La lettre de - Réseau Agriculture Durable · fourragères pérennes (et de fumier) ... systèmes...

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Trim estriel - 3,05 euros Novembre 2011 - n°61 Repères p 11 . Agriculture à Haute valeur environnementale Ailleurs p 10 . Agroécologie et survie par temps de crise : l’expérience cubaine Formations p 12 Zoom p 6-7 . Révision des Normes Corpen Technique p 5 . Cultures : « j’ai changé mon système en 3 ans » . Herbe : nettoyage d’automne La vraie productivité des systèmes économes/ L'agriculture durable a sa place dans le paysage agricole malgré une ambiance générale favorable aux systèmes gourmands en intrants, au motif qu'ils seraient plus productifs. Si elle est évaluée, la productivité des systèmes agricoles doit l'être globalement (sans oublier la production des bénéfices environnementaux et sociaux) et elle doit être rapportée à la surface vraiment mobilisée dans le processus de production : c'est l'idée de l'empreinte foncière. Parler en litres de lait/ha sans réintégrer dans le calcul les ha de soja importés, c'est perdre de vue une partie de la réalité. Vers des combinaisons gagnantes entre polyculture et élevage/ Les systèmes de polyculture-élevage économes constituent une base intéressante pour définir l’avenir d'une agriculture productive et robuste : . Dans nos systèmes d'élevage de ruminants basés en premier lieu sur les associations pérennes de graminées- légumineuses et autant que possible sur le pâturage, un peu de cultures permet de profiter des bénéfices agronomiques d'une vraie rotation, de tamponner les aléas climatiques (avec des cultures qui peuvent être utilisées en fourrages), voire économiques (ne pas mettre tous les œufs dans le même panier). . Dans les systèmes de productions végétales, un peu de légumineuses fourragères pérennes (et de fumier) permet de diversifier l'assolement, d'allonger la rotation et facilite grandement la réduction des phytos et l'alimentation en azote du système. Bien sûr, ces lignes de force doivent être adaptées en fonction du contexte et des potentiels de chaque ferme Et elles peuvent se décliner à plusieurs échelles géographiques : ainsi des céréaliers des groupes Rad en Poitou- Charentes cultivent des légumineuses pour enrichir leur rotation et fournir à des éleveurs voisins des protéines locales. Vers une agriculture agroécologique/ Passer d'une agriculture minière (basée sur les ressources énergétiques fossiles et les amendements non renouvelables) à une agriculture agroécologique, qui valorise au mieux les processus naturels, nous semble un enjeu porteur pour demain et après-demain. Nous différencions l'agroécologie de l'agriculture écologiquement intensive, encore en recherche de ses marques, mais qui penche vers des déclinaisons minimalistes en terme de durabilité et ne s'interroge pas assez sur le bien fondé global (environnemental + social) des technologies explorées. L’idée d'agro-écologie telle que nous la concevons intègre la dimension sociale et présente l'avantage de réunir deux familles proches : agriculture durable et biologique. Développer nos liens avec la recherche/ Nos participations aux démarches HVE (p.11) et Ecophyto nous posent régulièrement question : si nous n'avions pas été présents, ces dispositifs seraient-ils différents aujourd'hui ? Pensons-le en toute modestie, au moins pour Ecophyto. Ces participations comptent en tous cas parmi les actions qui permettent au Réseau agriculture des Civam de culti- ver ses relations avec la recherche. Et ce, au même titre que nos collabora- tions avec Bernard Rolland (INRA Le Rheu) sur les variétés rustiques et les visites sur nos fermes. Suite page 2 Pour l’innovation vers l’agriculture durable Les orientations du Rad Politiques p 7-8 . La réforme de la PAC . L'injustifiable référence historique . « Nos espoirs étaient grands » Initiatives p 3 . Débordants d’énergie . Le RMT SdCI . Notre Dame des Landes La lettre de Systèmes de production agricole +économes +autonomes Sommaire www.agriculture-durable.org ...12 NOVEMBRE, PARIS, LIRE P.3

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Novembre 2011 - n°61

Repères p 11. Agriculture àHaute valeur environnementale

Ailleurs p 10. Agroécologie et survie par tempsde crise : l’expérience cubaine

Formations p 12

Zoom p 6-7. Révision des Normes Corpen

Technique p 5. Cultures : « j’ai changé monsystème en 3 ans ». Herbe : nettoyage d’automne

La vraie productivité des systèmeséconomes/ L'agriculture durable a saplace dans le paysage agricole malgréune ambiance générale favorable auxsystèmes gourmands en intrants, aumotif qu'ils seraient plus productifs. Sielle est évaluée, la productivité dessystèmes agricoles doit l'êtreglobalement (sans oublier la productiondes bénéfices environnementaux etsociaux) et elle doit être rapportée à lasurface vraiment mobilisée dans leprocessus de production : c'est l'idée del'empreinte foncière. Parler en litres delait/ha sans réintégrer dans le calcul lesha de soja importés, c'est perdre de vueune partie de la réalité.

Vers des combinaisons gagnantesentre polyculture et élevage/ Lessystèmes de polyculture-élevageéconomes constituent une baseintéressante pour définir l’avenir d'uneagriculture productive et robuste :. Dans nos systèmes d'élevage deruminants basés en premier lieu sur lesassociations pérennes de graminées-légumineuses et autant que possible surle pâturage, un peu de cultures permetde profiter des bénéfices agronomiquesd'une vraie rotation, de tamponner lesaléas climatiques (avec des cultures quipeuvent être utilisées en fourrages),voire économiques (ne pas mettre tousles œufs dans le même panier).. Dans les systèmes de productionsvégétales, un peu de légumineusesfourragères pérennes (et de fumier)permet de diversifier l'assolement,d'allonger la rotation et facilitegrandement la réduction des phytos etl'alimentation en azote du système.Bien sûr, ces lignes de force doiventêtre adaptées en fonction du contexteet des potentiels de chaque ferme Et

elles peuvent se décliner à plusieurséchelles géographiques : ainsi descéréaliers des groupes Rad en Poitou-Charentes cultivent des légumineusespour enrichir leur rotation et fournir àdes éleveurs voisins des protéineslocales.

Vers une agriculture agroécologique/Passer d'une agriculture minière (baséesur les ressources énergétiques fossileset les amendements non renouvelables)à une agriculture agroécologique, quivalorise au mieux les processusnaturels, nous semble un enjeu porteurpour demain et après-demain.Nous différencions l'agroécologie del'agriculture écologiquement intensive,encore en recherche de ses marques,mais qui penche vers des déclinaisonsminimalistes en terme de durabilité etne s'interroge pas assez sur le bienfondé global (environnemental + social)des technologies explorées.L’idée d'agro-écologie telle que nous laconcevons intègre la dimension socialeet présente l'avantage de réunir deuxfamilles proches : agriculture durable etbiologique.

Développer nos liens avec larecherche/ Nos participations auxdémarches HVE (p.11) et Ecophytonous posent régulièrement question : sinous n'avions pas été présents, cesdispositifs seraient-ils différentsaujourd'hui ? Pensons-le en toutemodestie, au moins pour Ecophyto.Ces participations comptent en tous casparmi les actions qui permettent auRéseau agriculture des Civam de culti-ver ses relations avec la recherche. Etce, au même titre que nos collabora-tions avec Bernard Rolland (INRA LeRheu) sur les variétés rustiques et lesvisites sur nos fermes.

Suite page 2

Pour l’innovation vers l’agriculture durable

Les orientations du Rad

Politiques p 7-8. La réforme de la PAC. L'injustifiable référence historique. « Nos espoirs étaient grands »

Initiatives p 3. Débordants d’énergie. Le RMT SdCI. Notre Dame des Landes

La lettre de

S y s t è m e s d e p r o d u c t i o n a g r i c o l e + é c o n o m e s + a u t o n o m e s

Sommaire

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...12 NOVEMBRE, PARIS, LIRE P.3

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Le Rad est membre associé du GISrelance agronomique. Nous sommessollicités pour notre expertise sur lessystèmes de production plus économeset autonomes. L'équipe dirigeante del’Inra est venue sur 2 fermes du Rad.Une autre visite a lieu en juin en Ven-dée. Cela a permis à des chercheurs dedécouvrir nos fermes, nos méthodes,notre matériel.

