Histoire d'un puits sur les bords de la Mekerra- Sidi bel-Abbes Algérie

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Trois documentaires réalisés par des Algériens ont été sélectionnés parmi les 12 films en compétition officielle au 6e Festival in- ternational du film docu- mentaire (Fidadoc) qui se tiendra du 28 avril au 4 mai à Agadir (sud du Maroc), ont annoncé mardi les organisateurs. Il s’agit de «El Oued El Oued» (2013, Algérie) d’Abdenour Zahzah, «Aller de l’avant» (2014, Algérie- France) de Soufiane Adel et «Chantier A» (2013, Al- gérie-France) de Tarek Sami, Karim Loualiche et Lucie Dèche. La sélection officielle de l’édition de cette année comporte 37 films, dont 30 longs métrages représen- tant 17 pays, parmi eux plus de 20 films produits et/ou tournés au Maghreb ou au Proche-Orient, pré- cisent les organisateurs. Deux court métrages algériens, «El-Havs Amokrane» (La grande prison, 2013) de Razik Be- nallal et «Kouchet El-Djir» (2013) d’Amine Boukraa ont été sélectionnés parmi les sept films maghrébins (deux longs métrages et cinq courts métrages) qui seront projetés dans le panorama Maghreb Machrek du festival. Le jury de la Compéti- tion internationale sera composé de la réalisatrice algérienne Habiba Djah- nine, du réalisateur maro- cain Mohcine Besri du réalisateur et producteur suisse Berni Goldblat et de la programmatrice et cri- tique cubaine Norma Gue- vara pour remettre les différentes récompenses dont le «Grand prix», le «Prix du jury», et le «Prix du public». Le 5e Fidadoc, organisé en avril 2013, avait at- tribué le «Grand prix» et le «Prix du public» au film «A world not ours» du réalisateur palestinien Mahdi Fleifel, à travers lequel il livre une chronique tendre et pleine d’ironie de la vie de trois générations de Pales- tiniens dans le camp des réfugiés d’Ain Al-Hilweh (au sud Liban) le cinéaste a grandi. L’Algérie était présente à travers «Fidaï» du réal- isateur franco-algérien Damien Ounourin, un film produit par six pays (Algérie, France, Alle- magne, Chine, Koweït et Qatar) qui retrace le par- cours d’El Hadi, grand- oncle du réalisateur, pendant la Révolution al- gérienne. Organisé par l’Associa- tion de culture et d’éduca- tion par l’audiovisuel (Acea), le Fidadoc, créé en 2008, est le premier festival marocain exclusivement dédié au cinéma docu- mentaire. CULTURE La Voix de l’Oranie PAGE 13 N°4393 - JEUDI 24 AVRIL 2014 L e navire his- torique «Chebek Boubrek», com- mandé par le grand chef de la marine algérienne à l’époque ottomane, Rais Hamidou (1773-1815), sera reconstruit, a-t-on ap- pris lors du troisième col- loque national sur «le patrimoine culturel marin - originalité de notre passé et fierté de notre avenir», ouvert mardi à Mosta- ganem. L’architecte et chef de département restauration et conservation des collec- tions muséales au musée national marin, Tiar Manel Djazia a souligné, à l’APS en marge de la rencontre, que le projet sera con- crétisé par le ministère de la Culture en collaboration avec le ministère de la Pêche et des ressources halieutiques. Le navire militaire de 17 mètres de long, doté de huit canons, traduira dif- férents évènements his- toriques et la vie de grands chefs marins, selon la re- sponsable. Une fois concrétisé, le bateau devra accoster dans plusieurs ports du pays pour faire connaitre sa contribution dans les batailles à l’époque ot- tomane. Mme Tiar a ajouté, par ailleurs, qu’une opération d’inventaire du patrimoine matériel et immatériel marin de Mostaganem sera effectuée suite à la signa- ture d’une convention entre la direction de la cul- ture et le musée national marin. Lors des travaux de la première journée de ce col- loque, l’accent a été mis sur la nécessité de réhabiliter et derenforcer le patrimoine culturel marin. Mme Cherkaoui Radia du même musée national a appelé à réhabiliter des sites marins, vestiges té- moins de l’histoire de la marine algérienne dont «Bab El Bahr» de Mosta- ganem, Bordj Ettork et le port de cette ville. L’attachée du musée na- tional, Talis Fatima a mis l’accent, pour sa part, sur l’importance du patri- moine marin dans l’écriture de l’histoire insistant sur l’utilisation du patrimoine immatériel dont la poésie melhoun pour faire la lu- mière sur des réalités datant de l’époque ot- tomane. L’intervenante s’est ap- puyée sur des qacidate dont «La bataille de Mazagran» et «l’histoire de cherchel» de Sidi Lakhdar Benkh- elouf qui a décrit minu- tieusement deux batailles livrées par les marins al- gériens aux espagnols. Les participants trait- ent, lors de cette rencontre de trois jours initiée par le Musée national marin en collaboration avec la direc- tion de la culture dans le cadre de la célébration du mois du patrimoine, de l’histoire de la marine al- gérienne et des industries maritimes dans le pays. Les communications programmées à cette occa- sion abordent, entre autres, «le rôle du patrimoine cul- turel marin dans l’écriture de l’histoire», «entre savoir et préservation.. le patri- moine national marin», «les importants sites marins historiques» et «la pêche entre patrimoine et modernité». Une exposition mettant en exergue l’histoire de la marine algérienne est or- ganisée en marge du col- loque, de la préhistoire jusqu’à l’ère ottoman pas- sant par les Almohades, Al- moravides, Zianides, les expéditions européennes, le siège français sur Alger en 1770, l’expédition de Charles 5 en 1541 et celle du Danemark de 1827 à 1830. La lumière sera faite également sur l’industrie marine algérienne des 16, 17 et 18èmes siècles dont les navires Ghalioth, Fré- gate et Ghalia, ainsi que le navire de Rais Hamidou réalisé durant le 17ème siè- cle, en plus de découvertes marines, de chefs d’oeuvre et autres. L’annonce a été faite à Mostaganem Projet de reconstruction du navire historique Raïs Hamidou Festival du film documentaire d’Agadir Trois films d’Algériens en compétition officielle PAR LE DR KARIM OULDENNEBIA Tourner en rond lorsqu’on a perdu ses repères serait bien plus qu’une métaphore. L’un et l’autre s’équivalent avec tourner autour d’un puits ! Un puits de «pétrole» bien évidemment. D’ailleurs, beaucoup d’histoire tour- nent autour d’un puits. Le Coran rapporte une histoire de puits lorsque les fils de prophète Yaacob, appelé aussi Israël, jetèrent leur frère Youcef dans un puits par jalousie. Mais, attention à ne pas se perdre… Il s’agit là d’un puits pas comme les autres. C’est un essai sur l’Histoire «environnementale», une sous-discipline de l’Histoire qui a émergé dans les dernières décennies. Le sujet propose, une étude des relations entre sociétés humaines, la nature et leurs interactions. Un puits a donc aussi une Histoire! C’est un puits dans un endroit quelque peu oublié des hommes, pas profond, très étroit et surtout élevé en hauteur comme la tour d’une pièce de jeu d’échecs. Franchement! Avez-vous déjà vu un puits «haut» de sept mètres? Et comme par en- chantement; en pentagone construit dans un cercle! Un puits d’eau ou l’on n’utilise pas le seau et la corde ni même la pompe? Ce puits «unique» en Algérie se dresse non loin de la ville du Saint Patron Sidi-Bel-Abbès El-Bouzidi. Plus exactement sur la route de Bou- Sen, tout près de ce qui reste du château Perrin. Ce puits bizarre et in- solite, colonisé par les chauves-souris, se hausse à trois cent mètres environ en serpen- tant le terrain presque plat de la rivière Mekerra. Pourtant «rares» sont les Bélabbésiens qui peuvent l’identifier. Ce n’est pas la peine de chercher la causalité du problème. La réponse se trouve dans la première phrase de mon texte. I. Un patrimoine historique laissé aux chauves-souris Ce puits pourtant ne semble pas être un sujet de préoccupa- tion pour les autorités locales. De toute façon, ils ne savent même pas qu’il existe! C’est vrai- ment un souci qui provient d’un état des choses difficile à supporter. «L’ignorance peut être un exil vécu dans son propre pays», disait Ibn- Rochd (Averroès). La couleur rougeâtre du puits s’explique par les matériaux de con- struction. Ce «Hassi» maçonné dans la terre par des tufs calcaires était relié à la Mekerra par des galeries souterraines à environ trois cent mètres plus loin. Ces galeries étaient généralement assez longues. Ceci-dit, selon le témoignage des anciens ouvriers agricoles de la région, imaginez un in- stant le pénible «petit boulot» des malheureux ouvriers «indigènes al- gériens» qui se déplaçaient «courbés» pour effectuer les travaux d’entretien. En définitive, ce puits n’était pas un forage vertical permettant l’ex- ploitation d’une nappe d’eau souterraine, autrement dit un aquifère. Trop près pour être un vrai puits! Et trop loin des mamelons pour être une vraie tour de contrôle. A vrai dire, c’était un «puits de rétention» du débit d’eau, installé à proximité de la rivière. Un puits vertical en communication avec la rivière Mekerra. La con- naissance du débit de la rivière Mekerra et de sa variation (régime hy- drologique) était nécessaire pour divers objectifs notamment le suivi et gestion de l’irrigation. A suivre Le Dr Karim Ouldennebia est professeur à l’université Djilali-Li- abès de Sidi Bel-Abbès. Patrimoine Histoire d’un puits pentagonal sur les bords de la Mekerra Première partie

