Krypto - L'étonnant magazine pour les 12-16 ans

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Facebook : la vraie vie ! Facebook : la vraie vie ! Un stage tout en vert au Panama au Panama Quand la famille, c’est l’enfer uand la famille, c’est l’enfer Facebook : la vraie vie ! Un stage tout en vert au Panama Quand la famille, c’est l’enfer À gagner À gagner : Un iPod Touch (détails en page 16) (détails en page 16) À gagner : Un iPod Touch (détails en page 16) Les robots Les robots Les robots Les robots On prépare leur arrivée parmi nous On prépare leur arrivée parmi nous Les robots On prépare leur arrivée parmi nous On prépare leur arrivée parmi nous On prépare leur arrivée parmi nous Des manchots qui parlent fluo Des manchots qui parlent fluo L’étonnant magazine pour les 12-16 ans N o 5 • 2008-2009

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Le magazine Krypto vise à éveiller les jeunes du secondaire aux réalités de la vie universitaire en mettant en scène chercheurs, étudiants et diplômés de l'Université Laval.

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Facebook : la vraie vie !Facebook : la vraie vie !

Un stage tout en vert au Panamaau Panama

QQuand la famille, c’est l’enferuand la famille, c’est l’enfer

Facebook : la vraie vie !

Un stage tout en vert au Panama

Quand la famille, c’est l’enfer

À gagnerÀ gagner ::Un iPod Touch(détails en page 16)(détails en page 16)

À gagner : Un iPod Touch (détails en page 16)

Les robotsLes robotsLes robotsLes robotsOn prépare leur arrivée parmi nousOn prépare leur arrivée parmi nous

Les robotsOn prépare leur arrivée parmi nousOn prépare leur arrivée parmi nousOn prépare leur arrivée parmi nous

Des manchotsqui parlent fluo

Des manchotsqui parlent fluo

L’étonnant magazine pour les 12-16 ans

No 5 • 2008-2009

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Sommaire N0 5 •2008-2009

RRééddaaccttrriiccee eenn cchheeff :: Louise DesautelsRRééddaaccttiioonn :: Pascale Guéricolas et Caroline Vézina GGrraapphhiissmmee eett bbaannddee ddeessssiinnééee :: Hugues Skene / KX3 Communication inc.PPhhoottoo ddee llaa ccoouuvveerrttuurree :: Keith Lévesque - ArcticNetPPoouurr iinnffoorrmmaattiioonn ::Direction des affaires publiquesPavillon Alphonse-Desjardins, bureau 3577Québec (Québec) G1V 0A6 Tél. : 418 [email protected]

www.krypto.ulaval.ca

Krypto est publié par la Direction des affaires publiquesde l’Université Laval.

Danse sexuelle ou simple jeu? 4

Quand la famille, c’est l’enfer 6

Des manchots qui parlent fluo 7

Annyong, Sébastien Michaud! 11

La maladie qui tue les pauvres 14

Concours Krypto décrypté 16

En un mot

ISSN 1911-6888

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Bédé décryptée

Multiplication bactériologique sur le campusComment contrôler les bactéries qui infectent les viandes?

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Facebook sous la loupe d’une sociologueLe site Web de réseau social intéresse des universitaires.

i Viva Panama !Des étudiants ont pris le pouls du développement durable au Panama.

Un laser qui a du pifComment repérer les polluants atmosphériques sans s’y frotter?

Bientôt finies, les piqûresLes gouttes nasale remplaceront un jour les injections.

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orsqu’on entend le mot robot, dif-ficile de ne pas penser à C-3PO etR2-D2, ces sympathiques androï-des de la série Star Wars. Ceux-cinous ont tellement fait rêver queles robots d’aujourd’hui nous

paraissent bien pâles. Mais que leur man-que-t-il au juste pour nous charmer ? Peut-être un peu de… sensibilité ?

C’est du moins la qualité que ClémentGosselin, directeur du Laboratoire derobotique, souhaite donner aux robotsindustriels afin d’en faire des collègues detravail plus sûrs. « Dans une usine demontage automobile, les robots actuels

sont puissants et précis, mais dangereux,explique le chercheur. Ils sont carrémentmis en cage pour éviter qu’ils ne blessentles travailleurs. Notre objectif est d’enfaire des collaborateurs inoffensifs en leurcréant une “peau sensible” qui leur per-mettra d’interagir de façon sécuritaireavec les humains. »

L’épiderme de TripteronLe petit héros du laboratoire de M. Gosselin se nomme Tripteron. Il estpeut-être moins brutal que ses impo-sants collègues-robots industriels, maisavant qu’on ne lui greffe une « peau », ilétait totalement incapable d’interagiravec un humain.

Comment rendre un robot sensible? Toutsimplement en lui intégrant des capteursde force, afin qu’il puisse détecter toutcontact avec un objet ou une personne etse retirer en cas de besoin. Comme on lefait naturellement lorsqu’on écrase parmégarde le pied d’un voisin. Programmerla réaction du robot représente un défimajeur.

« Pour faire un bon collaborateur, lerobot doit aussi avoir le mouvement leplus naturel possible, rapporte ClémentGosselin. Nous voulons un robot qui vaaider l’humain plutôt que de faire tout letravail. » Par exemple, sur une chaîne demontage d’automobiles, les robots pourraient seconder les travailleurs quimettent en place le tableau de bord :l’humain ferait le travail de précisionalors que le robot fournirait la forcenécessaire.

La prochaine génération de robots seraégalement mise au régime. Moins lesrobots seront lourds et puissants, plus ils

Technologie 3

L Le défi de la robotique: permettre aux humains et aux robots de travailler côte à côte.

