LA LOMBALGIE CHRONIQUE - AMIFORM...(Catégories diagnostiques retenues par l’International Paris...

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LA LOMBALGIE CHRONIQUE : Facteurs de risque, diagnostic, prise en charge thérapeutique

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  • LA LOMBALGIE

    CHRONIQUE : Facteurs de risque, diagnostic,

    prise en charge thérapeutique

  • • Douleur localisée entre la 12e côte et la partie

    inférieure de la fesse, avec ou sans irradiation au MI

    • Persistance des symptômes > 3 mois, ou rechutes

    sur une période de < 6 mois

    • Prévalence ponctuelle de la lombalgie est de 27 %

    • Prévalence cumulée de 60 à 90 %

    • Evolution vers la chronicité : 6-8 % des cas

    LA LOMBALGIE CHRONIQUE : LE « MAL DU SIÈCLE » ?

  • FACTEURS DE RISQUE

    DE CHRONICITÉ

    • Difficultés méthodologiques des études

    • 6 ordres de facteurs impliqués dans le

    passage à la chronicité

    Lombalgie chronique : facteurs de passage à la chronicité

    Nguyen et al. Revue du Rhumatisme 76 (2009) 537-542

    Personnel

    Propres à la maladie

    Professionnels

    Socio-économiques

    Médico-légaux

    Psychologiques

    http://www.google.fr/imgres?imgurl=http://www.greluche.info/coloriage/SimpsonsPersonnages/Gil-a-mal-au-dos.gif&imgrefurl=http://www.greluche.info/coloriage-SimpsonsPersonnages-1.html&usg=__Z-TGXqXiiA-xGiOsdvEGgxDyHVs=&h=499&w=534&sz=6&hl=fr&start=1&sig2=ZTPRylOmKzqo_PG62up5WQ&zoom=1&itbs=1&tbnid=9JC7-6_MeymajM:&tbnh=123&tbnw=132&prev=/search%3Fq%3Dmal%2Bau%2Bdos%26hl%3Dfr%26sa%3DX%26rls%3Dcom.microsoft:en-US%26tbs%3Ditp:lineart%26tbm%3Disch&ei=cQyvTb3UMoPzsga36pTYDA

  • LES FACTEURS INDIVIDUELS :

    • Médicaux : âge élevé, absentéisme

    professionnel, médicalisation

    • Cliniques : sévérité de l’incapacité

    fonctionnelle, présence d’une sciatique, durée

    de l’épisode lombalgique à l’inclusion

    • Psychologiques : mauvais statut psychologique

    global, dépression, coping

    • Socioculturels : statut social non satisfaisant

    • Facteurs professionnels : insatisfaction au

    travail

  • LA PRISE EN CHARGE INITIALE :

    • Durée d’invalidité corrélée :

    – au nombre de visites chez les professionnels de santé

    – au recours au spécialiste

    – au recours à l’imagerie précoce

    – et à la positivité de l’imagerie

  • DIAGNOSTIC D’UNE LOMBALGIE

    • Lombalgies symptomatiques (5 % des

    lombalgies consultant en MG).

    Causes :

    Traumatiques

    Tumorales

    Infectieuse

    Inflammatoire

    • Lombalgies communes d’origine

    microtraumatique ou dégénérative.

  • ( groupe européen Cooperation in field of scientific and Technical Research, Action B13 en 2006)

    1. Âge inférieur à 20 ans ou supérieur à 50 ans

    2. Antécédent récent de traumatisme violent

    3. Douleur constante et progressive, non mécanique

    4. Douleur dorsale

    5. Antécédent de tumeur maligne

    6. Utilisation prolongée de corticoïdes

    7. Toxicomanie, immunodépression, HIV

    8. Mauvais état général, amaigrissement inexpliqué

    9. Atteinte neurologique étendue

    10. Déformation structurale

    11. Fièvre

    En l’absence de signes d’alerte : pas d’examens d’imagerie

    dans les 7 premières semaines d’évolution sauf évolution

    manifestement défavorable.

