La Main Tendue n°3

8
n° 3 Octobre 2006 0,50 E Bulletin du Club Parrainage du collège Paul Bert d’Auxerre Nous avons reçu de nouvelles photos d’Yvette… Yvette, sa soeur jumelle et sa maman

description

Journal du Club Parrainage du Collège Paul Bert d'Auxerre

Transcript of La Main Tendue n°3

n°°°° 3

Octobre 2006 0,50 E

Bulletin du Club Parrainage du collège Paul Bert d’Auxerre

Nous avons reçu de nouvelles photos d’Yvette…

Yvette, sa sœur jumelle et sa maman

Le premier groupe, animé par M. Dollé, se réunit le mardi de 12 h 45 à 13 h 25. Il est plus particulièrement chargé de la réalisation de notre petit journal et de la gestion finan-cière. Nous vous rappelons que le club fonctionne sur le principe de l’autogestion. Il possède ses propres fonds, qui permettent de financer la sco-larité d’Yvette (250 euros par an) et de réaliser un certain nombre d’achats et d’actions, destinés à l’école d’Agbanou. Le second groupe, animé par M. Hulnet, se réunit le ven-dredi, aux mêmes heures et a entrepris de réaliser une expo-sition sur l’Afrique de l’Ouest et plus particulièrement sur le Bénin, sa culture, son histoire, ses populations, etc… Les deux sections proposent des projets et des achats (par

Le fonctionnement du club Une nouvelle année com-mence pour le club parrainage de notre collège, et avec elle une nouvelle donne. Le nom-bre d’élèves désireux de s’in-vestir dans cette action de so-lidarité ne cesse de grandir. Heureusement, un second professeur d’histoire géogra-phie, Monsieur Hulnet, nous a rejoint, ce qui a permis d’ou-vrir une seconde section et d’accueillir de nouveaux membres. Le club compte aujourd’hui quarante cinq participants, de la sixième à la troisième. Il a donc fallu met-tre en place une nouvelle or-ganisation, afin que tout le monde puisse participer acti-vement, sans pour autant mo-difier ni les objectifs ni les principes de notre action.

Le club parrainage du collège Paul Bert entre désormais dans sa cinquième année d’existence et son succès au-près des élèves ne cesse de grandir. Après une première expérience de parrainage d’une classe au Sénégal, en 2002, nous nous sommes en-gagés dans une action plus précise, mais aussi plus lon-gue dans le temps: le parrai-nage d’une petite fille, pré-nommée Yvette, qui est scola-risée dans l’école d’Agbanou, au sud du Bénin. Cette action est un réel enri-chissement pour tous. Nous apprenons en effet beaucoup, tant à travers les courriers que nous échangeons avec Yvette et l’ensemble de ses camara-des de classe, qu’à travers les recherches que nous effec-tuons pour mieux connaître le Bénin. L’an passé, les élèves ont créé leur petit journal, afin d’une part, de vous informer, et d’autre part de permettre aux anciens membres du club, désormais au lycée, de conti-nuer à avoir des nouvelles de leur petite protégée. Ce troi-sième numéro, que nous avons réussi à boucler in ex-tremis, vous permettra de voir où nous en sommes dans les actions entreprises. Vous pourrez également découvrir de nouvelles photos d’Yvette, de sa famille et de son école et vous pourrez même vous perfectionner en langue fon…

M. Dollé,

professeur coordonnateur

La vie du Club Des nouvelles d’Yvette Mieux connaître le Bénin > L’école au Bénin > La langue Fon (suite) Les autres clubs de la région: celui du collège Marie Noël de Joigny. 2

exemple de matériel scolaire), mais la décision se fait en commun, à la majorité des voix. Les courriers destinés à Yvette et à ses camarades sont également réalisés dans chacun des deux groupes et envoyés conjointement au Bénin. En fait, l’essentiel des actions, se fait ensemble, car il n’y a toujours qu’un seul et unique club parrainage. Bilan de l’année 2005-2006

