La Gazette de l'USPM 2013 P.5

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Comme en chaque session, nous découvrons de nouveaux visages, au-delà desquels des territoires et des modes de pensée différents, vivants dans des contextes différents, aussi riches et variés… Nous en sommes comblés et heureux, ce qui nous permet de rester jeunes, encore et encore. Pour notre grand bonheur, ils sont douze complices, tunisiens en tête (8), béninois (1), marocain (1) algérienne (1), français (1) … mais à notre regret on aura raté la parité à une personne près, mais ce n’est que partie remise. Un autre défi pour les prochaines sessions c’est d’atteindre la diversité des profils et des métiers sachant que cette année le groupe est à majorité médicale (9) avec une présence minoritaire en nombre (deux sciences sociales, une des sciences commerciales) mais forte- ment influente dans nos angles d’analyse. Fidèles à nous-mêmes nos objectifs sont toujours les mêmes, avec les ajustements et les évolutions nécessaires. Tenir les deux bouts (Protection sociale et Santé) : Qui finance, qui collecte ou prélève, qui alloue, pour quels usages et au profit de quels bénéficiaires ? Ainsi avions-nous programmé sans compter sur la sagacité de Marie France Grangaud qui nous ajoute un troisième bout : « … mais par quel bout commencer ». Ce à quoi le sage Jean Claude Salomon répond avec force pertinence : « l’approche systémique est une voie. » Malgré leurs différences apparentes, les systèmes de santé et de protection sociale maghrébins sont confrontés aux mêmes défis lancinants, exacerbés encore plus par le contexte de crises multidimensionnelles. « La Couverture Universelle en Santé », désormais mise en avant par les Nations Unies et ses agences spécialisées, nous ouvre pourtant des perspectives plus construc- tives et plus mobilisatrices que les stratégies antérieures dont on se rappelle les mots d’ordre : recouvrement des coûts, perfor- mances, gouvernance … A la lumière d’exposés introductifs sur les systèmes de santé et de protection sociale dans les pays du Maghreb et de certaines expériences internationales, nous essayons à travers une analyse partagée, nous essayons de nous interroger ensemble sur les évolutions de nos systèmes et de leurs déterminants, de partir du vécu des participants en conceptualisant, selon les modèles d’analyse, les enjeux et les évolutions en cours, en nous projetant sur un avenir proche. Les profils des participants, entre praticiens de la santé publique et médecins chargés du contrôle dans le cadre de l’assurance maladie nous permet de rapprocher les perceptions et les représentations de l’avenir de la protection sociale en santé. Les modalités de notre intervention restent identiques : un tiers du temps est occupé par les interventions des pilotes et de leurs invités (chaque jour deux exposés de 30 minutes chacun, suivis de 30 minutes de discussions), alors que les deux tiers restants sont réservés aux participants, en travail de groupe, tables rondes et autres modes d’échange. C’est ainsi que tous les après- midi sont réservés à des travaux d’atelier sur la réappropriation critique des exposés du matin dont le compte rendu est restitué en fin de journée. Une courte synthèse clôture les travaux quotidiens. A travers notre intervention dans le cadre de l’Université de santé publique, nous espérons créer un réseau de connaissances entre acteurs des divers pays, qui pourrait amplifier les efforts de coopération et de collaboration entre nos institutions maghrébines chargées de la santé et de la protection sociale … car ce qui rapproche nos populations sur le plan sanitaire, social et culturel est de loin plus important de ce qui nous différencie. La santé n’est-elle pas un secteur d’échanges dans l’édification du Maghreb … comme en ont rêvé nos aînés ? La santé : un secteur d’échanges dans l’édification du Maghreb ? O. Brixi et H. Achouri pilotes du module 2 Santé et Protection Sociale Hédi Achouri Omar Brixi

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Comme en chaque session, nous découvrons de nouveaux visages, au-delà desquels des territoires et des modes de pensée différents, vivants dans des contextes différents, aussi riches et variés… Nous en sommes comblés et heureux, ce qui nous permet de rester jeunes, encore et encore.Pour notre grand bonheur, ils sont douze complices, tunisiens en tête (8), béninois (1), marocain (1) algérienne (1), français (1) … mais à notre regret on aura raté la parité à une personne près, mais ce n’est que partie remise. Un autre défi pour les prochaines sessions c’est d’atteindre la diversité des profils et des métiers sachant que cette année le groupe est à majorité médicale (9) avec une présence minoritaire en nombre (deux sciences sociales, une des sciences commerciales) mais forte-ment influente dans nos angles d’analyse.Fidèles à nous-mêmes nos objectifs sont toujours les mêmes, avec les ajustements et les évolutions nécessaires. Tenir les deux bouts (Protection sociale et Santé) : Qui finance, qui collecte ou prélève, qui alloue, pour quels usages et au profit de quels bénéficiaires ? Ainsi avions-nous programmé sans compter sur la sagacité de Marie France Grangaud qui nous ajoute un troisième bout : « … mais par quel bout commencer ». Ce à quoi le sage Jean Claude Salomon répond avec force pertinence : « l’approche systémique est une voie. »

Malgré leurs différences apparentes, les systèmes de santé et de protection sociale maghrébins sont confrontés aux mêmes défis lancinants, exacerbés encore plus par le contexte de crises multidimensionnelles. « La Couverture Universelle en Santé », désormais mise en avant par les Nations Unies et ses agences spécialisées, nous ouvre pourtant des perspectives plus construc-tives et plus mobilisatrices que les stratégies antérieures dont on se rappelle les mots d’ordre : recouvrement des coûts, perfor-mances, gouvernance … A la lumière d’exposés introductifs sur les systèmes de santé et de protection sociale dans les pays du Maghreb et de certaines expériences internationales, nous essayons à travers une analyse partagée, nous essayons de nous interroger ensemble sur les évolutions de nos systèmes et de leurs déterminants, de partir du vécu des participants en conceptualisant, selon les modèles d’analyse, les enjeux et les évolutions en cours, en nous projetant sur un avenir proche. Les profils des participants, entre praticiens de la santé publique et médecins chargés du contrôle dans le cadre de l’assurance maladie nous permet de rapprocher les perceptions et les représentations de l’avenir de la protection sociale en santé.

Les modalités de notre intervention restent identiques : un tiers du temps est occupé par les interventions des pilotes et de leurs invités (chaque jour deux exposés de 30 minutes chacun, suivis de 30 minutes de discussions), alors que les deux tiers restants sont réservés aux participants, en travail de groupe, tables rondes et autres modes d’échange. C’est ainsi que tous les après-midi sont réservés à des travaux d’atelier sur la réappropriation critique des exposés du matin dont le compte rendu est restitué en fin de journée. Une courte synthèse clôture les travaux quotidiens.

A travers notre intervention dans le cadre de l’Université de santé publique, nous espérons créer un réseau de connaissances entre acteurs des divers pays, qui pourrait amplifier les efforts de coopération et de collaboration entre nos institutions maghrébines chargées de la santé et de la protection sociale … car ce qui rapproche nos populations sur le plan sanitaire, social et culturel est de loin plus important de ce qui nous différencie. La santé n’est-elle pas un secteur d’échanges dans l’édification du Maghreb … comme en ont rêvé nos aînés ?

La santé : un secteur d’échanges dans l’édification du Maghreb ?

O. Brixi et H. Achouri pilotes du module 2 Santé et Protection Sociale

Hédi Achouri

Omar Brixi