La politique russe au Grand Moyen-Orient ou l'art d'être l'amie de tout le monde

8/9/2019 La politique russe au Grand Moyen-Orient ou l'art d'tre l'amie de tout le monde

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La politique russe au GrandMoyen-Orient ou l'art d'tre

lamie de tout le monde

Mark N. Katz

Avril 2010

Centre Russie/NEI


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L'Ifri est, en France, le principal centre indpendant de recherche,

d'information et de dbat sur les grandes questions internationales. Cren 1979 par Thierry de Montbrial, l'Ifri est une association reconnued'utilit publique (loi de 1901). Il n'est soumis aucune tutelleadministrative, dfinit librement ses activits et publie rgulirement sestravaux.

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M. Katz / La Russie et le Grand Moyen-Orient

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Russie.Nei.Visions

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Auteur

Mark N. Katz est professeur de science politique lUniversitGeorge Mason de Fairfax, aux tats-Unis. Il est spcialiste de lapolitique trangre russe, des relations internationales du Moyen-Orient et des mouvements rvolutionnaires transnationaux. Il estdiplm en relations internationales la School of AdvancedInternational Studies de lUniversit Johns Hopkins (1978) et esttitulaire dun doctorat de sciences politiques obtenu au

Massachusetts Institute of Technology (MIT) (1982). Parmi sesrcentes publications sur les relations de la Russie avec le Moyen-Orient : Obamas Approach to Russia and Iran , Middle EastPapers, n 8, dcembre 2009 ; The Role of Iran and Afghanistan inUS-Russian Relations , Eurasianet, mars 2009 ; The Russian-Libyan Rapprochement : What has Moscow Gained ? , Middle EastPolicy, Vol. XV, n 3, automne 2008 ; Comparing Putins andBrezhnevs Policies toward the Middle East , Society, vol. 45, n 2,avril 2008. Mark N. Katz contribue rgulirement aux revues MiddleEast Review of International Affairs, Middle East Policyet Problemsof Post-Communism.


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Sommaire

RESUME............................................................................................. 4

INTRODUCTION ................................................................................... 5

LE CONCEPT DE GRAND MOYEN-ORIENT : QUEL SENSPOUR LA RUSSIE ?.............................................................................. 6

LA RUSSIE ET LE CONFLIT ISRAELO-ARABE : BONNES RELATIONS AVECLENSEMBLE DES ACTEURS ................................................................. 8

TURQUIE,ARABIE SAOUDITE ET IRAK : PREOCCUPATIONS SECURITAIRES,COOPERATION ENERGETIQUE ............................................................ 11

Turquie : pipelines et Sud Caucase ........................................ 11

Arabie saoudite : le nouvel ami de la Russie ? ...................... 12

Irak : ptrole et Al-Qada .......................................................... 13

IRAN : LA STRATEGIE COMPLEXE DE MOSCOU .................................... 16

AFGHANISTAN ET PAKISTAN : AU-DELA DU TRAUMATISME .................. 18

LES PRODUCTEURS DE GAZ : A LA RECHERCHE D'UNE COOPERATIONAPPROFONDIE .................................................................................. 20

LA POLITIQUE RUSSE AU GRAND MOYEN-ORIENT, EFFICACITE ETPERSPECTIVES.................................................................................. 23


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Rsum

La politique de la Russie lgard du Grand Moyen-Orient nest niagressive ni anti-occidentale ; elle est dfensive et destine avanttout protger les intrts conomiques russes, cooprer avec lesgouvernements de la rgion opposs au radicalisme sunnite et sattirer les faveurs du monde musulman aprs les campagnesdAfghanistan (1979-1989) et de Tchtchnie (depuis 1994).


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Introduction

Depuis larrive au pouvoir de Vladimir Poutine en 2000, les relationsde la Russie avec les tats-Unis et plusieurs pays europens sontdevenues de plus en plus tendues. Divers dossiers les ont opposs,parmi lesquels llargissement de lOTAN, le Kosovo, lUkraine, laGorgie, la diplomatie gazire de la Russie, les projets amricains dedfense anti-missile en Europe de lEst et les lacunes de la Russie enmatire de dmocratie et de protection des droits de lhomme. Au

Moyen-Orient, la politique trangre russe proccupe lesOccidentaux pour diverses raisons. Moscou maintient des lienstroits avec lIran, la Syrie, le Hamas et le Hezbollah, et envisageraitla cration d'un cartel gazier avec lAlgrie, la Libye, le Qatar et lIran.En outre, dans des pays conservateurs et traditionnellement pro-occidentaux comme lArabie saoudite et les mirats arabes unis , lescompagnies russes concurrencent activement les entreprisesoccidentales pour dcrocher des contrats dans les secteurs deshydrocarbures et de l'armement.

Il serait erron dinterprterla politique de Moscou au Moyen-Orient comme partie intgrante dune politique trangre fonde

avant tout sur la rivalit, voire l'hostilit l'gard de lOccident1

. Uneanalyse de son action au Moyen-Orient montre que, quels que soientses diffrends avec lOccident, Moscou ne conduit pas dans cettergion une politique agressive et anti-occidentale, mais plutt unepolitique dfensive destine protger ses intrts conomiques, tablir des cooprations avec les gouvernements qui sopposent auradicalisme sunnite et sattirer la bienveillance du mondemusulman.

Cet article examine la politique du Kremlin lgard desprincipaux pays et des dossiers cls dans la rgion du Grand Moyen-Orient2 afin de comprendre dans quelle mesure cette politique estefficace depuis larrive au pouvoir de Vladimir Poutine et quellessont ses perspectives pour les annes venir.

Traduit de langlais par Boris Samkov.1 Sur le fait que la Russie se considre en concurrence avec les tats-Unis enEurope voir : R. D. Asmus, Russias Sphere in Europe , Washington Post,26 dcembre 2009, .2 La zone isralo-arabe, lIrak, lIran, la Turquie, lArabie saoudite, lAfghanistan et lePakistan, ainsi que les principaux pays exportateurs de gaz de la rgion (l'Algrie, laLibye, le Qatar et, potentiellement, l'Iran).
http://www.washingtonpost.com/wp-dyn/content/article/2009/12/25/AR2009122501286.htmlhttp://www.washingtonpost.com/wp-dyn/content/article/2009/12/25/AR2009122501286.htmlhttp://www.washingtonpost.com/wp-dyn/content/article/2009/12/25/AR2009122501286.htmlhttp://www.washingtonpost.com/wp-dyn/content/article/2009/12/25/AR2009122501286.htmlhttp://www.washingtonpost.com/wp-dyn/content/article/2009/12/25/AR2009122501286.html


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Le concept de Grand Moyen-Orient : quel sens pour la

Russie ?

Le concept de Grand Moyen-Orient a t forg par l'ancienprsident amricain George W. Bush, qui estimait que lautoritarismedes dirigeants moyen-orientaux nourrissait lislamisme, et en voyaitdans cette rgion une terre pour la promotion de la dmocratie 3.Paralllement, le rgime de plus en plus autoritaire de V. Poutine najamais partag lobjectif de dmocratisation du Grand Moyen-Orientcher ladministration Bush. Les leaders russes ont, d'ailleurs, plusieurs reprises fait part de leurs doutes sur la sincrit desintentions de Washington. Ainsi, en fvrier 2007, le prsident Poutinea soulign la contradiction existant entre les appels amricains ladmocratisation au Grand Moyen-Orient et le refus de la MaisonBlanche de reconnatre la victoire du Hamas aux lectionslgislatives palestiniennes4.

Le plus souvent, la formule Grand Moyen-Orient estemploye dans le discours de politique trangre russe non pas pour

prsenter laction de Moscou dans la rgion, mais pour commentergnralement de faon critique celle de Washington. Quant auxrelations de la Russie avec le Moyen-Orient (de mme quavecdautres rgions), elles sont essentiellement conues sur une basebilatrale. Nanmoins, il est tout fait justifi de parler dune politiquerusse lgard du Grand Moyen-Orient, et cela pour deux raisons.

