Impact de La Crise Et Recommendations Pour Le G20 - Mars 21

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    IMPACT DE LA CRISE SUR LES CONOMIES AFRICAINES MAINTENIR LA CROISSANCE ET POURSUIVRE LA RDUCTION

    DE LA PAUVRET

    Perspectives et recommandations de lAfrique au G20

    Un rapport du Comit des Ministres des Finances Africains et des Gouverneurs desBanques Centrales tabli pour le suivi de la crise

    21 mars 2009

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    Rsum analytique

    Bien que la majorit des pays africains ne soient pas encore sur la voie pour atteindre lesobjectifs du Millnaire pour le dveloppement (OMD), lAfrique a ralis dimportantsprogrs au cours de la dcennie prcdente, construisant les fondements pour une fortercroissance et la rduction de la pauvret. Cette perspective plus optimiste est maintenantcontrecarre par des facteurs chappant au contrle du continent. Alors que les effets

    initiaux de la crise financire ont tard se faire sentir en Afrique, limpact apparatdsormais de faon claire. Il emporte avec lui entreprises, mines, emplois, revenus etmoyens dexistence ; il sagit en rsum dune explosion totale de la crise. Pour lapremire fois depuis une dcennie, la croissance par tte sera nulle. Cette note dmontreles effets de la crise, et suggre les actions qui doivent tre entreprises. En Afrique, pasmoins quailleurs, le temps presse et ladoption de mesures dcisives pour remdier lacrise ne peut plus attendre.

    Les perspectives de croissance se sont considrablement dtriores. Les quilibresmacroconomiques ont empir, et de nombreux pays sont confronts un creusement desdficits du compte courant et budgtaire.La crise est en train de rduire le commerce, quitait le principal facteur des fortes performances de croissance enregistres rcemment enAfrique. Le dficit prvu des recettes dexportations sera de lordre de 251 milliards dedollars EU en 2009 et atteindra 277 milliards de dollars EU en 2010 pour lensemble ducontinent, les pays exportateurs de ptrole enregistrant les plus grandes pertes.

    Outre les exportations, les flux de capitaux sont galement en train de baisser, toutcomme les transferts de fonds des travailleurs immigrs et les recettes tires du tourisme.Le stock des rserves en devises diminue dangereusement, et certains pays (par exemple,la Rpublique dmocratique du Congo) disposent de rserves correspondant quelquessemaines dimportations seulement, ce qui remet srieusement en cause leur capacit importer mme des marchandises de premire ncessit telles que les denresalimentaires, les fournitures mdicales et les intrants agricoles. Les pauvres sont les plusdurement touchs. Le secteur priv a t affect par la pnurie de liquidits sur lesmarchs internationaux, avec un impact ngatif sur le commerce et linvestissement. Lesbanques internationales ne sont pas souvent en mesure doctroyer des lignes de crdit nimme de confirmer celles qui avaient dj t promises. Des projets ont dores et dj tdiffrs, et certains ont mme t annuls.

    Les gouvernements des pays africains ont mis en uvre des mesures visant minimiser

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    Pour ce faire, il importe de maintenir des niveaux dinvestissement suffisants, enparticulier dans le secteur de linfrastructure. Or, la capacit du continent africain agirdans ce sens est srieusement limite. Des contraintes prexistantes sur les ressourcessont dsormais exacerbes par lcart croissant entre lpargne et linvestissement. Selonnos estimations, pour atteindre les taux dinvestissement requis pour juste maintenir lacroissance davant-crise en Afrique, il faudrait mobiliser des ressources additionnelles de

    lordre de 50 milliards de dollars EU en 2009 et de 56 milliards de dollars EU en 2010.Pour accrotre linvestissement de faon le porter au niveau requis pour acclrer lacroissance et garantir la ralisation des OMD, il faudrait des ressources additionnelles delordre de 117 milliards de dollars EU en 2009 et de 130 milliards de dollars EU en 2010.

    Les engagements prcdents et rpts daccrotre laide apporte lAfrique doivent treralises rapidement : la rapidit de l'accs cette aide est vitale. Cependant, seule, ellene suffira pas permettre lAfrique de restaurer un niveau de croissance suffisant pour

    rduire les niveaux de pauvret. De nouvelles ressources additionnelles doivent tredbloques. LAfrique doit tre une partie intgrante de la rponse mondiale la crise.

    Nos principales recommandations au G20 sont :

    Faire preuve de volont politique et prendre des mesures ds prsent La gravit de la crise requiert le mme type de rponses durgence que celles

    mises en uvre par les pays dvelopps comme en tmoignent les plans de

    sauvetage des banques et dentreprises. La ralisation rapide des promesses existantes est indispensable pour maintenir la

    crdibilit des bailleurs de fonds en tant que partenaires au dveloppementengags en faveur du continent.

    Protger les pauvres et les groupes vulnrables, notamment en assurant que lesprogrammes dinvestissement publics clefs consacrs la sant, lducation, lanutrition et lassainissement puissent tre maintenus.

    Appuyer les programmes de scurit sociale pour protger les pauvres, leschmeurs et les personnes socialement marginalises.

    Fournir des ressources additionnelles Engager 0.7 pourcent des paquets de mesures incitative mis en uvre par les pays

    dvelopps pour aider les pays les pauvres, en assurant que les nouvelles

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    Augmenter le financement du commerce en injectant de nouvelles ressources pourles facilits spcialises, y compris par le biais des banques rgionales dedveloppement.

    Accrotre la marge de manuvre et la flexibilit sur le plan des politiquesconomiques, et rduire la conditionnalit

    Se concentrer sur les rsultats au lieu de prescrire des politiques et des actions

    strictes, en accordant aux pays une plus grande marge de manuvre pourrpondre en fonction de leurs conditions propres et de leurs besoins. Apporter des flux daide plus prvisibles, ainsi quune aide qui soit dbloque

    plus rapidement et quune grande partie de laide soit verse en dbut de priode,en cohrence avec les priorits des pays africains.

    Introduire une plus grande flexibilit dans les cadres macroconomiques pouraccrotre les chances de stabilit macroconomique et stimuler la demandeintrieure.

    Revoir les critres de soutenabilit de la dette pour permettre laccs au crditpour les pays dont le potentiel demprunt est adquat.

    Rformer les procdures pour promouvoir une fourniture de laide qui soit plusrapide et moins conditionnelle.

