Journal n 37

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Evènements à venir : Numéro 37 Été 2015 Gratuit Programme de l’été 17h15 au pied des marches de la Mairie (départ 17h30) Tarifs : 3 pour les plus de 18 ans, gratuit pour les adhérents du «Charme de Wimereux» et—de 18 ans Nouveau : les cartes postales ! Nous avons séleconné parmi les nombreuses photos de nos jolies villas prises par notre photographe Daniel Poissonnier, quelques-unes afin den faire une première série de cartes postales. Elles seront en vente lors de nos circuits guidés ou directement auprès de l associaon au prix de 5 € les 6 assores. Nhésitez pas à les envoyer à vos proches ! Les Journées du Patrimoine 2015 : circuit des villas illuminées samedi 19 septembre, accompagné par la troupe du Rollmops Théâtre et des musiciens de lAccousk Band , départ à 20 h 30 devant la Mairie. Le salon du Livre : les 4 et 5 octobre aux Salons de la Baie St Jean Le Charme de Wimereux Tous les jeudis de juillet et d’août 9, avenue Calain - 62930 WIMEREUX 03 21 83 54 42 - [email protected]

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Le journal bisannuel de l'association de sauvegarde du patrimoine bâti et paysager de Wimereux

Transcript of Journal n 37

Page 1: Journal n 37

Evènements à venir :

Numéro 37

Été 2015

Gratuit

Programme de l’été

17h15 au pied des marches de la Mairie (départ 17h30)

Tarifs : 3 € pour les plus de 18 ans, gratuit pour les adhérents du «Charme de Wimereux»

et—de 18 ans

Nouveau :

les cartes postales !

Nous avons sélectionné parmi les nombreuses photos de nos jolies villas prises par notre photographe Daniel

Poissonnier, quelques-unes afin d’en faire une première série de cartes postales.

Elles seront en vente lors de nos circuits guidés ou directement auprès de l’association au prix de 5 € les 6

assorties. N’hésitez pas à les envoyer à vos proches !

Les Journées du Patrimoine 2015 : circuit des villas illuminées

samedi 19 septembre, accompagné par la troupe du Rollmops

Théâtre et des musiciens de l’Accoustik Band , départ à 20 h 30

devant la Mairie.

Le salon du Livre : les 4 et 5 octobre aux Salons de la Baie St Jean

Le Charme de Wimereux

Tous les jeudis de juillet et d’août

9, avenue Calain - 62930 WIMEREUX 03 21 83 54 42 - [email protected]

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Le mot de l'équipe

L'été revient et avec lui notre période d'activité maximale. Entendons-nous bien, il s'agit de la période d'activité au cours de laquelle nous sommes visibles dans les rues de Wimereux !!!

Mais pour que l'on puisse nous voir à cette période, il faut que tout soit préparé en amont. C'est grâce à nos réunions mensuelles que nos activités se mettent en place ; c'est grâce à nos échanges fournis par mail ou téléphone et même parfois grâce à une rencontre au détour d'une rue de Wimereux que nous échangeons nos idées et les faisons progresser et aboutir.

Le programme de l'été est bel et bien bouclé, mais l'automne est encore en gestation et croyez bien que ça va bouger aussi !

Une manifestation de grande ampleur va se dérouler du 20 juin au 20 septembre à laquelle nous sommes associés : «SLACK !». Ça claque comme un fouet et ça va laisser des traces. Allier la culture, des performances artistiques, l'environnement et la beauté sauvage de nos paysages, c'est le pari lancé pour cette opération. Participez-y en nombre.

Catherine, Gabrielle, Sylvie, Alain, Daniel, Jean-Marie et Philippe

Le Département du Pas-de-Calais vous invite à découvrir le Site des Deux-Caps, l’un des quatorze Grands Sites de France, au travers de SLACK ! Deux-Caps Art Festival. Après l’obtention du label Grand Site de France en mars 2011, quatorze artistes de renommée internationale et de jeunes artistes français sont invités à créer des œuvres in situ qui viennent épouser la géographie du site, répondre à son histoire géologique ou culturelle, dialoguer avec sa beauté singulière et surprendre chacun. Trois parcours pédestres accueillent dix œuvres et offrent toute la richesse des paysages du Site des Deux-Caps, deux œuvres en marquent l’entrée. Une œuvre mobile se déplace de commune en commune et s'installe au sein des villages lors des fêtes traditionnelles.