En premier lieu, leffondrement de lURSS en 1991 a ouvertles rgions musulmanes de Russie linfluence du reste du mondemusulman, dont elles avaient t isoles lpoque sovitique.Indpendamment des questions de dmocratisation et de politiquetrangre amricaine, les rgions musulmanes de lex-URSS et les

musulmans russes en gnral subissent dsormais linfluence desforces luvre dans le Grand Moyen-Orient. Selon Dmitri Trenin etAlekse Malashenko du Centre Carnegie de Moscou, le principaldfi pour Moscou est de stabiliser les tats post-sovitiques, qui

3 Par exemple, G. Bush a dclar : Nous avons dcid dencourager les rformeset la dmocratie dans le Grand Moyen-Orient, en tant qualternatives au fanatisme,au ressentiment et au terrorisme . Voir President Bush Reaffirms Resolve to Waron Terror, Iraq and Afghanistan , 19 mars 2004, .4 Putin Opposed to Pitting Fatah, Hamas against One Another , Interfax,10 fvrier 2007.
http://georgewbush-whitehouse.archives.gov/news/releases/2004/03/20040319-3.htmlhttp://georgewbush-whitehouse.archives.gov/news/releases/2004/03/20040319-3.htmlhttp://georgewbush-whitehouse.archives.gov/news/releases/2004/03/20040319-3.htmlhttp://georgewbush-whitehouse.archives.gov/news/releases/2004/03/20040319-3.htmlhttp://georgewbush-whitehouse.archives.gov/news/releases/2004/03/20040319-3.html


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demeurent faibles, tout en laborant un modus vivendi acceptableavec un monde musulman de plus en plus turbulent au-del desanciennes frontires sovitiques. Dautres facteurs compliquent latche de la Russie, de la guerre dIrak de 2003 et ses consquencesau conflit isralo-palestinien, sans oublier les dveloppements dudossier iranien 5.

En second lieu, le discours de politique trangre russe serfre souvent la menace globale de lislamisme radical, y comprislorsqu'il se focalise sur les relations bilatrales de Moscou avec lespays de la rgion. Moscou partage cette proccupation avec denombreux gouvernements de la rgion. Il arrive que les dcideursrusses abordent explicitement la faon dont les lments islamistesdu Grand Moyen-Orient affectent le Caucase du Nord ou lAsiecentrale.

Par consquent, indpendamment de lemploi de cette

expression par ladministration Bush, le Grand Moyen-Orient est unconcept pertinent pour analyser la politique trangre russe6.

5 D. Trenin et A. Malashenko, Russias Restless Frontier: The Chechnya Factor inPost-Soviet Russia, Washington DC, Carnegie Endowment for International Peace,2004, p. 165.6 Sur la faon dont les politiques de Moscou au Caucase, en Asie centrale, enAfghanistan, en Iran, en Turquie, en Isral et lgard des pays arabes taient liesentre elles avant le 11 septembre 2001, voir M.N. Katz, Post-Soviet RussianForeign Policy toward the Middle East , Soviet and Post-Soviet Review, vol. 23,n2, 1996, p. 229-246.


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La Russie et le conflit isralo-arabe : bonnes relations avec

lensemble des acteurs

Les gouvernements amricain et isralien se montrent inquiets de lareprise de la coopration militaro-technique russo-syrienne depuislarrive de Vladimir Poutine au pouvoir et du dveloppement derelations amicales entre Moscou et les mouvements islamistes duHamas et du Hezbollah. Toutefois, la Russie a paralllement tablides relations cordiales avec la Jordanie (o V. Poutine sest rendu envisite officielle en 2007), lgypte (visite en 2005), le gouvernementlibanais, le Fatah (oppos au Hamas en Palestine) et mme avecIsral (o Poutine s'est rendu en 2005 en promettant de reveniren 2010)7.

Le rapprochement russo-isralien des annes 2000 aconstitu un dveloppement assez surprenant au regard dutraditionnel tropisme pro-arabe de la diplomatie russe. La volont deMoscou de resserrer ses liens avec ltat hbreu peut s'expliquer parla croissance des changes commerciaux (passs de 867 millions de

dollars en 1995 2,769 milliards de dollars en 2008)8, lassistancedIsral en matire de scurit9, ainsi que lemploi de technologiesisraliennes dans la fabrication d'armements russes destins lexportation. Enfin, plus dun million de russophones viventaujourdhui en Isral, contribuant ainsi au dveloppement descontacts humains entre les deux pays. Le gouvernement isralien acherch accrotre ces liens en 2008, en supprimant lobligation de

7 Pour une valuation positive des relations russo-israliennes (sans masquer leursdivergences) parue dans le journal du ministre russe des Affaires trangres, voirV. Vorobiev, The Herzliya Conference in Jerusalem , International Affairs(Moscou), vol. 54, n4, 2008, p. 76-86.8 Service fdral des statistiques russes,. En comparaison,les changes commerciaux de la Russie avec lintgralit du monde arabe seseraient levs 8 milliards de dollars en 2009. A. Ferris-Rotman, Russia CourtsArab Investment, Lures Trade , Reuters, 4 juin 2009,.9 Cette assistance a augment en 2009 quand Tel-Aviv a accept de vendre dedrones Moscou pour un montant de 50 millions de dollars. Cf. UAV Sale Marks aNew Milestone in Russian-Israeli Defense Relations , Defense Update,13 avril 2009,.
http://www.gks.ru/bgd/regl/b09_12/IssWWW.exe/stg/d02/26-05.htmhttp://www.gks.ru/bgd/regl/b09_12/IssWWW.exe/stg/d02/26-05.htmhttp://www.reuters.com/article/idUSL467450920090604http://www.reuters.com/article/idUSL467450920090604http://www.reuters.com/article/idUSL467450920090604http://defense-update.com/features/2009/april/israeli_russian_uav_130409.htmlhttp://defense-update.com/features/2009/april/israeli_russian_uav_130409.htmlhttp://defense-update.com/features/2009/april/israeli_russian_uav_130409.htmlhttp://www.reuters.com/article/idUSL467450920090604http://www.gks.ru/bgd/regl/b09_12/IssWWW.exe/stg/d02/26-05.htm


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visa pour les touristes russes10. Ds 2008, 356 000 visiteurs enprovenance de Russie se sont rendus en Isral. En octobre 2009,pour la premire fois, le nombre de Russes qui ont visit Isral adpass celui des Amricains (58 000 contre 49 000)11.

Dsormais, la Russie entretient de bonnes relations avec lesprincipaux acteurs du conflit isralo-arabe, quils soient pro ou anti-occidentaux. Certes, Isral a mal ragi la vente de missiles russes la Syrie12, car de lavis du gouvernement isralien, Damas fournit(ou pourrait fournir) certains de ces missiles au Hezbollah. Tel-Avivregrette galement que Moscou ait des relations amicales avec leHamas. La Syrie, le Hezbollah et le Hamas, pour leur part, sontmcontents de la proximit russo-isralienne. Cependant, lanimositrciproque des acteurs moyen-orientaux na pouss aucun d'entreeux rompre ses relations avec la Russie ou se distancier d'elle cause des liens quelle entretient avec son (ses) adversaire(s)13.

La Russie souhaite aussi jouer un rle actif dans le processusde paix isralo-arabe, son implication tant perue comme unepreuve de son statut de grande puissance. Son engagement sembleaussi destin montrer sa bonne volont sa propre populationmusulmane. Cependant, il faut reconnatre que la Russie na aucunecapacit relle dimposer ou de convaincre les parties faire lesconcessions ncessaires pour un accord de paix. En dpit de sonsoutien verbal, Moscou n'accorde lAutorit palestinienne quuneaide financire trs modeste par rapport celles de lUE, des tats-Unis ou des riches pays arabes.