Des robots plus tendres

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Des robots plus tendres

PPrréénnoomm :: TripteronTTyyppee :: Robot de manutention; il sert à déplacer divers objets.PPooiiddss :: 40 kg; c’est peu, si on le compare aux robots industriels, quipèsent souvent plusieurs centaines,voire des milliers de kilos.MMoouuvveemmeennttss ppoossssiibblleess :: Haut-bas, gauche-droite, avant-arrièreAAccccéélléérraattiioonn mmaaxxiimmaallee :: Huit fois l’accélération d’un objet en chutelibre. « De quoi donner un bon coupde poing ! », note Clément Gosselin. SSeennssiibbiilliittéé :: Un capteur de forcesophistiqué est placé sur la poignéede manipulation. Il peut réagir à desforces de l'ordre du dixième deNewton, soit environ 10 fois moinsque la force qu'on applique sur notrenez pour le faire fléchir.

seront sécuritaires, n’étant tout simple-ment plus capables de blesser.

Alors à quand les gentils robots ? « Industriels et chercheurs s’entendentpour dire qu’il faut maintenant que lesrobots entrent dans l’environnement deshumains. D’ici 5 à 10 ans, nous devrionsen côtoyer de plus en plus. »

Tripteron, l’un des robots créés au laboratoire deClément Gosselin: assez souple pour laisser un dessinateur guider son mouvement, assez fortpour déplacer des charges importantes.

Photo Marc Robitaille

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des signes. Selon lui, tous les jeunessourds devraient pouvoir aller à l’écoledans cette langue, comme on le fait auBrésil depuis plusieurs années. Dans cepays, un enfant peut effectuer tout sonapprentissage dans la langue des signes,le portugais devenant sa langue seconde.

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n monde nouveau ! Voilà ce qu’adécouvert Charles Gaucher sansbouger de sa ville. Il a suffi que

l’étudiant en anthropologie pousse laporte de l’Institut de réadaptation en déficience physique de Québec, il y a cinqans, pour y réaliser un stage de formationpratique. Il est alors tombé sous lecharme de la langue québécoise dessignes que les sourds utilisent.

« J’ai été frappé par la beauté de cette lan-gue, toute en poésie et en métaphores,qui mobilisait tout le corps, dit-il. Je trou-vais cela très exotique. » Depuis, son inté-rêt n’a fait que grandir et il a vite appris à« parler en signes ».

C’est en partageant des activités avec dessourds pour sa thèse de doctorat queCharles Gaucher a pris conscience de l’importance de cette langue pour despersonnes souvent isolées au sein de leurpropre famille. « Même de nos jours, s’in-digne-t-il, on associe parfois les sourds àdes personnes ayant des troubles du lan-

gage, à moins qu’on les considère carré-ment comme débiles. Ils sont souventregardés comme des bêtes curieuses. »

Désormais à l’emploi de l’Institut de réa-daptation, le diplômé milite pour unemeilleure reconnaissance de la langue

L’anthropologue Charles Gaucher a appris la langue des signes pour mieux comprendre la réalité des sourds.

es sandwichs ne sont pas tous dans les sacs à lunch… certains dansenten public! Un adolescent sur deux a déjà pratiqué la danse-sandwichdepuis ses 14 ans. Francine Lavoie, de l’École de psychologie, a obtenu

ce chiffre grâce à des centaines de jeunes de IVe et Ve secondaires qui ontrépondu à un questionnaire sur les activités sociales sexualisées.

Les ados impliqués dans ce «slow à trois» le considèrent comme un simplejeu, dépourvu de la charge sexuelle des vidéo-clips qui montrent ce type dedanse. D’ailleurs, peu de jeunes ont dit s’être sentis mal à l’aise après de telles danses, le malaise étant l’indice habituel qu’on a été trop loin – souventsous l’influence du groupe. Lors d’activités sociales plus explicitement sexua-lisées, comme les concours de gilets mouillés, les filles qui y ont déjà pris part(une minorité!) ont justement déclaré s’être senti gênées après-coup.

Même si la mode et la publicité valorisent l’hypersexualisation des adoles-cents, les garçons et les filles semblent bien décidés à faire la part des choses,conclut Francine Lavoie.

Touché par la langue des signesU

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Danse sexuelle ou simple jeu ?Photos Marc Robitaille

Touché par la langue des signes

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Facebooksous la loupe d’une

sociologue

Comme une majorité de jeunes Québécois,Sarah Paradis a son profil sur Facebook. Cettenouvelle cégépienne adore découvrir les pho-tos et les dernières nouvelles des quelque 400amis figurant dans sa page Facebook. Pourmieux comprendre le phénomène auquel elleparticipe, elle a interviewé MadeleinePastinelli, une spécialiste des communicationsélectroniques qui enseigne au Départementde sociologie.

SSaarraahh PPaarraaddiiss :: Pourquoiest-ce que Facebook est sipopulaire?MMaaddeelleeiinnee PPaassttiinneellllii ::Facebook réunit dans unmême espace toutes lesfonctionnalités existantesde communication électro-nique: jeux, courriel, par-tage de photos et vidéos, etc. Il remplaceaussi l’ancienne page Web personnelle. Etc’est un outil en constante évolution oùs’ajoutent régulièrement de nouvelles appli-cations. Pour les utilisateurs toujours bran-chés, Facebook se révèle plus rapide que lecourriel, mais moins intrusif que le clavar-dage du type MSN, qui exige d’être disponi-ble en tout temps.

