Homélies du Père Vincent...

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Homélies du Père Vincent ILBOUDO ANNEE 2005

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Homélie du 9 octobre 2005-10-08 ÉVANGILE DE JÉSUS CHRIST SELON SAINT Matthieu 22, 1-14 1 Jésus disait en paraboles : 2 "Le Royaume des cieux est comparable à un roi qui célébrait les noces de son fils. 3 Il envoya ses serviteurs pour appeler à la noce les invités, mais ceux-ci ne voulaient pas venir. 4 Il envoya encore d'autres serviteurs dire aux invités : Voilà : mon repas est prêt, mes boeufs et mes bêtes grasses sont égorgés ; tout est prêt : venez au repas de noce. 5 Mais ils n'en tinrent aucun compte et s'en allèrent, l'un à son champ, l'autre à son commerce : 6 Les autres empoignèrent les serviteurs, les maltraitèrent et les tuèrent. 7 Le roi se mit en colère, il envoya ses troupes, fit périr les meurtriers et brûla leur ville. 8 Alors il dit à ses serviteurs : Le repas de noce est prêt, mais les invités n'en étaient pas dignes. 9 Allez donc aux croisés des chemins : tous ceux que vous rencontrerez, invitez-les au repas de noce. 10 Les serviteurs allèrent sur les chemins, rassemblèrent tous ceux qu'ils rencontrèrent, les mauvais comme les bons, et la salle de noce fut remplie de convives. 11 Le roi entra pour voir les convives. Il vit un homme qui ne portait pas le vêtement de noce, 12 et lui dit : Mon ami, comment es-tu entré ici, sans avoir le vêtement de noce ? L'autre garda le silence. 13 Alors le roi dit aux serviteurs : Jetez-le, pieds et poings liés, dehors dans les ténèbres ; là il y aura des pleurs et des grincements de dents. 14 Certes, la multitude des hommes est appelée, mais les élus sont peu nombreux." Bien chers frères et sœurs,La Parole du Seigneur de ce dimanche nous révèle le désir de Dieu pour tous les hommes. En effet, Dieu veut que les hommes vivent dans la grâce et le bonheur tous les jours de leur vie, et qu’ils revivent tous en lui, libérés de tout voile de deuil, consolés de toute peine et relevés de toute humiliation. C’est ce dont parle nous parle le prophète Isaïe dans le 1ère lecture où il nous décrit le jour de « festin » que le Seigneur prépare pour tous les peuples. Oui, Dieu invite les hommes sous son toit pour les comblés de l’abondance de « sa richesse », mais son invitation ne semble pas trouver un écho favorable auprès de ses convives. Le Christ nous le souligne vivement à travers une parabole qui nous montre l’attitude des hommes devant l’invitation de Dieu. Ils n’ont pas le temps pour Dieu : ils abandonnent le « repas de noces » pour s’en aller à leurs occupations, qui a son champ, qui à son commerce. Et il s’en trouve même qui, non contents de refuser seulement l’invitation, vont jusqu’à molester les émissaires. C’est bien triste, c’est bien dommage ! Mais reconnaissons-le, c’est bien ce que nous sommes, c’est ce que nous faisons. Dieu nous a donné des mains pour travailler, et une intelligence pour chercher des chemins de mieux être et de bonheur. Mais quand lui-même se propose de nous montrer la voie à suivre, nous ne voulons pas lui prêter attention, préférant nous fier à nos propres forces et à nous seules capacités humaines. Il nous invite à l’Eglise où nos pourrons le rencontrer, mais nous trouvons à certains moment

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que la prière et la messe sont une perte de temps ; ils nous donne sa parole d’amour, de paix et de libération, mais nous la trouvons incommode, irrationnelle et irréaliste. Nous n’avons pas le temps pour Dieu, nous voulons un monde sans Dieu… mais alors, où allons-nous ainsi ? Nous allons certes vers le progrès, le développement, la transformation du monde… mais à quel prix ? Combien de foyers de guerre dans le monde ? Combien de destructions de vie humaine ? Combien d’injustice… ? Sans Dieu, reconnaissons-le, le monde n’est que vallée de larmes, terre deuil, et lieu de déception et d’insatisfaction. Cependant, en vous voyant là dans cette église, je peux oser dire que nous sommes des bienheureux, nous qui avons bien saisi cette opportunité qui est offerte pour nous rassembler aujourd’hui autour de la table de la Parole et de l’Eucharistie. C’est bien beau, mais il nous encore porter « le vêtement de noce », c’est-à-dire, rechercher d’abord une union et une intimité avec Dieu, vivre sous la présence de Dieu, et ne pas nous contenter de faire des œuvres même si c’est à son nom. Il me semble que « l’homme qui ne portait pas le vêtement de noce » a été jeté dehors parce qu’il ne recherchait que le repas pour se remplir le ventre : il ne devait pas se préoccuper de celui qui l’a invité. De plus, revêtir l’habit de noce signifie pour nous, nous dévêtir de ce qui nous encombre, et qui, malheureusement, nous empêche d’être à Dieu en venant le prier et le rencontrer à l’église, ou en vivant dans l’amour, la justice, la solidarité et le partage avec les autres. Bien chers frères et sœurs, éclairés par la Parole de ce jour, nous prions pour que le Seigneur nous accorde la grâce d’être des convives bien vêtus et dignes de lui. Nous portons aussi dans nos cœurs nos frères et sœurs qui ne sont pas venus à l’église avec nous parce que empêchés par la maladie ou par l’âge. Que par notre présence ici et par la communion à la table de l’Eucharistie, le Seigneur les rejoignent sur leurs lits à domicile, à l’hôpital ou dans leur maison de retraite, pour leur faire goûter aux joies de son banquet des noces. Nous prions également pour ceux qui refusent de façon catégorique de venir à l’église, ou qui ont fait le choix d’aller à leurs occupations plutôt que de prendre le temps pour Dieu. Puissent-ils se laisser toucher par la miséricorde de Dieu et tourner leurs cœurs vers lui et accepter prendre le temps pour lui qui comblera leurs désirs selon sa richesse dans le Christ Jésus, lui qui est notre seul Espoir, et notre Salut depuis toujours et pour les siècles des siècles. Amen !

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Homélie du 29ème Dimanche du Temps Ordinaire ÉVANGILE DE JÉSUS CHRIST SELON SAINT Matthieu 22, 15-21 15 Les pharisiens se concertèrent pour voir comment prendre en faute Jésus en le faisant parler. 16 Ils lui envoient des partisans d'Hérode : "Maître, lui disent-ils, nous le savons : tu es toujours vrai et tu enseignes le vrai chemin de Dieu ; tu ne te laisses influencer par personne, car tu ne fais pas de différence entre les gens. 17 Donne-nous ton avis : Est-il permis, oui ou non, de payer l'impôt à l'empereur ?" 18 Mais Jésus, connaissant leur perversité, riposta : "Hypocrites ! Pourquoi voulez-vous me mettre à l'épreuve ? 19 Montrez-moi la monnaie de l'impôt." Ils lui présentèrent une pièce d'argent. 20 Il leur dit : "Cette effigie et cette légende, de qui sont-elles ? De l'empereur César", répondirent-ils. Alors il leur dit : "Rendez donc à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu." Bien chers frères et sœurs en Christ, Dans l’Evangile de ce dimanche, Jésus établit une distinction entre le pouvoir temporel et le pouvoir spirituel et relève du même coup le lien qui les orientent l’un à l’autre. « Est-il permis, oui ou non, de payer l’impôt à l’empereur ? » Voilà une question piège des pharisiens qui voulaient non seulement « prendre Jésus en faute », mais aussi semer la confusion au sein du la foule. La réponse que Jésus leur donne : « à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu », pourrait nous faire croire d’emblée qu’il établit un rapport d’égalité entre l’Empereur César et Dieu. Mais en réalité, nous le savons bien, devant le pouvoir temporel ou les affaires terrestres d’un côté, et le pouvoir religieux ou les affaires spirituelles de l’autre, nous sommes parfois confrontés à des choix moraux très embarrassants. Il nous faut bien saisir la portée de la réponse de Jésus pour mieux nous situer et être à l’aise dans nos rapports avec l’un ou l’autre. « A César, ce qui est à César… » Par cette déclaration, Jésus manifeste qu’il reconnaît en l’Empereur César une autorité qui lui vient de Dieu. Le Prophète Isaïe nous le dit bien au sujet du « Roi Cyrus qu’il (Dieu) a consacré… pour lui soumettre les nations et désarmer les rois ». Jésus nous le confirmera lorsque, traduit en jugement devant Pilate, il s’adresse à lui en ces termes : « tu n’aurais sur moi aucun pouvoir s’il ne t’avait été donné d’en haut » (Jn 19, 11). C’est donc Dieu qui donne au roi le pouvoir, non pas pour qu’il règne en maître mais pour qu’il serve le nom de Dieu, et « que l’on sache… qu’il n’y a rien en dehors de lui ». Dieu permet à certains rois de prendre le pouvoir et de diriger son peuple en son nom,

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comme il sait aussi se servir de la puissance de d’autres pour sauver ceux qui se reconnaissent de lui. Par cette reconnaissance du pouvoir temporel, Jésus invite son auditoire à faire la part des choses en remettant chacune à sa place. De façon implicite, il nous invite aussi à nous impliquer dans les affaires temporelles. Nous ne devons pas nous soustraire aux affaires de ce monde sous prétexte que nous ne voulons pas nous compromettre dans de mauvaises combines. Justement, si nous constatons un disfonctionnement dans n’importe quel domaine de la vie, notre devoir est de nous y impliquer pour aider à tout réorienter vers Dieu, tout en garder une certaine autonomie et indépendance à son égard. Dans l’usage des biens terrestres ou dans l’exercice de nos responsabilités, à quelque degré que soit, c’est par la manière dont nous nous prenons, en référence à Dieu ou avec mesure et honnêteté, avec humilité et charité, que nous arriverons à remettre « à César ce qui est à César… » « …A Dieu, ce qui est à Dieu. » Cette seconde partie de la déclaration de Jésus vient préciser et compléter la première, à savoir que tout service vient de Dieu et doit lui être ordonné. Les activités humaines s’accomplissent sous mandat de Dieu, même si ce n’est pas lui qui nous le demande, ou qui nous embauche de façon explicite. A chaque fois que nous avons une mission à accomplir ou un service à remplir, dans le cadre religieux, professionnel ou autre, il faut alors nous en rappeler pour travailler non seulement pour plaire à Dieu, mais aussi pour que notre action corresponde à son plan de Salut pour l’humanité et lui en rende gloire. Si l’on nous confie une responsabilité qu’elle soit familiale, publique ou privée, temporelle ou spirituelle, nous devons bien l’exercer avec humilité, travaillant de telle sorte que tout concours aux biens des hommes et à la gloire de Dieu. Quant aux biens terrestres, notamment l’argent, il nous faut marquer une certaine liberté, pour l’utiliser avec mesure, honnêteté, et charité. « Ce qui est à Dieu », c’est bien Celui qui vient aussi de Dieu : Jésus. Lui aussi est bien marqué d’une effigie, celle de Dieu. Il faut le reconnaître comme venant de Dieu et lui permettre d’accomplir l’action et la puissance de Dieu en nous : rassembler et sauver les hommes. Pour finir, Dieu a crée l’homme à son image et à sa ressemblance. Dans ces conditions, les responsabilités des disciples et de l’auditoire de Jésus seraient d’œuvrer pour arracher les hommes du pouvoir des ténèbres pour les conduite à Dieu. Par