La Russie ne semble ni ambitionner ni tre en mesuredexercer une influence sur les allis amricains de la zone arabo-isralienne. Le Kremlin a mme clairement indiqu quil navait paslintention daider les forces anti-occidentales de la rgion sopposeraux lments pro-occidentaux. Cependant, il est crucial pour Moscoudentretenir de bonnes relations avec l'ensemble des acteurs cls :Isral, lgypte, la Jordanie, la Syrie et le Liban ont tous desgouvernements sculiers qui luttent contre des groupusculesislamistes actifs sur leur territoire. Le Fatah (le mouvement nationalpalestinien) en fait de mme. Moscou bnficie des efforts de cesacteurs visant empcher larrive au pouvoir de rgimes islamistes

10 Tourism in Israel 2008 , Central Bureau of Statistics, Isral, novembre 2009,.11 D. Sadeh, Russia Surpasses US in Number of Tourists to Israel ,22 novembre 2009, 12 Dbut 2005, aprs de vives objections de la part dIsral, Poutine a rejet lademande syrienne dacheter des missiles Iskander . Dune porte de280 kilomtres, ceux-ci auraient pu frapper des cibles situes en profondeur sur leterritoire isralien. Cependant, cette mme anne, Moscou a vendu des systmes demissiles sol-air Igla la Syrie. Depuis, Damas cherche acheter des S-300 Moscou. Syria Profile : Missile Overview , Nuclear Threat Initiative,novembre 2008, . Moscoua rcemment sign un contrat avec la Syrie pour la vente du nouveau systme demissiles sol-air Pantsyr S1. Russia Supplies Pantsyr S1 to UAE, Signs Contractwith Syria , Interfax, 16 novembre 2009.13 R. Oliphant, Middle Eastern Promise , Russia Profile, 10 dcembre 2009.
http://www1.cbs.gov.il/www/statistical/touris2008e.pdfhttp://www1.cbs.gov.il/www/statistical/touris2008e.pdfhttp://www.ynetnews.com/articles/0,7340,L-3808089,00.htmlhttp://www.ynetnews.com/articles/0,7340,L-3808089,00.htmlhttp://www.ynetnews.com/articles/0,7340,L-3808089,00.htmlhttp://www.nti.org/e_research/profiles/Syria/Missile/index.htmlhttp://www.nti.org/e_research/profiles/Syria/Missile/index.htmlhttp://www.nti.org/e_research/profiles/Syria/Missile/index.htmlhttp://www.ynetnews.com/articles/0,7340,L-3808089,00.htmlhttp://www1.cbs.gov.il/www/statistical/touris2008e.pdf


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susceptibles de soutenir des lments radicaux lintrieur de laRussie et de lex-URSS.

Le maintien de relations amicales avec le Hamas et leHezbollah sert aussi les intrts de la Russie. Premirement, ces

deux organisations bnficient dun large soutien parmi lesmusulmans du Moyen-Orient et au-del. Deuximement, leursobjectifs se limitent respectivement la Palestine et au Liban ; ellesne semblent gure sintresser au sort des musulmans de Russie.Des dlgations du Hamas ont t reues au Kremlin, et lemouvement islamiste a salu la reconnaissance par la Russie desindpendances de lAbkhazie et de lOsstie du Sud en aot 200814.Enfin, pour justifier le maintien des liens avec ces deux groupes,Moscou invoque leurs succs lectoraux15. Au final, ces liensamicaux ont pour effet de maintenir la Tchtchnie et le Caucase duNord loin des proccupations de ces deux mouvements islamistes etde lopinion publique musulmane en gnral.

14 I. Simic, Russian Recognition of South Ossetia and Abkhazia : New PoliticalReality , Pravda.ru, 29 aot 2008, .15 Russia Maintaining Contacts with Hamas, Hezbollah , Interfax,7 dcembre 2006.
http://english.pravda.ru/opinion/columnists/29-08-2008/106242-South_Ossetia_Abkhazia-0http://english.pravda.ru/opinion/columnists/29-08-2008/106242-South_Ossetia_Abkhazia-0http://english.pravda.ru/opinion/columnists/29-08-2008/106242-South_Ossetia_Abkhazia-0http://english.pravda.ru/opinion/columnists/29-08-2008/106242-South_Ossetia_Abkhazia-0http://english.pravda.ru/opinion/columnists/29-08-2008/106242-South_Ossetia_Abkhazia-0http://english.pravda.ru/opinion/columnists/29-08-2008/106242-South_Ossetia_Abkhazia-0


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Turquie, Arabie saoudite et Irak :proccupations scuritaires,

coopration nergtique

Turquie : pipelines et Caucase du Sud

Dans les annes 1990, les relations russo-turques, au beau fixe sur

le plan conomique, taient marques par une suspicion rciproquesur le plan politique. Dans les annes 2000, elles se sontnotablement rchauffes tandis que le niveau des changesconomiques sest considrablement accru. Cette amliorations'explique par plusieurs facteurs : les craintes scuritairesrciproques se sont estompes ; les deux pays ressentent unefrustration similaire concernant leurs rapports avec les tats-Unis etl'UE ; enfin, leurs politiques sud-caucasiennes font preuve duneconvergence croissante16. Ces tendances se sont accentuesen 2009-2010.

Moscou apprcie particulirement l'augmentation de ses

changes commerciaux avec la Turquie. Depuis janvier 2010, ceschanges dpassent ceux avec les tats-Unis ou le Royaume-Uni17.Le commerce russo-turc a cr dune faon spectaculaire, passant de2,2 milliards de dollars en 1995 33,8 milliards de dollars en 200818.

En 2009, la Turquie a intensifi sa politique de rapprochementavec l'Armnie, malgr les objections de l'Azerbadjan19. Si la Turquien'a pas reconnu l'indpendance de l'Abkhazie et de l'Osstie du Sud,des entreprises turques semblent dj mener un commercerelativement actif avec l'Abkhazie. En outre, Ankara a autoris leprsident abkhaze se rendre en Turquie, au mcontentement de laGorgie. Le rchauffement des relations turco-armniennes pourrait

reprsenter une ouverture conomique importante pour Erevan, allie16 L. Yanik, Allies or Partners ? An Appraisal of Turkeys Ties to Russia, 1991-2007 , East European Quarterly, vol. 41, n 3, septembre 2007, p. 349-370.17 Russias Trade with Turkey Bigger than with US and UK , Interfax,13 janvier 2010.18 Foreign Trade of the Russian Federation with Far Abroad Countries , RussianFederal State Statistics Service,.19 Rappelons que les sympathies pro-azerbadjanaises de la Turquie dans le conflitdu Haut-Karabakh l'avaient conduite fermer sa frontire avec l'Armnie en 1993.S. Markedonov, Azerbaijani-Turkish Relations : New Agenda ,, 29 octobre 2009.
http://../Julien/Local%20Settings/Temporary%20Internet%20Files/Content.IE5/JYZQLS0A/www.gks.ru/bgd/regl/b09_12/IssWWW.exe/stg/d02/26-05.htmhttp://../Julien/Local%20Settings/Temporary%20Internet%20Files/Content.IE5/JYZQLS0A/www.gks.ru/bgd/regl/b09_12/IssWWW.exe/stg/d02/26-05.htmhttp://www.politcom.ru/http://www.politcom.ru/http://www.politcom.ru/http://www.politcom.ru/http://../Julien/Local%20Settings/Temporary%20Internet%20Files/Content.IE5/JYZQLS0A/www.gks.ru/bgd/regl/b09_12/IssWWW.exe/stg/d02/26-05.htm


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de Moscou. Les changes de la Turquie avec l'Abkhazieapparaissent plus importants pour le dveloppement de cette rgionqu'une reconnaissance officielle par des pays comme le Nicaragua,le Venezuela ou la Rpublique de Nauru. La dtrioration desrelations entre la Turquie et la Gorgie (soutenue par Washington)qui en rsulte ne dplat pas la Russie.

Moscou voit galement la Turquie, et en particulier son arme,comme un rempart contre l'extrmisme islamique. Cependant,Moscou ne fait rien pour inciter Ankara sloignerdes tats-Unis etde l'UE, et ne s'attend dailleurs pas une telle ventualit20.

