Guide Reussir Concours de Medecine

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Guide de méthodologie : Spécial concours 1ère année études médicales © www.reussirmavie.net Page 1 Guide de méthodologie Spécial concours P1 Des conseils pour comprendre le fonctionnement de sa mémoire et améliorer son efficacité intellectuelle Une méthode pour maximiser le rapport entre apprentissage et temps disponible Un éclairage sur les conditions affectives et psychologiques du succès : stress, confiance en soi, motivation Droits réservés : www.reussirmavie.net , le site pour réussir vie perso et vie pro.

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Guide de méthodologie : Spécial concours 1ère année études médicales

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Guide de méthodologie

Spécial concours P1

Des conseils pour comprendre le fonctionnement

de sa mémoire et améliorer son efficacité intellectuelle

Une méthode pour maximiser le rapport entre apprentissage

et temps disponible

Un éclairage sur les conditions affectives et

psychologiques du succès : stress, confiance en soi,

motivation

Droits réservés : www.reussirmavie.net, le site pour réussir vie perso et vie pro.

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Un guide pour qui et pour quoi faire ?

e guide s’adresse tout particulièrement aux étudiants qui se sont embarqués

dans une première année de médecine et doivent fournir un travail

volumineux, régulier et intense pour espérer réussir le concours. Elle est

particulièrement adaptée à l’enseignement scientifique, qui souffre mal de

« l’à peu près », de même qu’à une préparation de concours caractérisée par le poids

du stress et l’importance des facteurs psychologiques.

Nous vous proposons dans la deuxième partie une méthode d’apprentissage propre à

vous assurer le meilleur rapport « efficacité/temps ». Basée sur l’observation

scientifique des mécanismes de mémorisation, elle peut vous permettre de vous

préparer au concours le mieux que vous pouvez, tout en vous aidant à conserver un

certain équilibre de vie et une bonne forme physique et mentale. Elle est le fruit de

l’expérience du Dr Chantal Régnier, lauréate de la faculté de Necker-Enfants

malades (Université Paris Descartes, Paris V), qui l’a enseignée à des étudiants et a

bien voulu en tirer pour nous ce guide. Nous l’en remercions grandement.

Dans un concours, le succès ne peut bien sûr jamais être assuré. Mais vos chances

peuvent être largement augmentées par des méthodes qui boostent votre efficacité

et votre goût de l’étude. Trop d’étudiants ignorent tout du fonctionnement de leur

intelligence et des facteurs qui peuvent interagir.

Commencez donc par lire la première partie de ce guide avant de découvrir notre

méthode. Corps, émotions, mécanismes psychologiques, processus de

mémorisation… Il faut comprendre ce qui se passe en vous – pourquoi vous êtes

fatigué, pourquoi vous oubliez ce que vous apprenez – avant d’aller directement aux

solutions. Puis tâchez de suivre pas à pas la méthode proposée, sans vous

décourager !

Si vous découvrez ce guide en milieu d’année, n’hésitez pas à mettre quand même

en place la méthode et les conseils que nous vous présentons : il n’est jamais trop

tard, par exemple pour gagner un temps précieux sur les derniers cours, apprendre à

gérer le stress à l’approche du concours ou à organiser vos révisions.

Si vous désirez nous faire part de vos commentaires ou de vos questions, rejoignez–

nous sur le forum de discussion dédié aux étudiants en première année de médecine

sur le site www.reussirmavie.net (rubrique «Orientation, études, préparer son

avenir »).

Michèle Longour,

rédactrice en chef du site reussirmavie.net

C

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Sommaire

I. Pour prendre un bon départ et aller au bout

1. Garder une bonne condition physique.............. 4 - Alimentation & sport - Sommeil - Maux de tête & fatigue

2. Avoir un bon mental……………………………………………. 7 - La disponibilité et la bienveillance - La concentration - La confiance en soi - Le stress et la peur - La stabilité

3. Connaître ses outils de travail intellectuel ……… 14 - Le support neurobiologique du travail intellectuel - L’imagination - La mémoire - Exercices d’application

II. A vos marques, prêts… travaillez !

1. Se mettre au travail …………………………………… 27 - Le bon lieu de travail personnel - Apprendre à se concentrer

2. Apprendre vite et bien : notre méthode………….. 30

- L’intérêt de la prise de notes

- Suivre ses cours sur DVD

- Sur quel document apprendre ?

- Comment apprendre ses cours ?

- Quand apprendre son cours ?

- Difficultés particulières

3. Bien gérer son temps ……………………………………… 45

4. Tirer le meilleur du travail de groupe……………… 49

5. Réussir ses révisions……………………………………….. 51

6. Prendre les conseils en cours d’année…………… 55

7. Conseils aux redoublants………………………………. 56

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I. Pour prendre un bon départ et aller au bout

1. Garder une bonne condition physique « A corps fatigué, cerveau peu efficace »

Si la première année de médecine requiert une forte mobilisation intellectuelle, n’oubliez pas que votre corps soutient tout votre effort. Pas question donc de le brimer ou de lui imposer n’importe quoi car il doit tenir le coup toute l’année et vous permettre de travailler efficacement.

Alimentation : mangez intelligemment

Le neurone se nourrit de sucre, dont il récupère l’énergie. Il est donc important

d’avoir une alimentation équilibrée, pour fournir à votre cerveau le carburant dont il

a besoin.

Les repas – et les goûters - sont aussi des temps de pause et de plaisir. Il faut donc

y consacrer un temps raisonnable, tout en évitant les consommations qui peuvent

vous piéger.

Mangez, mais :

Pas n’importe quoi : attention au café, à l’alcool, aux plats gras et lourds à digérer

qui vont vous pomper de l’énergie au lieu d’en livrer aux neurones.

Pas n’importe comment : gare aux sandwichs avalés à la va-vite, aux repas pris

debout, dans une ambiance bruyante, surchauffée ou stressante : le confort de la

sphère digestive est à cultiver !

Pas n’importe quand : la digestion requiert beaucoup d’énergie, évitez de la

déclencher trop souvent avec du grignotage (idem pour une tasse de café à jeun).

Cela provoque la sécrétion de sucs gastriques et biliaires à mauvais escient et

spasme le pylore… en contribuant au stress (le fameux nœud à l’estomac).

Le régime du carabin gourmand - Le matin : un solide petit-déjeuner (laitage, fruits secs, germes de blé, pain-

beurre…) - À 10 h : un en-cas si la faim se présente - À midi : un déjeuner équilibré - Vers 17 h : un goûter qui fait plaisir (mais pas trop calorique)

- Le soir : un vrai dîner (facile à digérer). - Le repas dure une demi-heure, calme, sans apports massifs de produits

sucrés ou de graisse cuite ; mâcher tranquillement pour préparer une bonne digestion qui ne vous mobilisera pas l’esprit.

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Exercice physique : bougez, inspirez, expirez !

Vos neurones ont aussi besoin d’oxygène pour absorber le sucre. Donc :

Respirez : Pensez à aérer souvent votre lieu de travail. A plusieurs reprises dans

vos journées, prenez le temps de faire des respirations profondes pour régénérer l’air

dans vos alvéoles pulmonaires. Entre vos séances de travail, faites des pauses

« oxygénantes » en allant faire un tour de quartier, de jardin, ou en mettant tout

simplement le nez 5 minutes à la fenêtre. Particulièrement indiqué pour chasser

l’impression d’abrutissement, les coups de pompe et les maux de tête. Globalement,

ne passez pas une journée sans sortir.

Faites du sport ! Pour entretenir vos muscles, compenser la fatigue intellectuelle et

évacuer la tension, tâchez de faire au moins une heure de sport hebdomadaire. C’est

un minimum vital ! Si vous le pouvez, allez jusqu’à deux fois une heure

hebdomadaire.

Conseil : choisissez des activités simples à mettre en œuvre rapidement comme le

jogging autour de chez vous, la natation, le tennis, le ping-pong… renoncez aux

activités chronophages qui exigent un long temps de préparation ou de mise en

route ou bien votre présence pour des matchs. De façon générale, en année

concours, il faut renoncer au sport en club et à la compétition : question de temps et

d’énergie.

Sommeil : trouvez votre rythme C’est une variable stratégique pour rester en forme. Certains ont tendance à se priver de sommeil, notamment pendant les révisions à la veille du concours. D’autres ont du mal à bien dormir à cause du

stress. Pourtant le travail intellectuel intense est source de fatigue et la fatigue est un des ennemis de la mémoire (voir plus loin).

Plus l’année avance et plus le concours approche, moins vous devez être fatigué.

Par conséquent : Respectez votre temps de sommeil. Cela doit être une priorité : accordez-

vous entre 7 h et 8 h de sommeil par nuit. C’est le besoin minimal moyen : certains peuvent descendre en-dessous (sans être fatigués), mais ils sont rares. S’il vous faut 10 h habituellement pour être bien, diminuez très progressivement ce temps de sommeil, d’un quart d’heure par semaine. Vous

arriverez à dormir 8 h sans fatigue accumulée ce qui vous permet de récupérer du temps pour l’étude.