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eux, l’homme devrait retrouver son image véritable en Dieu, en l’accueillant dans son coeur et en accomplissant sa volonté. Puisse la célébration eucharistique de ce jour nous fortifier et nous ramener à ce qui est essentiel dans nos rapports les uns avec les autres, dans toutes nos activités. Qu’elle nous aide à avoir un regard et un usage justes de tout ce que le Seigneur nous donne comme instrument pour transformer le monde à son image et à sa ressemblance, Lui qui règne pour les siècles des siècles. Amen ! Père Vincent ILBOUDO

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Homélie du 30ème Dimanche du Temps OrdinaireJournée Mondiale des Missions Matthieu 22, 34 - 40 34 Les pharisiens, apprenant que Jésus avait fermé la bouche aux sadducéens, se réunirent, 35 et l'un d'eux, un docteur de la Loi, lui posa une question pour le mettre à l'épreuve :36 "Maître, dans la Loi, quel est le grand commandement ?"37 Jésus lui répondit : "Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton coeur, de toute ton âme et de tout ton esprit.38 Voilà le grand, le premier commandement. 39 Et voici le second, qui lui est semblable : Tu aimeras ton prochain comme toi-même.40 Tout ce qu'il y a dans l'Ecriture, - dans la Loi et les Prophètes, - dépend de ces deux commandements." Bien chers frères et sœurs en Christ,

En ce 30ème Dimanche, l’Eglise nous invite à prier pour les Missions. Le Pape Jean-Paul II, à près de 2 mois avant son retour dans la Maison du Père (le 22 février 2005), nous exhortait à vivre cette année, la Journée Mondiale des Missions sous le signe de l’Eucharistie. Il nous rappelait le souvenir du Christ qui a été pris de pitié à la vue des foules « car ces gens étaient las et prostrés comme ces brebis qui n’ont pas de berger » (Mt 9,36). Cet élan de piété et d’amour pour les foules l’a poussé à leur trouver du pain à satiété avant de s’offrir lui-même au monde, la veille de sa passion, comme « Pain vivant descendu du Ciel ». Jésus s’offre à nous, encore aujourd’hui comme « Pain rompu » à l’Eucharistie, et « c’est en son nom que les agents de la pastorale et les missionnaires parcourent le monde pour apporter à tous le ‘pain’ du Salut » disait le Pape Jean Paul II. La Parole de Dieu de ce jour, nous ramène à cette déclaration du Grand Pape. La mission trouve son fondement dans l’Eucharistie, sacrement de l’Amour, sacrement du plus grand commandement : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu…Tu aimeras ton prochain comme toi-même », nous proclame Jésus. Par ailleurs, il nous laisse entendre qu’ « il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis » (Jn 15,13). Nous comprenons bien que ce qui sous-tend le zèle dans la mission, c’est bien l’amour comme nous confie Ste Thérèse de Lisieux, Patronne des missionnaires. Nous ne pouvons porter le Christ ‘Pain de vie’ à nos frères que dans la mesure où nous sommes habités d’un ‘amour passionné’ pour lui et animés d’un sentiment de solidarité ou de

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pitié à l’exemple du Christ, pour ceux qui sont affamés et assoiffés. Baptisés, notre foi en Dieu doit se traduire en terme de service de nos frères. Disciples du Christ, nous devons prendre à cœur cette recommandation du Christ : « Donnez-leur vous-mêmes à manger », pour être à notre tour, ‘pain rompu’ pour nos frères. Pour bien accomplir chaque jour cette mission, nous n’avons pas besoin d’aller loin. Déjà, tout autour de nous, en famille, au service, dans le bus comme dans le train, apprenons à donner le Christ qui est ‘Amour’ et ‘Pain vivant’ aux autres, en les aimant en toute vérité, et en étouffant tout germe de haine, d’indifférence ou de repli sur soi. Un geste simple et banal, qui ne coûte rien comme un sourire ou un bonjour suffit à apaiser un cœur blessé et à lui redonner la paix, la joie et la vie du Christ. Partout où nous sommes, apprenons à créer un environnement pacifique, juste et fraternel. Notre engagement pour la mission peut se manifester aussi sous forme de solidarité ou de soutien matériel comme offrante spirituelle pour les œuvres de la mission. Les fondations de Pauline Jaricot et de Jeanne Pigard sont d’une aide incommensurable aux activités multiformes de la mission partout dans le monde entier. Aujourd’hui encore, il nous est demandé de manifester notre offrande d’Amour en ouvrant nos bourses. Sachons donc les ouvrir aussi large que notre amour pour Dieu. La Petite Thérèse, bien que malade, a tenu à se lever se son lit pour faire quelques pas en vue de soutenir les activités d’un missionnaire. Voici là un exemple pour nous dire que même couché sur un lit d’hôpital ou de repos, nous pouvons être utile à la mission si nous savons faire de ce moment que nous vivons un sacrifice à Dieu. Enfin, notre participation à la mission peut s’exprimer en forme de prière pour les acteurs de la mission ou pour que « le Seigneur envoie des ouvriers à sa moisson ». Puisse-nous accueillir dans cette Eucharistie, le Christ ‘Pain de vie’ qui, par sa puissance, nous rendra disponibles aux multiples besoins de nos frères. Et quelle façonne nos cœurs pour qu’ensemble et partout, nous bâtissions un monde d’amour, de justice et de paix maintenant et pour les siècles des siècles. Amen !

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Homélie du 31ème dimanche du Temps Ordinaire (A) ÉVANGILE DE JÉSUS CHRIST SELON SAINT Matthieu 23, 1-12 1 Jésus déclara à la foule et à ses disciples : 2 "Les scribes et les pharisiens enseignent dans la chaire de Moïse. 3 Pratiquez donc et observez tout ce qu'ils peuvent vous dire. Mais n'agissez pas d'après leurs actes, car ils disent et ne font pas. 4 Ils lient de pesants fardeaux et en chargent les épaules des gens ; mais eux-mêmes ne veulent pas les remuer du doigt. 5 Ils agissent toujours pour être remarqués des hommes : ils portent sur eux des phylactères très larges et des franges très longues ; 6 ils aiment les places d'honneur dans les repas, les premiers rangs dans les synagogues, 7 les salutations sur les places publiques, ils aiment recevoir des gens le titre de Rabbi. 8 Pour vous, ne vous faites pas donner le titre de Rabbi, car vous n'avez qu'un seul enseignant, et vous êtes tous frères. 9 Ne donnez à personne sur terre le nom de Père, car vous n'avez qu'un seul Père, celui qui est aux cieux; 10 Ne vous faites pas non plus appeler maîtres, car vous n'avez qu'un seul maître, le Christ. 11 Le plus grand parmi vous sera votre serviteur. 12 Qui s'élèvera sera abaissé, qui s'abaissera sera élevé." Bien chers frères et sœurs en Christ, L’Evangile de ce jour nous présente Jésus qui dénonce la mauvaise conduite des scribes et des pharisiens : leur faux jeu car ‘ils disent et ne font pas’ ; leur abus de l’autorité car ‘ils lient des pesants fardeaux et en chargent les épaules des gens’ ; leur recherche de considération et d’honneur. Jésus attire ainsi notre attention sur le mauvais comportement de ceux qui sont censés parler et agir au nom de Dieu pour nous amener à mieux orienter notre manière de vivre et d’annoncer la Bonne Nouvelle. En effet, derrière ce tableau des erreurs des scribes et des pharisiens, Jésus nous invite à adopter l’attitude du véritable serviteur. Et le visage de ce serviteur de Dieu transparaît dans la vie de l’Apôtre Paul. Tout d’abord, il annonce l’Evangile de Dieu et du même coup, donne sa vie et son temps avec les peines et les épreuves, telles que la fatigue et la prison… Il a accepté endurer tout cela pour le bonheur de ses frères dans le Christ. Ensuite, il se réjouit du fait que les chrétiens de Thessalonique ont accueilli la Parole qu’il leur a proclamée, ‘non pas comme une parole d’homme, mais comme la Parole de Dieu’. Autrement dit, Paul est heureux de constater que les Thessaloniciens ont vu en lui un porteur de la Parole de Dieu, un véritable serviteur de Dieu. L’exemple de St Paul est éloquent et nous invite à repenser notre attitude et notre façon d’assurer nos responsabilités en tant que chrétiens dans nos familles, nos lieux de

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travail, nos communautés locales, et dans notre ensemble paroissial. Disciples du Christ, nous sommes par le fait même messagers de la Bonne Nouvelle qui doit être annoncée aux petits, aux malades, aux isolés ou prisonniers, aux assoiffés et affamés de bonheur ou de mieux être… Disciples du Christ, nous devons porter la Bonne Nouvelle à nos frères, c’est-à-dire laisser transparaître, à travers nos paroles et nos actes, le Christ qui est plein d’attention, de sollicitude et de tendresse pour les hommes. Disciples du Christ, nous devons être Parole de Dieu pour nos frères, c’est-à-dire, être transparents pour qu’à travers nous, ce soit le Christ lui-même qui se donne à voir. Il s’agit donc de donner à voir aux hommes le visage du Père, seule Source du vrai bonheur. Dans chacun de nos gestes, il s’agit de manifester la miséricorde divine, et de vivre au quotidien le reflet de l’amour de Dieu tel que le Christ nous l’a reflété dans sa vie. Baptisés, nous sommes appelés à transmettre ou à raviver la foi autour de nous, en étant attentifs aux attentes et aux détresses de ceux que nous rencontrons et qui, malheureusement ne savent pas où trouver de quoi apaiser leur soif de joie, d’amour, de paix et de bonheur. Puisse l’Eucharistie de ce jour nous fortifier et nous modeler pour qu’avec douceur et sollicitude, à l’exemple de St Paul, et avec zèle et humilité du véritable serviteur, nous arrivions à porter le Christ à tous nos frères autour de nous. Que la Communion qui nous configure au Christ, nous donne d’être chacun, une authentique Bonne Nouvelle pour tous ceux qui viennent à lui.