Arabie saoudite : nouvel ami de la Russie ?

Depuis 2003, les relations russo-saoudiennes se sont nettement

amliores. Des visites de haut niveau se sont succdes,notamment celle du prince hritier Abdallah Moscou enseptembre 2003 et celle de Vladimir Poutine, alors prsident, Riyaden fvrier 2007. Le Royaume a mme accueilli plusieurs reprises leprsident tchtchne, Ramzan Kadyrov, soutenu par le Kremlin. Enoutre, LUKoil et certaines autres socits russes oprent dsormaisen Arabie saoudite. Les changes commerciaux russo-saoudienssont passs d'un niveau ngligeable avant 1990 336,8 millionsd'euros en 200821. Par ailleurs, Riyad pourrait bientt acqurir desarmes auprs de la Russie22.

Pourtant, le rchauffement des relations russo-saoudiennes a

pris du temps. Malgr une petite amlioration au dbut desannes 1990, les liens bilatraux se sont de nouveau dtriors aumilieu de cette dcennie. Riyad sinquitait des ventes d'armesrusses et du soutien de Moscou au programme atomique iranien,tandis que les dirigeants et les experts russes ont ouvertementaccus l'Arabie saoudite de soutenir les rebelles tchtchnes et devouloir rpandre le wahhabisme dans lespace postsovitique. Deplus, les deux pays se faisaient concurrence dans le domaineptrolier : la Russie dsirait accrotre sa production et sesexportations, alors que lArabie saoudite souhaitait que Moscourejoigne lOrganisation des pays exportateurs de ptrole (OPEP) etse plie aux quotas de productions du cartel. Les Saoudiens

estimaient que la Russie se comportait comme un resquilleur (free rider) puisquelle bnficiait des prix du ptrole levs gnrs

20 V. Dubnov, The Turkish Safe Bet , , 18 janvier 2010.21 J. Sfakianakis, Saudi-Russian Trade Relations : The Energy Giants ,SABB Notes, 20 novembre 2007, p. 2-3, ; et EU Bilateral Trade with the World : Russia , EU DG Trade,22 septembre 2009, p. 6,.22 M.N. Katz, Saudi-Russian Relations since the Abdullah-Putin Summit ,Middle East Policy, vol. 14, n 4, hiver 2007, p. 152-157.
http://www.sabb.com/Attachments/Publications/SABB-Saudi-Russian-Trade-Relations.pdfhttp://www.sabb.com/Attachments/Publications/SABB-Saudi-Russian-Trade-Relations.pdfhttp://www.sabb.com/Attachments/Publications/SABB-Saudi-Russian-Trade-Relations.pdfhttp://trade.ec.europa.eu/doclib/docs/2006/september/tradoc_113440.pdfhttp://trade.ec.europa.eu/doclib/docs/2006/september/tradoc_113440.pdfhttp://trade.ec.europa.eu/doclib/docs/2006/september/tradoc_113440.pdfhttp://www.sabb.com/Attachments/Publications/SABB-Saudi-Russian-Trade-Relations.pdfhttp://www.sabb.com/Attachments/Publications/SABB-Saudi-Russian-Trade-Relations.pdf


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par la politique de limitation volontaire de la production mene parlOPEP, sans rduire la sienne.

Les relations russo-saoudiennes se sont tendues la suitedes attaques terroristes du 11 septembre 2001. Pour le prsident

Poutine, le 11 septembre a non seulement t loccasion damliorerles rapports russo-amricains mais, galement, de convaincre lesAmricains quils taient engags dans une lutte commune avec laRussie contre les terroristes sunnites, dont Moscou laissait entendrequils taient soutenus par lArabie saoudite. Cependant, en 2003, lesrelations russo-amricaines et amricano-saoudiennes se sontdtriores cause de lintervention conduite par les tats-Unis enIrak, laquelle la Russie et lArabie saoudite sopposaient.Cest dansce contexte que les relations russo-saoudiennes se sont amliores.Le rchauffement a culmin avec la visite du prince hritier Abdallah Moscou la mme anne.

Lun des lments qui ont le plus contribu lamliorationdes relations russo-saoudiennes a t le virage opr par Riyad surla question tchtchne. Aprs avoir, pendant des annes, critiqu lapolitique russe lgard de la Tchtchnie, lArabie saoudite sestmise la soutenir, notamment aprs les attaques lances sur sonterritoire par Al-Qada en 2003. Moscou et Riyad se sontmutuellement reconnus comme allis face un ennemi commun :lislamisme radical. La monte rapide des prix du ptrole tout au longde la dcennie 2000 a galement contribu apaiser les tensionsbilatrales au sujet du niveau de production ptrolire de la Russie23.

Malgr les discussions sur dventuelles acquisitions darmes,les Saoudiens ne se font gure dillusions quant la capacit de laRussie remplacer les tats-Unis dans le rle de principal protecteurdu Royaume. Mme si les relations russo-amricaines se sontconsidrablement dgrades, Moscou reconnat que la proximitamricano-saoudienne en matire de scurit lui est bnfique. LaRussie nest tout simplement pas en mesure de dfendre seule leRoyaume et les intrts conomiques croissants quelle y possde.Moscou a aussi conscience que si le rgime saoudien actuel venait tre remplac par un rgime islamiste radical, ce dernier serait autanthostile son gard que vis--vis de lOccident. Par consquent, quelsque soient ses diffrends avec les tats-Unis, la Russie a intrt laprservation du statu quodans ses relations avec lArabie saoudite.

Irak : ptrole et Al-Qada

Comme de nombreux autres pays, la Russie sest initialementoppose l'intervention amricaine en Irak. Depuis quil est devenu

23 Les prix du ptrole ont connu une baisse importante pendant plusieurs mois partir de la mi-2008, avant de remonter un niveau suffisamment lev qui a permisdviter les frictons entre Riyad et Moscou au sujet des niveaux de production de laRussie.


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clair que les tats-Unis peinent atteindre leurs buts politiques etmilitaires en Irak, la diplomatie russe est davantage axe sur ladfense de ses intrts commerciaux et la prvention de la menaceextrmiste sunnite que sur la contestation de la prsence amricaineen Irak.

Malgr l'approbation par Moscou des sanctions imposes parle Conseil de Scurit de lONU aprs linvasion du Kowet en 1990,les socits russes ont largement aid Saddam Hussein contournerces sanctions jusqu la chute de son rgime pour obtenir desconcessions ptrolires dans le pays. De nombreux accords ont tdiscuts, mais un seul a t sign : en 1997, LUKoil sest engag dvelopper le vaste gisement ptrolier de West Qurna-2.

Cependant, S. Hussein a annul ce contrat la fin 2002,aprs avoir dcouvert que LUKoil cherchait obtenir auprs desAmricains lassurance que ce contrat serait honor aprs sa chute.

LUKoil et le gouvernement russe ont contest l'annulation du contrat.Malgr l'annulation, par Moscou, de la dette irakienne contracte lpoque de S. Hussein, ni les autorits doccupation amricaines nile gouvernement irakien post-Saddam nont accept dhonorer lecontrat de 1997. En dcembre 2009, LUKoil (avec Statoil commepartenaire minoritaire) a remport un nouvel appel doffres sur ledveloppement de West Qurna-2, dont les rserves sont estimes environ 13 milliards de barils. Gazprom Neft a pour sa part remportun contrat de dveloppement du champ de Badra, dont les rservessont estimes 2 milliards de barils24. Au final, la Russie a obtenu lapart quelle souhaitait depuis longtemps dans le secteur ptrolierirakien, et espre encore augmenter sa prsence dans ce secteur.

Moscou a commenc sinquiter de laction des radicauxsunnites en Irak en juin 2006, quand des djihadistes lis Al-Qadaont kidnapp cinq citoyens russes travaillant lambassade deRussie Bagdad. Les otages ont t abattus aprs le refus deMoscou de retirer ses troupes de Tchtchnie sous un dlai de48 heures, comme l'exigeaient les ravisseurs. Al-Qada se sentsuffisamment concerne par le sort des Tchtchnes en Russie pourentreprendre des actions diriges contre elle25. Certains analystesrusses ont prvenu quAl-Qada en Irak et ses allis pourraient ciblerla Russie aprs le dpart des troupes amricaines26.

