SEPTEMBRE 2015 // L'INDICE BOHÉMIEN // VOL. 07 - NO. 1

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SEPTEMBRE 2015 /// VOL 6 - NO 1 HUMAINE CRÉATIVE AUDACIEUSE uqat.ca PARTEZ À L’AVENTURE L’UQAT VOUS SOUHAITE UNE BONNE RENTRÉE! Tous les détails sur uqat.ca/rentree 2015 Festival de cinéma des gens d’ici : la route, trace d’humanité 05 Hommage à Jacqueline Plante : acheteuse, artiste, aidante et mécène compulsive 09 Sociofinancement : bon départ pour le premier roman de Bruce Gervais 12 Grande réouverture du Théâtre des Eskers 14 Opération charme réussie pour Malartic à La petite séduction 21 Festival de musique émergente : fierté collective

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Journal culturel de l'Abitibi-Témiscaingue

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SEPTEMBRE 2015 /// VOL 6 - NO 1

HUMAINECRÉATIVE

AUDACIEUSE

uqat.ca

PARTEZ À L’AVENTUREL’UQAT VOUS SOUHAITEUNE BONNE RENTRÉE!

Tous les détails sur uqat.ca/rentree

2 0 1 5

Festival de cinéma des gens d’ici :

la route, trace d’humanité

05 Hommage à Jacqueline Plante : acheteuse, artiste, aidante et mécène compulsive

09 Sociofinancement : bon départ pour le premier roman de Bruce Gervais

12 Grande réouverture du Théâtre des Eskers

14 Opération charme réussie pour Malartic à La petite séduction

21 Festival de musique émergente : fierté collective

2 L’INDICE BOHÉMIEn // SEPTEMBRE 2015

MBLP15-269 • BELL • ANNONCES • TÉLÉBEC • INFO: ST / ARIANE • VERSION: FRANÇAISE • FORMAT: 10’’ X 12.5’’ • COULEUR: CMYK •PUBLICATION: CITOYEN ABITIBIEN / CITOYEN ROUYN / CITOYEN VAL-D’OR • LIVRAISON: 6 AOÛT • PARUTION: 12 ET 19 AOÛTPUBLICATION: L’ÉCHO DE LA TUQUE • LIVRAISON: 6 AOÛT • PARUTION: 12 ET 26 AOÛTPUBLICATION: L’INDICE BOHÉMIEN • LIVRAISON: 5 AOÛT • PARUTION: 25 AOÛT

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L’INDICE BOHÉMIEn // SEPTEMBRE 2015 3

À la une

// GENEVièVE BéLaNd

Je publiais récemment un plaidoyer pour des événements à échelle humaine, où je remettais en question cette tendance à établir une corrélation directe entre le nombre de spectateurs à une activité et le succès et même la pertinence de celle-ci. Certes, les bilans quantitatifs tiennent leur importance lorsqu’il est question de manifestations populaires ayant comme mission première de fédérer le grand public. Toutefois, il existe aussi d’autres types d’événements dont l’atteinte des objectifs fondateurs ne se mesure pas uniquement selon un rapport de billetterie. C’est le cas du Festival de cinéma des gens d’ici (FCGI), dont la programmation, qui s’échelonnera du 24 au 27 septembre prochain, épouse de fort nobles mandats tels que le soutien d’une création cinématographique régionale et le développement des publics, voire l’initiation au cinéma indépendant.

Vues d’ici

Vues d’ici est en quelque sorte l’événement phare du FCGI. Il vise à stimuler la création des réalisateurs de la région en leur offrant un appui dans leur production, ainsi qu’une vitrine. Il est intéressant de savoir qu’en plus de leur verser un cachet, le FCGI met à la disposition des créateurs participants des mentors ainsi qu’un équipement de tournage de haute qualité digne d’Hollywood! Ce dernier a pu être acquis grâce à l’Entente de partenariat régional en tourisme et des investissements des CLD de Rouyn-Noranda, de la Vallée-de-l’Or, de 08 Cinéma indépendant et du festival lui-même. Parallèlement, les maigres revenus générés à chaque édition ont été réinvestis dans le projet d’acquisition d’équipement et des prêts ont également été contractés par l’organisme qui prévoit les rembourser grâce à des locations, comme ce fût le cas lors du dernier tournage de Philippe Falardeau à Val-d’Or. L’organisme approche sa mission avec un angle obtus en réinjectant ses profits dans un projet qui devrait contribuer à moyen terme à embraser le milieu cinématographique d’ici, ce qui constitue un modèle d’affaires tout à fait audacieux et structurant.

Pour revenir plus spécifiquement aux Vues d’ici, Serge Bordeleau, président du FCGI, spécifie que toutes les formes de création y sont encouragées, sans limites par rapport au temps de création ou au genre. Seule la contrainte de la thématique est prescrite puisque chaque année, « le FCGI souhaite permettre aux spectateurs de poser un regard neuf sur notre région et sur différentes questions de société, avec des mots et des images qui puissent à la fois émouvoir et faire réfléchir ». On fait le pari que les films produits en région – et qui sont largement sous-représentés dans le flux de productions audiovisuelles québécoises – peuvent nous en apprendre sur nous-mêmes tout en intéressant les gens de l’extérieur. Ainsi, le rayonnement extérieur des œuvres cinématographiques issues des Vues d’ici – citons en exemple Petit Simon d’Émilie Villeneuve, présenté en 2013 au FCGI, qui s’est rendu à Cannes l’année suivante! – représente un bon étalon de mesure du succès de l’initiative.

En 2015, la thématique retenue pour les Vues d’ici est « la route » qu’on décrit poétiquement comme « une trace d’humanité ». Éric Morin, François Charette, Marie-Josée Sévigny, David Ferron, Julie Dallaire et Pierre-Etienne Bordeleau présenteront leur création originale le samedi 26 septembre. Aussi, deux films du Wapikoni mobile seront sélectionnés pour faire partie de la programmation de la soirée, en plus d’un assortiment de time-lapses de Jonathan Levert.

Les p’tites vues

À l’instar du FME et du FRIMAT, le Festival de cinéma des gens d’ici propose une activité familiale contrastant avec les traditionnels jeux gonflables : Les p’tites vues. Depuis quelques éditions, le dimanche matin du festival, on invite parents et enfants à venir à la salle de cinéma locale se faire surprendre par une série de courts-métrages. Il est intéressant de permettre aux familles de s’exposer bien sûr à un cinéma d’auteurs, mais également à la forme du court-métrage, qui offre quelque chose d’unique. La cadence et la diversité des films permettent de soutenir l’attention des enfants et aux adultes de s’imprégner d’univers variés et d’opiner aux différentes réflexions que ces propositions suscitent. Pour les parents de jeunes enfants, Les p’tites vues peuvent représenter une magnifique opportunité de faire une sortie stimulante en partage avec leur progéniture.

En terminant, j’insiste pour que vous visitiez le Festival de cinéma des gens d’ici du 24 au 27 septembre prochain pour en saisir tous les arômes. Pour avoir participé à un grand nombre d’événements en région et ailleurs, je constate que du FCGI se dégage une grande humanité, une finesse et une chaleur hors du commun. Grâce à sa grande humilité qui le distingue fort bien (en débutant par sa charmante dénomination), le Festival de cinéma des gens d’ici réussit à mettre de l’avant et à faire progresser, doucement, de grandes idées. \\

cinemagensdici.org

Pleins feux sur le Festival de cinéma des gens d’ici

Un précieux incubateur pour

la production cinématographique

régionaleHUGO LACROIX

GEnEvIèvE LAGROIS

4 L’INDICE BOHÉMIEn // SEPTEMBRE 2015

L’Indice bohémien est un indice qui permet de mesurer la qualité de vie, la

tolérance et la créativité culturelle d’une ville et d’une région.

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JOuRNaLiSTES-cOLLaBORaTEuRS Fednel Alexandre, Roxanne Archambault,

Geneviève Béland, Rym Bellouti, Anne-Laure Bourdaleix, Claudia Caron,

Claudia Fortin, Louis-Eric Gagnon, Manon Gervais-Dessureault, netta Gorman, Jean-Jacques Lachapelle, Jessica Lesage,

Ariane Ouellet, Michèle Paquette, Roger Pelerin, Catherine Perreault,

Yves Prévost, Mathieu Proulx, Jeannine Provost, Dominic Ruel,

Caroline Saucier, Gina Sinaï, Sébastien Tessier et Joséane Toulouse

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cOLLaBORaTRicES dE SEcTEuRvéronic Beaulé (Témiscamingue),

Geneviève Béland (val-d’Or), Suzie Éthier (Rouyn-noranda),

Sophie Ouellet (Abitibi-Ouest) et Mathieu Proulx (Abitibi)

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cORREcTEuRSGeneviève Luneau, Suzanne Ménard,

Evelyne Papillon et Yves Prévost.................................................................

cORREcTRicE d’éPREuVEKarine Murphy

..................................................................

RédacTiON ET cOMMuNicaTiONSTommy Pilon

[email protected] 277-8738

..................................................................

GRaPhiSMEStaifany Gonthier

[email protected].................................................................

diREcTiON ET VENTES PuBLiciTaiRES Pamela Kell

[email protected]@indicebohemien.org

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L’Indice bohémien est publié 10 fois l’an et distribué gratui tement par

La Coopérative du journal culturel de l’Abitibi- Témiscamingue

fondée en novembre 2006..................................................................

cONSEiL d’adMiNiSTRaTiONRym Bellouti, Gaétan Petit,

Ariane Ouellet, Dominic Ruel, Jérôme Gauthier et

Marie-France Beaudry.................................................................

L’iNdicE BOhéMiEN150, avenue du Lac

Rouyn-Noranda (Québec) J9X 4N5 Téléphone : 819 763-2677 Télécopieur : 819 764-6375

indicebohemien.org..................................................................

TYPOGRaPhiEHarfang : André Simard, DGA

.................................................................

ISSn 1920-6488 L’Indice bohémien

// À RETENIR

Octobre Novembre décembre

date limite pour soumettre des idées de sujets d’articles 10 septembre 2015 15 octobre 2015 date limite pour réserver votre espace publicitaire 4 septembre 2015 2 octobre 2015 6 novembre 2015

date de sortie 29 septembre 2015 27 octobre 2015 1er décembre 2015

// SOMMAIRE // EN COUVERTURE

// DATES IMPORTANTES

Mot de la rédaction

Arts visuels 5 - 8, 11, 13littérAture 9 - 10, 19Art multidisciplinAire 12diffusion 12société 14 - 15, 18culture Autochtone 17médiAtion culturelle 19théâtre 20musique 21cAlendrier 23

chRONiQuES À lA une 3Bédé 5humeur 7le livre de roxAnne 10éducAtion 13un immigrAnt nous regArde 14

Le sentez-vous, ce vent de changement qui souffle depuis le retour des vacances estivales?

Bien qu’il soit encore tôt, tout semble indi-quer la fin imminente du règne majoritaire du Parti conservateur, dont le programme de campagne a complètement dérapé, éclipsé par un mot de cinq lettres : Duffy. Pourtant, notre leader Stephen peut se targuer de laisser un bilan exceptionnel  : à travers toute l’histoire de la fédération canadienne, il est effective-ment difficile de trouver un autre gouverne-ment ayant mis autant d’efforts à saccager l’environnement et les négociations interna-tionales sur le climat, la réputation du Canada à l’étranger, la recherche scientifique, le sort de ses vétérans et de ses populations autoch-tones, le système judiciaire et le pouvoir de discrétion de la magistrature, le droit à la vie privée, la sécurité du transport des matières dangereuses, le diffuseur public, la transpa-rence et l’accès à l’information, ainsi que la culture – à moins de considérer ici que les portraits de la reine et les célébrations de la guerre de 1812 constituent les pierres angu-laires de la culture canadienne. Cet homme et son parti ont également réussi à concentrer plus que jamais le pouvoir entre les mains d’une seule personne, réduisant ainsi le rôle des députés à de simples pantins à cassettes. Qui a dit que les Conservateurs n’étaient bons à rien? L’entendez-vous souffler, ce vent?