    Promouvoir le commerce Conclure un cycle de Doha ambitieux et centr sur le dveloppement, fournir de

    laide au commerce et de lassistance technique.Accrotre la transparence et la responsabilit et garantir une reprsentationquitable

    Faire entendre suffisamment la voix des pays africains et assurer quils disposentde droits de vote adquats au sein des institutions financires internationales (IFI)et des principaux organes directeurs mondiaux.

    Lutter contre les paradis fiscaux et aider la rcupration des richesses voles

    lAfrique ; faire preuve de transparence dans les transactions financires dessystmes bancaires des pays dvelopps pour dcourager les transferts illicites defonds partir des pays africains.

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    1. Introduction

    1.1 La crise est survenue un moment o lAfrique amorait un tournant, posantprogressivement les fondements de lacclration de la croissance et de la rduction de lapauvret, mme si la plupart des pays africains accusaient encore des retards dans laralisation des objectifs du Millnaire pour le dveloppement (OMD). Les perspectives

    optimistes de croissance sont maintenant contrecarres par des facteurs chappant aucontrle du continent. Alors que les effets initiaux de la crise ont tard se faire sentir,londe de choc du tsunami se dplace rapidement, emportant entreprises, mines,emplois, revenus et moyens dexistence. Le temps presse et ladoption de mesuresdcisives ne peut plus attendre.

    1.2 La prsente note fournit des informations sur la gravit de limpact de la crise surles conomies africaines. Elle tente de dcrire lampleur des dficits de financement qui

    doivent tre combls non seulement pour rsorber la crise, mais et plus important encore,pour prserver la base dune forte croissance et de la rduction de la pauvret. La notedmontre quil importe certes que les bailleurs de fonds sacquittent de leursengagements pris avant la crise, mais que la mise en oeuvre de ces seuls engagements nesuffira pas pour combler les dficits croissants de financement et maintenir la dynamiquede la croissance sur le continent. Elle plaide en particulier pour ladditionnalit de laide,la flexibilit dans son allocation et la mise en place de mcanismes permettant unacheminement plus rapide de laide pour amliorer la ractivit et lalignement sur lesbesoins et les conditions spcifiques des pays. Elle prsente en conclusion une srie derecommandations concrtes adresses au G20, lensemble de la communaut desbailleurs de fonds et aux gouvernements africains.

    2. Impact

    valuation globale

    2.1 LAfrique a t gravement touche par la crise. Les projections montrent que sontaux de croissance tombera sous la barre de 3 pourcent en 2009 (stablissant 2,8pourcent) pour la premire fois depuis 2002 (tableau 1). LAfrique subsaharienne devraitenregistrer une croissance encore plus modeste, affichant un taux de croissance de 2,5pourcent seulement. Les pays revenus intermdiaires ont t frapps svrement du fait

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    la baisse de 40 pourcent. En consquence, aprs avoir enregistr un excdent global ducompte courant confortable de lordre de 2,7 pourcent du PIB aussi bien en 2008 quen2007, le continent devrait afficher un dficit global de 4,3 pourcent du PIB en 2009.

    2.3 Les flux entrants de capitaux, qui ont t un important facteur de croissance cesderniers temps, connaissent galement une baisse. De mme, la plupart des pays font face

    une rduction des transferts de fonds par les travailleurs migrants, du fait delaffaiblissement des conomies des pays occidentaux et des conomies africainesdveloppes. titre dexemple, au Kenya, les envois de fonds par les travailleursmigrants baissent constamment depuis octobre 2008, tombant de 61 millions de dollarsEU cette date 39 millions de dollars EU en janvier 2009. Les recettes tires dutourisme ont enregistr une baisse de 13 pourcent au cours du quatrime trimestre de2008, par rapport leur niveau de 2007, entravant davantage les efforts de ce pays pourconsolider sa rserve en devises.

    2.4 Les stocks de rserves en devises baissent. En Rpublique dmocratique duCongo (RDC), les rserves ne reprsentent plus que quelques semaines dimportations. ce rythme, bon nombre de pays ne seront pas en mesure dimporter mme des produits depremire ncessit tels que les denres alimentaires, les fournitures mdicales et lesintrants agricoles.

    2.5 Les recettes publiques devraient galement baisser. Les conomies diversifiesseront cependant moins touches que les autres. titre dexemple, les prvisionsconcernant les recettes publiques en Tunisie et en Afrique du Sud au cours de 2009 ontt rvises la baisse de 1,2 pourcent et de 0,4 pourcent, respectivement. Par ailleurs,les conomies hautement spcialises telles que celles de la Libye et de lAlgrie (paysdpendant du ptrole) connatront une forte baisse des recettes publiques en 2009, delordre de 17 pourcent et de 16 pourcent, respectivement.

    2.6 Les soldes budgtaires globaux se dtrioreront pour lensemble du continent,dans la mesure o ils seront ramens dun excdent budgtaire global de 2,8 pourcent duPIB en 2008 un dficit de 5,4 pourcent du PIB en 2009. Limpact sur le budget estmme pire pour les pays importateurs nets de ptrole et les pays dont les importationsalimentaires sont substantielles, en raison des effets de la rpercussion de la hausse desprix des produits ptroliers et des denres alimentaires enregistre lanne dernire. Les

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    saggravent. Les PFR, en tant que groupe, devraient enregistrer une croissance plusrapide que les pays revenu intermdiaire et les pays exportateurs de ptrole en 2009.Les populations de ces pays seront nanmoins svrement touches par la crise, dans lamesure o leur niveau de vie davant la crise tait dj relativement plus modeste.

    2.8 Le tarissement des liquidits sur les marchs financiers internationaux a affect le

    secteur priv ainsi que les gouvernements. Les tentatives des pouvoirs publics demobiliser des financements long terme par lmission dobligations souverraines sesont soldes par un chec (Afrique du Sud), ou ont t annules (missions dobligationspar la Ghana Telecom pour 300 millions de dollars EU), ou encore ont t diffres(missions deuro-obligations pour le Kenya, le Nigeria, lOuganda et la Tanzanie). Cettesituation a entran des retards coteux dans la mise en uvre des programmesdinfrastructure publique qui taient initialement prvus.

