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HISTOIRE DE GRISELLES 1800-1900 (1 ÈRE PARTIE) MARIE-LOUISE RENEAUD

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HISTOIRE DE GRISELLES

1800-1900

(1ÈRE PARTIE)

MARIE-LOUISE RENEAUD

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Ce document est la retranscription effectuée par Jean-Paul THIERRY en août 2011 d’un document dactylographié qu'il était difficile de mettre sur le site Histoire de Griselles.

La présentation initiale du document a été conservée.

Les photographies ont été scannées à partir du document d'origine.

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conserver une taille de fichier raisonnable.

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L'Histoire de Griselles au XIX ème siècle --ooOoo--

La première partie comprend :

- l'introduction - la vie quotidienne des habitants - l'agriculture - les voies de communication

______________

La deuxième partie comprendra :

- les petites entreprises artisanales - les écoles - les châteaux et châtelains - l'église et les curés - les maires et conseils municipaux - les affaires militaires : garde nationale, guerres, etc.

Vue générale de Griselles aux alentours de 1940 Le village s'est endormi et n'a presque pas évolué

depuis la fin du 19ème siècle ______________

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Le XIXème siècle : 1800 à 1900 ______________

100 ans, cela vous semble bien loin dans le passé. Et pourtant, le père de votre grand-père était probablement né il y a un siècle. Durant de 19ème siècle, la vie quotidienne des habitants de Griselles va être plus changée que pendant les 15 siècles précédents.

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Conséquences de la Révolution ______________

En 1800, le Révolution est pratiquement finie. En 1804, Napoléon Bonaparte est proclamé empereur. Que nous a apporté cette période de sanglants bouleversements ? J'y vois deux aspects importants :

- la Déclaration des Droits de l'Homme, qui sera un modèle pour l'humanité entière,

- l'unification de la France. La Déclaration des Droits de l'Homme Elle comporte 17 articles dont voici quelques extraits :

1- Les hommes naissent libres et égaux en droits. 2- Ces droits sont la liberté, la propriété, la sureté et la résistance à l'oppression. 4- La liberté consiste à faire tout ce qui ne nuit pas aux autres. 10- Nul ne peut être inquiété pour ses opinions politiques ou religieuses … 11- Tout citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement … 13- … une contribution commune (impôt) est indispensable. Elle doit être répartie

entre les citoyens en raison de leurs facultés (fortune). 17- La propriété est un droit inviolable et sacré et nul ne peut en être privé …

Cette DECLARATION est un grand pas en avant dans l'histoire de l'HUMANITE. Mais a-t-elle toujours été respectée ? Même à l'heure actuelle ? L'unification de la France Jusqu'ici la France était un assemblage de Provinces. Chacune avait gardé ses propres lois, ses propres mesures et même, parfois, sa propre langue (provençal, breton, basque, auvergnat, etc.). Les provinces sont supprimées ; la France est divisée en départements : chacun d'eux est divisé en arrondissements et en cantons. Griselles, qui faisait partie de la généralité d'Orléans et de l'archevêché de Sens, fait partie désormais du département du Loiret, de l'arrondissement de Montargis et du canton de la Selle-sur-le-Bied . Quand le canton de la Selle-sur-le-Bied est supprimé, en 1801, Griselles est rattaché au canton de Ferrières. Les habitants apprécient aussi que les magistrats étant payés par la Nation, la justice soit rendue gratuitement. Griselles dépend de la justice de Paix xe Ferrières pour les petites affaires, mais depuis la suppression de ces juges cantonaux, toutes les plaintes sont jugées à Montargis.

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Mais tout cela ne modifie guère ma vie quotidienne des habitants. Par contre, l'établissement du système métrique va bouleverser les habitudes séculaires. Auparavant les différentes mesures, bien que portant le même nom, dans des lieux différents, ne correspondaient pas à de mêmes quantités. La perche (mesure de surface) valait entre 5 m² et 6,4 m² selon les régions. Ferrières, Montargis, Courtenay n'avaient pas exactement les mêmes mesures !!! Ce fut si difficile à entrer dans la vie courante qu'il fallut, quarante ans plus tard, une ordonnance royale (Louis-Philippe en 1840) pour que les contrats soient rédigés en employant les mesures légales. Il en reste encore des traces dans le langage courant : qui n'a pas entendu parler d'une "corde " de bois (3 stères), d'une "livre " de beurre ou d'un "arpent " de terre ? Mais bien d'autres changements vont modifier les conditions de vie et de travail de tous les habitants.

______________ Griselles n'est plus rattaché à l'archevêché de Sens : il est rattaché à l'évêché d'Orléans.

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Le XIXème siècle : Inventions - découvertes ______________

Voici quelques-unes des découvertes et inventions qui ont modifiés plus ou moins la vie des Grisellois (il y en eut bien d'autres).

1814 : La1ère locomotive à vapeur (par Stephenson - Anglais)

1825 : La moissonneuse (par Mac Cormick - Américain)

1825 : La photographie (par Niepce - Français)

1830 : La machine à coudre (par Thimonnier - Français)

1859 : Le 1er puits de pétrole (par Drake - Américain)

1860 : Le moteur à explosion (par Lenoir - Français)

1863 : La découverte des microbes (par Pasteur - français)

1866 : La dynamite (par Nobel - Suédois)

1876 : Le téléphone (par Graham Bell - Américain)

1878 : Le moteur à essence (par Daimler - Allemand)

1880 : La bicyclette à chaîne

1885 : Le vaccin contre la rage (par Pasteur - français)

1888 : La chambre à air (par Dunlop - Ecossais)

1891 : Le pneumatique "pneu" (par Michelin - Français)

1896 : La radio "T.S.F." (par Marconi - Italien)

1897 : Le 1er vol en avion (par Clément Ader - Français)

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Ces inventions, dues à des savants de toutes les nationalités, profitèrent-elles aux habitants de Griselles ? Oui, la locomotive à vapeur : En 1858, le train arrivera à Montargis avec arrêt à Ferrières, mais bien peu auront l'occasion de s'en servir. Les Grisellois n'ont pas l'esprit voyage et restent dans leur petit environnement. Oui, la moissonneuse : Elle soulage la peine des hommes et permet de récolter plus vite, dans de meilleures conditions. Oui, la machine à coudre :Dès qu'une couturière aura acheté une de ces machines, qui coud mieux et plus vite qu'à la main, toutes ses concurrentes l'imiteront. A cette époque, on en vendait pas d'habits tout faits, la couturière du village confectionnait tout : de la simple chemise à la blouse du patron et à la robe de mariée. Quelques-unes se spécialisaient dans les vêtements d'hommes. Les femmes ne savaient que raccommoder. La photographie : Peut-être quelques-uns se sont "faits tirer le portrait" à Montargis ou par un de ces photographes ambulants qui parcouraient la campagne. L'automobile : Ils ont certainement vu ces machines qui avancent vite et sans chevaux, en faisant beaucoup de bruits et effrayant les troupeaux, mais ils ne les aimaient pas. En 1924, le conseil municipal limitait la vitesse des véhicules à 12 km/h.