Un vent de changement, donc. Mais quel changement, au juste? Justin, certes un boxeur de bon calibre en politique-spectacle, mais dont le contenant semble l’emporter haut la main sur la vacuité du contenu, et qui a appuyé sans condition le projet de loi liber-ticide  C-51 des Conservateurs? Thomas, ce grand admirateur de Thatcher dans une autre

vie, qui a réduit au silence tous les députés qui croient que le conflit israélo-palestinien ne se réduit pas à un film de Rambo, entre les bons et les méchants? Celui pour qui les pipelines sont inacceptables au Québec, sauf quand il parle ailleurs qu’au Québec? Et que penser de Gilles, ressuscité tel un phénix depuis quelques mois, qui aspire à devenir le défenseur ultime de nos intérêts collectifs, malgré une projection actuelle de zéro siège et la certitude absolue que même si son parti raflait tous les sièges au Québec, il serait tout de même condamné à ne pouvoir poser que des questions à un gouvernement qui de toute façon fera la sourde oreille? Oups! Mon bulle-tin de vote s’est envolé au vent.

***

Autre changement qui souffle sur nous, cette fois-ci en provenance du gouvernement de Martin Coiteux Philippe Couillard, qui nous annonçait de magnifiques nouvelles à la mi-août  : imaginez-vous donc qu’on envisage maintenant des baisses d’impôts! Après s’être fait répéter pendant 17 mois que le Québec n’avait pas les moyens de se payer ses pro-grammes sociaux et vivait au-dessus de ses moyens, on a désormais les moyens de payer moins d’impôts! Rien de moins que de la magie. Ou non. Brise douce-amère.

C’est Gabriel Nadeau-Dubois, ce jeune anarchiste/extrémiste/gau-gauche/du Plateau/pelleteur de nuages/trouve-toé-une-job qui a le mieux résumé la situation par rapport à ces hypothétiques baisses d’impôts sur les médias sociaux  : « Baisses d’impôts, déficit, austérité, baisses d’impôts, déficit, austérité [rincez et répé-tez assez pour que le message soit bien assimilé]. Vous saisissez la logique? » Oui, trop bien.

Bien sûr, nos chers députés libéraux bien ser-viles pourront arguer que des impôts plus bas dynamiseront l’économie en favorisant l’in-vestissement des entreprises québécoises – soit en augmentant les dépenses en recherche et développement ou en augmentant leur capacité de production. Eh bien il se trouve que… non. Les entreprises québécoises – et canadiennes – dorment sur une montagne d’argent  : 604 milliards de dollars de liqui-dités pour l’ensemble du pays en 2013, soit 32 % du PIB qui n’est pas réinvesti dans l’éco-nomie, ce qui place le Canada (et le Québec de surcroît) parmi les cancres en matière de pro-portion de liquidités non productives. D’où provient cette analyse? De la prestigieuse revue britannique The Economist, qu’on ne pourra certainement pas accuser de défendre un agenda socialiste.

À quoi serviront donc ces baisses d’impôts? De cadeaux empoisonnés pour berner l’élec-teur moyen, qui oubliera rapidement que tous ses programmes sociaux sont taillés en pièce, petit à petit, alors que le prix des services, lui, ne cesse d’augmenter. On troque donc des revenus d’impôts progressifs, donc équi-tables, par l’augmentation des frais de service fixes (Hydro, CPE, scolarité, permis, etc.) iné-quitables, qui pénalisent beaucoup plus les ménages à faibles revenus, les étudiants, et les aînés. Résultat? Le lent démantèlement de l’État, accompagné d’une augmentation de la disparité de la richesse. Rincez et répétez. À la fin, il ne restera plus rien.

Bref, il y a un vent qui souffle actuellement, pas de doute là-dessus. Mais pourquoi son odeur rappelle-t-elle alors celle d’une étable bondée par temps de canicule? \\

photo : geneviÈve lAgrois

Vent de changement, vent de cynisme // TOMMY PiLON

« La rouTe, c’esT un débuT, une fin ou Le chemin qui Les reLie.

La rouTe c’esT Les voyages, Les vacances eT ceTTe vie qui La peupLe: faune sauvage, fLore

majesTueuse ou voyageur fanTasTique… enfin,

La rouTe, c’esT surTouT une Trace d’humaniTé. »

L’INDICE BOHÉMIEn // SEPTEMBRE 2015 5

Arts visuels

Jacqueline Plante, 1935-2015

Acheteuse, artiste, aidante et mécène compulsive

//JEaNNiNE PROVOST

Il est des personnes dont le contact nous rend meilleurs. Jacqueline Plante était de celles-là : son rire contagieux, sa voix douce et réconfortante, son ouverture aux arts nous donnaient le goût de faire mieux et plus. Elle est décédée à Sherbrooke, sa région natale, en juillet dernier. Elle avait apprivoisé la mort et refusé tout traitement excessif de son cancer pour partir avec sérénité et en paix.

Cette « acheteuse compulsive » ne pouvait entrer dans une galerie d’art ou dans une exposition sans ressortir avec une œuvre coup de cœur. L’énorme collection laissée à l’Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue témoigne de son attachement aux arts visuels, non pas tant pour accaparer l’œuvre, mais par amour de l’œuvre elle-même et de l’artiste. Elle possédait avant tout la finesse du cœur qui fait le grand collectionneur.

Cette « artiste compulsive » aimait créer d’abondantes séries sur un même thème. Il n’y a qu’à voir la superbe murale créée par Rock Lamothe à l’entrée de l’UQAT à partir de ses tulipes pour s’en convaincre aisément. Elle les a plantées de toutes les façons, en peinture, en gravure, en bois. On soupçonne même qu’elle avait privilégié la gravure parce qu’elle lui permettait de mul-tiplier jusqu’à satiété ses thèmes favoris. Et que dire de ses chaises achetées par dizaines, voire par centaines, qu’elle retravaillait pour leur donner un contenu artistique! Nous nous assoyons littéralement sur sa créativité!

Cette « aidante compulsive » n’avait de cesse de rendre service. Elle affectionnait particulière-ment ses étudiants, elle exigeait beaucoup d’eux, mais pour mieux faire surgir chez eux leur créativité, pour canaliser leurs forces. Elle savait les orienter d’une main de maître avec beaucoup de générosité. Et puis, elle achetait de leurs œuvres, autant pour se faire plaisir que pour aider les jeunes à vivre de leur art.

Cette « mécène compulsive  » vaut à l’UQAT de posséder la plus grande collection d’œuvres d’art qui ait existé dans une université au Canada. L’excellent documentaire produit par Dominic Leclerc à l’occasion de la remise de cette donation nous montre une mécène faisant état de ses acquisitions en toute simplicité, sans ostentation et surtout amoureuse des œuvres acquises. Aujourd’hui, la région bénéficie de ses largesses et de son amour de la beauté. Merci, Jacqueline, d’avoir été notre amie. \\

youtube.com/watch?v=8oQq62V6iec

Retrouver l’Accalmie

Exposition de Bernard Béland à la Fontaine des arts de Rouyn-Noranda

// YVES PRéVOST

Bernard Béland, artiste autodidacte vivant à Bellecombe, nous fait redécouvrir la goélette la plus célèbre du Québec à travers ses œuvres, qu’il expose à la Fontaine des arts, du 10 septembre au 10 octobre, sous le titre Retrouvailles, 30 ans plus tard.

L’Accalmie, c’est cette goélette photogénique de Baie St-Paul qui a fait le bonheur de bien des peintres et photographes. Construite au début des années 50, en service jusqu’en 1976, elle a ensuite été l’atelier du peintre Guy Paquet. Échouée sur la plage, après quelques tentatives de renflouement, son existence s’est brusquement achevée en février 2015 suite à un incendie criminel.

Pour Bernard Béland, la première rencontre avec la goélette date d’il y a 30 ans; la deuxième, de seulement 2 ans. Lors de cette dernière rencontre, sa prochaine œuvre prend déjà forme dans son esprit, une série de toiles au crayon au plomb, avec seulement parfois une touche de couleur. « L’exposition se présentera comme un tour de la goélette, explique l’artiste. Nous suivrons le sentier qui s’y rend, l’apercevrons de loin, puis nous nous en approcherons afin de bien voir les détails du bateau. »

Les détails, c’est justement ce que lui permet de mettre en évidence l’utilisation du crayon au plomb. À partir de coups de crayon brefs et précis, l’artiste réussit à rendre les textures de l’eau, du sol, de chaque pièce de la goélette, qu’elle soit en bois ou en métal.

Artiste spécialisé en arts visuels avec 35 années de carrière à son actif, Bernard Béland a développé son style par ses lectures et ses propres expérimentations. Habitué de l’huile, il a également touché l’encre de Chine, le pastel et l’acrylique, mais depuis 2010, c’est le crayon au plomb qui le passionne. Émerveillé par la nature, c’est pourtant les vieux objets qui ont attiré son attention au cours des dernières années. Finaliste au Concours Rêves d’automne de Baie-St-Paul pour une deuxième fois cette année, cette nouvelle exposition constitue pour lui un retour à la Fontaine des arts, où il a exposé en 2012. Le vernissage aura lieu le 10 septembre à 17 h. \\

culturat.org/recherche/fiche/A2531

6 L’INDICE BOHÉMIEn // SEPTEMBRE 2015

MRC VALLÉE-DE-L’OR

MRC ABITIBI

MRC ABITIBI-OUEST

ACTIVITÉS DES TERRITOIRES

www.nouveauxarrivants.net

VILLE DE ROUYN-NORANDA

17 septembre 20155@7 nouveaux arrivantsSalle Félix Leclerc – VAL-D’OR

Pour toutes informations vous pouvez contacter Paul-Antoine Martel au 819 824-9613

16 septembre 2015 5@7 des nouveaux arrivants Au restaurant La Marocaine – LA SARREUne invitation aux employeurs, collègues et citoyens

12 septembre 2015 à compter de 15 h Tournoi de pétanque, épluchette de Blé d’Inde et plusieurs autres activitésPresqu’île du lac Osisko (près des jeux d’eau) – ROUYN-NORANDA Apporte un plat généreux à partager

29 août 2015 Épluchette de Blé d’IndeAu MRAR (en cas de pluie : À l’ancienne gare) – AMOSS’inscrire avant le 27 août auprès de Stéphanie ou Gisèle au 819 732-8739

Toute la population

est invitée à participer

aux activités organisées

lors de la Semaine des

nouveaux arrivants en

Abitibi-Témiscamingue!

Cette année le Cégep de l’Abitibi-Témiscamingue et l’Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue font partie de la programmation du Mois des nouveaux arrivants.

Pour suivre toutes leurs activités :

ÉTUDIER n TRAVAILLER n VIVREvalorisation-abitibi-temiscamingue.org

Cégep : Contactez madame Nicole Langlais au 819-762-0931, poste 1112 ou par courriel au [email protected]

Pour connaître toutes les activités de l’UQAT vous pouvez consulter uqat.ca/rentree

MRC TÉMISCAMINGUE 19 septembre 2015 à partir de 9 hJournée d’activités Automne en mouvementMarche en famille, pique-nique festif, animation et surprise.Au sentier Récré-eau des Quinze – ST-EUGÈNE-DE-GUIGUESPour inscription et informations suivez-nous sur facebook : Automne en mouvement

Diane Desrochers expose Presqu’animals à la Galerie notre-Dame

Apprivoiser l’art

// GiNa SiNaï

L’exposition Presqu’animals poussait son premier cri le 17 juillet dernier à la Galerie Notre-Dame de Lorrainville. Diane Desrochers prenait ainsi son envol vers une première expérience en solo. L’artiste explore et exploite avec fascination le règne animal, sur lequel elle nous offre un regard empreint de simplicité, qui miroite le genre humain.

Jouant de curiosité, Diane Desrochers décroche un certificat en arts à l’UQAT en 2013. Au travers de plusieurs années à nourrir sa passion pour l’art, la Fabrienne développe une soif de connaissance et est animée d’un souci de perfectionnement. L’artiste nous propose donc le fruit de ses années de formation ainsi que celui d’une décennie à exercer son talent.

