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Description des conséquences du développement Ali Larab Jérôme Leloup Pierre Gaucher Patrick Martineau Ecole Polytechnique de l’Université de Tours, Département Informatique. 64 Av. Jean Portalis, 37200 Tours - France

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Description des conséquences

du développement

des Tic dans l’habitat

Ali LarabJérôme LeloupPierre GaucherPatrick MartineauEcole Polytechnique de l’Université de Tours, Département Informatique.

64 Av. Jean Portalis, 37200 Tours - France

« TIC et Habitat »

S O M M A I R EI. Introduction.............................................................................................................................3II. Les NTIC................................................................................................................................4

II.1 NTIC.................................................................................................................................4II.1.1 Définition..................................................................................................................4II.1.2 Dimensions des NTIC...............................................................................................4II.1.3 Rôles et secteurs d’intervention des NTIC................................................................5

III. L’habitat intelligent...............................................................................................................6III.1 Définition........................................................................................................................6III.2 Les services de l’habitat intelligent.................................................................................6

III.2.1 Gestion de l’énergie et des ressources rares :..........................................................6III.2.2 Services et loisirs :...................................................................................................7III.2.3 Confort :...................................................................................................................7III.2.4 Sécurité :..................................................................................................................8

III.3 Habitat intelligent et santé..............................................................................................9III.3.1 Habitat Mobile pour Personne Handicapée (HMPH)............................................10

III.4 Où réside l’intelligence d’un habitat intelligent ?.........................................................12III.5 Echec de l’habitat domotisé et réussite de l’habitat intelligent.....................................12

IV. Réseaux domestiques..........................................................................................................14IV.1 Architectures réseaux et technologies..........................................................................14

IV.1.1 Les topologies de réseaux......................................................................................14IV.1.2 Les supports de transmission.................................................................................17IV.1.3 Les protocoles de transmission..............................................................................18

IV.2 Schéma et fonctionnalités d’une installation domotique..............................................19IV.3 Outils d’aide aux personnes handicapées.....................................................................21IV.4 Sécurité des communications.......................................................................................22

V. Conception et réalisation :....................................................................................................24V.1 Conception :...................................................................................................................24V.2 Approche de planification :............................................................................................24V.3 Réalisation et structure physique :.................................................................................25V.4 Réhabilitation de l’existant............................................................................................26V.5 Maintenance...................................................................................................................26V.6 De nouvelles approches, de nouveaux métiers..............................................................27

VI. Maisons de test et exemples...............................................................................................28VI.1 Quelques réalisations....................................................................................................28VI.2 Scénario ou réalité ?......................................................................................................34

VII. TIC, en France et dans le monde : situation du marché....................................................35VIII. Conclusion et Perspectives...............................................................................................38IX. Bibliographie......................................................................................................................40X. Glossaire...............................................................................................................................42

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I. Introduction

Notre manière de vivre a été beaucoup modifiée ces dernières années par l’intégration, dans notre environnement, de la micro informatique et des nouvelles technologies de l’information et de la télécommunication (NTIC). Ces dernières ont amélioré la flexibilité et la productivité des entreprises et sont également à l’origine de nouvelles activités et de nouveaux métiers. Certains spécialistes les considèrent comme l’agent principal de modification de l’économie mondiale [36], qui conduit à une véritable révolution socioculturelle. Elles se sont introduites dans notre quotidien au point qu’on se demande aujourd’hui, si on peut se passer d’utiliser le téléphone portable, l’ordinateur ou encore de se connecter à Internet. Les applications et les secteurs d’implantation des NTIC sont très vastes. Actuellement, elles envahissent tous les domaines de l’activité humaine. Mais sont-elles susceptibles d’enrichir également le domaine de l’habitat ? C’est la question à laquelle nous allons essayer de répondre tout au long de ce travail.

Souvent, le concept de maison du futur, maison communicante voire intelligente est mis en avant. Auparavant, c’était celui de maison domotisée, associé au domaine plus globale de la domotique. La domotique est un vieux concept qui n’a pas toujours tenu ses promesses. L’avènement des TIC et du réseau Internet ouvrent la voie à une nouvelle société de l’information dans laquelle les relations humaines évoluent (forums de discussion, Chat, …), le commerce électronique se popularise, les équipements informatiques et les équipements électroniques intègrent les foyers. Ces différents changements peuvent avoir une répercussion fondamentale sur la structure de l’habitat, du logement et au niveau des modes d’habitation.

A partir d’une définition, on essaiera de donner un sens à l’acronyme « NTIC » et à d’autres expressions différentes mais connexes. Pour mieux être en mesure de comprendre les potentialités offertes par les TIC, on parlera aussi de leurs rôles et des secteurs où elles interviennent. Par la suite, on parlera de l’habitat intelligent et des différents services qu’il peut rendre. On profitera de l’occasion pour aborder la notion d’habitat intelligent adapté à la santé, et on essayera de montrer comment sont intégrées les nouvelles technologies dans l’environnement domestique pour améliorer la qualité de vie des habitants âgés ou atteints de maladies chroniques. Le quatrième chapitre est plus technique. Le domaine des réseaux domestiques, la manière dont ils sont implémentés, les protocoles utilisés ainsi que les outils d’aide ajoutés pour combler le déficit des personnes âgées ou malades (handicapées) afin d’accroître leur autonomie seront abordés. On parlera dans le chapitre cinq de la manière de concevoir et de réaliser un habitat communicant. On développera, ensuite, l’influence de l’intégration des TIC dans l’habitat sur le marché du travail et l’émergence de nouvelles activités et de nouveaux métiers (§ V.6). Dans le chapitre suivant, des exemples de réalisations de maisons entièrement communicantes seront décrits. Avant de conclure et de donner des perspectives, on essayera de mettre en relief la situation du marché des TIC en France, en Europe et dans le monde.

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II. Les NTICAvant de parler des nouvelles technologies de l’information et de la communication

(NTIC), certains rappels seront faits sur des termes que nous trouverons tout au long de ce rapport afin d’éviter des confusions. Nous essayerons de préciser le lien, s’il existe, entre ces termes et les NTIC.

II.1 NTIC

II.1.1 DéfinitionLes TIC ou NTIC, pour Nouvelles Technologies de l’Information et de la

Communication (en anglais, IT pour Information Technology), sont la convergence d’un ensemble de technologies dans les domaines de l’informatique (équipements, services et logiciels), des télécommunications (équipements et services), de l’électronique (composants,...) et de l’audiovisuel. Les NTIC sont utilisées pour numériser, traiter, rendre accessible et transmettre, en principe en quelque lieu que ce soit, une quantité quasi illimitée et très diversifiée de données. Le développement de la numérisation est dû au fait que l’information numérique est plus facilement manipulable, communicable, stockable, restituable, etc.. Les NTIC ont amené une nouvelle manière de communiquer entre nous qui est en train de révolutionner notre monde. Elle prend la forme de la télévision numérique, du câble, du téléphone par fibre optique, des communications par satellites, etc. La plus spectaculaire illustration de cette révolution est sans doute le réseau Internet. Par ce réseau on peut communiquer instantanément presque n’importe où sur la planète. D’après certains spécialistes, l’apport de l’Internet est comparable à celui de l’alphabet et de l’imprimante qui ont changé l’histoire de l’humanité [30]. Ainsi, les NTIC abolissent à leur tour de nouvelles frontières et créent de nouvelles façons d’entrer en relation avec le monde et, ainsi, rapprochent les populations… pour le meilleur (parfois pour le pire !) dans le village mondial, galaxie de Gütenberg, cher à Marshall Macluhan.

II.1.2 Dimensions des NTICDerrière l’acronyme NTIC se cachent les mots technologie, information et

communication. Chacun de ces mots a sa propre signification.

Dimension technologie des TIC :Dans technologies de l’information et de la communication, le mot technologie

désigne les méthodes ainsi que les procédés employés pour traiter l’information. Les technologies sont porteuses de sens, elles modifient notre façon de concevoir et de représenter le monde. Elles participent ainsi à édifier, à définir et à caractériser notre société. Elles sont aussi génératrices de sens. C’est ce qui les distingue des autres anciennes techniques développées par l’homme. Elles génèrent du sens car l’utilisateur ne lit pas seulement l’information mais la manipule et travaille à l’intégrer dans sa structure mentale de connaissance. Dans ce sens, un texte (ou une image) à l’écran appelle l’utilisateur à le modifier, à le couper, à le copier et à le remodeler. Le sens serait alors généré, en partie, par l’utilisateur-manipulateur et non exclusivement par celui qui avait préalablement publié le texte. D’après Lebrun et Vigano [31], l’interactivité des outils des NTIC pourrait contribuer à l’acquisition de compétences transversales (organisation des connaissances, démarches de

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résolution de problèmes, participation et gestion d’un travail en collaboration, développement de projets personnels...) et plus loin, à l’autonomie des étudiants.

Dimension information des TIC:L’énorme quantité d’informations que les TIC nous apportent n’est en réalité qu’un

ensemble de bits. Ce sont les machines qui transforment ces signaux en informations compréhensibles par un être humain. En numérisant l’information, l’ordinateur peut stocker une grande quantité de données qu’il peut, par la suite, traiter et interpréter très rapidement et sans aucune ambiguïté [32].

Dimension communication des TIC :Les technologies numériques favorisent le développement de l’interactivité

(communication). Avec les NTIC, le récepteur lui même devient un émetteur. Il reçoit l’information, la modèle comme il le veut puis l’envoie. Un autre interlocuteur la reçoit, la transforme à son tour et l’envoie, et ainsi de suite. C’est pour cette raison que certains chercheurs considèrent que désormais les émetteurs ne produisent plus seulement du sens mais aussi des processus qui produisent à leur tour d’autres sens [33]. Ce changement de paradigme est aussi perceptible et visible en éducation. Avec l’intégration des TIC dans le contexte de l’enseignement, l’acte d’enseigner apparaît de plus en plus fondamentalement comme un acte de communication. L’élève devient un communicateur, un récepteur-émetteur. Il devient non seulement plus actif dans le processus de sa formation, mais il participe lui-même à l’élaboration du sens et à la génération des savoirs [33].

II.1.3 Rôles et secteurs d’intervention des NTICLes applications et les secteurs d’implantation des NTIC sont très vastes. Les NTIC et

Internet sont en constante évolution, ce qui rend difficile d’identifier leurs applications. Cependant, ce qui est sûr c’est que les NTIC sont actuellement présentes dans tous les domaines, avec plus ou moins d’importance, et qu’ elles vont bientôt en envahir complètement quelque uns [33]. Actuellement les TIC ont envahi les secteurs comme la recherche, l’éducation (cours en ligne), la culture (presse, télévision, vidéoconférence), la santé (interventions chirurgicales assistées par ordinateur, maison de santé - cf. § III.3 “habitat intelligent et santé“), le commerce électronique, etc.. Elles jouent aussi un rôle remarquable dans des secteurs importants et contribuent de manière substantielle à la croissance économique du pays. Les TIC sont une source importante de nouveaux emplois. On estime en juin 2002 que 100.000 emplois ont été créés dans le secteur des TIC en France, entre 1994 et 1999 [35]. Dans le secteur du commerce international, le commerce des TIC croît à un rythme remarquable. Au Canada, par exemple, il représente 8,0% du total des exportations et 15,4% du total des importations [34]. On note également que dans la majorité des pays développés, le secteur des TIC est l’un de ceux où s’effectue le plus de recherches (R&D). Aux Etats-Unis l’effort de R&D dans les TIC représente 38% de l’effort global de la recherche industrielle contre seulement 26% en France.

Les pays les plus consommateurs de ces technologies sont aussi ceux qui en sont les plus gros producteurs mais, malgré cela, les technologies jouent un rôle dans l’augmentation des recettes [34]. Au Canada, par exemple, elles représentent 4,4% du total des recettes de l’industrie et en France, elles représentent entre 5% et 6% du PIB. A l’aide des TIC les réalisateurs d’un ou de plusieurs projets peuvent s’échanger et partager des informations à distance. Plusieurs spécialistes, de divers domaines et de diverses cultures, peuvent donc travailler en collaboration sur un projet commun même s’ils sont distant les uns des autres de plusieurs milliers de kilomètres. Ce qui favorise encore une fois leur intégration. En fin de comptes, on constate qu’il y a de grands bénéfices à attendre des TIC.

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Il convient, maintenant, de développer de quelle manière ces TIC peuvent intégrer un habitat et de quelle manière elles peuvent le faire évoluer.

III. L’habitat intelligent

III.1 DéfinitionL’habitat intelligent, aussi appelé habitat communicant ou habitat du futur, évolution

du concept d’habitat domotisé, est l’habitat (maison ou bâtiment) dans lequel a été mis en œuvre l’ensemble des techniques de construction et d’équipement des bâtiments permettant de tirer le meilleur parti des nouvelles techniques de l’informatique et des télécommunications (NTIC) afin de répondre de la façon la plus performante et au moindre coût aux besoins des résidents utilisateurs de services. Cela commence par la conception rationnelle de l’immeuble et vise à réunir dans le cadre d’une même architecture logique, la totalité des équipements nécessaires pour assurer les différents services liés au fonctionnement et à l’utilisation de cet habitat [24].

III.2 Les services de l’habitat intelligentLes grandes tendances socio-démographiques de cette fin de siècle (nouvelles formes

d’organisation du travail, vieillissement de la population, évolution des structures familiales) influent sur les besoins des personnes en matière de services et renforcent l’importance des services de proximité. La demande exprimée de manière consciente par les habitants, les impératifs environnementaux que nous imposent les directives en la matière (des contrats, des prestataires…) tout comme le respect de la nature chez les maîtres d’œuvre et d’ouvrage responsables font que naissent des impératifs de confort, de rationalité, d’économie des ressources rares comme l’eau ou l’énergie [1].

Ces services peuvent être regroupés dans quatre grands domaines correspondant à différents types de besoin de la part des utilisateurs. Ces domaines sont :

III.2.1 Gestion de l’énergie et des ressources rares :Domaine existant dans l’habitat domestique et promu par les distributeurs

(d’électricité, de gaz, …). Il comprend la gestion, en temps réel, des consommations internes à l’habitat et la communication avec le distributeur (d’énergie, d’eau,…).

Concernant la gestion de l’énergie électrique, trois niveaux peuvent être pris en compte :

- gestion de la tarification de l’énergie,- gestion de la puissance consommée,- information du consommateur.

En fonction de la température, de l’occupation de l’appartement et des tarifs horaires, le chauffage se met en veille et se rallume, les stores se baissent, etc. [6]. Le système régule automatiquement, et d’une façon optimale, la consommation de la chaudière en fonction de l’ensoleillement, de l’occupation des pièces, voire des prévisions météorologiques, éteint la lumière dans les pièces vides et communique au distributeur d’énergie la quantité consommée (télé relevage).

En ce qui concerne la gestion de la tarification ou des pics de consommation, en France par exemple, on voit apparaître le tarif tempo à trois fois deux états tarifaires.Pour aider l’utilisateur à mieux maîtriser ses dépenses, un gestionnaire de tarification diffuse dans le réseau des informations sous une forme simple. Ainsi lorsqu’il y a un changement d’état tarifaire, cet appareil affiche, selon le cas, l’information qui correspond : « cher » ou « pas cher ». De même, lorsqu’il y a une requête d’un appareil raccordé au réseau, ce

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gestionnaire affiche le résultat correspondant à la satisfaction de cette requête sous la forme « cher » ou « pas cher ». On peut joindre alors aux appareils électroménagers gros consommateurs d’énergie deux boutons de mise en marche. Si on veut satisfaire la requête de l’appareil immédiatement quelque soit la situation, on doit actionner le bouton « préférence au temps » et dans le cas contraire, c’est à dire la requête ne doit être satisfaite que si l’on est dans la période de tarification « pas cher », on doit alors actionner le deuxième bouton « préférence aux économies » [13].