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La bicyclette à chaîne : Ils en ont vu, mais en ont-ils acheté ? C'est peu probable. La vaccin contre la rage : Ils en ont entendu parler et si un habitant avait été mordu par une bête enragée, il aurait certainement été à Paris se faire soigner. L'enragé était promis à une mort affreuse. La plupart des habitants ont probablement ignoré les autres découvertes ou les ont jugées invraisemblables ou sans intérêts.

______________ Lors de la création d'un bureau de "Poste aux lettres" à la Selle-sur-le-Bied, une voiture allait matin et soir à la gare de Ferrières chercher ou porter le courrier. Comme on prenait des voyageurs, les habitants de Griselles pouvaient en profiter.

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Griselles au XIX ème siècle : Les habitants ______________

Combien sont-ils ? Au 19ème siècle, le nombre d'habitants de Griselles augmente de façon considérable. Arrivé au maximum, ce nombre est redescendu immédiatement, de façon définitive1. En 75 ans, la population passe de 463 habitants en 1801 à 921 en 1876, soit près du double. Mais en 1896, il n'en reste que 757. C'est le commencement d'une lente diminution qui durera jusqu'en 1975 (392 habitants). Après les guerres de Napoléon, il y eut beaucoup de naissances, comme après toutes les guerres. Mais les progrès de la médecine et de l'hygiène ont diminué d'une façon importante les décès d'enfants de moins de 2 ans. De 1813 à 1852, il y a eu 1 021 naissances et seulement 619 décès. Quel âge ont-ils ? En 1836, il y a 49% de jeunes de moins de 20 ans et seulement 6% de plus de 60 ans. On trouve de nombreuses familles de 5, 6 ou 7 enfants. Simon Bachet, un fermier de 40 ans en a 9 entre 2 et 17 ans. Où sont-ils nés ? En 1876, sur 921 habitants, 524 sont nés à Griselles 308 dans une commune proche, soit 99% 18 à Paris, dont 15 nourrissons des hospices de Paris. 31 dans le reste de la France dont 23 au château

(châtelains, domestiques, etc.) 1 seule étrangère : la nurse luxembourgeoise du château Que font-ils ? Voici quelques chiffres extraits des registres de recensement de 1836 et 1881. On peut remarquer que le nombre d'artisans a plus que doublé. De plus, ils se sont spécialisés. Par exemple, il y avait deux charrons en 1836, en 1881 on trouve un charron, un charpentier et un menuisier. Il y avait 2 couturières en 1836, on en trouve 8 en 1881 et 2 lingères. Celles-ci s'occupaient principalement de faire et d'entretenir les bonnets tuyautés des femmes. De plus, en 1881, on trouve un tailleur d'habits.

1 A noter que l'ouvrage de Mme Reneaud a été écrit avant que la population de Griselles ne se remette à croitre rapidement à partir des années 1980.

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GRISELLES (1792-1902)

75

95

69

173

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260

187

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63

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157 159

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100

150

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250

300

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2

1812

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2

1822

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2

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2

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2

1872

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2

1882

-189

2

1892

-190

2Mariages Décès Naissances

En 1881, on trouve aussi un boulanger : il ne fait pas beaucoup de pain, mais il en cuit beaucoup. Les femmes façonnent leurs pains à leur goût, puis quand la pâte est levée, elles l'emmènent cuire chez le boulanger. Finie la pénible corvée du four. A jours fixes, le boulanger fait cuire le pain de toutes les ménagères. Pour reconnaître "leur" pain, elles le marquent, parce qu'après la cuisson tous les pains se ressemblent. Le tonnelier a disparu de la liste en 1881, le phylloxera ayant tué toutes les vignes en 1878.

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Liste des habitants groupés selon leurs occupations

1836 1881 Métayers ou fermiers 30 38 Journaliers agricoles 18 24 Artisans 16 38

Artisans 16 38 Commerçants 2 7 Propriétaires 3 9 Rentiers 8 12 Meuniers 3 3 Chaufourniers 2 2 Tuilier 1 1 Carrier 1 1 Enseignants 1 instituteur 2 instituteurs laïcs

6 religieuses Curé 1 1 Garde de la forêt 1 1 Garde champêtre 1 1 Gardes particuliers 2 2 Domestiques 31 35

Mais tous les membres d'une catégorie n'ont pas la même fortune, ni le même mode de vie. Les propriétaires par exemple, il faut distinguer :

1- Ceux qui possèdent plusieurs hectares de bois et de terre : ils ont plusieurs fermiers et quelques métayers ; ce sont les châtelains.

2- Ceux qui possèdent un domaine d'une centaine d'hectares. Ils ont une maison à Griselles, mais habitent Montargis. Ils ont un ou deux fermiers (domaines de la Ronce, de Courvilaine, de Beaumarchais, etc.)

3- Les propriétaires exploitants . Ils ont de 15 à 60 ha. Ils ont des domestiques, possèdent des chevaux, un bon troupeau de vaches et de moutons.

Les fermiers et les métayers ont également une vie bien différente :

1- Les fermiers versent un loyer qui est fixé pour 9 ans. Les produits de la terre augmentent de valeur, le bénéfice est pour eux.

2- Les métayers exploitent en général moins de 10 ha de terre, ils partagent tous les ans les produits de la ferme avec le propriétaire (grains, volailles). Malheur à eux si la récolte a été mauvaise ou si des bêtes ont crevé. La loi ne les protège pas. Le propriétaire peut les renvoyer à la Saint-Martin suivante. C'est la misère absolue.

