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RECHERCHE VALORISATION FORMATION Commissariat général à l’Investissement La lettre des Investissements d’ AVENIR INDUSTRIE COMPÉTITIVITÉ INNOVATION N°1 – MAI 2013 Édito Sommaire Trois ans. Entre la loi de finances qui a donné naissance aux investis- sements d’avenir, en mars 2010, et aujourd’hui, il s’est écoulé trois an- nées. Le temps de la mise en place est derrière nous. Nous commençons à recueillir les fruits du travail qui a été réalisé, que ce soit dans le domaine du numérique, du développement durable ou des bio- technologies. De nombreux projets prometteurs voient déjà le jour. Ils montrent que le niveau d’excellence et la capacité d’innovation du tissu académique et industriel français restent remarquables. Pour- tant, la plupart de ces projets restent méconnus. Or ils ont été initiés afin de “permettre aux jeunes de défendre leurs chances et les chances de la France dans le monde de demain”. C’est ainsi en tout cas que Michel Rocard et Alain Juppé présentaient la démarche des inves- tissements d’avenir dans leur rapport sur le sujet. Au regard du contexte économique incertain que nous connaissons, il est donc urgent de mettre en valeur ces initiatives ambitieuses qui ont germé sur tout notre territoire. C’est l’objet principal de cette let- tre. Lors d’un récent déplacement à Strasbourg, j’ai par exemple eu l’occasion de visiter l’Institut Hospitalo-Universitaire, qui est spécialisé dans la “chirurgie mini-invasive guidée par l’image”. Ce que j’ai vu est très impressionnant et tout à fait caractéristique de ce que les investissements d’avenir cherchent à développer : une recherche de haut niveau, une technologie de pointe, une excellence de rang mondial, une attractivité internationale, de nouveaux partenariats entre les entreprises, les organismes de recherche publics et l’appareil de formation, pour bâtir un vrai continuum entre la recherche fondamentale et les applications médicales. Les investissements d’avenir constituent une opération de reconquête qui s’inscrit dans le droit fil du rapport sur la compétitivité que j’ai rendu au Premier ministre en novembre dernier. De ce point de vue, la conclusion qui était alors la mienne vaut également ici. De la même façon, il s’agit de “jouer l’innovation et la qualité, l’esprit d’entreprise et la prise du risque, rompre les barrières et travailler ensemble, mettre en valeur les compétences et (re)donner le goût du progrès technique, ouvrir de nouveaux espaces de dialogue et stimuler l’intelligence collective”. Les projets financés dans le cadre des investissements d’avenir s’inscrivent dans cette dynamique. Puisse cette lettre aider à mieux les faire connaître et mettre ainsi en avant les atouts de notre pays, qui sont nombreux Louis Gallois Commissaire général à l’investissement. Actualité Collecte, tri, recyclage et valorisation des déchets .......... p.2 Développement de services numériques pour la santé et l’autonomie................................. p.2 Lutte contre l’illettrisme, grande cause nationale de l’année 2013 ............................ p.2 Agenda ......................................... p.2 Dossier Lancement de la plateforme “composites haute cadence” coordonnée par les IRT Jules Verne et M2P ...................... p.3 Qu’est-ce qu’un IRT ? ................. p.3 Interview Professeur Jacques Marescaux : fondateur de Institut de recherche contre les cancers de l’appareil digestif (Ircad) ..........................p.4 http://twitter.com/CGI_PIAvenir

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RECHERCHEVALORISATION

FORMATION

Commissariat général à l’Investissement

La lettre desInvestissements d’AVENIR

INDUSTRIECOMPÉTITIVITÉINNOVATION

N°1 – MAI 2013

Édito SommaireTrois ans. Entre la loi de finances qui a donné naissance aux investis-sements d’avenir, enmars 2010, et aujourd’hui, il s’est écoulé trois an-nées. Le temps de la mise en place est derrière nous. Nouscommençons à recueillir les fruits du travail qui a été réalisé, que ce soitdans le domainedunumérique, dudéveloppement durable ou des bio-technologies. De nombreux projets prometteurs voient déjà le jour.Ils montrent que le niveau d’excellence et la capacité d’innovationdu tissu académique et industriel français restent remarquables. Pour-

tant, la plupart de ces projets restent méconnus. Or ils ont été initiés afin de “permettreaux jeunes de défendre leurs chances et les chances de la France dans le monde de demain”. C’estainsi en tout cas queMichel Rocard et Alain Juppé présentaient la démarche des inves-tissements d’avenir dans leur rapport sur le sujet. Au regard du contexte économiqueincertain que nous connaissons, il est donc urgent de mettre en valeur ces initiativesambitieuses qui ont germé sur tout notre territoire. C’est l’objet principal de cette let-tre.