Pour un appui au travail de paysan-chercheur/Nous avons souvent euraison avant les autres. Pourtant cettelongueur d'avance ne nous vaut aucunbénéfice en retour…….les politiques agricoles restentglobalement défavorables à nossystèmes - la future PAC qui se dessinesous la pression des lobbies restecampée sur des conceptionsscandaleuses d'archaïsme etd'injustices, en conservant le principeinacceptable des "référenceshistoriques", très comparable auxprivilèges de l'ancien régime.

Chez vous ...

NORMANDIEDéfis ruraux 76 organisait le 14septembre, en Pays de Bray, une réunionsur la mise en place d'un projet detransformation collective du lait :« Se lancer dans la transformation laitièresans se ruiner, grâce à l'outil collectif ! »Un second groupe pourrait voir le jouren Pays de Caux.Défis ruraux a également mené uneenquête pour recenser les chaudièresà bois et les chauffagistes qui les suivent.Objectifs : établir un suivi le plusexhaustif possible de ces équipements àusage domestique et agricole (leschaudières collectives sont suivies parBiomasse Normandie) ; bâtir desréférences à partir des retours qualitésur les différentes marques et typesd'équipementsEn savoir + : 02 32 70 19 50

BRETAGNELe réseau GAB-FRAB de Bretagnea obtenu un des douze trophées de l’eaudécernés par l’Agence de l’Eau Loire-Bretagne pour son outil Opti’maïs d’aideà la décision en désherbage alterné avecinterventions mécaniques.Opti’maïs sera à nouveau présenté le 6décembre à Rennes lors du colloque«Désherbage mécanique, des solutions àpartager». Outre le rappel des bases del’agronomie qui permettent de fortementdiminuer les intrants, Opti’Maïs permetd’observer les adventices, de connaîtreleur seuil de nuisibilité et de définir sonpropre seuil de tolérance de présence deses adventices en fonction des résultatsattendus.En savoir + sur http://www.agrobio-bretagne.org/actualites/

Le Civam 29 et Cohérenceproposent aux éleveurs de porcs deuxjournées d'échange pour «repenser lacohérence de son système». Dans lecontexte actuel (normes bien être,réglementations environnementales),certains éleveurs se posent des questionssur les systèmes plus extensifs à fortevaleur ajoutée et la possibilité et lafaisabilité de s'orienter dans cette voie. Ils’agit d'échanger sur les alternatives ausystème conventionnel et leur faisabilitéà travers une approche globale de laproduction à la commercialisation. Ièrejournée consacrée au changement desystème, 2ème journée sur la valorisationet les signes de qualité qui engagent lemode de production. Ces deux journéesse termineront par des visites d'élevage.C’est pour janvier 2012.

2 La lettre de l'ag riculture durable - n°61 - Novembre 2011

… et d'idées, c'était l'état d'esprit desparticipants au Comité de PilotageEnergie de l'Adage, qui s'est tenu le31 août….Deux questions au menu : quelpositionnement de l'Adage sur la questiondes énergies en agriculture en Bretagne ?Quels projets dans ce domaine ?Des idées sont ressorties : la défense de laméthanisation sous certaines conditions(montants d'investissement, usage dessurfaces agricoles...) ; la promotion del'autonomie énergétique sur le plan local,l’ancrage territorial ; un revenu des paysanstiré d’abord de la production agricole, parla vente d'énergie ensuite.Côté projets, plusieurs pistes……l'organisation de formations : formations«piqûres de rappel», visites d'exploitation,session machinisme (éco-conduite et bancd'essai tracteur) ;…des études sont demandées sur lesmoteurs à gaz pauvres, le lien entre TCS,assolements, intercultures et énergie, lessystèmes autonomes en protéines.Des demandes également surl'accompagnement à l'investissement, parexemple pour des pré-refroidisseurs, descompteurs électriques, voire des projetsterritoriaux (éolien, bois-énergie,méthanisation), associant paysans etcitoyens.

Une réunion a eu lieu le 29 septembre avecles CIVAM de Bretagne pour mener lemême travail à l'échelle régionale. C'étaitl'occasion de revoir les aspects techniquesde modes de production d'énergies.La méthanisation a été présentée par leCivam MIR, initiateur du projet Geotexiadans les Côtes d'Armor. DominiqueRocabois, producteur de porcs et moteurdu projet a témoigné de cette expérienceaux conclusions mitigées : «Nous avons vutrop grand, mais ça a le mérite de conforterl'existence d'exploitations porcines de tailleraisonnable».La SCIC Energie Renouvelable en Pays deDinan (adhérente à la FRCIVAM Bretagne)a présenté exemple de structuration de lafilière bois-énergie qui fait travaillerensemble agriculteurs, collectivités locales,entreprises de déchiquetage, chauffagistes,avec une charte intéressante.Une présentation sur la cogénération a étéfaite par la Chambre d'Agriculture deBretagne. Ce mode de productiond'énergie consiste à brûler du gaz pourproduire électricité et chaleur, avec un trèsbon rendement énergétique.Affaire à suivre, notamment pour l'Adageavec la participation à la réunion delancement du réseau régional des projetscitoyens d'énergies renouvelables.

Soizick Rouger, Adage

Débordants d’énergie…

…notre travail de paysans-chercheursse fait toujours à nos frais  : aucundédommagement pour notre tempspassé à innover, ni pour les risques quenous prenons  ! Cette absence dedispositif pour inciter les agriculteurs àl'innovation vers le développementdurable limite fortement l'apparition desolutions soutenables dont le mondeagricole a tant besoin.C'est pourquoi, suite à la sollicitationde la DG agri de participer à un groupede travail sur la prise en compte del'innovation dans les politiquespubliques européennes, nous avonsproposé entre autres de créer uneAgence d'innovation paysanneeuropéenne, destinée à soutenir lesagriculteurs qui expérimentent chezeux des solutions pour une agricultureplus économe, plus autonome, plussolidaire, plus soutenable… (lire suitep 3, «le Rad demain»)

Jacques Morineau,agriculteur en Vendée,

président du RAD.

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Chez vous ...

La lettre de l'ag riculture durable - n°61 - Novembre 2011 3

Soizick Rouger, animatrice à l’Adage (etingénieur-réseau du groupe ecophytode l’Adage) intervenait le 21 octobredans le cadre du colloque du RéseauMixte technologique systèmes decultures innovants (RMT SdCI). Avecl’animatrice du RMT, Marie-SophiePetit, elle a présenté un système decultures économe (rotation X itk) etses pratiques d’accompagnement.Soizick a expliqué la méthode de “co-conception” qu’elle utilise en groupe,chaque membre plaçant tour à tourson exploitation sous le regard de sescollègues, dans le but d’évoluerensemble vers des cultures rentables,mais plus économes en intrants. Pourdes solutions nouvelles, “La démarched’apprentissage entre pairs estparticulièrement efficace et riche” notaitSoizick.“Il ne s'agit pas de trouver des solutionspasse partout et de les diffuser” a rappeléJean-Marc Meynard, directeur dudépartement INRA Systèmes agraireset développement et président duRMT,en soulignant l’importance d'allerchercher l'innovation chez les

agriculteurs.Il a aussi été question des ateliers deconception de systèmes à dired’experts, des risques-freins auchangement. ”Le risque à ne paschanger, on n'en parle jamais”, faisaitremarquer Bertrand Omon de laCellule d’animation nationaleEcophyto.

