JUILLET-AOÛT 2015 // L'INDICE BOHÉMIEN // VOL. 06 - NO. 10

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JUILLET - AOÛT 2015 /// VOL 5 - NO 10 // Spécial tourisme culturel régional Réouverture du Petit Théâtre du Vieux Noranda 4 Tournée des théâtres d’été 8 Lancement du circuit patrimonial de l’Est témiscamien 16 Safari chez les abeilles 19 Grammaire de festivals 23 Festivals western et country en région 24

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Journal culturel de l'Abitibi-Témiscamingue

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JUILLET - AOÛT 2015 /// VOL 5 - NO 10

// Spécial tourisme culturel régional

Réouverture du Petit Théâtre du Vieux Noranda 4Tournée des théâtres d’été 8

Lancement du circuit patrimonial de l’Est témiscamien 16Safari chez les abeilles 19

Grammaire de festivals 23Festivals western et country en région 24

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2 L’INDICE BOHÉMIEn // JUILLET - AOûT 2015

L’Indice bohémien est un indice qui permet de mesurer la qualité de vie, la

tolérance et la créativité culturelle d’une ville et d’une région.

.................................................................

JOUrNALIsTEs-cOLLAbOrATEUrs Fednel Alexandre, Marie-France Beaudry, Rym Bellouti, Martin Blais, Nicolas Boulé, André-Philippe Chouinard, Claudia Fortin,

Claudine Gagné, Francine Gauthier, Manon Gervais-Dessureault,

Netta Gorman, Pierre Laliberté, France Lemire, Jessica Lesage,

Mathilde Mantha, Philippe Marquis, Amy Morin, Ariane Ouellet,

Danaë Ouellet, Michèle Paquette, Roger Pelerin, Yves Prévost,

Christiane Pichette, Émilise Lessard-Therrien, Joséane Toulouse et Guillaume Trottier

.................................................................

cOLLAbOrATEUrs DE sEcTEUrVéronic Beaulé (Témiscamingue),

Geneviève Béland (Val-d’Or), Suzie Éthier (Rouyn-Noranda),

Sophie Ouellet (Abitibi-Ouest) et Mathieu Proulx (Abitibi)

.................................................................

cOrrEcTEUrsJosée Larivière, Geneviève Luneau,

Suzanne Ménard, Evelyne Papillon et Yves Prévost

.................................................................

cOrrEcTrIcE D’ÉPrEUVEKarine Murphy

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rÉDAcTION ET cOmmUNIcATIONsTommy Pilon

[email protected] 277-8738

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GrAPhIsmEStaifany Gonthier

[email protected].................................................................

DIrEcTION ET VENTEs PUbLIcITAIrEs Pamela Kell

[email protected]@indicebohemien.org

.................................................................

L’Indice bohémien est publié 10 fois l’an et distribué gratui tement par

La Coopérative du journal culturel de l’Abitibi- Témiscamingue

fondée en novembre 2006..................................................................

cONsEIL D’ADmINIsTrATIONRym Bellouti, Danaë Ouellet, Gaétan Petit, Ariane Ouellet,

Dominic Ruel, Jérôme Gauthier, Marie-France Beaudry et Suzie Éthier.................................................................

L’INDIcE bOhÉmIEN150, avenue du Lac

rouyn-Noranda (Québec) J9X 4N5 Téléphone : 819 763-2677 Télécopieur : 819 764-6375

indicebohemien.org..................................................................

TYPOGrAPhIEHarfang : André Simard, DGA

.................................................................

ISSN 1920-6488 L’Indice bohémien

// À RETENIR

septembre Octobre Novembre

Date limite pour soumettre des idées de sujets d’articles 9 juillet 2015 13 août 2015 10 septembre 2015 Date limite pour réserver votre espace publicitaire 5 août 2015 4 septembre 2015 2 octobre 2015

Date de sortie 25 août 2015 29 septembre 2015 27 octobre 2015

// SOMMAIRE

// DATES IMPORTANTES

Mot de la rédaction

5

6, 16 - 17

7

8, 29

15, 17

18 - 19

21, 23 - 2

25, 27, 29 - 30

31

3

5

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10

11

11 - 12

13

14

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30

CulTure auToChTone

hisToire eT paTrimoine

liTTéraTure

ThéâTre

arTs visuels

agroalimenTaire

Diffusion

musiQue

CalenDrier

chrONIQUEs

porTraiT D’arTisTes

BéDé

humeur

ChroniQue liTTéraire

vues sur le norD

plein air

le monDe selon moDère

arTs eT TeChnologies

numériQues

ma région j’en mange

jarDinage

aigueBelle

posTe D’éCouTe

phoTos : jean Caron

Décrocher

// TOmmY PILON

Décrocher cet été.

Décrocher parce que le gouvernement conservateur ignore la population témisca-bitibienne, des citoyens de seconde zone qui n’ont pas voté du bon bord. Exit, la demande du GIRAT pour des investissements en infras-tructures de télécommunication en région. En prime, une attitude cavalière de la part du gouvernement fédéral qui n’est pas sans rappeler l’épisode du programme de Capitale culturelle du Canada en 2012... «  Votre demande était bien ficelée et répondait à nos exigences, mais elle est rejetée et on ne

vous dira pas pourquoi. » Zéro financement, zéro transparence. Better luck next time, nous répondra-t-il, dans sa langue officielle. Et tant pis pour ceux qui habitent dans des commu-nautés rurales et qui ont Internet à pédales. Et ceux qui ont un accident de voiture la nuit dans une zone isolée sans signal cellulaire? Too bad.

Décrocher parce que TransCanada et son projet d’oléoduc, qui traversera plus de 700 kilomètres au Québec et 2000 terrains pri-vés, refuse de fournir de la documentation en français aux intéressés, tout ça sous le regard bienveillant des gouvernements en place.

Abandonner parce que pendant que la région travaille d’arrache-pied à rétablir des ponts entre Allochtones et Autochtones, Ottawa refuse de reconnaître le génocide culturel découlant des pensionnats autochtones et demeure inactif sur le sort des 1186 femmes autochtones tuées ou disparues depuis 30 ans.

Fuir à cause de la Loi C-51, qui en raison d’une obsession paranoïaque de la sécurité, nous précipite directement dans un monde orwellien, où les libertés civiles sont érodées et où le concept de vie privée n’est déjà plus qu’un lointain souvenir.

Décrocher devant nos députés libéraux régionaux qui se disent fiers de leur premier bilan annuel, une année marquée par l’austérité et le massacre de nos institutions de développement et de concertation  : CRÉ, CLD, Forums jeunesse, en plus de passer la chainsaw en éducation et de couper 2,5 millions au budget du Conseil des Arts et des Lettres du Québec. Tout ça « au nom de l’équité intergénérationnelle  ». On aurait pu penser qu’ils se seraient gardé une petite gêne, mais non. Ils sont fiers. Le bonheur, c’est pour plus tard. Le bonheur, c’est dans le Plan Nord. Des promesses conjuguées au futur proche, pendant qu’on saborde la Loi sur les mines en amputant les obligations de trans-parence des minières. Pendant qu’on vend nos forêts à rabais aux américains, et qu’on leur rachète ensuite sous forme de meubles cheaps chez Walmart. Des redevances? Ça nuirait à l’investissement, voyons donc!

Céder parce que nous vivons dans une dynamique politique où les grands projets de société relèvent désormais de la science- fiction, devant l’absence totale de vision à long terme de nos gouvernements. Car c’est le court terme qui domine le système politique actuel : l’important, c’est de gagner les prochaines élections. Ode aux baisses d’impôts… Le long terme, c’est pour les pelleteux de nuage,

comme ceux qui lisent (et écrivent!) ce journal, on le sait bien.

Capituler à cause du clivage exacerbé droite/gauche, Inclusifs/Janettes, Québec/Montréal, fumeurs/non-fumeurs, pro-Nutella/anti-Nutella… Une polarisation à l’extrême amplifiée par les médias sociaux et les chaînes d’information en continu qui rend toute forme de dialogue social actuellement impossible. Les zones grises, les nuances? Trop long, trop compliqué. De toute façon, toutes les opinions se valent, n’est-ce pas? (Indice : Non.)

Décrocher quelques mois avant des élections fédérales où l’on a un peu l’impression qu’on va se tirer dans le pied peu importe pour qui on va voter.

Décrocher à cause des maudites chenilles.

Mettre notre cerveau à off parce qu’on mérite un petit break cet été. Pour faire taire, l’espace d’un moment, ce sentiment d’impuissance qui nous ronge, malgré notre concertation, nos actions, nos voix à l’unisson.

Décrocher pour se réapproprier notre région cet été, dont l’offre touristique et culturelle n’a rien à envier aux grands centres grâce à ses artisans : se balader dans la Forêt enchantée et admirer les œuvres qui y sont exposées, jouer sur un piano public en plein centre-ville de Rouyn pour faire sourire les clients de la crèmerie d’à côté. Se payer un roadtrip sur le circuit patrimonial du Témiscamingue, faire de l’escalade à Ville-Marie, déambuler à Val-d’Or à pied et observer des sculptures et des photos gigantesques, voir des shows sous les étoiles à La Sarre. Aller dans les pow-wow, voir des pièces de théâtre d’été, triper à la FÉE à Amos, aux festivals country, western, classique, H20, FRIMAT, Osisko en lumière, à Vassan, à Nédelec, à Belleterre, partout.

Fermer l’ordinateur, la télévision, le iPhone, bloquer la pollution visuelle, sonore, et mentale. Jaser entre amis autour d’un feu de camp sur le bord du lac, baignés par la Voie lactée, les lucioles et les aurores boréales. Réinventer le monde, notre monde, une bière à la fois, entre deux cris de huards. Rentrer se coucher alors que le soleil se lève après avoir philosophé sur la vie, la mort, notre place dans l’univers, et d’autres débats métaphysiques. Se sentir bien petit, mais se sentir vivant!

Décrocher cet été, question de mettre notre cynisme de côté juste un peu, et pour s’assurer de demeurer sain d’esprit. Faire le vide, mais aussi faire le plein… avant que l’action ne reprenne en septembre. Watch out.

// EN COUVERTURE

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L’INDICE BOHÉMIEn // JUILLET - AOÛT 2015 3

À la une

Christine MooreDéputée d’Abitibi –Témiscamingue1 800 [email protected] | christinemoore.npd.ca

Rouyn-Noranda | 33-A, rue Gamble Ouest, bureau RC-15 | 1 800 567-6433Ville-Marie | 3, rue Industrielle, Bureau 7 | 819 629-2726Amos | 644, 1re avenue Ouest, bureau 200 | 819 732-2266La Sarre | 29, route 111, Est | 819 339-2266

Venez me joindre dans mes différents bureaux !

/ChristineMooreNPD@MooreNPD

Triennale en métiers d’art au Centre d’art Rotary de La Sarre

Objets inanimés, avez-vous donc une âme?

// FrANcINE GAUThIEr

Oui, on le croirait volontiers, après la visite au Centre d’art Rotary de la Triennale en métiers d’art 2015. Cette exposition d’envergure nationale, dont le vernissage avait lieu le 4 juin dernier sous la forme d’un cinq à sept, réunit les œuvres de 14 artistes de métier, et leurs créations valent bien qu’on s’y attarde, car elles sont de qualité.

Les disciplines des métaux, du papier, de la céramique, du verre, du bois, des cuirs, peaux et fourrures, de la pierre et des textiles sont représentées.

Diane Auger, sculpteure, Caroline Arbour, joaillière, Marc Boutin, sculpteur, Dyane Chevalier, céramiste, Nancy Couturier, verrier, Michel Drapeau, sculpteur/tourneur sur bois, Mathieu Gnocchini, maroquinier, Diane Lemieux, céramiste, Katia Martel, joaillière, Roger Pelerin, graveur, Jacques Pelletier, sculpteur et André Perron, sculpteur, sont de l’Abitibi-Témiscamingue. Karel Aelterman, ébéniste, et Claire Guérette, feutrière d’art, sont de l’Outaouais.

Véronique Trudel, responsable du Centre d’art Rotary de La Sarre, a pris la parole pour souhaiter la bienvenue à tous les invités et à la population. Elle a invité tour à tour le maire de La Sarre, Normand Houde, Marianne Breton, responsable par intérim de la collection permanente et de l’art public de l’Espace Pierre-Debain, et Luc Delavigne, président du Conseil des métiers d’art du Québec, à prendre la parole, le tout dans une ambiance très chaleureuse, dans l’expectative de connaître enfin le nom de l’artiste lauréat de cette première édition de la Triennale dont le travail impeccable de mise au point a été salué par les intervenants.

Rita B. Barette, présidente de la Commission des loisirs de La Sarre, nous en a fait l’annonce. Une salve d’applaudissements a accueilli Roger Pelerin, grand gagnant de cette première édition. Il ne s’y attendait guère et disait à qui voulait l’entendre qu’à ses yeux, plusieurs parmi les artistes présents étaient de meilleur calibre que lui pour mériter ce prix.

On reconnaît bien sa modestie proverbiale. Ce qui a ravi le jury dans l’évaluation de son travail à partir de nombreux critères, c’est d’abord l’originalité et la pertinence des sujets traités. Aussi ont-ils souligné le souci du détail, la précision, l’humour partout présent comme une signature, en quelque sorte. De même, une technique sans faille, fidèle aux plus anciennes traditions de la gravure, et l’on sait que le graveur englobe plusieurs autres métiers, anciens pour la plupart comme l’impression à la main, par exemple. Ce jury était composé de Gustavo Estrada, joaillier, Paula Murray, céramiste, et Éric Tardif, sculpteur. Reconnus professionnellement en métiers d’art, ils possèdent une expertise à titre d’évaluateurs au Conseil des métiers d’art du Québec.

Le Prix d’Honneur comprend une bourse de 1000 $ offerte par le Centre d’art Rotary et une exposition solo à l’Espace Pierre-Debain, la galerie en métiers d’art de la ville de Gatineau, inscrite à la programmation de 2016.

La Triennale réjouit l’œil dans son ensemble. On y devine l’expérience de nombre d’années dans chaque objet d’art. Ils n’ont pas une facture impersonnelle. C’est tout le contraire et pur raffinement. L’âme de l’artiste les illumine. On a créé des atmosphères en soignant chaque détail, on est resté fidèle à soi-même. Autant d’artistes, autant de façons de voir. Il faut

regarder deux fois plutôt qu’une et il faut surtout lire la présentation de chacun d’eux et connaître leur démarche artistique particulière. Il y a plus d’un coup de cœur dans la salle…

De plus, pour ces artistes, le fait d’être associés à cet événement leur donne une visibilité exceptionnelle. On est tout sourire, on est en admiration devant de magnifiques et authentiques créations qui sont le résultat d’un travail de longue haleine. Chacun porte à bout de bras son savoir-faire et sa passion. Et tout cela transparaît dans les œuvres présentées. Pousser sa folie au point de non-retour, assumer surtout son amour de l’art pour l’art, voilà ce qui est palpable, quand on prend le temps de bien regarder.

Toute la population de l’Abitibi-Témiscamingue est invitée à visiter cette exposition fabuleuse et à voter pour le Prix du public. Les votes feront en sorte qu’une bourse de 500 $ sera décernée à un deuxième artiste de la Triennale en métiers d’art au terme de l’événement en septembre 2015. \\

> vimeo.com/129433246

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4 L’INDICE BOHÉMIEn // JUILLET - AOûT 2015

Réouverture du Petit Théâtre du Vieux Noranda

Votre Petit Théâtre pour toujours!

// JEssIcA LEsAGE

Le 5 juin 2015, c’était la réouverture officielle du Petit Théâtre du Vieux Noranda.

Il y avait beaucoup d’émotions dans les yeux des Abitibiens. Qu’est-ce qui explique que les citoyens, peu importe leur âge, soient aussi émus? Pour le comprendre, il faut remonter dans le temps.

Du Canadian Corps au Petit Théâtre

Dans les années 70, de nombreux artistes décident de revenir en région avec l’objectif d’y vivre de leur art. Plusieurs institutions sont créées alors que la vitalité culturelle foisonne dans l’ensemble du Québec.

Pour les troupes de théâtre de la région, le besoin d’une salle alternative devient urgent. C’est alors que les Zybrides louent le Canadian Corps, qui appartient aux vétérans de la guerre. Or, l’endroit coûte plus de 17  000  $ à chauffer par année. C’est donc avantageux de louer les locaux à des parties. Filant malheureusement vers une faillite imminente au milieu des années 90, les vétérans décident de vendre la bâtisse à M. Chouinard, le comptable des Zybrides, qui en deviennent ensuite propriétaires.

Mais la charge de travail et les frais pour entretenir les lieux deviennent trop prenants. Les Zybrides ouvrent alors leurs portes aux artistes, à la relève, de façon à amortir les coûts. Au cours de la dernière décennie, des organisations et événements tels que le DocuMenteur, les ligues d’improvisation et le Festival de musique émergente organisent ainsi des soirées au Petit Théâtre. La dynamique est incroyable. Les créateurs se rencontrent, ce qui crée un véritable bouillonnement culturel.

Une institution

L’objectif a toujours été de préserver la culture en Abitibi-Témiscamingue et d’entretenir une harmonie grâce à un plan d’urbanisation. Pas question de se piler sur les pieds et de créer une hostilité avec un autre lieu de création. Rouyn-Noranda devait devenir un quartier culturel pour favoriser l’émancipation des événements en toute synergie.

« Ma mère dansait le boogie, le fils de René Breton, chargé de chantier, joue dans un band métal, la cousine de l’un s’est mariée ici, et le père de l’autre se tenait en bas aux vétérans. Le Petit Théâtre a toujours été un lieu qui appartenait à la communauté, un lieu ouvert au divertissement et au plaisir. Il faut préserver ces beaux souvenirs », raconte Rosalie Chartier-Lacombe, la directrice générale.

