LA PESTE: Fiche didactique

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Albert Camus, LA PESTE (1947) VOICI LE CADRE POUR PARLER DE LA PESTE Du plus loin que je m’en souviens, ce livre a été proposé par un de nous pour retourner à l’œuvre de Camus ; et c’est bien Francisco Javier Galán qui a dit de lire « La Peste » et nous nous sommes pliés à ses désirs et nous voilà dans le « chantier » de cette lecture atemporelle et universelle. D’abord : Tout ce que nous pouvons trouver sur le blog CAMUS NE NOUS EST PAS INCONNU, BIEN AU CONTRAIRE, JE SUIS ALLÉE FAIRE UN PETIT PARCOURS PAR NOTRE BLOG et voilà tout ce que j’ai trouvé … Récemment, il y a deux ans nous nous sommes approchés de « l’Envers et l’endroit » à l’occasion de la découverte d’un auteur algérien Camus-Sansal, Sansal-Camus: "L’Envers et l’Endroit Voici ce que dit Boualem Sansal : … Je sais que ma source est dans l’Envers et l’Endroit, dans ce monde de pauvreté et de lumière où j’ai longtemps vécu et dont le souvenir me préserve encore de deux dangers contraires qui menacent tout artiste, le ressentiment et la satisfaction » (L’envers et L’endroit ; p. 13 ; copie, p. 11 Et voici un paragraphe des mots écrits par Carmelo De toutes manières, c’est seulement le mien, un point de vue qui peut être réfuté en vertu d’autres idées versées sur ces grandes œuvres dont les auteurs sont bien liés par l’histoire et qui possèdent, bien sûr, beaucoup d’éléments qui les unissent.,(…) le propos de ces lignes n’a été autre que celui de ne pas perdre l’occasion de susciter un petit débat sur ces respectables écrivains, deux sages et maîtres de la parole, bien que nous n’ayons lu que de deux de leurs œuvres

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Albert  Camus,  LA  PESTE  (1947)  

 

VOICI LE CADRE POUR PARLER DE LA PESTE

Du plus loin que je m’en souviens, ce livre a été proposé par un de nous pour retourner à l’œuvre de Camus ; et c’est bien Francisco Javier Galán qui a dit de lire « La Peste » et nous nous sommes pliés à ses désirs et nous voilà dans le « chantier » de cette lecture atemporelle et universelle.

D’abord : Tout ce que nous pouvons trouver sur le blog

CAMUS NE NOUS EST PAS INCONNU, BIEN AU CONTRAIRE, JE SUIS ALLÉE FAIRE UN PETIT PARCOURS PAR NOTRE BLOG et voilà tout ce que j’ai trouvé …

Récemment, il y a deux ans nous nous sommes approchés de « l’Envers et l’endroit » à l’occasion de la découverte d’un auteur algérien

• Camus-Sansal, Sansal-Camus: "L’Envers et l’Endroit Voici ce que dit Boualem Sansal :

 …  Je  sais  que  ma  source    est  dans  l’Envers  et  l’Endroit,  dans  ce  monde  de  pauvreté  et  de  lumière  où  j’ai  longtemps  vécu  et  dont  le  souvenir  me  préserve  encore  de  deux  dangers  contraires  qui  menacent  tout  artiste,  le  ressentiment  et  la  satisfaction  »  (L’envers  et  L’endroit  ;  p.  13  ;  copie,  p.  11  

Et voici un paragraphe des mots écrits par Carmelo

De toutes manières, c’est seulement le mien, un point de vue qui peut être réfuté en vertu d’autres idées versées sur ces grandes œuvres dont les auteurs sont bien liés par l’histoire et qui possèdent, bien sûr, beaucoup d’éléments qui les unissent.,(…) le propos de ces lignes n’a été autre que celui de ne pas perdre l’occasion de susciter un petit débat sur ces respectables écrivains, deux sages et maîtres de la parole, bien que nous n’ayons lu que de deux de leurs œuvres

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Et voici ce que Boualem Sansal a écrit :