Créé en 2007, le Réseau mixtetechnologique en charge des systèmes deculture innovants (Sdci), fédère desingénieurs de recherche, des conseillers deterrain et des agriculteurs autour de laproblématique de la durabilité des systèmesd’exploitation agricoles. Il est animé parMarie-Sophie Petit de la Chambre régionaled’agricultutre de Bourgogne. De la théorieà la pratique, les membres du Rmtcherchent à construire et à développer dessuccessions de cultures et de couvertsvégétaux capables de répondre aux enjeuxenvironnementaux. Le Réseau Rad-Civamest adhérent. Il participe par ailleurs auRMT prairies, animé par l’Institut del’élevage-Idele.

POITOU-CHARENTESCultivons la Biodiversité (CBD)organisait le 8 octobre sa quatrième fête“cueillons la biodiversité” avec desconférences (P. Henri Gouyon,chercheur au CNRS, Museum nationald’histoire naturelle), sur 'biodiversitécultivée, solution d'avenir', un repaspaysan, des spectacles (les conteursYannick Jaulin et Ethyenne). 700personnes étaient au rendez-vous.Contact : 05 49 48 91 06 [email protected]

Le Civam du Haut-Bocage à l’écranavec l’aide du Conseil général 79. C’estsur http://vimeo.com/32296978Le Civam du Haut-bocage expérimenteaussi la culture du lupin en associations.Est-ce une nouvelle piste pour réhabiliterce protéagineux très intéressant par savaleur protéique, mais si difficile àcultiver en bas intrants ? A suivre.

RAD & CieCatherine Le Rohellec quitte l’équipedu RAD après plus de 10 ans, dèsdécembre ! Direction, le Conseil régionalde Bretagne où elle s’occupera… depolitique herbagère. Nous avons tousbeaucoup apprécié de travailler avec toi,Catherine. Tes collègues etadministrateurs te souhaitent plein desatisfactions dans ton nouveau poste.

Le RAD demain : Le volet «systèmesde production agricoles économes etautonomes» s'organise peu à peu sur leplan national en 4 pôles  : systèmesherbagers, cultures assolées, agriculturede moyenne montagne, agricultureméditerrannéenne.En accord avec la FNCivam, le RADprend en charge le pilotage politique decette branche, en lien étroit avec lesgroupes concernés par ces pôles.Au prochain CA, les administrateursdevront élire un nouveau bureau avecplusieurs vice-présidents, de façon àpréparer la vacance du siège de présidentlors de la prochaine AG.

GCE : Séminaire de fin du projet CasdarGrandes cultures économes. Le 13février au Sénat.Contact : Alexis, 09 66 88 65 05.

PraiFacE : séminaire de restitution del’année 1. Regards croisés sur l’image dessystèmes herbagers avec Brigitte Frappat(Idele), Roger le Guen (ESA Angers),Xavier Coquil (Inra Metafort Clermont-Ferrand et Mirecourt), et bien d’autres.Le 12 décembre, à Angers.Contacts : Catherine, Jean-Marie, David02 99 77 39 24.

Le RMT SdCI, lieu d’échange et d’inventiondes systèmes de culture de demain

Réseau Copain :des prairies, des haiesplutôt que des avions“Nous, réseau Civam en Loire-Atlantique, ConfédérationPaysanne, Groupement des Agriculteurs Biologiques, Terroirs44, sommes engagés depuis de nombreuses années dansl’accompagnement de projets contribuant à un développe-ment local et durable des territoires. Le projet d’aéroport àNotre Dame des Landes, de par ses objectifs et son implan-tation, est en contradiction totale avec les objectifs poursui-vis par nos structures”. Ainsi commence la profession defoi du réseau Copain, qui rassemble des agriculteursopposés à la création de cet aéroport à la campagne…alors qu’il y existe déjà 14 aéroports sous employés,en Bretagne, Pays de la loire, et que l’équivalent de lasurface d’un département part à l’urbanisation tousles 7 ans en France.Copain était évidemment dans le coup de la maniftracto-vélo qui a abouti sur le pavé (et sous le soleil)parisien, le 12 novembre, en compagnie de plusieurs milliers de personnes.Il existe aussi un collectif d’ “élus doutant de pertinence” de l’aéroport (CéDPA), dont le coût1 Md €, serait pris en charge à hauteur de 25 % par la collectivité. Les bénéfices (ou les per-tes ?) eux iront à la société Vinci. Par les temps qui courent, économisons 1 Md €, non ?Pour se tenir au courant : http://acipa.free.fr/

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Retour sur la reconceptiond'un système de culture, chezSébastien Lallier, dans l'Eure-et-Loir. Une évolution encours, déjà très encouragean-te, après seulement 3 années…"En 2008, je reprends l’exploitationfamiliale. A l’époque, l’objectif était demaximiser le rendement et de ne voiraucun dégât visuel en culture. La conduiteétait basée sur des méthodes chimiquesà travers des traitements systématiques etune fertilisation élevée. La rotation étaitcourte : colza – blé – blé – orge.

Mes objectifs étaient différents : jesouhaitais préserver mes marges, mais endiminuant les achats d’azote, depesticides et en supprimant le régulateurde croissance. Pourquoi lerégulateur…souvent considéré commerassurant et pas cher ? Parce que s’enpasser signifie qu’on a su mobiliser

d’autres leviers agronomiques. L’absencede raccourcisseur constitue un bon méta-indicateur (NDLR : ou indicateur agrégatifde la démarche de réduction des intrants.

Il y avait de gros problèmes d’adventicesdans l’ancien système : vulpin et surtoutray-grass. Le ray-grass lève toute l’année.Pour arriver à le maîtriser chimiquement,c’est toute une histoire : une année, j’ai dûtraiter à l’automne, au printemps et unetroisième fois dans les tours de champ ! Ildevenait envahissant, d'où une forteconcurrence avec les céréales pouvantentraîner des pertes de rendement. Lesystème était dans une impassetechnique. Les rendements du blé de bléétaient inférieurs au blé de colza, tout enconsommant plus de pesticides etd’engrais.

J’ai donc entrepris de recomposer lesystème en introduisant des cultures deprintemps : tournesol, pois de printemps,orge de printemps pour déspécialiser laflore adventice. J’ai espacé les labours

pour augmenter la mortalité du stock degraines d’adventices : si le ray-grass estenterré 2 années de suite, il a des taux degermination bien plus faibles, et c’est aussivrai pour le vulpin. J’ai égalementcommencé à faire des faux semis pourgérer les adventices.

J'ai choisi de réduire la fertilisation azotéepour réduire la facture et me passer duraccourcisseur. Pour introduire de l’azotedans le système, j’ai intégré unelégumineuse, le pois, placé devant le colzapour mieux valoriser l’arrière effet de lalégumineuse. J’ai réduit de 50 unités mesapports sur le colza.

J’ai introduit des couverts. D’abord de lamoutarde, que j’ai ensuite associée à del’avoine diploïde. Ça permet de piégerl’azote en hiver, d’extraire d’autreséléments du sol et de les restituer.Pourquoi la moutarde et l’avoine diploïde?D’abord parce qu’il s’agit de couverts dontje peux produire la semence moi-même,mais aussi parce que leur caractère

En bref

AVANT / APRÈS :QUELQUES CHIFFRESDeux scénarios pour les prix de vente : la ba-se 2006 d'Ecophyto R&D ou les prix de ventepratiqués par les agriculteurs GCE en 2010 :blé tendre à 125 €/t dans le premier cas et à140 dans le second ;orge respectivement à 90 et à 110 €/t ;colza à 240 et 360 ;tournesol à 240 et 390 ;pois à 115 et 170 €/t.

4 La lettre de l'ag riculture durable - n°61 - Novembre 2011

Grandes cultures économes :

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L'éc

ho

des

her

bag

es Nettoyaged’automne. Le planning de pâturage 2012 du RADest encore disponible auprès de David (02 9977 39 25). Il vous permet de gérer le pâturagesur 12 mois et 25 paddocks par planning. Ilpermet d'ajouter les fourrages et concentrésdistribués. Il est accompagné de sa fiche "moded'emploi".

