Jeunesse-Écho #1 Avril 2012

26
Une école moderne au bord du lac Tanganyika Jeunesse-Écho Journal de l‘École Polyvalente Carolus Magnus Jeunesse- Écho No 1 Avril 2012 Gratuit Le guépard : l’animal le plus vite YOYA : le secret du succès musical L’unique équipe de rugby dans Bujumbura dit rural

description

Journal de l'École Polyvalente Carolus Magnus, Bujumbura, Burundi

Transcript of Jeunesse-Écho #1 Avril 2012

Page 1: Jeunesse-Écho #1 Avril 2012

Une école moderne au bord

du lac Tanganyika

Jeunesse-ÉchoJournal de l‘École Polyvalente

Carolus Magnus

Jeun

esse

cho

No 1Avril 2012

Gratuit

Le guépard : l’animal le plus vite

YOYA : le secret du succès musical

L’unique équipe de rugby dans

Bujumbura dit rural

Page 2: Jeunesse-Écho #1 Avril 2012

2

Jeunesse-Écho - journal de l‘EPCM

C hers parents, chers élèves, vous tous amis de la jeunesse,

Accompagner les jeunes dans leur éducation pour leur préparer un bon avenir, est l’un des objectifs de la Fondation Stamm que nous avons fondée en 1999 au Burundi. C’est dans ce contexte que nous avons créé l’Ecole Polyvalente Carolus Magnus (EPCM) renfermant la maternelle, le primaire et le secondaire depuis 2006, avec l’aide des bienfaiteurs allemands. Notre ambition étant d’organiser une formation de qualité et innova-trice, rencontrant les besoins du moment. C’est toujours dans cette optique d’assurer une for-mation de qualité que le présent journal : « Jeunesse-Echo  », vient d’être lancé à l’EPCM. Nous pensons qu’une telle initiative peut permettre aux élèves de s’améliorer au point de vue de leurs connaissances en général, aussi bien ceux de chez nous, que ceux d’ail-leurs. Ce journal est en effet destiné à nos élèves, mais aussi à ceux d’autres écoles. Il n’est pas conçu pour les seuls élèves. Les personnes adultes pourront aussi y trouver leur part, parce que les sujets qui y sont dé-battus ne concernent pas seulement la jeunesse. Les moins jeunes pourraient par ailleurs y voir ce que leurs enfants ou leurs petits frères et sœurs pensent sur tel ou tel sujet, ou pourquoi pas, «  retrouver leurs vieux jeunes temps. »

Ce journal se veut être trimestriel. Il est écrit par les élèves eux-mêmes accompagnés par certains ensei-gnants qui les encadrent, et qui peuvent aussi produire occasionnellement des articles pour servir d’exemple. Le tout est coordonné et édité par d’anciens journa-listes. « Jeunesse-Echo » ne prétend pas au profession-nalisme au premier abord. C’est en effet un «  journal d’élèves.» Ceci donc pour requérir votre indulgence

pour une quelconque tare professionnelle. L’objectif est aussi en effet d’amener les élèves qui le veulent à se professionnaliser petit à petit.

Pour le moment, le journal est financé par la Fonda-tion Stamm elle-même, avec l’appui de certains par-tenaires pour les publicités. Une occasion donc pour requérir le soutien des parents, et tous ceux qui sont intéressés à la cause de la jeunesse, en lisant d’abord le journal, mais aussi en l’achetant, pour eux, mais sur-tout pour leurs enfants. La 2è édition prévue au mois de juillet prochain sera en effet vendue, la présente étant offerte gratuitement. Le prix ne sera pas exorbi-tant, et tiendra compte sûrement du pouvoir d’achat du citoyen burundais aujourd’hui.

Il ne nous reste plus alors qu’à vous souhaiter bon voyage dans ce monde de la lecture, ou vous trou-verez un menu varié ; allant du sérieux au détendant. Rendez-vous donc au mois du cinquantenaire de l’in-dépendance.

Verena StammReprésentante Légale de la Fondation Stamm

Contact : Fondation StammAve Murembwe (Quartier Asiatique)B.P. 2432Bujumbura

Tel : 22 22 61 38Email : [email protected]

Page 3: Jeunesse-Écho #1 Avril 2012

3

Jeunesse-Écho - journal de l‘EPCMJeunesse-Écho - journal de l‘EPCM

Nature9 Le guépard – de la tête aux

pattes, fait pour la vitesse

Environnement12 Assainissement pour tout le

monde

Société16 Quand les élèves « s‘aiment »

17 Des parents envoient leurs en-fants « dans la rue »

19 La dot : à adapter ou à suppri-mer ?

Divers14 Tuzungumuze swahili

15 Let’s talk english

20 Humour et jeux

22 Lu pour v

23 Portrait : Yoya

Cette édition a été réalisée grâce à l’équipe suivante :Lambert Gahungu : coordination, rédaction, et relecture; Marco Eberlein : co-coordination, rédaction et mise en pages; Inès Irambona : élève en 1ère pharmacie à l’EPCM; Inès Arakaza : 1ère pharmacie-EPCM; Renaud-Davy Tungabose : 2ème pharmacie-EPCM; Clarisse Gahimbare : 9ème secondaire-EPCM; Ousmane Iconizigiye : 9ème secondaire-EPCM; Emma-nuel Nibiraba : 10ème secondaire-EPCM; Bénit Ininahazwe : 4ème pharmacie-EPCM; Michel Mbarushimana, enseignant de français à l’EPCM; Juvénal Batungwanayo, enseignant d’anglais à l’EPCM; Jean Pierre Ndikuriyo, enseignant de fran-çais et swahili à l’EPCMAvec le financement de la Fondation Stamm appuyée par : Savonor, Mex , Bon Prix, et Pinnacle 19 hôtel.Voulez vous aussi soutenir le journal par une publicité? Contactez nous au 22 22 61 38 ou écrivez-nous à [email protected]

La vie de l‘école4 Carolus Magnus, une Ecole mo-

derne, dans une région pauvre

6 Deux experts allemands à l’EPCM

8 La première équipe de Rugby dans la province de Bujumbura (rural)

Page 4: Jeunesse-Écho #1 Avril 2012

4

Jeunesse-Écho - journal de l‘EPCM

L’Ecole Polyvalente Carolus Magnus (EPCM) de Kajaga est l’un des projets de la Fondation Stamm et se veut être une solution à un problème de scolarisation dont souffre la population de cette partie de la commune Mutimbuzi où elle se situe. C’est dans ce contexte qu’est né le journal « Jeunesse-Echo » Ci-dessous une notice sur cette école. Par Michel Mbarushimana, enseignant de français à l’EPCM

N ous sommes sur la Route Nationale nº4, Chaussée d’Uvira, à deux kilomètres de l’hôtel Club du Lac Tan-

ganyika vers Gatumba. Là, se situe l’EPCM constituée en deux blocs en étages qui renferment les salles de classes, l’administration, et le laboratoire pharmaceutique. A côté de ces deux blocs, se trouve le Centre Médical Hippocrate de Kajaga, un autre service offert par la Fondation Stamm à la population de la région de cette région, une population généralement pauvre. On est dans la Province de Bujum-bura (rural), une région qui a été pendant longtemps le bastion des groupes armées.Fière de son initiative, Madame Ndorimana Verena Marion

Stamm, fondatrice et représentante légale de la Fondation Stamm, nous explique la raison de cette école dans une telle région. Selon elle, « cette école a été créée dans un contexte tout à fait particulier pendant une période où la province de Bujumbura rural était en proie à une guerre civile. Il était

difficile, voire impossible pour les jeunes de la région de pouvoir fréquenter l’école, vu la rareté des écoles et les distances à parcourir tous les jours pour aller à l’école. Il y avait aussi le risque de tomber sur des groupes rebelles capables de les enrôler de force dans leurs groupes ou de leur faire subir d’autres traitements inhumains et dégra-dants comme le viol pour les jeunes filles.»

