La protéine S100B : premier marqueur biologique pour le diagnostic du traumatisme crânien mineur...

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Annales Pharmaceutiques Françaises (2009) 67, 187—194 MISE AU POINT La protéine S100B : premier marqueur biologique pour le diagnostic du traumatisme crânien mineur ou modéré S100B protein: A novel biomarker for the diagnosis of head injury J.-L. Beaudeux PUPH, service de biochimie, groupe hospitalier Charles-Foix—Jean-Rostand, 7, avenue de la République, 94200 Ivry-sur-Seine, France Rec ¸u le 16 octobre 2008 ; accepté le 2 mars 2009 MOTS CLÉS Protéine S100B ; Système nerveux central ; Traumatisme crânien ; Biomarqueur Résumé Les traumatismes crâniocérébraux (TC) sont des accidents très fréquents (plus de 500 par jour en France), de sévérité variable mais heureusement le plus souvent peu graves. Les TC de faible gravité (mineurs ou modérés), les plus nombreux, doivent cependant être parfaitement diagnostiqués, afin de prévoir, anticiper et traiter les séquelles médicales et/ou sociales qu’ils engendrent. À ce jour, la biologie est peu contributive pour le diagnostic des TC : l’examen scanographique cérébral est l’élément de choix pour le diagnostic de TC mineur ou modéré (TCM), mais sa réalisation en urgence n’est pas généralisée et son coût n’est pas négligeable. La protéine S100B est une protéine synthétisée principalement par les cellules gliales du système nerveux central et par les cellules de la gaine de Schwann. Sa concen- tration dans les fluides biologiques (liquide céphalorachidien, sang) est augmentée lors d’une atteinte lésionnelle aiguë du tissu cérébral, d’origine traumatique ou vasculaire. Le dosage de la concentration plasmatique de la protéine S100B apporte une aide au diagnostic des atteintes cérébrales aiguës et peut s’inscrire parmi les biomarqueurs pour le diagnostic des TC, permet- tant également de vérifier biologiquement leur évolution et les séquelles neurologiques qu’ils engendrent. L’étude multicentrique nationale STIC-S100 visant à démontrer l’importance médi- coéconomique du dosage de la protéine S100B lors d’une suspicion de TC est présentée dans cette revue de synthèse. © 2009 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. Communication présentée à l’Académie de pharmacie lors de la séance du 18 février 2009. Adresse e-mail : [email protected]. 0003-4509/$ — see front matter © 2009 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. doi:10.1016/j.pharma.2009.03.002

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Annales Pharmaceutiques Françaises (2009) 67, 187—194

MISE AU POINT

La protéine S100B : premier marqueur biologiquepour le diagnostic du traumatisme crânien mineurou modéré�

S100B protein: A novel biomarker for the diagnosis of head injury

J.-L. Beaudeux

PUPH, service de biochimie, groupe hospitalier Charles-Foix—Jean-Rostand,7, avenue de la République, 94200 Ivry-sur-Seine, France

Recu le 16 octobre 2008 ; accepté le 2 mars 2009

MOTS CLÉSProtéine S100B ;Système nerveuxcentral ;Traumatismecrânien ;Biomarqueur

Résumé Les traumatismes crâniocérébraux (TC) sont des accidents très fréquents (plus de500 par jour en France), de sévérité variable mais heureusement le plus souvent peu graves.Les TC de faible gravité (mineurs ou modérés), les plus nombreux, doivent cependant êtreparfaitement diagnostiqués, afin de prévoir, anticiper et traiter les séquelles médicales et/ousociales qu’ils engendrent. À ce jour, la biologie est peu contributive pour le diagnostic desTC : l’examen scanographique cérébral est l’élément de choix pour le diagnostic de TC mineurou modéré (TCM), mais sa réalisation en urgence n’est pas généralisée et son coût n’est pasnégligeable. La protéine S100B est une protéine synthétisée principalement par les cellulesgliales du système nerveux central et par les cellules de la gaine de Schwann. Sa concen-tration dans les fluides biologiques (liquide céphalorachidien, sang) est augmentée lors d’uneatteinte lésionnelle aiguë du tissu cérébral, d’origine traumatique ou vasculaire. Le dosage dela concentration plasmatique de la protéine S100B apporte une aide au diagnostic des atteintescérébrales aiguës et peut s’inscrire parmi les biomarqueurs pour le diagnostic des TC, permet-tant également de vérifier biologiquement leur évolution et les séquelles neurologiques qu’ilsengendrent. L’étude multicentrique nationale STIC-S100 visant à démontrer l’importance médi-