L’an passé, le club a franchi un cap. Nous avons établi un certain nombre de contacts, qui nous permettent aujour-d’hui d’être plus efficaces. Par exemple, nous sommes désormais en liaison directe, via Internet, avec Mme Patri-cia Saizonou, responsable d’« Aide et Action » Bénin,

UN NOUVEAU CONCERT DE CHANTAL EDEN EN PERSPECTIVE

Les années passent mais la motivation des élèves du club, plus nombreux que jamais, est toujours aussi ardente. Cette année s’annonce une fois encore riche d’évènements, puisqu’un concert de solidarité est prévu au printemps 2007… Entre autres choses...

P 2 P 3 P 4 P 5 P 6 P 7 P 8

Le club parrainage version 2006 ! Et encore, certains élèves étaient absents...

nous remercions au nom d’Yvette et de ses camarades.

Les actions prévues cette année

Les actions habituelles sont bien entendu reconduites: la vente de gâteaux, boissons et journaux, lors des réunions parents professeurs, les envois de courriers et paquets, ainsi que la confection d’un qua-trième numéro de notre petit journal, pour le mois de mars. Nous suivons également de près l’acheminement des der-niers colis. Il se pourrait d’ail-leurs que deux d’entre eux prennent le chemin du Bénin dès le début du mois pro-chain. Mais, les deux grands axes pour cette année sont, d’une part, l’exposition sur l’Afrique de l’Ouest, dont nous vous parlions plus haut, et un nouveau concert de Chantal Eden, que nous som-mes en train d’organiser pour le printemps 2007, en colla-boration avec le club parrai-nage du lycée Fourier. Nous sommes actuellement en pleine négociation pour la salle. Pour ceux qui nous sui-vent depuis plusieurs années, vous vous rappelez sans doute du dernier concert de Chantal, à Auxerre, en mai 2005, qui avait remporté un vif succès, et qui nous avait permis de faire rentrer pas mal d’argent dans nos caisses. Car en plus d’être une artiste accomplie, auteur, compositeur, inter-prète, de plus en plus connue dans les pays francophones, Chantal Eden est également une femme au grand cœur. Elle-même marraine de l’as-sociation O.P.D.E. France, qui aide les enfants de l’Afri-que des Grands Lacs, elle participe régulièrement à des concerts de solidarité et ac-cepte, chose fort rare, de partager les bénéfices avec des associations, telles que la nôtre. Pour information, Chantal Eden vient de sortir un nouvel album, le sixième. Nous espérons que vous serez nombreux, au printemps, à venir écouter cette chanteuse française à la voix si douce...

minement des cinquante dic-tionnaires, des casquettes et livres que le Conseil Général nous avait gracieusement of-ferts pour le Bénin. Nous le remercions pour sa générosité et nous avons une pensée par-ticulière pour Mme Hadrbro-lek, qui a été à l’origine de ce don. Dans un premier temps, nous avions pensé utiliser les services de la poste, mais vu le poids et donc le coût, nous y avons renoncé. Nous avons alors reçu une aide très pré-cieuse d’un enseignant de Joi-gny, d’origine béninoise, M. Jonas Gaba. Il s’est lui-même proposé de nous garder une place, lorsque son association « Joigny Baobab » (voir notre article en dernière page), en-verrait un conteneur vers le Bénin. Mais, comme cela semblait ne pas être dans l’immédiat, M. Gaba a propo-sé un autre moyen. Il nous a demandé de préparer des pe-tits colis d’environ six kilos, ce que nous avons immédiate-ment fait. Dans le premier, nous avons placé quarante-huit cahiers, dans le second, nous avons mis douze diction-naires de langue française, etc... Nous avons remis ces paquets à M. Gaba, qui les confie, lorsque l’occasion se présente, à certains de ses amis béninois qui viennent lui rendre visite et qui acceptent gentiment de prendre un colis dans leurs bagages. Ces der-niers les apportent ensuite directement dans les bureaux d’« Aide et Action », à Coto-nou, où ils sont pris en charge par Mme Saizonou. C’est ain-si que le premier colis est arri-vé sans encombre, grâce à M. Séraphin Dossoumon, que

