Journal des Petits Riens 169

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> EDITO Un des axes de l’Action Sociale des Petits Riens est l’ac- cueil de sans-abri. L’objectif poursuivi est la réalisation d’un projet personnel que le résident aura pensé durant son séjour et qui vise à développer - tant bien que mal - son autonomie. Il va donc s’atteler à construire son ave- nir. Le problème est qu’il doit le faire avec son passé. Les conséquences de ses actes sont là pour le lui rappeler, qu’il s’agisse de dettes, de problèmes juridiques ou de rejets familiaux. Les poly-dépendances à toute une série de psychotropes font partie du profil actuel d’une bonne partie de nos résidents et « les troubles de la santé men- tale », corollaires directement liés, aggravent des situations déjà difficiles à cerner. Il s’agit d’arriver à entreprendre un accompagnement spécifique voire de décider d’une nou- velle orientation. Bien que nous ayons affiné notre approche au sein des Petits Riens et développé différents services pour concré- tiser davantage la réinsertion sociale et professionnelle et la rendre de surcroît plus réaliste, nous nous sentons parfois impuissants face aux rechutes causées par l’usage de substances. Les conséquences psychologiques et psy- chiatriques de ces consommations non-contrôlées ne font que s’ajouter aux antécédents sociaux et familiaux. Les pertes de repère et de stabilité, l’agressivité, la morosité, la dépression et les idées suicidaires sont légion aux Petits Riens. De plus en plus de personnes sont diagnostiquées comme psychotiques (paranoïa, maniaco-dépression…). Ne nous y trompons pas…il s’agit bien de cas lourds né- cessitant une médication impressionnante que nous de- vons rigoureusement contrôler. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : plus de 40% des rési- dents de la maison d’accueil souffrent de problèmes d’as- suétude et plus de 15% de troubles importants de santé mentale. On constate donc que le profil des résidents a changé considérablement en quelques années. Nous devons dès lors travailler en partenariat avec des services spécialisés et jeter des passerelles entre le Social et la Santé. Nos deux secteurs doivent s’apprivoiser car nos modes de fonction- nements et nos objectifs sont historiquement différents. Nous devons accorder nos violons et « cerner » la per- sonne dans sa globalité. L’approche et l’accompagnement des sans-abri sont de plus complexes et demandent de la part des travailleurs sociaux outre des formations continuées spécialisées une réflexion constante quant aux options et aux orientations à prendre car nous devons pouvoir répondre au mieux aux problèmes rencontrés. André Bouret Directeur des Actions Sociales BIMESTRIEL - octobre / novembre 2010 LES PETITS RIENS asbl - RPM 407.139.088 - 101 rue Américaine, 1050 Bruxelles - tél 02 537 30 26 N°169 le journal des PETITS RIENS Editeur responsable: J. Coppens - 101 rue Américaine, 1050 Bruxelles - Nederlandse tekst op aanvrag @ De nombreux sans-abri souffrent de problèmes de santé mentale favorisés par la dislocation sociale et l’exposition à la vie en rue. En sus, la vie en rue a également ten- dance à exacerber la durée et la gravité d’une maladie mentale. Les sans-abri souffrant de troubles mentaux sont victimes de l’inte- raction d’une multiplicité de fac- teurs tant externes qu’internes. En effet, le chômage, la pauvreté, la pénurie de logements à prix abordable, et l’insuffisance des services de santé se greffent sou- vent aux problèmes inhérents à la personne : déséquilibre fami- lial, assuétude, et, dans ce cas, amoindrissement des capacités physiques et intellectuelles de la personne. Malheureusement, force est de constater que les solutions exis- tantes aux problèmes du sans- abrisme ne répondent pas à la complexité de ces personnes. Le système en place doit donc s’écarter des modèles tradition- nels afin de s’adapter aux besoins spécifiques de cette population fragile. Il est en effet difficile - voire impossible - pour les travailleurs sociaux d’être à la fois des spé- cialistes des questions inhérentes au sans-abrisme et, dans le même temps, de traiter en profondeur les questions de santé mentale. La multidisciplinarité de l’aide ap- portée apparaît donc comme fon- damentale. A quelques semaines d’un col- loque européen sur le thème de la pauvreté et la santé mentale, nous en avons profité pour po- ser quelques questions à Laurent Demoulin - directeur de l’asbl Diogènes - et Serge Zombek - médecin psychiatre au service médico-psychologique du C.H.U. Saint Pierre - conjointement co- présidents du SMES-B 1 , une asbl visant à décloisonner la vie socio- sanitaire à Bruxelles, en prenant le parti pris de la multidisciplinarité et de la parité entre acteurs pro- venant du secteur social et de celui de la santé. Les Petits Riens œuvrent au sein de cette ASBL à travers son conseil d’administra- tion et nos travailleurs sociaux de la Maison d’Accueil et Un Toit à Soi bénéficient quotidiennement de leurs actions et collaborations. 1 - Santé Mentale et Exclusion Sociale - Belgique TROUBLES MENTAUX & INéGALITéS SOCIALES

