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IDENTITÉ SOCIALE ET PERSONNELLE PSY6322 Automne 2010 Roxane de la Sablonnière, Ph.D. Université de Montréal Description du cours L’objectif principal de ce cours est de perfectionner le développement de la pensée scientifique en psychologie sociale. Plus précisément, les thèmes abordés traiteront de l’identité, des relations interpersonnelles et des relations intergroupes. Dans le cadre de ce cours, l’étudiant(e) développera sa propre théorie dans le domaine de la psychologie sociale. Les thèmes seront proposés par la professeure, mais pourront aussi être choisi par l’étudiant(e). À la fin du cours, l’étudiant(e) présentera oralement sa théorie aux autres étudiants et aux invités. Un rapport de recherche sous la forme d’un article scientifique sera rédigé (et idéalement pourrait être soumis pour publication dans un journal avec comité de lecture ou lors d’une conférence nationale ou internationale). L’étudiant(e) devra également présenter un travail scientifique important dans le domaine de la psychologie sociale et diriger la discussion par la suite. Des séminaires permettront la collaboration avec la professeure et avec les autres étudiant(e)s du cours. Objectifs du cours 1. Acquérir une expérience concrète et théorique dans le domaine de la psychologie sociale 2. Développer sa propre théorie scientifique 3. Familiariser les étudiants aux différentes théories de l’identité, de relations interpersonnelles et des relations intergroupes Local de cours : D-490-6, Pavillon Marie-Victorin Heures de cours : mercredi de 13h00 à 16h00 Heures de bureau : sur rendez-vous (F-309-5, Pavillon Marie-Victorin) Site WEB : http://www.mapageweb.umontreal.ca/delasabr/

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IDENTITÉ SOCIALE ET PERSONNELLE PSY6322

Automne 2010

Roxane de la Sablonnière, Ph.D. Université de Montréal

Description du cours

L’objectif principal de ce cours est de perfectionner le développement de la pensée scientifique en psychologie sociale. Plus précisément, les thèmes abordés traiteront de l’identité, des relations interpersonnelles et des relations intergroupes. Dans le cadre de ce cours, l’étudiant(e) développera sa propre théorie dans le domaine de la psychologie sociale. Les thèmes seront proposés par la professeure, mais pourront aussi être choisi par l’étudiant(e). À la fin du cours, l’étudiant(e) présentera oralement sa théorie aux autres étudiants et aux invités. Un rapport de recherche sous la forme d’un article scientifique sera rédigé (et idéalement pourrait être soumis pour publication dans un journal avec comité de lecture ou lors d’une conférence nationale ou internationale). L’étudiant(e) devra également présenter un travail scientifique important dans le domaine de la psychologie sociale et diriger la discussion par la suite. Des séminaires permettront la collaboration avec la professeure et avec les autres étudiant(e)s du cours.

Objectifs du cours

1. Acquérir une expérience concrète et théorique dans le domaine de la psychologie sociale 2. Développer sa propre théorie scientifique 3. Familiariser les étudiants aux différentes théories de l’identité, de relations interpersonnelles

et des relations intergroupes

Local de cours : D-490-6, Pavillon Marie-Victorin Heures de cours : mercredi de 13h00 à 16h00 Heures de bureau : sur rendez-vous (F-309-5, Pavillon Marie-Victorin) Site WEB : http://www.mapageweb.umontreal.ca/delasabr/

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Méthodes pédagogiques Mon approche à l’enseignement est de vous donner le plus d’autonomie possible. Le rôle de l’enseignant s’apparente à celui d’un guide ou d’un mentor. Cette approche constitue un défi autant pour vous que pour moi puisqu’elle requiert de jumeler flexibilité et rigueur intellectuelle. D’après mon expérience personnelle, les étudiants sont d’abord intimidés, mais très rapidement cette réaction se transforme en enthousiasme et en motivation de connaître la matière du cours et de mettre à profit les connaissances acquises. Vos idées seront prises en considération autant par les autres étudiants que par moi. Cette façon de faire est basée sur une vieille technique appelée la « maïeutique », visant à développer l’esprit ou les connaissances à l’aide de questions. Nous (les autres étudiants, les assistants du cours et moi) vous encouragerons constamment à penser le plus précisément possible dans votre travail et dans vos réflexions. Cette approche vous aidera surtout à développer un sens critique par rapport à la recherche et aux théories sur l’identité. Les activités pédagogiques proposées sont les suivantes : a) cours magistraux suivis de discussions de groupes; b) présentations en classe; c) travail de recherche individuel et en équipe. Notes de cours Il n’y a pas de livre à acheter pour ce cours. Par contre, vous devrez vous procurer les textes suggérés dans ce plan de cours. Au besoin, les acétates du cours et d’autres documents seront disponibles sur mon site WEB. Je vous invite à les consulter au besoin. La référence pour le Handbook of Social Psychologie est la suivante : Fiske, S.T., Gilbert, D.T., & Gardner, L. (2010). Handbook of social psychology. Hoboken: John Wiley & Sons. Livres et articles suggérés pour vous aider dans la rédaction de travaux scientifiques

• Bem, D. J. (2004). Writing the empirical journal article. Dans J. M. Darley, M. P. Zanna, & H. L. III, Roediger (Eds), The complete academic: A career guide (2nd ed.) (pp. 185-219). Washington: American Psychological Association.