Si on dépasse la puissance souscrite on est pénalisé, selon le pays, soit par une disjonction soit en payant une pénalité tarifaire. Dans les deux cas il est intéressant pour le consommateur de gérer le dépassement. Pour ceci, un appareil appelé gestionnaire de puissance est raccordé au réseau. Pour qu’il soit fonctionnel, un appareil électroménager demande le relestage. Le gestionnaire calcule l’effet qu’aurait la satisfaction de la demande et autorise ou refuse le relestage de l’appareil demandeur en fonction du résultat de la simulation. L’autorisation de relestage peut être accordée aussi après que le gestionnaire ait délesté des appareils moins prioritaires [13].

Pour maîtriser ses dépenses, le résident peut ajouter d’autres appareils au réseau pour qu’ils affichent, par exemple, la consommation de l’énergie en unité monétaire.

En France, à cause de la part importante de l’électricité d’origine nucléaire, on ne se rend pas compte que l’énergie est une ressource rare. Mais, inéluctablement, elle le deviendra dans quelques années, car les capacités nécessaires à sa production sont limitées alors que les besoins ne cessent d’augmenter [13].

III.2.2 Services et loisirs :Les TIC se développent dans beaucoup de cas grâce aux services, et surtout les

téléservices, proposés à l’habitant pour simplifier son quotidien. Ainsi, de nouveaux services, à l’instar des films, des documentaires ou des informations à la demande, le téléachat, la banque à domicile, pourraient être offerts aux utilisateurs dans un avenir proche.

La convergence de la voix et des données permettent également d’apporter de nouveaux téléservices comme le centre d’appel utilisant les technologies de l’Internet (TCP/IP, Ethernet Giga, …). Grâce à ces nouveaux services, l’utilisateur peut, par exemple, être mis en communication vocale, ou même vidéo, avec un interlocuteur par un simple clic de souris à l’écran. L’interlocuteur pourra alors l’aider en le guidant ou en le renseignant de manière plus efficace. Ces services sont pour l’instant basés sur la ligne téléphonique et permettent le transport de la voix, des données (documents, photos, courrier électronique… ) et la connexion à l’Internet. A l’aide de ce dernier on pourra alors faire des achats en ligne de titres musicaux à la demande, télécharger des bandes d’annonces de films, chaque occupant pourra accéder à son propre programme audiovisuel (musique, film, TV) et les enfants pourront jouer ou communiquer avec leurs amis, ils peuvent même s’en faire de nouveaux dans les quatre coins de la planète.

III.2.3 Confort :Par définition, la maison intelligente est confortable, l’accroissement du niveau de

confort de la maison est le domaine de prédilection des NTIC. En ce qui concerne l’isolation thermique, le système de chauffage peut reposer sur une ventilation automatique améliorée. Pour l’isolation phonique ou l’atténuation du bruit, des sondes acoustiques permettraient à la maison de réagir face au milieu ambiant dont le niveau sonore, dépassant les limites du supportable, peut être filtré par des systèmes passe-bande ou carrément amoindris par des boîtiers émetteurs en opposition de phase. Le système fonctionne déjà, dans des sites pilotes

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et certains fabricants d’électroménager envisagent d’embarquer les fameux boîtiers émetteurs dans leurs matériels les plus bruyants.

Pour nous faciliter la vie, l’éclairage suit nos déplacements sans avoir besoin d’actionner les interrupteurs. La maison diffuse des odeurs et teinte ses murs selon nos humeurs. Le réfrigérateur « intelligent » connaît son contenu et prévient l’utilisateur des articles à renouveler. Plus étonnant, la commande à distance des appareils a beaucoup évolué et ne se limite plus à la télécommande de l’équipement sanitaire, électroménager ou du four l’un après l’autre pour les mettre dans l’état qui convient. Les systèmes de la dernière génération tels que GHS (Global Home System) proposent une commande à distance d’un nouveau type appelé « bouton d’ambiance ». L’intérêt de cette innovation est de permettre de commander la restitution d’états complexes (préalablement enregistrés) correspondant à des situations données mettant en œuvre des appareils de types différents (multiplexage de commande). Par exemple, l’utilisateur peut associer un bouton d’ambiance ‘je regarde la télévision’. Un simple appui sur ce bouton peut provoquer la mise en marche du téléviseur sur une chaîne donnée, l’extinction de l’éclairage principal, la fermeture des volets roulants, l’adaptation du chauffage à la situation, etc. De même d’autres boutons d’ambiance peuvent être associés à d’autres situations données telles que les boutons “Présent“ et “Absent“, qu’on peut intégrer à côté de la porte d’entrée, pour mettre la maison dans l’état qui convient en activant/désactivant, le chauffage, l’éclairage, les volets, le système d’alarme... De la même manière, les boutons “Bonjour“ et “Bonne nuit“ peuvent trouver leur place à proximité d’un lit [13].

La notion de confort est évolutive même dans le sens de la prise en compte de nouvelles formes d’aspirations et de besoins tels que l’habitat anti-stress, l’espace refuge, voire de décompression.

III.2.4 Sécurité :Ce système existe actuellement. Il concerne aussi bien la sécurité des biens (vols,

dégradations,…) que celle des habitants (gestion des fuites de gaz, surveillance médicale,…). Le système de sécurité reçoit les informations transmises par les caméras et les différents capteurs intégrés un peu partout dans la maison (détecteurs d’intrusion volumétriques, de bris de glace, d’inondation,…) puis les analyse, et selon le cas (intrusion, inondation, réveil du bébé,…) génère l’alarme correspondante. Ce système peut être relié à une ligne téléphonique, ce qui lui permettra de vous contacter sur votre lieu de travail ou sur votre téléphone portable, en vous envoyant un message ou en contactant une agence de sécurité. En cas d’alarme de ce genre (signalée à distance), il est possible depuis votre ordinateur de bureau de voir ce qui se passe dans la maison grâce aux webcams. Les industriels appellent cette phase de vérification : “levée du doute“.

Le niveau technologique d’une maison sera donc évalué sur la base des services qu’elle offre aux occupants. Internet et les TIC permettent d’accroître considérablement ces services. L’évaluation porte aussi sur la sûreté, la continuité des services offerts, les possibilités d’adaptation à des modifications ou des évolutions des besoins exprimés et enfin, sur le degré d’intégration et de coordination des systèmes. Le tableau suivant (Tableau 1) résume les différences qui existent entre les services apportés par l’habitat dans le temps. On parlait initialement de maison domotisée, aujourd’hui de maison communicante et, bientôt, de maison communicante à haut débit.

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Maison domotisée Maison communicante simple (TIC)

Maison communicante avec du haut débit

Gestion de

l’énergie

Offre l’essentiel des fonctions de base telles que la gestion des consommations internes en fonction de l’occupation des pièces, des tarifs horaires...

Ajout d’autres options telles que la gestion à distance, la communication avec le distributeur de l’énergie et la gestion en fonction des prévisions météo.

A priori, pas d’amélioration remarquable.

Services et

loisirs

Pas de services. Offre des services de base (téléachat, banque à domicile...) mais avec une qualité médiocre.

Amélioration de la qualité de service et ajout de nouvelles fonctionnalités (voix, vidéo, films ...).

Confort Le confort est l’un des soucis majeur de la maison domotisée. Il porte sur l’isolation thermique et phonique. L’éclairage suit les déplacements...

Le confort est amélioré (déclencher le chauffage de son lieu de travail, le frigo commande lui même ses articles...).

Le confort atteint un degré élevé (la maison teinte ses murs et diffuse des odeurs selon les humeurs, habitat anti-stress...).

Sécurité Basique (juste automatisation). Légère amélioration (transmission de l’alerte à distance, surveillance médicale à distance).

Amélioration remarquable par rapport à la domotique ( levée du doute à l’aide de webcams...).

Tableau 1  : Tableau comparatif des services offerts par la domotique, les TIC et les TIC équipées d’un haut débit.

III.3 Habitat intelligent et santéDans cette partie, on va essayer de montrer comment sont intégrées les nouvelles

technologies dans l’environnement domestique pour améliorer la qualité de vie des habitants âgés ou atteints de maladies chroniques. L’objectif ici est de les maintenir à domicile tout en assurant en permanence leur sécurité et leur confort par une surveillance médicale à distance. Equipements et aménagements collaboreront donc pour adapter ce bâti aux besoins de ses usagers.

Avant tout, ce bâti doit présenter toute la complexité architecturale du petit habitat pour que le malade ou la personne handicapée se sente vraiment chez lui. Puis il doit être équipé de manière à pouvoir mesurer en permanence trois types de paramètres : ceux relatifs à l’activité de la personne, à son état physiologique et à son environnement.

Un médecin qui travaille à distance a besoin de plus d’informations que lorsqu’il se trouve face à son patient. C’est pour ça qu’il faut stocker beaucoup de données sur un ordinateur qui sera consulté par ce médecin. D’autres informations seront transmises à distance à un centre de surveillance qui pourra les analyser et faire intervenir des secours en cas d’urgence. Des mesures de paramètres physiologiques (poids, pression artérielle, fréquence cardiaque, etc.) permettront d’enrichir le dossier médical du patient. D’autres informations concernant l’environnement peuvent être parfois utiles. Par exemple, si la personne recherche systématiquement la pénombre, cela peut être un signe de problème [10].

Grâce aux avancées en matière de capteurs et aux nouvelles technologies de l’information et de la télécommunication, la télémédecine est aujourd’hui en plein essor [11]. Pour suivre, en permanence, les déplacements de l’habitant, on ne fait plus appel aux caméras. Cette tâche est effectuée par des capteurs de présence disposés dans toutes les pièces. D’après Vincent Rialle, un des responsable du projet HIS (Habitat Intelligent pour la Santé) à l’université Joseph Fourier de Grenoble, l’une des principales angoisses d’une personne âgée est de tomber et de rester plusieurs heures inconsciente ou incapable de bouger, avant qu’on vienne la secourir. Pour détecter ces chutes, des capteurs d’actimétrie sont ajoutés [10] (voir figure 1). Un logiciel installé sur l’ordinateur de l’appartement analyse les informations qu’il reçoit de ces différents capteurs. Les résultats sont transmis au poste de télé-vigilance. Ce

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logiciel est doté d’une intelligence artificielle. Il peut apprendre le comportement et les habitudes de la personne et signaler les déviations importantes par rapport à ce modèle. Il définit aussi les droits d’accès à l’appartement au personnel soignant, à la famille, aux amis de l’occupant. Pour consulter les données enregistrées sur l’ordinateur, il ne donne pas les mêmes droits, car certaines sont réservées uniquement au médecin, d’autres aux infirmières tandis que d’autres sont accessibles à l’entourage social ou à la famille.

Pour répondre à la question “La médecine à distance ne risque-t-elle pas de déshumaniser les soins?“, Lionel Bajolle, médecin de l’équipe de chercheurs grenoblois, répond : “la technologie économisera du temps au médecin, qui pourra ainsi se consacrer aux patients qui en ont le plus besoin“. D’autres médecins soulèvent le problème crucial du respect de l’intimité de l’individu qui se pose toujours. Pour se justifier, L.Bajolle répond qu’à l’hôpital ou en institution on perd une bonne part de son intimité. Il s’agit là d’un sujet donnant lieu à de nombreux débats entre experts.

Comparé au prix d’une journée à l’hôpital ou en institution, l’équipement de cet appartement sur lequel travaille l’équipe grenobloise ne coûte pas très cher (moins de 6800 €) et techniquement parlant il peut remplir ses objectifs. Mais le problème peut résider dans le coût de surveillance.

III.3.1 Habitat Mobile pour Personne Handicapée (HMPH)

Le projet HMPH (Habitat Mobile pour Personne Handicapée) [38] est développé au sein du Laboratoire Informatique (LI) de l’Université de Tours. Son but est de développer des

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Figure 1 : Exemple d’architecture d’un habitat intelligent pour la santé et disposition des capteurs.source : http://www.webdo.ch/hebdo/2002/06/images/epo_1.pdf , juin 2002

 : Détecteur de mouvements.

 : Tensiomètre.

 : Oxymètre.

 : Pèse-personne.

 : Centrale réceptrice..

 : Antenne acoustique.

 : Microphone.

 : Détecteur de chutes

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produits adaptés aux besoins des personnes âgées ou handicapées et de trouver de nouvelles approches pour réduire les difficultés de ces personnes.

L’idée des chercheurs du LI est de concevoir pour ces handicapés un habitat mobile pouvant être intégré dans une structure fortement médicalisée mais que l’on peut rapatrier aussi au sein d’une structure familiale. Cet habitat doit offrir une autonomie à la personne handicapée par l’utilisation d’outils d’aide technique appropriés. Il doit aussi être nomade car les malades retournent potentiellement chez eux après les années nécessaires à leur réadaptation dans les centres spécialisés. Par conséquent, il doit être pré-configurable et constitué de plusieurs modules pouvant se recomposer lors d’un déménagement. L’agencement intérieur de cet habitat est défini en tenant compte des contraintes liées aux besoins et souhaits de son futur résident.

Actuellement l’équipe est en train de concevoir un outil permettant la conception de l’HMPH de façon automatique dans le respect maximum des contraintes exprimées par la personne handicapée. Pour réaliser cet agencement l’équipe a créé un logiciel d'aide à la conception qui fournira un plan d'aménagement tenant compte des contraintes spécifiques au domaine du handicap. Ce logiciel, qui peut être utilisé par des ergothérapeutes, architectes,… intègre aussi la mise en place de matériel médical, d'aides techniques et de matériel domotique. Les modules qui composent ce logiciel sont composés de deux parties distinctes (cf. figure 2) : les bases de données, qui contiennent les informations sur les pièces et le matériel disponible pour l'espace de vie, et le logiciel de DAO qui va permettre la génération automatique de plan et l'organisation des pièces et du matériel dans l'espace de vie.

III.4 Où réside l’intelligence d’un habitat intelligent ?

Pour que cette fameuse maison soit au service de l’homme, pour qu’elle puisse lui faciliter les tâches quotidiennes, pour qu’elle soit le majordome virtuel qui gère toutes les corvées domestiques, elle doit être capable de reconnaître ses habitants, de s’adapter à eux et

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Figure 2 : synoptique du logiciel d'aide à la conception de l'HMPH.

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d’apprendre leurs comportements. En d’autres termes, elle doit être “intelligente“. Par le terme « intelligence », dans le bâtiment, on sous entend la faculté de la maison à [3] :

a) Rentabiliser et optimiser les coûts de son adaptation et de son exploitation.b) Accroître la sécurité de ses utilisateurs et des biens.c) S’adapter au fur et à mesure aux besoins des utilisateurs, et pouvoir inclure et

utiliser les autres technologies qui verront le jour après sa réalisation.d) Accroître la productivité de ses résidents ou de ses utilisateurs grâce à

l’amélioration de la communication et de l’espace de travail.

Les méthodes d’intelligence artificielle évoluent et le résultat semble dépasser toutes les espérances puisque désormais il est possible de rendre automatisables des procédés qui intègrent de multiples notions qui, jusqu’ici semblaient réservées à l’humain [3].

Afin d’optimiser l’utilisation des ressources, chères et rares (l’eau, l’énergie, …), et pour encore plus de confort (adapter certains critères aux habitudes des occupants), la maison est truffée de capteurs. Selon ces informations, les attentes des occupants et aussi en fonction des heures, des saisons, du contexte… le réglage des paramètres est adapté (couper le gaz ou l’eau, ouvrir le pare-feu, gérer une alarme, diminuer le chauffage pendant les heures creuses, la nuit ou si la maison est vide,…).

