L’ - Bex & Arts – Triennale de sculpture contemporaine ... · à la Jetée de la Compagnie...

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Mercredi 23 août 2017 | 24 heures Contrôle qualité VC3 Festival La 6 e édition du Sunrise Electro Open Air se tient ce week-end à Curtilles, avec des DJ suisses et trois pointures internationales En cinq ans, le Sunrise Electro Open Air de Curtilles s’est fait une place dans l’agenda des clubbers. Pour sa 6e édition – qui se déroule dans la Broye vaudoise, à deux pas de Lucens –, les organisateurs voient donc les choses en plus grand et offrent une soirée sup- plémentaire au public. Vendredi soir, une Méga Silent Party (gra- tuite) verra s’affronter neuf DJ. Et mélangera fans de musique élec- tronique aux amateurs de tous styles, grâce à deux fréquences audio diffusées dès 20 h. Après ce tour de chauffe, place au gros morceau de la manifesta- tion: la soirée de samedi avec un line up autant suisse qu’interna- tional. Derrière les platines en Des stars de l’electro feront vibrer la Broye première partie? Djerem, Manu Py et McKane, bien connus des scènes romandes. Jusqu’à tard dans la nuit, place ensuite à des pointures qui, pour certaines, «viendront pour la première fois en Suisse», se réjouit l’équipe de passionnés qui tient à bout de bras ce mini-open air. Dès 23 h, le duo de DJ russes Dropgun chauffera la foule. La transe distillée de Sky- tech prendra le relais, avant le clou de la soirée: le duo hongrois de progressive house Stadiumx. G.CO. Curtilles, rte de Payerne Ve 25 et sa 26 août. Prélocs et infos sur Internet. www.sunrise-openair.ch Le duo hongrois Stadiumx est la tête d’affiche de l’Open Air electro qui se tient à Curtilles. DR Culture&Société Repéré pour vous Sherlock en jupettes courtes En matière de détectives en jupettes courtes, la Franco-Vaudoise Chris- tine Pompéï règne avec la futée Maëlys. Cette émule de Sherlock Hol- mes suscite des disci- ples. Ainsi d’Agatha Rai- sin, de la Britannique Marion Chesney. Plus originale, une petite nouvelle pointe, armée d’une grosse loupe et d’un fin sens de l’observation. Lottie Lipton a perdu ses parents archéologues, elle se console avec son grand-père Bertie, gardien du British Museum, à Londres. En 1928, les momies et autres trésors de l’Egypte ancienne aux secrets inviolés lui of- frent un terrain de jeu génial. Lottie décode, extrapole et échafaude les théories, invitant à la suivre. Un calepin et un crayon sont fournis. Loin du gadget, ils s’avèrent pré- cieux pour noter, par exemple, en morse. Cécile Lecoultre Les enquêtes de Lottie Lipton Dan Metcalf/Rachelle Panagarry Ed. Père Castor, 96 p. Hommage Sculpteur, Zaric dansait sur le fil de la tendresse Partageant ses forces et ses émotions avec une rare générosité d’artiste, le Lausannois est décédé mardi. Il avait 56 ans Il ne fallait pas demander à Zaric de choisir son animal préféré! «Impossible, répondait-il, c’est comme de demander à un enfant de choisir son jouet favori dans un magasin.» GERALD BOSSHARD 24 heures | Mercredi 23 août 2017 Contrôle qualité VC3 Concert L’association Thelonica imagine des événements insolites. Samedi, le duo tunisien joue au petit matin à la Jetée de la Compagnie L’avenir appartient à ceux qui se lèvent tôt. Pour l’organisation de ses concerts, dont le deuxième a lieu ce samedi, l’association The- lonica a en tout cas choisi l’aube et ses reflets lacustres. Montée par Marta Arias, Chantal Bellon, Claire Brawand, Sophie Grecuc- cio et Sarah May, toutes issues du giron de l’organisation du Cully Jazz Festival, la toute jeune struc- ture entend promouvoir le jazz et Amine & Hamza réveillent l’aube en musique et au bord du lac Amine & Hamza joueront pour les mélomanes très matinaux. DR Fans de SF en deuil Carnet noir L’auteur prolifique de science-fiction Brian Aldiss est mort, samedi 19 août, à l’âge de 92 ans à Oxford. Pionnier de la science-fiction, il publia plusieurs romans dystopiques majeurs dans les années 1960 à 1980, dont A.I. Intelligence artificielle, adapté sur grand écran par Steven Spielberg. GCO Un trait poétique brisé Décès L’auteur de bande dessinée Michel Plessix est mort ce lundi 21 août à l’âge de 57 ans, a annoncé l’un de ses éditeurs. Le Français avait adapté en bande dessinée – avec succès, poésie et son trait humoristique-animalier – le célèbre roman de Kenneth Grahame Le vent dans les saules. GCO la musique improvisée en mettant sur pied des événements dans des cadres inattendus et sur des ho- raires qui ne le sont pas moins. Après le duo Bad Resolution de Christophe Calpini et Ganesh Gey- meier, celui d’Amine & Hamza s’installe lui aussi dans le voisi- nage de la Jetée de la Compagnie vers Bellerive - quai de la CGN, à une heure très matinale puisque les premières notes s’échappe- ront de l’oud et du qanoun des deux complices à 6 h 30. Le lever du soleil est attendu à 6 h 45. Les frères tunisiens, médecins dans la vie civile, viennent de sortir le très bel album Fertile Paradoxes. Un enregistrement lustré d’Orients avec des invités tels que le violon- celliste Vincent Segal et l’accor- déoniste Vincent Peirani, qu’ils avaient présenté en grande for- mation lors de la dernière édition du Cully Jazz. Le rendez-vous de samedi ne cherche pas à réveiller les morts et évoluera dans le registre intime d’une heure synonyme d’éclosion (ou de coucher très tardif). Les lève-tard et ceux qui apprécient les instrumentations plus étoffées se reporteront à leur date du City Pully, le vendredi 22 septembre. Boris Senff Bellerive-quai de la CGN, Jetée de la Compagnie Sa 26 août (6 h 30). Gratuit. thnca.wordpress.com En diagonale Culture Société Gastro Ciné Conso Sortir Les gens MacMillan) ou des recherches esthéti- ques telles que Fight Night, aventure politico-théâtrale participative qui fait voler la démocratie en éclats, et Les Falaises de V. (lire ci-des- sous). Parmi les 30 rendez-vous agendés dès octobre, la création romande est très bien représen- tée. Le théâtre yverdonnois accueille, ainsi, les tournées de quelques succès scéniques des saisons précédentes (Le bal des voleurs, de Jean Anouilh, par Robert Sandoz et Les acteurs de bonne foi , de Marivaux, produit par le Théâtre des Osses). Côté nouvelles productions, le public du TBB pourra découvrir Le DirektØr, adaptation très attendue du film de Lars Van Trier par Oscar Gómez Mata, Popcorn, pièce corrosive de Ben Elton portée sur scène par le Fribour- geois Julien Schmutz, ou La ferme des animaux d’Orwell, mis en scène par Christian Denisart avec une quinzaine de comédiens vaudois. G.CO. D u théâtre pour tous les publics! La cinquième et dernière saison imaginée par Thierry Luisier – le directeur du Théâtre Benno Besson nommé secrétaire général de la nouvelle Fondation romande des arts de la scène et remplacé, dès septembre, par le metteur en scène Georges Grbic – offre, une fois encore, une place de choix à la musique classique (en invitant, entre autres, le Van Baerle Trio). Il ouvre aussi des fenêtres plus jazzy (le génial harpiste Park Stickney), chansonnières (Michel Bühler) ou humoristiques (Marc Donnet-Monay & Yann Lambiel et Le fric de Kucholl et Veillon). Mais c’est au rayon théâtre que le menu 2017-2018 promet richesse et éclectisme, avec des classiques (dont Le portrait de Dorian Gray par Thomas Le Douarec ou Le Cid par Yves Beaunesne), de nouvelles écritures (Séisme, petit joyau causti- que et conjugal de l’Anglais Duncan La rencontre Brigitte Rosset et Christian Scheidt Tout est dans le titre. La Locandiera, quasi comme! prend quelques libertés avec la version originale de Goldoni. Le parti pris de ce revival, c’est de faire jouer tous les personnages par deux comédiens, Brigitte Rosset et Christian Scheidt. Le duo incarne tantôt Mirandoline, tantôt le Marquis de Forlipopoli, tantôt le Comte d’Albafiorita, tantôt le valet Fabrice, pour ne mentionner que quelques caractères. Virtuoses de la scène romande, les deux acteurs étrennent jusqu’au 27 août ce spectacle à Troinex (GE) et seront en tournée cet automne. La promesse d’un grand moment de théâtre, à découvrir le 11 octobre à Yverdon et le 20 au Croche- tan, à Monthey. Les coups de cœur «Les Falaises de V.» Face à la pénurie de dons d’organes, le gouvernement offre la possibilité à ceux qui ont une dette envers la société de se racheter au prix d’une partie de leur corps. Les Falaises de V. est une fiction dont le spectateur, équipé d’un casque de réalité virtuelle, est le person- nage principal. Pendant une vingtaine de minutes en plan-séquence, il va vivre une histoire à 360 degrés. (17-19 nov.) «J’arriverai par l’ascenseur de 22 h 43» L’auteur et comédien Philippe Soltermann avait 12 ans lorsque son chemin croisa pour la première fois celui d’Hubert-Félix Thiéfaine. La musique du poète ne le quittera plus. Aujourd’hui, le Lausannois en tire un monologue personnel. Déclaration ou règlement de comptes? (12-13 janv.) «La main de Leïla» Le récit d’une révolte, une idylle à la Roméo et Juliette où Vérone serait Sidi Fares, un petit village proche d’Alger. Dans le secret de son garage, Samir, passionné de cinéma qui rejoue, pour son public et surtout Leïla, les plus grands baisers du septième art. Un véritable crime dans cette Algérie de 1988. Immense succès de l’édition 2016 du Festival d’Avignon, cette pièce mise en scène par Régis Vallée narre magnifique- ment la censure, la révolte, la jeunesse et l’amour. (2 mars) Au TBB, Thierry Luisier signe une cinquième et ultime saison qui arpente la diversité théâtrale Un théâtre, une saison LAURENT DUBOIS I nfo technique Billetterie Les billets individuels (dont le prix oscille entre 15 et 55 fr. selon les réductions) et les cartes Privilège peuvent être réservés. Cette formule, valable dès l’achat de six places, offre une réduction de 5 fr. par billet au TBB et 4 fr. à l’Echandole. Outre le Passculture cantonal (8 fr. la place pour les jeunes en formation), d’autres avantages existent pour les moins de 17 ans (15 fr. la place) et les moins de 26 ans (25 fr. la place). Réservation 024 423 65 84 ou www.theatrebennobesson.ch Florence Millioud Henriques L’ énergie de créer, encore et encore, ce monde où l’animal et l’homme ne font qu’un pour élever une dimension autre, pour célébrer la poésie, pour s’abandonner à une générosité ab- solue. Cette énergie, Zaric l’a sublimée même dans la douleur pour espérer en la vie et dans l’impossibilité du renonce- ment face à la maladie. Il a créé pour Bex & Arts 2017 où ses «hom’animaux» offrent au parc de Szilassy le souffle d’une puis- sance fragile mais aussi toute la beauté d’une marche vers l’avant. Il a créé pour son exposition à la Jedlitschka Gallery à Zurich, à voir jusqu’au 9 septembre. En juin, le sculpteur a encore créé le mouve- ment édifiant l’âme en communion fu- sionnelle avec La flûte enchantée du Bé- jart Ballet Lausanne. Ses petits carnets de notes, confidents et creusets de ses inspi- rations, alternaient alors les mauvaises nouvelles et ses envies de caresser les êtres et le monde avec son art. «Jusqu’au bout il a modelé, souffle