La Main Tendue n° 11

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n° 11 Décembre 2010 0,50 Bulletin du Club Parrainage du collège Paul Bert d’Auxerre Grâce à ses progrès, Djalilou est passé en classe de CE2 Grâce à ses progrès, Djalilou est passé en classe de CE2 Grâce à ses progrès, Djalilou est passé en classe de CE2 Grâce à ses progrès, Djalilou est passé en classe de CE2 ( Voir notre article en pages 5 ) ( Voir notre article en pages 5 ) ( Voir notre article en pages 5 ) ( Voir notre article en pages 5 ) Djalilou La classe de CE2 de l’école de Onklou

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Journal du Club Parrainage du Collège Paul Bert d'Auxerre.

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n°°°° 11

Décembre 2010 0,50 €

Bulletin du Club Parrainage du collège Paul Bert d’Auxerre

Grâce à ses progrès, Djalilou est passé en classe de CE2Grâce à ses progrès, Djalilou est passé en classe de CE2Grâce à ses progrès, Djalilou est passé en classe de CE2Grâce à ses progrès, Djalilou est passé en classe de CE2 ( Voir notre article en pages 5 )( Voir notre article en pages 5 )( Voir notre article en pages 5 )( Voir notre article en pages 5 )

Djalilou

La classe de CE2 de l’école de Onklou

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sition sur nos actions et sur le Bénin, lors des réunions pa-rents professeurs de décembre et de mars. Durant celles-ci, nous avons vendu des gâ-teaux, confectionnés par nos soins, ainsi que des boissons et notre petit journal. Cela nous a permis de faire quel-ques quatre cents euros de bénéfice. Nous tenons à re-mercier tous les parents qui ont mis la main à la pâte, ainsi que toutes les personnes qui se sont intéressées à ce que nous faisons, en venant voir notre exposition ou en nous achetant quelque chose. Par ailleurs, nous avons, conjointement avec le F.S.E. du collège et le Club Planète, organisé une soirée loto, qui s’est tenue le 30 mai dernier. Pour que celle-ci soit réussie, nous avons collecté un maxi-mum de lots, auprès des com-merçants d’Auxerre et des alentours. Nous remercions chaleureusement tous les gé-néreux donateurs, parmi les-quels: la société Richoux, les salons Crea’tifs et Feeling’s, les Etablissements Tardy, le Parc aventure du Bois de la

Une année 2009-2010 cou-ronnée de succès Dans notre numéro de décem-bre 2009, nous expliquions à nos lecteurs que les dépenses du Club s’étaient considéra-blement accrues, depuis que nous avions entamé un second parrainage (celui de Djalilou), sans pour autant diminuer notre aide auprès d’Yvette et Yvonne. Il apparaissait donc nécessaire de compenser par des actions nouvelles, qui permettraient de renflouer quelque peu nos finances, car nous tenons absolument à respecter un des principes de base de notre club: l’autofi-nancement. Tout ce que nous faisons, comme notre partici-pation annuelle de 250 euros auprès d’Aide et Action, tout ce que nous envoyons à nos filleuls (petits matériels sco-laires, cadeaux…) est financé par nos soins. Grace au tra-vail de chacun, nous pouvons le dire sans rougir, le bilan de l’année scolaire passée a été des plus positifs. Comme d’habitude, nous avons ani-mé un stand, avec une expo-

Le Club Parrainage du collège Paul Bert entre déjà dans sa neuvième année ! Il parraine de jeunes enfants du Bénin: deux sœurs jumelles (depuis 2003), Yvette et Yvonne, désormais au collège, ainsi qu’un jeune garçon, Djalilou, élève de l’école primaire de Onklou, dans le nord du pays (depuis le printemps 2009). Notre action de parrainage se fait par l’intermédiaire d’Aide et Action, une organisation internationale non gouverne-mentale, qui œuvre, depuis 1981, pour l’amélioration de la scolarisation des enfants, dans les pays en voie de déve-loppement. Chaque année, le Club anime un certain nombre d’actions, dont le but est de récolter de l’argent, qui sert ensuite à l’achat de matériels scolaires, pour nos filleuls et leurs camarades de classe. Malgré le temps qui passe et le départ, chaque fin d’année de quelques « anciens », la motivation ne faiblit pas, bien au contraire. Le Club compte aujourd’hui pas moins de trente membres, de la sixième à la troisième, qui se réunis-sent tous les mardis midis. Cette action de solidarité est un réel apprentissage de la responsabilité, car ce sont les élèves eux-mêmes qui pren-nent démocratiquement toutes les décisions. Cette année, les candidatures à l’inscription ont été particulièrement nom-breuses, et vu la motivation des candidats, nous n’avons pu nous résoudre à refuser qui que ce soit. Malgré le nom-bre, nous réussissons à parfai-tement fonctionner.