III.5 Echec de l’habitat domotisé et réussite de l’habitat intelligentLa domotique a eu beaucoup de peine à trouver des débouchés dans le grand public.

Elle était victime de son avance car, les moyens nécessaires à son développement n’étaient pas assez répandus, chers et les foyers n’étaient pas encore familiers avec les systèmes informatiques. Ce qui a, aussi, freiné longtemps son essor était la totale hétérogénéité des réseaux, protocoles et langages promulgués par l’un et déniés par l’autre [6]. Les concepteurs de réseaux domestiques cherchaient tous à imposer leurs normes propriétaires mais dérivées, généralement, de normes reconnues au plan international. Ces dérivées (normes) ont apporté certes des améliorations, mais ont rendu incompatibles entre eux certains appareils [3], sauf si tous les achats se font chez le même constructeur (ce qui est peu probable car, en général, il ne fabrique pas tout !). La domotique aurait dû résoudre ces problèmes de protocoles de communication entre les matériels des différents fournisseurs. Aujourd’hui, ce handicap est levé, en partie par des passerelles, d’autre part les constructeurs cherchent à rendre compatibles leurs produits avec les produits des autres constructeurs. Demain, la mise au point d’un langage standard et simplifié devrait fiabiliser les prestations. Même s’il y a peu de protocoles communs aux différents constructeurs, on trouve quand même les protocoles Bluetooth et Wi-Fi (802.11) de transmission radio, qui regroupent près de 180 constructeurs [4]. Mais, parallèlement, surgissent déjà d’autres craintes que les constructeurs devront lever : les réseaux sans fil ne risquent-ils pas, par les ondes et la fréquence qu’ils émettent, d’avoir un impact sur la santé des utilisateurs comme on le laisse parfois supposer pour les téléphones portables ? [3].

Du côté des constructeurs, beaucoup d’entreprises, de tailles importantes et potentiellement concernées par la domotique, ont essuyé un échec dans ce domaine. Après les excès d’impétuosité des années 80, ces entreprises hésitent à s’engager et ne jurent que par les normes. Elles ne prendront plus d’initiative jusqu’à ce qu’un standard significatif apparaisse sur le marché [13]. En contre partie, d’autres entreprises, spécialisées dans les produits domestiques, n’ignorent pas ce redémarrage de la domotique, mais en même temps, elles craignent de brouiller leur image (qualité, confort, écoute du besoin client) en projetant une image technologiquement trop agressive de la maison intelligente, ou encore de donner une

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vision trop élitiste – et coûteuse – du confort domotique. D’où cette stratégie en douceur qui consiste à suivre la volonté d’équipement du client, lequel peut choisir d’automatiser les fonctions qui l’intéressent, et uniquement celles-ci [5]. Pour ces fabricants, l’aspect ergonomique, qui consiste à observer la façon dont les gens vivent la technologie au quotidien, paraît fondamental pour détecter ce qui marchera à coup sûr et ce qui risque de ne jamais marcher. Cette démarche constitue un frein, une fois de plus. Parmi les autres facteurs qui ont contribué à la lenteur de la pénétration des nouvelles technologies, on trouve, notamment, le manque de formation des installateurs de logiciels et d’offres, les difficultés technologiques et d’équipement, et enfin la non sensibilisation du public concerné.

Le marché de la domotique est technologiquement mûr et économiquement viable. Et pourtant, le développement de ce marché a été bien plus long que prévu. Cette lenteur est due aussi aux nouvelles conditions de concurrence qui peuvent retarder la stabilisation et le lancement de ce marché naissant.

L’Internet est un catalyseur pour la mise au point de nouveaux modèles. Il se généralise et pénètre progressivement dans les foyers après avoir envahi le monde de l’entreprise. Il constitue, avec le téléphone mobile, le moteur de la renaissance de la domotique [6]. D’après une étude de l’institut de recherche ABI (Allied Business Intelligence), le marché américain des systèmes de contrôle domotique fonctionnant sous IP (le Protocole Internet) devrait atteindre les 3 milliards de dollars en 2005, contre 1,1 milliard en 1999 (triplement en six ans) [7]. Contrairement aux années 90, c’est l’accès aux services qui va tirer le marché et, en conséquence les équipements techniques. Des entreprises spécialisées dans le domaine vont être très vite confrontées à la demande des particuliers. D’ailleurs elles commencent à être de plus en plus nombreuses à intégrer l’« intelligence » dans leur offre de produits de consommation. Le coût réduit des produits, les solutions sans fil et l’avènement des courant porteurs (voir IV.1.2 Les supports de transmission) ouvrent des perspectives de croissance importante à l’habitat intelligent.

La médico-vigilance à domicile (maison communicante médicale) connaît, elle aussi, un fort développement en raison du besoin de plus en plus pressant de favoriser le maintien ou le retour à leur domicile de personnes en perte d’autonomie ou à risque telles que les personnes âgées vivant seules, les personnes handicapées ou souffrantes de problèmes de santé chroniques, cardiaques, respiratoires ou neurologiques. Le coût des journées d’hospitalisation ou en institutions spécialisées (raisons économiques) ou, tout simplement, le souhait de rester chez soi (raisons psychologiques) sont aussi à l’origine de cette évolution.

Grâce au coût réduit des produits, à la familiarisation des familles avec les nouvelles technologies, la domotique prend une nouvelle dimension. Rien qu’à cause de nos enfants, futurs adolescents, nés avec l’avènement de l’ordinateur portable, il faut prévoir dans le logement plus de prises, voire mettre en place un mini réseau pour partager les ressources voix – données – images.

Autre facteur de changement, et non des moindres, on assiste à l’émergence d’une nouvelle clientèle, à haut pouvoir d’achat, intéressée par les services rendus par ces nouvelles technologies. Il s’agit des travailleurs indépendants, dits les « SOHO » – pour Small Office Home Office - issus d’une nouvelle organisation du monde du travail qui exercent en partie chez eux. Au Etats-Unis ce phénomène concerne 30% de la population active. Ils ont besoin d’un espace de travail pour y placer leurs équipement informatique et pour se mettre en contact avec leur entreprise. Il faut donc que ce local soit pourvu des prises ad hoc. Dans 6 ans, ces SOHO représenteront 30% des acheteurs des maisons individuelles contre 12% actuellement. Ces SOHO, et d’autres personnes aisées, ont des attentes plus fortes en matière de sécurité, de confort, de santé et de services que d’autres, limités par une enveloppe budgétaire souvent serrée. Ce qui se traduit, dans la pratique, par plus d’équipements et de services [8]. Sur le plan économique, l’immotique permet de répondre aux objectifs des

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responsables des bâtiments. Car, par l’amélioration du confort des occupants et par la faculté de s’adapter rapidement aux évolutions de l’environnement des entreprises, elle permet d’accroître la productivité.

Pour Franz Kammerl [6], directeur des produits d’automatisation du bâtiment chez Siemens, en Allemagne, le moment tant attendu du décollage du marché est bel et bien arrivé. Cette affirmation, selon lui, est due à la naissance de KNX, un standard unifié pour le contrôle des fonctions électriques dans la maison qui lève l’obstacle de l’hétérogénéité et qui rapproche, enfin, les partisans des trois bus domotiques concurrents : Batibus, EIB et EHS.

Les maisons intelligentes de test, elles aussi, ont joué un rôle dans la relance de la domotique. Elles ont permis de démontrer ce que les technologies pouvaient apporter en termes de confort, de sécurité, de communication et d’économies d’énergie. Avec le lancement des premières maisons Internet habitables, l’utopie de la domotique est devenu réalité et la maison du futur n’a plus rien de futuriste.

IV. Réseaux domestiques

IV.1 Architectures réseaux et technologies

IV.1.1 Les topologies de réseaux La topologie d’un réseau est la manière dont les différents modules de ce réseau sont

connectés et comment ils communiquent entre eux [14]. Elle est souvent influencée par la configuration de la maison, de l’immeuble ou du site auquel le réseau est destiné; l'étoile et l’arbre sont particulièrement bien adaptées à la distribution capillaire. Cependant, on rencontre également d’autres topologies dans les réseaux de bâtiment. Les liaisons interbâtiment sont généralement des liaisons point à point ou des topologies en anneau [25]. La mise en place de câbles et de matériel supplémentaires est une contrainte forte dans le cadre des logements existants mais la nature du réseau à privilégier dépend aussi [24]:

- du volume et de la nature des informations à faire transiter ainsi que de l’interactivité nécessaire ;

- du nombre et de la répartition géographique des entités devant communiquer ;- des conditions de mise en œuvre et d’exploitation du réseau : disponibilité d’un

support, contraintes de mise en place, coût d’installation et d’exploitation ... ;- de son coût d’accès et d’utilisation qui détermine fortement la rentabilité des services

qui l’utilisent et son acceptabilité pour les utilisateurs.

Configuration en bus :C'est une configuration très répandue et simple où toutes les machines sont reliées à un

seul câble connecté au serveur [25]. Pour tous les postes, les données sont disponibles à chaque instant (figure 3).

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« TIC et Habitat »

Configuration en anneau :Dans un réseau en anneau, un seul chemin relie les nœuds, et le circuit est fermé. Les

données circulent de machine en machine. Ce réseau est moins cher à câbler qu'un réseau en étoile, car il utilise moins de câble. Cependant il est plus sensible à une panne d’un des éléments (figure 4).

Configuration en étoile :Appelée quelques fois réseau centralisé, car toutes les communications rayonnent d'un

moyeu central, chaque nœud est connecté à ce moyeu et isolé des autres nœuds. Cette configuration est conçue essentiellement pour réduire le trafic que doivent affronter les machines pour communiquer. Le problème est qu’une panne du nœud central bloque toutes les communications (figure 5).

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Figure 3: Configuration en bus

réfrigérateur chauffage store

Figure 4 Configuration en anneau

réfrigérateurchauffage

store

Figure 5: Configuration en étoile

store réfrigérateur

chauffage

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Configuration en arbre :C’est une architecture hiérarchisée où les données remontent l’arborescence puis

redescendent. Une panne sur une partie du réseau ne touche que les nœuds en dessous (figure 6).

Configuration libre :C’est une combinaison des topologies précédentes (figure 7).

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Figure 6: Configuration en arbre

chauffagestoreréfrigérateur

scanner

Figure 7: Configuration libre

chauffage

storeréfrigérateur

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IV.1.2 Les supports de transmission

Le support de transmission (ou médium) est le support physique de circulation de l’information (infrarouge, fibre optique, câble coaxial ...). Il est le facteur déterminant du débit maximal qu’on peut atteindre sur le réseau. Il peut être filaire ou non filaire :

1. La communication filaireC’est le médium le plus répandu. Il permet la mise en parallèle ou en série des

abonnés. Parmi les communications filaires, on trouve :a) la paire torsadée blindée : C’est le médium d’usage courant pour les

réseaux de terrain. Il peut avoir un débit de 1Mbit/s pour une longueur de portée de 100 m à 1 km.

b) Le câble coaxial : Il a une structure (âme centrale blindée de l’extérieur) qui lui permet d’atteindre des débits supérieurs tout en présentant une bonne immunité aux parasites.

c) La fibre optique : Le point fort de ce support est qu’il peut transporter du haut débit (100 Mb/s) sans limitation de distance (le phénomène d’atténuation est très faible par rapport aux autres supports (http://www.telcite.fr/fibre.htm)). Ceci est dû au fait qu’il convertit les signaux électriques en signaux lumineux avant de les transporter. Cependant son coût d’installation est encore élevé.

d) Les courants porteurs : C’est la superposition d’un signal de commande au courant électrique. Il utilise donc le réseau d’énergie pour véhiculer les informations. Cette technologie est en cours de développement. Elle concerne en premiers lieux les produit blancs, mais aussi les moteurs de stores, par nature objets sédentaires et nécessairement dépendants d’une prise électrique.

2. La communication sans filAfin de permettre aux utilisateurs de s’affranchir des fils reliant ordinairement

leurs portables à Internet et de leur permettre de se déplacer avec leurs webpads (cf. glossaire) dans toutes les pièces de la maison et les extérieurs proches, la maison communicante (intelligente) peut comporter un réseau de données sans fil.

a) L’infrarouge : peut transporter un débit important sur une distance limitée à quelques mètres sans qu’il y ait d’obstacle. Le récepteur doit se trouver dans une fenêtre de 30°.

b) Les ondes radio : Ce genre de réseaux locaux sans fil basé sur les ondes hertziennes, appelé aussi Réseau Local Radioélectrique (RLR) ou Boucle Locale Radio (BLR) permet de remplacer une ou plusieurs liaisons matérielles de transmission de données par des ondes radioélectriques [22]. Celle-ci peut porter sans difficulté du très haut débit et se plie aux cas de figures les plus délicats. Cette solution pourrait être la solution universelle si les militaires libèrent les plages de fréquences concernées. [Le standard dominant aujourd’hui est le 802.11b de l’IEEE avec sa version labellisée Wi-Fi] [23].

Le tableau suivant (tableau 2) est un résumé des caractéristiques des différentes technologies de communication utilisées actuellement [17] :

Technologie Débit descendant / montant 1

Limites techniques Clientèle ciblée

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Réseau téléphonique commuté (RTC)

28 Kbit/s Modem V90 57,6 Kbit/s En majorité résidentielle

ADSL2 Jusqu’à 8 Mb/s sur la voie descendante et 1 Mb/s en voie montante.

Distance abonné/central<3 km Résidentielle / TPE-SoHo

SDSL2 2 Mb/s symétrique Distance abonné/central<3 km Professionnelle / Entreprises

Fibre Configurable à volonté Très grandes entreprises

Câble Jusqu’à 1 Mb/s en voie descendante et 128 Kb/s en voie montante

Bande passante partagée entre plusieurs utilisateurs (pas de débit garanti)

Résidentielle / TPE-SoHo

Satellite Quelques Mb/s en voie descendante, voie montante par le RTC

Bande passante partagée, voie de retour à faible débit, mais le bidirectionnel (satellite dans les deux sens) se développe.

Entreprises

Boucle Locale Radio (BLR)

Jusqu’à x 8 Mb/s dans les 2 sens (dans la limite de 155 Mb/s).

L’antenne client doit être en vue directe de la station de base, des interruptions possibles (grues, constructions).

Entreprises

GSM (WAP) Jusqu’à 9,6 Kb/s Capacité de transmission de données sur des canaux dédiés à la voix.

Grand public, Professionnels

GPRS Quelques dizaines de Kb/s

Bande partagée avec tous les utilisateurs de GSM

Professionnels dans un premier temps, grand public à terme.

UMTS Quelques centaines de Kb/s

Bande partagée entre plusieurs utilisateurs

Professionnels dans un premier temps, grand public à terme.

Courants porteurs

C’était du bas débit, aujourd’hui on parle du haut débit.

Bande passante partagée entre plusieurs équipements.

Résidentielle

Tableau 2 : Caractéristiques des technologies d’accèsSource :[18][25]

IV.1.3 Les protocoles de transmissionUn protocole (standard) est un ensemble de règles de communication et de messages

qui permettent d’assurer un service de communication. En d’autres termes, c’est lui qui détermine la façon dont les données sont échangées sur le réseau, les mécanismes de contrôles d’erreurs, la sécurité des informations, etc. A chaque support de transmission peut être associé un ou plusieurs standards. Il existe, ainsi, de nombreux protocoles de transmission pour les supports filaires et les supports non filaires. Les standards issus de la GTB (EIB, BATIBUS,...) sont réputés fiables, sécurisés mais ont un débit plus faible que la plupart des nouveaux standards qui permettent d’envisager des applications multimédia telles que la diffusion vidéo (voir figure 8).

1 Descendant : de l’Internet vers l’abonné. Montant : de l’abonné vers l’Internet.2 ADSL/SDSL : Asymetric/symetric Digital Subscriber Line. Pour plus d’informations, voir glossaire.