    SIGNES D’ALERTE EN FAVEUR D’UNE LOMBALGIE SYMPTOMATIQUE

    (RED FLAGS)

  • • L’interrogatoire et l’examen clinique doivent

    éliminer :

    – Les causes non rachidiennes : urologiques,

    gynécologiques, digestives, aorte, zona

    – Une lombalgie symptomatique : fracture,

    spondylodiscite, tumeur osseuse ou intra-canalaire,

    SPA

    – Une atteinte neurologique

    DIAGNOSTIC D’UNE LOMBALGIE

    DE L’ADULTE

  • • Age, profession, activités physiques

    • Atcd. pers.: K, Hémopathie, ostéoporose, trt corticoïde,

    infection, entérocolopathie, psoriasis, talalgies, uvéite,

    neurofibromatose…

    • Atcd. Familiaux : scoliose, spondylarthropathie…

    • Siege douleur +/- irradiations (radiculalgie ?)

    • Caractéristiques de la douleur +++

    LOMBALGIES : ORIENTATION

    DIAGNOSTIQUE - INTERROGATOIRE

  • • Horaire ++ ( rythme )

    • Mécanique : effort, marche, mv. rachidiens; max. fin

    journée ; calmées par le repos

    • Inflammatoires : nocturnes + réveil (2ème partie

    nuit),lever, raideur matinale > ½ heure

    • Intensité : quantification par EVA, EN ou échelle verbale

    suivi de l’efficacité des trts

    LOMBALGIES : ORIENTATION

    DIAGNOSTIQUE Caractéristiques de la douleur 1

  • • Caractère impulsif (hernie discale ???…)

    • Retentissement socioprofessionnel et psycho-affectif

    • Effet des trts (antalgiques, AINS...)

    • Association symtomatique :

    Altération de l’état général, fièvre

    Claudication artérielle des MI (anévrysme...)

    Pathologie viscérale associée (K, infection….)

    LOMBALGIES : ORIENTATION

    DIAGNOSTIQUE Caractéristiques de la douleur 2

  • (Catégories diagnostiques retenues par l’International Paris task force on back pain, 2000)

    Catégorie 1 : lombalgie n’irradiant pas au dessous du pli fessier, sans signe neurologique. La plupart des lombalgies appartiennent à cette catégorie. Les symptômes peuvent être

    constants ou intermittents, d’intensité variable, et presque toujours aggravés par les contraintes

    mécaniques.

    Catégorie 2 : lombalgie n’irradiant pas au dessous du genou, sans signe neurologique. Dans cette catégorie, la douleur irradiée au segment proximal du membre inférieur peut être

    d’origine neurologique, mais provient plus probablement des structures profondes du rachis

    (vertèbres et structures périarticulaires).

    Catégorie 3 : lombalgie irradiant au dessous du genou, sans signe neurologique Contrastant avec la catégorie 2, la douleur dans cette catégorie est probablement d’origine

    neurologique, bien qu’elle puisse provenir des structures profondes du rachis (vertèbres et

    structures périarticulaires)

    Catégorie 4 : lombalgie irradiant selon un dermatome précis et complet du membre inférieur, avec ou sans signe neurologique. Cette catégorie comprend les atteintes radiculaires

    classiques telles que la sciatique, qui, bien que le plus souvent liées à une hernie discale,

    peuvent aussi résulter d’autres atteintes mécaniques du rachis

    DISTINCTION ENTRE LOMBALGIES ET LOMBORADICULALGIES

  • CRITÈRES RADIOLOGIQUES

    • En cas de signes d’alerte :

    – Rx simples en 1ère intention

    • Éliminer pathologies spécifiques

    • Décrire troubles de la statique lombopelvienne, anomalies

    transitionnelles

    signes de dégénérescence discale ++, arthrose post, lyse

    isthmique

    +/- IRM > TDM

  • • Signes radiologiques peu spécifiques :

