N° 44 AUTOMNE 2016

Ce fut une joie pour moi de parti-ciper à l’installation de Son Ex-cellence Mgr Pierbattista Pizza-

balla en tant qu’Administrateur Apos-tolique du Patriarcat Latin au mois deseptembre. Ayant été Custode francis-cain de Terre Sainte durant onze an-nées, il connaît particulièrement bienles défis auxquels sont confrontés leschrétiens en ces lieux, car il a l’habi-tude de composer, dans la confiance etle respect, avec les nombreuses reli-gions et communautés politiques quirevendiquent la propriété de cetteTerre.

Les Souverains Pontifes ont confié ànotre Ordre la mission d’aider l’Egliseen Terre Sainte, et en particulier le Pa-triarcat Latin de Jérusalem. Au coursde ces années, en plus de subvenir auxbesoins de ce dernier, nous avonsfourni des efforts considérables poursoutenir les institutions catholiques qui ne dé-pendent pas du Patriarcat et en aidant différen-tes initiatives des Eglises orientales catholi-ques. Toutefois, en cette période particulière, jedésire garantir publiquement toute notre dispo-nibilité et notre soutien inconditionnel à SonExcellence Mgr Pizzaballa pour la mission déli-cate que le Pape François l’a appelé à effectuer.

L’archevêque, comme il l’a lui-même dé-claré dans son discours prononcé le 21 septem-

bre dernier, s’est donné pour devoir d’« ac-cueillir, écouter, discerner, et ensemble, orien-ter le chemin de l’Eglise pour les prochainesannées ». Déjà à l’occasion de sa consécrationépiscopale à Bergame le 10 septembre dernier,il avait formulé le vœu que « de Jérusalem re-parte… pour nous et pour toute l’Eglise, la ca-pacité de se rencontrer et de s’accueillir lesuns les autres, construisant des routes et desponts et non des murs ».

www.oessh.va

Le 21 septembre 2016, lors de l’installation du nouvelAdministrateur Apostolique du Patriarcat Latin de Jérusalem,le cardinal Edwin O’Brien, Grand Maître de l’Ordre du Saint-Sépulcre, a assuré Mgr Pierbattista Pizzaballa de son soutienet de celui de tous les Chevaliers et Dames.

La réflexion du Grand Maître

En soutien à notre Patriarcat latin

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Les vastes horizons que recèle ce pro-gramme difficile nous enjoignent de démon-trer notre proximité spirituelle au nouvel Ad-ministrateur Apostolique avec le moyen leplus efficace dont nous disposons, la prière.Mais cela exige aussi la disponibilité d’instru-ments matériels pour leréaliser et il nous revient ànous en particulier, entant qu’Ordre, de lui offrirles ressources nécessaires.

C’est pourquoi je lanceun appel pressant à tousnos membres, afin qu’avecleur habituelle générosité,ils fournissent des effortssupplémentaires pourmettre à la disposition de Mgr Pizzaballa lesmoyens dont il a besoin.

Je suis certain – et je les en remercied’avance – que les Lieutenants et Déléguésmagistraux sauront, avec conscience et fidé-lité, satisfaire ces attentes. A mon tour, avecmes plus proches collaborateurs et le Grand

Magistère tout entier, je m’engage à mainte-nir les relations les plus étroites possibleavec le Patriarcat et de coordonner, au mieuxde nos capacités, notre effort collectif. D’au-tre part, je sais que le nouvel archevêqueconnaît bien le poids des devoirs qui nous in-

combent et qu’il estconscient du fait que no-tre gestion attentive desdonations provenant desChevaliers et des Damesest nécessaire à l’efficacemise en œuvre de la mis-sion que lui a confiée leSaint-Siège.

Je sais que je peuxcompter sur vous tous et,

pour cette raison, je vous renouvelle l’expres-sion de ma plus sincère gratitude. Je réitère àMgr Pierbattista Pizzaballa notre proximitéspirituelle et matérielle, tandis que je lui sou-haite le plus grand succès sur le chemin qu’ils’apprête à parcourir.

Edwin Cardenal O’Brien

L’Ordre à l’unissonde l’Eglise universelle

L’ESPRIT D’ASSISE SOUFFLE AUSSIEN TERRE SAINTE III

LE CHARISME DE MÈRE TERESA EN TERRE SAINTE V

DES CENTAINES DE CHEVALIERS ET DAMESSUR LES PAS DU BIENHEUREUXBARTOLO LONGO VII

LE GRAND MAÎTRE À LA RENCONTREDES MEMBRES DE L’ORDRE DANS LE MONDE X

LA RÉUNION D’AUTOMNE DU GRAND MAGISTÈRE XII

LES RÉSEAUX SOCIAUX DU GRAND MAGISTÈRE XIV

« ORIENTER LE CHEMIN DE L’EGLISEPOUR LES PROCHAINES ANNÉES » XIV

LE DÉFI POUR L’EGLISE EN TERRE SAINTE :« ÊTRE UN TÉMOIGNAGE D’UNITÉ » XVIII

LA LIEUTENANCE DE FRANCE RASSEMBLÉEAUTOUR DU GRAND MAÎTRE VENU DE ROME XX

DES JMJ EN POLOGNE AUX “JEUX OLYMPIQUES”DE RAMALLAH : L’ÉTÉ DE L’ORDREAU SERVICE DE L’EGLISE XXI

RENFORCER L’ACCOMPAGNEMENT SPIRITUELDES MEMBRES DE L’ORDRE XXIII

L’Ordre et la Terre Sainte

La vie des Lieutenances

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IMPRESSUM GRAND MAGISTÈRE DE L’ORDRE EQUESTRE DU SAINT SÉPULCRE DE JÉRUSALEM00120 CITÉ DU VATICAN

E-mail: comunicazione@oessh.va

‘‘C’est pourquoi jelance un appel pressantà tous nos membrespour mettre à ladisposition de MgrPizzaballa les moyensdont il a besoin

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Les actes du Grand Magistère

Chaque année à travers le monde laJournée internationale de la paix estcélébrée le 21 septembre. L’Assem-

blée générale de l’ONU a déclaré que cettejournée serait consacrée au renforcement del’idéal de paix, tant au sein des pays et despeuples qu’entre eux. La veille, à Assise, lePape François participait au 30ème anniver-saire de la rencontre interreligieuse deprière pour la paix, organisée le 27 octobre1986 à l’initiative de saint Jean-Paul II.

« Nous sommes appelés à être des arbresde vie qui absorbent la pollution de l’indiffé-rence, et restituent au monde l’oxygène del’amour », a dit le Pape durant sa méditationdans la basilique inférieure Saint-François.Commentant le thème de la rencontre –« Soif de paix, religions et cultures en dialo-gue » – il a rappelé que du côté du Christ encroix sort de l’eau, symbole de l’Esprit quidonne la vie (Jean 19,34), demandant « quede nous, ses fidèles, sorte de la compassion,

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L’Ordre à l’unisson de l’Eglise universelle

L’esprit d’Assise souffle aussien Terre Sainte

Depuis la cité de Saint François, l’appel à la paixdes leaders religieux s’est adressé au mondeentier, trente ans après la première rencontreinterreligieuse d’Assise organisée à l’initiative desaint Jean-Paul II.

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pour tous les assoiffés d’aujourd’hui ». Lesuns à côté des autres et priant les uns pourles autres, près de 500 leaders religieux deneuf religions étaient réunis à Assise depuistrois jours, grâce à la communauté Sant’Egi-dio, en lien avec le diocèse d’Assise et la fa-mille religieuse franciscaine.

À l’ouverture de ces journées de la paix,samedi 18 septembre, le président italienSergio Mattarella, catholique fervent, mem-bre de l’Ordre du Saint-Sépulcre de Jérusa-lem, avait souligné que le dialogue de la cul-ture peut prévaloir sur l’obscurantisme. Denombreux échanges ont eu lieu, et d’inten-ses moments de prière. Le Grand Mufti duLiban a souligné par exemple que le terro-risme tue l’islam.