guirlandes et décorations de Noël. Au final, ces dernières ont fini dans la chambre d’Yvette, qui était ravie. Dans le paquet de mars, nous avons envoyé du petit matériel sco-laire et un appareil photo jeta-ble, dans l’espoir d’avoir des photos récentes (rappelons que nous avions déjà fait un tel envoi l’an passé, mais que l’appareil n’était jamais arrivé à destination). Dans celui de juin, le dernier à ce jour, nous avons envoyé des livres. dont quelques-uns destinés à l’or-ganisation d’un concours de dessins. En effet, nous avons demandé à la maîtresse d’Yvette d’organiser ce petit concours et de récompenser les meilleurs dessinateurs, en leur donnant un petit livre d’histoires enfantines. Pour certains, ce sera peut-être le premier livre qu’ils emmène-ront à la maison… La petite chose qui est un peu embêtante parfois, mais à la-quelle nous nous sommes peu à peu habituée, c’est le déca-lage qui existe entre les cour-riers que nous envoyons et les réponses que nous recevons. Cela s’explique par le fait que le représentant d’Aide et Ac-tion ne se rend dans le village d’Agbanou qu’à certaines pé-riodes de l’année. Il y apporte les nouveaux paquets et ré-ceptionne la lettre qu’Yvette a écrite en réponse au courrier précédent. Mais quelle joie, à chaque fois renouvelée, de découvrir des nouvelles fraî-ches de notre filleule !

Où en sont les colis ? L’an passé, l’action qui nous a le plus occupé a été l’ache-

3

chargée des relations d’échan-ges et de parrainage, que nous remercions d’ailleurs au pas-sage pour son aide précieuse. Cela nous permet, en effet, d’être au courant dès qu’un courrier, un paquet ou un co-lis arrive. Cela nous permet également d’avoir des rensei-gnements précieux sur les be-soins de l’école d’Agbanou. Et nous ferons bien entendu de notre mieux pour répondre à ceux-ci, dans la mesure de nos possibilités. Mais notre club a des moyens modestes, qui proviennent exclusivement des actions réalisées par les élèves. L’an passé, ce sont les ventes de gâteaux, de boissons et de petits journaux, durant les différentes réunions parents professeurs, qui ont fait ren-trer le plus d’argent dans nos caisses. Les bénéfices ont dé-passé en tout les 300 euros. Cela a permis d’acheter une cinquantaine de cahiers, des jeux de stylos de différentes couleurs, des crayons à pa-pier, des gommes, des taille-crayons, du petit matériel de géométrie, etc. Nous tenons, à cet égard, à remercier chaleu-reusement tous les parents qui ont confectionné les succu-lents gâteaux, ainsi que tous ceux qui ont contribué à ce succès, en achetant quelque chose à notre stand. Certains se sont d’ailleurs montrés fort généreux en donnant plus qu’ils ne devaient réellement; nous les en remercions. L’an passé, nous avons échangé davantage de cour-riers avec Yvette, que les an-nées précédentes, et les pro-grès remarquables en français de notre petite protégée per-mettent désormais un vérita-ble dialogue. Nous avons en-voyé quatre paquets d’une capacité de deux kilos, et vous pouvez croire que nous les avons bien remplis. Dans celui de décembre, par exem-ple, en plus des lettres , cartes et dessins destinés à Yvette, nous avons ajouté un livre calendrier avec de superbes photos, des paquets d’aman-des pour les 46 élèves de la classe de CE2, ainsi que des