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IV.2 Schéma et fonctionnalités d’une installation domotiqueAfin que notre maison réponde aux besoins cités dans la partie III (les services de

l’habitat intelligent), une solution judicieuse pour laquelle optent les industriels et les bureaux d’études est de faire cohabiter deux sous-réseaux différents [8]:

1. Un réseau orienté Gestion Technique du Bâtiment (GTB) : Il concerne le contrôle-commande des équipements techniques (volets roulants, éclairages, alarmes …). Il ne nécessite pas des débits élevés. Ceci veut dire que l’on peut même s’accommoder de l’installation existante (600 bauds, en général, sauf pour le système de sécurité intrusion où l’on atteint 9600 bauds). La technique des courants porteurs en ligne (cf. § IV.1.2. Supports de transmission) constitue pour l’instant la solution la plus intéressante car elle permet des échanges bidirectionnels de données, évite à l’électricien d’avoir à réaliser de nouvelles saignées dans les murs en réduisant, ainsi, les temps d’exécution des travaux et les erreurs de montage.

2. Un réseau orienté services : nécessitant cette fois-ci une bande passante élevée (haut débit) et autorisant des applications telles que la diffusion de vidéo ou de son (téléviseur numérique, téléphonie sur IP, webcams…). En général, il y a deux techniques pour transmettre le haut débit : la première est une communication sans fil (ondes radio ou infrarouges) alors que la seconde est filaire. Il faut donc, dès la construction de la maison, prévoir un réseau avec des prises situées aux endroits névralgiques (salon, bureau, chambres des enfants, cuisine) à l’aide d’une liaison avec plusieurs paires en cuivre, permettant de connecter des équipements (ordinateur, télé numérique, webcam, téléphone, …) et autorisant des débits de plusieurs mégabits par seconde. Puisque, la technologie n’est pas encore figée, il est préférable aussi de laisser une prise coaxiale classique dans le salon [8].

D’une façon générale, le concept de maison intelligente repose sur trois entités principales [16]:

1. Un réseau domestique pour relier les différents appareils présents dans l’habitat. C’est ce réseau qui offre les services de sécurité, de confort et de communication.

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Figure 8 : Applications possibles en fonction du protocole utilisé.Source : [18]

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2. Un portail de services pour relier le réseau domestique à l’Internet. A l’aide de ce dernier et du réseau domestique, ce portail permet de simplifier certaines tâches (téléchargement de vidéo ou de musique, TV numérique, communication avec une autre maison connectée…) et de piloter ou surveiller sa maison à distance.

3. Et enfin, un environnement personnalisé permettant de restreindre les fonctions des utilisateurs. Il identifie l’utilisateur puis lui offre, seulement, les commandes correspondant à ses droits d’accès.

Les fonctionnalités d’un habitat intelligent sont gérées par un dispositif de contrôle d’environnement. Ce dispositif permet au(x) résident(s) d’un habitat de piloter les différents appareils domestiques et d’assurer la sécurité. Il est constitué de cinq entités (voir Figure 9 ) où la centrale domotique joue un rôle central et fédérateur [16]. Sur le marché, différentes centrales existent (VARUNA de Hestia France, CARDIO de Secan...) mais chacune d’elles n’apporte qu’une solution partielle orientée vers un ensemble de services donnés. La solution X10, à l’aide de la technologie des courants porteurs, regroupe un ensemble de produits pour la gestion de l’éclairage et des appareils électriques grâce à des modules se connectant sur les prises électriques ou à la place des interrupteurs existants. Donc pour palier les problèmes de chaque centrale domotique, une alternative consiste à faire cohabiter la centrale et les produits X10. Cette contribution donne des solutions correctes et satisfaisantes.

Le dénominateur commun de toutes ces techniques est la communication. A l’intérieur de l’habitat, grâce à un Intranet domestique, tous les équipements sont gérés à partir d’une interface unique. De l’extérieur, en se connectant à ce réseau local, ces différents équipements sont gérés de la même manière. Dans la pratique, la connexion de (ou vers) l’extérieur se fait souvent par la technologie ADSL car elle permet d’accéder à des services en ligne et, si besoin, au réseau téléphonique simultanément. Ces équipements sont facilement contrôlables car chacun d’eux a une adresse IP3. On pourra les manipuler aussi avec les Webpads ou les téléphones portables.

Les firmes internationales françaises, Legrand et France Télécoms ont créé, un portail de services dédié aux habitats équipés de produits Legrand. Ce serveur, appelé Omizzy, est le cerveau de la maison. Il est positionné au garage, son principe est d’associer la technologie 3 La version actuelle d’IP (IPv4) ne permet pas d’associer une adresse IP à chaque machine sur tout le globe par contre la prochaine version IPv6 pourra le faire.

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Interface Utilisateur

Centrale Domotique

Prises réseau ( téléphone, Ethernet, ADSL …)

Entrées :Capteurs,

Sortie :Alarmes, lumières,

actionneurs, … …

Figure 9 : Schéma de principe d’une installation domotiqueSource : [16]

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des courants porteurs en ligne pour la gestion des équipements techniques (éclairage, chauffage,…) et un réseau à haut débit (pour les applications voix - données - images), il est tout à la fois :

1) Un serveur Web, c’est à dire un ordinateur consultable à distance et capable de générer des pages Web et recevoir des e-mails.

2) Un automate à créer des liens entre les commandes (interrupteurs, capteurs, détecteurs) et les actionneurs (relais électrique, moteurs, alarmes).

3) Pilote des courants porteurs, de réseau radio, de réseau Ethernet et gérant des alarmes (par exemple Omizzy de Legrand [40]).

IV.3 Outils d’aide aux personnes handicapéesEn plus des services qu’offre la maison intelligente, les maisons destinées aux

personnes handicapées doivent aussi combler le déficit de ces personnes. Par conséquent, il faut y installer des dispositifs d’aide destinés à accroître l’autonomie de ces personnes.

A partir de la connaissance des handicaps et des besoins quotidiens et futurs, on pourra établir les fonctionnalités de l’espace de vie et l’agencement des produits. Il s’avère, ainsi, qu’il est nécessaire de rajouter des interfaces homme-machines adéquates au système domotique normal. L’accès à une interface homme-machine adaptée aux handicaps de la personne est un point essentiel à prendre en compte car il constitue le point clé de l’adéquation entre la mise à disposition de dispositifs techniques d’aide et la recherche d’une autonomie accrue [16].

En plus des appareils électromécaniques existants, de nombreux outils, proposés par l’informatique, peuvent apporter un gain d’autonomie à une personne handicapée. Leur utilisation lui permettra de commander son ordinateur et de surfer sur le Web. Parmi ces outils (matériel et logiciel) on trouve [16] :

Logiciels de reconnaissance vocale : Ces logiciels permettent de commander l’ordinateur. Il devient ainsi possible de dicter du texte, de lancer des applications. L’utilisation de tels logiciels requiert une période d’apprentissage de la voix de la personne. Leur fiabilité dépend du logiciel utilisé et de la clarté de la voix.

Logiciels de synthèse vocale : A l’inverse du cas précédent, ici, c’est l’ordinateur qui rend la réponse sous forme vocale ou qui lit un texte écrit. Il est utile pour les personnes ayant un handicap visuel.

Logiciels d’aide à la communication : Ces logiciels, en générale, se greffent sur d’autres applications et permettent de faciliter la communication entre une personne handicapée et son entourage. Ils sont généralement utilisés afin de faciliter le contrôle des différents appareils présents dans la maison communicante.

Claviers virtuels : Ces logiciels affichent à l’écran un clavier virtuel commandé par la souris. Cela permet donc à une personne handicapée de pouvoir écrire des textes ou commander un ordinateur à l’aide d’un pointeur et d’un contacteur.

Logiciels de prédiction : Ces logiciels tendent à faciliter la saisie d’un texte en proposant au cours de la frappe une liste des mots les plus probables pouvant venir se placer à l’endroit du texte courant.

Logiciels d’accès informatique : Ces logiciels facilitent les fonctions principales de navigation sur un ordinateur.

Périphériques de pointage : Ce sont des périphériques qui permettent d’effectuer les mêmes opérations courantes que celles effectuées avec la souris. Parmi les produits les plus sophistiqués, on peut citer : - IR DATA 2000 et HeadMaster, des dispositifs qui permettent de calculer les mouvements

de la tête afin de déplacer le pointeur de la souris.

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- Versa Pad, qui contrôle le déplacement de la souris et des clics par glissement d’un doigt sur un surface sensible ;

- Mouse Mouver qui permet de connecter toute sorte de contacteur à un boîtier afin de simuler la souris.

- Les joysticks adaptés. Les contacteurs : Ce sont des produits qui permettent d’adapter une

commande (souris, commande de fauteuil roulant) à tout type de handicap. On trouve alors des contacteurs qui fonctionnent avec les doigts, les paupières, le souffle ou encore la langue pour les handicaps les plus sévères.

Les claviers spéciaux, les guides doigts : Sont des claviers adaptés à certains types de handicaps ( handicaps légers). On trouve ainsi des claviers ayant des touches plus grosses d’autres mono manuels pour droitiers au gauchers. Pour permettre aux personnes ayant des troubles musculaire (tremblement .. ) d’utiliser son clavier plus facilement, un guide-doigt est ajouté au clavier classique.

Ecran tactile : Les aveugles avaient déjà la possibilité de naviguer sur Internet à l’aide de logiciels traduisant l’information en Braille ou en voix synthétisée. L’écran tactile leur permet d’explorer des images ou du texte par l’intermédiaire d’une table traçante qui élève des milliers de petites pointes afin de dessiner les contours d’une image.

Téléphonie/Interphonie : Sont des produits proposés pour palier certains handicaps. On trouve des produits ayant des fonctions aménagées (temps de numérotation illimité, décrochage/raccrochage automatique) et pouvant être contrôlés par contacteurs divers ou par télécommande infra Rouge.

IV.4 Sécurité des communicationsPour réaliser une bonne maison communicante, il faut y insérer des outils de gestion

performants de même qu’une sécurité sans faille au niveau des installations. Le terme sécurité, ici, ne désigne pas seulement le service de surveillance mais il désigne aussi la sécurité des communications au sein du réseau. L’insécurité des communications pourrait porter atteinte à l’intimité de l’individu et à ses biens car si la commande automatique ou à distance de votre maison vous facilite beaucoup la tâche, dans le cas où les communications ne sont pas bien sécurisées vous risquez d’être une cible de piratage. Ainsi, on pourrait avoir accès aux webcams de votre maison ou avoir complètement accès à la maison en piratant votre code de verrouillage automatique.

Le système domotique doit donc gérer les personnes autorisées à accéder au système. L’intégration des outils de sécurité (une sécurité qui doit être continue dans le temps) tels que les systèmes d’authentification et de confidentialité (mots de passe et protocoles utilisant les techniques de cryptage), l’installation d’un pare-feu (firewall) qui permet d’assurer que seules les connexions autorisées et dûment identifiées puissent accéder au réseau, ainsi que l’installation d’un proxy qui permettrait de cacher (masquer) la structure réelle du réseau local (de la résidence, immeuble) s’avèrent indispensables.

Parmi les réseaux locaux sans fil, on trouve les Réseaux Locaux Radioélectriques (RLR), qui sont aujourd’hui en phase d’expansion. Ils posent des problèmes de sécurité car ils proposent des mécanismes de chiffrement et d’authentification souvent vulnérables [22]. Les émissions radio des RLR se propagent dans un volume centré sur l’antenne d’émission et peuvent donc être captées par tout autre récepteur et par une antenne appropriée placé dans ce volume. Ceci a engendré le type d’attaque appelé « war-driving » qui nécessite seulement d’avoir un ordinateur portable avec un adaptateur Wi-Fi, éventuellement une antenne améliorée, un des logiciels spécialisés disponible sur Internet, éventuellement couplé à un GPS, à bord d’une voiture se promenant aux abords des sites utilisant des RLR. Même en

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utilisant le WEP (Wired Equivalent Privacy) qui est sensé offrir le même niveau de sécurité qu’un réseau Ethernet filaire, les RLRs de type Wi-Fi (802.11b) n’offrent aucune garantie de confidentialité, de contrôle d’accès ni d’intégrité. Un espoir réside dans le 802.11i et 802.1x qui devraient apporter, selon leurs promoteurs, plus de sécurité. La Wireless Fidelity Alliance, qui rassemble la plupart des fabricants de matériels, vient de présenter la norme de sécurité Wi-Fi Protective Access (WPA), destinée à sécuriser les réseaux locaux sans fil utilisant la norme Wi-Fi [29]. En attendant, l’utilisation des protocoles sans fil existants demande un maximum de précautions. Par contre, certains réseaux locaux filaires, peut être grâce à leur ancienneté, sont plus sécurisés mais moins performants du point de vue de la vitesse de transmission, par rapport à certains réseaux non filaires. Les courants porteurs, quant à eux, présentent un problème de confidentialité des informations car ces dernières se propagent sur tout le réseau électrique.

Transmettre de l’information utile et des données de contrôle sur les supports actuels n’est pas si facile pour les applications nécessitant du haut débit. C’est pour cette raison que Microsoft a proposé une variante allégée de TCP/IP : SCP (Simple Control Protocol, standard développé avec General Electric), en faisant tomber certaines contraintes de fiabilité mais en y ajoutant le cryptage des données qui est essentiel pour que le circuit vidéo domestique (TV mais aussi webcams de surveillance) demeure opaque au voisinage. Emmanuel Ducanda de Microsoft dit : « SCP bouscule un peu les sept couches ISO. Il est directement optimisé en fonction des liaisons non fiables de type courants porteurs ou boucle radio. En revanche il offre des capacité d’authentification et de cryptage. » [6].

Dans le domaine de l’habitat, trois types de réseaux doivent être distingués : les réseaux externes, les réseaux internes au bâtiment et les réseaux internes à l’habitat. L’architecture de ces réseaux est souvent influencée par la configuration de la maison ou par celle du bâtiment ou du site auquel le réseau est destiné. Elle dépend aussi du coût de l’installation et d’utilisation et surtout, du volume et de la nature des informations à transmettre. Une solution judicieuse est d’envisager deux sous-réseaux différents : le premier, orienté gestion technique du bâtiment, et le second, orienté services haut débit. Pour réaliser ces réseaux, le support le plus répandu actuellement est le support filaire mais les réseaux sans fil sont en pleine expansion. Le développement important des réseaux non filaires est dû au faible coût d’accès, à leur souplesse et à la facilité de mise en place de l’infrastructure. Leur principal problème reste la sécurité. Ils ne permettent pas d’assurer, d’une manière certaine, l’authentification des utilisateurs, la confidentialité, l’intégrité des données, ni la disponibilité des services.

V. Conception et réalisation :

V.1 Conception :Un immeuble « intelligent » est par nature un immeuble « flexible », susceptible de

s’adapter, dans le temps, aux évolutions des besoins comme à ceux des nouvelles technologies. Il est conçu par rapport au mode de vie futur des occupants ou usagers de l’édifice. Il est conçu autour des services nouveaux dont il est doté et de ce fait se transforme en une structure souple, cohérente avec un environnement humain et technologique en constante évolution.

Pour réaliser un habitat intelligent, des fonctions essentielles sont intégrées en priorité avant de mettre le tout en boîte (assemblage). On assiste donc à l’inversion de l’ordre traditionnel d’un projet puis d’un chantier de construction. En effet, au lieu de concevoir le bâtiment en premier, c’est à dire d’assurer le clos et la couverture des immeubles quels qu’ils soient, on s’attache à penser la « vie intérieure » de l’infrastructure. Cette manière de

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concevoir prend en compte un problème dans sa globalité et participe à la mise en adéquation du lieu de vie avec son occupant. Interviennent donc en priorité la recherche d’un habitat intelligent et la conception d’un ensemble complet de services utiles et pratiques avant de concevoir l’esthétique extérieure et non l’inverse comme ce fut le cas pendant si longtemps. Si on compare cette évolution à celle de l’industrie automobile, l’industrie du bâtiment suit les mêmes évolutions sociologiques et économiques.