. Si on a encore de l’herbe dans leschamps …. Il faut vraiment maintenir tout lemonde dehors pour nettoyer tout ça bien rasavant les éventuels froids qui dégraderontl’herbe.Oui, mais ça va finir pour ne plus porter ? Unrepère : Si les trous laissés par les sabots sontde profondeur inférieure à la longueur desdoigts, si la terre ne rejaillit pas entre les on-glons, on peut encore y aller. La prairie récu-pérera. Mieux vaut un paddock un peu abîméen début de printemps, qu'un paddock "malrasé".

. Cet hiver, sortons-les idem même deuxou trois heures/jour dès que ça porte. Les 2ou 3 kg de MS qu’elles mangent sont autantd’économie de stocks et de concentrés. Çapeut chiffrer sur un hiver (parfois en milliersd’€) ! Et le fait d’apporter du vert dans la ra-tion est un atout santé.Après Noël, la plupart d’entre nous se don-nent pour règle de laisser la moitié des surfa-ces au repos. D’autres disent que chaqueparcelle doit avoir ses deux mois de «congé»hivernal, sans voir un sabot. C’est la saisonprochaine qu’on prépare.

. Simplifier la complémentation : De plusen plus nombreux sont ceux qui partent duprincipe que l’herbe et ses produits dérivés(foins avec légumineuses, enrubannage) sont àpeu près équilibrés et qu’ils valorisent très malles concentrés.C’est vrai, mais en automne, cela mérite vérifi-cation : l’énergie peut manquer. Un peu defoin, un peu de maïs ou d’enrubannage peut-être fort bienvenu. L’aspect des bouses estrévélateur : trop liquides et brunes, il y a tropd’azote (liquides et claires, les vaches sontpeut-être en acidose). Trop consistantes, ilmanque d’azote (cf cahier « construire et con-duire un système herbager économe » ).

. "Avoir assez de stocks mais en faireconsommer le moins possible" est unedes règles d'or de l'efficacité, notamment éco-nomique, pour des systèmes pâturants trèséconomes.S'il nous reste des stocks 2010, c'est super (etrare), commençons par les finir avant de dé-marrer les «neufs».

La lettre de l'ag riculture durable - n°61 - Novembre 2011 5

étouffant, voire antigerminatif, est unlevier de maîtrise des adventices. Jeprojette de mélanger de la vesce etde l’avoine (qui peut servir de tuteurà la légumineuse). L’idée est de lessemer ensemble, de les amener àmaturité et de récolter le mélangepour pouvoir le ressemer sans les trier.

J’ai aussi décalé les dates de semis :tardifs pour le blé et précoces pour lecolza. Le semis précoce et l’arrièreeffet du pois font que le colzadémarre plus vite à l’automne, etcomme il gagne en rapidité decroissance, il est moins sensible auxinsectes et maladies. J’ai choisi desvariétés rustiques et diminué lesdensités de semis pour créer unenvironnement moins propice audéveloppement des maladies.

Et j’ai diminué la taille des parcellespour optimiser l’effet des auxiliaires.Aujourd’hui, j’utilise moinsd’antilimaces, mais il est difficile dedire si cela est dû à un climat plus secou si c’est un effet positif desauxiliaires.

Globalement, les résultats sont aurendez vous puisque j’ai diminué de58 % ma consommation depesticides, de 40 % la fertilisation, de

Action sur le stock :

. Introduction de cultures

de printemps

.Travail sur la rotation

. Espacement des labours

(1 sur 2 ou 3 ans)

. Faux-semis en septembre

. Introduction de

légumineuses

. Couverts végétaux

. Colza derrière pois

Atténuation en cultures

. Fertilisation azotée limitée

. Semis précoce du colza

. Diminution de la taille des

parcelles. Diminution des densités de semis

Rattrapagechimique possible

Mais suivant observations,

impasses fréquentes sur

azote, fongicides, herbicides

Résultats à atteindre

. Marges brutes correctes

(avec tolérance de dégâts

de récolte)

. Diminution des achats

d’engrais et pesticides

. Suppression du régulateur

de croissance

Contrôlegénétique. Choixvariétaux

Évitement :

. Décalage des dates de

semis. Choix de cultures peu

consommatrices en

intrants. Décalage de l’apport

d’azote

42 % ma facture d’intrants à l’hectare.J’économise aujourd’hui environ 5 000 €d’engrais et 10 000 € de pesticides àl’échelle de l’exploitation, soit 15 000 €d'intrants en moins. Il est difficile de diresi le chiffre d’affaires a évolué avec lavolatilité des prix et les nouvellescultures. Je sais que je fais un peu moinsde rendement (- 6 %), mais ma margeest maintenue. En analysant les margesbrutes des 2 systèmes à l’échelle de larotation, je constate que le systèmerecomposé me permet de les augmenterde 1 à 7 % suivant les hypothèses de prix.

Au niveau du fuel et des consommationsd’énergie, j’ai réduit un tout petit peu. Jefais plus de déchaumages mais moins delabour et le pulvé tourne moins.

Je n’ai pas eu besoin de m’équiper, si cen’est que l’effaroucheur sonore - pouréloigner les oiseaux - tourne un peu plusavec l’introduction des cultures deprintemps."

Propos recueillis par Alexis deMarguerye, FRCivam Pays de la Loire.

Dans notre prochain numéro,la présentation des résultatsdu projet GCE.

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La France sous contrainte del’Europe a décidé de revoir ses« normes corpen ». Une foisde plus dans le viseur… lesherbagers.

Des rejets azotés surestimés pour lesvaches à l’herbe…Les émissions azotées des bovins aupâturage ont été fortement revues à lahausse pouvant désormais ainsiatteindre un maximum de 126 u/vl alorsque la norme unique précédemmentretenue était de 85 u/vl. A l’inversepour des élevages qui garderaient leursanimaux tout au long de l’année enstabulation, la norme ne vapratiquement pas évoluer et resteraconforme à peu de chose près à cequ’elle était auparavant. Cette situationubuesque pourrait contraindre deséleveurs en marche vers un systèmeherbager à faire machine arrière  parcrainte de ne pas respecter le plafonddes 170 u d’azote organique par ha : uncomble !

Cela mérite de s’interroger sur lestravaux de l’Inra qui sont à l’origine deces nouvelles normes. Que penser del’abattement de 30% des rejets azotés(volatilisation de l’azote) pour lesanimaux en bâtiment alors que dans lemême temps on ne retient aucunabattement pour les rejets azotés desanimaux au pâturage  ? Pourtant dans

ces mêmes travaux, l’Inra reconnaît queles pertes d’azote par volatilisationexistent également au pâturage mais il« ne les prend pas en compte » ! ! !De même l’Inra considère que les rejetsazotés des bovins sont directement liésà la teneur en azote des fourrages. Avecdes valeurs retenus de 28.8 g d’azotepar kg de matière sèche d’herbe verteet 24 g d’azote par kg de matière sèched’herbe conservée, il est évident queles rejets azotés des bovins en systèmepâturant ne pouvaient qu’être élevés.Les prairies ayant servi de base àl’établissement de ces calculs nedevaient manifestement pas êtreengagées dans un programme deréduction d’intrants !