La nature (sauvage, préservée ou domestiquée), l'homme (en particulier l'agriculteur, architecte des paysages, et le pêcheur) et le patrimoine (de guerre, de la pêche, bâti) sont les trois axes de cette manifestation artistique inédite. Un programme d’événements est prévu tout au long de l’été : ateliers, visites commentées, balades contées, rencontres…. Plus d’infos : www.slackdeuxcapartfestival.com

Sommaire

Page 3 : les 110 ans du premier

congrès mondial d’Espéranto

Page 5 : la villa «Espéranto»

rue Notre-Dame

Page 6 : la gare et la malle

Page 8 : le repas de rue de

l’association

Nouveau ! Notre site internet :

Un festival de photos : villas, front de mer, nature, aériennes,

tempêtes, hiver et surtout de vues anciennes

Des informations sur nos activités : circuits de l’été, Journées du

Patrimoine, repas de rue…

Une page réservée aux adhérents : informations, photos iné-

dites, échanges de documents… Lien : lecharmedewimereux.fr

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Il y a 110 ans : le premier congrès international d’Espéranto à Boulogne Visite des espérantistes à Wimereux

Parfois le langage peut être un obstacle à la communication et l’incompréhension être à l’origine de tensions. L’idée d’inventer

un langage commun à tous les peuples n’est pas neuve, mais c’est au début du XXème siècle qu’un homme va réussir à

concrétiser ce rêve :

Ludwik Lejzer Zamenhof (francisé en Louis Lazare) est né en 1859 à Bialystok, au nord-est

de l’actuelle Pologne, à l’époque province russe. On y parle alors 4 langues : yiddish, russe,

polonais et allemand. Il s’interroge très jeune sur un moyen de lutter contre les barrières

de la langue et pense qu’une passerelle linguistique ouvrirait la voie à des relations plus

constructives.

Le 26 juillet 1887, Zamenhof publie un premier manuel sous le titre de «Lingvo

Internacia» (langue internationale) et sous le pseudonyme de «Doktor Esperanto» :

«Docteur qui espère», d’où le nom sous lequel la langue sera connue par la suite.

L’Espéranto est une langue construite, fondée sur une grammaire régulière, sans

exception, où les mots se forment à partir d’un nombre limité de racines. Elle utilise

22 lettres de l’alphabet latin (sont exclus q,w,x et y) et 6 lettres brèves utilisant un accent

circonflexe (c,g,h,j,s et u).

Elle est aujourd’hui parlée dans 112 pays par plus de 3 millions de personnes.

L’avocat boulonnais Alfred Michaux (1859-1937) est chargé d’organiser le

premier congrès international d’espéranto. Il choisit Boulogne, qui est à la fois un

carrefour entre la France et l’Angleterre, mais qui dispose aussi d’infrastructures

hôtelières, en tant que ville balnéaire, et d’accès ferroviaires, routiers et mari-

times.

Il donnera par la suite de nombreuses conférences afin de diffuser l’espéranto en

France ainsi qu’à l’étranger.

Il présidera également la Société Internationale des Juristes Espérantistes.

On lui doit en outre la rédaction d’articles et d’une Nouvelle méthode pour

apprendre seul l’Espéranto (1905). Portrait de Me Michaux par Henri Gros Archives municipales de Boulogne R-NC7

Le premier congrès mondial a donc lieu à Boulogne-sur-

Mer du 5 au 12 août 1905 et rassemble officiellement 688

espérantistes, mais en fait entre 1200 et 1500 personnes.