Ce qui saute aux yeux, c'est qu'il écrivait l'Algérie avec beaucoup d'amour. Il a aimé ce pays d'une manière charnelle. Avec des mots, des accents, une musique extraordinaire. Il donne envie d'aimer cette terre, même sans la connaître, même s'il ne parle que de son Algérie à lui. Camus, c'est la nostalgie de l'Algérie, ce qu'elle n'est plus. Quand on lit Camus, on voit une autre Algérie, belle, qui parle à la chair et au corps, qui parle à l'humain. On lui a reproché sa discrétion sur le peuple algérien, de ne pas avoir exprimé son empathie d'une manière plus nette, plus directe. Et je pense qu'il a fait ce choix à cause d'un sentiment de culpabilité. Camus était dans le déchirement. Il observait une situation de colonisation qu'il dénonçait.

La  société  civile  découvre  Camus  grâce  notamment  à  des  écrivains  comme  Yasmina  Khadra  et  Maïssa  Bey  qui  en  font  l'éloge.  Camus  est  un  enfant  du  pays.  Il  a  même  été  question  à  un  moment  de  baptiser  le  lycée  français  du  nom  de  Camus.  Ca  ne  s'est  pas  fait,  le  discours  officiel  reste  encore  méfiant.  Cela  aurait  été  un  signe  de  réconciliation  fort  entre  la  France  et  l'Algérie.  Dommage,  le  traité  d'amitié  de  Bouteflika  a  pris  l'eau.  Mais  je  suis  sûr  que  bientôt,  Camus  fera  partie  du  programme  scolaire.  Les  choses  bougent.  L'Algérien  commence  à  ressentir  le  besoin  de  rejeter  les  idéologies,  de  reprendre  leur  vie  en  main  et  de  retrouver  leur  dignité.  Comme  Camus.  S’il  était  encore  vivant,  je  lui  écrirais  tous  les  jours,  en  tant  que  lecteur  et  lui  dirais  combien  je  l'admire  et  comment  il  me  fascine.    

• Sur « L’étranger » Le crépuscule des coeurs (mai 2007)

http://inmatelier.wordpress.com/category/livres/letranger/

Est-ce que ce n’est pas un peu comme ça, à la fin, la vie et la littérature: difficile mais passionnante? Javier Medina

• La polémique Sartre-Camus (sur le blog) • NOTRE HOMMAGE À CAMUS LE 25 AVRIL à travers la lecture des

extraits de son œuvre, enregistrée .C’est extraordinaire d’écouter vos voix. Voici le lien de minutes de ces minutes… pour nous en souvenir.

http://www.ivoox.com/l-atelier-litterature-francaise-fait-hommage-a-audios-mp3_rf_3572512_1.htm

SOUVENIRS :

Lors de cette séance certains d’entre vous aviez déjà fait une partie de cette lecture et d’autre dans sa totalité, à ce moment là j’avais recompilé vos interventions.

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- Carmelo parlait de tragédie et d’humanisme et il faut traiter telle quelle une histoire pareille

- Ana disait n’est pas être habituée à lire ce type d’histoires et c’est pour ça qu’elle avait du mal à aimer… elle était sur le point de la finir

- Paula parlait de la séparation des familles à cause de cette épidémie, des villes en quarantaine

- Juan remarquait l’absence des personnages féminins, une fois de plus c’est un monde d’hommes, ce sont eux qui ont la responsabilité de pouvoir tout sauver

- Teresa faisait une comparaison entre García Márquez et Camus à propos des liens tissés par ces auteurs à travers desquels on peut voir le monde, ils sont une fenêtre ouverte pour connaître leurs modes de vie de leur époque, le monde s’explique à travers eux.

- Dans notre dernière séance (première pour cette année) quelqu’un a dit que la peste c’est la condition humaine

POUR LA PESTE :

La modernité de son œuvre lui a valu de recevoir, en 1957, le prix Nobel de l i t térature, alors qu'i l était seulement âgé de 44 ans.

Discours à Stokolm http://www.ina.fr/video/I09335536/discours-d-albert-camus-lors-de-sa-remise-du-prix-nobel-video.html

Notre débat devrait tourner autour de cette phrase : Oran c’est Camus, c’est la peste. N’oublions pas le rôle qui joue la vi l le dans le roman.