• Jordan, C. H., & Zanna, M. P. (2001). How to read a journal article in social psychology. Dans M. A. Hogg, & D. Abrams (Eds.), Intergroup relations: Essential readings (pp. 403-412). New York: Psychology Press.

• Cone, J.D., & Foster, S.L. (1993). Dissertations and theses from start to finish: Psychology and related fields. Washington: American Psychological Association.

• Meltzoff, J. (1998). Critical thinking about research: psychology and related field. Washington: America Psychological Association.

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Thèmes du cours Une liste des thèmes qui pourront être abordés lors de ce cours sera fournie aux étudiant(e)s lors du premier cours. Les étudiant(e)s devront choisir les thèmes qui sont les plus utiles dans leur processus de réflexion scientifique. Il est à noter que tous les thèmes présentés ne pourront pas être abordés et que certains des thèmes seront remplacés par des invités spéciaux qui présenteront leur recherche dans le cadre de ce cours. Liste des thèmes du cours Thème 1 Développer une théorie pour « changer le monde » Thème 2 Le processus de recherche de A à Z Thème 3 Qu’est-ce qu’une bonne hypothèse ? Thème 4 L’écriture d’un contexte théorique percutant Thème 5 Déceler des erreurs – développer sa pensée critique/scientifique Thème 6 La recherche appliqué dans les communautés autochtones du Canada: le sondage de

recherche comme véhicule du changement social Thème 7 Aspects méthodologiques d’un travail scientifique empirique Thème 8 L’analyse de données et l’interprétation des résultats

Thème 9 Les analyses statistiques préliminaires Thème 10 La rédaction d’un article scientifique Thème 11 Le processus de révision par les pairs

(répondre aux commentaires de l’éditeur et des évaluateurs) Thème 12 Le processus de révision par les pairs

(rédaction de commentaires sur un article scientifique) Thème 13 Préparation d’une présentation orale ou affichée Thème 14 Pourquoi est-ce un JPSP/PSPR ? Thème 15 Rédiger une demande de bourse Méthodes d’évaluation et procédures A) Présentation et animation d’une discussion (15%). L’étudiant(e) choisi un texte provenant des revues Journal of Personality and Social Psychology ou Personality and Social Psychology Review, ou alors un chapitre du « Handbook of Social Psychology ». En 15 minutes, l’étudiant(e) présentera les grandes lignes de l’article ou du chapitre et fera le lien avec son propre travail théorique. Ensuite, l’étudiant(e) devra animer une discussion sur l’article ou le chapitre pour 35 minutes et stimuler la réflexion. L’ordre des présentations sera déterminé au deuxième cours. Notez que des points seront également attribués pour la présence et pour la participation aux discussions des autres étudiant(e)s. Une copie de votre article ou chapitre devra être remise à la professeure lors du deuxième cours. Vous devrez également faire une copie supplémentaire pour la réserve afin de permettre aux autres étudiants de se procurer leur copie. L’article choisi ne doit pas faire partie des articles suggérés dans ce plan de cours.

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B) Résumé de l’article scientifique ou du chapitre (5%). Avant la semaine de lecture, l’étudiant devra remettre un résumé de 300 mots (maximum) pour l’article ou le chapitre choisi (le nombre de mots devra être indiqué à la fin de votre résumé). En plus des 300 mots, vous devrez ajouter deux phrases maximum (en gras) expliquant « pourquoi selon vous cet article est un JPSP/PSPR/handbook ?». Ce résumé devra être remis au cours 8. Nous n’acceptons pas la remise de travaux par courriel pour ce cours.

C) Remise du premier brouillon du travail final (perte de 15% de la note finale si non-remis). Avant la remise de votre travail final vous devrez apporter DEUX copies du premier brouillon de votre travail final au cours 11. La première copie sera remise à la professeure et la seconde à un étudiant de la classe. Cet étudiant devra formuler des critiques et vous poser des questions, ce qui vous aidera dans la rédaction de votre travail final (et vice versa). Une partie du cours 12 sera donc consacrée à l’échange de « critiques constructives » avec vos collègues (apportez deux copies de vos critiques constructives – une pour l’étudiant et une pour la professeure). Cet échange devrait vous aider à porter un regard critique sur votre propre travail ainsi que de voir certaines lacunes qui vous ont échappées. La professeure vous aidera dans cette démarche. Aucun retard ne sera toléré.