son ami, l’éditeur de livres d’art, Pierre Starobinski. Il mo- delait pour que le vide devienne plein et, maintenant, c’est lui qui laisse un vide assourdissant.» Zaric est décédé mardi, à peine quelques jours après son 56e anni- versaire. «Comme tous les grands artistes, ap- puie Michel Thévoz son ami et ancien conservateur de la Collection de l’Art brut, Nikola n’a pas seulement exercé son talent dans son œuvre, mais dans sa vie, dans ses rapports aux autres et à la na- ture. Il avait beaucoup d’amis, il les a tous enrichis par sa générosité, son humour et son allégresse.» Le sculpteur lausannois, on peut aussi dire l’homme au chapeau noir, l’homme aux yeux d’animaux, l’ac- tiviste de la défense des autres artistes – il avait organisé avec Visarte les expositions de sculptures au parc Mon-Repos – ou l’altruiste qui n’avait pas à compter ses amis sur les doigts d’une main était aussi Nikola. Un prénom venu avec lui d’ex- Yougoslavie et baladé, enfant, sur les ter- res maternelles à Martigny, le regard déjà tourné vers la nature et la montagne qu’il ne cessera d’escalader sans jamais oublier… ses carnets! Pierre Starobinski était là: «Je l’ai vu dessiner en montant à peaux de phoque.» Un réseau d’énergies De retour à l’atelier – son antre de pous- sière et de connaissances, son livre de souvenirs et de références – la chimie du mystère et de l’humour tendre prenait forme dans la terre matrice avant d’être sanctuarisée dans le béton. Griffées, pi- quées, tatouées, ses Barbilapins, Femliè- vres, Homboucs, ses fables sculptées por- tent les marques de la mémoire tout en s’inscrivant dans l’éternité. Partout où elles passent comme au Jardin Alpin de Champex en 2012, partout où elles posent leur silence confident comme devant la Bibliothèque de l’UNIL, partout où elles se perchent en invitation à la méditation comme sur le glacier du Trient ou partout où elles s’accrochent comme sur la façade du Gymnase de Chamblandes, ces fables diffusent leurs énergies positives. «C’est incroyable la place que cet œuvre s’est faite dans l’espace public, on le constate à Lausanne, à Genève, à Zu- rich. L’univers poétique de Zaric marque les gens et, poursuit son ami Marc Agron de la Galerie Univers, c’est très émouvant de voir à quel point elle les attire. Sa vie, c’était la sculpture même s’il est venu à l’art tard et après des études et des débuts d’ingénieur forestier. D’ailleurs sa mère m’a raconté que, petit à table, il ne pou- vait s’empêcher de créer, déjà, des per- sonnages avec la mie de pain.» Le jeu… Zaric l’évoquait souvent en parlant de son art et, lorsqu’il avait fait du Jardin Alpin de Champex son Olympe – ce monde d’humour et de rêve faisant surgir l’invisible qui rassure –, il s’était dit si heureux d’avoir ce lieu pour «jouer, avec toute l’implication de l’enfant, sa gravité, sa liberté, celle que l’artiste met une vie à trouver». La sienne lui a laissé le temps de conduire en chamane-poète son bestiaire bienveillant vers la postérité d’un grand artiste. Mais elle le prive de la grande exposition que ses amis préparent pour la rentrée 2018 au Musée Arlaud à Lau- sanne. Ses «émotions» disait-il, «passent en premier par le dessin». Aujourd’hui, le dessin est triste. A voir à Bex & Arts, cette procession solidaire allant de l’avant. CHANTAL DERVEY Le jeu, une constante comme ici au parc Hentsch à Genève. GEORGES CABRERA Matérialisée dans le ciment, la poésie de Zaric souffle sur les villes comme ici avec «L’homme- cheval» qui veille rue du Rôtillon à Lausanne. PATRICK MARTIN «Il modelait pour que le vide devienne plein et maintenant c’est lui qui laisse un vide assourdissant» Pierre Starobinski Ami fidèle et éditeur

