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Numéro Hors-Série Hiver 2013 FR-EN Rencontre exclusive: Doris Valério

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Numéro Hors-Série Hiver 2013 FR-EN

Rencontre exclusive: Doris Valério

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édito

edito

rial

Dans ce numéro hors-série, l’équipe d’HandiArty vous présente l’artiste sculpteur Doris Valério avec lequel nous avons travaillé quelques heures lors d’un atelier de mod-elage le 7 décembre. Nous vous ferons une présentation de cette journée de découverte, et vous aurez le privilège de voir ce que la plupart des participants n’ont pas pu voir. Puis nous nous intéresserons au parcours de Doris et quelques une de ses œuvres.Sans oublier bien entendu une présentation des artistes que nous avons rencontré ces derniers mois.

In this extra edition, HandiArty will present, especially, the sculptor Doris Valerio with whom we worked a few hours in a modeling workshop on December 7th. You are going to discover the secrets of sculptureing without eyes, and you also have the chance to experi-ence how to work with them. Of course, we’ll introduce Doris and some of his works.Certainly, you are going to meet other artists we’ve met recently as well.

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sommairerencontre exclusive avec... exclusive meeting with...

événements culturels cultural events

table of content

06 - interviewsculpteur: Doris Valerio18 - témoinatelier: Doris Vaerio26 - conversationmusicien: Mohamed Lamori

12 - interviewsculptor: Doris Valerio22 - witnessworkshop: Doris Vaerio30 - conversationmusician: Mohamed Lamori

36 - upcomingExhibition, concert, workshop...40 - association

34 - à venirExposition, concert, atelier...38 - association

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Sculpter avec la sensation au lieu des yeux

Doris Valerio

Doris Valerio est né en 1957 en Lorraine. C’est vers l’âge de 30 ans qu’une maladie le prive de la vue. Son quotidien mais aussi sa vie professionnelle sont bouleversés. Mais il ne se laisse pas abattre, et il trouve dans l’art un moyen de surmonter son handicap.

Après avoir commencé par le modelage, Doris s’est intéressé à la sculpture pour dépasser les limites physiques de la terre, notamment pour la réalisation d’œuvres monumentales. Il tra-vaille divers matériaux en fonc-tion des formes qu’il souhaite obtenir.

Doris s’inscrit volontairement parmi les artistes symbolistes.

Son inspiration vient notam-ment de ses souvenirs des moaïs de l’île de Pâques.Mais par leurs rondeurs et les surfaces lisses et brillantes, certaines de ses sculptures peuvent également vous faire penser aux œuvres de Brancusi.Elles sont souvent un jeu d’équilibre et reposent sur une base fine qui augment leur monumentalité.

Depuis une quinzaine d’années son œuvre est récompensée par de nombreux prix. Il réalise des sculptures pour des organ-ismes ou des manifestations culturelles, et depuis quelques années il participe aussi à des ateliers de modelage pour sen-sibiliser les publics aux handi-caps.

= interview - fr

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= interview - fr

Pour quoi aviez-vous caché que vous étiez handicapés lors de vos premiers con-cours?>Je souhaitais être jugé équita-blement pour mon œuvre. Pour que ce soit le sculpteur, et non l’handicapé qui soit récompensé.

Quelles sont les principales difficultés rencontrées pour faire reconnaître vo-tre art ?>C’est compliqué. Un non-voyant ça fait peur aux gens, car ils ne savent pas comment s’y prendre et donc ils refusent souvent de voir nos travaux. Dans les galer-ies ils sont inquiets quand ils nous voient arriver, et souvent on ne passe pas l’entrée. Ils n’imaginent pas qu’un handicapé puisse réal-iser des œuvres d’art. De plus, dans mon cas, je ne peux pas conduire moi-même, donc même si des amis m’aident bé-névolement pour transporter mes œuvres lors d’expositions, à un niveau professionnel, les dé-placements se multiplient et les frais supplémentaires également (hébergement, restauration…). De même pour aller chercher des matériaux je suis dépendant, ce qui occasionne plus de frais que pour un artiste valide. Avec mon parcours, pour moi maintenant c’est un tout petit peu plus facile qu’au début.