Le public a jusqu’au 11 septembre pour contempler les œuvres aux médiums multiples, touchantes de vérité. \\

galerienotredame.ca

Émotions à la Galerie Connivence en septembre

Rencontre avec le peintre Marc Nantel

// MichèLE PaQuETTE

Marc Nantel, peintre originaire de Belcourt, exposera en septembre à la Galerie Connivence de Val-d’Or une sélection de portraits intitulée Émotions. L’Indice bohémien a rencontré le peintre aux multiples occupations ainsi que son épouse Gisèle afin de mieux le connaître et cerner le contenu de l’exposition, si bien résumé par son titre. Fils d’un directeur de banque, Marc Nantel se considère avant tout comme un «  citoyen du Québec » puisque, tout jeune, il déménageait presque tous les ans d’une ville à l’autre en rai-son du métier du père. Il habite toutefois la région depuis 38 ans, dont la majeure partie à Lebel-sur-Quévillon avec son épouse, où ils ont enseigné tous les deux. L’artiste a possédé par le passé un commerce d’informatique, une bijouterie, un studio de photos et des immeubles locatifs, Il fut également très impliqué dans le domaine syndical. Sa femme Gisèle dit de lui qu’il est un hyperactif.

Marc Nantel a commencé à dessiner tout jeune, alors déjà fasciné par les visages et les regards. Encore aujourd’hui, «  ce qui me caractérise le plus, ce sont les yeux  », lance-t-il. L’expo-sition qu’il nous présente touche à plusieurs thématiques, mais sera constituée toujours de portraits. La tristesse, la colère et la peur seront les émotions les plus souvent représentées. Par exemple, on y verra dans certaines toiles des damiers qui font allusion au côté carté-sien de la vie, en parallèle avec le personnage qui, lui, exprime l’émotion. Certains tableaux sont entrecoupés par un mur, symbolisant la perte de liberté et le contrôle sur l’individu. D’autres toiles relèvent plutôt du domaine fantastique, ou bien sont des portraits en pied ou de gros plans d’un personnage placé dans un univers. L’exposition présente des tableaux réa-lisés au cours des dix dernières années, présentant ainsi une grande diversité. Le public est donc invité à découvrir l’univers de l’artiste du 2 septembre au 3 octobre prochains. Le vernissage se tiendra le 3 septembre dans le cadre d’un 5 à 7. \\

facebook.com/Connivencegaleriedart

Arts visuels

État Policier, DE MARC nAnTEL

OEUvRE DE DIAnE DESROCHERS

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L’INDICE BOHÉMIEn // SEPTEMBRE 2015 7

Humeur

Le Système Automatisé de Messages (SAM) permet de rejoindre rapidement la population en cas d’urgence ou lors de situation importante.

La principale base de données : Les pages blanches de l’annuaire téléphonique (2014).

• Vous avez déménagé?• Vousn’êtespasinscritdansl’annuaire?• Vousdésirezinscrirevotrenumérodecellulaire?

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Un conte // dOMiNic RuEL

Dans le royaume du Québec, Sa Majesté Couillard se prépare pour la fronde d’une bonne partie de la populace. La chambre du trésor est vide, dit-il, le peuple doit faire des sacri-fices, surtout ceux qui ne font pas partie de la cour et de la hanse des banquiers et des marchands. La foule défilera dans les villes et cités, avec, on l’espère les maîtres d’école au premier rang. Il reste des forteresses à prendre. Comment se comportera le peuple? Se joindra-t-il au chahut? Suivra-t-il alors les écrits et discours de tant de bonimenteurs? Ou sera-t-il envouté par les spectacles des saltimbanques cathodiques qui se demanderont qui a la plus belle Voix? Probablement que ce sont les chevaliers sur glace bleu, blanc et rouge qui retiendront encore le plus l’attention. Quand ils gagnent, il n’y a plus de problèmes.

Hydro-Québec, maîtresse de la fée-électricité, veut encore plus jouer les grippe-sous. Il n’y a pas si longtemps, elle servait encore le peuple, donnant chaleur et lumière à un prix fort raisonnable. Mais les deux derniers hivers ont été rigoureux, l’énergie du vent coûte cher, semble-t-il, les nouvelles machines installées aux chaumières aussi, et il faut payer les immenses cathédrales de la Romaine, en attendant que les sujets de l’Oncle Sam aient besoin de l’électricité. En attendant, ils s’attaqueront aux poches des sujets, au détour d’une ruelle. René des Bois Lévesque se retourne dans sa tombe. Et plusieurs grands seigneurs d’Hydro quittent depuis quelque temps : ça sentirait le soufre d’un glauque scandale!

Dans le royaume voisin, le Canada, Harper, grand prince, raconte et racontera à ses sujets qu’une longue campagne était nécessaire. Pour débattre des enjeux, paraît-il, avec profon-deur et sérieux. C’est sans avouer que ses coffres sont mieux garnis que ceux de ses adver-saires, qu’il peut tenir très longtemps la bataille. Il a envoyé des chèques saupoudrés d’or juste avant le combat, mais qui deviendra pyrite une fois les percepteurs d’impôts passés. Sir Mulcair, son opposant d’Orange, prétendant au trône, se fait le preux défenseur du Québec. Il a une baguette magique qui lui permet de changer son discours selon la langue de son public. N’oublions pas qu’il a combattu les chartes, codes et actes qui protègent le français au Québec. Dans ce tournoi à trois, Trudeau le second, fils du chevalier noir, celui qui a mis des gens au cachot sans raison il y a longtemps, fait de son mieux pour rester sur sa monture. Il compte sur son nom, béni au Canada parlant anglais. Et le revenant, Sieur Duceppe, sorti de son ermitage, irremplaçable au fond, tente de faire revivre les jours heureux de son clan.

C’était mon conte, pour l’automne qui vient. Mais dans le réel, refusons les histoires de Bonhomme Sept-Heures, celles à dormir debout ou les contes de fées magiques. Oui, il est encore bon de rêver à quelque chose de différent. Nous avons une histoire, il reste à écrire les prochains chapitres, par le vote, la rue, l’action. \\

Arts visuelsProjet artistique en mémoire des femmes autochtones disparues et assassinées

Francine Plante : La créativité en toute solidarité

// caROLiNE SauciER

Pendant qu’elle trace la Voie lactée sur une toile, Francine Plante raconte d’où lui est venue l’idée de son projet à la fois politique, artistique et empreint de spiri-tualité autochtone. Cette toile deviendra un vêtement de cérémonie en mémoire des 1186 femmes autochtones disparues ou assassinées. Tout au long de l’été et de l’automne, elle part à la rencontre des femmes de Winneway, avec son ouverture et sa passion pour la culture anishnabe qui fait intimement partie de sa démarche artistique.

Elle a voulu prendre part au mouvement de dénonciation en solidarité avec ses sœurs autochtones qui ont perdu des leurs, tragiquement, sans aucune enquête. Avec sa complice, Colette Jacques, elle découvre des femmes d’une grande sagesse, gardiennes du savoir traditionnel. Elle apprend avec elles à broder, à perler, à tisser afin de briser le silence dans la communauté, de se souvenir, dans une atmosphère propre à la confidence, au plaisir. Les femmes se rassemblent dans un cercle de parole et d’apprentissage pour créer des vêtements révélateurs du passé et libérateur pour l’avenir. Francine Plante croit au pouvoir créatif de l’art, afin de rapprocher les cultures et de déconstruire les tabous. Les douilles de carabine, lourdes de sens, font partie de son processus créatif depuis quelques années. Elle leur donne une autre vocation, celle d’orner un

vêtement symbolique, afin qu’elle devienne décorative plutôt qu’explosive. C’est le début d’une longue aventure pour une artiste qui aime provoquer des réactions avec son art chargé de dénonciation. En novembre, ce projet se terminera avec un événement à Winneway ainsi qu’un vernissage de l’exposition à la Galerie du Rift de Ville-Marie. \\

culturat.org/francine_plante

CAROLInE SAUCIER

8 L’INDICE BOHÉMIEn // SEPTEMBRE 2015

Deux expositions dont un hommage à l’artiste et au professeur

Rock Lamothe à l’honneur au CERN

// NETTa GORMaN

Du 26 septembre au 22 novembre prochains, le Centre d’exposition de Rouyn-Noranda (CERN) accueillera les œuvres en acrylique de Rock Lamothe, artiste en arts visuels et professeur en sciences de l’éducation à l’Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue (UQAT). Sous le thème Forêt apprivoisée, les œuvres de tous les formats rempliront la grande salle pour créer « l’impression d’être dans la forêt, mais de près », selon le directeur du CERN, Jean-Jacques Lachapelle. L’approche contemporaine et moderne de Rock Lamothe laisse transparaître, par une application judicieuse de ruban à masquer, la base de masonite dans plusieurs des œuvres. L’artiste a mis sur pied le programme en Arts plastiques à l’UQAT en 1981 et à la veille de sa retraite, dans le cadre des Journées de la culture, plus d’une centaine de finissants artistes lui rendront hommage dans les cinq centres d’exposition de la région, du 24 au 27 septembre prochain. Cette exposition de groupe, sous le co-commissariat de Gaétane Godbout et Carole Héroux, s’intitule Eh bien, dis donc!, une exclamation bien connue de tous ceux qui ont côtoyé l’artiste et le professeur depuis 35 ans. \\

Arts visuels

OEUvRE DE L’EXPOSITIOn Forêt aPPrivoisÉe DE ROCK LAMOTHE

PHOTO : CYCLOPES

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L’INDICE BOHÉMIEn // SEPTEMBRE 2015 9

LittératureCampagne de sociofinancement aux Éditions du Quartz

Mission accomplie pour Dormir debout de Bruce Gervais

// JOSéaNE TOuLOuSE

Le premier roman de Bruce Gervais, Dormir debout, paraîtra à la mi-octobre 2015, aux Éditions du Quartz. Celui que vous connaissez peut-être comme ancien journaliste à la radio de Radio-Canada Abitibi-Témiscamingue, ou pour son passage en tant que rédacteur en chef au sein de ce journal, prête maintenant sa plume à la fiction. Les Éditions du Quartz, seule maison d’édition québécoise fondée en tant que coopérative de solidarité, ont choisi de faire appel au sociofinancement afin de produire 500 copies de l’œuvre de l’auteur natif de Rouyn-Noranda. Comme le mentionne Bruce Gervais, il est possible depuis le début du mois d’août de soutenir une maison d’édition régionale dans ses efforts pour publier le travail d’un auteur de la région. La plateforme Haricot.ca permet d’ajouter une pierre à l’édifice de la création en finançant le projet.

L’objectif? Atteindre la somme de 1000 $ à la façon « tout-ou-rien », ce qui signifie que si l’objectif n’est pas atteint, aucun don ne sera collecté auprès des donateurs. Mais il s’avère que les dons seront collectés! En date du 17 août, le modeste objectif avait déjà été atteint, grâce au soutien de 31 personnes, et les chiffres ne cessaient d’augmenter au moment d’écrire ces lignes. On peut donc croire que devant cette première expérience couronnée de succès, l’entreprise de sociofinan-

cement risque d’être répétée dans l’avenir pour la coopérative afin de soutenir et de diffuser les auteurs d’ici. Jusqu’au 15 octobre, pour chaque contribution, qu’elle soit de 10 $ ou plus, 30 $ ou plus, ou 50 $ ou plus, une récompense exclusive attend ceux qui contribuent à la campagne. Par exemple, en échange d’un don de 30 $, les participants recevront le roman de 160 pages dédicacé par l’auteur, livré à domi-cile. Un don de 50 $ ou plus sera assorti d’une invitation VIP pour assister à la conférence-lancement du livre.

Interrogé sur ses sentiments quant à l’imminence de la publication de Dormir debout, Bruce Gervais avoue éprouver des difficultés à les décrire. « Je suis heureux du travail accompli, certes, et content que ces personnages aient des pages où vivre, car ça sera sûrement moins étroit que dans ma tête! Mais aussi [je suis] un peu triste de les laisser partir, car nous nous entendions bien, au final! » Comme quoi publier un roman est une concrétisation heureuse d’un projet de longue haleine, tout en étant une coupure douloureuse avec son créateur. Dès lors qu’il est offert au public, le roman a sa vie propre, et il évolue, grandit et se déploie dans l’esprit de chacun des lecteurs.