Curieux également le choix fait par laFrance de faire varier les émissionsd’azote par vache en fonction du tempsde pâturage. D’autre pays ont adaptéces rejets en fonction du niveau deproduction, ou bien encore en fonctionde la race des vaches (bien utile pourles troupeaux de jersiaises). Sans douteque l’Etat Français souhaitait sesingulariser à moins qu’il ne souhaitaitstigmatiser une fois de plus les systèmesherbagers… non, non, c’est de laparanoïa…

… et une capacité d’absorption del’azote par les prairies sous-estimée.Manifestement ébranlé par le tollé quesoulève ces nouvelles normes, l’Etat

vient de demander à Bruxellesune dérogation au plafond de 170u d’azote par ha pour les élevagesbovins à l’herbe. Il est vrai que denombreux pays du Nord del’Europe ont obtenu unrelèvement de ce plafond pouvantaller dans certains cas jusqu’à 250unités d’azote/ha d’herbe. Ilconvient toutefois de préciser que

Révision des normes CORPEN :Une fois de plus dans le viseur… les herbagers

6 La lettre de l'ag riculture durable - n°61 - Novembre 2011

ces dérogations ont été obtenues encontrepartie d’engagements forts.Certains de ces pays réduisant ainsi lafertilisation à 140 unités d’azoteorganique pour les cultures(Danemark); les pays-bas ont quant àeux mis en place un bilan des minérauxà l’échelle de l’exploitation. La Francen’a, semble-t-il, rien proposé de tel.Dans ces circonstances il n’y aurait riend’étonnant à ce que la demande soitpurement et simplement rejetée.

Le bilan apparent : la solution ?Un relèvement du plafond à 230, 250unités d’azote organique sur systèmeherbe permettrait sans doute desolutionner les problèmes chezcertains. Toutefois, il faut bienreconnaître qu’en terme d’image cen’est guère satisfaisant. Les normes nesont que le résultat de moyenneconstituée d’un empilement de casparticuliers. Elles partent d’hypothèsescontestables. Ne serait-il pas préférabled’approcher au plus près, la réalité desexploitations ?Sur une exploitation des Côtesd’Armor, a été mis en parallèle d’uncôté l’application des nouvelles normescorpen, de l’autre le bilan apparent(bilan entrée-sortie d’azote). A noterque cette exploitation vient de mettreen place un système herbager. Le bilanapparent a montré des résultatssatisfaisants et en amélioration vis à visde la situation antérieure  ; à l’inverseles nouvelles normes corpen ontmontré une très nette dégradationplaçant l’exploitation à la limite duplafond des 170 kg d’n / ha, démontrantle caractère ubuesque de ces nouvellesnormes.Certes, un relèvement du plafondmettrait à l’abri cette exploitation, maisest-ce satisfaisant de savoir que l’onrespecte la réglementation grâce à une

Tps depâturage < 6000 kg 6000 à

8000 kg > 8000 kg

< à 4mois 75 83 91

4 à 7mois 92 101 111

> 7 mois 104 115 126

Les nouvelles normes CORPEN

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La lettre de l'ag riculture durable - n°61 - Novembre 2011 7

dérogation, surtout lorsque l’on saitgrâce au bilan apparent que l’on a unrésultat entrée sortie d’azote bienmeilleur que la moyenne !

Que dire enfin des signataires de lamesure agro-environnementale SFEIqui se sont engagés dans leur contrat àrespecter un plafond d’azote organiqueà l’hectare fixé à 140 unités. Leurappliquera-t-on ces nouvellesnormes au risque pour nombre d’entreeux de les conduire inéluctablement àun dépassement de ce plafond  ? Lesobligera-t-on à rompre leur contrat ?

Devant ces questions, il nous fautespérer que nos décideurs reviennentà un peu plus de raison et finissent parconsidérer que la couverture végétaleofferte par l’herbe est le meilleur desremparts contre les fuites de nitrates.

Qu’on arrête de taxer l’herbe de tousles maux par le biais de réglementationsstupides… parce que là aussi… çacommence à bien faire…

Patrick Guérin,éleveur, membre

du Bureau du Rad

La prochaine réformede la PAC…Le 12 octobre dernier, DacianCiolos présentait les« paquets législatifs » de laréforme de la PAC, premièreétape du processus de la miseen place de la nouvelle PACprévue au 1er janvier 2014.

Cette future PAC s’articulera toujoursautour de deux piliers, déséquilibrés àl’avantage du premier pilier.

Un premier pilier fortL’abandon total des références histori-ques, demandé par le Rad entre autresdès 2014, est prévu pour 2019. LesDPU vont s‘appeler DPB (droit paie-ment de base) et devront être non-historiques pour au moins de 40% dès2014.Une dégressivité des aides du premierpilier est prévue, mais elle sera moinsimportante (2%) que la modulationactuelle. Les aides (seulement le DPB)seront plafonnées, mais avec des pla-fonds qui ne remettent pas en cause laredisitribution des aides. Autre choixde la commission qui va à l’encontre denos demandes : la distribution desaides à l’actif n’a pas été retenue, lesaides resteront à l’hectare. La condi-tionnalité sera simplifiée avec moins demesures.

A ce paiement de base, s'ajouterontdes paiements aux pratiques bénéfi-ques au climat et à l'environnement,c’est le fameux verdissement pour aumoins 30 % des aides. Voici les propo-sitions :- Diversification de l'assolement : 3cultures différentes sur les terres ara-bles, la principale <70% et les deuxautres > 5% chacune;- Maintien des prairies permanentes à95% (2014 année de référence);- 7% en surfaces d'intérêt écologique- Les exploitations certifiées en agricul-ture biologique reçoivent ipso facto cepaiement vert sans avoir à respecterles mesures ci-dessus.

Un deuxième pilier avec six prio-ritésLes mesures passeraient de 40 à 25 etdevront répondre à au moins une dessix priorités suivantes :1. Transfert des connaissances dans lessecteurs agricoles et forestiers : pro-motion des réseaux d'innovation, ren-forcement des capacités etrenforcement des liens avec la recher-che ;2. Compétitivité de l'agriculture et laviabilité des exploitations : faciliter larestructuration et la diversification dusecteur agricole ainsi que le renouvel-lement des générations ;3. Organisation de la chaîne alimen-taire et la gestion du risque en agricul-ture : renforcement des groupementde producteurs et des inter-profes-sions, organisation de circuits courts,outils de gestion des risques;4. Préservation et l'amélioration desécosystèmes dépendants des secteursagricoles et forestiers :biodiversité/paysages, stockage du car-bone, gestion de l'eau et gestion dessols ;5. Efficience des ressources et la tran-sition vers une économie « décarbo-née » dans les secteursagroalimentaires et forestiers : amélio-rer l'efficience de l'utilisation de l'eauen agriculture, de l'énergie en agricul-ture et dans l'agroalimentaire, faciliterla production de biomasse et réduireles émissions d'oxyde d'azote et deméthane ;6. Potentiel de croissance et d'emploiset développement des zones rurales :diversification et création d'activités,inclusion sociale et réduction de lapauvreté, développement local et Lea-der.

Cette réforme est plutôt une rénova-tion de la dernière PAC qu’une nouvel-le PAC. On peut se poser aussi laquestion de ce qu’il restera de ce pro-jet de réforme en 2014 face à la crisedes dettes souveraines et à l'hostilitédes États membres sur certains points.

David Falaise, Rad

À croirequ’on nous enveut !

… pourtant, si c’est pas nous les«pros» de l’agriculture durable,c’est qui ? Les bouffeuses de sojaOGM, peut-être ??