M. Dollé, coordonnateur

La vie du Club: ses actions, ses projets... Des nouvelles de Djalilou. Mieux connaître le Bénin: Le mariage au Bénin. Reportage: la crise écono-mique au Bénin. A l’honneur… nos anciens

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LE CLUB PARRAINAGE EN PLEINE FORME

Avec les années qui passent, on pourrait craindre que notre club finisse par s’essouf-fler. Que nenni, il est plus actif que jamais et envisage d’élargir encore son champ d’action. L’année 2009-2010 a été particulièrement positive: toutes les actions entre-prises ont été menées à leur terme avec succès. Pour cette nouvelle année scolaire, le club, renforcé encore par de nombreuses inscriptions, a plusieurs projets qui lui tien-nent à cœur...

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Folie de Treigny, Aide et Ac-tion, l’A.J.A., la MGEN, le Conseil Général, la Caisse d’Epargne, le bureau de tabac du Cadran, la banque Kolb, MM Edelin et Duret, etc.. Nous accordons une mention spéciale à Mme Blanvillain, qui nous a donné de nom-breux lots: des vases, des plats et des sacs peints à la main. Cette dame, d’un cer-tain âge, est une artiste des Piedalloues, avec un réel ta-lent et un grand cœur. Ses œuvres, signées Zobeth, ont véritablement ravi les heureux gagnants. Nous avons eu plus de deux cents participants et avons fait en tout dix parties, avec à chaque fois, un petit, un moyen et un gros lots. La soirée s’est achevée vers mi-nuit et nous n’avons eu que des échos positifs. Cette ac-tion a permis au club d’en-granger deux cent cinquante euros supplémentaires. Nous avons également été bénéficiaires d’un don, de la part d’une de nos anciennes membres, Lara, qui a dû, hé-las, mettre un terme au club parrainage qu’elle avait créé au Lycée La Brosse, car la petite fille qui était parrainée, en Guinée, a été déscolarisée, suite aux graves troubles sur-venus dans son pays. Cela prouve, s’il en est besoin, que le risque de voir une action de solidarité s’achever prématu-rément existe toujours. Des contacts très enrichis-sants Le 26 mai dernier, la mairie d’Auxerre a organisé, au Si-lex, une rencontre des jeunes

Soirée Loto au collège: tous concentrés pour gagner la télé

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engagés dans des actions de solidarité. Une cérémonie de remise de prix a même cou-ronné cette journée. Plusieurs élèves du Club ont animé un stand et cela a permis de dé-couvrir les projets soutenus par d’autres jeunes, dans di-vers domaines. C’est là que nous avons fait la connaissan-ce de Coline et Carole, deux scouts, qui représentaient un groupe de neuf compagnons de 19-20 ans, engagés dans une action de solidarité à Na-titingou, au nord du Bénin, ville dans laquelle il était pré-vu qu’ils se rendent, durant les vacances d’été. Coline et Carole nous ont très genti-ment proposé de prendre, dans leurs bagages, quelques effets à destination de nos filleuls. Inutile de vous dire que nous avons immédiate-ment sauté sur l’occasion. Nous avons donc préparé, comme nous l’avions déjà fait plusieurs fois dans le passé, deux colis d’environ cinq kilos chacun. Nous avons ainsi pu, sans frais de port, faire parvenir au Bénin, du matériel scolaire à destination de l’école de Djalilou, à On-klou (Cahiers, stylos, crayons de couleurs, crayons à pa-pier..), ainsi que des petits présents: pour Djalilou (un ballon de football de la coupe de monde), pour Yvette et Yvonne (un journal intime et un cadre avec des photos rela-tant leur parcours depuis le début de leur parrainage, pour chacune). Ces colis ont été remis en main propre, à Syl-vie Hinson, la responsable des parrainages à Aide et Action Benin, le 2 août dernier, à Cotonou. Nous remercions chaleureusement les neuf membres du groupe, qui nous ont rendu là un grand service. Depuis, le contenu des colis a été distribué à leurs destina-taires. Ainsi, il y a quelques semaines, Djalilou a eu le plaisir de jouer, une fois de plus, le rôle d’ambassadeur auprès de ses camarades, en distribuant, avec l’aide des enseignants, le matériel que nous lui avons envoyé. Le 5 juin dernier, Justine et