Maintenant que vous avez reçu plusieurs prix, vous ne pouvez plus cacher votre handicap, est-ce que cela vous pose un problème ?>Les professionnels de l’art n’aiment pas le mot handicap, sauf quand ça les arrange au niveau médiatique. Il faut t’accrocher car ils atten-dent que tu fasses les mêmes choses que n’importe quel artiste valide, sans tenir compte de ton handicap. Je n’ai pas trouvé de galeriste pour exposer à la FIAC cette année.

Est-ce que vous avez l’impression qu’au cours de ces 15 dernières années, le regard de la société sur les personnes handicapées a changé?>Le regard des gens a évolué en mieux, oui mais il y a encore un sacré chemin à faire. Maintenant il y a des feux et des métro sonores, et grâce à l’informatique il y a de grands progrès techniques qui nous permettent d’être plus autonome qu’avant. Mais le regard des gens n’est pas terrible. Parce qu’on est handi-capé, on est obligé d’accepter l’aide des gens. Par exemple dans le métro des gens m’ont déjà fait

asseoir à leur place. Mais j’étais bien debout. Je n’avais pas besoin d’être assis. Ou encore, il y a quelques années, alors que j’attendais au bord de la route, une personne m’a gentiment pris le bras et m’a fait traversé. Mais moi j’attendais quelqu’un. Du coup j’ai dû retra-verser, et là c’est une vieille dame qui m’a proposé son aide, mais j’avançais plus vite qu’elle et j’ai eu l’impression que c’était moi qui la faisait traverser. La plupart des gens ne se demande pas comment vraiment nous aider.

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Qu’est-ce qu’il faudrait faire selon vous ?>D’abord nous dire bonjour, et nous demander si nous avons besoin d’aide, ou comment nous aider, tout simplement. Le problème c’est que tout ce qui est fait pour des handicapés est dirigé par des non-handicapés, comme par exemple la présidence d’association. L’important c’est de pousser vers le haut les gens en difficulté, mais on préfère inventer des solutions et donner des sous. Il faut aider les handicapés sans les tirer vers le bas. Si les gens avaient un autre regard sur nous, nous n’aurions pas besoin d’être autant aidé. [(Mais) bien souvent les handicapés sont cloisonnés, encadrés, et quand ils sont seuls ils ne savent pas trop comment faire.] Il faut qu’on nous laisse agir, et que nous agissions.

Sur le plan personnel qu’est-ce que la sculpture vous a apporté ?>Cela m’a apporté beaucoup de choses. - ça m’a permis de m’ancrer dans la société - ça m’a apporté une certaine reconnaissance - ça m’a permis de rencontrer du monde dans la vie active : des hommes politiques, des chefs d’entreprise que je n’aurais ja-mais rencontré si j’étais resté dans mon coin. - ça oblige à se booster en perma-nence.

Avez vous des conseils à donner aux jeunes ar-tistes ?>Les erreurs et les difficultés sont différentes selon le parcours de chacun. Dans tous les cas, il faut s’accrocher. Ne pas s’attendre à gagner un salaire fixe tous les mois. Et par dessus tout, il faut croire en soi et en son travail mal-gré les difficultés.

= interview - fr

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= interview - en

Sculpturing with sensation instead with eyes

Doris Valerio

Doris Valerio was born in 1957 in Lorraine. It was around the age of 30 years-old an illness deprived him of sight. His daily life and also his professional life were upset. But he did not let down, and he found in the art a way to overcome his dis-ability. Having begun modeling, Doris become interested in sculpture to overcome the physical limits of the clay in the creation of monumental works. He works in various materials according to the forms he wants to get. Doris voluntarily registered among the Symbolist artists. His inspiration comes from his

particular memories of moai of Easter Island. But the curved, smooth and shiny surfaces of some of his sculptures can also make you remind the artworks of Bran-cusi. They are often a balancing act and rely on a thin base which increases their monumentality. For fifteen years his work has been awarded numerous prizes. He creates sculptures for organizations or cultural events, and for some years he also participates in workshops modeling to educate public about disability.

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= interview - en

Why did you hide that you were disabled during your first competition?>I wanted to be judged fairly for my work. For this to be the sculp-tor, not the disability that is re-warded.