    2.9 Un certain nombre de projets du secteur priv en Afrique ont t suspendus oureports plus tard parce que certains investisseurs staient retirs et que les modalitsde financement taient devenues plus contraignantes, du fait de la plus grande dispersionet du plus faible ratio dendettement (tableau 3). En Afrique du Nord, un projet gazier at suspendu aprs son approbation par la Banque en octobre 2008, parce que lefinancement ne pouvait pas tre boucl. Par ailleurs, sept projets dinfrastructure, pourlesquels la BAD avait t contacte pour fournir un financement, accusent actuellementdes retards en raison de la crise. La crise financire a abouti une augmentation desdemandes de financements des oprations du secteur priv par la BAD. Linstitution a tinvite apporter un concours plusieurs projets, certains dentre eux quelle finanaitdj, en fournissant des financements supplmentaires. La Banque a consenti rcemmentdeux rallonges de prt de 70 millions deuros et de 48,75 millions de dollars EU et elleexaminera bientt une proposition relative une autre rallonge de prt de 229 millionsdunits de comptes.

    Spcificit de la gravit de la crise au niveau des pays

    1

    Les moteurs rgionaux de croissance ont t les premiers touchs

    2.10 Comme il fallait sy attendre, les conomies de grande envergure etfinancirement dveloppes et ouvertes ont t les premires tre touches par la crise,

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    2.11 En Afrique du Sud, le secteur financier a connu une chute des cours des actifs,une augmentation fulgurante du cot de linvestissement, ainsi quune contractionconsidrable des prts. Cette situation a conduit un net recul des secteurs du commercede dtail et de la fabrication. Entre mai 2008 et mars 2009, lindice JALSH dAfrique duSud a chut denviron 46 pourcent, tandis que le rand enregistrait une dprciation de 23pourcent par rapport au dollar EU. En outre, le secteur minier enregistre un net recul en

    termes de rendement et demploi, du fait de la baisse de la demande mondiale de produitsde base.

    2.12 Linvestissement, le rendement et les recettes publiques du Nigeria ontconsidrablement baiss, en raison de la rduction des prix des hydrocarbures (ptrole etgaz). Lextraction de ptrole et de gaz reprsente 30 pourcent du PIB du Nigeria, plus de90 pourcent de ses exportations et une large part de ses recettes publiques. Aucunegrande banque nest menace dans limmdiat au Nigeria, mais le secteur bancaire

    pourrait tre expos un risque accru de dfaillance de la part de ses clients intervenantdans les secteurs exportateurs, y compris le secteur ptrolier. Le ralentissement desactivits de prt des banques, qui pourrait sen suivre, contribuera amplifier les effets dela faible performance du secteur ptrolier et gazier sur la croissance. Linflation des prixdes denres alimentaires est certes en train de diminuer, mais cette tendance la baissepourrait tre inverse par la dprciation significative de la monnaie nigriane. Ladiminution des rserves en devises, du fait de la rduction des exportations, est exacerbepar la chute des transferts de fonds par les travailleurs migrants depuis le dclenchementde la crise.

    2.13 mesure que saffaiblissent les moteurs rgionaux de croissance, il devrait yavoir des effets dentranement significatifs sur les conomies voisines plus modestes, dufait des liens commerciaux et des transferts de fonds par les travailleurs migrants. titredexemple, les transferts de fonds destination de la RDC par les travailleurs congolaisrsidant en Afrique du Sud sont en train de diminuer, aggravant limpact du recul des

    exportations minires.Les succs davant la crise ne sont pas pargns

    2.14 La crise affecte galement les pays qui avaient enregistr une croissance continuesur plusieurs annes, croissance sappuyant sur lamlioration des fondamentaux

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    financer les plans de redressement conomique. Le taux de croissance devrait semaintenir en dessous de 3 pourcent en 2009 et 2010. La crise a soulign le rle crucial dela diversification des exportations dans le renforcement de la rsistance des conomiesaux chocs extrieurs.

    2.16 Lconomie tunisienne est lune des plus diversifies dAfrique. Toutefois, elle a

    travers toutes les tapes du ralentissement conomique, depuis la contraction de laproduction industrielle et des exportations jusqu la diminution des recettes publiques etdes rserves en devises. Les principaux secteurs de lconomie ont t touchs, quilsagisse de la fabrication ou du tourisme. En consquence, les prvisions de croissance enTunisie en 2009 ont t rvises la baisse de 1,5 pourcent entre novembre 2008 etfvrier 2009.

    tats fragiles dpendants des ressources minires

    2.17 La spcialisation excessive dans les produits miniers sest rvle pluscatastrophique encore pour les pays dans lesquels la gouvernance est dun niveaumodeste et les institutions tatiques sont faibles. Tel est le cas de la RDC et de laRpublique centrafricaine. La baisse de la demande et des cours des produits de base estcomplique par les fortes incertitudes sur les plans conomique et politique. Laversionpour le risque a amen les investisseurs relocaliser leurs activits dans des pays plusfaible risque, ce qui sest traduit par une forte chute de linvestissement direct tranger(IDE). La diminution des recettes dexportations, ajoute aux faibles capacits en matirede gouvernance et une contraction prolonge de linvestissement, accentue la pauvretqui est dj gnralise et menace la stabilit de ces tats fragiles.

    2.18 En RDC, lon a enregistr la perte de 100 000 emplois, la suite de la fermeturedes fonderies. Les rserves en devises ont diminu et ne reprsentent plus quenviron unesemaine dimportations. La RDC ne sera bientt plus en mesure dimporter des biens

    essentiels tels que les denres alimentaires, le carburant et les mdicaments.2.19 En Rpublique centrafricaine, les exportations de bois et de diamants ont chut,entranant la perte dun grand nombre demplois. La Socit dexploitation forestire enCentrafrique (SEFCA) a d licencier la moiti de ses employs aprs la rduction demoiti de ses commandes. Lconomie est essentiellement maintenue sous respiration

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    2.20 Plusieurs pays producteurs de ptrole ont t obligs doprer des coupessubstantielles dans leurs plans de dpenses publiques, et notamment danslinvestissement en faveur de linfrastructure publique, du fait de la diminution desrecettes budgtaires. En Angola, les recettes publiques devraient diminuer de 24pourcent, par rapport leur niveau de 2008. Les secteurs non ptroliers tels que lessecteurs de la construction, de la fabrication et des services, dpendent dans une trs

    grande mesure de la demande dans le secteur public et devraient galement connatre unralentissement considrable. Lconomie angolaise devrait enregistrer un recul de 7pourcent en 2009, aprs le taux de croissance deux chiffres de 2008 (15,8 pourcent),soit une inversion de tendance de prs de -23 pourcent.