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Evitez également les couchers trop tardifs (même si vous êtes « du

soir »), les heures de sommeil avant minuit étant les plus récupératrices. De façon générale, fixez-vous une heure limite à ne pas dépasser pour vous coucher, 23 heures par exemple.

Respecter son temps de sommeil motive à ne pas perdre son temps dans la journée !

Evitez aussi les couchers très tardifs, voire les nuits blanches le samedi soir si vous vous accordez ce soir-là un temps de détente (film, soirée entre amis) : vous risquez de démarrer votre semaine fatigué et de traîner un manque de sommeil. Informez vos amis de votre nouveau rythme « monastique » et prenez l’habitude de respecter aussi une heure limite le week-end.

Maux de tête et fatigue : réagissez !

Les maux de tête ont parfois des causes simples,

auxquelles vous pouvez remédier :

Carence en eau ? Il faut boire 1,5 litre par jour ! La

lassitude, l’asthénie (impression de fatigue physique et de lourdeur) vient souvent d’une contraction vasculaire (un manque de liquide dans la circulation sanguine)

Carence en oxygène ? Faites des exercices de respiration et aérez-vous comme indiqué plus haut.

Troubles visuels ? auditifs ? dentaires ? Ne négligez pas votre santé, consultez vos futurs confrères !

La fatigue excessive, les chutes de moral peuvent avoir des causes physiques ou psychologiques :

Vous avez une dette de sommeil ? Ne tolérez pas trop de fatigue, ce serait un très mauvais calcul : c’est comme si vous acceptiez de démarrer une étape du tour de

France les pneus à plat ! Augmentez votre temps de sommeil quelques jours, voire prenez un vrai repos d’une journée entière (le week-end), ou même un week-end entier si les mesures précédentes ne suffisent pas. Le mieux étant évidemment la prévention !

Votre moral est bas ? (et/ou vous dormez mal car vous êtes anxieux). La psychasthénie - petite déprime- se caractérise souvent par une fatigue massive le matin, qui s’atténue au fur et à mesure de la journée. Reportez-vous au chapitre sur le mental.

Seriez-vous en attitude de « fuite » ? Un des moyens psychologique (le plus souvent inconscient) pour se protéger des difficultés est de fuir : le psychisme n’est

plus disponible à la réalité difficile, il se met en position « off ». Vous trouvez sans cesse autre chose à faire, vous avez toujours de bonnes raisons pour ne pas vous mettre au travail… ou bien, vous n’arrivez pas à vous y mettre, vous tournez en rond : vous êtes frappé par la « procrastination », cette maladie qui consiste à remettre sans cesse le travail à plus tard !

Posez-vous la question de ce qui est le plus difficile pour vous à supporter : rester longtemps assis ? Vous concentrer ? Apprendre par cœur ? La peur d’être comparé à d’autres en passant un concours ? Celle d’échouer ?

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Le plus important est de bien nommer ce qui vous est difficile, honnêtement,

sans vous juger (Evitez les petite phrases assassines du genre : « c’est nul d’avoir peur ! »). Une fois repéré, l’ennemi est déjà presque vaincu, car chaque difficulté a sa solution. Il suffit de prendre le bon outil pour l’affronter !

2. Avoir un bon mental

Comme un sportif qui aborde une compétition, le candidat lancé dans une année concours doit avoir un mental de gagnant : à la fois pour terminer la course et pour maximiser ses chances de l’emporter…. Au fil des semaines et des mois, il doit en effet gérer à la fois la difficulté du travail et de l’apprentissage, mais aussi ses

propres réactions face aux tentations de découragement, au stress, à la pression du concours, aux performances des autres, aux réactions de son environnement, etc. Il vous faut donc développer plusieurs attitudes psychologiques capitales à la fois vis-à-vis du travail intellectuel et de vous-même. Cela vous permettra non seulement

d’augmenter vos chances de réussite, mais aussi de faire de cette préparation un temps constructif sur le plan du développement personnel.

La disponibilité et la bienveillance

Il faut être disponible et bienveillant vis-à-vis de vos études. La disponibilité est le fruit de la motivation. Si vous êtes motivé pour réussir - vous voulez être médecin, sage-femme ou dentiste - il faut vous rendre disponible à toutes les nouvelles connaissances que vous désirez acquérir.

Imaginez-vous comme un(e) affamé(e) qui s’apprête à se mettre à table. Ou un explorateur sur le point de mettre le pied sur une nouvelle terre. Il faut créer en vous cette faim (ou soif si vous préférez), cette attente. Ceci exige une certaine humilité, une position intérieure d’attente, « profil bas » : je dois apprendre, car je ne sais pas ou je ne sais pas assez bien. Même si je suis

redoublant, je ne dois pas penser que je sais déjà et que je n’ai plus besoin d’apprendre.

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La bienveillance, c’est un peu la « positive attitude ». Ces cours et ces connaissances que l’on me donne, non seulement je les attends mais je me dis qu’ils sont très intéressants. En gardant l’image du repas, imaginez que ces plats que l’on vous sert sont tous délicieux.

Ceci nécessite en général une certaine rééducation de nos réflexes d’élève. Il faut par exemple apprendre à se détacher de l’impression laissée par les enseignants : « je n’aime pas le prof d’anatomie, donc je n’aime pas l’anatomie ». De même, nous pouvons aborder certaines matières avec des a priori ou des appréhensions : « je suis mauvais en physique ». Au contraire, dites-vous : « cette année, je vais aimer la physique, car je veux avoir mon concours ».

Ce regard positif sur tout ce que vous apprenez vous évitera de fonctionner au « feeling » ou à l’affectif en apprenant les cours qui vous branchent et en repoussant ceux qui rebutent.

Chassez les gendarmes intérieurs !

Les gendarmes intérieurs sont des pensées souvent négatives qui vous assaillent et ont pour

effet de vous décourager, vous faire perdre votre confiance en vous, ou vous stresser.

Exemple : « je suis nul en chimie », « je n’ai pas de mémoire », « je suis lent », « de toute façon, je ne réussirai pas le concours »

Il peut s’agir de réflexions qui nous ont été faites dans le passé, de pensées liées à notre histoire (« au bac, j’ai eu un trou de mémoire »), de craintes liées au jugement des autres (« que vont pensez les autres si je rate ? »), etc.

Chacun a ses gendarmes intérieurs, et mieux vaut apprendre à les repérer. Lorsqu’une de ces pensées surgit, comprenez qu’elle vient en ennemie : chassez-la et remettez toute votre énergie dans votre travail.

L’attention et la concentration Ce sont des aptitudes qui ne sont pas naturelles. Exemple : « les parents de Lolo ont trois enfants : Pim, Pam et ? » En général, on répond Poum ou n’importe quoi… la preuve que nous ne sommes pas spontanément concentrés. Les facultés d’attention doivent donc être constamment entraînées et améliorées, tout particulièrement lors d’une année de concours. Une meilleure concentration

permet en effet une meilleure mémorisation et permet de travailler plus vite. Or, mémoriser une importante somme de connaissances en un temps limité, c’est justement le défi de cette première année de médecine !

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Ne vous cachez pas vos difficultés en la matière : restez attentif à vos prises

de notes en cours, aux corrections en TD, à la qualité de votre concentration, et plus globalement, à la qualité de votre investissement ; comme un marathonien veille à la qualité de sa respiration.

Cette bonne concentration n’est pas le fruit du hasard mais d’une décision.

Lorsque vous arrivez en cours, ou que vous entamez une séance de travail, il vous faut décider de concentrer toute votre attention sur votre travail et chasser tout le reste. Soyez en attente, à l’affût de ce que l’enseignant va dire, en mobilisant toutes vos facultés quelques instants avant le début du cours. Apprêtez-vous, non seulement à noter avec précision, mais surtout à repérer les termes importants, les

notions importantes, les articulations logiques qui seront à retenir (d’autant plus que vous avez en général des polycopiés ou des supports de cours). Imaginez-vous déjà en train d’apprendre et de réciter votre cours. Si vous prenez ainsi l’habitude d’assister aux cours de façon concentrée et active, vous prenez des notes de qualité, et vous stockez déjà en mémoire un grand nombre

d’éléments. Si vous les revoyez rapidement (le soir même) comme nous l’indiquons dans la méthode d’apprentissage donnée plus loin (p. 30), vous rentabilisez au mieux votre présence en cours. De même, au début de toute séance de travail personnel, il vous faut décider de concentrer toute votre attention sur ce travail. La

mise au travail est un acte vigoureux et volontaire. Le but est d’éviter le demi-travail qui ne favorise ni le repos, ni le travail, et vous fait perdre beaucoup de temps : vous n’arrivez pas à apprendre de façon efficace (car vous êtes peu concentré voire distrait(e)), et vous devrez donc rester plus longtemps sur ce cours, ou recommencer totalement. L’impression d’avoir « tout

oublié » est souvent liée à une mauvaise concentration, d’où un mauvais encodage des informations à retenir. Pour parvenir à atteindre une bonne concentration durant vos séances de travail, il vous faut aussi tenir compte des lois physiologiques sur l’attention : ne pas rester trop longtemps sur le même sujet, faire des pauses, tenir compte des rythmes

physiologiques au cours de la journée, etc. Si vous prenez ainsi l’habitude de travailler la qualité de votre concentration, vous allez peu à peu atteindre une meilleure « forme intellectuelle », un peu comme un boxeur qui saute à la corde tous les jours améliore son endurance et sa forme physique.