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Homélie de la Toussaint 2005 ÉVANGILE DE JÉSUS CHRIST SELON SAINT Matthieu 5, 1-12 1 Quand Jésus vit la foule, il gravit la montagne. Il s'assit, et ses disciples s'approchèrent. 2 Alors, ouvrant la bouche, il se mit à les instruire. Il disait : 3 « Heureux les pauvres de cœur : le Royaume des cieux est à eux ! 4 Heureux les doux : ils obtiendront la terre promise ! 5 Heureux ceux qui pleurent : ils seront consolés ! 6 Heureux ceux qui ont faim et soif de la justice : ils seront rassasiés ! 7 Heureux les miséricordieux : ils obtiendront miséricorde ! 8 Heureux les cœurs purs : ils verront Dieu ! 9 Heureux les artisans de paix : ils seront appelés fils de Dieu ! 10 Heureux ceux qui sont persécutés pour la justice : le Royaume des cieux est à eux ! 11 Heureux serez-vous si l'on vous insulte, si l'on vous persécute et si l'on dit faussement toute sorte de mal contre vous, à cause de moi. 12 Réjouissez-vous, soyez dans l'allégresse, car votre récompense sera grande dans les cieux ! C'est ainsi qu'on a persécuté les prophètes qui vous ont précédés. Bien chers frères et sœurs en Christ, Nous célébrons en ce jour la joie de ceux qui sont entrés dans la gloire du Père céleste. Nous chantons leur victoire sur toutes les forces de ce monde, car ils ont su mener le bon combat, celui de la foi, de l’amour, du pardon et de la miséricorde. Cette célébration de la fête de la foule immense qui adore et chante la louange et la gloire de Dieu, nous permet alors de vivre notre propre espérance. En effet, nous vivons sur cette terre comme des pèlerins en marche vers notre destination qui sera notre entrée dans la joie de Dieu pour contempler et chanter sa gloire. Dieu nous a créés pour être avec lui et St Paul nous le dit clairement : « nous sommes enfants de Dieu », donc, appelés à vivre avec lui. Il nous a envoyé son Fils qui est venu nous montrer le chemin qui nous conduit à lui.Dans son Evangile, Jésus nous trace effectivement, la voie à suivre : c’est celle des béatitudes, qui est aussi celle que nos ancêtres et nos aînés dans la foi ont suivie, eux que nous appelons à juste titre ‘saints’. La voie que le Christ nous propose semble difficile. Mais en réalité, si elle est difficile, ce

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n’est pas parce qu’elle est impraticable ou inaccessible, mais bien parce qu’elle est en contradiction avec la voie que le monde nous propose. En effet, dans notre quête de bonheur ou de bien-être, de vie ou de survie, de paix ou de tranquillité, nous consacrons toute notre énergie à amasser ou à réserver des biens, à conquérir ou à nous maintenir, parfois au détriment de la vie ou de la liberté des autres. Par contre, la voie que nous trace Jésus passe par le détachement de toutes richesses, ou par la liberté vis-à-vis de tout attachement ou accaparement. Elle passe aussi par la justice vécue dans la miséricorde, la tendresse, la solidarité, l’humilité, la pureté de l’âme et du cœur… Elle passe enfin par l’amour, fondement de toute paix et de toute harmonie dans le monde. Le chemin des bienheureux n’a rien de difficile ou d’impraticable, car la pauvreté, la pureté, la justice, la miséricorde, la pureté, la paix, l’amour… tout cela est en nous ; du moins, nous essayons de le rechercher ou de le vivre au quotidien. Seulement, il nous faut les vivre sous le regard de Dieu et selon sa sainte Volonté. Voilà, tout le secret de la sainteté : vivre l’ordinaire sous le regard de Dieu pour accomplir toute chose selon sa volonté… Concrètement, il s’agit pour nous de chercher à nous attacher à Dieu, plutôt qu’aux réalités et aux affaires de cette vie, ou du moins, d’utiliser les biens recherchés et acquis pour faire la volonté de Dieu : soulager les malades et soutenir les démunis… Il s’agit encore de construire la paix et l’harmonie en famille et partout ailleurs dans la justice et le respect de la dignité humaine et des valeurs morales et sociales. Il s’agit enfin de donner la place dans nos cœurs, non pas seulement à ceux qui sont aimables ou sympathiques avec nous, mais aussi à toutes les personnes : à celles que nous connaissons, à celles que nous en rencontrons l’une ou l’autre fois, et même à celles qui s’en prennent à nous. Bien chers frères et sœurs, le Christ a tracé ce chemin de la vie parfaite pour nous, et se donne lui-même à nous pour nous soutenir : « ceux qui sont vêtus de blanc… ont été purifiés dans le Sang du Christ » ; ils ont été aussi fortifiés par le Corps de Christ. Nous avons part encore aujourd’hui au Corps et au Sang du Christ : avançons pour le recevoir avec un cœur pauvre, libre de tout attachement, et assoiffé de la présence de Celui qui s’est fait nourriture et boisson pour nous. Alors, nous serons remplis de sa force qui nous rendra davantage heureux ou bienheureux d’agir par lui et en lui maintenant pour les siècles des siècles. Amen !

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Homélie du 32ème Dimanche du Temps Ordinaire (A) ÉVANGILE DE JÉSUS CHRIST SELON SAINT Matthieu 25, 1-13Jésus parlait à ses disciples de sa venue ; il disait cette parabole : 1"Le Royaume des cieux sera comparable à dix jeunes filles invitées à des noces, qui prirent leur lampe et s'en allèrent à la rencontre de l'époux. 2 Cinq d'entre elles étaient insensées, et cinq étaient prévoyantes : 3 les insensées avaient pris leur lampe sans emporter d'huile 4 tandis que les prévoyantes avaient pris, avec leur lampe, de l'huile en réserve. 5 Comme l'époux tardait, elles s'assoupirent toutes et s'endormirent. 6 Au milieu de la nuit, un cri se fit entendre : "Voici l'époux ! Sortez à sa rencontre." 7 Alors toutes ces jeunes filles se réveillèrent et préparèrent leur lampe. 8 Les insensées demandèrent aux prévoyantes : Donnez-nous de votre huile, car nos lampes s'éteignent. 9 Les prévoyantes leur répondirent : Jamais cela ne suffira pour nous et pour vous ; allez plutôt vous en procurer chez les marchands. 10 Pendant qu'elles allaient en acheter, l'époux arriva. Celles qui étaient prêtes entrèrent avec lui dans la salle des noces et l'on ferma la porte. 11 Plus tard, les autres jeunes filles arrivent à leur tour et disent : Seigneur, Seigneur, ouvre-nous ! 12 Il leur répondit : Amen, je vous le dis : je ne vous connais pas. 13 Veillez donc, car vous ne savez ni le jour ni l'heure." Bien chers frères et sœurs en Christ, La semaine qui vient de s’écouler, nous avons été invités à prier avec et pour ceux qui nous ont quittés pour la rencontre ultime avec Dieu : c’était lors de la fête de la Toussaint et de la célébration pour les défunts. Ces moments de prière nous rappellent que, dès maintenant, nous devons vivre avec le regard porté vers ce jour où nous verrons la face de Dieu. Aujourd’hui, la Parole de Dieu nous maintient dans cette recherche de Dieu, et nous présente l’attitude que nous devons adopter dans l’attente du Seigneur. En effet, dans sa sagesse, Dieu a créé le monde, et dans son amour, il a voulu que tous, nous soyions ou venions à lui. C’est ainsi que St Augustin nous laisse entendre le cri de son âme habitée du grand désir de Dieu : « Tu nous as créés pour toi et notre âme cris sans cesse tant qu’elle ne se repose en toi ». Voilà, la rencontre avec Dieu commence par un désir de l’âme qui cherche son Créateur tel que nous le chante le psalmiste : « Dieu, tu es mon Dieu, je te cherche dès l’aube ; mon, âme a soif de toi… ». C’est ce même désir de l’âme qui a poussé les dix vierges à prendre leur lampe pour aller répondre à l’invitation des noces. Elles se sont assoupies à cause du silence et du retard de l’époux. Mais voilà qu’un cri se vit entendre dans leur sommeil : « Voici l’époux ! Sortez à sa rencontre ». Dans notre désir de repos - comprenons ici, non pas seulement le repos dernier, mais

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l’union intime avec Dieu dans notre vie quotidienne - nous recherchons la présence de Dieu, ou du moins, la manifestation de son amour pour nous. Mais nous avons de la peine à y parvenir, à cause du poids de notre quotidien qui, trop ennuyeux ou trop chargé, nous plonge dans l’assoupissement, ou dans la déception d’un Dieu qui semble silencieux, absent et lointain. Avec ce cri, « voici l’époux », dont on connaît d’ailleurs pas l’auteur, il nous est révélé que le Seigneur Jésus vient lui-même à notre rencontre. Quand les occupations, les préoccupations et les soucis du monde nous envahissent, Jésus se présente à nous comme celui, et le seul, qui peut répondre au désir le plus profond et le plus intime de notre cœur. Il vient à notre rencontre, « avec un visage souriant », et ferme derrière nous les portes de nos soucis, nos angoisses, nos peurs, nos incertitudes… Cependant, Jésus n’attend pas que nous soyons noyés dans les vagues de la vie, et endormis dans l’insouciance avant de se révéler à nous. Il est déjà là avec nous. Le cri dont on ignore l’auteur, peut bien venir de toute la création ou de toute créature. En effet, tout, au ciel et sur la terre, nous manifeste la présence de Dieu ; nombreux sont les voix qui nous annoncent Dieu, et nombreux sont aussi les signes qui nous manifestent sa présence. Il nous appartient alors de savoir discerner la présence de Dieu à nos côtés. Jésus lui-même nous demande de veillez et de gardez nos lampes allumées. Nous devons veiller en vivant en lui, par lui et avec lui les activités quotidiennes de notre vie humaines et spirituelles. Demeurons vigilants dans la fidélité à notre vocation telle que Dieu nous demande de la réaliser, en assumant nos différentes responsabilités : le service de nos frères dans l’amour, la bonté, la justice et la charité…Et l’huile pour garder allumées nos lampes de la foi et de l’attentes, c’est la prière assidue, le lecture des écritures, la vie sacramentelle… Le Christ vient à nous à travers les évènements de la vie, à travers nos rencontres et nos relations avec les autres, comme il passe par nous pour se rendre présent à nos frères. Veiller signifierait donc pour nous, savoir reconnaître les signes de la présence du Christ à chaque instant, car à notre moment du temps, il devance nos désirs, nos faims et nos soifs. Il vient, et il est là au milieu de nous : il se donne à nous dans sa Parole que nous venons d’entendre et dans la Communion que nous allons recevoir. Puissions-nous l’accueillir chacun au fond de lui-même, pour qu’il laisse paraître dans notre vie son « visage souriant », lui qui vit et règne maintenant et pour les siècles des siècles.