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Trois documentairesréalisés par des Algériensont été sélectionnés parmiles 12 films en compétitionofficielle au 6e Festival in-ternational du film docu-mentaire (Fidadoc) qui setiendra du 28 avril au 4mai à Agadir (sud duMaroc), ont annoncémardi les organisateurs.

Il s’agit de «El Oued ElOued» (2013, Algérie)d’Abdenour Zahzah, «Allerde l’avant» (2014, Algérie-France) de Soufiane Adelet «Chantier A» (2013, Al-gérie-France) de TarekSami, Karim Loualiche etLucie Dèche.

La sélection officielle del’édition de cette annéecomporte 37 films, dont 30

longs métrages représen-tant 17 pays, parmi euxplus de 20 films produitset/ou tournés au Maghrebou au Proche-Orient, pré-cisent les organisateurs.

Deux court métragesalgériens, «El-HavsAmokrane» (La grandeprison, 2013) de Razik Be-nallal et «Kouchet El-Djir»(2013) d’Amine Boukraaont été sélectionnés parmiles sept films maghrébins(deux longs métrages etcinq courts métrages) quiseront projetés dans lepanorama MaghrebMachrek du festival.

Le jury de la Compéti-tion internationale seracomposé de la réalisatricealgérienne Habiba Djah-

nine, du réalisateur maro-cain Mohcine Besri duréalisateur et producteursuisse Berni Goldblat et dela programmatrice et cri-tique cubaine Norma Gue-vara pour remettre lesdifférentes récompensesdont le «Grand prix», le«Prix du jury», et le «Prixdu public».

Le 5e Fidadoc, organiséen avril 2013, avait at-tribué le «Grand prix» et le«Prix du public» au film«A world not ours» duréalisateur palestinienMahdi Fleifel, à traverslequel il livre unechronique tendre et pleined’ironie de la vie de troisgénérations de Pales-tiniens dans le camp des

réfugiés d’Ain Al-Hilweh(au sud Liban) où lecinéaste a grandi.

L’Algérie était présenteà travers «Fidaï» du réal-isateur franco-algérienDamien Ounourin, unfilm produit par six pays(Algérie, France, Alle-magne, Chine, Koweït etQatar) qui retrace le par-cours d’El Hadi, grand-oncle du réalisateur,pendant la Révolution al-gérienne.

Organisé par l’Associa-tion de culture et d’éduca-tion par l’audiovisuel(Acea), le Fidadoc, créé en2008, est le premier festivalmarocain exclusivementdédié au cinéma docu-mentaire.

CULTURELa Voix de l’Oranie PAGE 13N°4393 - JEUDI 24 AVRIL 2014

Le navire his-torique «ChebekBoubrek», com-

mandé par le grand chefde la marine algérienne àl’époque ottomane, RaisHamidou (1773-1815),sera reconstruit, a-t-on ap-pris lors du troisième col-loque national sur «lepatrimoine culturel marin- originalité de notre passéet fierté de notre avenir»,ouvert mardi à Mosta-ganem.

L’architecte et chef dedépartement restaurationet conservation des collec-tions muséales au muséenational marin, Tiar ManelDjazia a souligné, à l’APSen marge de la rencontre,que le projet sera con-crétisé par le ministère dela Culture en collaborationavec le ministère de laPêche et des ressourceshalieutiques.

Le navire militaire de

17 mètres de long, doté dehuit canons, traduira dif-férents évènements his-toriques et la vie de grandschefs marins, selon la re-sponsable.

Une fois concrétisé, lebateau devra accoster dansplusieurs ports du payspour faire connaitre sacontribution dans lesbatailles à l’époque ot-tomane.

Mme Tiar a ajouté, parailleurs, qu’une opérationd’inventaire du patrimoinematériel et immatérielmarin de Mostaganem seraeffectuée suite à la signa-ture d’une conventionentre la direction de la cul-ture et le musée nationalmarin.

Lors des travaux de lapremière journée de ce col-loque, l’accent a été mis surla nécessité de réhabiliter etderenforcer le patrimoineculturel marin.