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La confiance en soi Pas de mental de gagnant sans confiance en soi. Pour la faire grandir, il ne s’agit pas de pratiquer la méthode Coué (« je peux réussir », « je vais y arriver »), mais d’être en vérité avec soi-même : quels sont réellement mes points faibles ? A partir de là,

cherchez à progresser par étape et prenez appui sur vos progrès. Par exemple : Vous n’arrivez pas à apprendre vos cours par cœur ? Commencez par apprendre la première ligne, et à la réciter. Lorsque vous la savez parfaitement, prenez le temps de vous féliciter, puis apprenez les deux suivantes, et ainsi de suite. Si votre confiance en vous est défaillante, vous devez commencer par vous fixer

ainsi de petits objectifs et vous réjouir de les avoir atteints (sans vous préoccuper encore de ce qui reste à apprendre). C’est un peu comme lorsqu’on fait une randonnée en montagne : on prend le temps d’admirer le paysage à chaque étape : si l’on regarde tout en haut d’emblée le chemin qui reste à parcourir, on est vite découragé !

La confiance en soi se nourrit de la répétition d’expériences réussies et de petites victoires accumulées. Fixez-vous donc des objectifs réalisables que vous pouvez atteindre de façon

satisfaisante.

Exemple : un grand rêveur pourra se fixer comme objectif de se concentrer vraiment

pendant 10 minutes, et seulement une fois cet objectif effectivement atteint, il pourra l’allonger de 5 mn.

N’hésitez pas à vous fixer des objectifs assez modestes au départ (sans vous sentir nul), de façon à obtenir un résultat de qualité : vous pouvez ainsi vous féliciter d’avoir très bien atteint votre objectif. Cela vous permet de franchir une première marche dans la confiance en vous et d’avancer ainsi marche après marche.

La bonne gestion du stress et de la peur La notion de concours induit un stress psychique important, quasiment inévitable. Tout l’enjeu est cependant de savoir le gérer pour ne pas se laisser

envahir par l’anxiété : le stress est en effet un des premiers éléments psychoaffectifs qui interfèrent sur la mémoire. Il peut également vous affaiblir psychologiquement, et provoquer découragement, fatigue psychique (on met beaucoup d’énergie à affronter la peur), perte de confiance en soi.

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Cela dit, là encore, la méthode Coué ne fonctionne pas : je ne dois pas avoir peur, je

ne suis pas stressé, je n’ai pas peur du concours… L’angoisse se moque assez vite de votre auto-persuasion ! Pour apprendre à gérer votre stress, nous vous proposons donc une méthode plus fine en 4 étapes :

Les 4 étapes pour gérer la peur 1 - Reconnaître sa peur et la nommer : oui, j’ai peur, je suis stressé, j’ai

une boule à l’estomac, etc. 2 - Se demander de quoi on a peur exactement : de ne pas avoir le concours ? de ne pas être médecin ? de décevoir vos proches ou vos parents ? de perdre un ou deux ans d’études ? Tâchez de cerner les

raisons de vos peurs. 3 - Ne pas juger sa peur : avoir peur, ce n’est ni bien ni mal. 4 – Revenir à son objectif et capter l’énergie créée par la peur pour la recentrer sur cet objectif ; s’en servir pour se remettre au travail dans le

concret de son programme : avec ma peur (sous le bras, en poche), je vais apprendre ce cours.

Pour le point 4, on peut utiliser une image mentale simple : imaginez une petite boîte qui ferme à clé. Ouvrez-la, et placez-y la peur que vous avez préalablement analysée et nommée. Puis fermez la boîte à clé, et gardez la clé dans votre poche. Vous n’avez plus qu’à vous dire : ma peur est à sa place, maintenant, je me mets au

travail ! Pourquoi cette méthode, qui peut sembler simpliste, est-elle réellement efficace ? Le stress et la peur, comme nous l’avons dit, sont inévitables. Mais il s’agit de les mettre à leur place pour ne pas les laisser tout envahir, en particulier, la sphère intellectuelle. Votre peur doit vous ramener à votre motivation de départ : vous

pouvez alors vous en servir, non comme d’un frein, mais d’une source d’énergie supplémentaire, un peu comme un athlète prend appui sur ses starting blocks au départ de la course. Le jour du concours, tout particulièrement, continuez à gérer mentalement votre peur en la laissant à sa place. Imaginez qu’elle est un des éléments que vous

apportez avec vous et placez la dès le début sur votre table d’examen. Puis concentrez-vous totalement sur les épreuves.

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D’autres conseils importants peuvent aider à écarter le stress ou l’anxiété tout au long de l’année : Prendre le temps de se relaxer raisonnablement et respecter ses temps de

sommeil (comme indiqué dans la partie sur la forme physique)

Eviter le café et le thé à outrance, qui ont pour effets secondaires d’augmenter

l’anxiété

Adopter la méthode d’apprentissage indiquée dans ce guide de façon à éviter

d’accumuler du retard et de faire des impasses

Fuir les amis, les proches ou les étudiants qui diffusent de l’angoisse : si vous

avez un groupe d’amis qui vous abat le moral, changez-en au plus vite ! si vos

parents vous stressent pas leurs questions, dites-leur gentiment et prenez un

peu de distance.

A propos des étudiants qui diffusent de l’angoisse, certains cherchent à déstabiliser

les autres en croyant qu’ils augmentent ainsi leurs chances. Ne vous laissez pas embarquer dans ce type de surenchère, car on ne réussit pas le concours en écrasant les autres, mais en donnant le meilleur de soi-même et en adoptant une bonne méthode de travail. Ne soyez pas victime des entreprises de démoralisation : il suffit parfois d’une phrase

entendue à la sortie d’un amphi ou à l’arrivée le jour du concours, pour faire surgir votre peur de sa boîte de façon totalement irrationnelle. Considérez toutes les rumeurs comme du vent, et chassez-les aussitôt sans vous laisser contaminer.

Motivation et décision sont vos deux jambes : tenez-vous

fermement sur elles pour marcher vers votre but sans vous préoccuper du décor que l’on vous dresse.

Restez concentré sur votre travail, et tâchez de mettre en pratique la méthode indiquée dans ce guide pour maximiser la qualité de votre préparation. Vous agissez ainsi sur ce qui est en votre pouvoir (qui est grand !).

La stabilité L’année concours exige une mobilisation de toutes vos énergies. Cela nécessite d’avoir une vie stable par ailleurs, sur le plan matériel et affectif. Concrètement : Ce n’est pas l’année favorable à de grands investissements ou changements,

notamment dans la vie amoureuse. Une boutade consiste à dire qu’on ne peut pas faire l’amour et passer le concours. En effet, on ne peut pas faire deux choses importantes en même temps, au risque de « rater » les deux ! Ce n’est pas l’année non plus pour se mettre à vivre en couple ; mieux vaut éviter les grandes émotions, les grands projets, les grands investissements : patience, l’année-concours passe très vite ! Celui ou celle qui aime, comprend…

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Evitez de vous déstabiliser sur le plan matériel : il vous faut un cadre favorable à la mise au travail, c’est-à-dire paisible et non tentant sur le plan des loisirs et des distractions. Gare aux colocataires trop fêtards. Vos proches doivent être en mesure de vous soutenir affectivement et psychologiquement et vous aider à rester concentré sur votre objectif concours.

Evitez aussi de partir dans tous les sens : ce n’est pas l’année favorable pour monter 50 projets, car le concours est VOTRE projet d’année. Vous trouvez cela trop dur ? Réfléchissez : 9 mois à peine, qui peuvent orienter tout le reste de votre vie. Ne les perdez pas pour quelques sorties, aussi sympas soient-

elles, vous le regretteriez ! Les projets mis de côté durant ces quelques mois pourront tout à fait reprendre leur place par la suite.

Une année de construction : connais-toi toi-même

Parce qu’elle est exigeante, l’année concours vous fait finalement mûrir sur bien des plans. Année de dingue qui vous fait trimer comme un forçat ? Certes, sauf que contrairement au forçat, vous êtes là librement. N’est-ce pas votre choix de tenter une carrière médicale ? Prenez l’habitude de revenir à votre projet et à votre motivation de départ pour redonner du sens à tous ces efforts. Choisir, ce n’est pas subir, et ça change tout ! Vous verrez que peu à peu, vous renoncerez plus

facilement aux loisirs, vous apprendrez à dire non, à vous organiser et à mettre toutes vos forces au service de votre objectif. Résultat : à travers cette année « folle », vous apprenez aussi à prendre votre vie en main, vous gagnez en maturité, et cela au-delà de l’objectif concours. Tous ceux qui sont passés par là vous le diront : l’effort énorme produit à travers

cette préparation vous fait faire d’énormes progrès sur le plan humain. Que vous réussissiez votre concours ou pas, cela constitue un acquis immense pour votre développement personnel ! N’est-ce pas une bonne nouvelle qui peut vous redonner du cœur à l’ouvrage ?