www.chantaleden.com

4

Depuis quelques mois, nous avons appris à v r a i me n t m i e u x connaître Yvette, et un véritable dialogue s’est désormais instau-ré. Nous lui posons des questions sur sa famille, sur ses goûts, sur son pays et ses tra-ditions et elle nous répond, le plus préci-sément possible. C’est ainsi que nous avons appris qu’elle aime beaucoup les fruits et que ses couleurs préfé-rées sont le jaune, le bleu et le rouge. Dans sa lettre du mois de mars, par exemple, elle nous a expliqué une tradition de son pays, le caléta: « Au début des congés de Noël, certains garçons s’organisent, se déguisent et jouent au caléta. Ils passent de maison en maison, de quartier en quartier, jouent du tam tam et dansent, en échange de pièces qu’ils mettent dans une caisse, et qu’ils se partagent en fin de compte. D’autres fabriquent un carton dans le-quel ils mettent des images de Jésus. Ils se promènent et font regarder les images contre des pièces. La veille de Noël, les Chrétiens vont à la messe. Les parents font des cadeaux aux petits enfants. Le lendemain, nous portons nos plus beaux habits et nous faisons la fête en famille ». Dans le même courrier, Yvette nous a fait part de son projet d’avenir: elle aimerait enseigner. Cette nouvelle nous a vraiment enthousias-mé, car ce serait un aboutisse-ment extraordinaire pour no-

tre action de parrainage. Nous sommes bien entendu encore bien loin d’un tel résultat, car Yvette n’a que onze ans, mais nous comptons bien faire tout notre possible pour lui per-mettre de réaliser un jour son rêve. En attendant, ses progrès sont à chaque courrier évidents et on peut voir à quel point elle

YVETTE RÊVE DE DEVENIR UN JOUR ENSEIGNANTE

Peu à peu, nous apprenons à mieux connaître notre petite filleule et son entourage, grâce notamment aux photos que nous avons reçues au printemps dernier. Yvette a beaucoup changé depuis trois ans. Elle est devenue une belle jeune fille, qui a, par son travail assidu, obtenu son passage en classe de CM 1.

En début d’année 2006, nous avions eu la grande joie de recevoir une cas-sette enregistrée par Yvette, où nous avions pu entendre sa voix, pour la pre-mière fois... Mais cela n’a pas été la seule grande sur-prise de l’année. En effet au printemps, nous avons reçu, par retour du cour-rier, l’appareil pho-to que nous lui avions envoyé quel-ques mois plus tôt. Nous avons immé-diatement fait déve-lopper les clichés en duo: une série pour le club parrainage,

et l’autre bien entendu pour Yvette. Nous avons pu cons-tater à quel point elle avait changé en trois ans (date de la dernière photo). Elle est dé-sormais une belle jeune fille. Nous avons pu également voir pour la première fois les membres de sa famille, son papa, Pascal, qui est peintre en bâtiment, sa maman, Louise, qui a l’air d’être une femme très joyeuse et sou-riante, ainsi que les autres membres de son entourage. Nous avons appris qu’Yvette avait une sœur jumelle, mais nous ne connaissons pas en-core son prénom. D’ailleurs, dans notre dernier courrier, nous avons posé, à notre pe-tite filleule, une foule de questions. Sur certains cli-chés, nous avons découvert son école, ses camarades de classe, sa maîtresse, sa mai-son, etc… Un grand moment pour nous !

a le soucis de bien faire. De temps en temps, elle nous montre même ce qu’elle a réalisé en classe, en nous en-voyant un petit exercice de français ou de mathématiques. Son travail est récompensé à sa juste valeur, puisqu’elle nous a appris récemment qu’elle était admise à passer en CM1. Nous l’en félicitons.

