Zoonoses et maladies à vecteurs animaux Philippe Léonard Michel Moutschen.
Immunopathologie Michel Moutschen 2001-2002 Plan du cours 1. Immunodéficiences primaires 2. VIH et...
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Immunopathologie
Michel Moutschen
2001-2002
Plan du cours
• 1. Immunodéficiences primaires• 2. VIH et immunodéficiences secondaires• 3. Atopie• 4 .Autoimmunité (principes généraux)• 5. Autoimmunité (grands syndromes cliniques)• 6. Inflammation • 7. Transplantation et immunosuppresseurs
Immunodéficience
Signes d’appel évoquant une immunodéficience
Signes d’appel
• Infections fréquentes
• Infections prolongées
• Infections dans des sites inhabituels
• Infections à germes inhabituels
• Septicémies, méningites à répétition
• Histoire familiale
http://www.niaid.nih.gov/publications/pid/10_signs.htm
Groupes étiologiques
• Primitifs (génétiques)– typiquement affection pédiatrique avec histoire
familiale mais :• déficits génétiques parfois sporadiques (néomutations)
• apparition éventuelle à l’âge adulte (expression variable)
• hérédité parfois polygénique faisant intervenir facteurs de l’environnement
Groupes étiologiques (2)
• Acquis : intervention prépondérante d’un phénomène extrinsèque – agent infectieux– problème métabolique (diabète, malnutrition)– médicament (dans le cadre d’une
transplantation ou d’une maladie autoimmunitaire)
– cancer– splénectomie
Compartiment touché et type d’infection
• Immunité humorale– germes pyogènes encapsulés (pneumocoques,
Hemophilus influenzae, staphylocoques) – virus
• généralement primoinfection normale mais déficit de l’immunité à long terme (plusieurs poussées de zona, de rougeole,...)
• atteintes neurologiques à entérovirus (coxsackies, poliovirus)
– parasites : giardiases intestinales
Types d’infection
• Immunité à médiation cellulaire– infections mycotiques (candidose mucocutanée,
…)– infections virales (svt virus latents de la famille
herpès)– pneumocystoses– bactéries intracellulaires (mycobactéries)– svt déficits qualitatifs de l’immunité humorale
Types d’infection
• Complément– septicémies et méningites à germes encapsulés
• Phagocytes– infections de la peau et du système réticulo-endothélial
(ganglions, rate)
• Déficits immunitaires combinés (sévères) : SCID et CID– infections très sévères, d’abord de type «T », puis de
type « B »
Immunodéficiences primitives
• plus de 70 formes décrites• déficits souvent très rares• déficit de l ’immunité humorale dans
70% des cas• les formes les plus fréquentes :
– déficit en IgA (1:400 à 1:800)– hypogammablobulinémie commune variable– déficit sélectif en sous-classes
Immunodéficiences primitives
• progrès considérable dans leur compréhension
• intérêt physiopathologique• classification OMS :
http://allergy.mcg.edu/immuno/10350.html– (l’adresse du site est toujours correcte,
consultation utile, bonne synthèse)
Classification
• SCID (severe combined immunodeficiency)
• Hypogammaglobulinémies
• Déficits « purs » des lymphocytes T
• Déficit des cellules phagocytiques
• Déficit de facteurs du complément
SCID : déficits immunitaires combinés (B+T) sévères
SCID
• Plusieurs types de SCID
• Toujours déficit majeur de l’immunité cellulaire– Déficit secondaire de l’immunopoïèse B
(maturation d’affinité, commutation isotypique)
• souvent mais pas toujours d’ agammaglobulinémie associée
SCID
• Présentation– Infections TRES précoces (après la naissance)
• Virales (RSV, CMV, entérovirus, parainfluenza)
• Parasitaires (Pneumocystis carinii)
• Mycotiques (Candida)
• Bactériennes : pneumonies, otites, septicémies (plus tard)
SCID• AR T-B- (20%)
– Gènes de la chaîne légère de substitution (V pré-B et 5); RAG-1 et RAG-2
• AR T-B+
– Svt déficit JAK-3
• X-linked T-B+ (60%)– Déficit de la chaîne commune aux récepteurs
de l ’IL-2, IL-4, IL-7, IL-9 et IL-15
Déficit de la chaîne du récepteur de l’interleukine-2
Autres causes de SCID
• Déficit en ADA (Adénosine désaminase) (20%)– Effets toxiques du dATP et de la S-adénosyl
homocystéine
• Déficit en produits MHC de classe I ou de classe I & II (syndrome des lymphocytes nus)– Afrique du Nord, hypogammaglobulinémie +