V.2 Approche de planification :Les objectifs de construction font désormais l’objet de définitions de plus en plus

précises. Il ne s’agit plus seulement de faire cohabiter des individus et de leur apporter un minimum de confort. Il faut leur apporter tous les services et techniques modernes dont ils ont besoin et les intégrer dans le système domotique qui sera entièrement décentralisé et à intelligence répartie. De plus, ce système doit être muni de procédures de contrôle permanent, de cohérence, même en cas d’accidents. La complexité de ce problème est supérieure à celle qu’ont l’habitude de traiter les industriels agissant sur le marché résidentiel. Dès lors, il n’est plus possible de planifier une construction aujourd’hui de la même manière qu’il y a quelques années. Ceci implique une approche globale de l’ouvrage à réaliser, et la seule approche susceptible d’apporter une réponse satisfaisante à cette problématique est l’approche « down – top – down ». Plus clairement, tout part du recensement des besoins de base à satisfaire dans chaque métier associé au marché visé. Puis dans un second temps, il y a un indispensable travail de synthèse afin d’aboutir à une solution globale unifiée et surtout cohérente. La troisième étape est la réalisation du travail par les experts de chaque domaine. Les méthodes traditionnelles de planification/ordonnancement du type «  down – top » ne sont plus adaptées ni pertinentes car elles partent d’une solution valable pour un métier donné et visent à extrapoler pour les autres, donnant lieu à des résultats bien peu satisfaisants, car non optimisés [3].

A cette nouvelle approche “down – top - down“ s’ajoute un autre point (un autre concept) qui est le “développement durable“. Ce point constitue un enjeu professionnel et culturel pour le secteur du bâtiment. Il recouvre beaucoup de champs d’investigation liés à la gestion dans le temps des aspects socio-économiques et environnementaux des réalisations. Il exige la participation des usagers au processus de décision.

Les approches cycle de vie et coût global permettraient la prise en considération des coûts d’investissement initiaux et des coûts différés d’usage et d’exploitation et ainsi l’optimisation des choix techniques et architecturaux [15].

V.3 Réalisation et structure physique :La réalisation du réseau domotique et son interfaçage avec le réseau informatique est

le résultat d’une alliance regroupant des industriels, intégrateurs, architectes, bureaux d’études, maîtres d’ouvrages, etc. partageant une vision identique des opportunités que les technologies d’Internet représentent pour les services à l’habitat.

L’évolution de la demande autant que les modifications comportementales ont incité à rechercher de nouveaux concepts pour l’habitat. D’autre part, les techniques de construction, les outils de conception et de gestion croisent de nouveaux instruments de simulation et de modélisation. La création trouve ainsi de nouveaux champs d’application et facilite une prise de décision participative avec les usagés concernés. Les outils de la conception assistée par ordinateur (CAO) utilisés en architecture intègrent par ailleurs des possibilités d’animation, de simulation et de modélisation susceptibles de présenter un projet à un large public et

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d’évoluer vers une élaboration plus collective de la décision et de modifier ainsi les opérations concrètes de la pratique architecturale [15].

L’introduction et l’usage des nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC) dans le logement est en mesure de modifier l’usage de l’habitat, son occupation et les modes d’habiter (cf. § VI. Maisons de test et exemples). Par exemple, il faut réserver un espace en plus à la centrale de gestion domotique. Pour un réseau filaire, il faut encastrer des câbles dans tous les murs et placer des prises dans des endroits adaptés afin d’acheminer les données. Si on utilise un réseau sans fil, il faut placer des émetteurs radio. Certains objets électroniques seront miniaturisés, d’autres deviendront nomades tandis que d’autres grossissent, deviennent fixes et incluent des services supplémentaires (ex : réfrigérateur-agenda à écran tactile ou réfrigérateur-Internet. Voir Figure 14 ).

La structure du logement ainsi que celle de l’immeuble pourraient être bouleversées par la prise en compte des besoins spécifiques soulevés par le vieillissement ou le handicap. Des appareils nouveaux seront intégrés, beaucoup d’objets devront changer de formes pour s’adapter au handicap alors que d’autres deviendront obligatoirement mobiles. Si la maison n’est pas équipée d’un ascenseur, ses escaliers devront être équipés d’un fauteuil mobile électrique. Pour interpréter, par ordinateur, les commandes de certains handicapés lourds, des périphériques seront installés pour interpréter, par exemple, le mouvement de leurs yeux ou de leur tête. Le soin à domicile exigera aussi d’autres modifications telles que l’insertion de plus de capteurs et d’appareils de mesures et l’installation d’une liaison permanente avec les services de santé. Le projet SIRLAN [39] envisage même le développement de sites de services spécialisés dans la collecte d’informations ou d’alarmes issues de ces capteurs ou de leur analyse.

Les NTIC et les temporalités urbaines peuvent changer la morphologie de l’immeuble et celle du quartier (arrosage automatique des espaces verts, insertion des NTIC dans les espaces de réunion ou associatifs, surveillance automatique des sous-sols, des parkings et des

entrées d’immeuble). Elles peuvent aussi élargir les rapports et les liens avec des environnements plus lointains, apporter donc plus de facilités (communication, projets communs, entraide…) et dans certains cas améliorer la sécurité [15].

Pour l’avenir, certains annoncent une nouvelle esthétique de formes indéfinies et organiques contrôlées et modifiées par ordinateur, grâce à de nouveaux matériaux. Ceci libérera peut être l’architecture de l’habitat des contraintes traditionnelles [17]. Par exemple, l’utilisation de matériaux spéciaux légers et très résistants pourra permettre de réaliser des bâtiments aux formes inhabituelles (voir Figure 10).

En attendant que se figent quelque peu les habitudes et les besoins, il serait temps qu’apparaisse un catalogue des équipements, très diversifiés, associables harmonieusement sur une architecture standard.

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Bâtiment 1 Bâtiment 2Figure 10: Une structure d’habitats originale.

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V.4 Réhabilitation de l’existantLorsqu’on parle du secteur du bâtiment, la première chose à laquelle on pense est la

nouvelle construction, alors que le secteur du bâtiment est aussi fait de l’amélioration de l’existant en majeur partie en milieu habité [15]. Il en découle qu’il ne faut plus essayer d’appliquer un prototype ou de généraliser une innovation technique ou architecturale à large échelle. L’intervention sur l’existant nécessite une grande réflexion avant d’opter pour la réhabilitation ou la démolition car ceci peut avoir un impact sur la dynamique urbaine, sur la mémoire et l’identité du lieu.

Le devenir d’un ensemble d’habitats dépend de sa vétusté, de son architecture et de son adaptabilité aux changements. Les interventions que l’on peut faire exigent une prise en compte de la technique de construction préexistante et des propriétés des matériaux utilisés.

Pour intégrer les nouvelles technologies (NTIC) dans une entité urbaine existante, la démarche (conception et réalisation) à suivre diffère d’une entité à l’autre. Ceci est dû au fait que leurs architectures sont différentes et qu’il faut essayer d’exploiter au maximum les espaces et les potentialités des interstices afin d’optimiser et de diversifier la qualité de l’offre (services et équipements).

Au niveau français, l’hexagone compte 28,6 millions de logements. Les deux tiers de ces logements ont été construits avant 1975. Il n’est pas certains que la transformation de ce parc ancien (voire parfois vétuste) en maisons totalement communicantes soit la première des priorités. Toutefois la seule solution pour faire évoluer l’habitat existant vers ces nouvelles normes est de le réhabiliter. Un plan Marshall, national et d’Etat, devrait être lancé, au nom du confort, des économies d’énergies, de la maîtrise des ressources rares et du développement durable [3]. Mais avant de commencer cette réhabilitation, il faut tout d’abord tirer des enseignements de l’expérience du stock d’habitats actuel, et des réaffectassions en cours, pour une meilleure conception des habitats à venir.

V.5 MaintenanceDe nouveaux métiers et de nouvelles formations à la construction de maisons

intelligentes (individuelles ou collectives) vont apparaître, y compris la maintenance des nouvelles technologies. L’inscription de la pratique architecturale dans une logique de développement durable donne une grande importance à la maintenance. D’ailleurs, le renouvellement de certaines parties ou composants de l’habitat est pris en compte dès la phase de conception. Certains produits auront donc une durée de vie bien déterminée tandis que d’autres doivent être vérifiés périodiquement. Par exemple, la mise en place de panneaux solaires permet de disposer d’une source d’énergie propre. De plus, un réseau de maintenance local s’avère indispensable pour les immeubles, par contre, pour les maisons individuelles, une solution peut être de s’inscrire auprès d’une agence de maintenance, généralement, impliquée dès la réalisation, qui « ausculte » régulièrement le lave-linge et les autres équipements électroménagers à distance, à la place de l’utilisateur.

On voit de plus en plus de spécialisations dans ce domaine. On trouve des spécialistes dans la réparation des réseaux (Intranet), d’autres dans les produits intelligents et les circuits électroniques, d’autres dans les systèmes de sécurité, on trouve même des spécialistes de produits d’un industriel ou d’une technologie bien définis. Par exemple, Legrand forme ses propres installateurs et agents de maintenance.

Les logiciels embarqués des produits électroménagers, dotés d’un microprocesseur et connectés au réseau extérieur, sont mis à jour automatiquement. Lorsque ces appareils tombent en panne, ils transmettent l’information automatiquement au centre de maintenance. Ainsi, si votre machine à laver fuit, le réparateur, averti automatiquement, arrive.

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La maintenance des équipements et réseaux de communication est une telle nécessité qu’un projet de norme « Pr En 13460 » (« Maintenance-documents pour la maintenance ») est élaboré par le comité CEN/TC319. Ce projet énumère et définit l’ensemble des documents à joindre lors de l’acquisition de toute installation, équipement ou système, afin de rendre possible sa maintenance [24].

V.6 De nouvelles approches, de nouveaux métiers Le secteur des NTIC est une source importante de nouveaux emplois et la part

d’emplois créés dans ce secteur continue de croître constamment. A l’intérieur de l’habitat, la manière de vivre est radicalement changée ; Avec les NTIC, cette vie est devenue un mélange de loisirs, de tâches domestiques et de travail, grâce à des appareils qui tiennent dans la main.

La mutation profonde du bâti vers l’intelligence embarquée devient, au fil du temps, d’une rare complexité. Elle fait intervenir de multiples corps de métiers et suppose un large recours à des expertises extrêmement variées. Tout ceci ne peut se faire sans une méthodologie à la fois rigoureuse, polyvalente et pluridisciplinaire. Il peut être nécessaire de mobiliser à temps plein une très grande entreprise ou plusieurs petites et moyennes entreprises. Divers experts doivent se coordonner et certaines compétences doivent se recouvrir sur des fonctions élémentaires comme la tuyauterie, le câblage, les équipements divers (aérauliques, thermiques, acoustiques), … et, par conséquent, les automates pilotés par des logiciels embarqués, nécessaires à la gestion rationnelle et optimisée de l’immeuble [Cf. www.logement.equipement.gouv.fr/actu/liste_offres.htm]. Il y a aussi la place pour un nouveau métier d’ingénierie de service et d’assistance à la maîtrise d’ouvrage tel que le choix du matériel et du réseau, la mise en place d’un réseau de maintenance local, la constitution d’un bouquet de services, la recherche ciblée de produits spécifiques correspondants aux attentes précises du client…[8].

Les constructeurs de maisons ne sont donc pas les seuls promoteurs de ces technologies [8, p56-60]. On trouve, par exemple, les bureaux d’études, leurs partenaires industriels (pour les volets roulants, les alarmes, les produits électroménagers, etc.), les technologies de communication (produits audio-vidéo), les filières électriques (EDF), France Télécoms (pour les connexions téléphoniques), etc.

Dans quelques temps, avec l’élargissement du marché européen et la mondialisation, de nouveaux acteurs vont rentrer dans le marché immobilier ce qui créera une grande concurrence. Ceci ne sera pas sans conséquences sur les rapports demande/offre en matière d’habitat. Une nouvelle façon de commercialiser l’électroménager a vu le jour. Plus besoin d’acheter les appareils. L’utilisateur peut en disposer chez lui et ne payer que l’usage qu’il en fait. Grâce à Internet, l’industriel sait à distance pendant combien de temps l’appareil a été utilisé et il facture ce service au client comme un opérateur téléphonique. Ce service est proposé, déjà, par l’italien Merloni avec son lave-linge Margherita.com [9]

L’intégration du concept de communication à grande distance aux nouveaux produits ouvre aussi l’habitat à une large gamme de services. La connexion à son domicile via Internet ne fait plus appel à un provider, c’est le serveur de la maison qui répond directement. On peut aussi confier la télésurveillance de sa maison à une société de gardiennage. Grâce aux moyens de communication, les gens feront leur travail à domicile. La télémédecine crée aussi une médiation entre la personne médicalement surveillée et le personnel du service d’urgence chargé d’assurer sa sécurité [11].

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VI. Maisons de test et exemplesLes maisons de test sont des vitrines technologiques des services qui sont, ou seront,

proposés à l’ensemble des clients. Elles ont joué un grand rôle dans l’intégration des NTIC dans les foyers. Elles ont permis de démontrer ce que les technologies pouvaient apporter en termes de confort, de sécurité, de communication et les économies qu’elles pouvaient engendrer. Elles permettent aussi d’éviter d’éventuelles erreurs et d’ajuster au mieux l’ergonomie et l’interface d’utilisation des dispositifs, s’ils sont un jour lancés sur le marché. Aujourd’hui, pour avoir accès à ces technologies, on n’a plus besoin de s’appeler Bill Gates. Même si les prix sont encore élevés, ils diminuent de plus en plus et deviennent peu à peu compatibles avec des revenus moyens. Ainsi, avec le lancement de ces premières maisons Internet habitables, l’utopie de la maison intelligente (communicante) devient, elle aussi, réalité.

Tous les grands opérateurs du domaine informatique, des télécommunications, de l’électroménager, proposent des solutions d’habitat intelligent pour montrer leur savoir-faire. Par exemple, Philips a inauguré aux Pays-Bas sa maison, axée sur l’intelligence ambiante dans le salon. Microsoft dispose de plusieurs maisons futuristes, à Redmond au siège de Microsoft et à New York. Intel a reconstitué une maison de six pièces pour démontrer comment les produits et les technologies vont apporter une expérience Internet plus riche dans le logement. HP a la sienne en Angleterre. Plus inattendu, la société Beisheim, qui détient la chaîne de distribution métro, expose sa maison future life, près de Zurich en suisse. On peut visiter une maison témoin en France, à Etiolles, baptisée ma m@isonnet (voir figure 13), réalisée au printemps 2001 par France Télécom, Cisco et Kaufman & Broad en collaboration avec de nombreux partenaires. Elle est la première maison témoin en France à être entièrement communicante.