L’EPCM, hier et aujourd’hui

C’est en 2006 que l’EPCM est née, d’abord avec le primaire et le collège. En 2008, cette école a ouvert le second cycle du secondaire, comprenant des sections techniques. La

même année, l’Ecole accueillait les petits enfants de la ma-ternelle.A la fin du deuxième trimestre 2011-2012, l’EPCM dé-nombre 902 élèves répartis comme suit : 106 aux trois ni-veaux de la maternelle, 468 dans les six classes du primaire, 140 aux quatre niveaux du collège (7è-10è), et 180 dans les

Dans deux bâtiments, l’EPCM dénombre aujourd’hui 902 élèves. Dans l’avenir il est prévu de construire un troisième. Photo Marco Eberlein

Page 5: Jeunesse-Écho #1 Avril 2012

5

Jeunesse-Écho - journal de l‘EPCMJeunesse-Écho - journal de l‘EPCM

trois sections techniques (Pharmacie, Paramédicale, Hôtel-lerie et Tourisme). La majorité sont de la région, mais il y en a qui viennent aussi de loin, parfois du sud de la capitale. Ils sont intéressés en effet par la discipline et la qualité de la formation que l’école offrent, et les sections techniques qu’on trouve rarement dans le pays. C’est notamment l’hô-tellerie et tourisme, mais surtout la pharmacie qui ne se trouve nulle part ailleurs au secondaire dans tout le pays, sinon qu’à l’EPCM. Les premiers diplômes A2 seront donc délivrés aux premiers lauréats « Assistants en pharmacie », au cours de cet été 2012. La formation est assurée par trois enseignantes à la mater-nelle, 15 au primaire, huit au collège, et 25 aux techniques dont onze à temps plein et 14 vacataires. 51 enseignants en tout. Dans ses perspectives d’avenir, madame Verena Stamm, pense construire un 3è bloc comprenant une bibliothèque, une cantine, des bureaux, des classes supplémentaires, une salle de théâtre, et une salle d’informatique. Elle projette aussi ouvrir une 4ème section technique, à savoir le « labora-toire médical » pour quatre ans. « Des demandes sont aussi en cours notamment pour les sections vétérinaire, Lettres Modernes, et Scientifiques B », révèle madame Verena.

Pourquoi Carolus Magnus, et qui est-il ?

Verana Stamm, affirme avoir été inspirée par les réalisa-tions de cet empereur. En effet, « Charlemagne » – Carolus

Magnus- en latin, se serait illustré en matière de l’éduca-tion, et plus particulièrement l’éducation des jeunes filles et des enfants issus des familles modestes.La tradition fait de Charlemagne le père de l’enseignement primaire. Le 28 janvier (la Saint Charlemagne) est la fête des écoliers méritants. Mais en réalité, loin d’en être le fonda-teur, il a donné à l’institution de l’école un nouveau souffle.La IIIè République française voit en lui un ancêtre de l’école gratuite et obligatoire.

Une anecdote1

Un jour, « Charlemagne » décide d’inspecter l’école qui est dans son palais. Il demande au maître de départager les élèves appliqués des moins intelligents. Du côté des bons élèves, on trouve les enfants des familles pauvres, et du côté des mauvais élèves, ce sont les enfants des familles riches. Se tournant avec bienveillance vers les enfants stu-dieux, à savoir ceux des familles pauvres, il les félicite et leur assure que s’ils continuent dans cette voie vertueuse, il leur confiera des charges dans son administration pour les récompenser. Se tournant ensuite vers les jeunes « fils à papa », il se met en colère et les prévient que s’ils conti-nuent sur les chemins de la paresse et de l’ignorance, ils n’obtiendront rien de lui. Quoique « Charlemagne » ne soit pas le fondateur de l’école, les humanistes voient en cet empereur un promo-teur de la culture. Il reste un exemple vivant, quelqu’un à imiter en matière de l’éducation pour tous.

1 On peut retrouver cette anecdote sur la page internet www.lilinela.free.fr/charlemagne.html.fr

Charlemagne rend visite aux écoliers. Ce tableau a été réalisé au XIX siècle. Source : www.histoire-fr.com

Pour de plus amples informations ou pour d’éven-tuelles inscriptions, contactez :

- M. Désire Ndayihereje pour le primaire au 76 463 573 ;- M. Joseph Bigirimana pour le collège au 76 928 262 ;- M. Néhémie Nduwimana pour les sections techniques au 76 926 361.

Page 6: Jeunesse-Écho #1 Avril 2012

6

Jeunesse-Écho - journal de l‘EPCM

Ils sont venus animer un séminaire-atelier organisé à l’intention des élèves de la pharmacie et certains pro-fesseurs. Quatre jours sanctionnés par des certificats.Par Bénit Ininahazwe, 4ème Pharmacie

«  Les Bonnes Pratiques de Fabrication » –des mé-dicaments- (BPF), tel est le thème de ce séminaire

qui a été organisé à l’Ecole Polyvalente Carolus Ma-gnus de Kajaga du 16 au 21 février courant. Le sémi-naire était alors préparé à l’intention des élèves de la 3è et 4è pharmacie -29 en tout-, et sept enseignants de la même école. Ce séminaire, organisé par l’Ecole, était animé par deux consultants allemands : Dr. Hans Peter Häufel, pharmacien, et Dr. Lutz Henning von Storp, chimiste.Après son mot d’ouverture, monsieur Hans Peter

a rappelé que «  ce séminaire a été organisé dans le but d’améliorer les connaissances acquises en classe par rapport aux bonnes pratiques de fabrication des médicaments. C’est en outre une occasion d’enrichir

perfectionner les professeurs en la matière  », a-t-il ajouté. Son collègue, Dr. Lutz, a alors scindé le grand thème en quatre sous-points, à savoir : la gestion de la qualité, la formation du personnel, la documentation, et la qualification-validation. Le séminaire aura donc porté sur ces quatre points. Avant d’entrer dans le vif du sujet, Monsieur Lutz a d’abord clarifié le thème principal. Selon lui, «  les Bonnes Pratiques de Fabrication (BPF) sont des règles qui une fois appliquées, garantissent que les produits fabriqués sont conformes aux normes de qualité pré-établie du produit.» En d’autres termes, elles garan-tissent qu’au cours de la fabrication, il n’y a pas eu contamination bactérienne (par bactérie) ou croisée (deux produits différents qui se mélangent), ou bien encore des erreurs dans les méthodes de travail. Le trac mélangé à une curiosité du savoir se lisaient sur les visages des élèves. En effet, le séminaire était organisé en même temps en français et en anglais, le document de travail étant en français. Cette peur ne tardera cependant pas à être surmontée parce que juste après la séance d’introduction, les élèves ont commencé à poser des questions et à s’exprimer sans gêne.