coéconomique du dosage de la protéine S100B lors d’une suspicion de TC est présentée danscette revue de synthèse.© 2009 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.

� Communication présentée à l’Académie de pharmacie lors de la séance du 18 février 2009.Adresse e-mail : [email protected].

0003-4509/$ — see front matter © 2009 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.doi:10.1016/j.pharma.2009.03.002

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KEYWORDSS100B protein;Central nervoussystem;Head injury;Biomarker;Brain damage

Summary Acute head injury is a common reason for seeking care in an emergency departmentand in France accounts for more than 500 consultations daily. In most cases, though the trauma isminor/moderate, a computed tomography scan is necessary to establish the diagnosis and avoidmedical and/or social sequelae. This examination is however expensive and not always readilyavailable in the emergency setting. Until recently clinical chemists were unable to propose tophysicians a pertinent biomarker of acute brain injury. S100B protein is a constitutive proteinof glial cells, whose physiological functions are both intracellular, i.e. intracytosolic calciumbinding, and extracellular, e.g. by promoting neuritic proliferation and/or neuronal apoptosis.Due to specificity of its cellular expression, S100B protein is a useful biological marker of acuteneurological disorders, such as ischemic or hemorrhagic stroke, and traumatic brain injury. Thisbrief review exposes the contribution of S100B measurement in biological fluids to the diagnosis,the follow-up, and the prognosis of acute minor/moderate head injury. In addition, we describethe French STIC-S100 study, a cohort study designed to determine the negative prognostic valueof early determination of plasma S100B levels for the diagnosis of minor/moderate head injuryand its medical/social consequences.© 2009 Elsevier Masson SAS. All rights reserved.

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es pathologies cérébrales traumatiques aiguës repré-entent une part importante des urgences médicales et/ouhirurgicales des services d’accueil des urgences (SAU)ospitaliers. La mise en évidence des lésions cérébralesiguës du tissu cérébral fait appel à des examens cli-iques d’orientation et des examens d’imagerie médicale,ui établissent le diagnostic pour une prise en chargeédicale et/ou chirurgicale. Le coût non négligeable des

xamens d’imagerie médicale et l’impossibilité fréquentee les réaliser en urgence (en particulier dans les centresospitaliers généraux) sont de nature à retarder le diag-ostic de ces pathologies cérébrales traumatiques et doncne prise en charge médicale adaptée. L’apport de laiologie dans le domaine des atteintes cérébrales aiguës’a pas, jusqu’à maintenant, été déterminant, se limitant

des marqueurs biologiques soit peu spécifiques (lac-ate, aminotransférases. . .) soit peu sensibles (isoformese la créatine kinase, de la lactate déshydrogénase. . .) duissu cérébral lésé. Le développement et la diffusion d’unouveau neuromarqueur biochimique, la protéine S100B,evraient permettre au biologiste d’aider le clinicien pour’établissement rapide du diagnostic : ce biomarqueur peutn effet être proposé comme « marqueur de tri » dans unAU, témoignant de la présence d’une atteinte lésionnelleérébrale ou au contraire l’excluant. Cette revue de syn-hèse expose les données récentes concernant la protéine100B dans ce domaine et présente l’étude nationale mul-icentrique en cours pour valider l’indication du dosage dea protéine S100B dans le contexte de suspicion de TC.

