Interview Vincent Vittoz - a-fond.typepad.fr

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Vincent, une nouvelle Coupe du Monde a lieu chez vous à La Clusaz. Est-ce l’un de vos gros objectifs de l’année ? Oui. Je m'entraîne sur le site des Confins à La Clusaz depuis que je suis tout petit et je connais parfaite- ment les pistes. C’est toujours un plaisir de skier à La Clusaz car nous avons la chance de bénéficier d'un super environnement. Le site s'y prête bien, les spectateurs peuvent voir 90 % de la course ! Récemment, La Clusaz a organisé 2 épreuves de Coupe du Monde (en 2004 et 2006) et à chaque fois ce fut une vraie réussite. Quel souvenir gardez-vous de votre 2 ème place dans le 15 km à La Clusaz en février 2004 ? C'était la première fois que je prenais le départ d'une Coupe du Monde en France. Ce fut très enrichissant ! J'étais attendu et je pense avoir répondu présent. J'ai appris à gérer mon stress, un vrai plus pour la suite de ma carrière. Mais ce que je retiens de ce week-end, c'est surtout notre perfor- mance lors du relais 1 . Notre victoire a permis de décomplexer le groupe. Un vrai déclic ! Puis vous avez connu moins de réussite dans votre station en décembre 2006… Il y avait peut-être plus d'appréhension de l'événement. Contrairement à 2004, nous ne nous étions pas pré- parés spécifiquement. Même si ce week-end ne restera pas dans les annales, avec Alex (Rousselet) nous avons longtemps joué les premiers rôles sur le 15 km puis avec l’équipe dans le relais où nous étions encore 2 èmes à un tour de l’arrivée (6 èmes au final). Entre ces deux épreuves à La Clusaz, il y a eu votre titre mondial en poursuite (2005). Être le premier champion du Monde français a-t-il été important pour vous ? S'il y avait eu plus de précurseurs en France, j'aurais peut-être atteint le haut niveau plus tôt. Cela m'aurait aussi aidé parce que l'expérience des anciens sert toujours. Mon entraînement, notamment en altitude est basé sur ce que faisait Hervé Balland 2 . Mon but n'était pas d'être le premier champion du Monde français, mais de gagner. Cela a marché en 2005 et j’espère conquérir à nouveau un autre titre mondial ! 2005 a certainement été la plus belle saison de votre carrière ? En effet, c'est l'année où j'ai été le plus régulier. J'ai gagné 3 fois en Coupe du Monde et je termine 2 ème au classement général (devancé par l’Allemand Alex Teichmann, 584 points contre 516). Je suis aussi sacré champion du Monde de poursuite… Donc c'est vrai que 2005 a été une année vraiment complète et d'un très haut niveau. Comment faites-vous encore pour progresser alors que vous avez atteint un tel niveau ? J'essaie déjà de le maintenir. J'apporte également quelques modifications à mon entraînement de manière à corriger mes points faibles. Cette année j'ai choisi de me concentrer sur l'intensité pour les finishs et pour contrer d'éventuelles accélérations. Il faut essayer de se remettre en question. Parfois ça marche, parfois moins… Mais le sport de haut niveau, c'est aussi prendre des risques. Le champion du Monde 2005 et meilleur fondeur français de l’Histoire revient sur les différentes Coupes du Monde organisées chez lui à La Clusaz. Avant d’évoquer la suite de sa carrière avec en apothéose les JO d’hiver de 2010 ? “La candidature d’Annecy s’appuie sur des stations dynamiques” Biographie Né le 17 juillet 1975 à Annecy (Haute-Savoie) Club : La Clusaz JO : 6 ème en poursuite (2006), 4 ème en relais (2006), 8 ème en relais (2002) CM : 1 er en poursuite (2005), 6 ème du 15 km (2005), 6 ème du 50 km (2003) 8 victoires en Coupe du Monde, 8 x 2 ème et 7 x 3 ème 2 ème du classement général de la Coupe du Monde (2005), 5 ème (2006) et 6 ème (2007) www.vincentvittoz.com Vincent Vittoz Propos recueillis par Nils Louna PIERRE TEYSSOT © 4 Itw Interview Êtes-vous satisfait de vos résultats réalisés l'hiver dernier ? L’année 2008 a été particulière mais pas mauvaise. Au début de la saison, j'ai été handicapé par des pépins physiques. Je termine quand même 4 ème au classement général de la distance. Et je finis en apothéose par une victoire en poursuite à Bormio. Les Championnats du Monde 2009 à Liberec (République Tchèque) seront- ils la priorité de votre saison ? Oui. Mais j'espère que les épreuves ne se feront pas sur les mêmes pistes que l'année dernière 3 Liberec est un site qui me convient et qui l’année dernière a souri aux Français 4 . De manière générale, j'aime bien la République Tchèque. Et vos objectifs à plus long terme ? Je veux aller aux JO d’hiver de Vancouver (2010) avec comme objectif de monter sur le podium, que ce soit dans le 15 km libre, la poursuite ou en relais. Il manque encore une médaille olympique à mon palmarès et c’est une réelle motivation pour mes dernières années de compétition. Avez-vous un coup de cœur pour une candidature française aux JO de 2018 ? En tant que Haut-savoyard et membre du club de La Clusaz, je me dois de soutenir Annecy et le départe- ment de la Haute-Savoie pour sa candidature en vue d'obtenir les Jeux Olympiques d’hiver de 2018. Nous avons une superbe région et c’est là que j'ai appris à skier. La candidature d’Annecy s'appuie sur des stations dynamiques qui soutiennent le ski depuis des décennies et qui ont l'habitude d'organiser de grands événements à l'image de La Clusaz mais aussi Chamonix ou le Grand-Bornand. 1 Le team France (Alexandre Rousselet, Christophe Perrillat, Vincent Vittoz et Emmanuel Jonnier) l’emporta devant l’Allemagne et la Russie. 2 Ancien grand fondeur Français, médaillé d’argent dans le 50 km aux Championnats du Monde 1993. 3 Par manque de neige, la piste a dû être raccourcie. 4 1 ère victoire en Coupe du Monde de Jean-Marc Gaillard sur le 15 km. Emmanuel Jonnier termina 7 ème juste devant Vincent Vittoz. FFS / ZOOM AGENCE ©