D) Critique du premier brouillon du travail final d’un autre étudiant (15%). Les étudiants devront rédiger des « critiques constructives » du travail final d’un autre étudiant (un maximum de 2 pages à double interligne). Le but de cet exercice est de stimuler la réflexion. Ces critiques, sous forme de questions et de commentaires, seront remises à la professeure et à l’étudiant au cours 12 lors du début du cours. Les critiques seront évalués en fonction de leur clarté, de leur profondeur et de leur pertinence. Aucun retard ne sera toléré. Veuil l ez noter que vous ne pouvez pas part i c iper à ce travai l s i vous ne remettez pas vos deux copies de la première vers ion de votre travai l f inal au cours 11. E) Présentations (15%). Lors des deux derniers cours (cours 12 et 13), les étudiants devront présenter oralement leur théorie. Invitation de collègues dans le domaine de la psychologie sociale. Une copie papier de votre présentation PowerPoint devra être remise à la professeure au début du cours (2 affiches par page maximum). F) Travail final (50 %). Le travail final, d’une longueur de 25 pages de texte maximum (à double interligne incluant les références, la page titre et le résumé), devra être remis à la professeure le 22 décembre, à mon bureau (F-309-5). Pour ce travail, vous devez rédiger un rapport de recherche sous la forme d’un article scientifique. Au choix de l’étudiant, ce travail peut être théorique ou empirique. Le but de ce travail est de développer des idées théoriques originales sur l’identité, les relations interpersonnelles ou les relations intergroupes. Pour développer vos idées, vous pouvez vous inspirer des 2 thèmes de recherche qui seront présentés par la professeure lors du premier et du deuxième cours. Votre travail de recherche théorique est individuel et devra permettre une compréhension plus approfondie de la psychologie identitaire et/ou des relations intergroupes. Les cr i t ères d ’évaluat ion du travai l f inal ains i que des expl i cat ions supplémentaires sur l e travai l seront discutés en c lasse .

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Calendrier*

Cours ou consultation

Thèmes des rencontres

Cours 1 1 septembre

Cours

Introduction et présentation du premier axe de recherche.

Cours 2 8 septembre

Cours

Présentation du deuxième axe de recherche. Discussion des axes de recherche. Organisation des présentations étudiantes et des thèmes discutés pour la session. Étudiant (e): Thème :

Cours 3 15 septembre

Cours

Étudiant (e): Thème :

Cours 4 22 septembre

Cours Étudiant (e): Thème :

Cours 5 29 septembre

Cours Étudiant (e): Thème :

Cours 6 6 octobre

Cours Étudiant (e): Thème :

Cours 7 13 octobre

Cours Étudiant (e): Thème :

Cours 8 20 octobre

Cours/Consultation

Remise du résumé

27 octobre Semaine de lecture Cours 9 3 novembre

Cours Étudiant (e): Thème :

Cours 10 10 novembre

Cours/Consultation

Cours 11 17 novembre

Cours/consultation

Thème : Remise du premier bouillon

Cours 12 24 novembre

Cours Remise de la critique Présentations orales

Cours 13 1 décembre

Cours

Présentations orales

8 décembre 15 décembre 22 décembre Remise du travail final *Notez qu’il est possible que le calendrier change en fonction des besoins des étudiant(e)s de la classe.

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Certaines de ces lectures sont disponibles auprès de la professeure et/ou à la réserve Lectures reliées aux deux axes de recherche proposés: Changements sociaux de la Sablonnière, R., Tougas, F., & Lortie-Lussier, M. (2009). Dramatic social change in Russia and

Mongolia: Connecting relative deprivation to social identity. Journal of Cross-Cultural Psychology, 40, 327-348.

Changements sociaux et identité Amiot, C. E., de la Sablonnière, R., Terry, D. J., & Smith, J. R. (2007). Integration of social identities

in the self: Toward a cognitive-developmental model. Personality and Social Psychology Review, 11, 364-388.

de la Sablonnière, R., Amiot, C. E., & Sadykova, N. (invitation à resoumettre). Integrating multiple

cultural identities into the self-concept: Processes and consequences. Journal of Cross-Cultural Psychology.

Changements sociaux et privation relative de la Sablonnière, R. (2008). Le bien-être psychologique des francophones et des anglophones : le

rôle des points tournants de l’histoire du Québec. Diversité Urbaine, automne, 131-144. de la Sablonnière, R., Taylor, D. M., Perozzo, C., & Sadykova, N. (2009). Reconceptualizing relative

deprivation in the context of dramatic social change: The challenge confronting the people of Kyrgyzstan. European Journal of Social Psychology, 39, 325-345.