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Mercredi 23 août 2017 | 24 heures

Contrôle qualitéVC3

FestivalLa 6e édition du Sunrise Electro Open Air se tient ce week-end à Curtilles, avec des DJ suisses et trois pointures internationales

En cinq ans, le Sunrise ElectroOpen Air de Curtilles s’est fait uneplace dans l’agenda des clubbers.Pour sa 6e édition – qui se dérouledans la Broye vaudoise, à deuxpas de Lucens –, les organisateursvoient donc les choses en plusgrand et offrent une soirée sup-plémentaire au public. Vendredisoir, une Méga Silent Party (gra-tuite) verra s’affronter neuf DJ. Etmélangera fans de musique élec-

tronique aux amateurs de tousstyles, grâce à deux fréquencesaudio diffusées dès 20 h.

Après ce tour de chauffe, place

au gros morceau de la manifesta-tion: la soirée de samedi avec unline up autant suisse qu’interna-tional. Derrière les platines en

Des stars de l’electro feront vibrer la Broyepremière partie? Djerem, ManuPy et McKane, bien connus desscènes romandes. Jusqu’à tarddans la nuit, place ensuite à despointures qui, pour certaines,«viendront pour la première foisen Suisse», se réjouit l’équipe depassionnés qui tient à bout de brasce mini-open air. Dès 23 h, le duode DJ russes Dropgun chauffera lafoule. La transe distillée de Sky-tech prendra le relais, avant leclou de la soirée: le duo hongroisde progressive house Stadiumx.G.CO.

Curtilles, rte de PayerneVe 25 et sa 26 août.Prélocs et infos sur Internet. www.sunrise-openair.ch

Le duo hongrois Stadiumx est la tête d’affiche de l’Open Air electro qui se tient à Curtilles. DR

Culture&Société

Repéré pour vous

Sherlock en jupettes courtes

En matière de détectivesen jupettes courtes, laFranco-Vaudoise Chris-tine Pompéï règne avecla futée Maëlys. Cetteémule de Sherlock Hol-mes suscite des disci-ples. Ainsi d’Agatha Rai-sin, de la BritanniqueMarion Chesney. Plusoriginale, une petite nouvellepointe, armée d’une grosse loupeet d’un fin sens de l’observation.Lottie Lipton a perdu ses parentsarchéologues, elle se console avecson grand-père Bertie, gardien duBritish Museum, à Londres.

En 1928, les momies eta u t r e s t r é s o r s d el’Egypte ancienne auxsecrets inviolés lui of-frent un terrain de jeugénial. Lottie décode,extrapole et échafaudeles théories, invitant à lasuivre. Un calepin et uncrayon sont fournis.

Loin du gadget, ils s’avèrent pré-cieux pour noter, par exemple, enmorse. Cécile Lecoultre

Les enquêtes de Lottie LiptonDan Metcalf/Rachelle PanagarryEd. Père Castor, 96 p.

Hommage

Sculpteur, Zaric dansait sur le fil de la tendressePartageant ses forces et ses émotions avec une rare générosité d’artiste, le Lausannois est décédé mardi. Il avait 56 ans

Il ne fallait pas demander à Zaric de choisir son animal préféré! «Impossible, répondait-il, c’est comme de demander à un enfant de choisir son jouet favori dans un magasin.» GERALD BOSSHARD

24 heures | Mercredi 23 août 2017

Contrôle qualitéVC3

ConcertL’association Thelonica imagine des événements insolites. Samedi, le duo tunisien joue au petit matin à la Jetée de la Compagnie

L’avenir appartient à ceux qui selèvent tôt. Pour l’organisation deses concerts, dont le deuxième alieu ce samedi, l’association The-lonica a en tout cas choisi l’aubeet ses reflets lacustres. Montéepar Marta Arias, Chantal Bellon,Claire Brawand, Sophie Grecuc-cio et Sarah May, toutes issues dugiron de l’organisation du CullyJazz Festival, la toute jeune struc-ture entend promouvoir le jazz et