Les références à lasituation au Moyen-Orient n’ont pas man-qué. Un des panels du19 septembre a étéconsacré au « vivre en-semble entre les reli-gions en Israël ».L’Eglise catholique étaitreprésentée par MgrGiacinto Boulos Mar-cuzzo, évêque auxiliaireet Vicaire patriarcalpour Israël. Dans son intervention, celui-ci aentre autre souligné trois niveaux de dialo-gue qui s’effectuent de manière toute parti-culière en Terre Sainte. En premier lieu, ledialogue autour de Dieu qui si, d’une part,montre que l’idée même du dialogue vientde la Révélation, du dialogue entre Dieu etl’homme, fait d’un autre côté que l’on traiterarement des thèmes liés à la justice, étantdonnées les problématiques et la délicatessede la situation entre les différentes commu-nautés. Autre dialogue propre à cette Terre,celui relatif aux Lieux Saints, qui représenteune occasion unique pour que les hommess’approchent de Dieu, et les uns des autres.Enfin, il ne faut pas oublier le dialogue despèlerins qui, appartenant à une tradition re-

ligieuse, tirent grand profit de l’expériencede se trouver sur une terre sacrée pour d’au-tres communautés.

Durant la prière œcuménique chrétiennequi a eu lieu avant la cérémonie conclusive,une bougie a été allumée pour chacun desdifférents pays dont les populations sontconfrontées à des situations de conflit. L’unea été allumée pour la Terre Sainte, si chèreaux Chevaliers et Dames du Saint-Sépulcre.

« Seule la paix est sainte, pas la guerre »,insista le Pape dans son discours, en find’après-midi, sur la place de la basilique, af-firmant à la suite de Benoît XVI « qu’aucuneforme de violence ne représente la vraie na-ture de la religion : elle en est au contraire

son travestissement etcontribue à sa destruc-tion ». « Nous, nousn’avons pas d’armes.Mais nous croyonsdans la douce et hum-ble force de la prière »,notait encore François,ajoutant que « l’eaulimpide de la paix dontl’humanité est assoifféene peut jaillir des dé-serts de l’orgueil ni desintérêts de parti, des

terres arides du gain à tout prix et du com-merce des armes ».

Pendant la cérémonie conclusive, AndreaRiccardi, fondateur de la communautéSant’Egidio, a comparé les religions à des« fontaines d’espérance » pour ceux qui ontsoif de paix. Chacun des leaders religieux aallumé une flamme, signe que la lumière del’amour dissipe les ténèbres, tandis que un« Appel à la paix » était confié à des enfantsdu monde entier chargés de le transmettre àtous les gouvernants de la planète. « Qu’en-fin s’ouvre un temps nouveau, où le mondeglobalisé devienne une famille de peuples »,souhaite notamment cet Appel, insistant surle fait que « tous nous pouvons être des arti-sans de paix ».

C’est le Pape Paul VI, dans la dyna-mique du Concile Vatican II qui,

avec des documents comme Gaudium etSpes et Nostra Aetate, avait ouvert lavoie du dialogue avec nos frères des au-tres religions. Jean-Paul II à mis en prati-que les décisions conciliaires, Benoît XVIégalement – qui était à Assise pour les25 ans de la première rencontre – et bienentendu le Pape François s’inscrit dans lamême ligne. La ligne d’une Eglise en sor-tie renouvelée par le Concile.

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Trois membres de l’Ordre du Saint-Sépulcre fi-gurent parmi les nouveaux cardinaux dont

les noms ont été annoncés le dimanche 9 octo-bre par le Pape François. Nous adressons nosfélicitations à Mgr Blase J. CUPICH (1), archevêque de Chicago et GrandPrieur de la Lieutenance USA North Central, à Mgr Carlos Osoro SIERRA (2),archevêque de Madrid, et à Mgr Renato CORTI (3), archevêque émérite deNovara.

Nous les assurons de notre unité spirituelle, que le Grand Maître leur expri-mera personnellement lors de la messe présidée par le Saint-Père, le 20 no-vembre prochain à Rome, au lendemain du Consistoire. Cette célébration lesréunira avec les autres cardinaux, pour la clôture de l’Année de la Miséricorde.

Les Sœurs Missionnaires de la Charitésont arrivées dans le Diocèse de Jéru-salem en 1970 et ont aujourd’hui des

communautés actives à Gaza, Jérusalem, Na-plouse, Bethléem et en Jordanie, à Amman,Ermaimim et Rusaifeh. Dans certains cen-tres, elles s’occupent de l’accueil de person-nes âgées ou porteuses de handicap et dusoutien aux familles pauvres. Dans d’autresstructures, elles assurent une présence itiné-rante en rendant visite aux familles dansleurs maisons, ou bien elles animent le caté-chisme.

A Nazareth, par ailleurs, une communautédes Frères Missionnaires de la Charité,contemplatifs, est présente. En plus des troisvœux classiques – obéissance, pauvreté,chasteté – les frères professent un quatrième

vœu officiel : servir librement et de toutcœur les plus pauvres d’entre les pauvres. Le15 juin 2013, à l’occasion de la profession so-lennelle de cinq membres de la congrégation,le vicaire patriarcal pour Israël, Mgr GiacintoBoulos Marcuzzo a béni leur nouvelle cha-pelle dédiée à la Sainte Famille de Nazareth,comme toutes les chapelles des Missionnai-res de la Charité contemplatifs. L’autelcontient les reliques de Mère Teresa de Cal-cutta, de sainte Mariam Baouardy, de sainteMarie-Alphonsine Ghattas et du BienheureuxCharles de Foucauld.

Mère Teresa se rendit en pèlerinage enTerre Sainte en 1982 et, en cette occasion,elle visita les Maisons de la Paix (Dar al-Sa-lam) de sa congrégation à Amman (Tla el-Ali), Jérusalem, Bethléem, Naplouse et Gaza.

Le charisme de mère Teresaen Terre Sainte

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La présence du charisme de Mère Teresa, que le Saint-Père aproclamée sainte dimanche 4 septembre sur la place Saint-

Pierre, illumine aussi les routes de Terre Sainte dans la joie dusourire et du service

Elle se rendit en visite également au sémi-naire du Patriarcat Latin à Beit Jala où elleécrivit sur le livre d’or que l’amour est à labase de la vie des prêtres.

Les Missionnaires de la Charité ont diffé-rents centres actifs dans tout le Moyen-Orient, nous nous souvenons avec émotionpar exemple de la communauté au Yémenqui a récemment subi la perte violente dequatre sœurs tuées le 4 mars, dont une, sœurAnselm, qui avait vécu quelques temps dansune des maisons en Jordanie.

Durant la conférence de presse du 2 sep-tembre à la salle de presse du Saint-Siègepour la canonisation de Mère Teresa, SœurMary Prema Pierick, Supérieure générale des

Missionnaires de la Charité, a répondu à laquestion d’une journaliste qui demandait cequ’aurait dit la future sainte de Calcuttaconcernant la situation au Moyen-Orient :« Chers frères, aimez-vous les uns les autres,prenez soin les uns des autres et portez-vousmutuellement secours car nous sommes tousles enfants du même Père céleste et noussommes créés pour aimer et être aimés. Lemal que nous nous faisons dans les conflitsn’est profitable à personne mais Dieu veutnous voir unis ».

Nous nous unissons en prière et en remer-ciement pour cette femme de Dieu dont lavie a apporté tant de fruits en Terre Sainte etdans le monde entier.

La sainte de Calcuttapendant sa visite auséminaire du PatriarcatLatin de Jérusalem, àBeit Jala, en novembre1982. Aujourd’hui lesMissionnaires de laCharité, de l’institutreligieux fondé par MèreTeresa, canonisée le 4septembre dernier, ontsept communautés sur leterritoire du Patriarcat.

Des centaines de Chevaliers et Damessur les pas du bienheureux

Bartolo Longo

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« Nous étions plus de 800 pèlerins,dont 550 Chevaliers et Damesvenus de toute l’Italie et aussi

de Suisse », dit le Lieutenant pour l’ItalieMéridionale Tyrrhénienne, le Chevaliergrand-croix Giovanni Napolitano, d’ailleurs

vivement félicité par le Grand Maître pourla parfaite organisation de cet évènementqui entre dans l’histoire.