M. Dollé se sont rendus, sur l’invitation de Romain Jannel (responsable des projets jeu-nesse à Aide et Action), au siège de l’association, à Paris, pour une rencontre avec d’au-tres acteurs des classes soli-daires. A leur retour, ils nous ont raconté les échanges très enrichissants, qu’ils ont pu avoir avec les uns et les au-tres. Dans une association comme Aide et Action, il est très important que les expé-riences de chacun puissent permettre à tous de mener une réflexion sur ce qui fonction-ne, mais aussi sur ce qui fonc-tionne moins bien. C’est en se remettant en cause, en éva-luant ce que nous apportons vraiment aux autres, que nous sommes capables de conti-nuer à être efficaces. Durant cette journée, M. Dollé et Justine ont fait connaissance avec M. Kader Ndiaye, res-ponsable des classes solidai-res pour toute l’Afrique de

l’ouest. Basé à Dakar, il a, à la fois, un rôle de coordina-tion et de suivi des différents projets. Nous lui consacrerons prochainement un article. Notre site, un outil de plus en plus efficace Ouvert au printemps 2009, notre modeste site (http://parrainagepaulbert.free.fr) a tout de même dépassé les 6300 visites. Peu à peu, il s’enrichit de nouvelles rubri-ques. Nous avons par exem-ple ajouté, le mois dernier, un quiz sur le Bénin, mais il faut déjà avoir une bonne connais-sance du pays, pour faire un bon score. Cet outil de com-munication nous permet de nous faire connaître en dehors du collège et il est très prati-que, lorsque nous rencontrons de nouveaux partenaires, qui ont le désir de comprendre nos motivations, nos actions et notre façon de travailler. Il

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est également un lien privilé-gié entre tous les membres du club, actuels et anciens. Il existe même une rubrique « membre », où nous pouvons laisser des messages et par l’intermédiaire de laquelle nous organisons le planning des réunions parents profes-seurs (responsabilités et confection des gâteaux). Le site nous permet encore de rester en contact avec nos amis béninois, et notamment avec Patricia Saizonou, qui a durant plusieurs années été une de nos principales parte-naires, en tant que responsa-ble des parrainages, à Aide et Action bénin. Elle est au-jourd’hui la directrice de la fondation Ajavon Sébastien Germain, qui œuvre dans le social et le développement, au Bénin (promotion de l’ac-cès à l’éducation, promotion du droit aux sports et aux loisirs, lutte contre les mala-dies, préservation de l’envi-ronnement…). Vous pouvez vous documenter sur la dite association, en visitant son site: (www.fondationasg.org). Le Club Parrainage à 30 ! La campagne d’inscription 2010 a vu les candidatures augmenter de manière signifi-cative. Même si nous avions initialement prévu de ne pas dépasser les vingt-cinq mem-bres, pour ne pas perdre en efficacité, nous n’avons pas eu le courage de retirer à des camarades motivés la possibi-lité de nous rejoindre. Résul-tat, nous sommes trente mem-bres, de la sixième à la troi-sième (vingt filles et dix gar-çons), et nous sommes tous conscients de la nécessaire discipline que nous devons adopter, lors des réunions hebdomadaires, si nous vou-lons que le club puisse fonc-tionner efficacement. Mais, il faut bien le reconnaître, ce n’est pas toujours facile, car nous avons tous des choses à dire, des projets à soumettre et notre temps de parole doit être partagé avec les autres. Le problème est le même pour les réunions parents pro-

M. Dollé, M. Ndiaye, Justine et Romain, le 5 juin 2010, à Paris

Djalilou devant le matériel scolaire envoyé par nos soins, avec son ancien maître et sa nouvelle maîtresse.