Révision des normes CORPEN :la grogne chez les «herbagères»

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8 La lettre de l'ag riculture durable - n°61 - Novembre 2011

A quand la révolte du contribuableeuropéen devant cette incroyable "prime àl'ha" qui engloutit le tiers du budgeteuropéen sans justification citoyenneaucune, et qui va probablement encoredonner lieu à de jolis chèques, sans véritableengagement en retour. Des chèques quipourraient éventuellement ne pas dépasser299 999 € annuels… si le dispositif deplafonnement parvient à voir le jour ! C’estdire l’avancée.A écouter Samuel Féret, animateur ducollectif PAC 2013 pour une autre politiqueagricole commune auquel souscrit le RAD,on se dit que cette indéboulonnable PACrisque encore de perdurer dans sesgrandes masses au delà de 2013, ... tandisque l’administration continuera àpinailler sur des virgules chez lesagriculteurs pionniers quis'engagent à respecter des cahiersdes charges de mesures agri-environnementales les plusexigeants  ! Malgré de timidesavancées possibles sur leverdissement, malgré les velléitésannoncées de rogner cetteréférence historique, ce paradoxeà "deux poids - deux mesures"semble immuable.A ce stade du processus, "il restedes marges de manœuvre",tempère Samuel Féret. "Pour quele débat de la PAC deviennedémocratique, il faut le sortir dumonde agricole" propose-t-il."Interrogeons le contribuableeuropéen, demandons-lui dansquelle PAC il souhaite que sonargent soit investi ".Et la crise financière ? Ne peut-elle pas conduire à des remises àplat salutaires. "Pas forcément,répond Samuel, elle peut toutaussi bien remettre en cause leverdissement".Décidément révoltante cettePAC, depuis bientôt 20 ans. JML

Nos espoirs étaient grands"A l'écoute du commissaire Ciolos, nos espoirs étaient grands. Ils sont en train de se transformeren une déception tout aussi grande. Nous espérions la fin de la référence historique et desgrandes injustices qu'elle génère.L'idée du plafonnement des aides est certes passée mais seulement au-delà de 300 000 € d'aidesannuelles et la dégressivité ne commence qu' au delà de 150 000 €. autant dire que le dispositifne va pas toucher grand monde surtout avec les possibilités de contournement que l'on connaît.C'est n'est pas encore demain que les actifs seront considérés dans la distribution des aides. Onen reste à une distribution à l'ha, très favorable aux grandes structures agricoles qui sedéveloppent en Europe et très défavorable à l’emploi agricole ; ’hémorragie des actifs agricolesne pourra ainsi que perdurer.Le paiement vert reste une avancée particulièrement timide avec son obligation de trois culturesdifférentes et un maintien des prairies permanentes. Surtout quand on sait que les IFTconnaissent une baisse à partir de 5 cultures dans la rotation ( résultats du projet GCE) et queles systèmes herbagers ont un cohérence au-delà de 70 % d'herbe dans la SFP.Seule l'imposition des 7% d'intrastructures agro-écologiques trouve crédit à nos yeux. C'est bienmaigre pour tous les partisans d'une agriculture durable et des systèmes de production pluséconomes et plus autonomes. D'autant que cette mesure est fortement décriée par certains étatsmembres dont la France. Son avenir est donc loin d’être assuré. De même les temps de crise quenous vivons font peser des menaces sur les co-financements indispensables au développement demesures vertueuses en terme de durabilité, comme la MAE systèmes fourragers économes enintrants.Nous sommes habitués à avaler des couleuvres depuis le projet de Ray Mac Sharry qui avait aussisuscité beaucoup d'espoir, parmi nous. C'était il y a 20 ans, en 1991.Verrons-nous un jour un vraichangement de cap pour la Pac?

Patrick Guérin, membre du bureau du RAD, agriculteur en Ille-et-Vilaine

L'injustifiable référence historique reconduite ?Pas de nuit du 4 août à l'horizon pour la Politique agricole commune (PAC) : l'abandon des privilèges,dignes de l’ancien régime, liés à la "référence historique" est encore reporté… à 2019. Le « bulletinmétéo » de la nouvelle réforme délivré lors de l’AG du RAD, le 17 octobre, ne laisse pas entrevoir defranches éclaircies, ni pour l’agriculture durable, ni pour l’équité.

.... DAVID FALAISE, CA-THERINE LE ROHELLEC,JACQUES MORINEAU,JOEL RESTIF, LORS DEL’AG. AU MENU, LA PACMAIS AUSSI LA STRUC-TURATION DU PÔLE« SYSTEMES DE PRO-DUCTION ECONOMES ETAUTONOMES » DES CI-VAM (cf DIAPO et p 3).

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La lettre de l'ag riculture durable - n°61 - Novembre 2011 9

La notion de revenu est de plus en plusbrouillée et mise à mal. Elle souffre toutnaturellement d'un manque de lisibilitéoriginel pour des profanes. Le revenu,présenté dans les documents comptables,n'est pas un montant disponible, ni celui desprélèvements de l'exploitant ; il est le soldedu compte de résultat  : produits moinscharges. Puis, pour finir, ce solde peutdonner lieu, de façon extra-comptable, àl'établissement de trois déclinaisonsdifférentes du revenu  : fiscale, sociale etéconomique.

Pour contourner cette difficulté, uneméthode non orthodoxe préconise deremplacer le Résultat Courant (voir encadré)par un “Revenu Disponible”  : EBE moinsannuités d'emprunts. Mais c'est unsubterfuge inutile.On obtient la même chose de façonclassique  : Résultat Courant plusamortissements moins capital d'empruntsremboursé.En prétendant ainsi améliorer la lisibilité, oncrée des confusions regrettables. Ce“Revenu” n'en est pas un et ce “Disponible”n'est que potentiel.De même qu'investissement et financementsont deux choses différentes, la dépréciationéconomique d'un équipement et leremboursement d'emprunt ne peuvent êtreconfondus. L'économique ne se réduit pas àla trésorerie.

La fin du Résultat Courant, vive l’EBE ?Plus inquiétant, selon une majoritéd'économistes et de conseillers de gestion, leRésultat Courant n'aurait plus d'intérêt entant qu'indicateur économique. Nombre depublications, présentant des résultats,l'ignorent et s'arrêtent à l'EBE.

A cela deux raisons :-d'abord l'EBE représente une informationsuffisante pour ceux qui se soucient avanttout de l'accroissement des moyens deproduction,-puis, le Résultat Courant, souvent modifiépour raisons fiscales, n'est pas toujourssignificatif. Mais, pour ce dernier, il estpossible d'en rétablir la significationéconomique pour qu'il redevienne le revenudes activités courantes de l'exploitation etson indicateur majeur  : la sanctionéconomique.En pratique, ces deux indicateurs (EBE etRésultat Courant) s'avèrent être au serviced'objectifs différents. S'agit-il d'augmenter lataille de l'exploitation et de produire plus parUMO (Unité de Main d’œuvre) ?A cette fin, effectivement, l'EBE suffit : de là,chacun peut connaître les capacités deremboursement et d'autofinancement dontil dispose pour investir à nouveau etaméliorer sa productivité. Ou, préfère-t-onaméliorer l'efficacité économique del'existant  : obtenir autant de revenu avecmoins de moyens de production compenséspar une réduction des consommationsintermédiaires, en produisant de façonautonome et économe ? Le Résultat Courantest la mesure la plus appropriée.

La lecture économique n'est pas neutre. Nes'en tenir qu'à l'EBE, c'est d'abord fermer lesyeux sur le coût économique de l'outil deproduction. Puis, c'est s'intéresser en prioritéaux possibilités de croissance del'exploitation. Enfin, c'est considérer que laconcentration des volumes et l'améliorationde la productivité du travail sont seulesgages et mesures de l'efficacité économique.Dès lors, à part l'EBE et les Marges Brutespar production, souvent utilisées au servicedu produire plus, les autres critères etindicateurs deviennent secondaires, voireobsolètes.Or, la seule justification à ce modèle

productif agricole serait qu'il génèred'importantes économies d'échelle et qu'iln'ait plus besoin d'aides publiques. Sur cesdeux points, on est loin du compte. Enproduction laitière, par exemple, laréduction des coûts n'est pas avérée dans lamajorité des grosses exploitations qui, desurcroît, ne tiennent économiquement quesur-perfusées aux primes PAC, subventionsd'équipement, exonérations fiscales etsociales…De moins en moins nombreux, lesagriculteurs se partagent néanmoins uneenveloppe d'aides publiques quasiconstante, mais sans pour autantaugmenter globalement leur revenu. A la findu processus, les prix à la consommation nebaissent pas. Entre les producteurs et lesconsommateurs, les industries agro-équipements et agro-alimentaires captentune part croissante du soutien àl'agriculture. Loin d'être une science exacte,la lecture économique dominante est toutsimplement une technique au service decette politique.