SSPP :: Pourquoi une universitaire comme vouss’intéresse-t-elle à Facebook ?MMPP :: Parce que c’est un moyen de communi-cation qui change notre relation avec letemps et l’espace, et avec notre réseau social(amis proches et lointains, parenté, etc.). Le « réseau de contacts » est un élémentimportant de notre capital social, cet ensem-ble de ressources sur lesquelles on peutcompter pour se trouver un emploi ou unmédecin, par exemple. Facebook devientdonc un outil de réseautage social pour lesadolescents et les jeunes adultes, qui vontparfois en faire un prétexte pour reprendre

contact avec des personnes perdues de vue –ce qu’ils n’auraient pas fait en fouillant dansl’annuaire téléphonique ou autrement!

SSPP :: Les relations sur Facebook sont-ellesdifférentes des relations en personne ?MMPP :: Avant Facebook, les espaces de clavardage prévalaient. C’était alors diffé-rent des relations en personne, puisqu’onéchangeait souvent avec des inconnus.Sur Facebook, je dois accepter de devenir

l’ami de quelqu’unavant de lui donneraccès à mon profilcomplet. Cela per-met de filtrer lesamis. Notre réseau

social sur Facebook est donc très prochede notre réseau social réel. Mais Facebookest également un espace ludique. On peutparticiper à une multitude de quiz et dejeux greffés à Facebook, du genre « Quelgenre de bagel êtes-vous ? ». Cela permetd’échanger avec certains amis sur un tondifférent de celui utilisé dans nos relations

h a b i t u e l l e savec eux.SSPP :: Est-ce qu’il setisse des relationsamoureuses sur Facebook?MMPP :: Il faut situer Facebookdans un contexte historique. Aumilieu des années 1990, alors quetous n’étaient pas branchés, on devait selimiter à ceux qui l’étaient! C’était l’époquedes «chambres de chat». Cela a donné lieu àde nombreuses histoires d’amour, internatio-nales dans certains cas, qui finissaient souvent mal lorsque les personnes sevoyaient pour la première fois. Sont ensuiteapparus les réseaux de rencontres amoureu-ses, comme Lavalife et Réseau Contact. Les

gens « se magasinaient» à la carte, selon lataille, le poids, le salaire, les loisirs. On idéali-sait beaucoup l’autre et on ne pouvait pasvérifier la véracité de ses propos. AvecFacebook, c’est différent. Tu vois la photo detes amis et si les amis de tes amis te draguent,ils ont intérêt à ne pas dire n’importe quoi carils font partie du même réseau social réel!

Facebook change notrerelation avec le temps,

l’espace et les amis.

Photo Marc Robitaille

Sarah Paradis, journaliste d’un jour pour Krypto, poseses questions à la sociologue Madeleine Pastinelli.

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Parfois, l’autorité normale des parents dérapevers l’abus psychologique.

u ne comprends jamais rien… Tu neréussiras jamais dans la vie… Vat’en, tu m’écoeures… » Des phrasesde ce genre, certains jeunes les

subissent tous les jours dans leur famille.Des phrases qui leur rentrent dedansaussi fort qu’un coup de poing ou qu’uneclaque sur la figure, lorsque c’est leur pèreou leur mère qui les prononce.

Pourtant, cette violence est souvent ignoréepar l’entourage, car elle ne laisse pas de tra-ces visibles sur le corps. C’est pour-quoi des chercheurs del’École de psycho-logie ont voulu ensavoir davantagesur ce que ressen-tent les adolescentsaux prises avec le pro-blème, afin de mieuxleur venir en aide.L’équipe de chercheursa d’abord mis en ligne unquestionnaire sur le siteweb de Tel-Jeunes, à l’au-tomne 2006. Tel-Jeunes aaussi donné accès aux chercheurs à de l’in-formation anonyme, puisée dans les cour-riels et les conversations téléphoniques desjeunes qui s’adressent à ce service.

Pluie d’insultesDans le sondage, plusieurs habitués de Tel-Jeunes ont témoigné de la violence psychologique de leurs parents. Cela se

manifeste surtout par des cris et des insultes àrépétition. Un autre comportement rapporté:le père ou la mère dénigre systématiquementles gens que leur enfant apprécie.

« Ce genre d’interaction mine les relationsparents-enfants, souligne Marie-HélèneGagné, qui a dirigé l’étude. En général, lesjeunes conçoivent bien que le comporte-ment de leurs parents n’est pas accepta-ble. » Par contre, certains jeunes ont de la

difficulté à mettre des mots surce qu’ils ressentent lorsque lesparents abusent de leur pou-voir d’adulte.

À partir de l’information ano-nyme tirée des courriels etdes conversations, les cher-cheurs ont constaté que laviolence psychologiqueavait de réels effets sur lemoral et sur l’estime desoi. Dans certains cas

extrêmes, cela peut nourrirdes idées suicidaires ou conduire à la

dépression. L’enquête montre aussi que lesparents violents vivent souvent eux-mêmesdes situations difficiles: alcoolisme, sépara-tion, dépression...

Devant ce portrait, Marie-Hélène Gagné envi-sage une première solution à mettre en place:offrir aux jeunes des lieux de répit. Histoire defaire descendre la pression quand le niveau deviolence augmente trop à la maison.

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Quand la famillec’est l’enfer

Test: Les indices de la violence psychologique

- As-tu souvent peur de ce que ton père ou ta mère va dire ou faire?- Te sens-tu de trop ou malheureux dans ta famille?- Crois-tu n’être bon à rien, n’avoir aucune valeur?- As-tu constamment l’impression d’avoir fait quelque chose de mal?- Te sens-tu mêlé, confus en présence de ton père ou de ta mère?- Te sens-tu étouffé ou envahi dans ta famille?- As-tu l’impression que ta mère ou ton père ne t’aime pas?