Amine & Hamza réveillent l’aube en musique et au bord du lac

Amine & Hamza joueront pour les mélomanes très matinaux. DR

Fans de SF en deuilCarnet noir L’auteur prolifique de science-fiction Brian Aldiss est mort, samedi 19 août, à l’âge de 92 ans à Oxford. Pionnier de la science-fiction, il publia plusieurs romans dystopiques majeurs dans les années 1960 à 1980, dont A.I. Intelligence artificielle, adapté sur grand écran par Steven Spielberg. GCO

Un trait poétique briséDécès L’auteur de bande dessinée Michel Plessix est mort ce lundi 21 août à l’âge de 57 ans, a annoncé l’un de seséditeurs. Le Français avait adapté en bande dessinée – avec succès, poésie et son trait humoristique-animalier –le célèbre roman de Kenneth Grahame Le vent dans les saules. GCO

la musique improvisée en mettantsur pied des événements dans descadres inattendus et sur des ho-raires qui ne le sont pas moins.

Après le duo Bad Resolution deChristophe Calpini et Ganesh Gey-meier, celui d’Amine & Hamzas’installe lui aussi dans le voisi-nage de la Jetée de la Compagnievers Bellerive - quai de la CGN, àune heure très matinale puisqueles premières notes s’échappe-ront de l’oud et du qanoun desdeux complices à 6 h 30. Le leverdu soleil est attendu à 6 h 45. Lesfrères tunisiens, médecins dans lavie civile, viennent de sortir le trèsbel album Fertile Paradoxes. Unenregistrement lustré d’Orientsavec des invités tels que le violon-

celliste Vincent Segal et l’accor-déoniste Vincent Peirani, qu’ils avaient présenté en grande for-mation lors de la dernière éditiondu Cully Jazz.

Le rendez-vous de samedi necherche pas à réveiller les morts etévoluera dans le registre intimed’une heure synonyme d’éclosion(ou de coucher très tardif). Leslève-tard et ceux qui apprécientles instrumentations plus étofféesse reporteront à leur date du CityPully, le vendredi 22 septembre.Boris Senff

Bellerive-quai de la CGN, Jetée de la CompagnieSa 26 août (6 h 30). Gratuit.thnca.wordpress.com

En diagonale

Culture SociétéGastro Ciné Conso

Sortir Les gens

MacMillan) ou des recherches esthéti-ques telles que Fight Night, aventure politico-théâtrale participative qui fait

voler la démocratie en éclats, etLes Falaises de V. (lire ci-des-sous). Parmi les 30 rendez-vousagendés dès octobre, la créationromande est très bien représen-tée. Le théâtre yverdonnoisaccueille, ainsi, les tournées de

quelques succès scéniques des saisons précédentes (Le bal des voleurs, de Jean Anouilh, par Robert Sandoz et Les acteurs de bonne foi, de Marivaux, produit par le Théâtre des Osses). Côté nouvelles productions, le public du TBB pourra découvrir Le DirektØr, adaptation très attendue du film de Lars Van Trier par Oscar Gómez Mata, Popcorn, pièce corrosive de Ben Elton portée sur scène par le Fribour-geois Julien Schmutz, ou La ferme des animaux d’Orwell, mis en scène par Christian Denisart avec une quinzaine de comédiens vaudois. G.CO.

Du théâtre pour tous les publics!La cinquième et dernière saisonimaginée par Thierry Luisier – le

directeur du Théâtre Benno Besson nommé secrétaire général de la nouvelle Fondation romande des arts de la scène et remplacé, dès septembre, par le metteur en scène Georges Grbic – offre, une fois encore, une place de choix à la musique classique (en invitant, entre autres, le Van Baerle Trio). Il ouvre aussi des fenêtres plus jazzy (le génial harpiste Park Stickney), chansonnières (Michel Bühler) ou humoristiques (Marc Donnet-Monay & Yann Lambiel et Le fric de Kucholl et Veillon). Mais c’est au rayon théâtre que le menu 2017-2018 promet richesse et éclectisme, avec des classiques (dont Le portrait de Dorian Gray par Thomas Le Douarec ou Le Cid par Yves Beaunesne), de nouvelles écritures (Séisme, petit joyau causti-que et conjugal de l’Anglais Duncan