VI.1 Quelques réalisationsChacun des opérateurs qui proposent des habitats intelligents en a sa propre vision et

intègre dans ce concept ses technologies. Mais les fonctionnalités offertes différent peu. On trouve un environnement de commande personnalisé afin de distinguer les différents utilisateurs et les fonctions qui leur sont accessibles, un ensemble de services orientés multimédia, communication et sécurité, et un ensemble d’appareils portables. Cependant, chaque offre n’est pas toujours complète et n’intègre pas forcément tous ces points. Parmi ces réalisations on trouve :- « Les maisons connectées de Microsoft » : elles intègrent un réseau domestique basé sur UPnP (Universal Plug-and-Play) permettant de faire communiquer entre eux tous les appareils de la maison. - « InHaus » :Il a fallu quatre ans pour réaliser la maison intelligente allemande « InHaus »  (voir figure 11). Son but est de montrer les services et fonctionnalités apportés par un réseau auquel est connecté le véhicule ou l’environnement immédiat du bâtiment. Elle permet ainsi, par exemple, le stockage automatique, la gestion de ces stocks et les téléservices alimentaires avec respect de la chaîne du froid, l’augmentation de la sécurité et du confort. L’institut Datamonitor annonce que 20 millions de maisons en Europe seront équipées avec ce type de technologie dans les quatre prochaines années (cf. http://www.inhaus-duisburg.de/).

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- « Philips Home Lab »: la firme hollandaise a inauguré à Eindhoven un laboratoire qui abrite une véritable maison. Cette maison communicante comprend, sur deux niveaux, une cuisine, une salle de bain, deux chambres, un bureau et un hall d’entrée. Les équipements électroniques de cette maison obéissent aux mouvements des mains ou des yeux et à la parole. Des écrans plats encastrés dans les murs peuvent servir à la réception d’émissions de télé, à la projection vidéo, à la navigation Internet, etc. A la différence des autre maisons communicantes, celle-ci n’accueille les gens que quelques heures ou quelques jours seulement (sujets test). L’objectif est d’examiner à la fois les réactions des utilisateurs face au système ou face aux technologies du futur et celles du système face aux différentes sollicitations. Les observations des chercheurs de Philips permettront d’ajuster au mieux l’ergonomie des lieux et d’éviter d’éventuelles erreurs avant de lancer les produits sur le marché. - « Maison de Legrand » : Legrand, lui aussi, offre une vision mature et confortable de la maison intelligente. Vue de l’intérieure, rien ne saute aux yeux. Ce sont les détails (interrupteurs multifonctions, Webcams, prises RJ45....) qui font comprendre au visiteur qu’il ne s’agit pas d’une maison ordinaire. Le cerveau de cette maison et le serveur Omizzy, positionné au garage, qui est tout à la fois ordinateur consultable à distance, serveur Internet et automate commandant les interrupteurs et les actionneurs. Cette réalisation fait appel au réseau par courants porteurs, au réseau câblé Ethernet et au réseau radio. Pour la sécurité, dans plusieurs lieux de la maison, on trouve des détecteurs de fuite d’eau, de gaz, de pluie, d’intrusion .... Bernard Bastide, responsable chez Legrand, évoque cette maison ainsi : « vous ne faites plus le tour de votre voiture pour en condamner les portières ? Vous ne vérifiez plus que les phares sont éteints ? Cela vous semble aujourd’hui normal ? Eh bien, une maison, c’est pareil. Une simple commande centralisée verrouillera les portes, baissera les stores, éteindra les lumières. Elle baissera aussi le chauffage, enclenchera l’alarme, et se mettra en alerte d’une fuite de gaz … » [6].- « Orange at Home » : au milieu de la verdure, à environ 30 kms de Londres se trouve la maison communicante de l’opérateur de téléphonie mobile Orange. C’est une habitation très ancienne mais rénovée. De l’extérieur, rien ne la distingue d’une vielle ferme anglaise. Orange l’utilise pour tester, évaluer et bâtir des services avancés pour la domotique. Son premier objectif est de piloter des périphériques via un téléphone portable (communication sans fil) mais presque tous les autres supports de transmission y sont utilisés (réseau local radio, filaire Ethernet, sans fil Bluetooth, câble coaxial...) et avec un bon débit.- « Ecoles du 3e millénaire » : La première école du 3e millénaire a été lancée en septembre 2001 au collège Ste-Anne, à Lachine, en banlieue de Montréal. Son portail éducatif est le seul portail francophone éducatif qui intègre les technologies de l’information dans une approche pédagogique. Ce portail crée une société virtuelle au sein de l’école, composée des enseignants, des parents et des élèves. Les usagers peuvent, alors, se connecter à ce portail par l’intermédiaire d’Internet à partir de n’importe quel poste de travail y compris de chez soi (maisons connectées) et avoir accès à toute l’information disponible. L’élève peut trouver ses notes de cours, son agenda scolaire, ses devoirs, des exercices et des documents

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Figure 11 :La maison allemande InHouse.Source : http://www.inhaus-duisburg.de/

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pédagogiques. Le maître d’œuvre et l’initiateur de ce projet est AdherSIS North America, spécialiste de la sauvegarde automatisée des données électroniques [26].- « HomeCom » : d’après les informations de son site (http://www.homecom.org/index.htm), la maison communicante version suédoise va bouleverser notre vie quotidienne en la rendant plus simple et plus agréable. Elle est encore en construction mais elle sera sans doute l’une des meilleure maisons de test existantes. Ceci n’est pas étonnant car Linköping, la ville où HomeCom a été fondée, est depuis 50 ans à la pointe en matière de NTIC et d’informatique. Son université travaille en étroite collaboration avec le parc scientifique Majärdevi qui se trouve à quelques centaines de mètres d’elle et qui est l’un des 10 plus grands parcs scientifiques du monde. Cette maison a pour ambition d’intégrer le maximum de services possible, y compris le e-learning et la télémédecine. - Toujours en suède, on peut mentionner l'hôpital Danderyd qui s'équipe d'une maison domotique pour faciliter la vie de ses patients. La cuisine de cette maison est entièrement équipée d'appareils domotiques avec un contrôle des commandes sur écran tactile. Sa salle de bain est aussi adaptée aux besoins des patients.- « E-house 2000 » : E-house 2000 est un habitat rural et futuriste (voir figure 12) conçu par l’architecte environnementaliste Michael McDonough à 150 kilomètres au nord de New York, dans la vallée de l’Hudson, à Stone Ridge. Elle est un mélange de génie technologique et d’artisanat traditionnel. On y trouvera des installations surprenantes comme des panneaux de cellules photovoltaïques collés sur les surfaces extérieures de la maison, un toit rempli de gel ou encore un plafond super-isolant en verre lumineux électronique. Cette maison gère bien les dépenses d’énergie. En été, les fenêtre s’ouvriront et se fermeront automatiquement pour aérer la maison, adoucir la température et contrôler l’humidité. Pour chauffer l’eau, le toit d’e-house sert de producteur d’énergie solaire. Son système de chauffage est de la taille d’une valise. L’architecte signale : « ça libère de la place à la cave pour le vin » [17].

- « Ma m@isonnet »: La première maison Internet réalisée en France est inaugurée au printemps 2001 à Etiolles, au sud de Paris en présence des représentants de France Télécom, Cisco Systems, du constructeur de maisons individuelles Kaufman&Broad et de nombreux industriels du monde de la domotique. Elle a une superficie de 170 m² et un jardin de 1000 m² (cf. figure 13). Grâce à la mise en réseau des équipements et à leur gestion par une interface Web, les occupants peuvent utiliser ces équipements localement ou à distance et accéder à tous les services (distribution de la musique, de la vidéo, et de la télévision numérique dans toute la maison, gestion du confort dans toutes les pièces, partage des ressources télécoms et informatiques ...). Le surcoût lié à l’installation de base de cette maison varie entre 4 600 euros et 10 700 euros, hors électroménager.

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Figure 12: (a) : Image de E-house, (b) : E-house en constructionSource : http://michaelmcdonough.com/e-House/ehouse.htm

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Trois mois après l’ouverture de ma m@isonnet, un bilan a été réalisé :-Sur les 800 visiteurs interrogés, 67% ont envie de s'y installer.-Les fonctionnalités préférées sont l'accès Internet haut débit et le câblage multimédia,

deux fonctions considérées comme " indispensables " par les trois quarts. En particulier l'Intranet domestique (qui trône au milieu du salon) est jugé totalement indispensable.

-Le réseau sans fil de la maison arrive lui aussi en tête des attentes.-Les équipements ménagers communicants (terminal Leonardo, lave-linge, four intelligent

etc.) sont considérés comme utiles et sources de confort supplémentaire.[27].

Mises à part ces maisons de test, on trouve d’autres réalisations surprenantes telles que les équipements électroniques et électroménagers. Parmi ces équipements, citons :

- Le réfrigérateur Internet : connecté à Internet, ce réfrigérateur est idéal car il fait vos courses en direct lorsqu’il manque des produits. Puisque le réfrigérateur est l’équipement (ou objet) le plus consulté à la maison et puisqu’on a constaté que beaucoup de gens laissent leurs messages sur leur réfrigérateur, les fabricants ont pensé à lui intégrer un écran tactile (cf. Figure 14.a et b ). Ceci permettra de garder les messages et même d’envoyer ou recevoir du courrier électronique. A titre indicatif, le réfrigérateur que propose Samsung coûte entre 5 335 et 6 098 euros (cf. www.samsung.com ) [2].

- Le robot aspirateur : équipé de cinquante capteurs et de trois ordinateurs, le robot aspirateur proposé par Electrolux, qui pèse 9,2 kilos (voir Figure 14.c ), effectue le ménage à votre place. De son coté, le DC06, annoncé par Dyson, détecte les obstacles, les contourne, et ne revient jamais là où il est déjà passé. (prix : 3 811.23 euros) [ www.dyson.com ].

- La machine à coudre Designer II : connectée à un ordinateur, la machine à coudre et à broder Designer II récupère des motifs près à l’emploi, téléchargés via Internet. Il ne reste ainsi qu’à suivre les exemples fournis par le logiciel. (prix : 2 466.63 euros) [www.husqvarnaviking.com ].

- La Cuisine du futur : le moniteur interactif leon@rdo, relié à la machine à laver et au four, peut programmer les lavages et les cuissons et diagnostiquer les pannes. On peut le commander à distance via un téléphone. Ce produit fait partie du projet de cuisine intelligente démarré en Italie fin 1999 avec le lancement du lave-linge margherita2000.com. [2][ www.margherita2000.com/index/index.htm ].

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Figure 13 : Ma m@isonet, La 1ère maison française entièrement communicante.Source : http://www.hometoys.com/htinews/oct02/articles/lonmark/maison.jpg

Anonyme, 03/01/-1,
+ electrolux ?

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- Le cartable électronique : Le cartable électronique est actuellement en période de test au collège Jean Moulin de Moreuil, et dans d’autres collèges. Il prend la forme d’une tablette Fujitsu (équivalent d’un ordinateur portable sans clavier), tourne sous Windows 98, et possède un disque dure de 8 Go, un processeur Pentium 166 Mhz et 64 Mo de RAM. Il peut contenir tous les manuels scolaires mais aussi un dictionnaire Larousse qui a lui seul, sous sa version papier, pèse plus de 2 kilos, le poids de ce cartable électronique (cf. figure 15). Fini donc les gros sacs sur le dos. Les nouvelles technologies de l’information et de la communication perdent peu à peu leur caractère accessoire dans le soutien pédagogique pour devenir une valeur didactique intrinsèque [http://www.college-sainte-anne.qc.ca/CSA/fr/millenaire/index.php].

- Voiture du futur : Emmanuel Ducanda-Kerhoz, informaticien, développe des technologies domestiques dans sa maison high-tech en banlieue parisienne [41]. Son véhicule est autant équipé que son domicile. Il peut écouter de la musique tout en roulant et en surveillant l’état de la circulation par satellite. Son fils, à l’arrière, peut sélectionner son dessin animé préféré

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Figure 14 : (a) et (b) : réfrigérateur Internet.(c) robot aspirateur.Sources : http://www.electrolux.com/screenfridge/, http://www.domotique-

news.com/maison-communicante/images/Aspi_robot.jpg

(a) (b) (c)

Figure 15 : (a) Le cartable électronique et le dictionnaire Larousse sur une balance.(b) Le cartable électronique.

Source : http://www.3foisplusnet.com/s03/15_ecole_futur/page_01.shtml

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en DVD et l’écouter avec un casque. Emmanuel a intégré dans son véhicule cinq lecteurs de DVD, quatre écrans, un serveur, deux systèmes GPS, trois systèmes GSM et un système de réseau sans fil pour accéder aux possibilités offertes par la voiture tout en étant à l’extérieur.

- Mur de téléprésence: A l’aide de cette nouvelle réalisation de France Télécom [42], vos interlocuteurs semblent être à côté de vous alors qu’ils se trouvent peut être à des centaines de kilomètres. Lors de votre conversation, vous voyez votre correspondant grandeur nature et vous êtes libre de vos mouvements, vous pouvez même les utiliser pour vous exprimez comme si vous étiez ensembles, ce qui rend les conversations plus naturelles. Les caméras et les microphones de ce système ne sont pas visibles. Des prises installées en bas de ce mur permettent de brancher des ordinateurs portables afin de s’échanger des documents ou de travailler en même temps sur une application. Cette solution pourrait intéresser notamment les banques pour éviter le risque de hold-up. Le prototype actuel est un mur de 4 mètres de longueur, composé de miroirs obliques permettant de réunir jusqu’à 20 personnes à la fois pour discuter ensemble ou en aparté. Le point faible de cette technologie reste le débit.

- Le robot garde-malade : Ce rebot est nommé Wakamaru, est conçu par Mitsubishi Heavy industrie (MHI). Il est doté de la parole et conçu pour veiller les personnes malades et les personnes âgées. Il demande si tout va bien lorsque la personne dont il a la charge est demeurée trop longtemps silencieuse. Grâce à son vocabulaire d’environ 10000 mots, il peut comprendre son interlocuteur et tenir avec lui une discussion. Parmi les phrases qu’il peut prononcer "Daddy, it's time for you to go to work", "You are home late, aren't you?", "Are you O.K.?" [ http://www.vieartificielle.com/index.php?action=nouvelle&id_nouvelle=232 ]. Il fait un mètre de haut (cf. figure 16), a une tête jaune en forme de boule. Derrière ses grands yeux se cachent des caméras qui lui permettent de reconnaître son propriétaire, de transmettre des images ou d’envoyer des e-mails via la ligne téléphonique. Il est complètement autonome et retourne à son point de charge à chaque fois qu’il a besoin d’énergie. Prix : 7 700 Euros (50509 ff) [http://www.mainichi.co.jp/edu/weekly/essay/03/0215/ ]

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Figure 16 : Le robot garde_malade Wakamaru de Mitsubishi.Source : http://www.mainichi.co.jp/edu/weekly/essay/03/0215/

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VI.2 Scénario ou réalité ?Après avoir cité les réalisations ci-dessus, le scénario suivant vous semblera possible

s’il ne vous apparaît pas déjà réalité.Après avoir passé une bonne nuit sur le lit biodynamique qui vous a procuré des

sensations agréables et qui vous a permis de mieux récupérer, le réveil sonne, et la cafetière se met automatiquement en marche alors que le réfrigérateur a déjà effectué les commandes de remplacement des produits périmés non consommés. En passant aux toilettes, le siège contrôle votre santé en procédant à des analyses chimiques. S’il soupçonne un ennui sérieux, il communique les résultats de l’analyse à votre médecin. En passant par la salle de bain vous trouverez les nouvelles de la matinée affichées sur le miroir. La penderie, quant à elle, vous suggère une tenue pour la journée après s’être informée de la météo sur Internet et en accord avec votre emploi du temps enregistré sur votre agenda électronique. Enfin, avant de sortir, il vous suffit d’appuyer sur le bouton d’ambiance, qui se trouve à coté de la porte d’entrée, pour baisser les stores, éteindre les lumières et le chauffage et mettre la maison sous alarme.