lymphopénie CD4 (si déficit classes II)
Hypogammaglobulinémies (I)
• Hypogammaglobulinémie liée au X (XLA-maladie de Bruton)
• Hypogammaglobulinémie commune variable (CVI)
• Déficit sélectif en IgA
• Déficit sélectif en sous-classes
• Déficits qualitatifs
Hypogammaglobulinémies (II)
• Hypergammaglobulinémie M liée au X
• Déficit sélectif en IgM
• Syndrome lymphoprolitératif lié au (syndrome de Duncan)
• Syndrome d’hypergammaglobulinémie E (syndrome de Job)
• Hypogammaglobulinémie transitoire du jeune enfant
Hypogammaglobulinémies
2’ : agammaglobulinémie autosomale récessive
4’ : SCID (rag-1 et rag-2)
7’ : (chaîne légère de substitution du préBCR)
9’ : XLA (tyrosine kinase de Bruton)
tyrosine kinase de Bruton
XLA (Bruton)
• Etiologie– tyrosine kinase de Bruton (PTK famille TEK)– Xq21.3-22– délétions et mutations ponctuelles– pénétrance variable– mutations fréquentes
XLA (II)
• Présentation– garçons de plus de 6 mois (avec ou sans histoire
familiale)– infections pulmonaires et ORL à répétition
• Hemophilus influenzae
• Streptococcus pneumoniae
– méningites– arthrites septiques
• Staphylococcus aureus
XLA (III)
• Complications tardives– Bronchectasies– Méningoencéphalite chronique (echovirus et
coxsackies)– Arthrites à Ureaplasma urealyticum
XLA (IV)
• Diagnostic– IgA, G, M, D et E absentes ou effondrées– lymphocytes B absents ou très rares (CD20)– pas de centres germinatifs dans les ganglions, pas
d’amygdales– lymphocytes T qualitativement ou
quantitativement normaux– déficit expression de BTK (cytofluorimétrie ou
westernblot)
Hypogammaglobulinémie commune variable (CVID)
• Etiologie– ?– Histoire familiale de CVI, de déficits en IgA, de
déficits en sous-classe– histoire familiale de maladies autoimmunes– A1B8C4DR3DQ0
• Probablement déséquilibre de linkage avec allèle de classe III
– Hétérogène
CVID
• Présentation– Tout âge (svt jeunes enfants ou jeunes adultes)– Infections bactériennes récurrentes – Autoimmunité (thyroïde, diabète, vitiligo,
pelade)– Hyperplasie nodulaire lymphoïde de l’intestin– Granulomes pulmonaires ou hépatiques
CVID (III)
• Complications tardives– Infections : bronchectasies, cholangites à
Campylobacter, arthrites à Ureaplasma urealyticum
– Malabsorption (entéropathie de type maladie coeliaque)
– Splénomégalie, hypersplénisme
– Lymphomes
– Autoimmunité
– Thymome (myasthénie grave, anémie aplastique, PTI)
CVID (IV)
• Diagnostic– Ig abaissées de façon variable– Déficit qualitatif toujours présent– Lymphocytes B normaux ou abaissés– Lymphopénie T (CD4+ CD45RA+)– Anergie T fréquente
Déficit en IgA
IgA
• Présente dans le sérum (15% des Ig) mais surtout importante par sa présence dans les sécrétions– digestives– respiratoires– génito-urinaires– collostrum– larmes
IgA• la forme sérique est monomérique• la forme sécrétée est polymérique
– 2 IgA– chaîne S– pièce sécrétoire
Sécrétion des IgA
Déficit en IgA
• Très fréquent : 1/400 à 1/800
• Etiologie– Contexte génétique
• Famille de CVID
• B8DR3
– Le plus souvent déficit des IgA sériques & des IgA sécrétoires (problème au niveau de la synthèse)
– Très rarement : déficit de pièce sécrétoire (rarissime)
Déficit en IgA (II)
• Présentation– Décours souvent bénin– Infections ORL fréquentes, rarement sévères– Phénomènes allergiques et autoimmunitaires
(LED, PR, JCA, Biermer)– Réactions transfusionnelles
Déficit en IgA (III)
• Diagnostic– IgA sériques indétectables (<0.05g/l)– Pas d’IgA salivaire, présence d’IgG et d’IgM
– IgG totales et IgM normales, IgG2 et IgG4 svt abaissées
– IgE svt accrues– Autoanticorps fréquents dont anti-IgA– Fonction T normale
Déficit sélectif en sous-classes d’IgG
• Etiologie– ?– Même famille que CVID et déficit IgA
(B8DR3)– Attention : variations allotypiques (allotypes
Gm) et raciales des concentrations des différentes sous-classes
Classes et sous-classes
Déficit sélectif en sous-classes d’IgG (II)
• Présentation– Tout âge
– IgG2 et/ou IgG4 : infections bactériennes récurrentes, bronchectasies
– IgG3 : sinusites, asthme (mais épiphénomène?)