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Journal des Petits Riens 169

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> EDITOUn des axes de l’Action Sociale des Petits Riens est l’ac-cueil de sans-abri. L’objectif poursuivi est la réalisation d’un projet personnel que le résident aura pensé durant son séjour et qui vise à développer - tant bien que mal - son autonomie. Il va donc s’atteler à construire son ave-nir. Le problème est qu’il doit le faire avec son passé. Les conséquences de ses actes sont là pour le lui rappeler, qu’il s’agisse de dettes, de problèmes juridiques ou de rejets familiaux. Les poly-dépendances à toute une série de psychotropes font partie du profil actuel d’une bonne partie de nos résidents et « les troubles de la santé men-tale », corollaires directement liés, aggravent des situations déjà difficiles à cerner. Il s’agit d’arriver à entreprendre un accompagnement spécifique voire de décider d’une nou-velle orientation. Bien que nous ayons affiné notre approche au sein des Petits Riens et développé différents services pour concré-tiser davantage la réinsertion sociale et professionnelle et la rendre de surcroît plus réaliste, nous nous sentons parfois impuissants face aux rechutes causées par l’usage de substances. Les conséquences psychologiques et psy-chiatriques de ces consommations non-contrôlées ne font que s’ajouter aux antécédents sociaux et familiaux. Les pertes de repère et de stabilité, l’agressivité, la morosité, la dépression et les idées suicidaires sont légion aux Petits Riens. De plus en plus de personnes sont diagnostiquées comme psychotiques (paranoïa, maniaco-dépression…). Ne nous y trompons pas…il s’agit bien de cas lourds né-cessitant une médication impressionnante que nous de-vons rigoureusement contrôler.

Les chiffres parlent d’eux-mêmes : plus de 40% des rési-dents de la maison d’accueil souffrent de problèmes d’as-suétude et plus de 15% de troubles importants de santé mentale.

On constate donc que le profil des résidents a changé considérablement en quelques années. Nous devons dès lors travailler en partenariat avec des services spécialisés et jeter des passerelles entre le Social et la Santé. Nos deux secteurs doivent s’apprivoiser car nos modes de fonction-nements et nos objectifs sont historiquement différents. Nous devons accorder nos violons et « cerner » la per-sonne dans sa globalité. L’approche et l’accompagnement des sans-abri sont de plus complexes et demandent de la part des travailleurs sociaux outre des formations continuées spécialisées une réflexion constante quant aux options et aux orientations à prendre car nous devons pouvoir répondre au mieux aux problèmes rencontrés.

André BouretDirecteur des Actions Sociales

BIMESTRIEL - octobre / novembre 2010

LES PETITS RIENS asbl - RPM 407.139.088 - 101 rue Américaine, 1050 Bruxelles - tél 02 537 30 26

N°1

69

le journal desPETITS RIENS

Editeur responsable: J. Coppens - 101 rue Américaine, 1050 Bruxelles - Nederlandse tekst op aanvrag

@

De nombreux sans-abri souffrent de problèmes de santé mentale favorisés par la dislocation sociale et l’exposition à la vie en rue. En sus, la vie en rue a également ten-dance à exacerber la durée et la gravité d’une maladie mentale. Les sans-abri souffrant de troubles mentaux sont victimes de l’inte-raction d’une multiplicité de fac-teurs tant externes qu’internes. En effet, le chômage, la pauvreté, la pénurie de logements à prix abordable, et l’insuffisance des services de santé se greffent sou-vent aux problèmes inhérents à la personne : déséquilibre fami-lial, assuétude, et, dans ce cas, amoindrissement des capacités physiques et intellectuelles de la personne.

Malheureusement, force est de constater que les solutions exis-tantes aux problèmes du sans-abrisme ne répondent pas à la complexité de ces personnes.

Le système en place doit donc s’écarter des modèles tradition-nels afin de s’adapter aux besoins spécifiques de cette population fragile. Il est en effet difficile - voire impossible - pour les travailleurs sociaux d’être à la fois des spé-cialistes des questions inhérentes au sans-abrisme et, dans le même temps, de traiter en profondeur les questions de santé mentale.