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Vincent, une nouvelle Coupe du Monde a lieu chez vous à La Clusaz. Est-ce l’un devos gros objectifs de l’année ?

Oui. Je m'entraîne sur le site des Confins à La Clusazdepuis que je suis tout petit et je connais parfaite-ment les pistes. C’est toujours un plaisir de skier àLa Clusaz car nous avons la chance de bénéficierd'un super environnement. Le site s'y prête bien, les spectateurs peuvent voir 90 % de la course !Récemment, La Clusaz a organisé 2 épreuves deCoupe du Monde (en 2004 et 2006) et à chaque foisce fut une vraie réussite.

Quel souvenir gardez-vous de votre 2ème place dans le 15 kmà La Clusaz en février 2004 ?

C'était la première fois que je prenais le départd'une Coupe du Monde en France. Ce fut très enrichissant ! J'étais attendu et je pense avoirrépondu présent. J'ai appris à gérer mon stress, unvrai plus pour la suite de ma carrière. Mais ce que jeretiens de ce week-end, c'est surtout notre perfor-mance lors du relais1. Notre victoire a permis dedécomplexer le groupe. Un vrai déclic !

Puis vous avez connu moins deréussite dans votre station endécembre 2006…

Il y avait peut-être plus d'appréhension de l'événement.Contrairement à 2004, nous ne nous étions pas pré-parés spécifiquement. Même si ce week-end ne resterapas dans les annales, avec Alex (Rousselet) nousavons longtemps joué les premiers rôles sur le 15 kmpuis avec l’équipe dans le relais où nous étionsencore 2èmes à un tour de l’arrivée (6èmes au final).

Entre ces deux épreuves à La Clusaz,il y a eu votre titre mondial enpoursuite (2005). Être le premierchampion du Monde français a-t-il été important pour vous ?