Dormir debout est une œuvre viscérale, décrite avec un style coup de poing, à la fois fort et touchant, qui aborde l’univers de la drogue, de l’alcool et de l’errance. Les lecteurs de la région reconnaîtront les lieux du récit et seront bouleversés par l’intrigue, qui traduit une réalité bien d’ici. Pour l’auteur, le choix n’est pas difficile : « Lorsqu’un auteur, de sa région ou non, lui offre de lire un récit, un conte, une fable, un roman, qui met en scène des paysages qui pourraient bien lui être familiers, des personnages agissant dans une époque et des lieux qu’il connaît, il embarque! » Et vous? \\

haricot.ca/project/dormirdebout

OEUvRE DE L’EXPOSITIOn Forêt aPPrivoisÉe DE ROCK LAMOTHE

PHOTO : CYCLOPES

Littérature

netta Gorman publie chez Chenelière

Une nouvelle grammaire anglaise made in Abitibi-Témiscamingue

// aRiaNE OuELLET

Derrière chaque manuel scolaire se cache un auteur. Moins glamour qu’une histoire d’amour, les livres scolaires sont pourtant conçus avec beaucoup de soin, de savoir-faire et de passion. C’est ce que vous dira sans doute Netta Gorman, une enseignante d’anglais langue seconde au Cégep de l’Abitibi- Témiscamingue, qui vient de publier chez Chenelière Éducation une toute nouvelle grammaire anglaise.

L’enseignante de Rouyn-Noranda n’en était pas à sa première expé-rience avec cet éditeur, une référence dans le monde de l’éducation au Québec, en plus d’être le plus gros éditeur scolaire franco-phone au Canada. «  J’avais déjà fait des petits projets avec eux avant, donc quand ils m’ont approchée pour rédiger la grammaire, j’ai dit oui, mais sans savoir dans quelle histoire je m’embarquais! » admet l’auteure avec un sourire dans la voix. Après 15 mois de travail soutenu consacré à la rédaction, en plus de conserver sa tâche presque pleine d’enseignante, Real English Authentic Learning 3, 2nd edition — Grammar reference and practice sort enfin des presses.

Même s’il s’agit d’une deuxième édition, le contenu a été renouvelé à près de 95 % afin de s’adapter à la réalité des étudiants. « On a changé le concept, on y a ajouté des extraits littéraires, des jeux comme des mots cachés, des blagues, des énigmes. Je voulais aussi y mettre une touche d’humour, qui est peut-être mon influence britannique, » raconte Netta. Mais l’aspect sans doute novateur de cette grammaire est qu’elle est présentée dans le contexte langagier naturel, et non séparé de la langue telle qu’elle est utilisée. « La langue et la grammaire sont indissociables, sinon ça n’a pas de sens. La grammaire ne doit pas

être une science détachée de la langue », explique l’auteure.

L’ouvrage s’adresse en particulier aux étudiants avancés en anglais langue seconde de niveau collégial, mais pourrait aussi intéresser les adultes qui sont au niveau avancé en anglais. «  La grammaire doit servir à faire progresser les étudiants en s’appuyant sur leurs connaissances déjà acquises. Les sujets sont variés et très actuels », explique Netta, spécifiant que la grammaire s’adresse à des Québécois francophones, entre autres parce qu’une portion porte sur l’analyse d’erreurs fréquemment commises par ceux-ci.

L’ouvrage est disponible à tous à la librairie du Cégep dès maintenant. \\

goo.gl/qgjxzU

ARIAnE OUELLET

c e r n . c a

Geneviève et MatthieuPerformance : 5 à 7, 4 et 5 septembre

Virginia Pésémapéo Bordeleau

Paroles des Premiers Peuplescréation orale et littérature 19 et 20 SEPTEMBRE

Dialogue deux

jusqu’au 22 septembre

10 L’INDICE BOHÉMIEn // SEPTEMBRE 2015

L A P E T I T E A G E N C E Q U I ÀD E G R A N D S P R O J E T S

agencesecrete.com

Le Salon du livre de l’Abitibi-Témiscamingue est heureux de partager cette chronique avec les lecteurs. Bonne lecture!

Le livre de Roxanne

Les Éditions de la Bagnole La trilogie Casting // Roxanne Archambault, 13 ans

La série Casting a été écrite par trois auteurs québécois  : Chloé Varin, Simon Boulerice et Stéphanie Lapointe. Elle porte sur les auditions et le tournage d’un nouveau film, Une famille à l’envers, qui s’annonce très populaire. En effet, le réalisateur a décidé d’organiser un concours pour attribuer le rôle principal à une actrice non professionnelle. Celle-ci aura en plus la chance de jouer aux côtés du fameux Victor Beauregard, un acteur célèbre. Chacun des tomes raconte le point de vue de l’un des personnages : Charlotte, une fille de la Côte-Nord qui participe aux auditions, Victoria, une jeune actrice qui cherche à percer dans le milieu, et Victor. J’ai trouvé l’idée principale de la série très originale, mais les trois romans sont inégaux, étant écrits par différents auteurs.

L’histoire de Charlotte, qui découvre le métier, est instructive, mais le style d’écriture est moins recherché que dans les autres. Le roman est écrit sous forme d’une lettre à son grand-père, qui meurt au cours de l’histoire, fait que le lecteur pouvait prévoir dès le début.

Victor est écrit dans un style plus inspirant qui nous permet de plonger dans la tête du garçon et de comprendre ses pensées. J’ai aussi trouvé le fait que Victor soit homosexuel et amoureux du réalisateur intéressant, mais je pense que l’auteur a trop mis l’accent sur ce fait.

Le roman Victoria est mon préféré pour le style et le sujet. En effet, la jeune fille cherche à obtenir le premier rôle pour faire sourire sa mère malade. Il y a un bel équilibre entre sa vie personnelle et professionnelle ainsi qu’entre les passages touchants et amusants.

En conclusion, j’ai bien aimé la série malgré ses quelques défauts. Je vous encourage à la lire pour que vous puissiez voir si vous êtes d’accord avec mes commentaires ou non! \\

leseditionsdelabagnole.com/liste-livres.aspx?col=caST01

L’INDICE BOHÉMIEn // SEPTEMBRE 2015 11

Arts visuels

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Une collaboration éducative pour l’exposition Parce que l’urbanité est aussi anicinabe

Un projet pour expliquer la réalité anicinabe aux élèves du secondaire

// aNNE-LauRE BOuRdaLEiX-MaNiN

Le Centre d’exposition de Val-d’Or et le Centre d’amitié autochtone de Val-d’Or se sont associés pour la présentation de l’exposition Parce que l’urbanité est aussi Anicinabe, soulignant les 40 ans d’existence du Centre d’amitié. L’exposition sera présentée durant un minimum de deux ans. L’exposition est ouverte au public depuis les Journées de la culture 2014, soit le 26 septembre dernier. Elle a été réalisée en partenariat avec la firme La Boîte Rouge Vif. Véritable fenêtre sur l’identité urbaine des Premiers Peuples, cette exposition se veut une invitation à parcourir le sentier « Anicinabe Mikana », qui met en perspective quatre aspects d’une réalité multiple : l’urbanité du territoire, l’exclusion sociale, la transmission des savoirs et l’espoir d’une cohabitation harmonieuse.

En concertation avec le Centre d’amitié autochtone, un document éducatif a été rédigé en vue de permettre à des élèves du secondaire de bénéficier de la visite de l’exposition et d’en tirer des apprentissages. Ce document éducatif élaboré par Serge Larocque et Éliane Kistabish, édu-cateurs, et Anne-Laure Bourdaleix-Manin, conservatrice, aborde de façon constructive chacun des quatre thèmes de l’exposition :

Anicinabe Odena, soit La ville Anicinabe Widjike, soit Ceux avec qui tu vis, ta famille Widjihagan, soit Ton ami, celui avec qui tu vas Mino Madjiwin, soit Bouger pour être bien avec soi-même et avec son entourage

Les élèves et leurs enseignants, accompagnés par l’éducateur durant la visite, pourront aller plus loin en se questionnant ensemble sur les thèmes rencontrés. Il s’agit autant de favoriser la compréhension de l’histoire et des réalités actuelles vécues par les autochtones à Val-d’Or que de proposer à chaque jeune une mise en perspective de sa propre histoire et de ses connais-sances. L’un des objectifs est notamment de réfléchir et discuter la question des préjugés, mais aussi de la filiation et des liens intergénérationnels. Les éléments qui serviront de point de départ et de réflexion sont : le géosymbole, qui est un marqueur spatial, un signe dans l’espace, qui reflète et qui forge une identité; la transmission des savoirs; l’itinérance et les préjugés et enfin la généalogie. Les enseignants intéressés pourront contacter le Centre d’exposition de Val-d’Or pour planifier l’activité dès cet automne. \\

goo.gl/ZB51Si

CEnTRE D’EXPOSITIOn DE vAL-D’OR 2014

12 L’INDICE BOHÉMIEn // SEPTEMBRE 2015

Un nouveau projet par le Collectif des Fées en feu

Amalgame, le cabaret multidisciplinaire d’Amos

// LOuiS-ERic GaGNON

Alors que sa Fête Éclectique Envahissante (FÉE-AT) vient tout juste de prendre fin, les projets s’enchaînent pour le Collectif des Fées en feu : sa soirée Amalgame sera présentée le 11 septembre prochain au Vieux-Palais d’Amos.

Je suis allé rejoindre Mathieu Larochelle lors du démontage des installations de la FÉE-AT afin qu’il m’explique le concept de la soirée :

M.L.  : Amalgame est une soirée multidisciplinaire sur un thème imposé quelques mois auparavant. En avril dernier, lors de la dernière édition qui a eu lieu à La Motte, nous avons proposé « La fuite ». Des artistes de tous les âges et tous les genres se sont engagés à préparer une œuvre pour l’édition de septembre… Peux-tu m’aider à soulever la palette?

Moi (aidant Mathieu) : Lors de la soirée, vous allez présenter le thème de la prochaine édition dont la date sera...

M.L.  : Nous aimerions que ce soit en décembre. Pour ce qui est des arts spontanés comme l’improvisation ou la performance, ils doivent présenter leur création la soirée même. Ils ne savent pas encore le thème.

Moi  : Le prochain thème pourrait être « tomate »...

Bénévole dont je vais taire le nom : C’est un &$#! de thème de *@±¤£!

Moi : Guillaume, c’est juste un exemple. Et tu sais que ton commentaire va être dans mon article! Mathieu, est-il trop tard pour sou-mettre un projet?

M.L. : Non, il suffit de contacter le vice-président à la programmation à [email protected].

Mathieu et Guillaume entrent dans le camion et partent sur Embarque ma belle de Kaïn (que vous avez à présent dans la tête). \\

[Commentaire de la graphiste : J’t’emmerde de m’avoir mis du Kaïn dans la tête!]

OEUvRE Petite libertÉ DE STAIFAnY GOnTHIER PRÉPARÉE DAnS LE CADRE DU PROJET AMALGAME En DÉCEMBRE 2014

Art multidisciplinaire Diffusion

La grande réouverture (très) attendue du Théâtre des Eskers

L’établissement qui fait la fierté des Amossois fait peau neuve

// MaThiEu PROuLX

Après un peu plus d’un an d’attente, les Amossois pourront bientôt retrouver leur salle de spectacle tant appréciée. Il faut dire que les derniers mois ont été plus tranquilles sans le théâtre des Eskers. Si l’organisation a bien tenté de trouver quelques lieux pour produire une dizaine de spectacles pendant l’automne et l’hiver  2014-2015, jamais ceux-ci n’ont égalé la qualité exceptionnelle des événements produits au Théâtre des Eskers.

Des sièges complètement neufs et mieux adaptés à la réalité d’aujourd’hui, un système hydrau-lique revampé qui fait d’ailleurs la renommée du théâtre, un hall d’entrée remis au goût du jour et encore plus attendent la population amossoise et des alentours. Les travaux totalisent plus de 5 M$ pour cet établissement deux fois primé par l’ADISQ au cours des années 90. Il fallait maintenant lui donner un peu d’amour et de coups de marteau, qui se sont concrétisés, grâce notamment à une subvention de 2,4 M$ du ministère de la Culture et des Communications du Québec.

On a aussi raison d’avoir hâte, car la programmation annoncée il y a quelques semaines a de quoi faire saliver les fervents de culture. D’abord, pour célébrer de la bonne façon la réouverture de la salle, le public aura droit à deux spectacles de la coqueluche de Saint-Élie-de-Caxton, Fred Pellerin, le mercredi 9 et jeudi 10 septembre.

Parmi les autres grosses prises, il est à noter que la pièce Broue sera finalement de retour à Amos pour deux représentations les jeudis 15 et vendredi 16 octobre. On se demande toujours quand sera la dernière chance de les voir sur scène… Visiblement, celle-ci pourrait l’être! Marquez bien ces dates à l’agenda. Toujours en théâtre, on pourra également se délecter de l’histoire de Judy Garland ainsi que voir Luc Picard et Sophie Desmarais dans Instructions pour un éventuel gouvernement.

