Introduction « La France de Vichy, un passé qui ne passe pas...

l'historien et les mémoires de la Seconde Guerre mondiale en France

« La France de Vichy, un passé qui ne passe pas ».Henry Rousso historien

Par cette formule l'historien H. Rousso montre la difficulté à faire reconnaître la responsabilité de la France dans politique de collaborat° et dans la déportat° des Juifs pendant la Seconde Guerre mondiale.

Introduction

Compétences séance : *presenter un document defacon complete(date, auteur, nature, source, sujet traite,contexte)*distinguer les differents types de sources*citer un document ecrit DUPONT -CORNU catherine

Ce fait s’explique pour une raison : l'histoire et la mémoire sont deux analyses (perceptions) différentes du passé .

L'histoire : est la science qui étudie les faits dupassé, les justifie avec des sources(témoignages et archives) et les analyse defaçon critique pour en faire un récit objectif.L'historien vise donc à expliquer le passé.

La mémoire = « la faculté de conserver et de serappeler des choses passées et ce qui s'y trouveassocié » C’est donc le souvenir que l’on a àtitre personnel comme à titre collectif d’unepersonne ou d’un événement. Or lesévénements sont vécus de manière différentespar les personnes , la mémoire qu'ils enconservent est donc différente.

DUPONT -CORNU catherine

La mémoire L’histoire


.

Au lendemain de la seconde guerre mondiale : plusieurs mémoires émergent portées par des groupes porteurs de mémoires

Mémoire de ceux quiont subit la déportation

Mémoire de ceux quiont participé à larésistance

Mémoire de ceux quiont soutenu leMaréchal Pétain

Or Le passé laisse des traces et ces traces peuvent unir ou diviser une société :

Mémoire de ceux quiont participé à laguerre

« La France de Vichy, un passé qui ne passe pas ».

+UNE mémoire Officielle : celle

de l’Etat

= on parle donc de mémoires plurielles


Or Le passé laisse des traces et ces traces peuvent unir ou diviser une société :

Après la 2ème GM en France : + mémoires émergent portées par des groupes porteurs demémoires : Ils découlent des faits marquants qui caractérisent cette période : défaite,occupat°, collaborat°, résistance, déportat° donnant ainsi naissance à une mémoire de larésistance, une mémoire de la déportat°, et pour les Pétainistes une mémoire de VichyOn parle de mémoire plurielles.S’érige aussi une mémoire d’Etat « officielle » qui au gré des évolut° politiques et destravaux des historiens va privilégier certains groupes de mémoire au détriment desautres

Problématique : Cῑ les mémoires de la seconde guerre mondiale ont-elles

évolué depuis 1945 ? et quel rôle jouent les historiens dans l’évolut° des

mémoires?

annonce du plan: De 1945 à la fin des années 60, le mythe du résistancialisme se développe et occulte les autres mémoires de la guerre A partir des années 70, ces dernières se réveillent grâce à un important travail des historiens Depuis les années 90 la responsabiltié de l’Etat français dans la déportation des juifs a fait l’objet d’un « devoir de mémoire » et l’on assiste à une multiplication des lois mémorielles envers lesquelles les historiens prennent parfois leurs distances DUPONT -CORNU catherine

I. La France résistante : le mythe du résistancialisme (1945- années 1960)

A- 1944 : la France : Une société traumatisée

L’épuration sauvage en 1944 Les déportations sous Vichy Rafles du Vel D’hiv en Juillet 42

La collaboration de Vichy

Arrestation par la MiliceFrançaise de résistants Français

Que doivent oublier les français des « années noires »?


I. La France résistante : le mythe du résistancialisme

(1945- années 1960)

A- Une société traumatisée

En 1944 la France = libérée mais =marquée par + traumatismes : -honte défaite (1940) + occupat° All

-honte collabo de Vichy + participat° au génocide

-humiliat° guerre civile : entre Français résistants / les autres Milice (au service de Vichy et

des nazis)

-Epurat° sauvage violente / collabos (H – F) .

Il faut pour le GVT provisoire (CNR et de De gaulle) : reconstruire 1 unité (sociale et politique)


B- La domination du mythe résistancialisme( H . Rousso dans son livre Le syndrome de Vichy (1987).) 1950-1960

Au lendemain de la Guerre deux principales mémoires s’affirment et dominent la scène politique

: la mémoire communiste portée par le PCF alors puissant et la mémoire gaullienne. Gaullistes et

communistes mènent une bataille des mémoires en tentant de s'approprier les mérites de la Résistance.