onnées succinctes sur le traumatismerânien (TC)

rès de 200 000 TC (traumatisme crâniocérébral [TC]) sont

énombrés chaque année en France. Ils sont de sévéritéariable, mais il faut savoir que moins de 5 % ont un hautiveau de gravité. Les études épidémiologiques indiquentue l’accident de la voie publique (AVP) est responsablee plus de deux tiers des TC et que ceux-ci constituent la

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uatrième cause de mortalité et d’invalidité des pays indus-rialisés. Les autres causes sont principalement les chutes etes traumatismes domestiques chez les sujets âgés ou chezes enfants, et les accidents de sport. Les TC modérés ouineurs (les TC graves sont en général pris en charge par unelière spécifique Samu-unités de soins spécialisés) peuventeprésenter jusqu’à 10 % des consultations d’urgence danses SAU [1].

La gravité d’un TC est classiquement appréciée par’échelle de Glasgow (Glasgow coma scale [GCS]), et lesC sont divisés en : léger (GCS = 15), mineur (13—14),odéré (9—12), sévère (3—8) (Tableaux 1 et 2). La prise en

harge d’un TC a considérablement évolué ces 20 dernièresnnées, pour prendre en compte un élément physiopatho-ogique majeur : la survenue de lésions secondaires liéesoit à des facteurs systémiques (hypotension artérielle,ypoxie. . .), soit à des facteurs intracrâniens (hyperten-ion intracrânienne, crises comitiales. . .). Ces événementsecondaires, qui interviennent dans les heures ou les joursuivant la lésion primaire engendrée par un impact (contu-ion, hématome, décélération), accroissent la morbidité de’événement initial et doivent donc être décelés parfaite-ent et précocement.L’évaluation clinique d’un TC prend en compte les élé-

ents nécessaires à l’établissement du score de Glasgowouverture des yeux, réponse verbale, réponse motrice),ais également le mécanisme (étiologie, circonstances)u traumatisme, les signes neurologiques complémentaires,es lésions extracrâniennes associées et l’appréciation desonctions vitales. La stratégie de l’imagerie médicale faitppel à un bilan tomodensitométrique (scanner cérébralans injection), qui sera renouvelé après 24 heures et siécessaire les jours suivants [2] : lorsque le scanner ini-ial a été réalisé dans les trois premières heures suivant leraumatisme, lors de l’apparition de signes de détériorationlinique, lors d’une augmentation des valeurs de pression

ntracrânienne, ou en l’absence d’amélioration clinique.n dehors de l’exploration habituelle pour l’appréciationes fonctions générales, la biologie est pour l’instanteu informative, en l’absence (jusqu’à présent) d’un

Protéine S100B : premier marqueur biologique pour le diagnostic du TC 189

Tableau 1 Éléments de détermination du score de Glasgow (Glasgow coma scale [GCS]) pour l’évaluation du TC.Glasgow coma score for head injury.

Ouverture desyeux

Spontané 4Au bruit 3À la douleur 2Jamais 1

Réponse verbale

Orientée (obéit à un ordre) 5Confuse 4Inappropriée (mots compréhensibles, mais conversation impossible) 3Incompréhensible (gémissements, grognements) 2Aucune 1

Réponse motrice

À la parole 6Orienté (à au moins deux endroits le mouvement de flexion tend à faire disparaître

la cause de la douleur)5

Évitement (pas de réponse orientée mais retrait rapide du coude avec éloignementface à l’agression)

4

Flexion—décortication (membre supérieur : réponse en flexion lente, membreinférieur : extension)

3

Extension décérébration (membre supérieur : rotation interne ethyperextension = mouvement d’enroulement, membre inférieur : extension et

2

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C

Cldlmélanocytes normaux. . . mais à des niveaux très faiblesdans ces cellules, 30 à 100 fois moindres que la synthèsegliale cérébrale. La protéine S100B est retrouvée essen-tiellement dans le compartiment cytosolique des cellules

Tableau 2 Les points correspondants à chacun desitems relevés pour le patient au Tableau 1 sont sommés :la somme définit le score de Glasgow et permet d’évaluerla gravité du TC.The sum of the item scores defines the Glasgow coma score usedto assess the severity of head injury.