La matière proprement dîte

Le séminaire à proprement parler a donc débuté avec l’exposé du Dr. Häufel sur le thème de la « gestion de la qualité.» Il s’agissait d’évoquer tout le parcours du médicament dès déjà sa fabrication jusqu’à ce qu’il atteigne le malade. Ceci sous-entend donc la gestion de la qualité d’un médicament pendant sa fabrica-tion, son transport, sa conservation, etc. « C’est ainsi que les assistants pharmaceutiques, les pharmaciens

Dr. Hans Peter Häufel donne des explications à un ensei-gnant de l’EPCM. Photo Marco Eberlein

Page 7: Jeunesse-Écho #1 Avril 2012

7

Jeunesse-Écho - journal de l‘EPCMJeunesse-Écho - journal de l‘EPCM

d’officines, les transporteurs, sont appelés à être de bons gestionnaires de la qualité de médicaments », a signifié M. Häufel.Le point en rapport avec «  la formation du person-nel », a été développé par Dr. von Storp. Il a expliqué que «  chaque position dans une industrie pharma-ceutique est importante, d’où la nécessité d’un per-sonnel qualifié et compétent. Les responsables d’une industrie pharmaceutique doivent donc assurer une formation permanente pour leurs employés  », a-t-il martelé. L’objectif de tout ceci étant d’aboutir à une bonne qualité de médicaments. Les 2è et 3è jours étaient consacrés aux notions de « documentation » ainsi que la « qualification-valida-tion. » La documentation suppose que chaque opéra-tion effectuée dans les salles de fabrication de médi-caments est guidé par un document officiel appelé « Instruction du travail. »La qualification-validation suppose la vérification de la conformité des équipements et locaux aux normes des BPF. Les BPF constituant un document de réfé-rence mondiale qui régit la fabrication des médica-ments. Après la qualification, on valide les procédés

qui ont été utilisés dans la qualification.

Les conclusions

Le dernier jour de la formation à savoir le mardi 21 février 2012 a été caractérisé par une présentation en plénière des travaux qui ont été effectués en groupes la veille. C’est vers midi que les deux consultants ont procédé au récapitulatif des notions apprises, avant les discours officiels qui ont précédé la remise des cer-tificats. A la fin de la formation, tous les participants ont reçu leurs certificats.Satisfaction générale à l’endroit des participants, des animateurs ainsi que des organisateurs du séminaire.

Vue des participants au séminaire avec leurs certificats.Photo Marco Eberlein

Les participants reçoivent leurs certificats des mains de Dr. Lutz Henning von Storp, Verena Stamm, et Néhémie Nduwimana, Directeur des sections techniques à l’EPCM (de droite à gâuche). Photo Marco Eberlein

Page 8: Jeunesse-Écho #1 Avril 2012

8

Jeunesse-Écho - journal de l‘EPCM

L’équipe de rugby de l’EPCM. Photo privée

Les jeunes joueurs en démonstration. Photo privée

Cette équipe est celle de l’Ecole Polyvalente Carolus Magnus. Aujourd’hui, elle est parmi les meilleures équipes de rugby des écoles secondaires au niveau national.Par Ousmane Iconizigiye, 9ème et Emmanuel Nibiraba, 10ème

L ’équipe a commencé en 2010 sous l’initiative de mon-sieur Hilaire Ndikumagenge, professeur d’éducation

physique et sportive (EPS) à la même école. Il avait alors commencé à introduire les notions de rugby pendant les cours d’EPS pour former au mois de janvier 2011 une équipe de rugby représentant l’école. A la même année scolaire (2010-2011), l’équipe commence déjà à partici-per aux championnats interscolaires. Le premier match l’oppose au Lycée Notre Dame de Rohero au mois de février 2011. Le score est de neuf points à zero en faveur de l’EPCM. Le second match oppose l’Ecole Technique de Bubanza et l’EPCM. Celle-ci remportera toujours avec un score de douze points contre zero de l’ETB. L’EPCM sera toujours le gagnant du troisième match qui l’opposera à l’Ecole Technique de Bubanza (ETB) avec un score de 15 points à zero. C’est ce match qui qualifiera l’EPCM pour la demi-finale où elle rencontrera le Lycée Technique de la

Plaine. Le match sera remporté par cette dernière sur un score de 15 points à 0 de l’EPCM, classant ainsi l’EPCM à la 3ème place. Notez que cinq points correspondent à un es-sai, celui-ci étant l’équivalent d’un but en football. Les 15 points donnent ainsi trois essais, ou trois buts en football.La finale opposera le Lycée Technique de la Plaine avec le Lycée de Kayanza. Le premier l’emportera sur le deu-xième, gagnant ainsi la coupe interscolaire de rugby de 2010-2011.Aujourd’hui l’équipe de rugby à l’EPCM progresse bien. M. Ndikumagenge compte par ailleurs fonder un club qui fe-rait partie de la Fédération Burundaise de Rugby. « Celle-ci a d’ailleurs accepté d’enregistrer ce club à la deuxième division à partir de la saison 2012-2013 », se réjouit ce pro-fesseur d’EPS. Selon Oscar Nduwimana, président de la Fédération Burundaise de Rugby, « celle-ci a en effet commencé en 2001 avec quatre clubs, au moment où elle en compte aujourd’hui douze. Six sont dans la ligue A (seniors), et les six autres dans la ligue B (juniors). 23 écoles secondaires possèdent aujourd’hui des clubs de rugby. »Signalons que dans toute la province de Bujumbura (ru-ral), l’EPCM est la seule école qui a une équipe de rugby.