Mme Cherkaoui Radia

du même musée national aappelé à réhabiliter dessites marins, vestiges té-moins de l’histoire de lamarine algérienne dont«Bab El Bahr» de Mosta-ganem, Bordj Ettork et leport de cette ville.

L’attachée du musée na-tional, Talis Fatima a misl’accent, pour sa part, surl’importance du patri-moine marin dans l’écriturede l’histoire insistant surl’utilisation du patrimoineimmatériel dont la poésiemelhoun pour faire la lu-mière sur des réalitésdatant de l’époque ot-tomane.

L’intervenante s’est ap-puyée sur des qacidate dont«La bataille de Mazagran»et «l’histoire de cherchel»de Sidi Lakhdar Benkh-elouf qui a décrit minu-tieusement deux batailleslivrées par les marins al-gériens aux espagnols.

Les participants trait-

ent, lors de cette rencontrede trois jours initiée par leMusée national marin encollaboration avec la direc-tion de la culture dans lecadre de la célébration dumois du patrimoine, del’histoire de la marine al-gérienne et des industriesmaritimes dans le pays.

Les communicationsprogrammées à cette occa-sion abordent, entre autres,«le rôle du patrimoine cul-turel marin dans l’écriturede l’histoire», «entre savoiret préservation.. le patri-moine national marin»,«les importants sitesmarins historiques» et «lapêche entre patrimoine etmodernité».

Une exposition mettanten exergue l’histoire de lamarine algérienne est or-ganisée en marge du col-loque, de la préhistoirejusqu’à l’ère ottoman pas-sant par les Almohades, Al-moravides, Zianides, lesexpéditions européennes,le siège français sur Algeren 1770, l’expédition deCharles 5 en 1541 et celledu Danemark de 1827 à1830. La lumière sera faiteégalement sur l’industriemarine algérienne des 16,17 et 18èmes siècles dontles navires Ghalioth, Fré-gate et Ghalia, ainsi que lenavire de Rais Hamidouréalisé durant le 17ème siè-cle, en plus de découvertesmarines, de chefs d’oeuvreet autres.

L’annonce a été faite à Mostaganem

Projet de reconstruction dunavire historique Raïs Hamidou

Festival du film documentaire d’Agadir

Trois films d’Algériens en compétition officielle

PAR LE DR KARIM OULDENNEBIA

Tourner en rond lorsqu’on a perdu ses repères seraitbien plus qu’une métaphore. L’un et l’autre s’équivalentavec tourner autour d’un puits ! Un puits de «pétrole»bien évidemment. D’ailleurs, beaucoup d’histoire tour-nent autour d’un puits. Le Coran rapporte une histoire

de puits lorsque les fils de prophète Yaacob, appelé aussi Israël, jetèrentleur frère Youcef dans un puits par jalousie. Mais, attention à ne pas seperdre…

Il s’agit là d’un puits pas comme les autres. C’est un essai sur l’Histoire«environnementale», une sous-discipline de l’Histoire qui a émergédans les dernières décennies. Le sujet propose, une étude des relationsentre sociétés humaines, la nature et leurs interactions.

Un puits a donc aussi une Histoire! C’est un puits dans un endroitquelque peu oublié des hommes, pas profond, très étroit et surtout élevéen hauteur comme la tour d’une pièce de jeu d’échecs. Franchement!Avez-vous déjà vu un puits «haut» de sept mètres? Et comme par en-chantement; en pentagone construit dans un cercle! Un puits d’eau oul’on n’utilise pas le seau et la corde ni même la pompe?

Ce puits «unique» en Algérie se dresse non loin de la ville du SaintPatron Sidi-Bel-Abbès El-Bouzidi. Plus exactement sur la route de Bou-Sen, tout près de ce qui reste du château Perrin. Ce puits bizarre et in-solite, colonisé par leschauves-souris, se hausse à troiscent mètres environ en serpen-tant le terrain presque plat de larivière Mekerra. Pourtant«rares» sont les Bélabbésiens quipeuvent l’identifier. Ce n’est pasla peine de chercher la causalitédu problème. La réponse setrouve dans la première phrasede mon texte.

I. Un patrimoine historiquelaissé aux chauves-souris

Ce puits pourtant ne semblepas être un sujet de préoccupa-tion pour les autorités locales.De toute façon, ils ne saventmême pas qu’il existe! C’est vrai-ment un souci qui provient d’un état des choses difficile à supporter.«L’ignorance peut être un exil vécu dans son propre pays», disait Ibn-Rochd (Averroès).

La couleur rougeâtre du puits s’explique par les matériaux de con-struction.

Ce «Hassi» maçonné dans la terre par des tufs calcaires était relié àla Mekerra par des galeries souterraines à environ trois cent mètres plusloin. Ces galeries étaient généralement assez longues. Ceci-dit, selon letémoignage des anciens ouvriers agricoles de la région, imaginez un in-stant le pénible «petit boulot» des malheureux ouvriers «indigènes al-gériens» qui se déplaçaient «courbés» pour effectuer les travauxd’entretien.

En définitive, ce puits n’était pas un forage vertical permettant l’ex-ploitation d’une nappe d’eau souterraine, autrement dit un aquifère.Trop près pour être un vrai puits! Et trop loin des mamelons pour êtreune vraie tour de contrôle. A vrai dire, c’était un «puits de rétention»du débit d’eau, installé à proximité de la rivière.

Un puits vertical en communication avec la rivière Mekerra. La con-naissance du débit de la rivière Mekerra et de sa variation (régime hy-drologique) était nécessaire pour divers objectifs notamment le suivi etgestion de l’irrigation.

A suivre

Le Dr Karim Ouldennebia est professeur à l’université Djilali-Li-abès de Sidi Bel-Abbès.

Patrimoine

Histoire d’un puits pentagonal sur les bords

de la MekerraPremière partie

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Page 2: Histoire d'un puits sur les bords de la Mekerra- Sidi bel-Abbes Algérie

La poterie tlemcénienne seraà l’honneur à l’occasion de lacélébration du mois du patri-moine dans une grande exposi-tion du 28 avril au 18 mai, quisera exclusivement réservée auxproduits de poterie.

Placée sous le slogan «le pat-rimoine culturel entre la connais-sance et le savoir-faire à l’ère de la

numérisation», cette expositionmettra en valeur tous ces artisans,femmes et hommes, qui préser-vent jalousement ce legs patri-monial hérité des ancêtres.

Les artisans de Nedroma, deBider, de Khemis et Azail présen-teront ce que leurs mains ex-pertes confectionnent commeproduits servant soit en cuisine

ou en décor, a indiqué le di-recteur du palais de la culture,Tahar Arris.