Chez les journaliers , on distingue aussi 2 catégories :

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1- Ceux qui sont propriétaires de leur maison et d'un lopin de terre. Ils travaillent à la journée chez les autres, mais récoltent leurs légumes, élèvent poulets et lapins et même parfois un porc ou une vache.

2- Ceux qui ne possèdent rien et vivent à la limite de l'indigence. Ils doivent payer un loyer pour une maison souvent malsaine et récoltent quelques légumes. Ils travaillent chez les autres "d'un soleil à l'autre" (soleil levant au soleils couchant), gagnent 1 fr 50 par jour en hiver et 3 fr. en été. Ils ne travaillent pas tous les jours, faute d'employeurs.

Ils vont dans les fermes, aux fours à chaux, en forêt.

La dépense journalière pour une famille avec 3 enfants est évaluée à 3 fr. pour la nourriture. Alors la femme prend un nourrisson quand elle le peut, élève des lapins avec l'herbe des chemins. Les enfants sont placés domestiques très jeunes, parfois dès 10 ans. Mais comment acheter des habits ? Impossible. On raccommode, on rafistole le plus longtemps possible. Peut-être un plus riche leur donnera un vieux vêtement qu'il juge inutilisable pour lui, mais c'est rare.

Quand aux rentiers , rares sont ceux qui vivent des rentes que leur ont laissé leur parents, mais c'est possible car le franc a conservé le même valeur pendant presque tout le 19ème siècle. Mais la plupart sont d'anciens cultivateurs qui ont loué ou vendu en viager leur exploitation et se sont retirés dans une maison leur appartenant avec un petit terrain pour s'occuper un peu en y récoltant leurs légumes.

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Un ménage de petits rentiers en 1898

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La nourriture

1- Les aliments : Dans toutes les familles, on mange les légumes de saison provenant du jardin : pois, haricots, fèves, carottes, choux, navets. Bientôt la culture de la pomme de terre se répandra ; elle aidera beaucoup à éviter les famines. Avec ces légumes cuits à grande eau dans la marmite, on fait de la soupe. Dans toutes les familles, on mange de la soupe matin, midi et soir. Si, dans les familles aisées, on met du ^pain dans la soupe (de seigle ou de froment), chez les pauvres, on se contente de bouillie d'avoine ou de froment. C'est moins bon, moins nourrissant, mais moins cher.

Après la soupe, on mange les légumes qui ont servi à faire le bouillon, avec parfois un petit morceau de porc salé qui a cuit avec le bouillon. Comme dessert, un fruit en été, pommes ou noix en hiver. Ceux qui ont vache ou chèvre ont du fromage. Presque tous on du miel, car beaucoup ont des "mouches". Ce miel est cependant gardé pour les malades. Comme boisson, au début du siècle : du vin ou de la piquette (2ème pressage du moût). Mais en 1878, toutes les vignes sont détruites par le phylloxéra. Ceux qui ont des pommiers font du cidre, les autres boivent de l'eau, de la bière de ménage (à base d'orge) ou de la frênette (à base de feuilles de frêne).

2- La Cuisson : Au début du 19ème siècle, on se sert uniquement du feu dans la cheminée, soit grâce à la marmite suspendue à la crémaillère, soit avec le gros pot-au-feu à trois pieds qu'on approche du feu et qui mijote tout doucement (haricots, pois ou fèves). On fait griller châtaignes ou pommes de terre dans les cendres et les braises ; et devant le feu, on peut faire cuire des pommes ou griller du pain. A partir de 1850, on trouve de petits poêles à braises, pratiques surtout en été quand la cheminée chauffe trop la salle. A la fin du siècle enfin, les riches fermières peuvent acheter des cuisinières en fonte sur lesquelles ont peut faire cuire toutes sortes de plats (y compris dans le four). En plus, la cuisinière chauffe agréablement la pièce d'habitation.

3- Les ustensiles : A part la marmite de fonte qu'on retrouve dans toutes les maisons, la plupart des ustensiles sont en terre suites : pot au feu, plats, écuelles, saloir, pots. Il n'y a que les gens riches qui possèdent des casseroles en fer étamé et surtout en cuivre. Chez eux, on trouve aussi de jolies assiettes décorées en faïence. Chez les pauvres, on se sert uniquement de poterie vernissée. Il faudra attendre le début du 20ème siècle pour que le fer étamé soit utilisé couramment. Souvent les gens mangent dans des écuelles individuelles. Les couverts sont en fer ou en étain. Chacun se sert de son couteau de poche. On va à l'eau avec un lourd seau en bois cerclé de châtaignier ou de fer.

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A gauche, les pincettes et la pelle à braises. Au m ilieu, la marmite pendue à la crémaillère. A droite, le tisonnier et la poêle à l ongue queue ; au fond, le four à pain.

Le pot au feu, émaillé brun, sauf la base non émaillée. On le mettait

devant la cheminée, près des braises et des flammes.

Le grand plat, émaillé blanc craquelé à l'intérieur, brun foncé ou noir à

l'extérieur.

L'écuelle : seuls l'intérieur et la queue

sont émaillés

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Un des derniers fours ronds de Griselles : celui de la Paillarderie

Un four en cours de démolition au bourg de Griselle s. On peut voir comment était construite la voûte .

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Quand un journalier allait travailler ans un champ un peu éloigné, il ne revenait pas manger et emportait pour son repas de midi un crouton de pain et une poignée de noix. Les noix à cette époque avaient une grande importance : elles servaient non seulement à la nourriture mais leur huile servait à la cuisine et à l'éclairage. Aussi chaque ferme, chaque métairie possédait quelques noyers. Quand les noyers gelaient au printemps, c'était un désastre.