Changements sociaux et narrative Baerger, D. R., & McAdams, D. P. (1999). Life story coherence and its relation to psychological well-

being. Narrative Inquiry, 9, 69-96. Bougie, E. (2005). The cultural narratives. McAdams, D. P. (1995). The personal narratives. Autres lectures suggérées: Changements sociaux, changement de l’identité et privation relative Albert, S. (1977). Temporal comparison theory. Psychological Review, 84, 485-503. Crosby, F. (1976). A model of egoistical relative deprivation. Psychological Review, 83, 85-113.

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Dambrun, M., Taylor, D. M., McDonald, D. A., Crush, J., & Méot, A. (2006). The relative deprivation- gratification continuum and the attitudes of South Africans towards immigrants: A test of the V-curve hypothesis. Journal of Personality and Social Psychology, 91, 1032-1044.

de la Sablonnière, R., Hénault, A.-M., & Huberdeau, M.-E. (2009). Comparaisons sociales et

comparaisons temporelles: Vers une approche séquentielle et fonction de la situation unique. Cahiers Internationaux de Psychologie Sociale, 83, 3-24.

de la Sablonnière, R., Tougas, F., & Perenlei, O. (2010). Beyond Social and Temporal Comparisons:

the Role of Temporal Inter-Group Comparisons in the Context of Dramatic Social Change in Mongolia. Journal of Social Psychology, 150, 98-115.

de la Sablonnière, R., & Tougas, F. (2008). Relative deprivation and social identity in times of

dramatic social changes: The case of nurses. Journal of Applied Social Psychology, 38, 2293-2314. Lafromboise, T., Coleman, H. L. K., & Gerton, J. (1993). Psychological impact of biculturalism:

Evidence and theory. Psychological Bulletin, 114, 395-412. Taylor, D. M. (1997). The quest for collective identity: The plight of disadvantaged ethnic minorities.

Canadian Psychology, 38, 174-190. Walker, I., & Pettigrew, T. F. (1984). Relative deprivation theory: An overview and conceptual

critique. British Journal of Social Psychology, 23, 301-310. Zagefka, H., & Brown, R. (2005). Comparisons and perceived deprivation in ethnic minority settings.

Personality and Social Psychology Bulletin, 31, 467-482. Rédaction d’articles scientifiques: Bem, D. J. (2004). Writing the empirical journal article. Dans J. M. Darley, M. P. Zanna, H. L. III,

Roediger (Eds), The complete academic: A career guide (2nd ed.) (pp. 185-219). Washington: American Psychological Association.

Jordan, C. H., & Zanna, M. P. (2001). How to read a journal article in social psychology. Dans M. A.

Hogg & D. Abrams (Eds.), Intergroup relations: Essential readings (pp. 403-412). New York: Psychology Press.

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CONTEXTE GLOBAL DES DEUX AXES DE RECHERCHE PROPOSÉS

La seule constante dans la vie : le changement. De façon graduelle ou l’instant d’une seconde historique, les nations, les sociétés ou les communautés apparemment bien établies se retrouvent confrontées à des changements sociaux profonds (Nolan & Lenski, 1998; Ponsioen, 1969). Ces bouleversements sociaux peuvent être illustrés par des exemples tels que le démantèlement du bloc soviétique, la création de l’union européenne ou les actes de terrorisme. L’expression latine Tempora mutantor, et nos mutantur in illis qui peut être traduite par les temps changent et nous changent par la même occasion reflète bien ce qui se passe présentement dans le contexte des changements sociaux contemporains.