→ La mémoire gaullienne estprépondérante (portée par DeGaulle ): Les gaullistes :insistent-sur l’act° de la France libre-sur le rôle militaire desrésistants et ils minimisentl’action de l’armée américainedans la libérat° du pays.-Paris: libérée par seshabitants.-minimise la collaborat° et rôledes communistes dansrésistance

→La mémoire

communiste (PCF)

cherche à faire oublier le

Pacte germano-soviétique

(1939) et entrée tardive

dans la résistance (1941).

Met en avant le sacrifice

humain du Parti pdt la

guerre = parti des "75

000 fusillés"


B- La domination du mythe résistancialisme( H . Rousso dans son livre Le syndrome de Vichy (1987).) 1950-1960

https://www.gouvernement.fr/partage/9406-discours-du-general-de-gaulle-place-de-l-hotel-de-ville

Quelles sont les 2grandesmémoires quiémergent ?A l’aide de vosconnaissancesexpliquez leurrôle durant la2ème GM ?


en 1945, les communistes font imprimer une affiche pour les élections

municipales où ils se revendiquent, au même titre que les gaullistes,

ayant-droits de la Résistance. L'affiche représente une femme

protectrice serrant dans bras son enfant effrayée. En haut, des croix

mortuaires . En arrière-plan, une carte de la France. La couleur

dominante est le bleu que viennent compléter le blanc et le rouge. Un

message électoral fait le lien entre Résistance et élections. La

signification est simple : le peuple français (femme et enfant, carte de la

France et couleurs bleu-blanc-rouge) doit se rassurer (geste de la

femme) car le PCF a fait son devoir de Résistance (« qui a le plus fait

d'efforts et versé de sang pour délivrer la Patrie ») et peut désormais

prendre en main les rênes du pays (« ce parti veut être et sera le grand

parti de la Renaissance française »).

Ce document comporte des limites : il s'agit d'un document de

campagne électorale. Il est donc partial. Par ailleurs, le PCF se

nommait « le Parti des 75000 fusillés ». Or s'il est indéniable que les

communistes ont payé le plus lourd tribut et constituaient une force

majeure de la Résistance, les historiens estiment le nombre total de

fusillés, communistes ou non-communistes, entre 4000 et 10000. Enfin,

il faut rappeler que le PCF n'a décidé son entrée en Résistance qu'en

juin 1941, après que le pacte entre Staline et Hitler a été rompu (même

si certains communistes n'ont pas respecté les consignes du parti et sontdevenus résistants dès 1940).DUPONT -CORNU catherine

Expliquez la Phrase?Que cherche à faireDGQuand et Quelévénement et quelHomme permet demarquer l’unité dela France ?


Mais De Gaulle oublie les clivages politiques

entre résistants = vision unificatrice

L’apogée de ce moment est le transfert des

cendres de J. Moulin au Panthéon en 1964

avec le discours de Malraux et le ralliement du

PCF à cette vis° unitaire de la France

combattante. Car

J Moulin est 1 H de gauche, mais rallié à la France libre dirigée par de Gaulle. JM = unificateur des réseaux de résistance et fondateur du CNR sa panthéonisation rassemble l'ensemble de la Résistance

Gaullistes et les communistes instrumentalisent la

mémoire en faisant le portrait d’une France

entièrement résistante : c’est le mythe

résistantialiste)DUPONT -CORNU catherine

Quelles sont les caractéristiques de cette mémoire ?- elle est unanimiste : bien qu'adversaires

politiques, communistes et gaullistes cultivent et

célèbrent l'image d'une France opposée à

l'occupant.Exe : en 1960 est édifiée une grande croix de Lorraineau Mont Valérien, élément central d'un mémorial.-la Crx de L est un symbole : de la résistance gaulliste-le Mont Valérien = lieu où bcp de communistesrésistants furent fusillés par les Alle.Symboliqt, il s'agissait de nouer toutes les résistanceset de faire du Mont Valérien un lieu de mémoireofficiel.


➔ les Français ont été dans leur ensemble

résistants et sont présentés comme des héros :

Cette France résistante est portée par le cinéma

populaire : ex La grande vadrouille de G. Oury

(1966).