Les 7 défis à relever

- Vous regarder en vérité, accepter vos forces et vos faiblesses - Fortifier votre esprit de décision et votre volonté - Persévérer dans l’effort pour aboutir à un résultat - Accepter la loi du temps nécessaire au travail et à l’apprentissage - Gérer votre corps et votre intelligence avec prudence

- Améliorer vos outils de travail intellectuel - Apprivoiser vos peurs et chasser vos paniques intérieures

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3. Connaître vos outils de travail intellectuel et leur mode

d’emploi

Trop d’étudiants se lancent dans des études médicales exigeantes, en particulier la

préparation d’un concours difficile, en ignorant tout de leur boîte à outils

intellectuels. Certains, souvent de bons élèves, n’ayant jamais été confrontés à des

difficultés d’apprentissage, ne savent pas comment fonctionne leur mémoire et

risquent de faire des erreurs de méthode qui leur coûteront beaucoup d’énergie.

D’autres n’ont jamais véritablement appris (en particulier appris par cœur), ou

organisé leur temps de façon volontaire.

Ces rappels sont donc fort utiles pour comprendre la pertinence de la méthode

d’apprentissage qui sera proposée au chapitre II de ce guide.

Le support neurobiologique du travail intellectuel Le travail intellectuel se traduit biologiquement par l’activité neuronale cérébrale : les neurones se « parlent » entre eux par conduction d’un influx électrochimique, porté par un neurotransmetteur : celui-ci module l’expression d’une fonction neurologique en l’activant ou l’inhibant. Il existe de nombreux neurotransmetteurs dont les plus

connus sont la dopamine, la noradrénaline, l’acétylcholine, le 5HT, le gaba… Les médicaments neurotropes, comme les toxiques (alcool, tabac, café, drogues…), interagissent avec les neurotransmetteurs sur la qualité et la rapidité de la transmission de l’influx nerveux.

A savoir :

Tous les médicaments anxiolytiques, l’alcool, la nicotine (tabac) provoquent

un ralentissement des conductions inter-neuronales, donc sont délétères pour

le travail intellectuel.

A l’inverse, le café et les amphétamines activent les transmissions, mais de

façon inadaptée car incontrôlable et exagérée. Ils peuvent donc être à l’origine

d’insomnie, d’anorexie, de tachycardie, d’hypertension artérielle, de

toxicomanie, et d’ANXIETE, premier ennemi de la mémoire !

Attention aussi aux « stimulants cérébraux » vendus aux étudiants qui

peuvent avoir comme effet secondaire de favoriser l’anxiété : Nootropyl,

Vigilor, Arcalion, (Cogitum° : retiré du marché !).

Bref : choisir une bonne hygiène de vie, c’est plus sûr et moins risqué !

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Le système nerveux est « plastique », c'est-à-dire qu’il est « capable de se modifier

favorablement dans sa structure et dans son fonctionnement sous l’effet de stimulations appropriées et constantes ».

Ainsi, gardez courage : c’est dans la mesure où l’effort demandé sera répétitif, que votre cerveau sera peu à peu en mesure de l’accomplir, et de mieux en mieux. Les facultés cérébrales obéissent aux mêmes lois que les facultés corporelles : c’est en répétant le geste que l’on se muscle, c’est en exerçant sa mémoire

inlassablement que l’on acquiert une capacité d’apprendre importante, c’est en exerçant sa concentration que l’on en est capable de se concentrer de mieux en mieux, etc.

La persévérance dans l’effort est un atout majeur en année concours, car

elle est payante !

Ce n’est pas seulement une attitude psychologique utile pour ne pas se décourager,

c’est une nécessité en terme d’efficacité intellectuelle ! Rappelez-vous souvent

l’analogie avec le sport et la pratique d’une compétition.

L’imagination : comment l’utiliser ?

L’imagination est la faculté de créer des images mentales ; cette création est

(presque) illimitée, et au centre de toutes les opérations intellectuelles ; c’est un

outil formidable qu’il faut apprendre à utiliser pour l’apprentissage et cela à différents

stades :

Pour apprendre quelque chose, il faut d’abord l'évoquer mentalement, c'est-à-dire

se représenter dans sa tête la notion qu'on est en train d'apprendre : la notion de

chimie ou de physique, la partie du corps humain étudiée en anatomie, l'événement

d’histoire de la médecine, la notion de psychologie, etc. Certains utilisent des

représentations visuelles, d’autres plus auditives (ils retiennent par exemple la voix

de l’enseignant en train de présenter la notion).

Lorsque les notions à retenir sont détaillées et nombreuses, comme c’est le cas en

première année de médecine, il est nécessaire d’utiliser tous les types d’évocation

possibles pour comprendre et retenir les choses. Cela permet de s'approprier ce

qu'on apprend, un peu comme on ingurgite et on digère mieux de la nourriture

après l’avoir mâchée et bien assimilée.

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Guide de méthodologie : Spécial concours 1ère année études médicales

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L’imagination peut aussi aider à retrouver dans notre mémoire ce qui a été appris,

grâce à une image, une anecdote ou un moyen mnémotechnique (une suite de sons,

une ritournelle, une image). Elle doit évidemment fonctionner en lien étroit avec la

logique pour être efficace.

En effet, l’imagination agit souvent « sans nous » : elle peut nous échapper et nous

entraîner dans des distractions, des rêvasseries, qui surviennent par exemple à partir

de nos perceptions sensorielles. Dans ce cas, elle peut nous déconcentrer, et aussi

nous déconnecter de la réalité en amplifiant les aspects inquiétants de notre vie.

En particulier, elle peut faire flamber l’angoisse : « J’ai peur de rater le concours…

parce que le gars à lunette au premier rang à l’air très fort ! » Ou : « Je vais dormir

de plus en plus mal, parce que tout le monde dit que l’on dort mal lorsqu’on prépare

un concours ! » DONC :

L’imagination demande à être maîtrisée : ne lui laissez pas les rênes mais

gardez en main l’instant présent. Coupez court aux constructions

imaginaires qui vous envahissent involontairement, de façon à rester les

pieds sur terre, dans le présent.

La mémoire mode d’emploi

La mémoire est une faculté sans limite : tout le monde en a,

même si certains pensent le contraire. Par contre, tout le

monde (même parmi les bacheliers) n’a pas forcément appris à

s’en servir. Ceux qui disent ou pensent « je n’ai pas de

mémoire » devraient plutôt dire : « je n’ai pas exercé ma

mémoire », je ne l’ai pas « musclée ».

En effet, pour « avoir de la mémoire », il suffit de

s’entraîner ! Il est aussi très utile de comprendre son

fonctionnement.

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Guide de méthodologie : Spécial concours 1ère année études médicales

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Mémorisation : un processus en 3 étapes

Le travail de la mémoire est permanent, et le plus souvent inconscient. La mémoire

stocke en permanence une multitude d’informations sensorielles qui sont plus ou

moins analysées, remaniées, rangées ensuite dans des délais très courts (de

quelques millisecondes à quelques minutes). En ce qui concerne ses modalités de

travail, on repère 3 opérations distinctes.

Les 3 opérations distinctes de la mémorisation

Méthodes

associées L’ENCODAGE LE STOCKAGE LA RECUPERATION

Ces 3 fonctions correspondent à trois étapes distinctes. Elles sont sans cesse à l’œuvre, mais pour utiliser sa mémoire au mieux, il est indispensable de les réaliser de manière consciente, précise et volontaire : il ne faut pas croire

par exemple que l’on retient de façon durable et efficace ce que l’on entend pendant le sommeil ! Par contre, le sommeil consolide ce qui a été stocké en mémoire, d’autant mieux si correctement appris et récité.

Pour muscler votre mémoire, vous devez donc vous efforcer de mieux réaliser ces trois opérations :

1- Enregistrer les connaissances le plus fidèlement et précisément possible grâce à un bon encodage.

2- Les stocker et les organiser de façon logique et synthétique de façon à pouvoir les apprendre facilement : c’est le stockage.

3- Récupérer les connaissances qui ont été stockées le plus rapidement et précisément possible : c’est seulement lors de cette récupération que vous voyez si vous avez bien « appris » et « mémorisé ».

Mettre en mémoire Enregistrer

l’information

Conserver Stocker l’information

Restituer Utiliser

l’information

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Les facteurs qui influencent la mémoire

Les trois opérations d’encodage, de stockage et de récupération sont sensibles à

différents facteurs, comme le résume ce tableau.