Le risque de blessures graves est 50% plus élevélorsqu’un skieur pratique son sport dans un parcà neige plutôt que sur les pistes classiques. Parcontre, pour les planchistes, ce risque reste égald’un endroit à l’autre (c’est-à-dire très élevé),selon une analyse des rapports d’accidents faiteau Département d’éducation physique, en colla-boration avec l’Institut national de santé publiquedu Québec.

Anodins comme un perçage d’oreille, le perçagede la langue? Pas selon les chercheurs duLaboratoire d’écologie buccale, qui ont réperto-rié une douzaine de complications parmi les-quelles hémorragies, dents fracturées, empri-sonnement du bijou dans le tissu cicatriciel et,surtout, infections. Ces dernières sont dues aucontact, lors du perçage, entre le système san-guin et les dizaines d’espèces de bactéries quiprolifèrent naturellement dans la bouche.

Des chercheurs de la Faculté de médecine ontconstaté que la proportion de cellules cutanéesqui mouraient à la suite d’une application nor-male de crème anti-ride atteignait 25% après 24heures! C’est que le composé actif de ces crèmes,le DMAE, provoque le gonflement d’une partie dela cellule, le fibroblaste. S’ensuit une peau plusferme, mais aussi un ralentissement de la divisioncellulaire, des désordres métaboliques et la mortde cellules cutanées.

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l a 29 ans, se passionne pour les volcans et la géothermie, et se dit préoccupépar les questions environnementales. Il cherchait de l’énergie propre et il en atrouvé. D’abord au Salvador, au fond des volcans, puis au Québec, au fond des…

mines abandonnées!

Jasmin Raymond est étudiant au doctorat en géologie. Il a depuis longtemps comprisqu’une quantité phénoménale d’énergie était emmagasinée sous nos pieds. Quelleénergie? La simple chaleur. En 2004, il a travaillé au Salvador pour une entreprise quifabriquait de l’électricité à partir de la chaleur des volcans. C’est là qu’il a puisé sonexpertise en géothermie – littéralement «la chaleur de la terre ».

À son retour au Québec, il a cherché du côté des puits de mines abandonnées. Plusparticulièrement dans la mine abandonnée de Murdochville, en Gaspésie. À 600 m deprofondeur, il fait plus chaud qu’en surface. Légèrement plus chaud. L’eau, qui remplitmaintenant la mine, y atteint 9oC toute l’année. Même si elle paraît glaciale au toucher,cette eau renferme de l’énergie qui peut être extraite à l’aide de pompes à chaleur.

L’idée de Jasmin Raymond est maintenant un projet important pour Murdochville. Enjanvier 2008, le gouvernement du Québec a annoncé un investissement de 350 000 $ pour installer un système géothermique dans le parc industriel de la villegaspésienne. Une histoire qui pourrait se répéter, puisque le Québec compte quel-que 165 mines abandonnées.

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e manchot royal annonce son agressi-vité par la taille des taches orange fluoque mâles et femelles arborent de cha-

que côté de la tête. C’est ce que vient dedécouvrir Vanessa Viera, étudiante au docto-rat en biologie, de concert avec les autresmembres d’une équipe internationale.

«Ma tache est plus grande que la tienne!»,semblent avertir ces oiseaux combatifs.L’enjeu? Obtenir les meilleurs endroits oùinstaller leur nid: ceux situés au centre de lacolonie. Alors entourés de centaines d’autresnids plus susceptibles d’être attaqués par lesprédateurs, leurs oisillons ont de meilleureschances de survivre.

C’est à coup de becs et par de fréquents ges-tes menaçants que chaque couple de man-chots défend son minuscule territoire de 0,5 m2, soit la surface d’une petite table d’or-dinateur. Pendant la période des amours, lemanchot royal passe jusqu’à 15% de sontemps à se battre – même si ses paruressignalent efficacement sa férocité et son bonétat de santé.

L Vanessa Viera a étudié cet oiseau mono-game sur les îles Crozet, au sud-est du continent africain. Dans cette zone suban-tarctique, il ne gèle généralement pas, maisles vents violents y décoifferaient mêmeStephen Harper!

L’eau qui a rempli les galeries profondes de la mine de Murdochville pourrait fournir de l’énergie à la ville.

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Vieilles mines de métaux, nouvelles mines d’énergie

Écologie

Photo Jasmin Raymond

Des manchots qui parlent fluo

Vanessa Viera et sa collègue Amandine Pierre, au milieu d’une colonie. Elles y ont découvert que plus unmanchot royal est agressif, plus sa tache jaune est vive.

Photo Adeline Mathien

Vieilles mines de métaux, nouvelles mines d’énergie

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arie-Claire Giffard avait beau transpirer à longueur dejournée par toutes les pores de sa peau, les cheveuxcollés aux tempes par l’humidité ambiante, elle n’agardé que de bons souvenirs de son stage en déve-

loppement durable au Panama. « L’esprit de communauté desgens m’a frappé, raconte l’étudiante qui termine son baccalau-réat en anthropologie. L’électricité vient juste d’arriver dans cer-tains villages, l’eau n’est disponible que trois ou quatre heurespar jour, mais les gens sont toujours prêts à partager ce qu’ilspossèdent. »

Pendant deux mois, 13 étudiants inscrits en science politique, enanthropologie, en études internationales ou en urbanisme à

l’Université Laval ont séjourné dans ce minuscule paysd’Amérique centrale. Leur but : voir si les concepts de développe-ment durable qu’ils apprennent en classe peuvent s’appliquer àune nation pauvre, mais en plein développement – comme le Panama.

Une idée de pays richesDepuis quelques années, au Québec et en Occident en général,on prend conscience de la nécessité de ménager les ressources

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¡Viva Panama!