Yvette en tenue scolaire Yvette et sa maman Louise

Yvette avec sa famille

Pierrette cueille des mangues

Au jardin

La dernière lettre d’Yvette

La dernière lettre que nous ayons reçue date déjà du mois de mai, et nous espérons bien rece-voir prochainement des nouvelles fraîches, les cours ayant repris au Bé-nin, depuis seulement quelques semaines. Les progrès d’Yvette sont une fois de plus re-marquables. Son écriture s’affine chaque fois un peu plus et on sent qu’elle s’exprime de mieux en mieux par écrit. Elle nous raconte, par exemple, l’éclipse so-laire, qui a été totale au Bénin, sa récompense obtenue lors d’épreuves d’athlétisme… Et elle s’est même amusée à nous mettre quelques mots en fon, sachant par notre petit journal que nous lui envoyons, que nous avions fait une re-cherche sur sa langue natale. Par exemple, « Oun do gandji. Wêlo » signifie « Je vais bien, et vous ? » et « Edabo » se traduit « au revoir »... Yvette agrémente ses courriers de petits des-sins, tels que ceux-ci:

5

Le système éducatif bé-ninois s’organise autour de deux grands axes: l’enseignement primaire et l’enseignement se-condaire. La priorité des autorités reste le développement du primaire, car c’est là que l’enfant acquiert les bases et c’est là égale-ment incontestablement que se trouve une des clés du développement du pays. Ce secteur accueille les enfants de 5, 6 et 7 ans. Les études y durent six années: le cours d’initiation (CI), le cours préparatoire (CP), le CE 1, le CE 2, le CM 1 et le CM 2. Le contenu de l’ensei-gnement est organisé autour de trois axes: les disciplines instrumentales (français, ma-thématiques), les disciplines d’éveil (histoire, géographie, sciences) et les activités prati-ques (initiation à la vie civi-que, artistique, économique et domestique, initiation nutri-tionnelle). A la fin de l’année de CM 2, les écoliers passent un examen, le Certificat d’Etudes Primaires (CEP), qui leur donne accès à l’ensei-gnement secondaire. Le taux de scolarisation des jeunes béninois dans l’enseignement primaire est passé de 50 % en 1990, à plus de 80 % aujour-d’hui. C’est un progrès considérable, qui ne doit cependant pas masquer les problèmes qui persistent: un enfant sur cinq reste analphabète et les filles sont nettement moins sco-larisées que les garçons (91 % des garçons, mais seulement 62 % des filles).

LE BENIN EST SUR LA BONNE VOIE EN MATIERE D’ÉDUCATION

Même si tous les problèmes sont loin d’être réglés en ce qui concerne le développement de la scolarisation des enfants au Bénin, les chiffres sont très encourageants: le taux de scolarisation en primaire est en effet passé de 50 % à 80 % en l’espace de quinze ans...

un diplôme qu’à quel-qu’un dont l’identité est clairement établie. L ’ense ignement se-condaire est destiné à des jeunes de 11 à 14 ans, ayant terminé avec succès leurs études primaires. Il compte deux cycles. Dans le premier, les études du-rent 4 ans: 6°, 5°, 4° et 3°. On y enseigne le français, l’histoire géographie, les mathématiques, les scien-ces physiques, la biologie géologie, la technologie, l’économie familiale et le sport. A la fin de la classe

de 3°, les élèves subissent un examen: le Brevet d’Etudes du Premier Cycle (BEPC). Dans le second cycle, les étu-des durent 3 ans: seconde, première et terminale. Elles sont destinées à consolider l’enseignement général et à étendre la culture des élèves, pour qu’ils puissent passer, en fin de cycle, l’examen du bac-calauréat. On y propose cinq grandes filières: A1 et A2 (littéraires), B (économique et sociale), C et D (scientifique et technique) . L’enseignement secondaire

béninois ne scolarise que 185 000 élèves, ce qui reste nettement in-suffisant. Et seuls 16 % d’entre eux sont dans le second cycle. Quant à la disparité garçons filles, elle est encore plus nette: 71 % de gar-çons pour 29 % de fil-les ! Et tout cela pour seulement un peu plus de 3000 enseignants, toutes discipl ines confondues. Il reste donc encore beaucoup à faire...