What are the main diffi-culties to make recognized your art?>It’s complicated. A blind that scares people because they do not know how to do with him and so they often refuse to see our work. In the galleries they are worried when they see us com-ing, and often we does not pass the entrance. They do not imagine that the disabled can create art-works. Moreover, in my case, I can not drive a car, so even if some of my friends voluntarily help me to car-ry my sculptures at exhibitions. On a professional level, business trip become more frequent and extras also (accommodation, ca-tering... ). Similarly I need some-one help me to get the materials, causing more costs than for a valid artist. With my experience, for me now it is a little easier than before.

Now that you have re-ceived several awards, you can not hide your disability, is that a problem for you ?>The art professionals do not like the word disability, except when it suits the media level. It should hang you because they expect you to do the same things as any vzalid artist, regardless of your handicap. I have not found a gallery to exhibit at FIAC this year.

With my experience, for me now it is a little easier than before.Do you feel that over the past 15 years, the eyes of society for people with dis-abilities has changed?>People’s eyes has improved, yes, but there is still quite a way to go. Now pedestrian traffic lights and the underground are associated with sound device. Through the computer science there are great technical advances that allow us to be more independent than before. But people’s eyes has not im-proved so much. Because we are disabled, we are forced to accept help from people. For example in the underground people have al-ready made me sit in their place.

But I had no problem standing. I did not need to be seated. Or a few years ago, while I was waiting at the edge of the road, some-one kindly took my arm and made me cross. I was surprised and I was able to tell him that I was expecting someone. So I had to re-cross, and an old lady offered me her help, but I went faster than she and I had the impression that I helped her crossing. Most people do not ask how really help others.

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What should be done to you?>First say hello and just ask us if we need help, or how to help us. The problem is that everything done for the disabled is run by non-disa-bled people, such as the presidency of association. Instead of inventing solutions or subsidy, helping people to overcome their difficulties should be the more important thing. We must help disabled without pulling down. If people had a different point of view, we would not need to be much helped. [ (But) the disabled are often compartmentalized, and when they are alone they are not sure how to do. ] We need to be free to act and we need to act by ourselves.

On the personal side what sculpture has brought to you ?>It gave me a lot. - It allowed me to anchor myself in society - It gave me some recognition - It allowed me to meet people in working life : politicians, business leaders that I would never have met if I had stayed in my corner. - It requires to boost constantly.

Have you any advice for young artists ?>Errors and problems are different depending on the experiences of each one. In all cases, it is neces-sary to hang on. Do not expect to earn a fixed salary every month. And above all, you must believe in yourself and your work despite the difficulties.

= interview - en

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= témoin - fr

Atelier de modelage à l’aveugle

Il y a quelques semaines, le 7 décembre, nous avons participé à un atelier de mod-

elage organisé par la mairie de Boulogne, à la Bibliothèque Marmottan, sous la direction

du sculpteur, Doris Valerio.

Pour Doris, le but de cet atelier n’est pas de nous apprendre à travailler la terre même

si pour beaucoup d’entre nous c’était une première expérience, mais surtout de nous

faire partager son handicap à travers son travail de sculpteur.

L’atelier du matin:10h30, avec un peu de retard nous arrivons au début de la séance du matin. Le groupe du matin est constitué de huit élèves de tout âge. Nous nous mettons un bandeau sur les yeux, puis Doris nous remet notre bloc de terre. Premiers pas de non-voyant tempo-raires, nous cherchons notre siège à la table de travail.

Après une brève présenta-tion, Doris nous demande de former un cube puis une boule avec notre terre. Une fois familiari-sée avec cette matière et notre plan de travail. Nous commençons par faire

une galette en écrasant notre boule de terre.

A ce stade nous allons com-mencer le modelage. Doris nous demande de poser une main à plat sur la galette avec

les doigts écartés. Puis nous saisissons un couteau et nous tranchons dans la masse.Après quelques minutes nous obtenons une jolie main en deux dimensions que nous allons modeler aussi bien que possible, pour réaliser notre œuvre d’art.

Tout en circulant autour de nous, Doris viens “regarder” notre progression, et nous conseille d’arrondir une arête que nous n’avons pas remar-quée, de rajouter de la terre pour que la main soit plus charnue, de réduire la lon-gueur des doigts, etc.A midi, après un peu plus d’une heure de modelage as-sidu, il est difficile de s’arrêter. Mais le temps jouant contre nous, nous finissons par retir-er notre bandeau et nous dé-couvrons notre chef-d’œuvre que nous remettons à Doris.