La wilaya de Tlemcen estréputée pour ses marchés de po-terie, a-t-il dit, rappelant que del’ère romaine à la colonisationfrançaise une diversité de métiersartisanaux ont vu le jour au pointd’attribuer le nom de «El

Fekharine» à un quartier danslequel prospérait cette industrie.

Les visiteurs auront le plaisirde voir de près divers produitsaux formes et aux couleurs var-iées en plus d’ateliers vivants quileur permettront de connaître lesétapes de fabrication de ces pro-duits depuis le malaxage jusqu’autournage et le moulage de l’argile.

CULTURELa Voix de l’Oranie PAGE 13N°4394 - SAMEDI 26 AVRIL 2014

MIR MOHAMED

Le coup d’envoi de la8ème édition du festi-val culturel local du

théâtre professionnel a étédonné, jeudi soir au TRB de SidiBel-Abbès, avec une participa-tion record du public des grandsjours, quand la «salle à l’itali-enne» se remplissait comme unœuf pour voir les spectacles de latroupe Kateb Yacine et desdizaines de troupes du cru quiont marqué, à leur manière, laformidable épopée du théâtreamateur à l’échelle régionale etnationale.

Pour cette soirée d’ouvertureofficielle, le commissariat du fes-tival a eu la main heureuse enprogrammant deux des valeurs

sûres de la jeune générationd’hommes et de femmes dethéâtre que la ville de Sidi Bel-Abbès a vu naître en son giron etlui font chaque fois honneur enAlgérie et à l’étranger. Il s’agit deDjeriou Abdelkader et JenatiSouad qui ont présenté, l’un etl’autre séparément, deux specta-cles de toute beauté donnant ainsile ton à cette huitième édition-hommage au regretté MohamedBenguettaf et placée égalementsous le signe du renouveau. Lepremier s’est illustré avec un su-perbe montage synchronisé entrejeux de scène et extraits vidéos du«Cri de Benguettaf», la secondeavec ses rôles multiples dans«Maya», une pièce écrite et miseen scène par Hicham HouariBoussahla, laquelle a remporté, ily a vingt jours, rappelons-le, pas

moins de six prix au 14e festivalinternational de théâtre d’ElBougaâ (Soudan) et reçu un im-mense succès critique et publicdans plusieurs pays arabes.

Le programme ‘In’ de cet im-portant rendez-vous régional desprofessionnels du quatrième art,qui se poursuivra jusqu’au 1ermai prochain, prévoit l’entrée enlice de quelque sept troupes théâ-trales aspirant aux trois billetsqualificatifs au festival nationaldu théâtre professionnel d’Alger.Hier vendredi, à 19 h, c’est lapièce «Moujared Nifayat» de l’As-sociation arts du spectacle etcinéma de jeunesse de Sidi Bel-Abbès (Texte : Kacem Matroud,mise en scène: Bachir BenSallem) qui a été présenté au pub-lic. Aujourd’hui samedi, outre lespectacle « Sawaid » du théâtrerégional de Mascara (Texte:Haroun El Kilani mise en scène:Abdelkader Djeriou), c’est lapièce «Roui Bousbaa Rissan» dela Coopérative culturelle Lesamis de l’art  de Chlef (Texte:Mourad Senouci, mise en scèneRabia Oidjaout) qui est prévue ensoirée.

Demain dimanche, c’est unenouvelle création de l’Associationculturelle El Moudja de Mosta-ganem ayant pour titre «ManfaHarb» (Texte: Mohamed Cher-gui, mise en scène: Bachir Boud-jemaa) qui sera proposée aupublic. Les trois jours suivants cesera le tour de quatre pièces à êtreprésentées en ‘In’, à savoir le lundi«El Aouel Moukarar» de laCoopérative ‘Univers culturel’d’Alger (Texte: Salah Karama,

mise en scène: Abbes Mohemdislam), le mardi «El Kardh» de latroupe El Fityane du théâtre desamateurs d’Aïn Defla (Texte etmise en scène: Tarek Achia)suivie en soirée d’une deuxièmepièce «El Nihaya» de la TroupeDjillali Ben Abd Halim deMostaganem (Texte: SamuelBeckett, mise en scène: AhmedBelalem), le mercredi «El KassaidLati Ihtarakat» de la Troupe‘facetroupe’ d’Alger (Texte:Djamel Saadaoui, mise en scène:Djamei Guermi) qui sera la sep-tième et dernière pièce du pro-gramme compétition.

Jeudi, dernier jour du festival,c’est le spectacle «Dar Laadjeb»(Texte: Mohamed Chouat, miseen scène: Ahmed Benkhal) qui aété retenu pour la Cérémonie declôture et de distribution desprix.

En plus de ces représenta-tions, le commissariat du festivala prévu également des spectaclesde proximité au niveau de diversétablissements de la wilaya(maisons de jeunes, écoles, cen-tres de santé, de repos et de je-unesse) ainsi que deux tablesrondes animées par des spécial-istes, la première le dimanche à10 h au niveau de la faculté deslettres «Itinéraires de l’écriturethéâtrale chez M’hamedBenguettaf» avec comme mod-érateur M. Boukaras), la secondele lundi à 15h00 au TRSBA «Ex-périences théâtrales algériennessous le chapiteau de la Comediadel arte. Regards croisés», animéepar Kamel Bendimred et AhmedHamoumi.

Ouverture de la huitième édition du festival du théâtre professionnel de Sidi Bel-Abbès

Djeriou Abdelkader etJenati Souad donnent le ton

Mois du patrimoine

La poterie à l’honneur à Tlemcen

Un festival culturel local de la musique,chanson, danse et costumes nailis, a été insti-tué dernièrement dans la wilaya de Djelfa,apprend-on mardi auprès du Commissariatde ce festival. «L’institution de ce festival s’estfaite sur la base d’un arrêté, pris dernière-ment par le ministère de la Culture», a in-diqué à l’APS Brahim Grim, directeur de lamaison de la culture Ibn Rochd, désigné à latête de ce Commissariat. Pour M. Grim, cettedécision est édictée par le souci de relancerl’activité culturelle et artistique dans la régionet de promouvoir le patrimoine culturel localet de sa diffusion. «La manifestation a pourobjectif de mettre en lumière la danse nailie

et de la valoriser, tout en faisant la promotiondes différentes facettes des costumes nailis,tant féminin que masculin, et leur développe-ment à travers le temps, parallèlement ausoutien des artistes, artisans et autres associ-ations culturelles locales impliquées dans lapréservation du patrimoine matériel et im-matériel des Ouled Nail», a-t-il expliqué.

Ce festival, programmé pour aoûtprochain, après approbation de la tutelle, visesurtout à encourager et soutenir les figuresartistiques et autres talents émergeants dansles domaines de la musique, de la danse, duchant et de la confection des costumes nailis,a-t-il ajouté. En perspective de l’organisation

de ce festival, il a été procédé à la mise enplace de cinq (5) comités d’organisation,présidés par des spécialistes en patrimoine,danse et costumes nailis, parallèlement à ladéfinition des conditions de participation àla manifestation, qui sera exclusivement ou-verte aux figures artistiques et musiciens spé-cialisés dans le genre naili, ainsi qu’auxartisans et associations versés dans la confec-tion de costumes nailis.