Par consquent, la Russie compte dsormais sur le

gouvernement soutenu par les Amricains pour protger ses intrtsconomiques en Irak et contenir les forces sunnites radicalessusceptibles dappuyer lopposition islamiste en Russie. Les

24 A. Anishyuk, LUKoil Snaps Up Coveted Iraqi Field Moscow Times,14 dcembre 2009, .25 M.N. Katz, Russian Hostages in Iraq , United Press International, 24 juin 2006,.26 Voir, par exemple, M. Yusin, Now that the Americans Are There, They ShouldStay , Izvestiya, 13 mars 2007, p. 5.
http://www.themoscowtimes.com/news/article/lukoil-snaps-up-coveted-iraqi-field/391372.htmlhttp://www.themoscowtimes.com/news/article/lukoil-snaps-up-coveted-iraqi-field/391372.htmlhttp://www.themoscowtimes.com/news/article/lukoil-snaps-up-coveted-iraqi-field/391372.htmlhttp://www.upi.com/Business_News/Security-Industry/2006/06/24/Policy-Watch-Russian-hostages-in-Iraq/UPI-94091151130780/http://www.upi.com/Business_News/Security-Industry/2006/06/24/Policy-Watch-Russian-hostages-in-Iraq/UPI-94091151130780/http://www.upi.com/Business_News/Security-Industry/2006/06/24/Policy-Watch-Russian-hostages-in-Iraq/UPI-94091151130780/http://www.upi.com/Business_News/Security-Industry/2006/06/24/Policy-Watch-Russian-hostages-in-Iraq/UPI-94091151130780/http://www.upi.com/Business_News/Security-Industry/2006/06/24/Policy-Watch-Russian-hostages-in-Iraq/UPI-94091151130780/http://www.themoscowtimes.com/news/article/lukoil-snaps-up-coveted-iraqi-field/391372.htmlhttp://www.themoscowtimes.com/news/article/lukoil-snaps-up-coveted-iraqi-field/391372.html


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entreprises russes oprent par ailleurs dans le Kurdistan irakien, oMoscou a ouvert un consulat27. Mme l'ancien Premier ministre russeEvgueni Primakov a publiquement admis, en dcembre 2009,redouter les consquences du retrait des troupes amricaines sur lastabilit de lIrak28.

27 Russia Is Arriving in Iraqi Kurdistan , Vremya Novostei, 24 novembre 2007.28 American Troop Withdrawal from Iraq Will Not Lead to Stabilization in thatCountry-Primakov , RIA Novosti, 31 dcembre 2009.


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Iran : la complexe stratgie deMoscou

Les tats-Unis et la troka europenne29 regrettent le manque decoopration de la Russie sur l'imposition de nouvelles sanctions lencontre de l'Iran. Thran refuse de se plier aux exigences de lacommunaut internationale concernant son programme nuclairemilitaire. Malgr les dmentis de Moscou, de nombreux responsables

occidentaux considrent que lassistance de la Russie au programmenuclaire de lIran et ses ventes de missiles accroissent fortement lacapacit de la Rpublique islamique dvelopper un arsenalnuclaire. Comme Pkin, Moscou soutient plutt le principe desanctions limites de lONU lencontre de l'Iran pour son manquede coopration avec les procdures de vrification de lAgenceinternationale de lnergie atomique (AIEA)30.

La position ambivalente de Moscou sur le dossier iraniens'explique par son dsir de maintenir des relations substantiellesavec Thran et d'y conserver sa prsence conomique. En effet,l'Iran est un acheteur important darmes et de technologie nuclairerusses. Les changes commerciaux russo-iraniens sont passs de276 millions de dollars en 1995 3,715 milliards de dollars en 2008 31.Les socits russes investissent dans le ptrole iranien et cherchentactivement augmenter leur prsence dans ce secteur. Par ailleurs,mme sil est dirig par un rgime islamique rvolutionnaire, lIran nesoutient pas les rebellions islamistes et indpendantistes dans leCaucase du Nord, y compris en Tchtchnie32. La Russie et lIransont tous les deux vulnrables au sparatisme. Ils sy sont toujoursopposs jusqu la guerre russo-gorgienne de 2008, lissue de

29 Le Royaume-Uni, la France et lAllemagne.30 Russia Concerned by Iran Nuclear Plans , Radio Free Europe / Radio Liberty(RFE/RL), 30 novembre 2009,,et Powers Warn Iran of New Sanctions , RFE/RL, 10 dcembre 2009,.31 Foreign Trade of the Russian Federation with Far Abroad Countries , RussianFederal State Statistics Service,.32 M. Malek, Russia, Iran, and the Conflict in Chechnya , Caucasian Review ofInternational Affairs, vol. 2, n 1, hiver 2008, p. 25-34, .
http://../SEPTEMBRE/Mes%20documents/RNV_2011/Katz/www.rferl.org/content/Russia_Concerned_By_Iran_Nuclear_Plans/1891176.htmlhttp://../SEPTEMBRE/Mes%20documents/RNV_2011/Katz/www.rferl.org/content/Russia_Concerned_By_Iran_Nuclear_Plans/1891176.htmlhttp://../SEPTEMBRE/Mes%20documents/RNV_2011/Katz/www.rferl.org/content/Russia_Renews_Support_For_Diplomatic_Solution_On_Iran_Nuclear_Program/1900774.htmlhttp://../SEPTEMBRE/Mes%20documents/RNV_2011/Katz/www.rferl.org/content/Russia_Renews_Support_For_Diplomatic_Solution_On_Iran_Nuclear_Program/1900774.htmlhttp://../SEPTEMBRE/Mes%20documents/RNV_2011/Katz/www.rferl.org/content/Russia_Renews_Support_For_Diplomatic_Solution_On_Iran_Nuclear_Program/1900774.htmlhttp://../SEPTEMBRE/Mes%20documents/RNV_2011/Katz/www.rferl.org/content/Russia_Renews_Support_For_Diplomatic_Solution_On_Iran_Nuclear_Program/1900774.htmlhttp://www.gks.ru/bgd/regl/b09_12/IssWWW.exe/stg/d02/26-05.htmhttp://www.gks.ru/bgd/regl/b09_12/IssWWW.exe/stg/d02/26-05.htmhttp://cria-online.org/2_4.htmlhttp://cria-online.org/2_4.htmlhttp://cria-online.org/2_4.htmlhttp://cria-online.org/2_4.htmlhttp://cria-online.org/2_4.htmlhttp://cria-online.org/2_4.htmlhttp://www.gks.ru/bgd/regl/b09_12/IssWWW.exe/stg/d02/26-05.htmhttp://../SEPTEMBRE/Mes%20documents/RNV_2011/Katz/www.rferl.org/content/Russia_Renews_Support_For_Diplomatic_Solution_On_Iran_Nuclear_Program/1900774.htmlhttp://../SEPTEMBRE/Mes%20documents/RNV_2011/Katz/www.rferl.org/content/Russia_Renews_Support_For_Diplomatic_Solution_On_Iran_Nuclear_Program/1900774.htmlhttp://../SEPTEMBRE/Mes%20documents/RNV_2011/Katz/www.rferl.org/content/Russia_Concerned_By_Iran_Nuclear_Plans/1891176.html


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laquelle Moscou a reconnu lindpendance de lAbkhazie et delOsstie du Sud, ce que Thran a ostensiblement refus de faire33.