Doris Valerio

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= témoin - fr

L’après-midi:Bien entendu nous n’en restons pas là, et nous demandons si nous pouvons assister à l’atelier de l’après-midi en tant que specta-teur.

A 14h, les membres du second groupe arrivent. Comme le matin Doris leur remet un bloc de terre quand ils ont les yeux bandés. Leur bloc de terre devient un cube, une boule puis une galette avant de prendre la forme d’une main.

Même si quelque fois la tentation est forte d’aider certains élèves qui nous semblent en difficulté. Après avoir était privé de la vue nous réalisons qu’il ne sert à rien d’assister totalement une per-sonne handicapée car elle deviendra dépendante et n’apprendra pas à se débrouiller d’elle-même. Nous nous contentons donc de veiller à la sécurité, sans leur faciliter le travail, afin qu’ils ap-précient pleinement cette expérience.

Perte de repère et de contrôle pour certain, c’est aussi l’occasion de s’intéresser à la différence entre notre perception visuelle et tactile. Ne pas voir nous permet et nous oblige à aller à l’essentiel.

Tout en nécessitant d’être attentif à notre environnement, notre cécité nous a permis de modeler en faisant abstraction de nos voisins car nous savions qu’ils ne voyaient pas notre travail.Et c’est seulement quand nous retrouvons la vue que nous voy-ons notre modelage avec les défauts invisibles à nos doigts et qui

pourtant nous sautent aux yeux.

Bien sûr même si cela nous donne une idée du travail de Doris lorsqu’il réalise une sculpture. Nous avons la chance de n’être privé de la vue que temporairement, et nous reprenons bien vite nos habitudes de voyant, en comparant notre travail avec celui du voisin, en voulant rajouter des détails… Mais c’est intéressant de voir que sans les yeux, nous pouvons quand même nous débrouill-er. Cela demande des efforts de concentrations, et de l’inventivité pour palier aux problèmes techniques que pose notre handicap. Mais plutôt que la cécité ce qui nous aurait beaucoup plus gêner, ça aurait été notre perception du regard des autres ou même notre propre regard sur nous même.

A la fin des deux ateliers de la journée, Doris assemble les mains modelées le long d’un totem pour réaliser une œuvre collective qui est destinée au… Mais plus que le résultat, c’est l’expérience vécue qui était impor-tante.

Seriez-vous intéressés par ce genre d’atelier ? Restez informés: http://www.semiomedia.org/projets/HandiArty/ ou en allant sur notre page facebook: HandiArty

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= witness - en

Blind modeling workshop

A few weeks ago , December 7th , we at-tended a modeling workshop organized by

the city of Boulogne, in the Marmottan Li-brary , under the direction of the sculptor

Doris Valerio .

For Doris, the goal of this workshop is not to teach us how to work the clay even though

for many of us it was a first experience , but overall to share with us his disability through

his work as a sculptor.

The morning workshop :10:30AM , with a little delay we arrived in the morning ses-sion. The morning group con-sisted of eight students of all ages . We put a blindfold , then Doris gived us our block of clay. First step as temporary blinds , we sought our seat at the table. After a brief presentation ,

Doris asked to form a cube then a ball with our clay. Once familiar with this material and our work plan . We began by mak-ing a round flat shape by crushing our clay ball .

At this point we started mod-eling. Doris asked us to put one hand flat on the round flat shape with fingers spread .

Then we took a knife and we sliced in the mass. After a few minutes we got a pretty hand in two dimensions that we will model as well as possible, to make our artwork. While circulating around us, Doris just “watching” our pro-gress , and recommended us to round a corner that we did not notice , to add some clay so that the hand became thickest , to reduce the length of the fingers etc... At noon, a little more than an hour of hard modeling after, it was difficult to stop. But time playing against us, we even-tually removed our blindfold and we discovered our mas-terpiece that we left in Doris’ care.