On comprend maintenant pourquoi cette institution fait partie de l’histoire, une histoire que l’on écrit toujours, d’ailleurs.

La modernisation

En 2005, la régie du bâtiment visite le Petit Théâtre. Si aucune rénovation n’est entreprise, l’endroit devra fermer. Rapidement, la coquille est rénovée, mais il faut plus que cela  : il faut un plan de rénovation. Les propriétaires font donc l’acquisition d’équipements de scène, ouvrent la salle du bas pour mieux accueillir les gens, changent la climatisation, les revêtements et rendent la salle accessible aux personnes à mobilité réduite. De nouvelles pièces sont aussi créées. Trois sont destinées à la musique et une au théâtre, en plus d’une loge à aire ouverte favorisant les échanges et la création entre les artistes.

« On se devait de répondre mieux aux besoins des spectateurs et des artistes », explique Rosalie Chartier-Lacombe.

Rénovations symboliques

Rénover un lieu artistique ne se fait pas sans prendre en considération son âme. Le Petit Théâtre devait être pratique, mais authentique, ce qui explique pourquoi plusieurs projets artistiques sont au cœur des rénovations du bâtiment. Karine Berthiaume, artiste en arts visuels et aménagement de sites, a participé au projet, ainsi que Solange Coulombe, pour tout ce qui est vitrail, et Claude Bérubé, pour les lustres de bois. Quant à Rock Lamothe, il a eu le mandat de rendre hommage, via ses peintures, à Lise Pichette, membre fondatrice et directrice artistique des Zybrides et du Petit Théâtre qui nous a malheureusement quittés récemment. À l’extérieur, c’est l’œuvre de Manon Pelletier qui marque l’endroit comme étant un établissement culturel et artistique.

Campagne de générosité

Il y a eu deux campagnes de financement pour remettre sur pied le Petit Théâtre du Vieux Noranda. La première a été en 2007-2008 pour rénover la coquille et la seconde, de 2012 à 2014. Pour avoir 90 % de financement provenant du provincial et du fédéral, il fallait que la communauté fournisse le 10 % manquant, 10 % représentant 360 000 $. Pour Rosalie Chartier-Lacombe, il s’agit de son plus grand défi mais aussi de sa plus grande fierté. Une fierté envers la générosité des citoyens qui ont compris l’importance d’un tel lieu dans la commu-nauté. Les entreprises ont offert leur appui en s’impliquant. C’est plus de 250 donateurs qui ont participé en proposant des montants entre 2 $ et 10 000 $. Ce sont 3,6 millions de dollars qui ont été nécessaires afin de rénover le Petit Théâtre.

La réouverture

Nous y sommes : 5 juin 2015, réouverture du Petit Théâtre du Vieux Noranda. Les amoureux de la culture sont sur place pour assister à cette soirée tant attendue. Discours touchants, performances hors de l’ordinaire unissant le milieu de la construction à celui des artistes, témoignages et performances musicales, tout y est!

Le groupe valdorien Nanochrome offre un spectacle qui incarne la mission même du Petit Théâtre, soit de faire briller le talent de la relève abitibienne. Gagnant du prix du Petit Théâtre lors du dernier FRIMAT, Nanochrome passera deux jours d’encadrement sur place avant de performer au FME prochainement.

Les Slingshot Brothers, quant à eux, offrent une performance rock qui cadre tout à fait avec l’essence du Petit Théâtre. Leur masse de fans locaux est intéressante. Yannick St-Amant est d’ailleurs parfois technicien musical au Petit Théâtre. Et Ponto Paparo, Italien d’origine, a passé des années à créer dans le sous-sol du Petit Théâtre. Il jouait du piano seul, la nuit, l’unique moment de tranquillité qu’il avait.

C’est tout à fait juste d’affirmer que la vision culturelle des citoyens a sauvé le Petit Théâtre. Leur générosité et leur engagement font maintenant rayonner la culture de l’Abitibi-Témiscamingue à travers le monde. Le Petit Théâtre, c’est maintenant 250 jours d’activités par année, soit 80 jours de spectacles, 60 de formation en arts de la scène, 100 de répétitions d’artistes et 57 de locations corporatives. \\

> petittheatre.org

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Corbo Vendredi 10 juillet 19 h 30Jeudi 16 juillet 19 h 30Réalisateur: Mathieu Denis

12 juin au 30 août 2015 FOIRE ARTISTIQUE / ARTISTIC CONNEXIONSMultidisciplinaire Galerie du Rift18 artistes de l’Ontario18 artistes de l’Ontario29 artistes de l’Abitibi-Témiscamingue 73 œuvres

Calvin Knight ,Ebb & Flow

VILLES SUBLIMESMATHIEU DUPUISPhotographie, Montréal Photographie, Montréal

Matin de brume, Vancouver, Colombie Britannique, Canada

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L’INDICE BOHÉMIEn // JUILLET - AOÛT 2015 5

Dialogue Deux au Centre d’exposition de Rouyn-Noranda

Provoquer la rencontre

// ArIANE OUELLET

Le 7 juin dernier avait lieu au Centre d’exposition de Rouyn-Noranda le vernissage de l’exposition Dialogue Deux. Fruit du travail des commissaires Jean-Jacques Lachapelle et Virginia Pésémapéo Bordeleau, aidés par Caroline Lemire de Tourisme Abitibi-Témiscamingue, le projet vise à établir, comme son titre le dit, un dialogue entre des artistes autochtones et allochtones vivant en Abitibi-Témiscamingue. Une journée haute en émotions et en découvertes.

Bien plus qu’un simple vernissage, la journée était sous le signe de la rencontre, réunissant des membres de toutes les communautés anishnabek du territoire et des citoyens des quatre coins de la région. Des artisans installés dans le hall d’entrée du Centre d’exposition présentaient le fruit de leur savoir-faire : tambours, broderies et bijoux de perles, mocassins, pendant que dehors on pouvait se sustenter avec de la banique aux bleuets ou à l’érable cuite sur place par des cuisinières du Lac-Simon.

De l’autre côté de la rue, les voix et tambours puissants des Screaming Eagles du Lac Simon invitaient les participants au Théâtre du cuivre pour l’activité « Bâton de parole », animée par Édith Cloutier, directrice du Centre d’amitié autochtone de Val-d’Or. C’est par une prière récitée en algonquin par Pierre et Jeannette Papatie que s’est ouvert l’après-midi.

La conférence de l’anthropologue Serge Bouchard a mis admirablement bien en contexte le défi que représente cette démarche culturelle, celle de trouver un espace commun de compréhension, celle de rétablir le dialogue après une rupture historique grave qui est celle de la période des pensionnats indiens à travers le Canada.

Un trop bref exposé de l’histoire des Algonquins (on en aurait pris des heures!), dépossédés de leurs vies par l’expansion de la Canadian International Paper Company (CIP), qui s’accaparait de plus en plus de forêt du pays, explique partiellement l’origine de cette dérive politique et sociale, ce que Serge Bouchard arrive à livrer avec beaucoup de mordant et d’humour, un humour nécessaire pour nous permettre de regarder la vérité en face. La conférence était suivie d’une prise de parole du public, un moment chargé d’émotions, d’autant plus que plusieurs personnes sur place étaient tout juste de retour d’Ottawa, pour la publication du rapport de la Commission de vérité et réconciliation du Canada. Un rapport accablant qui conclut que les Indiens du Canada, pendant la longue période des pensionnats, ont été victimes d’un génocide culturel. Rien de moins. D’ailleurs, l’émotion dans la salle était palpable, autant parmi les Autochtones que les Allochtones.

Le vernissage de l’exposition mettait donc un point final à cette journée, le concept étant de provoquer la rencontre entre des artistes autochtones et allochtones en réunissant des duos tantôt « évidents », tantôt audacieux. Au centre de la salle se trouve une sculpture des artistes Karl Chevrier, de Timiskaming First Nation, et de Jacques Baril, de Gallichan, déployant dans l’espace une œuvre réalisée à partir du canot d’écorce fabriqué par le premier, et d’une carcasse de bateau de bois désossée par le second. Il en résulte une œuvre impressionnante et forte en symbolique, qui témoigne de la complicité qui s’est établie entre les deux sculpteurs dans leur processus de dialogue créatif. Complicité qui s’est avérée aussi dans d’autres duos : Kevin Papatie et Sonia Cotten, Darrel McBride et Christian Leduc, pour ne nommer que ceux-là.

On devine toutefois que ce dialogue n’est pas allé de soi pour tous les artistes jumelés, étant donné le laps de temps assez court pour la réalisation des œuvres de l’exposition et la diver-gence des pratiques. Pas si facile de trouver ce langage commun dans la création quand les objectifs ne sont pas les mêmes. Pas si facile d’établir une réciprocité. C’est d’ailleurs ce qu’abordait avec franchise et sensibilité Andréane Boulanger, jumelée au danseur traditionnel Malik Kistabish de Pikogan, pour parler de leur processus de création. Quand d’un côté il s’agit d’une recherche artistique et de l’autre d’une démarche spirituelle, il n’est pas évident pour eux de trouver comment dialoguer tout en restant sincère avec leur propre démarche. Le résultat est pourtant intéressant, peut-être justement parce qu’on y sent ce désir de communiquer et de s’accueillir malgré la difficulté.

Pour Gaétane Godbout et les artisanes brodeuses, le défi a été celui de la distance et du manque de temps pour établir une véritable réciprocité. «  J’ai été bien accueillie, on m’a offert de la nourriture traditionnelle et j’ai passé la journée avec elles pendant qu’elles brodaient, mais il nous aurait fallu beaucoup plus de temps et d’occasions pour nous rencontrer et pour aller au bout. Je vois donc ça comme le début de quelque chose », explique Gaétane avec respect. Les peintures qui en résultent donnent toutefois un résultat magnifique où l’on sent la volonté de l’artiste d’intégrer ce qu’elle a reçu de la rencontre.

Pour ceux et celles qui n’ont jamais eu l’occasion d’être en contact avec la culture autochtone en Abitibi-Témiscamingue mais qui en ressentaient le besoin ou la curiosité, ce qui est le cas d’une grande partie des résidents de Rouyn-Noranda qui ne vivent pas à proximité d’une communau-té anishnabe, la journée Dialogue Deux a permis d’ouvrir l’esprit à une meilleure compréhen-sion de la réalité autochtone de notre territoire. Les artistes ont quant à eux le privilège d’avoir le motif de la création pour se rencontrer, ce qui est sans contredit un véhicule merveilleux pour tenter le rapprochement.

L’exposition restera en place jusqu’au 20 septembre prochain et vaut très certainement le déplacement, tant pour la diversité des propositions que pour leur audace. \\

> cern.ca

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Culture autochtone

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6 L’INDICE BOHÉMIEn // JUILLET - AOûT 2015

Centre d’artistes et espace de création spécialiséGravure en creux et en relief / Lithographie / Sérigraphie

Formations / Résidences / Expositions

25, avenue Principale, 2e étage • Rouyn-Noranda • www.lesmillefeuilles.qc.ca

PROCHAINE EXPOSITION

NOUVEAU DÉPARTde Ghislain Hamelin

Vernissage : 21 juin 2015 de 13 h à 16 h du 21 juin au 18 juillet 2015

25, avenue Principale, Rouyn-Noranda

Lun. Mar. Mer. Ven. : 10 h à 17 h 30Jeu : 10 h à 17 h 30 Sam : 10 h à 17 h

Histoire et patrimoineExposition Nuances et contrastes, une rue commerciale en mutation : prise 2! à Amos

Le passé confronte la modernité

// GUILLAUmE TrOTTIEr

La Société d’histoire d’Amos présente actuellement l’exposition Nuances et contrastes, une rue commerciale en mutation : prise 2!, au Centre d’archives d’Amos. Des noms tels que l’épicerie Bernatchez, le magasin St-Onge, les Appartements Beauchemin, Lemay-Cola, le Garage Central et bien d’autres : comment les lieux et sites ont-ils évolué? Quels commerces, entreprises ou résidences se sont succédé?

L’exposition présente une série de photos prises par les membres du club de photographie Le Contraste en 2012, puis mise en comparaison avec des photos d’archives. Les membres du club avaient parcouru la ville avec le mandat de prendre des clichés de plusieurs édifices, lieux et sites sur le territoire amossois. En effet, avec les revitalisations, les modifications et divers travaux qui s’effectuent aux infrastructures et aux bâtiments d’Amos, la Société d’histoire voulait documenter ces développements par une banque de photos. L’objectif : avoir une sorte d’« instantané », une image de la ville à ce moment, et refaire cet exercice à intervalles réguliers.

L’idée est donc venue, à l’aide de photos d’archives, de concevoir une exposition qui ferait la comparaison avec l’avant et l’après, l’ancien et le moderne, de certains édifices commerciaux sur la 1re Avenue, milieu en constante mutation et pivot de la vie commerciale et sociale d’Amos. Ce procédé est plus frappant  : on ne revisite pas seulement le passé, on le met directement en lien avec le présent. Rapidement, on peut en déceler les similitudes, différences, altérations, conversions, modernisations, etc., qu’elles soient en nuances ou tout en contraste, d’où le titre de l’exposition.

En tout, 20 édifices y sont traités (46 photos) et chacun est accompagné d’un cours texte qui retrace les propriétaires, entreprises, services et commerces qui s’y sont succédé, selon les informations que la Société d’histoire avait sous la main. Aussi, des vues générales de la 1re Avenue à différentes époques remettent en perspective l’évolution de la trame urbaine et permettent d’en mesurer les changements. Enfin, une photo aérienne reproduite en grand format nous resitue dans le cadre bâti.

Durant le travail de préparation, des défis se sont posés : absence de photos d’archives de qualité ou concordantes, bribes d’informations, chronologie parcellaire ou incertaine… Il a fallu demeurer rigoureux et faire des choix en fonction de ces obstacles, et aussi selon l’espace disponible. Des collaborations bénévoles ont apporté des éclaircissements et un appel à tous par l’entremise du journal et de la page Facebook de l’organisme a permis d’obtenir quelques documents supplémentaires. Rappelons l’importance du don d’archives.

Tous devraient pouvoir y trouver leur compte : les plus jeunes pourront constater que leur milieu n’est pas immuable, mais qu’il est le résultat de l’évolution et d’interactions diverses : aléas économiques, changements des habitudes de consommation, voire de mœurs, besoins de sociétés, techniques de construction, styles et matériaux, etc., qui témoignent aussi des modes et des tendances en architecture. Pour les plus âgés, ce sera l’occasion de se remémorer des souvenirs associés à ces lieux. En somme, la Société d’histoire souhaite que les visiteurs fassent un tour pour le plaisir et pour satisfaire leur curiosité.

On projette déjà une 3e phase ayant pour sujet des édifices en périphérie comme la gare, le Transcontinental, le Théâtre Royal, etc. L’exposition actuelle sera présentée jusqu’au 30 janvier 2016. \\

> societehistoireamos.com > facebook.com/SocieteHistoireAmos

L’ÉDIFICE LOGEANT LES MEUBLES LÉGARÉ ET LE CLUB DRAGON, À GAUCHE. PHOTO PRISE LORS D’UNE PARADE SUR LA 1RE AVENUE OUEST EN 1954.

SHA – FONDS STUDIO MORASSE / H. DUDEMAINE

LES APPARTEMENTS BEAUCHEMIN EN 1940 (À GAUCHE) ET L’ÉDIFICE EN 2012 (À DROITE).

SHA - FONDS BERTHA FONTAINE-GAGNÉ ET COLL. CLUB LE CONTRASTE

CARMEN ROUSSEAU, PRÉSIDENTE DE LA SOCIÉTÉ D’HISTOIRE D’AMOS, PRÉSENTE L’EXPOSITION LORS DU LANCEMENT LE 23 MAI DERNIER.

MATHIEU PROULX

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L’INDICE BOHÉMIEn // JUILLET - AOÛT 2015 7

Humeur

des gens en mouvement!FADOQ ABITIBI-TÉMISCAMINGUE :

Vos rendez-vous loisirs et formations / Vos rabais et privilèges / La défense de vos droits

FADOQ ABITIBI-TÉMISCAMINGUE

33B, rue Gamble Ouest, s.s. 11Rouyn-Noranda (Québec) J9X 2R3

Tél. : 819-768-2142 Sans frais : 1-800-828-3344

Site Internet : www.fadoqat.caCourriel : [email protected]

Mettre le feu!

// PhILIPPE mArQUIs

L‘été avec toi ma Jeanne…

Pédaler jusqu’à la plage. Sauter sur les trampolines. Écouter la musique naturelle. Chanter avec les grillons, les grenouilles et le vent! Flâner dans les parcs. Courir les bois et les fêtes. Aller jouer chez ton oncle Claude avec Karel et Adam... Grimper aux arbres. Jouer à la cachette dans la grange.

Le soir venu, pourchasser les lucioles! Allumer le feu. Rire tout autour et manger des patates cuites dans la braise. Puis, la nuit tombée, accompagnés des cris des huards, les adultes se taisent pour laisser aux enfants le bâton de parole. Pour écouter vos histoires, entendre votre vérité et y méditer.

L’été est avec toi camarade…

Prendre le temps d’être tout ce qui est possible d’être avec toi que je connais, connais peu ou ne connais pas encore. Faire le ménage de nos esprits. Nous aider, les uns les autres, à déménager nos vieilles habitudes. Envoyer à la cour à scrap ce qui n’est pas humain. Te demander ton feu au coin d’une rue, au camping, devant un kiosque du festival, au hasard...

Se parler de tout. Planifier des chaînes de milliers de personnes pour protéger ce à quoi l’on tient! Aller aux bleuets. Boire les bières de nos microbrasseries. Écouter les enfants bien au chaud, en silence au côté du brasier. S’échanger nos liens avec le monde. Se donner toute la confiance possible et souffler dessus ensemble, tous ensemble, afin de mettre le feu à notre pays prisonnier des idées refroidies.