.

Quelles sont les caractéristiques de cette mémoire ?


➔ le régime de Vichy = 1 parenthèse ;

n’est pas la « vraie France »

Ex Des films qui appuient la mémoire officielle

« la bataille du Rail » de R clément en 45

Ex Dans le film Nuit et Brouillard 1956 Alain

Resnais / le rôle des autorités françaises dans

la déportat° est censuré.

L’État exige en particulier qu'une

photographie avec un gendarme français

surveillant le camp de concentration de

Pithiviers soit retirée.



les historiens EX : Robert Aron dans son Histoire de Vichy, 1954 →Pétain = « bouclier » de la Frce et de Gaulle

son « épée » ; Pétain aurait réussi à limiter le rôle néfaste des nazis en France, en particulier en évitant la

déportat° des juifs français, tandis que de Gaulle, dans une sorte de complémentarité, aurait chassé l'occupant

du territoire en un second temps.

théorie invalidée (après) par l'historien américain Robert Paxton.



Cette mémoire a un objectif :

- restaurer la cohés° nationale. Il faut donner l'image d'une France unie et occulter la part

d'ombre des actes des Français pendant la Seconde Guerre mondiale.

Des stations du métro parisien sont rebaptisées pour rappeler le souvenir des résistants

Les écoliers peuvent participer à cette cohés° avec le CNRD créé en 1961. L'objectif de ce concours

vise « à transmettre aux jeunes générat) l'histoire et la mémoire de la Résistance et de la

Déportation ».

Le discours officiel, la littérature, le cinéma glorifient les résistants et ne s’intéressent pas aux

soldats vaincus de 1939, aux déportés, aux victimes de la Shoah


C- les limites de la mémoire résistancialiste

Une mémoire conflictuelle

Cependant, malgré l’action résistancialiste, la

mémoire de ces années noires reste conflictuelle :

Des décisions qui suscitent polémiques et

divisent les français :

Les collaborateurs ne sont pas tous condamnés et on

préfère discrètement les amnistier ex la loi de 1947 réduit

de 40 000 à 13 OOO le nombre de personnes

emprisonnées pour collaborat) et en 1953 est promulguéE

une loi d'amnistie des faits de collaborat). Cette lois

concerne les « Malgré-nous », ces Alsaciens qui ont été

enrôlés de force dans l'armée allemande – « malgré eux »

– et qui ont été contraints de participer au massacre

d'Oradour-sur-Glane où périrent 642 civils en 1942

En février 1953, la France se divise lors du procès de 21 membres de la Division

S.S. «Das Reich» qui a massacré les habitants d’Oradour-Sur-Glane. Parmi les

accusés, figurent 13 "malgré-nous" alsaciens qui seront condamnés aux

travaux forcés puis amnistiés par la loi du 20 février 1953


Parallèlement certains tentent de réhabiliiter la

mémoire de Vichy A la mort de Pétain en 1951, ses

partisans réclament la révision de son procès, tentent

de réhabiliter son action en affirmant qu’il a mené

«double jeu» pour protéger les Français et réclament

que le héros de Verdun soit enterré à Douaumont.

(monument commémoratif de la bataille de verdun)

Mémoire conflictuelle car ?


Une mémoire partielle car :


Une mémoire partielle car :

- Oubli de la mémoire des victimes du génocide. Le discours officiel s’intéresse peu aux déportés, aux victimes de la

Shoah

- Si la déportat° est condamnée et commémorée (1954 loi commémorative sur le souvenir des victimes de la

déportat° et morts dans les camps de concentrat° du IIIe Reich) elle « globalise » les victimes : opposants tziganes,

homosexuelles, juives = On ne saisit pas à cette époque que des populat° bien particulières ont été ciblées.

Exemple Le film Nuit et brouillard en 56 : Camps d'exterminat° et de concentrat° ne sont pas différenciés .Toutes les

victimes sont globalisées, le mot « juif » n'est prononcé qu'une seule fois et la spécificité de la Shoah n'est pas mise en

avant.

- Les victimes ne sont pas forcément écoutées ( ni par la populat° ni par les historiens ) Exemple : Simone Veil

rescapée d'Auschwitz, raconte la difficulté à faire entendre les témoignages des rescapés de la Shoah. Cette

mémoire fut occultée car on ne voulait pas différencier les déportés selon leur spécificité (politique, raciale,

orientation sexuelle, etc) et mettre en cause l'unité d'une mémoire résistancialiste.

