la rafle du vél d'hiv.

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Transcript of la rafle du vél d'hiv.

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Voilà plus de 70 ans, une tragédie effroyable ravagea notre continent.

Au cours du deuxième conflit mondial, l'Allemagne nazie décida une

entreprise de destruction délibérée, systématique et organisée, qui

conduisit à l'extermination de six millions d'êtres humains, dont le

seul crime était d'être nés juifs au nom d'une idéologie criminelle

construite sur la brutalité, la peur, le mépris de la dignité humaine et

l'inégalité des races.

En France, une législation antisémite fut très rapidement mise

en place par les Allemands en zone occupée, mais aussi à

l'initiative du gouvernement du maréchal Pétain, au mépris des

principes fondamentaux de la République française. Dès octobre

1940, un premier statut des Juifs est adopté les excluant de

certaines professions (enseignant, journaliste, officier, fonctionnaire

de police,…) et des responsabilités politiques ou administratives

(mandats électifs, préfets, juges..). Ces interdictions sont renforcées

en juin 1941 lors du deuxième statut des Juifs (banquier, agent

immobilier, gérant de cinéma ou de salles de spectacle, avocat,

médecin…).

Une structure spécifique, le commissariat général aux affaires juives,

véritable ministère de l'antisémitisme, fut créé et un recensement

des biens et des personnes ordonné en 1941.

Ainsi, tout se mit en place pour que la politique d'exclusion débouche

sur une politique de déportation. Les premières rafles furent d'ailleurs

organisées en 1941, concernant surtout les hommes. Mais 1942 fut

le début de la déportation systématique et massive des Juifs de

France. Prés de 13 000 personnes, hommes, femmes, enfants, furent

arrêtées lors de la grande rafle «du Vél d'hiv».

Au total, durant la Seconde Guerre mondiale, 76 000 Juifs furent

déportés, dont 11 000 avaient moins de 18 ans. 3% sont revenus après

la guerre. Mais, grâce à l'aide de réseaux et de milliers d'anonymes,

75% de la communauté juive française survécut.

L'année 1942 fut donc une année charnière qu'il convient de

commémorer pour rappeler aux jeunes générations l'importance du

devoir de mémoire, de la lutte contre toute forme de barbarie,

de la possibilité qu'a tout individu de dire un jour non. Et c'est

tout naturellement avec le Mémorial de la Shoah, auquel un

partenariat nous lie depuis 2010, que le ministère de la défense et

des anciens combattants s'est associé pour organiser ensemble

cette commémoration.

Tout au long de l'année 2012, se déroulera une série de manifestations,

détaillée dans cette brochure, conçue comme une véritable saison

mémorielle et destinée à tous les publics et toutes les générations

pour que tous ensemble nous affirmions «plus jamais ça».

JEAN-PAUL BODIN

AVANT-PROPOSPAR JEAN-PAUL BODIN, SECRÉTAIRE GÉNÉRAL POUR L'ADMINISTRATION

DU MINISTÈRE DE LA DÉFENSE ET DES ANCIENS COMBATTANTS

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Tout au long de l’année 2012, l’Europe et notamment la France

commémore le 70e anniversaire de l’année 1942, une année qui fut

déterminante dans l’histoire de l’assassinat des Juifs d’Europe par

les nazis et leurs alliés.

Après les massacres massifs par fusillades commencés en Ukraine

dans le courant de l’été 1941, les nazis décident la mise à mort des

Juifs de toute l’Europe. En 1942, la déportation des Juifs s’organise

avec la complicité, voire le soutien d’un certain nombre d’adminis-

trations et de gouvernements, notamment celui du maréchal Pétain

en France.

En France, au terme des négociations conclues entre l’administration

française et l’occupant nazi, les rafles de l’été 1942 sont réalisées

par la police et la gendarmerie sur l’ensemble du territoire, y compris

là où l’occupant n’était pas. Ces arrestations massives qui se

soldent par la remise de dizaines de milliers de Juifs aux autorités

allemandes en vue de leur déportation, marquent un tournant.

1942, c’est le temps de la collaboration d’État. Pour la première fois,

en plus des hommes, des femmes et des enfants sont arrêtés en

plein jour. Ces derniers, les 4 000 enfants que les nazis ne réclamaient

pas, seront finalement déportés. Relisons les pages terribles consa-

crées par Georges Wellers, à «l’épouvantable drame des enfants»

pour tenter de prendre la mesure de cette tragédie. Le sort des

enfants en constitue un symbole. C’est le marqueur du génocide.

Un témoin des rafles de l’été 1942 fut Isaac Schneersohn. Refugié

en Dordogne, il assiste impuissant à l’arrestation de dizaines de

familles juives à Périgueux. C’est en grande partie à la suite de cet

événement qu’il décide de fonder à Grenoble, dans la clandestinité,

le Centre de documentation juive contemporaine (CDJC) afin de

recueillir la trace des crimes et pouvoir en demander justice. Ce

centre est aujourd’hui une composante essentielle du Mémorial de

la Shoah, héritier du Mémorial du Martyr Juif inconnu érigé en 1956

par le même Schneersohn et rénové en 2005.

Le tournant de l’année 1942, c’est aussi celui d’une partie de

l’opinion. Force est de constater que l’indifférence dominait quand

les premières mesures antisémites de 1940 et 1941 frappèrent les

Juifs, en particulier lors de la promulgation du premier statut des

Juifs en octobre 1940, sans pression allemande, par le maréchal

Pétain et son gouvernement. Une partie des Français témoigna de

sa désapprobation, notamment après le marquage par l’étoile jaune

en juin 1942, puis lors des arrestations massives de l’été 1942. Ils

se manifestèrent alors au nom de leur conscience, au nom aussi

des valeurs humanistes de la France, fondement des valeurs de la

République que Vichy n’avait pas réussi à extirper du cœur de tous.

Il est aujourd’hui difficile de le concevoir pour un jeune adulte, mais

pendant des décennies, la persécution des Juifs de France durant la

Seconde Guerre mondiale fut occultée dans la mémoire collective, au

mieux noyée parmi la cohorte des victimes de l’occupant nazi. Les

arrestations, l’internement, les rafles et la déportation de 76 000 Juifs

••• �

PRÉFACEPAR ÉRIC DE ROTHSCHILD,

PRÉSIDENT DU MÉMORIAL DE LA SHOAH

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depuis le territoire national furent passés sous silence ou guère mieux.

L’heure était à la réconciliation nationale après les heures sombres et

douloureuses de l’Occupation. Le régime de Vichy et la Collaboration

n’étaient qu’une parenthèse. L’ancien chef de l’État, déchu de son

titre de maréchal, Philippe Pétain, avait été jugé comme les principales

figures de son régime finalement honni. Le temps de la Libération

était celui de la célébration de la Résistance et d’une forme d’oubli,

malgré la voix de celles et ceux qui refusaient d’oublier, en vérité si

peu nombreux alors.

Il aura fallu toute la ténacité des rescapés, mais aussi, d’historiens,

d’écrivains, de cinéastes, d’associations, touchés souvent dans leur

chair, pour qu’au fil des années 1970 et des années suivantes, le

drame des Juifs de France émerge du pesant silence qui l’entourait.

Des hommes, des institutions, ont contribué à mettre en lumière la

tragédie de cette époque. Rendons hommage à Henri Bulawko qui,

libéré des camps satellites d’Auschwitz, fut l’une des grandes figures

du monde de la Déportation et qui vient de nous quitter.

Rendons hommage à tous les déportés qui, ayant vécu l’innommable,

ont eu la force et la générosité, tant vis-à-vis de leurs compagnons

disparus que vis-à-vis des jeunes générations, de témoigner, d’en-

seigner, de transmettre cette terrible histoire. Leurs témoignages

ont servi à renforcer l’exercice de la tolérance et le respect de l’autre

dans notre société.

Rendons hommage au Mémorial et au CDJC, devenus aujourd’hui

le Mémorial de la Shoah, qui ayant réuni au cours des temps les

archives indispensables à la compréhension de cette époque,

éduquent de façon inlassable les jeunes générations.

Rendons hommage à l’engagement de Serge Klarsfeld, historien,

avocat, militant de la mémoire dont le rôle fut déterminant pour faire

comprendre à la société française et à ses élites, l’étendue de la

tragédie perpétrée sur son sol en 1942.

Rendons hommage aux hommes politiques qui ont eu le courage de

prendre en compte cette tragédie et notamment le Président

Jacques Chirac qui, au nom de la République française, a reconnu

pour la première fois la responsabilité du pays dans ce drame.

70 ans après cette année terrible de 1942, le Mémorial de la Shoah

et le ministère de la défense et des anciens combattants ont décidé

de s’associer afin d’en transmettre la mémoire et l’histoire.

ERIC DE ROTHSCHILD

L’année 1942 constitue une année charnière dans la mise en

œuvre du génocide des Juifs par le IIIe Reich. Si l’antisémitisme

figure au cœur de l’idéologie nazie, si la haine des Juifs structure

la vision du monde de ses partisans, leurs manifestations vont

toutefois évoluer profondément entre 1933 et 1942.

Certes, l’exclusion et la violence les caractérisent dans la durée.

Mais après une première phase visant à débarrasser l’Allemagne

de sa population juive par une politique d’émigration forcée,

la prise de contrôle de la Pologne en 1939, puis de nouveaux

territoires à l’Est avec le déclenchement de la guerre contre

l’URSS en juin 1941, s’accompagnent d’une radicalisation de la

violence perpétrée contre les Juifs. À l’automne 1941, alors que la

perspective d’un effondrement rapide de l’Union soviétique

s’éloigne, les dirigeants nazis lancent un programme d’assassinat

massif des populations juives, d’abord locales puis progressi-

vement étendu à l’échelle européenne.

La décision de procéder à l’assassinat systématique des Juifs

d’Europe est prise au cours du second semestre de l’année 1941,

au plus haut niveau du régime nazi par Adolf Hitler et le chef de

la SS Heinrich Himmler, mais sa réalisation débute pleinement

en 1942.

Lors d’une conférence tenue dans la banlieue de Berlin, à Wannsee,

le 20 janvier 1942, quatorze hauts responsables de la SS et des

principaux ministères sont réunis autour de Reinhard Heydrich,

le chef de l’Office central de sécurité du Reich (RSHA), à l’origine

de l’invitation. Cette réunion vise à définir les modalités

d’application de l’extermination des Juifs d’Europe en associant

l’ensemble des administrations allemandes concernées.

L’extermination à l’échelle du continent repose sur la création

de sites de mise à mort. Si Chelmno est ouvert en décembre

1941, d’autres fonctionnent dans le cadre de l’Aktion Reinhard,

le programme d’assassinat des Juifs de Pologne qui constitue

la première communauté juive européenne avec 3 300 000

personnes dont 90% sont effectivement tués. Belzec est ouvert

le 17 mars 1942, Sobibor en avril et Treblinka en juillet. Le

23 juillet, un premier convoi de Juifs transférés de Varsovie

arrive à Treblinka, étape initiale dans la liquidation du plus

grand ghetto de Pologne. Le camp d’Auschwitz-Birkenau devient

à compter du printemps 1942 le centre de la déportation euro-

péenne des Juifs et de leur assassinat.

1942LA MISE EN PLACE DU GÉNOCIDE

DES JUIFS D’EUROPE

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L’année 1942 constitue donc un tournant pour les populations de

toute l’Europe, notamment en France. Dans ce pays, dès l’occu-

pation en 1940, les Juifs sont frappés par les directives allemandes

et celles du régime de Vichy qui visent à les mettre au ban de la

société en définissant au préalable des critères d’identification.

Ces mesures se précisent et se radicalisent au fil des mois,

provoquant l’internement de plusieurs milliers d’individus, leur

retrait de nombreuses professions comme de pans entiers de la

vie quotidienne, légalisant aussi le pillage économique. Des rafles

vont frapper dès mai 1941 des hommes juifs étrangers en zone

nord, avant de toucher également des personnalités de nationalité

française en décembre 1941. Les rafles visent à interner et à

exclure les Juifs étrangers puis français de la société.

Au printemps 1942, l’application des décisions radicales adoptées

par le régime nazi se met en place, avec la complicité du régime

de Vichy qui entend affirmer ses prérogatives et sa loyauté envers

les autorités d’occupation, plus encore après le retour au pouvoir

comme vice-président du Conseil de Pierre Laval en avril 1942,

aux côtés du maréchal Pétain.

Le responsable des affaires juives de la Gestapo en France,

Dannecker, organise le départ d’un premier convoi de Juifs à

destination d’Auschwitz le 27 mars 1942, dans une optique

de représailles après les attaques commises contre les troupes

allemandes. Il se compose de 1 112 hommes. Les convois

reprendront à partir de juin et plus encore dans les mois suivants.

Cette politique est l’aboutissement de négociations entamées

au printemps 1942 par l’Allemagne nazie auprès des autorités

françaises afin de s’assurer de leur participation pour l’arrestation

et l’internement des Juifs désormais destinés à la déportation

et à la mort.

Des rafles perpétrées dans les semaines suivantes frappent

cette fois des familles entières, à Paris à partir de la mi-juillet et

en zone sud à partir du 26 août. 10 000 Juifs venant de la zone

non occupée seront remis ainsi au IIIe Reich.

Au cours de la seule année 1942, plus de deux millions et demi

de Juifs d’Europe sont assassinés. S’agissant de la France ou

de la Belgique par exemple, près de la moitié du nombre total

des Juifs tués durant la totalité de la guerre l'est cette année là.

Entre mars et novembre, 43 convois avec 42 000 Juifs déportés

quittent la France.

Mais si 1942 marque une étape cruciale dans l’accomplissement

du génocide, parallèlement des informations vont parvenir

auprès des dirigeants alliés sur les crimes en cours. En France,

les mesures d’exclusion et de persécution, notamment les rafles

de l’été 1942, suscitent une prise de conscience d’une partie

grandissante de l’opinion qui favorise le sauvetage de la majorité

des Juifs de France. �

DATES DES PREMIERS CONVOIS ARRIVANT À AUSCHWITZ

� Ghettos avoisinant Auschwitz : mars 1942

� Slovaquie : 26 mars 1942

� France : 30 mars 1942

� Pays-Bas : 17 juillet 1942

� Belgique : 5 août 1942

�Yougoslavie : 18 août 1942

� Camp-ghetto de Theresienstadt (Tchécoslovaquie) : 28 octobre 1942

� Norvège : 1er décembre 1942

� Allemagne : 10 décembre 1942

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Rampe d'arrivée des convois de déportés à Auschwitz-Birkenau. Pologne, 1945.

© Mémorial de la Shoah/CDJC

LA SHOAHL’EXTERMINATION DES JUIFS

EN EUROPE

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La Shoah se caractérise par trois facteurs historiques majeurs :

l’intention d’anéantir entièrement un peuple et une civilisation, la

mobilisation de moyens criminels massifs par un appareil d’État

bureaucratique et centralisé, et le nombre des victimes. L’extermination

des Juifs d’Europe se double d’une volonté d’effacer toute trace

du massacre et d’en masquer la réalité jusque dans le vocabulaire

employé («Solution finale de la question juive», «transfert à l’Est»,

«traitement spécial»...). Evénement sans équivalent, la Shoah

marque une rupture brutale dans l’histoire de l’espèce humaine que

la haine séculaire des Juifs et l’antisémitisme viscéral d’Adolf Hitler

ne suffisent pas à expliquer.

Le retour à la chronologie permet de reconstituer les mécanismes

historiques ayant conduit de l’exclusion juridique des Juifs dans

l’Allemagne des années 30 à leur extermination programmée et

systématique à l’échelle du continent européen. �

L’ANTISÉMITISME AU CŒUR DE L’IDÉOLOGIE NAZIE

La vision nationale-socialiste, largement développée par Hitler dans

Mein Kampf, est fondée sur le principe de l’existence de races,

fondamentalement inégales entre elles, qui déterminent de manière

immuable la place de chacun dans une hiérarchie politique, sociale

et culturelle.

Au sommet de cette classification, «les Aryens, présupposés fondateurs

de l’humanité, incarnés par les Allemands, peuple de maîtres à qui il

revient de dominer le monde». En bas se trouvent les Slaves. Les Juifs

sont placés en dehors de l’espèce humaine, assimilés à des parasites

à éliminer. L’antisémitisme est d’ailleurs au centre de la conception

nazie du monde. Selon les nazis, les Juifs animent une conspiration

mondiale et gangrènent les peuples. Ils sont jugés responsables de la

défaite de l’Allemagne en 1918 et de son déclin. Si Hitler se présente

comme un théoricien novateur, le mythe qu’il développe à propos des

Juifs puise ses racines dans le passé de l’antijudaïsme chrétien et

dans celui de l’antisémitisme moderne né au XIXe siècle.

LA SHOAHL’EXTERMINATION DES JUIFS

EN EUROPE

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En Allemagne, la persécution des Juifs commence dès l’arrivée des

nazis au pouvoir, dans une société allemande de plus en plus

marquée par la violence qui frappe de nombreux groupes sociaux,

opposés au IIIe Reich ou jugés déviants.

L’égalité civile dont les Juifs bénéficiaient en Allemagne depuis 1871

est brisée. Le champ des interdictions professionnelles s’étend

progressivement de la fonction publique aux arts, à la culture, à

l’armée, à la justice, à l’enseignement, à la médecine, à la presse

et aux professions libérales. De multiples dispositions juridiques

frappent les Juifs dans tous les domaines de la vie quotidienne.

.EXCLURE..LES PERSÉCUTIONS ANTISÉMITES.

.EN ALLEMAGNE (1933-1939).

Au total, plus de 400 lois et décrets anti-juifs sont édictés entre 1933

et 1939, et près de 2 000 jusqu’en 1945.

En septembre 1935, la Loi pour la défense du sang et de l’honneur

allemand et la Loi sur la citoyenneté du Reich, communément

appelées les Lois de Nuremberg, privent les Juifs de la citoyenneté

allemande et de tous les droits civiques qui y sont attachés, comme

le droit de vote. Ils sont désormais considérés juridiquement comme

des «sujets de l’État» et non plus des citoyens.

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Inscriptions antisémites sur des boutiques appartenant à des Juifs, après la Nuit de Cristal. Allemagne, 10 novembre 1938.

© Mémorial de la Shoah/CDJC

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Plus de 500 000 Juifs sont directement concernés par l’application

de ces lois. 250 000 autres personnes, issues de mariages mixtes,

font l’objet de dispositions particulières.

Jusqu’au déclenchement de la Seconde Guerre mondiale, le pouvoir

nazi entend se débarrasser des Juifs en les forçant à émigrer.

Contraints à l’exil, environ 150 000 Juifs quittent l’Allemagne dans les

cinq premières années du régime, mais après l’annexion de

l’Autriche en mars 1938, 185 000 Juifs sont intégrés au Reich. Toutes

les mesures discriminatoires introduites en Allemagne depuis 1933

leur sont immédiatement appliquées. Pour chercher une solution au

problème des réfugiés, essentiellement juifs, qui fuient l’Allemagne,

une conférence internationale est organisée à Evian du 6 au 15 juillet

1938. Elle se solde par un échec, aucun des 32 États participants

n’acceptant d’assouplir sa politique d’immigration pour les accueillir.

L’année 1938 marque un nouveau tournant dans la politique antijuive

du régime nazi. Le 26 avril, les Juifs sont contraints par décret de

déclarer tous les biens qu’ils possèdent. C’est le début d’un processus

de spoliation appelé «aryanisation». Les entreprises appartenant

à des Juifs sont systématiquement confisquées, les commerces

fermés et les travailleurs indépendants contraints de cesser toute

activité.

De plus, après l’exécution à Paris d’un conseiller militaire allemand

par un jeune Juif polonais, Hershl Grynszpan, en représailles à

l’expulsion récente des Juifs polonais vivant en Allemagne, une

vague de violences anti-juives est organisée en Allemagne et en

Autriche dans la nuit du 9 au 10 novembre 1938. 91 personnes sont

assassinées, 267 synagogues saccagées et incendiées, et plus de

7 000 magasins pillés. C’est la «Nuit de Cristal». 35 000 hommes,

âgés de 16 à 80 ans, sont arrêtés et envoyés dans les camps de

concentration. C’est la première fois que des Juifs sont placés

dans le système concentrationnaire au seul motif de leur judéité.