En humour, on aura droit à de très bons invités tels que Philippe Laprise, Olivier Martineau, Guy Nantel, Mike Ward ainsi que Maxim Martin, au cours des mois de novembre et décembre. En chanson, notons la présence de Bruno Pelletier et Guy St-Onge, Marc Hervieux ainsi que l’auteur-compositeur-interprète Tire le coyote.

Voilà qui démarre bien la rentrée culturelle pour la MRC d’Abitibi! \\

theatredeseskers.ticketacces.net

L’INDICE BOHÉMIEn // SEPTEMBRE 2015 13

Vendre?Acheter?

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Souhaitons-nous

// caThERiNE PERREauLT

Nous y sommes déjà à ce neuvième mois, à cette grossesse à terme qui nous fait rêver d’un nouveau départ, d’un commencement, d’un début de quelque chose de différent. Septembre, ce mois flamboyant qui commence sous le signe de l’émergence pour plusieurs d’entre nous, laisse dans son sillage un mélange d’appréhension et de fébrilité pour ceux et celles qui regagnent les bancs d’école. Que souhaitons-nous aux étudiants et aux professionnels œuvrant dans le réseau scolaire en cette épineuse rentrée 2015? Que souhaitons-nous en éducation pour le peuple québécois dans ce climat austère qui goûte la mine plus souvent qu’à son tour?

Souhaitons-nous des élèves curieux et créatifs, inspirés non seulement par ce qu’on leur enseigne, mais aussi par ce qu’ils vivent dans leur communauté. Espérons des apprenants ouverts qui auront conscience de la valeur de l’autre dans ce qu’il est, même s’il est différent. Ayons confiance en nos jeunes qui existent bien au-delà des réseaux sociaux, qui ont illuminé le regard de plusieurs lors de récents projets comme Unique au monde ou Culturat te lance la balle.

Souhaitons-nous des enseignants passionnés à qui l’on donnera les moyens de leurs ambitions. Appuyons-les dans leur lutte qui est juste et intelligente, qui est nécessaire à leur santé mentale et physique, qui n’a comme trame de fond nuls autres que nos enfants. Désirons des enseignants qui ne voient pas en l’élève un pot à remplir, mais un vase à façonner. Des enseignants à l’affût, qui sortiront des manuels scolaires pour placer l’élève au cœur de projets culturels et identitaires de façon à donner un sens profond à ce NOUS qui a tendance à s’émietter.

Souhaitons-nous des parents, amis et voisins qui feront de l’éducation, tant dans leur maison que dans leurs discours, une priorité. Devenons ces adultes qui pousseront les jeunes sur des chemins parfois sinueux, mais où la persévérance et la curiosité intellectuelle seront récompensées par ce formidable sentiment d’accomplissement de soi.

Souhaitons-nous des dirigeants qui banniront le mot austérité des salles de classe pour le remplacer par abondance. Abondance de ressources financières et humaines, de compassion, de plans B, de débrouillardise, de créativité, de leadership. Votons pour des dirigeants qui cesseront de panser la plaie avec des tableaux blancs interactifs ou des iPad pour enfin proposer des solutions concrètes aux problématiques grandissantes et urgentes du réseau scolaire québécois. Aspirons à des hommes politiques compétents et connaisseurs qui feront une priorité des livres dans les bibliothèques scolaires et qui n’encourageront pas la fouille à nu. Exigeons des dirigeants pour qui la pauvreté intellectuelle et la désinformation du peuple ne sont pas une option souhaitée ni encouragée, pour qui l’éducation n’est pas un privilège pour certains, mais bien un droit fondamental pour tous.

En ces temps plus sombres, il m’arrive de me répéter mentalement ce proverbe qui dit qu’il faut tout un village pour élever un enfant. Je pense alors à un peuple coloré, debout et fier, avec cette étincelle dans le regard qui nous invite au défi… C’est sincèrement ce que je nous souhaite : un village bien bâti, informé et soucieux de son prochain, qui fera de l’éducation au Québec une priorité. \\

uniqueaumonde.ca

culturat.org

ÉducationPasserelle Culturelle dans le Vieux-NorandaL’hôtel Le noranda consacre un espace à la vente et à la location d’œuvres d’art.

C’est dans le cadre d’un 5 à 7, le 22 juillet dernier, que Karyne Brassard, coordonnatrice du réseau muséal de l’Abitibi-Témiscamingue, conviait les médias à l’inauguration de la Passerelle Culturelle, située à l’hôtel Gouverneur Le noranda.

C’est un partenariat gagnant-gagnant pour les deux parties, selon l’instigatrice du projet, qui explique que tout en donnant un coup main aux artistes régionaux en leur offrant une vitrine pour la vente et la location de leurs œuvres, le projet permet d’inscrire l’hôtel dans le quartier culturel et la démarche CULTURAT. Au final, ce sont les touristes et les usagers du Centre de Congrès qui profitent d’une passerelle beaucoup plus vivante qu’auparavant et qui ont accès à un service de location d’œuvres à prix modique qui était jusqu’ici inexistant à Rouyn-noranda.

Pour l’instant, ce sont quatre artistes professionnels contemporains qui exposent sur le corridor qui surplombe l’avenue Murdoch : l’artiste peintre Martine Savard, le photographe Christian Leduc, la sérigraphiste Édith Laperrière, ainsi que l’artiste multidisciplinaire Andréane Boulanger.

La Passerelle Culturelle est ouverte du lundi au vendredi de 9 h à 16 h et les soirs et les fins de semaine lorsqu’il y a des événements au Centre de congrès. Ceux et celles qui désirent acheter ou louer une œuvre peuvent communiquer avec Karyne Brassard au 819 797-7110, poste 6604, et elle les accompagnera dans ce processus. \\

Vous cherchez une implication bénévole?

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14 L’INDICE BOHÉMIEn // SEPTEMBRE 2015

SociétéUn immigrant nous regarde

Honneur? respect!

Le sens des mots // FEdNEL aLEXaNdRE

Quand j’étais gamin, mes parents vivaient à Port-de-Paix, petite ville côtière du département Nord-Ouest d’Haïti. Chez nous, il n’y avait pas de sonnette. Les visiteurs devaient donc frapper à la porte (quand elle était fermée, c’est-à-dire le soir) pour qu’on la leur ouvre. Ils frappaient en disant : « Honneur? » On répondait : « Respect! » Cela se passait de la même manière quand on allait chez quelqu’un. Je ne m’étais jamais intéressé au véritable sens de ces deux mots jusqu’à mon plus récent voyage dans ce pays lointain appelé l’enfance. C’était il y a une semaine. J’étais dans ma salle de bains. En train de lire. Et au détour d’une anecdote, je me suis retrouvé petit garçon en culottes courtes, jouant au ballon dans les rues de Port-de-Paix. La nuit tombée, toute la fratrie s’est réfugiée sur le lit de maman pour écouter des histoires de loup-garou. Soudain, quelqu’un frappe à la porte en disant « Honneur? » Maman répond « Respect! » en se dépêchant d’aller ouvrir. Quand j’y repense, je trouve que la sagesse populaire haïtienne m’avait préparé à être un citoyen du monde. Partout où j’arriverais avec honneur, on me recevrait avec respect. De même que le visiteur arrivait avec honneur et, qu’en retour, maman le recevait avec respect. C’est aussi simple que ça.

Honneur? Respect!, c’était aussi le code pour établir un contact et afficher ses intentions. Honneur? me fait penser au drapeau blanc brandi par le belligérant qui souhaite une trêve ou une reddition. Le visiteur, c’est l’autre. C’est le belligérant qui s’approche de la forteresse familiale. En affichant ses couleurs, il renonce à toute hostilité, donc il est reçu avec respect. Quelques années plus tard, certains propriétaires se sont fait installer des sonnettes. Celles-ci ont remplacé l’entrée en contact chaleureuse dans laquelle l’intention de chacun était affichée d’avance. Les enfants se sont mis à les faire retentir à tout-va. Pour s’amuser. Les propriétaires ont en eu marre. Ils se sont mis à gueuler dès qu’ils entendaient la sonnette retentir. Par prévention. Sauf que des fois, c’était un vrai visiteur. Cela a créé des conflits dans le voisinage. La modernité a toujours un prix. On en reparlera une prochaine fois, mais le monde ne sera déjà plus le même. \\

Mission accomplie pour la petite séduction à Malartic

Anne-Marie Cadieux sous le charme des Malarticois

// MichèLE PaQuETTE

L’équipe de La petite séduction s’est arrêtée à Malartic du 8 au 10 juillet dernier, mobilisant entre 400 et 600 citoyens de la ville, et l’émission mettant en vedette Anne-Marie Cadieux a été diffusée le 12 août sur les ondes d’Ici Radio-Canada. L’Indice bohémien a rencontré Tommy Auger-Cadieux, responsable de l’organi-sation du projet sur le terrain. Portrait d’une communauté qui s’est unie autour du projet afin d’offrir son aide, bénévole ou matérielle, sans laquelle la réalisation aurait été impossible parce que trop dispendieuse.

L’équipe pilote du projet, constituée de 11 per-sonnes, a présenté la demande 2 fois à Radio-Canada, soit en 2013 et 2014. Ils ont reçu la confirmation en décembre 2014 et ont entre-pris le travail au mois de mai suivant. L’objec-tif premier était d’organiser une activité dans le cadre du 75e anniversaire de Malartic qui a eu lieu en 2014. « C’est devenu une activi-té post-75e », explique Tommy Auger-Cadieux.

Le projet a été réglé au quart de tour. L’équipe de production à Montréal a rencontré l’ac-trice Anne-Marie Cadieux pour connaître ses intérêts et son parcours personnel et professionnel. Quant à la production de l’émission à Malartic, elle était divisée en 5 blocs thématiques, ainsi que de nombreux plans B au cas où quelque chose ne fonctionnerait pas, révèle Tommy Auger-Cadieux : « À un certain moment, on était même en avance, tellement tout était bien encadré. »

«  Ce sont les gens qui ont rendu tout ça possible », ajoute-t-il, en décrivant les différents segments de l’émission : une maison sur une remorque pour rappeler l’histoire des démé-nagements de Malartic; un croquembouche de près de deux mètres de hauteur fait de choux à la crème pour rappeler à l’actrice un souvenir qui l’avait marquée en Europe lorsqu’elle était petite; une vieille Volkswagen Beetle pour évoquer celle avec laquelle elle prenait des vacances familiales dans sa jeunesse, en plus de la musique et des témoignages de femmes passionnées.

Anne-Marie Cadieux fut une invitée très réceptive, généreuse avec les gens, et les gens ont été généreux avec elle, résume Tommy Auger-Cadieux. Les Fermières ont fait du sucre à la crème, lui ont tricoté une couverture. Il y aura de plus à Malartic une promenade des arts Anne-Marie Cadieux. Elle reviendra d’ailleurs en région les 17 et 18 mars prochain pour y présenter une pièce de théâtre intitulée Molly Bloom, basée sur l’œuvre Ulysse de James Joyce. Opération séduction réussie donc, grâce à des organisateurs et des bénévoles dévoués qui ont donné le meilleur d’eux-mêmes, et dont le succès peut être visionné en ligne sur tou.tv! \\

ici.tou.tv/la-petite-seduction/S10E17

Erratum

dans l’édition de juillet-août, une erreur s’est glissée dans l’article Grammaire de festivals de fednel alexandre. Plutôt que Marc-andré Laramée, l’article aurait dû mentionner Marc-antoine Laramée. Toutes nos excuses pour cette erreur factuelle.