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Homélie du 33ème Dimanche du Temps Ordinaire : ÉVANGILE DE JÉSUS CHRIST SELON SAINT Matthieu 25, 14-30Jésus parlait à ses disciples de sa venue ; il disait cette parabole : 14 "Un homme, qui partait en voyage, appela ses serviteurs et leur confia ses biens. 15 A l'un il donna une somme de cinq talents, à un autre deux talents, au troisième un seul, à chacun selon ses capacités. Puis il partit. 16 Aussitôt, celui qui avait reçu cinq talents s'occupa de les faire valoir et en gagna cinq autres. 17 De même, celui qui avait reçu deux talents en gagna deux autres. 18 Mais celui qui n'en avait reçu qu'un creusa la terre et enfouit l'argent de son maître. 19 Longtemps après, leur maître revient et il leur demande des comptes 20 Celui qui avait reçu les cinq talents s'avança en apportant cinq autres talents et dit : Seigneur, tu m'as confié cinq talents ; voilà, j'en ai gagné cinq autres. 21 - Très bien, serviteur bon et fidèle, tu as été fidèle pour peu de choses, je t'en confierai beaucoup ; entre dans la joie de ton maître. 22 Celui qui avait reçu deux talents s'avança ensuite et dit : Seigneur, tu m'as confié deux talents ; voilà, j'en ai gagné deux autres, 23 - Très bien, serviteur bon et fidèle, tu as été fidèle pour peu de choses, je t'en confierai beaucoup ; entre dans la joie de ton maître. 24 Celui qui avait reçu un seul talent s'avança ensuite et dit : Seigneur, je savais que tu es un homme dur : tu moissonnes là où tu n'as pas semé tu ramasses là où tu n'as pas répandu le grain. 25 J'ai eu peur, et je suis allé enfouir ton talent dans la terre. Le voici. Tu as ce qui t'appartient.' 26 Son maître lui répliqua : Serviteur mauvais et paresseux, tu savais que je moissonne là où je n'ai pas semé, que je ramasse le grain là où je ne l'ai pas répandu. 27 Alors, il fallait placer mon argent à la banque ; et à mon retour, je l'aurais retrouvé avec les intérêts. 28 Enlevez-lui donc son talent et donnez-le à celui qui en a dix. 29 Car celui qui a recevra encore, et il sera dans l'abondance. Mais celui qui n'a rien se fera enlever même ce qu'il a. 30 Quant à ce serviteur bon à rien, jetez-le dehors dans les ténèbres ; là où il y aura des pleurs et des grincements de dents !" Bien chers frères et sœurs en Christ, Dieu qui a créé le monde, a pris du temps non seulement pour nous façonner, mais aussi pour nous recréer par la Rédemption en son Fils Jésus. Il a pris du temps pour s’engager à notre faveur. Et maintenant, il nous donne le temps pour que nous puissions assumer nos responsabilités en prenant aussi du temps pour lui. Telle est la leçon que nous pouvons tirer de la Parole de ce jour : la parabole des talents. En effet, selon cette parabole, nous vivons le temps de l’attente du retour du Seigneur, ou le temps qui nous sépare de notre rencontre avec lui, comme un temps de grâce qu’il nous accorde. C’est un temps de grâce où Dieu nous associe à ses affaires : il nous confie des talents, chacun, selon ses capacités. Dieu nous confie ses talents : c’est un acte de confiance qu’il nous fait, et il nous demande d’agir ou de disposer de ces talents comme si c’est lui-même qui allait s’en occuper. Dans cette parabole, les deux premiers serviteurs ont bien joué le jeu. Ils sont rentrés dans le projet de leur maître, en continuant de travailler comme s’il était là avec eux. L’absence du maître ne leur fait pas tomber dans l’ennui. Au contraire, ils ont pris ce

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temps pour faire prospérer les affaires leur maître qui, à son retour, les félicite. Voilà, ce qui nous est demandé : prendre notre temps pour faire notre possible, selon nos capacités, pour le Royaume. Nous sommes invités à nous engager pour et avec Dieu, comme si lui-même était là présent au milieu de nous. Ce qu’il nous faut éviter, et même combattre, c’est bien sûr, ce manque de considération sur cette occasion qu’il nous donne. Le mauvais serviteur s’est fié à son mauvais jugement sur son maître : cela l’a entraîné à manquer de confiance en lui. Il s’est assis sur ses peurs, et est resté derrière la porte de son raisonnement insensé ; et finalement, il n’a rien fait de plus sinon enfuir le talent dans la terre : il ne s’est pas occupé de faire fructifier les affaires de son maître. Nous constatons bien ce comportement, malheureusement, chez certains de notre entourage, qui mettent leur confiance dans leurs connaissances, dans leurs raisonnements, leurs sciences… au point de rejeter Dieu dans les oubliettes : il n’y a plus de temps pour Dieu ou pour une quelconque pratique religieuse. Certains ont même une méfiance vis-à-vis de Dieu s’ils ne refusent pas de le reconnaître. Malheureusement leurs peurs non fondées et leurs mauvais raisonnements les éloignent de Dieu, et les plongent dans les ténèbres. Ils ne savent pas, ou ne veulent pas prendre le temps pour Dieu. C’est bien dommage. Mais nous qui avons reconnu l’amour qui nous a été accordé par Dieu, sachons bien profiter de ce temps qu’il nous donne. C’est une chance qu’il donne de vivre dans son amour et dans sa paix. Il nous donne cette chance de nous occuper de ces affaires comme si c’était lui-même qui était à l’œuvre. Il nous confie des talents, et nous les accueillons dans le visage de nos frères : pour l’époux, c’est son épouse ; pour les parents, ce sont les enfants ; pour les uns et les autres, c’est soit un voisin, un collègue, un malade ou tout autre personne qui souffre et qui attend eux le secours, la consolation ou le soulagement des ses peines… En ce jour où nous célébrons la journée de la solidarité dans notre paroisse, je peux dire que c’est encore un talent que Dieu nous confie. Il nous donne la chance de vivre et de manifester notre solidarité pour les pauvres, les malheureux, les souffrants, les sans-logis, les immigrés… Par la même occasion, il nous permet de changer notre regard sur les autres : l’époux, l’épouse, l’enfant, le malade, l’homme ou le femme qui me tend la main, qui attend mon main ouverte ou simplement mon bonjour, ce n’est pas celui ou celle qui m’enlève ma liberté ou qui m’inspire la crainte, la peur, l’insécurité, mais bien le talent, la chance de Dieu pour moi. Manifester alors de la solidarité pour les plus démunis, c’est s’occuper du talent de Dieu, c’est prendre le temps pour Dieu.

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Puisse l’Eucharistie de ce jour nous remplir de force et de courage pour sortir de nos peurs, de nos craintes et de nos indifférences pour manifester plus de solidarité, de générosité, de charité et d’amour pour nos frères et soeurs, par qui nous entrons dans la joie et la vie de Dieu, lui qui règne pour les siècles des siècles. Amen !

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Solennité du Christ Roi de l’Univers (A) Homélie ÉVANGILE DE JÉSUS CHRIST SELON SAINT Matthieu 25, 31-46Jésus parlait à ses disciples de sa venue : 31 "Quand le Fils de l'homme viendra dans sa gloire, et tous les anges avec lui, alors il siègera sur son trône de gloire. 32 Toutes les nations seront rassemblées devant lui ; il séparera les hommes les uns des autres, comme le berger sépare les brebis des chèvres : 33 il placera les brebis à sa droite, et les chèvres à sa gauche. 34 Alors le Roi dira à ceux qui seront à sa droite : Venez les bénis de mon Père, recevez en héritage le Royaume préparé pour vous depuis la création du monde. 35 Car j'avais faim, et vous m'avez donné à manger ; j'avais soif, et vous m'avez donné à boire ; j'étais un étranger, et vous m'avez accueilli ; 36 j'étais nu, et vous m'avez habillé ; j'étais malade, et vous m'avez visité ; j'étais en prison et vous êtes venus jusqu'à moi ! 37 Alors les justes lui répondront : Seigneur, quand est-ce que nous t'avons vu... ? tu avais donc faim et nous t'avons nourri ? tu avais soif et nous t'avons donné à boire ?38 tu étais un étranger, et nous t'avons accueilli ? tu étais nu, et nous t'avons habillé ?39 tu étais malade ou en prison... Quand sommes-nous venus jusqu'à toi ?40 Et le Roi leur répondra : Amen, je vous le dis, chaque fois que vous l'avez fait à l'un de ces petits qui sont mes frères, c'est à moi que vous l'avez fait. 41 Alors il dira à ceux qui seront à sa gauche : Allez-vous-en loin de moi, maudits, dans le feu éternel préparé pour le démon et ses anges. 42 Car j'avais faim, et vous ne m'avez pas donné à manger ; j'avais soif, et vous ne m'avez pas donné à boire ; 43 j'étais un étranger, et vous ne m'avez pas accueilli; j'étais nu et vous ne m'avez pas habillé ; j'étais malade et en prison, et vous ne m'avez pas visité. 44 Alors ils répondront, eux aussi : Seigneur, quand est-ce que nous t'avons vu avoir faim et soif, être nu, étranger, malade ou en prison, sans nous mettre à ton service ?' 45 Il leur répondra : Amen, je vous le dis, chaque fois que vous ne l'avez pas fait à l'un de ces petits, à moi non plus vous ne l'avez pas fait. 46 Et ils s'en iront, ceux-ci au châtiment éternel, et les justes, à la vie éternelle." Bien chers frères et sœurs en Christ, Nous célébrons aujourd’hui le dernier dimanche de l’Année liturgique A, consacré au Christ Roi de l’Univers. Le Christ est venu sur terre instaurer son Royaume de paix, de justice, d’amour et de solidarité. C’est un royaume qui n’est pas à l’exemple des règnes ordinaires du régime des seigneurs de notre monde. C’est le Royaume des faibles, des petits, des pauvres, des affamés, des exclus, des souffrants, des persécutés… Sans toutefois être le royaume de tarés, il est celui de ceux qui ne comptent pas sur leurs propres richesses ou sécurités, mais qui placent leur confiance en Dieu leur Providence. Il est encore celui de ceux qui s’engagent à la suite du Christ auprès de leurs frères pour qu’il n’y est plus, ou du moins, pour qu’il est moins de pauvres, d’exclus et faibles…car tous s’acceptent et s’accueillent les uns les autres comme des frères, tous enfants de Dieu, ayant tout en commun et partageant tout ensemble.