Cela s’explique notamment par le poids des traditions, qui tendent à cantonner les filles aux tâches domestiques. La réalité est aussi que dans de nombreuses familles, la pau-vreté ne permet pas d’envoyer tous les enfants à l’école... L’enseignement primaire, c’est en tout 17 700 classes réparties sur 4500 écoles pu-bliques et 400 écoles privées, pour plus de 850 000 écoliers, ce qui fait tout de même une moyenne de 47 enfants par classe ! Rappelez-vous, en CP, Yvette faisait partie d’une classe de 71 élèves, et l’an

dernier, en CE2, elle avait 45 camarades ! Ces effectifs chargés et le manque d’ensei-gnants, puisqu’ils ne sont qu’environ 16 000 en pri-maire, poussent parfois les instituteurs à faire un groupe du matin et un groupe de l’après-midi, ce qui réduit de moitié, pour chaque écolier, le temps passé en classe. Au Bénin, lorsqu’un enfant naît, il n’est pas forcément inscrit sur les registres d’état civil, par ses parents, et cela lui pose problème lorsqu’il arrive à l’âge de passer le CEP, car on ne peut délivrer

6

La classe d’Yvette, en 2005-2006

La mise en rang à l’école d’Agbanou

AINSI FONT LES FONS (suite)

Dans notre précédent numéro, nous vous avions appris les rudiments de la langue natale d’Yvette: le fon. Nous vous avions alors promis une suite, afin d’enrichir votre vocabulaire, que voici...

faire un compliment à une femme, vous lui dites qu’elle est très en beauté. Au Bénin, il serait plus judicieux de la complimenter sur ses habits, en lui disant : « Avo towe, enyo dekpe din » (tes habits sont vraiment beaux). Bien que très pauvres, les Béninoi-ses dépensent une part impor-tante du peu d’argent qu’elles ont pour les vêtements, car elles sont très coquettes. Maintenant, apprenons un peu de vocabulaire: Quelques formules usuelles: > Ete wutu ? (Pourquoi ?). > Nabi ? (combien ?). > Hweténu ? (quand ?). > Me ? (qui ?). > Fité wè ? (où ?). > Din (maintenant). > Jinjayin (Asseyez-vous). > Un yi wa nu Bénin (j’aime le Bénin). > Un do kwe ã (je n’ai pas d’argent). > Glesile ye no wazo din (les cultivateurs travaillent très dur). Quelques verbes utiles: > Se (entendre, parler). > Hen (apporter). > Wa (venir). > Yi (aller). > Sa (vendre). > Xo (acheter). > Wazo (travailler). Une petite notion de conju-gaison: Dans la longue fon, les temps sont indiqués par une parti-cule placée dans la phrase. Par exemple, pour indiquer le futur, la particule est « na ». La famille béninoise: > Xwé (famille restreinte). > Hènnù (collectivité familiale) > Asu, Asi (époux, épouse).

> Novi sunnù (frère). > Novi nyonù (sœur). > To (père); Daa (papa). > No (mère); Nanà (maman) > Daagbo (grand-père). > Mama (grand-mère). Les Animaux et les plantes: > Awi (chat). > Cuku (chien). > Gnibu (vache). > Gbo (chèvre). > Kpakpa (canard). > Koklo (poulet). > Koklo’si (poule). > Agluzà (cochon). > Hwevi (poisson). > Ajinaku (éléphant). > Ha (singe). > Xé (oiseau). > Molikun (riz). > Atin (arbre). > Akapasa’tin (baobab). > Zungbo (forêt). > Sé (fleur). > Atinsinsen (fruit). > Kwékwé’tin (bananier). > Tèvi (igname). > Agbagudà (manioc). > Weli (patate douce). Encore quelques mots: > Nyonny (fille). > Sunnu (garçon). > Xonton (ami). > Vovo (rouge). > Wiwi (noir). > Ali (route). > Monto (voiture). > keke (vélo). > Pinpan (train). > Toxo (village). > Wema (école). > Din (beaucoup). > Nuti (rien). > Sien (dur, difficile). > Dagbe (bon). > Daxo (grand); Kpevi (petit) > Yoyo (nouveau). > Doxo (vieux). > Enyo (joli). 7