Environnement8

La capitale Panama est tellement proche du Parque Natural Metropolitano qu’on aperçoitses gratte-ciel entre les branches. Pas étonnant que le développement de la ville menacel’intégrité de cette aire protégée.

Des garderies pour le bien des enfants… et de leurs mèresRecueillir des témoignages pour aider un organisme communau-taire à prouver son utilité lorsque vient le temps de trouver dufinancement. C’est à cette tâche que se sont attelées Marie-ClaireGiffard et Olivia Gagné pendant leur stage à l’association desMadres Maestras, qui soutient des garderies communautaires. Lesdeux étudiantes ont fréquenté des villages proches de la capitaleafin de rencontrer des femmes et de consigner leur témoignagejour après jour. Le document ainsi réalisé montre à quel point la viede ces mères a été changée par leur implication dans l’organismeà but non lucratif Madres Maestras. «Leur capacité d’apprentis-sage m’impressionne, affirme Marie-Claire Giffard. Elles sententvraiment qu’elles ont acquis un plus grand contrôle sur leur vie.L’une d’elles m’a dit que c’était grâce à son expérience dansMadres Maestras qu’elle pouvait désormais prendre ses propresdécisions sans toujours dépendre de son mari.»

Les Madres Maestras aident les femmes au foyer à organiser desjardins d’enfants, dans une salle de leur village, destinés aux petitsqui ne fréquentent pas encore l’école. Après une courte formation,ces mères deviennent les éducatrices de ces garderies, apprenantaux enfants chansons, bricolages, rudiments de lecture... Du coup,elles travaillent ensemble, sortent de leur isolement et améliorentleurs conditions de vie.

«On l’oublie souvent, mais le développement durable passe aussipar le côté social, soutient Marie-Claire Giffard. Ce genre d’orga-nisme contribue au dynamisme de la société. En plus, le modèlen’est pas venu de l’extérieur, il a été développé au Panama voilà 30 ans, par les Madres Maestras. Depuis, plus de 250 jardins d’en-fant semblables ont poussé en Amérique centrale.»

¡Viva Panama!

MPhoto Alix Caulier-Lortie

Des étudiants ont passé l’été dans un petit pays d’Amérique centrale pour voircomment le développement durable se porte là-bas. Et pour y contribuer.

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naturelles pour assurer un développementharmonieux de la planète. Qu’en est-il auSud où beaucoup de populations rêventd’accéder enfin au confort ? Cette questionintéressait les étudiants. Et cette autreaussi : comment s’assurer que les change-ments climatiques associés aux émissionsde gaz à effet de serre deviennent unepréoccupation des pays en voie de déve-loppement ? Même si les pays du Nordsont loin d’avoir réglé le problème, ils ontlancé différents projets visant à limiter leschangements climatiques. Par exemple,certaines organisations du Japon, de laFrance ou du Canada sont prêtes à payerpour qu’on évite la coupe à blanc de forêtstropicales en Afrique ou en Amériquelatine. En protégeant ces forêts, on empê-che que le carbone qu’elles contiennentsoit libéré dans l’atmosphère. On s’assureen même temps que ces zones vertes

continuent d’absorber leur lot de gaz émispar la consommation de pétrole (véhiculeset industries).

Mais voilà, ces initiatives ne font pas toujoursl’affaire des populations directement concer-nées, rappelle Nancy Gélinas, l’un des troisprofesseurs de l’Université Laval qui dispen-sait des cours aux stagiaires sur place. «Quand on est ici, on s’aperçoit que la forêtest un élément de survie pour les gens, rap-porte cette économiste forestière. Si on leurinterdit de couper des arbres pendant 25 ans, il faut que les communautés aientencore accès aux légumes et céréales qu’elles auraient cultivé sur ces terres demême qu’aux animaux qu’elles y auraientélevés. Il faut aussi qu’elles puissent améliorer leurs revenus autrement que parla vente de bois.»

C’est le cas des Indiens Emberas que JoséeSoulard a rencontrés durant son stage. Ceuxdu village d’Ipeti s’impliquent dans un pro-jet expérimental depuis quelques années.Un organisme de recherche américain leurverse une compensation financière pourgarder intact un bon morceau de forêt pen-dant un quart de siècle. Non loin de cettezone protégée, dès le début du projet, lesEmberas ont planté des arbres. Ils pourrontun jour en utiliser les récoltes : fruits pour senourrir et bois pour alimenter leurs feux de cuisson.

«Les Emberas sont vraiment préoccupés par les changements climatiques, rapportel’étudiante en relationsinternationales. Ils cons-tatent qu’il pleut moinsqu’avant et que leurs

récoltes diminuent. Plusieurs m’ont expliquéqu’ils souhaitaient léguer à leurs enfants lesarbres plantés. Ils ont conscience des impactsde la déforestation.»

Un voisin menaçantDe son côté, Sarah Martel s’est penchée sur lecas d’une autre aire protégée, une belle forêtoù vivent des singes, de nombreux oiseaux etdes tortues, située tout près de la capitale(Panama): le Parque Natural Metropolitano.Avec un collègue, l’étudiante au baccalauréatintégré en affaires publiques et relations inter-nationales a fait un inventaire de la législationqui concerne ce parc. «Il existe beaucoup delois pour le protéger, mais on ne les appliquepas toujours », a appris la jeune fille de la bou-che même d’un juge à la Cour suprême. Lerapide développement de la ville de Panama,où les gratte-ciel poussent comme des cham-pignons, menace directement la survie de cepoumon vert. Grâce au travail de compilationaccompli par les stagiaires, les défenseurs dela forêt connaissent désormais avec précisionles obligations du gouvernement en matièrede protection du Parque Natural.