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Le Christ Roi, nous invite à rechercher son Royaume et sa justice. Et chercher le Royaume pour nous, c’est œuvrer à la suite du Christ et comme lui pour que son Règne s’établisse dans les cœurs et au milieu des hommes. A travers la parabole du jugement dernier, Jésus manifeste qu’il nous a confié l’humanité pour que nous fassions d’elle son Royaume. Faire de l’humanité le Royaume de Dieu, ce n’est rien d’autre qu’être sur terre le cœur de Jésus pour nos frères, reproduire au mieux l’image du Christ, et partager sa façon d’être, de penser et de vivre. Nous sommes appelés à prendre la place de Jésus aujourd’hui et autour de nous. Cela implique nous adoptions un comportement qui s’inspire de son amour pour nous, pour chaque homme ou femme, selon trois dimensions : - L’accueil : Homme et Dieu, Jésus accueil en lui à la fois, le Don du Père, et la misère de l’homme. Solidaire de Dieu, il est solidaire de l’homme. Chercher à construire le Royaume, c’est pour nous rendre notre cœur ouvert à Dieu et aux frères, accueillant chacun avec amour, sans distinction, sans différence, et attentif à tous leurs besoins, dans un respect profond de leur personne, et suffisamment désencombré de nous-mêmes. - Le partage : Cœur ouvert à Dieu et aux hommes, Jésus n’a rien gardé pour lui. Tout ce qu’il a reçu du Père, il l’a donné aux hommes. Cela implique, qu’à son exemple, nous nous donnions tout entier dans ce que nous partageons, jusqu’à nous déposséder nous-mêmes et de notre propre vie, car l’amour est essentiellement don de soi. Ce partage va bien au-delà des biens, de notre superflu, de notre amitié, de notre temps ou de notre nécessaire. Il inclut la volonté de servir les frères comme le Serviteur et de les aimer comme le Christ lui-même. - Le communion : Cœur ouvert par l’amour que ni la mort, ni la haine n’ont pu fermer, Jésus répand sur le monde pécheur l’Esprit qui pardonne, réconcilie et restaure l’homme dans sa dignité de fils de Dieu. Chercher le Royaume, c’est avoir un cœur de miséricorde proche des pécheurs, un cœur source de vie par le pardon sans cesse demandé et toujours offert. Chercher et construire sur terre le Royaume du Christ, c’est vivre notre vie chrétienne, en nous offrant à lui pour qu’il prolonge et vive en nous le mystère de sa présence aimante au milieu des hommes, afin que par nous, son amour rayonne dans le monde d’aujourd’hui. C’est regarder l’homme avec le Regard de Jésus, ou laisser transparaître le Regard de Jésus sur nos frères : un regard qui sait dépasser les apparences pour voir l’essentiel de l’homme, du monde et des évènements. C’est également aller au-delà de nos appréhensions, nos indifférences et nos rejets, pour poser un regard d’amour comme le Christ sur les personnes et les évènements, un regard d’espérance qui ne juge pas, ne condamne pas, mais redonne confiance, et fait revivre. Voilà, bien chers frères et sœurs, prions le Christ, Roi de l’Univers de venir prendre

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possession de nous, nos vies et nos cœurs, pour que désormais nos cœurs aiment avec son amour, nos yeux voient avec son regard, nos lèvres parlent avec sa puissance de conversion, de consolation et de réconfort, et nos mains agissent avec son énergie pour le monde son transformer à son image et à sa ressemblance, lui qui règne depuis toujours, maintenant et pour les siècles des siècles. Amen !

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Homélie du 1er Dimanche de l’Avent (B) ÉVANGILE DE JÉSUS CHRIST SELON SAINT Marc 13, 33-37Jésus parlait à ses disciples de sa venue : 33 "Prenez garde, veillez : car vous ne savez pas quand viendra le moment. 34 Il en est comme d'un homme parti en voyage : en quittant sa maison, il a donné tout pouvoir à ses serviteurs, fixé à chacun son travail, et recommandé au portier de veiller. 35 Veillez donc, car vous ne savez pas quand le maître de la maison reviendra, le soir ou à minuit, au chant du coq ou le matin. 36 Il peut arriver à l'improviste et vous trouver endormis. 37 Ce que je vous dis là, je le dis à tous : Veillez !" Bien chers frères et sœurs en Christ,

L’Evangile de ce 1er dimanche de l’Avent nous invite à veiller pour nous trouver prêts au jour de la venue glorieuse de notre Seigneur : « Veillez…car vous ne savez pas quand le maître de la maison reviendra ». Avent de nous mettre en veille, il faut au préalable que nous sachions pourquoi veiller et que signifie « le retour du maître ». Le retour du maître de la maison fait référence au ‘jour de la descente du Seigneur’ que nous identifions au temps de son Incarnation, c’est-à-dire sa venue dans la chair, et sa présence dans notre monde. Le Prophète Isaïe s’exclamait en préfiguration de cette venue du Seigneur en ces termes : « Voici que tu est descendu, et les montagnes ont fondu devant ta face. Jamais, on ne l’a entendu ni appris, personne n’a vu un autre dieu que toi agir ainsi envers l’homme qui espère en lui ». Cette venue est un temps de grâce accordée par le Seigneur à son peuple, un temps de salut, un temps de rencontre entre Dieu et l’homme, qui se fait aussi tous les jours depuis que le Christ a promis d’être avec nous tous les jours jusqu’à la fin des temps. Le retour du maître est ensuite compris comme le jour où le Seigneur se révélera à tous, le jour de son retour glorieux. Dans ces conditions,’veiller’, dans un premier temps, c’est reconnaître dans notre vie, et dans notre monde, les signes qui nous révèlent l’Incarnation du Fils de Dieu, et son inhabitation permanente avec et à côté de nous. Ce qui nous amène à dire que la célébration de la Fête de Noël à laquelle nous nous préparons déjà, sera pour nous une actualisation de ce grand évènement, qui a permis à l’homme de voir son Créateur venir à lui, et en tout semblable à lui. Dans un deuxième temps, ‘veiller’, c’est garder ardent et vif le désir de la venue du Seigneur. Un désir qui traduit un besoin, car désirer la venue du Seigneur, c’est d’une part, nous rendre compte de notre conditions de pêcheur et de la précarité de notre vie, et d’autre part, attendre Celui qui viendra nous sauver et refaire toute chose nouvelle. Isaïe

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exprime ce désir du peuple en ces termes : « nous étions semblables à des hommes comblés, et toutes nos belles actions étaient comme des vêtements salis … », « tu étais irrité par notre obstination dans le péché, et pourtant, nous serons sauvés… », « Ah, si tu déchirais les cieux, si tu descendais, les montagnes fondraient devant toi ». Enfin, ‘veiller’, c’est se tenir en éveille, donc ne pas s’endormir. Celui qui s’endorme peut bien par là manifester sa confiance que rien ne viendra troubler son sommeil, ou bien, qu’aucun drame ne viendra le secouer dans sa quiétude. Son sommeil peut vouloir aussi dire qu’il n’a aucune préoccupation, aucun intérêt ni aucune responsabilité par rapport à tout ce qui surviendrait pendant son sommeil. Pour ce qui nous concerne, notre vie, notre salut et notre bonheur dépendent de Celui que nous attendons. Alors, il ne faudrait pas nous laisser distraire ou assoupir par quoi que ce soit. Le Christ nous le dit bien : « Prenez garde, veillez, car vous ne savez pas quand sera le moment », comme pour nous amener à ne pas nous laisser surprendre par le ‘chant du coq’ par lequel on réalise que l’on n’a pas tenu parole, ni été fidèle : on a renié… Voilà le sens de la mise en garde du Seigneur. « Si vous n’êtes pas attentifs au jour le jour, il pourrait vous arriver de me renier sans y prendre garde ; si vous ne gardez pas en vous un ardent désir, il pourrait vous arriver d’occuper votre temps à autre chose, c’est-à-dire, ne pas vos préoccuper du Royaume à venir ; vous pourriez bien oublier que vous attendiez quelqu’un : alors cela ne sera pas seulement le reniement, mais le manque de foi…ou l’indifférence vis-à-vis de Dieu ». Le Maître a recommandé au portier de veiller. Il lui faut s’occuper de la maison. ‘Veiller’ à la manière d’une sentinelle va donc contre toute idée de rester passif, à ne rien faire. Notre attente du Seigneur doit aussi être active. Dieu voudrait bien compter sur nous pour préparer son retour. Nous avons le temps de l’Avent pour nous préparer à accueillir de nouveau Jésus dans sa naissance, mais toutes nos vies, tous nos actes aussi modestes soient-il, doivent contribuer à la venue glorieuse du Seigneur, travaillant ainsi pour faire toute chose nouvelle, pour maintenir et signifier la présence du Seigneur en attendant sa révélation dernière. Puissions-nous être réconfortés par l’Eucharistie à laquelle nous prenons part, pour maintenir notre désir du Seigneur toujours ardent, pour ne pas nous endormir dans l’oubli de Dieu et la perte de la foi, enfin pour aider nos frères et sœurs à rester eux aussi éveillés dans foi.