Score de Glasgow Gravité du traumatisme crânien

flexion plantaire)Rien

biomarqueur sensible et spécifique de l’état lésionnel céré-bral.

Présentation de la protéine S100B

Cette protéine spécifique du tissu cérébral porte son nomen raison de sa solubilité dans une solution saturée (à 100 %)de sulfate d’ammonium. Découverte il y a moins de 50 ans,cette protéine apparaît très conservée entre les espèces ;elle est largement distribuée au sein du tissu cérébral,présente à la fois dans la substance blanche et la sub-stance grise, le cervelet mais aussi les cellules de la gainede Schwann tout au long de la moelle épinière. La pro-téine S100B est une holoprotéine dimérique appartenant àla grande famille des protéines S-100 [3], caractérisée parune faible masse moléculaire (environ 10 kD pour les mono-mères) et, au niveau structural, la capacité de fixer desatomes de calcium par l’intermédiaire de domaines polypep-tidiques de type « main EF », motifs classiquement retrouvésdans d’autres protéines de fixation du calcium telles quela calmoduline et la troponine [4] (Fig. 1). La spécificitécérébrale de la protéine S100B (ou tout au moins sa neuro-sélectivité est liée à l’une des sous-unité, la sous-unité �,essentiellement synthétisée par les cellules astrogliales. Laprotéine S100B est en fait constituée de tous les dimèrespossédant au moins une sous-unité � dans leur structure.

Le gène de la sous-unité � est codé par le chromosome21, au niveau de la région q22.2—22.3, alors que les gènesde la majorité des protéines de la famille S-100 sont loca-

lisés sur le chromosome 1 (région 1q21). Cette localisationexplique d’ailleurs l’hyperexpression du gène de la protéineS100B au cours de la trisomie 21. La séquence du gène estconnue, mais on sait peu de choses sur la régulation de sonexpression ; seul un site d’activation par l’AMP cyclique a

1

té clairement identifié au niveau de la séquence promo-rice du gène. On sait également que la régulation de laynthèse et de l’expression des gènes des protéines S-100’effectue à la fois au niveau tissulaire, contrairement parxemple à la calmoduline dont la distribution est ubiqui-aire, et au niveau temporel, car l’expression de certainesrotéines S-100 se fait à des périodes très précises de la vie,articulièrement la protéine S100B, où elle a lieu au course la période fœtale et postnatale [5].

aractéristiques métaboliques

omme indiqué plus haut, la protéine S100B n’est pas tota-ement neurospécifique : l’expression du gène et la synthèsee la protéine ont également lieu dans les histiocytes,es adipocytes, les cellules dendritiques de la peau et les

15 Léger13—14 Mineur9—12 Modéré< 9 Sévère

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Figure 1. Représentation tridimensionnelle de la protéine S100B.La chaîne polypeptidique est représentée par ses structures secon-daires, essentiellement faite d’hélices. Le motif structural dela main EF (hélice-boucle-hélice) reproduit quatre fois permetl’activité de la protéine : la fixation d’un atome de Ca++ (repré-senté par une boule rouge).3D drawing of S100B. The polypeptide chain is designated by itssecondary structures mainly composed of helixes. The main helix-la

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strocytaires de l’ensemble du système nerveux central ;% environ sont présents au niveau extracellulaire, per-ettant à la protéine d’exercer des actions biologiques

ntercellulaires. La présence de la protéine dans le LCR àes concentrations significatives (entre 1 et 2 �g/L) résulterobablement d’un processus d’élimination de la protéineprès ces actions intra- ou extracellulaires. Après passagee la barrière hématoméningée, les concentrations plas-atiques, déterminée par des méthodes radiométriques oulus fréquemment immunoluminométriques, sont environix fois plus faibles que dans le LCR, 0,02 à 0,15 �g/L. Laemi-vie plasmatique de la protéine S100B est de 90 minutesnviron (référence), et son élimination est rénale, ce quiermet le dosage urinaire de ce marqueur pour le suivi’atteintes neurologiques, en particulier chez le nouveau-né6].