Au programme : conférences, débats et expositions alter-

nent avec la découverte du patrimoine boulonnais, les

animations culturelles ainsi que des excursions en

Angleterre et en Belgique. Réunions et conférences se

déroulent au théâtre de Boulogne.

Ce premier congrès fut primordial pour les Espérantistes,

c’est là que fut publié le Fundamento de Esperanto fixant

les bases de la langue: la Bulonja Deklaracio ou déclaration

de Boulogne. Sortie des congressistes et du docteur Zamenhof devant le théâtre de

Boulogne. AmB 4 Fi 308

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Un article du journal «La France du Nord» des 7 et 8 août

1905 relate :

«Le Maire de Boulogne M. Péron et son premier adjoint

M. Bilbocq, le président de la chambre de commerce

M. Farjon accueillent le docteur Zamenhof et les

congressistes, puis le chœur de jeunes filles espérantistes

boulonnaises qui entonnent l’hymne l’Espéranto écrit

spécialement pour le congrès par le musicien boulonnais

Félicien Menu de Ménil (…)

Le dimanche matin eut lieu au théâtre la première réunion

des délégués pour examiner les projets proposés et

nommer les orateurs.

L’après-midi un train spécial mena les congressistes à

Aubengue et Wimereux.

Le soir eut lieu une mémorable représentation du

«Mariage forcé» de Molière traduit en espéranto et

interprété par des comédiens espérantistes de différentes

nationalités (Suédois, Russes, Français, Anglais, Belges,

Allemands et Norvégiens )».

Les congressistes devant le Casino de Boulogne Réception au Casino

Les congressistes en excursion à Wimereux : photos site arkivo.esperanto-France.org

Départ pour l’excursion en Angleterre

Un document très intéressant découvert aux archives municipales de Boulogne (R-NC6) donne la liste des adresses où logèrent une

partie des congressistes : si bon nombre d’entre eux choisirent les hôtels de Boulogne ou chez l’habitant, sur Wimereux nous trouvons

la villa «Yvonne» rue des Anglais et la villa «La Voile» rue de la Mer (aujourd’hui rue du Capitaine Ferber) qui les reçurent. Enfin, nous

ne résistons pas au plaisir de citer un certain Monsieur Lempereur, espérantiste lillois qui logea rue Carnot chez Monsieur Duval, de

son prénom… Napoléon !

Sylvie PETITBOIS

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La villa «Espéranto» rue Notre-Dame

Avant d’être la villa «Espéranto» que nous connaissons aujourd’hui, avec ses voisines et

sœurs de la rue Notre-Dame, elle fut à l’origine le chalet «Ozanam»…

On doit sa construction à Louis WATRIGANT, industriel du textile lillois qui fit construire en

alignement 6 chalets identiques («Notre-Dame des Dunes», «Lamoricière», «De Sonis»,

«Ozanam», «Sainte-Sophie» et «Maris Stella») en 1896 et probablement 1893 pour

«Ozanam». Leur architecture est tout à fait remarquable, avec la présence de bow-window,

balcons en bois au premier étage, et surtout leur épi de faîtage couronnant la toiture.

En 1897 le chalet est acquis par Joseph PAGNOUL, directeur de la station agronomique

d’Arras, puis en 1907 il devient la propriété de Louise-Sylvie PETIT, veuve BRAINNE,

demeurant alors 72 rue Faidherbe à Boulogne : c’est à partir de cette date que le chalet

change de nom pour devenir «Espéranto». La plaque en céramique arbore toujours ce nom,

accompagné de l’étoile à 5 branches et de la couleur verte, symboles de l’Espéranto.

Quels étaient donc les liens du couple BRAINNE-PETIT avec cette nouvelle langue ? Étaient-ils espérantistes ? Ont-ils participé au

premier congrès international et rencontré le docteur Zamenhof ?