Au cours d’une conférence matinale surle charisme pompéien, à travers le témoi-gnage de vie chrétienne de Bartolo Longo,

Les actes du Grand Magistère

Par décision du cardinal Edwin O’Brien, Grand Maître de l’Ordredu Saint-Sépulcre, un pèlerinage jubilaire des Chevaliers et Dames

venus de toute l’Italie s’est déroulé durant le mois du Rosaire,samedi 15 octobre 2016, au sanctuaire marial de Pompéi, à

l’occasion de l’Année de la Miséricorde qui s’achève le 20 novembre

Durant la belle et émouvante messe à Pompéi, présidée par le cardinal O’Brien, Grand Maître, MgrAntonio Franco, Assesseur de l’Ordre, a rappelé dans son homélie que « nous avons en Bartolo Longo unmodèle de chrétien qui a expérimenté la Miséricorde du Père, et qui s’est senti poussé à être untémoignage vivant de cet amour, qui s’exprime à travers les œuvres de charité ». Il a conclu par une prièreà laquelle les pèlerins se sont unis : « Que Marie touche notre coeur et nous rende miséricordieux,attentifs, sensibles, oeuvrant pour être nous aussi instruments de l’amour miséricordieux ».

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les participants de ce pèlerinage ont mieuxdécouvert toutes les œuvres de charité édi-fiées à partir de rien, avec « un sou parmois », et prirent ainsi davantage consciencede la véracité du message d’amour queDieu, à travers la médiation de la Vierge, adonné au seul membre laïc de l’Ordre du

Saint-Sépulcre béatifié à ce jour.Modèle de vie chrétienne,

d’humilité et de désintéresse-ment, pour tous les Chevaliers etDames, ils ont eu l’occasion del’invoquer personnellement, no-tamment à travers la prière poursa canonisation (voir à la pagesuivante).

Partis ensuite en procession àtravers les rues de la cité ma-riale, les pèlerins de l’Ordre sontpassés par la Porte Sainte dans lesanctuaire, avant de participer àla messe en milieu de matinée.La châsse contenant le corps dubienheureux Bartolo Longo avaitété exceptionnellement installéeprès de l’autel, sous la célèbreimage de la Vierge de Pompéi.Accueillant l’assemblée au début

de la célébration eucharistique Mgr Tom-maso Caputo, l’archevêque prélat et déléguépontifical de Pompéi – lui-même membre del’Ordre du Saint-Sépulcre – souligna avecquelle intensité « à l’intercession du bien-heureux les Chevaliers et Dames confientaujourd’hui leur fervent désir de vivre la vie

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9900èèmmee aannnniivveerrssaaiirree dduu «« ddiieessnnaattaalliiss »» ddee BBaarrttoolloo LLoonnggoo

Mort le 5 octobre 1926, il y tout juste 90 ans, il fut proclamé bienheu-reux par saint Jean-Paul II le 26 octobre 1980. Dans l’homélie de sa

béatification, le Saint-Père a dit de lui que « par amour pour Marie, il de-vint écrivain, apôtre de l’Évangile, propagateur du Rosaire, fondateur ducélèbre sanctuaire malgré les difficultés énormes et les épreuves; paramour pour Marie, il créa des instituts de charité, il devint mendiant pour lesenfants des pauvres, il transforma Pompéi en une citadelle vivante de bontéhumaine et chrétienne; par amour pour Marie, il supporta en silence tribula-tions et calomnies, passant à travers un long Gethsémani, toujours confiant enla Providence, toujours obéissant au Pape et à l’Église ». Le Pape Pie X fit cheva-lier du Saint-Sépulcre le Bon Samaritain de Pompéi, en reconnaissance de son action auservice des plus déshérités en qui il a su reconnaître le Christ souffrant. Son parcours humain et spiri-tuel atteste que la grâce de Dieu triomphe sur les ruines du péché, et montre combien est grande la mi-séricorde de Dieu.

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chrétienne dans la charité, et d’intensifierl’œuvre de soutien moral et matériel en fa-veur des chrétiens de Terre Sainte et duMoyen-Orient ». Dans son homélie Mgr An-tonio Franco, Assesseur de l’Ordre, encoura-gea les Chevaliers et Dames à expérimenteren profondeur la grâce du pardon en cesderniers jours du Jubilé de la Miséricorde.

Après un repas fraternel partagé dans lajoie – évoquant même déjà l’idée d’un futurpèlerinage international de l’Ordre à Pom-péi, peut-être après la canonisation de Bar-tolo Longo – les pèlerins sont revenus ausanctuaire en début d’après-midi pour untemps d’adoration eucharistique et pour laprière du chapelet, honorant ainsi leursainte patronne à quelques jours de la fêtede Notre-Dame de Palestine, célébrée liturgi-quement le 25 octobre.

Contact :Sanctuaire de PompéiPiazza Bartolo Longo, 180045 Pompei (NA) – Italia

PRIÈRE POUR LA CANONISATIONDU BIENHEUREUXBARTOLO LONGO

Dieu, Père de Miséricorde, nous Te louons pouravoir donné à l’histoire des hommes leBienheureux Bartolo Longo, apôtre ardent duRosaire et exemple lumineux de laïc engagédans le témoignage évangélique de la Foi et dela Charité.

Nous Te remercions pour son extraordinairechemin spirituel, ses intuitions prophétiques,son infatigable empressement envers les dernierset les marginaux, le dévouement avec lequel ilservit filialement Ton Eglise et construisit lanouvelle ville de l’amour à Pompéi.

Nous T’en prions, concède que le BienheureuxBartolo Longo soit bientôt compté parmi lessaints de l’Eglise Universelle, afin que tout lemonde puisse le suivre comme modèle et jouirde son intercession. Par Jésus, le Christ, notreSeigneur. Amen.

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Le Grand Maître à la rencontre desmembres de l’Ordre dans le monde

Les mois de septembre et octobre ont étériches de rendez-vous pour le Grand Maî-tre de l’Ordre, le cardinal Edwin O’Brien.

Le 3 septembre, Son Eminence était à Madabapour la remise des diplômes de l’Université. Du5 au 18 septembre, le Grand Maître s’est rendudans la région pacifique où il a présidé les céré-monies d’Investiture à Guam, Taiwan et auxPhilippines (Voir à la page suivante pour plusde détails). Le 21 septembre, le cardinalO’Brien était à nouveau en Terre Sainte pourpouvoir accueillir le nouvel AdministrateurApostolique du Patriarcat Latin de Jérusalem,Mgr Pierbattista Pizzaballa, à l’occasion de sonentrée solennelle à Jérusalem. Quelques joursaprès, le 24 septembre, ce fut au tour de laFrance de recevoir la visite de Son Eminence,qui a célébré la cérémonie d’Investiture detrente nouveaux Chevaliers et Dames à Paris.

Le mois d’octobre a débuté par une visiteoutre-Atlantique pour la cérémonie d’installa-tion du nouveau Grand Prieur de la Lieute-nance USA Western le 1er octobre, suivie desInvestitures à Tucson, en Arizona, le jour sui-vant. Le 4 octobre, le cardinal O’Brien a reçu lepremier Prix Adelia, remis par la Saint PioFoundation à Tuckahoe, à NewYork. Le 8 octobre, le Grand Maî-tre se trouvait à Barcelone pour laMesse d’Investiture de la Lieute-nance pour l’Espagne orientale.En ce mois du Rosaire, le pèleri-nage jubilaire – fortement voulupar le cardinal O’Brien – des Lieu-tenances italiennes à Pompéi,foyer spirituel du bienheureuxBartolo Longo, à ce jour uniquemembre laïc de l’Ordre à avoir étébéatifié, a été un moment impor-tant. Après avoir présidé la céré-

monie d’Investiture des nouveaux membreshongrois à Budapest le 22 septembre, le moiss’est conclu par l’habituelle réunion automnaledu Grand Magistère de l’Ordre au siège centraldu Palazzo della Rovere à Rome. Cette année, laréunion s’est tenue les 25 et 26 octobre, per-mettant ainsi de pouvoir célébrer ensemble, aujour précis de la célébration le 25 octobre, lafête de la bienheureuse Vierge Marie Reine dePalestine.