Page 9: Jeunesse-Écho #1 Avril 2012

9

Jeunesse-Écho - journal de l‘EPCMJeunesse-Écho - journal de l‘EPCM

Grâce à sa peau noire sur fond beige, un guépard est diffi-cilement identifiable dans la savane par ses proies. Photo : Schwarz Peter

Il est considéré comme l’animal le plus vite sur terre. Mais pour avoir cette capacité, le guépard paie assez cher : avec son allure svelte et fine, il n’est pas fait pour se battre, souvent même pas pour protéger ses petits. Par Marco Eberlein

S i la nature est la mère de l’évolution, celle-ci a fait du guépard un animal extraordinaire et bi-

fonctionnel. Le félin, qui atteint jusqu’à 1,50 mètre de long et pèse en moyenne 43 kg, est très rapide, mais il n’est pas très fort. Il a un grand nez, mais pas une grande gueule. Il a de longues jambes, mais un corps assez faible par rapport à d’autres carnassiers. En effet, parmi ces derniers, le guépard, tacheté de noir sur un fond beige, se caractérise par certaines particularités. La biométrie spécialisée du guépard, le qualifie d’ani-mal le plus vite sur terre. Avec une vitesse de 110 km/h sur les dis- tances courtes (seulement 500 m), aucun autre animal ne peut échap-per à ses pattes. Le gué-pard court plus vite qu’un cheval de course. En s p r i n t d i re c t , l a gazelle qui est

son butin préféré, n’a pas une grande chance. Pour atteindre une telle vitesse, son cœur bat jusqu’à 250 fois par minute et l’animal respire plus de deux fois par seconde. Ses lon-gues jambes lui per-mettent de sauter jusqu’à huit mètres en longueur. Pour traverser (en courant) un terrain de foot, qui a environ 100 mètres de longueur, le gué-pard a besoin de trois secondes à peu près. Pouvez-vous faire la comparaison avec vous ? Mais cette particularité a son prix. Son corps svelte et fin, et ses pe-tites dents ne lui favorisent pas ses combats. Même pour défendre son butin après la chasse, ou pour protéger ses petits, le guépard n’est pas assez fort. Il a des

Attention: encore petit, le gué-pard peut être confondu à un chat!Photo : R by Dieter www.pixelio.de

Page 10: Jeunesse-Écho #1 Avril 2012

10

Jeunesse-Écho - journal de l‘EPCM

Pinnacle - 19

Ne pouvant pas trop se battre suite à son physique plus ou moins faible, le guépard tue sa proie par étouffement. Source : www.natur-lexikon.com

ennemis  ? Vous demandez-vous peut-être. Puisque il préfère des carnivores, essentiellement constitués de mammifères de moins de 40 kg, tels que des ga-zelles, impalas, springboks ou petits koudous comme butins, il partage souvent son milieu de vie avec d’autres prédateurs tels que des lions et des hyènes. Au moment où le guépard est un solitaire, les lions par exemple chassent en groupes. C’est pour cela que le félin, tacheté de noir-beige, fait la chasse plutôt pendant la journée. À cette heure-là, les autres préda-teurs du milieu se reposent, car ils chassent préféra-blement pendant la nuit. Mais ce qui est pire qu’attra-per le guépard avec sa proie, c’est quand les lions ou les hyènes trouvent ses petits. Les guépards vivant en effet seuls, pendant la chasse, la mère est obligée de laisser ses petits, caché dans un trou ou une auge.La technique de chasse du guépard se distingue de la chasse à l’affût adoptée par la plupart des grands félins  : pour attraper sa proie, il s’approche du trou-peau après avoir scruté le terrain depuis une branche d’arbre ou le sommet d’une termitière. Une fois qu’il a repéré un animal qui s’est éloigné de son groupe, le guépard s’en approche patiemment à moins de 50 mètres. Il accélère alors subitement, durant quelques secondes jusqu’à atteindre son ex-ceptionnelle vitesse,

qui lui permet d’attraper des animaux rapides. Le gué-pard est un chasseur effi-cace, bien que son taux de réussite varie fortement se-lon le type de proie, l ’ e x p é -rience et le sexe du chas-seur. La chasse aux faons de gazelles est cou-ronnée de succès dans 76 à 100  % des cas selon les études, tan-dis que sur les sujets adultes le taux de réussite descend de 37 à 53,5 %.

Quand on le voit de près, on com-prend pourquoi le guépard est un animal extraordinaire. Avec

son corps filigrane et svelte, il agit doucement et avec vigilance, tou-

jours prêt à chasser. Malheureusement, son prédateur le plus dangereux - l’homme - a

réussi à diminuer la population des guépards jusqu’entre 10 000 et 15 000 au monde, la majo-

rité vivant en Afrique. Presque complètement dis-parus en Asie, désormais la plupart habite en Nami-bie, Botswana, Kenya et en Tanzanie.

Face à une proie, un guépard peut aller jusqu’à 110 km/h. Source : www.vondenhochelben.de/Gepard.htm.de

Page 11: Jeunesse-Écho #1 Avril 2012

Jeunesse-Écho - journal de l‘EPCM

Couvertur

e électriq

ue

à 100 % grâce

à l‘énergie

solaire Thérapies:• Faciales

• Aromathérapie• Hot stone Massage• Mum-To-Be Mas-sage... et beaucoup plus

Hôtel avec service SPA et une salle de sauna

Une piscine qui tourne grâce à l’énergie solaireCham

bres comforta

b-

les et bie

n aérées

L‘ hôtel se trouve

directement au bord du

lac Tanganyika

Pinnacle - 19

Chaussée d‘Uvira, Bujumbura (à 5 kilomètres du rond-point Channic vers le Congo)

Tel: 79 92 36 40 Email: [email protected] www.pinnacle19.com

HOTEL SPA RESORT

Design by MC [email protected]

PUBLICITE

Page 12: Jeunesse-Écho #1 Avril 2012

12

Jeunesse-Écho - journal de l‘EPCM

O n est samedi, le 17 mars à 8 :40 heures, commune Buyenzi, avenue de la santé vers le marché. Le ciel

est bleu, tout augure une bonne journée. Un camion contenant un matériel d’assainissement arrive du bout de l’Avenue. Une cinquantaine d’hommes et de femmes attendent les officiels et le début des travaux. Le groupe, dont la plupart portent un T-shirt blanc, sur lequel est écrit: «Journée mondiale de l’eau 2012», attendait le matériel de travail. Le camion leur décharge alors une quarantaine de pelles et de fourches. Le Burundi aura choisi de célébrer l’eau pendant toute une semaine, au moment où elle est célébrée habituellement pendant une journée : le 22 mars. Celle-ci était en effet instituée par les Nations Unies en 1992. Baltasar est un jeune homme de 24 ans, il est content de donner son coup de main. Avec sa combinaison bleue, le jeune homme prend une fourche à bèche et rejoint les autres à côté de la grande rue. Petit à petit, malgré le soleil qui commence à taper fort, les gens allongent la rue et commencent à travailler. Il s’agit de déboucher les égouts qui longent la rue, et petit à petit, l’avenue de la santé se transforme en « avenue des déchets », mais pas pour longtemps.Avec à peu près 2000 participants, dont 600 invités plus les députés et les jeunes de Buyenzi, l’objectif de cette activité était surtout la sensibilisation de la population à la protection de l’environnement. Mais pourquoi alors

toute une semaine? M. Albert Mbonerane, président de l’ACVE (Action Ceinture Verte pour l’Environnement), et initiateur de la semaine explique : « Nous voulons prendre du temps pour sensibiliser Il y avait quelque temps, on faisait seulement la déclaration de la journée,

mais on a vu que les résultats ne sont pas suffisants. Mais si on passe toute une semaine, on lance des messages, et il y a quelque chose qui reste. » Lui aussi, avec d’autres