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Homélie du 2ème Dimanche de l’Avent (B) ÉVANGILE DE JÉSUS CHRIST SELON SAINT Marc 1, 1-81 Commencement de la Bonne Nouvelle de Jésus Christ, le Fils de Dieu.2 Il était écrit dans le livre du prophète Isaïe : Voici que j'envoie mon messager devant toi, pour préparer ta route.3 A travers le désert, une voix crie : Préparez le chemin du Seigneur, aplanissez sa route.4 Et Jean le Baptiste parut dans le désert. Il proclamait un baptême de conversion pour le pardon des péchés.5 Toute la Judée, tout Jérusalem, venait à lui. Tous se faisaient baptiser par lui dans les eaux du Jourdain, en reconnaissant leurs péchés.6 Jean était vêtu de poil de chameau, avec une ceinture de cuir autour des reins, et il se nourrissait de sauterelles et de miel sauvage,7 Il proclamait : "Voici venir derrière moi celui qui est plus puissant que moi. Je ne suis pas digne de me courber à ses pieds pour défaire la courroie de ses sandales.8 Moi, je vous ai baptisés dans l'eau ; lui vous baptisera dans l'Esprit Saint." Bien chers frères et sœurs en Christ, Nous avons entrepris d’aller à la rencontre de Celui qui vient, pour l’accueillir dans nos vies et lui permettre d’agir en nous et de transformer nos vies. Aujourd’hui, il nous est proposé la figure de Jean-Baptiste, « celui qui marche devant pour préparer le chemin du Seigneur », la voix qui annonce la venue du Messie et qui appelle à la conversion. Il a prêché la conversion des cœurs par un changement de vie et de comportement et par une purification des péchés par le baptême d’eau, afin de rentrer dans l’ère nouvelle que le Messie est venu instaurer. Il a ensuite désigné Jésus comme le Messie, l’Agneau de Dieu qui est venu sauvé le monde de l’esclavage du péché, celui que les hommes doivent suivre désormais. Jean Baptiste nous invite à la conversion de vie En ce temps de le l’Avent, il nous est demandé de préparer le chemin du Seigneur. Le prophète Isaïe nous demande de combler tout ravin et de rendre droit les passages tortueux… Il veut que nous agissions de telle sorte que rien ne nous empêche de vivre la rencontre avec le Seigneur.

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Dans un premier temps il s’agit de revoir en toute honnêteté qu’est-ce qui s’interpose dans notre relation avec Dieu. C’est peut-être, les occupations (le travail ou la vie familiale), le temps de loisirs, ou ma vie relationnelle avec les autres, ma manière de vivre, mes attachements qui ne me facilitent pas une ouverture pour accepter, accueillir, comprendre ou aller vers les autres… Et dans une deuxième temps, lors que j’ai démasqué quelque chose qui paraît être un obstacle dans ma vie avec Dieu, que je prenne ou recherche les moyens adéquats pour m’en détacher. St Pierre nous y invite dans cette démarche de conversion quand il nous interpelle ainsi : « voyez quels hommes vous devez être, quelle sainteté de vie, quel respect de Dieu vous devez avoir… ». Savoir quelle sainteté de vie, quel type de conduite je dois mener pour une véritable rencontre avec Dieu, me permet de rechercher à paraître irréprochable et net devant lui. Jean Baptiste le précurseur Il annonce « voici venir derrière moi celui qui est plus puissant que moi » et c’est lui qui désigne Jésus comme le Messie, à son entourage. D’une part, Jean Baptiste est le signe d’une vie nouvelle, et l’espérance d’un temps nouveau, celui que le Messie inaugure par sa venue et sa présence au milieu des hommes, et d’autre part, il conduit les hommes vers Jésus, avant de disparaître, comme pour dire que sa mission est accomplie. Dans l’attente du retour du Seigneur, nous devons être comme des ‘Jean Baptiste’ pour nos frères. De par notre vie, notre manière d’être, notre relation de solidarité et d’amour à leur égard, nous devons être ‘la voix’ qui crie et annonce : « voici le Seigneur Dieu…il porte les agneaux sur son cœur, et il prend soin des brebis qui allaitent leurs petits ». Il s’agit de pouvoir leur dire et leur faire comprendre combien le Seigneur les aimes et prends soins d’eux, de les aider à revivre, à retrouver l’espoir de vivre en dépit du poids trop pesant de la vie. C’est agir pour répondre au cri d’appel que le Seigneur lance à travers la voix du prophète Isaïe : « consolez, consolez mon peuple ». C’est aussi amener ceux qui se sont laisser perdre à sortir de leur égarement pour marcher vers la lumière. C’est enfin donner l’occasion à ceux qui sont dans mon entourage de reconnaître la puissance ou les signes de la manifestation et de la présence de Dieu dans leur vie, leur permettre de grandir dans la foi. Nous en connaissons autour de nous qui ont fui l’Eglise ou qui manifestent une tiédeur dans la pratique de leur foi. Il faut trouver les moyens de leur faire reconnaître que le Seigneur attend qu’ils lui permettent de rentrer dans leur vie pour les renouveler par sa puissance.

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Nous prions en ce jour pour demander à Dieu de nous donner la force et courage d’agir de telle sorte que les soucis de nos tâches présentes n’entravent pas notre marche à la rencontre de son Fils. Qu’il nous donne également l’audace de Jean le précurseur pour oser dépasser nos peurs et aider nos frères et sœurs à se préparer à accueillir véritablement Jésus dans leur vie, lui qui vit et règne dans les siècles des siècles. Amen !

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Homélie du 3ème Dimanche de l’Avent (B) ÉVANGILE DE JÉSUS CHRIST SELON SAINT Jean 1, 6-8 19-286 Il y eut un homme envoyé par Dieu. Son nom était Jean. 7 Il était venu comme témoin, pour rendre témoignage à la Lumière, afin que tous croient par lui. 8 Cet homme n'était pas la Lumière, mais il était là pour lui rendre témoignage. 19 Et voici quel fut le témoignage de Jean, quand les Juifs lui envoyèrent de Jérusalem des prêtres et des lévites pour lui demander : "Qui es-tu ?" 20 Il le reconnut ouvertement, il déclara : "Je ne suis pas le Messie." 21 Ils lui demandèrent : "Qui es-tu donc ? Es-tu le prophète Elie ?" Il répondit : "Non. Alors, es-tu le grand Prophète ?" Il répondit : "Ce n'est pas moi." 22 Alors ils lui dirent : Qui es-tu ? Il faut que nous donnions une réponse à ceux qui nous ont envoyés. Que dis-tu sur toi-même ?" 23 Il répondit : "Je suis la voix qui crie à travers le désert : Aplanissez le chemin du Seigneur, comme a dit le prophète Isaïe." 24 Or, certains des envoyés étaient des pharisiens. 25 Ils lui posèrent encore cette question : "Si tu n'es ni le Messie, ni Elie, ni le grand Prophète, pourquoi baptises-tu ?" 26 Jean leur répondit : "Moi, je baptise dans l'eau. Mais au milieu de vous se tient celui que vous ne connaissez pas : 27 c'est lui qui vient derrière moi, et je ne suis même pas digne de défaire la courroie de sa sandale." 28 Tout cela s'est passé à Béthanie de Transjordanie, à l'endroit où Jean baptisait. Bien chers frères et sœurs en Christ,

La Parole de Dieu de 3ème Dimanche de l’Avent nous invite à la joie. « Frères, soyez toujours dans la joie… » nous recommande St Paul, et le Prophète Isaïe de dire : « Je tressaille de joie dans le Seigneur… ». Mais quelle peut être notre joie aujourd’hui alors que nous sommes habités par mille désirs jamais satisfaits ? Comment nous réjouir lorsque nous sommes submergés par les difficultés de la vie : la séparation, la solitude, la peur de l’avenir…. ? D’où peut venir cette joie à laquelle la Parole de Dieu nous invite ? Il faut le reconnaître, la joie qui doit nous habiter n’est une satisfaction émotionnelle, mais l’expression d’une réalité intérieure que nous vivons et qui résulte d’une rencontre et d’un don. La joie de la rencontre avec « celui qui se tient au milieu de nous » « Au milieu de vous se tient celui que vous ne connaissez pas ». C’est la réponse que Jean-Baptiste donne à ceux qui voulaient savoir qui il était réellement. Ce qui est évident, c’est que le peuple d’Israël était dans l’attente de la venue du Messie. Mais cette attente était différemment perçue ; du moins, on n’attendait pas le même personnage.

