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LE PROJET PERSONNALISÉ 1 Bernard Botturi Le projet individuel / personnalisé Les pré-requis nécessaires Le bon fonctionnement de ce processus nécessite la mise en œuvre préalable du processus "admission-accueil". L’établissement / service reste vigilant quant à la mise en œuvre de pratiques conformes aux recommandations et références de bonnes pratiques. La mise en œuvre du projet personnalisé est considérée comme le " service à rendre " aux bénéficiaires. Après écriture, il se divisera en deux parties : 1. La définition de la prise en charge avec ses objectifs désignant autant d'engagement à faire figurant sur le contrat d'accueil et ses divers avenants. 2. Le plan d'action, document interne de planification de mise en œuvre des objectifs. Les professionnels accompagnent chaque bénéficiaire en tenant compte, autant que possible, et dans les limites des ressources disponibles, ou affectables de la mission de l’établissement, de ses demandes et besoins, ainsi que de son " consentement éclairé " et/ou de l’avis de son représentant légal. Références juridiques : Art. L. 311-3 du CASF (art 7 de la loi de janvier 2002) L’exercice des droits et libertés individuels est garanti à toute personne prise en charge par des établissements et services sociaux et médico-sociaux. Dans le respect des dispositions législatives et réglementaires en vigueur, lui sont assurés : ]…[" 3° Une prise en charge et un accompagnement individualisé de qualité favorisant son développement, son autonomie et son insertion, adaptés à son âge et à ses besoins, respectant son consentement éclairé qui doit systématiquement être recherché lorsque la personne est apte à exprimer sa volonté et à participer à la décision. A défaut, le consentement de son représentant légal doit être recherché ; ]… [" 7° La participation directe ou avec l’aide de son représentant légal à la conception et à la mise en œuvre du projet d’accueil et d’accompagnement qui la concerne. Décret n°2007-975 du 15 mai 2007, annexe 3.10 " 3.1. Les objectifs propres à l’évaluation des établissements et services sociaux et médico-sociaux sont de deux ordres : " 1o Porter une appréciation sur les activités et la qualité des prestations au regard des droits des usagers, et les conditions de réalisation du projet personnalisé. " 2o Donner des éléments d’appréciation sur les activités et la qualité des prestations au regard de l’ouverture de l’établissement ou du service sur son environnement, et des interactions. " 3.2. Les points suivants sont examinés en prenant en compte les particularités liées à l’établissement ou au service :

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LE PROJET PERSONNALISÉ 1

Bernard Botturi

LLee pprroojjeett iinnddiivviidduueell // ppeerrssoonnnnaalliisséé

Les pré-requis nécessaires

Le bon fonctionnement de ce processus nécessite la mise en œuvre préalable du processus "admission-accueil".

L’établissement / service reste vigilant quant à la mise en œuvre de pratiques conformes aux recommandations et références de bonnes pratiques.

La mise en œuvre du projet personnalisé est considérée comme le " service à rendre " aux bénéficiaires.

Après écriture, il se divisera en deux parties :

1. La définition de la prise en charge avec ses objectifs désignant autant d'engagement à faire figurant sur le contrat d'accueil et ses divers avenants.

2. Le plan d'action, document interne de planification de mise en œuvre des objectifs.

Les professionnels accompagnent chaque bénéficiaire en tenant compte, autant que possible, et dans les limites des ressources disponibles, ou affectables de la mission de l’établissement, de ses demandes et besoins, ainsi que de son " consentement éclairé " et/ou de l’avis de son représentant légal.

Références juridiques :

Art. L. 311-3 du CASF (art 7 de la loi de janvier 2002)

L’exercice des droits et libertés individuels est garanti à toute personne prise en charge par des établissements et services sociaux et médico-sociaux. Dans le respect des dispositions législatives et réglementaires en vigueur, lui sont assurés :

]…[" 3° Une prise en charge et un accompagnement individualisé de qualité favorisant son développement, son autonomie et son insertion, adaptés à son âge et à ses besoins, respectant son consentement éclairé qui doit systématiquement être recherché lorsque la personne est apte à exprimer sa volonté et à participer à la décision. A défaut, le consentement de son représentant légal doit être recherché ;

]… [" 7° La participation directe ou avec l’aide de son représentant légal à la conception et à la mise en œuvre du projet d’accueil et d’accompagnement qui la concerne.

Décret n°2007-975 du 15 mai 2007, annexe 3.10

" 3.1. – Les objectifs propres à l’évaluation des établissements et services sociaux et médico-sociaux sont de deux ordres :

" 1o Porter une appréciation sur les activités et la qualité des prestations au regard des droits des usagers, et les conditions de réalisation du projet personnalisé.