‘IMAGInE vICKY nEvEU PHOTOGRAPHIE

L’INDICE BOHÉMIEn // SEPTEMBRE 2015 15

COLLOQUE19 et 20 SEPTEMBRE

2015

c e r n . c a

Paroles des Premiers Peuples ;création orale et littérature

AGATHE AWASHISH Conteure, SenneterreNICOLAS BEAUCLAIR SoDRUS, Université de SherbrookeLOUIS BORDELEAU Auteur, SenneterreÉLISE COUTURE-GRONDINUniversité de TorontoALICE JÉRÔMEAuteure, PikoganISABELLA HUBERMANUniversité de TorontoMICHELE LACOMBEUniversité TrentJONATHAN LAMYCRILCQ, Université LavalDAVID LAPORTEUniversité du Québec à Trois-RivièresVIRGINIA PÉSÉMAPÉO BORDELEAUAuteure, Rouyn-NorandaRICHARD LEFEBVRECégep de l’Abitibi-TémiscamingueJACQUES LEROUXAnthropologueGISÈLE MAHEUXUniversité du Québec en Abitibi-TémiscamingueEMILY MOWATTConteure, PikoganJOËLLE PAPILLON Université McMasterGENEVIÈVE PIGEON Université du Québec à MontréalPIERRE ROUXEL GRENOC, Cégep de Sept-Îles

Samedi 19 sept. 19h30FILMS AUTOCHTONES produits par Wapikoni MobileSélectionnés par Kevin PapatieCONTRIBUTION VOLONTAIRE AU PROFIT DE WAPIKONI MOBILE

CENTRE D’EXPOSITION DE ROUYN-NORANDA201, AV. DALLAIRE, LOCAL 154

Entrée gratuite. Bienvenue à tous !

Société Ma région j’en mange!

Ketchup vert et rouge de grand-maman Alda // YVES MOREau, chEF à L’hôTEL FORESTEL dE VaL-d’OR

8 portions

Temps de préparation et de cuisson : 1 h 30 Temps de repos : 8 h

Ketchup vert 2 l (8 tasses) de tomates vertes de l’Éden Rouge de St-Bruno-de-Guigues 6 oignons moyens, émincés 125 g (½ tasse) de gros sel à marinades 376 ml (1 ½ tasse) de vinaigre blanc 15 g (1 c. à soupe) d’épices à marinades, enveloppées dans un coton à fromage bien attaché 500 g (2 tasses) de sucre blanc ou moitié sucre blanc et moitié cassonade

Laver et trancher les tomates en tranches de grosseur moyenne.

Mettre dans une marmite une épaisseur de tomates, d’oignons émincés et une cuillère à soupe de gros sel et alterner jusqu’à la fin des tomates et du gros sel.

Laisser reposer toute une nuit et le matin, bien égoutter les tomates.

Ajouter le vinaigre, le sucre et le coton à fromage d’épices à marinades.

Laisser cuire à feu doux pendant 1 heure en remuant fréquemment avec une cuillère de bois.

Retirer le coton à fromage et déposer dans des bocaux de conserve stérilisés.

Ketchup aux tomates mûres 12 tomates rouges, pelées et égouttées, de l’Éden Rouge de St-Bruno-de-Guigues 2 oignons moyens, en dés 2 poivrons verts, en dés 8 pommes rouges, pelées, en dés, du Verger de l’Île Nepawa 125 g (1/2 tasse) de gros sel à marinades 125 ml (1/2 tasse) de vinaigre blanc 15 g (1 c. à soupe) d’épices à marinades, enveloppées dans un coton à fromage bien attaché 500 g (2 tasses) de cassonade

Dans un chaudron rempli d’eau bouillante,

blanchir les tomates. Faire un X sous la tomate pour aider à la peler.

Refroidir à l’eau froide et peler.

Trancher les tomates en morceaux de taille moyenne et les égoutter.

Dans un chaudron à fond épais, déposer les tomates, les poivrons, les oignons, les pommes, le vinaigre, le gros sel, la cassonade et le coton à fromage d’épices à marinades.

Laisser cuire à feu doux pendant une heure en remuant fréquemment avec une cuillère de bois.

Retirer le coton à fromage et déposer dans des bocaux de conserve stérilisés.

Ces deux recettes de ketchup maison sont idéales pour accompagner les tourtières du temps des fêtes! \\

Tenue d’un atelier sur une constitution citoyenne

L’outil de choix pour redéfinir le Québec?

// JOSéaNE TOuLOuSE

En juin dernier, Frédérique Godefroid offrait à vingt participants un atelier sur la constitution citoyenne, à RouynNoranda. L’événement non partisan, quoiqu’organisé par Québec Solidaire, était ouvert à tous. Les objectifs de l’atelier étaient multiples  : d’abord, faire découvrir ce qu’est une constitution, soit «  [une façon de] déterminer les règles premières qui régiront le fonctionnement de toute la société étatique […]  », selon la constitu-tionnaliste Nicole Duplé. Ensuite, faire prendre conscience aux participants que la constitution citoyenne vise à établir, à limiter et à contrôler les pouvoirs, au nom du peuple. Enfin, susciter des discussions sur les modalités, les principes et les thèmes d’une constitution québécoise, comme l’explique Frédérique Godefroid  : « Quel devrait être le processus démocratique? Comment devrions-nous séparer et limiter les pouvoirs? Une constitution pourrait obliger les élus à rendre des comptes, permettrait de les révoquer s’ils ne servent pas l’intérêt des électeurs. Elle pourrait prévoir des référendums d’initiative populaire, un mode de scrutin proportionnel, la possibilité de faire compter les abstentions. Elle offrirait la possibilité de réfléchir, vraiment, à l’édu-cation, à la santé et à l’environnement. »

« Avant de se lancer dans le projet d’indépen-dance du Québec, il faut d’abord définir ce que l’on veut comme société, et la constitution citoyenne, ça sert à ça! » s’exclame avec ferveur l’organisatrice. Et elle n’est pas la seule à pro-mouvoir cet outil comme moyen de se libérer de l’écrasante oppression politique et écono-mique néolibérale. Québec Solidaire, qui l’a inclus dans sa plateforme, Roméo Bouchard, avec son Assemblée constituante citoyenne du Québec, ou encore Étienne Chouard, en France, proposent tous d’écrire ce pacte fon-dateur. Selon Mme  Godefroid, «  c’est une façon de réfléchir et de modifier en profon-deur notre façon de vivre en communauté ».

Multiplions les discussions sur la constitution citoyenne jusqu’à ce que cela devienne un sujet de conversation social! Nous atteindrons ainsi le résultat recherché par Frédérique Godefroid : que la constitution écrite par les citoyens devienne un projet de société bâtis-seur. \\

lesstudiospulsar.com/acrq.org

16 L’INDICE BOHÉMIEn // SEPTEMBRE 2015

Histoire et patrimoine

Les débuts de l’éducation à Rouyn-Noranda

// SéBaSTiEN TESSiER

À la suite des découvertes faites par de nombreux prospecteurs, Rouyn et Noranda connaissent une véritable ruée vers l’or dès 1922. À partir de 1925, les chercheurs d’or, qui parcourent le territoire à la recherche du bon filon, ne sont toutefois plus seuls dans la communauté dont le développement est plutôt anarchique. Des familles entières, qui veulent retirer des bénéfices d’un tel Klondike, viennent s’installer de façon permanente au Far West abitibien.

Cette situation fait naître de nouveaux besoins, dont celui d’éduquer les enfants qui accompagnent les familles nouvellement installées.

La construction de la première école

Récemment arrivé à Rouyn, le curé Albert Pelletier commence à planifier la construction de la première école-chapelle durant l’été  1925. C’est à l’angle des rues Perreault et Galipeault (aujourd’hui avenue Larivière) qu’elle sera érigée, là où se trouve actuellement le Centre Élisabeth-Bruyère. Étant donné que la scierie la plus près se trouve à Guérin, les matériaux de construction doivent être acheminés par voie de navigation sur plus de 175 kilomètres.

La lourdeur des chargements et les intempéries rendent le transport des matériaux long et pénible. D’ailleurs, le convoi sur lequel étaient transportées les chaises et la fournaise a dû faire demi-tour aux rapides de l’Esturgeon en raison de la glace qui prenait. C’est par train, en faisant un détour par l’Ontario, que la cargaison arrive à Macamic. De là, elle est ensuite tirée par des chevaux jusqu’à Rouyn. Enfin, la fournaise arrive le 8 décembre 1925… La rentrée scolaire a dû être froide cette année-là!

L’arrivée rocambolesque des Sœurs Grises de la Croix

Il n’y a pas que les matériaux qui ont de la difficulté à se rendre jusqu’aux villes sœurs. Les enseignantes également ont connu quelques péripéties. Durant la nuit du 20 octobre 1925, quatre religieuses de la Communauté des Sœurs Grises de la Croix quittent Ottawa en avion à destination d’Angliers. De cet endroit, elles montent dans une barque qui les mène du lac des Quinze, en passant par le lac Rémigny, le lac Barrière, le lac Provencher, le lac Montbeillard, le lac Beauchatel, la rivière Pelletier, le lac Pelletier, le lac Édouard, jusqu’au chemin de corduroi qui donne accès aux rives du lac Osisko.

De son côté, comme prévu, le curé Pelletier part à leur rencontre en compagnie du Dr Linklater. Toutefois, en raison de la tempête de neige qui fait rage ce soir-là, la

visibilité est quasi nulle et le prêtre ne parvient pas à les repérer. C’est finalement les voix qu’il perçoit qui lui permettent de s’orienter. Il a toute une surprise lorsqu’il aperçoit l’embarcation des religieuses échouée dans le sable sur la berge. Ces dernières sont couchées dans le fond du bateau et enroulées dans des couvertures pour se protéger du froid. L’homme de foi aide l’équipage qui accompagne les sœurs à dégager le bateau et tous arrivent enfin à bon port sains et saufs!

Pour en apprendre plus sur l’histoire de l’éducation en Abitibi-Témiscamingue, il est possible de visiter le Centre d’archives de Bibliothèque et Archives nationales du Québec (BAnQ) de Rouyn-Noranda, où de nombreux fonds d’archives sont mis à la disposition du public. On peut également consulter le site internet pour découvrir une multitude de documents numériques disponibles en ligne. \\

banq.qc.ca

L’ÉCOLE SAInT-LOUIS-DE-GOnzAGUE, PREMIèRE DE ROUYn, vERS 1927. ELLE A EnSUITE ÉTÉ DÉMÉnAGÉE DE L’AUTRE CôTÉ DE LA RUE AU 330, RUE PERREAULT EST. BAnQ ROUYn-nORAnDA

FOnDS XSTRATA CUIvRE CAnADA, FOnDERIE HORnE, SÉRIE vAvASOUR & DICK 08-Y,P123,S1,P146

LES QUATRE SœURS GRISES DE LA CROIX DEvAnT LA TEnTE QUI A SERvI D’ÉCOLE TEMPORAIRE FOnDS SOCIÉTÉ D’HISTOIRE DE ROUYn-nORAnDA, SÉRIE ALBERT PELLETIER. 08-Y,P117,S5,P100

L’INDICE BOHÉMIEn // SEPTEMBRE 2015 17

DISPONIBLE EN ÉPICERIE PARTOUT EN RÉGION

SURVEILLEZ NOS NOUVEAUXEMBALLAGES

o�ert en burgers et saucisses

Culture autochtone

Le Centre d’exposition de Rouyn-Noranda (CERN) organise dans ses locaux, les 19 et 20 septembre prochain, un colloque autour du thème Parole des premiers peuples : création orale et littérature. Cette manifestation s’inscrit dans la même veine que Dialogue II, la dernière exposition réalisée par le CERN au printemps dernier, dans le but de jeter des ponts entre les Autochtones et les non-Autochtones. On remarquera d’emblée la parenté sémantique entre les deux titres. Dialogue II annonçait une relation dialectique, il invi-tait à un échange dynamique entre Autochtones et non-Autochtones. Parole des premiers peuples incite, quant à lui, à écouter le bruissement des mots à l’ombre tutélaire de ceux qui ont été les premiers à prendre racine sur ce coin de terre. Cependant, il ne faut pas comprendre que le colloque ne se situe pas dans une perspective d’échange. Loin de là. Car la littérature possède cette vertu paradoxale qui permet de parler à la fois tout seul et avec les autres. C’est que c’est une parole double, une parole ubiquitaire. D’abord, il y a la parole de l’écrivain qui dit le monde. Ensuite, il y a la réappropriation de cette même parole individuelle par le lecteur qui échange, indirectement, avec l’écrivain, pour lui donner une nouvelle perspective et la compléter. Par ailleurs, le thème de ce colloque actualise le lien indubitable entre oralité et littérature.