Lors d’un récent déplacement à Strasbourg, j’ai par exemple eu l’occasion de visiterl’Institut Hospitalo-Universitaire, qui est spécialisé dans la “chirurgie mini-invasive guidéepar l’image”. Ce que j’ai vu est très impressionnant et tout à fait caractéristique dece que les investissements d’avenir cherchent à développer : une recherche de hautniveau, une technologie de pointe, une excellence de rang mondial, une attractivitéinternationale, denouveauxpartenariats entre les entreprises, lesorganismesde recherchepublics et l’appareil de formation, pour bâtir un vrai continuum entre la recherchefondamentale et les applications médicales.

Les investissements d’avenir constituent une opération de reconquête qui s’inscrit dansle droit fil du rapport sur la compétitivité que j’ai rendu au Premierministre en novembredernier. De ce point de vue, la conclusion qui était alors la mienne vaut également ici.De la même façon, il s’agit de “jouer l’innovation et la qualité, l’esprit d’entreprise et la prisedu risque, rompre les barrières et travailler ensemble, mettre en valeur les compétences et (re)donnerle goût du progrès technique, ouvrir de nouveaux espaces de dialogue et stimuler l’intelligencecollective”. Les projets financés dans le cadre des investissements d’avenir s’inscriventdans cette dynamique. Puisse cette lettre aider à mieux les faire connaître et mettreainsi en avant les atouts de notre pays, qui sont nombreux

Louis GalloisCommissaire général à l’investissement.

ActualitéCollecte, tri, recyclageet valorisation des déchets . . . . . . . . . .p.2

Développement de servicesnumériques pour la santéet l’autonomie. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .p.2

Lutte contre l’illettrisme,grande cause nationalede l’année 2013 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .p.2

Agenda . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .p.2

DossierLancement de la plateforme“composites haute cadence”coordonnée par les IRTJules Verne et M2P . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .p.3

Qu’est-ce qu’un IRT ? . . . . . . . . . . . . . . . . .p.3

InterviewProfesseur Jacques Marescaux :fondateur de Institut de recherchecontre les cancers de l’appareildigestif (Ircad) ..........................p.4

http://twitter.com/CGI_PIAvenir

Collecte, tri, recyclage et valorisationdes déchetsLe Gouvernement a annoncé le 19 mars le financement de 9 projets retenus dans le cadre del’action “collecte, tri, recyclage et valorisation des déchets” du Programme d’Investissementsd’Avenir piloté par l’ADEME, pour un montant total de 20 millions d’euros.Ces projets innovants contribuent à renforcer le développement national ou internationalde l’industrie française dans ce domaine. Ils proposent des solutions industrielles pourréduire la consommation d’énergie, l’émission de gaz à effet de serre ou la consommationd’eau, liées aux processus de production.

Développement de servicesnumériques pour la santéet l’autonomieLe Gouvernement a annoncé le 25 mars le financement de 14 projets de servicesnumériques pour la santé et l’autonomie pour un montant total de 23 millions d’euros.Les projets soutenus couvrent des champs d’innovation majeurs de l’e-santé, tels que :� la télémédecine� la prise en charge à domicile de patients atteints de maladies chroniques : soins,télésurveillance, éducation thérapeutique

� l’aide pour le maintien à domicile de personnes fragiles ou dépendantes : surveillance,coordination des acteurs sanitaires et médico-sociaux ainsi que des aidants, lien social,stimulation, serious game

� l’information des patients et des soignants.Ces 14 projets permettront à la fois d’améliorer et de valider les technologies et les servicesd’e-santé déployés à grande échelle, mais aussi d’évaluer les usages et les modèleséconomiques de ces solutions.Les projets retenus reposent sur des collaborations entre des entreprises technologiquesinnovantes, des établissements de santé, des universités et leurs laboratoires de recherche,ainsi que des collectivités.