Ce ne sont pas tous les changements qui ont une valeur importante. Certains changements sont progressifs et n’affectent pas les fondations de la structure sociale. À l’opposé, certains changements sont davantage que l’expression du temps qui passe et modifient profondément les structures sociales. Ce sont ces changements que nous qualifions de « changements sociaux ». Les changements sociaux peuvent être également considérés de manière différente par les individus. Par exemple, l’indépendance d’un pays peut représenter la concrétisation d’un rêve pour certains alors que pour d’autres, les conséquences comme les difficultés économiques sont si grandes que le changement social est vécu de manière plus négative. Que les changements sociaux soient considérés positifs, négatifs ou ambigus, ils constituent un déséquilibre profond de la structure sociale causé par les difficultés de celle-ci à s’adapter aux transformations qui surviennent (Parsons, 1964; Rocher, 1992; Rogers, 2003). Pour la vaste majorité des individus formant ces populations, les changements sociaux représentent une expérience ardue, ce qui rend le processus d’adaptation à leur nouvel environnement social difficile. Bien que le changement social soit omniprésent et qu’il affecte profondément la vie de millions de gens, les questions qui touchent les conséquences des changements sociaux sont souvent peu analysées (Rogers, 2003), surtout celles relatives au changement de l’identité sociale (Breakwell, 1986; Deaux, 1996). Malgré le fait que l’étude de ces phénomènes soit en émergence en recherche psychosociale (Breakwell, 1986; Mummendey, Kessler, Klink, & Mielke, 1999; Moghaddam, 1990), l’état actuel des connaissances demeure limité, la littérature peu abondante et souvent peu récente, ce qui fait en sorte que les mécanismes psychologiques d’adaptation des individus aux changements sociaux sont méconnus (Moscovici, 1972; Moghaddam, 1990; Tajfel, 1972). Plusieurs raisons expliquent le peu de recherches portant sur l’évaluation des conséquences des changements sociaux. En premier lieu, comme le changement social est difficilement mesurable dans un contexte de laboratoire, il y a un besoin flagrant de nouvelles approches méthodologiques (Deaux, 1996; Breakwell & Lyons, 1996). En second lieu, faire des recherches sur le changement social exige de travailler avec des populations qui sont difficilement accessibles. Finalement, il y a un besoin manifeste de développer des modèles psychologiques théoriques qui rendent compte de l’interaction entre les phénomènes sociaux, interpersonnels, et individuels (Breakwell & Lyons, 1996; Moghaddam, 2002; Giddens, 1984). Plus précisément, il est essentiel de construire une théorie qui traite des conséquences des changements sociaux chez les individus. AXE I : CHANGEMENTS SOCIAUX ET PRIVATION RELATIVE L’une des théories les plus influentes dans le domaine de la psychologie sociale qui a été associée aux changements sociaux est la théorie de la privation relative (Crosby, 1976; Olson & Hafer, 1996; Walker & Smith, 2002). L’un des principes de base de la théorie de la privation relative

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est que les gens comparent leur situation personnelle, ou celle de leur groupe, en ayant recours à des critères subjectifs plutôt qu’à la réalité objective. La privation relative peut être définie comme un sentiment d’insatisfaction qui résulte de comparaisons désavantageuses (Runciman, 1966, 1968; Walker & Pettigrew, 1984). Bref, si les comparaisons sont désavantageuses pour le groupe, un sentiment désagréable survient, celui de privation relative. Les comparaisons négatives peuvent prendre une variété de formes et ont des implications sur des domaines tels que l’accès à l’emploi (Guimond & Dubé-Simard, 1983) ou le bien-être économique (Dambrun, Taylor, McDonald, Crush, & Méot, 2006; Grofman & Muller, 1973). En se basant sur un des principes de la théorie de la privation relative (Crosby, 1976; Olson & Hafer, 1996) soutenant que la privation relative peut mener un individu à développer des symptômes de stress tels que la dépression, Walker (1999) a émis l’hypothèse suivante : plus les gens ressentent de la privation relative au niveau de leur groupe, plus leur bien-être psychologique collectif s’en verra diminué. Cette hypothèse a été testée et confirmée à maintes reprises dans plusieurs contextes de recherche (Bougie, Usborne, de la Sablonnière, & Taylor, sous presse; de la Sablonnière, Taylor, Perozzo, & Sadykova, 2009) où un lien prédictif modeste a été trouvé entre la privation relative temporelle et le bien-être collectif. Cependant, au cours de ces études, les participants devaient comparer la situation présente de leur groupe à un seul point de comparaison dans le passé ou le futur, ce qui, à notre avis, est insuffisant. C’est pourquoi nous émettons l’idée selon laquelle il est essentiel de considérer un ensemble de points de comparaison dans le temps, soit la globalité de la séquence d’épisodes historiques qui définissent un groupe, dans le but d’acquérir une meilleure compréhension de la relation entre la privation relative temporelle et le bien-être psychologique.

Bien que les comparaisons temporelles évaluées à partir d’un seul point dans le passé ou le futur permettent de prédire de façon modeste le bien-être psychologique, nous prévoyons que la force de cette prédiction augmentera significativement lorsque plusieurs points de comparaisons temporelles seront pris en considération. Reconceptualiser le concept de privation relative temporelle À partir d’une recension des écrits, nous distinguons deux approches adoptées par les chercheurs qui ont opérationnalisé la privation relative temporelle dans leurs travaux de recherche. En ce qui concerne la première approche, les chercheurs se concentrent sur les comparaisons temporelles avec un passé ou un futur qui est non spécifique (c’est-à-dire, dans le « passé »). Par exemple, dans une étude de Brown et Middendorf (1996), les participants devaient répondre à des questions telles que : « un groupe peut se considérer satisfait s’il a fait des progrès dans le temps… » (p. 328). Plus récemment, Zagefka et Brown (2005) ont demandé à des représentants de groupes de minorités culturelles en Angleterre et en Allemagne de comparer leur situation présente à leur propre situation dans le passé. Cette première approche de la privation relative temporelle n’établit pas spécifiquement ce que les gens considèrent comme le « passé » ou le « futur » puisque ces périodes peuvent représenter autant un passé ou un futur rapproché pour certains (ex : il y a 2 ans ou dans 2 ans) qu’un passé lointain ou un futur distant pour d’autres (ex : il y a 15 ans ou dans 15 ans). Un grand nombre de travaux ont été réalisés en fonction de cette approche (Olson, Roese, Meen, & Robertson, 1995; Pye & Wilson, 2006; Sheeran, Abrams, & Orbell, 1995; Taylor, Neter, Wayment, 1995; Wayment & Campbell, 2000; Wilson & Ross, 2000; voir aussi Walker & Mann, 1987). En ce qui concerne la seconde approche, les chercheurs se concentrent plutôt sur la comparaison par les participants de la situation présente de leur groupe à sa situation à une période spécifique dans le temps qui est très rapprochée (ex. il y a 5 ans). Par exemple, dans leur recherche, Dambrun et al. (2006) ont demandé à des participants d’évaluer leur situation économique actuelle en la comparant avec leur situation économique dans un an. Cette approche est limitée puisque d’autres points de comparaisons dans le temps qui pourraient être plus pertinents ne sont pas considérés.