L’émigration forcée des Juifs du Reich s’accélère. Au total, 120 000

Juifs environ quittent l’Allemagne après la «Nuit de Cristal».

Le 30 janvier 1939, Hitler prononce un discours au Reichstag dans

lequel il annonce que «si la guerre devait éclater, le résultat en

serait l’extermination des Juifs européens». �

Des SA posent avec un panneau

appelant au boycott des magasins

appartenant à des Juifs.

Allemagne, années 1930.

© Mémorial de la Shoah/CDJC

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Le 1er septembre 1939, les troupes allemandes envahissent

la Pologne. L’Armée rouge prend les défenses polonaises à revers

le 17 en application des dispositions secrètes du pacte germano-

soviétique, signé le 23 août. Après quatre semaines de combat,

l’Allemagne et l’URSS se partagent le territoire polonais. Les régions

de Poznan (Posen) et Lodz (Litzmannstadt) sont annexées au Reich

sous le nom de Warthegau, et un «Gouvernement général» créé

autour de Cracovie.

Au total, 1 900 000 Juifs habitent dans ces deux zones. Immédiate-

ment, les violences à leur encontre se multiplient. Dès le mois de

.DE LA CRÉATION DES GHETTOS..EN POLOGNE OCCUPÉE À L’INVASION.

.DE L’URSS (1939-1941).

septembre, Reinhard Heydrich, nommé à la tête de l’Office central

de sécurité du Reich (RSHA), décide de transférer les Juifs du

Warthegau vers le Gouvernement général, de les regrouper dans

les villes et de les parquer dans des quartiers séparés, les ghettos.

Les petites communautés de moins de cinq cents personnes sont

dissoutes, les villages détruits et les synagogues incendiées. Fin

novembre, les Juifs sont contraints de porter un signe distinctif.

Tous les hommes âgés de quatorze à soixante ans sont astreints au

••• �

Un enfant dans le ghetto de Varsovie. Pologne, 1942.

© IPN

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travail forcé. Les premiers ghettos apparaissent à la fin de l’année

1939 dans la zone annexée au Reich, et au printemps 1940 dans le

«Gouvernement général». Les plus importants sont créés à Lodz en

février 1940, à Varsovie en octobre 1940 et à Cracovie en mars 1941.

Il n’y a pas de plan d’ensemble. Le processus d’enfermement

s’opère au gré des décisions locales des forces d’occupation. Les

Juifs sont brutalement contraints de quitter leur domicile et d’aller

s’entasser dans le quartier le plus pauvre de la ville. Leurs habitations

et tous les biens qu’ils ne peuvent emporter sont saisis. Les entre-

prises leur appartenant sont liquidées. Le ghetto est entouré d’une

enceinte surveillée. La famine organisée, le surpeuplement, le froid

et les épidémies provoquent une mortalité très importante, de près

de 800 000 personnes. Toutefois, pour les nazis, l’enfermement des

Juifs dans les ghettos ne constitue qu’une étape intermédiaire avant

leur expulsion définitive des territoires sous domination allemande.

Dans un premier temps, Heydrich envisage de créer une «réserve

juive» dans le district de Lublin, mais ce projet se heurte à la double

opposition du chef du Gouvernement général, Hans Frank, et du

responsable suprême de l’économie allemande, Hermann Göring,

également en charge de la question juive. Après l’invasion de la

France, Adolf Eichmann, qui dirige le Bureau des affaires juives

du RSHA (IVb4), étudie l’émigration forcée des Juifs vers l’île de

Madagascar. Mais la poursuite de la guerre contre le Royaume-Uni

rend le projet irréalisable.

Choisissant la fuite en avant, Hitler décide alors de déclencher

l’offensive contre l’URSS. �

Transfert de population

vers le ghetto de Lodz sous

la surveillance de soldats nazis.

Pologne, 1942

© Mémorial de la Shoah/CDJC

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Le 22 juin 1941, l’attaque de l’Union soviétique marque un tournant

dans le processus génocidaire. Pour Hitler, la guerre contre l’URSS

n’est pas une guerre conventionnelle mais une guerre totale, une

«guerre d’extermination» ayant pour fin l’anéantissement du «judéo-

bolchevisme».

Cinq millions de Juifs vivent alors sur le territoire soviétique, dont

quatre dans la partie occidentale directement touchée par l’invasion.

Dès le printemps 1941, quatre unités spéciales, les Einsatzgruppen,

ont été constituées pour suivre l’avancée des troupes allemandes.

Elles comptent près de 3 000 volontaires : Waffen SS, membres des

.DÉTRUIRE..L’EXTERMINATION PHYSIQUE.

.(1941-1945).

forces de police, mais aussi auxiliaires baltes et ukrainiens. Ces

«unités mobiles de tuerie », selon l’expression de l’historien américain

Raul Hilberg, sont chargées d’éliminer les commissaires politiques,

les militants communistes et les hommes juifs, puis, rapidement,

l’ensemble de la population juive, femmes et enfants compris.

Derrière un front s’étendant de la Baltique à la Mer Noire, les

Einsatzgruppen procèdent à des tueries systématiques qui font

plus de un million cinq cent mille morts au total.

••• �

Exécution de femmes et d’enfants juifs du ghetto de Mizocz par une unité mobile allemande aidée de miliciens ukrainiens. Ukraine, 14 octobre 1942.

© USHMM

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Les dirigeants nazis pensent remporter une victoire rapide contre

l’URSS. La résistance inattendue des troupes soviétiques les amène

à remiser, au moins provisoirement, le projet d’une expulsion

généralisée des Juifs à l’Est, en même temps qu’elle laisse entrevoir

l’éventualité d’une nouvelle défaite militaire de l’Allemagne. C’est

dans ce contexte qu’est prise, à l’automne 1941, la décision d’assas-

siner tous les Juifs d’Europe. La technique retenue est le gazage,

homicide déjà employé en secret depuis le début de l’année 1940

dans six centres d’euthanasie situés à l’intérieur du Reich à

l’encontre d’handicapés mentaux et de malades incurables, lors de

l’Aktion T4. Dans un premier temps, les Juifs sont asphyxiés à

l’arrière de camions au moyen des gaz d’échappement. Ces camions

à gaz sont utilisés à Chelmno à partir du 8 décembre 1941.

L’extermination des Juifs a donc commencé lorsque se tient à

Wannsee, le 20 janvier 1942, une conférence au cours de laquelle

sont précisées les modalités administratives, politiques et diploma-

tiques de la «Solution finale de la question juive». La conférence

était initialement convoquée pour le 9 décembre 1941. Elle fut

repoussée en raison de l’attaque japonaise contre les États-Unis,

provoquant son entrée en guerre et l’extension désormais planétaire

du conflit. Pour les nazis, onze millions de Juifs, dont ceux présents

en Angleterre, en Irlande et sur les territoires liées à la France en

Afrique du Nord, sont concernés. La réunion confirme par ailleurs

la prééminence administrative et bureaucratique de la SS dans le

génocide des Juifs d’Europe.

L’étape suivante est la liquidation des Juifs du Gouvernement

général, appelée Aktion Reinhard. Trois «centres de mise à mort»,

selon l’expression de Raul Hilberg, équipés de chambres à gaz fixes,

sont construits à Belzec, Treblinka et Sobibor au début de

l’année 1942. Les trois centres de mise à mort fonctionnent selon

un même modèle. À l’arrivée des convois, les victimes doivent se

déshabiller avant d’être poussées dans les chambres à gaz à travers

un corridor entouré de barbelés. Les chambres à gaz, maquillées en

salles de douche, fonctionnent au moyen du monoxyde de carbone

produit par des moteurs diesel. Les corps des victimes sont d’abord

ensevelis dans des fosses communes creusées à proximité, puis

brûlés sur des bûchers à ciel ouvert, afin de dissimuler toute trace

du massacre.

Environ 550 000 personnes sont tuées à Belzec en l’espace de neuf

mois entre mars et décembre 1942 ; 250 000 à Sobibor entre mai

1942 et octobre 1943 ; 900 000 à Treblinka entre juillet 1942 et

novembre 1943. Alors que le site de Belzec est abandonné en juin

1943, Treblinka et Sobibor cessent de fonctionner après la révolte

du commando juif chargé du fonctionnement des installations,

respectivement le 2 août et le 14 octobre 1943. L’Aktion Reinhard

prend fin avec l’exécution des 43 000 détenus juifs du camp de

Majdanek et des ateliers de travail de la région de Lublin, entre le

3 et le 5 novembre 1943.

Parallèlement à l’Aktion Reinhard, le camp d’Auschwitz est doté de

grandes installations de gazage et d’incinération, où un million de

Juifs, déportés de tous les territoires occupés par les forces du

Reich, sont assassinés entre 1942 et 1944.

Malgré la volonté des nazis de préserver le secret sur ces crimes,

des informations circulent rapidement au sein des pays occupés et

sont transmises aux principaux gouvernements alliés. Ainsi en mai

1942, un rapport du Bund (Union générale des travailleurs juifs)

parvient au gouvernement polonais en exil à Londres, décrivant

l’extermination des Juifs, fournissant une liste de sites d’extermi-

nation ainsi qu’une estimation du nombre de victimes de 700 000,

qui s’avère inférieure à la réalité. La radio anglaise rapporte ces

informations. Tout au long du printemps et jusqu’à la fin de l’année,

de nouveaux messages parviennent à Londres et à Washington.

Ainsi, le 8 août 1942, le représentant du congrès juif mondial en

Suisse, Gerhart Riegner adresse un télégramme au rabbin Stephen

Wise, président du congrès juif mondial aux États-Unis, et à Sidney

Silverman, un député britannique, relayant les confidences d’Eduard

Schulte, un industriel allemand, sur un vaste programme d’assassinat

des Juifs d’Europe. Dans les dernières semaines de 1942, le résistant

polonais Jan Karski témoigne de son parcours clandestin au sein du

ghetto de Varsovie auprès du premier ministre britannique puis, en

1943, auprès du président américain.

Sur la base de ces informations, les gouvernements alliés dénoncent

le 17 décembre 1942, pour la première fois expressément, la politique

d’extermination des Juifs d’Europe, sans jamais intervenir directement

jusqu’à la fin de la guerre. �

_18

* D’après Raul Hilberg, La destruction des Juifs d’Europe, Fayard, 1988.

** E. Jäckel, P. Longerich, J.H. Schoeps (dir.), Enzyklopädie des Holocaust, Argon, 1993, 1re édition, Israël Gutman (dir.), 1990.

RÉPARTITION DES VICTIMES PAR PAYS(DANS LES FRONTIÈRES DE 1937)

Les chiffres du bilan établi par Raul Hilberg sont des minima. Pour

certains historiens, le nombre des victimes est plus élevé et pourrait

atteindre le chiffre de 6,5 millions.

Selon R. Hilberg * Selon l’Enzyklopädie des Holocaust **

EUROPE DE L’EST

Pologne environ 3 000 000 2 900 000 à 3 000 000

Lituanie environ 130 000 140 000 à 143 000

Lettonie 70 000 70 000 à 71 500

Estonie 2 000 1 500 à 2 000

Roumanie 270 000 271 000 à 287 000

URSS plus de 700 000 1 000 000 à 1 100 000

EUROPE CENTRALE ET BALKANIQUE

Allemagne environ 120 000 134 500 à 141 500

Autriche environ 50 000 50 000

Tchécoslovaquie 260 000 146 150 à 149 150

Hongrie plus de 180 000 550 000 à 569 000

Yougoslavie 60 000 56 200 à 63 300

Grèce 60 000 60 000 à 67 000

EUROPE OCCIDENTALE

France 75 000 77 320

Belgique 24 000 28 900

Pays-Bas environ 100 000 100 000

Luxembourg environ 1000 1 950

Italie (y compris Rhodes) 9 000 7680

Norvège environ 1000 762

Total général environ 5 100 000 5 596 000 à 5 860 000

_19

CARTE DES CAMPS EN EUROPE

Berlin

Stockholm

Helsinki

Oslo

Budapest

Vienne

Berne

Luxembourg

Bruxelles

Amsterdam

Copenhague

Prague

Munich

Nuremberg

Cologne

Strasbourg

Linz

Hambourg

Hanovre

LeipzigDresde Wroclaw

Bratislava

Districtde Lemberg

Districtde Bialystok

ALSACE-LORRAINE

LUXEMBOURG

GOUVERNEMENTGÉNÉRAL

DE POLOGNE

UKRAINE

OSTLAND

SLOVAQUIE

AUTRICHE

BOHÊME-MORAVIE

BASSE-STYRIE

SUISSE

ITALIE

CROATIE

FRANCE

BELGIQUE

PAYS-BAS

DANEMARK

HONGRIE

ROUMANIE

SUÈDE

FINLANDE

URSS

NORVÈGE

MERDU NORD

MERBALTIQUE

Majdanek

AuschwitzLvov

Minsk

Vilna

Bialystok

Dachau

MauthausenNatzweiler

Flossenburg

Buchenwald

Dora-Mittelbau

Gross-Rosen

Chelmno(Kulmhof)

Stutthof

Treblinka

Sobibor

Plaszow

Belzec

Bergen-Belsen

Neuengamme

Ravensbrück

Riga-Kaiserwald

Kauen-Kovno (Kaunas)

Klooga

Vaivara

Oranienburg-Sachsenhausen

Theresienstadt

Lodz

Cracovie

Lublin

Varsovie

ALLEMAGNEALLEMAGNE

Camp de concentration

Camp d’extermination

Camp mixte

Ghetto

Allemagne et pays annexés

Pays occupés par l’Allemagne

Pays alliés de l’Allemagne

Pays neutres

© Mémorial de la Shoah

_20

Le 27 avril 1940, Himmler donne l’ordre d’aménager un camp

de concentration à Oswiecim, devenu Auschwitz après l’annexion de

ce territoire au Reich. En mars 1941, l’emprise administrative du

camp d’Auschwitz s’étend sur 40 km2. Le 1er mars 1941, Himmler

décide l’établissement d’un second camp sur le site du village

voisin de Brzezinka, devenu Birkenau, à trois kilomètres. Dans la

seconde moitié de l’année 1941, Birkenau est désigné pour devenir

le principal camp d’extermination des Juifs d’Europe de l’Ouest.

Auschwitz prend la forme désormais d’un vaste complexe, lié

.AUSCHWITZ-BIRKENAU..AU CŒUR DE LA DESTRUCTION DE MASSE.

.DU JUDAÏSME EUROPÉEN.

à la fois au régime concentrationnaire et au meurtre de masse.

Au printemps 1941, plusieurs kommandos de prisonniers sont

constitués en camps satellites dans des fermes pour des travaux

agricoles, dans des usines, des fonderies, des mines. Le premier et

le plus important de ces camps est celui de Buna-Monowitz autour

d’une usine de la firme IG Farben, de caoutchouc synthétique et

d’essence.

••• �

Entrée principale du camp d’Auschwitz I, portant l’inscription : «Arbeit macht frei» (le travail rend libre).

À droite en entrant, se trouve le bloc 24 réservé à l’immatriculation des détenus (le Häftlingschreibstube). Pologne, 1945.

© Mémorial de la Shoah/CDJC

_21

Le complexe d’Auschwitz constitué de trois camps, le camp principal

(Auschwitz I), Birkenau (Auschwitz II) et Monowitz (Auschwitz III),

et 40 camps annexes, devient le plus vaste et le plus peuplé des

camps de l’univers concentrationnaire nazi.

L’efficacité du Zyklon B, un produit insecticide, est d’abord testée

en septembre 1941. Rudolf Höss, le commandant d’Auschwitz, juge

le procédé plus sûr que le monoxyde de carbone utilisé par ailleurs.

Dans un premier temps, les gazages ont lieu dans la morgue du

crématoire I. En 1942, les opérations sont transférées à Birkenau

dans un, puis deux bâtiments, transformés à cet effet, qui reçoivent

le nom de bunker n°I et II.

À partir de juillet 1942, une sélection est pratiquée à l’arrivée de

chaque transport de déportés juifs. Si tous sont destinés à mourir

selon les plans nazis, un faible nombre échappe à Auschwitz à ce

funeste destin, pour fournir de la main-d’œuvre au service de la

guerre totale.

LA DÉPORTATION DE FRANCE

VERS AUSCHWITZ BIRKENAU

Sur 76 000 déportés juifs de France, 69 000 ont été déportés vers

Auschwitz, répartis en 69 convois, entre mars 1942 et août 1944. 2 500

seulement sont revenus.

3 convois de déportés politiques, composés principalement de résis-

tants, sont partis à destination d’Auschwitz les 6 juillet 1942, 24 janvier

1943 et 27 avril 1944. Sur 3 060 déportés, 969 ont survécu. Le convoi

de janvier 1943 était constitué de 230 femmes, parmi lesquelles

se trouvaient de grandes figures de la Résistance comme Danielle

Casanova, Marie-Claude Vaillant-Couturier et Charlotte Delbo.

145 Tsiganes français ont été déportés à Auschwitz depuis la Belgique

le 15 janvier 1944.

Aucun Tsigane n’a été déporté directement de France.

Un convoi de Juifs venu

de Hongrie arrive sur la rampe

de sélection du camp d’Auschwitz

Birkenau, mai-juillet 1944.

© Album d’Auschwitz, Yad Vashem

_22

En juillet 1942, la construction de quatre Krematorium, associant

chambres à gaz, salle de déshabillage et plusieurs fours, est lancée.

Elle s’achève entre mars et juin 1943. Dans ces installations

modernes, il devient possible, en vingt-quatre heures, de brûler près

de 4 800 cadavres et de gazer 3 000 personnes en même temps.

Tandis que les autres centres de mise à mort sont démantelés, à

Birkenau l’extermination n’est pas interrompue. Entre le 15 mai et

le 9 juillet 1944, plus de 440 000 Juifs hongrois sont déportés à

Auschwitz, où la grande majorité est gazée à l’arrivée.

Les troupes soviétiques pénètrent à Auschwitz le 27 janvier 1945,

dont les détenus ont été progressivement évacués à partir de la fin

de l’année 1944. Ils découvrent dans l’ensemble du complexe 7 000

déportés, ne mesurant que peu à peu l’étendue des crimes commis

par le IIIe Reich. �

BILAN D’AUSCHWITZ

Au moins 1,3 million de personnes ont été déportées à Auschwitz.

Parmi elles, 1,1 million ont été assassinées :

� 960 000 Juifs

� 70 000 à 75 000 Polonais non-juifs

� 21 000 Tsiganes

� 15 000 prisonniers de guerre soviétiques

� 10 000 à 15 000 détenus non-juifs d’autres nationalités

(notamment tchèques, russes, biélorusses, ukrainiens,

yougoslaves, français, allemands, autrichiens).

Baraquements du camp

de Birkenau. Pologne, 1942-1944.

© Mémorial de la Shoah/CDJC

_23

Vérification de papiers par des officiers allemands à la ligne de démarcation. France, sans date.

© Mémorial de la Shoah/CDJC

LA SHOAHLA PERSÉCUTION ET LA DÉPORTATION

DES JUIFS EN FRANCE

_25

L’invasion de la Pologne par l’Allemagne en septembre 1939

déclenche la Seconde Guerre mondiale. Soutenant son allié, la

France s’engage dans le conflit. Mais l’offensive des troupes du

IIIe Reich en mai 1940 sur le front occidental défait les armées

françaises. Le 22 juin 1940, la France vaincue signe une convention

d’armistice avec le régime nazi. Ses conditions sont sévères. Elle

prévoit notamment l’occupation de plus de la moitié de son territoire,

l’annexion de l’Alsace-Moselle et le rattachement du Nord et du

Pas-de-Calais au Commandement allemand de Bruxelles. Une ligne

de démarcation établit une séparation entre une partie occupée au

nord et une zone dite «libre» au sud sous autorité française. La

France doit en outre livrer tous les ressortissants allemands et

autrichiens désignés par le gouvernement du Reich, internés dès

septembre 1939.