    La dégénérescence discale est aussi fréquente chez les lombalgiques que chez les non lombalgiques

    • L’IRM est plus contributive :

    Signaux des plateaux vertébraux de type Modic I chez 5-20 % des lombalgiques : signification physiopathologique

    Étude des muscles para-vertébraux

    Bursite inter-épineuse (maladie de Baastrup)

  • LOMBALGIES PAR LOMBALGIE

    COMMUNE

    • Grande majorité des rachialgies

    • Lombaires > cervicales > dorsales

    • Détérioration éléments rachidiens et péri-rachidiens ;

    mécanisme mal connu

    • 2 situations :

    – Lombalgies aiguës ++ : évolution favorable

    – Lombalgies chroniques : >3 mois

  • LOMBALGIES CHRONIQUES

    ASPECTS CLINIQUES

    • Définition : lombalgie > 90 j. (inquiétudes si persistance

    > 6 sem. ou récidives)

    • Lombalgie aigue lombalgie chronique = 5 à 10 %

    des patients

    • Coût des lombalgies chroniques = 85 % de

    l’ensemble des lombalgies

  • LOMBALGIES CHRONIQUES

    ETIOLOGIES

    • > 50 % des cas : pas de Dg lésionnel trt purement

    symptomatique

    • Dg lésionnel : intérêt si trt spécifique

    • Lombalgies purement fonctionnelles : exceptionnelles

    • Aggravation par dépression, anxiété, hystérie,

    hypochondrie : fréquente

  • LOMBALGIES CHRONIQUES

    ETIOLOGIES

    • Discopathie, discarthrose : notion lumbagos,

    impulsivité, contracture.

    • AAP : F. > 60 ans, hyper extension douloureuse, point

    douloureux infiltration (sous rx)

    • A. interépineuse (Baastrup) : hyperlordose

    douloureuse infiltration

    • Σ de Maigne : Points douloureux : D12-L1 et crête

    iliaque + cellulalgie manipulation ou infiltration

    articulaire post. D12-L1

  • LOMBALGIES CHRONIQUES

    ETIOLOGIES

    • Spondylolisthésis (dégénératif ou lyse) : douleurs par

    corset rigide (exceptionnellement arthrodèse)

    • Déformation rachidienne (scoliose) : tractions ?

    Chirurgie ?? (exceptionnelle)

    • Lombalgies post-discectomie, post-nucléolyse

  • • EVALUATION INITIALE :

    – Evaluation de la douleur : interrogatoire, évaluation

    fonctionnelle, évaluation de la composante

    anxieuse/dépressive

    – Description du contexte professionnel

    – Analyse des facteurs psychosociaux

  • PRISE EN CHARGE

    THÉRAPEUTIQUE

    • Considérer un modèle biopsychosocial :

    – Reconnaitre nature non spécifique de la lombalgie

    – Identifier facteurs psychosociaux sous-jacents

    associés à un retard de guérison (croyances,

    perception d’incapacité élevée, kinésiophobie, anxiété,

    somatisation, dépression, stress, insatisfaction au

    travail…)

    – Donner du pouvoir et une responsabilité au patient

    dans sa prise en charge

  • LOMBALGIES CHRONIQUES Traitements

    • Traitement préventif : éducation personnes exposées,

    conditions de travail… Sport, renforcement musculaire,

    lombostat systématique = pas d’effet protecteur

    • Trt symptomatique : antalgiques, antidépresseurs. Port

    intermittent coutil baleine.

    • Masso-kinésithérapie ++ : verrouillage lombo-sacré,

    renforcement abdominal, étirements m. sous-pelviens.

    Programmes de réadaptation intensive + réadaptation

    physique et psychologique.

  • LOMBALGIES : L’ESSENTIEL

    • Prise en charge = analyse clinique +++

    • 3 situations particulières :

    – Pas de Σ rachidien : Pathologie extra-rachidienne ?