Quelques heures après, un message d’alarme d’intrusion vous arrive sur votre téléphone portable, automatiquement vous ouvrez votre PC portable, ce dernier reconnaît votre voix puis vous autorise à accéder au site dédié à votre maison. A l’aide des webcams vous fouillez la maison et vous vous rendez compte que des voleurs ont cassé la vitre pour pénétrer chez vous mais ils ont été effrayés par le bruit généré par le système d’alarme. Puisque vous vous êtes connecté, vous profitez de l’occasion pour consulter le portail électronique qui indique un nouveau message vidéo. C’est un message du livreur de l’épicerie du coin qui confirme avoir déposé la commande. A l’aide d’une webcam, que vous manipulez à l’aide de la souris de votre portable, vous vérifiez s’il n’y a pas quelque chose qui manque à cette livraison.

Votre femme, aussi, a reçu cet après-midi, de la machine à laver, un message de panne, puis elle l’a autorisé à le renvoyer au réparateur. Avant de rentrer pour recevoir le réparateur elle a mis en marche le chauffage depuis son lieu de travail pour trouver la maison chaleureuse puis elle a pris sa voiture et elle est rentrée. Arrivée chez-elle, la caméra placée devant la porte d’entrée l’a reconnue, le système d’alarme s’est désactivé automatiquement et la porte s’est ouverte toute seule. En attendant le réparateur de la machine à laver, elle s’est assise sur le canapé, le téléviseur s’est mis automatiquement en marche et a affiché son programme préféré. Après la réparation du lave-linge, elle est partie faire un jogging. Elle s’est fait couler un bain depuis son portable juste avant la fin de son entraînement. Puisque vous allez ce soir, ensemble, à la réception du dixième anniversaire de mariage de vos amis, elle a décidé de vous faire une surprise. Elle a téléchargé sur Internet, pour sa robe, le même motif4 que celui de la robe qu’elle avait le jour de votre première rencontre.

Cette succession d’événements montre l’impact possible des NTIC sur notre vie de tous les jours. Notre relation avec notre habitat en est profondément modifié puisque les contraintes liés à cet habitat tendent à disparaître : ménage effectué automatique, maintenance à distance des équipements électroménagers mais aussi, à court terme, de tous les équipements de la maison, etc. L’habitat s’adapte à notre personnalité. Aujourd’hui, nous le construisons à notre image, en fonction de nos goûts. Bientôt, ils s’adapteront seuls, à nos goûts, nos humeurs et notre forme du moment.

4 Le E-wear ou vêtement à motifs téléchargeables vient d’être mis au point. France Télécom a trouvé un fabricant capable de tisser les fibres optiques. On pourra utiliser cette technique pour la moquette et les murs [28].

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VII. TIC, en France et dans le monde : situation du marchéSi les Etats-Unis, le Canada et certains pays d’Europe du Nord ont joué, depuis une

dizaine d’années, un rôle dynamique dans le développement des services à la personne, la France n’a pas joué un rôle moteur dans ce domaine. Le marché français apparaît comme un marché encore balbutiant [19] [20] [24]. L’ART (Autorité de Régulation des Télécommunications) a pris des décisions qui ouvrent la concurrence sur tous les segments des moyens de communications. Les consommateurs pourront bientôt bénéficier non seulement de prix abordables mais aussi d’innovations techniques permettant d’élargir les usages et de multiplier les services. Les dernières décisions de l’ART en matière de dégroupage établissent les conditions pour que la France ne rattrape pas seulement son retard mais plutôt puisse prétendre figurer parmi les leaders en ce domaine [17]. D’ailleurs, le marché qui était composé de quelques pionniers est à présent un marché de masse en forte croissance. On constate aussi qu’au cours des cinq dernières années, les prix ont fortement baissé et les réseaux de diffusion Internet se sont diversifiés. En 1997, l’accès à Internet s’effectuait quasi-exclusivement par le réseau téléphonique commuté (RTC), avec un débit de l’ordre de dizaines de Kbit/s. A partir de 1998, l’ouverture du secteur des télécommunications à la concurrence et à la période d’investissements massifs dans ce secteur ont accéléré le développement et le déploiement des nouvelles technologies filaires d’accès, c’est à dire le câble et le DSL (voir glossaire). Actuellement les nouvelles technologies disponibles permettent des débits croissants et introduisent de nouvelles perspectives, en particulier l’accès à Internet mobile. Fin 2001, les réseaux câblés couvraient 8,5 millions de foyers, on prévoit qu’il concernera 11 millions de foyers dans les deux prochaines années. Pour les technologies sans fil, le déploiement des réseaux de boucles locale radio BLR (cf. glossaire), débuté fin 2000, a commencé dans 17 régions françaises (près de 200 stations de base ont été installées par 7 opérateurs différents dans une trentaine d’unités urbaines françaises). L’accès par satellite paraît aujourd’hui en mesure de concurrencer les autres technologies d’accès aussi bien dans les zones rurales qu’urbaines, mais particulièrement dans les zones isolées, inaccessibles aux autres types d’infrastructures. L’ART a aussi engagé une réflexion réglementaire et technique afin de faciliter la mise en œuvre des technologies RLAN ( telles que Bluetooth, Wi-Fi (norme IEEE 802.11b, autorisée depuis novembre 2002), Hiperlan2, ...) qui sont encore limitées en France. La technologie des courants porteurs est en plein développement elle aussi [17].

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Selon l’Association des Fournisseurs d’Accès (AFA), on comptait, en décembre 2001,

7,1 millions d’abonnements actifs résidentiels ou professionnels, soit une progression de 35% par rapport à l’année précédente. Le graphique de la Figure 17 montre, sur la base des chiffres de l’AFA, la progression du nombre d’abonnements à Internet depuis 1996. L’ année 2001 a été marquée par le fort développement du haut débit, en particulier de l’ADSL (triplement en un an). Ces abonnés représentent désormais plus de 10% du nombre d’abonnements actifs d’accès à Internet. Les possibilités offertes par la fourniture de l’accès à Internet à haut débit sur les réseaux câblés sont considérables. Mais d’après les estimations de l’ART, près de 80% de la population pourra être raccordée via une technologie xDSL d’ici 2003 en France.

En Europe, la pénétration moyenne d’accès à l’Internet dans les foyers a progressé pour passer de 18% en mars 2000 à 38% en décembre 2001. Alors que la France figure en dessous de cette moyenne, on constate pourtant qu’elle rattrape progressivement son retard grâce à un taux de croissance le plus élevé en Europe (3 à 4% par mois depuis mars 2001). L’évolution impressionnante du nombre d’accès à haut débit en France en 2002 est estimée à 182%. La technologie DSL en est le principal moteur et écrase les technologies concurrentes [37]. Des statistiques plus récentes, mais ciblées sur la situation française, sont accessibles à http://www.lesinfos.com/actu_int/Info_du_jour/default.asp?num=26610.

De la Figure 18, on peut distinguer trois groupes de pays en Europe : les pays scandinaves et les Pays-Bas avec environ 60% de connectés, puis l’Allemagne, le Royaume-Unis et la Belgique avec environ 40%, enfin la France, l’Italie et l’Espagne autour de 30%. Seuls les pays scandinaves en Europe atteignent le niveau de pénétration des Etats Unis et du Canada, qui dépassent tous deux les 50%. Par contre, en ce qui concerne le haut débit, la France reste dans la moyenne européenne, avec un taux inférieur à celui de l’Allemagne mais supérieur à celui de l’Italie ou du Royaume-Uni. Les pays européens du nord devancent toujours les autres pays du sud. Le Canada est de loin le pays avec la plus grande proportion d’accès haut débit (2/5) ; les Etats-Unis se situent au niveau de la moyenne européenne [18].

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Figure 17  : Progression du nombre d’abonnement à Internet depuis 1996.Source [19]

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L’avance qu’ont prise les Etats-Unis et certains autres pays trouve sa source à la fois dans l’existence d’un important secteur producteur de TIC, domaine de prédilection de l’innovation, et dans une large diffusion des TIC, facteur de compétitivité, dans les autres secteurs économiques. En matière de connectivité TIC (accès à l’Internet, mise en place d’un site Web ou d’un Intranet), l’étude annuelle britannique de benchmarking sur les TIC (2001) souligne que : la France se situe encore dans le groupe retardataire avec le Japon et l’Italie (voir Figure 19). L’Allemagne et le Royaume-Uni ont fortement progressé dans la mise en place de sites Web. Les Etats-Unis, la Suède et le Canada sont toujours en pointe en matière de connectivité [19]. Toutefois, on sait que le Minitel, en France, a connu une utilisation

intensive, de même que le téléphone sans fil au japon.

En ce qui concerne la localisation des TIC en France (cf. Figure 20), La région parisienne concentre la moitié des établissements. On peut aussi signaler le département du nord. Si on tient compte du poids propre et du taux d’accroissement des établissements, le littoral méditerranéen de Montpellier à Nice, et le littoral atlantique de Bordeaux à la Bretagne, constitueront d’autres zones significativement investies par les TIC. La concentration est intéressante également sur Lyon-Grenoble (Grenoble pour la composante industrielle des TIC) [21].

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Figure 18: Accès Internet : Positionnement de la France en Europe et dans le monde.Source [19]

Figure 19 : Proportion moyenne des salarié utilisant l’Internet.Source [19]

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Notons que les Etats-Unis veulent limiter l’utilisation des WLAN 5 GHz (Réseaux&Télécoms). Le département de la défense américain souhaite limiter l’utilisation de la bande de 5 GHz aux fréquences allant de 5 150 MHz à 5 350 MHz pour les réseaux locaux sans fil. Il souhaite également que les équipements soient équipés d’un dispositif nommé Dynamic Frequency Selection, permettant la bascule automatique de fréquence de l’équipement WLAN en cas de détection d’un signal radar.

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Figure 20: localisation des TIC en FranceSource : SESSI- Enquête Annuelle d’Entreprise 2000

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VIII. Conclusion et Perspectives

La contribution des technologies de l’information et de la communication (TIC) à la croissance et aux gains de productivité dans divers pays (Etats-Unis, Canada....) a souvent été mise en évidence [19]. L’utilisation des TIC est donc devenue incontournable pour permettre à l’entreprise de réagir de manière flexible et rapide aux exigences du marché. On dit que la richesse des nations va dépendre des réseaux électroniques qui leur sont nécessaires pour effectuer des échanges commerciaux, inventer, travailler et produire efficacement. L’habitat, lui non plus, n’échappe pas à cette réalité ; Il n’y a aucun doute sur le fait que l’utilisation des TIC est devenue une réalité de plus en plus présente dans l’habitat. Après avoir envahi le domaine des entreprises, les TIC ont fini par se retrouver dans tous les foyers et, plus récemment, on les relie en réseaux. L’Internet, quant à lui, est un catalyseur pour la mise au point de nouveaux modèles. Il constitue, avec le téléphone mobile, le moteur de la renaissance de la domotique. Le besoin de maintenir à domicile les personnes en perte d’autonomie ou à risque telles que les personnes âgées vivant seules, les personnes handicapées ou souffrant de problèmes de santé chroniques, favorise lui aussi l’insertion des TIC dans l’habitat (médico-vigilance à domicile). Parmi les autres facteurs favorisant cette insertion, on trouve la réduction du coût des produits, la familiarisation des familles avec les nouvelles technologies et la réalisation des maisons de test qui sont des vitrines technologiques des services à présenter aux clients. Ces réalisations ont permis de démontrer ce que les technologies pouvaient apporter en termes de confort, de sécurité, de communication et les économies qu’elles pouvaient engendrer. La construction de telles maisons qui offrent toute une palette de services, se base sur du matériel et des technologies déjà existants sur le marché. Chacun des opérateurs qui proposent des habitats intelligents a sa propre vision et intègre dans ce concept ses propres technologies. Ces offres ne sont donc pas toujours complètes. Le niveau technologique d’une maison sera donc évalué sur la base des services qu’elle offre aux occupants. L’évaluation porte aussi sur la sûreté, la continuité des services offerts, les possibilités d’adaptation à des modifications ou des évolutions des besoins exprimés et enfin, sur le degré d’intégration et de coordination des systèmes.

L’introduction et l’usage des nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC) dans le logement est en mesure de modifier l’usage de l’habitat, ses statuts d’occupation et les modes d’habiter. La prise en compte des besoins spécifiques soulevés par le vieillissement ou le handicap pourraient bouleversées encore davantage la structure du logement ainsi que celle de l’immeuble (cf. projet Habitat Mobile pour Personnes Handicapées du Laboratoire d’Informatique de l’Université de Tours [38]). Pour que la maison intelligente satisfasse ses habitants, il faut qu’elle puisse répondre à des besoins via des interfaces ergonomiques avec, dans un avenir proche, des commandes vocales. Son réseau domestique multimédia doit permettre le « plug and play » n’importe où avec n’importe quel périphérique. L’utilisation du câble doit être multifonction ou, à l’inverse disparaîtra en faveur de boucles radio. Le choix d’un réseau est par essence un choix économique. Il doit prendre en compte le coût des matériels nécessaires à son accès ou à sa constitution, ainsi que le coût de leur installation. Trois types de réseaux doivent être distingués : les réseaux externes, les réseaux internes au bâtiment et les réseaux internes à l’habitat. Leur efficacité dépend avant tout des applications qu’ils doivent supporter. La nature de l’information à transporter est le premier élément à prendre en compte (transmission de données, transport de la voix, transport de la vidéo). Une approche viable consiste à placer deux sous-réseaux différents au sein de la maison : un pour le bas débit (commandes, communication entre les objets…) et l’autre pour le haut débit (voix, vidéo….). La phase de précablage et celle de réalisation de l’habitat doit

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tenir compte de l’évolutivité des besoins ainsi que de l’optimisation des choix techniques et architecturaux. D’où la nouvelle approche de planification : « down-top-down » (cf. § V.2 Approche de planification).

Si on dresse un bilan de l’offre actuelle en fonction des différentes parties de la maison intelligente, il en résulte que les environnements personnalisés sont en développement (des améliorations telles que la configuration automatique de l’espace de travail sont attendues). Les réseaux domestiques sont en place depuis déjà de longues années. Il reste juste à les améliorer du point de vue de la sécurité pour qu’ils acceptent certaines applications telles que la vidéo. La plus importante partie du travail est sûrement située au niveau des services à inclure. Il existe déjà des portails de services (Omizzy de Legand, par exemple) mais il reste à inclure le plus de fonctionnalités possibles qui soient utiles, voire indispensables à l’utilisateur (surveillance médicale…) [24].

Si les Etats-Unis, le Canada et certains pays d’Europe du Nord ont joué un rôle dynamique dans le développement des services à la personne, la France n’a malheureusement pas joué un rôle moteur dans ce domaine. Elle figure même en dessous de la moyenne européenne d’intégration des TIC. L’ART (Autorité de Régulation des Télécommunications) a établi des conditions pour que la France ne rattrape pas seulement son retard mais plutôt qu’elle prétende figurer parmi les leaders en ce domaine. D’ailleurs, on constate que le taux de croissance de la France est le plus élevé en Europe.

Des études sociologiques allemandes montrent que l’intégration des TIC dans l’habitat est facilement acceptée dans les services de la santé, la gestion de l’énergie et la sécurité. Par contre, parmi les objections le plus souvent retenu contre cette intégration, on trouve la difficulté d’utilisation, le prix élevé de certains produits et le manque de temps pour apprendre le fonctionnement du système et sa programmation. Cependant, il faut se rappeler que plusieurs de ces produits ne sont que depuis peu dans notre paysage quotidien. Il est donc trop tôt pour en évaluer les résultats et toutes les incidences. Mais nous pouvons dans un premier temps commencer à surveiller la nature et la croissance de leur pénétration et de leur utilisation. L’information dans ce domaine joue un rôle crucial et nous permet de comprendre la situation actuelle et l’avenir de l’habitat [34]. Même si les TIC ne suffiront jamais à résoudre tous les problèmes, une chose est sûre, c’est qu’elles permettent de concevoir autrement le chez soi. Les exemples réussis d’intégration de ces technologies dans des bâtiments collectifs comme individuels laissent présager un très bel avenir à ces concepts tout à fait opérationnels.