Doris Valerio

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= witness - en

In the afternoon :Of course we did not stop there , and we asked if we can attend the workshop in the afternoon as a spectator. At 14h, the members of the second group arrived. As the morning Doris gave them a block of clay when they were blindfolded. Their block of clay becomes a cube, a ball then a round flat shape be-fore taking the shape of a hand. Even if sometimes the temptation is strong to help some students who seemed in trouble. After have been deprived of sight we re-alized that it is useless to totally attend a disabled person because he will become dependent and won’t learn to fend for himself. So we just ensured safety without facilitated their work so that they could fully appreciated the experience. Loss of reference and control for some of them, it was also an op-portunity to look at the difference between our visual and tactile perception. Do not see allows us and forces us to go to the essen-tials . With the need to be attentive to our environment, our blindness has allowed us to model disregarding our neighbors because we knew they did not see our work. And it is only when we regained sight that we see our modeling with its defaults invisible for our fingers and yet obvious for our eyes.

Of course even if it gave us an idea of the work of Doris when he realizes a sculpture. We were fortunate to be deprived of sight temporarily, and resume quickly our habits of sighted, comparing our work with that of his neighbor , wanting to add detail... But it was interesting to see that without eyes, we can still do it. It took effort concentration and inventiveness to overcome the techni-cal problems of our handicap. Rather than blindness, it might have been our perception of what was doing other people or even our own view of our work that might disturb us. At the end of the second workshop, Doris assembled modeled hands along a totem to achieve this collective work. But more than the result, the lived experience was important.

Would you be interested in such a workshop? Keep in touch by vis-iting our website: http://www.semiomedia.org/projets/HandiArty/ or by going to: facebook: HandiArty

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= conversation - fr

A quel âge avez-vous dé-couvert la musique?>J’ai commencé à chanter, vers l’âge de cinq ans. Chez moi, en Al-gérie. J’ai toujours aimé le chant et la musique. J’avais un pen-chant pour le synthétiseur depuis petit également.

Quelles sont vos influences musicales?>Elles sont diverses en fait! J’écoute de tout. J’aime pren-dre le temps d’apprecier et res-sentir une chanson, une musique ou encore les paroles. D’ailleurs, mon répertoire se compose de plusieurs styles différents, allant du rai jusquà l’oriental en passant par le reggae. Sinon, j’apprécie beaucoup la musique de Cheb Hasni.

Artiste qui chante la joie vivre dans le métro

Mohamed Lamori

Comment définiriez vous vo-tre musique?>J’aime chanter la vie et tous ses sentiments nobles, c’est pourquoi j’ai un faible pour les chansons d’amour. Les chansons roman-tiques. Il est important pour moi de véhiculer ces ressentis auprès du public.

Autodidacte, ce jeune homme d’origine algérienne, pas-sionné de musique a fait ses marques dans le milieu ar-tistique parisien. Déterminé à tracer son chemin, du mé-tro jusqu’aux bars de la capitale, Mohamed Lamori nous montre qu’une vocation peut dominer tout obstacles.

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= conversation - fr

Parlons de vos débuts, comment s’est déroulée votre insertion dans le métro?>Je suis arrivé à Paris en 2004. Ce fut très délicat au début... apprendre les rouages du sys-tème. Mais, bon, maintenant c’est différent. J’ai dix années d’expérience. Aujourd’hui je suis même devenu pote avec les contrôleurs! (rires)

Généralement, M. Lamori joue dans le métro L2.Contacter Mohamed Lamori: [email protected]

Il y a t-il une chanson de votre répertoire qui sort du lot?>Oui! J’ai un faible pour ma reprise du morceau “Hotel California” des Eagles en algérien! J’adore cette chanson, tout simplement.

Comment envisagez-vous le futur?>Je prends les choses comme elles viennent. J’ai quelques concerts prévus dans différents bars de quartier. J’aimerais aussi consacrer plus de temps à mes compositions. Et commenc-er à apprendre la guitare! C’est un rêve de gosse!

Justement,comment le public du métro réagit-il à vos créations?>J’ai la chance d’avoir beaucoup de feed-backs positifs. On me demande mes coordonnées, dans quels bars je joue. On me propose aussi de participer à des projets. J’ai notamment réaliser la bande originale du film “Rives” de Armel Hostiou.

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= conversation - en

When did you discover mu-sic?>I started singing at the age of 5, in Algeria. I always enjoyed it, as well as music too. My passion for keyboards came up then too, around that time.