    – Σ rachidien + douleurs inflammatoires : rachialgie

    symptomatique ?

    – Σ rachidien + douleurs mécaniques : tassement

    vertébral ?

  • LOMBALGIES : L’ESSENTIEL

    • Lombalgies « communes »

    – Mécanismes mal définis

    – Corrélation clinique-rx souvent abusive

    – F. aigues : évolution rapidement favorable

    – F. chroniques (lombaires++) : rebelles

    • AT prolongés, incapacité, coûts santé…

    • Message positif sur bénignité, récupération

    possible, absence nécessite Rx, inactivité nocive,

    intérêt reprise activité.

  • MÉDICAMENTS

    • Antalgiques : Paracétamol++ (accord professionnel) puis niveau II si échec (grade B). Opioïdes forts au cas par cas

    (grade C)

    • AINS (grade C) en tt de courte durée

    • Corticostéroïdes non indiqués (accord professionnel)

    • Myorelaxants : Tetrazepam (grade B)

    • Antidépresseurs tricycliques (grade C), IRS sans effet

    • Infiltrations épidurales de corticoïdes : effet antalgique à court terme (grade B), AP effet antalgique non démontré

  • EXERCICES

    • L’inactivité physique engendre un tableau de

    déconditionnement

    • Modifications musculaires

    • Outils de rééducation :

    – Mobilisations passives : assouplissement des régions

    lombaire, fessière, fémorale

    – Pratique d’exercices physiques : renforcement

    musculaire ms spinaux++

    • Efficacité sur la douleur et l’incapacité à long terme

    • Efficacité antalgique de la stimulation électrique

    transcutanée pendant l’application (Grade C)

    • Balnéothérapie peut avoir effet antalgique à court terme

    (Grade C)

  • THÉRAPIE COGNITIVE

    ET COMPORTEMENTALE

    • Objectif : réduire l’incapacité en modifiant les

    processus cognitifs et les comportements des

    patients

    – Techniques de restructuration des cognitions et des

    croyances inadaptées

    – Réduction de la tension musculaire (relaxation)

    – Techniques de renforcement positif, apprentissage de

    stratégies de coping, réassurance

    En comparaison aux ttt usuels la TCC augmente le

    retour au travail

  • PROGRAMMES MULTIDISCIPLINAIRES

    • Incluent une prise en charge médicale, physique,

    psychologique, comportementale et parfois professionnelle

    • Centres spécialisés

    • Destinés aux lombalgiques chroniques invalidés en voie

    d’exclusion professionnelle pour lesquels une option mono

    disciplinaire a échoué

    • Petits groupes de patients sur 3-6 sem

    • La progression se fait par contrat

    • Concepts de ttt reposant sur l’acceptation de la douleur, le

    management, les stratégies actives de coping, la

    progression par contrat

    • Objectifs : effet reconditionnant sur les muscles, réduire la

    douleur en réduisant les craintes et les comportements

    inadaptés face à la douleur.

  • INDICATIONS CHIRURGICALES

    • Spondylolisthésis par lyse isthmique en L4-L5 ou L5-S1 :

    dlr lombaires associées à irradiations aux MI

    décompression par résection de l’arc post mobile associée à

    la réduction de l’antelisthésis + arthrodèse des 2 vertèbres

    concernées.

    • Canal lombaire étroit avec compression de la queue de

    cheval ou des racines nerveuses décompression

    chirurgicale par laminectomie +/- associée à une résection

    des AP+/- arthrodèse

    • Prudence vis-à-vis des indications chir pour les

    lombalgies chroniques sans trouble neuro (atteinte

    discale)

  • AU TOTAL

    • Une pathologie très fréquente

    • Rares cas de lombalgie symptomatique à

    dépister précocement

    • Examens complémentaires facultatifs

    • Nécessité d’une prise en charge globale

    précoce

    • Éviter la chronicisation à tout prix