Lutte contre l’illettrisme, grandecause nationale de l’année 2013L’illettrisme vient d’être déclaré grande cause nationale de l’année 2013. Le Programmed’investissements d’avenir y prend sa part en soutenant deux projets :Lecture au CP, de l'association “Agir pour l'école”, expérimente dans 350 classes primairesde milieux défavorisés de nouveaux outils d'acquisition de la lecture qui après évaluationpourront être largement déployés,Formagraph, de l’organisme de formation continue FGH, développe un dispositif dee-learning d’apprentissage de la lecture pour adultes. Il sera expérimenté dans un ensembled’entreprise partenaires du projet qui le proposeront à leurs salariés et assureront unaccompagnement dans son utilisation.

L A L E T T R E D E S I N V E S T I S S E M E N T S D ’ A V E N I R

Actualités

En savoir plushttp://investissement-avenir.gouvernement.fr/content/actualites.html

25 AvrilConférence de presse“Cœur de filière” numériqueavec Fleur Pellerin

2 MaiNouveau cahier des chargesFrance Très Haut Débit pourles collectivités

7 MaiCréation de la 10e SATT :SATT Grand Centre

Agenda

Lancement de la plateforme “composites hautecadence” coordonnée par les IRT Jules Verne et M2P

Structurer la recherche française, faireémerger des pôles d’excellence deniveau mondial, ces objectifs portéspar les investissements d’avenir sont entrain de devenir réalité dans le domainedesmatériaux composites. Deux Institutsde Recherche Technologique (IRT) créésdans le cadre du programme d’investis-sements d’avenir), “Jules Verne” à Nanteset “M2P” en Lorraine, ont annoncé enmars le lancement d’une “ligne pilotenationale sur les composites à hautecadence pour les filières automobiles,mécanique et plasturgie”. Derrière latechnicité du vocabulaire industriel, secache un programme de recherchedoublé d’un partenariat ambitieuxauquel participent des entreprises aussidiverses que Arkema, Renault, PSA ouFaurecia.

Dans un contexte soucieux d’efficacitéénergétique et environnementale,l’allègement des matériaux utilisésdans le domaine des transports est unenjeu stratégique. Il contribue à réduirela consommationde carburant et devientainsi un véritable avantage concurrentiel.Cependant, utiliser de nouveaux maté-riaux suppose de transformer égalementles procédés de fabrication. Ce projetde ligne pilote consiste à produire despièces composites allant de la fibre auproduit fini dans le but de rechercherla meilleure équation cadence/coûts/masse/qualité/contrôles. Il permettrapar exemple à l’industrie automobilede fabriquer des pièces hybrides multi-matériaux, d’obtenir des pièces finiessans reprise d’usinage ou encore deréduire à 2 minutes un cycle completde fabrication. Ce projet suppose decombiner diversmodules deproduction :

un module textile, le plus innovant, quiconsiste à construire par tressage ettissage, à partir de la fibre textile, unsquelette en trois dimensions de la pièceplastique future, un module nappage/estampage qui permet d’assemblerdes matériaux différents et un moduleinjection/projection, qui introduit l’utili-sation de résines oude thermoplastiquesdans le processus. Le fait d’intégrerainsi ces modules dans une seule lignede production constitue une premièremondiale. Au total, ce sont près de20M € qui sont consacrés à ce projetsur la période 2013/2015. Ils permettrontde financer équipements et projets derecherche.

Les premières mises en œuvre indus-trielles de production en grande sériesont attendues pour 2015.

L A L E T T R E D E S I N V E S T I S S E M E N T S D ’ A V E N I R

Dossier

Qu’est-ce qu’un IRT ?Un Institut de recherche technologique est une entité de recherche etdéveloppement qui regroupe dans une logique de co-investissements à longterme établissements publics et industriels sur une thématique ciblée.Financé à hauteur de 50% par l’Etat, notamment les investissementsd’avenir, les IRT ont des objectifs ambitieux en matière de productiond’innovations et doivent contribuer avec une efficience plus grande que lesdispositifs classiques de recherche partenariale à la compétitivité des filièresindustrielles.