How can you define your music?>Qore, ceponsus auderi in deo, consulisse comniqua di, strit qua nonsult oretrae, C. Habusqu onunti, se nossatorta actantraes-tabem dient L. Sp. Pon tem Pala-bertum in vivis.Bontem ia? Dum, quit. Ote ndan-tos horum diu mant quo aut fac revit; nonsitis, cut.

Us igilnene iliusunterit auderman-te, vidium senteme

What are your musical in-fluences?>I have a lot actually! I’m listening to all kinds of music. I like taking the time to enjoy every song, mu-sic or even lyrics. In fact, my work is composed by multiple and vari-ous music styles, from rai algerian folk music to reggae. I appreciate Cheb Hasni’s musical universe.

Artist who sings for the life in the subway

Mohamed Lamori

Mohamed Lamori is a self-taught musician of algerian origin. Playing the keyboards is his passion and he made it through performing in bars as well as in the subway. His life shows that a vocation can overcome any obstacle.

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= conversation - en

How did you deal with the subway daily routine?>Well, it was very tough. I arrived in Paris in 2004 and dealing with all the process of it was’nt an easy task at all back then. Today is a different story. I’m more expe-rienced. Plus, I get along very well with the ticket inspectors now!

How do you project your-self in the future, regard-ing your craft?>I started singing at the age of 5, in Algeria. I always enjoyed it, as well as music too. My passion for keyboards came up then too, around that time.

What’s the audience re-action to your work?>I’m lucky enough to get posi-tives feed-backs every single day. They ask me about my gigs and sometimes my contact details. I had a few interest-ing encounters. In fact, I took part in many projects that way. For example, I did the original soundtrack of Armel Hostiou’s movie Rives.

Generally, Mr. Lamori plays in subway Line 2.Contact Mohamed Lamori: [email protected]

Is there a special song that you prefer among your works?>Yes! There is one! I love the Ho-tel California cover, in algerian. I appreciate it a lot!

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A venir= à venir - fr

= Dégustationmardi - dimanch, 11h-14h, 18h-22hResto: Dans le noir

= Expo: Art Brut12 jan - 12 marL’hôtel de ville de Paris

Une nouvelle façon de savourer la cuisine française :Nous avons été surpris par la façon de découvrir le menu. Contrairement aux autres restaurants qui font trop attention dans des décorations attrayantes, au restaurant < Dans le Noir>, comme son nom l’indique, vous apprécierez votre repas dans une obscu-rité totale. Mais ne soyez pas inquiets, vous ne serez pas seul. Pu-isque vous aurez besoin de parler ensemble à propos de ce que vous goûtez, vous entrerai en contact avec votre voisin plus facilement que dans d’autre restaurant!

«Art brut: Absolument Excen-trique», la plus grande exposition d’art brut et singulier contemporain jamais organisée en France, regroupe 160 artistes en situation de handicap. Elle a lieu à l’Hôtel de Ville de Paris jusqu’au 12 mars 2014. Ne manquez pas cette chance de libérer gratuitement votre esprit du train-train. quotidien.

= Cirque: Les colporteurs1 nov - 29 decParc de La Villette

Réunir autour de nous, de jeunes ar-tistes circassiens et musiciens, leur proposer de ré-fléchir et témoigner de la condition hu-maine, aujourd’hui. Le groupe formé, il faut s’apprivoiser, se perdre sans doute pour mieux découvrir l’histoire qui nous réunit. Dans ce Bal nous tournoyons, frag-iles humains tent-ant de nous tenir debout. Une forme d’optimisme désespéré, selon la formule de Francis Bacon, qui s’accompagne toujours d’une possible re-naissance.

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Upcoming= upcoming - en

= TasteTue - Sun, 11h-14h, 18h-22hRestaurant: Dans le noir (In the dark)

= Expo: Art Brut12 jan - 12 marL’hôtel de ville de Paris

A new manner to savor French cooking:We were surprised at the way of how to discover the menu.Unlike other restaurants that put more attention on glamorous deco-ration, at “Dans le Noir?” (In the Dark!). According to its name, you en-joy immersing yourself in a pitch-dark environment. Don’t be afraid, you are not alone. You will get in touch with your neighbors more easily than in other restaurants. Because you will need to talk to each other about what you taste!