Selon le programme prévu, le festival s’é-talera sur six (6) jours, qui seront étayés degalas de chant et musique nailis, d’expositionsur l’habit traditionnel local, de danses folk-loriques et de conférences sur le thème.

Musique, chanson, danse et costumes nailis

Institution d’un festival local à Djelfa

PAR LE DR KARIM OULDENNEBIA

Le débit d’une rivière représente levolume d’eau s’écoulant en un tempsdonné (en une seconde en général) àun moment précis et à un endroit pré-

cis de cette rivière. Cette notion de débit (que l’on ex-prime le plus souvent en m3/s) ne doit pas êtreconfondue avec celle de la vitesse du courant ou de la sec-tion mouillée (profondeur d’eau x largeur de la rivière).

Le parler vrai des spécialistes qui ont analysé le réseauhydrographique du bassin de la Mekerra disent qu’il étaittrès développé. Du point de vue pluviométrique, la quan-tité moyenne interannuelle des précipitations dans laplaine de Sidi-Bel-Abbès est de l’ordre de 390 à 400mm,mais elle peut diminuer jusqu’à 110 mm/an pour les an-nées particulièrement sèches, d’où la variation annuelledes apports liquides de l’oued Mekerra.

Ainsi, à travers la géomorphologie et les méthodeshistoriques et hydrauliques appliquées, le bassin de laplaine de la Mekerra est subdivisé schématiquement entrois grandes zones. Apparemment, ce puits se situe dansla troisièmezone à partirde Boukhani-fis. [Étude d’a-v a n t - p r o j e tdétaillé de laprotection dela ville de Sidi-B e l - A b b è scontre lesinondations.SBA: SPI infra,2001]. Il s’agitd’une ap-proche natu-raliste (paropposition auxmodélisationsm a t h é m a -tiques). End’autres ter-mes, elle est fondée sur la compréhension du fonction-nement naturel de la dynamique des cours d’eau de laMekerra (érosion, transport, sédimentation) au cours del’histoire.

En regardant de près! J’ai certes lu des documents trèsutiles à l’écriture de l’Histoire à ce sujet. Mais, que direde cette loi de Darcy qui dit: «Toutes choses égales parailleurs, c’est la hauteur d’eau qui contrôle la vitesse depercolation»? Sincèrement! Il n’y a pas de doute, écrireune Histoire environnementale, c’est très compliqué !

II. Une construction en Pentagone unique dans larégion

C’est la tour «pentagonale» du puits, appelée aussi«Guarita» qui fait la spécificité de ce puits rouge (El-Hassi Lahmar). Sa tour géométrique de sept mètres delong avec cinq cotés est un «pentagone», antérieur bienévidement au QG US «The Pentagon» américain con-struit entre (le 11 septembre 1941 et le 15 janvier 1943)à Washington DC. La construction d’un pentagonerégulier à la règle et au compas n’a été révélée qu’après lesconstructions du triangle équilatéral et le carré.

A suivre

Le Dr Karim Ouldennebia est professeur à l’université Djilali-Liabès de Sidi Bel-Abbès.

Patrimoine

Histoire d’un puitspentagonal

sur les bords de la Mekerra

Deuxième partiePh

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Page 3: Histoire d'un puits sur les bords de la Mekerra- Sidi bel-Abbes Algérie

Un riche programme a étéélaboré par le musée «AhmedZabana» d’Oran pour lacélébration du mois du patri-moine qui s’étale du 19 avril au19 mai, a-t-on appris auprès decette institution.

Le programme comportedes expositions, des reportageset des conférences animées pardes spécialistes nationaux en lamatière.

Une exposition vente des

publications des musées d’Al-gérie est prévue au sein dumusée Zabana, du 27 avril au15 mai, en collaboration avec leCentre des arts et de la culturedu palais des Raïs, les muséesdes Beaux-arts, des arts et tra-ditions populaires, du Bardo,des Antiquités d’Alger, ainsi quele musée des Arts et traditionspopulaires de Médéa.

Des conférences ayant traità la préservation des œuvres

conservées dans les muséessont prévues, dont «La conser-vation et la restauration des tex-tiles», «La préservation ducuivre» et «La présentationd’une collection des poires àpoudre». D’autres conférencestraitant du patrimoine matérielde la région seront animées pardes experts, à l’instar de «laBlousa» (habit traditionnelféminin propre à la régionouest), ainsi que des con-

férences abordant la préserva-tion des archives pho-tographiques et historiquesdans les musées, a-t-on ajoutéde même source.

Plusieurs projections sontégalement prévues pour l’occa-sion parmi lesquelles «Larestauration du bois mobilier»et «La pierre, élément naturelexploité par l’homme dès lapréhistoire», ainsi qu’une expo-sition intitulée «Le cavalier».

CULTURELa Voix de l’Oranie PAGE 13N°4395 - DIMANCHE 27 AVRIL 2014

MIR MOHAMED

De gros sacspoubelles supposéspleins de détritus,

un écran de projection de filmsdocumentaires suspendu àl’arrière scène, un téléphone debureau d’avant le sans-fil... Etle décor est ainsi planté pour lapièce «Moujarad nifayate» del’association de Sidi Bel-Abbèsécrite par Kacem Matroud etmise en scène par Bachir BenSalem.

Le rideau se lève. Dans lenoir, une lumière rouge-sangtombe des sunlights supérieurset laisse profiler visages et sil-houettes de deux jeunes per-sonnages en d’état d’altérité quivont, une heure durant, dans«une relation ambiguë dehaine et d’amour», de lâcheté etde courage, revisiter sur lesplanches la vieille probléma-tique de la trahison/fidélité quine cessera jamais de faire débatpar rapport à l’individu lui-même dans ses propres convic-

tions d’être physique et socialou au groupe dans sesreprésentations identitairesplurielles.

Que dire de cette piècedont la restitution scénique desnéanmoins honorables idées del’auteur n’était pas évidente au-tant pour les comédiens quepour le metteur en scène et lestechniciens?

Pour le grand public, legroupe semble s’être bien tiréd’affaire. Pour les comédiensd’abord, il faut reconnaîtrequ’avec leur interprétation cor-recte des rôles, leurs voix forteset leur diction juste ainsi queleurs parfaites expressions cor-porelles, gestuelles et de vis-ages, ils n’ont rien à envier auxprofessionnels.