Faisons un peu d’histoire sur LA PESTE (source d’internet)

On  la  considère  comme  une  maladie  du  passé.  A  tort,  car   la  peste,  puisque  c'est  d'elle  qu'il  s'agit,   tue   toujours.   Certes,   la   planète   ne   subit   plus   ces   monstrueuses   vagues   mortelles  comme   la   peste   dite   de   Justinien   au   VIe   siècle,   la   célèbre   peste   noire   du   XIVe   siècle   qui  ravagea   l'Europe   et   fit   plusieurs   dizaines   de   millions   de   victimes,   ou   la   troisième   grande  épidémie,  aussi  connue  sous   le  nom  de  peste  de  Chine,  qui  frappa  essentiellement   l'Asie  de  1894  à  1920  et  au  cours  de   laquelle  Alexandre  Yersin  découvrit   le  bacille  responsable  de   la  maladie,  qui  porte  aujourd'hui  son  nom  –  Yersinia  pestis.  Certes  les  progrès  de  l'hygiène,  les  antibiotiques,  la  vaccination  et  les  campagnes  de  dératisation  (la  bactérie  est  principalement  transportée  par  des  rongeurs  et  transmise  par  les  puces  qui  les  infestent)  l'ont  fait  beaucoup  reculer.  Mais,  contrairement  à  la  variole,  la  peste  est  loin  d'être  éradiquée  –  il  y  a  d'ailleurs  peu  de  chances  qu'elle  le  soit  un  jour  tant  son  "réservoir"  animal  s'avère  vaste  –  et  l'actualité  vient  régulièrement  nous  le  rappeler  

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En   France,   le   dernier   cas  de  peste  date  de  1945  mais   cela  ne   signifie  pas   forcément  grand  chose.  L'Algérie  avait  été  épargnée  depuis  1946,  ce  qui  n'a  pas  empêché  une  résurgence  de  la  maladie  en  2003.  Même  si  l'Europe  n'est  actuellement  pas  touchée,  une  étude  de  2008  a  noté  qu'au   cours   de   la   deuxième  moitié   du   XXe   siècle,   le   nombre   de   pays   où   la   peste   sévissait  n'avait   cessé  d'augmenter.  Au  point  que   l'on  peut   se  demander   si   cette  pathologie  ne  doit  pas  être  considérée  comme  une  maladie  ré-­‐émergente,  ce  d'autant  que  bien  des  conditions  favorables   au   bacille   pesteux   et   à   sa   diffusion   sont   réunies   :   l'augmentation   des  températures  globales  dont  on  sait  qu'elle  peut  augmenter  la  prévalence  de  la  bactérie  chez  les   rongeurs,   la   mondialisation   des   échanges   avec   des  moyens   de   transport   toujours   plus  rapides   et   nombreux,   l'apparition   de   résistances   multiples   aux   antibiotiques   chez   Yersinia  pestis,   un   vaccin   plus   guère   utilisé   qui   n'a   pas   encore   trouvé   de   successeur...   Par   ailleurs,  plusieurs  auteurs  soulignent  la  grande  plasticité  du  génome  de  la  bactérie,  ce  qui  lui  donne  la  capacité  de   s'adapter  aisément  aux  modifications  de   son  écosystème,   fréquentes   sur  notre  planète  désormais  

Pierre  Barthélémy    

Ici, je voudrais faire un petit lien pour souligner cette maladie qui assaillit trois pays africains Reportage sur France Culture : la guerre contre Ebola

http://www.franceculture.fr/player/reecouter?play=4920848

À REFLECHIR

C’est dans ce cadre que nous pourrions coller, afficher, notre texte, c’est-à –dire, l’œuvre de Camus… et nos opinions

! Il serait intéressant que ceux qui ont lu le roman en entier fassent une petite présentation des événements

! Parler des personnages principaux, caractères, relations entre eux ! Le rythme de la narration va nous amener à sélectionner trois

paragraphes où l’on pourra ressentir cette lenteur ou lourdeur dont nous avions parlé