Les prochains rendez-vous du Grand Maîtreauront lieu aux Etats-Unis en novembre, où ilsera le principal intervenant du Congrès Eucha-ristique au North Dakota avec une allocutionintitulée « Et la miséricorde se fait chair etcontinue à se faire chairaujourd’hui ». Outre cetévénement important,le cardinal O’Brien ren-dra visite aux Lieute-nances USA Northeas-tern et USA Eastern encélébrant les cérémo-nies d’Investiture à Bos-ton et à New York.

E.D.

XI N° 44 - AUTOMNE 2016

Du 5 au 18 septembre, le cardinal Grand Maî-tre Edwin O’Brien s’est rendu dans la région

du Pacifique et de l’Asie orientale pour deux se-maines de visites durant lesquelles il a célébrétrois cérémonies d’Investiture : à Guam, à Taiwanet aux Philippines, où l’ordre est en expansion.

A Guam, le Grand Maître qui a été durant 10ans archevêque ordinaire militaire pour les Etats-

Unis d’Amérique, a eu l’occasionde célébrer la Messe dans lesbases militaires de la marine etde l’aviation. Après l’Investiture

qui s’est tenue le 8 septembre,Son Eminence a reçu en ca-deau de la part de la Délé-gation magistrale une copie

de la statue de la sainte pa-tronne de Guam, sainte MarianKamalen, une statue qui datede 1700 mais dont l’origine estentourée de mystère. Une his-toire impor tante qui la

concerne remonte à 1941,durant le Seconde guerremondiale, lorsque le Japonbombarda Guam le jour del’Immaculée Conceptionprécisément, le 8 décem-bre. La statue de sainteMarian Kamalen fut mise à

l’abri et gardée par une jeune femme qui est au-jourd’hui membre de l’Ordre du Saint-Sépulcre.

La visite du cardinal O’Brien s’est poursuivie àTaiwan où, en plus de la joie des Investitures, cé-lébrées le 11 septembre, le Grand Maître a eul’occasion de rencontrer le nouveau vice-présidentChen Chien-jen, membre de l’Ordre, qui s’étaitrendu peu avant en visite à Rome, au Vatican.

La dernière étape de ce voyage transocéani-que a été aux Philippines, pays asiatique à majo-rité catholique. Le Grand Maître a reçu la bienve-nue du cardinal Luis Antonio Tagle, Grand Prieurde la Lieutenance pour les Philippines, archevê-que métropolite de Manille et président de CaritasInternationalis, qui a concélébré la cérémonie d’In-vestiture des nouveaux Chevaliers et Dames del’Ordre, qui s’est tenue le 15 septembre. A Manille,Son Eminence a pu visiter le sanctuaire de Saint-Antoine, la plus ancienne église de la ville. Le car-dinal O’Brien a par ailleurs été chaleureusementaccueilli à l’Université catholique de Saint-Thomasoù a été organisé un déjeuner en son honneur. Encette occasion, le Grand Maître a prononcé undiscours sur le soutien envers la Terre Sainte.

La Lieutenance pour les Philippines, informéede la situation difficile dans laquelle beaucoup deses concitoyens se trouvent en tant que travail-leurs migrants, a décidé d’envoyer un prêtre poursoutenir d’un point de vue pastoral cette commu-nauté étrangère croissante.

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Page précédente : à gauche en haut, lecardinal O’Brien accueilli par leprésident de la Fondation Saint Pio, àl’occasion de la remise du prix Adelia le4 octobre dernier. En bas, photo desChevaliers et Dames rassemblés aprèsla cérémonie des investitures auxPhilippines et la messe concélébrée parle cardinal Luis Antonio Tagle, lui-mêmemembre de l’Ordre.Sur cette page : en haut la statue deSainte Maria Kamalen, sainte patronnede Guam, et dessous la présenceféminine bien représentative parmi lesnouveaux membres de l’Ordre à Taiwan.

XII N° 44 - AUTOMNE 2016

La réunion d’automnedu Grand Magistère

C’est en présence, et avec laparticipation active, dunouvel Administrateur

Apostolique du Patriarcat Latin deJérusalem, Mgr Pierbattistta Pizza-balla, que les membres du GrandMagistère se sont réunis autour duGrand Maître de l’Ordre du Saint-Sépulcre, à Rome, les 25 et 26 octo-bre. Au deuxième jour de la ses-sion, la messe en l’honneur de No-tre-Dame de Palestine a été prési-dée par Mgr Pizzaballa, en l’égliseSanto Spirito in Sassia, sanctuaireromain de la Miséricorde Divine,avant la réception annuelle au Pa-lazzo della Rovere, siège de l’Ordre,où le cardinal Edwin O’Brien a reçuses hôtes, au premier rang desquelsle cardinal Pietro Parolin, Secrétaired’Etat de Sa Sainteté le Pape François.

Le cardinal Edwin O’Brien a accueilli cha-leureusement en début de réunion l’archevê-que Pierbattistta Pizzaballa, qu’il avait ac-compagné un mois auparavant lors de sonentrée solennelle à Jérusalem. Le Grand Maî-tre a également salué Mgr Bernard-NicolasAubertin, archevêque de Tours et Consulteurdu Grand Magistère, futur responsable del’Ordre en France, ainsi que l’ambassadeurAlfredo Bastianelli, nouveau Chancelier del’Ordre. Le Gouverneur Général AgostinoBorromeo a remercié le cardinal pour sesvoyages qui l’ont déjà conduit à rencontrer90% des Lieutenances, renforçant partout ledynamisme des membres et renouvelant leurenthousiasme, en particulier dans les payséloignés de l’Europe. Il a annoncé aussi l’en-trée de Mgr Pizzaballa dans l’Ordre et sa no-mination comme Pro Grand Prieur. Il s’estréjouit de l’expansion de l’Ordre, notamment

en Europe du Nord, avec la création de laLieutenance de Suède-Danemark, et de sondéveloppement persistant en Asie et dans larégion du Pacifique, pour laquelle Paul Bar-tley devient Vice Gouverneur Général.

Mgr Pizzaballa a ensuite décrit la situationen Terre Sainte, exprimant sa volonté de ren-contrer personnellement tous les prêtres duPatriarcat, et de créer les conseils prévus parle droit canonique. Un « audit » mené parune société extérieure devrait permettre laréorganisation financière en cette étape déci-sive. Le jeune archevêque qui bénéficie del’entière confiance du Saint-Père a lancé unappel aux membres de l’Ordre pour qu’enfonction de leurs compétences ils n’hésitentpas à prendre part à cette réflexion d’ensem-ble, se montrant disponible et ouvert au dia-logue et désireux d’une communicationtransparente entre les deux institutions. Il aaussi demandé à l’Ordre de bien vouloir par-ticiper, même symboliquement, aux travauxactuels de réhabilitation de l’édicule du

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Saint-Sépulcre, dans la basilique considéréedepuis toujours comme la cathédrale del’Eglise catholique.

La réunion s’est poursuivie par l’interven-tion du Père Imad Twal, responsable desquestions économiques du Patriarcat, met-tant en lumière les dépenses particulières duséminaire où étudient de nombreux futursprêtres, et faisant le point sur l’aide apportéepar l’Ordre à la paroisse et aux trois écolescatholiques de Gaza (936 000 dollars). LaCommission pour la Terre Sainte du GrandMagistère a ensuite exposé son rapport,consécutif à la visite sur le terrain effectuéel’été dernier par Bartholomew McGettrick etHeinrich Dickmann. Solidarité et subsidiaritécaractérisent l’action de la Commission auservice des projets du Patriarcat assumés parle Grand Magistère, spécialement dans le do-maine social et éducatif, à l’écoute des per-sonnes, dans une dynamique de transpa-rence et de responsabilisation. Les comptesdu Grand Magistère sont apparus très posi-tifs dans le bilan provisoire qu’en a fait l’In-génieur Piercarlo Visconti, les dépensesayant baissé et les donations des membres necessant de s’accroitre en proportion du déve-loppement international de l’Ordre. Les tra-

vaux du Grand Magistère ont aussi porté surles écoles du Patriarcat, qui concernent prèsde 20 000 élèves, dont l’avenir est menacépar des difficultés financières, surtout parrapport à la nécessité d’une hausse des salai-res des professeurs. En accord avec les sug-gestions du Grand Magistère plusieurs foisexprimées dans le passé, Mgr Pizzaballa en-visage de fédérer progressivement les forcesen rapprochant toutes les écoles chrétiennes,au-delà de celles du Patriarcat, afin de défen-dre leurs intérêts communs.