ropriétés biologiques

es études expérimentales chez l’animal ont mis en évi-ence des actions à la fois intracellulaires (croissanceellulaire, maintien du cytosquelette, métabolisme éner-étique, transduction de signaux) et extracellulaires de larotéine S100B [7]. Par sa capacité de fixation du cal-

ium cytosolique, la protéine S100B est un élément deégulation physiologique de l’organisation structurale dea cellule en interagissant avec trois protéines du cytos-uelette : la tubuline, la protéine tau (�), la protéine

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J.-L. Beaudeux

liale fibrillaire acide (GFAP). Par ailleurs, elle inhibe laétramérisation de la protéine p53 protéine suppressive deumeur et donc son activité, contribuant ainsi à la prolifé-ation cellulaire. Au contraire, une inhibition de la protéine100B dans des cellules tumorales a permis de restaureres taux de p53 fonctionnels [8], ce qui d’ailleurs faite son inhibition une cible pharmacologique antitumorale9].

Au niveau extracellulaire, la protéine S100B exercees actions physiologiques paracrines. Expérimentalement,’addition de protéine S100B dans le milieu de culturesrimaires de neurones corticaux d’embryons de pouletsnduit une extension neuritique [10]. D’autres études ontontré que la protéine S100B exerce un effet positif sur

a survie des neurones in vitro et in vivo [11]. Enfin, leiveau de synthèse de la protéine S100B est très aug-enté au cours de la phase de développement cérébral

hez le rat, confirmant ainsi le rôle de cette protéineans le développement du système nerveux central. Touteses observations confirment un rôle essentiel de la pro-éine S100B dans le développement physiologique et leaintien du tissu nerveux central, qu’il s’agisse des neu-

ones eux-mêmes ou des cellules astrogliales. Selon sesellules cibles et de sa concentration locale, la protéine100B possède donc des actions sur la croissance, la dif-érenciation, la prolifération cellulaire mais aussi, à fortesoncentrations in situ, l’apoptose des cellules cérébrales12].

osage dans les milieux biologiques

a mesure des concentrations de la protéine S100B danses milieux biologiques met en œuvre immunodosages uti-isant un mélange d’anticorps monoclonaux anti-sous-unité. Les méthodes actuellement disponibles ont une spécifi-ité et une sensibilité analytiques très satisfaisantes, avecne lecture immunoluminométrique manuelle (sur analyseurerilux® Dade-Behring, par exemple) soit automatisée (ana-yseur Liaison® Diasorin ; analyseur Elecsys® ou Modular E®

oche Diagnostics). Elles sont également rapides (30 minutesnviron) et adaptées à l’urgence (biologie de proximité ete garde).

Le dosage est réalisable sur le liquide céphalo-rachidienLCR) (recueilli sur tube sec), le sérum ou éventuellemente plasma (recueilli sur héparinate de lithium), ou les urinesmiction ou échantillon des 24 heures). Après centrifugationt décantation, l’échantillon biologique peut être conservé+4 ◦C pendant 48 heures à −80 ◦C pendant plusieurs mois

ans influence sur le dosage analytique. Contrairement auosage de la Neuron-specific enolase (NSE), autre mar-ueur biologique de lésion du tissu cérébral, le dosagee la protéine S100B peut être réalisé sans interférenceur des échantillons hémolysés [13]. Les valeurs fréquentes1 à 2 �g/L dans le LCR, < 0,10 ou < 0,15 �g/L dans lelasma selon que l’on utilise la méthodologie Roche ouiasorin) ne diffèrent pas sensiblement en fonction de

es sujets sains de race noire par rapport à des sujetsaucasiens [15] ; la prise en compte de l’ethnie du sujeteut donc être importante pour l’interprétation des résul-ats.