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Pour les uns, c’est le prophète Elie qui devait revenir selon l’orale proclamé par Malachie : « voici qui je vais vous envoyer Elie, le prophète, avant que ne vienne le jour du Seigneur… » (Ml 3, 23-24). Pour d’autre, c’est le grand Prophète, à l’image de Moïse selon le livre du Deutéronome où Dieu dit à Moïse : « c’est un prophète comme toi que je susciterai au milieu de tes frères… » (Dt, 18, 18). Il y avait également ceux qui attendaient le Messie, c’est-à-dire « le Fils du Dieu Vivant » selon la proclamation de Pierre. Jean le Baptiste, refuse de se laisser prendre pour l’un ou pour l’autre. Lui, il est seulement « la voie qui crie à travers le désert … », qui annonce la venue du Messie, et qui finit par le reconnaître dans la personne de Jésus de Nazareth au Jourdain et le désigner aux hommes comme celui qu’il faut suivre pour avoir la vie éternelle. C’est ainsi Jean Baptiste conduit les gens qui venaient à lui, habités par des attentes, des désirs et des questions, à faire la véritable rencontre avec Jésus. Il les amène alors à sortir de leurs illusions (ou leurs rêves), pour rencontrer Celui qui se tient au milieu d’eux, en toute simplicité mais qui, véritablement les brûle le cœur par sa présence et pas sa parole : les disciples d’Emmaüs n’avaient-ils pas le cœur tout brûlant quand Jésus a fait route avec eux et leur a expliqué les Ecritures ? Voilà, notre joie tient de cette rencontre avec Jésus Sauveur, qui vient à nous, non pas avec éclat comme le souhaitions, mais dans la simplicité et la discrétion tout au fond de nos cœurs. Il se tient aussi au milieu de nous à travers nos rencontres humaines : dans les joies et les peines que nous vivons ou partageons avec les autres, dans nos visites d’amitié, de solidarité…il est là pour transformer l’eau en vin qui réjouit le cœur, et pour nous réchauffer le cœur par sa Parole. La joie du don de l’Esprit dans nos vies Notre joie nous vient également de la bonté et de la miséricorde de Dieu sur nous et sur nos frères : l’Esprit de Dieu. « L’Esprit du Seigneur est sur moi, car il m’a consacré par l’onction… », proclamait le Prophète Isaïe, avant que le Christ lui-même le reprenne dans la synagogue de Nazareth (Lc 4, 21). Ce même Esprit se repose en Marie et suscite en elle le rejaillissement de joie qu’est le « Magnificat ». L’Esprit du Seigneur est toujours à l’œuvre dans le monde car il se fait don de Dieu pour les pauvres, les cœurs brisés, les prisonniers, les malades, les affamés, les isolés…L’Esprit de Dieu est à l’œuvre en chacun de nous. A nous de le découvrir et de vivre cette réalité : il est au milieu de nous quelqu’un que nous ne connaissons pas, du moins dans l’infini de son amour et de sa grâce. Afin, notre joie s’épanouit dans la reconnaissance des bienfaits de Dieu et dans l’action de grâce : « rendons grâce au Seigneur en toute circonstance … n’éteignons pas le souffle de l’Esprit » comme nous le recommande St Paul. La joie de Dieu rejaillit davantage ne nous à chaque fois que nous manifestons notre reconnaissance en Dieu. Sachons donc laisser notre âme exalter le Seigneur, à l’exemple de la Vierge Marie, pour que la joie de Dieu se répande en tout temps en nous. Alors, nous pourrons crier notre joie et la communiquer à tous nos frères.

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Par la grâce de cette Eucharistie, nous puissions chacun faire la rencontre avec Celui qui se tient au milieu de nous et qui se donne à nous comme nourriture qui fait crier et exulter de joie. Que l’Esprit du nous donne de proclamer nos louanges en Celui qui est au milieu de nous, qui vit avec nous et qui règne maintenant et pour les siècles des siècles. Amen !

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Homélie du 4ème Dimanche de l’Avent (B) ÉVANGILE DE JÉSUS CHRIST SELON SAINT Luc 1, 26-3826 L'ange Gabriel fut envoyé par Dieu dans une ville de Galilée, appelée Nazareth, 27 à une jeune fille, une vierge, accordée en mariage à un homme de la maison de David, appelé Joseph ; et le nom de la jeune fille était Marie. 28 L'Ange entra chez elle et dit : "Je te salue, Comblée-de-grâce, le Seigneur est avec toi." 29 A cette parole, elle fut toute bouleversée, et elle se demandait ce que pouvait signifier cette salutation. 30 L'Ange lui dit alors : "Sois sans crainte, Marie, car tu as trouvé grâce auprès de Dieu. 31 Voici que tu vas concevoir et enfanter un fils, et tu lui donneras le nom de Jésus. 32 Il sera grand, il sera appelé Fils du Très-Haut ; le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David son père ; 33 il règnera pour toujours sur la maison de Jacob, et son règne n'aura pas de fin." 34 Marie dit à l'Ange : "Comment cela va-t-il se faire, puisque je suis vierge ?" 35 L'Ange lui répondit : "L'Esprit Saint viendra sur toi, et la puissance du Très-haut te prendra sous son ombre ; c'est pourquoi celui qui va naître sera saint, et il sera appelé Fils de Dieu. 36 Et voici qu'Elisabeth, ta cousine, a conçu, elle aussi, un fils dans sa vieillesse et elle en est à son sixième mois, alors qu'on l'appelait « la femme stérile ». 37 Car rien n'est impossible à Dieu." 38 Marie dit alors : "Voici la servante du Seigneur ; que tout se passe pour moi selon ta parole." Alors l'Ange la quitta.Bien chers frères et sœurs en Christ, Nous voici déjà à une semaine de la célébration de la Naissance de Notre Sauveur Jésus Christ. A cette étape de notre préparation à l’accueil de l’Enfant Dieu, il nous est donné en exemple la figure de Marie, la jeune fille vierge de Nazareth. Lorsque l’Ange Gabriel lui annonce la bonne nouvelle qu’elle va concevoir et enfanter un fils, le Fils du Très Haut, elle se rend toute disponible pour l’accueillir et le donner au monde. Le récit de l’annonciation nous donne de comprendre le mystère de Noël : Dieu veut prendre corps dans la vie de l’homme et faire de lui sa demeure. Depuis le jour où Dieu a façonné l’homme, il a été habité du désir de se faire proche de lui pour lui communiquer sa vie divine et sa gloire. Puis, il y a eu entre temps les tares du péché d’Adam. Mais cela n’a pas empêché Dieu de venir habité au milieu des hommes. Lorsque Moïse conduisait les d’Israël au désert, Dieu a manifesté son désir d’habiter au milieu de son peuple. Il disait à Moïse : « Fais-moi un sanctuaire où je puisse résider parmi eux ». Moïse dressa la ‘tente de la rencontre’, signe et lieu de la présence de Dieu au milieu de son peuple : Dieu habitait avec son peuple, et comme lui, son une tente. Longtemps après, le roi David, une fois installé dans la ville de paix, construisit un temple. Dieu est descendu et a fait du temple sa demeure. Avec l’exile et la destruction du temple, Israël a compris que Dieu ne se localise pas seulement dans une construction, mais qu’il est présent là où on l’accueille, le prie et l’adore. Même s’il n’y a plus de temple, Dieu est proche de la communauté qui le prie. A partir de cette vision, Dieu va amener son peuple à comprendre que ce qui l’intéresse

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le plus, c’est le cœur de l’homme, son cœur de chaire et non de pierre.En Marie, Dieu prend chaire dans le cœur de l’homme. Avec l’incarnation du Verbe en Marie débute l’inhabitation de Dieu, c’est-à-dire la descente de Dieu qui vient établir sa demeure dans le cœur de l’homme. Ce que Dieu a accompli en Marie par sa grâce prévenante, il veut le réaliser également en nous. Il l’a déjà accompli le jour de notre baptême, mais il ne cesse de le faire lorsque nous l’accueillons dans sa naissance, et à chaque fois que nous nous rendons disponibles à lui. « Comment cela va-t-il se faire puisque je suis vierge » ? Voici une question qui marque l’inquiétude de Marie devant ce grand mystère qui veut se manifester à travers sa personne. Comment Dieu peut-il descendre et habiter dans le cœur de l’homme ? Ce cœur de pierre, habité par mille passions, mille projets ? Ce cœur occupé ou préoccupé par une quête de bonheur, de richesse ? Un cœur rempli de haine, de désir de vengeance et de destruction ? Ce cœur qui aime et veut être aimé mais s’y prend mal des fois ? Comment est-il possible que Dieu puisse trouver et prendre place dans un tel cœur ? Comment pauvres pécheurs que nous sommes, pourrions-nous être appelés à une telle destinée de gloire ? « Sois sans crainte, car tu as trouvé grâce auprès de Dieu ». C’est donc la grâce purifiante de Dieu qui nous rend dignes de l’accueillir, et d’être sa demeure. Le mystère de la présence de Dieu en nous, n’est ni notre œuvre, ni la récompense de nos mérites, mais le don gratuit du Dieu de miséricorde. Le bonheur, la paix, la transformation du monde…n’est pas le résultat de nos propres actes, mais le fruit de l’action de l’Esprit qui vient en nous et qui opère la naissance de Jésus au fond de notre âme. Par contre, Dieu attend notre réponse pour que sa présence en nous devienne source de vie et de joie… « Que tout se passe pour moi selon ta parole ». Dieu a établi sa demeure en chacun de nous, mais il n’entend pas rester là. Il veut bien, à partir de chacun de nous régner dans le cœur des autres, dans toute la maison de David, dans le monde entier. Par nous, Dieu veut se rendre solidaire de tout homme. A partir du cœur et de la vie de chacun de nous, il veut être lieu et source de paix, de consolation, de réconfort, d’amour, de vie et de bonheur. Nous prions dans cette célébration pour que la descente de Dieu en nous dans la nuit de Noël, nous transforme la vie et nous rende capables de transformer la vie de nos frères, de nos familles et de nos communautés. Puisse cette eucharistie nous féconder (nous rendre enceinte de Dieu autant que c’est possible), et permettre au Christ de prendre place dans nos vies, lui qui règne maintenant et pour les siècles des siècles. Amen !

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Homélie de la Nuit de Noël 2005 (B) [1] Or, il advint, en ces jours-là, que parut un édit de César Auguste, ordonnant le recensement de tout le monde habité.[2] Ce recensement, le premier, eut lieu pendant que Quirinius était gouverneur de Syrie.[3] Et tous allaient se faire recenser, chacun dans sa ville.[4] Joseph aussi monta de Galilée, de la ville de Nazareth, en Judée, à la ville de David, qui s'appelle Bethléem, - parce qu'il était de la maison et de la lignée de David -[5] afin de se faire recenser avec Marie, sa fiancée, qui était enceinte.[6] Or il advint, comme ils étaient là, que les jours furent accomplis où elle devait enfanter.[7] Elle enfanta son fils premier-né, l'enveloppa de langes et le coucha dans une crèche, parce qu'ils manquaient de place dans la salle.[8] Il y avait dans la même région des bergers qui vivaient aux champs et gardaient leurs troupeaux durant les veilles de la nuit.[9] L'Ange du Seigneur se tint près d'eux et la gloire du Seigneur les enveloppa de sa clarté ; et ils furent saisis d'une grande crainte.[10] Mais l'ange leur dit : "Soyez sans crainte, car voici que je vous annonce une grande joie, qui sera celle de tout le peuple :[11] aujourd'hui vous est né un Sauveur, qui est le Christ Seigneur, dans la ville de David.[12] Et ceci vous servira de signe : vous trouverez un nouveau-né enveloppé de langes et couché dans une crèche."[13] Et soudain se joignit à l'ange une troupe nombreuse de l'armée céleste, qui louait Dieu, en disant :[14] "Gloire à Dieu au plus haut des cieux et sur la terre paix aux hommes objets de sa complaisance !" Bien chers frères et sœurs, La célébration de la Fête de Noël nous rappelle que Dieu a voulu que son Fils vienne dans l’histoire des hommes comme signe de son amour infini pour nous et comme chemin d’amour pour nous conduire à lui. L’Enfin divin est venu sur terre à une époque où le peuple d’Israël était sou l’oppression d’un envahisseur dont il cherchait à se libérer. Il est venu au moment où des hommes mourraient de cataclysmes, souffraient de faim et pleuraient leur deuil…Quand il est venu, c’était au moment où certaines personnes faisaient la fête, d’autres se mariaient, et d’autres encore évaluaient les biens et comptaient leurs sujets. Dans le silence, il est rentré dans le temps de notre humanité. Il s’est incarné dans nos limites et nos faiblesses comme dans nos joies et nos espoirs…En cette nuit, une grande lumière s’est levée dans les ténèbres… Une lumière a resplendit démasquant le mal et ses conséquences… Une lumière qui éblouit et fait disparaître le triste tableau de la