Les trois opérations de la mémoire et les facteurs qui les influencent

1 l’encodage 2 le stockage 3 la récupération

Facteurs

favorables

Motivation + + Bonne

compréhension ++

Encodage de

qualité +++

Attention &

concentration +++

Révisions

nombreuses et

régulières +++

Stockage de

qualité +++

Bonne prise de notes

en cours+++

Supports

d’apprentissage de

qualité ++

Récitations

nombreuses+++

Bonne

compréhension +

Bon rangement des

connaissances

(index)

Facteurs

défavorables

Déprime,

découragement -

Temps trop long

depuis l’encodage

Stress ---

Fatigue -- Fatigue ---

Jugements négatifs

sur les cours -

Mauvais index de

récupération --

Comme on le voit, la mémoire n’est pas une faculté intellectuelle isolée ou indépendante. Elle travaille en liens étroits avec les autres facultés cognitives : l’attention, le langage, la logique.

Pour bien encoder les connaissances, par exemple (étape 1), il faut se concentrer de façon volontaire pour capter tous les éléments importants d’un cours, et les fixer sur un support écrit qui sera facilement réutilisable pour apprendre (voir p.32 les conseils de prise de notes). Si le cours est bien compris dès ce stade, c’est une avance prise sur le stade 2.

Pour bien stocker les connaissances (étape 2), il faut les comprendre et tenir compte de la façon dont elles sont organisées (plan, titres), pour pouvoir les ranger mentalement de façon méthodique.

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Le bon rangement est celui qui permettra de retrouver les connaissances. On peut

utiliser pour cela divers « index de récupération » (moyens mnémotechniques, fiches) qui sont un peu comme des codes qui permettent de retrouver des informations dans une base de données, ou des livres dans une bibliothèque. La répétition consolide aussi ce travail de mise en mémoire.

Pour bien récupérer les connaissances (étape 3), il faut faire des essais successifs et fréquents de réminiscence (s’efforcer de se souvenir en « récitant »). On récupère mieux ce qui a été bien « encodé » (et non omis ou noté de travers) et bien stocké :

si vous avez rangé une notion à des endroits différents, ou que vous l’avez apprise sur des supports différents, ou retenue grâce à un moyen mnémotechnique déjà utilisé pour une autre notion, votre « index de récupération » n’est pas fiable : il y a des risques de confusion qui vont ralentir ou perturber la récupération.

Pensez à votre chambre : si vous y mettez en peu de temps beaucoup d’objets

nouveaux, il faudra ranger précisément, consciemment et intelligemment

chaque chose à une place donnée, logiquement si possible.

Et plus vous aurez l’occasion de vérifier l’emplacement de chaque chose, plus

vous saurez où la trouver. Nous reviendrons sur cette analogie qui est à garder

en tête.

D’autre part, on constate que la mémoire est également très sensible aux facteurs affectifs, physiques et psychologiques :

la qualité du sommeil, le degré de fatigue interfèrent à chaque étape la motivation, si elle est faible, vous empêche de déployer toutes vos

facultés pour capter un cours à fond : l’encodage et donc le stockage sont moins bons. Le découragement, souvent au début du deuxième semestre si votre 1er classement n’est pas bon, peut produire le même effet.

L’affectivité rend la mémoire sélective car dans le cerveau, la zone qui gère les émotions, positives ou négatives, est toute proche de l'hippocampe où siège la mémoire. Il est facile de retenir le n° de téléphone de celle qu’on

aime ! Au contraire, un mauvais souvenir peut vous bloquer inconsciemment face à certains cours. Exemple : je n’aime pas la physique depuis le lycée car le prof… Parfois c’est un souvenir traumatisant qui se trouve involontairement associé à un sujet : vous avez appris la mort de votre grand-mère le jour où vous étiez en train d’étudier le cours sur l’imagerie médicale et depuis, vous n’arrivez pas à travailler le sujet.

La douleur physique peut aussi marquer le souvenir, mais aussi empêcher le travail d’apprentissage : maux de tête, douleurs d’estomac…

l'alcool, même consommé par intermittence, et bien sûr les drogues, cannabis en tête, diminuent les capacités de concentration, et donc de stockage de l'information. Ensuite, ils modifient la façon dont une information est transmise au cerveau central en agissant sur les neurotransmetteurs.

le stress perturbe énormément la mémoire, en pompant toutes vos énergies intérieures : il peut gêner particulièrement la récupération des choses apprises le jour du concours.

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En résumé :

Pour avoir une mémoire efficace, il faut :

- Bien accomplir les trois opérations intellectuelles de mémorisation

- Etre dans de bonnes conditions affectives

- Ne pas négliger sa santé et sa forme physique

Remarquons au passage que le meilleur moyen pour lutter contre l’angoisse du

concours est d’agir sur ces trois plans :

- avoir bien effectué les deux premières étapes (encodage, stockage des connaissances), - avoir vérifié que l’on sait les récupérer (par des récitations honnêtes sans erreur), - garder des temps de repos suffisants pendant les révisions, et même de la détente la veille du concours.

La mémoire, le temps et l’oubli

Le temps joue aussi un rôle indéniable dans le processus de mémorisation : souvent le temps qui passe « efface » les informations qui ne sont pas utiles, utilisées, ou utilisables.

Il est donc très important d’en tenir compte, d’autant plus que dans une année de concours, le temps dont vous disposez pour mémoriser le programme est limité. Dans la pratique, les trois

étapes détaillées ci-dessus doivent être effectuées de façon assez rapprochée pour limiter les phénomènes d’oubli qui vous font perdre du temps. Comme pour un instrument de musique, il

y a un rythme à respecter pour bien jouer de votre outil mémoire.

Lutter contre l’oubli après l’encodage

Le premier phénomène d’oubli intervient après l’encodage. Vous avez suivi un cours attentivement, bien compris l’enseignement, pris des notes détaillées. Vous venez d’effectuer un premier encodage. Mais savez-vous combien de temps vous pouvez garder ce cours en mémoire ?

Test Selon vous, combien de temps met-on pour oublier 50% d’un cours ?

- 24 heures

- 2 jours - 3 jours - 8 jours

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Cette durée, appelée « demi-vie mnésique » a été calculée scientifiquement. La

demi-vie de la mémoire est le temps qui s’écoule entre l’apprentissage simple d’une information et la perte de la moitié de son contenu.

On l’a mesurée en faisant par exemple apprendre une poésie à un très grand nombre de personnes, et en leur demandant de la réciter à intervalles réguliers dans le temps. On obtient ce type de courbe :

% mots restitués

100 %

50 %

½ vie

Temps

J0 J1 J2 J3 (temps en jours)

On observe que la ½ vie mnésique est en moyenne de 24 h

Autrement dit : Dès le lendemain, 24 h après l’apprentissage, la population observée a en moyenne oublié la moitié de ce qu’elle a appris. Bien sûr, il existe des variations en fonction de l’intérêt, de la marque affective associée, etc. Mais l’écart-type reste assez faible.

Le seul temps qui passe vous fait donc perdre 50% (au bout d’un jour), puis 75% et assez vite 100% de ce qui a été encodé si vous ne revenez pas dessus. Cela

veut dire que vous perdez en quelques jours le bénéfice mémoire de votre cours s’il n’y a aucun retour dessus.

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Si l’on fait réapprendre la poésie une deuxième fois à J1 c'est-à-dire

24 heures après le premier apprentissage, voici la courbe obtenue :

% mots restitués

100 %

J0 J1 J2 J3 J4 J5 J6

On observe que la révision allonge la demi-vie d’élimination des données déjà acquises une première fois. Il s’écoule deux jours cette fois avant que 50% des données ne soient oubliées.

Le stockage doit donc être fait très vite avant l’encodage, si possible 24 h après pour limiter l’oubli. Il faut revenir sur les cours pris en notes, au mieux avant d’en avoir oublié la moitié : c’est le plus efficace en termes d’investissement pour ne pas perdre le bénéfice du temps passé en cours.

Lorsqu’on révise plusieurs fois, on « installe » les données pour plus longtemps. Et ce mécanisme se poursuit aux révisions suivantes.

Pour le maximum d’efficacité, l’encodage, le stockage et la récupération doivent s’enchaîner : prendre son cours, l’apprendre rapidement, le réciter, le réapprendre, le réciter, etc.

Nous vous proposons en p.30 une méthode d’apprentissage vous

permettant d’optimiser le travail de mémorisation en fonction du temps en

première année de médecine.

½ vie après révision

50% Temps

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Toujours penser à l’étape suivante

Le spécialiste de la mémoire et de l’apprentissage, Antoine de la Garanderie, a d’autre part montré qu’on apprend mieux lorsqu’on se met mentalement en situation de restituer, d’utiliser ses connaissances. On retient mieux son poème si l’on s’imagine déjà en train de le réciter.

A chaque étape de la mémorisation, pensez donc toujours à travailler de façon à faciliter l’étape suivante.

Quand vous prenez un cours en note, gagnez du temps en pensant tout de suite à bien faire apparaître le plan de façon à faciliter l’apprentissage ultérieur.