Julie Lefebvre et Alix Caulier-Lortie ont, ellesaussi, contribué à la sauvegarde de ce parc.Au cours de leur stage, elles ont conçu un pro-gramme de sensibilisation environnementalepour quatre communautés qui vivent à proxi-mité de l’aire protégée. Elles ont égalementparticipé à l’organisation d’une journée denettoyage dans le parc, à laquelle la popula-tion des environs était conviée.

Un stage d’observation au Panama? Non, plu-tôt un stage de participation!

Trois sourires au milieu d’une garderie mise sur pied par les Madres Maestras,

dont celui d’Olivia Gagné.

Photo Marie-Claire Giffard

Julie Lefebvre n’a pas seulement contribué à l’organisation d’une journéede nettoyage dans le parc, elle y a participé.

Photo Alix Caulier-Lortie

Une petite partie du stage au Panama consistait en des cours, le reste du temps étant consacré à un travail concret au sein d’organismes du milieu.

Photo Nancy Gélinas

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Étudiants à l’œuvre10

ur les murs d’une tour à bureaux deQuébec défilent des images entre-coupées de courtes phrases. Un peu

plus loin, un autre édifice sert d’écran àdes points lumineux en mouvement et àdes effets visuels. Réalité ou fiction ? C’est plutôt le futur proche de Québec vupar quatre étudiants à la maîtrise en archi-tecture. Ces jeunes ont profité d’un ateliersur le design urbain pour imaginer le visage de Québec en 2108. Leurmaquette trône jusqu’en avril 2009 dansl’exposition Urbanopolis, au Musée de lacivilisation. Leur cité d’avenir se baseessentiellement sur la communication. Entout temps, un citadin peut être prévenuqu’une de ses connaissances passe nonloin de lui, les commerces attirent sonattention par des messages publicitaires àmesure qu’il s’en approche, les espacespublics virtuels abondent. Et les flux decommunication laissent des traces lumineuses de leur passage fulgurant au-dessus du fleuve.

ne deuxième place dans un concours interna-tional de design de tracteurs: voilà la récom-pense obtenue par l’équipe ULtrac en 2008.

ULtrac comme dans Université Laval et tracteur…

Depuis 1999, une équipe d’étudiants duDépartement des sols et de génie agroalimentaireconçoit chaque année un mini-tracteur et présenteson «bolide» au International Quarter Scale TractorPulling. Une trentaine d'équipes des États-Unis et duCanada s’y mesurent. Depuis trois ans, celle d’ULtracest jugée comme la meilleure équipe canadienne.

Le modèle de 2008, équipé de ses cinq moteurs, aobtenu de très bonnes notes aux spectaculairesconcours de traction. L’équipe a également été bienévaluée pour son rapport technique ainsi que sur lamanœuvrabilité, le design, l’ergonomie, la facilitéd’entretien et la sécurité du son mini-tracteur. «C'est une expérience de design appliqué qui noussort de nos livres», résume Antoine Martel, le capi-taine de l’équipe ULtrac 2008.

Québec dans 100 ansS

Un tracteur sur le podiumU

Photo Marc Robitaille

Photo Marc Robitaille

Un tracteur sur le podium

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Annyong*,SébastienMichaud !

Nom: Sébastien Michaud

Âge : 21 ans

Statut: Étudiant au baccalauréat en génie

logiciel et premier athlète masculin en

taekwondo à porter les couleurs canadien-

nes aux Jeux olympiques (Pékin 2008)

Victoires: Trois médailles d’or obtenues

lors de compétitions internationales

depuis 2006.

Pays visités au gré des compétitions:

États-Unis, Mexique, Brésil, Corée,

République dominicaine, France,

Allemagne.

Rêve tenace: Participer aux prochains

Jeux olympiques (Londres 2012) et y

remporter la médaille qui lui a échappé

à Pékin.

Moyens pour réaliser son rêve: Une disci-

pline d’acier ! Il s’entraîne 20 heures par

semaine, en plus de suivre ses cours à

l’Université. Il ne sort pas, ne boit pas et se

contente de spaghetti à la sauce bolo-

gnaise, même quand il voyage en Chine ou

en France! «Quand je suis entré dans le

groupe d’élite, à 13 ans, je visais déjà les

Jeux olympiques. Si on veut se qualifier

parmi les trois ou quatre meilleurs au

monde, il faut vraiment avoir une discipline

au-dessus de la moyenne.»

Sport et études: Un mélange gagnant!

Même s’il apprécie le dépassement

qu’exige la pratique du taekwondo à un tel

niveau, il apprécie aussi les études – qui

lui permettront de devenir un profession-

nel en développement de jeux vidéo.

«Après une grosse journée de cours, ça

me détend de m’entraîner. Ensuite, c’est

plus facile de faire les devoirs. L’inverse est

vrai aussi : je suis plus concentré à

l’entraînement les jours où j’ai des cours.»

11

* : Le mot annyong (salut!) est coréen, tout comme le sport

que pratique Sébastien Michaud.

Parler une nouvelle langue ? Voici celles qu’on enseigne àl’Université Laval.

Langues modernes

• Allemand• Anglais• Arabe• Catalan (Espagne)• Chinois• Espagnol• Français• Inuit• Italien• Japonais• Montagnais• Polonais• Portugais• Russe• Vietnamien

Langues anciennes

• Copte (Nord de l’Afrique)• Égyptien pharaonique• Ghèze (Éthiopie)• Grec ancien• Hébreu (Israël)• Latin • Sanskrit (Asie du Sud)• Syriaque (Proche-Orient)

Chacuncherche salangue

Page 12: Krypto - L'étonnant magazine pour les 12-16 ans

étecter de loin la présence de produits chimiques gazeux à proxi-mité d’une usine ou s’assurer qu’une zone où des secouristesdoivent intervenir n’est pas contaminée par un gaz toxique, voilà

ce que permet une méthode mise au point par See Leang Chin, profes-seur au Département de physique, génie physique et optique. Dansson laboratoire, ce chercheur utilise un laser de grande puissance pourémettre des impulsions extrêmement brèves (10-15 seconde ou femtose-conde) qui forment des filaments de lumière où les polluants révèlentleur présence.