L’été avec nous mon amour…

Nous tenir éveillés, main dans la main. Marcher, sans se presser, dans la poussière des rangs, le long des champs, dans nos forêts, dans nos rues brulantes d’énergie. Comprendre nos natures sous le soleil ou la pluie, la lune ou les nuages. Parcourir tranquillement la vie. Goûter à tous les fruits, s’inventer des recettes avec ce qui vient d’ici et maintenant. Désirer au présent. Découvrir nos êtres, leur beauté, leurs travers et les faire bronzer. Choisir d’instinct le chemin à prendre à tous les carrefours. Partager avec le monde nos regards attendris. Réchauffer les ardeurs, allumer tout ce qui bouge…

Mettre le feu au désir de mettre le feu. Mettre le feu aux rêves engourdis par le pouvoir. Mettre le feu à nos racines et raviver nos mémoires. Mettre le feu à nos âmes et prendre conscience que nous vivons. Mettre le feu à nos sens. Mettre le feu à nos êtres.

Devenir ce soleil qui fera fondre de honte nos hivers de plus en plus durs…

Ces hivers qui le demeureront tant qu’on n’y mettra pas notre feu! \\

Publication d’un roman historique dans le cadre du 100e anniversaire de Belcourt

Les amoureux du P’tit Montréal, par Claire Boivin Boisvert

// TOmmY PILON

La municipalité de Belcourt, à proximité de Senneterre, célèbre les cent ans de sa fondation cette année. Bien que des activités soient organisées toute l’année pour célébrer ce centenaire, c’est du 3 au 5 juillet que les festivités atteindront leur apogée au centre communautaire de Belcourt, dans le cadre d’un week-end de retrouvailles qui présentera une panoplie d’activités. C’est dans le contexte de ce centenaire que l’auteure Claire Boivin Boisvert publie Les amoureux du P’tit Montréal, un roman historique qui a demandé un grand travail de recherche auprès de plusieurs organismes régionaux et qui met en scène quelques-uns de ces pionniers qui ont contribué à bâtir l’Abitibi durant cette époque trouble.

Le récit débute durant la période de l’entre-deux-guerres, après le krach de 1929, alors que le monde entier souffre de la Grande Dépression et que sont créés des programmes de colonisation ayant comme objectif le retour à la terre. C’est dans ce contexte qu’un couple de Saint-Hippolyte, dans les Laurentides, saisit l’opportunité de migrer vers l’Abitibi, séduit par le rêve de la terre et des grands espaces. Affectés en tant que colons à Belcourt à l’automne 1932, les deux amoureux et leurs trois enfants seront rapidement confrontés aux conditions de vie bien difficiles des colons de l’époque, qui forgeront des souvenirs et des regards bien particuliers.

Fille d’un colon établi à Belcourt dans les années 30, Claire Boivin Boisvert a construit son récit comptant près de 600 pages à partir de recherches historiques et d’entrevues qui ont demandé cinq ans de travail, et qui présente une vitrine sur cette époque animée par des bâtisseurs acharnés. Ce roman est en quelque sorte un hommage aux pionniers non seulement de la municipalité de Belcourt, mais de l’ensemble du mouvement colonial en Abitibi. \\

> facebook.com/Belcourt100e

> indicebohemien.org

Littérature

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8 L’INDICE BOHÉMIEn // JUILLET - AOûT 2015

Tournée des théâtres d’été

Une saison prometteuse pour le théâtre d’été régional

// YVEs PrÉVOsT

Outre la pièce Annie, qui sera présentée à La Sarre, l’Abitibi et le Témiscamingue profiteront encore cet été d’un bouquet de pièces de théâtre qui devrait satisfaire tous les goûts.

C’est à Rouyn-Noranda que la saison a débuté, avec la pièce Les Allemandes contre-attaquent, de la compagnie Chien pas de médaille, qui a été présentée au mois de juin. Sur un texte et une mise en scène d’Étienne Jacques, cette suite de la pièce Le cabaret de la 117, présentée l’an dernier, était attendue par un public conquis d’avance et qui n’a pas été déçu. Plusieurs représentations ont d’ailleurs fait salle comble.

Toujours à Rouyn-Noranda, c’est au Petit Théâtre du Vieux Noranda, fraîchement rénové, que sera présentée en juillet Veillée funèbre, de Guy Foissy. Jouée par la troupe Brin d’folie, du 8 au 18 juillet, cette pièce est la vision de l’auteur de ce que pourrait être son propre enterrement. «  Le texte consiste

en 1000 répliques, sans indications sur les personnages qui doivent les dire  », explique Alexandre Castonguay, qui signe la mise en scène. «  Il faut donc l’adapter au nombre de comédiens sur scène et décider quelles répliques reviennent à chacun. C’est un texte contemporain, à l’humour absurde, qui nous questionne sur ce qu’est l’expérience humaine et ce que nous laissons après notre mort. »

La pièce Ma Noranda – festin déambulatoire, prendra l’affiche du 29 juillet au 8 août et partira du Petit Théâtre du Vieux Noranda. Présentée pour une deuxième année, cette pièce mouvante permet de découvrir les aventures de Mèche Courte et Fleur Bleue en les suivant dans le vieux quartier de Noranda, tout en interagissant avec une variété de comédiens et en dégustant des bouchées créées en accord avec les lieux visités. La pièce est écrite, créée et mise en scène par Alexandre Castonguay. L’édition  2014 avait affiché complet pratiquement tous les soirs. « Le texte sera le même, précise M. Castonguay, mais la pièce s’adapte aux nombreux comédiens qui viennent supporter la pièce. » Il pourrait donc y avoir des surprises.

C’est également à pied que l’on peut suivre Amos vous raconte son histoire, présentée à Amos du 13 juillet au 4 août. C’est guidés par Amos que les spectateurs suivront un circuit théâtral de trois kilomètres le long de l’Harricana et au centre-ville. «  C’est la quatrième et dernière année de cette pièce

dans sa version actuelle  », indique Bruno Turcotte, directeur de production et metteur en scène aux Productions du Raccourci. « Avec 35 comédiens, 50 person-nages ainsi qu’un musicien, la pièce se centre sur l’histoire de la colonisation, ses motivations, ses côtés historique, politique, éducatif, humain. Le thème s’adresse à toute notre région; nous avons tous eu un premier curé, un premier homme d’affaires. Chaque ville et village s’y retrouve. » Il est à noter que la pièce a remporté le lauréat de bronze aux Grands prix du tourisme québécois en 2014.

À Ville-Marie, les Voisins d’en haut fêtent leurs quinze années d’existence en présentant L’été des Martiens au Théâtre du Rift, du 12 au 29 juillet. La pièce suit Chico et Peanut qui se préparent à l’arrivée des Martiens, prévue le 4 août à 4 h 40. « C’est une pièce sur la solitude, la marginalité et le mal de vivre », explique Louise Lavictoire, metteure en scène, directrice générale et artistique des Voisins d’en haut. «  Nous avons choisi la pièce car elle parle de sujets différents et difficiles, mais traités d’une façon allégée, qui a parfois des allures de bande dessinée, avec des moments comiques.  » La pièce semble obtenir un certain succès, puisqu’une autre compagnie la jouera également cet été à Avignon, en France.

À La Corne, ce sont les Badins qui vous invitent du 19 juillet au 9 août pour un mini-théâtre, des sketches et de la musique, en

collaboration avec le Dispensaire de la Garde. «  C’est notre deuxième année  », indique Serge Larouche, auteur, acteur et responsable de la troupe. «  La réponse est excellente, nous avons en moyenne 110 personnes par représentation.  » Le texte de 2015 contient environ 30  % de nouveau matériel, dont un volet contes et légendes.

Authier n’est pas en reste  : c’est entre le 1er et le 29 juillet que les comédiens du Théâtre de la Vieille Grange invitent le public à deux pièces, soit Quand on cafouille et Quand on s’attend à… Ces pièces à caractère historique, qui alternent les mercredis et les dimanches, permettent de faire connaissance avec Mémère, 80 ans, qui s’attend à quelque chose de grandiose pour son anniversaire. \\

Veillée funèbre > brindfolie.ca

Ma Noranda, festin déambulatoire > petittheatre.org/billetterie

Amos vous raconte son histoire > amosvousraconte.com

L’été des Martiens > lerift.ca/#rift2-frnpage1

les Badins de la Corne > ville.amos.qc.ca/fr/tourisme/evenements_fetes/887

Theâtre

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L’INDICE BOHÉMIEn // JUILLET - AOÛT 2015 9

Ouverture du Pub Chez Gibb à Évain

Un nouvel espace dédié à la découverte du houblon

// TOmmY PILON

C’est le 27 mai dernier que les propriétaires du Pub Chez Gibb, Jean-François Gibson et Josiane Cyr, ont ouvert leurs portes au public dans le quartier Évain, à dix minutes de voiture du centre-ville de Rouyn-Noranda. Le nouvel établissement offre aux clients une aventure gustative mariant une grande variété de produits brassicoles à des viandes, fromages, chocolats, ainsi qu’un menu pub élaboré.

Du dépanneur Chez Gibb au Pub Chez Gibb

C’est en 2005 que le dépanneur Chez Gibb d’Évain commence à se spécialiser dans la vente au détail de bières de microbrasseries québécoises. En 2012, Jean-François Gibson et sa conjointe quittent Montréal et viennent s’installer dans la région pour donner un coup de main aux parents Gibson, puisque les affaires vont bien.

À la fin 2013, l’immeuble juste à côté du dépanneur se libère. Après réflexion, la paire décide de se consacrer à ce qui les intéresse le plus : offrir un lieu qui permette de faire découvrir la bière de microbrasserie aux amateurs comme aux néophytes grâce à un concept de dégustation et de la bonne bouffe. Dix-huit mois plus tard, ils passent enfin du rêve à la réalité avec le Pub Chez Gibb.

Coopération, le mot-clé dans l’univers de la microbrasserie

C’est Alexandre Groulx, propriétaire de la microbrasserie Le Trèfle Noir de Rouyn-Noranda et un bon ami de Jean-François Gibson, qui a installé les douze lignes de fût de l’établissement. Tentative de sabotage de la compétition? « J’ai deux lignes de fût qui servent sa bière, et le dépanneur est l’un des meilleurs vendeurs de sa bière embouteillée. On se complète. Le Trèfle Noir s’adresse plus aux gens déjà amateurs de microbrasserie, tandis que nous, avec le vin, les cocktails, la bouffe, on se prête plus à la découverte par la bande », raconte Gibson. Symbiose, donc? « Dans l’univers de la microbrasserie, ça marche comme ça, parce que c’est un secteur qui n’est pas encore saturé. Il y a donc plus de demande que d’offre. On n’a pas intérêt à se dévorer, mais plutôt à s’entraider. »

De tout pour tous

Le nouveau Pub Chez Gibb offre 40 places à l’intérieur, 45 places extérieures sur la terrasse et 12 lignes de fût. Mais la plus grande fierté de Gibson, ce sont les trois

températures de service disponibles en fonction du type de bière sélectionnée (4 °C, 8 °C et 12 °C), qui permettent une température optimale révélant l’ensemble des flaveurs de chaque bière en fût. Mais ce ne fut pas facile d’en arriver là : «  Mon contracteur ne comprenait rien de ce que je voulais, au départ! Je voulais 3 pièces séparées avec 3 températures différentes. Ils ne sont pas habitués à ça en réfrigération. Il a fallu insister, mais finalement, on a eu ce qu’on voulait!  » raconte-t-il, enthousiaste. En effet, seulement 5 établissements au Québec peuvent se targuer d’avoir ce type d’installation. Parions que les âmes en quête de découvertes seront nombreuses à commander le menu dégustation : 6 bières différentes, ou 3 bières avec fromages, viandes ou chocolats. Des soirées de dégustation seront également offertes sous peu, pour les plus enthousiastes.

En plus des 12 lignes de fût, le pub offre plus de 50 variétés de bières en bouteille, y compris plusieurs bières et cidres sans alcool, du vin, des cocktails ainsi que des slush alcoolisées. Par ailleurs, le pub a un chef sur place qui offre un menu varié de style bistro/pub mettant en valeur certains produits régionaux, comme les pogos préparés à partir de Saucisses du Lac et de panure à base de bière.

On recommandera aux néophytes d’essayer une pinte de La blonde du général, brassée par Le Trèfle Noir, une blonde à base de riz très douce qui saura plaire aux plus timides et qui rappellera peut-être aux voyageurs le goût de la Bia Hoi, cette bière du Vietnam que l’on peut trinquer à tous les coins de rues de Hanoï. Et non, vous n’y trouverez pas de Coors Light.\\

> chezgibb.com

Tout enfant atteint par le virus de la lectureest vacciné contre l’échec scolaire. Bon été!

40e édition26 au 29 mai 2016à Ville-Marie

MONTAGE : PRODUCTIONS GUILLERMO PATTERSON

TOMMY PILON

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10 L’INDICE BOHÉMIEn // JUILLET - AOûT 2015

Un premier roman pour Sarah-Maude Beauchesne

Coeur de Slush

// cLAUDIA FOrTIN

L’amour fait mal. L’amour fait souvent mal. Surtout à l’adolescence, quand le cœur est brand new. Quand le cœur est en quête d’une soif anonyme de tendresse, quand il est curieux d’imiter ceux qui frenchent au ciné-parc. L’adolescence est une quête de l’identité de soi… et aussi, souvent, de celle des autres.

C’est ce qui se retrouve au centre de ce premier roman jeunesse de Sarah-Maude Beauchesne, Cœur de Slush, paru aux éditions Hurtubise.

Billie est une adolescente de 17 ans, qui aime l’été, la slush bleue, les « t’es pas game ». Elle est en quête de folles aventures, d’amour et d’histoires dramatiques. Elle rêve du prince charmant, mais cherche le pire. Elle veut surtout manger des frites avec du ketchup, faire l’amour pour la première fois et se sentir belle. C’est lors d’une soirée avec sa sœur cadette Annette qu’elle rencontrera le beau Pierre. Un garçon aux cheveux blond blé, musclé, sportif et libre, qui parle beaucoup trop fort et qui aime la bière. Ce sera une belle histoire montagneuse; une histoire primitive coup de cœur qui s’essouffle bien trop vite; une histoire qui sait comment donner des papillons dans le ventre.

Cœur de Slush, c’est une critique éveillée de l’attirance et des premières esquisses amou-reuses, de l’envie d’interagir avec un garçon coup de cœur, mais compliqué. L’adoles-cence moderne est bien représentée et est soutenue par un langage simple. L’auteure ne passe pas par quatre chemins, elle dit ce qu’elle a à dire, sans fla-fla ni grands mots. C’est un roman que je qualifierais de sucré-coloré, doux, mais surtout, c’est un roman miroir qui dépeint la réalité des jeunes d’aujourd’hui. Le public cible étant surtout les jeunes, l’auteure a su donner un je-ne-sais-quoi à sa plume afin d’interpeller les adoles-cents, mais aussi, surtout, l’adolescent en vous…

Connue d’abord pour son blog soft-sexu Les Fourchettes, Sarah-Maude Beauchesne a fait des études en création littéraire à l’UQAM. Elle a publié de multiples recueils de poèmes sur le web, et écrit de nombreuses histoires sensibles et imagées sur son blog. Cœur de Slush est son premier roman.

Vraiment… bravo à cette fille qui sait bien nommer et raconter la vie! \\

> lesfourchettes.net

Chronique littéraireLancement du guide terrain Oiseaux et plantes de la forêt boréale

Un nouvel outil pour passer de la théorie à la pratique

// TOmmY PILON

Le biologiste Roger Larivière, en collaboration avec la Société du loisir ornithologique de l’Abitibi (SLOA), a lancé le 23 mai dernier son nouveau guide terrain Oiseaux et plantes de la forêt boréale, dans le cadre du Salon du livre de l’Abitibi-Témiscamingue. Publié chez L’ABC de l’édition, ce guide d’identification de poche, compact et hydrofuge, s’annonce comme l’allié idéal pour ceux qui désirent passer de la théorie à la pratique, en permettant l’identification de plus de 60 oiseaux et 70 plantes de la forêt boréale.

Présentant les oiseaux nicheurs des milieux humides, ouverts et forestiers, en plus des espèces propres à l’Abitibi, l’ouvrage, complète-ment bilingue, fournit le nom scientifique ainsi que les noms communs français et anglais de chaque espèce, en plus du nom de la famille à laquelle celle-ci appartient. Les photographies de haute qualité des espèces présentées qui illustrent le guide ont été rendues possibles grâce à la colla-boration de 14 photographes de l’Abitibi.

Roger Larivière admet que la concrétisation de ce nouveau guide pratique a exigé un grand tra-vail de coordination afin de trouver les photo-graphies appropriées, qui ont été sélectionnées dans une banque contenant plus de 6000 photographies d’oiseaux. Comme toutes les photographies doivent tenir dans un guide format poche, le travail de mise en page est également compliqué. Heureusement, il a pu compter sur le soutien d’Édith van de Walle, de la SLOA, alors qu’il se concentrait sur les plantes.

Pense-t-il tenter la même expérience et rendre disponible un guide terrain qui pourrait complémenter son bestseller Champignons comestibles de la forêt boréale? C’est dans les plans de l’auteur, mais pour l’instant, il est déjà au travail sur son prochain livre, qui devrait sortir l’an prochain, et qui s’attardera aux plantes comestibles et médicinales de la forêt boréale. En collaboration avec l’herboriste Anabelle Gagnon et plusieurs chefs de la région, ce livre qui s’annonce rempli de photos et qui se veut très accessible proposera des recettes simples préparées à partir d’ingrédients issus de la flore boréale, tout en révélant les vertus thérapeutiques de ces derniers. En attendant cet ouvrage en 2016, les amoureux de la nature ont de quoi accompagner leurs prochaines balades en forêt! \\

> abcdeledition.com/livre-detail/livre-67.html

> sloa.ca

COURTOISIE

> indicebohemien.org

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L’INDICE BOHÉMIEn // JUILLET - AOÛT 2015 11

Plein air Vues sur le nord

De l’escalade pour tous à Ville-Marie cet été

// ÉmILIsE LEssArD-ThErrIEN

Après un exode à Montréal de près d’une décennie, Frédéric Patoine décide de rentrer au bercail pour de bon à l’été 2013. Jeune trentenaire aux yeux complètement déstabilisants, il revient avec le sentiment pionnier d’un Témiscamien digne de ce nom : heureux d’être dans ce coin de pays où tout est encore à bâtir. Son créneau? La grimpe sur paroi extérieure.