«Art brut: Absolument Excentrique», the biggest and particular contemporary art exhibition ever organized in France, brings together 160 disabled artists. It will take place at the Hotel de Ville in Paris until 12 March 2014. Do not miss this chance to free your mind of daily routine. daily. Free entrance!

= Cirque: Les colporteurs1 nov - 29 decAt La Villette’s Parc

We bring together young circus artists and musicians, of-fering them the op-portunity to consid-er and bear witness to the human con-dition, today. Once the group has been formed, it is a ques-tion of taming one another, doubtless losing oneself to better discover the story that unites us.In this ball, we whirl and twirl, fragile humans trying to stay standing. A kind of desperate optimism, to quote Francis Bacon, which is always accompanied by a possible renais-sance.

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Association= association - fr

HATI participe à l’amélioration des conditions de vie et de prises en charge des populations handicapées (handicap moteur, handicap mental, pluri handicap) et sourdes en Indonésie. Pour cela, HATI organise des sessions de formations auprès des futurs enseignants spécialisés indonésiens afin de développer des prises en charge adaptées aux différents types de handicaps de leurs élèves.Nous souhaitons établir des partenariats avec des étudiants en psycho-motricité, orthophonie et éducation spécialisée afin de favoriser un dia-logue interculturel axé sur le handicap entre la France et l’Indonésie. Nous recherchons des bénévoles, n’hésitez pas à nous contacter!

06 63 49 75 75 http://www.hati-france.org

HATI Handicap Indonésie 8 square Albin Cachot 75013 Paris

L’association Arrimage propose un atelier de céramique pour tout pub-lic, valide et handicapé. En plus, elle organise des expositions d’artistes non-voyants.

04 92 09 11 39 https://plus.google.com/113598790747793999087/

Association Arrrimage 6, petite avenue du Patrimoine 06100 NICE

L’association Relais Sport Handi-cap permet la pratique des activi-tés sportives pour les personnes handicapées adultes en région Ile de France (Déficience motrice, visuelle ou auditive).

01 40 31 45 07

Relais Sport Handicap44, rue Louis Lumière 75020 Paris

Badia est une association franco-américaine composées par des artistes handicapés. Couvrant la gamme complète des activités ar-tistiques, son objectif principal est de promouvoir les oeuvres de ses artistes à travers le prisme de leur diversité. Et, de mettre en avant un dialogue interculturel entre la com-munauté américaine et la popula-tion locale.

01 23 56 97 74http://www.badia.org/

Badia45, rue de la Liberté 75018 Paris

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Association= association - en

HATI seeks to guide handicapped people (motor and mental disability) from Indonesia overcoming their daily obstacles. We organize training sessions for Indonesian teachers. Helping them develop specialized care and support to handle disabled pupils and stu-dents.Our desire is to establish a partnership between handicapped students and highly-trained teachers and to promote a cross-cultural dialogue be-tween France and Indonesia.We are currently looking for volunteers, don’t hesitate: contact us!

+33 6 63 49 75 75 http://www.hati-france.org

HATI Handicap Indonisia 8 square Albin Cachot 75013 Paris

Arrimage Association offers a ceramic workshop to both handi-capped and non-disabled people. In addition, it sets up exhibitions for visually-handicapped artists.

+33 4 92 09 11 39 https://plus.google.com/113598790747793999087/

Association Arrrimage 6, petite avenue du Patrimoine 06100 NICE

Sport & Handicap is a non-profit or-ganisation, based in Ile-de-France, promoting sport activities to handi-capped adults with visual, mental or motor disability.

+33 1 40 31 45 07

Relais Sport Handicap44, rue Louis Lumière 75020 Paris

Badia is a Franco-American non-profit organization of disabled art-ists. Covering the full range of artis-tic activities, its main objective is to promote artist’s and leverage the full broadth of their diversity. Badia facilitates an intercultural dialogue between the American community and the local population.

+33 1 23 56 97 74http://www.badia.org/

Badia45, rue de la Liberté 75018 Paris

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Magazine édité par / Edited by: Handi Arty

Site internet / website: http://www.semiomedia.org/projets/HandiArty/

Text / text:Sébastien SALLÉ. Paul BERANGER.

Photo/ photo: Sébastien SALLÉ. Paul BERANGER. Ying-hsuan LEE

Maquettiste/ graphic designer:Ying-hsuan LEE

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