En conclusion de réunion, parmi les sujetsapprofondis, le Chancelier Bastianelli a mon-tré une augmentation remarquable du nom-bre de membres entre le 1er octobre 2015 etle 30 septembre 2016 (1457 admissions, soitprès de 50% de plus que l’année précédente).La prochaine réunion du Grand Magistère setiendra les 3 et 4 mai 2017.

François Vayne

Note de la rédaction : Un compte-rendu plus complet de cetteréunion sera publié dans Annales 2016,la revue annuelle du Grand Magistère.

Les journées de réunion du Grand Magistère débutent toujours par une célébration eucharistique. Encommentant l’Evangile (Luc 13, 18-21), le cardinal O’Brien a tenu à valoriser la grandeur de la vocationdes membres de l’Ordre, rappelant que « Dieu voit tout le potentiel de notre vie, que nous ne pouvons neserait-ce qu’imaginer, même dans les moments les plus sombres et quand nous nous considéronsindignes ». Mgr Pizzaballa, le jour suivant, a insisté sur la gratuité du salut, notant en substance que Lucnous propose l’image de la porte étroite (Luc 13, 22-30) : ne peuvent entrer par cette porte que ceux quiont fait l’expérience du fait d’être sauvés indépendamment de leurs œuvres méritoires. « Le fait d’accepterque le salut soit gratuit est vraiment une voie “étroite” car pour nous il serait plus simple de l’acheter parnos œuvres, ainsi nous ne devrions rien à personne ». Mais Dieu nous invite à entrer dans la logique“inversée” de son Royaume.

Parallèlement à la création, au début de l’été dernier, d’un nouveau site internet en cinqlangues (www.oessh.va), le Grand Magistère s’est doté d’une page Facebook et d’uncompte Twitter, afin que la communication grandisse au quotidien entre tous les membres

de l’Ordre. Les 30 000 Dames et Chevaliers de l’Ordre dans le monde, et leurs amis, sont doncinvités à nous rejoindre sur ces réseaux sociaux afin de témoigner du dynamisme de la vie desLieutenances de manière universelle, au service de la culture de la rencontre en Terre Sainte.

XIV N° 44 - AUTOMNE 2016

Les réseaux sociaux du Grand Magistère

@granmagistero.oessh @GM_oessh

« Orienter le chemin de l’Eglisepour les prochaines années »

L’Ordre et la Terre Sainte

Rétrospective des événements des derniers mois en Terre Sainte,à la lumière des orientations tracées par le nouvelAdministrateur du Patriarcat Latin de Jérusalem

Le 10 septembre, le nouvel Administra-teur Apostolique du Patriarcat Latin deJérusalem, Mgr Pierbattista Pizzaballa,

a reçu l’ordination épiscopale des mains ducardinal Leonardo Sandri, Préfet de laCongrégation pour les Eglises orientales, àBergame. Le 21 septembre a marqué l’entréesolennelle de l’Administrateur Apostolique àJérusalem. Pour l’accueillir dès son arrivée,le cardinal Edwin O’Brien, Grand Maître del’Ordre, a apporté à Mgr Pizzaballa les salu-

tations de tous les Chevaliers et Dames del’Ordre. Après son entrée dans la vieille villepar la porte de Jaffa, le cortège a accompa-gné le nouvel Administrateur Apostolique àla cocathédrale du Patriarcat Latin où la com-munauté a prié avec lui les vêpres. Nous re-produisons dans les pages suivantes une par-tie du touchant discours que Mgr Pizzaballaa prononcé en cette occasion et durant lequelil a réitéré sa volonté : « accueillir, écouter,discerner, et, de la même façon, orienter le

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XV N° 44 - AUTOMNE 2016

chemin de l’Eglise pour les prochaines an-nées ».

Le mois de septembre a également vu unchangement sur la scène publique israé-lienne avec le décès du président israélienShimon Peres qui avait terminé son mandaten 2014, peu après avoir participé à la ren-contre d’invocation pour la paix en TerreSainte au cœur des Jardins du Vatican, à la-quelle il avait été invité par le pape François,avec le président palestinien Mahmoud Ab-bas et le patriarche de Constantinople Bar-tholomée Ier.

UN ÉTÉ JEUNE

Lorsqu’arrivent les vacances, les jeunes deTerre Sainte ont la possibilité de se consacrerà différentes activités extrascolaires. Le Vica-riat Saint-Jacques pour les catholiques de lan-gue hébraïque a organisé un camp estival desix semaines à Jérusalem et un à Tel Aviv,pour environ 65 enfants, avec de nombreusesactivités sportives, artistiques, ludiques etspirituelles. Le camp a été précédé de dixjours au sanctuaire de Deir Rafat. Quand desinitiatives de ce genre sont organisées, l’ex-périence ne concerne pas seulement des en-fants mais également les jeunes qui se por-tent volontaires en tant que bénévoles et quiarrivent d’un peu partout dans le monde :des horizons les plus proches comme TelAviv, jusqu’à Carola qui est venue du Brésil.

Cet été, pour 700 jeunes parmi les plusâgés du diocèse de Jérusalem, il y a eu égale-

ment la possibilité de participer à la Journéemondiale de la jeunesse à Cracovie en Polo-gne. Le groupe est parti le 18 juillet de Jéru-salem. Sur le site du Patriarcat Latin de Jéru-salem, un jeune raconte son expérience, etexprime sa reconnaissance pour tout ce qu’ila reçu de Dieu et des jeunes polonais qui ontaccueilli son groupe à bras ouverts, et souli-gne que les pivots des JMJ sont la prière et lafraternité. « Il est important de parler sou-vent à Dieu pour éviter l’aridité spirituelle.Les prières ou la Liturgie des heures, laMesse elle-même ne suffisent pas pour ceuxqui recherchent l’intimité avec Dieu. Voilàpourquoi, durant les vacances également –surtout durant les JMJ – le chrétien doitchercher un moment dans sa journée pourfaire silence et effectuer un examen deconscience, pour intérioriser ce qui lui estdonné de vivre, pour saisir en profondeur lasignification des expériences, et cela, en dé-pit des tentations qui peuvent distraire deces moments précieux. Les paysages magnifi-ques de ce pays qui a subi tant d’occupa-tions, favorisent cet exercice, le mouvementde l’âme vers Dieu et vers ce qu’il y a deplus profond en elle ».

LES BASILIQUES DU SAINT-SÉPULCREÀ JÉRUSALEM ET DE LA NATIVITÉÀ BETHLÉEM

Deux basiliques si centrales pour la foichrétienne et la vie de prière des communau-tés locales et des pèlerins ne peuvent en au-

Les jeunes dudiocèse deJérusalem enjuillet à Cracovie,pour la journéemondiale de laJeunesse : uneexpérienceinoubliable.

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cun cas rester fermées. Ainsi, durant cesmois où étaient réalisés des travaux de res-tauration, l’accès aux fidèles a toujours étéautorisé. Reconnaissant la basilique du Saint-Sépulcre comme œuvre du patrimoine régio-nal et universel, aussi bien le roi de JordanieAbdallah II que le président palestinien Mah-moud Abbas ont voulu contribuer financière-ment, parmi d’autres personnalités, aux tra-vaux de restructuration. La restauration de laBasilique de la Nativité – dans laquelle il aété possible de sauver environ 200 des 2000mètres carrés de mosaïques originales qu’ellerecèle – a également réservé une surprise :par le biais d’une technique appelée thermo-graphie, la figure d’un septième ange, unemosaïque de près de 3 mètres de haut, a étérestaurée.

LA RÉOUVERTURE DES ÉCOLES

Durant l’été, le Patriarcat a été bouleversépar la triste nouvelle du décès du père FaysalHijazeen, 55 ans, directeur des écoles du Pa-triarcat Latin en Palestine et en Israël. Aumois d’août, avant la réouverture des écoles,l’Administrateur Apostolique du Patriarcat,Mgr Pizzaballa, a nommé comme successeurle père Iyad Twal, auquel nous souhaitons lemeilleur dans cette nouvelle charge.