Quand vous apprenez, travaillez en fonction de l’épreuve du concours que vous

préparez (QCM, exercices) et de ses règles d’exigence : cela rend votre apprentissage plus pointu, et plus adapté à ce qui pourra vous être demandé.

De façon générale, ayez toujours en tête l’objectif du concours.

Des procédés pour mieux retenir vos connaissances

Analogies, associations : la mémoire et l’imagination travaillent facilement par analogies ou associations d’idées (phénomène connu qui vient souvent à nous de

façon involontaire) : ressemblance entre deux choses, deux personnes, deux situations, deux concepts. C’est un système que l’on peut utiliser efficacement pour mieux comprendre ou mieux retenir.

Attention : lorsqu’il s’active tout seul, prenons soin d’en vérifier la pertinence, car cela peut induire des contresens dans la compréhension des cours. Certains sont des « pros » de l’association d’idées ce qui leur donne une impression de grande rapidité d’esprit, mais

ils auront à travailler la rigueur et la précision dans les concepts à retenir, en particuliers pour les matières à QCM !

Pour comprendre : Vous souvenez-vous de ce que vous avez fait le 4 avril dernier sans regarder votre agenda ? Non sans doute, sauf si… c’était le jour de votre anniversaire. Cet élément donne alors à ce jour une couleur particulière, qui fonctionne comme un voyant lumineux et vous permet automatiquement de vous souvenir de ce que vous avez fait ce jour-là : c’était mon anniversaire, donc je me souviens que j’ai été au restaurant avec… et que…

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Pour retenir quelque chose de complexe (un cours, une formule, une démonstration)

et pouvoir le récupérer dans sa mémoire, il est donc utile de l’associer à un élément simple qui fonctionnera comme un index, un code ou un marque-page virtuel et vous permettra de retrouver rapidement toutes les connaissances qui ont été apprise et qui y sont associées.

Témoignage

« En première année de médecine, je me souviens qu’il y avait un chapitre de

biochimie que je n’arrivais pas à apprendre. J’ai donc choisi d’aller le

travailler dans un lieu inhabituel : je me suis installé dans un square, et ce

changement m’a aidée. Quand je repensais à l’ambiance de ce square, aux

pigeons qui picoraient devant moi et à ma position sur le banc, je retrouvais

plus facilement le cours car ma mémoire y avait associé ces impressions

particulières. »

A chacun de trouver les associations d’idées, les moyens mnémotechniques (séries de lettres, de chiffres, ritournelles, plan de cours, dates…) qui lui conviendront.

Attention simplement à ne pas utiliser trop souvent le même moyen qui risque du coup de perdre son efficacité : si plusieurs connaissances ont le même code, vous ne

saurez plus retrouver la bonne réponse parmi des dizaines d’autres le jour du concours. Il faut donc avoir des index de récupération différents, pour que chacun vous permette de refaire mentalement le bon trajet pour retrouver la notion que vous cherchez là où elle est rangée.

Ces index sont à fixer au moment du stockage de l’information. Il faut vérifier qu’ils marchent bien en testant à plusieurs reprises la récupération (d’où l’intérêt des passages multiples sur une notion).

Si vous retenez une notion de travers, il est important de le noter sur votre support. Barrez votre contre-sens, surlignez ou encadrez le en rouge pour signifier à votre

mémoire que cette réponse est fausse et indiquez lui clairement la bonne solution, par écrit.

Sinon, vous referez toujours la même erreur, ou bien vous retiendrez seulement que c’est l’endroit où vous vous trompez habituellement ce qui vous fera encore plus paniquer le jour du concours (comme lorsqu’on s’est trompé en allant chez quelqu’un et qu’on n’arrive jamais à y aller facilement car la mémoire retient l’hésitation).

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La logique : l’intelligence se nourrit d’ordre logique. Ce qui est perçu comme logique sera donc toujours plus facile à retenir.

La logique est particulièrement sollicitée dans les matières à raisonnement

scientifique : physique, chimie, biochimie… On peut s’appuyer dessus pour retenir les méthodes de résolution, les réactions chimiques, les mécanismes en chaîne qui vont des causes aux conséquences.

Les tableaux récapitulatifs, les schémas, les fiches qui indiquent les articulations d’un raisonnement sont de bons supports pour la mémorisation basée sur la logique.

La logique peut aussi permettre d’apprendre plus vite les parties qui demandent un gros effort de mémorisation : elle permet en effet d’associer des éléments nombreux dans un ordre qui ne sera pas aléatoire mais aura un sens.

Elle passe par deux chemins prioritaires :

De l’universel au particulier (Exemple : la cellule est la plus petite unité vivante. Les cellules organisées entre elles forment des tissus. Il y a plusieurs types de tissus : les tissus conjonctifs (cellules disjointes), et les tissus épithéliaux (cellules jointes)…

Du connu vers l’inconnu (comment comprendre ce qu’est un épithélium si je ne sais pas ce qu’est une cellule ?)

Il sera toujours utile de revenir à ces principes lorsque la mémoire est mise en difficulté : on peut toujours tout apprendre par cœur, mais la compréhension logique allègera beaucoup le travail !

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Exercices d’application

Vite faits, ils permettent de prendre conscience des mécanismes utilisés

spontanément par les facultés intellectuelles pour réaliser une tâche. Mieux encore,

vous réaliserez peut-être que le stress (de simplement penser qu’il s’agit d’un test

difficile, d’un défi pour détecter les malins des imbéciles) vous fait perdre beaucoup

de temps et d’efficacité. Alors que le meilleur moyen de s’en tirer vite est de prendre

son temps dès le début et calmement, car tout ce qui est proposé est bien

évidemment à la portée de tout étudiant !

Exercice 1 : Regardez cette grille 1mn puis restituez-la de mémoire

Solution :

Ordre logique 1 : alphabétique ? Cela ne suffit pas.

Ordre logique 2 : saut de 2 en 2 pour la première lettre mais ne convient plus pour les 3 dernières

lignes : à retenir par cœur ?

Le plus rapide : Retenir simplement « Acegicfi », en s’appuyant sur un ordre alphabétique ET la notion

de 9 colonnes (arrêt de l’alphabet à I)

Exercice 2 : regardez cette grille 15 secondes, puis à restituez la de mémoire

A M E R

R A M E

A R M E

M A R E

M E R E

M I R E

M O R E

M U R E

R I M E

R O M E

R H U M

Solution : Souvent le plus rapide et efficace : Retenir par analogies de sonorité la liste des mots constitués par les

lettres lues en lignes :

Amer-rame-arme-mare-mere-mire-more-mure-rime-rome-rhum !

A B C D E F G H I

C D E F G H I A B

E F G H I A B C D

G H I A B C D E F

I A B C D E F G H

C D E F G H I A B

F G H I A B C D E

I A B C D E F G H

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II. A vos marques, prêts… travaillez !

Vous connaissez maintenant les outils intellectuels à utiliser, les conditions à

mettre en place, il ne reste plus qu’à vous y mettre.

1. Se mettre au travail

Le bon lieu de travail personnel Pour une mise au travail vigoureuse, là encore, ne vous laissez pas porter par les circonstances, mais tâchez de trouver le cadre qui vous aidera le plus.

Travailler chez soi Cela peut être à votre domicile, chez vos parents ou dans votre chambre d’étudiant(e). Vous savez déjà par expérience si ce lieu vous porte à l’étude ou pas. Vous pouvez aussi veiller à l’améliorer de façon à respecter 5 critères en or.

Les 5 critères à respecter

Votre lieu de travail à la maison : - incite au travail (c'est-à-dire augmente le goût pour le travail : évitez les

posters des îles Hawaï ou les BD sur le bureau) -favorise la concentration (gare aux fenêtres distrayantes, aux bruits extérieurs, au travail « en musique ») -limite la fatigue (éclairage, fauteuil confort, T° à 19°) -est pratique : le plan de travail est assez grand, le matériel à disposition (rangé le soir pour le lendemain..), le classement est vertical et non horizontal pour

éviter le fouillis. -est disponible pour l’étude à tout moment (lieu à soi).

Pour poursuivre sans relâche la lutte contre la fatigue, ne négligez pas le troisième point : votre lieu de travail doit être CON-FOR-TA-BLE :

Pensez à respecter vos yeux en ayant un bon éclairage, en vous tenant à

40 cm de vos feuilles, et bien sûr en ayant les lunettes adaptées… Respectez aussi vos articulations : soyez bien assis dans un siège qui vous

convient, et soyez attentifs aux signaux alarmants : mal de dos, douleurs des articulations et aux points d’appui.

Bannissez cependant le travail en position avachie ou couchée (sur votre lit) qui ne porte pas à la concentration.

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Travailler en bibliothèque Choisissez-la silencieuse, ne vous placez pas face à la porte (source de distraction). Sur le plan du rythme, évitez de conformer vos pauses à celles de vos copains, à moins qu’ils n’adoptent exactement les mêmes rythmes que vous pour le travail personnel (par exemple une pause de 10 mn toutes les 50mn, voir p.29). Choisissez-la proche de vos lieux d’étude ou de domicile : ne perdez pas de temps en transport !