    conomies dpendant de lagriculture

    2.21 La crise financire a amplifi les effets de la crise alimentaire. La dprciation des

    monnaies nationales, par rapport aux grandes monnaies des rserves, a entran uneaugmentation du cot des importations alimentaires. Limpact sera particulirement plusmarqu sur les conomies affichant dimportants dficits dans le commerce des produitsalimentaires. Les populations urbaines sont particulirement touches, mesure queseffritent les possibilits demploi. Les tentatives visant subventionner les prix desproduits alimentaires et ptroliers ne sont gure durables, compte tenu du faible niveaudes recettes publiques et de la diminution des rserves en devises. Lthiopie, parexemple, enregistre une diminution progressive de ses rserves ces derniers mois. sontour, le crdit au secteur priv baisse considrablement depuis le troisime trimestre de2008, mesure que le gouvernement augmente ses emprunts intrieurs pour financer lafacture des produits ptroliers subventionns. En six mois seulement (daot 2008 fvrier 2009), les rserves disponibles totales du Kenya (avoirs officiels et avoirs desbanques commerciales) sont tombes de 5 287 millions de dollars EU 4 726 millions dedollars EU. Au cours de la mme priode, les rserves de la Banque centrale du Kenyaont t ramenes dun niveau de 4,1 mois dimportations 3,1 mois (en de du seuil

    requis de quatre mois). la fin de fvrier 2009, le shilling kenyan (KES) stait dprcide 15,7 pourcent par rapport la valeur du dollar EU en septembre 2008.

    3. LAfrique fait des efforts, mais la capacit intensifier ces efforts est trs limite

    3.1 Les gouvernements des pays africains ont mis en uvre diverses mesures visant

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    3.2 Sinspirant de lexemple des conomies dveloppes et mergentes, certainsgouvernements africains ont mis en uvre des plans dincitations fiscales, notammentlaugmentation des dpenses publiques ciblant linvestissement et la rduction des tauxdimposition. Toutefois, dans certains pays, la gravit de la crise a amen lesgouvernements faire preuve de rigueur et mettre en place une politique fiscale

    daustrit.

    3.3 Maurice, le gouvernement a annonc en janvier 2009 un train de mesuresdincitation pour promouvoir la demande intrieure et la cration demplois. Le cot deces mesures slve 10,4 milliards de roupies mauriciennes (0,3 milliard de dollars EU),ce qui reprsente environ 3 pourcent du PIB de Maurice. Au Nigeria, le gouvernementenvisage dutiliser sa rserve en devises de 52 milliards de dollars EU pour redresserlconomie grce un ensemble de mesures dincitation.

    3.4 Le gouvernement du Libria a procd une rvision complte de son code desrecettes, proposant une rduction de 10 pourcent de limpt sur les socits et de limptsur le revenu, afin de stimuler lactivit du secteur priv. En outre, le gouvernement sepropose de rduire dun quart de point de pourcentage les barrires commercialestarifaires au niveau rgional en vue de promouvoir le commerce au sein de la CEDEAO.Le gouvernement de lAfrique du Sud a propos des ajustements limpt sur le revenu,afin doffrir aux personnes revenu intermdiaire et plus faible revenu un abattementfiscal de 13,6 milliards de rands (1,35 milliard de dollars EU).

    3.5 Au Sngal, le gouvernement a rduit les dpenses budgtaires de 4 pourcent duPIB et les dpenses prioritaires de 0,6 pourcent du PIB. Des mesures similaires ont tprises au Cap-Vert, en Ouganda et au Soudan. En Tunisie, le budget 2009 prvoit uneaugmentation significative des investissements publics, conformment au plan nationalvisant accrotre la comptitivit externe et la cration demploi, et renforcer la

    protection sociale. De mme, en Afrique du Sud, le gouvernement a augment lesfinancements destins aux projets dinvestissement public en leur allouant 690 milliardsde rands (environ 80 milliards de dollars EU) pour les trois prochaines annes.

    Aide cible aux secteurs

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    au secteur du transport en passant par pertes et profits les crances publiques sur lessocits.

    Rglementation bancaire et contrle du compte des oprations en capital

    3.7 Dans la plupart des systmes bancaires africains, les mcanismes de contrle du

    capital, fonds sur la prudence, ont aid minimiser les effets de contagion sur lesbanques africaines. Ces mcanismes ont galement permis de rduire les sorties decapitaux en priode de crise. En outre, certains gouvernements ont mis en place desrgimes dassurance-dpts.

    3.8 En Tanzanie, le rapatriement des bnfices a t rglement pour minimiser lacontagion, dans la mesure o les filiales des banques ne peuvent pas transfrerautomatiquement des fonds pour compenser les pertes des banques dorigine. Le

    gouvernement gyptien a cr un fonds dassurance-dpts pour promouvoir la confiancedu public lgard du secteur bancaire.

    3.9 En rponse la forte dprciation de leurs monnaies nationales, lesgouvernements ont mis en uvre diverses mesures pour dfendre leur monnaie oupromouvoir la comptitivit. Certains dentre eux ont tent de dfendre un taux de changediscrtionnaire. Dans certains pays rgime de taux de change fixe, les gouvernementsont procd la dvaluation de la monnaie pour promouvoir la comptitivit.

    3.10 La banque centrale du Nigeria est intervenue vigoureusement sur les marchs dedevises pour mettre un terme la fluctuation du naira. Toutefois, la dfense du naira sestrvle peu viable dans le contexte de la diminution des recettes dexportation. Lesbanques centrales dautres pays ont galement essay de dfendre la monnaie nationale,mais elles ont puis les rserves.

    Politique montaire expansionniste3.11 Plusieurs pays ont assoupli leurs politiques montaires en diminuant les tauxdintrt pour stimuler la consommation et encourager lemprunt. Le Botswana fait partiede ces pays ; sa banque centrale a baiss son taux officiel descompte de 50 points debase pour le ramener 15 pourcent en dcembre 2008. De mme, en gypte, la banque

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    encourager lpargne prive afin que celle-ci soit maintenue dans le systme financiernational. Le gouvernement du Kenya a mis des obligations pour linfrastructure, hauteur de 18,5 milliards de shillings (232,6 millions de dollars EU), avec une chancede 12 ans en fvrier 2009. La souscription a t excdentaire pour ces obligations, ce quitmoigne de lexistence dune capacit substantielle non exploite dans le domaine delpargne intrieure.