Il existe dautres divergences notables entre la Russie etlIran. Depuis leffondrement de lURSS, la Russie, lIran et les autres

tats riverains de la mer Caspienne (Azerbadjan, Kazakhstan etTurkmnistan) ne parviennent pas un accord sur le partage deseaux territoriales. Thran est mcontent du fait que Moscou natoujours pas achev la construction du racteur nuclaire deBouchehr (initialement promis pour 1999) ni livr le systme dedfense antimissile S-300 (dont la vente a suscit la colre dIsral).Moscou, pour sa part, sirrite du refus de Thran d'enrichir l'uraniumncessaire son programme nuclaire civil en Russie. Cependant,malgr ces diffrends, la Russie et l'Iran ont jusqu prsent sumaintenir de bonnes relations. Moscou a remarqu le fort sentimentanti-russe exprim par le Mouvement Vert qui a contest larlection de Mahmoud Ahmadinejad en juin 2009. La Russie

comprend que sa proximit avec lIran dpend du destin deKhamenei et d'Ahmadinejad.

Pour ces raisons, la Russie se montre rticente suivre lespositions des tats-Unis et de lUE au sujet de nouvelles sanctionssur l'Iran. Le Kremlin n'a pourtant pas intrt un Iran nuclaris, aurisque de se laliner ou de favoriser ladoption dune ligne anti-russepar le rgime islamique. Lhostilit croissante de lIran lgard de laRussie pourrait avoir des consquences ngatives pour Moscou : leschanges commerciaux se dtrioreraient ; lIran pourrait soutenir lesmouvements islamistes en Russie et dans l'espace post-sovitique.Enfin, un Iran nuclaire pourrait avoir la Russie en ligne de mire.

33 Pour une analyse critique de la politique russe en Gorgie Russians Are the BigLosers of Georgia War , Abrar, (Thran), 8 septembre 2008.


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Afghanistan et Pakistan : au-deldu traumatisme

Peu aprs le 11 septembre, la coalition conduite par les Amricainsen Afghanistan est parvenue renverser rapidement le rgimetaliban. Des bases militaires ont t installes en Asie centrale. Lescommentateurs russes se sont inquits de cette nouvelle donne,craignant que l'Amrique n'accroisse son influence dans la rgion au

dtriment de Moscou. l'instigation de la Russie, le sommet del'Organisation de Coopration de Shanghai de 2005 a appel lestats-Unis et leurs allis dterminer la date laquelle ils quitteraientleurs bases centre-asiatiques34. Cest galement depuis cette dateque la coalition prouve des difficults croissantes sur le terrainafghan. Certains Russes ont alors prdit aux Amricains et leursallis un sort semblable celui que larme sovitique avait connudans ce pays entre 1979 et 198935.

Cependant, depuis 2009, Moscou craint que l'administrationObama et les allis europens des tats-Unis finissent tt ou tard paroprer un retrait d'Afghanistan, laissant la Russie seule face lamenace du mouvement taliban. Par consquent, Moscou s'estefforce de faciliter le maintien de la prsence militaire des tats-Uniset de l'OTAN en Afghanistan, notamment en acceptant le transfertd'quipements militaires par son territoire36. La prsence conomiquede la Russie en Afghanistan a galement augment, les changesbilatraux passant de 30,9 millions de dollars en 1995 187,8 millions de dollars en 200837.

Alors que l'administration Bush a largement aid HamidKarza accder la prsidence de l'Afghanistan, l'administrationObama s'est loigne du chef de l'tat afghan et a clairement laissentendre que le haut niveau de corruption de son rgime reprsentaitun obstacle majeur au succs des efforts militaires amricains. Les

liens entre le gouvernement Karza et Washington ont commenc

34 SCO Calls for Deadline on US Presence in Central Asia , RFE / RL,5 juillet 2005, .35 Coalition Repeats Soviet Troops Mistakes in Afghanistan , Interfax,24 dcembre 2009.36 A. Kuchins et T. Sanderson, The Northern Distribution Network and Afghanistan:Geopolitical Challenges and Opportunities, CSIS, janvier 2010, p. 2-7,.37 Foreign Trade of the Russian Federation with Far Abroad Countries , RussianFederal State Statistics Service,.
http://www.rferl.org/content/article/1059693.htmlhttp://www.rferl.org/content/article/1059693.htmlhttp://csis.org/files/publication/091229_Kuchins_NDNandAfghan_Web.pdfhttp://csis.org/files/publication/091229_Kuchins_NDNandAfghan_Web.pdfhttp://../Julien/Local%20Settings/Temporary%20Internet%20Files/Content.IE5/JYZQLS0A/www.gks.ru/bgd/regl/b09_12/IssWWW.exe/stg/d02/26-05.htmhttp://../Julien/Local%20Settings/Temporary%20Internet%20Files/Content.IE5/JYZQLS0A/www.gks.ru/bgd/regl/b09_12/IssWWW.exe/stg/d02/26-05.htmhttp://../Julien/Local%20Settings/Temporary%20Internet%20Files/Content.IE5/JYZQLS0A/www.gks.ru/bgd/regl/b09_12/IssWWW.exe/stg/d02/26-05.htmhttp://csis.org/files/publication/091229_Kuchins_NDNandAfghan_Web.pdfhttp://www.rferl.org/content/article/1059693.html


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se dtriorer. Les troupes de la coalition pourraient quitter le pays la mi-2011. Moscou a alors fait part de son soutien Karza38. Auxyeux du Kremlin, la corruption du rgime afghan n'est visiblement pasun obstacle de bonnes relations. La Russie soutient la position destats-Unis et de l'OTAN en Afghanistan, tout en cherchant sediffrencier des Occidentaux d'une faon qui, elle l'espre, plaira augouvernement Karza. D'aprs un rapport publi par la NezavisimaaGazeta, ce rapprochement sest dj amorc39.

Moscou a longtemps maintenu des relations tendues avec lePakistan. Pendant la guerre froide, la proximit du Pakistan avec lestats-Unis et la Chine, la densit de la relation entre l'Unionsovitique et l'Inde (le principal rival du Pakistan), et le soutienpakistanais aux rebelles moudjahidines lors de l'invasion del'Afghanistan par l'URSS, ont rendu la relation bilatrale trscomplexe. Aprs la perte d'intrt des tats-Unis et de l'Europe pourl'Afghanistan la suite du retrait sovitique, le Pakistan a maintenu

une prsence en Afghanistan et a soutenu les Talibans unepolitique que Moscou a considre comme une menace. D'ailleurs, laRussie avait commenc soutenir les forces anti-Talibans dans lenord de l'Afghanistan bien avant les tats-Unis et l'OTAN aprs le11 Septembre.

Peu aprs le 11 septembre 2001, le Pakistan a coup les liensavec les Talibans et a offert son soutien aux oprations de laCoalition en Afghanistan. Pourtant, Moscou a continu de dplorer laprsence persistante des Talibans en Afghanistan et l'incapacit oul'absence de volont apparente du Pakistan les dfaire. Lesrelations russo-pakistanaises ont cependant progress depuis

l'arrive au pouvoir de Poutine40

. Ce rchauffement est d en partie l'amlioration des relations indo-amricaines, dont l'volution n'arjoui ni Moscou ni Islamabad. Sous Poutine, la Russie a galementvendu des armes au Pakistan. Les changes commerciaux entre lesdeux pays sont passs de 47,6 millions de dollars en 1995 615 millions de dollars en 2008. Si Moscou vend des armes auPakistan et cherche avoir des relations amicales avec ce pays, cen'est pas seulement pour des raisons commerciales, mais aussi pourempcher les Talibans de s'en prendre directement aux intrtsrusses.