C’est grâce à un projet d’assainissement en faveur de cette commune lancé à l’occasion de la semaine de l’eau. Celle-ci était organisée pour la première fois au Burundi du 17 au 22 mars courant. Par Marco Eberlein

Vue des participants qui débouchent un égout à l’avenue de la santé. Photo Marco Eberlein

Page 13: Jeunesse-Écho #1 Avril 2012

13

Jeunesse-Écho - journal de l‘EPCMJeunesse-Écho - journal de l‘EPCM

participants, tient un outil dans les mains et porte des bottes. Déjà avec la première pelle, M. Albert retire une grande montagne de saletés. L’idée du projet d’assainissement de la commune Buyen-zi est assez simple : Sensibiliser la population à la cause de l’environnement en ramassant les déchets dans toute la commune. Et quand on regarde l’état sanitaire de la commune, on peut dire que cela valait vraiment la peine. Les égouts sont en effet jonchés de pièces métalliques, déchets de jardin, des sacs en plastique, sans oublier des ordures ménagères. Tout ça sera alors transféré à la décharge publique de Buterere, « qui est malheureu-sement en mauvais état, » regrette Albert Mbonerane. Subsiste quand-même une question : le sort de cette décharge et de la population environnante.En longeant l’avenue de la santé, on comprend égale-ment pourquoi cette commune a été choisie pour un tel événement: dans un coin, devant deux immeubles, une

montagne de déchets pollue l’environnement. Il ne faut pas un grand effort pour remarquer qu’avec la pluie; des plastiques, des métaux usés, et bien d’autres saletés s’acheminent des égouts vers le lac Tanganyika. Suite à tout cela donc, cette commune a été choisie comme bé-néficiaire d’un projet d’assainissement exécuté conjoin-tement par l’ACVE et la Fondation Mwezi Gisabo sur financement de la Brarudi. L’enveloppe prévue pour cela

va jusqu’à 50 000 000 Fbu.Le lancement d’un tel projet aura prouvé ce dont une population est capable de faire pour l’assainissement du milieu de vie. C’est aussi une preuve qu’un travail fait en communauté génère toujours de bons résultats, contrai-rement à un travail isolé. Ce projet aura aussi permis une chose : sensibiliser la population sur la protection de l’environnement et nettoyer en même temps tout un quartier.

Le 1er vice-président de la République, Thérence Sinunguruza, avait fait le déplacement pour soute-nir la population de Buyenzi. Photo Marco Eberlein

Même de gros engins pour l’assainissement avaient été prévus. Photo Marco Eberlein

Page 14: Jeunesse-Écho #1 Avril 2012

14

Jeunesse-Écho - journal de l‘EPCM

Par Jean Pierre Ndikuriyo, enseignant de swahili à l’EPCM

B ahati anasoma darasa la pili. Anasoma katika shule ya msingi ya bidii. Yeye huenda shule kila siku ya

jumatatu mpaka ijumaa. Yeye haendi shule siku za juma-mosi na jumapili. Hizi ni siku za mapumziko.Shule ya akina Bahati ni ya wavulana na wasichana. Wa-nafunzi wote huvaa sare nadhifu. Rangi ya sare ya wavu-lana ni shati nyeupe na kaptura nyekundu. Sare ya wa-vulana ni blauzi nyeupe na kaptura nyekundu. Sare ya wasichana ni blauzi nyeupe na rinda jekundu. Wanafunzi wote huvaa soksi nyeupe na viatu vyeusi.Shule ya akina Bahati ina madarasa mengi. Ina ofisi ya mwalimu mkuu. Kuna ofisi nyingini ya karani. Pia ina chumba cha walimu. Ina vyoo vya wavulana na wasi-chana. Kuna kiwanja cha mpira chenye goli. Maskauti wa shule ya kina Bahati hufanya gwaride katika kiwanja hicho.

Mwalimu mkuu : préfet des études

Chumba cha walimu : salle des professeurs

Ofisi ya karani : secrétariat

Vyoo : les latrines

Kiwanja cha mpira : terrain de football

Shule ya msingi : école primaire

Siku za mapumziko : jours de repos

Wavulana : les garçons

Wasichana : les filles

Sare : uniforme

Madarasa : les classes

Ofisi : bureau

Maneno magumu (Vocabulaires)

Page 15: Jeunesse-Écho #1 Avril 2012

15

Jeunesse-Écho - journal de l‘EPCMJeunesse-Écho - journal de l‘EPCM

Kindergarten : maternelle

First grade : premier degré (après la maternelle)

Nursery school : crèche

Pioneer : promoteur

To be at play : dans ce contexte, ça veut dire être

en train de jouer -

To learn : apprendre

To adjust to : s’ajuster à

To take turns in : se relayer

To grow : grandir (dans ce contexte)

To solve : résoudre

Skills : compétences

Health : santé

Aim : objectif ou but

By Juvénal Batungwanayo, English teacher at EPCM

M ost of the children in the world start first grade when they are five, six, or seven years old. Many

children before first grade they must attend kindergar-ten or nursery school classes. Probably, most of children even their parents don’t know much who is the pioneer of kindergarten. The kindergarten program is designed to help each child grow in independence, solve problems, develop skills, and live comfortably with others. Children in kindergar-ten are at play most of their day, but they are constantly learning through their play. They learn to plan activities to follow simple directions, and to adjust to school life.Young children also learn from each other. They learn to express their mind or ideas in speech, as well as in artis-tic and musical activities. They learn to share ideas with their friends and to take turns in using materials. They learn to help others, and they grow in independence by

helping themselves. They develop physically through healthy activity and through learning good health ha-bits.The aims and activities of nursery school are very much like those of kindergarten but nursery school children are younger and less independent. Classes must be smaller and the parents must work more closely with the teachers.

The EPCM Kindergarten. Photo Marco Eberlein

Hard words (mots difficiles)

Page 16: Jeunesse-Écho #1 Avril 2012

C omme partout ailleurs dans le monde, au Burundi aussi les jeunes se fréquentent sous forme de « re-

lations amoureuses. » Ceci se passe aussi bien dans les milieux scolaires que para-scolaires. Ils se disent qu’ils s’aiment. Mais est-ce que ces jeunes voient de la même manière le copinage en milieu scolaire ? Qu’en pensent les parents  ? Quels sont les avantages et les inconvé-nients des fréquentations en milieu scolaire ? La plupart des jeunes disent que c’est impossible de vivre sans « un(e) petit(e) ami(e). » Il y en a qui estiment cepen-dant que « ce ne sont que des liaisons platoniques, c’est-à-dire des relations affectueuses entre un garçon et une fille dans lesquelles le sexe n’entre pas en ligne de compte. » Certains jeunes ont une vue positive, d’autres ont une vue négative sur ce sujet. Un jeune déclare sous anonymat  : « Pour moi, le copinage est une bonne chose. C’est une étape très importante, car elle m’aide à me préparer à être un bon père de famille. Les jeunes qui ne font pas les fréquentations avec quelqu’un de l’autre sexe, je les

considère comme anormaux. Moi, je cherche au maxi-mum cinq filles pour que si une me déçoit, je reste avec les autres. »IRADUKUNDA Eunice de la 1ère Pharmacie à l’Ecole Po-lyvalente Carolus Magnus déclare : « Pour moi, le copi-nage en milieu scolaire, c’est une perte de temps. Par exemple, il empêche l’évolution en classe. »