À Ville-Marie, l’arrière du site fort bien connu de la Grotte, plus communément appelé le « troisième cap », est apparu comme un endroit à haut potentiel pour le grimpeur. L’idée d’y développer un site commence à germer dans sa tête dès son retour à l’automne 2013.

« En fait, l’escalade est un sport complet qui met à l’épreuve autant le physique que le mental. Ce sport suscite tous les muscles du corps et permet de développer une bonne souplesse. Il nécessite aussi beaucoup de concentration et le dépassement de soi », souligne le grimpeur.

Des premières démarches sont entamées auprès du club d’escalade régional déjà existant  : Le rappel du Nord. Ce club, implanté à Rouyn-Noranda, avait déjà pour mission à long terme de développer l’escalade sur tout le territoire. Le projet de M. Patoine tombe donc pile-poil. Comme le site de la grotte est situé sur un terrain de la ville, les démarches vont plutôt bon train pour les permissions d’accès. La municipalité reçoit le projet avec beaucoup d’ouverture et la question, toujours pointilleuse, des fameuses assurances est rapidement réglée lors d’une entente avec la Fédération québécoise de la montagne et de l’escalade (FQME), ce qui en fait le premier site en région membre du réseau Accès Montagne. En juin 2014, c’est le début des travaux : débroussaillage du sentier d’accès, nettoyage des voies à développer, aménagement des ancrages sur la paroi, etc. Près d’un an plus tard, M. Patoine est enfin prêt à offrir l’expé-rience de grimpe à l’ensemble de la population témiscabitibienne et aux touristes de passage.

« Le site de la Grotte est exceptionnel. Il est facilement accessible et offre une vue imprenable sur la baie des Pères et le lac Témiscamingue. En plus, il est d’une hauteur intéressante pour initier les débutants, mais il dispose de voies offrant du défi pour les plus expérimentés », raconte l’idéateur du projet. Cet été, un étudiant est embauché comme guide-animateur pour accueillir et initier la population. En présence de cet animateur, des cordes seront mises à disposition des grimpeurs ainsi que l’équipement nécessaire (harnais, souliers, casques) selon le choix des formules d’essais, de la simple initiation à la formation complète visant l’autonomie. Les enfants peuvent grimper à partir de 5 ans avec un harnais spécial. « Généralement, les tout-petits ont le réflexe naturel de grimper; là où ils ont plus de difficultés, c’est au moment de redescendre », raconte encore M. Patoine. L’étudiant sera aussi disponible pour les activités de groupe; en famille, entre amis, entre collègues. Les grimpeurs autonomes, membres de la FQME, ont accès au site en tout temps.

Le site sera ouvert tous les mercredis de 13 h à 21 h et les samedis de 10 h à 18 h pour les mois de juillet et août. Il est préférable de réserver sa place à l’adresse [email protected]. \\

> rappeldunord.com

L’étonnante roulotte

// mArTIN bLAIs

La plupart du temps, une roulotte, on s’en sert pour s’évader, pour sacrer le camp tout seul avec sa famille, et surtout pour s’isoler, autour d’autres roulottes. C’est tout le contraire avec la roulotte du Wapikoni mobile, puisqu’on l’utilise pour se retrouver, se rapprocher. Parcourant plus de 20 000 km par été, le Wapikoni mobile va se parquer dans plusieurs communautés autochtones du Québec pour accompagner et encourager les jeunes à réaliser des courts-métrages. La roulotte est tout équipée, du matériel de tournage aux équipements de postproduction, pour capter les rêves et les réalités des habitants des réserves et des communautés.

À la tête de cette initiative se trouve la scénariste et réalisatrice Manon Barbeau (Les enfants du Refus global (1998)), qui, en 2010, a produit le documentaire Escale à Kitcisakik, réalisé par Mathieu Vachon. Ce long-métrage dresse le portrait de l’expérience Wapikoni dans l’une des communautés les plus démunies du Québec.

Pour illustrer la situation tragiquement absurde de cette communauté, à Kitcisakik, il y a un barrage hydroélectrique tout près, mais personne n’a l’électricité ni l’eau courante. Bref, dans ce village situé au bord du réservoir Dozois se trouvent plusieurs cinéastes qui s’ignorent, et ce, jusqu’au passage de l’équipe du Wapikoni.

Escale à Kitcisakik nous fait voir ce processus d’apprentissage mutuel. La caméra est placée depuis la perspective des formateurs qui profitent de leur passage dans la communauté pour apprendre sur leur situation, sur les problématiques qui ont cours. Les accompagnateurs préconisent une approche participative active  : plutôt que de s’attarder à enseigner les étapes de la production, on plonge les jeunes directement dedans en leur faisant confiance et en mettant l’accent sur le contenu et sur les histoires à raconter plutôt que sur la pédagogie.

Les jeunes cinéastes réalisent rapidement que le cinéma peut servir d’exutoire à leurs tourments et de porte-voix à leurs revendications. Pour Délia Gunn, ce sera pour honorer la mémoire d’un ami disparu dans le torrent du Dozois; pour Kevin Papatie, ce sera pour comparer le calme et l’équilibre de la nature à la psychose des villes; pour Évelyne, ce sera pour créer des liens avec une communauté autochtone brésilienne qu’elle a visitée plus tôt dans l’année. Les cinéastes nous parlent de l’omniprésence de la violence, des ravages causés par l’alcool, mais aussi de la priorité de l’enseignement autochtone et de leurs espoirs à l’égard des prochaines générations.

Les bénéfices constatés sont immenses, mais en plus de permettre un moyen d’expression privilégié aux gens issus des Premières Nations, le film nous fait réfléchir sur l’absolue nécessité de rapprochements entre Allochtones et Autochtones et sur le fait que ces relations sont plus faciles à créer qu’on pourrait le penser. Juste à observer les adieux que se font les formateurs et les cinéastes à la fin de leur périple, on voit les traces indélébiles et pacificatrices que le Wapikoni mobile laisse sur son passage.

Escale à Kitcisakik est disponible en visionnement gratuit sur onf.ca. \\

> onf.ca/film/wapikoni_escale_a_kitcisakik

COURTOISIE

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12 L’INDICE BOHÉMIEn // JUILLET - AOûT 2015

Plein airDécouvertes sur les lacs Buies et Drapeau

Deux lacs pour deux kayaks

// FrANcE LEmIrE

Depuis la route 117 (route du Mont-Chaudron), à quelques pas de la frontière ontarienne, Manon, férue de plein air, et moi empruntons à gauche sur 10 km en mode 4 x 4 le chemin gravelé pour atteindre la mise à l’eau du lac Buies. À l’itinéraire, deux jours et 18 km à pagayer sur les lacs Buies et Drapeau dans la profondeur de la nature rouynorandienne.

Le parcours démarre avant un pont désaffecté au-dessus d’un ruisseau reliant les lacs Buies et Raven. Le lac Buies s’étire en longueur et nous offre un parcours de détente bucolique à souhait où plates-formes rocheuses, idéales pour le camping sauvage, et forêts matures se partagent le décor. La deuxième moitié du lac n’est pas accessible aux bateaux à moteur, laissant aux pagayeurs le calme recherché.

Quelques centaines de coups de pagaie sont nécessaires pour atteindre un bras du plan d’eau s’étirant en un étroit canyon. Tout au creux, on y aperçoit un «  œuf de dinosaure » et quelques écritures gravées sur bois de grève nous indiquant la présence d’un sentier de randonnée pédestre. Avides de découvertes, nous y voilà à marcher en file indienne. En s’enfonçant dans ces terres, on y déniche de splendides marmites de géant, dépressions cylindriques dans le lit d’un ancien cours d’eau, une beauté de la nature. Le sentier nous amène également à découvrir un immense bloc de roc à la forme naturelle d’une figure de Tortue Ninja, un impressionnant champ saupoudré d’une dizaine de blocs erratiques et quelques magnifiques points de vue en plongée sur le lac. Le sentier qui longe le plan d’eau est linéaire et nous ramène à notre voiture où l’on rebrousse chemin pour regagner nos kayaks après 4,6 kilomètres de randonnée.

Le coin est intimement lié à l’histoire puisque ces deux lacs constituaient une route d’eau amérindienne d’importance. Des peintures rupestres sur parois rocheuses en témoignent. Cette voie aurait d’ailleurs été empruntée en 1686 par le Chevalier de Troyes, envoyé pour chasser les Anglais de la baie James.

Au bout du lac Buies, un portage de 187 mètres soigneusement défriché nous permet d’atteindre le lac Drapeau. Ce dernier plan d’eau abrite seulement trois camps de chasse et est uniquement accessible en quatre roues. Regagner l’eau dans cette contrée isolée me procure un doux sentiment de liberté. Le lac se traverse comme un charme.

Au moment d’atteindre notre campement, un calme fabuleux fige le décor. Seuls nos derniers coups de pagaie viennent brouiller cette nappe d’eau miroir. Un immense rocher plat s’étirant au-dessus de l’eau en presqu’île nous accueille pour la nuit. Nous envahissons rapidement la place en déchargeant nos kayaks. S’ensuit une baignade rafraîchissante dans ce lac perdu. Manon tarde à sortir tellement l’eau est bonne et douce. Je m’active donc seule à concocter mes fameuses pâtes penne au camembert, épinard, olives et tomates séchées. Qui a dit que gastronomie et plein air ne sont pas compatibles?

À l’aube, quelques minutes précédant le lever du soleil, nous regagnons nos kayaks pour nous enfoncer dans une baie qui aboutit à un marais verdoyant. On y demeure figées, fixant la forêt avec l’espoir d’y voir apparaître la bête lumineuse. Une tour de chasse me confirme que l’endroit y est propice. On prend plutôt plaisir à observer une variété d’oiseaux. Les premiers rayons du soleil me caressent la peau sur le chemin du retour à notre presqu’île adorée pour y savourer un déjeuner digne des grandes crêperies.

Après une deuxième saucette, force est d’admettre qu’il est temps de rebrousser chemin et d’admirer en sens inverse ces paysages idylliques.

En voiture, sur le chemin du retour, un arrêt au mont Chaudron vaut son pesant d’or. Cette montagne recèle de quelques points de vue panoramiques incomparables. Culminant à 527 mètres d’altitude, elle est reconnue comme le deuxième plus haut sommet de la région. Sa montée est abrupte et technique, mais une fois en haut, la vue sur la mer de forêts du secteur est imprenable.

Techniquement, le mont Chaudron, ou colline Cheminis, est une anomalie géologique, un inselberg, une roche résistante à l’érosion contenue à l’intérieur d’une roche plus tendre datant de la dernière période glaciaire. La légende veut que la montagne ait été utilisée comme endroit de sacrifice par les habitants du secteur, les ancêtres des Nishinawbes (Anishinaabes) et des Aski d’aujourd’hui, respectivement les Ojibwés et les Atikamekws. \\

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L’INDICE BOHÉMIEn // JUILLET - AOÛT 2015 13

c e r n . c a

Virginia Pésémapéo BordeleauLe Silence des aînés

Dialogue deuxAndréane Boulanger, Christian Leduc,Darrell McBride, Éliane Kistabish, Jacques Baril, Joanne Poitras, Karl Chevrier, Kevin Papatie, Malik Kistabish, Sonia Cotten.

Du 7 juin au 20 septembre 2015

Geneviève et MatthieuLa Jamésie (exposition)Les Songes de l’homme nu (résidence)

Le monde selon ModèreBrèveDécès de Sœur Thérèse Pagé (1919-2015)

Amos perd une grande dame

// PIErrE LALIbErTÉ

Sœur Thérèse Pagé est décédée le 24 mai dernier à l’âge de 95 ans. Religieuse chez les Sœurs de l’Assomption de la Sainte-Vierge, sa vie est étroitement liée à l’essor musical d’Amos et de la région par ses nombreuses activités.

Sa spécialité en musique et en chant ainsi que des compétences en piano lui ont permis d’enseigner, de diriger la chorale Satya et d’être organiste à la cathédrale d’Amos pendant de nombreuses années. Au ministère de l’Éducation, elle sera agente de développement pour l’Abitibi-Témiscamingue afin de voir à l’implantation des programmes de musique dans les écoles.

Le prix reconnaissance mis en place par la Commission des arts et de la culture de la ville d’Amos et remis chaque année à une personnalité du milieu culturel et artistique porte le nom de Thérèse Pagé afin de lui rendre hommage pour son implication.

Sœur Thérèse Pagé a fait grandir le monde de la musique chez nous et a marqué la vie culturelle de notre région. \\

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14 L’INDICE BOHÉMIEn // JUILLET - AOûT 2015

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À la découverte des Numéricains ou comment le numérique change nos vies

// mArIE-FrANcE bEAUDrY

Depuis déjà quelques années, le numérique prend une place de plus en plus marquée au sein de notre quotidien. Que ce soit notre entourage qui nous raconte les dernières nouvelles recueillies sur Facebook, une entreprise qui veut garder le contact avec sa clientèle, un groupe qui souhaite créer un compte dans les médias sociaux pour promouvoir ses activités ou le choix d’un livre à télécharger sur sa tablette pour les vacances, force est de constater qu’il est devenu presque impossible d’ignorer l’univers numérique. De plus en plus, la majeure partie de nos commu-nications passe par le numérique, si bien que les gens de ma génération, et les plus jeunes de façon encore plus marquée, utilisent leur téléphone intelligent pour une panoplie de choses sauf pour… téléphoner.

Dans ce contexte, la plus récente initiative de Radio-Canada, Bienvenue chez les Numéricains, pousse encore plus loin l’immersion et la découverte du numérique en proposant aux gens de raconter son importance dans leur vie, le tout dans un concept des plus participatifs, un adjectif qui qualifie d’ailleurs la mentalité du web d’aujourd’hui. Ainsi, si je reprends directement la présentation du site internet : « en s’intéressant au vécu plutôt qu’aux outils, en explorant toutes les régions du pays et en vous invitant à partager votre histoire, c’est notre réponse collective à la question : Comment le numérique change nos vies? » Le tout sera présenté sous forme de capsules web et radiophoniques.

En attendant le dévoilement des capsules, prenez quelques instants pour remplir le questionnaire, qualifié de 100 % non-scientifique, mais qui saura vous indiquer si vous êtes ou non Numéricain. Pour ma part, le résultat était à la hauteur de ce que j’escomptais : je suis passionnément (et fièrement) Numéricaine!

Malgré tout, avec cette chronique qui marque le début de la période estivale, outre les petits moments de divertissements et les brèves périodes où j’irai regarder les photos de vacances des gens de mon réseau, je compte bien fermer sporadiquement mon téléphone et mon ordinateur pour profiter du beau temps et des bons moments avec mes enfants, plus abitibiens que numéricains… Du moins, je vais m’y efforcer! \\

Bonnes vacances!

> ici.radio-canada.ca/regions/numericains/index.asp

Arts et technologies numériques

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L’INDICE BOHÉMIEn // JUILLET - AOÛT 2015 15

Horaire estivalMardi au vendredi

de 13 h 30 à 17 h et de 19 h à 21 h

Samedi et dimanche de 13 h à 17 h

Entrée libEntrée libreFermé le 3 juillet à l’occasion

de la fête du Canada

L’été…

au C

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os Jusqu’au 9 août In organicinstallation de VANESSA SUZANNE

Jusqu’au 16 aoûtQuand les oiseaux n’auront plus rien à boire installation d’ANDRÉANNE GODIN

Un autre tremblement installation vidéo et sonore d’ALEXANDRE BERTHIER

Les théâtres identitaires photographie de SYLVIE LAROUCHE

Arrière-saison

À partir du 21 août

Arrière-saisonphotographie de SERGE GOSSELIN

CAMP’ARTpour les jeunesde 8 à 12 ans

du 10 au 14 août

inscription requise

Pour être à l’affût de nos activités, suivez-nous sur Facebook

Michel Villeneuve et Christian Paquette exposent au Fort-Témiscamingue

La nature à l’honneur au Fort-Témiscamingue et dans la Forêt enchantée

// ÉmILIsE LEssArD-ThErrIEN

Le Lieu historique national du Fort-Témiscamingue a su enrichir sa programmation estivale d’un volet artistique plus qu’intéressant pour l’été  2015. En effet, deux expositions d’artistes bien connus de la région prendront place en ces lieux pour tout l’été.

Michel Villeneuve, de Rouyn-Noranda, dont la réputation de sa mine, infiniment minutieuse, n’est plus à faire, connu pour ses œuvres à caractère forestier, parfois avec des clins d’œil engagés, présentera cette fois-ci une exposition consacrée à la faune ailée  : Manteaux de plumes. Plus d’une dizaine de dessins seront exposés dans la salle polyvalente à l’intérieur même du centre d’interprétation. C’est bien la première fois qu’un homme aura mis du plomb dans l’aile des oiseaux d’une aussi belle façon.