- Il ne pouvait y avoir plusieurs mémoires de la guerre en France. Par ailleurs, on voulait oublier l'horreur des temps

de la guerre et de la déportat° et « tourner la page ».


II- Remise en cause et éclatement des

mémoires depuis les 70’s - 90:

A : Un nouveau contexte

→ dans les années 70 les tabous entretenus sur Vichy remis en cause et 1 nouvelle lecture des années d’occupat° est devenue possible car :Les partisans du résistancialisme s'effacent : De Gaulle se retire en 1969 = fin de l'incarnat° du résistancialisme . Le PC décline : le nombre d'adhérents↘ années 80 Une nouvelle générat) apparaît : des Français qui n'ont pas connu directement les traumatismes de la guerre = prêts à entendre des discours différents. Le cinéma et la presse présentent une image plus nuancée des années d’occupat°

Quelle évolution connaissent les mémoires dans les années 70 ? Pourquoi ?


B.La remise en cause du résistancialismeProgressivement le mythe du résistancialisme s'effondre : grace aux historiens et cinéastes qui ont accès à de nouvellesarchives qui éclairent d'un jour nouveau la réalité de la France entre 1940 et 1945.→Des films mettent en évidence les choix différents faits par les Français sous l'Occupat°. Ainsi le film Le chagrin et la pitié en1971 (M. Ophüls), , avec des images d’archives insiste sur la passivité des français, de sensibilité pétainiste et davantagepréoccupés par leur survie que par la résistance. Ce documentaire bouscule tellement les idées reçues que la télévision refusede le diffuser car il décrit l'attentisme des Français de manière négative. Mais au cinéma, le film attire plus de 600 000spectateurs.Aux États-Unis, on produit le film «Holocaust» (1979)


Le rôle de l’historien et de la société dans cette évolution mémorielle→une nouvelle générat° de chercheurs

transforment la recherche historique et

proposent 1 lecture inédite du rôle de Vichy à partir de

nouvelles archives.

Ils CRITIQUE la thèse = Pétain protecteur et insistent

sur l’ampleur de la collaborat° voulue par le régime de

Vichy.

Ex : La France de Vichy de Paxton en 1973. C'est l'un

des premiers à avoir accès aux archives allemandes.

C'est un choc car il démontre pour la première fois que

c'est bien le régime de Vichy, et non les Allemands, qui

sont à l'initiative des déportations de 75 000 Juifs

français et qui ont adopté des lois antisémites sans que

les Allemands ne le demandent explicitement. La thèse

« du glaive et du bouclier » s'effondre.

D’autres historiens s'intéressent à la nature du régime

de Vichy et en propose 1 nouvelle lecture : pour eux,

Vichy est un régime autoritaire, à rapprocher des

régimes fascistes.


•C-la lente affirmation de la mémoire de la Shoah 60’- 80’

A partir des années 60 on assiste à un réveil de

la mémoire de la Shoah, ou génocide juif.

Grace aux associat° regroupant quelques

milliers de survivants avec leurs proches

+ autre événement explique ce réveil :

les grands procès des chefs nazis

→1961 : procès d’A d’Eichmann

(responsable SS de la logistique de la Solution

Finale) en Israël permet de libérer la parole des

anciens déportés raciaux, parole jusque-là

inaudible Son procès a un retentissement

international. Il est condamné à mort


→ fin des 70’s, les époux Klarsfeld créent l’associat° Fils et Filles des déportés juifs de France pour

réactiver la mémoire du génocide en chassant les derniers criminels survivants pour les

traduire en justice. Ils sont à l’origine de 3 grands procès

: K. Barbie 1987, ancien chef de la Gestapo lyonnaise, condamné pour crime contre l’humanité.

Procès Touvier (1994) et Papon en (97-98)

La déportat° raciale revient au-devant de la scène GRACE :

Aux témoignages des rescapés ; rendent compte de la violence policière et de l’horreur des

chambres à gaz.