L’A.B.C. du comédien sem-ble maîtrisé dans son voletthéorique et pratique, ce qui estun élément déterminant pourl’avenir artistique de ces jeunesuniversitaires qui n’ont pashésité, dans ce difficile specta-cle, à se faire violence avec leurcorps par-delà le humainement

supportable. S’agissant de la mise en

scène ensuite, celle-ci se voulaitsobre mais acceptable dansl’ensemble pour un théâtredépouillé à la Grotowski.

De l’avis même de certainsprofessionnels de théâtre, laseule critique à émettre porteencore une fois sur le recourssystématique à la langue clas-sique que l’auteur et le metteuren scène ont pris comme choixdélibéré au risque de trahir lessentiments et les émotions de

leurs personnages. Même si desspectateurs avertis n’ont pasmanqué d’applaudir certainspassages de la pièce, nombred’entre eux déplorent surtout lefait que la langue native«daridja» ait été encore une foisvouée aux calendes grecques.«  La langue populaire, auraitété le choix le plus approprié.Autant pour le locuteur quepour l’auditeur, on aurait gagnéainsi à mieux comprendre letexte et mieux l’assimiler», a-t-on fait observer à juste titre.

Festival du théâtre professionnel de Sidi Bel-Abbès

«Moujarad nifayat» ou la problématique

de la trahison plurielle

Mois du patrimoine

Riche programme du Musée national Ahmed Zabana d’Oran

Le chanteur kabyle Lounis AitMenguellet animera un concert le 3 maiprochain au célèbre Théâtre Saint Denis deMontréal, à la grande joie de ses milliers defans au Canada, a-t-on appris vendrediauprès de son entourage artistique à Paris.

«Ce concert, organisé par les produc-tions NCP Festival (Nomades Cultures Pro-ductions), spécialisées dans l’événementielau Canada, signe le retour du chanteur etpoète au pays de l’érable après son francsuccès de juin 2012», a indiqué son coordi-nateur artistique, Farid Ouahmed.

C’est avec un «énorme plaisir» que l’au-teur d’Asfru affirme vouloir rééditer l’exploitmontréalais, ville où il dit compter des mil-liers de fans.

«Lorsqu’on est bien reçu quelque part,on y retourne toujours avec plaisir, c’est na-turel. J’ai eu un accueil d’une chaleur dontseuls les Nôtres sont capables», a-t-il con-fié, dans un entretien à l’APS.

L’auteur-compositeur dit être chanceuxd’avoir «partout un public chaleureux et in-dulgent». «Le public de Montréal n’a pasfailli au principe», a-t-il dit, pour expliquerpourquoi il a encore une fois répondu fa-vorablement aux organisateurs.

A la question de savoir s’il y aura dessurprises lors de ce gala, prévu en nocturne(19h30), le chanteur kabyle a confié que leplaisir de renouer avec la communauté al-gérienne sera déjà une «excellente sur-prise», une surprise qui, a-t-il souhaité, sera

partagée dans la fraternité et la bonnehumeur. «J’ai un répertoire qui me permetde préparer un programme différent decelui du concert précédent», a-t-il assuré,annonçant avoir répété la chanson Ammi,tirée de l’album éponyme du chanteur en1983, et qu’il compte fredonner en duo avecson fils Djaffar, étoile montante de la chan-son kabyle et virtuose de la flute, instru-ment avec lequel il accompagne sonpaternel lors de ses prestations artistiques.

Chanteur prolifique, Lounis AitMenguellet (64 ans) compte une carrière deplus de 47 ans, enregistrant plus de 200chansons. Dans son dernier album«Tawrict Tacebhant» (Feuille Blanche), ilchante l’amour, mais aussi la raison.

A la grande joie de ses milliers de fans au Canada

Lounis Aït Menguellet en concert le 3 mai à Montréal

PAR LE DR KARIM OULDENNEBIA

Cette tour de la Mekerra est construite en pen-tagone régulier, un polygone à cinq sommets et cinqcôtés de 1,50 mètre de chaque côté. Tous ses côtés sont«presque» de même longueur et tous les angles in-ternes ont pour mesure 108 degrés chacun.

Il est utile de rappeler que le mathématicien AbouAl-Wafa (mort à Bagdad en 998 - Xe Siècle) fut le premier à commenter lespolygones dans les œuvres d’Euclide, le père de la géométrie. En plus, on luidoit la notion de cercle trigonométrique et le développement des con-structions approchées à la règle et au compas de polygones réguliers à cinq,sept ou neuf côtés. Après une laborieuse assimilation du savoir de l’Antiq-uité tiré de sources arabes, les géomètres médiévaux se haussèrent à lathéorie de la perspective.

À partir du XIIe siècle, la traduction de nombreux textes arabes en latindonne un nouvel élan au développement du savoir et la géométrie y tientune part importante. Non seulement les savants prennent connaissance desécrits les plus importants des grands mathématiciens grecs, mais ils accè-dent aussi aux travaux des mathématiciens arabes, inspirés du savoir desGrecs, Perses et des Indiens et même des chinois.

III. Un héritage d’une technique d’irrigation ancestrale

Historiquement, la région de la Mekerra a aussi hérité de l’accumulationet la valorisation des techniques d’irrigation d’Andalousie (saguiya) qui al-lait compléter l’héritage del’hydraulique romain quiétait celui des citernes, desaqueducs et des transfertsen lui apportant son artspécifique en la matière.

La plaine de la Mekerraa été depuis l’antiquité lecreuset d’une sédentarisa-tion. La population au-tochtone sédentaire etsemi-sédentaire fut con-stamment préoccupée d’a-griculture et d’irrigationsmême si ce phénomène n’é-tait pas constant à traversson Histoire. Le généralDumas, consul françaisauprès de l’Emir, n’a-t-il pasconfirmé cette réalité desfaits dans une de ses corre-spondances du 17 août1838 en notant: «…Beau-coup de lions. On arrive àl’ouad Mekuerra, rivière profonde de deux pieds et large de douze. Plusieurssources viennent se jeter dans ce ouad; aussi trouve-t-on de l’eau en étécomme en hiver. Champs cultivés à droite et à gauche». [Correspondancedu capitaine Daumas, consul à Mascara (1837-1839), p453].

Le colonialisme français, après avoir chassé et déplacé les autochtonesdes différentes sections de tribus de la fédération des Béni Ameurs et autres,enclencha le mécanisme du partage et la répartition des terres confisquéesaux colons par concessions au franc symbolique et souvent gratuitement.Parmi les bénéficiaires, il y avait des émigrants allemands à Détrie maissurtout beaucoup d’Espagnols de la région d’Almeria, une petite ville fondéepar les Carthaginois, abordée par la rivière Andarax non loin du désertTabernas en Andalousie (mondialement connu pour les films Westernsspaghettis). La tradition dit que le nom Almería proviendrait de l’Arabe Al-Mariyya (le miroir), entendez «le miroir de la mer». Actuellement l’inter-prétation la plus acceptée est qu’il dérive du terme arabe «Al-Mara’?», cequi signifie «la tour de garde».