Au début du mois de septembre, la situa-tion des 47 écoles chrétiennes qui accueillent33.000 étudiants en Israël a resurgi dans sagravité financière. Le vicaire patriarcal pourIsraël, Mgr Giacinto Boulos Marcuzzo, en aparlé au micro de la section francophone deRadio Vatican, rappelant l’accord qui avaitété obtenu l’année passée avec l’administra-tion publique israélienne. Deux points princi-paux faisaient partie de l’accord : le verse-

ment de 50 millions de shekels de la part del’Etat aux écoles chrétiennes et la formationd’une commission bilatérale pour étudier lesquestions de fond qui concernent les écoleschrétiennes, par rapport aux écoles d’Etat.

Mgr Marcuzzo confirme qu’à ce jour au-cun versement n’a été effectué de la part desautorités. « La dernière proposition avancéepar le ministère a été celle de présenter desprojets pour l’avenir qui auraient été finan-cés mais nous avons refusé car nous ne par-lons pas d’avenir ici mais bien de compenserune partie des subventions qui ne nous ontpas été données par le passé ». En ce quiconcerne la commission bilatérale, les tra-vaux ont été achevés en mars 2016 et uneliste des recommandations a été remise mais,là encore, aucun pas en avant n’a étéconstaté.

Les chrétiens représentent 2% de la popu-lation et 4% de la capacité scolaire et pour-tant, dans les universités, 30% des étudiantsont été formés dans une école chrétienne.« L’Etat d’Israël devrait être fier de la qualitéde ces écoles et devrait les aider afin qu’ellescontinuent à porter ces fruits en abon-dance », commente le vicaire patriarcal.

Une belle initiative pour favoriser la coha-bitation a été enregistrée avant la reprise desclasses à Jérusalem, où environ 400 enfantsarabes et juifs se sont réunis avec leurs pa-rents au Centre YMCA.

« Nous nous réunissons autour de ce quenous avons en commun », a déclaré l’une desorganisatrices. Parmi les activités proposéesaux enfants figure également celle d’écriredes bénédictions les uns pour les autres surune immense pancarte au centre de laquelleil est écrit “aimer la bonté” en hébreu, enarabe et en anglais. « Nous la suspendront à

Lors de la restauration de la basilique de la Nativité unseptième ange a été découvert, une mosaïque deprès de trois mètres de haut, ce qui fit dire au PapeFrançois, s’adressant aux représentants des œuvresqui portent le souci les Eglises orientales : « Votreœuvre doit toujours être guidée par la certitude que,sous les incrustations matérielles et morales (…) setrouve un visage lumineux comme celui de l’ange dela mosaïque. (…) Vous contribuez à cette“restauration” pour que le visage de l’Église reflètevisiblement la lumière du Christ, le Verbe incarné ».

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l’extérieur de la YMCA sur la KingDavid Street mais ensuite nous la re-prendrons et en ferons une couver-ture pour les rouleaux de la Torahdans notre synagogue », a commentéDasee Berkowitz, responsable desprogrammes éducatifs à la synagogueKehillat Zion.

Des enseignements ont repris éga-lement à l’université de Bethléem,centre d’excellence en Palestine pourles études supérieures, au sein du-quel les jeunes peuvent choisir defréquenter des cours dans cinq facul-tés différentes (Infirmerie, Sciencesde l’Education, Economie et Com-merce, Sciences et Beaux-Arts) ainsi qu’àl’Institut de l’hôtellerie et du tourisme. Du-rant l’été, la commission pour la Terre Saintede l’Ordre a effectué une de ses deux visitesannuelles en Terre Sainte et parmi les ren-contres programmées, il y avait celle avec Pe-ter Bray, Vice-Chancelier de cette universitégérée par les Frères des Ecoles chrétiennes,congrégation fondée par Jean-Baptiste De LaSalle. Dans une interview qu’il nous a accor-dée récemment, Peter Bray partage ce qui lemotive le plus dans sa mission : « J’ai trouvéinspirant de m’asseoir et d’écouter un étu-diant parler du fait que sa maison avait étédémolie pour la deuxième fois et de le voirréfléchir sur le fait que les Israéliens ont prissa maison, sa terre, qu’ils ont pris sa libertémais qu’ils ne peuvent prendre son éduca-tion ! C’est cette résilience que je vois cheztant d’étudiants qui sont confrontés auxconséquences de l’Occupation et qui conti-nuent à vivre une vie complète » (lire icidans son intégralité l’entretien avec le FèrePeter Bray). « Nous sommes profondémentreconnaissants envers les Chevaliers et lesDames dans le monde entier pour leur sou-tien. Ce soutien provient de différentes par-ties du monde et depuis 1995, l’Ordre acontribué à hauteur de plus de 6,6 millionsde dollars américains à l’université de Beth-léem ».

NOUVEAUX CENTRES À JÉRUSALEM

Au mois de septembre, deux nouveauxcentres ont également été ouverts à Jérusa-lem. Le Vicariat Saint-Jacques a inauguréune nouvelle structure d’accueil pour lesnouveau-nés et les enfants en bas âge –jusqu’à 3 ans – des migrants : le centre Ra-chel (voir l’article). De plus, après un an etdemi de rencontres et des confrontations en-tre chefs religieux des communautés juives,chrétiennes et musulmanes, la Maison deprière “Amen” a ouvert ses portes le 5 sep-tembre dernier. L’initiative est née de la vo-lonté de créer un espace physique mais sur-tout spirituel pour tous ceux qui, indépen-damment de leur foi, veulent partagerl’amour pour Jérusalem et se rencontrer dansun lieu de prière. Parmi les promoteurs chré-tiens, le père Rafic, responsable de la com-munauté de langue hébraïque de Jérusalem,sœur Ester, une sœur copte orthodoxe, et lepère Alberto Pari, franciscain.

Elena Dini

Pour plus d’informations concernantles nombreuses nouvelles que nous re-cevons de la terre de Jésus, rendez-vous sur le site www.oessh.va à la sec-tion Terre Sainte.

Le centreRachel est

une nouvellestructure

d’accueil pourles nouveau-

nés et lesenfants enbas âge –

jusqu’à troisans – des

migrants, àJérusalem.

Dans la villesainte a

égalementouvert un espace de

rencontre à dimensioninterreligieuse, la Maison

de prière nommée« Amen », du mot

commun à la prière desjuifs, des chrétiens et des

musulmans.

XVIII N° 44 - AUTOMNE 2016

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Nouvel Administrateur Apostoliquedu Patriarcat Latin de Jérusalem,Mgr Pierbattista Pizzaballa a fait

son entrée solennelle à Jérusalem le 21septembre dernier, accompagné notam-ment par le cardinal Edwin O’Brien,Grand Maître de l’Ordre du Saint-Sépul-cre. Le discours historique que l’Adminis-trateur Apostolique a prononcé à cette oc-casion, dans la cocathédrale, dessine sonprogramme missionnaire pour les annéesqui viennent. Extraits essentiels, à médi-ter et approfondir :

Chers frères et sœurs,Je vous remercie d’être venus ici de

différentes régions de Terre Sainte.Je voudrais saluer en particulier :Le Cardinal O’Brien,Les Chefs des Eglises catholiques,Les Chefs des Eglises chrétiennes,Les Consuls généraux, la Délégation

Palestinienne,Les prêtres, les religieux,Les séminaires de Beit Jala et de la Domus,Le Chœur du Magnificat,Tous les prêtres et toutes les paroisses,Et vous chers amis,

(…) J’ai commencé ce service qui m’a étéconfié le jour où l’Eglise commémorait la nais-sance de Jean le Baptiste, et c’est inspiré parsa figure que j’ai pensé au début de mon mi-nistère comme un « Préparer la voie… Ouvrirles chemins, les parvis, les libérer de tout cequi nous empêche de Le rencontrer et de ren-contrer l’autre ». Et j’ai ajouté : « Je voudraisque rejaillisse de Jérusalem … pour nous etpour toute l’Eglise, la possibilité de se rencon-trer et de s’accueillir les uns les autres, enconstruisant des routes et des ponts et non desmurs ».

Je ne peux que réitérer à nouveau cette vo-lonté. Accueillir, écouter, discerner et, ensem-

ble, montrer le chemin de l’Eglise pour les an-nées à venir.