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fesseurs: il faut que tout le monde puisse participer; nous ne pouvons donc pas être présents à toutes les réunions. Notre professeur coordon-nateur, M. Dollé, en a profité pour nous donner la possibilité de nous approprier encore davantage notre club. Nous avons ainsi nommé une adjointe, en la personne de Camille et un responsable de la communication, en la personne de Jean-Baptiste. Le nombre ne nous a pas em-pêchés de réussir notre pre-mière réunion parents profes-seurs de l’année, en octobre, avec les parents des élèves de sixième. Nous avons même fait un bénéfice record. Des soucis au sujet des ju-melles A la rentrée des classes, en octobre, Sylvie s’est rendue comme d’habitude, chez Louise, la maman d’Yvette et Yvonne, pour prendre de leurs nouvelles et évaluer les besoins des filles pour le col-lège. Mais, elle a découvert avec surprise que toute la famille avait déménagé chez un oncle maternel, à Dassa Zoumé, dans le centre du Bé-nin. Cette nouvelle nous in-quiète fortement, car les ju-melles sont désormais en âge d’être mariées (voir notre article sur les mariages préco-ces, en page 6) et c’est une

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tâche qui incomberait, les concernant, à un oncle, puis-que leur papa est décédé, il y a quelques années. Nous avons tenté, par l’intermédiai-re de Sylvie, d’en savoir plus, mais ses informations restent incomplètes, car Aide et Ac-tion n’intervient pas dans cette région. Nous serions vraiment très déçus, si nous devions perdre le contact défi-nitivement avec nos filleules (depuis 2003) et si elles ne pouvaient poursuivre leurs études, au moins jusqu’à la fin de la troisième. Nous avons bien conscience que nous ne pouvons interférer ni sur les choix de leur famille, ni sur les traditions de leur pays, mais nous espérons que leur oncle, qui est enseignant, a conscience de ce que per-draient les filles si elles de-vaient être déscolarisées. En attendant, nous ne baissons pas les bras et essayons, par tous les moyens, de renouer le contact. Grâce à Mme Thérè-

le, car M. Dollé tient à ce que nous consti-tuions nous même notre dossier. Parallèlement à tout cela, nous avons déjà commencé à collecter du matériel scolaire, en vue du prochain conteneur affrété par Joigny Baobab, cou-rant 2011, et dans lequel Mme Brayotel nous a d’ores et déjà assuré, qu’une place nous serait réservée. Le 10 décembre pro-chain, M. Dollé, Ma-rine, Elie et Noël ont

rendez-vous avec M. Denise, ancien responsable de la bi-bliothèque de la M.G.E.N., qui nous fait don d’un nombre conséquent de livres, qui se-ront fort utiles pour enrichir ou créer une bibliothèque, au Bénin. De son côté, Elsa doit très prochainement récupérer des livres pour la jeunesse, que M. Hulnet, président de l’association Graine d’Espoir, très active dans l’Auxerrois, a eu la gentillesse de mettre de côté pour nous. Nous remer-cions vivement tous nos par-tenaires, qui ne manquent jamais de nous montrer des signes de leur amitié. Nous aimerions finir l’année scolaire par une soirée concours d’Awalé (jeu de stratégie africain), comme nous l’avions fait, il y a déjà deux ans de cela. En vous souhaitant à tous de bonnes fêtes de fin d’année… Les élèves du Club Parrainage

se Brayotel, présidente de l’association Joigny Baobab, nous avons désormais un contact sur place, une person-ne originaire de Dassa Zou-mé, qui va tenter de retrouver la trace d’Yvette et Yvonne. Nous vous tiendrons bien entendu au courant de la suite des évènements. Les projets de cette année Nous travaillons actuellement sur plusieurs projets, que nous comptons bien concrétiser, d’ici la fin de l’année scolaire. Parmi ceux-ci, nous allons commencer par organiser prochainement une tombola, conjointement avec le F.S.E., afin de faire gagner aux plus chanceux d’entre vous, les lots que nous avions récoltés pour le loto de mai dernier et que nous n’avons pas pu dis-tribuer (vu la quantité). Ensuite, vers le mois de jan-vier, nous allons prendre contact avec la mairie d’Auxerre, afin de constituer un dossier de demande de subvention, au titre des pro-jets jeunes solidaires. Nous aimerions en effet financer la rénovation du mobilier de la classe de Djalilou (tables et chaises), en faisant appel à un artisan sur place. Sans une aide financière, nos modestes finances ne permettraient pas de concrétiser ce projet, puis-qu’il faut compter, d’après nos renseignements, sur un coût de quelques mille euros. Mais, cela ne va pas être faci-Yvette, Yvonne et leur nièce Agnès

Thérèse Brayotel et Marine, en pleine discussion

Le Club Parrainage 2010-11

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Au club parrainage, nous sommes tous fiers de notre petit protégé, car il a fait d’é-normes progrès, en l’espace d’une année scolaire. Obligé de redoubler son CE1, à cause de grandes difficultés au ni-veau de l’écriture et de la lecture, il a su se ressaisir, se remettre au travail, pour nous montrer que ce que nous fai-sions pour lui n’était pas vain. Très fier d’être parrainé par d’autres jeunes et de jouer

DJALILOU EST DESORMAIS EN CE2

Le redoublement de la classe de CE1 a permis à Djalilou, non seulement de combler une grande partie des lacunes qu’il avait, mais aussi de prendre conscience de ce que l’école peut apporter. Il a fait beaucoup d’efforts et ceux-ci ont été récompensés, puis-qu’il a obtenu son passage dans la classe supérieure.