" 2o Donner des éléments d’appréciation sur les activités et la qualité des prestations au regard de l’ouverture de l’établissement ou du service sur son environnement, et des interactions.

" 3.2. – Les points suivants sont examinés en prenant en compte les particularités liées à l’établissement ou au service :

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LE PROJET PERSONNALISÉ 2

Bernard Botturi

" 1o La capacité de l’établissement ou du service à évaluer avec les usagers leurs besoins et attentes dans le cadre du projet d’établissements ou de service, en prenant en compte les interactions avec l’environnement familial et social de la personne.

" 2o L’enjeu de la personnalisation de l’écoute et de la réponse téléphoniques, y compris dans le traitement des demandes en urgence.

" 3o Les conditions dans lesquelles est élaboré le projet personnalisé et la capacité de celui-ci à prendre en compte les besoins et droits de l’usager.

" 4o L’effectivité du projet de l’établissement ou service sur l’accès et le recours aux droits. " 5o La réponse de l’établissement ou du service aux attentes exprimées par les usagers. " 6o La capacité de l’établissement ou du service à faciliter et valoriser l’expression et la

participation des usagers. " 7o La capacité de l’établissement ou service à observer les changements et adapter son

organisation. " 8o La prise en compte des recommandations de bonnes pratiques professionnelles dans

les modalités de réponse apportées aux usagers. À ces deux principales références il faut citer :

Le Décret °2005-11 du 6 janvier 2005 fixant les conditions techniques d'organisation et de fonctionnement des instituts thérapeutiques, éducatifs et pédagogiques. –art.1

Le Décret °2005-11 du 6 janvier 2005. –art.2 (ITEP)

Décret n°2005-223 du 11 mars 2005 relatif aux conditions d'organisation et de fonctionnement des services d'accompagnement à la vie sociale et des services d'accompagnement médico-social pour adultes handicapés, modifié par Décret n°2005-1135 du 7 septembre 2005 portant codification de certaines dispositions relatives à l'action sociale et médico-sociale et modifiant le CASF (art.1 et 3)

Décret n°2004-613 du 25 juin 2004 relatif aux conditions techniques d'organisation et de fonctionnement des services de soins infirmiers à domicile, des services d'aide et l'accompagnement à domicile et des services polyvalents d'aide et de soins à domicile.

Loi n°2005-706 du 27 juin 2005 relative aux assistants maternels et aux assistants familiaux.

-art.10 CASF, art. L. 421-10, al.3.

Les mots clés du projet individualisé/personnalisé :

Besoins

Le terme de "besoin" désigne de façon générale ce qui est nécessaire pour combler un manque, un déficit qui nuit à l'équilibre et/ou au développement de la personne. La théorie des "besoins" renvoie à une littérature bien repérée qui est celle d'Abraham Maslow et de Virginia Henderson.

Besoin et les quatorze besoins de Virginia Henderson

Nous nous attarderons sur Virginia Henderson (1897/ 1996), car elle a lié la reconnaissance des besoins à celle de projet personnalisé de soin dès 1940. Même si ses divers ouvrages théoriques sont directement reliés au soin infirmier, il est très facile dans le transposer dans la sphère médico-sociale, il suffit de remplace le mot "infirmière" par "éducateur".

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LE PROJET PERSONNALISÉ 3

Bernard Botturi

C’est à partir de son expérience d’infirmière militaire que Virginia Henderson a élaboré la notion de besoin en posant la question du rôle de l’infirmière :

en quoi consistent les soins infirmiers ?

en quoi la fonction infirmière est-elle indépendante de la fonction et de la prescription médicale ?

en conséquence de la réponse à ces questions, quelles en sont les implications, pour la pratique des soins et l’exercice infirmier, puis pour la recherche, enfin pour la formation ?

L’orientation des soins est défini par elle comme :