D’autres indicateurspour les économes et autonomes …Commanditaires de l'analyse effectuée surleur exploitation, les tenants du “produireautonome et économe ” ne seraient-ils pasen droit de bénéficier d'une évaluation deleur système de production plus en phaseavec leur projet : produire, non pour faire duvolume et du chiffre, mais pour créer de larichesse, à mesurer avec le calcul de laValeur Ajoutée, qui résulte bien sûr de lavalorisation du produit mais principalementdu processus productif. Ensuite, vérifier quela Valeur Ajoutée et les primes profitentsurtout à l'exploitant au lieu d'êtreabsorbées démesurément par du sur-équipement qui engendre frais financiers etamortissements au détriment du revenu,une notion toujours d'actualité et dont lemontant conditionne les prélèvements et lapérennité de l'exploitation. Cette lectureéconomique se veut, entre autre, au servicedu maintien du nombre actueld'agriculteurs. Dans leur intérêt. Et danscelui de la société ?

Gustave Delaire,ancien conseiller de gestion

Compte de résultatet trois soldes intermédiairesÉléments du processus productif :+ Produits des activités courantes- Consommations de Biens et de Services= Valeur Ajoutée (richesse créée)

Autres éléments du processusd'exploitation :- Impôts et taxes professionnels- Frais de personnel et cotisations exploitant+ Primes et subventions d'exploitation= Excédent Brut d'Exploitation

Éléments de l'outil de production :- Frais financiers- Dotation aux amortissements= Résultat Courant (revenu ou déficit)

Éléments hors activités courantes :+ Produits exceptionnels- Charges exceptionnelles= Résultat d'Exercice (revenu ou déficit)

La lecture économiquen’ est ni une science exacte, ni neutre…mais plutôt un sport de combat* ? (*comme disait Pierre Bourdieu de la Sociologie.)

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10 La lettre de l'ag riculture durable - n°61- Novembre 2011

“Heureusement, la crise a duré” lancemaliceusement Eyel Gonzales-Garcia,en racontant la renaissance de l’agricul-ture cubaine suite à l’effondrement del’économie soviétique.S’il y avait une agriculture dépendantede l’extérieur, hétéronome au possible,c’était bien l’agriculture cubaine déve-loppée de 1960 à 1990, suite à la révo-lution castriste et au blocus imposé parl’Ouest.Avant l’implosion de 1989, tout arrivaitde l’Est : engrais, tracteurs, rampesd’irrigation… L’agriculture cubaineétait la plus industrialisée de toutel’Amérique latine. : monoculture, hautniveaux d’intrants, irrigation à grandeéchelle…En 1982, Fidel pose pour la postéritéavec la vache de race “mamelle blan-che” la plus haute productrice : 24 000l en 305 jours… Une héroïne de larévolution glorieuse !A la fin des années 80, quand le blocsoviétique se fissure, l’aide à l’agricultu-re cubaine s’évapore, ce qui génère unecataclysme économique et de sécuritéalimentaire sans précédent.Le gouvernement cubain institue alorsla “Période spéciale” avec plan d'austéri-té à grande échelle, rationnement strictet généralisé, de l’alimentation jusqu’àl'électricité.De multiples programmes sont mis surpied pour aider le pays à se reconstrui-re. Parmi eux, un programme de transi-tion vers un modèle alternatif etdurable d’agriculture inspiré par l’agri-culture biologique.Il est basé sur la diversification, le rem-placement des tracteurs et autres ma-chines par des boeufs, la gestion

intégrée des maladies des végétauxpour réduire la dépendance aux pesti-cides, le soutien à la recherche et audéveloppement de nouvelles techni-ques durables et la mise en oeuvre àgrande échelle d'un programme deformation sur les méthodes agro-éco-logiques.

L’élevageest diversifié vers des espèces pluspetites et prolifiques : lapin ou lecobaye... et vers les herbivores, enparticulier les petits ruminants : “Unevache équivaut à 10 chèvres, expliqueEyel. Si tu as une vache et qu’elle meurt,tu n’as plus rien. Si une chèvre meurt, ilt’en reste neuf  ! Et en raison de laquantité d’aliments requis pour l’entre-tien, beaucoup de vaches produisent lamême quantité de lait qu’une chèvre,autour d’1 l/ j. Les chèvres valorisent uneplus large gamme de ressources alimen-taires présentes localement. ”.Le programme génétique national estréorienté vers des animaux mois per-formants, mais plus rustiques. Vingtans après le “séisme”, Cuba est recon-nu comme un leader mondial dansl’adoption de l’agriculture durable etavance pas à pas vers l’autosuffisance.

“On est passé du bio passif -on ne pou-vait pas acheter d’intrants- au bio-actif etchoisi” commente Eyel.“Si ce cap a été maintenu et la mutationréussie, c’est que la crise a duré, que tousles paysans- comme les non paysans-étaient alphabétisés, mais aussi parcequ’il tombe 2 m d’eau par an à Cuba ”analyse également Eyel. Alors, vive lacrise ?

JM Lusson, RADd’après Eyel Gonzales-Garcia.

Extrait d’une intervention d’EyelGonzales-Garcia, ingénieur cu-bain, lors de l’atelier “agro-éco-logie et systèmes d’élevage”organisé par l’INRA de Toulou-se dans le cadre du programmeO2LA (Organismes et organisa-tions localement adaptés).

Agroécologie et survie en temps de crise :L’expérience cubaine

.... PARMI LES SYSTÈMES AGRO-ECOLOGI-QUES CUBAINS, DE PETITS ÉLEVAGES DECHÈVRES POUR LE LAIT ET LA VIANDE, AVECDES BÂTIMENTS EN BOIS ET UNE BANQUEDE FOURRAGES ISSUS DES PLANTATIONSDE MÛRIERS, ET ÉCHANGÉS CONTRE DU FU-MIER.

.... LES SYSTÈMES (TRÈS) PRODUCTIFS CO-CONSTRUITS AVEC LES PAYSANS CUBAINSCOMBINENT SOUVENT ÉLEVAGES ET CULTURES : ÉQUIDÉS AU PÂTURAGE DANS LES CI-TRONNIERS, SYSTÈMES AGRO-FORESTIERS AVEC PRODUCTION DE BOVINS ET DE BIO-GAZ, ETC. (DESSIN R. FUNES, 2000)…

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Le Réseau Agriculture Durable (RAD)Association loi 1901, créée en 1994 par des groupes de développement agricole et des CIVAM (Centres d'Initiatives pour Valoriser l'Agriculture et le Milieu Rural)de l'Ouest de la France, le RAD agit pour la promotion de l'agriculture durable. Il est membre de la Fédération Nationale des CIVAM. En 2001, le RAD afondé le pôle national INPACT (Initiatives pour une agriculture citoyenne et territoria le ) avec six autres organisations nationales en marche vers undéveloppement agricole et rural durable.

Les adhérents : ADAC (50) , ADAPA (19), ADAGE (35), ADEAS (72), Agriculture paysanne 22, Agrobio 35, ALPAD (40), APAD (50), AREAS (50), ARADEC (61), ARDEAR (81),CEVAD (53), CEDAPA (22), Civam Agriculture Durable (49), Civam Agriculture Durable (56), Civam Bio (53), Défis ruraux (76), GAB 85, Gabb Anjou (49), Gabb 32, Civam du Haut Bocage (79), Civam Defis (44),Civam Sud Deux-Sèvres (79), CNAD (58), CIVAM AD 53, GAB 22, GAB 56, GRADEL (44), GRAPEA Civam (85), Civam de Chatellerault (86) , Civam du pays montmorillonais (86)

La lettre de l'ag riculture durable - n°61 - Novembre 2011 11

En bref...