Alors que les méthodes existantes nécessitent plusieurs lasers ou plusieurs longueurs d’onde pour détecter l’ensemble des polluantsprésents dans un milieu, la méthode de M. Chin ne nécessite qu’un seulappareil. De plus, cet appareil pourrait analyser des gaz se trouvantjusqu’à deux kilomètres du laser, donc sans risque pour la personne quile manipulerait.

Des essais en laboratoire ont prouvé l’efficacité de l’appareil et permisd’obtenir un brevet d’invention américain. «Nous n’avons pas encorefait de tests sur le terrain», précise toutefois See Leang Chin. Pour y arriver, il faudrait déplacer un laser femtoseconde à l’extérieur – unappareil qui coûte plus d’un million de dollars. Le chercheur caressepourtant le projet de créer une unité mobile dotée d’un tel équipement,qui pourrait être facilement déplacée d’un site à l’autre.

D

Kry

pto

2008-2

009

Technologie12

es chercheurs ont recours à un simula-teur automobile pour identifier leserreurs que commettent les conduc-

teurs derrière le volant. Et lors d’une premièreexpérience menée en 2007, les jeunes ontmieux performé que les personnes âgées!

Martin Lavallière et des collègues duDépartement de médecine sociale et préven-tive et du Département de génie électrique etde génie informatique ont comparé la perfor-mance de 12 jeunes conducteurs (21-24 ans)et de 11 conducteurs âgés (65-75 ans) soumisà différents scénarios de conduite automobiledans un environnement virtuel.

À l’aide d’images captées par trois caméras,les chercheurs ont étudié les mouvements dela tête et des yeux des participants alors qu’ilsétaient au volant d’un véhicule expérimentalinstallé dans leur laboratoire. Les conducteursdevaient effectuer des manoeuvres les obligeant à changer de voie soit pour éviter un

obstacle immobile (manoeuvre simple) oupour effectuer un dépassement (manoeuvrecomplexe) dans un environnement virtuel deconduite généré par un logiciel commercial.

Résultat: non seulement les conducteursâgés consultent-ils moins systématiquementles zones névralgiques mais, contrairementaux jeunes, ils ne modifient pas leur

comportement dans des situations plus com-plexes. Ainsi, les jeunes vérifient l’angle mortdans 75% des situations de contournementet dans 98% des cas de dépassement, alorsque chez les conducteurs âgés, ces pourcen-tages sont de 38% et de 43% respective-ment. Les chercheurs ont observé la mêmetendance pour le recours au rétroviseur et aumiroir latéral.

D

Comment repérer les polluants atmosphériquessans s’y frotter?

L’appareil de M. Chin peut détecter des polluants à deux kilomètres de distance.

Photo Marc Robitaille

Un laser qui a du pif

Le labo de bonne conduite

Photo Marc Robitaille

Page 13: Krypto - L'étonnant magazine pour les 12-16 ans

Ces huiles empêchent vraiment certaines

bactéries de se développer.

Dans mon labo, on contamine les viandes avec des organismes

mortels.

Bientôt, on testera ces huiles dans la viande...

Et on mesurera les résultats.

Peut-être qu’un jouron verra

cette étiquette.

Pour vrai !Dans ce cas-ci,

il s’agit de Listeria monocytogenes,

la bactérie qui peut donner la listériose.

On en a introduit dans la viande crue

d’un pepperoni.

Pourquoi ?

Dans notre labo, on teste aussi des produits naturels,comme le thym et l’origan,

capables de combattreles bactéries.

Pour voir si la bactérie survivra à la cuisson.

On a mis une huile de thym très concentrée en contact

avec des cultures de bactéries.

cette étiquette.

Thym

Origan

Escherichia coli

Brochothrix

thermosphacta

Leuconostoc sp.

Linda Saucier est professeureau

Departementdes sciences animales

et dirige le Laboratoirede

microbiologie des viandes.

,

13

Page 14: Krypto - L'étonnant magazine pour les 12-16 ans

Kry

pto

2008-2

009

oir quelqu’un mourir est insupportable. Cela paraît injuste et appelle à l’action. Mais trop souvent, la mort se transforme en banale statistique. Undécompte parmi d’autres: 80 000 décès par an causés par la leishmaniose ou

peste noire.

Cette maladie fait rage dans une centaine de pays et atteint entre 12 et 14 mil-lions de personnes. On dénombre environ 2 millions de nouveaux cas par an.Pourtant, la science a peu de solutions à proposer aux malades. Pourquoi?Simplement parce que les pays touchés sont pauvres et que la recherche médi-cale coûte très cher. Cette recherche doit donc se faire dans les pays riches… qui ont d’autres priorités.