" Le besoin de répondre à l’ensemble des besoins de santé des personnes]… [Qui comprennent aussi bien les besoins physiques, émotionnels et sociaux du malade que la prise en compte de l’origine psychosomatique de la maladie. " Dans newer dimension of patient care, elle s’attache à démontrer que soigner consiste à : Satisfaire les besoins psychosociaux. Ce qui suppose de tenir compte de l’importance des choses qui nous relient à la vie. Ainsi, elle en vient à découvrir et affirmer le caractère pluridimensionnel des soins qui doivent comprendre le physique, le mental et l’émotionnel. D’où la nécessité de découvrir comment se manifeste tel ou tel besoin : " L’observation continue et l’interprétation des réactions du malade, confrontée à la façon dont le malade envisage l’aide qui lui est nécessaire et l’action qui en découle, sont garantes de la meilleure efficacité des soins. " Chaque besoin n’a pour but que d’être un repère utilisable en fonction de la manifestation de telle ou telle atteinte ou d’une diminution fonctionnelle, d’un manque à combler ou d’une insuffisance à satisfaire. C’est la façon dont se manifeste le besoin qui demande à être cherchée, à être cernée avec la personne malade. Pour Virginia Henderson la fonction prioritaire de l’infirmière n’est pas centrée sur la maladie mais sur le malade en tant que personne, de l’accompagner afin de le mettre dans les meilleurs conditions possibles pour lui permettre de faire face à la maladie et pour permettre les meilleures chances de guérison ou de pouvoir faire face de la façon la plus humaine possible à son état ou à ses pathologies chroniques . Par ailleurs, elle prit conscience que l’équilibre émotionnel était inséparable de l’équilibre physiologique. C’est ainsi qu’elle s’engagea dans la voie de la médecine psychosomatique. La maladie est plus qu’un malaise et qu’une menace pour la vie. Elle constate également : " Dans la plupart des hôpitaux, le malade ne peut pas manger comme il le souhaite ; son besoin de liberté est entravé ; son intimité est violée ; il est alité dans de drôles de tenues, qui lui donnent l’impression d’être un enfant puni ; il est séparé des objets qui lui sont chers ; il est privé de travail et de presque toutes ses distractions habituelles et est réduit à être dépendant de personnes souvent plus jeunes, moins intelligentes ou moins polies que lui. " De ce constat elle se réinterrogea sur les besoins fondamentaux de l’individu :

avoir un abri

avoir de la nourriture

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LE PROJET PERSONNALISÉ 4

Bernard Botturi

communiquer avec les autres

avoir la compagnie de ceux qu’on aime

avoir l’occasion d’être reconnu

d’apprendre

de travailler

de jouer

de se distraire

de pratiquer une religion, de se référer à une sagesse de vie

etc. " Si nous privons trop longtemps une personne de ce qu’elle apprécie le plus — amour, reconnaissance, activité utile —, cet état de manque est souvent pire que le mal que l’on essaie de soigner. Si la personne ne craignait pas ces bouleversements dans sa vie —tel un abîme béant entre elle et les bien-portants —, la maladie et même le vieillissement lui feraient bien moins peur ". Par ailleurs, après un séjour à l’institut des paralysés et des handicapés de New York (1937) elle découvre la nécessité de : L’individualisation des plans de soins et sur l’évaluation continue des besoins de la personne malade ainsi que des progrès réalisés par elle dans le recouvrement de son autonomie De cette expérience elle va formaliser des curriculums guide (guide de projets individualisés), qu’elle mettra en pratique dès 1940. Ces curriculums étaient centrés sur le patient et non autour de diagnostics médicaux et de maladie. Son approche des besoins est formalisée dans un guide énumérant les items suivants :

Grille des quatorze besoins de Virginia Henderson

I - Besoin de respirer

1 - Sans gêne 2 - Dyspnée. 3 - À besoin d'aide technique (aérosol). 4 - Ventilation assistée. I - Besoin de boire et manger

1 - Mange seul. 2 - Installation/stimulation. 3 - À besoin d'aide partielle et/ou surveillance. 4 - À besoin d'aide totale (faire manger, nutripompe).

III - Éliminer (urines) 1 - Continence. 2 - À besoin d'aide (WC avec aide, urinal, bassin). 3 - Incontinence jour ou nuit. 4 - Incontinence jour et nuit. Éliminer (selles) 1 - Transit normal. 2 - À besoin d'aide (WC avec aide, bassin, laxatif). 3 - Incontinence, diarrhée, constipation épisodique.