Idée Cultivez les réflexes « pavloviens »

Utilisez toujours les mêmes lieux pour le travail (bureau dans sa chambre, biblio..) et n’utilisez ce lieu que pour le travail, aux mêmes heures, dans la même position en faisant toujours les

mêmes gestes (couper le mobile, allumer la lumière) lorsque vous arrivez : la mise au travail sera ainsi facilitée, car elle va devenir « réflexe » dès que vous vous mettrez à votre poste !

Travailler en tout lieu

A tout type de lieu peut correspondre un type de travail : dans les transports en commun, on peut lire et relire ses cours ou ses polycopiés (encodage). Certains

étudiants lisent le polycopié par avance en allant au cours, de façon à défricher le sujet pour mieux le suivre. On peut aussi se réciter des questions courtes de cours préparées sur fiches (de type « Trivial Pursuit ») : le nombre de fiches s’accroît avec le temps et vos révisions « surprise » vous permettent ainsi de vous exercer à la récupération des connaissances en temps très court (très bon pour les matières à QCM).

A la fac, si un « trou » se présente dans votre emploi-du-temps, tâchez de prévoir un lieu d’étude facilement accessible où vous pouvez travailler. Cela nécessite de l’organisation : prévoyez d’avoir toujours sur vous des annales, cours ou fiches pouvant occuper 30 mn.

Sachez toujours utiliser volontairement les 5 minutes qui se présentent, même pour vous détendre…. Ceci repose sur votre motivation, et exige de la volonté

Savoir travailler en tout lieu, c’est savoir maîtriser son temps et le mettre au service de sa réussite !

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Guide de méthodologie : Spécial concours 1ère année études médicales

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Apprendre à se concentrer

Le travail intellectuel efficace a un début et une fin. On pourrait comparer chaque séance de travail à une course : au coup de feu, il faut partir, c’est-à-dire se concentrer totalement sur son sujet, et ne s’arrêter qu’après la ligne d’arrivée. Ceci exige un effort de volonté, un choix, une décision.

Et la séance a aussi une fin : toutes les études montrent que l’on peut difficilement rester concentré sur le même sujet plus de 50 mn. Au bout de 50 mn, voire même 40 mn, quand vous sentez que vous êtes distrait et que votre concentration baisse, il faut absolument stopper le travail et faire une pause de quelques minutes. Si vous travaillez durant plusieurs heures, il vous faut ainsi

alterner les séances de travail et les courtes pauses : 50 mn de travail, 10 mn de pause… Après une pause, vous retrouvez immédiatement une bonne concentration et votre travail reprend à bonne allure. Globalement, vous utilisez ainsi votre temps au mieux. Les courtes pauses

Que faire pendant les courtes pauses ? Exactement le contraire de ce que vous venez de faire : ne lisez pas, bougez, écoutez de la musique, mettez-vous à la fenêtre, allez boire un verre d’eau… Mais attention : 10 minutes passent très vite ! Ne vous lancez donc pas dans une activité qui risquerait de vous prendre plus de temps. Ainsi, il est dangereux de partir surfer sur Internet ou d’aller lire ses messages :

d’une part parce que cela sollicite votre concentration visuelle, d’autre part parce que le temps risque de filer… Les fausses objections Si vous travaillez en bibliothèque ou à côté d’amis, ne vous laissez pas intimider par

ceux qui vous disent que vous perdez du temps en faisant des pauses : mieux vaut un travail efficace et concentré entrecoupé de pauses qu’un demi-travail qui fait finalement perdre beaucoup plus de temps. D’autres disent : « si je m’arrête, je ne m’y remets pas ». Il faut en effet exercer sans cesse sa volonté pour reprendre le travail. Revenez alors à votre motivation de départ (je veux réussir le concours, je veux être médecin) et dites-vous que ne pas

se remettre au travail revient à perdre plusieurs mètres dans la course de fond où vous êtes engagé.

Musclez votre concentration

Le vrai problème de nombreux étudiants est de ne jamais avoir travaillé leurs

capacités de concentration. Si vous constatez que vous n’arrivez pas à vous concentrer 40 mn, ne vous découragez pas, mais cherchez à progresser : comme un sportif se muscle en faisant des exercices, vous pouvez tout à fait augmenter votre capacité de concentration. Comment ?

Travaillez avec un réveil ou un portable qui pourra vous donner l’heure et sonner. Regardez l’heure quand vous vous mettez au travail et que vous commencez à vous concentrer.

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Guide de méthodologie : Spécial concours 1ère année études médicales

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Dès que vous vous sentez moins attentif(e) ou distrait(e), regardez combien de

temps vous avez « tenu ». Peut-être est-ce seulement 20 mn : dans ce cas, ne cherchez pas à aller plus loin, mais prenez 3 mn de pause (la durée des pauses doit être proportionnelle aux séances de travail concentré), puis remettez-vous au travail et faites sonner le réveil ou le portable 20 mn plus tard pour prendre une autre pause… Vous vous exercez ainsi à ne travailler qu’en étant totalement concentré ce qui est déjà un gros progrès.

Puis, essayez d’allonger un peu la durée de votre séance en passant à 25 mn : vous

allez voir que votre concentration peut tenir plus longtemps et que l’on peut ainsi

apprendre à se concentrer en alternant les temps où l’on s’y met et où l’on s’arrête.

L’objectif étant d’arriver finalement à des séances de 50 mn de travail coupées par

10 mn de pause.

Des exercices pour apprendre à vous concentrer

- Concentrez-vous sur votre corps les yeux fermés en vous

représentant mentalement sa position. Maintenant,

concentrez-vous successivement sur chaque partie, en

partant des doigts de pied pour arriver jusqu’au haut du

crâne.

- Mettez la radio ou de la musique, et commencez à écouter puis baisser

progressivement le son. Concentrez-vous sur le son qui décroît en tendant de

plus en plus l’oreille.

2. Apprendre vite et bien : notre méthode

Nous vous proposons ici une méthode d’apprentissage particulièrement adaptée à la première année d’études médicales. Elle doit vous permettre d’utiliser au mieux vos capacités, en vous aidant à perfectionner l’encodage (l’entrée en mémoire) des connaissances et leur stockage (rangement efficace, adapté et pertinent = pas ou

très peu de déperdition). En outre, elle vous donne les bases pour assurer une récupération fiable de ce que vous apprenez, ce qui vient diminuer considérablement l’angoisse car vous avez l’expérience qui ne vous trompe pas et garantit votre confiance en vous : « je sais que je sais ».

La méthode tient compte du fonctionnement de la mémoire, en particulier du facteur temps et du mécanisme de l’oubli (la demi-vie mnésique, voir p.20-22). Elle doit vous permettre d’optimiser le rapport entre la qualité de l’apprentissage et le temps qui vous est imparti ce qui est une des plus grandes difficultés de cette année où vous devez apprendre parfaitement une énorme quantité de choses en temps limité.

Trop exigeant ? Il est vrai que le sport cérébral est fatigant, exigeant, parfois pénible. Mais il offre également de vrais résultats !

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Guide de méthodologie : Spécial concours 1ère année études médicales

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Avertissement :

Vous êtes plutôt perfectionniste : considérez la méthode comme un outil de perfectionnement et non de perfection ! Elle doit rester à votre service, et non vous

amener à bafouer les règles élémentaires données par ailleurs (sommeil, sport, repas… et moindre stress). Cette méthode bien appliquée contribue à diminuer le stress. Si ce n’est pas le cas, il faut revoir sa tactique !

Vous êtes plutôt laxiste : rappelez-vous que se donner une règle n’est pas se priver de liberté mais gagner de la liberté, car vous allez pouvoir orienter toute votre énergie vers la réussite de votre projet personnel.

Pour tous : appliquez la méthode assortie des autres recommandations de méthodologie, surtout s’il vous semble que « ça ne marche pas ».

Perfectionner l’encodage : l’entrée en mémoire

L’apprentissage commence en cours où se fait un premier enregistrement des connaissances. Comme au début d’une séance de travail personnel, tâchez de concentrer toute votre attention dès les premières minutes pour capter le maximum de choses.

L’intérêt de la prise de notes Il est indispensable de prendre des notes écrites, même si vous disposez déjà d’un polycopié ou d’un support de cours, écrit ou multimédia. Au minimum, il faudra annoter le polycopié. Pourquoi ?

D’abord parce que la nécessité de prendre des notes aide à fixer son attention et à

suivre le fil de l’enseignement et vous évite de trop « décrocher ». D’autre part, en écrivant, vous effectuez déjà un premier travail d’analyse et de mise en mémoire de ce que vous entendez. Vous vous appropriez une première fois les connaissances en les retranscrivant avec votre écriture « mentale », vos symboles, éventuellement vos mots.

Votre intelligence ne parle pas le même langage que celle du prof.