    4. LAfrique est confronte un dficit de financement important et croissant

    4.1 En dpit de toutes ces initiatives louables, il est clair que les gouvernementsafricains nont pas de capacits de financement suffisantes pour protger les populationsde limpact de la crise et prserver les acquis de ces dernires annes en termes decroissance et de rduction de la pauvret. Les ressources ncessaires sont immenses, maislpargne est limite. Les estimations prudentes montrent que mme la fourniture

    intgrale de laide extrieure promise ne suffira pas pour combler le dficit definancement croissant en Afrique.

    4.2 Le risque le plus important est que la pnurie de financement entrane unerduction de linvestissement, avec des effets ngatifs sur la croissance, entamant ainsisrieusement la capacit du continent atteindre les OMD. Les pays africainsenregistraient certes une croissance plus rapide avant la crise, mais les taux de croissancentaient pas encore dun niveau garantissant la ralisation des OMD. Toutefois, lheureactuelle, mme le maintien des taux de croissance davant la crise semble trehypothqu dans bon nombre de pays, en raison de la pnurie de financement.

    4.3 Selon nos estimations, pour que le continent maintienne la dynamique decroissance de 2007, il faudra injecter des montants substantiels de financements externespour combler le dficit entre linvestissement et lpargne. Au titre du scnario prudentde maintien du niveau de croissance davant la crise, le dficit de financement est de 50milliards de dollars EU en 2009 et de 56 milliards de dollars EU en 2010. Bien entendu,le maintien des taux de croissance leurs niveaux davant la crise ne pourra paspermettre aux pays africains daccomplir des progrs substantiels dans la rduction de lapauvret. Pour porter les taux de croissance au niveau minimum de 7 pourcent, jugncessaire pour atteindre les OMD, le continent aura besoin dune injection denviron117 milliards de dollars EU en 2009 et de 130 milliards de dollars EU en 2010 pour

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    (38,1 milliards de dollars EU) et les dpenses dexploitation et dentretien (37,4 milliardsde dollars EU) (voir le graphique A1 et le tableau A1).

    4.4 Nos estimations du dficit de financement se situent dans la mme fourchette quecelles des institutions surs, mais elles sont bien suprieures aux montants promis par lacommunaut de laide au dveloppement avant la crise (graphique 1). Le Sommet de

    Gleneagles, tenu en 2005, sest engag augmenter laide lAfrique de 25 milliards dedollars EU par an jusquen 2010. Cet engagement reprsente pratiquement la moiti delenveloppe ncessaire rien que pour permettre aux pays africains de maintenir leurs tauxde croissance davant la crise, ce qui est assurment insuffisant pour que le continentatteigne les OMD.

    4.5 En consquence, de nouvelles initiatives daide sont ncessaires pour mobiliserdes ressources additionnelles. La fourniture de laide promise avant la crise ne permettra

    gure de faire face aux problmes auxquels est confront le continent, du fait de la crise.Un montant dau moins 117 milliards de dollars EU est ncessaire pour propulser lecontinent sur la voie de lacclration de la croissance et lui donner ainsi une chancedatteindre les OMD.

    5. Recommandations

    5.1 Agir durgence: La gravit de la crise requiert des rponses rapides, dans uncontexte durgence, du mme type que les plans de renflouement de banques etdentreprises qui ont t labors et mis en uvre rapidement dans les pays dvelopps.

    5.2 Accrotre les ressources:Les premires initiatives visant faire face limpact dela crise consistaient habituellement raffecter les ressources existantes. Cette approcheest dans une large mesure inadquate pour faire face limpact de la crise. Enconsquence, les mesures suivantes sont recommandes :

    Les nouvelles initiatives doivent garantir ladditionnalit de laide et porter celle-ci des niveaux suprieurs aux niveaux promis avant la crise. Les bailleurs de fondsdevraient sengager allouer 0,7 pourcent de leurs paquets nationaux de mesuresincitatives pour venir en aide aux pays les plus pauvres, en utilisant les canauxmultilatraux existants.

    Les bailleurs de fonds doivent convenir daugmenter les enveloppes des ressources

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    financement croissants auxquels sont confronts les tats Membres. En particulier,nous souhaiterions voir une revue anticipe de ladquation du capital de la BanqueAfricaine de Dveloppement.

    Les actionnaires et les bailleurs de fonds doivent convenir rapidement de larationalisation des processus dacheminement de laide, au sein des institutions deBretton Woods et des principales banques rgionales, afin daccrotre la cadence et

    lefficacit des initiatives de rponse la crise. Le cadre danalyse de soutenabilit de la dette devrait tre revu la lumire de la

    crise et du rtrcissement de laccs au crdit. Les pays en mesure dhonorer leurremboursements devraient se voir autoriser laccs des ressources moins ou nonconcessionnelles.

    5.3 Accrotre et maintenir linvestissement dans linfrastructure aux niveaux nationalet rgional.LAfrique fait dores et dj face un foss majeur en matire dinfrastructure

    tant au niveau rgional que national. Si lon napporte pas une rponse adapte cemanque et que lon ne promeut pas lintgration conomique, lAfrique ne sera pas enmesure de tirer parti du redressement lchelle mondiale. Pour atteindre cet objectif : Les bailleurs de fonds doivent sengager accrotre les financements destins

    linfrastructure publique en Afrique. Les cadres des politiques financires/macroconomiques doivent tre plus flexibles

    pour donner aux gouvernements africains une marge de manuvre suffisante sur leplan des politiques, en vue daccrotre les dotations budgtaires destines linfrastructure publique.

    Le secteur priv doit jouer un rle de premier plan dans linvestissement ciblantlinfrastructure et dans la gestion des services dinfrastructure, y compris par le biaisde partenariats public-priv.

    Les gouvernements doivent examiner et encourager les arrangements en matire degestion qui permettent dacclrer le recouvrement des cots, y compris des rgimesprvoyant le paiement de frais pour les biens publics.

    5.4 Le financement du commerce et la facilitation du commerce doivent tre aucentre du plan daction court et long termes. En particulier, les mesures suivantes sontncessaires: Le G20 devrait sefforcer de ne pas adopter de mesures protectionnistes en rponse

    la crise, et celles qui sont mises en mesures doivent tre strictement limites dans le

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    La communaut des bailleurs de fonds doit crer un fonds spcial pour la formation la facilitation du commerce (TFTF) pour fournir une assistance technique aux paysafricains, afin de leur permettre damliorer leur prparation aux ngociationscommerciales.