Notons que pendant la période 1830-1892, c’est-à-dire avant l’achève-ment total du barrage de Cheurfas en 1892, cinq barrages furent constru-its en Oranie mais aucun sur la Mekerra! Cette politique hydrauliquecoloniale était fondée sur le principe que «pour faire une bonne colonisa-tion, il fallait une bonne hydraulique agricole». Dès 1849, la commissionPrudon fait procéder au drainage des marais vers la Mekerra et au rem-blayage des parties basses. A partir de 1854, des primes étaient accordéesaux agriculteurs «colons» pour l’irrigation à partir des eaux de la Mekerrautilisées sous conditions déterminées par des arrêtés préfectoraux. Ce puitsétait réellement, une préoccupation de toute une région.

A suivre

Le Dr Karim Ouldennebia est professeur à l’université Djilali-Liabèsde Sidi Bel-Abbès.

Patrimoine

Histoire d’un puitspentagonal

sur les bords de la Mekerra

Troisième partie

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Page 4: Histoire d'un puits sur les bords de la Mekerra- Sidi bel-Abbes Algérie

MIR MOHAMED

Deuxième en compétition à êtreproposée à la grille de sélection dujury de la huitième édition du festi-val culturel local du théâtre profes-sionnel, «Ghoul bou sebaâ rissan»(L’ogre aux sept têtes) de la coopéra-tive « Les amis de l’art de Chlef» a

reçu, samedi soir, au niveau duthéâtre régional de TRB un accueilpublic et critique somme toute posi-tif.

Mise en scène par Rabie Oud-jaout sur un « Texte inédit, écrit parle dramaturge Mourad Senouci,« sous l’encadrement du regretté Ab-delkader Alloula quelques années

seulement avant sa tragique dispari-tion », cette nouvelle pièce se voulaitcomme un hommage posthume à lagrande figure du quatrième art al-gérien en ce sens que son auteur es-comptait l’inscrire sur le doubleregistre de la « halqa » et de la cri-tique sociale et politique.

Se présentant sous la formed’une parabole dans la présentationallégorique des personnages et dessituations, «L’ogre aux sept têtes» re-configure l’image d’une «  cité-na-tion » dirigée en autocrate par unogre noceur qui ne s’empêche pas decélébrer chaque année avec fastel’anniversaire de son intronisationen jetant son dévolu sur la plus bellefille parmi ses sujets femmes.Comme ne le restitue pas la légendedes Béni Snous sur le monstre avecson happy-end pour Mhammed etla fille du sultan, la pièce ne basculepas moins entre le réel et pourraconter les terribles péripéties des

malheureuses élues qui décèdentl’une après l’autre jusqu’au jour oùun orfèvre des mots habitué deslieux et de la bête vienne défier l’o-gre dans son antre... Même si elle arévélé des signes de flottement danscertains de ses passages, le spectaclen’en a pas moins laisser apparaîtrebeaucoup d’aspects positifs.

Le plus significatif est sans con-teste la direction des comédiens surscène et le rendu sur scène des sit-uations selon les profils de carac-tères et des rôles des personnagescampés.

Côté thématique, il va sans direque ce genre de pièces arrive àpoint nommé à Sidi Bel-Abbèspour réconcilier le public avec lafonction sociale du théâtre et la lib-erté de dire et espérer «trouver surla scène comme dans la salle unecohérence artistique qui soit aussiune cohérence politique» comme lesuggèrent nombre de spécialistes.

CULTURELa Voix de l’Oranie PAGE 13N°4396 - LUNDI 28 AVRIL 2014

PROPOS RECUEILLISPAR Y. EL-ATRACH

La compagnie El Ajouadest actuellement en rési-dence de création au

lycée Khallef de Point du Jour, àOran, pour la préparation de sonprochain spectacle intitulé «Pageen construction», écrit par FabriceMelquiot. L’œuvre théâtrale, dontla mise en scène est signéeKheireddine Lardjam, aborderales relations complexes entre laFrance et l’Algérie, héritées del’Histoire de ces deux pays.

Nous avons rencontré le met-teur en scène et directeur artistiquede la compagnie El Ajouad,Kheireddine Lardjam, qui a acceptéde nous parler de ce projet, maisaussi du travail de la compagnie quifête cette année ses 15 ans d’exis-tence.

- Répéter dans un lycée, c’estune expérience nouvelle…

- Eu égard au sujet traité, nousavons voulu confronter notre travailau regard de jeunes adolescents d’au-jourd’hui. La pièce de FabriceMelquiot est en fait en train des’écrire; l’auteur réfléchit encore surle texte. C’est pourquoi nous avonseu l’idée de faire partager nos douteset notre vision avec les jeunes dulycée Khallef, de nous confronter àleur point de vue.

Nous répétons tous les joursdans une salle de classe mise à notredisposition par l’établissement etnous invitons les lycéens à assisteraux répétitions. Nous échangeonsavec eux, nous leur demandons cequ’ils pensent de ce qu’ils ont vu etleur regard neutre, parfois naïf,nourrit notre travail artistique. Deplus, les lycéens posent sur les rela-tions entre les deux pays un regarddifférent du nôtre.

- Lequel ?- Aujourd’hui, je peux dire que

nous avons été très surpris par leurdistance par rapport au passé colo-

nial. Ils sont fiers de leur histoire, dela guerre d’Indépendance. Mais ilsont dépassé toute animosité et toutconflit et ils regardent vers l’avant.

Cependant, en venant ici, ce quinous intéresse est aussi leur regardartistique, car nous ne sommes pasdes historiens, mais des artistes, desconteurs qui veulent raconter unehistoire.

J’ouvre une parenthèse pour sig-naler que nous allons mener lemême type de travail en France.Nous serons donc aussi en résidencedans un lycée en France, afin de con-fronter ce travail au regard d’adoles-cents de l’autre côté de laMéditerranée.

Nous espérons que les jeunes desdeux pays entreront en contact, viales différents moyens de communi-cation numériques, aussi bien queles professeurs des deux établisse-ments.

- Mais au fait, pourquoi laquestion des relations entre l’Al-gérie et la France ?

- Voilà plus de dix ans que lacompagnie présente régulièrement etchaque année ses spectacles en Al-gérie et en France. Au bout de cesannées de rencontres avec ces dif-férents publics, où la question dulien entre les deux pays revenait sys-tématiquement dans les débats, nousavons pensé qu’il était temps pour lacompagnie de questionner tout cela

à travers un spectacle. Nous avons choisi d’associer

Fabrice Melquiot, auteur français,afin qu’il y ait un vrai dialogue entreun artiste algérien et un artistefrançais.

Et puis, au-delà de l’aspect his-torique de cette question, ce qui nousintéresse fondamentalement est leprésent et le futur. C’est pourquoinous avons choisi une résidence dansun lycée, pour nous nourrir d’un re-gard neuf, celui des jeunes.