Si le premier artiste a été approché par le lieu historique lui-même, c’est tout à fait l’inverse pour Christian Paquette, résident de Lorrainville au Témiscamingue. La démarche de M. Paquette, pour son projet d’exposition Murmures, s’inscrit en plein cœur de la légendaire Forêt enchantée. La capacité d’innovation de cet artiste est encore une fois mise de l’avant avec ce projet. Investir un tel lieu consacré « protégé » est tout un défi, c’est même une première nationale. « Les plus grandes contraintes sont liées à l’environnement. J’ai dû réfléchir longue-

ment au moyen de fixer mes œuvres dans la forêt. Chacune d’entre elles doit être en symbiose avec ce lieu. Je ne pouvais pas mettre quelque chose de très coloré qui viendrait détonner; au contraire, j’ai décidé de créer des œuvres pour qu’elles s’harmonisent avec l’endroit », explique M. Paquette. Chaque installation raconte une histoire : « tantôt c’est un trappeur perdu dans le Nouveau Monde, tantôt c’est un voyageur en portage, tantôt c’est un petit ours qui conduit son peuple à travers la Voie lactée », poursuit l’artiste. Chaque œuvre sera accompagnée d’une station donnant son titre et qui permettra au spectateur d’avoir le meilleur point de vue de la passerelle de bois. Cette exposition sera en vigueur pour les trois prochains étés.

Notons que M. Paquette s’est également associé avec quatre écrivaines du Témiscamingue afin de réaliser un livre de contes et légendes à partir de ses œuvres. « L’idée, c’était de créer un tout avec le lieu, la démarche et les écrivaines », raconte encore Christian Paquette. Les profits de la vente de ce livre serviront par la suite à financer la production d’une exposition itinérante réa-lisée à partir des photos des œuvres. Ainsi, l’ensemble de ce projet deviendra un réel véhicule touristique pour la région.

Les vernissages des deux expositions, Manteaux de plumes de Michel Villeneuve et Murmures de Christian Paquette, auront lieu le 1er juillet prochain dans le cadre des festivités de la fête du Canada au Lieu historique national du Fort-Témiscamingue entre 13 h et 16 h 30. \\

Arts visuels

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16 L’INDICE BOHÉMIEn // JUILLET - AOûT 2015

Histoire et patrimoine100 ans d’histoire des Cercles de Fermières

Exposition à la Société d’histoire et du patrimoine de la région de La Sarre

// chrIsTIANE PIchETTE

La Société d’histoire et du patrimoine de La Sarre, en collaboration avec les Cercles de Fermières de l’Abitibi-Ouest, présente son exposition estivale : 100 ans des Cercles de Fermières, où seront mis en valeur de la documentation, de la broderie, de la couture, du tricot, du tissage, des photographies et d’autres objets d’intérêt. Un tricot graffiti sera également exposé à l’extérieur.

La naissance des Cercles de Fermières

Les Cercles de Fermières sont nés avec la guerre de 1914. Soucieux de repeupler la cam-pagne, deux agronomes, Georges Bouchard et Alphonse Désilets, ont initié le premier Cercle de Fermières. Cela se passait à Chicoutimi, en 1915.

La guerre a joué un rôle clé dans la naissance de ce mouvement, car à cette époque le ministre de l’Agriculture, Joseph-Édouard Caron, sonnait l’alarme du dépeuplement des campagnes. Alphonse Désilets a été le premier à vouloir voir naître des groupements ruraux féminins au Canada français.

Au premier congrès de 1919, 23 des 34 cercles sont représentés et l’effectif atteint 1753 membres. Des représentantes parlent au nom des Cercles et défendent leurs positions sur le plan des idées et celui de l’action. Elles sont représentées à toutes les grandes manifes-tations, à la Fédération des femmes du Québec, au Congrès de l’agriculture du Canada, etc. Rien n’échappe à l’intérêt des Cercles.

Rupture avec l’Église

En 1940, on retrouve désormais 645 Cercles totalisant environ 28 000 membres. Les femmes donnent maintenant leur opinion et veulent discuter entre elles de ce qui est bon, raisonnable et utile. Les Cercles de Fermières couvrent l’ensemble de la province.

Un problème surgit  : l’Église, qui a toujours soutenu l’initiative du ministère de l’Agri-culture, commence à trouver que les femmes sont trop indépendantes. Alors qu’on vient de leur accorder le droit de vote, les curés préféreraient garder le contrôle sur celles-ci.

Commencent alors 20 années difficiles pour les membres des Cercles. L’histoire de cette époque est difficile à raconter. Après avoir échoué dans leurs tentatives de raffermir leur autorité sur les Cercles, les évêques prennent plusieurs moyens afin de les ramener sous leur gouverne.

Ils fondent des associations concurrentes, telles que l’Union catholique des fermières (UCF) ainsi que les Cercles d’économie domestique (CÉD). Ils menacent d’excommunier celles qui continuent d’être membres des Cercles de Fermières; certaines se verront même refuser la communion lors des messes. Pour couronner le tout, en 1946, l’Assemblée des Archevêques confirme une sanction : les Cercles se retrouvent hors de l’Église.

En 1960, alors que l’Église n’a pas réussi à attirer beaucoup de membres des Cercles de Fermières dans l’UCF et le CED, une dernière tentative de fusion entre les trois associations est entamée. Elle échouera en 1963, puisque les Cercles de Fermières se retireront dès le début des négociations. Les deux autres formeront l’AFÉAS (Association féminine pour l’éducation et l’action sociale). Les premières Fédérations apparaissent en 1940 : ces organi-sations permettent de répondre aux besoins par région et aux aspirations de leurs membres.

Leur devise, toujours actuelle, est la suivante  : «  Unissons-nous pour faire le bien, produisons chez nous et achetons chez nous ».

Au dernier décompte en 2014, l’Abitibi-Témiscamingue comptait 51 Cercles, représentant plus de 1600 membres. \\

> shprls.orgSOCIÉTÉ D’HISTOIRE ET DU PATRIMOINE DE LA RÉGION DE LA SARRE

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L’INDICE BOHÉMIEn // JUILLET - AOÛT 2015 17

Arts visuels Histoire et patrimoine

L’Escouade tout-terrain : l’art dans l’espace public

// NETTA GOrmAN

Un groupe d’artistes peintres de Rouyn-Noranda ont décidé d’unir leurs forces en créant un collectif d’artistes professionnels dans le but de réaliser des projets tels que des murales sur nos édifices commerciaux ainsi que des interventions artistiques dans l’es-pace public.

« Une murale, c’est un art à part entière », explique Ariane Ouellet, qui coordonne le groupe d’une dizaine d’artistes locaux. « On crée pour un espace public, il faut penser à des contraintes comme les surfaces (béton, crépi, bois) et la préparation de celles-ci, la météo extrême chez nous, les matériaux, l’utilisation qui est faite du lieu, les gens qui le fréquentent et l’aspect légal de ce qui est représenté. »

Le réseautage créé par le groupe d’artistes vise à uniformiser les offres de services et les prix afin de faciliter le processus et de rassurer les clients qui demandent des soumissions. Une des membres se charge d’envoyer le portfolio des artistes qui manifestent leur intérêt pour un pro-jet donné. L’artiste conserve son style et sa liberté artistique et professionnelle, le client pou-vant ainsi choisir l’artiste dont le style lui convient le plus. Dès lors, c’est l’artiste qui devient responsable du projet. « Nous sommes tous des professionnels en arts visuels, mais ce n’est pas un groupe fermé », précise Ariane Ouellet. « Nous avons suivi des formations grâce à l’appui du Conseil de la culture. Notre collectif se veut une mise en commun des forces complémentaires des artistes qui partagent leur façon de faire et de créer. » Les œuvres sont conçues pour durer entre 5 à 10 ans dans le but de mettre de la vie et de la couleur sur les murs de la ville.

Le collectif comprend Karine Berthiaume, Annie Boulanger, Andréane Bélanger, Céline J. Dallaire, Martine Savard, Joanne Poitras, Sébastien Ouellette, Ariane Ouellet, Véronique Doucet, Staifany Gonthier et Valéry Hamelin. Les premières œuvres devraient apparaître d’ici la fin de l’été. \\

UN PROBLÈME :... dans votre rue?... dans un parc?... dans votre quartier?

VOILÀ! vous permet de : Le localiser Le photographier L’envoyer

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VOILÀ!Nouvelle application mobile pour signaler un problème non urgent pour les citoyens de Rouyn-Noranda!

Lancement du circuit patrimonial de l’Est témiscamien

Se réapproprier son histoire, les yeux souriants

// mAThILDE mANThA

C’est le 19 juin dernier qu’a été officiellement lancé le circuit patrimonial de l’Est témiscamien. Le comité de diversification des municipalités de l’Est témiscamien a travaillé de concert avec plusieurs acteurs à la mise en place de ce circuit, qui visait non seulement à créer un outil de développement touristique, mais aussi à favoriser l’émergence et le renforcement d’un sentiment d’appartenance plus grand au sein de la population.

Quoi de mieux que de bien connaître l’histoire de son territoire et de ses ancêtres pour accroître le lien qui unit le citoyen à son coin de pays? Il faut savoir que comme dans plusieurs municipalités témiscabitibiennes, assurer la vitalité des petits villages est un enjeu quotidien et un défi de taille. Le comité de diversification de l’Est témiscamien, qui travaille à stimuler les activités socio-économiques des municipalités de Fugèreville, Latulipe, Moffet, Belleterre et Laforce, a donc commandé une étude historique pour la réalisation de ce projet.

L’idée était de créer un attrait touristique et de valoriser le patrimoine historique de l’endroit. Le circuit se divise en 15 points d’arrêt où les participants pourront observer divers éléments en lien avec des faits historiques recensés par l’historien Paul Trépanier. Les panneaux d’interprétation installés un peu partout sont complétés par des capsules interactives

disponibles en téléchargeant une application mobile conçue par le professionnel en production audiovisuelle Éric Aumond. Des images et des narrations viennent rendre l’expérience du circuit plus dynamique.

Guillaume Beaulieu, agent de développement rural au langage coloré, illustre l’impact du circuit patrimonial en mentionnant qu’il s’agit de regarder l’histoire avec des yeux souriants. « C’est le sourire dans les yeux des gens de se dire : wow, on a parcouru tout ça! » d’ajouter M. Beaulieu pour appuyer son propos. C’est qu’en dépit du jeune âge des municipalités de l’Est témiscamien, on découvre que l’histoire qui s’étend sur à peine un siècle est riche et dense.

Le circuit permet entre autres de comprendre pourquoi les choses sont telles qu’elles sont, en se basant sur un historique architectural, sociologique, industriel, etc. Pour Guillaume Beaulieu, il y a de quoi émouvoir les 1200 résidents de l’Est témiscamien qui constituent encore le paysage du territoire. Mais la vocation du circuit patrimonial ne s’arrête pas là. En fouillant dans l’histoire méconnue de ces petits villages et en l’exposant ainsi au public, on contribue à nourrir un savoir collectif important. \\

GUILLAUME BEAULIEU

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18 L’INDICE BOHÉMIEn // JUILLET - AOûT 2015

Ma région j’en mange!Agroalimentaire

Le Centre de formation professionnelle est fier de partager cette chronique

avec les lecteurs.

Bonne lecture!

Salade de melon et fromage féta et Hamburger d’orignal abitibien Pour 2 personnes // ANDrÉ-PhILIPPE chOUINArD, chEF AU PUb chEz GIbb

Salade de melon et fromage féta de chèvre

½ melon d’eau pelé et coupé en cubes 1 pot de cubes de féta de chèvre Fromabitibi Feuilles de basilic frais 2 c. à soupe (30 ml) de vinaigre de vin rouge Sel et poivre

Mélanger le melon et le fromage féta.

Ciseler le basilic frais et incorporer à la salade.

Saler, poivrer et ajouter le vinaigre de vin.

Mélanger délicatement.

Placer au réfrigérateur avant de servir.

Hamburger d’orignal abitibien

½ livre (225 g) d’orignal haché (peut être remplacé par autre viande sauvage, bœuf ou porc) 1 oignon ½ chopine de champignons de Paris Fromage Du-Charme de la Vache à Maillotte 1 bière Mafia Gibb du Trèfle Noir* 3 c. à soupe de sirop d’érable de l’Érablière St-Pierre Sel et poivre

Couper les champignons en minces tranches et les sauter au beurre, réserver.

Couper l’oignon pour obtenir de fines lamelles et faire suer à feu doux dans du beurre et de l’huile jusqu’à ce que les lamelles soient translucides.

Monter le feu, ajouter le sirop d’érable et laisser caraméliser de 4 à 5 minutes.

Ajouter la bière et laisser réduire à sec à feu moyen-doux. Réserver pour plus tard.

Mélanger l’orignal haché avec sel et poivre au goût et un peu de sirop d’érable, et former deux généreuses boulettes.

Griller sur le BBQ et en fin de cuisson y ajouter de belles tranches de fromage Du-Charme pour les laisser fondre.

Monter les hamburgers en mettant le confit d’oignon sur le pain du bas, la boulette et ensuite les champignons sautés.

Ajouter des condiments de votre choix (salade, tomates, cornichons, bacon...).

À déguster en bonne compagnie lors des belles journées d’été, un bon gros burger abitibien accompagné d’une salade rafraîchissante, qui mettent en valeur de savoureux produits de chez nous! Bon appétit! \\

14e édition de la Foire gourmande de l’Abitibi-Témiscamingue et du Nord-Est ontarien

Bonne bouffe et plaisir en août à Ville-Marie

// mAThILDE mANThA

Le plaisir est le mot d’ordre de la Foire gourmande de l’Abitibi-Témiscamingue et du Nord-Est ontarien qui encore une fois cette année propose une programmation où bonne bouffe, musique, activités culturelles et ambiance festive sont à l’honneur. Serez-vous de la partie du 14 au 16 août prochain, alors que Ville-Marie revêtira ses habits festifs?

Si vous y êtes, vous pourrez découvrir les produits d’au moins 46 exposants agroalimentaires offrant des saveurs variées. Et si l’estomac vous en dit, vous pourrez participer à un souper gastronomique préparé par les chefs Bernard Flébus et Ghislain Trudel, qui se déroulera à la Galerie du Rift.

La Foire gourmande, c’est aussi l’occasion d’assister à des performances musicales, mais cette année, le chapiteau où se dérouleront les spectacles se trouvera aux abords du majestueux lac Témiscamingue plutôt que dans la tente des exposants. Vendredi, les festivaliers pourront danser sur les rythmes de Canailles et de Dany Placard et du groupe Hey Wow. Les Trois Accords se feront entendre le samedi soir en plus des groupes Mentana et Les Vikings. Des artistes à saveur locale se succèderont également sur la scène du lac.

Les organisateurs ont aussi prévu de quoi égayer les touristes de passage à Ville-Marie pour l’occasion. Ciné-bouffe accaparera l’écran du Théâtre du Rift avec des films aux thématiques gourmandes. Le club d’escalade offrira également des cours d’initiation à cette discipline spor-tive bien spéciale.

La Foire gourmande, dont le mandat premier est de valoriser les produits du terroir, a en ce sens innové cette année en offrant aux exposants les services d’un agent de commercialisation. Par ailleurs, les kiosques de la Foire se promèneront dans différents points de vente à travers la région cet été pour faire connaître les produits des producteurs agroalimentaires d’ici. \\

> foiregourmande.ca

maisondufreremoffet.com

Une expositionaux couleurs de Maïakisis

à la Maison du Frère-Moffet

Cet été à la Maison du Cet été à la Maison du Frère-Moffet, baptisée Maïakisis

par les Algonquins, venez découvrir quelques trésors de la

culture autochtone. Surveillez nos activités : safari-photo,

atelier avec une herboriste et atelier avec une herboriste et soirée de contes et légendes

autochtones.

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ISIE* La Mafia Gibb est disponible exclusivement au dépanneur ou au Pub Chez Gibb, mais on peut la remplacer par une autre bière de type IPA avec houblon Galaxy de préférence.

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L’INDICE BOHÉMIEn // JUILLET - AOÛT 2015 19

AgroalimentaireChampignons en Fête

Découvrir la nature à Saint-Mathieu-d’Harricana

// mIchèLE PAQUETTE

C’est à une fin de semaine de découvertes que la municipalité de Saint-Mathieu-d’Harricana convie la population témiscabitibienne du 28 au 30 août 2015, dans le cadre de l’activité Champignons en Fête. Un week-end bien rempli attend les participants, qui auront l’embarras du choix parmi une panoplie d’activités : en plus de l’identification et de la dégustation de champignons sauvages, il y aura une activité de cueillette et d’identification de plantes sauvages comestibles et médicinales, un atelier sur la transformation de plantes médicinales, ainsi qu’une activité de deux jours de survie en forêt.

Vendredi 28 août en soirée – Volet dégustation

C’est le volet dégustation qui lancera les festivités dès le vendredi en soirée, au sous-sol de l’église de la municipalité. Il s’agit d’une dégustation de bouchées concoctées à partir de champignons sauvages. Celles-ci auront été préparées par des cuisiniers du Centre de formation professionnelle Lac-Abitibi à La Sarre ainsi que leurs étudiants, qui seront par ailleurs évalués par le public. Les champignons auront été récoltés au préalable par des cueilleurs professionnels. L’herboriste Anabelle Gagnon de Cybèle et Flora fera également déguster ses délicieuses tisanes, « des tisanes de chaga, ce champignon qui se consomme en tisane, des infusions de thé des bois, de petit thé ou autres », mentionne Véronique Trudel, agente de développement et coordonnatrice de l’événement.

Samedi 29 et dimanche 30 août – Champignons, plantes sauvages et survie en forêt

Quatre activités sont prévues le samedi et le dimanche. D’abord, la classique activité d’identification et de cueillette de champignons sauvages est proposée le samedi par Paul Gagné, Jacques Bélanger et Louis Magnan.

La même journée, Anabelle Gagnon et Sébastien Morand proposent le même type d’activité en nature, mais cette fois-ci en lien avec les plantes sauvages comestibles et médicinales. Cette dernière activité sera toutefois bonifiée le dimanche par la tenue d’un atelier de transformation des plantes sauvages qui auront été cueillies la veille. À partir de ces dernières, Anabelle Gagnon enseignera comment effectuer une teinture, une huile médicinale ainsi qu’un onguent. La ou les plantes choisies varieront selon la disponibilité. Mme Gagnon présentera leurs différentes propriétés médicinales : anti-inflammatoire, expectorante, digestive, cicatrisante, etc. L’an dernier, elle a utilisé l’églantier. Cette année, les plantes qui pourraient servir sont l’achillée millefeuille, le trèfle rouge, la verge d’or, le thé du labrador ou la prunelle, selon Véronique Trudel.