Protéine S100B : premier marqueur biologique pour le diagnostic du TC 191

Tableau 3 Apport diagnostique de la protéine S100B pour le TCM : résultats de l’étude de Biberthaler et al. (2006) [26].Diagnostic contribution of S100B for minor to moderate head injury.

Nombre de sujets Scanner cérébral négatif Scanner cérébral positif

S100B < 0,10 �g/L 321 1* VPN : 100 %S100B > 0,10 �g/L 895 92 VPP : 11 %

Spécificité : 32 % Sensibilité : 99 %

VPN : valeur prédictive négative ; VPP : valeur prédictive positive.ent

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Après réexamen du scanner cérébral de ce sujet, les auteurs affirmaffirmer le TCM.

Protéine S100B et TC

Dans le cadre de la pathologie humaine, une augmentationdes concentrations de la protéine S100B dans les fluides bio-logiques peut avoir deux origines :• une surexpression génique, le plus souvent d’origine

tumorale, neurologique (gliome, glioblastome,neurinome. . .) ou extracérébrale (mélanome malin) ;

• une libération de la protéine S100B intracellulaire consé-cutive à une lyse cellulaire cérébrale (traumatismecrânien, hémorragie intracrânienne, accident vasculairecérébral. . .).

L’apport, potentiel ou déjà établi du dosage plasmatiqueou dans le LCR de la protéine S100B ne sera pas rapportéici : il peut être consulté dans différentes revues sur le sujet[16—19].

Données récentes de la littérature

Les études évaluant l’intérêt de la protéine S100B dansle contexte du TC ont pu préciser les points suivants :la concentration plasmatique de la protéine S100B estsignificativement augmentée après un TC sévère (score deGlasgow < 9), dès l’admission des patients à l’hôpital [20].Un intérêt pronostique de la protéine S100B plasmatiquea également été démontré : l’augmentation de la protéineS100B est un excellent biomarqueur prédictif de décès dupatient ou de sa survie avec séquelles majeures irréversibles[21]. Mais l’apport le plus important de la protéine S100Bdans les TC devrait être l’aide au diagnostic de TC mineur oumodéré (TCM), pour lequel l’examen clinique et le scannercérébral peuvent être d’une sensibilité insuffisante [22—25].

En effet, la présence physiologique de la protéine S100Bdans l’ensemble du tissu cérébral en fait un bon mar-queur de lésion intracérébrale diffuse, par exemple témoind’une contusion [26]. Cette étude allemande a été réali-sée sur 1309 sujets : 93 pour lesquels le diagnostic de TCmineur a été porté au vu des résultats du scanner céré-bral, et 1216 pour lesquels le diagnostic a finalement étéexclu (scanner cérébral négatif). Le Tableau 3 indique larépartition des patients selon la valeur de la concentra-tion plasmatique de la protéine S100B lors de la prise en

charge médicale. En considérant le scanner cérébral commeexamen complémentaire de référence pour le diagnosticde TC, les auteurs concluent à la spécificité quasi-absoluede la concentration plasmatique de la protéine S100B pourposer le diagnostic de TC, et à son intérêt pour éliminer

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que les images radiologiques ne paraissaient pas suffisantes pour

e diagnostic de TC, en faisant un excellent marqueur deri négatif (valeur prédictive négative [VPN] : 100 %). Ainsi,ne concentration plasmatique augmentée de la protéine100B dans les premières heures suivant l’accident trauma-ique permettrait donc, dans un SAU, un tri des patientsouffrant de contusion cérébrale et donc à maintenir enbservation médicale ou nécessitant une hospitalisation.l’inverse, une concentration plasmatique de la protéine

100B restant dans les valeurs usuelles est signe de l’absencee contusion cérébrale, et permet donc d’exclure le diag-ostic de traumatisme crânien. En résumé, l’ensemblees études internationales démontre l’importance de laétermination précoce de la concentration plasmatiquee la protéine S100B et son intégration parmi les autresléments de diagnostic (d’imagerie notamment) pour appré-ier la gravité du TC et son évolution à court et longermes.