Les vêtements Les hommes : Pour le travail, ils portent un pantalon de toile ou de droguet solide, souvent très usagée, une chemise de toile de chanvre filé à la maison (au début du siècle). Par la suite, les cotonnades étant devenues bon marché, ils préfèrent mes coutils moins rudes à la peau. Une veste plus ou moins grande complète le costume. Sur la tête, un bonnet ou un chapeau déformé. Dans les pieds, de gros sabots de bois, les bots ronds" ou des sabots avec une bride de cuir qu'on remettait ensuite sur la suivante quand les sabots étaient usés. Certains portaient des guêtres de toile et parfois de cuir qui protégeaient les jambes des épines et aussi des serpents ! En hiver, on mettait du foin dans ses sabots pour avoir chaud aux pieds. Il faut reconnaître que les sabots protégeaient bien de l'humidité. Mais au début du 19ème siècle, beaucoup de journaliers, et leur famille, marchaient pieds nus pour économiser les sabots et les conserver pour le mauvais temps. Pour aller à la foire, les hommes enfilent par-dessus leurs vêtements la "biaude", une grande blouse grise ou bleue. Les femmes , par-dessus de longs jupons de cotonnade ou de satinette noire, portent des jupes en lainages foncés qui descendent jusqu'aux chevilles, une chemise à manches mi-longues, en chanvre ou en lin et par-dessus une casaque ou un caraco presque toujours sombre. Sur la tête, pour travailler, la fermière met une "caline", coiffe blanche très simple qui emboîte la tête. Les moins riches se contentent d'une "fanchon", mouchoir gris ou écossais que l'on plie en 2 suivant la diagonale et que l'on noue sous le cou. Les jours de sortie, les fermières mettent leur bonnet finement tuyauté, blanc, au fond de coiffe en mousseline unie pour les vieilles, coquettement décorés pour les jeunes. Un beau châle sur les épaules, et les coquettes peuvent aller à la messe ou au marché. Les marchés et les foires sont très fréquentés par les femmes aisées ; c'est là qu'on rencontre les amies et qu'on se tient au courant de tous les potins. Jai vu les vêtements de mon arrière grand-mère : sa jupe comportait une fente longitudinale à droite, qui correspondait à une poche profonde su jupon, et cela pour éviter, sans doute, le vol du porte-monnaie. C'est à cette époque que l'on trouve des lingères dont le métier consiste à tuyauter les bonnets, reposer un fond brodé sur une coiffe ou même fabriquer entièrement une coiffe.

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Les coiffes du Gâtinais ______________

La caline que les fermières portaient pour travailler et même parfois pour dormir. On attachait souvent les deux pans sous le menton.

Les femmes de journalier ne le portaient que le dimanche.

Une très belle coiffe avec des entre-deux en dentelle de

Valenciennes séparées par des bandes brodées de fleurs.

Fer à tuyauter les coiffes

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Les coiffes gâtinaises du musée des Arts et techniques du Gâtinais à Mont argis

Au 19 ème siècle, les femmes cachent toujours leurs cheveux. Cette journalière porte un mouchoir de tête que dans le Gâtinais on appelle "fanchon" ou "marmotte"

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L'habitation - les meubles Au 19ème siècle, les plus modestes maisons, où logent les pauvres journaliers te les indigents, sont en colombages de bois et en torchis. Le toit est en chaume, le sol de terre battue. La fenêtre est petite (on paie des impôts sur les fenêtres selon leurs dimensions) et, pour voir clair, on ouvre le haut de la porte s'il ne fait pas trop froid. Ces masures, louées à des journaliers, seront abandonnées à la fin du siècle, par suite de l'exode des ouvriers vers les usines de la ville. Elles serviront de granges, de bergeries ou, abandonnées, elles finiront par s'écraser. Mais beaucoup de maisons sont en pierre avec de belles arêtes en grosses pierres bien taillées. Les toits à eux pans sont en petites tuiles du pays, rectangulaires. Sur le sol, des carreaux en terre cuite. Cependant toutes ces maisons, aisées ou pauvres, ne possèdent qu'une seule pièce où l'on fait la cuisine, où l'on mange, où l'on dort, où l'on fait la veillée autour de l'âtre. Quelques-unes ont une petite pièce froide (sans feu) et une "souillarde" où l'on range les ustensiles de cuisine, quelques provisions et où couche la servante. Presque toutes les maisons de pierres ont une cave avec une descente extérieure. Le mobilier : Au début du siècle, il est très simple. Chaque famille ou presque a un coffre, souvent apporté en dot par la mariée ; On y met le linge et les vêtements de fête. Une lourde table, quelques bancs et une maie pour pétrir le pain complète, avec les lits, le mobilier courant. Ce lit peut être en bois avec un confortable paillasse, recouverte d'une épaisse couette de plumes ou de duvet. Des rideaux l'isolent du reste de la salle. Chez les pauvres, ce n'est qu'une paillasse posée sur un châlit que cachent quelques loques. Au milieu du 19ème siècle, peut-être même plus tôt, les riches fermières exposent fièrement leur belle vaisselle en faïence peinte. Des armoires, des buffets hauts ou bas, avec des portes moulurées et sculptées commencent à se rencontrer dans les maisons aisées. Aux jeunes mariés, au lieu d'offrir un coffre, on donne un buffet décoré, bien sûr, de cœurs. Plus tard, les portes d'armoires et de buffets n'offriront plus que des moulures droites. Il ne faut pas oublier les horloges souvent peintes que l'on trouve dans tous les foyers aisés.

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Dans le grenier du marchand de grains, lucarnes

rondes d’aération et portes d’accès se succédaient.

Cette belle maison près de la place porte la

date 1849.La maison dont on

aperçoit le pignon est datée de 1820.

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Sur le linteau du soupirail une date : 1849

Une porte ancienne àdeux battants superposés

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Un petit dressoir rustique ruralFormé par l’assemblage de

quelques planches, il était clouéaprès les poutres

(Fin du 19 ème siècle)

Une jolie maie-commode. Mademoiselle Rachel Berger (1890-1982) se souvient ‘avoir vu sa mère pétrir la pâte du pain d ans cette maie (farine, eau, sel et levain). Quand la pâte était levée dans les corbeillons, elle la

portait chez le boulanger qui cuisait le pain.

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Un buffet haut venant des fourneaux

Un buffet haut venant de Maison Rouge. Les cœurs sc ulptés sur les tiroirs laissent penser qu'il s'agit d'un meuble de mariage.