Les archives de l’état-civil peuvent nous apporter un début de réponse : le couple s’est marié à Boulogne-sur-Mer le 17 décembre

1874, Marie Louis BRAINNE est alors pharmacien, originaire de Montdidier dans la Somme, tandis que son épouse Louise Sylvie

Charlotte PETIT est boulonnaise, âgée de 27 ans et fille de pharmacien. Ils s’installent à Boulogne rue Faidherbe. Louis BRAINNE

décède le 22 octobre 1904, à l’âge de 56 ans. Par conséquent, il n’a pu participer au congrès d’août 1905. L’on peut donc supposer

que c’est sa veuve qui prend l’initiative d’acquérir le chalet «Ozanam» à Wimereux, mais également de le rebaptiser «Espéranto»

et transformer le décor extérieur avec le choix de la couleur verte et de l’étoile.

Un dernier indice nous permet de conclure à son adhésion à l’Espéranto: lors du congrès, elle habite toujours au 72 rue Faidherbe,

or sur le registre de la liste des adresses où logèrent les congressistes, on trouve deux participants, René LECLERE et Simone PERSY

qui furent logés à Boulogne au 72 rue Faidherbe…

Sylvie PETITBOIS

Ce drapeau fut choisi pour le congrès de

Boulogne et devint le drapeau officiel et

mondial de l’Espéranto. Le vert symbolise

l’espoir, le blanc la neutralité et l’étoile à 5

branches représente les 5 continents.

Sources : matrices cadastrales Wimille et Wimereux 3P894/37* et 3P893/35 à 37* (Archives Départementales)

: série R-NC7 archives municipales de Boulogne-sur-Mer

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La convention de 1839

Le 10 juin 1839 est conclue une convention additionnelle à la convention du 30 mars 1836 entre les royaumes de France et de Grande-Bretagne. Celle-ci stipulait les frais de port revenant à chaque pays pour l’acheminement des dépêches et journaux, en particulier pour ce qui nous intéresse ici, le prix du port pour les lettres venant des colonies et possessions anglaises, ou d’autres pays d’outre-mer, et dirigés de France sur ces pays.

Mettons-nous à la place des Anglais. C’est depuis 1600 qu’est installée l’East India Company. Le transport entre les Iles Britanniques et les Indes est assuré par la route maritime et prend un temps considérable. Il fallait compter jusqu’à 120 jours en passant par le cap de Bonne Espérance.

Déjà, à cette époque, on cherchait à aller plus vite et, c’est Thomas Waghorn qui parvient à réduire le délai d’acheminement du cour-rier à 50 jours en empruntant le raccourci de la Mer Rouge en 1825 en utilisant la voie terrestre entre Alexandrie et la Mer Rouge.

Il n’a pas la faveur des autorités britanniques qui soutiennent la société Peninsular et Orient, fondée en 1837, celle-là même qui assure les liaisons entre Douvres et Calais, aujourd’hui.

Alors que la concurrence s’accentue entre la voile et les nouveaux bateaux à vapeur, le train fait son entrée en scène. Les échanges entre l’Europe et les Indes deviennent de plus en plus fréquents.

La convention de 1839 signée entre le Royaume-Uni et la France stipule que la malle-poste sera acheminée depuis Calais jusqu’à Alexandrie et vice–versa en un temps record :

D’Alexandrie à Marseille en 14 jours et 9 heures, départs les 7, 17 et 27 de chaque mois.

De Marseille à Alexandrie en 12 jours et 12 heures, départs les 1er, 11 et 21 de chaque mois.

Entre Marseille et Calais en 102 heures, soit 4 jours et 6 heures, tous les deux jours.

La malle est scellée et l’empreinte du sceau est envoyée aux autorités françaises, lui permettant ainsi de se soustraire aux opérations de purification.

Cette malle se transformera en un train complet mais conservera cette appellation.

La guerre des beffrois

Pendant ce temps-là, Calais et Boulogne n’ont pas fini de se faire concurrence pour attirer à eux le trafic transmanche. Calais a l’avantage d’un temps de traversée plus court de trente minutes mais Boulogne est plus proche de Paris que Calais.