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régulièrement le rôle d’am-bassadeur auprès de ses cama-rades, en distribuant le conte-nu des colis que nous en-voyons, Djalilou est devenu un élève sérieux et conscien-cieux. Comme il nous le disait lui-même, dans son courrier du mois de mars: « L’école me permet de connaître beau-coup de choses, d’écrire et lire correctement, pour avoir un meilleur avenir ». Après deux premières évaluations

tout à fait satisfaisantes (avec plusieurs 9/10), Djalilou a réussi la dernière, qui a eu lieu début juillet, validant ainsi son passage, dans la classe supérieure. Nous te-nons à remercier son maître, qui nous a donné des nouvel-les régulièrement et qui a tou-jours été derrière notre filleul, pour l’encourager et l’aider. Après des vacances méritées, où Djalilou n’a pas manqué de s’adonner à son sport favo-

ri, le football, il a repris, en octobre dernier, le chemin de l’école. Nul doute que le bal-lon de la coupe du monde, que nous lui avons offert, a dû lui faire grand plaisir. La nouvelle maîtresse de Dja-lilou s’appelle Mme Cojeste Dekpon. Dès le premier jour, elle a expliqué les objectifs du programme de CE2 et a pré-senté aux élèves l’emploi du temps de la classe. Tous les lundis matin, à 8 heures, les élèves et les enseignants de l’école de Onklou se rassem-blent dans la cour, pour la cérémonie des couleurs. Après, les enseignements peuvent commencer. Les élè-ves ont classe, du lundi au vendredi, de 8 h à midi, avec une récréation de quinze mi-nutes, vers 10 h. Il y a ensuite une longue pause, de midi à 15 h. Cela permet aux élèves de rentrer chez eux pour man-ger et surtout d’éviter les heu-res les plus chaudes. Les cours reprennent ensuite (sauf le mercredi) et durent jusque vers 17 h 15. Les matières enseignées ressemblent assez aux nôtres: le français et les maths occupent les deux tiers de l’emploi du temps. Le reste est consacré aux enseigne-ments scientifiques et techni-ques, à l’éducation sociale, à l’éducation artistique (dessin, chant, poésie, couture pour les filles:) et au sport. Nous souhaitons à Djalilou une très bonne année scolaire et nous espérons qu’il pour-suivra ses efforts....

Djalilou

La dernière lettre de Djalilou

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de main est lancée, par un allié ou un ami de la famille, dès la naissance, lorsque le nouveau-né est de sexe fémi-nin. Le futur marié suit ensui-te de près l’évolution de l’en-fant, jusqu’au moment de la puberté. Dans de nombreux villages, on continue à penser que « dès qu’une fille com-mence à peine à pousser les seins, elle est apte à se ma-rier ». Les témoignages sur cette pratique sont très nom-breux, notamment sur Inter-net. Ainsi, celui de Falilatou, mariée contre sa volonté, à quatorze ans, pendant les va-cances scolaires, alors qu’elle devait passer son Certificat d’Etude Primaire et qu’elle rêvait de devenir médecin: « mes parents m’ont enlevée de l’école pour me donner à un homme, un ami de mon père qui venait chez nous à la maison et qui m’appelait sou-vent affectueusement ‘sa fem-me’, sans que je comprenne pourquoi il disait cela. Main-tenant, je vis sous son toit, mais je ne l’aime pas et on ne s’entend pas... ». Il apparaît évident que la pau-vreté reste le facteur majeur qui justifie cette pratique. La situation de précarité des pa-