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Généralement, le point spécifique de comparaison utilisé dans les travaux antérieurs porte sur un passé ou un futur allant de 6 mois à 5 ans avant ou après le présent. Plusieurs chercheurs ont adopté cette approche et l’ont intégrée dans leur recherche (Abeles, 1976; Appelgryn & Bornman, 1996; Dambrun et al., 2006; de la Sablonnière, Taylor et al., 2009; Frye & Karney, 2002; Guimond & Dambrun, 2002; Krahn & Harrison, 1992; McFarland & Alvaro, 2000; Tougas, de la Sablonnière, Lagacé, & Kocum, 2003; Wilson & Ross, 2001). À la lumière de ces travaux, nous proposons une reconceptualisation de la privation relative temporelle. Notre argument est que les deux approches présentées ci-dessus, bien que légitimes, sont incomplètes. D’après les résultats d’études passées, le bien-être collectif est la conséquence de comparaisons que les individus font entre la situation actuelle de leur groupe et celle dans un passé récent ou non spécifié. Nous argumentons qu’il est crucial de considérer plusieurs points de comparaisons dans le temps pour considérer l’histoire complète du groupe afin de déterminer adéquatement les conséquences des comparaisons temporelles sur le bien-être collectif. Afin d’améliorer notre compréhension de conséquences de la privation relative temporelle, nous considérons qu’il est essentiel d’évaluer un ensemble de points de comparaisons à travers l’histoire passée et le futur escompté d’un groupe. De plus, nous proposons que certains points de comparaisons temporelles auront des effets plus importants que d’autres. Ainsi, nous avons testé trois hypothèses spécifiques dans une étude menée au Kirghizstan (de la Sablonnière, Taylor et al. 2009). Premièrement, les résultats de nos travaux ont démontré que, bien que les comparaisons temporelles à partir d’un seul point dans le passé permettent de prédire de façon modeste le bien-être collectif, la force de cette prédiction augmente significativement lorsque plusieurs points de comparaisons temporelles sont pris en considération. Deuxièmement, les résultats ont démontré que chacun des points de comparaisons temporelles à travers l’histoire influence le bien-être collectif de façon différentielle et que cette influence varie en fonction de l’importance de chacune des périodes historiques dans la définition de l’identité des groupes. Finalement, nous avons démontré qu’il est essentiel de considérer la trajectoire complète du groupe dans l’évaluation du bien-être collectif. Cette dernière hypothèse, bien que confirmée, suscite plus de questions qu’elle n’en répond. En fait, les résultats de cette recherche ont démontré que la trajectoire de privation relative temporelle à travers le temps a une influence sur le bien-être. Plus précisément, en se fondant sur les travaux de Grofman and Muller (1973), nous avons proposé l’idée que si la trajectoire est « instable » le bien-être sera moins élevé que si la trajectoire perçue est « stable ». Bien que ces hypothèses se soient avérées confirmées, de nombreuses questions restent en suspens. Il ne manque que vous pour y répondre. Par exemple, peut-on dire que les trajectoires dans ces travaux ne sont pas de nature « stable » vs. « instable », mais plutôt réfèrent à la nature « optimiste » vs. « pessimiste » des deux groupes? Est-ce qu’une trajectoire « instable » mais positive mènerait à davantage de bien-être qu’une trajectoire « stable » mais négative? Est-ce que ces résultats s’appliquent autant aux groupes qu’aux individus (i.e. privation relative personnelle)? Est-ce que la trajectoire passée est aussi importante que la trajectoire du futur? Qu’est-ce qui fait en sorte que certains points de comparaisons temporelles sont plus importants que d’autres? Est-ce que les événements positifs vont avoir plus d’impact que les événements négatifs? Est-ce que la perception de la privation relative à travers le temps peut être modifiée suite à de nouveaux changements sociaux? AXE II : CHANGEMENTS SOCIAUX ET CHANGEMENT DE L’IDENTITÉ Pour les individus, c’est au cœur de l’environnement social que prend forme l’identité sociale. L'identité sociale se définit comme étant la partie du concept de soi de l'individu dérivée de la

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connaissance qu'il a d'appartenir à un (ou des) groupe(s) social(aux) et à la signification émotive et évaluative rattachée à cette appartenance (Tajfel, 1978).