Les notables de la Chambre de Commerce de Calais s’associent à un allié puissant, la Compagnie des Chemins de Fer du Nord. Il n’est alors aucunement question de faire passer une voie ferroviaire par Boulogne.

Boulogne défend le projet d’un projet littoral allant de Calais à Boulogne depuis 1834.

En 1835, Calais préconise un tracé par Hénin-Liétard.

En mars 1836, un responsable de la South-East Railway britannique, suite à un sondage du nombre de passagers transitant par Calais, malheureusement en baisse à l’époque, opte pour Boulogne. Dès lors que cette société reprend le port de Folkestone, Calais se trouve condamnée.

Ces deux villes portuaires vont ainsi se retrouver isolées.

En 1844, la construction de la ligne de Boulogne à Amiens est concédée par les autorités centrales du pays à une petite société, Laffitte et Blount.

La Compagnie du Nord se recentre alors sur la ligne Calais et décide de mener une politique tarifaire attractive entre Dunkerque, Calais et Lille dans l’espoir de s’attirer plus de trafic.

Malgré la mise en service de la ligne au départ de Boulogne en 1848, c’est Calais qui obtient le marché de la Malle. Le nombre de lettres s’établit à plus de 4 000 000. Pourtant, Boulogne jouit encore de 80 % du trafic passagers.

Le chemin de fer littoral

Un projet existe depuis 1834 de relier Calais à Boulogne. En 1834, soit deux ans avant l’ouverture de la première ligne de chemin de fer pour passagers en France, l’ingénieur Louis-Léger Vallée avait préconisé et fait une étude permettant de relier Calais et Boulogne de par leur complémentarité pour le trafic passagers et Dunkerque, pour les marchandises, sans esprit partisan.

La gare et la malle:

Il est souvent dit que c’est l’arrivée du chemin de fer et l’existence d’une gare à Wimille qui est à l’origine de l’essor de Wimereux.

Notre article sert à démontrer que ceci aurait pu arriver une vingtaine d’années plus tôt, en particulier à l’instigation de nos voisins anglais…

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Il écrivit en 1836 le livre suivant :

Des voies de communication, considérées sous le point de vue de l'intérêt public, avec un Appendice sur les chemins de fer de Paris à Boulogne, Calais, Dunkerque, Lille et Valenciennes. Dans ce livre, il met en avant les avantages d’une ligne de Paris à Lille, passant par Amiens, avec un embranchement d’Amiens vers Boulogne, puis Calais. Comme nous l’avons vu plus haut, l’inimitié entre les deux villes ne permit aucunement à ce projet de voir le jour.

C’est pourquoi nous nous retrouvons avec deux lignes distinctes, celle de Calais desservant Arras par Saint-Omer et celle de Boulogne, Amiens par Abbeville, résultat net d’une commission qui siégea en 1844 et décida que le projet Vallée était trop coûteux. Il est à noter que la ligne Boulogne-Amiens ne vit le jour que grâce à l’opiniâtreté d’Alexandre Adam, le maire de Boulogne.

La concurrence acharnée de la tarification avantageuse pratiquée par la Compagnie du Nord mit la petite société Laffitte et Blount en difficulté, laquelle, en 1852, se fit avaler par sa grande sœur.

La malle des Indes ne se fait pas oublier pour autant. En 1856, le General Post Office menace de ne plus passer par Calais si une route plus courte n’est pas trouvée. Il faudra encore deux ans, et les demandes de la société Pinart située à Marquise pour qu’une étude soit lancée.

Finalement, c’est en 1857 que la concession de la ligne Boulogne-Calais est accordée à la Compagnie du Nord. Nous sommes encore loin de l’ouverture de cette ligne… et de satisfaire aux demandes des Anglais.

La gare de Wimille-Wimereux

Nous voilà en 1857 et les tracés de Vallée datant de 1834 sont étudiés. Le projet initialement retenu consiste à relier cette ligne, en passant par Baincthun, par un embranchement à la ligne Boulogne-Amiens près de Pont-de-Briques, ce qui était loin d’être satisfaisant pour la ville de Boulogne.