L’activité d’initiation à la survie en forêt se fera sur deux jours en compagnie de Stéphane Lavoie ainsi que de Tommy Saint-Laurent, du Labyrinthe des insectes d’Amos. « Ce n’est pas de la survie extrême mais une initiation à la survie, explique Véronique Trudel. On apprendra les différentes techniques pour récolter de l’eau, mais aussi pour ne pas paniquer, pour garder son calme. Ces techniques pourraient s’appliquer, par exemple, lors d’une panne dans la réserve faunique de La Vérendrye. » Ceux qui voudront dormir dehors le pourront puisqu’ils auront passé du temps à construire un abri dans le cadre de l’activité. Par contre, il y aura un plan B pour ceux qui changeraient d’idée. L’activité aura lieu dans la forêt à Saint-Mathieu-d’Harricana et les participants devront apporter leur lunch.

Voilà une superbe opportunité pour ceux qui auront envie de vivre une fin de semaine de découvertes en compagnie d’experts passionnés! On contactera la municipalité de Saint-Mathieu-d’Harricana afin d’avoir plus d’informations et pour réserver sa place. \\

> stmathieudharricana.com/infrastructures-et-loisirs/ champignons-en-fete

Miellerie La Grande Ourse

safari chez les abeilles

// DANAë OUELLET

Nous sommes une vingtaine de visiteurs, dont une classe de 3e année, à prendre part au safari apicole, une des nouveautés offertes cet été par la Miellerie La Grande Ourse. C’est le 2e safari de la saison puisque celle-ci débute à peine. David Ouellet, l’un des propriétaires de La Grande Ourse, sera notre guide. Sympathique et accueillant, il est heureux de nous amener voir, et de très près, ses amies les abeilles.

Le départ se fait devant la grande bâtisse jaune en forme de grange nouvellement construite à St-Marc. Contrairement au zoo traditionnel, ce sont les visiteurs qui sont en cage lors de ce safari apicole, question de profiter de la visite en toute quiétude. L’équipe de la miellerie s’est fabriqué une jolie remorque entièrement grillagée, tirée par un tracteur qui s’élance à travers champs.

À tribord, derrière le bâtiment, on peut rapidement apercevoir les 40 000 plans de framboisiers qui permettront aux amateurs de petits fruits de venir y faire de l’autocueillette. De l’autre côté du petit chemin sinueux se trouvent une serre et un grand potager. Cette année, pommes de terre, haricots, concombres, tomates, radis et zucchinis seront en vente dans l’espace boutique de la miellerie, ainsi que du pain frais (miam!) et plein de savoureux produits régionaux. Au fil des années, une vingtaine de variétés de légumes seront cultivées et vendues sur le site. « On fait de l’agriculture comme le faisaient nos grands-parents, pour être autosuffisants. On fait un peu de tout. C’est l’agriculture de l’avenir! » croit David Ouellet.

Mais revenons à nos abeilles... En cette journée nuageuse, on peut apercevoir un petit abri bleuté au loin. C’est là que se trouvent les deux ruches que nous allons voir. Les autres, il y en a 300 au total, sont réparties plus loin à St-Marc et à La Corne afin d’être éloignées de toute culture d’OGM. Car le miel produit par le cheptel de quinze millions d’abeilles de la miellerie est certifié biologique, une rareté au Québec puisqu’environ six producteurs seulement ont cette certification.

Vêtu de son habit d’apiculteur, David saute en bas du tracteur pour ouvrir une ruche. Par temps maussade, les abeilles n’en sortent généralement pas. Il risque donc d’y avoir de l’excitation! Une fois la ruche légèrement enfumée, David saisit un rayon plein d’abeilles qu’il approche de nous. Bien installés dans la remorque, nous avons tout le loisir de les observer. Les ques-tions des enfants fusent à un rythme effréné! « Où est la reine? Combien y a-t-il d’abeilles dans une ruche? Que mangent-elles? » David répondra à chacune des questions et plus encore! L’écouter nous parler de la vie et de l’organisation de ces petites productrices de miel est tout simplement captivant. La cerise sur le sundae? Nous terminons notre safari par une dégustation de produits! Au moment même où j’écris ces lignes, je savoure la délicieuse tartinade miel et bleuets que j’ai rapportée à la maison… Pas touche! \\

> mielgrandeourse.com

Fruits et légumes frais de chez nous!

Venez vous rafraîchir avec la barbotine santé de la ferme NordvieNous achetons les bleuets

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La fleur est une émotion

// FrANcINE GAUThIEr

Quelle joie, le printemps revenu, de voir déferler les vagues d’éclosions des fleurs qui se succèdent, comme les vagues d’émotions qu’elles suscitent! Et comme il est particulier par exemple, pour les vivaces, de pouvoir associer chaque épanouissement à un temps de l’été, sachant que la floraison est souvent de courte durée et que l’été file pendant que les fleurs fanent.

D’abord, avec les crocus, les éclatantes jonquilles, les muscaris et les pulmonaires, la lumière entre dans nos cœurs. N’avons-nous pas une tendresse toute spéciale pour cette parfaite image de l’essor printanier? Ces fleurs que le froid n’intimide pas, avec leurs belles couleurs pures, se marient si bien avec le vert nouveau de nos gazons.

Puis, viennent les tulipes avec leur exubérance dont la profusion annonce une fête des couleurs et dont la combinaison des variétés permet une floraison plus longue dans la durée, parce qu’elles ne fleurissent pas toutes ensemble, certaines étant hâtives et d’autres, tardives. Il faut savoir que ces bulbes gagneraient à être déterrés dès qu’ils sont fanés. Le fait de séparer les gros bulbes de leurs petits nous permettrait de multiplier ces fleurs si nous prenions soin de conserver les bulbes au frais et au sec jusqu’à l’automne, au moment de les planter à nouveau dans la plate-bande par couleur ou en mélange. Sinon, laissés en terre, il y a dégénérescence possible après quelques années. Essayez d’évaluer alors la somme de travail pour le jardinier qui manipule des centaines de bulbes, mais imaginez le déferlement de couleurs à la saison nouvelle!

Ainsi défile l’été, habillé telle une reine qui, de semaine en semaine, revêt de nouvelles soies, de nouvelles formes, plus jolies les unes que les autres.

L’iris, notre fleur emblématique, brille de tous ses feux au début de l’été. Il y a donc lieu de l’associer à la St-Jean, désormais fête nationale des francophones d’un océan à l’autre. L’iris nous rappelle le lys, son compagnon à la floraison spectaculaire, au parfum capiteux. Ce qui nous amène à puiser dans notre propre langage des fleurs pour rappeler

à ceux qui l’auraient oubliée, notre devise en tant que Québécois, dont nous n’évoquons toujours que les premières syllabes, se résumant à trois mots, sans jamais livrer la suite, tiens donc! comme si toujours, nous devions la faire mentir… De quoi se souvenir?

Je me souviens que, bien que né sous le lys, je crois sous la rose.

Le lys évoque nos racines de France et le drapeau des Québécois arbore cette pure beauté parmi toutes les autres. Quant à la rose, reine des fleurs, elle évoque l’Angleterre dont elle est l’emblème. Et le verbe croître, qui y est associé dans la devise, pourrait être synonyme de grandir, se développer, voire prospérer. Voyez comme la rose, présente dans nos jardins de la fin du printemps à celle de l’été, rose à laquelle nous n’avons pu résister, a su nous conquérir avec de bonnes épines pour sa défense ou son attaque, c’est selon. Voyez aussi combien il y a de politique en toute chose…

Revenons au jardin où les émotions se concrétisent en un véritable délire lorsque dans les premières semaines de juillet, l’on assiste à l’éclosion des pétulantes pivoines, proches parentes des roses, vedettes de la période estivale la plus pétillante. Leurs boutons qui se dressent, charnus, nous émeuvent, insolentes promesses! Les fleurs denses et lourdes qui les remplacent ont vite fait de nous saluer bien bas. Elles peinent à contenir leur enthousiasme et nous de même! Un tuteur leur ferait garder la tête haute et nous les apprécierions dans toute leur splendeur, en respirant leur doux parfum, les narines frémissantes d’une émouvante ivresse!

Oui, le comble du bonheur veut que les plus belles fleurs s’accompagnent des parfums les plus suaves… Pensons au discret muguet qui embaume l’air! Que dire du lilas aux effluves entêtants? Et ces magnifiques couvre-sol dont le fleurissement est somme toute assez discret, mais dont l’effet d’ensemble signe l’atmosphère, comme le bugle rampant qui nous fait la grâce de son tapis de minuscules fleurs bleues… N’oublions pas les plantureux hostas, la consoude, la bisannuelle et sculpturale molène! Quoi d’autre? Le mariage de la variété et de la multitude dure toujours.

Vraiment, l’ennui n’atteint pas le jardinier-horticulteur, mais les fleurs l’émeuvent, car il est témoin de la beauté de chaque espace-temps qui exulte à son heure à la verte saison. Ce sont les fleurs de la terre en réponse aux étoiles du ciel. \\

Jardinage

ÉTUDIER n TRAVAILLER n VIVREvalorisation-abitibi-temiscamingue.org

L’ABITIBI-TÉMISCAMINGUE : POUR INCLURE65 000 KM2

SUR UNE CARTE,IL FAUT VOIR GRANDCOMME ÇA ON NE RISQUE PASDE LA PERDRE, LA CARTE!

Julien Rivard, Maurice Asselin et Nicolas Beaulé, géographes et concepteurs de la carte régionale www.coindelacarte.com

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L’INDICE BOHÉMIEn // JUILLET - AOÛT 2015 21

DiffusionFête Éclectique Envahissante de l’Abitibi-Témiscamingue (FÉE-AT)

Et que la FÉEte recommence!

// ANDrÉE-ANNE GUINDON

La FÉE-AT reviendra envahir plusieurs lieux éclectiques de la ville d’Amos, mais en été plutôt qu’au printemps cette année. Ce sera donc du 6 au 9 août qu’une étonnante programmation épatera les mélomanes qui seront amplement servis par la diversité et la qualité de la vingtaine d’artistes invités par les organisateurs.

Y FÉEra plus chaud en août

Après deux éditions à combattre mère nature pour offrir des expériences aussi extraordinaires que glaciales, les organisateurs, inspirés des demandes des festivaliers et de leur cinquantaine de bénévoles, ont décidé de changer de saison pour améliorer l’expérience. « On souhaite avoir la clientèle du cégep et à nos anciennes dates, les étudiants étaient en fin de session et il faisait froid la nuit! On a comparé plusieurs dates de l’été et nous croyons que notre changement sera favorable! » explique Mathieu Larochelle, président du Collectif des Fées en feu.

La playlist de la FÉE-AT

« La FÉE-AT, c’est un événement qui se démarque par l’expérience vécue par le festivalier. Le spectateur accepte de venir faire des découvertes de qualité, et ce, en s’immergeant dans une ambiance tout à fait unique », précise Mathieu Proulx, vice-président du Collectif. Ce sera donc le jeudi 6 août que Morgan Jacob, un jeune auteur-compositeur d’Amos ayant lancé son premier album cette année à l’âge de 17 ans, lancera la fête sous la formule d’un midi musi-cal. S’ensuivra le 5 à 7 d’ouverture mettant en prestation Jesse Mac Cormack et celle qui a charmé les Francouvertes 2015, Rosie Valland. La formule gagnante des soirées au souterrain reviendra, débutant avec le Jeudi des couvârtes, qui mettra en vedette Nanochrome, gagnant du prix FÉE-AT de la dernière édition du FRIMAT, Émilie & Ogden, groupe musical mettant en vedette une harpiste talentueuse, ainsi que le duo en ascension constante formé de Laurence Lafond-Beaulne et Camille Poliquin. Enfin, Milk & Bone feront vibrer le souterrain.

Vendredi, c’est le groupe rock au son britannique Orange O’Clock qui débutera la soirée lors d’un 5 à 7. Le retour de la soirée rock FÉEtarde NRJ se fera sous un style punk-ska. D’abord, Late Night Munchies lancera la soirée en force. Leur style ska, punk rock, reggae et même swing risque de faire bouger l’assistance. Ensuite, les invités-surprises, le groupe SUBB, viendront jouer leur version du style punk ska, prenant leurs influences autant du punk rock que des groupes de ska classique. L’ambiance sera alors installée pour la prestation d’une formation qui a marqué le Québec au tournant des années 2000,  Capitaine Révolte. Cette formation est réputée pour donner un spectacle à couper le souffle grâce à toute l’énergie déployée par le groupe. Finalement, ce sera au groupe punk abitibien  Nique à feu que reviendra l’insigne honneur de clore cette soirée fracassante.

Samedi, le groupe local à saveur bluegrass acoustique  Mario Calgary  se produira lors d’une activité mystère sur l’heure du souper. En soirée, la FÉElectronica sera de retour. Comme chaque année, l’habit fluo est l’incontournable costume de soirée. Pour l’occasion, DJ Fonkynson  lancera le bal, toujours au souterrain, suivi par la jeune sensation montréalaise Foxtrott, qui décrit son produit musical électro par « force, finesse et folie ». La soirée arrivera par la suite à son paroxysme grâce au son de Debbie Tebbs. Son électro pop aux sons new wave vous fera grouiller comme jamais.

Dimanche, la soirée Street mettra de nouveau en valeur la musique hip-hop québécoise. D’abord, vous pourrez entendre The Posterz, qui ne lésine sur rien pour vous faire bouncer. Le deuxième groupe est un groupe de post-rap, finaliste aux Francouvertes de Montréal édition 2013, dont les membres sont reconnus pour être des bêtes de scène : Dead Obies.

Le Collectif des Fées en feu vous invite à consulter sa page Facebook afin d’être tenu au courant des derniers développements et de découvrir certaines primeurs. \\

> fee-at.com

> facebook.com/lafeeat

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DiffusionAperçu des festivals régionaux au cours de la période estivale

Grammaire de festivals// Fednel Alexandre

Avec autant de festivals en Abitibi-Témiscamingue, le simple fait de prononcer la phrase « il y a beaucoup de festivals en Abitibi » risque de devenir une lapalissade. Ou presque. C’est bien sûr pour le meilleur, car l’un des attraits de la région réside dans sa capacité à fonder des institutions et à créer des traditions en matière de tourisme et d’art. Certains festivals tels que celui des guitares du monde ou celui de l’humour ou encore celui de cinéma international illustrent de fort belle manière ces rendez-vous désormais incontournables bien ancrés dans la conscience collective, du moins dans les agendas des amateurs. D’autres se fraient leur chemin per fas et nefas dans le paysage culturel, gastronomique ou artistique de la région.

Année après année, ils fidélisent leur public en lui offrant une programmation originale et attractive, ils permettent à la région d’ouvrir ses battants toujours plus grand sur le monde et sur ses rumeurs ; bref, ils se créent leur mythologie. L’été, c’est bien évidemment le moment où le plus grand nombre de festivals se déroulent. Cette année, le beau temps a certes musardé, mais il est enfin bel et bien là avec sa pléthore d’activités récréatives. Le moment est donc venu de rappeler quelques-uns de ces rendez-vous d’été avec la musique, l’humour et bien plus encore, qui ont lieu parfois dans de petits villages dont on ne parle pas souvent dans les médias, ce qu’on ne peut que regretter.

Summer Love Nédelec : du party de cour au festival

Son alacrité et la fougue commune aux jeunes gens pleins d’idéaux représentent des caractéristiques assez frappantes chez Marc-André Laramée. Du haut de ses vingt ans, ce jeune homme fait partie de ceux qui portent à bout de bras des projets fous. C’est lui en effet qui est à l’origine de Summer Love Nédelec. Les grands projets naissent le plus souvent dans des conditions et des lieux improbables. Tel est le cas de Summer Love Nédelec. L’idée a germé dans la cour arrière des parents de Marc-André Laramée.

Pour la petite histoire, il y a deux ans, le jeune homme voulait célébrer l’arrivée de l’été avec ses amis du Témiscamingue en organisant un party de cour ; 150 personnes se sont réunies pour l’occasion. Le festival venait de naître. L’année suivante, en 2014, 450 festivaliers ont pris part aux activités. Pour cette troisième édition, Marc-André Laramée et son équipe ont vu les choses en grand. Ils attendent entre 1000 et 1500 participants le 10 et le 11 juillet prochains. Le concept est simple  : d’une part, deux soirées musicales de hip-hop et de rock avec des artistes et des groupes tels que Dead Obies, Lubik, Ariel et Machines géantes, Mathew James ou encore Nathan Marchand Bourgeois; d’autre part une kyrielle d’activités de divertissement telles que le babyfoot géant, le beach-volley ou encore le beerpong géant.

Le site du festival sera équipé d’un service de camping avec des toilettes, des douches, une infirmerie. Sans subventions, Summer Love Nédelec peut néanmoins compter sur la générosité de ses commanditaires et sur la contribution financière de ses organisateurs. Ces derniers sont très optimistes sur l’avenir du festival dont ils veulent faire une tradition à Nédelec. Le principal objectif de Marc-André Laramée consiste à atteindre un public de 25  000 festivaliers d’ici cinq ans. L’équipe est déterminée et motivée. Devant autant d’ambition, on ne peut que présumer que « petit festival deviendra grand », pour reprendre les mots du rédacteur en chef de L’Indice bohémien.

Festival Harricana de Vassan, une fête de famille

Cette année, le festival Harricana de Vassan soufflera six bougies. À cette occasion, il élargira son répertoire musical et ne se cantonnera plus seulement à la musique traditionnelle. De plus, comme d’habitude, il mettra de l’avant le patrimoine culturel et historique du village de Vassan. Raymond Lauzon, le coordonnateur du festival, se réjouit de constater la transformation du public du festival. Des participants arrivent d’un peu partout de la région pour passer une fin de semaine entre amis et en famille, alors qu’avant c’étaient seulement les villageois qui se retrouvaient aux activités.