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Encore un beau buffet dans une ferme griselloise

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Comment se soignent-ils ? Au début du 19ème siècle, il y a un chirurgien à Ferrières et à la Selle-sur-le-Bied. Mais ils ne savent pas grand' chose : ils saignent; ils purgent. Puis un médecin vient s'établir à Ferrières. C'était déjà un rude métier. Il circule par tous les temps, dans une voiture à cheval, ses clients pouvant habiter à plus dd 12 km. Vers 1850, un autre médecin s'établit à la Selle-sur-le-Bied. On peut noter que le docteur Gastellier, qui fut maire de Montargis, et un docteur très renommé, est né à Ferrières. Mais quand on a très peu d'argent, on hésite à faire venir le médecin. Toutes les femmes connaissent quelques plantes médicinales, les "simples". On en fait de la tisane à laquelle on aoute du miel. Beaucoup de gens on des "paniers" 'ruches recouvertes de paille). Si ça ne suffit pas, on va voir la "guérisseuse". Certaines connaissent très bien un grand nombre de plantes médicinales et obtiennent parfois de bons résultats. D'autres, avec ou sans imposition des mains, marmonnent une prière "magique" adressée à un saint (on choisit le saint selon sa maladie) et souvent prescrivent une "neuvaine" (la même prière récitée pendant 9 jours). Il s'agit d'ailleurs d'une prière connue (Pater ou Ave) car elles ne livrent pas la prière magique qui perdrait, disent-elles, tout son pouvoir. Souvent ces guérisseuses sont un peu sorcières. Avec certaines formules, elles éloignent souris et rats de votre grenier ou les font aller chez le voisin, à qui vous voulez du mal. Elles sont même capables de "lever un envoutement" ou de "jeter un sort". Masi attention, l y a des guérisseuses honnêtes, et les autres que l'on appelle maintenant des charlatans.

______________

Photocopies d'extraits tirés du formulaire d'une gu érisseuse ______________

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Le 24-11-1871, le Conseil Municipal adresse ses remerciements au docteur Leroy, médecin cantonal, pour ses généreux dévouement lors de l'épidémie d'angine couenneuse (il s'agit du croup). Bravo Docteur !

Traduction

Prière pour le chancre des vachesou cocotte

On souffle 5 fois sur le chancreen faisant trois signes de croixle matin à jeun et avant le soleillevé. Et puis l’on dit : « chancre, lefils de Dieu te maudit, la ViergeMarie tr confond, St Jean Airouxet St Fiacre commandent quetu sortes sur le champ ». Vousoffrez une neuvaine à Dieuet aux Saints susnomméspendant neuf jours matinet soir.

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Griselles au XIX ème siècle : L'agriculture ______________

Au début du 19ème siècle, les paysans cultivent leurs terres à peu près comme au Moyen Age : pioche, pelle, fourche, faucille, faux, fléau pour les outils à main ; charrue et herse pour les outils attelés. Lentement, ils vont se moderniser dans la deuxième partie du siècle. La première machine à battre fonctionne dans la commune en 1857. En 1892, il y a trois machines à battre et une faucheuse mécanique. Les statistiques agricoles ne remontant qu'à 1854 pour les cultures et 1892 pour les animaux, voici le résumé de ce que j'y ai trouvé. 1854 1892

Surface cultivée

Grains à l'hectare

Paille à l'hectare

Surface cultivée

Grains à l'hectare

Paille à l'hectare

Blé 200 ha 9 quintaux

21 quintaux 220 ha 17

quintaux 25

quintaux

Avoine 360 ha 9 quintaux

9 quintaux 450 ha 9

quintaux 9

quintaux

Orge 50 ha 8 quintaux

18 quintaux

22 ha 10 quintaux

8 quintaux

Méteil 150 ha 9 quintaux

20 quintaux 170 ha 16

quintaux 25

quintaux

Seigle 50 ha 11 quintaux

16 quintaux 10 ha 12

quintaux 25

quintaux Pommes de terre 20 ha 80

quintaux - 25 ha 90

quintaux -

Prés naturels 110 ha - 35

quintaux 80 ha - 30 quintaux

Prairies artificielles 105 ha - 16

quintaux 200 ha - 30 quintaux

Chanvre 4 ha 400 kg de filasse 0 ha - -

Vignes 11 ha 8 hl - 1,26 ha 3 hl -

Noix 600 kg en tout - - -

Pommes 1 500 quintaux 400 pommiers ayant donné 550 hl de cidre

En 1892 :

- Le chanvre n'est plus cultivé. - La vigne avait complètement disparu lors de l'attaque du phylloxéra. En 1888, le

conseil municipal se déclare favorable à la plantation de cépages américains. En 1892, 1 hectare 26 est planté.

- Les prairies artificielles ont doublé de surface.

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Le bétail en 1892 Espèce chevaline : 90 chevaux dont 75 entiers Espèce asine : 4 ânes - 8 ânesses Espèces bovine :

5 taureaux 400 vaches laitières donnant en moyenne 20 hl de lait par an. Avec ce lait, on fabrique 3 000 kilos de fromages maigres et 7 500 kilos de beurre. 90 élèves ou veaux

Espèce ovine :

4 béliers 400 moutons 700 brebis 750 agneaux de 2 ans et moins Chaque toison avec suint pèse 2,5 kg et vaut 1,70 francs le kg.

Espèce porcine : 15 truies 80 porcs 20 porcelets

Espèce caprine : 10 chèvres

Ruches : Il y a 124 ruches donnant chacune en moyenne 6 kg de miel et 1 kg de cire.

______________ Les engrais En 1892, on a utilisé dans la commune :

16 000 quintaux de marne 400 quintaux de chaux 600 kilos de guano 200 quintaux de super phosphates 150 quintaux de nitrate de soude

En outre, on a répandu 6 000 quintaux de fumier de cheval et 42 000 quintaux de fumier de vache.

______________

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Le moissonneur coupe le blé avec sa faucille ; sa femme ramasse les poignées coupées ace sa propre faucille. Elle les dépose sur un lien de seigle étendu sur le sol. Quand il y en a assez pour faire une gerbe, elle noue le lien et recommence plus loin. Le soir, les gerbes sont entasses en tas (dans le Gâtinais on dit en "terriaux") de 11 ou 12 gerbes. C'est une survivance de l'époque féodale. Les envoyés du curé ou du seigneur prenaient une gerbe sur chaque tas : c'était la dîme. C'est seulement après que l'on pouvait rentrer la moisson.

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Exploitations ______________

En 1892, on trouve :

- 24 propriétaires exploitants seulement leurs terres - 330 exploitants louant d'autres terrer en plus des leurs - 176 fermiers - 75 journaliers

Les journaliers possédant une maison et un jardin étaient considérés comme propriétaires.