Deux solutions furent alors proposées : le prolongement de la ligne existante de Boulogne à Amiens d’un kilomètre de la gare ou le rebroussement de la gare en direction de Calais grâce à un viaduc de 400 mètres en courbe. C’est la seconde solution qui a été retenue.

Rien n’était encore acquis et les élus de Boulogne durent continuer à se battre, jusqu’à envoyer une députation à Paris en 1862, cinq ans, déjà, depuis l’attribution de la concession.

Par ailleurs, ils durent participer financièrement au projet.

Cette même année, la Compagnie du Nord proposait trois stations sur ce tronçon:

Wimille à Aubengue

Marquise située à Rinxent

Caffiers pour satisfaire la demande de Guînes

Aubengue étant considérée par les communes intéressées comme un endroit désertique et trop éloigné des populations, Wimereux prit sa place.

Les travaux débutèrent en 1862. Le premier tronçon à ouvrir était celui entre Marquise et Calais, en avril 1866.

L’ouverture de la totalité de la ligne de presque quarante kilomètres de long, maintes fois reportée, eut lieu le lundi 7 jan-vier 1867, soit cinq ans après le début du chantier.

Il est donc indéniable que Wimereux doit son existence au che-min de fer. Sans la rivalité entre Calais et Boulogne, la ligne de Calais à Paris serait passée chez nous et aurait peut-être été rete-nue jusqu’en 1939.

En 1848 est né le premier véritable train de la Malle des Indes.

Les premières voitures postales dédiées voient le jour en 1856.

Le service passe de 5 voitures en 1861 à 18 en 1880.

Marseille est écartée en 1870 au profit de Brindisi en Italie.

C’est en 1880 que des voyageurs empruntent ce service.

En 1890, les passagers quittent Londres les vendredis à 15h15, montent dans un train à Calais pour arriver à Paris-Nord à 23 h. Le Peninsular Express, lui, part à 0 h 15 et arrive à Brindisi à 16 h le lendemain.

En 1939, le service est abandonné.

Voici un extrait du journal « La Colonne » du 22 juillet 1866 :

Arrivé au port ensablé de Wimereux, on aperçoit le pont grandiose à trois arches du chemin de fer, jeté avec hardiesse sur la rivière et sur la route de Gazemetz ; de chaque côté de ce viaduc, s'élèvent à une hauteur considérable des remblais considérables sur lesquels sont posées les deux voies de la ligne.

Alain LENAIN

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Samedi 16 mai : un repas de rue en salle !

Seule l’association le Charme de Wimereux en est capable ! Heureusement d’ailleurs, car ce samedi matin de crachin, l’idée même de s’installer dehors, de déjeuner et de jouer de la musique semblait inimaginable.

Dès 10 h 30, branle-bas de combat, nous téléphonons à droite, à gauche, puis une idée de génie : et si nous demandions au Centre Audrey Bartier de nous prêter la salle du CAJ, à 50 mètres de l’Avenue Calain ?

Nouveau coup de fil et là, succès ! Un grand merci à nos amis du Centre pour ce dépannage dans l’urgence. Tout était prêt avant midi pour accueillir les nombreux convives. Le «Panier de la Mer», cette belle association de Boulogne avait préparé un délicieux waterzooï au saumon, chacun est arrivé avec un dessert à partager, et 4 instrumen-tistes décorèrent l’après-midi d’une ambiance musicale inespérée sans le prêt de la salle.

Que des éloges de la part des participants, tels que «excellent rapport qualité-prix», ou «quelle belle ambiance, nous reviendrons l’année prochaine». L’association compte quelques adhérents supplémentaires et des livres vendus en plus. Merci au Centre Audrey Bartier pour le prêt de la salle, merci au Panier de la Mer pour leur excellente prestation gastronomique, merci aux musiciens pour ce bel accompagnement d’un après-midi de repas de rue en salle.

Merci à vous tous d’être venus !