Les habitants de Vassan ont beaucoup de plaisir à se retrouver avec les autres participants le temps d’une fin de semaine où le village est en effervescence. Cette année, pour éviter la pluie, les organisateurs ont décidé de déplacer le festival à la fin de semaine du 10 juillet. Un spectacle sous le chapiteau donnera le coup d’envoi le 10 au soir. Le samedi, les artisans de la région exposeront leurs produits et les festivaliers pourront déguster un méchoui. De plus, une scène amateur avec accès gratuit sera installée pour permettre aux participants de pousser la chansonnette. À la fin du festival, le 12, il y aura un brunch musical durant lequel se déroulera un concours d’accor-déoneux et de violoneux. Le festival Harricana de Vassan tient à perdurer malgré la rareté des subventions et les commandites qui jouent l’arlésienne. En y participant, le public soutient les efforts des organisateurs qui croient en la nécessité de pérenniser cette fête familiale.

H2O le festival, de l’éclectisme coulant

Pour sa neuvième année, H2O le festival entend proposer une programmation musicale des plus éclectiques, passant du rock à la musique populaire. En effet, les groupes et les musiciens qui assureront l’ambiance viennent d’horizons variés pendant les quatre soirées du festival, qui fera une part belle à la musique régionale. Le groupe Offenbach donnera le la le 9 juillet à 20 h, puis le groupe Kayou clôturera la soirée. La deuxième soirée mettra en vedette Éric Lapointe et le groupe Custom. L’avant-dernière soirée, le 11 juillet, sera marquée Terroir avec Paul Piché et le groupe Troupe voyage musical qui feront vibrer le public alternativement aux rythmes folkloriques de la belle province. Pour terminer, les enfants auront droit à un spectacle qui leur sera totalement dédié avec Les clowns du carrousel le 12, tandis que Michel Rose fera danser les mordus de danse en ligne. En plus de la programmation musicale, H2O le festival donnera l’occasion au public de participer à diverses autres activités récréatives et divertissantes.

Mis à part les trois festivals présentés ci-dessus, de nombreux autres sont à prévoir. Entre autres, le Festival classique de l’Abitibi continuera de démocratiser la musique classique à l’occasion de sa sixième édition. Le Festival de l’humour de l’Abitibi-Témiscamingue se passe de présentation puisqu’il en est à sa dix-huitième édition. Si ces deux festivals se déroulent à Val-d’Or, La Sarre sera en fête du 23 au 25 juillet. \\

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24 L’INDICE BOHÉMIEn // JUILLET - AOûT 2015

L A P E T I T E A G E N C E Q U I ÀD E G R A N D S P R O J E T S

agencesecrete.com

DiffusionFestivals western et country en Abitibi-Témiscamingue

Le western en Abitibi-Témiscamingue : une tradition qui s’impose

// rYm bELLOUTI

La culture western s’impose en Abitibi-Témiscamingue par le nombre important de festivités qui lui sont dédiées chaque été. De l’Abitibi-Ouest au Témiscamingue, nous nous sommes intéressés à trois festivals,  afin d’en découvrir le fonctionnement et de tâter le pouls des prochaines activités. Nous avons interrogé Roxanne McKenzie, membre du comité organisateur du Kipawa Country Fest (KCF), Lyne Daoust, membre organisateur du Festival Western de Malartic (FWM) et Audrey Hamelin, coordinatrice du Festival Western de St-Bruno-de-Guigues (FWG).

Le KCF se déroulera du 14 au 16 août prochain, sur le territoire algonquin de Kipawa, à Témiscaming. À sa 8e édition, il est orchestré par un comité égalitaire de cinq femmes, dont Mme McKenzie. Celle-ci nous dépeint un festival à l’ambiance bon enfant, où les festivaliers se sentent bien à l’aise. Le comité est aux petits soins de son public, l’autorisant même à camper dans ses locaux et dans les aires de stationnement. En 2014, environ 2000 personnes ont participé au festival. Concernant les choix musicaux, la programmation du festival inclut des artistes régionaux, canadiens ou étasuniens. Il peut s’agir autant de groupes célèbres que de talents émergents. Le comité accorde une importance particulière à la promotion des artistes adolescents, et le public les apprécie énormément. Cet été, c’est la jeune Kira Isabella qui se produira sur la scène de Kipawa. Selon Mme McKenzie, cette artiste s’est déjà taillé une place de célébrité dans le milieu country.

Quant au Festival western de Malartic, sa 17e édition se déroule aux mêmes dates qu’à Kipawa, du 14 au 16 août 2015. Mme Daoust nous explique que ces dates ont été retenues par rapport à la disponibilité du producteur de rodéo, cette activité étant prioritaire dans le cadre de sa programmation. Elle ajoute que le FWM ne cesse de s’agrandir : « Le nombre de festivaliers, au tout début, était de 300. Il y en a eu environ 2000 lors des dernières éditions. Avec l’inauguration récente du stade Osisko, nous nous attendons à avoir 6000 à 7000

festivaliers.  » En effet, le nouveau stade de Malartic peut accueillir fièrement les gymkhanas, des compétitions équestres, avec une foultitude de spectateurs. La particularité de cette construction est que ses sièges sont couverts, tandis que le terrain est en plein air. Côté musique, le choix des spectacles cherche à rencontrer les préférences d’un public de tous âges. La sélection des artistes se fait en fonction de la qualité de leur démo et de la variété de leur répertoire. Il dépend aussi du budget du festival qui aurait été augmenté de 65  % par rapport à 2014. Voilà qui semble très prometteur pour les futures éditions.

De son côté, Mme Hamelin nous apprend que les orchestres et rodéos du festival de Guigues font l’objet d’une sélection exigeante, afin d’assurer le succès de l’évènement. « Notre comité privilégie les groupes de musique connus et appréciés du public. Cette année, c’est le musicien Irvin Blais qui est attendu. » Avec sa 34e édition qui se tiendra du 4 au 9 août 2015, le FWG est le doyen des festivals westerns de la région. Mme Hamelin nous confie que son comité est déjà à l’œuvre afin de concevoir une édition mémorable pour la 35e édition en 2016.

Les trois festivals abordés sont en constante expansion, selon les organisateurs interviewés. Toutefois, pour les cowgirls et les cowboys, il n’est pas possible de courir toutes les festivités, étant donné que les KCF et FWM se déroulent simultanément. Il nous a semblé, à ce sujet, que les trois comités sont peu au courant de ce qui se passe du côté des deux autres festivals. Simple questionnement : est-ce que cela aurait des avantages si ces trois beaux festivals se côtoyaient? Par ailleurs, y aurait-il plus de cowgirls que de cowboys? Car les comités organisateurs comportent beaucoup d’organisatrices… « Let’s go girls! » comme le mentionne la chanson de Shania Twain! Il en faut des initiatives pour que la vie soit douce! \\

> evfn.ca/Kipawa%20Country%20Fest/index.htm > festivalwesternmalartic.com > festivalwesterndeguigues.com

FESTIVAL wESTERN DE MALARTIC

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L’INDICE BOHÉMIEn // JUILLET - AOÛT 2015 25

12e édition du Festival pyromusical Osisko en lumière

Osisko en lumière se réinvente

// AmY mOrIN

C’est un festival pyromusical «  nouveau et amélioré  » qui attend le public du 6 au 8 août prochain à Rouyn-Noranda. Pour sa 12e édition, Osisko en lumière fait peau neuve avec une programmation actuelle et rassembleuse, suite à une remise en question de son avenir et d’un grand travail d’analyse et de restructuration, le tout piloté par Christine Morasse, directrice générale de la Corporation des fêtes pour tout le monde.

La nécessité de se renouveler

Christine Morasse l’avoue candidement : « Après onze ans, on se devait de faire une sérieuse introspection. Ça a très bien marché pendant neuf ans, mais 2013 et 2014 auront été catastro-phiques sur le plan financier. » Heureusement, grâce à un coup de main de la Ville et du CLD, l’organisme a formé un comité de redressement externe qui a effectué une analyse en profon-deur de la gouvernance du festival, des statistiques des dix dernières années, tout en tentant de repositionner l’événement en se fiant aux tendances actuelles sur ce que les festivaliers recherchent. « Il y a beaucoup de concurrence, et avec l’émergence de festivals très spécialisés, le défi est plus grand car nous sommes généralistes et nous devons plaire à tous. » De cet effort est né notamment un nouveau comité de programmation indépendant qui a l’objectif de repla-cer le festival sur l’échiquier des incontournables en région cet été.

Changement de formule

Le plan de redressement, fruit des efforts du comité, qui propose plusieurs changements importants à la logistique et à la programmation, a été accepté par la Ville en décembre der-nier. D’abord, contrairement aux années précédentes, les festivités se dérouleront du jeudi au samedi, plutôt que du vendredi au dimanche. Autre grand changement : les deux prestations musicales auront lieu avant le spectacle pyrotechnique, de façon à ne pas perdre de festivaliers lors du deuxième volet musical de la soirée. De plus, le site du festival sera moins grand cette année, question de favoriser la proximité et de créer une ambiance plus chaleureuse.

Une programmation plus audacieuse

Côté programmation, l’organisation s’est aperçue en épluchant les statistiques que les grosses pointures américaines qui se sont produites au festival dans le passé n’étaient pas un gage de succès, et que c’était souvent les artistes québécois qui créaient les plus grandes foules. Il n’en demeure pas moins que pour plaire à tous, il est nécessaire d’explorer toutes les opportuni-tés, de façon à récupérer les 18-35 ans, qui avaient délaissé le festival au cours des dernières années : ce sont souvent eux qui mettent l’ambiance sur le site, en se dressant devant la scène et en dansant, explique Christine Morasse.

Ainsi, c’est rien de moins que le groupe de rock canadien Billy Talent qui amorce de façon grandiose l’événement. Puis, vendredi, le festival est très loin de s’essouffler en présentant les spectacles de Vincent Vallières et de Bobby Bazini, pour terminer en beauté le samedi avec les spectacles de Robert Charlebois et de Lisa Leblanc. « Billy Talent, personne au Conseil d’administration ne les connaissait, donc on est vraiment sortis de notre zone de confort! » lance Christine Morasse en riant, ajoutant qu’un grand vote de confiance avait été placé envers le nouveau comité de programmation.

Le comité a aussi méticuleusement choisi des groupes de musiciens originaires de l’Abitibi-Témiscamingue, soit Vertige, Slingshot Brothers et Rokkem, afin de lancer chacune de ces

soirées. Ne reste qu’à clore le tout en beauté, en charmant la foule avec un ciel coloré et explosif grâce aux feux pyromusicaux de grande envergure. Des DJ fermeront le bal en invitant à danser ceux qui auront encore de l’énergie en réserve après les deux spectacles et les feux.

Un message d’amour inattendU

Suite à l’acte de vandalisme qui a incendié un conteneur qui contenait de l’équipement du festival au début juin, le moral était bas : « Après des déficits pendant deux ans, on ne s’atten-dait évidemment pas à une autre tuile de ce genre, mais le soutien du public nous a vraiment touchés. Des dizaines et des dizaines de personnes nous ont appelés pour nous proposer leur aide!  » En effet, des bénévoles ont offert de leur temps et des gens d’affaires ont offert des commandites de façon à remplacer les structures détruites, d’une valeur de plus de 50 000 $. Difficile de nier la popularité de l’événement face à ce soutien massif!

Parions que cet élan de solidarité, combiné à un vent de fraîcheur dans la programmation, sont de bons indicateurs des succès à venir. Pour de l’information sur le service de navettes, le stationnement de véhicules récréatifs et les billets, on visitera le site de l’événement. \\

> osiskoenlumiere.com

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26 L’INDICE BOHÉMIEn // JUILLET - AOûT 2015

Aiguebelle

Le parc national d’Aiguebelle est fier de

partager cette chronique avec les lecteurs.

Bonne lecture!

Les champignons comestibles de la forêt boréale

Apprivoiser la mycologie, dissiper les craintes!

// rOGEr LArIVIèrE

En forêt boréale, plusieurs champignons sont comestibles, certains sont plus ou moins toxiques, quelques-uns ont des propriétés médicinales et un seul est mor-tel. Récemment, l’un d’entre eux, la verpe de Bohême, cueilli en même temps que les morilles au printemps, a changé de statut, passant de très bon comestible à potentiellement toxique s’il est consommé fréquemment et sur une longue période.

Un autre champignon printanier, le gyromitre commun, avait subi le même sort auparavant. À cause de ce dernier, on avait répertorié quelques morts en France… et pourquoi pas ici? Le même sort est tombé sur la verpe de Bohême que j’ai consommée et partagée avec beaucoup de plaisir. J’avouerai que j’en consomme encore puisque sa cueillette ne me permet de les savourer qu’une ou deux fois pendant l’année.

Le chaga, forme stérile du polypore oblique, est considéré comme un champignon médicinal en Russie et en Europe de l’Est depuis le XVIe siècle. De plus en plus consommé ici, il est reconnu pour ses propriétés antioxydantes, antitumorales et stimulatrices du système immunitaire. De plus, il préviendrait l’asthme et les allergies et serait un régénérateur du foie et du système digestif. Le chaga traite également l’arthrite, les problèmes de peau, les ulcères d’estomac et le diabète.

Ce champignon parasite le tronc des bouleaux vivants et l’arbre finit par mourir. Il est recommandé de le récolter de la mi-octobre à la mi-mai, au moment où ses propriétés médicinales sont les plus concentrées. Il existe plusieurs manières de le consommer mais la plus populaire est sous forme de copeaux avec lesquels on peut faire des décoc-tions et des infusions qui donnent un breuvage ayant la couleur du café. La décoction consiste à ajouter quelques morceaux de 3 cm à 1 litre d’eau, selon le goût désiré. On amène le tout juste avant le point d’ébullition, puis on baisse la température et on laisse frémir pendant 1 à 2 heures. L’infusion froide ou tiède se fait en laissant le chaga tremper pendant douze heures à basse température dans de l’eau portée à ébullition. Cette méthode particulière préserve les enzymes et les vitamines sensibles à la chaleur.

La forêt boréale est le paradis de l’amanite vireuse même si quelques auteurs reconnus ont écrit qu’on ne pouvait le retrouver en forêt boréale; ce champignon tout blanc est mortel. En 1996, un couple de Val-d’Or s’est empoisonné après en avoir consommé une grande quantité. De nos jours, on ne meurt plus des toxines du champignon, même si le foie est détruit et d’autres organes sont endommagés.

La consommation de champignons sauvages invite à la plus grande prudence, mais pro-cure tellement de plaisir à ceux qui osent les découvrir. Le parc national d’Aiguebelle offre des formations permettant aux débutants de faire tomber les craintes associées à cette activité.

Les ateliers théoriques et pratiques se tiennent les dimanches 23 et 30 août et 6 sep-tembre de 10 h à 16 h. L’inscription auprès du parc est obligatoire. \\

> sepaq.com/pq/aig/information.dot

// GAGNANTS DU CONCOURS

Voici le nom deS gagnanteS du tirage

AVRIL - DENYSE PLANTE VAL-D’OR (150 $)

MAI - ROSE MARqUIS LA SARRE (150 $)

JUIN - CHRISTINE BREzINA ST-BRUNO DE GUIGUE (150 $)

ROGER LARIVIèRE

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L’INDICE BOHÉMIEn // JUILLET - AOÛT 2015 27

30 ans à protéger la nature !Créé en 1985 pour protéger et mettre en valeur un territoire à la fois représentatif et exceptionnel de l’Abitibi, le parc a reçu plus de 700 000 visiteurs au fil des ans. Cet été, toutes les activités seront gratuites pour les enfants de 17 ans et moins accompagnés d’un adulte. Assistez à notre nouveau théâtre de marionnettes pour les tout-petits : «Noisette se casse la noix». Le nouveau sentier La Salamandre permettra d’accéder directement du centre de découverte et de services au secteur convoité des lacs de failles et de la fameuse passerelle suspendue. Venez célébrer avec nous !

Photo : Hugo Lacroix, Sépaq

/ adulte / jour

AutoriSAtion d’AccèS

8,50 $*

parcsquebec.com/aiguebelle - 1 819 637-7322

D’aiguebelleparc national

Musique3e édition des Jeudis sous les étoiles à La Sarre

Les étoiles du jeudi sont dans les yeux

// rYm bELLOUTI

Du 9 juillet au 20 août 2015, à La Sarre, le petit festival « Les jeudis sous les étoiles » revient pour une 3e édition. Six spectacles de musique auront lieu les jeudis, à 19 h, sous le joli chapiteau rouge du parc Ernest-Lalonde. Véronique Bernier-Labonté, organisatrice de l’évènement à la Ville, nous révèle la programmation.

Le parc qui accueille l’évènement se situe au bord de la rivière La Sarre. Il contient une inspirante sculpture, œuvre de Michel Drapeau, qui représente un sapin et une femme enceinte. La belle petite place a été féconde d’animations durant les étés 2013 et 2014. Jusque-là, le public a été fidèle au rendez-vous, qu’il fasse soleil ou qu’il pleuve. Avec leurs chaises pliantes et leurs chérubins, les habitants de La Sarre ont profité chaque semaine des festivités en plein air. Mme Bernier-Labonté souligne que l’événement, bien qu’il soit subventionné par la ville, a été initié, développé et promu par le Carrefour Jeunesse Emploi d’Abitibi-Ouest (CJEAO). Elle tient à remercier l’équipe du CJEAO d’avoir organisé les spectacles sous les étoiles deux ans durant.