La multidisciplinarité de l’aide ap-portée apparaît donc comme fon-damentale.

A quelques semaines d’un col-loque européen sur le thème de la pauvreté et la santé mentale, nous en avons profité pour po-ser quelques questions à Laurent Demoulin - directeur de l’asbl Diogènes - et Serge Zombek - médecin psychiatre au service médico-psychologique du C.H.U. Saint Pierre - conjointement co-présidents du SMES-B1, une asbl visant à décloisonner la vie socio-sanitaire à Bruxelles, en prenant le parti pris de la multidisciplinarité et de la parité entre acteurs pro-venant du secteur social et de celui de la santé. Les Petits Riens œuvrent au sein de cette ASBL à travers son conseil d’administra-tion et nos travailleurs sociaux de la Maison d’Accueil et Un Toit à Soi bénéficient quotidiennement de leurs actions et collaborations.

1 - Santé Mentale et Exclusion Sociale - Belgique

TROublES MENTaux &INégalITéS SOcIalES

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Laurent Demoulin, vous êtes directeur de l’asbl Diogènes, Serge Zombek, vous êtes médecin psychiatre au service médico-psy-chologique du C.H.U. Saint Pierre, pouvez-vous nous expliquer votre travail respectif au sein de ces institutions ?

L.D. : A l’image du philosophe grec qui parcourait les rues d’Athènes « à la recherche d’un homme », les travailleurs de Diogènes partent chaque jour à la rencontre des habitants de la rue à Bruxelles. Par un soin « proche et attentionné », nous leur proposons de faire un bout de chemin ensemble en partant à la (re)découverte du sens qu’ils donnent à leur propre vie. La finalité n’est autre que de placer ces derniers au centre du processus, de renforcer leurs capacités, d’ouvrir les champs du possible, de réveiller les désirs… pour re-construire des liens sociaux.

Chemin faisant, les occasions ne manquent pas pour écouter la personne, la soutenir, renforcer son autonomie et ses capacités, mettre du lien dans son histoire, relever le sens qu’elle donne aux événements qui la touchent. Ce travail de re-motivation ne va pas sans ap-porter des transformations dans la façon qu’a la personne de voir la vie et de se voir elle-même. Les discours se transforment et les histoires d’in-compétence peuvent laisser place à de nou-velles possibilités. Le travail a donc aussi une importante dimension identitaire.

En outre, nous établissons des relais avec les ser- vices généralistes ou spécifiques offrant des réponses aux demandes ou aux besoins des personnes que nous suivons. Dans ce cadre, nous sommes ré-gulièrement appelés à jouer un rôle de traducteur pour la personne ou de médiateur entre les parties. Il est également primordial de veiller à la concertation des soins entre tous les partenaires concer-nés.

Notez enfin, et cela fait partie intégrante de nos missions de base, que nous travaillons aussi avec les politiques, les citoyens et les travailleurs pour promouvoir une meilleure compréhension des ha-bitants de la rue et des situations rencontrées. Travailler les repré-sentations permet à chacun de s’adapter à l’autre pour mieux le ren-contrer et au final construire un « nous » ensemble avec les habitants de la rue. Comme me le disait récemment un de mes travailleurs, ce que les habitants de la rue veulent avant tout, c’est « être vus et entendus ».

S.Z. : Je suis attaché au service médico-psychologique depuis 1986 où j’ai été en charge de l’hospitalisation et des urgences pendant quelques années ; à l’heure actuelle, outre mes activités de consulta-tion, je coordonne une asbl, Interstices CHU Saint-Pierre, qui promeut un accueil facilité, aide et soins spécialisés aux patients usagers de drogues et d’alcool qui sont admis à l’hôpital, et j’ai également pour mission de développer et d’améliorer les interfaces entre l’hôpital et les services ambulatoires ou résidentiels extra-hospitaliers au bénéfice des personnes qui présentent des problèmes de santé mentale. C’est à ce titre que nous avons créé, à la fin des années 90, une initiative d’habitations protégées et que je me suis impliqué, il y a plus de 10 ans déjà, dans la constitution du réseau SMES, avec mes collègues du secteur de la grande exclusion sociale. C’est dire que mes activités « à » Saint-Pierre se situent souvent à la lisière de l’hôpital.

Ensemble, vous partagez la présidence du SMES-B, pouvez-vous nous expliquer ce qu’est le SMES-B et quel est son mode de fonctionnement ?