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4 - Incontinence en permanence. IV - Se mouvoir et maintenir une bonne posture 1 - Se déplace seul. 2 - Se déplace avec aide (déambulateur, canne) ou avec une personne. 3 - Se déplace avec l'aide de deux personnes. 4 - Alité en permanence, levé interdit. V - Dormir et se reposer 1 - Dort naturellement. 2 - Dort avec aide (médicament). 3 - Réveils fréquents. 4 - Insomnies fréquentes. VI - Se vêtir et se dévêtir 1 - S'habille, se déshabille seul. 2 - A besoin du conseil d'un tiers, de surveillance. 3 - A besoin de l'aide partielle d'un tiers. 4 - A besoin d'une aide totale. VII - Maintenir sa température 1 - Adapte ses vêtements à la température ambiante. 2 - Demande à être protégé. 3 - Incapable d'adapter ses vêtements à la température ambiante. 4 - Garde les vêtements qu'on lui enfile. VIII - Être propre, protéger ses téguments 1 - Se lave seul. 2 - A besoin d'être stimulé mais se lave seul. 3 - A besoin d'une aide partielle (une partie du corps). 4 - A besoin d'une aide totale pour se laver. IX - Éviter les dangers 1 - Lucide. 2 - Confus et/ou désorienté épisodiquement. 3 - Confus et/ou désorienté en permanence. 4 - Coma, dangereux pour lui-même et pour les autres. X - Communiquer 1 - S'exprime sans difficulté. 2 - S'exprime avec difficulté (bégaiement). 3 - A besoin d'une aide pour s'exprimer (ardoise, interprète). 4 - Ne peut pas s'exprimer (aphasie), ne veut pas s'exprimer. XI - Agir selon ses croyances et ses valeurs 1 - Autonome. 2 - Est découragé, exprime sa colère, son angoisse. 3 - Éprouve un sentiment de vide spirituel. 4 - Demande une assistance spirituelle. XII - S'occuper en vue de se réaliser 1 - Autonome. 2 - Triste, anxieux. 3 - Angoissé, opposant, se laisse aller. 4 - Négation de soi, désespoir.

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XIII - Besoin de se récréer, se divertir 1 - Autonome. 2 - Désintéressement à accomplir des activités récréatives. 3 - Difficulté/incapacité à accomplir des activités récréatives. 4 - Refuse d'accomplir des activités récréatives. XIV - Besoin d'apprendre 1 - Se prend en charge. 2 - À besoin de stimulation. 3 - Apathique. 4 - Refus, résignation

Ces différents items sont repris par la loi française : décret 02-194 du 11 février 2002 et arrêté du 1 mars 2002 et est utilisé par la CRAM (Cerfa N° 12103*01) pour élaborer la démarche de soins infirmiers (DSI).

Ce guide est utilisé dans des versions différentes afin d’élaborer une démarche de prise en

charge. Ainsi Jean Watson la décline de la façon suivante à partir de la pyramide de

Maslow :

Besoins physiologiques de base : Oxygénation - Équilibre hydrique et sodé - Équilibre alimentaire - Équilibre acide-base - Élimination des déchets - Température normale - Sommeil - Repos - Relaxation - Activité - Mobilisation - Énergie - Confort - Stimulation - Propreté - Sexualité. Besoins de sécurité : Protection du danger physique - Protection des menaces psychologiques - Délivrance de la douleur - Stabilité - Dépendance - Prédictibilité - Ordre. Besoins de propriété : Besoin de maîtrise sur les choses, sur les événements - Besoin d'impact, de pouvoir sur l'extérieur et donc besoin important de connaissances pour y arriver. Besoins d'appartenance : (par ordre de priorité) Amour et affection - Acceptation - Relations et communications chaleureuses - Approbation venant des autres - Être avec ceux qu'on aime - Être avec des compagnons. Besoins d'estime de la part des autres : Reconnaissance - Dignité - Appréciation venant des autres - Importance, influence - Bonne réputation - Attention - Statut - Possibilité de dominer. Besoins d'estime de soi : Sentiment d'être utile, valorisé - Haute évaluation de soi-même - Se sentir adéquat, autonome - Atteindre ses buts - Compétence et maîtrise - Indépendance. Besoins de se réaliser : Croissance personnelle et maturation - Prise de conscience de son potentiel - Augmentation de l'acquisition des connaissances - Développement de son potentiel - Amélioration des valeurs - Satisfaction sur le plan religieux et/ou philosophique - Créativité augmentée - Capacité de percevoir la réalité et de résoudre les problèmes, augmentée - Diminution de la rigidité - Mouvement vers ce qui est nouveau - Satisfaction toujours plus grande face à la beauté - Moins de ce qui est simple, plus de ce qui est complexe. Si nous examinons les divers items, il apparaît que chacun des professionnels est concerné par :

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LE PROJET PERSONNALISÉ 7

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Respirer : que ce soit par aide ou par des accompagnements dans des promenades dans les alentours

Boire et manger : diversifier les saveurs, l’apprentissage à se servir de couverts...

Se mobiliser, posture : rééduquer, faire faire des gestes purement ludique, veiller à une bonne assise…

Dormir, se reposer : assurer un bon endormissement par un accompagnement ad’ hoc.

Se vêtir et se dévêtir : apprendre des gestes d’ajustement, se vêtir selon les circonstances.

Communiquer avec ses semblables et l’entourage : perturbation de la communication imputable à des troubles associés consécutifs à l’état, la pathologie.