Déficit sélectif en sous-classes d’IgG (III)
• Diagnostic– Déficit partiel ou total (p.ex. IgG4) (tenir
compte de l’âge et de l’appartenance ethnique pour l’interprétation
– IgG normales ou discrètement abaissées (si déficit IgG1), IgA nles ou abaissées, IgM nles
– Lymphocytes B et T normaux– Déficit qualitatif fréquent
Déficit sélectif avec concentration normale d’Ig
SPAD
• Etiologie– ? – Déficit préférentiel des anticorps dirigés contre
les polysaccharides (T-indépendants) (p.ex. pneumocoque) et certaines protéines p.ex. HBV
– Lymphocytes B et T quantitativement normaux– Fréquence accrue de lymphocytes B CD5+ ?
Hypogammaglobulinémies rares
• X-linked hyperIgM– Déficit de commutation isotypique (IgM et IgD
élevées, IgG, A et E basses)– Déficit en CD40L sur lymphocytes T– Anomalies fonctionnelles des lymphocytes T – Infections bactériennes et parasitaires
(Pneumocystis carinii, Cryptosporidium)– Autoimmunité, lymphomes B
gp39=CD40L=CD154
Syndrome lymphoprolifératif lié au X (Duncan-XLP)
• Infection EBV gravissime– Primo-infection fatale– Lymphome– Immunodéficience sévère
• Gène codant pour une protéine à domaine SH2 (DSHP « SHIP » like?)
Hypogammaglobulinémie transitoire de l’enfant
• Fréquente dans les familles où existent des hypogammaglobulinémies
• 6 mois à 36 mois
• Valeurs basses d’IgG et d’IgA, IgM nles
• Nombre normal de lymphocytes B
Syndrome hyper-IgE (Job)
• Eczéma atypique, infections cutanées invasives et récurrentes, ostéopénie, fractures
• Anomalie fonctionnelle des lymphocytes T et B. Immunodéviation clonale sur un mode Th2 (ou Th0?)