D'après la définition de Tajfel et de récents travaux (Taylor, 1997, 2002; pour une revue voir Ashmore, Deaux, & McLaughlin-Volpe, 2004), l'identité sociale serait constituée de deux principales composantes: 1) l'identification, qui réfère à la connaissance qu'a un individu d'appartenir à un groupe (composante cognitive) et 2) l'estime collective, qui réfère au sentiment de fierté lié à l'appartenance au groupe (composante évaluative). En fait, l’identité sociale représente l’élément central du concept de soi (Deaux, 1991). L’identité sociale est ce qui motive les individus à agir et ce qui leur permet d’avoir un sentiment de bien-être (Tajfel & Turner, 1986; Ashmore, Deaux, & McLaughlin-Volpe, 2004). Par exemple, une identité sociale ambiguë amènera les gens à souffrir de problèmes telles que la dépression, l’anxiété ou le manque de motivation (Taylor, 1997, 2002). Nous considérons qu’il est essentiel de se pencher sur les questions relatives au changement de l’identité sociale lorsque les individus font face à des changements sociaux imposés et radicaux. L’ampleur et la fréquence des changements sociaux à l’échelle mondiale soulèvent la question fondamentale suivante : qu’advient-il des identités sociales ? La perte de repères causée par les changements sociaux fragilise les identités sociales (Taylor, 2002). Lors de changements sociaux, une réorganisation entière du concept de soi est requise dans le but d’y intégrer de nouvelles identités sociales (Deaux, 1991; Phinney, 1993; Amiot, de la Sablonnière, Terry, & Smith, 2007).

Nous avançons que les changements sociaux provoquent de profonds changements intraindividuels (intraindividual) dans l'identité sociale à travers le temps (Amiot et al., sous presse) et que ces changements sont si importants que les individus doivent réorganiser complètement leur concept de soi afin d'y intégrer de nouvelles identités sociales (Deaux, 1991; Phinney, 1993; Breakwell, 1986).

Les psychologues sociaux se sont intéressés aux changements de l'identité sociale à travers le temps. Ainsi, Tajfel (1978) a avancé que les identités sociales ne devraient pas être considérées comme des entités statiques, mais plutôt comme étant dynamiques et en continuel changement. Les théoriciens des relations intergroupes proposent donc que le changement d'identité dépende des situations et soit de courte durée (Turner, Hogg, Oakes, Reicher, & Wetherell, 1987; voir aussi Wheeler, DeMarree, & Petty, 2007). Par exemple, la théorie de la catégorisation sociale propose, d'une façon similaire au concept de soi en évolution (working self-concept) de Markus et Wurf (1987), que des composantes spécifiques du concept de soi sont activées selon les contextes sociaux (Onorato & Turner, 2001). En d'autres mots, les facteurs situationnels ou l'environnement expliqueraient les fluctuations de l'identité sociale (Turner, 1982; Turner et al., 1987).

Quelques études se sont penchées sur les changements à long terme de l'identité sociale (e.g., Breakwell, 1986; Deaux, 1996; Ethier & Deaux, 1994; Jetten, O’Brien, & Trindall, 2002; Cassidy & Trew, 2001). Les résultats de ces recherches ont permis de souligner la capacité d'adaptation et le caractère malléable des identités sociales en réponse à des environnements changeants. Par contre, malgré l'importance des conséquences du changement d'identité à long terme et de son intégration dans le concept du soi, ce processus n'a pas été suffisamment étudié (Deaux, 1993, 1996).

Seulement un nombre limité d'études se penchent sur le processus par lequel l'identité s'intègre dans le concept de soi. Récemment, nous avons proposé un modèle cognitivo-développemental (cognitive-developmental model) (Amiot et al., sous presse) en s'appuyant sur les travaux portant sur le développement de l'identité (Bennett & Sani, 2004; Harter, 1999, 2003; Mascolo & Fischer, 1998; Mascolo, Fisher, & Neimeyer, 1999) et sur les récentes découvertes en psychologie sociale (Hornsey and Hogg, 2000; Mummendey & Wenzel, 1999; Rocass & Brewer, 2002). Ce modèle vise à expliquer le processus par lequel les «nouvelles» identités sociales s'intègrent au concept de soi à travers le temps. Plus spécifiquement, le modèle propose une séquence de quatre

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étapes à travers lesquelles l'identité devient intégrée. L'intégration de l'identité, la 4e étape du modèle, survient lorsque des liens se forment entre les différentes composantes du soi (i.e. les différentes identités sociales). Ainsi, le soi est cohérent plutôt que fragmenté.