Jésus Marie, lui, est de la 1ère Pharma-cie à la même école. Selon lui, « le

copinage est un facteur d’échec en classe. Il n’est que béguin, et ne dure pas. Ce n’est qu’un jeu de sentiments éphé-mères. Les garçons peuvent voler de l’argent pour gagner

la sympathie des filles, ce qui fait partie des inconvénients. »

Le directeur de l’enseignement technique à l’EPCM lui, rejette carré-

ment cette pratique. Pour lui, « le copi-nage distrait les élèves et peut être à la base

de l’échec scolaire. Or, estime-t-il, quand un élève échoue, il perd en même temps son temps,

son énergie, et l’argent qu’il a payé les études. »Les parents aussi soutiennent que le copinage n’ap-

porte rien de bon, et ainsi le découragent. Une mère

Ils appellent cela le « copinage. » La suite est une réflexion-sondage faite par deux élèves de l’Ecole Poly-valente Carolus Magnus. Des jeunes et des moins jeunes expriment leurs vues par rapport à ce genre de relations.Par Inès IRAMBONA, 1ère pharmacie et Inès ARAKAZA, 1ère pharmacie

16

Jeunesse-Écho - journal de l‘EPCM

Page 17: Jeunesse-Écho #1 Avril 2012

qui requiert l’anonymat déclare: « Les fréquentations en milieu scolaire n’aboutissent à rien. C’est du mensonge, puisque les gens se fréquentent en vue de se marier. Est-ce que les élèves vont-ils se marier étant encore sur le banc de l’école ? » Se demande-t-elle avant de conclure : « Non, ils déambulent pendant deux semaines et ils se séparent. »Bref, il faut faire attention avec une personne de sexe

différent, car en se fréquentant on peut aller trop loin et cela cause beaucoup de problèmes. Par exemple, les fréquentations peuvent mener à l’adultère ce qui en-gendre des grossesses non désirées. Les filles, en étant enceintes, peuvent penser à l’avortement. Il arrive aussi qu’elles abandonnent leurs études. « Donc, il faut laisser l’amour mûrir dans le silence du cœur pour bien se pré-parer à la vie future », estime la dame sous anonymat.

17

Jeunesse-Écho - journal de l‘EPCMJeunesse-Écho - journal de l‘EPCM

Malgré des efforts consentis par les uns et les autres, le phénomène des enfants de la rue reste toujours d’actualité. Certains parlent même des personnes de la rue, parce qu’aujourd’hui, des adultes y ont rejoint aussi les enfants. Des fois, ceux-ci y sont envoyés même par leurs parents. Par Ousmane ICONIZIGIYE, 9ème et Lambert Gahungu

U n samedi dans la matinée, dans une rue de Bujum-bura, à côté du marché central, des enfants portent

des haillons, et demandent de l’argent aux passants. Le premier enfant qui nous parle s’appelle Alice Kwizera, une jeune fille de 13 ans qui vit avec sa grand-mère, qui n’a ni mère, ni père. Alice n’étudie pas parce que sa grand-mère n’a pas de moyens pour lui payer les études. Elle est prête cependant à réintégrer l’école si elle avait les moyens de payer ses études. Elle a alors arrêté en 3ème primaire.Nadine Nshimirimana, elle, a 14 ans et habite la commune Buterere, dans la périphérie nord de la capitale. Elle vit avec sa mère, qui est cultivatrice. Nadine est en 3ème pri-maire, mais elle ne se présente pas tous les jours à l’école parce qu’elle n’a pas toujours à manger. Dans ce cas, sa petite sœur Inès de neuf ans ne va pas non plus à l’école où elle fréquente la 2ème primaire. Claude Mpawenimana est un jeune garçon de 14 ans. Il habite aussi Buterere et étudie en 4ème année primaire. Il ne se présente pas tous les jours à l’école non plus, faute de quoi manger. A ce moment, il va dans la rue pour cher-cher de quoi se nourrir. « Cela dure six ans », nous révèle-t-

il. Pour rentrer à Buterere depuis le centre ville, il y va soit à pied, soit à bord des camions qui amènent les ordures de la capitale au dépotoir de Buterere.

Espérance Nizigiyimana est une jeune femme qui a six enfants. Nous la trouvons aussi « dans la rue », tout près du marché central de Bujumbura. Elle a avec elle deux de ses enfants, un est en train d’allaiter. Personne de ses en-

Ils sont de plusieurs catégories d’âge, les enfants qu’on trouve dans la rue. Photo Philipp Ziser

Page 18: Jeunesse-Écho #1 Avril 2012

18

Jeunesse-Écho - journal de l‘EPCM

25, Boulevard du 28 Novembre Tel. : 22226209 / 22224585 Fax : 22223511 Email : [email protected]

... toujours la qualité!

Design by MC [email protected]

Grand choix de fromages

Une charcuterie fraîche

Grand assortissement de vins

PUBLICITE

fants ne fréquente l’école faute de moyens. Elle est venue à Bujumbura depuis sa terre natale Kirundo pour chercher du travail et en a même trouvé à Kamenge comme tech-nicienne de surface. Alors, c’est à ce moment qu’elle ren-contre un homme qui lui fait les six enfants. Cet homme avait cependant une autre femme mais Espérance ne le savait pas. Il finira par abandonner Espérance et toute sa progéniture pour retrouver sa première femme. N’ayant pas de quoi payer le logement, Espérance finit dans la rue.Tous ces cas illustrent à suffisance un problème social qui reste réel dans le pays. Cela est dû notamment à la pauvreté comme on le constate, mais aussi à «  la dégra-dation des mœurs et le délabrement du tissu familial  », fait remarquer madame Verena Stamm, responsable de la Fondation Stamm qui assiste notamment les enfants de la

rue au Burundi. Remarquez que la plupart de nos sources habitent à Buterere, la fameuse commune semi-urbaine où toute la capitale jette ses ordures. Un quartier pauvre donc ; nous allions dire une bidonville. La question qu’on peut se poser est la politique gouvernementale face à une situation qui affecte une partie non moins importante de la population. Mais est-ce que ce problème peut être com-plètement éradiqué ? Selon, madame Verena, « pour que ce phénomène soit éradiqué, il faut lutter suffisamment contre la pauvreté, et créer l’emploi. » Saluons en passant les efforts qui ont été consentis dans ce sens, parce qu’on peut constater en même temps que ce phénomène a di-minué au fur du temps. Mais est-ce que tous les efforts ont été épuisés ?