S'il y avait eu plus de précurseurs en France, j'auraispeut-être atteint le haut niveau plus tôt. Cela m'aurait aussi aidé parce que l'expérience desanciens sert toujours. Mon entraînement, notammenten altitude est basé sur ce que faisait Hervé Balland2.Mon but n'était pas d'être le premier championdu Monde français, mais de gagner. Cela a marchéen 2005 et j’espère conquérir à nouveau un autretitre mondial !

2005 a certainement été la plusbelle saison de votre carrière ?

En effet, c'est l'année où j'ai été le plus régulier. J'aigagné 3 fois en Coupe du Monde et je termine 2ème au classement général (devancé par l’AllemandAlex Teichmann, 584 points contre 516). Je suisaussi sacré champion du Monde de poursuite…Donc c'est vrai que 2005 a été une année vraimentcomplète et d'un très haut niveau.

Comment faites-vous encore pour progresser alors que vous avez atteint un tel niveau ?

J'essaie déjà de le maintenir. J'apporte égalementquelques modifications à mon entraînement demanière à corriger mes points faibles. Cette annéej'ai choisi de me concentrer sur l'intensité pour lesfinishs et pour contrer d'éventuelles accélérations. Ilfaut essayer de se remettre en question. Parfois çamarche, parfois moins… Mais le sport de hautniveau, c'est aussi prendre des risques.

Le champion du Monde 2005 et meilleur fondeur français de l’Histoire revientsur les différentes Coupes du Monde organisées chez lui à La Clusaz. Avantd’évoquer la suite de sa carrière avec en apothéose les JO d’hiver de 2010 ?

“La candidature d’Annecy s’appuie sur des stations dynamiques”

BiographieNé le 17 juillet 1975à Annecy (Haute-Savoie)

Club : La Clusaz

JO : 6ème en poursuite (2006), 4ème en relais (2006),8ème en relais (2002)

CM : 1er en poursuite (2005), 6ème du 15 km (2005),6ème du 50 km (2003)

8 victoires en Coupe du Monde,8 x 2ème et 7 x 3ème

2ème du classement général dela Coupe du Monde (2005),5ème (2006) et 6ème (2007)

www.vincentvittoz.com

Vincent VittozPropos recueillis par Nils Louna

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Êtes-vous satisfait de vos résultatsréalisés l'hiver dernier ?

L’année 2008 a été particulière mais pas mauvaise.Au début de la saison, j'ai été handicapé par despépins physiques. Je termine quand même 4ème auclassement général de la distance. Et je finis en apothéose par une victoire en poursuite à Bormio.

Les Championnats du Monde 2009 àLiberec (République Tchèque) seront-ils la priorité de votre saison ?

Oui. Mais j'espère que les épreuves ne se feront passur les mêmes pistes que l'année dernière3…Liberec est un site qui me convient et qui l’annéedernière a souri aux Français4. De manière générale,j'aime bien la République Tchèque.

Et vos objectifs à plus long terme ?

Je veux aller aux JO d’hiver de Vancouver (2010)avec comme objectif de monter sur le podium, quece soit dans le 15 km libre, la poursuite ou en relais.Il manque encore une médaille olympique à monpalmarès et c’est une réelle motivation pour mesdernières années de compétition.

Avez-vous un coup de cœur pour une candidature françaiseaux JO de 2018 ?

En tant que Haut-savoyard et membre du club de LaClusaz, je me dois de soutenir Annecy et le départe-ment de la Haute-Savoie pour sa candidature en vued'obtenir les Jeux Olympiques d’hiver de 2018. Nousavons une superbe région et c’est là que j'ai appris àskier. La candidature d’Annecy s'appuie sur des stations dynamiques qui soutiennent le ski depuisdes décennies et qui ont l'habitude d'organiser degrands événements à l'image de La Clusaz maisaussi Chamonix ou le Grand-Bornand.

1 Le team France (Alexandre Rousselet, Christophe Perrillat, Vincent Vittoz et Emmanuel Jonnier)l’emporta devant l’Allemagne et la Russie.

2 Ancien grand fondeur Français, médaillé d’argentdans le 50 km aux Championnats du Monde 1993.

3 Par manque de neige, la piste a dû être raccourcie.4 1ère victoire en Coupe du Monde de Jean-Marc

Gaillard sur le 15 km. Emmanuel Jonnier termina7ème juste devant Vincent Vittoz.

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