    5.5 Protger les pauvres et les groupes vulnrables. Il est crucial de prserver les

    modestes acquis en matire de rduction de la pauvret et daccs aux services sociaux debase, obtenus avant la crise. cet gard, les bailleurs de fonds et les gouvernements sontinvits : Maintenir des niveaux suffisants les dpenses publiques consacres la sant,

    lducation (y compris les programmes spciaux tels que les programmes de cantinesscolaires) ainsi qu la nutrition et lassainissement.

    Veiller la mobilisation de financements suffisants et stables auprs dinitiativesmondiales telles que le Fonds mondial de lutte contre le VIH/sida, le paludisme et la

    tuberculose, vitant ainsi un grand nombre de dcs vitables. Fournir un appui financier auxfilets de scurit socialepour protger les pauvres, les

    chmeurs et les personnes socialement marginalises. De tels filets de scurit socialedoivent tre conus de manire faciliter des ajustements contracycliques pourprotger les pauvres contre limpact des chocs.

    5.6 Accrotre la marge de manuvre et la flexibilit sur le plan des politique, etacclrer lacheminement de laide. En plus dintensifier laide, les bailleurs de fondsdoivent appuyer la rforme des processus dacheminement de laide, de manire : Accrotre la flexibilit et adapter les processus dallocation et dacheminement de

    laide aux conditions prvalant dans les pays bnficiaires, y compris leur fragilit,ltroitesse de leur marge de manuvre financire et leurs capacits techniques etinstitutionnelles limites.

    Revoir les modles dallocation de laide bass sur les performances qui sont utilissactuellement afin de mieux reflter la diversit des besoins et des conditions des pays,

    en particulier la position des Etats fragiles, ainsi que la ncessit fondamentale depromouvoir lintgration conomique de lAfrique. Accrotre la prvisibilit de laide pour faciliter la planification et la mise en uvre

    des programmes de dveloppement. Le dboursement de laide devrait tre acclreet apporte au travers de programmes de dboursement rapides plutt que via laideau projet.

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    LAfrique et les autres rgions en dveloppement doivent faire entendre suffisammentleur voix et tre adquatement reprsentes pour dfendre leurs intrts en matire dedveloppement.

    Le part des droits de vote au sein des IFI, qui dpendent actuellement de la dtentiondactions, doivent tre rexamins pour liminer le parti pris en faveur des pays nantiset pour reconnatre limportance des IFI dans la ralisation des plans de

    dveloppements de leurs membres. Reconnatre le rle des institutions rgionales comme reprsentants de leurs pays

    membres.

    5.8 Rle de ltat Les pays dvelopps et mergents, tout comme les pays africains, sont invits

    instamment renforcer la rglementation des systmes financiers pour accrotrelefficience, tout en minimisant les risques.

    Tout gain en efficience manant de la libralisation des systmes financiers et desautres marchs doit tre contrebalanc par les avantages sociaux de la rgulation entermes de stabilit financire et de participation quitable lconomie de march.

    Les bailleurs de fonds et les institutions multilatrales doivent augmenter laidedestine au renforcement des capacits dans les pays africains, notamment par le biaisde programmes cibls dassistance technique.

    5.9 Rcupration des richesses voles lAfrique: Les milliards de dollars EUreprsentant la valeur des richesses voles au continent, y compris les fonds des empruntsdtourns et sortis frauduleusement, sont placs en banque dans des institutionsfinancires occidentales et dans les paradis fiscaux. La capacit des pays pauvres dvelopper une base de revenus solide et fournir des services lmentaires est parconsquent compromise. En complment dune action approfondie pour lutter contre lacorruption en Afrique, nous recommandons : Les gouvernements des pays dvelopps doivent veiller la transparence dans les

    transactions financires de leurs systmes bancaires, afin dliminer les transfertsillicites de fonds partir du continent. La communaut internationale investit dans le renseignement financier coordonn et

    faire preuve dune ferme volont politique, comme elle la fait dans le cas de la luttecontre le terrorisme, dans les efforts visant prvenir la sortie frauduleuse des actifsafricains hors du continent aider reprer et rcuprer les richesses voles

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    climatique et dattnuation de ses effets dans les pays africains. Il est ncessaire de mettre disposition de nouvelles ressources pour soutenir ladaptation, et que ces ressourcessoient additionnelles celles alloues aux programmes de dveloppement existants.

    5.11 La volont politique des partenaires au dveloppement de lAfrique sera mise rude preuve en ces moments de crise conomique. Les conomies des pays dvelopps

    ont pu mobiliser des fonds substantiels au titre dincitations fiscales et doprations derenflouement pour le sauvetage de banques et socits dans le sillage de la crise. Avecdes ressources bien moindres que celles qui sont mobilises pour ces oprations desauvetage, la communaut des bailleurs de fonds peut prserver sa crdibilit en tant quepartenaire engag au dveloppement de lAfrique.

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    Graphique 1: Dficits de financement et promessesd'aide pour l'Afrique

    25

    94

    36

    75,5

    117

    50

    02040

    6080

    100120140

    Maintenirla

    croissance

    avant-crise

    Raliserla

    croissance

    OMD

    Dficitpour

    l'infrastructure

    Banque

    mondiale

    (minimum)

    Banque

    mondiale

    (maximum)

    Promessesde

    Gleneaglesm

    illiardsdedollarsEU

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    Tableau 1: Croissance du PIB rel (pourcent): Donnes davant etdaprs la crise

    Croissance du PIB rel Changementdu PIB

    Avant la crise Aprs la crise Aprs la crise2008 (e) 2009 (p) 2008 (e) 2009 (p) 2008-2009

    Algrie 4,8 4,8 3,3 0,2 -3,1Angola 11,5 5,1 15,8 -7,2 -23,0Bnin 4,9 5,3 5,0 5,3 0,3Botswana 5,3 5,2 3,9 2,6 -1,3Burkina Faso 4,7 5,8 4,2 6,0 1,8Burundi 5,8 5,6 3,2 2,9 -0,3Cameroun 4,8 4,6 4,1 3,1 -1,0

    Cap-Vert 7,6 7,0 6,1 3,6 -2,5RCA 4,0 4,5 2,6 3,2 0,7Tchad 3,2 -0,7 0,2 -0,7 -0,9Comores 4,5 4,5 0,5 0,8 0,3Congo 6,4 6,4 7,0 7,7 0,8RDC 6,6 7,1 5,7 -0,6 -6,3Cte d'Ivoire 2,8 3,8 2,3 3,8 1,5Djibouti 5,6 5,6 5,9 6,5 0,6gypte 6,8 6,7 7,2 4,3 -2,9