En zone occupée, les autorités allemandes appliquent une législation

antisémite, inspirée par les lois du Reich. L’ordonnance du 27 sep-

tembre 1940 énonce les critères d’appartenance à la religion juive et

ordonne le recensement des personnes considérées comme telles.

Il leur est interdit de quitter cette zone. Le processus de spoliation des

entreprises et commerces juifs s’engage également. «Tout commerce,

dont le propriétaire ou le détenteur est juif, devra être désigné

comme entreprise juive» par une affiche spéciale en langue

allemande et française. �

Ouverture du camp des Milles pour les ressortissants du Reich

vivant dans la région de Marseille, septembre 1939.

© Mémorial de la Shoah/CDJC/coll. Paulmyer

LA SHOAHLA PERSÉCUTION ET LA DÉPORTATION

DES JUIFS EN FRANCE

_26

La IIIe République cesse de fait d’exister le 10 juillet 1940 avec le

vote des pleins pouvoirs au maréchal Pétain. La démocratie est

remplacée par un régime autoritaire. Faisant figure d’homme provi-

dentiel, le chef de «l’État français», installé avec le gouvernement

à Vichy, bénéficie alors du soutien massif de la population française

traumatisée par la débâcle militaire et l’effondrement du pays.

Appelé au gouvernement dès le 18 mai, Pétain avait rapidement

exclu le principe de la capitulation et de la poursuite des combats,

convaincu du caractère inéluctable de la défaite.

.LA POLITIQUE ANTISÉMITE..DE L’ÉTAT FRANÇAIS.

Le régime de Vichy entend mettre en œuvre une «Révolution natio-

nale», devant se traduire par «l’assainissement» politique, social et

moral de la nation. Substituant la devise «Travail, Famille, Patrie» à la

formule républicaine «Liberté, Egalité, Fraternité», cet ordre nouveau

se fonde sur une idéologie nationaliste, autoritaire, xénophobe et

antisémite. Il applique d’emblée une politique d’exclusion à l’égard

des individus jugés «nuisibles», au premier rang desquels les Juifs.

••• �

Affiche éditée par le centre de propagande de la Révolution nationale - Centre d'Avignon, 1942.

© Mémorial de la Shoah/CDJC

_27

Le gouvernement de Vichy, avec à sa tête Pierre Laval, promulgue

ainsi précocement une suite de lois et de décrets à leur encontre,

applicable en zone occupée comme en zone dite «libre».

Durant cette période, on comptera plus de 200 textes législatifs qu’il

s’agisse d’ordonnances allemandes, de décrets ou de lois.

Le 22 juillet 1940, le gouvernement de Vichy promulgue un décret-loi

portant sur la révision des naturalisations établies depuis 1927.

15 000 personnes perdent la nationalité française, dont environ

8 000 Juifs, et deviennent apatrides.

De sa propre initiative, et sans pression nazie, l’État français adopte

le 3 octobre une loi définissant le «statut des Juifs». Celle-ci concerne

les deux zones. Certains secteurs d’activité leur sont désormais

interdits : la fonction publique, la presse et le cinéma notamment.

Cette liste ne cessera de s’élargir décret après décret.

Les Juifs d’Algérie, sont privés de la nationalité française, acquise

depuis le décret Crémieux en 1871. Le 7 octobre 1940, ils deviennent

des «indigènes des départements de l’Algérie». �

«Vichy a promulgué le statut des Juifs en France»,

articles de la presse collaborationniste et antisémite, 19 octobre 1940.

© Mémorial de la Shoah/CDJC

_28

Lors de la rencontre entre Hitler et Pétain à Montoire, le 24 octobre

1940, le principe d’une collaboration d’État entre la France et

l’Allemagne dans les domaines économiques, militaires et répressifs

est institué. À cette période, malgré la germanophobie d’une

majorité de la population, la collaboration est surtout entreprise

à l’initiative de Vichy.

.LA COLLABORATION..FRANCO-ALLEMANDE.

.CONTRE LES JUIFS.

••• �

Le maréchal Philippe Pétain est accueilli par Adolf Hitler à la gare de Montoire-sur-le-Loir. Loir-et-Cher, 24 octobre 1940.

© Mémorial de la Shoah/CDJC

_29

La coordination des appareils répressifs français et allemands est

facilitée par le maintien de l’administration de Vichy, qui entend

préserver ses prérogatives, sur la plus grande partie du territoire.

Celle-ci recourt de manière systématique à l’internement administratif

et établit des fichiers utilisés par la suite pour les arrestations.

À la demande des Allemands, un Commissariat général aux questions

juives (CGQJ) est créé par le gouvernement Darlan le 29 mars 1941.

Son rôle est d’élaborer une législation à l’encontre des Juifs et

de veiller à son application dans les deux zones (recensement,

interdictions professionnelles, aryanisation des entreprises). La

spoliation concernera au total près de 47 000 entreprises. Le 2 juin

1941, tout en ordonnant un recensement sur l’ensemble du territoire,

l’État français promulgue un deuxième statut des Juifs, qui élargit

les critères d’appartenance à la «race juive» et étend le champ des

interdictions professionnelles.

Sur une demande allemande, une loi française est adoptée le 29

novembre 1941 créant l’Union générale des israélites de France

(UGIF), chargée d'assurer la représentation des Juifs auprès des

pouvoirs publics. �

Certificat de non-influence juive, délivré aux entreprises par le Commissariat

générale aux questions juives pour éviter leur aryanisation.

© Mémorial de la Shoah/CDJC

_30

À Paris, en liaison étroite avec l’administration française, les autorités

allemandes procèdent aux premières arrestations. Le 14 mai 1941,

3 710 hommes sont convoqués dans des commissariats où ils sont

arrêtés pour être transférés dans les camps de Pithiviers et

de Beaune-la-Rolande (Loiret). C’est la rafle dite du «billet vert»

du nom du document envoyé par les autorités. Le 20 août suivant,

plus de 4 000 autres sont conduits à la cité de la Muette, à Drancy,

.LES PREMIÈRES RAFLES.

camp d’internement ouvert à cette occasion. Ce sont surtout des

Juifs étrangers bien qu’il y ait aussi parmi eux des Français.

Le 12 décembre, 743 hommes, des notables essentiellement, sont

arrêtés et enfermés au camp de Compiègne-Royallieu (Oise). Ce camp

sera par la suite le lieu de rassemblement et de transit des déportés

politiques, celui de Drancy le devenant pour les Juifs. �

Gare d’Austerlitz, mai 1941.

Les Juifs étrangers raflés suite à une convocation dans les commissariats de police sont emmenés dans les camps du Loiret.

© Rue des Archives

_31

L'année 1942 marque le début de la mise en œuvre de la «Solution

finale» à l’échelle européenne. Le 27 mars, un premier convoi de

déportés juifs quitte la France pour Auschwitz. Soixante-treize

autres suivront par la suite, la plupart pour cette même destination.

Reinhard Heydrich se rend à Paris le 5 mai 1942 afin d’installer le

général SS Karl Oberg comme chef de la SS et de la police en France

et lancer la préparation des déportations massives. Adolf Eichmann,

le chef de la section antijuive du RSHA, se déplacera à son tour le

30 juin.

.LE TOURNANT DE L’ÉTÉ 1942.

Entre-temps, une ordonnance allemande est proclamée le 29 mai,

et simultanément en France, en Belgique et aux Pays-Bas, relative

au port de l’étoile jaune. Elle entre en vigueur le 7 juin. Peu après,

l’accès à la plupart des lieux publics est interdit aux Juifs. L’exclusion

se renforce.

Début juin, Oberg entame des négociations avec les autorités

françaises sur l’organisation et les conditions de mise en œuvre de

Les autobus et voitures de la police ayant servi à transporter les Juifs lors de la grande rafle des 16 et 17 juillet 1942,

garés devant le Vélodrome d’Hiver à Paris. Retrouvée par Serge Klarsfeld en 1990, il s’agit de la seule photographie

connue à ce jour se rapportant à ces journées tragiques.

© Mémorial de la Shoah/CDJC/BHVP

••• �

_32

l’arrestation, du transfert et de la déportation des Juifs de France,

aboutissant à la signature d’un accord officiel avec René Bousquet,

secrétaire d’État à la Police de Vichy représentant le gouvernement,

le 2 juillet 1942. Ce document valide la participation des forces de

l’ordre françaises aux arrestations de Juifs, le nombre des Juifs à

arrêter et à livrer, les critères d’arrestation, le transfert de Juifs

depuis la zone sud, alors non occupée, en vue de leur déportation.

Le nombre est fixé à 100 000 personnes pour l’année 1942. Sur la

proposition de Pierre Laval, la déportation des enfants de moins de

16 ans est en outre acceptée par Berlin et appliquée en août.

Malgré le nombre élevé de personnes prises lors de la rafle, organisée

à Paris et en région parisienne les 16 et 17 juillet 1942, le quota de Juifs

à déporter fixé par les Allemands et les représentants du gouverne-

ment de Vichy lors de négociations n’est pas atteint. Pour y parvenir,

l’État français se tourne vers les camps d’internement de la zone

sud, encore non occupée. Ceux-ci constituent un vivier dans lequel

il puisera régulièrement. Ainsi, parmi les 10 000 Juifs livrés au Reich

en août-septembre 1942, figurent en majorité des apatrides et des

étrangers provenant de ces camps. Les autres sont raflés à partir du

26 août dans les départements du sud de la France.

À cette date, le gouvernement s’efforce encore de conserver le

contrôle illusoire des mesures prises envers les Juifs français, tout en

acceptant que les enfants nés en France de parents étrangers soient

déportés. Plus de la moitié des Juifs déportés de France l’a été au

cours du deuxième semestre 1942.

Les grandes rafles de l’été 1942 concernent pour la première fois

des familles entières. Elles suscitent une réaction indignée dans une

partie de l’opinion publique, jusqu’alors peu sensible aux persécutions

commises contre les Juifs. Ainsi, une partie de l’épiscopat français,

plus particulièrement en zone libre, se manifeste. De hautes

personnalités comme Mgr Saliège, archevêque de Toulouse,

Mgr Théas, évêque de Montauban, Mgr Delay, évêque de Marseille,

le cardinal Gerlier, archevêque de Lyon, ou le pasteur Marc Boegner,

protestent contre l’arrestation, les mauvais traitements et la remise

des Juifs à l’occupant. Des institutions religieuses, des couvents,

participent à l’accueil sous de fausses identités d’enfants, notamment

ceux dont les parents étrangers sont enfermés dans les camps d’in-

ternement ou sont déjà déportés. Dans le milieu rural, des initiatives

individuelles et spontanées se manifestent également.

De gauche à droite : Le cardinal Saliège, archevêque de Toulouse. Le cardinal Saliège fait lire dès le 23 août 1942 dans les églises de son diocèse

une vigoureuse lettre de protestation contre les rafles de Juifs. Haute-Garonne, non daté. Portrait de Mgr Pierre-Marie Théas, évêque de Montauban, interné à

Compiègne pour des faits de résistance. Tarn-et-Garonne, non daté. Le cardinal Gerlier, archevêque et primat des Gaules. Mgr Jean Delay, évêque de Marseille.

Le pasteur Marc Boegner. Membre du Comité de coordination pour l’assistance dans les camps, il met toute son autorité morale en jeu pour tenter

d'améliorer le sort des Juifs. Il défend et sauve de nombreux Juifs et des réfugiés politiques. France, 13 mars 1938. © DR

••• �

_33

Ces interventions et la désapprobation d’une fraction de la population

ont un réel impact sur l’opinion publique.

Mais surtout, les Juifs prennent en charge leur propre sauvetage à

travers les actions conduites par des organisations juives comme

l’Œuvre de secours aux enfants, parfois appuyées par des organi-

sations non juives, pour la plupart caritatives et religieuses.

Cette résistance a revêtu divers aspects selon les circonstances

et les lieux. Le rôle des femmes, souvent jeunes, est exemplaire,

notamment dans le sauvetage des enfants qu’elles ont cachés ou

fait passer en Suisse.

La conjonction de toutes ces actions, juives et non juives, contribue

grandement à la survie des trois quarts des Juifs de France ; un

phénomène favorisé aussi par la géographie du territoire et les

conditions de l’occupation du pays.

Par ailleurs, de nombreux Juifs de France s’engagent contre

l’occupant au sein de la Résistance intérieure ou extérieure, suscitant

également la création de mouvements spécifiques comme l’Orga-

nisation juive de Combat. Cet engagement des Juifs en Résistance

prend de multiples formes. �

Groupe de résistants et de parachutistes anglais du Special Operation

Executive (SOE), internés à la prison militaire de Mauzac. Haute-Garonne, 1942.

© Mémorial de la Shoah/CDJC

Le réseau parisien des FTP-MOI est démantelé

par la police de Vichy et la gestapo en février 1944.

Le procès de ces résistants, dit le procès des 23,

avec parmi eux 12 Juifs, s’ouvre le 10 février. Tous sont condamnés

à mort et exécutés le 21 février au Mont Valérien.

© Mémorial de la Shoah/CDJC

_34

Le 11 novembre 1942, la zone sud est envahie par les Allemands et

les Italiens. La zone italienne, dans le sud-est de la France, constitue

alors un refuge pour les Juifs mais, suite à l’armistice signé en

septembre 1943 par ce gouvernement avec les Alliés, l’intégralité

du territoire est occupée par les Allemands. Même si les forces de

l’ordre françaises demeurent impliquées, le régime de Vichy se

montre plus réticent dans sa collaboration en la matière. Les troupes

du IIIe Reich se chargent le plus souvent des arrestations, appuyées

dès lors par la Milice.

.DE L’INVASION..DE LA ZONE SUD À LA LIBÉRATION.

••• �

Rafle des Juifs de Marseille (Bouches-du-Rhône). France, 22-27 janvier 1943.

© Bunedsarchiv

_35

Enfants juifs hébergés par l’UGIF rue Lamarck

dans le XVIIIe arrondissement, parmi eux beaucoup seront

raflés et déportés à Auschwitz Birkenau, en juillet 1944.

© Mémorial de la Shoah/CDJC

Les persécutions, les arrestations et les déportations se poursuivent

néanmoins jusqu’à la Libération, frappant désormais l’ensemble des

Juifs. Ainsi, le 6 avril 1944, quarante-quatre enfants et leurs éducateurs

sont raflés à Izieu (Ain) par Klaus Barbie, le chef de la Gestapo à

Lyon. En juillet, Aloïs Brunner, alors commandant du camp de

Drancy, fait arrêter en banlieue parisienne plus de 230 enfants et

adolescents qui sont déportés le 31 juillet, moins d’un mois avant la

libération de la capitale. De nombreux Juifs sont par ailleurs arrêtés

voire assassinés par la Milice, comme à Rillieux-la-Pape près de

Lyon, où Paul Touvier, son responsable local, fait exécuter sommai-

rement sept otages le 29 juin 1944. Dans les derniers jours de

l’Occupation, ils sont encore plusieurs centaines à être massacrés

en divers lieux, dont des personnalités comme Jean Zay. �

BILAN DE LA SHOAH EN FRANCE

En 1940, 300 à 330 000 Juifs vivent en France métropolitaine

et 370 000 en Afrique du Nord.

Parmi les premiers, 200 000 sont de nationalité française et 130 000

de nationalité étrangère. Près de la moitié vivent à Paris et dans les

villes limitrophes.

Sur les 80 000 victimes de la Shoah en France, 55 000 sont des Juifs

étrangers et 25 000 des Juifs de nationalité française.

76 000, dont environ 11 400 enfants (2 000 de moins de 6 ans), ont

été déportés, dont 69 000 à Auschwitz. Seuls 2 500 ont survécu.

3 000 sont morts dans les camps d'internement français.

1 000 sont exécutés ou abattus sommairement en France.

Nombre de déportés par année :

� 1942 : 42 000 en 43 convois (vers Auschwitz-Birkenau)

� 1943 : 17 000 en 17 convois (13 vers Auschwitz-Birkenau,

4 vers Sobibor)

� 1944 : 15 000 en 14 convois (dont 12 vers Auschwitz-Birkenau,

un vers la Lituanie et l’Estonie et un vers Buchenwald)

Un millier de Juifs du nord de la France ont été déportés

via la Belgique.

_36

La loi du 4 octobre 1940 permet l’internement des «ressortissants

étrangers de race juive» dans «des camps spéciaux», sur simple

décision préfectorale. 40 000 Juifs étrangers sont ainsi internés dans

des dizaines de camps, à Gurs (Pyrénées-Atlantiques) ou Rivesaltes

(Pyrénées-Orientales) notamment. Le camp des Milles (Bouches-

du-Rhône) devient à l’automne 1940 un camp de transit pour les

internés en instance d’émigration. Ces camps avaient été créés pour

la plupart sous le gouvernement Daladier à l’automne 1939. Il s’agissait

.LES CAMPS D’INTERNEMENT..EN FRANCE.

alors d’une mesure d’exception à l’égard de milliers d’étrangers

jugés alors «indésirables» : réfugiés allemands ou autrichiens consi-

dérés comme ressortissants de puissances ennemies, républicains

espagnols, combattants des Brigades internationales. Conformément

à la convention d’armistice, le IIIe Reich obtient le transfert des

internés qu’il réclame.

••• �

Groupe d'internés avec Ajzyk-Majer Sendyk au camp de Pithiviers (Loiret) le 23 mars 1942.

© Mémorial de la Shoah/CDJC

_37

63

CARTE DES CAMPS D’INTERNEMENT EN FRANCE

BELGIQUEROYAUME-UNI

SUISSE

ITALIE

ESPAGNE

LUXEMBOURG

ALLEMAGNEMANCHE

OCÉAN ATLANTIQUE

MER MÉDITÉRRANÉE

FRANCEFRANCE ALSACE

LORRAINE

CHERALLIER

PUY-DE-DÔME

JURA

HAUTE-SAVOIE

SAVOIE

HAUTES-ALPES

BASSES-ALPES

VAUCLUSEGARD

LOZÈRE

CANTALCORRÈZE

DORDOGNE

LOT-ET-GARONNE

TARN-ET-GARONNE

HAUTE-GARONNE

HAUTES-PYRÉNÉES

BASSES-PYRÉNÉES

ARIÈGEAUDE

HÉRAULT

TARN

LOT

ARDÈCHE

HAUTE-LOIRE

BOUCHES-DU-RHÔNE

VAR

ALPESMARITIMES

CORSE

DRÔME

ISÈRE

AIN

RHÔNE

INDRE

HAUTE-VIENNE

GERS

MANCHE

PAS-DE-CALAIS

NORD

SOMME

OISE

SEINE-ET-OISE

EURE-ET-LOIRE

LOIRET

CÔTE-D’OR

MEUSE

ARDENNES

BAS-RHIN

VOSGES

MEURTHE-ET-MOSELLE

LOIR-ET-CHER

MAINE-ET-LOIRE

INDRE-ET-LOIRE

VIENNE

CHARENTE

GIRONDE

LANDES

SARTHE

Paris

Vichy

Natzweiler

Alderney-Aurigny

Pithiviers

Toulouse

Marseille

LyonClermont-Ferrand

Angers

Les Milles

Vénissieux

Montluçon

Drancy

Compiègne

Beaune-la-Rolande

Montélimar

Poitiers

Vittel

Douadic

Argelès

Barcarès

Sisteron

Hôtel Bompard

Hôtel Terminus des PortsHôtel du Levant

Bram

Brens

Mérignac

Fort-Barraux

AusterlitzBassano

Lévitan

NexonSt-Germain-les-Belles

St-Paul-d'Eyjeaux

Le Vernet

Rieucros

Voves

Écrouves

La GuicheRouillé

Masseube

Rivesaltes

St-Cyprien

St-Sulpice

Gurs

Septfonds

Moussac

La Lande

Lamotte-Beuvron

Rabès

Agde

Récébédou

Noé

AgenMontauban

Albi

Perpignan

Annecy

Aurillac

Lons-le-Saunier

Boulogne-sur-Mer

Dannes-Camiers

Étaples

Fort-Mahon

Merlimont

Calais

Sangatte

Capestang

St-Pierre-des-Champs

Carnon-PlagePézenas

Villeneuve-lès-Maguelone

La Peyrade

Le Soler Canet-Village

Casseneuil

TombeboucNicole

Gabarret

Fumel

Penne-d'Agenais

Fleurance

Uzeste Catus

Montech

Chancelade

Marmande

Caylus

Barjols

Les Mées

Pont-la-Dame(Aspres-sur-Buëch)

Norante

Bligny-sur-Ouche

Fleurines

Lagrasse

Le Boulou

Buzy

Idron

Mont-Louis

Muret

L'Isle-Jourdain

VillemurBeaucaire

ArlesMiramas

Réalville

Castres

Bagnères-de-BigorreFabrèges

Sabarat

Alès

La Favède La Grand-Combe

Langlade

Chanac

St-Georges-d'Aurac

Alboussière

La Vernède

Mauriac

Mauzac

LentiolUriage

Montmélian

Castillon-du-Gard

Salin-de-Giraud

Crest

Les Bournets-de-Chirat-l'Église

Mons

Meillant

Clefs

Le Radois

Rémaucourt

BulsonBeaumont-en-Argonne

Francheval

CarignanPuillyMargnyHerbeuvalSinglyVaux-lès-MouzonVillemontry

BrévillyTétaigne

Illy

Écly

MézièresLes Ayvelles

St-MarceauBalaives

Chalandry-Élaire

Chémery-s.-Bar

Flize

Boutancourt

Dom-le-MesnilFrénois

ChagnySailly

Poix-Terron

Wadelincourt

Marsat

Villeurbanne

Nébouzat

Calvisson

Auchère-par-Égletons

Ussel

Oradour-sur-Glane

St-Priest-Taurion

Séreilhac

La MeyzeThiviers

Beaulieu Altillac

Le Change

St-Sauveur

Neuvic

La Flèche

Égletons

Soudeilles

AubagneNans-les-Pins

Reillane

La Ciotat St-Cyr-sur-Mer

VidaubanNice

MandelieuMeyreuilGardanne

Hyères

Ruffieux

Leyment

Ceyzerieux

HautevilleSavigny

Zone nord

Zone d’occupation allemande

Zone sud

Zone d’occupation italienne

Centre de rassemblement départementalou régional pour la rafle du 26 août 1942

Camp de concentration

Camp d'internement

Groupement de travailleurs étrangers

Centre géré par le Service Social des Étrangers

Lieu de départ des convois de déportation

Camp réservé aux Juifs

Camp de l'organisation «TODT»

Camp sous administration allemande

© Mémorial de la Shoah

_39

Pour la première fois en France, des femmes et des enfants sont

raflés. Les 16 et 17 juillet 1942, 12 884 personnes dont 4 051 enfants

de 2 à 16 ans sont arrêtés par la police française à Paris et en

banlieue. Son engagement dans cette vaste opération résulte d’une

décision du régime de Vichy. Si cette rafle vise principalement les

Juifs étrangers, la très grande majorité de leurs enfants sont de

nationalité française, car nés en France.