La rencontreBrigitte Rosset et Christian Scheidt Toutest dans le titre. La Locandiera, quasi comme! prend quelques libertés avec la version originale de Goldoni. Le parti pris de ce revival, c’est de faire jouer tous les personnages par deux comédiens, Brigitte Rosset et Christian Scheidt. Le duo incarne tantôt Mirandoline, tantôt le Marquis de Forlipopoli, tantôt le Comte d’Albafiorita, tantôt le valet Fabrice, pour ne mentionner que quelques caractères. Virtuoses de la scène romande, les deux acteurs étrennent jusqu’au 27 août ce spectacle à Troinex (GE) et seront en tournée cet automne. La promesse d’un grand moment de théâtre, à découvrir le 11 octobre à Yverdon et le 20 au Croche-tan, à Monthey.

Les coups de cœur«Les Falaises de V.» Face à la pénurie de dons d’organes, le gouvernement offre la possibilité à ceux qui ont une dette envers la société de se racheter au prix d’une partie de leur corps. Les Falaises de V. est une fiction dont le spectateur, équipé d’un casque de réalité virtuelle, est le person-nage principal. Pendant une vingtaine de minutes en plan-séquence, il va vivre une histoire à 360 degrés. (17-19 nov.)«J’arriverai par l’ascenseur de 22 h 43» L’auteur et comédien Philippe Soltermann avait 12 ans lorsque son chemin croisa pour la première fois celui d’Hubert-Félix Thiéfaine. La musique du poète ne le quittera plus. Aujourd’hui, le Lausannois en tire un monologue personnel. Déclaration ou règlement de comptes? (12-13 janv.)«La main de Leïla» Le récit d’une révolte, une idylle à la Roméo et Juliette où Vérone serait Sidi Fares, un petit village proche d’Alger. Dans le secret de son garage, Samir, passionné de cinéma qui rejoue, pour son public et surtout Leïla, les plus grands baisers du septième art. Un véritable crime dans cette Algérie de 1988. Immense succès de l’édition 2016 du Festival d’Avignon, cette pièce mise en scène par Régis Vallée narre magnifique-ment la censure, la révolte, la jeunesse et l’amour. (2 mars)

Au TBB, Thierry Luisier signe une cinquième et ultime saison qui arpente la diversité théâtrale

Un théâtre, une saison

LAURENT DUBOIS

Info techniqueBilletterie Les billets individuels (dont le prix oscille entre 15 et 55 fr. selon les réductions) et les cartes Privilège peuvent être réservés. Cette formule, valable dès l’achat de six places, offre une réduction de 5 fr. par billet au TBB et 4 fr. à l’Echandole. Outre le Passculture cantonal (8 fr. la place pour les jeunes en formation), d’autres avantages existent pour les moins de 17 ans (15 fr. la place) etles moins de 26 ans (25 fr. la place).Réservation 024 423 65 84 ou www.theatrebennobesson.ch

Hommage

Florence Millioud Henriques

L’énergie de créer, encoreet encore, ce monde oùl’animal et l’homme nefont qu’un pour éleverune dimension autre,pour célébrer la poésie,

pour s’abandonner à une générosité ab-solue. Cette énergie, Zaric l’a subliméemême dans la douleur pour espérer en lavie et dans l’impossibilité du renonce-ment face à la maladie. Il a créé pour Bex& Arts 2017 où ses «hom’animaux» offrentau parc de Szilassy le souffle d’une puis-sance fragile mais aussi toute la beautéd’une marche vers l’avant. Il a créé pourson exposition à la Jedlitschka Gallery àZurich, à voir jusqu’au 9 septembre. Enjuin, le sculpteur a encore créé le mouve-ment édifiant l’âme en communion fu-sionnelle avec La flûte enchantée du Bé-

jart Ballet Lausanne. Ses petits carnets denotes, confidents et creusets de ses inspi-rations, alternaient alors les mauvaisesnouvelles et ses envies de caresser lesêtres et le monde avec son art. «Jusqu’aubout il a modelé, souffle son ami, l’éditeurde livres d’art, Pierre Starobinski. Il mo-delait pour que le vide devienne plein et,maintenant, c’est lui qui laisse un videassourdissant.» Zaric est décédé mardi, àpeine quelques jours après son 56e anni-versaire.

