Jean Ferrat, pseudonyme de Jean Tenenbaum, est un parolier, musicien, compositeur et chanteur...

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Jean Ferrat, pseudonyme de Jean Tenenbaum, est un parolier, musicien, compositeur et chanteur français né le 26 décembre 1930 à Vaucresson (Hauts-de-Seine) et mort le 13 mars 2010 à Aubenas [1] en Ardèche. À la fois chanteur engagé et poète, auteur de chansons à textes, il est aussi compositeur, et met notamment en musique de nombreux poèmes de Louis Aragon. Jean Ferrat est proche des idées communistes, mais demeure critique envers le Parti communiste français et l'URSS. Bien que peu présent dans les médias et malgré un retrait de la scène à quarante-deux ans, il connaît un grand succès aussi bien critique que commercial, fondé tant sur la qualité de

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Jean Ferrat, pseudonyme de Jean Tenenbaum, est un parolier, musicien, compositeur et chanteur français né le 26 décembre 1930 à Vaucresson (Hauts-de-Seine) et mort le 13 mars 2010 à Aubenas[1] en Ardèche.À la fois chanteur engagé et poète, auteur de chansons à textes, il est aussi compositeur, et met notamment en musique de nombreux poèmes de Louis Aragon. Jean Ferrat est proche des idées communistes, mais demeure critique envers le Parti communiste français et l'URSS. Bien que peu présent dans les médias et malgré un retrait de la scène à quarante-deux ans, il connaît un grand succès aussi bien critique que commercial, fondé tant sur la qualité de ses compositions (textes et mélodies) – dont l'interprétation est soutenue par la tessiture grave et chaude de sa voix – que sur ses prises de position politiques.

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Nous dormirons ensemble

La montagne

C’est beau la vie

Les belles étrangères

Au bout de mon âge

Potemkine

Je ne chante pas pour passer le temps

Le sabre et le goupillon

Que serais-je sans toi

© Mars 2010 – Joël – J.G. - Gogol

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Sa jeunesse Le père de Jean Ferrat, Mnacha (dit Michel) Tenenbaum[2], est un artisan-joailler qui composera pièces et parures pour des commanditaires parisiens. Né en 1886 à Ekaterinodar (aujourd'hui Krasnodar)[3], il émigre de Russie vers la France en 1905. Il épouse Antoinette Malon, originaire du Puy-de-Dôme[4], ouvrière dans une entreprise de fleurs artificielles. Après son mariage, celle-ci quitte son emploi pour élever les quatre enfants du couple : Raymonde, Pierre, André et Jean, cadet d'une vingtaine d'années de sa soeur[5]. En 1935, la famille s’installe à Versailles.Le chanteur restera fortement marqué par l'Occupation allemande. Il a onze ans, le 30 septembre 1942, lorsque son père, Juif non pratiquant, est déporté à Auschwitz[6], dont il ne reviendra pas[7]. L'enfant est caché un moment par des militants communistes, puis la famille (Jean, sa mère, sa sœur et ses frères) se réfugie en zone libre, à Font-Romeu[8]. Il y reste deux ans, et y fait sa sixième et sa cinquième. Jean retourne ensuite vivre à Versailles avec sa tante. Il y poursuit ses études au collège Jules Ferry (aujourd’hui lycée Jules Ferry). En juin 1944, la famille décide de les faire revenir en Cerdagne afin d'éviter les affrontements liés à la Libération. Mais arrivés à Perpignan, ils reçoivent l'instruction de ne pas terminer le trajet : sa sœur est retenue par la Gestapo à la citadelle de Perpignan, tandis que l'un de ses frères se cache dans la montagne et que sa mère est interrogée par la Gestapo. Jean et sa tante logent alors à l'hôtel pendant un peu plus d'un mois, jusqu'à ce que sa sœur soit libérée[4]. La famille gagne alors Toulouse, où elle est logée un temps par les parents de la belle-sœur de Jean, puis chez une famille de paysans dans l'Ariège, grâce aux réseaux de résistants dont fait partie son beau-père, Marcel Bureau[9].À seize ans, il doit quitter le collège pour aider financièrement sa famille. Sans diplôme ni expérience, il est embauché comme aide-chimiste. De manière à progresser, il prend des cours du soir puis poursuit pendant plusieurs années un cursus au CNAM aux fins de devenir ingénieur chimiste. Il quitte définitivement ce milieu en 1954 pour celui de la Bohème et, principalement, des cabarets de la Rive droite.