. Une formation "AgriculturesAlternatives" destinée à présenterles types d’agricultures soutenue parINPACT aux nouveaux salariées duréseau aura lieu les 16 et 17 mai pro-chain dans les locaux de la FADEAR àBagnolet.Elle permettra aux participants dedécouvrir l’historique de la construc-tion des alternatives agricoles quenous soutenons et de mieux com-prendre ce que nous entendons par"Agriculture Durable", "AgriculturePaysanne" et "Agriculture Biologique".Contact et inscriptions /Alexandra Villarroel (AFIP) :[email protected] 48 74 52 88.

L’agriculture à haute valeurenvironnementale, issue duGrenelle de l’environnement,arrive officiellement dans lepaysage agricole français.

Depuis 2008, après moultes réunions,négociations et compromis, lacertification environnementale desexploitations dont fait partiel’agriculture à haute valeurenvionnementale a vu le jour cetteannée.

Certification environnementaledes exploitationsCette certification environnementaleest composée de trois niveaux qui ontdes exigences sur les thèmes de labiodiversité, la gestion de l’eau, lagestion des engrais et lesphytosanitaires :-le premier est le respect de l’éco-conditionnalité sur une basedéclarative, pour faire simple ;-le deuxième niveau, appelé aussicertification environnementale, estcomposé d’exigences qui relèvent plusdes enregistrements, certainsl’appellent, le niveau agricultureraisonné ;-le troisième niveau, appeléagriculture à haute valeurenvironnementale (HVE), peut êtreobtenu par deux options:

-l’option A composée d’indicateurscomposites sur chaque thème citésprécédemment, si l’agriculteurobtient 10 points minimum parthème, il est certifié HVE,-l’option B, appelée aussitrivialement option FNE (France

Nature Environnement), quiconsiste à respecter deux critères :10 % de la SAU en infra-structuresécologiques (ou 50 % de la SAU enprairies permanentes) et 30 %d’intrants dans le chiffre d'affaires.

Le processus de certificationPour le deuxième niveau, lacertification peut être individuelle oucollective (des reconnaissances dedémarches d’équivalence est en cours,comme agriconfiance….), alors quepour le troisième niveau, lacertification n’est qu’individuelle.La certification est donnée pour troisans par un organisme certificateur. Lesorganismes certificateurs serontaccrédités courant le premiersemestre 2012. Se pose malgré tout laquestion du coût de la certificationpour l’agriculteur : quel retouréconomique aura l’agriculteur ?

Quelle reconnaissance pour lesexploitations certifiéesFNE et d’autres organismes, dont leRéseau agriculture durable,demandaient que la certification HVEpuisse déclencher un crédit d’impôt.Cependant, le gouvernement n’a pasfait ce choix au profit d’unereconnaissance par le marché. Desproduits HVE sont donc susceptiblesd’arriver dans les rayons. Ce qui feraun nouveau label de plus pour leconsommateur qui est déjà perdu vula multitude de labels.Quel avenir aura donc l’agricultureHVE ?

David FALAISE, Rad

L’agricultureHaute Valeur Environnementale (HVE)

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12 La lettre de l'ag riculture durable - n°61- Novembre 2011

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Re ch e rch e Formations

Agroforesterie (2ème édition)

De Christian Dupraz etFabien Liagre

Des arbres dans nos parcelles culti-vées ? Pourquoi pas ! Depuis un siè-cle, ils ont été systématiquementretirés des parcelles agricoles.La première partie, de cet ouvragepose les bases pour comprendre lefonctionnement d’une parcelle agrofo-restière. La seconde donne les outilspratiques pour réussir un projet enagroforesterie en détaillant :-le choix des parcelles et des arbres,-les techniques de plantations et de récolte,-la répartition et le travail des surfaces,-l’étude de faisabilité et la préparation de budget

Éditions France agricole - 16,5 x 23 – 416 pages - 48 € TTC -ISBN 13 : 978-2-85557-205-5 - DVD bonus 16 mn

Le Civam du Haut Bocage recherche un(e)animateur(trice) de groupe afin de :1) Animer les groupes techniques : Herbe,bovin viande, bovin lait, cultures économes,biodiversité2) Appuyer individuellement les agriculteurs3) Intervenir en centres de formation4) Participer aux temps associatifs et réseaux… en lien avec les référents des groupes et del’administrateur référent pour les salariés.Profil :Sens du contact humain et ouverture d’esprit.Fort intérêt pour l’agriculture et le terrainBac +2 minimum en développement agricoleBonne connaissance en agronomie et écologieConnaissance du fonctionnement associatif etdes valeurs de l’Agriculture DurableCapacité d’animation, d’organisation et de tra-vail en équipe.Débutant accepté.Conditions :CDI temps plein (35h hebdo), Poste basé àMauléon (79), Permis B + véhicule perso indis-pensable, Rémunération selon convention col-lective Civam, catégorie animateur de groupe.Poste à pourvoir le 1 mars 2012, entretiend’embauche prévu le 16 janvier [email protected]

Nouvelle rubrique emploi surhttp://agriculture-durable.org/leréseau/emploi

12 décembre, Angers : séminaire derestitution PraiFacE, année 1 : représen-tations et logiques sur les choix de systè-mes fourragers.Tél : 02 99 77 39 24

13 février, Paris : séminaire de clôturedu projet Grandes cultures économes.Tél : 02 40 72 65 05

Jon face aux ventsDe Corto FajalComme les vôtres, les animaux de Jonpaissent le mufle au vent, toute l’année.Sauf qu’il ne s’agit pas de vaches, chèvresou moutons dans la prairie, mais derennes, de lichens et de neige. Noussommes au nord du cercle polaire arc-tique.Superbement mis en images par CortoFajal, voilà un voyage très poignant enpays Sami, chez les derniers éleveursnomades d’Europe. Ils seraient encoreau nombre de 20 000. Ils ont développé au cours desiècles d’étonnantes capacités d’adaptation à leur milieu.Mais voilà que le réchauffement climatique s’invite à leur table :aura-t-il raison de ce peuple qui, jusqu’à présent a si bien su mettrela technique moderne des skidoo et des hélicos au service de leurmode de vie ancestral ?Documentaire de 77 minutes, Jon face aux vents sera en salles àpartir du 30 novembre.Bande-annonce et infos sur www.jonfaceauxvents-lefilm.com

A voir

Agenda

La Lettre du Réseau agriculture durableLettre d’information trimestrielle publiée par le Réseau agriculture durable

Adresse : 17 rue du Bas Village - CS 37725 - 35577 Cesson Sévigné cedexT é l : 02 99 77 39 25 - F a x : 02 23 30 15 [email protected] - www.agriculture-durable.org

Directeur de la publica t ion : Jacques MorineauRédaction: : Jean-Marie Lusson, David Falaise, Catherine Le Rohellec, Gustave De-laire, Patrick GuérinConception : David Falaise, Jean-Marie Lusson.Reproduction autorisée en mentionnant la source - Imprimerie Le Galliard - Cesson Sévigné(35) - Imprimé sur papier recyclé avec encres végétalesN° CPPAP : 0414G81528 - Dépôt légal : à parution / ISSN :1764-2868

. Apprivoiser le freins au change-mentBase 4, 5 et 6 janvier, Chauvigné 35, per-fectionnement 29-30 mars. 2ème sessionbase 26,27 et 28 mars.

. Prendre en compte les dangers despesticides dans les stratégies de ré-duction, 27 et 28 fev 2012, Chauvigné35.

. Méthodes outils pour accompa-gner les des groupes d’éleveurs versdes systèmes économes, (mutualisa-tion) 12 et 13 mars 2012.

. Comprendre le fonctionnementdes systèmes herbagers pour ac-compagner les agriculteurs, perfec-tionnement 14 mars (journéequestions-réponses), septembre-octobre2012.

.Renforcer la robustesse des systè-mes économes aux aléas climati-ques, 5 et 6 avril 2012.

. Cultiver l’efficacité économique ensystème laitier, du 22 au 24 mai, per-fectionnement du 11 au 13 juin 2012.

. Rations hivernales et complémen-tation en systèmes herbagers, les 15et 16 novembre 2012.