    Guine quatoriale 5,8 4,1 9,9 3,7 -6,2rythre 1,3 1,1 1,2 1,6 0,4thiopie 7,5 7,4 11,6 6,5 -5,1Gabon 4,2 4,1 5,5 4,0 -1,5Gambie 6,0 6,0 5,7 5,0 -0,7Ghana 6,0 6,3 6,4 5,8 -0,6Guine 5,0 5,0 4,7 3,8 -1,0Guine-Bissau 2,1 2,2 3,2 3,1 -0,1Kenya 4,0 6,5 2,6 5,0 2,4

    Lesotho 5,2 5,4 4,2 3,8 -0,3Libria 9,2 11,0 7,3 10,8 3,5Libye 8,0 7,8 6,5 3,4 -3,1Madagascar 6,5 6,7 7,0 4,8 -2,2Malawi 5,1 5,5 8,4 6,5 -1,9Mali 4,7 4,8 3,6 4,2 0,6Mauritanie 5,0 5,0 5,2 3,4 -1,8Maurice 5,0 4,9 4,8 3,0 -1,8Maroc 6,0 6,1 5,7 5,4 -0,2

    Mozambique 7,0 6,8 6,2 4,0 -2,2Namibie 4,4 3,3 3,4 2,7 -0,7Niger 4,7 4,5 4,8 1,8 -3,0Nigeria 6,2 6,1 6,1 4,0 -2,2Rwanda 4,0 5,6 8,5 6,6 -1,9So Tom & Prncipe 6,0 6,0 5,8 6 0,2S l 4 9 4 6 3 3 0 2

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    Tableau 2: Recettes tires des exportations et solde du compte courant:Donnes davant et daprs la crise

    Exportations de biens(en milliards de dollars EU)

    Solde du compte courant(en pourcentage du PIB)

    Avant la crise Aprs la crise Dficit estimatif Avant la crise Aprs la crise

    2009(p) 2010(p) 2009(p) 2010(p) 2009(p) 2010(p) 2009(p) 2010(p) 2009(p) 2010(p)Algrie 84,42 86,35 43,62 46,87 40,79 39,48 19,84 18,01 5,60 7,00Angola 78,63 90,52 40,43 45,91 38,19 44,61 15,91 16,44 -8,13 -7,00Bnin 0,45 0,51 0,33 0,34 0,12 0,17 -8,14 -6,86 -7,82 -8,32Botswana 5,31 5,45 4,77 4,77 0,54 0,68 7,61 6,34 11,54 10,14Burkina Faso 0,90 1,03 0,74 0,78 0,17 0,25 -12,13 -10,23 -8,69 -8,96Burundi 0,06 0,07 0,06 0,06 0,01 0,01 -14,83 -13,27 -8,36 -12,38Cameroun 4,75 4,60 4,09 4,35 0,66 0,25 -1,10 -2,40 0,22 0,24Cap-Vert 0,12 0,12 0,08 0,08 0,04 0,04 -10,87 -10,73 -9,62 -6,63RCA 0,24 0,26 0,15 0,15 0,10 0,11 -5,91 -5,62 -7,38 -8,09Tchad 4,53 4,38 2,00 2,24 2,54 2,13 -1,84 0,89 -3,75 1,44Comores -9,55 -9,12 -9,55 -9,12RDC 7,23 9,26 4,33 4,76 2,91 4,51 -12,58 -5,29 -27,40 -22,59Congo 14,57 16,69 7,28 8,10 7,30 8,59 21,41 25,27 -2,95 -2,24Cte d'Ivoire 11,45 12,16 7,85 8,38 3,60 3,78 -0,58 -0,95 -0,33 -1,33Djibouti 0,11 0,13 0,09 0,09 0,02 0,04 -32,86 -27,50 -20,69 -19,23gypte 35,03 37,90 24,36 25,21 10,68 12,69 -0,86 -1,67 -1,24 -1,78Guinequatoriale

    15,22 14,77 7,71 8,57 7,51 6,21 2,78 0,87 -0,03 1,06

    rythre 0,03 0,12 -2,15 -0,27 -2,15 -0,27thiopie 1,68 1,78 1,22 1,37 0,46 0,41 -5,25 -4,73 -5,04 -3,74Gabon 11,19 11,14 6,49 7,11 4,71 4,02 18,09 16,02 -3,54 3,36Gambie 0,11 0,11 0,07 0,08 0,03 0,04 -12,50 -11,98 -8,84 -9,96Ghana 5,66 5,92 4,72 4,84 0,94 1,08 -13,17 -12,68 -13,15 -17,86Guine 1,63 1,78 1,18 1,27 0,45 0,51 -6,73 -5,51 -1,63 -1,20Guine-Bissau 0,12 0,13 -11,56 -10,55 -11,56 -10,55Kenya 5,64 6,32 5,03 5,08 0,61 1,25 -4,49 -4,85 -0,39 0,08Lesotho 0,91 1,04 0,69 0,75 0,22 0,28 -1,41 -2,86 8,94 1,39Libria 0,73 1,18 0,37 0,41 0,36 0,77 -43,91 -29,27 -5,70 6,98

    Libye 67,90 78,13 30,80 34,30 37,10 43,83 29,45 28,33 3,31 6,52Madagascar 1,78 2,87 1,05 1,24 0,73 1,63 -21,15 -9,68 -21,03 -22,90Malawi 1,00 1,11 0,69 0,72 0,31 0,39 -5,40 -6,42 -2,82 -5,88Mali 1,76 1,78 1,81 1,73 -0,06 0,05 -6,92 -6,59 -0,95 -3,67Mauritanie 2,17 2,08 1,50 1,49 0,66 0,59 -2,97 -11,23 -13,18 -14,52Maurice 2,72 2,85 2,30 2,38 0,42 0,48 -6,58 -5,72 -6,14 -6,37Maroc 21,52 22,71 17,11 19,13 4,41 3,58 -0,34 -0,79 -1,97 -3,15Mozambique 2,93 3,05 2,39 2,94 0,55 0,11 -13,27 -13,05 -14,02 -11,22Namibie 3,58 3,65 2,32 2,49 1,25 1,16 12,41 10,20 2,69 1,42Niger 1,03 1,19 0,54 0,58 0,49 0,61 -20,56 -22,52 -15,40 -16,30

    Nigeria 89,08 99,47 50,40 55,31 38,68 44,16 0,61 -0,50 -9,05 -6,44Rwanda 0,26 0,29 0,22 0,25 0,05 0,04 -12,43 -11,47 -5,87 -6,23So Tom &Prncipe