______________

Salaires et prix

______________

Entre 1882 et 1892, les salaires ne changent pas. Un journalier nourri gagne par jour 1 fr. 50 et 3 fr. pendant la moisson. Pour une femme, le salaire est 1 fr. et 1 fr. 50 pendant la moisson. Un enfant (moins de 16 ans) ne touche que 0,50 fr. ou 1 fr. selon la saison. Les journaliers ne travaillent que 200 jours par an en moyenne. Les ouvriers agricoles "gagés" gagnent plus. On trouve à Griselles en 1892 :

- 8 laboureurs à 400 fr. par an - 7 bergers à 350 fr. par an - 15 domestiques mâles âgés de plus de 16 ans à 350 fr. par an - 24 servantes à 250 fr. par an

En 1854, un ouvrier agricole, non nourri et employé seulement une partie de l'année ne gagnait que 1,50 fr. par jour.

______________ Les artisans sont mieux payés : en 1892, maçon, forgeron et menuisier touchent 3 fr. par jour.

______________ Le kilo de pain vaut 0,24 fr. le kilo, le kilo de beurre 2,20 fr., le kilo de viande de vache (2ème catégorie) 0,50 fr., une douzaine d'œufs 0,60 fr., un litre de haricots 0,35 fr., un litre de pommes de terre 0,05 fr., un litre devin 0,50 fr., un litre de cidre 0,20 fr., un kilo de miel 2 fr., une poule moyenne 1,50 fr., une oie 3,50 fr., une dinde 4,50 fr., un agneau de l'année 5 fr.,un porcelet 20 fr., une chèvre 30 fr., un âne 70 fr., une vache 300 fr. et un cheval 1 000 fr.

______________

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Les gerbes de blé sont entassées en "terriaux"

Le fourrage, coupé par la faux, se couche en "andin s" réguliers. Quand il sera sec, on le mettra en bottes attachées par le sommet. Ce sont les "catins". Il peut aussi

être mis en gros tas : les "meulons".

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Montant des fermages ______________

Terres labourables : l'hectare : 800 à 2 000 fr. selon la qualité. Prés naturels : 1 400 à 3 000 fr. Vignes : 2 000 à 3 000 fr.

______________

En résumé : Un journalier agricole gagne annuellement : 3 fr. x 60 jours de moisson = 180 fr. 1,50 fr. x 140 jours ordinaires = 210 fr. Soit un total de 390 fr. annuellement ; ce qui donne 1,06 fr. par jour et par famille. Pour survivre , il faut que la femme travaille. Elle fait des journées, élève un nourrisson si elle en trouve un, nourrit quelques lapins avec l'herbe des chemins. On ne laisse rien perdre : femme et enfants vont glaner après la moisson enlevée, grappiller après les vendanges (ces droits ont été reconnus par la loi). On va aussi "au bois mort" pour faire la cuisine et se chauffer. Cette situation est proche de l'indigence. Durant le 19ème siècle, on essaiera de les aider : école gratuite pour les élèves indigents, assistance médicale gratuite pour les familles les plus pauvres.

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La ferme de la Cour de Hongres construite environ e n 1850 par Monsieur le Comte de Brosses

La ferme de la Paillarderie construite (ou agrandie ) en 1971 par Monsieur Leroy Saint-Georges

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Griselles au XIX ème siècle : Petites entreprises artisanales ______________

Ce sont de petites entreprises où la patron a moins de 10 ouvriers sous ses ordres. Elles sont peu nombreuses dans une commune rurale et ont un point commun : elles utilisent uniquement des produits du sol. Commençons par les plus riches. Si l'on en croit l'évaluation des revenus cadastraux de 1833, les 3 moulins comptent chacun pour 45 francs, alors que chacun des fours à chaux et la tuilerie n'ont chacun que 12 francs de revenus. Il y a trois moulins à eau : Le moulin de Corbelin qui, au moment de l'évaluation des revenus, est la propriété de Savinien Huguet. Celui-ci achètera par la suite le moulin des Aulnes. Avant la fin du siècle, il sera vendu et deviendra une habitation de plaisance.

Le second est le moulin des Aulnes . En 1833, il est la propriété de Louis Reine. Sur le cadastre de 1810, il était déjà propriété de la famille Reine, une longue lignée de

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meuniers. Il sera racheté par Savinien Huguet. C'est lui qui résistera le plus longtemps à la concurrence des minoteries (jusqu'en 1940 avec des périodes d'arrêt). Par une note sur les liste de recensement (1836 ?), on apprend que ces deux moulins ont chacun une écurie de 9 chevaux ou mulets. S'ils avaient de la farine à livrer à Paucourt ou à La Chapelle, il était certainement plus facile de livrer la farine à dos d'animal par les "aisances" (sentiers) de la forêt. Mais ce chiffre confirme l'importance des moulins. Le troisième moulin est le moulin du Bourg , appelé Moulin Tosset, du nom, parait-il, d'un ancien propriétaire. Pratiquement, il s'arrêtera à la fin du siècle, mais pendant la guerre 1914-1918, il reprendra un peu d'activité, pour rendre service aux habitants. En 1928, il est vendu et devient une petite usine d'appareillage électrique : Outils-France. Selon les statistiques agricoles du 19ème siècle, les moulins ont chacun un rendement de 45 hectolitres par jour, mais chôment 65 jours par an (inondation - sécheresse). Les fours à chaux (qui ont donné le nom au hameau des Fourneaux) (autrefois on disait un fourneau à chaux, un fourneau à tuiles). En 1653, un Baulier est déjà chaufournier. L'autre four, plus récent, date du 18ème siècle. Ils fournissent chaux vive et chaux éteinte aux agriculteurs, aux maçons et aux tanneries. En 1810, la digue des étangs d'Ervauville se rompt. L'inondation gagne les fours à chaux en pleine activité. Ils éclatent. Dans la seconde partie du 19ème siècle, leur existence est menacée. Leur prix de revient est beaucoup plus élevé que les grandes usines équipées de machines. Les fours à chaux fermeront l'un après l'autre avant la fin du siècle. La tuilerie : Quand a-t-elle été crée ? Après la Révolution puisqu'elle ne figure pas sur la matrice cadastrale de 1791, avant 1810 puisqu'elle figure sur le plus vieux plan cadastral connu de la commune. Sur l'extrait des revenus cadastraux, M. Pierre Lebert père est à la fois propriétaire de la tuilerie et d'un four à chaux. A-t-il créé la tuilerie lorsqu'il s'est aperçu du déclin des fours à chaux. Les carrières sont exploitées par quelques ouvriers. Les plus belles pierres sont destinées aux maçons et surtout aux tailleurs de pierre. Le reste ira dans les fours à chaux. Bien que ce ne soit pas des entreprises, il faut citer les marnières . Chaque famille ou presque a sa marnière. La marne est une roche friable, blanche, argilo-calcaire, qui se délite assez vite. On en trouve partout dans le sous-sol du gâtinais à des profondeurs variables (jusqu'à 25 m de profondeur). On l'emploie dans la culture pour assainir les terres trop argileuses. Pour exploiter une marnière, on creuse, dans son champ, un puits de un mètre de diamètre environ. En haut, on installe un treuil dont le câble porte un très grand seau. Le "mineur" commence à creuser une galerie. Quand il a détaché suffisamment de blocs pour remplir le seau, il appelle. Celui qui est en haut remonte le seau, le vide, et on recommence.