Se laver et protéger ses téguments : apprendre les gestes pour se peigner, se brosser les dents, accompagner les gestes du professionnel qui fait la toilette, veiller à l’état des ongles de pieds.

Etc.…

Besoins et pyramide des besoins selon Abraham Maslow

Abraham Maslow (1908 / 1970) fait partie des plus importants psychologues du XX° siècle. Il fut le premier auteur à être postfreudien dès 1950, et fut avec Carl Rogers la figure de proue de psychologie humaniste. En 1956, il publie "Besoins fondamentaux, motivation et personnalité", où il expose une théorie générale du besoin et plus largement de la motivation. S'il n'est point l'auteur de la pyramide qui lui est attribuée, elle est issue de son ouvrage, elle est la formalisation de la hiérarchie des besoins. Sans entrer dans les détails de sa théorie, nous exposons ici les grands principes. Tout être vivant est en recherche de l’homéostasie afin de maintenir un état constant d’équilibre, l'homéostasie s'obtient par la satisfaction d'un certain nombre de besoins qui sont :

Les besoins physiologiques :

Ceux-ci sont prédominants, s’ils sont insatisfaits alors la personne est dominée par eux et les autres besoins sont relégués à l’arrière plan voire inexistants.

Les besoins de sécurité :

Ils désignent les besoins de stabilité, de protection, de libération de la peur, de l’anxiété, et du chaos, besoin d’une structure de l’ordre, de la loi et de limites, etc. Si les besoins de sécurité sont menacés, attaqués, alors ils deviennent prépondérants, avec risque de régression comme le fait d’accepter une dictature ou des lois sécuritaires d’exceptions.

Les besoins d’appartenance, d’amour :

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Ils désignent la nécessité d’avoir une place au sein d’un groupe, de sa famille, le fait de donner et de recevoir de l’affection. Toute "bonne" société doit satisfaire ce besoin d’une manière ou d’une autre, si elle veut survivre et être saine.

Les besoins d’estime :

Tout individu (hors pathologie), manifeste un besoin ou désir d’évaluation élevée (en général) stable et fondée d’eux-mêmes, un besoin de respect de soi ou d’estime de soi, et de l’estime des autres. La satisfaction du besoin d’estime de soi conduit à des sentiments de confiance en soi, de valeur, de force, de compétence, de capacité, et d’être utile et nécessaire au monde. L’estime de soi la plus stable, donc la plus saine, est basée sur le respect mérité des autres, et non sur la gloire ou la célébrité et l’adulation indue.

Le besoin d’accomplissement de soi :

Un homme doit être ce qu’il peut être. Il doit être cohérent avec ses propres potentialités. Ce besoin renvoie au désir de réalisation de soi, c’est-à-dire la tendance de la personne à devenir actualisé dans ce qu’il est. Cette tendance peut être formulée comme le désir de devenir de plus en plus ce que l’on est, de devenir tout ce que l’on est capable d’être.

Les besoins cognitifs fondamentaux

La quête du sens est un postulat qui peut être décliné comme le désir de savoir et de comprendre, de systématiser, d’organiser, d’analyser, de chercher des relations entre les choses, de construire un système de valeurs. Cela dit, le désir de connaître précède le désir de comprendre. À ce désir, il faut rajouter que chez certaines personnes il existe, également, un besoin esthétique fondamental.

Caractéristique des besoins fondamentaux :

Chez certaines personnes l’estime de soi est plus importante que l’amour. Pour d’autres douées de capacités de création, le mobile de la créativité semble plus important que tout autre contre-déterminant. Chez certaines personnes le niveau d’aspiration peut être en permanence réduit, éteint du fait d’un parcours de vie médiocre. Un homme en bonne santé est fondamentalement motivé par ses besoins de développement et d’actualiser ses pleines potentialités et capacités. Nous interroger sur ce que l’homme attend de la vie, c’est toucher à son essence même.

La satisfaction des besoins fondamentaux :

Le principe dynamique de base qui anime l’organisation de la motivation humaine est l’émergence chez le sujet en bonne santé de besoins moins prioritaires lorsque les besoins fondamentaux ont déjà été satisfaits.