• IgE très accrues >50.000 kU/l• Déficit secondaire des polynucléaires (effet
inhibiteur des IgE)
Déficit des lymphocytes T
Déficit des lymphocytes T
• DiGeorge
• (Wiskott-Aldrich)
• (Ataxie-télangiectasie)
DiGeorge• Spectre de nombreuses anomalies du
développement. Plus qu’un gène impliqué.• Anomalies des structures dérivées de l’arc
branchial (cœur, thymus, parathyroïdes, face)• Notamment Catch 22 (microdélétion 22q11)
– Déficit d’une protéine en doigt de zinc
• Autres syndromes similaires – Délétion 10p, Sprintzen, VCF, Kallman,…
– Syndrome foeto-alcoolique, diabète maternel, embryopathie aux rétinoïdes
a1hkaz
DiGeorge (II)• Présentation
– Tétanie néonatale– Malformations cardiaques (tronc artériel,
Fallot,…)– Fente palatine, implantation basse des oreilles,
bouche « de poisson »– Réduction partielle ou totale du thymus– Immunodéficience qui s’améliore avec l’âge– GVHD si transfusions
DiGeorge (III)
• Diagnostic– Lymphopénie T d’importance variable– Réponses fonctionnelles des lymphocytes T
normales ou diminuées– Ig normales ou légèrement diminuées. Déficit
qualitatif– Cytogénétique
Déficits phagocytaires
• Maladies granulomateuses chroniques (CGD)
– Liée au X
– AR
• Déficit d’adhésion des leucocytes (LAD)
– LAD-1
– LAD-2
• Déficit en G6PD
• Déficit en myélopéroxydase
• Chediak-Higashi
CGD
• Déficit de bactéricidie intracellulaire (explosion respiratoire insuffisante)
• Infections à germes catalase+ (Staph. aureus, Aspergillus, Nocardia, Serratia) avec abcès profonds (notamment hépatiques) et granulomes chroniques
• Déficit de composants du cytochrome b558 (X) ou de la NADPH oxydase (AR)
• Diagnostic : réduction du nitrobleu (NBT)
LAD
• LAD-1– Déficit de la chaîne commune à CD18, LFA-
1, MAC-1 et CR4– Infections intestinales et cutanées; périodontites– Pas d ’inflammation locale, pas de pus– Séparation tardive du cordon ombilical– Neutrophilie accrue– Diagnostic : Cytofluorimétrie
LAD
Complément
Complément
Déficits du complément
Déficit inhibiteur de C1 estérase• AD• 2 formes : I (pas de protéine) et II (perte de
l’activité)• Inactivation insuffisante de la cascade du
complément et de celle des kinines• Angioedème (œdème profond sans urticaire, sans
prurit)• Diagnostic : dosage de l ’inhibiteur de C1 esterase,
C2, C4
Exploration des déficits immunitaires
• screening– sang complet et formule hémoleucocytaire– dosage immunoglobulines IgG, A, M, D, E
• 2ème ligne– typage lymphocytaire
• marqueurs T (CD3, CD4, CD8• marqueurs B (CD19, CD20, CD21, Ig)• marqueurs NK (CD16)• marqueurs d’activation (HLA-DR, CD25)
Exploration des déficits immunitaires (II)
• 2ème ligne– évaluation fonctionnelle T (prolifération in
vitro, DTH)– évaluation fonctionnelle B
• après vaccination, réponse humorale contre antigène protéique (p.ex. tétanos) ou polysaccharidique (pneumocoque)
• sous-classes IgG (IgG2, IgG3 et IgG4)
Exploration des déficits immunitaires (III)
• 2ème ligne– complément
• CH50 (classique et alterne)
• C3 et C4
– Phagocytes• phagocytose, réduction du nitrobleu, chimiotactisme
Prise en charge générale des patients présentant des déficits
immunitaires
• mesures générales d’hygiène
• éliminer allergènes si atopie
• kiné respiratoire
• éviter vaccins vivants (polio, fièvre jaune)
Prise en charge générale des patients présentant des déficits
immunitaires
• vaccin antigrippal et antipneumococcique
• antibiothérapies précoces
• traitements spécifiques– immunoglobulines IV pour les déficits en IgG
avec répercussion clinique– peu de place pour les immunoglobulines IM et
pour les lysats bactériens oraux (bronchovaxom)
Traitement des hypogammaglobulinémies
• Immunoglobulines par voie intraveineuse
• Toutes les 3 à 4 semaines
• Viser une concentration résiduelle d’IgG supérieure à 5g/l
• Contre-indication dans les déficits sélectifs en IgA avec présence d’anti-IgA
Traitement des hypogammaglobulinémies
• Dans les déficits en IgA sans anti-IgA et les déficits sélectifs en IgG2, surveiller régulièrement l’apparition des anti-IgA
• Pas un traitement anodin– cher– risque faible mais non nul de transmission
d ’agents infectieux (HCV)– effets secondaires occasionnels
Immunodéficiences acquises
• Infections– HIV– Autres infections virales: EBV, CMV, rubéole,
rougeole, influenza– Autres infections (bactériennes, mycotiques,
parasitaires)