Pour bien s’imprégner de la logique de cette langue, il est indispensable de connaître un peu les coutumes, les condi-tions et les habitudes de vie du peuple béninois, parfois fort différentes des nôtres. Par exemple, il ne faudrait pas vous étonner d’entendre un béninois vous dire « Un kwiji din. Na lewu mi » (je suis sale. Je voudrais me laver). Car, si vous habitiez le Bénin, vous vous rendriez compte à quel point il est difficile de rester propre bien longtemps et vous seriez ravi de pouvoir prendre une douche fraîche, en fin de journée.. D’une part, il n’y a là bas que peu de pa-vage ou d’herbe et quasiment tous les sols sont recouverts de sable, ce qui salit rapide-ment. Les pavés et le bitume sont très chers, quant aux her-bes, elles peuvent abriter des serpents, dont beaucoup sont venimeux. D’ailleurs, pour limiter les risques, les gens coupent toute l’herbe autour de leur maison. Les voitures, de leur côté, soulèvent la poussière des routes, à la sai-son sèche, et à la saison des pluies, c’est la boue qui prend le relais. D’autre part, du fait de la chaleur, on transpire toute la journée et la pous-sière vous colle à la peau. Pour vous déplacer, en Eu-rope, vous prenez votre véhi-cule personnel ou bien un train ou un taxi. Au Bénin peu de gens ont une voiture, mais il y a des taxis, enfin plutôt des taxis motos, appelés « zem ». Pour en appeler un, il suffit de faire un signe de la main en lui craint « Kekeno, wã » (taxi moto, par ici ! ). Prenons un dernier exemple: en Europe, si vous voulez

La main tendue...

La main tendue vers l’avenir, L’avenir des Africains,

Pour eux, chaque semaine se réunir, Afin d’aider Yvette au Bénin.

A Ouidah, ils savent maintenant, Que là bas,sur un autre continent, Il y a des gens qui ont du cœur, Et pour nous, quel bonheur !

Yvette et ses camarades, aujourd’hui, Pour notre action, nous remercient. Car la solidarité, c’est savoir donner,

Savoir donner, sans compter…

Dans sa petite école d’Agbanou, Yvette rêve d’enseigner un jour.

De notre côté, nous oeuvrons pour. Sa réussite compte tant pour nous.

Alors un grand merci à tous, Pour votre aide si précieuse,

Qui rend de plus en plus radieuse, Une si jolie petite frimousse.

Christopher Lecomte

« Aide et Action » fête cette année ses vingt-cinq ans, vingt-cinq années de militan-tisme pour l’éducation dans le monde. « Aide et Action », c’est aujourd’hui 60 program-mes dans 18 pays, permettant d’accompagner 2 millions d’enfants, grâce à 800 béné-voles, 650 salariés locaux et 65000 parrains et marraines. Mais la tâche est encore gi-gantesque: 104 millions d’en-fants privés d’école, 770 mil-lions d’adultes analphabètes !

> aide aux nouveaux bacheliers pour continuer des études supérieures, > aide à la formation professionnelle pour les jeunes,

> envoi de livres et matériels divers, dont des outils pour les artisans et les

associations de femmes, > achat de fournitures et matériels médi-caux.

Projet d’aide aux étudiants en grandes difficultés financières.

La rentrée des classes pour ces étudiants et leurs parents apporte de graves soucis: soucis pour se nourrir (environ 20 euros/mois), soucis pour payer le loyer d’une modeste chambre (10 à 15 euros/mois) et soucis pour payer les frais de transport, de photocopie et d’achat de fournitures (15 euros/mois). Ne pouvant faire face à ces dépenses, ces jeunes que nous avons soutenus depuis le collège jusqu’à l’ob-tention du bac sont dans la triste obliga-tion de ne pas commencer ou d’abandon-ner leurs études supérieures. Et c’est le lourd fardeau du chômage avec toutes ses conséquences qui pèsera lourdement sur eux. Si vos possibilités le permettent, vous pouvez devenir le parrain d’un étudiant... Contactez-nous pour en savoir plus...