Les célibataires et les couples sans enfant sont conduits directement

à Drancy. Les familles, soit les deux-tiers des personnes arrêtées,

sont regroupées dans des conditions déplorables au Vélodrome

d’Hiver avant d’être transférées dans les camps du Loiret à Pithiviers

et Beaune-la-Rolande. Les adultes et les plus âgés des enfants sont

déportés au cours des semaines suivantes.

.LA RAFLE DU VÉL D’HIV..ET SES CONSÉQUENCES.

Après la déportation des adultes, près de 3 000 enfants restent sans

leurs parents, plongés dans une profonde détresse morale et ma-

térielle. Lorsqu’Adolf Eichmann répond positivement à la demande

française de les déporter également, ils sont transférés dans des

conditions effroyables à partir du 15 août à Drancy puis envoyés vers

Auschwitz-Birkenau entre le 17 et le 28 août. Pour faire croire qu’ils

partent vers l’Est avec leurs parents, ils sont mélangés dans les

convois à des adultes en provenance de la zone non occupée. Aucun

de ces enfants déportés n’a survécu.

Le sort de ces enfants constitue un des événements parmi les plus

dramatiques de la persécution des Juifs de France.

LES JUSTES PARMI LES NATIONS

«Quiconque sauve une vie sauve l’univers entier». Dans l’Europe occupée, une

petite minorité d’hommes et de femmes, de toutes croyances et de tous milieux

sociaux, ont sauvé des Juifs, parfois au péril de leur vie.

Ils leur ont fourni de faux papiers, les ont aidés à se cacher ou à fuir. Institution

de mémoire créée en 1953 par l’État d’Israël, le Mémorial de Yad Vashem leur

attribue «au nom du peuple juif reconnaissant» le titre de «Juste parmi les

nations», le plus haut titre de vertu biblique. Cette distinction n’est en principe

décernée qu’à des personnes individuelles, exception faite de la commune

néerlandaise de Nieuwlande et de celle du Chambon-sur-Lignon (Haute-Loire)

qui, avec l’ensemble du plateau Vivarais-Lignon occupe une place exceptionnelle

dans l’histoire du sauvetage des Juifs en France. Au 1er janvier 2011, 23 788

personnes (dont 6 266 en Pologne, 5 108 aux Pays-Bas et 3 331 en France)

s’étaient vues décerner la médaille des «Justes parmi les nations» par

Yad Vashem.

_40

1942CHRONOLOGIE DE L’ANNÉE

SELON 3 AXES

.EUROPE.

.FRANCE.

.GUERRE.

_41

.EUROPE - ANNÉE 1942.

.FRANCE - ANNÉE 1942.

.GUERRE - ANNÉE 1942.

20 JANVIER

� À la conférence de Wannsee,

mise au point des modalités

de l’extermination massive

des Juifs d'Europe.

JANVIER

� Rassemblement des Juifs étrangers dans

des Groupements de travailleurs étrangers,

en marge des camps d’internement.

16 JANVIER

� Premier versement

de «l'amende du Milliard»,

imposée aux Juifs en Zone occupée

par le Militärbefehlshaber in Frankreich,

le Haut-Commandement militaire

en France.

7 FÉVRIER

� 6e ordonnance allemande : Couvre-feu

pour les Juifs en Zone occupée entre 20 heures

et 6 heures du matin. Interdiction de changer

de résidence.

15 FÉVRIER

� Prise de la base anglaise de Singapour

par les Japonais.

27 JANVIER

� Bilan global des tueries jusqu'alors

effectuées par l'Einsatzgruppe D,

d'après le rapport d'activité

USSR N°150 : 76 000 Juifs.

24 FÉVRIER

� Naufrage du Struma, un navire

avec à son bord 767 Juifs fuyant

l'Europe pour la Palestine et refoulés

par les autorités turques.

© DR © USHMM, coll. David Stoliar

_42

22 FÉVRIER

� Exécution au Mont Valérien

de 13 Juifs transférés du camp

d’internement de Drancy à la prison

du Cherche-Midi à Paris.

9 MARS

� Nomination du général Karl Oberg,

chef des SS et de la police allemande

en France.

25 FÉVRIER

� Les déportés du premier convoi

de Juifs provenant de Haute-Silésie

sont exterminés à Auschwitz.

DÉBUT MARS

� Début de l’extermination massive

par le gaz à Auschwitz-Birkenau

dans une ferme aménagée à cet effet.

24 MARS

� 7e ordonnance allemande donnant

une nouvelle définition des personnes

considérées comme «juives».

16 MARS

� Mise en fonction du camp

d'extermination de Belzec

dans le cadre de ce qui deviendra

l’«Aktion Reinhard» ; Un premier

convoi de 6 786 Juifs venant

du Gouvernement général

arrive le lendemain.

© Mémorial de la Shoah/CDJC

_43

.FRANCE - ANNÉE 1942.

.EUROPE - ANNÉE 1942.

.GUERRE - ANNÉE 1942.

26 MARS

� Arrivée à Auschwitz du premier

convoi de Juifs en provenance

de Slovaquie.

1ER AVRIL

� Premier rapport de l'organisation juive

clandestine «Oyneg Shabbes» sur

l'extermination des Juifs en Pologne

adressée au gouvernement en exil à

Londres depuis le ghetto de Varsovie.

8 AVRIL

� Rapport de l’Einsatzgruppe D

déclarant la Crimée «judenfrei»

(nettoyée de Juifs).

27 MARS

� Départ depuis les camps d’internement

de Drancy et de Compiègne

du premier convoi de déportation

des Juifs de France, avec 1 112 personnes.

17 AVRIL

� Retour de Pierre Laval comme

chef du gouvernement.

18 AVRIL

� René Bousquet est nommé

Secrétaire général à la Police par P. Laval.

27 MARS

� Opération «Chariot» des troupes

britanniques contre le port

de Saint-Nazaire.

© Mémorial de la Shoah/CDJC

© Mémorial de la Shoah/CDJC © Mémorial de la Shoah/CDJC

_44

1ER MAI

� Mise en fonction du camp

d’extermination de Sobibor

dans le cadre de ce qui deviendra

«l'Aktion Reinhard».

5 MAI

� Arrivée à Paris de R. Heydrich,

chef de l’Office central de sécurité

du Reich, pour installer K. Oberg

dans ses nouvelles fonctions.

6 MAI

� Nomination de Louis Darquier

dit «de Pellepoix» à la direction

du Commissariat général

aux questions juives, en remplacement

de Xavier Vallat.

29 MAI

� 8e ordonnance allemande :

port obligatoire de l'étoile jaune

pour les Juifs de plus de six ans

en zone occupée à partir

du 7 juin 1942.

6 MAI

� Les dernières forces américaines

des Philippines se rendent

aux Japonais.

29 MAI

� Exécution de R. Heydrich, le chef

de l’Office central de sécurité du Reich,

à Prague par la Résistance tchèque.

© DR © Mémorial de la Shoah/CDJC © DR © Mémorial de la Shoah/CDJC/

coll. Simon et Annette Lippe

© Mémorial de la Shoah/CDJC/JEAA/

Coll. Rebecca Dreyfuss

_45

Drancy

Drancy

.FRANCE - ANNÉE 1942.

.EUROPE - ANNÉE 1942.

.GUERRE - ANNÉE 1942.

2 JUILLET

� Accords Bousquet - Oberg

de collaboration policière, actant

la participation de l’administration

française lors des rafles.

4 JUILLET

� Accord de P. Laval de livrer

à l’Allemagne les milliers de Juifs

étrangers réfugiés en zone sud,

à condition que les Juifs français

de zone occupée soient déportés

seulement si les «quotas» fixés

par l’Allemagne ne sont pas atteints.

6 JUILLET

� Télégramme de Theodor Dannecker,

représentant à Paris d’A. Eichmann,

à ce dernier relatant la proposition

de P. Laval de déporter les enfants

de moins de 16 ans avec leurs parents.

1ER JUILLET

� Dénonciation en langue française

sur la BBC du massacre des Juifs

polonais et de l'existence

des chambres à gaz.

© Mémorial de la Shoah/CDJC/BNF

_48

8 JUILLET

� 9e ordonnance allemande :

Il est interdit aux Juifs de fréquenter

les établissements de spectacle

et autres établissements ouverts

au public, d'entrer dans les magasins,

d'y faire des achats sauf

entre 15 et 16 heures.

16 ET 17 JUILLET

� Rafle contre les Juifs dite

du Vélodrome d'Hiver à Paris et

en région parisienne, la plus importante

de toute la Seconde Guerre mondiale,

avec l’arrestation de 12 884 personnes

dont 4 051 enfants.

17 JUILLET

� Convoi n°6 de Pithiviers

à Auschwitz-Birkenau,

avec 928 Juifs.

16 ET 17 JUILLET

� Arrivée au camp d’extermination

d’Auschwitz-Birkenau du premier

convoi de Juifs hollandais,

en provenance des camps d’internement

de Westerbork et d'Amersfoort.

© Mémorial de la Shoah/CDJC

_49

.FRANCE - ANNÉE 1942.

.EUROPE - ANNÉE 1942.

.GUERRE - ANNÉE 1942.

19 JUILLET

� Premier transfert des familles internées

au Vél d'Hiv vers les camps

d’internement du Loiret. 3 autres transferts

suivront les 20, 21 et 22 juillet.

� Convoi n°7 de Drancy

à Auschwitz-Birkenau,

avec 999 Juifs.

20 JUILLET

� Profanation de la synagogue

de la rue de la Victoire par des membres

du Parti populaire français.

� Convoi n°8 d’Angers

à Auschwitz-Birkenau,

avec 827 Juifs.

22 JUILLET

� Lettre non rendue publique du cardinal Suhard,

cardinal archevêque de Paris, au maréchal

Pétain, au nom des cardinaux et archevêques

de France, protestant contre les traitements

indignes infligés aux Juifs

� Convoi n°9 de Drancy

à Auschwitz-Birkenau, avec 996 Juifs.

22 JUILLET

� Début de la liquidation du ghetto

de Varsovie et, parallèlement,

mise en fonction de Treblinka,

troisième centre d'extermination

dans le cadre de «l'Aktion Reinhard».

_50

24 JUILLET

� Convoi n°10 de Drancy

à Auschwitz-Birkenau,

avec 1 000 Juifs.

27 JUILLET

� T. Dannecker est évincé et remplacé

par Heinz Röthke comme chef du service

des affaires juives de la Gestapo

en France.

� Convoi n°11 de Drancy

à Auschwitz-Birkenau,

avec 1 000 Juifs.

29 JUILLET

� Convoi n°12 de Drancy

à Auschwitz-Birkenau, avec 1 000 Juifs.

� Protestation du Consistoire Central

des Israélites de France auprès

du Gouvernement français contre la situation

des Juifs en zone occupée.

27 JUILLET

� Création de l'Organisation juive

de combat, la Zydowska Organizacja

Bojowa, dans le ghetto de Varsovie.

_51

.FRANCE - ANNÉE 1942.

.EUROPE - ANNÉE 1942.

.GUERRE - ANNÉE 1942.

31 JUILLET

� Convoi n°13 de Pithiviers

à Auschwitz-Birkenau,

avec 1 049 Juifs.

3 AOÛT

� Convoi n°14 de Pithiviers

à Auschwitz-Birkenau,

avec 1 034 Juifs.

5 AOÛT

� Convoi n°15 de Beaune-la-Rolande

à Auschwitz-Birkenau,

avec 1 014 Juifs.

5 AOÛT

� Arrivée du premier convoi de Juifs

venant de Belgique à Auschwitz,

en provenance du camp d’internement

de Malines.

© USHMM / Pro Museo Judaico

_52

7 AOÛT

� Convoi n°16 de Pithiviers

à Auschwitz-Birkenau,

avec 1 069 Juifs.

7 AOÛT

� Arrivée au camp d’internement

de Drancy du premier transfert de Juifs

arrêtés en zone sud, venant des camps

d’internement et des GTE.

10 AOÛT

� Convoi n°17 de Drancy

à Auschwitz-Birkenau,

avec 1 006 Juifs.

8 AOUT

� Télégramme envoyé

par Gerhart Riegner, représentant

du Congrès juif mondial à Genève,

avertissant du programme

d’extermination des Juifs.

_53

.FRANCE - ANNÉE 1942.

.EUROPE - ANNÉE 1942.

.GUERRE - ANNÉE 1942.

12 AOÛT

� Convoi n°18 de Drancy

à Auschwitz-Birkenau,

avec 1 007 Juifs.

14 AOÛT

� Convoi n°19 de Drancy

à Auschwitz-Birkenau avec,

pour la première fois, des enfants

de moins de 12 ans,

et avec 991 Juifs.

15 AOÛT

� Premier transfert d'enfants

des camps du Loiret vers Drancy.

© Georges Horan

_54

17 AOÛT

� Convoi n°20 de Drancy

à Auschwitz-Birkenau, avec 1 000 Juifs.

Début de la déportation des enfants

venant des camps du Loiret.

19 AOÛT

� Convoi n°21 de Drancy

à Auschwitz-Birkenau,

avec 1 000 Juifs.

20 AOÛT

� Lettre de protestation du pasteur

Marc Boegner, Président du Conseil

de la Fédération protestante de France,

à Pétain après les rafles en zone occupée

et les transferts de Juifs depuis

les camps d’internement du sud

de la France en vue de la déportation.

19 AOUT

� Echec de l'opération

anglo-canadienne «Jubilé» à Dieppe.

18 AOÛT

� Arrivée à Auschwitz du premier

convoi en provenance de Croatie.

_55

.FRANCE - ANNÉE 1942.

.EUROPE - ANNÉE 1942.

.GUERRE - ANNÉE 1942.

21 AOÛT

� Convoi n°22 de Drancy

à Auschwitz-Birkenau,

avec 1 000 Juifs.

23 AOÛT

� Lecture en chaire de la lettre

de protestation de Monseigneur Saliège,

archevêque de Toulouse, dans les églises

du diocèse contre le sort infligé

aux Juifs.

24 AOÛT

� Convoi n°23 de Drancy

à Auschwitz-Birkenau,

avec 1 000 Juifs.

_56

25 AOÛT

� Nouvelle protestation

du Consistoire Central auprès

du Gouvernement contre la situation

des Juifs en France.

26 AOÛT

� Convoi n°24 de Drancy

à Auschwitz-Birkenau, avec 1 002 Juifs.

� Rafle des Juifs étrangers en zone sud.

� Lettre pastorale de Monseigneur Théas,

évêque de Montauban, dénonçant

«la barbare sauvagerie» avec laquelle

sont traités les Juifs.

28 AOÛT

� Convoi n°25 de Drancy

à Auschwitz-Birkenau,

avec 1 000 Juifs.

_57

.FRANCE - ANNÉE 1942.

.EUROPE - ANNÉE 1942.

.GUERRE - ANNÉE 1942.

30 AOÛT

� Lettre pastorale du Cardinal Gerlier,

archevêque de Lyon, primat des Gaules,

lue en chaire le 6 septembre,

en faveur des Juifs persécutés.

31 AOÛT

� Convoi n°26 de Drancy

à Auschwitz-Birkenau, avec 1 000 Juifs.

� Sauvetage d’une centaine d’enfants

internés au camp de Vénissieux par

l’Amitié chrétienne, de l’abbé Glasberg

et du révérend-père Chaillet,

avec le concours de l’Œuvre de secours

aux enfants.

2 SEPTEMBRE

� Convoi n°27 de Drancy

à Auschwitz-Birkenau,

avec 1 000 Juifs.

_58

4 SEPTEMBRE

� Convoi n°28 de Drancy

à Auschwitz-Birkenau,

avec 1 013 Juifs.

7 SEPTEMBRE

� Convoi n°29 de Drancy

à Auschwitz-Birkenau,

avec 1 000 Juifs.

9 SEPTEMBRE

� Convoi n°30 de Drancy

à Auschwitz-Birkenau,

avec 1 000 Juifs.

9 SEPTEMBRE

� Fusillade par l’Einsatzgruppe D

de 2 000 Juifs de Kislovodsk

et Jessentuki (Caucase du Nord).

_59

.FRANCE - ANNÉE 1942.

.EUROPE - ANNÉE 1942.

.GUERRE - ANNÉE 1942.

11 SEPTEMBRE

� Convoi n°31 de Drancy

à Auschwitz-Birkenau,

avec 1 000 Juifs.

� Rafle des Juifs des départements

du Nord et du Pas-de-Calais.

14 SEPTEMBRE

� Convoi n°32 de Drancy

à Auschwitz-Birkenau,

avec 1 000 Juifs.

16 SEPTEMBRE

� Convoi n°33 de Drancy

à Auschwitz-Birkenau,

avec 1 003 Juifs.

_60

18 SEPTEMBRE

� Convoi n°34 de Drancy

à Auschwitz-Birkenau,

avec 1 000 Juifs.

21 SEPTEMBRE

� Convoi n°35 de Pithiviers

à Auschwitz-Birkenau,

avec 1 000 Juifs.

23 SEPTEMBRE

� Convoi n°36 de Drancy

à Auschwitz-Birkenau,

avec 1 000 Juifs.

_61

.FRANCE - ANNÉE 1942.

.EUROPE - ANNÉE 1942.

.GUERRE - ANNÉE 1942.

24 SEPTEMBRE

� Rafle de 1 574 Juifs de nationalité

roumaine à Paris et en région

parisienne.