Un des thèmes centraux dans les travaux sur l'intégration de l'identité porte sur l'augmentation de la cohérence entre les nouvelles et anciennes identités sociales à travers le temps (Amiot et al., sous presse; Benet-Martinez & Haritatos, 2005; Benet-Martinez, Leu, Lee, & Morris, 2002; Condor, 1996; Lafromboise, Coleman, and Gerton (1993); Mascolo, et al., 1999; Harter & Monsour, 1992; Phinney, 1993). Par exemple, afin de réduire les conflits entre les différentes identités sociales, les individus consacrent beaucoup d'effort pour s'assurer que leurs identités sociales soient cohérentes. Une des façons d'y parvenir est par la prise de conscience des similitudes et du chevauchement qui existe entre les nouvelles et les anciennes identités sociales (Amiot et al., sous presse). Dans un article récent (de la Sablonnière, Amiot, & Sadykova, 2010), nous avons démontré que le processus du changement identitaire est un processus « soustractif ». Un tel processus implique que l’intégration des identités multiples dans le soi fait en sorte de diminuer le sentiment d’appartenance à son groupe d’origine. Par ailleurs, les résultats de ces travaux ont démontré qu’une intégration forte des identités multiples dans le soi mène à des conséquences autant positives que négatives. Par exemple, les résultats de nos recherches ont démontré que plus une personne rapporte un score élevé en intégration, moins elle ressent de la fierté d’appartenance à son groupe ethnique d'origine, moins elle va être portée à défendre ce groupe et plus elle va désirer le quitter. En revanche, plus l’intégration est élevée, il semble que les individus sont plus tolérants envers les membres des autres groupes. Bien que les récentes recherches sur le changement identitaire permettent de l’évaluer dans une perspective à long terme (et non le changement identitaire situationnel), seulement un nombre limité d’études se sont penchés sur ce processus d’intégration des identités, et ce, même si l’identité est au cœur du bien-être des individus. Il reste donc beaucoup de questions sans réponses qui n’attendent que vous pour les résoudre. Par exemple, est-ce que le changement identitaire est nécessairement un processus « soustractif »? Est-il possible que dans certains contextes ce processus soit « additif »? Est-ce que la perception du changement social en tant que changement positif ou négatif pour le groupe influence le processus d'intégration des identités (soustractif ou additif) ? Et la perception de changements rapides? Nombreux? La clarté des attributions? Est-ce qu’en intégrant de nouvelles identités, l’individu doit désintégrer ses anciennes identités, et si oui, est-ce que ce processus s’apparente au processus d’intégration des identités? Est-ce que le processus d’intégration des identités sociales dans le soi est le même processus que l’intégration des identités personnelles dans le soi? Qu’entend-on exactement par l’ « intégration des identités » dans le soi, est-ce nécessairement un niveau plus élevé de cohérence entre les identités? Est-ce que les conséquences de l’intégration des identités sociales dans le soi sont les mêmes pour les individus qui ont des identités sociales faibles ou élevées? CONCLUSION Si les quest ions soulevées dans ce document vous intéressent ou s i des quest ions s imi laires vous pass ionnent , j e vous invi te à chois ir l ’un de ces axes de recherche . Vous pouvez également chois ir un autre thème de recherche re l i é qui vous intéresse davantage . Ce thème devra ê tre approuvé e t fa ire part i e de mon champ d’expert i se .

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En ce qui concerne la méthodolog ie , j e vous propose d’explorer la méthode des « narrat ive » déve loppée par McAdams (1996, 2001) e t adaptée par Bougie e t a l . ( sous presse) . La méthode des narrat ives s ’avère tout part i cul i èrement prometteuse dans des contextes de changements soc iaux profonds. Je vous souhaite la bienvenue dans ce t t e aventure qui , nous l ’ espérons, changera le monde! I l es t donc important de penser à e t de trouver LA quest ion qui es t la plus importante e t qui pourra nous permettre de fa ire un pas de plus vers la compréhension du bien-ê tre psycholog ique des gens qui v ivent des changements soc iaux profonds e t dramatiques . RÉFÉRENCES Abeles, R. P. (1976). Relative deprivation, rising expectations and Black militancy. Journal of Social

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PETIT QUESTIONNAIRE --- QUESTION DE VOUS CONNAÎTRE UN PEU MIEUX… Veuillez utiliser le verso si nécessaire

1. Quelles sont vos attentes face à ce cours? 2. Pourquoi avez-vous choisi de prendre ce cours? 3. Pourquoi pensez-vous qu’il est important d’avoir ce cours? 4. Quels sont vos plans pour le futur?

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