Page 19: Jeunesse-Écho #1 Avril 2012

19

Jeunesse-Écho - journal de l‘EPCMJeunesse-Écho - journal de l‘EPCM

25, Boulevard du 28 Novembre Tel. : 22226209 / 22224585 Fax : 22223511 Email : [email protected]

Après un petit sondage effectué auprès de certaines personnes, jeunes et moins jeunes de la capitale Bu-jumbura; le constat est que la considération de la dot aujourd’hui est nuancée. Les idées sont assez diverses, certains veulent la supprimer, d’autres veulent la garder.Par Renaud-Davy TUNGABOSE, 2ème pharmacie et Clarisse GAHIMBARE, 9ème pharmacie

P our la majorité des demoiselles et des dames, si l’in-tention est de respecter l’honneur de la future mariée

et de sa famille, la dot devrait être gardée. Sandrine est une jeune fille de la vingtaine qui habite à Ngagara. Pour elle, « quand la fille n’est pas dotée, sa belle famille risque de la dénigrer, de la calomnier et de l’accabler de paroles bles-santes, ce qui n’arrangera pas la vie familiale de la fille. » En plus de cela, adjoint-elle, « la famille de la fille est honorée et félicitée pour l’éducation de la fille à travers la dot. »Cet avis est partagé par une dame requérant l’anonymat pour qui « la dot ne devrait pas être supprimée en aucun cas. » Selon elle, « compte tenu de la situation économique du pays, la dot devrait plutôt être adaptée, car le Burundi d’antan n’est plus le même aujourd’hui du point de vue économique. La dot traditionnelle, plus honoreuse que celle d’aujourd’hui, n’est donc plus possible. »Le côté masculin a un autre point de vue. Les sujets inter-rogés croient plutôt que la dot devrait être abolie. Selon

Richard, un jeune homme de Nyakabiga de 22 ans, la dot devrait être supprimée. A son avis, « celle-ci constitue une grave entrave au mariage, vu qu’elle peut même l’empê-cher. » C’est aussi l’avis de Calvin, 22 ans également, habi-tant Nyakabiga. Les plus âgés du côté masculin ont une position plutôt nuancée. Un monsieur de la soixantaine, qui ne se révèle pas estime qu’ « on ne peut plus trop exiger de la part du garçon compte tenu de la situation économique du pays. » Pour lui, « le garçon devrait donner ce qu’il a en signe de reconnaissance sans que sa belle famille ne soit stricte sur une valeur fixe. Si la dot devrait interférer au mariage, je n’hésiterai pas de la supprimer », lâche-t-il. Le même avis est partagé par Gervais, 46 ans. Celui-ci pense même que « si la dot est considérée comme remerciement, sa valeur ne devrait pas être fixée rigoureusement par la famille de la fille. Ce serait plutôt au garçon d’évaluer jusqu’où ce remer-ciement peut aller.»

Bien que la dot soit toujours ancrée dans la culture burundaise, il semble qu’elle ne soit à l’abri du temps et de l’évolution. A partir de ce petit sondage fait auprès des quelques personnes, les futures générations risquent de la supprimer ou tout simplement de changer considérablement sa forme. Le fait que la belle famille du garçon exige une valeur fixe comme dot, la fille risque d’être considérée comme une marchandise, et cette situation pourrait à la longue révolter les jeunes futurs mariés. D’où alors, on pourrait assister plus tard, soit à l’adaptation de la dot, soit à sa suppression tout court.La dot, qui dans le temps était remise sous forme de vache, est aujourd’hui

remise sous forme d’argent dan une petite corbeille. Photo Marco Eberlein

Page 20: Jeunesse-Écho #1 Avril 2012

20

Jeunesse-Écho - journal de l‘EPCM

6 1 2 84 6 1

8 3 21 7 4

1 5 39 2 6

6 4 81 7 9

7 3 1

2 4 35 3 1

9 7 58 5 2

2 13 4 9

3 2 1 79

7 8 4

Sudoku I Sudoku II

Le but du jeu est de remplir ces cases avec des chiffres allant de 1 à 9 en veillant toujours à ce qu’un même chiffre ne figure qu’une seule fois par colonne, une seule fois par ligne, et une seule fois par carré de neuf cases. Vous trouvez les réponses à la dernière page! Bonne chance.

Deux canardsDeux canards sont sur une rive, ils se

regardent. L’un dit: „ Coin Coin !!“ L’autre dit: „ Ben

mince! J‘allais dire la même cho-

se!!“

Cuisine cannibalisteLe chef cannibale soulève le couvercle de la marmi-

te de temps en temps, et avec une énorme fourche,

il pique le mec qu‘il est en train de cuire! - Mais enfin!

Lui dit un autre cannibale! Foutez-lui au moins la paix ! On le fout déjà au

court-bouillon, alors si en plus on le torture...

- Quoi!? Mais tu ne vois pas qu‘il est en train

d’bouffer tout le riz!

Page 21: Jeunesse-Écho #1 Avril 2012

21

Jeunesse-Écho - journal de l‘EPCMJeunesse-Écho - journal de l‘EPCM

Faites la mesure!Commence par évaluer l’objet le plus grand sur les deux images. Sur la première image, est-ce le carré en avant ou celui en arriè-re qui est le plus grand ? Sur la deuxième image, est-ce l’homme en avant ou celui en arrière qui est le plus grand ? Après, faites la mesure des deux carrés et vous allez trouver qu’ils ont une même taille, de même que pour les deux petits bonhommes ! Comment est-ce possible ? On peut penser que c’est une illusion optique. En fait notre cerveau tient compte de tout ce qu’il voit dans son environnement. A cause des lignes, les images donnent une impression de tridimensionnalité (en trois dimensions), n’est-ce-pas ? Le traitement de l‘image par le cer-veau croit que les objets s’amoindrissent au fur et à mesure que la distance augmente. Mais en réalité, la taille reste la même.

Jeux de différences Les deux images semblent pareilles, n’est-ce-pas? Pourtant ils se cachent sept différences entre eux. Essayez de les trouver! La réponse se trouve à la dernière page. Bonne chance !

Les belges en safariDeux belges sont en safari en Afrique.

Soudain, un lion sort de la brousse et se jette sur un des gars. Après une dure ba-

taille il réussit à se dégager de la bête et à la faire fuir. Il rejoint alors son ami tout

ensanglanté et les vêtements en lam-beaux. - Espèce d’idiot, pourquoi

tu n’as pas tiré? Ce lion a failli me tuer. - Mais tu m’as dit que c‘était un fusil pour les éléphants...