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On creuse plusieurs galeries qui rayonnent autour du puits. On devrait parfois utiliser une brouette car certaines galeries étaient très longues (plus d'une centaine de mètres). Quand on avait extrait suffisamment de marne, on bouchait le puits avec de gros madriers, à quelques mètres de la surface, on plantait un arbre, souvent un noyer, pour se souvenir de l'endroit. Hélas ! les madriers ont pourri, les arbres ont été arrachés. Et parfois, un cultivateur a la surprise de voir s'ouvrir un effondrement au milieu de son champ. Encore heureux si ce n'est pas entre les roues de son tracteur.

Moulin des Aulnes

(fin 19ème)

Moulin Tosset

(fin 19ème)

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Les moulins sur le vieux cadastre (1810 ?)

Les fours à chaux sur le vieux

cadastre

Ce qui reste du séchoir à tuiles, près de la route d'Egreville

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Tuile

trou

Moulin Tosset

(fin 19ème)

vée par monsieur Mandion en défaisant une couverture à

Ferrières.

Elle porte l'inscription :

Fait par moi

Agathe Begau

Sur le vieux cadastre

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Griselles au XIX ème siècle : Voies de communication ______________

A ma connaissance, le plus ancien des chemins de Griselles date de Napoléon 1er, après l'acquisition du domaine de Bois-le-Roy par monsieur le marquis de Maleteste en 1809. La personne qui a fait ce plan a soigneusement étudié chaque chemin d'un bout à l'autre, indiquant toutes les distances en décamètres et en toises. Quand ce chemin en croise un autre, le carrefour et le nom de l'autre chemin sont indiqués. L'échelle de ½ millimètre par mètre est respectée. Mais il présente un gros défaut : il n'est pas orienté. Cheque chemin commence dans le bas d'une page et monte jusqu'en haut. Si le plan n'est pas fini, on le continue à la page suivante, comme vous pourrez le constater ci-après. En 1838, un nouveau cadastre fut dressé par un vrai géomètre. La même année, le Conseil municipal entreprit le classement des chemins. En 1881, nouveau classement qui ressemble beaucoup au précédent. Désormais, on trouve :

- 28 kms de chemins vicinaux : 6 mètres de largeur entre les fossés. Ils sont empierrés et leur entretien est à la charge de la commune.

- 10 kms de chemins ruraux , non empierrés, mais dont l'entretien est à la charge de la commune,

- 63 kms de chemins d'utilité privée , dont le sol appartient à la commune, mais dont l'entretien est assuré par les usagers.

Soit en tout 101 kms, ce qui explique l'importance des chemins d'utilité privée, dont la commune ne s'occupe pas. La commune est pauvre et ne pourrait pas entretenir convenablement les chemins si les "prestations" n'existaient pas. Au lieu de payer leurs impôts en monnaie, les habitants qui le désirent peuvent s'acquitter en effectuant des journées de travail pour l'entretien des chemins. Ce sont les "prestations". Au début de l'année, le Conseil prévoit les travaux à faire. Le maire et un conseiller surveille les travaux qui ont été décidés par le Conseil municipal. C'est d'ailleurs le Préfet qui fixe la valeur du travail fourni. Voici les tarifs pour 1874 et 1894 :

1874 1894 Une journée d'homme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1,50 F 1,75 F Une journée de cheval . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3 F 3,50 F Une journée d'âne . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 0,50 F 0,75 F Une journée de mulet . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2 F Une journée de voiture . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 F 1,20 F Une journée de voiture à âne . . . . . . . . . . . . . . . . 0,50 F 0,50 F

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La plupart préféraient d'acquitter de cette manière car l'argent était rare. Pourtant ce n'est pas cher payé. Un ouvrier chez un employeur gagnait, nourri, 1,50 F. La commune donnait 1,50 F non nourri. Dans le rôle des prestations dont la première feuille est reproduite ci-après, on peut lire que les plus imposés sont les châtelains, puis les meuniers, ensuite le maréchal-ferrant.