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Ses débuts dans le monde du spectacleAttiré par la musique et le théâtre, il entre dans une troupe de comédiens au début des années 1950, compose quelques chansons et joue de la guitare dans un orchestre de jazz. Il passe sans grand succès quelques auditions, fait des passages au cabaret sous le nom de Jean Laroche, et, ne se décourageant pas, décide de se consacrer exclusivement à la musique.En 1956, il met en musique Les yeux d’Elsa, poème de Louis Aragon dont il sera toute sa vie l'admirateur [10]. C’est André Claveau, alors fort en vogue, qui interprète la chanson et apporte un début de notoriété à Jean, qui se produit au cabaret parisien La Colombe de Michel Valette, en première partie de Guy Béart.En 1958, il sort chez Vogue son premier 45 tours EP, qui ne rencontre guère de succès. Une jeune chanteuse, Christine Sèvres, reprend quelques-unes de ses chansons. Il l’épouse en 1961. C’est la rencontre en 1959 de Gérard Meys, qui devient son éditeur et son ami, qui lance sa carrière. Il signe chez Decca et, l’année suivante, sort son second 45 tours EP avec la chanson Ma Môme, son premier succès, et passe sur toutes les ondes. Pratiquement en même temps, RCA publie un 45 tours EP des 4 chansons qu'il a enregistrées sous le pseudo de Noël Frank, qui n'aura aucun succès[11]. C'est après la découverte de la ville de Saint-Jean-Cap-Ferrat qu'il décide de s'appeler Jean Ferrat.Sa rencontre avec Alain Goraguer, qui signe ses premiers arrangements sous le pseudonyme de Milton Lewis, est décisive. Ce dernier devient l'arrangeur attitré de ses chansons. Son premier 33 tours sort en 1961 et reçoit le prix de la SACEM. Commence alors sa longue carrière, émaillée de difficultés avec la censure exercée par les dirigeants de la radio et de la télévision[12]. En effet, Jean Ferrat a toujours été un chanteur engagé à l’esprit libre. Il écrit ses propres textes et met en musique ceux de ses amis poètes, Henri Gougaud, Georges Coulonges ou Guy Thomas (voir la section discographie pour la suite).En 1962, il fait la connaissance d’Isabelle Aubret : un véritable coup de foudre amical a lieu entre les deux artistes. Ferrat lui écrit Deux enfants au soleil, qui devient un des titres majeurs de la chanteuse, et lui propose la première partie de la tournée qu’il commence. Il compose une chanson sur des paroles écrites par Philippe Pauletto qu’il publie en 1970, et qui sera ensuite interprétée aussi par Isabelle Aubret : Tout ce que j’aime.Au début des années 1960, il compose, sur des paroles de Michelle Senlis pour Jacques Boyer et Jean-Louis Stain, une chanson qui, réécrite partiellement dans les années 1970, devient Mon vieux, interprétée par Daniel Guichard. Le succès de cette chanson n’a jamais cessé.

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L'artiste engagéCompagnon de route du PCF sans jamais en avoir été membre[13], il garde ses distances avec Moscou et, en 1968 avec la chanson Camarade il dénonce l’invasion de Prague en 1968[14] par les troupes du Pacte de Varsovie. Avec son ami Georges Coulonges, il y préfère la révolte des humbles, des simples gens. Opposé à l’orientation pro-soviétique prise à l’issue du vingt-troisième congrès du Parti communiste en 1979, il fustige dans la chanson Le bilan, la déclaration de Georges Marchais, secrétaire général du PCF, qui évoque alors - en 1979 - un bilan globalement positif[15] des régimes dits socialistes. Il apporte néanmoins son soutien à Georges Marchais lors des élections présidentielles de 1981, expliquant quelques années plus tard, dans la chanson Les cerisiers (1985), les raisons pour lesquelles il est demeuré fidèle à la mouvance communiste[16].Il accuse le système commercial qui fait passer les considérations financières avant l’art des artistes créatifs. Publiant des lettres ouvertes aux différents acteurs de la vie culturelle, présidents de chaînes, ministres, il dénonce une programmation qui selon lui privilégie les chansons « commerciales » plutôt que les créations musicales et poétiques[17].Il était membre du comité de parrainage de la Coordination française pour la Décennie internationale de la promotion d’une culture de non-violence et de paix[18] ainsi que du Mouvement contre le Racisme et pour l'Amitié entre les Peuples[19].Jean Ferrat, dès ses débuts, oriente son inspiration dans deux directions : l’engagement social (il est proche du PSU puis du Parti communiste français) et la poésie. « Je ne chante pas pour passer le temps ». Ferrat a mis en musique de nombreux poèmes de Louis Aragon, et a tout au long de sa carrière cherché à donner à ses chansons une signification militante derrière le texte populaire.

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© Mars 2010 – Joël – J.G. - Gogol