! Votre choix des phrases va nous aider aussi à profiter de la philosophie de ce roman et du discours de Camus . Un extrait qui vous a particulièrement plu, ému, choqué, déplu

! Vos impressions au moment de le lire , les mots que vous avez souligné comme importants pour votre parcours de lecteurs et d’« écrivains »

! EST-CE QUE la laideur de beaucoup de situations vous a fait penser aux « Etoiles de Sidi Moumen… ?? rappelez-vous le vocabulaire que nous avons commenté à cette occasion-là , ou bien à un roman en espagnol ? (Je pense à Tiempo de silencio de Luis Martín Santos)

! Le dénouement de l’histoire était-elle attendue ?

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! Anecdote : Vous ne trouvez pas une ressemblance physique entre l’acteur Humphry Bogart et Albert Camus ???

Ne gardons pas de la ville d’Oran une vision « dégoûtante » à cause de l’histoire, voici deux photos de cette ville

La vie d'Albert Camus

Un enfant pauvre 1913 : Naissance, le 7 novembre,

d'Albert Camus à Mondovi, petit village du Constantinois, près de Bône

(Algérie). 1914 : Camus ne connaîtra pas son

père, ouvrier caviste : Lucien Camus, mobilisé et blessé à la bataille de la Marne en septembre 1914, meurt à

l'hôpital militaire de Saint-Brieuc à l'âge de 28 ans : de son père, il ne connaîtra qu'une photographie, et une anecdote

significative : son dégoût devant le spectacle d'une exécution capitale.

Albert Camus, élevé par sa mère mais surtout par une grand-mère autoritaire,

et par un oncle boucher, lecteur de Gide, « apprend la misère » dans le quartier populaire de Belcourt, à Alger où ils ont émigrés : « La misère m'empêcha de croire que tout est bien sous le soleil et dans l'histoire ; le soleil m'apprit que l'histoire n'est pas tout. » Sa mère, Catherine Sintès, d'origine espagnole, fait des ménages pour

nourrir ses deux fils, Lucien et Albert. Camus éprouve pour pour elle une affection sans bornes, mais il n'y aura jamais de véritable communication entre l'enfant et cette mère exténuée par le travail, à demi-sourde et presque analphabète. À sa mère qui parlait peu et difficilement, « qui ne savait même pas lire », le lie « toute sa sensibilité » ; on

peut penser qu'une partie de l'œuvre s'est édifiée pour tenter d'équilibrer cette absence et ce silence, ou de leur répondre.

A la Boucherie de l'oncle de Camus en 1920 : Camus est au premier plan, au centre, avec une blouse noire.

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1923/1924 : A l'école communale, au CM2, un instituteur, Louis Germain (Le discours de Suède (1957), lors de la remise du prix Nobel de littérature, sera dédié à l'instituteur grâce à qui il put poursuivre des études.), distingue l'enfant, conscient des facultés intellectuelles de l'enfant, il le fait travailler bénévolement après les heures de classe, et convainc sa famille de présenter le jeune écolier au concours des bourses qui allait lui permettre d'aller au lycée. Reçu, Camus entre au lycée Bugeaud d'Alger en 1924.

NOTE  :  Le  président  de  la  République  a  récemment  proposé  de  transférer8  les  cendres  de  l'écrivain  français  au  Panthéon,  à  Paris,  près  de  celles  de  Victor  Hugo,  de  Marie  Curie  ou  d'Émile  Zola.  Car  ce  monument  national  est  le  lieu  où  sont  déposés  les  restes  des  hommes  et  des  femmes  qui  représentent  la  France.    

Une  proposition  qui  a  suscité9  de  nombreuses  oppositions.  En  effet,  beaucoup  pensent  que  la  place  d'Albert  Camus  -­‐  qui  n'aimait  pas  les  honneurs  -­‐  est  au  cimetière  de  Lourmarin,  dans  le  Vaucluse.    

À  l'endroit  où  il  repose,  tout  près  de  la  Méditerranée.    

 

 

 

 

 

La  voiture  de  Camus,  le  4  Janvier  1960