Outre Jules Verne et M2P, le programme d’investissements d’avenir financesix autres IRT dans des domaines aussi variés que l’aéronautique (AESE àToulouse), les biotechnologies (Lyon Biotech), la nanoélectronique(NanoElec à Grenoble), l’ingénierie numérique des systèmes (SystemX àSaclay), les réseaux et infrastructures numériques (B-Com à Rennes), lesinfrastructures ferroviaires (Railenium à Valenciennes).

Robofin-IRT – JULES VERNES

Professeur Jacques Marescaux : fondateur deInstitut de recherche contre les cancers del’appareil digestif (Ircad), reconnue mondialementcomme un centre de référence en matière dechirurgie mini-invasive et de l'European Institute ofTeleSurgery.

En quelques mots, en quoi consiste l’IHUde Strasbourg et en quoi est-ce un modèled’innovation et d’excellence ?

Notre IHU est entièrement dédié au développement d’unenouvelle chirurgie, que nous appelons hybride, qui combine lestechnologies mini-invasives les plus performantes aux dernièresavancées de l’imageriemédicale. L’IHU est l’héritier d’une traditiond’innovation portée par l’IRCAD, un institut de recherche etde formation créé au début des années 1990, qui est devenula référence mondiale dans le domaine de la chirurgie et unvéritable ambassadeur de l’excellence française.

Quels sont vos objectifs à court, moyen et long terme ?

Tout d’abord, nous voulions mettre en place une organisationsouple et réactive, attirer des leaders d’opinion internationauxet lancer l’ensemble des actions pour les quatre fronts surlesquels nous sommes engagés : soins, recherche, formationet transfert de technologie. C’est chose faite. Nous avonsdéfini les programmes prioritaires dans lesquels investir pourgénérer à court terme des applications chez le patient et destransferts industriels. Par exemple, nous voulons progressertrès rapidement sur l'exploration préopératoire virtuelle et laréalité augmentée ainsi que sur le développement denouvelles approches chirurgicales sans cicatrices. 2015 sera

une échéance importante avec la livraison de notre nouveaubâtiment qui concrétisera un concept entièrement nouveaude bloc opératoire hybride et d’hôpital intelligent. À plus longterme, notre feuille de route est claire : consacrer une nouvellediscipline médico-chirurgicale et transformer la recherchebiomédicale de pointe en une activité économique pérenne.

La labellisation du projet IHU a-t-elle changé vosrelations avec vos partenaires (collectivités,université, CHU) ou votre visibilité à l'étranger?

L’Alsace est une région dynamique où les différents acteursont toujours su travailler ensemble pour monter et réaliser desprojets ambitieux. Nous bénéficions d’un soutien exceptionneldes collectivités territoriales qui financent entièrement notrefutur bâtiment. Clairement, grâce à l’IHU, nous franchissons unnouveau cap dans la visibilité internationale du cluster biomédicalstrasbourgeois. Nous avons bien évidemment une relationprivilégiée avec l’Université et le CHU de Strasbourg qui sontdes partenaires de longue date. Dans l’esprit de l’IHU, nousallons multiplier le nombre de projets multidisciplinaires etexpérimenter avec le CHU un nouveau modèle de gestionpour valoriser nos innovations. Je souhaite aussi soulignerl’importance des liens que nous avons établis avec d’autreslauréats alsaciens du Programme des Investissements d’Avenir :l’IDEX, les deux LABEX liés à la santé et la SATT Conectus.Par exemple, cette dernière est devenue tout naturellement unpartenaire régulier de l’IHU non seulement pour la gestion dela propriété intellectuelle mais aussi pour le sourcing et lesoutien combiné de projets en maturation.

Quels sont les premiers résultats ?

Après une année d’opération, nous sommes confirmés quant aupotentiel de nos équipes avec 4 premières chirurgicales, unecinquantaine de publications, 4 startups incubées, 20 projets derecherche translationnelle, 10 formations organisées au profit de900 personnes et une douzaine de demandes de brevets. Grâceà nos collaborations industrielles, parmi lesquelles il faut mettre enavant Siemens Healthcare et Storz, nous avons installé lespremières salles d'opération hybrides à l’Hôpital et nous avonsdésormais à Strasbourg la plus belle plate-forme d’imagerieexpérimentale dumonde pour les procédures interventionnelles.

CONTACTS

Presse et communication : 01 42 75 64 43 - [email protected] – Site internet : www.investissement-avenir.gouvernement.fr

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