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La conséquence la plus directe de la satisfaction d’un besoin est que ce dernier disparaît et qu’un besoin nouveau émerge. Cela dit nous avons tendance à prendre comme allant de soi les biens dont nous sommes déjà gratifiés, ils tendent non seulement à passer inaperçus mais aussi à être dévalués ou tournés en dérision ou détruits. Il existe une différence de caractère entre l’individu qui se sent à l’abri et celui qui vit en permanence comme un espion en territoire ennemi. La satisfaction des besoins émotionnels de base permet l’apparition de traits de caractère tels que la propension à témoigner de l’affection aux autres, le respect de soi-même, la confiance en soi ou l’assurance. La raison saine et les pulsions instinctives saines visent la même direction et ne s’opposent pas chez un sujet sain. À titre d’exemple, il est psychiquement désirable pour les enfants d’être protégés, acceptés, aimés et respectés ; or c’est précisément ce que les enfants désirent instinctivement. Toute croyance qui incite les hommes à se méfier d’eux-mêmes et des autres sans nécessité et à douter sans fondement des possibilités humaines, doit être considérée partiellement responsable des guerres, des rivalités entre les races et des massacres perpétrés au nom de la religion, des idéologies. Les besoins fondamentaux obéissent à un statut psychologique, social et biologique particulier. Ils doivent être satisfaits, sinon nous tombons malades. Nous pouvons nous passer de nombreuses choses mais certainement pas de l’amour, de la sécurité et du respect. Un organisme auquel on fournit sécurité, amour et respect fonctionne mieux quel tout autre organisme qui en est privé.

Besoins et attentes

Rappel de la loi de janvier 2002 :

"Une prise en charge et un accompagnement individualisé de qualité favorisant son développement, son autonomie et son insertion, adaptés à son âge et à ses besoins, respectant son consentement éclairé qui doit systématiquement être recherché lorsque la personne est apte à exprimer sa volonté et à participer à la décision"

Si les besoins sont principalement posés par les divers diagnostics des professionnels et vont constituer les hypothèses nécessaires à l'élaboration d'un projet personnalisé, ils sont largement insuffisants pour que le projet puisse aboutir de façon satisfaisante. Rappelons que le projet est établi avec la personne accueillie et que son adhésion est recherchée. Cette recherche de l'adhésion qui va faire contrat, engagement réciproque ne peut se faire que par un échange entre ce que les professionnels ont diagnostiqué en tant que besoin et ce que les personnes concernées en pensent. Cette confrontation a, entre autres, pour but de créer une "alliance", notamment en comprenant, écoutant ce que la personne attend de sa prise en charge, en créant de la motivation à faire en utilisant un vocabulaire commun avec des significations communes.

Si le projet est élaboré uniquement à partir du discours des professionnels, si pertinent soit-il, il risque d'échouer par une attitude de refus plus ou moins agressive/ passive de la part de la personne concernée.

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LE PROJET PERSONNALISÉ 10

Bernard Botturi

Si le projet s'élabore uniquement à partir des attentes de la personne il risque d'être très fade, voire contre productif.

Le but du projet est de favoriser le développement, l'autonomie et l'insertion de la personne accueillie, ce but dans sa compréhension et ses modalités relève de l'expertise des professionnels et doit toujours servir de fil directeur. La plupart des personnes accueillies sont hélas dépourvues de l'estime de soi nécessaire pour parler de développement, nous abordons ici le respect du "consentement éclairé qui doit systématiquement être recherché", expression qui est souvent mal comprise, car issue du monde sanitaire.

Consentement éclairé

La notion de consentement éclairé implique que les professionnels sont tenus de présenter clairement à la personne accueillie leurs conclusions et propositions. Il s'agit d'une obligation d’information et de préconisation ; autrement dit, les propositions de projet doivent être formulées en termes clairs et ne comprendre ni dissimulation ni mensonge injustifiés (protection d'un tiers, prévention garantissant l'intégrité psychique de la personne), tenir compte du degré de maturité de la personne, de son émotivité, de ses facultés de discernement, de ses connaissances, c’est-à-dire de ses capacités intellectuelles et psychologiques à les recevoir.

Le consentement éclairé est aussi une rupture de la relation professionnel/usagers de type "paternaliste". Dans ce modèle, l'éducateur est persuadé de savoir et d'être objectif. Il se voit comme le gardien de l'intérêt de l'usager. Il prend les décisions pour lui, en respectant simplement un principe de bienfaisance. Le principe de bienfaisance pourrait être explicité comme étant :

1. le devoir de ne pas nuire ;

2. le devoir de prévenir la maltraitance ou la souffrance liée à la pathologie ;

3. le devoir de supprimer la maltraitance ou la souffrance ;

4. le devoir de faire le bien ou de promouvoir le bien.

Cette rupture est à resituer dans la notion de relation contractuelle donnant à la personne un statut d'acteur, c'est-à-dire de personne qui devient partie prenante d'une action la concernant. Il est à noter qu'il est nécessaire de doubler la relation contractuelle d'une relation sociale de groupe, cela afin d'éviter les risques de dérive d'une relation qui, ne soyons point dupes, est asymétrique. C'est pour quoi la loi de janvier 2002 a institué de nouvelle instances représentatives des usagers, ainsi que des encouragements à créer toutes sortes de représentations collectives par le bais de commissions, comités, etc.