deux époux, ils font souvent l’objet de discussions entre les deux familles, afin de trouver une solution. Parfois même, ce sont les membres du village qui s’en mêlent. Il faut dire que le divorce est quelque chose de très rare, au Bénin, car il ne s’agit pas seulement d’une rupture entre deux personnes, mais bel et bien d’une rupture entre deux familles et donc par là même une remise en question des accords qui ont pu être passés entre elles... Par ailleurs, d’après les statis-tiques, dix départements du pays sur douze, sont touchés par le phénomène des maria-ges précoces. Il touche des jeunes filles entre onze et quinze ans, qui sont souvent déscolarisées par les parents eux-mêmes, pour être mariées de force. Chaque année, dans de nombreuses écoles, les enseignants déplorent des cas d’enlèvements de mineurs. Cette tradition, bien qu’au-jourd’hui interdite par la loi, perdure et même a tendance à connaître une recrudescence, avec la crise économique de ces dernières années. Dans certaines ethnies, la demande 6

Au Bénin, comme ailleurs, le mariage est un moment très important, dans la vie d’une personne. C’est une fête qui unit deux êtres, mais égale-ment deux familles. Souvent considéré comme le passage de l’enfance au monde adulte, le mariage est aujourd’hui encore emprunt de nombreu-ses traditions, qui peuvent être différentes d’une région à l’autre ou plutôt d’une ethnie à l’autre. Parmi celles-ci se trouve la dot. C’est un procé-dé de négociations entre deux familles, pour parvenir à une entente mutuelle sur le prix que le fiancé aura à verser pour pouvoir épouser la fian-cée. Ces négociations, qui peuvent être assez longues, ne sont souvent pas conduites par les parents des futurs ma-riés, mais par des proches, généralement les oncles, la famille élargie étant un élé-ment important dans la cultu-re africaine et spécialement dans l’institution du mariage. Une fois que le prix de la fu-ture mariée est fixé, on orga-nise la cérémonie elle-même. Le jour « J », les deux famil-les font connaissance, chacun ayant revêtu ses habits de fête, souvent très colorés. On règle, dès le début, les choses essentielles, comme le paie-ment de la dot, le passage à la mairie (parfois négligé dans les milieux ruraux), puis la fête peut commencer. Les invités jouent de la musique et exécutent des danses, jus-que tard dans la nuit… Le poids de la communauté reste ensuite bien présent, dans la vie conjugale d’un couple béninois, surtout dans les campagnes. Si des problè-mes surviennent entre les

rents, accentuée ces dernières années par la crise économi-que, les pousse à retirer les filles de l’école, pour les ma-rier et bénéficier de la dot. Ils sont souvent conscients que ce n’est pas une bonne chose pour leur enfant, mais les mauvaises récoltes, les plus petits qui ont besoin de nour-riture, créent une situation telle que... Des études scientifiques ont démontré que ces mariages précoces ne sont pas sans conséquences sur la santé des jeunes filles concernées. Le taux de cancer de l’utérus est par exemple nettement plus élevé chez les femmes qui ont enfanté très tôt, alors que leur utérus était encore immature. En juin 2004, la Cour Consti-tutionnelle béninoise a adopté un nouveau Code de la famil-le, condamnant certaines pra-tiques coutumières, comme le mariage précoce ou les muti-lations génitales, mais les progrès sont très lents. Ce code a également créé la sur-prise, en ne reconnaissant plus la polygamie (le fait qu’un homme ait plusieurs femmes), sans toutefois l’in-terdire, pratique qui reste très courante, puisque son taux varie, selon les régions, entre 15 et 41 % d’unions polyga-mes. Le Code de la famille a aussi mis fin au lévirat, coutu-me selon laquelle une veuve est « donnée » en mariage au frère du défunt. De nombreu-ses voix s’élèvent, au Bénin, contre ces atteintes aux coutu-mes ancestrales. Il faudra donc sans doute encore du temps, pour que les petites filles puissent être certaines de choisir leur compagnon...

LE MARIAGE AU BENIN OU LE POIDS DES TRADITIONS

Pour nous autres Occidentaux, le mot mariage, rime tout naturellement avec les mots amour et fête, mais il n’en est hélas pas toujours le cas, au Bénin. Les mariages précoces sont encore bien présents, même si la loi les interdit désor-mais, et la crise économique qui sévit actuellement aggrave encore la situation.

Un mariage en couleurs

Un peu jeune, non, pour être mariée ?