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meurtrissure, de l’oppression et de l’esclavage… Cette lumière de délivrance est venue jusqu’à nous, dans la fragilité d’un petit Enfant. Dieu est venu jusqu’à nous en épousant notre faiblesse et notre fragilité humaines, mais pour nous relèver ainsi par la puissance de sa divinité.- De sa bouche sortent la Parole de Merveilleux-Conseiller pour nous guider sur le chemin de l’amour véritable.- De ses bras, le Dieu-Fort nous donne la force de vaincre l’ennemi qui se met au travers sur notre route de bonheur.- Ses mains nous communiquent la tendresse du Père-à-jamais qui nous console, nous réconforte et nous pardonne dans son amour infini.- De sa vie, jaillit une source d’eau vive à laquelle le Prince-de-la-Paix apaise les cœurs, réconcilie les hommes et apporte à tous les peuples la paix. Voilà, la lumière qui luit dans les ténèbres fait éclater le mystère de Noël, et nous donne de comprendre que le Dieu Créateur, éternel et tout-puissant est celui qui s’engage à nos côtés pour notre bonheur. Il est celui qui est « avec nous » et qui est « dans notre chair » pour vivre nos peines et nos misères, pour partager nos joies et nos espoirs, mais surtout pour nous transformer, à chaque fois qu’on le prend et qu’on le sert très fort contre soi, à chaque fois qu’on lui fait une place dans sa vie, à chaque fois que nous l’acceptons de notre fragilité humaine qu’il fait sienne… Par son Incarnation, Dieu se rend solidaire des hommes, mais il attend que cette solidarité soit reconnue par l’homme, et qu’elle suscite l’attention ou le regard de l’homme vers Dieu. Malheureusement, à sa naissance, l’Enfant divin a été presque ignoré, et délaissé par des gens trop accaparés par leurs propres activités… mais cela n’a pas empêché la gloire du Seigneur d’envelopper les bergers de sa lumière pour leur annoncer la Bonne Nouvelle… cela n’a pas empêché aussi l’étoile de couvrir de ses rayons lumineux l’étable pour que les mages puissent le reconnaître et l’adorer.En cette nuit où le merveilleux échange entre Dieu et l’homme s’opère de nouveau…des millions d’hommes à travers le monde font aussi la fête, mais ne se préoccupent pas de savoir qui frappent à la porte leur vie. Néanmoins, il y a sans nul doute des hommes comme nous qui scrutent le ciel attendant que la gloire du Seigneur les illumine et que l’éclat de sa lumière éclaire les ténèbres de leur vie. Puisse l’Enfant Dieu naître à nouveau dans nos vies et trouver place dans nos cœurs. Qu’il illumine nos vies et nous donne de le reconnaître à travers toutes nos relations humaines et dans les activités et évènements qui rythment chaque notre vie. Béni soit Celui qui vient établir sa demeure en nous maintenant et pour les siècles des siècles. Amen !

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Homélie du Jour de Noël Commencement de l'Evangile de Jésus Christ selon saint Jean (1, 1-18) 1 Au commencement était le Verbe, la Parole de Dieu, et le Verbe était auprès de Dieu, et le Verbe était Dieu. 2 Il était au commencement auprès de Dieu. 3 Par lui, tout s'est fait, et rien de ce qui s'est fait ne s'est fait sans lui. 4 En lui était la vie, et la vie était la lumière des hommes ; 5 la lumière brille dans les ténèbres, et les ténèbres ne l'ont pas arrêtée. 6 Il y eut un homme envoyé par Dieu. Son nom était Jean. 7 Il était venu comme témoin, pour rendre témoignage à la Lumière, afin que tous croient par lui. 8 Cet homme n'était pas la Lumière, mais il était là pour lui rendre témoignage. 9 Le Verbe était la vraie Lumière, qui éclaire tout homme en venant dans ce monde. 10 Il était dans le monde, lui par qui le monde s'était fait, mais le monde ne l'a pas reconnu 11 Il est venu chez les siens, et les siens ne l'ont pas reçu. 12 Mais tous ceux qui l'ont reçu, ceux qui croient en son nom, il leur a donné de pouvoir devenir enfants de Dieu. 13 Ils ne sont pas nés de la chair et du sang, ni d'une volonté charnelle, ni d'une volonté d'homme : ils sont nés de Dieu. 14 Et le Verbe s'est fait chair, il a habité parmi nous, et nous avons vu sa gloire, la gloire qu'il tient de son Père comme Fils unique, plein de grâce et de vérité. 15 Jean Baptiste lui rend témoignage en proclamant : "Voici celui dont j'ai dit : Lui qui vient derrière moi, il a pris place devant moi car avant moi il était." 16 Tous nous avons eu part à sa plénitude, nous avons reçu grâce après grâce : 17 après la Loi communiquée par Moïse, la grâce et la vérité sont venues par Jésus Christ. 18 Dieu, personne ne l'a jamais vu ; le Fils unique, qui est dans le sein du Père, c'est lui qui a conduit à le connaître. Bien chers frères et sœurs en Christ, « Le Verbe était la lumière… Il était dans le monde, mais le monde ne l’a pas reconnu. Il est venu chez les siens, et les siens ne l’ont pas reçu… Mais tout ce qui l’ont reçu, ceux qui croient en son nom, il leur a donné de pouvoir devenir enfants de Dieu ». Dieu vient à la rencontre de l’homme pour établir un échange d’amour : un échange où Dieu reçoit de l’homme son humanité avec tout ce qu’elle comporte comme faiblesse et laideur, tandis que l’homme reçoit de Dieu sa divinité dans sa puissance et sa beauté. Dans cet échange, Dieu semble être le seul partenaire, et le seul interlocuteur, car l’homme n’est pas au rendez-vous du dialogue. Il court peut-être dans la rue, sans un regard, sans un mot, sans un sourire, les yeux fixés droit devant lui. Il court à une autre rencontre, celle de ses rêves : rêves de grandeur et de réussite humaine et professionnelle, rêves de pouvoir et de richesses ; rêves auxquels il accepte volontiers tout sacrifier : famille, conjoint, honneur, santé, religion… Il court à travers les rues le visage à la fois fermé et indifférent, apeuré et douloureux… Il court sans jamais savoir où il va, blessé dans son cœur, dans son corps, dans son honneur et dans sa dignité…ne sachant à quoi sert la vie ni quoi faire de sa vie… Pourtant, Dieu est descendu jusqu’à l’homme. Il est là, à côté de lui, près de lui, en lui,

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courant parfois à la suite de l’homme pour lui communiquer sa vie qui transforme et renouvelle. Il est descendu dans notre humanité et dans nos misères, « couché dans une mangeoire » au fond d’une étable avec une telle laideur que même des bergers n’oseraient pas y passer la nuit. Oui Dieu descend jusque là pour se faire solidaire de l’homme pécheur, malade, blessé, souffrant, découragé et pris de folie… « Le Verbe s’est fait chair, il a habité parmi nous et nous avons vu sa gloire…». Le Fils de Dieu a pris notre condition humaine pour être solidaire de l’homme, pour le relever dans sa dignité d’enfant de Dieu et pour qu’il demeure en Dieu comme Dieu demeure en lui. A ceux qui croient en Lui, le Fils de Dieu leur donne la renaissance en Dieu, transforme leur vie et leur comble de son amour, de sa paix et de sa joie qui surpassent toutes les richesses, objets de leurs rêves et de leur course effrénée. Dieu en l’homme ne laisse aucune place ni à la tristesse, n au néant et au non-sens. « La lumière a brillé dans les ténèbres et les ténèbres ne l’ont pas arrêtée… ». Dieu a établi sa demeure en l’homme mais il n’entend pas arrêter sa rencontre juste à ce niveau. Il la poursuit pour que tous les hommes aient part à sa plénitude et à sa vie divine… Il veut que sa lumière transperce le cœur de celui qui l’accueille pour rejoindre les autres hommes. Il veut faire du cœur de celui qui écoute sa Parole, lieu de sa rencontre avec les hommes à l’instar de la crèche où il s’est donné à ceux qui sont venus l’adorer. En chacun de nous, Dieu veut poursuivre son Incarnation pour rejoindre tous les hommes, pour continuer à être solidaire des hommes. Voilà, Dieu veut se faire proche de l’homme par l’homme. Et nous avons désormais cette tâche de recevoir la vie de Dieu et de la transmettre à nos frères. Nous avons à communiquer la vie de Dieu en commençant bien sûr par accueillir tout homme : conjoint, proche, ami, collègue, étranger… comme Dieu a accepté nous accueillir tels que nous sommes en venant dans notre humanité. Rendre Dieu proche de nos frères, c’est aller vers eux et les accueillir tels qu’ils sont et non pas tels que nous voudrions qu’ils soient. Rendre Dieu proche de l’homme, c’est le rejoindre dans ses chaînes et ses étables, c’est être aux côtés des cœurs blessés et désemparés, c’est recevoir le malheureux qui, souvent, vit à notre porte, ou dans notre entourage immédiat, c’est accompagner celui qui parcourt les rues à la recherche d’un boulot, d’un sourire, d’un geste de tendresse, d’un regard qui le fasse exister et revivre… Le Verbe s’est fait chair, puisse-t-il établir sa demeure en chacun de nous, et nous rendre proches les autres les autres pour vivre tous ensemble dans son amour infini maintenant et pour les siècles des siècles. Amen.