Je sais que ce ne sera pas facile. Je ne suispas naïf. Après la joie de la transfiguration, il ya la descente de la montagne, dans la vie ordi-naire et quotidienne, avec son lot de joies cer-tes, mais aussi ses problèmes, ses souffranceset ses divisions. Et à Jérusalem, et plus généra-lement en Terre Sainte, les divisions ne man-quent pas. Elles sont dures et blessantes dansnotre vie quotidienne. Nous ne cessons de lesdéplorer : dans la vie politique et sociale, avecun conflit politique qui porte atteinte à la viede tous, en offensant la dignité, en manquantau respect des droits fondamentaux des per-sonnes ; nous les voyons aussi dans les rela-tions interreligieuses, entre nos Eglises maisaussi souvent au sein de nos Eglises respecti-ves. Le diable, qui est l’origine des divisions,semble avoir élu domicile à Jérusalem.

Eh bien, c’est justement dans ce contexte si

Le défi pour l’Eglise en Terre Sainte :« Être un témoignage d’unité »

Mgr Pizzaballa lors de son entrée officielle àJérusalem, accompagné notamment par lecardinal Edwin O’Brien, Grand Maître de l’Ordredu Saint-Sépulcre.

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XIX N° 44 - AUTOMNE 2016

difficile qui ne nous permet pas de nous faired’illusions, que nous sommes appelés à êtreEglise, c’est-à-dire à être un témoignaged’unité. C’est ici, dans ce contexte déchiré etdivisé, que la première annonce à faire estcelle de l’unité, laquelle commence avec nous,chez nous.

(…) Jérusalem nous rappelle Pâques. AuSaint-Sépulcre, c’est toujours Pâques. Pâquessignifie passage : passage de la mort à la vie,des ténèbres à la lumière, de la méfiance àl’égard des disciples d’Emmaüs, à l’élan desapôtres à la Pentecôte. Nous devons et nousvoulons devenir des experts de cette vie quivient de la croix, qui ne se résigne pas à lamort, mais qui l’emporte sur la mort parl’amour.

« Je veux être évêque de touset pour tous »

Je désire ainsi rendre ce service en tantqu’évêque à la lumière de Pâques. Face auxnombreux signes de la mort en nous et autourde nous, je voudrais accompagner notre Eglisedans la relecture de sa propre histoire, commele fit Jésus avec les disciples d’Emmaüs, afinde découvrir cette Présence qui ne nous a ja-mais abandonné et qui est la source de la vieéternelle. Et nous demander si nous y croyonsvraiment. Si nous croyons vraiment que leChrist est source de force et de vie.

Et de fait ce ne sont pas nos stratégies hu-maines, souvent essoufflées, qui pourront sau-ver l’Église et ses institutions. Notre grandeurne se mesure pas au nombre de projets quenous pourrons mener à bien, ni même aunombre d’approbations que nous susciterons.Tout cela ne fait que passer. Et peut-être quenous devrions nous demander si nous avonspassé trop d’énergie et d’attention à ce qui estplutôt secondaire. « Sufficit tibi gratia mea ».Avant tout, chercher et accepter la grâce deDieu.

Nous devons repartir de cette prise deconscience de la présence du Christ parminous. C’est cette prise de conscience qui doitêtre à l’origine de nos choix et de nos projets.

Tout le reste vient après.Je vous demande à tous de m’aider dans ce

service.(…) Je souhaite que les différentes âmes qui

forment notre Eglise, une mais multiforme,collaborent toujours plus et toujours mieux. Àcet égard, j’ai écrit il y a quelques jours auxprêtres du Patriarcat :

« L’Eglise de Jérusalem, est riche en initiati-ves, et même d’institutions prestigieuses (jepense aux instituts théologiques et bibliques,aux universités de Bethléem et de Madaba),de religieux et de religieuses, de mouvements,de nombreuses écoles qui rendent un serviceimportant et jouent un rôle pastoral décisif ;nous avons des relations uniques et spécialesavec d’autres Eglises chrétiennes, sans parlerde la nécessité d’une coordination avec lesÉglises orientales catholiques ; la relation in-terreligieuse avec les musulmans et les juifsest notre pain quotidien, même si elle n’est ja-mais facile ; l’arrivée des travailleurs étrangerset des réfugiés a apporté une nouvelle dyna-mique dans notre Eglise, à la fois en Jordanieet en Terre Sainte ; dans tous nos territoires, ildevient difficile de prendre soin et de suivreles familles, qui de plus en plus s’éloignent del’Eglise ; la présence de centaines de milliersde pèlerins venus du monde entier nous meten contact avec l’Eglise universelle qui à Jéru-salem, comme au jour de la Pentecôte, conti-nue à vivre ; nous ne pouvons pas ignorer quenous sommes dans le pays où la Parole deDieu a été écrite et où elle s’est accomplie ».

Ainsi pour moi être Eglise signifie se sentirchacun membre d’un même corps, participantles uns des autres. Je souhaite que ce senti-ment soit partagé par vous tous.

Je veux être évêque de tous et pour tous. Jecompte sur votre pleine coopération à tous.

(…) Puisse Dieu nous soutenir le long de cechemin au bout duquel nous le rencontrerons,nous ouvrir les yeux sur la souffrance de cetteterre et de ses habitants, et nous rendre capa-bles de consoler et de réconforter.

Puisse descendre sur vous tous ma prièreet ma bénédiction.

+ Pierbattista

XX N° 44 - AUTOMNE 2016

Une trentaine de nouveaux Cheva-liers et Dames de l’Ordre du Saint-Sépulcre, ont été adoubés en la ca-

thédrale Saint-Louis des Invalides le 24septembre dernier, à Paris, après la veilléed’armes dans l’église capitulaire de laLieutenance de France. Le Grand Maîtrequi présidait ces cérémonies a remerciéSon Excellence Pierre Murret-Labarthe« qui a effectué à la tête de la Lieutenanceun service fidèle et dynamique dans desconditions parfois bien difficiles », accueil-lant Son Excellence Mgr Bernard-NicolasAubertin, archevêque de Tours, qui assu-mera à partir du 8 décembre la charge de

responsable intérimaire de la Lieutenance.L’homélie de la messe des Investitures aété donnée par Mgr Luc Ravel, évêque dudiocèse aux Armées françaises, sur lethème de la mission des Chevaliers et Da-mes au XXIème siècle. Extraits :

« Il me semble que c’est la guerre qui fait lechevalier, comme l’abbaye fait le moine, lemariage les époux, la pauvreté les mendiants,l’Eucharistie les prêtres.

Et nous sommes doublement en guerre :parce que le Diable ne renoncera jamais etparce qu’aujourd’hui cette lutte intemporelleprend la forme d’une nouvelle guerre

La vie des Lieutenances

La Lieutenance de Francerassemblée autour du

Grand Maître venu de Rome

Le cardinalO’Brien,entouré desévêques etdes prélatsayantconcélébrélors desInvestitures àParis, enprésence desplus hautsresponsablesde l’Ordre,dontl’Assesseur,Mgr AntonioFranco, et leGouverneurGénéralAgostinoBorromeo.

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concrète, dont la terreur est le chemin et labarbarie le but explicite. A propos de l’assassi-nat du père Jacques Hamel, le pape Françoisn’a pas hésité à parler du Diable en citant lepère Jacques lui-même : « Va-t-en Satan ! ».

Cette guerre, cette dureté de la marchedans la tempête, cette confrontation duRoyaume et du monde, tout chevalier la pres-sent et s’y prépare pour un jour la vivrecomme un combat. Violence. Lutte. Guerre.Le chevalier les accepte comme une compo-sante de son histoire puisqu’elle est une don-née de l’Eglise. Il a compris l’effroyablemixité, le mélange dramatique de l’amour etde la douleur. Il ne cherche pas à ignorer lesinjustices ni à détourner les yeux du sang quicoule. Il ouvre grand ses yeux pour que lesaveugles voient, il veille quand les autres dor-ment, il met toute une vie à acquérir les com-pétences physiques, psychiques, spirituellespour prendre le poste de première ligne, surles murs de la Cité, sur les fronts de la pensée.C’est pourquoi il existe : il se prépare avant lecombat pour le livrer sans peur quand il seprésente.