Un autre apport du dosage plasmatique de la protéine100B semble être sa capacité à prédire les séquelles d’unC et les conséquences médicales, voire sociales, de laontusion cérébrale. Certaines études ont en effet mis envidence un lien entre les concertations de la protéine S100Bu décours d’un TC et l’issue clinique du patient [27—29].ien sûr, l’apport pronostique du biomarqueur apparaît très

mportant pour le neurologue dans la prise en charge desC, même mineurs ou modérés, et ces premières étudeséritent d’être confirmées sur de plus larges cohortes.

’étude STIC-S100

es résultats très intéressants de l’équipe de Bibertha-er [26] positionnent le dosage plasmatique de la protéine100B comme marqueur biologique de mise en œuvre plusacile et moins onéreuse que le scanner cérébral pour éli-iner le diagnostic de TC. Ces résultats sont à compléter et

eront certainement confirmés par l’étude STIC-S100 actuel-ement en cours (2007—2009, investigateur-coordonnateurational : J.-L. Beaudeux) à l’initiative de la Direction de’hospitalisation et des soins (DHOS, ministère de la Santé,e la Jeunesse et de la Vie associative). Cette étude aour objectif de positionner, par une étude multicentriquerancaise portant sur une large cohorte de patients, le mar-ueur « protéine S100B plasmatique » comme marqueur de

ri négatif « pas d’augmentation, pas de contusion céré-rale » dans la démarche de prise en charge des TCMl’arrivée du patient en SAU. Elle évaluera également

’intérêt, en termes médicoéconomiques, du dosage de larotéine S100B dans les premières heures suivant le TC pour

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• une évaluation de la possibilité de substitution ou de réa-lisation différée de l’examen scanographique cérébral,en particulier pour des sites hospitaliers ne disposant pasd’un accès immédiat et aisé à la tomodensitométrie ;

• une optimisation de la prise en charge des TCM, concer-nant la durée du temps de maintien en secteur hospitalierpour observation (lit porte ou hospitalisation tradition-nelle) ;

• une amélioration de l’évaluation des séquelles des TCM,avec un impact tant social qu’économique.

Concrètement, l’inclusion des patients est réalisée danssept sites hospitaliers distincts (Fig. 2). Au total, 800 sujetsdoivent être recrutés pour l’étude : les critères d’inclusionet d’exclusion figurent dans le Tableau 4. Le schéma del’étude consistera à réaliser, chez des patients ayant unesuspicion de TC modéré ou mineur, le dosage sanguin de laprotéine S100B à l’arrivée du patient en milieu hospitalierpuis à le renouveler après trois heures afin de mettre enévidence une augmentation qui témoignera de la libérationde la protéine S100B consécutive au TC. Le cas échéant,lors de la période d’observation du patient (lits-porte ouhospitalisation, 1 à 3 jours en général), le dosage sera réa-

Tableau 4 Critères d’inclusion et de non-inclusion dessujets de l’étude STIC-S100.Inclusion and non-inclusion criteria for the french sTIC-S100study.

Critères d’inclusionPatient présentant une suspicion de traumatismecrânien justifiant un scanner cérébral à laconsultation initiale (coup sur latête + commotion ± traitement par desantivitamines K ou des antiagrégants plaquettaires)Score de Glasgow à l’admission ≥ 9Prise en charge médicale dans un délai inférieur à3 h par rapport à l’événement traumatiqueRéalisation d’un scanner cérébral dans un délaiinférieur à 6 h par rapport à la prise en chargemédicalePrescription d’un bilan biologique, quel qu’il soit(justifiant la première ponction veineuse)Consentement éclairé du patient

Critères de non-inclusionÂge < 18 ans ou > 80 ansScore de Glasgow à l’admission < 9Accident neurologique sans traumatisme (accidentvasculaire cérébral, hémorragiesous-arachnoïdienne. . .)Prise en charge chirurgicale immédiateAbsence de prescription/réalisation de scannercérébralPolytraumatismeGrossessePathologie neurologique aiguë (méningite. . .) ouchronique (encéphalite, toutes pathologies

igure 2. Sites d’inclusion du STIC-S100.enters participating in the STIC-S100 study.

a prédiction de séquelles neurologiques à moyen terme3 mois).