Les limites du consentement éclairé

La première est celle de l'illusion de l'égalité entre les professionnels et les personnes accueillies, le degré de connaissances et pratiques médico-sociales, éducatives, médicales sont très loin de favoriser un échange sur un pied d'égalité.

Les personnes accueillies peuvent difficilement " choisir " et dépendent largement de leur admission en institution et donc du regard des professionnels à leur égard.

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La seconde est celle "d'éclairé", or les personnes accueillies présentent des difficultés, voire des impossibilités à donner un consentement valable. Toutefois, leur consentement personnel doit être systématiquement recherché afin de l'aider à exprimer leur volonté et à participer à la décision, ici ce qui compte c'est l'expression personnelle.

Le devoir du consentement éclairé

Lorsqu’il s’agit d’un mineur ou d’un adulte sous tutelle, le représentant légal doit être associé aux diverses propositions, sa coopération est obligatoire et il peut très bien soit réserver son consentement soit le contester. C’est aux professionnels de présenter de façon argumentée leurs propositions, voire les moduler en fonction des informations et des arguments du représentant légal. En dehors de l’obligation réglementaire, il y a l’esprit, en effet si le représentant légal estime que le projet lui a été imposé, qu’il n’a pas été entendu, il y a de fortes chances pour qu’il sabote auprès de son enfant ou de l’adulte dont il a la tutelle le contenu du projet, et il aura raison, le projet n’est pas l’idée d’une équipe de professionnels, mais c’est un service à rendre auprès d’une personne. Pour les mineurs les parents, à juste titre, s’inquiètent du devenir de leur enfant lors d’une admission dans un service médico-social et cette obligation de co-construction est l’occasion d’aider les parents à accepter le handicap de leur enfants, d’être dans un dialogue constructif, d’éducation partagée.

Attentes et alliance :

De ces précisions nous dégageons des règles de conduite :

L'obligation de communiquer de façon adaptée, claire et distincte les propositions de prises en charge

L'obligation de promotion de l'autonomie, du développement de la personne qui passe avant toute argutie juridique.

L'obligation de recherche d'adhésion en faisant participer au mieux de ses capacités la personne aux processus de décisions la concernant.

Les attentes ne peuvent surgir que si elles sont sollicitées et cela passe par une saine communication des propositions, même si les premières réponses sont faibles, elles entrent dans un processus de développement de maturation, processus qu'il faudra entretenir, étayer par de nouvelles sollicitations. La formulation des attentes sont également le point d'appui sur lequel les professionnels pourront faire levier, faire alliance.

Le projet n'est pas un programme

Comme nous l'avons vu plus haut au sujet du contrat, le projet est une réponse spécifique aux besoins particuliers d'une personne. Alors qu'un programme s'adresse à un groupe.

Le terme de projet est préféré à celui de programme car :

Il n’y a pas deux personnes accueillies semblables

Qui ont à faire face aux mêmes difficultés.

Qui progressent ou se stabilisent selon des modalités semblables.

Qui utilisent les mêmes stratégies pour faire face à leurs difficultés.

Qui possèdent le même répertoire de comportements, de ressources.

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LE PROJET PERSONNALISÉ 12

Bernard Botturi

Définir les objectifs du projet personnalisé

Objectif :

Résultat escompté décrit en termes de capacités ou de compétences à atteindre, par opposition au but d'une prise en charge qui énonce le résultat recherché en termes d’intentions éducatives. Il se hiérarchise en objectifs opérationnels définis par des conditions de performances et par des critères de qualité ou de niveau.

Objectif général :

Un objectif général est un énoncé d’intention d’un projet de prise en charge en termes de capacité de ou des usagers, l’un des résultats escomptés d’une séquence d’un projet de prise en charge.

Un objectif général est limité à un champ restreint : ce à quoi va aboutir, dans des conditions déterminées, le résultat du projet de prise en charge pour l’usager.

L’objectif se définit donc comme le résultat escompté, par opposition au but qui énonçait le résultat recherché.

L’objectif général ne répond pas seulement à la question " qu’est-ce que l’on veut ", mais à la question " qu’est-ce que l’on peut ? " ; c’est-à-dire la prise en compte des conditions et des moyens qui vont permettre à l’équipe éducative comme aux usagers de prévoir et non simplement de souhaiter.

Autrement dit, l’objectif, c’est le but devenu crédible.