- La compagnie El Ajouad aquinze ans d’existence… quel estvotre secret ?

- Il n’y a pas de secret, et nous necomptons pas les années. Ce qui nousanime, c’est le projet que porte lacompagnie: faire découvrir les écrit-ures contemporaines et questionnerla société d’aujourd’hui. Bien sûr, lalongévité de la compagnie s’expliqueaussi par son travail à l’étranger quinous permet d’avoir une visibilité àmoyen terme. La diffusion de nosspectacles en Egypte, en Tunisie, auMaroc, mais surtout en France per-met à la compagnie d’avoir une cer-taine autonomie en Algérie.

- On dit que vous êtes une desrares compagnies algériennes quitourne régulièrement en France…

- C’est vrai que la France restenotre destination principale, en de-hors de l’Algérie, mais ce travail restedifficile, car ce qui nous intéresse n’est

pas tant de diffuser nos spectaclesque de construire des projets quipuissent tisser des ponts entre lesdeux pays, à l’image de la création«Page en construction». Heureuse-ment, il existe des lieux, comme leForum du Blanc-Mesnil, qui nouspermettent de réaliser cet objectif. Ilfaut rappeler que ce lieu a été le pre-mier en France à défendre l’écriturede Abdelkader Alloulah en 2003 etque depuis bientôt 10 ans il soutientle travail de la compagnie El Ajouad.Nous avons présenté plusieurs spec-tacles dans ce théâtre et dans lesquartiers (en appartements, centressociaux et même dans le hall de lamairie). C’est un vrai partenaire quinous a même permis de développerdes projets de formation à destina-tion d’artistes algériens. Pour «Pageen construction», nous sommes entrain d’imaginer une résidence artis-tique dans un lycée au Blanc-Mesnilqui va permettre à de jeunes Blanc-mesnilois de découvrir le travaild’artistes algériens, mais aussi d’en-trer en contact avec des jeunes Al-gériens. Pour beaucoup de ceslycéens, qui sont d’origine algéri-enne, ce projet est aussi une manièrede découvrir une autre facette deleur pays d’origine.

- Revenons au projet «Page enconstruction». Quand pourrons-nous voir le spectacle ?

- Le spectacle va être créé enFrance sur la scène nationale deMulhouse et sera par la suiteprésenté sur la scène nationale duCreusot. Nous viendrons le présen-ter en Algérie immédiatement après,en tout premier lieu à Oran, car lesjeunes adolescents avec qui nous tra-vaillons se sentent impliqués danscette création, et la moindre deschoses est qu’ils y assistent.

- Quels sont vos autres pro-jets ?

- Nous serons au festival d’Avi-gnon en juillet prochain, où nousprésenterons Le Poète commeboxeur de Kateb Yacine au Théâtrede la Manufacture. Manufacture.

Kheïreddine Lardjam, le directeur artistique de la compagnie El Ajouad, à la VO

«Nous confrontons notre travail au regard des adolescents»

Les «Amis de Chlef» au festival du théâtre professionnel de Sidi Bel-Abbès

«Ghoul bou sebaâ rissan» en hommage-posthume à Alloula

PAR LE DR KARIM OULDENNEBIA

La construction du barrage Sarno af-fluent de la Mekerra, d’une hauteur de 28mètres, était surtout destiné à sauver et àaméliorer les irrigations de St-Denis-du-Sig, très mal assurées par le vieil ouvrage

des Cheurfas, presque complètement envasé.Au bout du compte, la colonisation ne réussit pas vraiment à

développer l’irrigation en Algérie, bien que la politique hy-draulique coloniale fût pensée pour servir et favoriser avant toutle colonat. Il faut noter que diverses raisons ont contribué à ceflagrant échec. D’ailleurs, ce puits de la Mekerra avait déjà perdusa vocation depuis bien longtemps. C’est pourquoi les autoritéscoloniales l’ont fermé et maçonné pour de bon. Il faut dire quemaçonner les trous n’avait plus aucun secret pour l’administra-tion coloniale.

IV. Un puits en bas d’une tour de sept mètres de long

La tour rouge au-dessus du puits fut construite par l’associa-tion du Syndicat des eaux d’irrigation de Sidi-Bel-Abbès, il y aplus d’un siècle et probablement encore plus! Il faudrait une con-firmation et une validation archéologique. L’association, consti-tuée par les colons des quatre communes: Sidi Bel-Abbès, Détrit(Sidi Lacen),Prudhon (SidiBrahim) et lesTrembles (SidiHamadouche),pour l’irrigationde leurs conces-sions aux bordsde la Mekerra, aété agréée le 23août 1889 par lepréfet du dé-partement d’O-ran F. Celliere,et cela, confor-mément à la loifrançaise du 21juin 1865. Dansce lieu, il fautreconnaitre quec’était un sem-blant d’une tourde Babel. Lieuoù l’on parlaittoutes sortes de langues en référence aux nombreux colons de larégion se Sidi Bel-Abbès de multiples nationalités. Rappelons-nous! Dans le deuxième recensement de 1859 cité par le Comptede Villetard, premier commissaire civil de la ville de Sidi Bel-Abbès, on évoquait déjà le nombre de 24 nationalités. Des gardesdes eaux ou «police des eaux» ont été nommés par le sous-préfetsur proposition, spécialement chargés de la surveillance du puitset d’assurer la distribution et la répartition des eaux de la Mekerratelle qu’elle aura été arrêtée par le syndicat, de veiller à la conser-vation des canaux «Slouguiyates» et des rigoles «Saguyates» selonle langage local, ainsi que tous les ouvrages dépendant du servicedes irrigations. Cela explique en définitive cette «Guarita» sur lepoint d’élévation de la tour spécialement construite pour cesgardes des eaux. A cet effet, chaque année, dans le courant dumois d’octobre, l’association avait un rôle de dresser des taxes àpayer pour chaque colon. Tant pour les dépenses de l’associationque pour celles de la zone d’irrigation puisqu’il y avait huit zones:Sidi Bel-Abbès, rive droite; et rive gauche; le Rocher; Sidi Brahim;Sidi Lhassen; Sidi Khaled; Trembles et enfin la huitième et enfinZèlifa. Cette conjoncture à la Mekerra nous rappelle pourtant lefameux «Tribunal des Eaux», chaque jeudi (qui est la plus anci-enne institution de justice d’Europe). Il a été créé par Al HakimAl Mostansir Bibal en 960, en Andalousie. Il permet encore au-jourd’hui de contrôler de manière équitable l’irrigation de la riv-ière Huerta, la zone maraîchère valencienne.

A suivre

Le Dr Karim Ouldennebia est professeur à l’université Dji-lali-Liabès de Sidi Bel-Abbès.

Patrimoine

Histoire d’unpuits pentagonal

sur les bords de la Mekerra

Quatrième partie

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