Le film de Cl. Lanzmann, Shoah, sorti à la même époque (1985), a un puissant écho dans

l’opinion publique

→ c’est la participation des français au génocide qui est mise en avant ; Touvier a agit en

tant que membre d’une organisation paramilitaire de Vichy (la Milice), et Bousquet en tant

qu’ancien chef de la police de Vichy : ils incarnent la collaborat° de l’Etat français à la

déportat° des juifs voir à leur exécution. Touvier est d’ailleurs le 1er français condamné pour crime

contre l’humanité.


➔ Les Juifs de France décident aussi de

lutter contre le développement des thèses

négationnistes (années 70) qui contestent

l’exterminat° des juifs

✗ Draquier de Pellepoix, ancien commissaire

général de la question juive de Vichy, déclare en

1978 : « A Auschwitz on n'a gazé que des poux »

✗ Robert Faurisson publie en 1979 dans le journal

Le Monde une tribune où il nie l'existence des

chambres à gaz. Ce point de vue n'est pas

historiquement fondé.

✗ Jean-Marie Le Pen déclare en 1983 que « les

chambres à gaz sont un point de détail de l'histoire

de la Deuxième Guerre mondiale ». Il est condamné.

Il réitère ses propose en 1997, 2008, 2009 et 2015. Il

est condamné pour cela à 5 reprises.


MAIS la rupture n'est pas radicale : les gvts

français refusent de reconnaître la responsabilité

de l’État français dans la déportat°.

Pour Georges Pompidou 1971 il faut « jeter le

voile, oublier ces temps où les français ne

s’aimaient pas », gracie P Touvier = ne veut pas

qu'on ravive les feux entre Français résistants et

Français collaborateurs. (L'opinion publique est

choquée).. Giscard d’Estaing décide de ne plus

commémorer le 8 Mai au nom de l’amitié franco-

allemande...

F. Mitterrand refuse de reconnaître toute

responsabilité de l’Etat français

Enfin le scandale du fleurissement de la tombe de

Pétain (chaque année entre 1984 et 1992) par le

président renforce le malaise.

Le mythe résistancialiste perdure encore

Pourquoi peut-on dire que le mythe « résiste « ?


III-les mémoires de la guerre entre

reconnaissance officielle et historicisation depuis

les années 90

A. La reconnaissance officielle de la mémoire

juive

→ Sous la pression médiatique, le président Chirac

reconnaît officiellement, en 1995, la complicité de

l’Etat français dans le génocide juif, à l’occasion du

53° anniversaire de la rafle du Vel d’Hiv à Paris (1942)

: déportation de plus de 12800 juifs avec la

participation active de la police française (« oui, la

folie criminelle de l’occupant a été secondée par des

français, par l’Etat français »). Il rend aussi hommage

aux «Justes» : ces Français qui ont sauvé des Juifs.

Quel évolution majeure en 1995 ?


Le procès Papon 1998 parachève cette reconnaissance : condamné

pour son rôle joué dans la déportat° des juifs bordelais alors qu’il était

secrétaire général de la préfecture de la Gironde

Certains historiens participent d’ailleurs au procès à titre d’expert (cf

Paxton).

En 2012 F hollande réaffirme le rôle de l’Etat français dans la

rafle du Vel d’Hiv . Les français ont donc un « devoir de mémoire » :

express° qui apparaît dans les années 1990. Elle désigne l’obligat°

d’entretenir le souvenir des souffrances endurées par des victimes et de

réparer le préjudice moral et matériel qu’elles ont subi.

le « devoir de mémoire » se traduit par la multiplication des journées

commémoratives.

8 mai : jour férié de commémoration

27 mai journée nationale de la résistance

18 juin journée nationale commémorative de l’appel à la résistance du G

de Gaulle

Dernier dimanche d’avril journée nationale de la déportation

Juillet : journée nationale à la mémoire des victimes des persécutions

racistes et antisémites de l'Etat Français et d'hommage rendu aux « Justes

» de France( qui ont protégé , accueilli, aidé les juifs)


http://fr.wikipedia.org/wiki/Jour_f%C3%A9ri%C3%A9

http://fr.wikipedia.org/wiki/Comm%C3%A9moration

B-La politique mémorielle depuis les années 2000 :

Cette reconnaissance passe aussi par le vote de lois mémorielles :

établissant des vérités historiques officielles et réprimant ceux qui les nient ou

les falsifient ex la loi 1990 Gayssot (pénalisat° du négationnisme en France),

La France honore désormais les autres acteurs de cette période et de

nouvelles mémoires sont promues :

→les troupes coloniales qui ont participé à la Libérat° de la France (sortie en

2006 sur les écrans du film «Indigènes»).