L’objectif spécifique ou l’objectif opérationnel :

Un objectif opérationnel est issu de l’analyse d’un objectif général en autant d’énoncés rendus nécessaires pour que cinq exigences soient satisfaites :

qui produira le comportement escompté.

quel comportement observable démontrera que l’objectif est atteint.

quel sera le produit du comportement.

dans quelles conditions le comportement doit avoir lieu

quels critères serviront à évaluer le résultat.

Exemple :

1- l’adolescent X

2- - saura utiliser un nécessaire de rasage

3- afin de se raser

4- en utilisant lui-même la bombe à raser, le rasoir à main en se référant à la

démonstration faite par l’AMP ou l’éducateur

5- les différentes parties concernées du visage seront rasées de près et sans

coupure. À cet objectif doit être affecté un budget temps (préparation, organisation, transmission, évaluation, etc.), un échéancier, des ressources humaines voire financière.

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LE PROJET PERSONNALISÉ 13

Bernard Botturi

Il n’est pas toujours aisé de respecter ces cinq exigences, afin de préparer sa rédaction, il faut avoir en tête les trois caractéristiques d’un objectif :

1. il est exprimé en termes d’activité, de performance accomplie 2. il fixe le minimum escompté. 3. il précise le mode d’évaluation (ce qui est évalué ce n’est pas la personne, mais la

pertinence de l’objectif, donc le projet élaboré). Un facteur important d’échec ou d'inconsistance de projet personnalisé est la définition vague de l’objectif. Il n’est pas toujours nécessaire de rédiger un objectif de façon aussi pointue, mais pour être opérant un objectif doit être satisfaire à un minimum de critères. Ainsi, la structure d’un objectif / d’un sous-objectif bien défini comprend :

1. la ou les personne(s) responsable(s) du projet à mener.

2. un verbe d'action.

3. un résultat spécifique et mesurable/ évaluable.

4. un échéancier ou date butoir précise.

5. des ressources temps, matérielles, budgétaires, etc.

Un objectif bien déterminé indique le qui, le quoi, le quand et le combien, à cela peut se rajouter le comment (allocations de moyens, méthodes de travail, procédures de contrôle). Les cinq premiers éléments sont d'une importance capitale.

Check-list d’un objectif bien défini :

L’objectif est-il décrit en termes concrets et explicites ? Est-il évaluable ?

Énonce-t-il ce qui doit être fait ?

Énonce-t-il le résultat escompté ?

Énonce-t-il qui assumera la responsabilité de l'action ou des actions ?

Énonce-t-il quand l'objectif sera-t-il atteint ?

Retrouve-t-on une description générale de la démarche à entreprendre pour atteindre l’objectif ?

Retrouve-t-on une justification éducative de la réalisation de l'objectif ?

Retrouve-t-on les ressources nécessaires pour sa réalisation ?

Énonce-t-il qui va s'occuper de coordonner les différentes étapes de la réalisation du projet ?

Énonce-t-il les critères et procédures d'évaluation de la réalisation de l'action et qui va les mettre en œuvre ?

Ces règles simples sont les fondements d'une saine gestion opérationnelle, favorisant les relations au sein des équipes éducatives :

Renforcer la cohésion de l’établissement. Entraîner l'adhésion des professionnels. Proposer du sens. Éviter que l'établissement soit l'enclos du secret et le lieu du mépris.

Combien d'actions et de projets échouent, dysfonctionnent parce que les acteurs ignorent de façon précise pour quoi, pour qui ils travaillent, comment ils doivent s'y prendre, quelles sont leurs responsabilités, quels moyens leur sont donnés... L'ignorance en la matière génère

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LE PROJET PERSONNALISÉ 14

Bernard Botturi

le découragement, la passivité, la suspicion et enfin une "saine" indifférence aux buts et missions de leurs tâches.

Profitons-en pour insister sur les maladresses habituelles des politiques de management opérationnel au sein des établissements. Les faiblesses sont essentiellement des flous dans le domaine de mise en forme des objectifs...

Les lacunes habituelles sont les suivantes :

On fixe souvent des objectifs trop modestes qui ne sont pas stimulants.

Les responsables ou les services surestiment leurs capacités

On n’a pas formulé le comment et le pourquoi.

Personne n'assume la responsabilité du projet.

Les objectifs qui s’avèrent difficiles ou impossibles à atteindre, voire inconsistants, ne sont pas révisés ou rejetés.

Il n'a pas été établi d'échéancier réaliste.

L’allocation des moyens est mal définie et ne tient pas compte des en-cours.

L'objectif n'est pas clairement justifié.

La démarche à suivre pour réaliser le projet n'a pas été adéquatement déterminée.