Les objectifs principaux de cette étude sont donc :d’évaluer l’apport du dosage précoce (à la prise en chargemédicale) de la protéine S100B pour le diagnostic du (TCM— score de Glasgow ≥ 9) ;de définir l’intérêt d’un deuxième dosage réalisé troisheures plus tard (deux demi-vies du biomarqueur) pourla décision médicale ;de réaliser une étude coût-efficacité de l’apport diag-nostique du biomarqueur S100B par rapport à l’examenscanographique (examen de référence) dans la prise encharge des TCM.

Plusieurs impacts (bénéfices attendus) sur le systèmee soins doivent découler de cette étude : concernant’amélioration du diagnostic et la prise en charge médicaleu patient mais aussi concernant l’amélioration du systèmee soins.

mélioration du diagnostic et de la prise en chargees impacts sur l’amélioration du diagnostic et la prise enharge médicale du patient devraient être :

une détection améliorée et précoce des TCM ;une complémentarité des informations fournies par lesdonnées d’imagerie et la biologie pour l’évaluation pré-cise de la sévérité du TCM ;une appréciation, par le suivi cinétique du biomarqueurau niveau sanguin, de l’atteinte séquellaire et des consé-quences médicosociales qui en découlent.

mélioration du système de soinses impacts concernant l’amélioration du système de soinsevraient être :

neurodégénératives. . .)Insuffisance rénale (créatinémie > 130 �mol/L)Mélanome malinPerte de conscience > à 10 minutes

ostic

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Protéine S100B : premier marqueur biologique pour le diagn

lisé toutes les 24 heures, afin de suivre la décroissancede la concentration plasmatique, une éventuelle remon-tée témoignant d’un événement cérébral secondaire ou unmaintien, signant l’absence d’amélioration. Les résultats(délai et valeur du pic sanguin, cinétique de décroissanceet aire sous la courbe de la cinétique d’évolution le caséchéant) seront confrontés aux examens d’imagerie habi-tuellement prescrits : l’intérêt du biomarqueur en seradéduit, tant comme examen biologique complémentairefournissant des informations supplémentaires que commeexamen biologique pouvant se substituer à certains examensd’imagerie, de réalisation plus difficile et plus coûteux.L’apport pronostique du biomarqueur sera également étu-dié, en recherchant un lien entre les résultats biologiqueset l’évolution du patient à trois mois (récupération totale,maintien ou apparition de troubles cognitifs. . .). À distancede trois mois par rapport à l’événement traumatique, lepatient sera recontacté par voie téléphonique et un ques-tionnaire d’évaluation des séquelles neurologiques et desconséquences socioéconomiques du traumatisme (question-naire Rivermead postconcussion [partie symptomatologie etpartie incapacité]) lui sera proposé.

Conclusion

L’apport de la biologie à l’évaluation des pathologies céré-brales aiguës devient aujourd’hui une réalité par la mise à ladisposition des biologistes du dosage de la protéine S100B.Ce biomarqueur répond à beaucoup des critères indispen-sables pour son utilisation en pratique clinique : sensibilité,sélectivité, temps d’analyse et automatisation du dosageadaptés à l’urgence, mise en œuvre sur échantillon sanguind’abord aisé, coût et difficulté de réalisation inférieurs àceux d’un acte d’imagerie cérébrale. Dans le contexte duTCM, défini par un score de Glasgow ≥ 9), les études inter-nationales ont révélé l’apport du dosage précoce au niveauplasmatique pour le diagnostic de TCM, sur la base d’uneVPN et d’une sensibilité de 100 % et 99 %, respectivement.L’étude multicentrique nationale francaise STIC-S100 doitconfirmer ces résultats, et évaluer l’apport pronostique dece dosage pour apprécier les conséquences médicosocialesdes TCM à trois mois.

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