S.Z. : Le SMES-B est un réseau dynamique d’institutions (et de pro-fessionnels) issues des secteurs social et de la santé (mentale) qui tente de produire des réponses plus adaptées aux besoins et aux demandes des personnes qui cumulent des difficultés psychiques et des problèmes sociaux majeurs (SDF, exil, grande pauvreté, etc.).

L.D. : La population fortement précarisée socialement, et en prise avec de lourdes difficultés psychiques, bouscule souvent les cadres institutionnels classiques. Ceux-ci reposent le plus souvent sur des principes peu adaptés aux personnes avec lesquels nous travaillons ; ainsi par exemple la tendance à la fragmentation ou à la spécialisation n’autorise pas la prise en charge des personnes ayant des problématiques multiples. Au bout du compte l’accès

à l’aide et aux soins est rendu plus compliqué. Dans ce contexte, il est essentiel qu’existent des lieux d’ouverture d’esprit et de décloisonne-ment pour favoriser l’évolution des politiques, des pratiques et des dispositifs. Le SMES-B a vocation d’être un de ces lieux de créativité. Il fédère des intervenants du social et de la santé mentale. Cette rencontre produit de véritables synergies intersectorielles.

Concrètement, le SMES-B s’articule autour de 4 pôles d’activités : la Cellule d’Appui, les Intervisions, les Tables d’Echanges et le Réseau.

• La Cellule d’Appui est composée d’une équipe pluridisciplinaire qui intervient - in situ - à la demande des professionnels bruxellois pour les soutenir dans la recherche de ressources nouvelles, afin de dépasser des situations de blocage et permettre une meilleure rencontre entre les parties concernées.

• Au sein des groupes d’Intervisions, les professionnels des deux champs (social et santé mentale) confrontent leurs points de vue et co-élaborent des pistes de savoir-faire et de savoir-être à partir de situations cliniques qui les ont mis en difficulté sur le terrain.

• Les Tables d’Echanges sont des espaces de débats qui ont pour vocation d’affiner les réflexions par rapport à des questions-clés, en vue de l’adaptation des pratiques et / ou des politiques.

• L’activité Réseau se concrétise à travers des activités variées, telles que : participation à des réunions de concertation intersec-torielles, réponse à des projets, mises en contacts, etc.

Quel lien voyez-vous entre santé mentale et exclusion sociale ?

S.Z. : Des liens de causalité circulaire. La pauvreté rend malade, dans son corps et dans sa tête, et la souffrance psychique handicape de manière déterminante les compétences à trouver pour maintenir sa place dans la cité. A quoi s’ajoute très clairement la difficulté crois-sante des personnes très précarisées quant à l’accès aux soins de santé mentale (coût, disponibilité de places et décalage « culturel » des professionnels de la santé mentale).

“La pauvreté rend malade, dans son corps et dans sa tête, et la souffrance psychique handi-cape de manière déterminante les compétences à trouver pour maintenir sa place dans la cité.”

Serge Zombek

INTERvIEwLaurent DemouLin & Serge Zombek

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L.D. : L’interdépendance de ces deux questions doit, dès lors, pousser les professionnels à avoir l’audace de revisiter leurs pra-tiques. Comme l’explique Jean Furtos, il est essentiel que le tra-vailleur social puisse faire quelque chose avec les confidences in-times que lui dépose une personne en souffrance, et - à l’inverse - le psy doit pouvoir comprendre l’intérêt de faire quelque chose avec la demande sociale qui lui est adressée.

Actuellement ce problème a-t-il tendance à s’estomper ou à s’aggraver et quelles en sont les causes d’après vous ?

S.Z. : Les crises sociales et économiques que nous traversons régulièrement sont de nature à influencer les déterminants sociaux de la santé mentale : logements, revenus, niveau d’ensei-gnement, précarité des emplois, etc. De plus en plus d’acteurs de la santé mentale témoignent de l’évolution de leur patientèle dans le sens de la précarisation ; nombres d’acteurs du social, à leur tour, constatent l’ampleur grandissante des usagers de leurs services en termes de santé mentale. De ce fait, chaque secteur a le sentiment de devoir s’occuper de plus en plus de problèmes pour lesquels il n’est pas outillé ; les métiers de l’aide changent donc et les services à bas-seuil d’accès, dans tous les domaines, se mettent en place pour tenter de répondre à ce changement d’origine sociétale !

Sur quels projets travaillez-vous pour répondre à cette problé-matique ?