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Depuis son accession au pou-voir, en 2006, le Président Boni Yayi, a lancé divers programmes de développe-ment ambitieux, dont nous vous avons fait l’écho dans plusieurs de nos articles, par exemple concernant le déve-loppement de l’éducation primaire, devenue obligatoire, ou encore concernant l’amé-lioration du système de santé. Mais la crise économique et financière qui a éclaté aux Etats-Unis, en 2008, a rapide-ment atteint le continent afri-cain. Elle a en effet entraîné une chute des cours (c’est-à-dire des prix) des matières premières, du fait de la baisse de la consommation des pays riches, qui sont les principaux acheteurs des pays en voie de développement. Au Bénin, cela s’est très vite traduit par une baisse du trafic portuaire à Cotonou et par des diffi-cultés de la filière cotonnière. Le taux de croissance du pays est passé de 5 %, en 2008, à 2,7 %, en 2009 et l’année 2010 n’a pas vu de redémar-rage significatif. Les voisins du Bénin n’étant guère mieux lotis, cela a provoqué des tensions, notamment avec le Nigéria, qui a considérable-

ment réduit ses importations en provenance du Bénin. Tout cela a eu pour conséquence une baisse importante des recettes douanières, qui repré-sentent la moitié des revenus de l’Etat. La corruption, qui avait quelque peu reculé ces dernières années, a regagné du terrain, notamment dans le domaine de la micro finance, ce qui n’a pas manqué de toucher durement les ménages et donc par là même leur consommation. Malgré tout, le gouvernement béninois n’a pas voulu baisser les bras. Par exemple, dans le domaine agricole, il a déployé des trésors d’ingéniosité pour relancer la production céréa-lière, notamment en distri-

valider un nouveau prêt de 110 millions de dollars, a dû se résoudre à modérer ses ambitions. Le budget 2010, qui était initialement de 1250 milliards de Francs CFA (1,9 Md d’euros) a ainsi été rame-né, en août dernier, à seule-ment 876 milliards. Cela si-gnifie que tous les ministères doivent se serrer la ceinture: la santé, l’Education Nationa-le, etc.. Et cela devra se pour-suivre en 2011, puisque cer-tains ministères ont déjà été informés que leur budget sera réduit de moitié. Les dépenses d’investissement seront ra-baissées d’autant, risquant de mettre à mal les programmes de développement, lancés ces dernières années. Mais, le Bénin, fragilisé par la crise, n’a plus les moyens de ses ambitions. Seule une reprise de la croissance économique pourrait inverser la tendance. Les autorités béninoises jouent donc désormais la pru-dence, car il n’est pas ques-tion d’hypothéquer l’avenir des jeunes générations. La reprise de la croissance sera sans doute graduelle, mais des signes positifs s’annoncent déjà, comme une légère repri-se des exportations de coton...

buant gratuitement des se-mences et des engrais, en 2008. Grâce à cette politique, le Bénin a aujourd’hui réussi à renforcer sa sécurité alimen-taire, avec une production qui dépasse de plusieurs milliers de tonnes les besoins internes du pays. En matière d’emploi, le gouvernement a essayé de compenser les effets de la crise, en recrutant dans l’Edu-cation Nationale et la fonction publique. Mais, cela a fait passer le déficit budgétaire de 3,5 à 7,3 %, obligeant le Bé-nin à emprunter et donc à s’endetter. Le gouvernement, poussé par le Fonds Monétaire Interna-tional, qui exige « une politi-que plus prudente » avant de

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LE BENIN FACE A LA CRISE ECONOMIQUE

La crise économique mondiale, qui secoue actuellement les pays riches, n’épargne pas non plus les pays en voie de développement, bien au contraire. Elle a eu pour effets de déstabiliser des équilibres fragiles et de mettre en péril les programmes de développement lancés par les gouvernements. C’est le cas au Bénin...

Le port de Cotonou

La récolte du coton

Le transport du coton

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Directeur de la publication: M. J.-M. Dubus; Mise en page: M. Dollé (professeur d’histoire); Rédaction des articles: les élèves du club parrainage. Remerciements à tous ceux qui nous ont aidés. 8