Mais il y a de l’espoir. Barbara Papadopoulou, du Centre de recherche en infectiolo-gie de l’Université Laval, a fabriqué un vaccin en 2005 et elle en a démontré l’effica-cité sur des souris atteintes de la maladie. Le financement de sa recherche n’est pasfacile à obtenir, mais Mme Papadopoulou continue de cogner à toutes les portes, parexemple à celles de fondations privées. Selon la chercheuse, d’ici quatre à cinq ans,les études cliniques sur le vaccin devraient être terminées, ce qui pourrait donnerlieu à sa commercialisation. Autre préoccupation de la chercheuse: le vaccin doitêtre bon marché, condition essentielle pour le distribuer dans les pays pauvres.

uy Boivin est un médecin et un cher-cheur en infectiologie. Ce qu’il cherchedans son laboratoire du Centre hospi-

talier de l’Université Laval? Un nouveau vac-cin contre la grippe aviaire. Et ce vaccin, ilvoudrait qu’on l’administre sans recourir à latraditionnelle injection dans un muscle.

C’est déjà ce qu’il fait avec les souris de sonlabo. Son raisonnement: les muqueuses dunez sont une bonne voie de communicationvers notre système immunitaire. D’ailleurs,c’est souvent par là que pénètre le virus de labonne vieille grippe hivernale.

«Je pense qu’un jour les vaccins contre lesvirus qui causent des maladies respiratoires

comme la grippe seront souvent administréspar simple vaporisation dans le nez »,confirme le chercheur. Surtout que les virusde la grippe changent constamment etdéjouent notre système immunitaire: le vac-cin doit donc être adapté et… injecté de nou-veau. Une vaporisation annuelle, c’est moinsdésagréable qu’une piqûre annuelle!

Outre les gouttes nasales, le Dr Boivin testeaussi son vaccin sous la forme d’une poudrequi pourrait être administrée avec une seringue sans aiguille; la poudre passerait àtravers la peau par simple pression. Le chercheur envisage également le modèle dutimbre à nicotine – en remplaçant la nicotinepar le vaccin, bien sûr!

La maladie qui tue les pauvresSanté14

G

Pas facile de créer un vaccin pour une maladie quisévit dans des pays lointains et sans ressources.

V

Barbara Papadopoulou a mis au point un vaccin contre une maladie qui tue 80 000 personnes chaque année.

Certains vaccins seront un jour administrés sous forme de gouttes pour le nez plutôt que par injection.

Photo Marc Robitaille

Bientôt finie, l’époque des piqûres?Bientôt finie, l’époque des piqûres?

Page 15: Krypto - L'étonnant magazine pour les 12-16 ans

Géographie 15

En scrutant les fonds marins, un chercheur réécritl’histoire de la disparition d’un vaste lac glaciaire.

qui fait déborder La goutte

le lacqui fait déborder La goutte

le lacoici la « courte » histoire du lacAgassiz-Ojibway, né il y a 12 000 anset disparu 4000 ans plus tard. Leseaux de ce lac, retenues par un

immense glacier, recouvraient un territoireallant du Québec jusqu’à la Saskatchewan.On a d’abord pensé qu’une brèche s’étaitformée dans le barrage de glace, permet-tant à l’eau du lac de se déverser peu àpeu, pendant quelques centaines d’an-nées, dans la baie d’Hudson.

Patrick Lajeunesse, professeur auDépartement de géographie, propose untout autre scénario. À bord du navire derecherche océanographique Amundsen,ce chercheur a recueilli des tonnes dedonnées sur les fonds marins de la baied’Hudson. Et il y a trouvé de nombreusestraces de la disparition du lac Agassiz-Ojibway: des cicatrices laissées par des ice-bergs sur les fonds rocheux ainsi que desdunes de sédiments – toutes orientées dansla même direction. Seul le mouvement sou-dain d’une énorme quantité d’eau aurait pucauser ces cicatrices et ces dunes. Voilà quisuggère que, alimenté par la fonte du gla-cier, le niveau du lac est un jour devenu

assez haut pour soulever ce glacier. L’eauaurait alors quitté le lac, comme si quelqu’unavait retiré le bouchon du bain. Le lac seserait vidé en une seule année, ou en quel-ques-unes tout au plus.

La libération soudaine de cette gigantesquemasse d’eau glaciale vers les mers nordi-ques se serait produite il y a 8500 ans, refroi-dissant l’océan Atlantique. On sait d’ailleursqu’à cette époque, le nord de l’Europe a subiune baisse de température d’environ cinqdegrés. Le drainage du lac Agassiz-Ojibway aaussi joué un rôle important dans la dégla-ciation du continent nord-américain.

Que ce soit à bord du grand navire de recherche Amundsen ou dans son petit zodiak, Patrick Lajeunesse aaccumulé des indices afin de reconstituer l’histoire d’un immense lac aujourd’hui disparu.

V

ÉtudierautrementLoin de la classePlusieurs programmes offrent un, deuxou plusieurs cours à distance! Internet,télévision, courrier : par ces moyens,

vous étudiezdans votrepyjama pré-féré. Le bac-calauréat eninformatiqueet une tren-taine d’autresprogrammespermettent àdes gens departout dans

le monde d’obtenir un diplôme del’Université Laval sans y mettre les pieds.www.distance.ulaval.ca

Au travail !90% des program-mes de baccalauréatde l’Université com-prennent des stages,souvent rémunérés.Pour prendre de l’expérience – de lavraie!, quoi de mieuxque mettre en prati-que sa formation? http://www.futursetudiants.ulaval.ca/etudes/stages_et_emplois/

En voyageantGrâce au profil international et à Échan-ges Canada, vous étudiez durant une oudeux sessions dans une autre université,ailleurs au Canada ou dans le monde.Autre possibilité: le stage internationalet interculturel vous fait vivre une expé-rience de travail dans un pays en émer-gence pendant huit semaines ou plus.www.bi.ulaval.ca

État des lieux il y a 10 000 ans.

Baied’Hudson

Glacier

Lac Agassiz-Ojibway

Page 16: Krypto - L'étonnant magazine pour les 12-16 ans

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