«Comme tous les grands artistes, ap-puie Michel Thévoz son ami et ancienconservateur de la Collection de l’Artbrut, Nikola n’a pas seulement exercé sontalent dans son œuvre, mais dans sa vie,dans ses rapports aux autres et à la na-ture. Il avait beaucoup d’amis, il les a tousenrichis par sa générosité, son humour etson allégresse.» Le sculpteur lausannois,on peut aussi dire l’homme au chapeau

noir, l’homme aux yeux d’animaux, l’ac-tiviste de la défense des autres artistes – ilavait organisé avec Visarte les expositionsde sculptures au parc Mon-Repos – oul’altruiste qui n’avait pas à compter sesamis sur les doigts d’une main était aussiNikola. Un prénom venu avec lui d’ex-Yougoslavie et baladé, enfant, sur les ter-res maternelles à Martigny, le regard déjàtourné vers la nature et la montagne qu’ilne cessera d’escalader sans jamaisoublier… ses carnets! Pierre Starobinskiétait là: «Je l’ai vu dessiner en montant àpeaux de phoque.»

Un réseau d’énergiesDe retour à l’atelier – son antre de pous-sière et de connaissances, son livre desouvenirs et de références – la chimie dumystère et de l’humour tendre prenaitforme dans la terre matrice avant d’êtresanctuarisée dans le béton. Griffées, pi-quées, tatouées, ses Barbilapins, Femliè-vres, Homboucs, ses fables sculptées por-tent les marques de la mémoire tout ens’inscrivant dans l’éternité. Partout oùelles passent comme au Jardin Alpin deChampex en 2012, partout où elles posentleur silence confident comme devant laBibliothèque de l’UNIL, partout où ellesse perchent en invitation à la méditationcomme sur le glacier du Trient ou partout

où elles s’accrochent comme sur la façadedu Gymnase de Chamblandes, ces fablesdiffusent leurs énergies positives.

«C’est incroyable la place que cetœuvre s’est faite dans l’espace public, onle constate à Lausanne, à Genève, à Zu-rich. L’univers poétique de Zaric marqueles gens et, poursuit son ami Marc Agronde la Galerie Univers, c’est très émouvantde voir à quel point elle les attire. Sa vie,c’était la sculpture même s’il est venu àl’art tard et après des études et des débutsd’ingénieur forestier. D’ailleurs sa mèrem’a raconté que, petit à table, il ne pou-vait s’empêcher de créer, déjà, des per-sonnages avec la mie de pain.»

Le jeu… Zaric l’évoquait souvent enparlant de son art et, lorsqu’il avait fait duJardin Alpin de Champex son Olympe – cemonde d’humour et de rêve faisant surgirl’invisible qui rassure –, il s’était dit siheureux d’avoir ce lieu pour «jouer, avectoute l’implication de l’enfant, sa gravité,sa liberté, celle que l’artiste met une vie àtrouver». La sienne lui a laissé le temps deconduire en chamane-poète son bestiairebienveillant vers la postérité d’un grandartiste. Mais elle le prive de la grandeexposition que ses amis préparent pour larentrée 2018 au Musée Arlaud à Lau-sanne. Ses «émotions» disait-il, «passenten premier par le dessin». Aujourd’hui, ledessin est triste.

A voir à Bex & Arts, cette procession solidaire allant de l’avant. CHANTAL DERVEY

Le jeu, une constante comme ici au parc Hentsch à Genève. GEORGES CABRERA

Matérialisée dans le ciment, la poésie de Zaric souffle sur les villes comme ici avec «L’homme-cheval» qui veille rue du Rôtillon à Lausanne. PATRICK MARTIN «Il modelait pour que

le vide devienne plein et maintenant c’est lui qui laisse un vide assourdissant»Pierre Starobinski Ami fidèle et éditeur