Cet été, l’ouverture de l’évènement sera honorée par le groupe de rock français La Jarry. De passage au Québec pour les Francofolies, les musiciens ont décidé de se produire en Abitibi-Témiscamingue et ainsi de voir du pays. Le jeudi 16 juillet, la scène sera au groupe de rock Jet Set Jones. Ensuite, le jeudi 23 juillet quittera les étoiles pour céder le passage à l’évènement La Sarre en fête. C’est le jeudi 30 qui prendra le relais, avec un spectacle encore à déterminer. Le 6 août, c’est l’école de musique d’Abitibi-Ouest qui présentera les fruits de son enseignement aux élèves.

Le 13 août, le sympathique François Grenier, Frank pour les intimes, animera la foule, accompagné d’artistes de son choix. Enfin, le 20 août, le duo Gilles Parent/Alain Guimond interprétera des succès des années 80.

N’est-ce pas là un beau programme pour agrémenter la saison des maringouins?

Mme Bernier-Labonté nous explique que plus il y aura de spectateurs sous les étoiles, plus d’étoiles il y aura… Euh, non! Je veux dire, plus de shows sous le ciel il y aura à l’avenir.

Permettez-moi de partager le point de vue de Mme Bernier-Labonté et de céder au désir de souligner la responsabilité de chaque citoyen dans le soutien de la vie culturelle de sa cité. À ce sujet, j’ai une pensée particulière pour le Bistro La Maîtresse qui vient de mettre la clé sous le paillasson, faute d’achalandage. Mea culpa : j’ai si souvent boudé le bistro pour aller veiller à Rouyn-Noranda! (Sourire mêlé de désolation.)

Moralité : Hé petite ville de La Sarre, sous l’étoile je sors à soir! Pour danser même s’il fait bruine, éclairée des yeux qui clignent. Je m’émerveille en titi! Parmi les grands et petits. Soyons donc au rendez-vous! Créons la ville et son pouls! \\

> ville.lasarre.qc.ca/fr/citoyen/festivites/details.cfm?ID=38

RYM BELLOUTI

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contribution volontaire acceptée

11e Festival de la Relève indépendante musicale en Abitibi-Témiscamingue

De la relève, s’il-vous-plaît!

// JOsÉANE TOULOUsE

Du 22 au 25 juillet prochain, non pas un, ni deux, mais bien cinq lieux de diffusion à Val-d’Or feront vivre la magie du FRIMAT aux spectateurs férus de musique de la relève indépendante issue de la scène montréalaise et abitibienne. Les nouveautés pour cette édition 2015 sont : des fins de soirée électrisantes, dont une le jeudi ainsi que deux simul-tanées le samedi, un tarif enfant « pour inciter la relève », comme l’indique avec humour Mélissa Drainville, du comité organisateur, l’ajout de 3 scènes, ainsi qu’un 5 à 7 le jeudi 23 juillet pour les détenteurs de passeport, en compagnie de Guillaume Beauregard en projet solo, connu en tant que chanteur du groupe punk-rock Les Vulgaires Machins.

Mais il n’y a pas que la musique! Afin de stimuler la discussion, Félix B. Desfossés, journaliste à Radio-Canada qui a fait partie de l’équipe de Bande à part dans une autre vie, animera, le vendredi 24 juillet, une table ronde avec plusieurs panélistes qui partageront leurs réflexions sur cette question : « La musique émergente est-elle en santé dans les régions du Québec? » Un débat qui promet d’être aussi intéressant que pertinent.

Le volet « Festival », présenté par Hécla-Québec, offrira pour cette 11e édition plus de vingt prestations aux genres riches et variés, dont celle d’Ariane Moffatt, qui a récemment lancé son dernier album 22 h 22, de Groovy Aardvark, qui nous replongera dans ses classiques du rock alternatif des années 90, du duo Beat Market et son électro ensorcelante, ainsi que des perfor-mances de Ponctuation, PONI, Nanochrome et Blais Entier, pour ne mentionner que ceux-là. Mentionnons également au passage les prestations de 3 nommés dans le cadre du Prix de la chanson SOCAN de cette année, soit Eman & Vlooper, Bernhari ainsi que Guillaume Beaure-gard. Voilà de quoi promettre des découvertes et des rencontres inoubliables.

Le volet « Vitrine » fera quant à lui découvrir au public six artistes de l’émergence musicale de l’Abitibi-Témiscamingue  : Sandblast, Abitabyss, Of Man And Ale, Frédérick Gosselin, Nociception, et Mathew James. À ce sujet, Mélissa Drainville déclare  : «  On a une belle brochette variée d’artistes de la région, car c’est notre mission. Il y en a pour tous les goûts. » Ainsi, fidèle à sa mission, l’événement contribue fièrement au développement, à la promotion et à la diffusion des artistes de la relève musicale locale et régionale. Les spectacles auront lieu au Centre d’exposition, à la salle Félix-Leclerc, au Conservatoire de musique, à la microbrasserie Le Prospecteur ainsi qu’au bar l’Entonnoir. On visitera le site web de l’événement pour réserver ses billets avant qu’ils ne s’envolent! \\

> frimat.qc.ca

Nouvelle production pour la Troupe À Cœur ouvert

Annie – Un spectacle touchant pour toute la famille

// JEANNINE PrOVOsT

Le lancement de la comédie musicale Annie par la Troupe À Cœur ouvert de l’Abitibi-Ouest s’est fait en grande pompe le 6 juin dernier dans le cadre d’une fête champêtre pour toute la famille, car cette comédie musicale, présentée à La Sarre à partir du 8 juillet 2015, est de nature à rallier tous les goûts de ses membres.

Que de chemin parcouru par cette troupe qui fête ses 25 ans de théâtre d’été! Après avoir fait le bonheur des spectateurs avec des pièces telles que Le Banc, Les Voisins, La noce et Les Belles-sœurs, la Troupe À Cœur ouvert se lance dès 1998 avec la comédie musicale québécoise Demain matin, Montréal m’attend, dans ce qui allait devenir son créneau. Depuis, elle n’a de cesse de produire annuellement, à de rares exceptions près, une nouvelle comédie musicale. Tout en faisant la part belle à des auteurs québécois, voire régionaux pour le spectacle Le Para-dis du Nord, l’équipe du directeur artistique Daniel Morin a élargi ses horizons et produit des auteurs d’une audience internationale, tels, par exemple, Hair Spray l’année dernière, Le Roi Lion en 2004, La Mélodie du bonheur en 2003 ou encore Rock n’nonne en 2002.

En abordant cet univers musical, la troupe a aussi développé son expertise dans d’autres domaines tels que la mise en scène, la musique, la danse, la publicité, voire toute la partie technique de l’éclairage, du son, des décors, des costumes, des maquillages, etc. Elle a permis la création d’emplois autrefois absents de la région faute de débouchés. Avec son École des Arts de la scène, elle assure la relève puisque déjà trois des protégées de Daniel Morin sont du spectacle. L’équipe est, comme toujours, soutenue par une armée de bénévoles.

Fidèle à son public, qui le lui a bien rendu par une assistance assidue, la troupe met l’accent cette année sur une comédie musicale accessible à un large éventail de spectateurs. Avec Annie, mettant en vedette une jeune artiste de Rouyn-Noranda, Camille Cormier-Morasse, la troupe cible les gens de tous âges. Cette histoire d’une jeune orpheline prise sous tutelle par un riche milliardaire fera vivre au public des scènes touchantes. Ainsi, un nouveau forfait de 100 $ spécialement dédié à une famille de 4 personnes, soit 2 adultes et 2 enfants, lui permettra de passer une soirée où chacun y trouvera son compte.

La Troupe À Cœur ouvert, cette « locomotive culturelle », rappel imagé de la locomotive qui amenait les premiers colons en Abitibi, si bien reproduite dans le Paradis du Nord, attire les touristes et leur donne le goût d’explorer d’autres attraits de l’Abitibi-Témiscamingue. La publi-cité pour Annie affiche des représentations à la salle Desjardins de La Sarre tous les jeudis, vendredis et samedis à 20 h à partir du 9 juillet jusqu’au 8 août, avec des spéciaux les samedis 25 juillet, 1er et 8 août à 16 h. Coût des billets à l’unité : 35 $ pour les adultes et 20 $ pour les 17 ans et moins. Billetterie : 1 866 891-6342 \\

> latroupeacoeurouvert.com

MusiqueThéâtre

LA TROUPE À COEUR OUVERT

MARIE-CLAUDE ROBERT

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30 L’INDICE BOHÉMIEn // FÉVRIER 2014

Poste d’écoute

Bellflower // The LOTus FacTOr

Indépendant

// cLAUDIA FOrTIN

C’est de façon « homemade » que Bellflower enregistre son premier album, The Lotus Factor. Un premier opus très doux dans les oreilles pour la formation montréalaise. On pourrait facilement croire qu’on est un peu en peine d’amour ou un peu nostalgique, mais surtout, on est transporté dans un univers sonore qui surprend.

C’est dans un style électronique indie-pop et un peu jazz que le groupe mesure la poésie pour l’amener ailleurs dans un mélange d’instruments très éclectique. La voix féminine donne tout son sens à la musique, elle nous berce et fait partie intégrale des beats. L’énergie et l’honnête sensibilité des pistes sont bien senties. Prochaine étape, les voir en show! 4/5 \\

> themusicofbellflower.com

SARATOGA //

saraTOga

Ambiances Ambiguës

// cLAUDINE GAGNÉ

La chanteuse folk à la chevelure de feu Chantal Archambault revient en douceur avec un nouveau projet musical  : Saratoga. C’est avec Michel-Olivier Gasse, son acolyte en musique et complice dans la vie, qu’elle nous chante la pomme. Le bassiste fait également partie de plusieurs projets musicaux, dont son groupe Caloon Saloon, Vincent Vallières et Dany Placard.

Ce printemps, les amoureux nous présentent un EP de cinq douces plages. L’amour, ses promesses et le temps qui file sont abordés tout en cordes et en harmonies vocales par la formation. Comme un brin de pollen au vent, les références à la nature y valsent dans un folk minimaliste. Saratoga, mot d’origine mohawk signifiant «  la colline qui longe la rivière tranquille », est un nom choisi justement puisque cette musique apaise. Ces mélodies, on a envie de les chanter avant la nuit, à la lumière d’un brasier ou à la lueur d’une petite flamme.

Le EP est en écoute libre sur ICI Musique. Quant au mini-album, il fut lancé le 13 juin au Festival de la chanson de Tadoussac et le 20 juin aux Francofolies de Montréal. Surveillez les dates de tournée, apaisement assuré. 4/5 \\

> icimusique.ca/#!ecoute-integrale/saratoga

> saratogamusique.com

> facebook/saratogamusique

Vendre?Acheter?

comment?combien?

819 763-7594 Pierre Grandmaitre Courtier immobilier

FRINGALES MUSICALESSCÈNE DU LAC

VEN | FRI : 18H30-21H00SAM | SAT : 13H30-16H00DIM | SUN : 13H00-14H00

VENDREDI SAMEDI21H00 DANY

PLACARD MENTANA

22H30 CANAILLES LES TROIS ACCORDS

00H30 HEY WOW

LES VIKINGS

SCÈNE LOTO-QUÉBEC

14-15-16 AOÛT / AUGUST 2015

VILLE-MARIE 819-622-0199

WWW.FOIREGOURMANDE.CA

ENTRÉE GRATUITESPECTACLES EXTÉRIEURS

PRESTATIONS DE GROUPES RÉGIONAUX ET DES PREMIÈRES NATIONS :

BOOMERANG, 4 X 4, LES MURDOCHS ET PLUSIEURS AUTRES

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L’INDICE BOHÉMIEn // JUILLET - AOÛT 2015 31

pour qu’il soit fait mention de votre activité dans ce calendrier, vous devez l’inscrire vous-même, avant le 20 de chaque mois, dans le calendrier qui est accessible sur le site Web du CCaT, au ccat.qc.ca. l’indice bohémien n’est pas responsable des erreurs ou des omissions d’inscription.

TYPO : Bebas Neue BLEU : Pantone 306 U GRIS : Pantone 423 U

.ORG

CALENDRIER CULTURELJUUILLET - AOÛT 2015Gracieuseté du Conseil de la culture de l’Abitibi-Témiscamingue

cinÉma

Corbo - Écran libre Du 10 juillet 2015 au 16 juillet 2015 Le Rift (Ville-Marie)

Chocolat - ciné bouffe Le 14 août 2015 Le Rift (Ville-Marie)

Julie et Julia - ciné bouffe Le 15 août 2015 Le Rift (Ville-Marie)

Soul Kitchen VF - ciné bouffe Le 15 août 2015 Le Rift (Ville-Marie)

Charlie et la chocolaterie ciné bouffe Le 16 août 2015 Le Rift (Ville-Marie)

eXPoSition

100 ans des cercles de fermières Du 1er mai au 30 septembre Société d’histoire et du patrimoine de la région de La Sarre

Couleurs de ma vie Huguette rocheleau Du 15 mai au 10 juillet La Galerie Notre-Dame (Lorrainville)

Vitesse structurale céline J. dallaire Du 4 juin au 4 juillet Connivence, galerie d’art (Val-d’Or)

triennale en mÉtierS d’art Du 4 juin au 13 septembre Centre d’art Rotary (La Sarre)

La Jamésie geneviève et matthieu Du 7 juin 2015 au 20 septembre 2015 Centre d’exposition de Rouyn-Noranda (Rouyn-Noranda)

Le silence des aînés Virginia Pésémapéo Bordeleau Du 7 juin 2015 au 20 septembre 2015 Centre d’exposition de Rouyn-Noranda (Rouyn-Noranda)

Dialogue deux Du 7 juin 2015 au 20 septembre 2015 Centre d’exposition de Rouyn-Noranda (Rouyn-Noranda)

Couleur du passé - Yves rodrigue Du 11 juin au 7 septembre Salle du conseil municipal de La Sarre

Foire artistique mathieu dupuis, Yves grafteaux, guillaume Beaulieu et Francine marcoux Du 12 juin au 30 août Galerie du Rift (Ville-Marie)

Charivarie d’art la galerie notre-dame Du 19 juin 2015 au 4 septembre 2015 La Galerie Notre-Dame (Lorrainville)

Arthé - François Valet Du 19 juin 2015 au 4 septembre 2015 La Fabrique de Geppetto (Lorrainville)

Nouveau départ - ghislain Hamelin Du 21 juin 2015 au 18 juillet 2015 Fontaine des Arts (Rouyn-Noranda)

ailleurs atelier-galerie d’art Francine marcotte & lyne gagnon Du 24 juin 2015 au 30 août 2015 Ailleurs Atelier-Galerie d’Art (Ville-Marie)

La colecciòn - José luis torres Du 26 juin au 23 août Centre d’exposition de Val-d’Or

Atelier-boutique aux mille feuilles atelier les mille feuilles, centre d’art imprimé Du 27 juin 2015 au 5 septembre 2015 Atelier les mille feuilles (Rouyn-Noranda)

Atelier FMR 1re édition centre d’exposition de Val-d’or Du 29 juin 2015 au 23 août 2015 Centre d’exposition de Val-d’Or Murmures - christian Paquette Du 1er juillet 2015 au 7 septembre Lieu Historique Fort-Témiscamingue Obadjiwan (Duhamel-Ouest)

Quand les oiseaux n’auront plus rien à boire - andréanne godin Du 2 juillet 2015 au 16 août 2015 Centre d’exposition d’Amos (Amos)

IN ORGANIC - Vanessa Suzanne Du 2 juillet 2015 au 9 août 2015 Centre d’exposition d’Amos (Amos)

Symposium de peinture vagues de couleurs la galerie notre-dame Du 4 juillet 2015 au 5 juillet 2015 Parc des Pionniers (Lorrainville)

Murmures colorés - nyse Du 9 juillet 2015 au 30 août 2015 Connivence, galerie d’art (Val-d’Or)

Les théâtres identitaires Sylvie larouche Du 21 août 2015 au 13 septembre 2015 Centre d’exposition d’Amos (Amos)

Un autre tremblement alexandre Berthier Du 21 août 2015 au 20 septembre 2015 Centre d’exposition d’Amos (Amos)

Arrière-saison - Serge gosselin Du 21 août 2015 au 13 septembre Centre d’exposition d’Amos (Amos)

Parce que l’urbanité est aussi Anicinabe centre d’amitié autochtone de Val-d’or Jusqu’au 25 septembre 2016 Centre d’exposition de Val-d’Or

Humour

Festival d’Humour Du 1er au 5 juillet 2015 Divers lieux

muSiQue

Festival H20 Du 9 au 12 juillet 2015 Divers lieux

Festival Harricana Du 10 au 12 juillet 2015 Vassan

Party extérieur - Vertige Le 18 juillet 2015 Centre des loisirs de Bellecombe (Rouyn-Noranda)

Frimat Du 22 au 25 juillet Divers lieux

la fête éclectique envahissante de l’abitibi-témiscamingue collectif des Fées en feu Du 6 août 2015 au 9 août 2015 Stationnement étagé de la ruelle Arcand (Amos)

osisko en lumière Du 6 au 8 août À la presqu’île du Lac Osisko

Festival classique Du 14 au 16 août Au Club Sports Belvédère de Val-d’Or

Patrimoine et HiStoire

Nuances et contrastes, une rue commerciale en mutation : prise 2! Société d’histoire d’amos Du 23 mai au 30 janvier 2016 Maison de la culture d’Amos Centre d’archives

tHÉÂtre

comédie musicale Annie la troupe À coeur ouvert inc. Du 9 juillet 2015 au 8 août 2015 Salle Desjardins (Polyno) (La Sarre)

L’été des martiens Du 12 juillet 2015 au 29 juillet 2015 Théâtre du Rift (Ville-Marie)

le circuit historique théâtral Amos vous raconte son histoire Productions du raccourci inc. Du 13 juillet 2015 au 4 août 2015 Maison du tourisme Amos-Harricana (Amos)

mini-théâtre d’été les Badins de la corne Du 19 juillet 2015 au 9 août 2015 Parc l’Entr’amis (La Corne)

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