Page 22: Jeunesse-Écho #1 Avril 2012

22

Jeunesse-Écho - journal de l‘EPCM

U n médecin est entré a l’hôpital en hâte après avoir été appelé pour une chirurgie urgente. Il a répon-

du à l’appel, a changé dès que possible ses vêtements et est allé directement au bloc de chirurgie. Là, il trouve le père du garçon qui fait des vas-et-vient dans le hall. En voyant le médecin arriver, le papa hurla : « Pourquoi avez-vous pris tout ce temps pour venir ? Vous ne savez pas que la vie de mon fils est en danger ? Vous n’avez pas le sens de responsabilité ? » Le médecin sourit et dit : « Je suis désolé, je n’étais pas

dans l’hôpital et je suis venu le plus rapidement pos-sible après avoir reçu l’appel… Et maintenant, je sou-haite que vous vous calmiez pour que je puisse faire mon travail. »

« Me calmer? Et si c’était votre fils vous calmeriez-vous ? Si votre propre fils meurt maintenant que ferez-vous ? » Dit le père avec colère.Le médecin sourit encore et répondit : « Je dirai... De la poussière nous sommes venus et époussetés, nous retournerons, béni soit le Nom de Dieu. Les médecins ne peuvent pas prolonger des vies. Allez et intercédez pour votre fils, nous ferons de notre mieux par la grâce de Dieu. »« Donner conseil quand nous ne sommes pas concernés c’est si facile, » murmura le père.La chirurgie a pris quelques heures après lesquelles le médecin sorti heureux, « Merci Dieu ! Votre fils est épar-gné. Si vous avez n’importe quelle question, demandez à l’infirmière ! »« Pourquoi est-il si arrogant ? Il ne pouvait pas attendre quelques minutes pour que je me renseigne sur l’état de mon fils  ? » A commenté le père en voyant l’infir-mière après que le médecin soit parti.L’infirmière répondit, les larmes descendant son visage: « Son fils est mort hier dans un accident de route, il était a l’enterrement quand nous l’avons appelé pour la chirurgie de votre fils. Et maintenant qu’il a épargné la vie de votre fils, il est parti en courant pour finir l’enter-rement de son fils. »Ne JAMAIS JUGER PERSONNE parce que vous ne savez pas ce qu’elle traverse en ce moment.Source : www. rumeursdabidjan.net

Par Lambert Gahungu

Page 23: Jeunesse-Écho #1 Avril 2012

23

Jeunesse-Écho - journal de l‘EPCMJeunesse-Écho - journal de l‘EPCM

Issa Jamal Yoya est un jeune musicien qui évolue au Burundi. Quoi qu’étudiant, il compte à son actif 14 chansons en quatre ans. Nous vous proposons un bref aperçu sur sa personne.

Par Lambert Gahungu

D e sang arabe, Yoya est burundais, de mère rwandaise et de père métis. L’heureux enfant vit le jour à Muyin-

ga, au nord du Burundi, le 12 avril 1988. D’une famille musulmane de 6 enfants, Yoya est le 4è, et est aujourd’hui orphelin de père. C’est dans sa province natale qu’il fera sa scolarité jusqu’en 9è ; pour faire le tronc commun ensuite à Kirundo, la province voisine. Il finira ses humanités tech-niques à l’ITELETIQUE de Bujumbura, option «  Informa-tique de télécommunication ». Aujourd’hui, il est étudiant en sciences de la communication à l’Université Lumière de Bujumbura où il fait la 2è licence. En 10è, il est déjà papa, un fils qui a six ans aujourd’hui. « Je l’aime bien mon fils David », reconnaît-il. Il reste tout de même célibataire et ne sait pas quand il se marie.

Sa carrière musicale

C’est en 2003 qu’il fait son entrée dans le monde de la musique. Il a alors 15 ans. A ce moment, il interprète

les chansons des autres, juste par amusement comme d’autres ado-

lescents qui s’intéressent à la musique. « Petit à

petit, j’ai pris goût à cet art, et j’ai

décidé de m’y profession-naliser , ré-vèle-t-il. Ce sera seule-ment après 5 ans qu’il va sortir sa p r e m i è r e

chanson  : «  Muramumbwirira  » (dites-lui de ma part!). Depuis ce moment, il ne cessera pas de produire chaque année, jusqu’à maintenant. En 2006, il est entré dans l’or-chestre « Troubadour band  », dirigé par le fameux arabe Msheng, un Dj d’antan, très connu dans le monde musical burundais. Beaucoup de musiciens du pays seraient passés en effet par son orchestre.Yoya chante un peu de tout : la vie politico-sociale du pays, et l’amour bien sûr comme la majorité de ses collègues bu-rundais. Il le fait dans tous les rythmes sauf le rap. Tout ça, à ses propres frais. Il vient de gagner son premier prix au mois de février de cette année, dans le cadre la compétition musicale organisée chaque année par la radio Isanganiro : le prix  « Isanganiro Award. » Il avait alors chanté contre la corruption, dans son dernier titre : « Wiyumva gute ? (com-ment te sens-tu ? (quand tu te fais corrompre))»  Yoya est d’ailleurs invité pour se produire en Hollande et Belgique au mois de juillet prochain.Ce jeune chanteur pense que la musique burundaise se cherche encore, du moment que «  de nouveaux artistes naissent, alors que ni le gouvernement, ni la population burundaise ne s’intéressent pas encore assez à la musique locale. » Il a quand même espoir qu’un jour les burundais vont découvrir qu’au Burundi il y a de chanteurs talen-tueux, qui ont besoin d’être soutenus.

Les 13 chansons chantées par Yoya

1. Muramumbwirira2. Umpoye iki ?3. Diana4. Congolese girl5. Birababaza6. Igisuma7. Pamela

8. Ubutigu9. Mpaka lini

10. Ikigabo11. Warahemutse12. Unayo iona mbaya13. Wiyumva gute

Yoya sur scène en janvier 2012. Photo privée

Page 24: Jeunesse-Écho #1 Avril 2012

Jeunesse-Écho - journal de l‘EPCMPUBLICITE

Page 25: Jeunesse-Écho #1 Avril 2012

25

Jeunesse-Écho - journal de l‘EPCMJeunesse-Écho - journal de l‘EPCM

1 2 7 6 5 4 3 9 84 5 6 9 8 3 1 2 79 8 3 1 2 7 5 6 48 6 1 5 4 9 7 3 25 7 9 2 3 6 4 8 12 3 4 8 7 1 6 5 93 9 2 4 1 5 8 7 66 4 5 7 9 8 2 1 37 1 8 3 6 2 9 4 5

6 1 2 9 8 3 4 5 73 7 5 4 6 2 9 8 19 4 8 1 5 7 3 6 22 8 6 5 3 9 1 7 41 5 3 7 4 8 6 2 94 9 7 2 1 6 5 3 85 2 9 6 7 4 8 1 38 6 4 3 2 1 7 9 57 3 1 8 9 5 2 4 6

Sudoku I Sudoku II

L’équipe de rédaction du journal. Photo Marco Eberlein Les élèves de la pharmacie dans une séance de pra-tique au laboratoire de l’EPCM. Photo Philipp Ziser

Des écoliers qui rentent. Photo Marco Eberlein Les élèves dans la pause. Photo Philipp Ziser

Page 26: Jeunesse-Écho #1 Avril 2012

26

Jeunesse-Écho - journal de l‘EPCM