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IX. Bibliographie

[1] “Les bâtiments intelligents’’, Isabelle Marx, dossier Ternova, revue des collectivités locales, septembre 2002, http://www.ternova.com, p1-9.

[2] “Une maison Internet habitable’’, Fabrice Mateo, http://www.editoile.com.[3] L’habitat intelligent, beaucoup d’avantages et peu d’inconvénients, dossier

Ternova, septembre 2002, http://www.ternova.com.[4] “Les principaux acteurs du marché“, http://www.editoile.com.[5] “Internet réinvente la domotique : la vision de Legrand’’, Thierry Mahé, Industrie et

Technologie – n°837 – mai 2002.[6] “Internet réinvente la domotique : un vrai besoin dans l’habitat’’, Ridha Loukil et

Thierry Mahé, Industrie et Technologie – n° 837 – mai 2002.[7] “Spécial innovation, les produits du net’’, p 62, l’usine nouvelle, juin 2001, N° hors

série.[8] “Comment rendre la maison communicante’’, F.Sagot et C.Ferrero et E.Sorlet, le

Moniteur, 29 juin 2001. pp 56-60.[9 ] “Internet réinvente la domotique’’, équipe de rédaction, Industrie et Technologie – n°

837 – mai 2002.[10] “Foyer, mon doux garde-malade’’, http://www.webdo.ch/hebdo/2002/06/epo_1.html.[11] “Domotique et médico-vigilance’’, CNRS, CNRS INFO. N° 398, décembre 2001.[12] “Historique de l’Intelligence Artificielle’’, Remi LEBLAND, systèmes intelligents

(CNAM),1999, http://remi.lebland.free.fr/ia/node1.html.[13] “La domotique’’, Jean-Marc JOULET, domotique news, http://www.domotique-

news.com/fr/savoir/la_domotique.htm. 2000.[14] “Le marché des modules communicants’’, Bruno de LATOUR, domotique news,

n°154, février 2002.[15] “Le futur de l’habitat, appel à la consultation de recherches’’, Ministère de

l’équipement, des Transports et du Logement, PUCA, février 2002, pp 9-14.[16] “L’assistance technique pour la compensation des incapacités des personnes’’,

J.Leloup et P.Gaucher, ouvrage collectif Hermès, à paraître 2003.[17] “Votre maison se charge de tout’’, Linda HALES -The Washington Post, Revue

Courrier International, Oct-Nov-Décembre 2002 (Hors série), P69.[18] “Internet, premier bilan’’, ART (Autorité de Régulation des Télécommunications)-

République Française.[19] “L’industrie française des technologies de l’information et de la communication’’,

Production industrielle (hors série), centre d’information du Ministère de l’économie des finances et de l’industrie, http://www.industrie.gouv.fr/sessi.

[20] “L’économie de l’Internet après la crise’’, les enjeux économiques internationaux, DREE Dossier, Ministère Délégué au Commerce Extérieur, septembre 2002, p15-20.

[21] “Les TIC en France et sur l’arc méditerranéen’’, emploi des TIC dans le sud-est de la France, JLS, 15-06-2001, http://www.ent-ter.fr/2doss10.htm.

[22] “Réseaux locaux sans fil : aussi dangereux que séduisants’’, Sécurité Informatique, N°40, juin 2002.

[23] “Your 802.11 Wireless Network has No Clothes’’, W.Arbaugh & N.Shankar & Y.Wan, http://www.cs.umd.edu/~waa/wireless.pdf.

[24] “Multiservices@home. Les nouvelles technologies pour l’e-habitat’’, Jean Caussade, éditions Eyrolles, 2000.

[25] “De la sécurité dans les réseaux’’, Ali Larab, Rapport de DEA, Laboratoire

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Anonyme, 03/01/-1,
Référence à préciser si possible.

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Informatique. EPU-DI (Université de Tours), 2002.[26] “L’école du 3e millénaire’’, Adhersis North America 2001,

http://www.adhersis.ca/csa3e/index.php.[27] Domotique-News (Réalisations), http://www.domotique-news.com/maison-

communicante/.[28] “Science fiction au cœur de Rennes’’, la maison du futur. http://www.domotique-

news.com/fr/savoir/hab_21e.htm.[29] “Les réseaux sans fil recherchent une meilleur sécurité’’, Sécurité Informatique-

N°187, décembre 2002, p3.[30] “Les NTIC’’, Jules Beaulac, http://www.ntic.qc.ca/~jbeaulac/.[31] “De l’ « Education Technology » à la technologie pour l’éducation’’, Lebrun, Marcel

et Vigano R, les cahiers de la recherche en éducation, Université de Sherbrooke, vol.2, n.2, 1996, p1.

[32] Jacques Tardif, colloque de l’AQUOPS 1996.[33] “TIC et éducation’’, http://www.usherbrooke.ca/performa/tic/.[34] “Au-delà de l’autoroute de l’information. Un Canada réseauté’’, Ertl, Heidi Sciadas,

George. Recueil sur les TIC, statistique Canada, N°56-504-XIF au catalogue, http://www.statcan.ca/francais/freepub/56-504-XIF99000.pdf Date de parution: Le 27 avril 2001.

[35] “Le rôle stratégique des TIC’’, TIC et entreprises, Ministère des Finances et de l’Industrie, juin 2002, http://www.telecom.gouv.fr/ticent/body.htm.

[36] “L'introduction des technologies de l'information et de la communication dans le monde du travail : enjeux et défis’’, M. ETTIGHOFFER, Président d'Eurotechnopolis Institut, http://www.cite-sciences.fr/francais/web_cite/informer/tec_met/universite/texte/ex9808.htmRencontre-débat du 15 janvier 98.

[37] “Haut débit :la France progresse’’, Julie de Meslon, Decision, Micro&Reseau, semaine du 20 au 26-01-2003, N°534, p6 .

[38] Projet « Habitat Mobile pour Personnes Handicapées » du Laboratoire d’Informatique de l’Université de Tours. http://www.e3i.univ-tours.fr/cnhl/.

[39] Projet SIRLAN http://www.sirlan.org/ ou http://palas.regiocom.net/ws/sirlan.pdf[40] Projet Omizzy http://www.legrand.fr/[41] http://www.prospective.org/upload/WORD/11_Octobre_2000_-

_L_automobile_du_futur.doc[42] http://www.rd.francetelecom.fr/fr/galerie/navig_mur.htm

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X. GlossaireAdresse IP :

Numéro d’identification d’une machine sur Internet et sur les réseaux locaux. Elle se compose de quatre nombres, par exemple 156.125.55.22. Les adresses IP ne sont généralement utilisées que par les ordinateurs et les programmes. Pour les humains, il est plus facile de retenir les noms d’hôte (ou nom de machine dans un domaine) qui peuvent être convertis en adresses IP par les DNS (Domain Name Service).

ADSL (Asymmetrical Digital Subscriber Line) :Réseau à haut débit utilisant le réseau téléphonique physique, autorisant une connexion permanente et simultanée à Internet et l’usage classique du téléphone (voir aussi DSL).

Bande passante : Volume d’information pouvant transiter sur un lien de télécommunication mesuré en bit/seconde (b/s), kilobits par seconde (Kb/s), Megabits par seconde (Mb/s) ...

Boucle locale radio (BLR) :C’est une technologie sans fil qui consiste à raccorder des abonnés fixes, équipés d’une antenne, par voie hertzienne à un point d’accès au réseau Internet.

Courants porteurs :Acheminement des données par le réseau électrique.

DSL :Les technologies DSL (Digital Subscriber Line) consistent à utiliser des fréquences hautes de la paire de cuivre raccordant les abonnés au réseau téléphonique commuté. Entre l’ordinateur de l’abonné et le premier équipement réseau, le trafic Internet est transporté sur la paire de cuivre tout comme le trafic téléphonique. Dès le premier équipement réseau, il est séparé du trafic téléphonique pour être acheminé sur un réseau IP distinct du réseau téléphonique commuté. Parmi les technologies DSL, on trouve ADSL (Asymmetric DSL), SDSL (Symmetric DSL), VDSL (Video DSL), etc.

Domotique : La domotique, mot composé par le mot latin domos signifiant maison et du suffixe tique pour automatique et / ou informatique, regroupe l’ensemble des techniques et des études tendant à intégrer à l’habitat tous les automatismes en matière de sécurité, de gestion de l’énergie et de communication [3]. Son objectif est d’automatiser certaines fonctions de la maison comme l’ouverture des portes et fenêtres, la mise sous alarme de la maison, l’arrosage du jardin. Elle s’applique à l’habitat collectif comme aux maisons individuelles. A cet apport à l’intérieur de l’immeuble, les linguistes ont trouvé le concept de « domotique » voire d’« immotique » selon que l’on s’adresse à des particuliers ou à des établissements recevant du public.

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E-mail :Abréviation de « electronic mail ». Le e-mail est un échange de messages électroniques entre deux utilisateurs d’ordinateurs, généralement grâce à Internet ou à un autre réseau de communication. On parle aussi de courrier, ou de message, électronique.

Fournisseur d’accès à Internet (FAI):C’est un intermédiaire technique entre l’internaute et le réseau internet. Certains sont payant, d’autres offrent des abonnements gratuits et on ne paye que les communications téléphoniques.

GSM (Global System for Mobile) :Technologie radio qui s’est imposée dans les téléphones portables en Europe mais aussi dans d’autres régions du globe.

Immotique : L’immotique est la domotique appliquée aux immeubles de bureaux, aux édifices publics, aux hôpitaux, aux établissements d’enseignement et aux grandes surfaces et grands magasins.

Intelligence artificielle : L'Intelligence Artificielle est un ensemble de théories et de techniques mises en oeuvre afin de réaliser des machines capables de réaliser des fonctions déterminées. Le concept de machines douées d'intelligence est introduit seulement en 1947 par TURING.A. dans "Intelligent machinery"[12]. Mais depuis les années 80, Les chercheurs ont multiplié les expériences afin de rendre intelligents des appareils et procédés. Parmi les techniques utilisées dans l’intelligence artificielle, on trouve les réseaux neuronaux qui fonctionnent sur le modèle du cerveau humain. Ils reçoivent un stimulus (ce peut être un ordre vocal ou la métrologie d’évènements inventoriés comme celui d’un évier qui déborde …), puis ils assurent sa gestion en adoptant, quand cela s’avère nécessaire, une réaction « logique » mais prévue et qui s’impose (comme obéir à un ordre ou prendre, seul, l’initiative de couper l’eau).

Internet :Réseau informatique mondial constitué d’un ensemble de réseaux nationaux, régionaux et privés, qui sont reliés par le protocole de communication TCP/IP et qui coopèrent dans le but d’offrir une interface unique. Internet est divisé par ailleurs en plusieurs sous ensembles, utilisant des protocoles de communication différents : le World Wide Web (ou Web) qui regroupe les sites à consulter; la messagerie électronique (ou E-mail) et les forums de discussion (news-groups). L’Internet permet à ses utilisateurs de communiquer entre eux et d’échanger des informations.

Intranet :Réseau local et privé qui utilise les technologies d’Internet (Web, e-mail, etc.) mais qui ne s’ouvre pas aux connexion publiques.

LonWorks :C’est un label regroupant plusieurs constructeurs. La technologie qu’il identifie permet de faire communiquer entre eux tous les équipements de commande ou de mesure installés dans la maison.

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Maître d’œuvre :Responsable unique de la conception de l’opération et du contrôle de l’exécution de l’ensemble des ouvrages à réaliser, jusqu’à la réception des travaux. Il reçoit sa mission du maître d’ouvrage.

Maître d’ouvrage :Personne physique ou morale, qui au moyen de contrats de louage d’ouvrages, commande au divers utilisateurs et concepteurs qu’elle a choisis, l’étude et l’exécution d’une opération de construction, dont elle assurera éventuellement la gestion ultérieure.

Monétique : Ensemble des services proposés pour effectuer des payements électroniques, avec comme principale fonction le paiement sécurisé mais aussi, plus globalement, la dématérialisation du paiement afin d’éviter que ne circulent des espèces.

Multimédia :C’est la possibilité d’accéder à la voix, à des données, à des images en un seul flux et d’en avoir une présentation sur un écran. Le multimédia exige du haut débit et des réseaux de qualité.

Passerelle :Matériel ou logiciel permettant d’interconnecter des réseaux de natures différentes en transformant le protocole d’un réseau en un autre. Mais les tendances normatives, la généralisation de certaines technologies ( par exemple TCP/IP) devraient limiter le rôle des passerelles aux connexions bâtiment/extérieur et à quelques réseaux internes entre eux.

Portail :« Porte d'entrée » au web par laquelle passe un grand nombre d'internautes pour accéder à d'autres sites. A côté des portails généralistes tels que moteurs de recherche ou annuaires se sont développés des portails à thèmes qui proposent en plus des fonctions de recherche des informations, des liens vers d'autres sites et différents services. Le portail d'entreprise (ou d’un habitat) est, lui, un site type Intranet qui donne au personnel d'une entreprise et éventuellement à ses partenaires accès, d'une part, à l'ensemble des données et des informations qui appartiennent à l'entreprise en question, que ces données soient structurées (ex. : bases de données internes) ou non (ex. : documents de traitement de texte), et, d'autre part, à une série de sites Web ou de portails qui se rapportent à la sphère d'activité de l'entreprise.

Pré câblage :Ensemble des dispositifs et moyens mis en œuvre pour doter le bâtiment d’un système de câblage et de connectique nécessaire et suffisant pour répondre aux problèmes actuels et futurs des usagers pour la connexion de tous types d’équipements.

Protocole :Le protocole représente l’ensemble des conventions nécessaires pour faire coopérer les différentes entités impliquées dans le réseau de communication ou le traitement de l’information, en vue d’établir, contrôler et entretenir l’échange d’information. Ces entités peuvent être des éléments réels ou virtuels, matériels ou logiciels.

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« TIC et Habitat »

Réseau  :Ensemble de voies et de supports reliant entre eux plusieurs points à des fins de communication. Il est caractérisé par le support physique, sa topologie et son protocole de communication.

Réseau de terrain :Type de réseau local reliant dans l'atelier les capteurs et les actionneurs aux organes de conduite tels que régulateurs, automates programmables, commandes d'axes de robots et de machines-outils.

Réseau domestique :Réseau interne au foyer destiné à relier entre eux TV, PC, différents appareils domestiques (réfrigérateur, micro-ondes ...), les accès Internet, le téléphone, l’audiovisuel…

Réseau filaire Réseau utilisant comme support des câbles métalliques ou des fibres optiques.

Réseau sans fil :Réseau dans lequel on n’utilise que les communications hertziennes (radio, satellite, …)

Serveur :Ordinateur qui dispose d’informations que viendront consulter des ordinateurs clients. Par exemple, les providers disposent de serveurs auxquels se connectent les abonnés Internet.

Site:Un site est un groupe de pages organisées en un ensemble cohérent : sommaire et rubriques. Un site est localisé par une adresse URL.

WAP (Wireless Application Protocol):Protocole de communication pour que les PDA et autres systèmes sans fil (téléphone, ordinateur portable...) accèdent aux applications Internet. Avec le Web on parle d’ordinateurs fixes, avec le WAP on parle d’appareils mobiles (téléphone, ordinateur portable...). A terme, le WAP sera un système encore plus ouvert que l’Internet car le téléphone mobile est appelé à devenir une télécommande ou interface universelle via des puces radio ou bluetooth.

Webpad :Terminal Web, compact et ergonomique, servant à piloter et contrôler divers produits au sein de la maison.

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