25 SEPTEMBRE

� Convoi n°37 de Drancy

à Auschwitz-Birkenau,

avec 1 004 personnes.

26 SEPTEMBRE

� Fermeture du camp d’internement

de Récébédou et transfert des internés

restants au camp d’internement

de Nexon.

© Mémorial de la Shoah/ CDJC

_62

28 SEPTEMBRE

� Convoi n°38 de Drancy

à Auschwitz-Birkenau,

avec 904 Juifs.

30 SEPTEMBRE

� Convoi n°39 de Drancy

à Auschwitz-Birkenau,

avec 210 Juifs.

OCTOBRE

� Le Comité international

de la Croix-Rouge renonce à toute

intervention publique sur l’assassinat

en masse des Juifs.

_63

.FRANCE - ANNÉE 1942.

.EUROPE - ANNÉE 1942.

.GUERRE - ANNÉE 1942.8 OCTOBRE

� Victoire anglaise sur le corps

expéditionnaire allemand

à El Alamein.

3 OCTOBRE

� Fin de la première grande déportation

du ghetto de Varsovie.

7 OCTOBRE

� Création d'une Commission

d’enquête sur les crimes de guerre

par les gouvernements anglais et

américain devenue la Commission

des Nations Unies pour les crimes

de guerre.

29 OCTOBRE

� Exécution massive des Juifs de Pinsk

(Biélorussie) par l’Einsatzgruppe B

avec l’aide de l’Ordnungspolizei

et de la Wehrmacht : 16 200 victimes.

© Mémorial de la Shoah/CDJC

_64

5 NOVEMBRE

� Rafle de 1 060 Juifs de nationalité

grecque à Paris et en zone occupée.

6 NOVEMBRE

� Convoi n°42 de Drancy

à Auschwitz-Birkenau,

avec 1 000 Juifs.

4 NOVEMBRE

� Convoi n°40 de Drancy

à Auschwitz-Birkenau,

avec 1 000 Juifs.

NOVEMBRE

� Début du recul des armées

allemandes en URSS.

_65

.FRANCE - ANNÉE 1942.

.EUROPE - ANNÉE 1942.

.GUERRE - ANNÉE 1942.19 NOVEMBRE

� Offensive soviétique à Stalingrad.

8-11 NOVEMBRE

� Opération «Torch». Débarquement

anglo-américain en Afrique du Nord.

9 NOVEMBRE

� Interdiction aux Juifs étrangers

de quitter leur commune de résidence

sans autorisation délivrée par la police.

� Convoi n°44 de Drancy

à Auschwitz-Birkenau,

avec 1 000 Juifs.

11 NOVEMBRE

� Convoi n°45 de Drancy

à Auschwitz-Birkenau,

avec 745 Juifs.

� Invasion de la Zone sud de la France

par l’Allemagne et l’Italie.

25 NOVEMBRE

� Dissolution du camp d’internement

de Rivesaltes. Les derniers internés

sont transférés au camp d’internement

de Gurs.

© Mémorial de la Shoah/ CDJC

_66

© SGA/DMPA

1ER DÉCEMBRE

� Arrivée à Auschwitz du premier

convoi en provenance de la Norvège.

10 DÉCEMBRE

� Arrivée à Auschwitz du premier

convoi en provenance de Berlin.

17 DÉCEMBRE

� Accusation de l'Allemagne

par les États-Unis et les membres

européens des Nations-Unies de mener

«une politique d’extermination

inhumaine du peuple juif en Europe».

9 DÉCEMBRE

� Les derniers internés au camp

d’internement des Milles sont transférés

au GTE de la Ciotat. Le camp est fermé.

11 DÉCEMBRE

� Loi relative à l'apposition

de la mention «Juif» sur les titres

d'identité et d'alimentation

des ressortissants français et étrangers.

© Mémorial de la Shoah/ CDJC

_67

COMMÉMORATIONSET MANIFESTATIONS CULTURELLES

_69

LES PRINCIPALES COMMÉMORATIONS

ET CÉRÉMONIES

La Journée internationale à la mémoire des victimes de l’Holocauste

le 27 janvier 2012

En 2005, les Nations unies ont voté une résolution selon laquelle

l'anniversaire de la libération du camp d'Auschwitz, le 27 janvier,

serait désormais la journée internationale à la mémoire des victimes

de l’Holocauste. Depuis lors, de nombreuses manifestations sont

organisées chaque année à cette date.

Le Mémorial de la Shoah, en partenariat avec le ministère de la

défense et des anciens combattants, ainsi que l'Office national

des anciens combattants et victimes de guerre (ONAC-VG), a pris

l’initiative d’organiser et coordonner sur tout le territoire national, des

manifestations à vocation pédagogique et commémorative.

À Paris, cette journée au mémorial a été caractérisée par un échange

entre des rescapés et des élèves, puis une cérémonie avec lecture

d'un message de Simone Veil en présence du secrétaire d'État

auprès du ministre de la défense et des anciens combattants.

À cette occasion l'annonce du lancement officiel de l'année mémorielle

«1942 : des rafles à la déportation» a été faite.

En province, des manifestations ont eu lieu dans différents sites,

tels que les camps de Gurs, de Natzweiler-Struthof, des Milles, de

Rivesaltes, la Maison d’Izieu, le centre d’étude et de recherche sur les

camps du Loiret ainsi que l’antenne de Toulouse du Mémorial de la

Shoah. La prison de Montluc (où furent internés Jean Moulin, André

Frossard et les enfants d’Izieu), placée désormais sous la responsabilité

du ministère de la défense et des anciens combattants, ainsi que le

village de Chambon-sur-Lignon (reconnu dans son ensemble «Juste

parmi les Nations» pour avoir protégé un très grand nombre de Juifs)

ont aussi participé à ces manifestations.

Départ du premier convoi (sur 42) de Drancy et Compiègne

le 27 mars 2012

Le premier convoi de déportés quitte la gare du Bourget le 27 mars

1942. Ce sont 1 112 hommes qui sont ainsi déportés en direction

d'Auschwitz après avoir été, pour moitié, internés à Drancy après la

rafle du 20 août 1941, et pour l'autre, internés à Royallieu, lors de

la rafle du 12 décembre 1941. Le convoi est escorté jusqu'à la

frontière par des gendarmes français et un officier SS. Il s'agit d'un

événement nouveau et dramatique pour la France occupée.

Le ministère de la défense et des anciens combattants, en partenariat

avec le Mémorial de la Shoah, participera, dans le cadre de ces

commémorations, à l'organisation d'une cérémonie à Drancy et

Compiègne dans la même journée.

La commémoration de la rafle du Vél d’Hiv

le 22 juillet 2012

Le dimanche 16 juillet ou le suivant se déroule la Journée nationale à

la mémoire des victimes des crimes racistes et antisémites de l’État

français et d’hommage aux «Justes» de France. La date retenue fait

référence à celle du 16 juillet 1942, début de la grande rafle parisienne

à l'encontre des Juifs, connue sous le nom de «rafle du Vél d'Hiv».

Cette journée est organisée par le ministère de la défense et des anciens

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combattants en liaison avec les organismes et associations concernés :

Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF), amicale

des anciens déportés Juifs de France, comité français pour Yad

Vashem. Il s’agit de la plus grande arrestation massive de Juifs réalisée

en France pendant la Seconde Guerre mondiale. Le régime de Vichy

mobilisa la police française pour participer à l’opération au côté

des Allemands et le nombre des arrestations dans Paris fut de 13 152

personnes selon la préfecture de police. La date du 16 juillet deviendra,

en 2000, la «journée nationale à la mémoire des victimes des crimes

racistes et antisémites de l'État français et d'hommage aux «Justes»

de France».

Commémoration des rafles en zone non occupée

13 septembre 2012

La grande rafle du Vél d'Hiv est suivie par des rafles en province.

Les Juifs cherchent à quitter la zone occupée et à passer la ligne

de démarcation. Le gouvernement de Vichy participe activement à

ces rafles organisées dans toute la zone sud, afin de fournir aux

Allemands le nombre de Juifs demandés. Malgré une exécution

minutieuse de la part de la police et de la gendarmerie, les rafles de

l'été 1942 sont difficiles à cacher et des protestations commencent

à s'élever.

L'Archevêque de Toulouse, Jules Saliège, dénonce alors, dans une

lettre pastorale intitulée Et clamor Jerusalem ascendit, les persécutions

antisémites et en ordonne la lecture dans toutes les paroisses de son

diocèse le 23 août 1942.

Des commémorations auront lieu à Toulouse où un hommage sera

rendu à Monseigneur Saliège, «compagnon de la Libération» et «Juste

parmi les Nations», avec la lecture de sa lettre du 23 août 1942.

Après la cérémonie, une conférence sera organisée sur «l’impact des

rafles dans l’opinion publique» en présence d'historiens et enseignants

issus de la région.

LES MANIFESTATIONS CULTURELLES

Une journée d’étude sera organisée le 24 mars 2012, par la direction

de la mémoire, du patrimoine et des archives (DMPA), sur le thème de

la déportation des Juifs de France, sous la présidence d'Henry Rousso

à l’amphi Foch de l’École militaire à Paris. Deux tables rondes seront

organisées : une sur la politique de déportation d’État et une sur la

mise en place concrète de la déportation, suivies de la projection

d'une fiction.

Exposition : «Les Juifs de France», réalisée par le Mémorial de la

Shoah, circulera sous forme d’exposition itinérante dans les villes

de Montpellier, Poitiers, Marseille, Chambon-sur-Lignon, Toulouse,

Saint-Omer, Metz et Béziers. Une deuxième version de cette exposition

sera présentée au plus grand nombre par l’ONAC-VG, avec l’aide

financière de la DMPA.

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PROGRAMMEDE LA SAISON MÉMORIELLE

DATE ÉVÈNEMENT LIEU

Janvier � Mise en place d’une signalétique spécifique sur les éléments se rapportant

à la persécution des Juifs en 1942 dans l’exposition du Musée de l’Armée.

Musée de l’Armée, Paris

10 janvier � Conférence inaugurale «1942 : une année charnière

pour la Seconde Guerre mondiale et pour la Shoah».

Mémorial de la Shoah, Paris

17 janvier � Lancement du cycle : «La conférence de Wannsee : organisation et planification

du génocide des Juifs d’Europe».

Mémorial de la Shoah, Paris

19 janvier � Centenaire de l'OSE - Projection du film «Le sauvetage des enfants, 1938-1945»

de Michel Kaptur et Katy Hazan.

Mémorial de la Shoah, Paris

24 janvier � Conférence de Serge Klarsfeld, avocat et historien :

«1942 : l’année terrible pour les Juifs de France».

� Vernissage de l’exposition «Les Juifs de France dans la Shoah»

proposée par le Mémorial de la Shoah.

Montpellier

27 janvier � Journée internationale de commémoration en mémoire des victimes

de l'Holocauste - Cérémonies pédagogiques et commémoratives sur les lieux

de mémoire de la Shoah en France (sous l’égide du Mémorial de la Shoah

en partenariat avec l’Amicale du camp de Gurs, le Centre d’étude et de recherche

sur les camps d’internement du Loiret/Musée-Mémorial des enfants du Vél d’Hiv,

le Centre européen du résistant déporté/Camp de Natzweiler-Struthof, du Conseil

régional Languedoc-Roussillon, du Conseil Général des Pyrénées-Orientales/

Mémorial de Rivesaltes, de la Fondation du camp des Milles, de la Maison d’Izieu,

de l’Office national des anciens combattants et victimes de guerre du Rhône,

de la Ville du Chambon-sur-Lignon. Avec le soutien de la direction de la mémoire,

du patrimoine et des archives du ministère de la défense et des anciens combattants

et de l’Office national des anciens combattants et victimes de guerre.

� Présentation officielle de l’année commémorative.

Beaune-la-Rolande

Chambon-sur-Lignon

Drancy

Gurs

Izieu

Les Milles

Mémorial de la Shoah, Paris

Natzwiller

Pithiviers

Prison Montluc, Lyon

Rivesaltes

Toulouse

Mémorial de la Shoah, Paris

29 janvier � Voyage de mémoire sur le site d’Auschwitz-Birkenau,

organisé par le Mémorial de la Shoah.

Auschwitz

31 janvier � Journée internationale de commémoration en mémoire des victimes

de l'Holocauste - Cérémonie à l'UNESCO.

Unesco, Paris

7 février � Rencontre : «La traque des responsables de la Solution finale»

Avec Efraïm Zuroff (Centre Simon Wiesenthal).

Toulouse

9 février � Rencontre : «Himmler et la Solution finale». En présence de Florent Brayard (EHESS),

Peter Longerich (Université de Londres).

Mémorial de la Shoah, Paris

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DATE ÉVÈNEMENT LIEU

Mars � Rencontre autour de la littérature jeunesse sur la déportation et la Shoah,

organisée en partenariat par le Centre européen du résistant déporté/

Camp de Natzweiler-Struthof et le Mémorial de la Shoah.

� Présentation de l’exposition «Mus/Mouse/Mause. Variations suédoises

autour de la BD d’Art Spiegelman».

Centre européen

du résistant déporté/Camp

de Natzweiler-Struthof,

Natzwiller

Mars � Vernissage de l’exposition «Les Juifs de France dans la Shoah»

proposée par le Mémorial de la Shoah.

Poitiers

6 mars � Lancement du cycle sur l’Aktion Reinhardt. Mémorial de la Shoah, Paris

18 mars � Voyage de mémoire sur le site d’Auschwitz-Birkenau,

organisé par le Mémorial de la Shoah.

Auschwitz

24 Mars � Journée d’étude consacrée à la persécution des Juifs de France,

sous la direction d’Henry Rousso (CNRS), organisée par la direction de la mémoire,

du patrimoine et des archives du ministère de la défense et des anciens combattants,

en partenariat avec le Mémorial de la Shoah.

École militaire, Paris

25 mars � Voyage de mémoire sur le site d’Auschwitz-Birkenau,

organisé par le Mémorial de la Shoah.

Auschwitz

27 mars � Cérémonies commémoratives liées au départ du Convoi n°1, sous l’égide

du ministère de la défense et des anciens combattants et du Mémorial de la Shoah.

Drancy

Compiègne

27 mars � Rencontre : «France, 27 mars 1942 : le premier convoi de déportation»

et projection du documentaire «Premier convoi» de Pierre Oscar Lévy.

Mémorial de la Shoah, Paris

7 avril � Vernissage de l’exposition «Les convois des 45 000 et des 31 000,

de Royallieu à Auschwitz-Birkenau».

Mémorial de l'internement

et de la déportation,

Compiègne

13 avril � Vernissage de l’exposition «Les Juifs de France dans la Shoah»

proposée par le Mémorial de la Shoah.

Vénissieux

18 au 19 avril � Cérémonie de Yom HaShoah, sous l’égide de la Fondation pour la mémoire

de la Shoah, organisée par le Mémorial de la Shoah, en partenariat

avec le Mouvement Juif Libéral de France, l’association des Fils et Filles

des Déportés Juifs de France et le Consistoire de Paris.

Mémorial de la Shoah, Paris

19 avril � Cérémonie du soulèvement du ghetto de Varsovie,

organisée par le Mémorial de la Shoah en partenariat avec la Commission

du Souvenir du Conseil représentatif des institutions juives de France.

Mémorial de la Shoah, Paris

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DATE ÉVÈNEMENT LIEU

29 avril � Journée nationale du souvenir des victimes et des héros de la déportation.

29 avril � Vernissage d’une exposition temporaire à la Maison d’Izieu consacrée

aux documents produits par l’accusation française au procès de Nuremberg

sur la «Solution finale», à partir des archives du juge Robert Falco.

Maison d’Izieu, Ain

Mai � Vernissage de l’exposition «Les enfants et la Shoah». Mémorial de la Shoah, Paris

2 Mai � Rencontre à l’occasion de la publication

de l’ouvrage «À l’intérieur du camp de Drancy». En présence d’Annette Wieviorka

(CNRS) et Michel Laffitte (agrégé d’histoire).

Mémorial de la Shoah, Paris

5 au 10 Mai � «Le train des Mille : un train pour la Liberté»,

initié par la Fondation Auschwitz, l’Institut National des Invalides de Guerre

de Belgique et la Fédération internationale des Résistants, avec le soutien

de l’Office national des anciens combattants et victimes de guerre.

Auschwitz

9 mai � Conférence : «1942 : Les étapes de l‘évolution du camp d’Auschwitz».

En présence de Robert Jan Van Pelt (Université Waterloo), Piotr Setkiewicz

(Musée d’Auschwitz), Marcello Pezzetti (Musée de la Shoah, Rome).

Mémorial de la Shoah, Paris

9 mai � Vernissage de l’exposition «Les Juifs de France dans la Shoah»

proposée par le Mémorial de la Shoah.

CRDP, Marseille

15 mai � Vernissage de l’exposition «Je pars demain…»

réalisée par le Centre d’étude et de recherche sur les camps d’internement

du Loiret et la déportation juive.

CERCIL, Orléans

29 mai � Rencontre sur «La 8e ordonnance allemande : le port de l’étoile jaune».

En présence de Jean-Marc Berlière (Université de Bourgogne),

Cédric Gruat (historien), et Emmanuel Debono (Fondation Spielberg).

Mémorial de la Shoah, Paris

5 juin � Cérémonie commémorative liée au départ du Convoi n°2, sous l’égide

du ministère de la défense et des anciens combattants et du Mémorial de la Shoah.

Mémorial de la Shoah, Paris

6 Juin � Rencontre : «La France de Vichy et les Juifs. Les grandes étapes de l’historiographie

sur Vichy». En présence de Michael Marrus (Université de Toronto)

et Henry Rousso (CNRS).

Mémorial de la Shoah, Paris

12 Juin � Rencontre sur «La France et les rafles». En présence de Tal Bruttmann (historien),

Laurent Joly (CNRS), Claire Zalc (CNRS), Nicolas Mariot (CNRS).

Mémorial de la Shoah, Paris

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DATE ÉVÈNEMENT LIEU

14 Juin � Rencontre : «De la déportation de représailles à la Solution finale».

En présence de Gaël Eismann (Université de Caen), Thomas Fontaine (historien)

et Benoit Verny (historien).

Mémorial de la Shoah, Paris

22 juin� Cérémonie commémorative liée au départ du Convoi n°3,

sous l’égide du ministère de la défense et des anciens combattants

et du Mémorial de la Shoah.

Mémorial de la Shoah, Paris

25 juin � Cérémonies commémoratives liées au départ du Convoi n°4, sous l’égide

du ministère de la défense et des anciens combattants et du Mémorial de la Shoah.

Pithiviers

Mémorial de la Shoah, Paris

25 juin � Présentation du webdocumentaire «Objets-Témoins» de Marc Vassal. CERCIL, Orléans

28 juin � Cérémonies commémoratives liées au départ du Convoi n°5, sous l’égide

du ministère de la défense et des anciens combattants et du Mémorial de la Shoah.

Beaune-la-Rolande

Mémorial de la Shoah, Paris

Juillet � Programmation cinéma et rencontres au Studio 66, par le Musée

de la Résistance Nationale de Champigny-sur-Marne.

Champigny-sur-Marne

Juillet � Evénement musical commémoratif, en coopération avec le Festival International

de musique d’Aix en Provence.

Fondation du camp des Milles,

Les Milles

1er juillet � Colloque sur les enfants cachés «Qui sont les enfants cachés ?». Sous la direction

de Nathalie Zadje et Catherine Grandsard (Université Paris VIII Saint-Denis,

Centre Georges-Devereux), co-organisé par le Mémorial de la Shoah

et le Centre Georges-Devereux - Université Paris VIII Saint-Denis.

Mémorial de la Shoah, Paris

6 juillet � Conférence consacrée au convoi de déportés politiques

du 6 juillet 1942 vers Auschwitz.

Mémorial de l'internement

et de la déportation,

Compiègne

16 juillet � Inauguration du Centre d’histoire et de mémoire de Drancy (sous réserve). Drancy

17 juillet � Cérémonie commémorative liée au départ du Convoi n°6, sous l’égide

du ministère de la défense et des anciens combattants et du Mémorial de la Shoah.

� Rencontre autour de l’histoire et la mémoire du Convoi n°6, en partenariat

avec l’association mémoire du Convoi 6.