Pour nous contacter :

La Présidente : Thérèse Brayotel

75 grande rue Thèmes, 89410, Cézy Tél. : 03 86 63 17 43

e-mail : [email protected]

La Trésorière : Sylvie Chevallier

4 rue Claude Debussy, 89300, Joigny Tél. : 03 86 62 34 06

e-mail : [email protected]

La Secrétaire : Natacha Tissier

15 rue de la Ferme, 89410, Cézy Tél. : 06 27 09 96 02

Nos objectifs > Participer et aider au développement de la région Tchabé, au Bénin. > Soutenir et promouvoir les initiatives locales améliorant la vie quotidienne. > Contribuer à l’épanouissement de la jeunesse béninoise en général et de celle de Kilibo en particulier. > Améliorer les conditions de santé dans les dispensaires et les maternités.

Kilibo et sa région Kilibo est une petite ville rurale de 10 000 habitants, située au bord de la route nationale qui traverse le pays du nord au sud vers le Niger (la route natio-nale est un élément essentiel et vital pour le développement du village). Les gens y vivent essentiellement du commerce et de l’agriculture. Plusieurs écoles primaires et un collège d’enseignement général (CEG, mainte-nant en partie lycée) permettent aux en-fants du village et des environs d’être scolarisés. Kilibo constitue, avec les autres villages alentours, la commune de Ouéssé, qui compte environ 30 000 habitants.

Historique de Joigny Baobab Octobre 2002: création de l’association. Novembre 2002: envoi d’un premier conteneur de 30 m3 (livres scolaires, lits d’hôpital, matériels éducatifs, informati-ques et sportifs divers). Novembre 2003: exposition, conférence et soirée africaine. Mars 2004 : à Kilibo, début de la cons-truction de la salle polyvalente. Avril-mai 2004: stage de trois élèves in-firmières à l’hôpital départemental de Parakou. Visite et actions de prévention de santé à Kilibo. Mai 2004: envoi d’un deuxième conte-neur de 30 m3. Août 2004: voyage de trois membres de l’association pour rencontrer les diffé-rents intervenants du partenariat. Novembre 2004: dans le cadre de la se-maine de la Solidarité Internationale, exposition sur le partenariat Joigny-Kilibo, le Bénin et la vie africaine. Mars 2005: soirée dansante africaine, à Joigny. Juillet 2005: voyage de deux élèves infir-

Association Jovinienne pour le Développement

de la région de Kilibo au Bénin

Association loi de 1901 4 rue Claude Debussy, 89300, Joigny

www.joigny-baobab.org

mières à Kilibo. Participation aux soins au dispensaire et rencontres multiples. Octobre 2005 : envoi des troisième et qua-trième conteneurs, soit près de 100 m3 de matériel (vêtements, livres, matériels sco-laires tous niveaux, matériels informati-ques et paramédicaux, outils et manuels). Novembre 2005: exposition « l’Art africain d’hier et d’aujourd’hui », pendant la se-maine de Solidarité. Décembre 2005: à Kilibo, inauguration de la salle polyvalente.

Nos projets ¤ Faire vivre le partenariat entre Kilibo et Joigny par : > les correspondances et le soutien au ‘Club Marie Noël’ à Kilibo et au ‘Club Unesco’ à Joigny, > les correspondances individuelles, > l’accueil de partenaires béninois dans notre région. ¤ Poursuivre la recherche de financement pour continuer les aides et répondre aux besoins : > achat de manuels scolaires directement au Bénin, > aide à une meil- leure scolarisation des filles, 8

Directeur de la publication: M. Philippon; Mise en page: M. Dollé (professeur d’histoire); Rédaction des articles: les élèves du club parrainage.

Kilibo