Ce rappel est d’autant plus important quand on sait que la littérature des premiers peuples n’a pas toujours eu la voix au chapitre. Bien qu’ils aient découvert l’écriture dès l’arrivée des Euro-péens, il leur aura fallu attendre la deuxième moitié du 20e siècle pour réussir à lever leur voix dans le concert du monde. À se frayer une place dans la littérature. Bien entendu, je ne parle pas ici de cette littérature dans laquelle l’Amérindien fait figure de thème. D’objet. De poncif. Cette littérature dans laquelle il est vu, regardé, épié, pour finir par incarner le mythe du « bon sauvage ». Cette littérature à la James F. Cooper où pullulent de nobles Peaux-Rouges. Non, je pense plutôt à un corpus littéraire dont il est le concepteur, le créateur, l’acteur principal. Le patrimoine oral représente un terreau fertile pour la production de ce corpus littéraire. Et les auteurs de celui-ci se sont approprié l’écriture non sans un rapport particulier avec la langue. Car cette langue qui leur permet de se dire et d’assurer le rayonnement de leur littérature est

héritière du rapport colonialiste instauré entre les Premiers Peuples et les Européens. Une langue, n’est-ce pas avant tout l’expression des rapports d’un peuple, d’un groupe, d’un individu au monde? Pour ces écrivains-là, il s’agit de dire le monde avec une langue (anglais, français) qui ne traduit pas nécessairement leur vision du monde. Cela explique sans doute ce lien impla-cable entre l’oral et l’écrit dans la littérature des Premiers Peuples.

Cette jeune littérature mérite d’être diffusée non seulement pour ses orientations thématiques mais aussi pour sa facture esthétique. Elle articule une parole qui peut se lire avant tout comme une transcendance. Transcendance du confinement territorial qui, aujourd’hui encore, carac-térise la condition sociale et le rapport au monde de beaucoup d’Autochtones. Car ce confi-nement territorial est une tentative de dépouillement et de dépossession qui a créé une crise identitaire chez les Premiers Peuples. En cela, c’est une parole affranchie du carcan de l’assimi-lation, donc de la disparition. Une parole qui se veut libre et libératrice. Libre de l’enfermement dans un passé séculaire et inexorable. Libératrice des catégories imaginaires préétablies qui faussent les rapports sociaux entre les Autochtones et les non-Autochtones. Cette parole mérite d’être écoutée afin qu’elle acquière une totale légitimation littéraire. Pour ce faire, il faudrait, entre autres, la création de prix, le développement d’un lectorat, l’inscription des œuvres aux programmes scolaires, d’autres activités promotionnelles et vulgarisatrices. Le colloque du CERN vient en cela rappeler une étape essentielle dans ce processus de légitimation et porter un regard intéressant sur la littérature des Premiers Peuples : elle est aujourd’hui un champ d’investigation, un objet de recherche. Les activités prévues dans son déroulement mettent en valeur non seulement cet aspect, mais aussi elles révèlent la grande diversité des chercheurs qui s’y intéressent. Ce colloque invite à écouter la parole des Premiers Peuples, à instituer un dialogue durable avec les auteurs et à donner de la voix à leur parole. \\

cern.ca

Colloque sur la littérature autochtone à Rouyn-noranda les 19 et 20 septembre 2015

À l’écoute des premiers peuples

// FEdNEL aLEXaNdRE

18 L’INDICE BOHÉMIEn // SEPTEMBRE 2015

Du nouveau au parc !Venez redécouvrir le parc avec les flamboyantes couleurs d’automne et notre nouveau Centre de découverte et de services entièrement réaménagé. Le centre est prêt à vous accueillir avec ses installations Parc Parcours, sa toute nouvelle boutique nature et sa terrasse ensoleillée surplombant l’étang La Castorière.

Photo : Mathieu Dupuis, Sépaq

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Un psy n’est pas un luxe!

// RYM BELLOuTi

Un psy n’est pas un luxe! L’Association des Psychologues du Québec (APQ) diffuse ce slogan depuis que la prime de rétention et d’attraction des psychologues qui œuvrent au sein du réseau de la santé publique a été supprimée sous le gouvernement Couillard. Réagissant à cette mesure, l’APQ et l’Ordre des psychologues du Québec (OPQ) considèrent que l’accès gratuit aux services de psychologie est sérieusement menacé. C’est pour cette raison qu’une manifestation régionale est organisée à Rouyn-Noranda le 28 août prochain.

Avec le retrait de la prime en question, les psychologues employés par l’État ont vu leurs revenus baisser de 10 % le 1er avril 2015. Il est à préciser que tous les psychologues du secteur public étaient déjà sous-payés du fait d’une sous-évaluation de leur catégorie d’emploi. En effet, selon une étude diffusée par l’APQ en août 2015, le manque à gagner d’un psychologue du réseau public s’élève à 8000 $ par an.

Mme Krystelle Larouche, conseillère aux communications de l’OPQ, nous apprend que l’Ordre est très inquiet des conditions de travail des psychologues du réseau public. Celles-ci rendent leur recrutement difficile, notamment en région. «  Nous faisons tout ce qui est en notre pouvoir pour tenter d’influencer le gouvernement », ajoute-t-elle.

Une pétition a d’ailleurs été mise en ligne sur le site de l’Assemblée nationale, qui peut être signée jusqu’au 10 octobre prochain.

Plusieurs manifestations soutenant la cause se sont déroulées à travers la province en juin dernier, avec le soutien de l’APQ, témoignant de la mobilisation des psychologues. En espérant que l’élan de solidarité gagne tous les citoyens qui ne veulent pas d’un système de santé à deux vitesses.

En effet, l’appel à manifester le 28 août s’adresse à toute la population témiscabitibienne. Le départ sera à 16 h, à la place de la Citoyenneté, sur la rue Perreault. N’est-ce pas ensemble, main dans la main, que nous pourrions contribuer à décider de notre sort, pour ne pas laisser d’autres décider pour nous? \\

apqc.ca/mobilisation.aspx

Société

Le monde selon Modère

L’INDICE BOHÉMIEn // SEPTEMBRE 2015 19

CUIR, PEAUX ETFOURRURES

MATÉRIAUXDÉCORATIFS

PAPIER

MATÉRIAUXORGANIQUES

BOIS

CÉRAMIQUE

MÉTAUX

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TEXTILES

MATÉRIAUXPLASTIQUES

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Centre d’art Rotary de La SarreDu 4 juin au 13 septembre 2015

195, rue Principale, La Sarre (Québec) J9Z 1Y3819 333-2294 www.ville.lasarre.qc.ca

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Bleu panache se met à la recherche de textes à travers le Québecbleu panache, la revue numérique de création littéraire en Abitibi-Témiscamingue, développée en collaboration avec L’indice bohémien, assouplit ses critères d’admissibilité. Elle acceptera désormais les textes d’auteurs non originaires ou non-résidents de la région.

« Pour ce numéro, nous élargissons notre appel de textes », explique Claudia Caron, directrice éditoriale de la revue. « notre mission est toujours de faire rayonner les productions littéraires et visuelles de l’Abitibi-Témiscamingue, alors nous imposerons un quota pour les textes puisés en dehors de la région : 70 % de notre contenu demeurera made in A-T! » Mme Caron est convaincue que le fait d’ouvrir la porte à de nouveaux auteurs permettra non seulement de dynamiser le contenu, mais également de mieux faire rayonner la culture d’ici, en permettant à la revue numérique de recevoir davantage de visiteurs.

La revue est donc à la recherche de textes d’auteurs québécois s’inscrivant dans les genres littéraires suivants : poésie, prose, conte, récit, nouvelle. Pour ce numéro, les participants auront à s’inspirer du thème de la fuite.

Les auteurs intéressés devront faire parvenir leurs textes en format Word au [email protected] ou aux locaux de L’Indice bohémien au 150, avenue du Lac à Rouyn-noranda (J9X 4n5) avant le 15 septembre 2015 à 23 h 59. \\

Médiation culturelle

19e édition des Journées de la culture

Plus de 40 activités gratuites en région du 25 au 27 septembre prochain

// TOMMY PiLON

C’est à la fin septembre que se tiendront les 19es Journées de la culture au Québec : trois jours d’activités gratuites pour tous les âges visant à sensibiliser la population à l’importance des arts et de la culture. Orchestrées par l’organisme Culture pour tous, ces journées sont célébrées dans près de 450 villes et villages à travers la province et touchent des centaines de milliers de personnes. Bref survol (non exhaustif) des activités organisées en région cette année.

En Abitibi-Ouest, la programmation s’échelonne du 20 au 27 septembre. On pourra notamment assister au dévoilement du gagnant du Prix du public de la Triennale en métiers d’arts et assister au vernissage de l’exposition À visage découvert de Francine Gauthier. Il y aura aussi de l’impro, des ateliers en arts visuels du collectif Reg’art, ainsi qu’un spectacle des frères Greffard.

Au Témiscamingue, on se tournera plutôt du côté de la Maison du Frère-Moffet, fraîchement restaurée, pour la projection d’un film d’époque. Le Fossilarium présentera Fossiles on tourne, et l’église de Latulipe présentera la pièce Terreur dans l’église.

Dans le secteur Abitibi, soulignons la remise du Prix Thérèse-Pagé, un concert interactif, une conférence sur l’œuvre de Claude Jutra, ainsi qu’un atelier sur le cinéma d’animation.

Dans la Vallée-de-l’Or, on propose un Café-guitare, la Promenade Culturelle Animée, des pro-jections de courts métrages et de documentaires, un atelier cinéma, ainsi qu’un concert de l’Ensemble à cordes du Conservatoire.

Rouyn-Noranda se fait pour l’instant plus discrète, car la MRC dévoilera sa programmation le 7 septembre prochain. On sait déjà que les activités se déclineront en quatre volets : Activités découvertes, Expositions, Scolaire et communautaire, ainsi que Circuit culturel en autobus. À suivre.

Intéressés? (Bien sûr que vous l’êtes!) Les détails sont (ou seront) disponibles sur le site offi-ciel de l’événement. Une occasion en or à la fois d’éveiller la curiosité et d’ouvrir de nouveaux horizons aux enfants, à la famille et aux amis! \\

journeesdelaculture.qc.ca

« Comment pourrais-je m'ennuyer tant que je connais des mots? » Elias Canetti

40e édition26 au 29 mai 2016à Ville-Marie

20 L’INDICE BOHÉMIEn // SEPTEMBRE 2015

Théâtre

Anna Beaupré Moulounda en Amérique

Le Théatre du Tandem présente la pièce Sans pays

// JEaN-JacQuES LachaPELLE

« Lorsque j’ai vu Sans pays aux 18es Rencontres théâtrales de Lon-gueuil, j’ai été frappé par la grande complicité des comédiennes Anna Beaupré Moulounda et Mireille Métellus  », souligne René Cormier, directeur artistique des Zones Théâtrales d’Ottawa/Gatineau.

Et pour cause. Les deux comédiennes multiplient les occasions de faire des lectures publiques de la pièce sur des plateformes de diffu-sion importantes : Carte blanche au Petit Théâtre (Sherbrooke, 2010), MAI (Montréal, arts interculturels, 2012), 18es Rencontres théâtrales du Théâtre de la Ville (Longueuil, 2012).

Cette complicité des comédiennes tient aussi à la mise en abîme de leurs réalités respectives que la jeune auteure a insérées dans ce premier texte théâtral. Dans la vraie vie, Anna Beaupré Moulounda est originaire de Rouyn-Noranda, sa mère est québécoise, son père congolais, elle était comédienne avant d’être confrontée à une crise identitaire aigüe, qui l’a poussée à l’urgence d’écrire Sans pays. Mireille Métellus est Haïtienne arrivée au Québec à l’âge de 13 ans et fut parmi les premières artistes noires à fouler les planches au théâtre, agissant pour Anna comme une grande sœur.

Dans la pièce, Anna Moulounda incarne Lourdes, une jeune anthro-pologue métissée (père québécois et mère congolaise) qui, en transit entre le Brésil et le Québec, rate son vol. Mireille Métellus joue le rôle d’Aimée, une sexagénaire haïtienne immigrée au Québec depuis 47 ans, en état de choc. Le tremblement de terre paralyse le pays et ruine son projet de retour au pays natal.

« Le texte d’Anna nous parle d’une Amérique contemporaine. C’est une Abitibienne dont les propos sur l’écartèlement identitaire sont d’une actualité qui interpelle le Québec tout entier, le Canada bien sûr, et plus loin encore, une toute Amérique face à ces mythes  », constate Hélène Bacquet, directrice artistique du Théâtre du Tandem, qui a accompagné l’auteure dans la réécriture de la pièce.