38Lambassadeur russe en Afghanistan a dclar en dcembre 2009 : Bon nombrede vos amis devront finir par repartir, car ils sont venus de loin pour vous aider. Maisquand ils partiront, nous resterons . Envoy Says Russia Seeks Greater Role inAfghanistan RFE/RL, 24 dcembre 2009,.39 V. Skosyrev, Karzai Wants to Reduce Dependence on the United States ,Nezavisimaya gazeta, 31 janvier 2009.40 Pakistan Interested in Military Cooperation with Russia , Interfax, 23 juin 2009; Trade Between Russia, Pakistan Growing Even During Crisis , Interfax,30 Juillet 2009.
http://../Julien/Local%20Settings/Temporary%20Internet%20Files/Content.IE5/JYZQLS0A/www.rferl.org/content/Envoy_Says_Russia_Seeks_Greater_Role_In_Afghanistan/1913042.htmlhttp://../Julien/Local%20Settings/Temporary%20Internet%20Files/Content.IE5/JYZQLS0A/www.rferl.org/content/Envoy_Says_Russia_Seeks_Greater_Role_In_Afghanistan/1913042.htmlhttp://../Julien/Local%20Settings/Temporary%20Internet%20Files/Content.IE5/JYZQLS0A/www.rferl.org/content/Envoy_Says_Russia_Seeks_Greater_Role_In_Afghanistan/1913042.htmlhttp://../Julien/Local%20Settings/Temporary%20Internet%20Files/Content.IE5/JYZQLS0A/www.rferl.org/content/Envoy_Says_Russia_Seeks_Greater_Role_In_Afghanistan/1913042.htmlhttp://../Julien/Local%20Settings/Temporary%20Internet%20Files/Content.IE5/JYZQLS0A/www.rferl.org/content/Envoy_Says_Russia_Seeks_Greater_Role_In_Afghanistan/1913042.htmlhttp://../Julien/Local%20Settings/Temporary%20Internet%20Files/Content.IE5/JYZQLS0A/www.rferl.org/content/Envoy_Says_Russia_Seeks_Greater_Role_In_Afghanistan/1913042.html


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Les producteurs de gaz : larecherche d'une coopration

approfondie

Beaucoup, en Europe comme aux tats-Unis, acceptent mal ladpendance croissante des pays europens l'gard du gaz naturelrusse, et craignent que Moscou ne tire un avantage politique de lasituation. Ces craintes sont alimentes par plusieurs facteurs :

les coupures d'approvisionnement de gaz infliges par la Russie l'Ukraine et la Bilorussie (pays de transit pour le gaz russe versl'UE) ;

les projets de construction des gazoducs russes Nord Stream etSouth Stream, dont le trac contournera l'Ukraine, la Bilorussie, laPologne et d'autres pays est-europens avec lesquels la Russie ades relations tendues ;

la coopration de la Russie avec d'autres pays exportateurs de gaz,en particulier l'Iran, le Qatar, l'Algrie et la Libye, pour consolider leForum des pays exportateurs de gaz (FPEG). Cette organisation,

redoutent de nombreux observateurs, pourrait fonctionner comme uncartel comparable l'OPEP et fixer des prix levs ;

l'agressivit de Gazprom pour participer l'exploitation des projetsgaziers du Moyen-Orient et pour obtenir les contrats d'acheminementdu gaz en provenance de cette rgion vers l'Europe. Certains ydclent une volont de contrler l'ensemble desapprovisionnements de gaz de l'UE.

La situation est cependant trs diffrente vue de Moscou.Premirement, la production de gaz russe est en baisse.Deuximement le Turkmnistan diversifie ses exportations vers laChine et l'Iran41. Enfin, l'Europe elle-mme a dcouvert rcemmentune nouvelle source de gaz (le gaz de schistes) ce qui contribueaussi la rduction de sa demande globale en gaz42. Les coupures

41 Traditionnellement, la Russie achetait la plus grande partie de la production de gazturkmne, soit pour la rexporter vers lEurope soit pour sa consommation intrieure.42 Pour un tableau cohrent de la situation russo-europenne en matire de gaz, voirU. Ellemann-Jensen, Defusing Russias Energy Weapon , Moscow Times,16 dcembre 2009, . Voir galement Bubbling Under : The Hunt for ShaleGas in Europe , Economist, 5 dcembre 2009, p. 75 ; et A. Anishyuk, TurkmensStart Gas Supplies to China , Moscow Times, 15 dcembre 2009,
http://www.themoscowtimes.com/opinion/article/defusing-russias-energy-weapon/396225.htmlhttp://www.themoscowtimes.com/opinion/article/defusing-russias-energy-weapon/396225.htmlhttp://www.themoscowtimes.com/opinion/article/defusing-russias-energy-weapon/396225.htmlhttp://www.themoscowtimes.com/opinion/article/defusing-russias-energy-weapon/396225.htmlhttp://www.themoscowtimes.com/opinion/article/defusing-russias-energy-weapon/396225.html


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de gaz russe lUkraine et la Bilorussie, de mme que les effortsvisant construire des gazoducs les contournant, nont pas pour butde contrler ces pays : ils visent empcher ces deux tats pauvresde forcer Moscou leur vendre son gaz des prix infrieurs aumarch. Minsk et Kiev pourraient y parvenir en faisant valoir leurcapacit siphonner le gaz transitant par leur territoire et destin aumarch europen, plus lucratif pour la Russie.

Cest dans ce contexte quil faut examiner la politique deMoscou lgard des exportateurs de gaz du Moyen-Orient (tant auniveau bilatral qu travers le FPEG). Certains observateurs voientdans la volont de Gazprom daccder aux rserves de gaz duMoyen-Orient une tentative de dominer toutes les importations de gazde lEurope. Ces efforts viseraient aussi compenser, pour Gazprom,la baisse de la production russe43. Pour certains experts, la volontde la Russie de prendre des parts dans les gazoducs reliant lAlgrieou la Libye lEurope prouve quelle souhaite avoir la mainmise sur

la quantit et le prix du gaz import par Europe. Cependant, cesinvestissements sont comparables ceux des principalescompagnies ptrolires occidentales44. Finalement, mme si laRussie a appel au renforcement du FPEG, Moscou a clairementexpliqu quelle nentendait pas se comporter comme un swingproducerqui rduit volontairement sa production pour maintenir lesprix levs, comme le fait lArabie saoudite au sein de lOPEP.

Pour que la Russie contrle lapprovisionnement de lEuropeen gaz du Moyen-Orient, il faudrait quelle puisse compter sur lacoopration active de l'ensemble des principaux producteurs de gazmoyen-orientaux (lIran, le Qatar, lAlgrie et la Libye). Il est

difficilement imaginable quun seul de ces tats accepte de laisser auKremlin le contrle sur la quantit et le prix du gaz vendu lEurope.Certains observateurs occidentaux croient en un tel scnario, maisrares sont ceux qui partagent cette opinion en Russie. En effet,Moscou voit les producteurs de gaz moyen-orientaux moins commedes partenaires que comme des concurrents qui pourraient luiprendre sa part du march gazier, non seulement en Europe

.43 Sur les problmes de production de gaz en Russie (et leurs consquences), voirR. Kupchinsky, As Russian Production Drops, Poland Turns to Qatari LNG ,Jamestown Foundation Blog, 2 juillet 2009, ; US Passes Russia as Top Gas Producer , ,12 janvier 2010, . Sur les effortsde Gazprom visant obtenir des parts dans des projets gaziers au Moyen-Orient eten Afrique, voir Gazprom Interested in Swap Operations with Algerian Partners ,Interfax, 10 mars 2006 ; Gazprom, Qatar Petroleum Co. May Launch Joint EnergyProjects , ITAR-TASS, 24 avril 2008 ; Russias Gazprom, Irans Deputy MinisterDiscuss Gas Cooperation , Interfax, 13 janvier 2010.44 Sur les projets de pipelines de Gazprom en-dehors de lex-URSS, voir GazpromInterested in Proposal to Build Another Gas Pipeline from Libya to Europe , Interfax,11 juillet 2008 ; Gazprom Linked Iran and Qatar , Kommersant,12 novembre 2008.
http://www.themoscowtimes.com/business/article/turkmens-start-gas-supplies-to-china/396187.htmlhttp://www.themoscowtimes.com/business/article/turkmens-start-gas-supplies-to-china/396187.htmlhttp://www.themoscowtimes.com/business/article/turkmens-start-gas-supplies-to-china/396187.htmlhttp://jamestownfoundation.blogspot.com/2009/07/as-russian-gas-production-drops-poland.htmlhttp://jamestownfoundation.blogspot.com/2009/07/as-russian-gas-production-drops-poland.htmlhttp://jamestownfoundation.blogspot.com/2009/07/as-russian-gas-production-drops-poland.htmlhttp://jamestownfoundation.blogspot.com/2009/07/as-russian-gas-production-drops-poland.htmlhttp://www.upstreamonline.com/live/article203335.ecehttp://www.upstreamonline.com/live/article203335.ecehttp://www.upstreamonline.com/live/article203335.ecehttp://jamestownfoundation.blogspot.com/2009/07/as-russian-gas-production-drops-poland.htmlhttp://jamestownfoundation.blogspot.com/2009/07/as-russian-gas-production-drops-poland.htmlhttp://www.themoscowtimes.com/business/article/turkmens-start-gas-supplies-to-china/396187.htmlhttp://www.themoscowtimes.com/business/article/turkmens-start-gas-supplies-to-china/396187.html