Notre Club est un peu comme une grande famille et de nom-breux anciens continuent à suivre, grâce au site et à notre petit journal, l’évolution des différentes actions. Certains viennent régulièrement, lors des réunions parents profes-seurs, pour soutenir et conseiller les plus jeunes. Quelques uns continuent mê-me à être actifs au sein du club, comme Marine Dondon, qui est désormais en seconde année à l’I.U.T., ou Justine Hermier, qui prépare son bac-calauréat. Certains s’engagent même dans de nouveaux pro-jets. Parmi ceux-ci, nous vou-lons saluer tout particulière-ment Lara Saussey, qui a créé et animé avec Quentin, pen-dant trois ans, un club parrai-nage au sein du Lycée La Brosse, club qui a hélas dû cesser ses activités, en juin dernier, suite à la brutale dés-colarisation de la fillette qui était parrainée, en Guinée. Actuellement, c’est Justine Loury, qui tente de prendre le relais, en créant un club par-rainage, au Lycée Jacques Amyot. Nous lui envoyons plein de pensées affectueuses, car nous savons que ce n’est pas facile de rassembler des gens vraiment motivés, tout en se consacrant à ses études. De son côté, Nicolas Boullé a su convaincre, grâce à un exposé documenté, le groupe de jeunes dont il fait partie, de consacrer une part des recet-tes d’un spectacle qui aura lieu en avril prochain, à un projet d’Aide et Action. Lais-sons le vous expliquer son contenu: « Nous sommes un petit groupe, composé de six à sept copains, de la cinquième

à la première, auxquels s’a-joutent deux animateurs, Luc Feillée et Michel Huet, qui se réunit à peu près deux fois par mois, le vendredi soir. Outre de passer de bons mo-ments ensemble, l'un des buts de notre regroupement est de faire des actions de solidarité. Cette année, par exemple, nous avons fait les Cadis du Cœur, pour les Restos du Cœur et nous allons faire pro-chainement une collecte de jouets, pour le Noël du Secours Populaire. Jusqu’ici, le plus grand projet que nous avons monté est celui d’une pièce de théâtre comique, sur l’histoire d’Héry, écrite par Michel et présentée en mai 2009. Les jeunes, en plus de la jouer, s’étaient occupés, aidés par Luc, des déguise-ments et de la mise en scène (projecteurs, jeux de lumières, décors, son). Pour la première représentation, une illumina-tion de l’église du village avait été mise en place, grâce au concours de David Lade-hoff, éclairagiste profession-nel. C’était magnifique et cela

avait donné un superbe final à la pièce. La représentation s’était si bien passée, que nous l'avons rejouée, en no-vembre 2009, en rajoutant une fin en rapport à la fête qui avait lieu en même temps: les vingt ans de la Déclaration des Droits de l'Enfant. Notre prochain projet portera sur l’histoire de Seignelay, et ce sera encore plus fort. La représentation aura lieu le 2 avril 2011, dans l’église de Seignelay. Au programme: une pièce de théâtre sur l'his-toire du village, suivie d'un son et lumières, à l'extérieur de l'église, avec concert d'or-gues. Cette fois la totalité des fonds gagnés sera consacrée à deux actions solidaires. La première avec Aide et Action (c’est le club parrainage du collège Paul Bert qui nous en a donné l’idée). Ce projet consiste à acheter des fourni-tures scolaires pour les en-fants d’Haïti, qui commencent

POUR EUX, L’AVENTURE CONTINUE…

Chaque année, au terme de leur troisième, des membres de notre Club partent vers d’autres horizons, mais certains continuent à œuvrer au nom de la solidarité, profitant de l’expérience qu’ils ont acquise, lors de leurs années collège. Nous voulons leur rendre hommage aujourd’hui.

tout juste à se remettre du tremblement de terre, et qui viennent de subir d’autres malheurs. Ils ont un grand besoin de cahiers et de stylos, pour continuer leurs études et reconstruire l’avenir de leur pays. La deuxième action sera pour l'un des services d'en-fants de l’hôpital Necker. Le projet consiste à acheter des lecteurs DVD portables avec quelques DVD, pour occuper les interminables attentes que doivent endurer les enfants, pendant les biopsies. Il s’agit d’une opération qui consiste à prélever un bout de foie avec une très grande seringue (sans anesthésie). Le problème est que ces enfants doivent rester allongés sans bouger, pendant plusieurs heures.» Alors, si vous êtes libres, le 2 avril prochain et que vous avez envie de leur donner un petit coup de main, vous sa-vez d’ores et déjà quoi faire… Pour nous autres qui sommes actuellement membres du club, ces ainés sont des exem-ples, car ils ont compris que même à notre petit niveau, nous pouvons participer à l’amélioration de notre mon-de. Ne soyons pas seulement spectateurs, agissons...

Les élèves du Club Parrainage et

Nicolas Boullé

Justine Loury, Nicolas Boullé et Camille Champion, mis à l’honneur par le collège, en juin dernier

Lara Justine

Marine