La première de cette pièce du Tandem aura lieu cette année aux Zones Théâtrales d’Ottawa-Gatineau (17-18 septembre), avant de faire escale au Théâtre du Rift de Ville-Marie (22 au 26 septembre) et à l’Agora des Arts de Rouyn-Noranda (29-30 septembre ainsi que 1er, 2, 3, 6, 7 et 8 octobre). \\

goo.gl/D8oyGA

MYRIAM BARIL-TESSIER

La lumière bleue (2014)Rock LamotheAcrylique, 6 x 6 pieds

L’INDICE BOHÉMIEn // SEPTEMBRE 2015 21

Musique

Le FME : une fierté collective

Regard sur les coulisses du festival

// JESSica LESaGE

Avez-vous déjà réfléchi à ce que serait la région sans la présence aussi accrue des bénévoles? Avec la multitude de festivals et d’événements qu’on y retrouve, impossible de fonctionner sans leur précieuse aide. Regard sur l’univers du bénévolat dans le cadre du Festival de musique émergente en A-T (FME).

L’implantation du bénévolat au FME

Geneviève Aubry, responsable du bureau d’accueil, est bénévole depuis le début du FME. Elle voulait s’impliquer, a démontré son intérêt au président Sandy Boutin et est demeurée depuis. Elle a été responsable des bénévoles, de l’accueil des artistes jusqu’à son poste actuel. Ça n’a pas toujours été rose. Elle a parfois pensé abandonner, mais quelque chose la retenait à chaque hésitation. « Souvent, on associe le terme bénévolat à quelque chose de relax alors que c’est tout le contraire. Ce n’est pas parce que nous ne sommes pas rémunérés que les tâches sont faciles. Le FME a toujours exigé une grande performance de la part de ses bénévoles. Tout doit être parfait par souci de fierté. On a des objectifs à atteindre. »

Le succès du festival repose sur son immense bassin de bénévoles, qui sont passés d’environ 70 lors des premières éditions à plus de 150 aujourd’hui. Le plus grand défi a été d’identifier les besoins, les personnes ressources, la gestion des entrées et de peaufiner l’accueil des artistes au centre de plein air du lac Flavrian. « Dès qu’il y avait un imprévu, on appelait Sandy Boutin. Son téléphone était toujours occupé. On ne savait pas encore qui appeler pour éteindre des feux. Il était notre seule référence!  » Maintenant, les tâches sont réparties entre des équipes spéciali-sées qui constituent de petites cellules à la fois autonomes et interdépendantes. Il y a l’équipe des sites, de l’accueil, des médias, du transport, de la billetterie, de la nourriture, des objets pro-motionnels et un responsable de salle dans chaque lieu de diffusion, en plus de la radio CFME.

Le bénévolat, pourquoi?

Mais pourquoi les bénévoles reviennent-ils malgré certaines tâches ingrates qu’ils doivent par-fois exécuter? La passion de Geneviève Aubry pour le FME a tellement été forte qu’elle a fait du bénévolat son sujet de maîtrise. Elle s’est penchée sur le processus de mobilisation dans le cadre d’événements culturels et le travail volontaire. Pourquoi être bénévole? C’est simple, l’être humain a le besoin fondamental de donner et de recevoir de la reconnaissance. Lorsqu’un bénévole l’obtient, il se sent impliqué émotionnellement. C’est alors que la qualité de sa performance augmente puisqu’il développe un attachement à l’équipe et à l’événement. « Je me souviens que Benoit Lavergne a dû ramasser de l’urine sur une console une année. Un artiste avait utilisé une toilette défectueuse au 2e, ce qui avait causé ce dégât. Eh bien, il l’a fait! » Pour plusieurs autres bénévoles, il est impensable de vivre le FME autrement  : « Au début, j’ai donné mon nom pour l’avantage d’aller voir des spectacles gratuit. Maintenant, je suis bénévole parce que j’aime savoir que mon implication fait partie de la réussite de l’événement », explique Cynthia Demers, bénévole à la billetterie depuis 12 ans.

L’essayer, c’est l’adopter!

Ian Campbell, responsable des bénévoles et chargé de production depuis 4 ans, a toujours aimé le FME. « Je gère les équipes et aussi l’affichage en ville. Il y a beaucoup d’action, j’aime quand ça roule. C’est une belle dynamique d’emploi!  » Et contrairement à ce qu’on peut penser, la plupart des bénévoles sont au rendez-vous. Rares sont ceux qui font faux bond. Impossible de leur en vouloir si jamais ils se désistent, mais cela n’arrive que très rarement. Le FME et les bénévoles, c’est une histoire d’amour.

Durant le FME, lorsque vous serez dans une soirée et que les organisateurs prendront quelques minutes pour remercier le travail et l’implication et bénévoles, ne levez pas les yeux au ciel d’impa-tience, parce que sans eux, la culture ne serait certainement pas aussi dynamique en région! \\

fmeat.org

Centre d’artistes et espace de création spécialiséGravure en creux et en relief / Lithographie / Sérigraphie

Formations / Résidences / Expositions

25, avenue Principale, 2e étage • Rouyn-Noranda • www.lesmillefeuilles.qc.ca

PROCHAINE EXPOSITION

RETROUVAILLES,30 ANS PLUS TARDde Bernard Béland

Vernissage : 10 septembre 2015 de 17 h à 19 h du 10 septembre au 10 octobre 2015

25, avenue Principale, Rouyn-Noranda

Lun. Mar. Mer. Ven. : 10 h à 17 h 30Jeu : 10 h à 20 h Sam : 10 h à 17 h

22 L’INDICE BOHÉMIEn // SEPTEMBRE 2015

Milk & Bone //

little Mourning

Bonsound

// cLaudia FORTiN

C’est un premier opus pour Milk & Bone, ce doux duo formé de Laurence Lafond-Beaulne et de Camille Poliquin. C’est un premier album coup de poing sur le cœur, qui s’intéresse beaucoup, par les textes, aux relations interpersonnelles, à  l’amour et l’amitié. Plongé dans un univers musical indie pop électro, on sent bien la texture des arrangements et l’harmonie des voix. La chanson Tomodachi, en collaboration avec Terrell Morris, apporte une autre dimension avec une juste touche de hip-hop, qui dynamise et caractérise beaucoup l’album.

Elles étaient présentes en spectacle le 6 août dernier à Amos dans le cadre de la FÉE-AT. La fusion était telle du beurre de peanut et du chocolat. Milk & Bone, c’est du pastel et du foncé, c’est du calme et du rough, c’est un mélange dynamite qui sonne parfait.

Attention, ouvrez grand vos oreilles, car l’album dure à peine 30 minutes. \\ 4/5

milkandbone.mu

milkandbone.bandcamp.com

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L’INDICE BOHÉMIEn // SEPTEMBRE 2015 23

pour qu’il soit fait mention de votre activité dans ce calendrier, vous devez l’inscrire vous-même, avant le 20 de chaque mois, dans le calendrier qui est accessible sur le site Web du ccaT, au ccat.qc.ca. L’indice bohémien n’est pas responsable des erreurs ou des omissions d’inscription.

TYPO : Bebas Neue BLEU : Pantone 306 U GRIS : Pantone 423 U

.ORG

CALENDRIER CULTURELSEPTEMBRE 2015Gracieuseté du Conseil de la culture de l’Abitibi-Témiscamingue

Participez à la 11e édition de notre tournoi de golf coopératif régional qui aura lieu le jeudi 10 septembre prochain au Club de golf municipal Dallaire de Rouyn-Noranda.

Pour information et/ou pour inscription : cdrat.fcdrq.coop section événement.

cinémA

festival de cinéma des gens d’ici 24-27 septembre, val-d’Or

Dans les coulisses du Rift 26 septembre, Le Rift de ville-Marie

démonstration maquillage d’effets spéciaux 26 septembre 2015 Cinéma du Rift de ville-Marie

conte

fred pellerin 9-10 septembre Théâtre des Eskers d’Amos 13 septembre Théâtre Télébec de val-d’Or 14 septembre Théâtre du cuivre de Rouyn-noranda

exposition

100 ans des cercles de fermières 1er mai au 30 septembre Société d’histoire et du patrimoine de La Sarre

triennale en métiers d’art 4 juillet au 13 septembre Centre d’art Rotary de La Sarre

virginia pésémapéo Bordeleau Le silence des aînés 7 juillet au 20 septembre, Centre d’exposition de Rouyn-noranda

geneviève et matthieu - La Jamésie 7 juillet au 20 septembre, Centre d’exposition de Rouyn-noranda

Dialogue Deux 7 juillet au 20 septembre, Centre d’exposition de Rouyn-noranda

Couleur du passé 11 juillet au 7 septembre Salle du conseil municipal de La Sarre

diane desrochers Presqu’Animals 17 juillet au 11 septembre Galerie notre-Dame de Lorrainville

françois valet - ArThé 19 juillet au 4 septembre La Fabrique de Geppetto (Lorrainville)

Charivari d’Art 19 juillet au 4 septembre Galerie notre-Dame (Lorrainville)

francine marcotte & lyne gagnon 24 juillet au 30 août, Ailleurs Atelier-Galerie d’Art de ville-Marie

véronic sévigny - Le rêve est un oiseau 9-29 août, Cabaret de la dernière chance de Rouyn-noranda

sylvie larouche Les théâtres identitaires 21 août au 13 septembre Centre d’exposition d’Amos

serge gosselin - Arrière-saison 21 août au 13 septembre Centre d’exposition d’Amos

Alexandre Berthier Un autre tremblement 21 août au 20 septembre Centre d’exposition d’Amos

marc nantel - Émotions 2 septembre au 3 octobre Connivence, galerie d’art, val-d’Or

gabrielle Brais harvey - L’œil de chouette, la gorgone, la résistante 2 septembre au 4 octobre L’Écart, Rouyn-noranda

philippe chabot Fais Confiance Au Chauffeur! 2 septembre au 4 octobre L’Écart, Rouyn-noranda

martine h. crispo - Zoé t. Spectres et autres apparitions 2 septembre au 4 octobre L’Écart, Rouyn-noranda

Bernard Béland Retrouvailles, 30 ans plus tard 10 septembre au 10 octobre Fontaine des Arts, Rouyn-noranda

francine gauthier À visage découvert 20 septembre au 30 octobre Salle du conseil municipal de La Sarre

finissants de l’uqAt Eh bien, dis donc! Exposition hommage à Rock Lamothe 24-27 septembre, 5 centres d’exposition de la région

humour

gala rosée-Ann frenette présenté par Air creebec 15 septembre Théâtre Télébec de de val-d’Or

improvisAtion

maman ourse productions le crime 25 septembre, Bar au Diable Rond, Rouyn-noranda

les volubiles 11 septembre Petit Théâtre du vieux noranda musique

Abitek soundsystem Abiteknopunkfest 1re édition 28-31 août, Lac Morin, val-d’Or

dimanche après-midi au parc slingshot Brothers 30 août, Parc du Centenaire, Scène du Lac de ville-Marie

festival de musique émergente 3-6 septembre, Rouyn-noranda

festivités champêtres 11-12 septembre Infrastructure sportive Saint-Marc-de-Figuery

Association folklorique de l’Abitibi-témiscamingue 35e gala folklorique 13 septembre Centre St-André de La Sarre

dan et lou - Quand on est deux 23 septembre Théâtre du cuivre de Rouyn-noranda

pAtrimoine et histoire

Nuances et contrastes, une rue commerciale en mutation : prise 2! 23 mai 2015 au 30 janvier 2016 Maison de la culture d’Amos Centre d’archives

Bienvenue au Dispensaire de la Garde, lieu historique national 14 juillet au 7 septembre Dispensaire de la Garde, La Corne

théâtre

troupe du Bleu horizon L’Ultime Sketch 28-30 août Petit Théâtre du vieux-noranda

théâtre du tandem - Sans pays 22-26 septembre Le Rift de ville-Marie 29 septembre au 8 octobre Agora des Arts, Rouyn-noranda

Judy Garland, la fin d’une étoile automne 2015 30 septembre Théâtre des Eskers d’Amos

divers

champignons en fête 28-30 août, St-Mathieu-d’Harricana

les grands explorateurs Vietnam, une histoire d’amour 29 septembre, Théâtre Télébec de de val-d’Or

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