Il n’est pas nouveau de parler ainsi de lavie chrétienne avec ses premières lignes de

front et ses arrières gardes. Saint Paul nommebien Epaphrodite (Ph 2, 25) et Archippe (Phm2, 25) mon « compagnon d’armes ». Il a uneconscience aiguisée d’être en campagne pourmener « notre combat » (2 Cor 10, 3-4). Ilpresse Timothée de combattre « le bon com-bat » (1 Tim 1, 18) ou d’être « un bon soldat duChrist » (2 Tim 2, 3).

Dieu propose l’amour, le monde impose laguerre. Dieu invite à la grâce. Le monde lèveles armes. Dieu appelle à l’unité, le mondebrise la confiance.

Le chevalier a donc senti l’appel de Dieu àse tenir ferme sur la brèche, au lieu précis dela déchirure, à l’exacte limite où, plus qu’ail-leurs, l’homme vibre des tressaillements terri-bles de la terreur, des chocs massifs de laguerre. Là où les plaques tectoniques se frot-tent l’une l’autre, là où les énergies divines secognent aux forces de mort.

Je connais trop la mission du soldat pourvous tenir un autre discours ».

Quelques jours après la fin de l’intenseet touchante expérience de la Journéemondiale de la Jeunesse à Cracovie,

un Chevalier de la Lieutenance polonaise,Janusz Kamin’ski, raconte: « En 1984, j’avais22 ans et j’étais à Rome quand Jean-Paul II

invita les jeunes du monde entier, leurconfiant la Croix du Jubilé ». Cela marqua ledébut des Journées mondiales de la Jeunesseet Janusz se souvient de « la chaleur et l’at-tention reçues à Rome de la part des organi-sateurs et des personnes qui [les] avaient ac-

Des JMJ en Pologne aux “jeuxolympiques” de Ramallah :

l’été de l’Ordre au service de l’EgliseDurant les mois où généralement les activités diminuent et où

l’on pense aux vacances, les initiatives pour se mettre au servicedes plus jeunes qui arpentent le monde ne manquent pas

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cueillis ». « A ce moment-là, j’ai décidé queje voulais à mon tour accueillir des jeunes àl’avenir et cette année, le moment de lefaire est finalement arrivé ».

La maison de Janusz est ainsi devenueintercontinentale durant les JMJ, avec pourhôtes trois prêtres du Japon. « Je crois quele moment le plus mémorable et touchant aété lorsque les prêtres japonais quittaient lamaison et ont dit “ittekimasu” qui se dit auJapon quand quelqu’un sort de la maisontandis que celui qui reste répond “itteras-hai”, ce qui signifie “va et reviens”. Ce fut laplus belle manifestation du fait qu’ils se sontsentis chez eux à la maison ».

De nombreux autres membres de l’Ordreont ouvert les portes de leurs maisons pouraccueillir les jeunes qui se sont rendus àCracovie. Le Chevalier Jacek Antoni Rut-kowski commente ainsi l’événement: «beau-coup d’entre eux ont offert l’hospitalité auxpèlerins, prié avec eux, et leur ont racontéquelque chose au sujet de notre pays et deson histoire, y compris les plus de 850 ansde présence de l’Ordre en Pologne», en plusd’avoir participé à l’organisation pratique del’événement. L’Autel de l’Adoration à Brzeg,a notamment été réalisé par le fameux ar-tiste polonais Mariusz Drapikowski, Com-mandeur de l’Ordre. Maintenant que les cé-lébrations se sont conclues, l’Autel sera em-porté au Sanctuaire Notre-Dame, Mère de laParole, au Rwanda.

En Terre Sainte par ailleurs un groupe dejeunes bénévoles français est allé animer lecamp d’été de la paroisse latine de Ramallahdu 20 au 30 juillet pour dix jours de jeux,chants, découvertes, apprentissage du fran-çais et des rencontres sur le thème « les Jeuxolympiques ». Le projet a été proposé par

Charles-Edouard Guilbert-Roed, écuyer del’Ordre du Saint-Sépulcre qui avait déjàlancé un premier camp à Ramallah en 2015.De 30 jeunes l’an dernier, nous sommes pas-sés à 70 cette année.

Claire de Puybaudet et Guillaume Mal-noy, deux bénévoles, ont partagé avec nousleur expérience : « Parmi les nombreuseschoses que nous avons pu observer et quinous ont surpris, il faut souligner la grandeproximité qui existe entre les communautéschrétiennes et musulmanes. Ici, tous viventen harmonie et certaines initiatives publi-ques s’efforcent d’organiser des activités quiimpliquent les différents individus de la so-ciété. Si la joie des enfants et la proximitédes communautés entre elles ne suffisaientpas à nous conquérir, l’hospitalité, tant de lacommunauté dans laquelle nous vivons etde ceux qui nous assistent, que des parentsreconnaissants, nous convainquent de lachance que nous avons de faire partie decette aventure encore jeune ». Et ilsconcluent: « Aujourd’hui, nous avons uneseule certitude: ce camp continue à noustransformer chaque jour davantage ».

Entre les « les Jeux olympiques » àRamallah, en Palestine, et les JMJ àCracovie, les membres de l’Ordre – detoutes les générations – se sont beaucoupinvestis au service de l’Eglise durant l’étédernier.

XXIII N° 44 - AUTOMNE 2016

Dans la newsletter du mois de juillet2016 le Grand Maître, le cardinal Ed-win O’Brien avait invité les prêtres

qui appartiennent à l’Ordre à réfléchir à leurrôle, certain que « la grande majorité de no-tre clergé acceptera le défi pastoral de servirles membres à tous les niveaux et dans cha-que lieu où nos Lieutenances ont besoind’un soutien pastoral ».

Le jour où l’Eglise célèbre l’Assomptionde Marie au ciel, le 15 août, le cardinal Ro-ger Mahony, archevêque émérite de Los An-geles et Grand Prieur de la Lieutenance USAWestern, envoyait une lettre aux membresprêtres de leur Lieutenance en faisant échoaux paroles du Grand Maître, et en les insé-rant dans le contexte local. Le cardinal Ma-hony a avant tout rappelé que le rôle desmembres ecclésiastiques est « unique et fon-damental ».

Le Grand Prieur – depuis peu émérite – aensuite souligné que les Chevaliers et Da-mes de l’Ordre sont appelés à renforcer lapratique de la vie chrétienne et que sur leurchemin, par conséquent, les prêtres ont ledevoir de les soutenir à travers toute une sé-rie d’actions concrètes que le cardinal a énu-mérées : direction spirituelle, administrationdu sacrement de la Réconciliation durant laliturgie, présence à la prière du Rosaire etpour les célébrations des fêtes de l’Ordre(voir l’article sur les fêtes de l’Ordre), envoide brèves méditations par mail ou impri-

mées, partage de textes pertinents concer-nant la Terre Sainte, par exemple, extraitsdes discours du pape François.

Un autre champ d’action des membres dela Lieutenance concerne la possibilitéd’identifier de bons candidats, surtout, souli-gne l’archevêque émérite de Los Angeles,« des membres jeunes et des membres quireprésentent la diversité des groupes ethni-ques présents dans nos diocèses ». En effet,nonobstant le nombre important de groupeshispaniques ou du Pacifique asiatique, cescommunautés ne sont pas encore suffisam-ment représentées dans la Lieutenance USAWestern.

Enfin, le cardinal Mahony a insisté surl’importance de la contribution annuelle àverser comme les autres membres de l’Or-dre, de même que sur le choix de soutenirun projet spécifique, par exemple les projetsqui concernent les séminaristes en TerreSainte.

Les prêtres qui appartiennent à l’Ordreconstituent une grande richesse et représen-tent un important potentiel pour le dévelop-pement intégral de toute Lieutenance.

Le cardinal Mahony a été récemmentremplacé dans sa fonction de Grand Prieurde la Lieutenance USA Western par l’arche-vêque de Los Angeles, Mgr José Gomez. Lecardinal Grand Maître a célébré la cérémo-nie d’installation du nouveau Grand Prieurle 1er octobre dernier.

Renforcerl’accompagnement spirituel

des membres de l’OrdreEchos à la réflexion du Grand Maître par le cardinal Mahony

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