    0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 -34,49 -33,44 -34,49 -33,44

    Sngal 2,83 2,97 1,67 1,71 1,17 1,26 -11,44 -12,10 -8,72 -9,76Seychelles 0,41 0,42 0,39 0,40 0,02 0,02 -35,11 -38,40 -21,54 -20,03Sierra Leone 0,40 0,45 0,44 0,48 -0,04 -0,03 -4,18 -4,29 -4,37 -4,55

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    Tableau 3: Projets slectionns devant tre annuls ou reports plus tard

    Pays Informations dtailles sur le projet

    Algrie En dcembre 2008, le Gouvernement a report au premier de trimestre 2009

    la date de soumission des offres pour la modernisation des raffineries deSkikda et dEl Harrach. Ces projets pourraient tre reports plus tard.Botswana Un projet de centrale thermique au charbon de 6 milliards de dollars EU a t

    report.BurkinaFaso

    Sur les six mines qui devaient dmarrer leurs activits en 2009, trois socitsminires prouvent des difficults mobiliser les fonds ncessaires pour ledmarrage des oprations.

    thiopie Le financement priv dun grand projet de centrale hydrolectrique de 1,5milliards deuros est remis en cause. Une banque prive dinvestissement

    avait dj exprim son intrt pour le projet, mais a d se retirer cause delimpact de la crise sur son apptit pour les marchs mergents.Ghana La tentative de vente de la Volta Aluminum Company Limited (VALCO),

    spcialise dans la fonte de laluminium, a chou la suite du retrait dundes partenaires de cette opration

    Guine Les investissements ciblant des projets miniers sont reports plus tard

    Kenya - Un projet dnergies renouvelables de 300 MW a t report- Une route page dune valeur totale denviron 800 millions de dollars EU a

    t reporte au KenyaSngal - Un route page a t report

    - un nouvel aroportdun cot de 400 millions deuros a t report

    SierraLeone

    Les projets de construction pourraient tre retards

    Soudan La Petronas a dcid de mettre en veilleuse son projet de raffinerie de Port-Soudan.

    Tanzanie La Rio Tinto et la Vodacom ont repouss plus tard leurs investissementsdans des projets miniers

    Tunisie Le projet gazier dHasdrubal est en restructuration (cot total du projet 1,2millions de dollars EU)Le projet du port en eau profonde sera probablement report plus tard

    Ouganda 14 entreprises de taille moyenne ont ferm en 2008 et 15 autres devraientaussi fermer au cours du premier trimestre de 2009. Le Gouvernementraffectera dautres secteurs les fonds destins aux projets routiers prvus.

    Afrique delOuest(projetrgional)

    Un projet de tlcommunication en Afrique de lOuest de 240 millions dedollars EU : un des actionnaires potentiels pourrait se retirer et le cot de ladette commerciale a considrablement augment.

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    vii

    faible revenu un abattement fiscal de 13,6 milliards de ZAR.

    La South African Reserve Bank a rduit son taux de rescompte, qui est son taux dintrt de rfrence, de 100 points de base pourle ramener 10,5 pourcent, soit la plus forte rduction depuis plus de cinq ans.Soudan Le Gouvernement rgional du Sud-Soudan a ordonn une baisse des salaires de 10 pourcent pour tous les hauts responsables

    gouvernementaux et des restrictions en ce qui concerne le paiement des frais dhtel pour les responsables qui ne disposent pas deleurs propres logements.

    Tunisie Une commission charge de la surveillance de la crise a t cre. Le budget 2009 est caractris par une forte augmentation de la rubrique des investissements publics, accompagne de mesures

    pour accrotre la comptitivit et lemploi, et pour renforcer la protection sociale.

    La banque centrale a assoupli sa politique montaire, le taux du dinar sur le march financier tombant denviron 5,2 pourcent endcembre 4,65 pourcent en janvier 2009. La banque centrale a baiss son taux dintrt directeur de 75 points de base, le ramenant de 5,25 pourcent 4,50 pourcent en

    fvrier 2009.Ouganda Le Gouvernement a aid lAssociation des oprateurs et chauffeurs du secteur du transport en Ouganda (UTODA) en passant par

    pertes et profits prs de la moiti de sa dette cumule de 1,7 milliard de shillings ougandais, due au Kampala City Council (KCC).

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    viii

    Tableau Annexe A1 :

    Linfrastructure en Afrique est en dcalage par rapport aux autres pays en voie de dveloppement et le foss se creuse avec letemps

    Units normalises*Afrique Sub-SahariennePFR

    Autres pays faiblesrevenus

    Afrique Sub-SahariennePMR

    Autres pays revenusintermdiaires

    Densit de routes revtues 31 134 94 141

    Densit totales de routes 137 211 215 343Densit de lignes fixes 10 78 106 131Densit tlphones cellulaires 55 76 201 298Densit Internet 2 3 5 8Capacit de gnration 37 326 256 434

    Couverture lectrique 16 41 35 80

    Eau amliore 60 72 75 86

    Assainissement 34 51 48 74Source: Rsultats prliminaires AICD 2008 Units: La densit des routes est en kilomtres par kilomtres carrs ; la densit tlphonique se calcule en nombre de lignes par

    milliers de personnes ; la couverture en lectricit, en eau et lassainissement sont estims en pourcentage de la population.

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    ix

    Annexe Figure A1:

    LAfrique Sub-saharienne accuse un important retard dans le domaine de linfrastructure

    31

    134

    94

    141

    AfriqueSub

    SahariennePFR

    Autrespays

    faiblesrevenus

    AfriqueSub

    SahariennePMR

    Autrespays

    revenus

    intermdiaires

    Densitderoutesrevtues

    10

    78

    106

    131

    AfriqueSub

    SahariennePFR

    Autrespays

    faiblesrevenus

    AfriqueSub

    SahariennePMR

    Autrespays

    revenus

    intermdiaires

    Densitdelignesfixes

    37

    326

    256

    434

    AfriqueSub

    SahariennePFRAutres

    pays

    faiblesrevenusAfrique

    Sub

    SahariennePMRAutres

    pays

    revenus

    intermdiaires

    Capacitdegnration

    Source: Rsultats prliminaires AICD 2008 Units: La densit des routes est en kilomtres par kilomtre carr ; la densit tlphonique se calcule en nombre de lignes par milliers de personnes ; la

    couverture en lectricit, en eau et lassainissement sont estims en pourcentage de la population.