L.D. : Nous nous attelons prioritairement, aujourd’hui, à la recherche des moyens de pérennisation des 4 grandes activités que nous dé-veloppons. Ceci ne nous empêche pas pour autant de continuer à mettre de nouveaux procédés à l’épreuve des faits. Ainsi deux projets particulièrement novateurs nous tiennent à cœur : le projet « logement social » et le projet « outreaching ».

Né en 2009, le projet « logement social » est un « co-labeur » entre le SMES-B et le SASLS1 afin de permettre une meilleure rencontre des personnes qui se trouvent confrontées à la précarité en même temps qu’à des troubles de santé mentale. Le but étant, entre autres, de prévenir l’isolement et l’expulsion de ces personnes.

Concrètement, le SASLS détache une de ses travailleuses au sein de la Cellule d’Appui du SMES-B en vue de prendre part aux interven-tions ciblées que cette dernière mène en rapport avec les locataires des SISP2 . En parallèle un important travail de sensibilisation et de formation des travailleurs est effectué, en même temps qu’une ana-lyse pointue des différents dossiers d’intervention et qu’un inven-taire des demandes. Bien que ce projet ait fait ses preuves sur le terrain, nous ne sommes plus en mesure d’assurer son financement. Nous sommes en recherche active d’un subventionnement.

Le projet « outreaching » est actuellement mené en partenariat avec le CHU St Pierre et l’asbl Source. La présence régulière des travailleurs de la Cellule d’Appui dans le restaurant social « La Rencontre », dans les différents lieux d’activités qui y sont liés, ainsi que dans les réu-nions d’équipe permet d’intervenir en amont des demandes et de l’émergence des problèmes, avant que n’apparaisse la crise de la personne ou le malaise de l’intervenant. Ce projet complète donc notre dispositif par un nécessaire volet préventif. Il serait intéressant d’élargir ce projet et de l’implémenter ailleurs, dans d’autres formes de travail (en maison d’accueil, dans les abris de nuit, etc.).

Quels gestes attendez-vous de la part du politique ?

S.Z. : Des gestes qui montrent qu’ils ont compris que le secteur pu-blic et associatif de l’aide aux personnes n’est pas en mesure d’agir sur les déterminants sociaux de la santé et de la santé mentale, et des choix de priorité à l’adresse de ceux qui se trouvent dans la très

grande précarité en favorisant un accès facilité à des aides et des soins qui répondent aux même standards de qualité que le reste de la popula-tion.

L.D. : Celui du décloisonnement des niveaux de pouvoirs et des champs de compétences ! Il est également nécessaire d’élaborer des politiques qui tiennent compte des signaux émanant des acteurs de terrain et des personnes en souffrance.

On ne fera, dès lors, jamais trop la promotion pour des dispositifs de consultation et d’évaluation tant qualitative que quantitative. Plus fondamentalement, la question politique est éminemment connec-tée à l’idée que nous avons de la citoyenneté. Il revient à chacun d’entre nous de chercher ou non à comprendre l’autre dans sa dif-férence et à s’interroger ou pas sur la place que nous lui faisons dans la co-construction de notre société. Nous sommes seuls res-ponsables de la qualité du regard que nous portons sur les choses et sur les autres. Les personnes avec lesquelles nous travaillons ne veulent pas que nous pensions sur elles, mais bien que nous pensions à elles.

1 - Service d’Accompagnement Social aux Locataires Sociaux2 - Societé Immobilières de Service Public

OuvERTuRE DE NOuvEaux MagaSINS à aNvERS & à bRuxEllES

Après la fermeture du magasin d’Hoboken, Les Petits Riens ont ou-vert début août un nouveau magasin à Anvers à Merksem. Situé sur l’artère commerciale qu’est la Bredabaan, ce nouvel espace de 100m² propose des vêtements, de la petite brocante, des livres et des jouets. Les enlèvements de meubles sont assurés à partir d’Anvers (03/238.86.86).

Début novembre un nouveau magasin ouvrira également ses portes au 160 Rue Vanderkindere à 1180 Bruxelles. Cet espace de 90m² sera quant à lui entièrement dédié aux vêtements pour femmes et enfants.

Le magasin de La Chasse, situé Chaussée de Wavre à Etterbeek, a récemment fermé ses portes pour subir des transformations, pour les rouvrir en janvier 2011. Comme auparavant cet espace de 75 m² vendra des vêtements pour hommes, femmes & enfants.

“Nous sommes seuls respon-sables de la qualité du regard que nous portons sur les choses et sur les autres.”

Laurent Demoulin

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