Pithiviers

Mémorial de la Shoah, Paris

19 juillet � Cérémonie commémorative liée au départ du Convoi n°7, sous l’égide

du ministère de la défense et des anciens combattants et du Mémorial de la Shoah.

Mémorial de la Shoah, Paris

20 juillet � Cérémonies commémoratives liées au départ du Convoi n°8, sous l’égide

du ministère de la défense et des anciens combattants et du Mémorial de la Shoah.

Angers

Mémorial de la Shoah, Paris

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DATE ÉVÈNEMENT LIEU

22 juillet � Journée nationale à la mémoire des victimes des crimes racistes et antisémites

de l’État français et d’hommage aux «Justes» de France.

22 juillet � Cérémonie commémorative liée au départ du Convoi n°9, sous l’égide

du ministère de la défense et des anciens combattants et du Mémorial de la Shoah.

Mémorial de la Shoah, Paris

24 juillet � Cérémonie commémorative liée au départ du Convoi n°10, sous l’égide

du ministère de la défense et des anciens combattants et du Mémorial de la Shoah.

Mémorial de la Shoah, Paris

27 juillet � Cérémonie commémorative liée au départ du Convoi n°11, sous l’égide

du ministère de la défense et des anciens combattants et du Mémorial de la Shoah.

Mémorial de la Shoah, Paris

29 juillet � Cérémonie commémorative liée au départ du Convoi n°12, sous l’égide

du ministère de la défense et des anciens combattants et du Mémorial de la Shoah.

Mémorial de la Shoah, Paris

31 juillet � Cérémonie commémorative liée au départ du Convoi n°13, sous l’égide

du ministère de la défense et des anciens combattants et du Mémorial de la Shoah.

Pithiviers

Mémorial de la Shoah, Paris

Août � Vernissage de l’exposition «Les Juifs de France dans la Shoah»

proposée par le Mémorial de la Shoah.

Chambon-sur-Lignon

3 août � Cérémonies commémoratives liées au départ du Convoi n°14, sous l’égide

du ministère de la défense et des anciens combattants et du Mémorial de la Shoah.

Pithiviers

Mémorial de la Shoah, Paris

5 août � Cérémonies commémoratives liées au départ du Convoi n°15, sous l’égide

du ministère de la défense et des anciens combattants et du Mémorial de la Shoah.

Beaune-la-Rolande

Mémorial de la Shoah, Paris

7 août � Cérémonie commémorative liée au départ du Convoi n°16, sous l’égide

du ministère de la défense et des anciens combattants et du Mémorial de la Shoah.

Pithiviers

Mémorial de la Shoah, Paris

10 août � Cérémonie commémorative liée au départ du Convoi n°17, sous l’égide

du ministère de la défense et des anciens combattants et du Mémorial de la Shoah.

Mémorial de la Shoah, Paris

12 août � Cérémonie commémorative liée au départ du Convoi n°18, sous l’égide

du ministère de la défense et des anciens combattants et du Mémorial de la Shoah.

Mémorial de la Shoah, Paris

14 août � Cérémonie commémorative liée au départ du Convoi n°19, sous l’égide

du ministère de la défense et des anciens combattants et du Mémorial de la Shoah.

Mémorial de la Shoah, Paris

17 août � Cérémonie commémorative liée au départ du Convoi n°20, sous l’égide

du ministère de la défense et des anciens combattants et du Mémorial de la Shoah.

Mémorial de la Shoah, Paris

19 août � Cérémonie commémorative liée au départ du Convoi n°21, sous l’égide

du ministère de la défense et des anciens combattants et du Mémorial de la Shoah.

Mémorial de la Shoah, Paris

21 août � Cérémonie commémorative liée au départ du Convoi n°22, sous l’égide

du ministère de la défense et des anciens combattants et du Mémorial de la Shoah.

Mémorial de la Shoah, Paris

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DATE ÉVÈNEMENT LIEU

24 août � Cérémonie commémorative liée au départ du Convoi n°23, sous l’égide

du ministère de la défense et des anciens combattants et du Mémorial de la Shoah.

Mémorial de la Shoah, Paris

26 août � Cérémonie commémorative liée au départ du Convoi n°24, sous l’égide

du ministère de la défense et des anciens combattants et du Mémorial de la Shoah.

Mémorial de la Shoah, Paris

26 août � Hommage au sauvetage des enfants du camp de Vénissieux,

en partenariat avec la ville de Vénissieux, le Centre d’histoire de la Résistance

et de la Déportation de Lyon, l’ONACVG et l’association des Fils et Filles

des Déportés Juifs de France.

Vénissieux

Lyon

28 août � Cérémonie commémorative liée au départ du Convoi n°25, sous l’égide

du ministère de la défense et des anciens combattants et du Mémorial de la Shoah.

Mémorial de la Shoah, Paris

31 août � Cérémonie commémorative liée au départ du Convoi n°26, sous l’égide

du ministère de la défense et des anciens combattants et du Mémorial de la Shoah.

Mémorial de la Shoah, Paris

Septembre � Inauguration du Musée-Mémorial du Chambon-sur-Lignon

(sous réserve).

Chambon-sur-Lignon

2 septembre � Cérémonie commémorative liée au départ du Convoi n°27, sous l’égide

du ministère de la défense et des anciens combattants et du Mémorial de la Shoah.

Mémorial de la Shoah, Paris

4 septembre � Cérémonie commémorative liée au départ du Convoi n°28, sous l’égide

du ministère de la défense et des anciens combattants et du Mémorial de la Shoah.

Mémorial de la Shoah, Paris

7 septembre � Cérémonie commémorative liée au départ du Convoi n°29, sous l’égide

du ministère de la défense et des anciens combattants et du Mémorial de la Shoah.

Mémorial de la Shoah, Paris

9 septembre � Cérémonie commémorative liée au départ du Convoi n°30, sous l’égide

du ministère de la défense et des anciens combattants et du Mémorial de la Shoah.

Mémorial de la Shoah, Paris

10 septembre � Inauguration du site-mémorial du camp des Milles. Fondation du camp des Milles,

Les Milles

11 septembre � Cérémonie commémorative en hommage aux victimes de la Déportation

de la région Nord Pas-de-Calais, sous l’égide du ministère de la défense

et des anciens combattants et du Mémorial de la Shoah.

� Table ronde : «La Déportation des Juifs du Nord de la France».

Lille

Mémorial de la Shoah, Paris

11 septembre � Cérémonie commémorative liée au départ du Convoi n°31, sous l’égide

du ministère de la défense et des anciens combattants et du Mémorial de la Shoah.

Mémorial de la Shoah, Paris

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DATE ÉVÈNEMENT LIEU

13 septembre � Cérémonie en hommage aux victimes des rafles de zone sud et aux Justes.

� Table ronde : «L'éveil des consciences.

L'impact des rafles de 1942 sur l'opinion publique».

� Vernissage de l’exposition «Les Juifs de France dans la Shoah» proposée

par le Mémorial de la Shoah.

Toulouse

14 septembre � Vernissage de l’exposition «1942 : le temps des rafles en Nord-Pas-de-Calais

et en Belgique» proposée par La Coupole. Centre d’Histoire et de Mémoire

du Nord–Pas-de-Calais.

� Vernissage de l’exposition «Les Juifs de France dans la Shoah» proposée

par le Mémorial de la Shoah.

La Coupole.

Centre d’Histoire et de Mémoire

du Nord–Pas-de-Calais,

Saint-Omer

14 septembre � Cérémonie commémorative liée au départ du Convoi n°32, sous l’égide

du ministère de la défense et des anciens combattants et du Mémorial de la Shoah.

Mémorial de la Shoah, Paris

16 septembre � Cérémonie commémorative liée au départ du Convoi n°33, sous l’égide

du ministère de la défense et des anciens combattants et du Mémorial de la Shoah.

Mémorial de la Shoah, Paris

16 septembre � Vernissage de l’exposition : «Nouvelles architectures et projets mémoriaux

en France», suivie d’une rencontre internationale.

Mémorial de la Shoah, Paris

18 septembre � Cérémonie commémorative liée au départ du Convoi n°34, sous l’égide

du ministère de la défense et des anciens combattants et du Mémorial de la Shoah.

Mémorial de la Shoah, Paris

21 septembre � Cérémonies commémoratives liées au départ du Convoi n°35, sous l’égide

du ministère de la défense et des anciens combattants et du Mémorial de la Shoah.

Pithiviers

Mémorial de la Shoah, Paris

23 septembre � Cérémonie commémorative liée au départ du Convoi n°36, sous l’égide

du ministère de la défense et des anciens combattants et du Mémorial de la Shoah.

Mémorial de la Shoah, Paris

23 septembre � Cérémonie de la Hazkarah, en présence d’Alain Finkielkraut (sous réserve) Mémorial de la Shoah, Paris

25 septembre � Cérémonie commémorative liée au départ du Convoi n°37, sous l’égide

du ministère de la défense et des anciens combattants et du Mémorial de la Shoah

Mémorial de la Shoah, Paris

28 septembre � Cérémonie commémorative liée au départ du Convoi n°38, sous l’égide

du ministère de la défense et des anciens combattants et du Mémorial de la Shoah.

Mémorial de la Shoah, Paris

30 septembre � Cérémonie commémorative liée au départ du Convoi n°39, sous l’égide

du ministère de la défense et des anciens combattants et du Mémorial de la Shoah.

Mémorial de la Shoah, Paris

Octobre � Hommage aux Justes du Béarn, à l’initiative de l’Amicale du camp de Gurs

avec le soutien du Mémorial de la Shoah.

Pau

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DATE ÉVÈNEMENT LIEU

Octobre � Colloque sur «Rafles et déportations dans le massif central

et ses marges, 1942-1943», sous la direction de Pascal Plas (Université de Limoges),

co-organisé par le Centre de la mémoire d’Oradour-sur-Glane et la revue

«Histoire et mémoires», en partenariat avec le Conseil général de la Creuse.

� Exposition «Les rafles de 1942 en Haute-Vienne» au Centre de la mémoire

d’Oradour-sur-Glane.

Guéret

Centre de la mémoire,

Oradour-sur-Glane

Octobre � Journée d’étude : «Le tournant de l’année 1942» proposée par le Mémorial de Caen,

en partenariat avec le Mémorial de la Shoah.

Mémorial de Caen

Octobre � Rencontre avec Piotr M.A. Cywinski (Musée d’Auschwitz-Birkenau). Mémorial de la Shoah, Paris

Octobre � Rencontre : «Les camps, une mémoire européenne».

En présence de : Frédérique Neau-Dufour (CERD), Piotr M.A. Cywinski

(Musée d’Auschwitz-Birkenau), Jacques Fredj (Mémorial de la Shoah).

Strasbourg

Octobre � Vernissage de l’exposition «Les Juifs de France dans la Shoah» proposée

par le Mémorial de la Shoah.

� Rencontre avec Annette Wieviorka (CNRS).

Metz

28 octobre au

1er novembre

� Voyage de mémoire sur les lieux de déportation des Juifs de France

(Auschwitz-Birkenau, Sobibor, Majdanek, Kaunas et Reval),

proposé par le Mémorial de la Shoah.

Pologne,

Lituanie,

Estonie

Novembre � Rencontre organisée par le Mémorial de la Shoah :

«Les procès de la collaboration antijuive en France».

Bordeaux

Novembre � Evénement commémoratif des actions de sauvetage de l’OSE

(Organisation de Secours à l’Enfance) au camp des Milles, dans le cadre

du 100e anniversaire de l’OSE.

Fondation du camp des Milles,

Les Milles

4 novembre � Cérémonie commémorative liée au départ du Convoi n°40, sous l’égide

du ministère de la défense et des anciens combattants et du Mémorial de la Shoah.

Mémorial de la Shoah, Paris

6 novembre � Cérémonie commémorative liée au départ du Convoi n°42, sous l’égide

du ministère de la défense et des anciens combattants et du Mémorial de la Shoah.

Mémorial de la Shoah, Paris

7 au 8 novembre � Colloque sur les Juifs en Afrique du Nord face aux persécutions,

en partenariat avec l’Institut Ben Zvi.

Mémorial de la Shoah, Paris

19 au 23

novembre

� Cycle de projections-débats sur la persécution des Juifs de France, en partenariat

avec l’ONACVG, la Cinémathèque de Toulouse et le Mémorial de la Shoah.

Cinémathèque,

Toulouse

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DATE ÉVÈNEMENT LIEU

9 novembre � Cérémonie commémorative liée au départ du Convoi n°44, sous l’égide

du ministère de la défense et des anciens combattants et du Mémorial de la Shoah.

Mémorial de la Shoah, Paris

9 novembre � Manifestation commémorative du 20e anniversaire de l’installation

du Wagon-Souvenir des Milles.

Fondation du camp des Milles,

Les Milles

11 novembre � Cérémonie commémorative liée au départ du Convoi n°45, sous l’égide

du ministère de la défense et des anciens combattants et du Mémorial de la Shoah.

Mémorial de la Shoah, Paris

Décembre � Rencontre internationale sur la perception de la Shoah durant

la Seconde Guerre mondiale.

Mémorial de la Shoah, Paris

9 décembre � Cérémonie commémorative en mémoire des victimes de la rafle des Juifs de Tunis. Mémorial de la Shoah, Paris

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Les cérémonies commémoratives des départs des convois de déportation sont placées sous l’égide du ministère de la défense et des anciens

combattants et du Mémorial de la Shoah, et organisées en partenariat avec l’Association des Fils et Filles des Déportés Juifs de France, et le

soutien notamment de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah, l’Office national des anciens combattants et victimes de guerre, l’Œuvre

nationale du Bleuet de France, la ville de Pithiviers, la ville de Beaune-la-Rolande, et le Centre d’étude et de recherche sur les camps

d’internement dans le Loiret et la déportation.

LES PRINCIPAUX PARTENAIRESDE L’ANNÉE MÉMORIELLE

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LES INSTITUTIONS FRANÇAISES

FACE AU DRAME DE LA SHOAH

Lorsque, en 1943, le général de Gaulle crée, à Alger, l'embryon du futur

ministère des prisonniers, déportés, réfugiés, il a déjà conscience de

l'enjeu considérable que représentera la réintégration dans la nation

des 5 millions de personnes arrachées à leur foyer. Concernant les

Juifs, seuls 3 000 reviennent, en 1945, de l'enfer des camps.

Les premières mesures de réparation

Tous les internés et déportés français, quel que soit le motif de leur

internement ou de leur déportation, sauf comme «droit commun»,

ont pu obtenir le titre de «déporté - ou interné - politique», institué par

l'ordonnance du 11 mai 1945 complétée par les lois du 5 septembre

1947 et du 9 septembre 1948.

Ces mêmes textes précisaient les dispositions relatives au droit à

pension et aux droits et avantages accessoires qui leur étaient appli-

cables en tant que victimes civiles.

Tous les textes législatifs pris ultérieurement concernant l'évolution

du droit à réparation en faveur des internés et déportés politiques leur

ont été appliqués.

La reconnaissance du génocide

Même si la littérature aborde le thème de la déportation et de

l'extermination des Juifs dès les années 1950, c'est à l'aide de puissants

leviers, comme le cinéma et la télévision, qu'une prise de conscience

générale se produit dans les années 1970-1980.

En 1993, un décret institue une journée à la mémoire des «victimes

des crimes racistes et antisémites commis sous l'autorité de fait dite

du gouvernement de l'État français, 1940-1944».

En juillet 1995, le Président de la République déclare officiellement

que «la folie criminelle de l'occupant a été secondée par des Français,

par l'État français».

La loi du 10 juillet 2000, tout en reconnaissant explicitement le rôle de

l'État français, associe au souvenir des victimes celui des «Justes»,

ces Français qui, au péril de leur vie, ont caché et sauvé des Juifs

durant l'Occupation.

Un dispositif d'indemnisation

En 1997, la mission Mattéoli est créée et chargée «d'étudier les

conditions dans lesquelles les biens immobiliers et mobiliers

appartenant aux Juifs de France ont été confisqués ou, d'une manière

générale, requis par fraude, violence ou vol, tant par l'occupant que

par les autorités de Vichy entre 1940 et 1944».

Ainsi, depuis le décret du 10 septembre 1999, la France indemnise les

«victimes des persécutions antisémites et des actes de barbarie

pendant la Seconde Guerre mondiale», après instruction des demandes

par une commission autonome.

Par ailleurs, dans le prolongement de la mission Mattéoli, les

dispositions du décret du 13 juillet 2000 instituent une mesure de

réparation pour les orphelins dont les parents ont été victimes de

persécutions antisémites.

Le bénéfice de l'indemnisation s'adresse aux personnes dont le père

ou la mère, victime des persécutions antisémites, a trouvé la mort en

déportation, si elles étaient mineures (moins de 21 ans) au moment

où la déportation est intervenue.

La mesure de réparation, sous réserve de ne percevoir aucune

indemnité viagère de la part de la République fédérale d'Allemagne

ou de la République d'Autriche en réparation de la déportation dont

ses parents, ou l'un d'eux, ont été victimes, prend la forme, au choix

du bénéficiaire, d'une indemnité ou d'une rente viagère.

Entretenir la mémoire

Le traitement mémoriel de la Shoah par le gouvernement français va

suivre le même cheminement que la législation relative à la réparation.

Dans un premier temps, indissociés de l'hommage rendu à l'ensemble

des déportés, le souvenir de la Shoah et les réflexions qu'elle suscite

vont bénéficier, à partir des années 1990, d'une action individualisée

de la part du gouvernement.

Cette action s'est amplifiée au fil du temps et revêt aujourd'hui de

multiples formes, depuis que la reconnaissance de ce génocide a été

effective au niveau européen et mondial.

Une direction spécifique, la direction de la mémoire, du patrimoine et

des archives (DMPA), a été créée en 1999. Sous l'autorité du secrétaire

d'État, elle définit et met en œuvre la politique de mémoire et

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culturelle du ministère de la défense. À ce titre, elle organise les

cérémonies commémoratives et assure le suivi de la vie associative

du monde combattant. Elle apporte son soutien à des projets éducatifs

dans le cadre d'un partenariat avec le ministère de l'éducation natio-

nale et conçoit des outils pédagogiques. Elle veille à l’entretien et à la

valorisation des lieux de mémoire. Elle publie des ouvrages relatifs au

patrimoine, à l'histoire et à la mémoire des conflits contemporains et

apporte un soutien financier à la réalisation de documentaires.

Les cérémonies

La Journée nationale du souvenir

des victimes et des héros de la déportation

Une loi du 14 avril 1954 institue le dernier dimanche d'avril «Journée

nationale du souvenir des victimes et des héros de la déportation».

Cette date a été choisie en raison de sa proximité avec l'anniversaire

de la libération de la plupart des camps de concentration. Lors de cette

journée de commémoration nationale, plusieurs cérémonies, présidées

par une autorité gouvernementale et organisées par le ministère de

la défense et des anciens combattants, se déroulent en France.

À Paris, la déportation et l'extermination des Juifs y est spécifiquement

rappelée, puisqu'une cérémonie de dépôt de gerbe, une lecture du

Kaddish et une courte visite se déroulent au Mémorial de la Shoah

à Paris, avant que les participants ne se rendent au mémorial de la

Déportation, dans l'île de la Cité.

La Journée nationale à la mémoire des victimes des crimes

racistes et antisémites de l’État français et d’hommage

aux «Justes» de France

Le dimanche 16 juillet ou le suivant se déroule la Journée nationale à

la mémoire des victimes des crimes racistes et antisémites de l’État

français et d’hommage aux «Justes» de France.

La date retenue fait référence à celle du 16 juillet 1942, début de

la grande rafle parisienne à l'encontre des Juifs, connue sous le nom

de «rafle du Vél d'Hiv» et devenue symbolique de la politique

anti-juive du Gouvernement de Vichy. Cette journée est organisée par

le ministère de la défense et des anciens combattants en liaison avec

les organismes et associations concernés : Conseil représentatif des

institutions juives de France (CRIF), amicale des anciens déportés

Juifs de France, comité français pour Yad Vashem.