→en 2010 les « Malgré-nous » coupables comme soldats, mais victimes du

nazisme en tant qu’Alsaciens sont officiellement reconnus comme victimes du

nazisme par l’Etat français.

→ L’Etat s’investi également dans la mémoire de la Shoah :

indemnisat° de familles juives dépouillées pdt la guerre et des enfants des

déportés raciaux ; inaugurat° d’un Mémorial de la Shoah à Paris (2005).

→Les travaux historiques évoluent encore et confirment l’implicat°

des autorités françaises et notamment Pétain lui-même dans la politique

antisémite (document original portant sur le projet de loi sur le statut des juifs

de 1940 et annoté de la main de Pétain, retrouvé par S. Klarsfeld en 2010 :

Pétain aggrave les mesures d’exclusion des juifs).

→ De nouvelles journée commémoratives sont mises en place :

En 2004, le chancelier allemand participe à la commémorat° du débarquement

de Normandie. Les deux pays fêtent non seulement la victoire sur le nazisme

aussi la réconciliat° franco-allemande et l’unité européenne.

En 2013, pour la 1ere fois, un président allemand se rend à Oradour-sur- Glane.

En 2014 : grande journée commémorative du débarquement : mémorial Day le

29 mai 2014


C-mémoire et histoire, des relations complexes et tendues

Les historiens s’inquiètent de l’inflation des «lois mémorielles ».

→ Depuis 1990 le Parlement a x les « lois mémorielles » (ex Loi

Taubira de 2001 sur l’esclavage crime contre l’humanité . Mais

loi est abrogée en 2005 remplacée par le rôle positif de la

colonisat° dans l’enseignement..

En 2007, Nicolas Sarkozy se déclare hostile à toute idée de repentance qu’il assimile à la «haine de soi». Il veut redonner toute sa place à la Résistance et il organise une journée nationale à la gloire de Guy Moquet .( lettre de Guy Môquet qui doit être lue dans tous les lycées) Ce choix est alors très contesté car Guy Moquet est mort en raison de ses activités politiques (militantisme communiste) et non pour des faits de résistance.Les historiens s’insurgent contre la tentation des pouvoirs publicsd’intervenir dans l’écriture de l’histoire, au risque de limiterconsidérablement toutes libertés de recherche qui ne correspondrait pas àune certaine « histoire officielle ». De plus de telles lois ont pourconséquences d’encourager la concurrence victimaire entre groupesestimant que leur mémoire n’est pas reconnue à sa juste valeur. Ils jugentanormal dans un Etat démocratique d’imposer aux historiens et par voiede conséquence aux lycéens et collégiens, une vision et une écritureofficielle de l’histoire qui ne correspond pas toujours à la réalitéhistorique

Article 1er :La République française

reconnaît que la traite négrière

transatlantique ainsi que la traite dans

l'océan Indien d'une part, et l'esclavage

d'autre part, perpétrés à partir du xve

siècle, aux Amériques et aux Caraïbes,

dans l'océan Indien et en Europe contre

les populations africaines, amérindiennes,

malgaches et indiennes constituent un

crime contre l'humanité.

Article 2 : Les programmes scolaires etles programmes de recherche en histoireet en sciences humaines accorderont à latraite négrière et à l'esclavage la placeconséquente qu'ils méritent. Lacoopération qui permettra de mettre enarticulation les archives écritesdisponibles en Europe avec les sourcesorales et les connaissancesarchéologiques accumulées en Afrique,dans les Amériques, aux Caraïbes et danstous les autres territoires ayant connul'esclavage sera encouragée et favorisée


Conclusion : Depuis la fin de la guerre , les mémoires de la2ème GM ont évolué , grâce aux recherches menées par leshistoriens, mais aussi en fonction du contexte politique etsocial .Au lendemain de la Guerre, Gaullistes et communistes,imposent une mémoire consensuelle : le mythe d’une Franceunanimement résistante. La société des années 70 briseprogressivement ce mythe et d’autres mémoires apparaissent, notamment ce lui de la Shoa. Les années 90 voient leurreconnaissance officielle. Les lois mémorielles se multiplientce que critiquent parfois les Historiens .


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