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La plupart des citoyens ordinaires devaient 4,50 F, soit 3 journées d'homme, qu'ils effectuaient. Mais le chemin qui a donné le plus de soucis à la commune est celui de Montargis à Egreville. Il n'y a pas de ponts et pour franchir les deux bars de la Cléry, les voitures passent à gué, au moulin. Les piétons utilisent des passerelles. Eugène Lachaussée, dans sa monographie de Griselles, pense qu'autrefois, il y a eu des ponts en bois, détruits depuis longtemps. Quand M. Pougin de Maisonneuve a acheté le moulin, il a protesté car le chemin qui reliait les 2 gués passait sur ses terres. En 1862, la construction des ponts est achevée. En 1880 (?), la construction de la rocade, qui descend de la place aux ponts, est décidée. Elle fait le tour à l'arrière du Bourg, en décrivant un demi-cercle. Mais elle ne fait pas l'unanimité. Beaucoup continuent à emprunter le chemin de la Blénière qui descend de la route de Corbelin en direction des prés, puis suit la Cléry jusqu'à l'entrée des ponts. Aussi, lorsqu'en 1882, le Conseil municipal envisage de vendre ce chemin, une pétition réunissant 67 signatures, demande le maintien de ce chemin. On reproche à la nouvelle route sa pente qui ne permet pas de monter avec des voitures très chargées. Sa largueur n'est pas suffisante et il y a des risques d'accident. Et, reproche important, comment feront les habitants des Chassins et du Chesnoy pour faire descendre leurs troupeaux dans les prés ? Réellement, il était difficile (la route étant en remblai) à une charrette et à un troupeau de se croiser. Dernier ennui avec ce chemin, la commune de Paucourt refuse absolument d'entretenir sa part du chemin, surtout dans la Montagne Jaune. Après la guerre 1939-1945, Paucourt refuse de nouveau de remettre en état cette portion de chemin, sous le prétexte que les habitants de Paucourt ne s'en servaient pas. Il fallut que le Préfet use de son autorité. Il ne rest plus qu'une dernière transformation pour que la voirie du bourg ressemble à ce qu'elle est maintenant. En 1882, la population augmentant, le Conseil municipal décide de faire agrandir le cimetière. Le terrain est en pente, il faut établir des murs de soutènement qui coupent le chemins qui va à l'abreuvoir (ancien gué). Pour le remplacer, on décide de tracer un raidillon qui ira directement de la place à l'entrée des ponts. Quel travail ! Autrefois, la place se prolongeait horizontalement jusqu'au mur du cimetière. Il va falloir ajouter 6 marches au porche de l'église qui auparavant était de plain-pied, reprendre les fondations du mur du petit cimetière (en réutilisant des fragments de sarcophages découverts au cours de ces travaux).

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Cent ans plus tard, il n'y a plus de troupeaux, plus de chevaux, le raidillon, ravagé par les pluies, est devenu dangereux. Il sera interdit à la circulation, sauf aux piétons. Quant à l'église, elle reste flanquée de ses incommodes marches, si pénibles a grimper pour les vieillards, et encore plus pour les porteurs de cercueil. Il faudra attendre près de 80 ans pour qu'un Conseil municipal ouvre un passage sur le côté gauche et mette en communication plus facile la place et l'église.

Les ponts sont construits. La passerelle subsiste, en ruines. Le gué est supprimé, et, pour être sûr que nul n'y passe, le propriétaire de ce

moulin y a placé de gros rochers.

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Griselles au XIX ème siècle : Les transports ______________

En 1860, l'ouverture d'une "postes aux lettres" à La Selle et la création d'une gare des chemins de fer à Ferrières va occasionner un service régulier de voitures entre ces deux bourgs. C'est le service des dépêches" qui passe à Griselles matin et soir, dans les deux sens, et prend des voyageurs. Quel progrès ! Progrès perdu, hélas !

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La voiture postale attend devant la gare de Ferrièr es-Fontenay

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Griselles au XIX ème siècle : Le service des Postes ______________

En juin 1832, le maire informe le Conseil municipal qu'à partir du 1er juillet, l'administration des Postes fera transporter, distribuer à domicile et recueillir tous les jours dans les communes dépourvues d'établissement des Postes, les correspondances administratives et particulières ainsi que les journaux, ouvrages périodiques et autres imprimés dont le transport est attribué à l'administration des Postes. Néanmoins, l'établissement du service journalier n'aura lieu que successivement et en raison des besoins des localités constatés par délibération du Conseil municipal et l'avis de monsieur le Préfet. Le Conseil municipal de Griselles reconnait que l'organisation de la poste aux lettres est suffisante.

______________ Pensez qu'en 1832, les timbres-poste n'existaient pas et que la redevance était payée à l'arrivée par le destinataire.

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Griselles au XIX ème siècle : La remise en état des passerelles ______________

Réunion du Conseil du 3 octobre 1897 : Remise en état des passerelles sur la Cléry aux lieux-dits Le Liard et le Gué de Corbelin. Considérant qu'elles sont dans un état de vétusté tel qu'il est dangereux de s'en servir. Elles sont sur le chemin dit des Mulets et sur le chemin des Fourneaux à Bois-le-Roi, lesquels sont très fréquentés, Considérant que la construction de passerelles en bois sont de peu de durée, vu l'état des précédentes, il est plus économique d'employer des poutrelles de fer, étant entendu que les anciens matériaux pouvant servir seront réemployés, Demande à l'autorité de faire exécuter les dits-travaux en régie, par les ouvriers du pays ou des environs.

______________ On voulait bien engager une dépense, mais aux moindres frais. C'était toujours l'habitude de ne rien jeter.

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Les ponts sur la Cléry datent de 1862.

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A : Le moulin A - A' : le chemin qui appartient au moulin PP' : Les passerelles. Entre les 2, on voit le che min qu'empruntaient les voitures

passant à gué

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Griselles au XIX ème siècle : Bibliographie ______________

ARHVOL : Promenades en Gâtinais (Arhvol) DELEAN François : Métiers d'autrefois (B.T.J. 16-CEL) LACHAUSSÉE Eugène : Monographies de Griselles (Archives) LECOTTE - MONON : Au village de France (Lafitte) POITOU Christian : Paroisses et communes du Loiret (C.N.R.S.) SANSON : Un village de l'Oise au 19ème siècle (B.T. 418 C.E.L.) THOUVENOT France : Coiffes du Gâtinais (Leloup éditeur) VINCENOT Henri : Paysans bourguignons au siècle de Lamartine (Hachette)

______________ J'adresse tous mes renseignements aux Amis du vieux Montargis, au maire de Griselles ainsi qu'aux différents services des Archives Départementales, de la Bibliothèque municipale de Montargis et du secrétariat de Mairie de Griselles. Merci aussi à tous ceux qui, par des prêts d'anciennes cartes postales ou de photos, ont permis d'illustrer ce fascicule.

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Griselles au XIX ème siècle : Table des matières ______________

Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . Page 3

Importance de la population . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Page 9

Métiers . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Page 11

La vie quotidienne . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Page 14

Les habitants - les vêtements . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Page 17

Meubles et habitations . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Page 20

Les guérisseuses . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . Page 26

L'agriculture . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Page 29

Les petites entreprises artisanales . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Page 36

Voies de communication . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Page 41

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