L'anniversaire de la libération du camp d’Auschwitz-Birkenau

Le gouvernement français s'associe fréquemment à cette célébration,

qui correspond à la Journée internationale à la mémoire des victimes

de l'Holocauste. Le 60e anniversaire de la libération de ce camp a été

l'occasion d'inaugurer le nouveau Pavillon français d'Auschwitz par

le Président de la République le 27 janvier 2005.

Le 65e anniversaire de la libération du camp d’Auschwitz-Birkenau a

été célébré avec solennité, le 27 janvier 2010, dans l'enceinte des

camps, en présence de nombreuses délégations internationales.

La direction de la mémoire, du patrimoine et des archives (DMPA) a

organisé le déplacement d'une délégation française (180 personnes)

pour assister à ces cérémonies.

Les actions pédagogiques

Depuis la fin des années 1980, les voyages scolaires à Auschwitz et sur

les autres lieux de mémoire rappelant la Shoah se sont multipliés. La

DMPA subventionne bon nombre de ces initiatives.

En outre, elle soutient, dans la réalisation de ses actions, l'association

Maison d'Izieu - Mémorial des enfants juifs exterminés, par l'intermé-

diaire d'une convention de partenariat. En particulier des sessions de

formation à Térézin, Auschwitz et Berlin à destination des enseignants

sont mises en place grâce à ce financement.

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Le Concours national de la Résistance et de la Déportation, mis en

œuvre conjointement par le ministère de l'éducation nationale et la

DMPA aborde, tous les deux ans, un thème relatif à la Déportation.

Par exemple, en 2009, le thème «Des enfants et des adolescents dans

l'univers concentrationnaire nazi» portait la réflexion sur les enfants

et adolescents juifs assassinés dans les camps d'extermination nazis.

En 2012, le thème est : «Résister dans les camps nazis».

Enfin, tous les ans, une formation est dispensée aux nouveaux

attachés d'administration du ministère de la défense et des anciens

combattants par le Mémorial de la Shoah, organisme avec lequel la

DMPA a signé une convention de partenariat en septembre 2010.

Elle a pour objectif de les faire réfléchir aux limites du devoir d'obéis-

sance, en s'appuyant sur l'exemple de la collaboration du régime de

Vichy au processus de déportation des Juifs de France.

Les productions culturelles

La DMPA soutient de nombreux projets culturels de tous types

(livres, plaquettes de présentation, films, DVD ou expositions), relatifs

à la mémoire de la Shoah.

On peut citer l'appui à la mise en œuvre de pièces de théâtre sur la

mémoire de la Shoah : la DMPA a financé ainsi la compagnie TRAC qui

réalisait un spectacle pédagogique, au profit des scolaires, tiré du récit

de Francine Christophe sur sa déportation à Bergen-Belsen, «Une

petite fille privilégiée», ainsi que la comédie musicale «Cabaret Térézin».

Le ministère de la défense et des anciens combattants et le monde

associatif de la Résistance et de la Déportation ont tenu à ce qu’un

rassemblement exceptionnel vienne conclure l'année du 65e anniver-

saire de la libération des camps. Des débats, entrecoupés d'animations

et d'intermèdes culturels, ont réuni rescapés et jeunes générations

dans l'enceinte de l'École Militaire, en novembre 2010.

Primé au Festival international du film d'histoire de Pessac en 2010, le

documentaire intitulé «Moi petite fille de treize ans. Simone Lagrange

témoigne d'Auschwitz» et réalisé par Elisabeth Coronel, Florence

Gaillard et Arnaud de Mezamat, a reçu le soutien du ministère de la

défense et des anciens combattants.

En dernier lieu, la DMPA a coédité en 2011 un guide historique

d'Auschwitz avec les éditions Autrement.

La valorisation des lieux de mémoire

Le monument du quai de Grenelle

L'œuvre, réalisée par M. Walter Spitzer, lui-même ancien déporté,

associé avec l'architecte Mario Azagury, est située square de Grenelle

à Paris (15e). Elle est conçue comme un contact réel et symbolique :

sur une forme courbe en béton armé, sept personnages de bronze

sont assis ou étendus, en attente. C'est l'image anonyme de tous les

persécutés, même si une lecture directe peut y voir une évocation des

victimes des rafles des 16 et 17 juillet 1942.

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C'est devant ce monument, financé par le ministère des anciens

combattants et inauguré le 17 juillet 1994 par le Président de la

République, que se déroule la cérémonie annuelle marquant la

Journée nationale à la mémoire des victimes des crimes racistes

et antisémites de l'État français et d'hommage aux «Justes» de France.

Le monument de Gurs

Ce monument fut érigé comme lieu symbolique des camps

d'internement. Il comporte deux parties, symboliquement reliées par

un tronçon de voie ferrée : un «monument-signal», situé en bordure

de la RD 936, qui comporte une dalle bétonnée, entourée de lignes

de fil de fer barbelé et cantonnée de 4 poteaux d'éclairage, et un

«monument-symbole» qui reproduit l'ossature d'une baraque de camp.

L'ensemble, financé majoritairement par le ministère des anciens

combattants, a été inauguré le 14 octobre 1994.

Le monument érigé à proximité de la maison d'Izieu

La maison accueillit, de mai 1943 à avril 1944, plus de 100 enfants

juifs, ainsi temporairement soustraits aux persécutions antisémites.

44 d'entre eux furent arrêtés et déportés en 1944 sur ordre de Klaus

Barbie. Le ministère des anciens combattants a financé le monument

situé à proximité de la maison.

Le Mémorial des martyrs de la Déportation

C'est dans l'île de la Cité à Paris, derrière le chevet de la cathédrale

Notre-Dame, que le promeneur découvre le Mémorial des martyrs de

la Déportation. L'édifice, financé au moyen d'une souscription nationale,

fut inauguré le 12 avril 1962 par le général de Gaulle, Président de la

République. Il est dédié à l'ensemble des déportés. Le 29 février 1964,

l'association en fit don à l'État.

Le Pavillon français d'Auschwitz

Depuis 1979, la France dispose en Pologne, à l'instar des autres pays

européens dont des ressortissants ont été déportés à Auschwitz, d'une

exposition permanente située dans l'enceinte de l'ancien camp de

concentration d'Auschwitz-I.

Afin de tenir compte notamment des recherches historiques intervenues

depuis cette époque, le Premier ministre a annoncé, lors du dîner

du CRIF du 27 janvier 2003, la rénovation complète du contenu de

l'exposition. Le ministère de la défense en a assuré la mise en œuvre.

Il est, depuis, l'un des pavillons nationaux les plus visités.

Le centre européen du résistant déporté (CERD),

site de l'ancien camp de Natzweiler-Struthof

S'il n'est pas un lieu de mémoire dédié à la Shoah, le CERD qui

prend place à proximité du camp de Natzweiler-Struthof évoque ce

génocide car une partie de ses prisonniers étaient juifs.

La gestion de l'ancien camp a été confiée dès 1949 au ministère des

anciens combattants et victimes de guerre, date à laquelle s'est

engagé le travail de mémoire. Le site est administré depuis 1953 par

une structure composée d'anciens internés, résistants et déportés. En

juillet 1960, le général de Gaulle inaugura le mémorial «aux martyrs

et héros de la Déportation».

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La création du CERD, inauguré en novembre 2005 par le Président de

la République, est venue parachever ce travail de mémoire. Le CERD

rappelle le sens de l'engagement résistant et présente l'histoire des

résistances en Europe, il évoque l'ensemble du système concentra-

tionnaire, en présentant l'histoire des principaux camps de concen-

tration et d'extermination. Il se situe dans une perspective résolument

européenne.

Son fonctionnement, assuré par le ministère de la défense et des

anciens combattants, est placé sous la responsabilité de l’Office

national des anciens combattants et victimes de guerre.

Mémorial de la prison de Montluc à Lyon

Lieu d'incarcération pour les détenus des procès du régime de Vichy

entre 1940 et 1942, la prison de Montluc est transformée à partir

du 11 novembre 1942 en un centre régional d’internement pour les

autorités d’Occupation. Jusqu’en août 1944, Montluc fut un lieu de

répression, de torture et d’exécution pour plusieurs milliers de

résistants, d’otages et de persécutés raciaux. Si le nom de Jean Moulin

est demeuré le plus célèbre parmi ceux qui y furent incarcérés,

d'autres personnalités y ont été emprisonnées tel l'historien Marc

Bloch. Le lieu resta également une prison pour des condamnés de

droit commun.

Transféré en 1947 au ministère de la justice, le fort de Montluc a

ensuite servi de centre pénitentiaire. Le 5 février 1983, Klaus Barbie

y fut incarcéré à son arrivée en France, avant d'être transféré à la

prison Saint-Joseph pour raison de sécurité. Jugée trop vétuste au

début des années 2000, la prison a fermé ses portes, les derniers

prisonniers l’ayant quittée début 2009.

Depuis le 14 septembre 2010, la gestion du site, inscrit à l’inventaire

supplémentaire des monuments historiques, relève du ministère de

la défense et des anciens combattants, direction de la mémoire, du

patrimoine et des archives (DMPA), et de son opérateur, l'Office

national des anciens combattants et victimes de guerre (ONAC-VG).

Le projet culturel de la prison de Montluc, transformée en mémorial,

vise à promouvoir les mémoires de la Seconde Guerre mondiale,

notamment en direction des jeunes.

Le soutien aux institutions ayant trait à la mémoire de la Shoah

Créée et reconnue d'utilité publique par décret du 17 octobre 1990, la

fondation pour la mémoire de la déportation bénéficie du soutien du

ministère. Elle a pour objectif de pérenniser la mémoire de la dépor-

tation et de l'internement, quels qu'en furent le motif et la finalité.

Le ministère de la défense a noué ensuite de nombreux partenariats

avec des institutions plus spécifiquement en charge de la mémoire

de la Shoah, en particulier la fondation pour la mémoire de la Shoah,

et la Maison d'Izieu, ainsi que le mémorial de la Shoah, ou bien

encore Yad Vashem France.

L'État, par sa contribution, a participé activement à la création de la

fondation pour la mémoire de la Shoah. Le ministère de la défense

et des anciens combattants est membre de droit de son conseil

d'administration. Il assure un suivi, à ce titre, des projets initiés par

la fondation.

Les statuts et la reconnaissance d'utilité publique ont été officialisés

par un décret en date du 26 décembre 2000.

La dotation en capital de la fondation provient en partie des spoliations

commises pendant l'Occupation à l'encontre des personnes considérées

comme juives, et d'une contribution de l'État.

D'autres institutions, comme la fondation du camp des Milles,

l'association Projet Aladin, le Centre d'étude et de recherche sur

les camps d'internement dans le Loiret (CERCIL) et l'Union des étudiants

juifs de France ont bénéficié de financements de la part de la DMPA.

La recherche historique

Le ministère de la défense et des anciens combattants détient des

archives pouvant être utiles à une meilleure connaissance de la Shoah

et les met à la disposition des chercheurs, après inventaire et en

fonction de la législation.

Ainsi le bureau des archives des victimes des conflits contemporains,

localisé à Caen et qui relève du service historique de la défense,

conserve, en son sein, bon nombre de fonds d'archives individuelles

ou collectives.

Ces fonds concernent les arrestations, les internements, la déportation,

les camps de concentration, le rapatriement des survivants ou les

demandes d’attribution du statut de déporté politique.

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L'OFFICE NATIONAL DES ANCIENS COMBATTANTS

ET VICTIMES DE GUERRE (ONACVG)

L’histoire de l’Office national des anciens combattants et victimes de

guerre (ONAC-VG) résulte de la fusion de plusieurs organismes, créés

au début du XXe siècle, pour faire face aux conséquences de la

Première Guerre mondiale. Le très grand nombre des personnes

affectées par ce conflit d’une ampleur sans précédent pose la question

de leur prise en charge. C’est ainsi que l’ONAC-VG, établissement

public d’État né au cœur de la Grande Guerre, continue à apporter un

soutien moral et matériel de l’État à plus de 3,5 millions de ressortissants.

Sous l’autorité du secrétaire d’État auprès du ministre de la défense

et des anciens combattants, l’ONAC-VG est l’opérateur majeur de la

politique de mémoire combattante définie par la direction de la

mémoire, du patrimoine et des archives du ministère de la défense et

des anciens combattants. Il est chargé de décliner localement, grâce

ses services départementaux et ses missions interdépartementales

«mémoire et communication», les thématiques liées au calendrier

commémoratif.

La rencontre avec les témoins de l’histoire, qui disparaissent progres-

sivement, reste au cœur des initiatives mémorielles des services

départementaux de l’ONAC-VG. C’est pourquoi l’Office conçoit des

opérations pédagogiques et culturelles : expositions pédagogiques,

théâtre, sport, promotion des porte-drapeaux, voyages sur les hauts

lieux de mémoire, édition de dépliants, cinéma, concours scolaires…

Enfin, depuis le 1er janvier 2010, le rôle de l’ONAC-VG a été étendu à

l’entretien, la rénovation et la mise en valeur mémorielle ou muséo-

logique des nécropoles et hauts lieux de mémoire. En 2012, l’ONAC-VG

s’investira totalement dans les commémorations de l’année 1942,

l’année de la Déportation.

� www.onac-vg.fr

� www.bleuetdefrance.fr

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LE MÉMORIAL DE LA SHOAH

MUSÉE, CENTRE DE DOCUMENTATION

Un lieu de référence en Europe

Situé au cœur du quartier historique du Marais, le Mémorial de la

Shoah est aujourd’hui l’institution de référence en Europe sur

l’histoire de la Shoah. Installé au tournant du «siècle des génocides»,

ouvert sur le siècle nouveau, le Mémorial est un pont jeté entre les

femmes et les hommes contemporains de la Shoah et ceux qui n’ont

pas vécu, ni directement ni par la médiation de leurs parents, cette

période historique. Musée, centre de documentation et lieu de

mémoire, il propose un parcours, une documentation exceptionnelle

et de nombreuses activités pour mieux comprendre cette période

tragique de l’histoire, la transmettre aux nouvelles générations et

lutter contre le retour de toute forme d’intolérance.

Un musée pour expliquer

L’exposition permanente décrit le sort des Juifs pendant la Seconde

Guerre mondiale et les mécanismes qui ont abouti à l’extermination

de près de six millions d’entre eux. Photographies, documents originaux,

affiches, correspondances privées, objets, films… mettent en regard

l’histoire collective et des destinées individuelles. L’exposition

permanente se termine par le Mémorial des enfants où quelque 2 700

photographies rappellent le sort des enfants juifs déportés de France.

Pour les enfants de 8 à 12 ans, un parcours adapté est proposé à l’aide

d’une signalétique spécifique et d’un livret d’accompagnement en

vente à la librairie.

Les expositions temporaires

Complémentaires de l’exposition permanente, les expositions

temporaires proposées tout au long de l’année abordent l’histoire de

la Shoah selon des sujets connexes tels l’approfondissement d’un

moment clé de cette période comme la Nuit de Cristal, l’œuvre d’un

auteur dont le destin a été chamboulé par la mise en place de la

Solution finale ou encore la perception de la Shoah à travers

l’observation du sport comme outil de propagande.

••• �

Les activités pédagogiques et les actions de formation

Pourquoi et comment enseigner l’histoire de la Shoah au XXIe siècle ?

Ces questions sont au cœur de la mission du Mémorial. Le Mémorial

de la Shoah poursuit et accentue les actions de sensibilisation

menées depuis plusieurs années en direction des jeunes publics, en

accueillant des classes dans ses locaux, en développant des

ateliers pédagogiques ou en organisant des voyages d’étude sur

les lieux de mémoire comme Auschwitz.

Se souvenir

Le Mémorial de la Shoah est aussi un lieu de mémoire. À l’extérieur,

le Mur des Noms porte les noms des 76 000 hommes, femmes et

enfants juifs déportés de France entre 1942 et 1944. Au cœur du

Mémorial, la crypte est le tombeau symbolique des six millions de

Juifs morts sans sépulture. En son centre reposent les cendres de

victimes, recueillies dans les camps d’extermination. Le Mur des

Justes, érigé dans l’Allée des Justes qui jouxte le Mémorial, porte les

noms des hommes et femmes qui, au péril de leur vie, ont œuvré en

France pour sauver des Juifs persécutés.

Un centre de documentation

Constitué de trois départements, les archives, la photothèque et la

bibliothèque, le Centre de documentation juive contemporaine (CDJC)

du Mémorial de la Shoah est aujourd’hui le plus grand centre de

documentation en Europe consacré à l’histoire de la Shoah et au sort

des Juifs pendant la Seconde Guerre mondiale. Créé dans la

clandestinité en 1943, le CDJC possède les documents de source

allemande tels que les archives du service antijuif de la Gestapo, de

l’ambassade d’Allemagne à Paris ou de l’état-major allemand en

France, mais aussi les documents de source française comme les

archives du commissariat général aux Questions juives ou celles

de l’institut d’étude des Questions juives.

[email protected]

� www.memorialdelashoah.org

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LE CENTRE D'ÉTUDE ET DE RECHERCHE

SUR LES CAMPS D'INTERNEMENT DANS LE LOIRET

(BEAUNE-LA-ROLANDE, PITHIVIERS ET JARGEAU)

ET LA DÉPORTATION JUIVE

MUSÉE-MÉMORIAL DES ENFANTS DU VÉL D’HIV

Depuis 1991, le Cercil travaille sur l’histoire et la mémoire des camps

d’internement de Beaune-la-Rolande, Pithiviers et Jargeau, tous trois

situés dans le Loiret, et la déportation juive.

Entre le 14 mai 1941 et juillet 1943, plus de 16 000 Juifs, dont près de

4 500 enfants, ont été internés dans les camps de Pithiviers et Beaune-

la-Rolande, avant d’être déportés et assassinés à Auschwitz-Birkenau.

En 1942, huit convois partirent directement des gares de Beaune-

la-Rolande et de Pithiviers pour Auschwitz.

Entre avril 1941 et décembre 1945, 1 190 Tsiganes, dont 700 enfants,

ont été internés dans le camp de Jargeau.

Depuis 2011, le Cercil est installé dans de nouveaux locaux où on peut

découvrir une exposition permanente présentant l’histoire de ces

camps autour d’archives, d’analyses et de témoignages. Un mémorial

consacré aux enfants du Vél d’hiv permet d’évoquer la vie des 4 500

enfants juifs internés dans le Loiret et assassinés à Auschwitz-Birkenau.

Il comprend également un centre de ressources et d’archives. Un pôle

pédagogique, composé de deux professeurs mis à disposition par

l’Education nationale et de médiateurs, est un interlocuteur privilégié

pour les enseignants. Sont organisés des visites sur le site de

Pithiviers, des ateliers pédagogiques, des visites interactives de

l’exposition permanente, des rencontres avec des témoins. Sont

accompagnés les projets initiés par les établissements, les recherches

des étudiants et les TPE des lycéens.

Ouvert aux chercheurs et au public, le Cercil est ainsi à la fois un lieu

de recherche, de mémoire et d’éducation.

� www.cercil.fr

LE MÉMORIAL DE CAEN

Inauguré le 6 juin 1988, le Mémorial de Caen a été édifié au-dessus

d'une galerie souterraine qui abritait en 1944 le poste de commandement

de la 716e division d'infanterie allemande qui gardait le secteur côtier

s'étendant d'Omaha à l'embouchure de l'Orne.

L’objectif dominant de ce Mémorial, érigé à Caen, ville largement

détruite durant la Seconde Guerre mondiale, est celui de l’hommage

mais aussi de la réconciliation.

Le parcours muséographique se divise en deux parties : «le monde

avant 1945» et «le monde après 1945». Ces deux espaces permettent

de couvrir les années 1918 à 1989, du Traité de Versailles à la chute

du mur de Berlin.

En 2009 et 2010, le Mémorial de Caen a rénové ses parcours et ouvert

4 nouveaux espaces de visite : «Guerre mondiale, Guerre totale» et

«Le Débarquement et la Bataille de Normandie» dans la partie consacrée

à la Seconde Guerre mondiale, «Berlin au cœur de la Guerre froide»

dans la partie consacrée à la Guerre froide, et «Taches d'opinions» (sur

l'actualité du monde au travers le dessin de presse) qui remplace

l'exposition précédemment dédiée aux cultures de paix.