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occidentale mais aussi en Europe de lEst. En outre, quand lesexportateurs rgionaux affirment quils sont prts cooprer avec laRussie, ces dclarations peuvent ne pas reflter leurs vritablesintentions et relever, en ralit, dune stratgie visant arracher desconcessions aux gouvernements et aux gants ptroliersoccidentaux45.

45 Pour plus de dtails sur les relations de la Russie avec les principaux producteursde gaz du Moyen-Orient, M.N. Katz, Russia and Algeria : Partners orCompetitors ? Middle East Policy, vol. 14, n 4, hiver 2007, p. 152-157 ; M.N. Katz, Russia and Qatar , Middle East Review of International Affairs, vol. 11, n 4,dcembre 2007, ; M.N. Katz, Russian-Iranian Relations in the Ahmadinejad Era , Middle East Journal, vol. 62,n2, printemps 2008, p. 208-210 ; et M.N. Katz, The Russian-LibyanRapprochement : What Has Moscow Gained ? Middle East Policy, vol. 15, n 3,automne 2008, p. 122-128.
http://meria.idc.ac.il/journal/2007/issue4/pdf/1.pdfhttp://meria.idc.ac.il/journal/2007/issue4/pdf/1.pdfhttp://meria.idc.ac.il/journal/2007/issue4/pdf/1.pdf


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La politique russe au Grand Moyen-Orient, efficacit et perspectives

supposer que la Russie poursuive des objectifs anti-occidentaux auGrand Moyen-Orient, ses efforts ont jusqu' prsent chou. Aucundes gouvernements traditionnellement pro-occidentaux de la rgionna remplac les tats-Unis par la Russie comme alli principal, etaucun ne semble l'envisager. De mme, aucun gouvernement ou

mouvement anti-occidental de la rgion na modifi sa politiquetrangre de faon plaire la Russie, et aucun ne semble en avoirlintention. Au contraire, plusieurs acteurs anti-occidentaux (dontlIran, la Syrie, le Hezbollah et le Hamas) sont dus de constater quela Russie ne souhaite aucunement se confronter lOccident danscette zone en soutenant leur attitude anti-occidentale et anti-isralienne.

Au fond, loin dtre agressive, la politique de Moscou dans largion de Grand Moyen-Orient vise avant tout protger la Russie duradicalisme sunnite tout en dfendant ses intrts conomiques.Dans cette optique, laction russe dans la rgiona t jusquici pluttrussie. Moscou entretient des relations amicales avec la quasi-totalit des acteurs cls de la rgion aussi bien pro quanti-occidentaux lexception dAl-Qada et de ses affids. La Russiena probablement pas les moyens de convaincre les pays de la rgiond'inflchir leur politique dans la direction quelle souhaiterait, mais sapolitique rgionale a le mrite de lui viter les critiques desgouvernements moyen-orientaux et les principaux mouvementsdopposition ( lexception notable dAl-Qada) sur laction du Kremlin lgard des rpubliques musulmanes de Russie. En effet, si lesgouvernements musulmans apportaient leur aide la rbelliontchtchne et aux groupuscules islamistes dans le Caucase du Nord(comme ils lavaient fait pour les moudjahidine afghans dans les

annes 1980), la Russie prouverait de grandes difficults conserver le contrle de la rgion. Enfin, les relations amicales que leKremlin entretient avec les gouvernements du Grand Moyen-Orientlui ont permis dtendre progressivement sa prsence conomiquedans l'ensemble de cette zone.

Cependant, si depuis 2000 Moscou conduit une politiquedfensive efficace au Grand Moyen-Orient, la prennit de celle-ciest sujette caution. Malgr ses actions au Caucase du Nord, laRussie a jusqu' prsent su garder les faveurs du monde musulman,contrairement aux annes 1980 lors de lintervention sovitique enAfghanistan. Il nen demeure pas moins que les bonnes relations que


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Moscou entretient avec la plupart des gouvernements et desmouvements dopposition de la rgion ne suffiront pasncessairement prvenir une ventuelle monte de loppositionislamique au sein de la Russie ou dans les rpubliques musulmanesde lex-URSS. Et si les amis musulmans de Moscou au GrandMoyen-Orient ne soutiendront probablement pas une telle opposition,il est aussi peu probable quils soient disposs (ou capables) daiderMoscou la combattre.

Jusqu' prsent, la Russie a aussi bnfici des efforts desAmricains et des Europens visant lutter contre le radicalismesunnite dans le Grand Moyen-Orient. Elle a laiss les Occidentaux enpayer le prix sans sengager elle-mme sur le plan militaire. LeKremlin a mme profit de la situation en monnayant les services detransport et de transit rendus aux Occidentaux46. Cependant, lesguerres dIrak et dAfghanistan deviennent de plus en plusimpopulaires aux tats-Unis et en Europe. Un retrait des troupes

occidentales semble ds lors possible, ce qui permettrait auxislamistes de prendre au moins partiellement le contrle de ces deuxpays. Dans un tel cas de figure, les islamistes sunnites pourraient unjour sattaquer aux intrts russes. Ce serait alors Moscoudassumer sa propre dfense. La monte en puissance desislamistes sunnites en Irak et en Afghanistan risquerait de mettre endanger ses intrts conomiques non seulement dans la rgion, maisaussi en Asie centrale et au Caucase.

Dans ce contexte, les deux principaux objectifs de Moscoudans la rgion contrer la menace islamiste dirige contre elle etavancer ses pions conomiques sont servis par la prsence et

linfluence occidentales. Toutefois, si la Russie na pas intrt voirlinfluence occidentale au Grand Moyen-Orient se rduire, le rgimede V. Poutine et D. Medvedev ne souhaite pas, pour autant, qu elleaugmente. Un tel scnario parat improbable dans la plus grandepartie de la rgion, mais pourrait se produire en Iran si lesprotestations contre le rgime iranien aboutissent leffondrement dela Rpublique islamique et son remplacement par un gouvernementdmocratique. Les liens conomiques de lIran avec les tats-Unisseraient alors rtablis et ceux avec lUE se dvelopperaient, ce quiferait de lIran un concurrent de la Russie dans l'approvisionnementen gaz de lEurope et pour le transit du ptrole azerbadjanais etcentre-asiatique vers les marchs mondiaux. Enfin, une ventuelle

rsolution des conflits isralo-syrien, isralo-palestinien et intra-libanais pourrait conduire lamlioration des relations de la Syrie, duFatah, du Hamas et du Hezbollah avec lOccident. Ces acteursauraient alors moins besoin de sappuyer sur la Russie.

Face l'incertitude politico-scuritaire dans le Grand Moyen-Orient, la Russie dispose de trs peu de leviers politiques. Etpourtant, ces vnements peuvent avoir un impact significatif surMoscou. Dans ces circonstances, il nest pas surprenant que la

46 A. Kuchins et T. Sanderson, op. cit. [36], p. 5-7.


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Russie conduise une politique trangre fondamentalementdfensive qui se donne pour but davoir de bonnes relations avectous les acteurs de la rgion.

La politique russe au Grand Moyen-Orient ou l'art d'être l'amie de tout le monde

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