suivre dans la pénitence et le salut. Il ne s’agit pas du simple souci d’agir pour agir, mais d’une exhortation à un changement physique et, en conséquence, transcendantal.

Shelley E. Zuraw a été initiée à la sculpture de la Renaissance italienne par James Holderbaum au Smith College. Elle obtient son M.A. puis son Ph.D. de l’Institute of Fine Arts, New York University, où elle a travaillé avec John Pope-Hennessy. Depuis 1992, elle enseigne l’art de la Renaissance et du Baroque à l’ University of Georgia à Athens. Ses recherches portent plus particulièrement sur la sculpture du XVe siècle, notamment à Florence et Rome. En 1996, elle a contribué à l’exposition « Masterpieces of Renaissance and Baroque Sculpture from the Palazzo Venezia », Rome (Athens, Georgia Museum of Arts). Elle est l’auteur d’articles sur : les tombeaux de Mino da Fiesole dans la Badia Fiorentina ; les bustes des Médicis par Mino da Fiesole ; les plans du XVe siècle pour la façade de Santa Maria del Fiore à Florence ; la tombe du cardinal Niccolò Forteguerri à San Clemente à Rome ; deux tombeaux du Quattrocento à Rome pour le cardinal Marco Barbo et l’évêque Giovanni Francesco Brusati ; Andrea Bregno et Michel-Ange ; Vasari et ses vies des « petits maîtres marbriers ».Elle vient de consacrer un article aux inscriptions de bustes et prépare un autre article sur Brunelleschi et le Trecento. L’intervention d’aujourd’hui est le fruit d’une longue étude sur les différences entre les statues debout et en mouvement dans la Florence du Quattocento.

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Antonio Rossellino, Saint Jean Baptiste enfant pénitent, Florence, Museo nazionale del Bargello © Polo Museale della città di Firenze

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Actualité de la recherche archéologique

Lundi 9 décembre / 12 h 30Le groupe des Niobides de la villa des Valerii à Ciampino (Rome)par Alessandro Betori, Soprin-tendenza per i Beni Archeologici del Lazio

Actualitéde la rechercheet de la restauration

Lundi 10 février / 18 h 30 Autour du Mariage de la Vierge de Rosso Fiorentino (1523)Présentation de la récente restauration de ce grand panneau provenant de l’église San Lorenzo de Florence.

Colloques

Mercredi 5 février / 10 h - 18 h Auditorium du Louvreet jeudi 6 février / 15 h - 18 h La scène, musée du Louvre-Lens

Cerveteri, histoire d’une cité étrusque du IVe siècle avant J.-C. à la romanisation

En lien avec l’exposition « Les Étrusques et la Méditerranée. La cité de Cerveteri », musée du Louvre-Lens (5 décembre - 10 mars)

Samedi 22 février / 10 h - 18 hVoués à Ishtar. Syrie, janvier 1934 : André Parrot découvre Mari

En lien avec l’exposition « Fouilles de Mari réalisées par André Parrot – 80e anniversaire de Mari, Temple d’Ishtar », Institut du Monde Arabe (22 janvier - 4 mai)

Samedi 29 mars / 10 h - 18 hGreco et la France

Dans le cadre du 400e anniversaire de la mort du Greco En partenariat avec :

Informations : 01 40 20 55 55et sur www.louvre.fr

Réservation : 01 40 20 55 00

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Programmation : Monica Preti assistée de Sophie Beckouche

Les hôtes et hôtesses d’accueil de l’Auditorium sont habillés par

© Auditorium du Louvre 2013

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