� www.memorial-caen.fr

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LE MÉMORIAL DE L'INTERNEMENT

ET DE LA DÉPORTATION

CAMP DE ROYALLIEU

Construite en 1913, la caserne militaire de Royallieu, qui s’étendait sur

20 hectares, fût transformée en camp d'internement pour prisonniers

politiques de 1941 à 1944. Une partie de l'ancien camp a été conservée

pour devenir le Mémorial de l'internement et de la déportation,

inauguré le 23 février 2008. À l’intérieur des baraquements, le parcours

historique permet, grâce aux nouvelles technologies audiovisuelles,

de raconter l'histoire des internés à travers des témoignages sonores,

des documents écrits (lettres manuscrites, documents administratifs,

photographies) et des projections. Environ 50 000 personnes

(prisonniers politiques, Résistants, Juifs, étrangers) ont transité par ce

camp pour être déportées vers Buchenwald, Auschwitz, Neuengamme,

Mauthausen, Dachau, Sachsenhausen ou encore Ravensbrück. Près

de la moitié ne sont pas revenues.

L'ensemble du site est porteur de mémoire, y compris le Jardin, mis

en valeur par l'architecte Jean-Jacques Raynaud, avec des stèles de

verres et des chaises parlantes qui évoquent chaque chapitre de

l'internement à Royallieu, racontés par les internés eux-mêmes, de

l'arrivée jusqu'au départ en déportation. Ainsi, le Mémorial permet

de comprendre aujourd’hui comment les Allemands sont passés

d’une politique de répression, marquée par les fusillades d’otages, à

une politique de déportation, y compris raciale.

� www.memorial-compiegne.fr

LA COUPOLE

MUSÉE BUNKER DE LA SECONDE GUERRE MONDIALE

Le Centre d’Histoire et de Mémoire du Nord–Pas-de-Calais est

implanté dans un ancien bunker construit par les Allemands pendant

la Seconde Guerre mondiale, à Helfaut, près de Saint-Omer. Ce

blockhaus, édifié par l’organisation Todt, était destiné au stockage, à

la préparation et au lancement de la fusée V2.

C’est en 1987 que le Département du Pas-de-Calais décide de trans-

former ce gigantesque bunker en centre d’histoire. Après dix années

de recherches menées par Yves le Maner, La Coupole est inaugurée le

9 mai 1997. Depuis cette date, 1,7 million de personnes l’ont déjà

visitée. En 2010, le centre d’histoire a totalement renouvelé sa scéno-

graphie. Celle-ci est structurée autour de deux circuits :

� Le premier parcours porte sur les armes secrètes d’Hitler. Wernher

von Braun en est le fil conducteur. Des laboratoires secrets du centre

de recherches de Peenemünde au rêve accompli d’aller marcher sur

la Lune, le visiteur découvre ce chapitre du XXe siècle où sont abor-

dées les notions de guerre totale, de bombardement stratégique, de

guerre froide… Une analyse comparée de photographies permet

de comprendre les terribles conditions de vie et de travail des

déportés de Dora chargés d’assembler les fusées V2.

� Le deuxième parcours est intitulé «Le Nord–Pas-de-Calais dans la

main allemande».

Plusieurs grands thèmes sont développés : la violence de l’invasion,

la pression massive de l’occupant entre 1940 et 1944 sur la population

civile, les formes particulières de la résistance dans la région, la

persécution des Juifs, la collaboration et les différents visages de

la Libération, etc.

Ce circuit s’achève par un espace consacré à la déportation et au

génocide. Un «Mémorial des déportés et des fusillés» rend hommage

aux milliers de victimes du régime nazi de la région Nord–Pas-de-Calais.

Lorsque le visiteur retrouve la lumière du jour, il aura, on l’espère,

mieux compris les drames et les violences du XXe siècle et appréciera

la chance qu’il a de vivre dans une Europe en paix.

[email protected]

_92

LE CENTRE D'HISTOIRE DE LA RÉSISTANCE

ET DE LA DÉPORTATION

Aménagé dans l’ancienne École de santé militaire, à l’intérieur même

des bâtiments où le chef de la Gestapo de Lyon, Klaus Barbie, a sévi,

le Centre d’Histoire de la Résistance et de la Déportation de Lyon

s’attache à être plus qu’un musée du souvenir.

C’est un lieu fort et symbolique au service de l’Histoire et de la

Mémoire. Un lieu qui nous invite à revisiter l’une des plus sombres

périodes de notre histoire ; c’est également un centre de réflexion

ouvert, par ses nombreuses expositions temporaires, sur le monde

contemporain.

Depuis son inauguration en 1992, le CHRD a accueilli près d’un million

de visiteurs et programmé plus de quatre-vingts expositions temporaires.

Bien que plébiscité par le public, le parcours permanent nécessitait

d’être renouvelé pour rendre compte des avancées de la recherche

historique et répondre aux attentes d’un public toujours plus curieux

et exigeant.

Le musée a donc fermé ses portes pour un an et se consacre à la

rénovation d’une exposition enrichie d'objets et de contenus inédits,

aménagée au sein d'une scénographie innovante.

[email protected]

LE MUSÉE DE L’ARMÉE

Le musée de l’Armée, situé en l’Hôtel national des Invalides, au cœur

de Paris, présente au public un ensemble exceptionnel d’objets et

d’œuvres relatifs à l’histoire militaire de la France, depuis le Moyen-Âge

jusqu’au XXe siècle : armures, uniformes, armes à feu, armes blanches,

pièces d’artillerie, emblèmes, décorations, figurines historiques,

tableaux, photographies, effets personnels de grands personnages

historiques mais aussi d’acteurs anonymes des conflits armés auxquels

la France a participé… Leur diversité, leur nombre et la longue

période chronologique couverte par ces collections, font du musée

de l’Armée un des principaux musées d’art et d’histoire militaire

au monde.

Au sein du parcours de visite, l’histoire de la Seconde Guerre mondiale

s’étend sur plus de 2 000 m2. Dans ses espaces, le drame vécu par les

populations juives est évoqué, à travers des documents personnels

mais aussi au sein d’une séquence dédiée à la déportation et aux

camps de concentration, dans une scénographie sobre et le respect

de leur mémoire.

En 2011, le musée de l’Armée a accueilli plus de 1 450 000 visiteurs.

� www.invalides.org

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LA MAISON D'IZIEU

La Maison d'Izieu perpétue le souvenir des 105 enfants et des adultes

juifs qui y avaient trouvé refuge à partir de mai 1943. Sur ordre de

Klaus Barbie, 44 enfants et 7 adultes furent arrêtés le 6 avril 1944, puis

déportés. L’éducatrice Léa Feldblum fut l’unique survivante.

Lieu d’histoire et de mémoire attaché au présent et tourné vers l’avenir,

la Maison d’Izieu consacre ses activités à l’information et à l’éducation

de tous les publics sur le crime contre l’humanité et les circonstances

qui l’engendrent. Elle mène un travail de recherche historique sur la

colonie d’Izieu et élargit la réflexion sur la transmission, la mémoire

et sa construction.

À travers l’évocation des enfants juifs d’Izieu et de leurs éducateurs,

c’est contre toute forme d’intolérance et de racisme qu’elle entend lutter.

La Maison d’Izieu est ouverte à tous types de publics, individuels,

familiaux, groupes adultes, jeunes et scolaires.

Deux bâtiments se visitent. Dans la Grange, dédiée à l’histoire,

l’itinéraire et la vie des enfants d'Izieu et de leur famille sont retracés.

Des extraits du procès Barbie relatifs à la rafle d'Izieu sont diffusés en

exclusivité. Dans la Maison, dédiée à la mémoire, la vie quotidienne

de la colonie est évoquée à travers les photos, lettres et dessins

des enfants.

[email protected]

[email protected]

� www.memorializieu.eu

LE CENTRE EUROPÉEN DU RÉSISTANT DÉPORTÉ

En mai 1941, au lieu-dit le Struthof, au cœur de l'Alsace annexée

de fait par le IIIe Reich, les nazis ouvrent le Konzentrationslager

Natzweiler. 52 000 personnes sont déportées dans ce camp ou dans

l'un de ses 70 camps annexes. 22 000 n'en reviendront jamais.

Le KL Natzweiler est destiné aux résistants de l'Europe tout entière

qui y sont livrés à un travail épuisant au profit de l'économie du

IIIe Reich. Un certain nombre de déportés pour motifs raciaux (Juifs et

Tziganes) sont également envoyés au Struthof pour être livrés

à de terribles expérimentations pseudo-scientifiques.

Aujourd'hui, le site historique, protégé au titre des monuments

historiques, permet de découvrir ce que fut le fonctionnement de

ce camp de concentration unique en France, avec ses baraques,

son four crématoire et sa chambre à gaz.

Inauguré en 2005, le Centre européen du résistant déporté complète

la visite du lieu par une approche pédagogique affirmée. Bornes

tactiles, films, objets et photos retracent la montée du fascisme et du

nazisme en Europe, la mise en place du système concentrationnaire

nazi, et parallèlement rendent hommage aux résistances qui se

levèrent contre l’oppression.

Lieu de rencontre et de réflexion, le Centre européen du résistant

déporté organise régulièrement des expositions temporaires et des

conférences. Il s'est donné pour mission de diffuser les valeurs de

liberté, de respect, de tolérance et de vigilance.

Le Struthof, Haut lieu de la mémoire nationale et européenne, est

placé sous la responsabilité de l'Office national des anciens combattants

et victimes de guerre, établissement public sous tutelle du ministère

de la défense et des anciens combattants.

� www.struthof.fr

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LE CENTRE DE LA MÉMOIRE D’ORADOUR

Le centre de la mémoire a ouvert ses portes le 12 mai 1999. Il a

été inauguré le 16 juillet 1999 en présence du président de la

République. Le centre de la mémoire est situé entre les ruines et le

nouveau village d’Oradour. Ce bâtiment semi enterré se fond dans

les courbes du terrain, ses façades de verre reflètent les arbres et les

bords de la Glane, rappelant la vie paisible précédant le massacre.

Une déchirure centrale du bâtiment par des lames d’acier rouillées

symbolise à la fois la destruction (par la forme), la mémoire et la

résistance au temps (par la matière).

Le temps faisant son œuvre, les ruines seules peuvent-elles continuer

à perpétuer à l’avenir un message de mémoire et de paix sans

présence des témoins ?

Le centre fournit une explication historique aux ruines du village martyr

d’Oradour qui sont les vestiges de l’événement tragique survenu le

10 juin 1944, lorsqu’une unité de la division SS Das Reich massacre

642 personnes, hommes, femmes, et enfants dans ce petit bourg de

Haute-Vienne situé à une vingtaine de kilomètres à l’ouest de Limoges.

À l’intérieur du centre, une exposition permanente intitulée «Com-

prendre Oradour» présente un parcours retraçant les événements

qui conduisirent à cet acte de barbarie. De l’expansion du nazisme en

Europe au procès de Bordeaux, 5 espaces d’information permettent

de mieux comprendre la réalité historique et l’exemplarité d’Oradour.

Plus de 300 documents (archives, photographies, films, témoignages)

apportent des explications sur les événements qui firent d’Oradour

un symbole national et préparent à la visite du village martyr.

En plus de l’exposition permanente, le centre de la mémoire organise

des expositions temporaires, des conférences, des journées d’études

et d’autres activités qui visent à éveiller la conscience citoyenne et à

transmettre un message de paix.

� www.oradour.org

LE MUSÉE DE LA RÉSISTANCE NATIONALE

Le Musée de la Résistance nationale à Champigny-sur-Marne gère,

conserve, enrichit et valorise une collection exceptionnelle de plus de

500 000 pièces sur la Résistance intérieure française. Cette collection

dévolue aux Archives nationales est sous tutelle de la Direction des

Musées de France et de la Direction des Archives de France ; sous

convention avec le ministère de l’éducation nationale.

L’association «Musée de la Résistance nationale» valorise sa collection

auprès de tous les publics ; un outil au service de la collectivité.

Dans les années 1960, d’anciens résistants lancent l’idée d’un Musée

de la Résistance. Ils se constituent en association et, pendant 20 ans,

collectent auprès de leurs camarades de lutte et de leurs familles,

documents et objets. En 1985, grâce au soutien d’un comité de

parrainage regroupant des centaines de collectivités territoriales, de

très nombreux anciens résistants et déportés, des syndicats, des

associations et de simples citoyens, un premier site du musée de la

Résistance nationale ouvre ses portes à Champigny-sur-Marne.

Depuis, dans le souci de faire vivre l’histoire et les enseignements de

la Résistance au plan national, l’Association des Amis du Musée de la

Résistance nationale donne naissance à de nombreuses associations

d’amis du Musée et de nouveaux sites muséographiques en Île-de-

France et en province. Chaque site, chaque association développe des

activités et est devenu un acteur majeur de la politique de mémoire

de sa région.

� www.musee-resistance.com

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LA VILLE DE VÉNISSIEUX

Vénissieux, 60 000 habitants, 3e ville du Rhône, 7e de Rhône Alpes, a

une forte tradition populaire, industrielle et résistante.

Dans les heures sombres de notre histoire, Vénissieux s’est illustrée

dans la lutte contre l’occupant nazi. Ainsi, le 2 septembre 1944, elle fut

une des rares communes à se libérer d’elle-même, par un mouvement

d’insurrection populaire. Après les grandes rafles organisées par l’État

français de Vichy, le 26 août 1942, nombre de juifs furent internés dans

un camp régional implanté rue de la République à Vénissieux. Des

associations de secours vont arriver à extraire et sauver 84 enfants

et 16 adultes d’une mort certaine. Cependant, 545 furent ensuite

déportés dans le camp d’Auschwitz. Dans de nombreuses entreprises,

des ouvriers et des syndicalistes clandestins ont porté les combats

contre l’occupant. Ces valeurs de résistance, de solidarité transmises

en héritage par nos aînés sont constitutives d’être vénissian

aujourd’hui. Dire non à l’ordre établi, au règne du tout puissant,

et être en résistance est encore nécessaire de nos jours.

Vénissieux est très attachée au devoir de mémoire collective, à sa

transmission aux générations suivantes, pour former les citoyens de

demain et lutter contre toute tentative de réécriture de l’histoire, à

l’instar de la famille de Louis Renault dans une actualité toute récente.

Les commémorations sont autant de devoirs de mémoire pour notre

ville. Avec le don du musée de la résistance de Vénissieux, la ville a

le projet de mettre en valeur ce fonds muséal dans une Maison de la

mémoire, lieu de compréhension et de transmission de notre histoire

commune.

� www.ville-venissieux.fr

LE CAMP DES MILLES

MÉMOIRE ET ÉDUCATION

Le Camp des Milles, entre Aix-en-Provence et Marseille, est aujourd’hui

le seul grand camp français, et l'un des rares en Europe, encore intact et

intégralement accessible au public à partir du deuxième semestre 2012.

Il témoigne de l'engrenage tragique des internements d’«étrangers»

et d’«indésirables» puis des déportations de juifs de la zone Sud entre

1939 et 1942 vers Auschwitz via Drancy.

Une de ses fortes caractéristiques fut le nombre d’intellectuels et

d’artistes parmi ses 10 000 internés venant de 27 pays. Ils ont laissé

de nombreuses traces encore visibles aujourd’hui, y compris de

grandes peintures murales. Le camp fut donc un lieu d’angoisses, de

souffrances mais aussi de résistance par la création et de sauvetages,

dont il faut se souvenir.

La «Fondation du Camp des Milles - Mémoire et Education» a été

créée en 2009 comme établissement reconnu d’utilité publique par

décret du Premier Ministre. Elle a pour but d’aménager les espaces et

bâtiments du camp pour en faire un haut lieu de mémoire et d’histoire,

d’éducation et de culture.

Elle prend ainsi la suite d’un long combat contre l’oubli et l’ignorance

initié il y a trente ans par d’anciens résistants et déportés.

Elle est dirigée par un large Conseil d’Administration qui représente

la diversité de ses partenaires publics, privés et associatifs : État et

collectivités locales, grandes associations concernées, et entreprises

mécènes. Parmi eux, le Mémorial de la Shoah est en charge des

contenus historiques du Site-Mémorial en cours d’achèvement. La

Fondation est présidée par Alain Chouraqui, Directeur de recherche au

CNRS. Serge Klarsfeld en est le Vice-Président.

Le camp des Milles est reconnu comme Monument historique par

le ministère de la culture, comme Haut lieu de mémoire par le

ministère de la défense et des anciens combattants et comme

partenaire institutionnel du ministère de l’éducation nationale. Son

Site-mémorial sera ouvert en juin 2012.

� www.campdesmilles.org

_96

LA VILLE DE PITHIVIERS

Le génocide des juifs pendant la Seconde Guerre mondiale appartient

à l’histoire. Pour nous, Pithivériens, il est toujours dans notre esprit

même s’il ne reste du camp d’internement que le bâtiment de

l’infirmerie ou, pour certains, enfants dans les années 1940, des

images d’individus enfermés.

Nous devons nous souvenir de la persécution de milliers d’hommes,

de femmes et d’enfants, réalisée en rupture totale avec les valeurs et

les principes consacrés par la Déclaration des droits de l’homme et

par la tradition républicaine : justice, tolérance, générosité, liberté

et respect entre tous les hommes et entre tous les peuples. Autant

de valeurs et de principes fondamentaux pour la démocratie et

notre civilisation.

Et, en corollaire, il me semble essentiel de transmettre l’horreur

de l’extermination des juifs dans un souci de vérité historique,

d’enseignement et d’information de nos jeunes et de responsabilité

reconnue de l’État français.

C’est pourquoi la Ville de Pithiviers participe bien volontiers à la

saison mémorielle «1942, Des rafles et des déportations» organisée

par le Mémorial de la Shoah, comme elle prend part régulièrement

aux manifestations du CERCIL, dont elle est membre, ou aux

commémorations officielles de la déportation.

� www.ville-pithiviers.fr

LA VILLE DE BEAUNE-LA-ROLANDE

La ville de Beaune-la-Rolande s’associe pleinement à la saison

mémorielle «1942, Des rafles et des déportations» organisée par le

Mémorial de la Shoah et elle poursuit sans relâche un travail de

mémoire sur le camp d’internement et la déportation des juifs durant

la seconde guerre mondiale en liaison avec le CERCIL, dont elle est

membre fondatrice.

Le gouvernement de Vichy et sa complicité avec l’occupant n’ont droit

à aucune indulgence, pas même celle de la défaite car on ne sauve

pas son pays en déshonorant ses principes. En collaborant avec le

nazisme, ce gouvernement s’est associé au crime contre l’humanité

dans toute son horreur. En oubliant les pages sombres de cette

histoire nous pourrions être condamnés à les revivre.

Une civilisation sans mémoire est une civilisation sans avenir et il est

tout particulièrement important que les jeunes générations s’en

imprègnent. La liberté et la paix ne sont pas des droits naturels et

l’oubli ne peut pas faire partie de l’histoire.

Grâce au Mémorial de la Shoah, cette initiative de mémoire, détermine

notre reconnaissance envers celles et ceux qui ont soufferts, avec une

mention particulière pour tous ces enfants, victimes innocentes de la

barbarie nazie.

� www.beaune-la-rolande.mairie.com

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TABLE DES MATIÈRES

AVANT-PROPOS _05 par Jean-Paul BODIN,

secrétaire général pour l’administration

au ministère de la défense et des anciens combattants

PRÉFACE _07 par Éric de ROTHSCHILD,

président du mémorial de la Shoah

.1942.LA MISE EN PLACE DU GÉNOCIDE DES JUIFS D’EUROPE _09

.LA SHOAH.L’EXTERMINATION DES JUIFS EN EUROPE _11

.LA SHOAH.LA PERSÉCUTION ET LA DÉPORTATION DES JUIFS EN FRANCE _25

.1942.CHRONOLOGIE DE L’ANNÉE SELON 3 AXES : EUROPE / FRANCE / GUERRE _41

COMMÉMORATIONS ET MANIFESTATIONS CULTURELLES _69

PROGRAMME DE LA SAISON MÉMORIELLE _73

LES PRINCIPAUX PARTENAIRES DE L’ANNÉE MÉMORIELLE _83