La prise de notes sert de traduction simultanée. Sans elle, le travail

sera plus fastidieux.

Grâce à vos notes, le cours vous devient moins étranger car vous avez déjà effectué dessus un premier travail. Vous préparez un support d’apprentissage personnel. A contrario, si vous n’assistez pas au cours, vous perdez le bénéfice de cette première mise en mémoire. Nous vous conseillons donc de ne pas sécher les cours,

même si l’enseignant vous paraît mauvais et même si vous redoublez (lire conseils spécifiques p. 56).

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Des notes de cours de qualité

Vos notes doivent être les plus complètes et les plus claires possibles pour faciliter l’apprentissage. Vous n’avez en général pas le temps de les recopier : il faut donc vous habituer à prendre vos cours directement au mieux. Très important :

Bien indiquer les articulations logiques, les différentes parties, et faire apparaître

visuellement le plan (en faisant des retours à la ligne, en utilisant des puces, des tirets, des numéros, une indentation). Vous facilitez ainsi le travail de mémorisation car un seul coup d’œil vous permettra de retenir le nombre de notions à apprendre.

Si vous ne comprenez pas le cours (trop dur, trop de notions nouvelles), notez-le le plus fidèlement possible, mot à mot. Si cela va trop vite, sachez utiliser des abréviations simples (voir encadré).

Si vous perdez le fil (distraction ou non compréhension), indiquez-le par un petit symbole personnel de façon à pouvoir ensuite aller rechercher ce qui vous manque et ne pas apprendre un cours incomplet. De même, trouvez un autre symbole pour

noter les choses que l’enseignant signale comme importantes ou « indispensables ». C’est peut-être une future question au concours…

Si vous comprenez bien le cours, vous pouvez utiliser vos propres mots (excepté pour les termes médicaux et scientifiques), souligner ce qui vous paraît important, bien faire apparaître le plan, faire un schéma… Vous gagnez du temps sur l’étape suivant de stockage.

Les abréviations

Chacun a son propre système d’abréviations. Petit rappel :

On abrège les mots courants en ne gardant que les consonnes qui forment la structure du

mot, au mieux par 3 à 4 lettres (« cll » pour celllule, « esbl » pour ensemble, « bcp » pour

beaucoup). Il faut que l’abréviation « vous parle », qu’elle vous paraisse évidente. C’est

pourquoi la manière d’abréger est souvent une trouvaille personnelle !

Les symboles mathématiques sont très utiles, et peuvent traduire des réalités approchées :

≠ : différent de, ou « ne se ressemble pas, s’oppose »,

> : plus grand que, < : plus petit que,

se ÷ : se diviser, ou partager, × : multiplier‚

= : égal, équivaut, se ressemble, ont telles caractéristiques ;

Egalement les flèches, les accolades, le signe « il existe » (E à l’envers)..

Quand un cours porte sur une notion répétée 30 fois en une heure, adopter une abréviation

dès le début pour le mot en question.

Abréger ne veut pas dire supprimer les connections logiques (donc, c’est pourquoi, mais,

ou, et…) qui permettent de comprendre l’enchaînement des idées.

Ne pas utiliser la même abréviation pour un nom et un adjectif, comme par exemple

« poumon » et « pulmonaire », car ils ne désignent pas la même chose. Gagner du temps

oui, mais perdre en précision, non !

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Suivre son cours sur DVD

Quelques facs ont supprimé certains cours et les ont remplacés par des cours sur DVD ou en ligne. Vous suivez alors le cours seul, à domicile, face à votre écran. Les conditions doivent vous assurer une bonne concentration (vous n’êtes par gêné par

le bruit, vous voyez et entendez bien). Attention toutefois à ne pas vous faire piéger par le manque de contraintes horaires et l’impression de facilité (pouvoir revoir son cours quand on veut). Programmez dès le début l’ensemble des cours à suivre, et tenez-vous à votre planning au quotidien +++

Il vous faut prendre des notes de la même façon que si vous étiez en cours, car vous devez en tirer un support écrit de bonne qualité pour apprendre.

Il ne faut pas non plus que vous passiez sur ce cours beaucoup plus de temps que si vous y aviez assisté à la fac. Soyez aussi concentré que si l’enseignant ne pouvait pas répéter. Mettez en pause ou revenez seulement sur un point particulièrement

difficile de façon à bien noter. Fixez-vous un temps maximum à ne pas dépasser pour « prendre » ce cours.

Il n’est pas question de suivre deux fois (voire plus) le même cours en entier. Lorsque vous apprenez le cours (si possible le soir même), si un point reste obscur, vous pourrez éventuellement revenir rapidement sur le passage sur le DVD à condition d’avoir un repère pour le retrouver rapidement et que ce soit très court.

Suivez vos cours sur DVD sans prendre de retard, en suivant le rythme de la fac à travers les travaux dirigés ou autres indications.

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Comment travailler et apprendre vos cours ?

Vous avez maintenant des notes de cours de bonne qualité, il vous faut passer à l’apprentissage. Vous devez cultiver la rigueur, la précision et la concision, trois qualités scientifiques essentielles à développer, et qui seront testées au concours.

Sur quels documents apprendre ?

Même si vous avez bien suivi, bien compris et bien noté un cours, vos notes restent incomplètes et parfois erronées sur divers points.

Le soir même, à J0, il faut donc commencer par reprendre vos notes, les compléter, les annoter, faire des liens éventuels. Si certains termes vous échappent, recherchez-les dans un dictionnaire de médecine et notez les

définitions trouvées. Si vous ne comprenez pas une démonstration ou un mécanisme scientifique (en physique par exemple), tâchez de l’éclaircir et notez ce que vous avez compris. Faites un exercice si nécessaire. Vous pouvez utiliser le verso de la feuille pour noter tous ces compléments (n’utilisez que le recto pour noter vos cours). Enfin, faites apparaître le plan, et recopiez le en en-tête sur une feuille double qui contient votre cours.

Vous obtenez ainsi un document synthétique que vous allez pouvoir apprendre : nous vous conseillons de ne garder qu’un support de cours unique

(mais complet) pour ne pas encombrer votre mémoire et provoquer des confusions lors de la récupération.

Dans les matières scientifiques d’analyse à exercices, le support d’apprentissage pourra consister en quelques fiches contenant les données à savoir par cœur, qu’il faut donc extraire de vos notes. Il faut en même temps programmer les exercices correspondants (à J1 ou J3, et une fois à J7) qui font partie de l’apprentissage, de façon à vous préparer au mieux au type d’épreuve du concours.

Une seule manière d’apprendre = REPETER

Vous êtes maintenant devant votre document à apprendre ou à revoir. Répétez plusieurs fois l’information en la regardant (++ en cas de mémoire visuelle), en la « disant » (répétition orale ++ si mémoire auditive), éventuellement en l’écrivant (si cela vous aide à vous concentrer, et ++ si mémoire synesthésique).

Cette étape est incontournable.

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Découpez votre cours

Ne cherchez pas à apprendre votre cours de la première à la dernière ligne en une seule fois. Comme on digère mieux la nourriture prise en petites bouchées, évitez l’indigestion avec une bouchée trop grosse. Commencez par repérer et apprendre le plan du cours (titres des parties et sous-parties). Puis apprenez partie par partie de la façon suivante :

Si votre cours est divisé en parties que nous nommerons : A, B, C, … etc.

La bonne stratégie d’enregistrement consiste à :

Apprendre A (répéter A +++) Réciter A (= réciter par écrit, corriger A, réapprendre si oubli ou erreur, puis réciter A… etc. jusqu’à ce que A soit récité sans erreur)

Apprendre B Réciter B Réciter A + B (+ correction) Apprendre C Réciter C Réciter A+B+C

Etc.

Une seule manière de savoir si on sait ce que l’on a appris = RECITER : A moins de bénéficier d’une personne qui peut vérifier ce que l’on affirme oralement, y compris l’orthographe des mots scientifiques, (ce qui, de toute façon, prendrait trop de temps pour être fait

régulièrement), il est indispensable de réciter HONNETEMENT, c'est-à-dire sans regarder son cours en même temps, et PAR ECRIT afin d’être sûr de ce que l’on a récité.

Il s’agit d’écrire très vite, en griffonnant seulement les mots importants, listes, définitions, schémas… En général, cet écrit n’est lisible que de vous. Ainsi, vous savez très objectivement ce que vous avez exactement en mémoire.

Après cela et uniquement après, vous regardez la réponse dans le cours. Une récitation uniquement orale sera plus difficile à corriger : si vous faites un contre-

sens ou un oubli, vous risquez de ne pas vous en rendre compte en lisant la réponse : les informations relues masqueront la mémoire de votre récitation !

Exemple : vous citez trois items à l’oral et la vérification écrite vous en indique quatre : vous ne connectez pas et ne repérez pas l’item manquant, vos réponses vous semblant exactes. Le problème est que votre mémoire peut inscrire malgré vous cette erreur, elle ouvre un chemin que vous risquez de reprendre entre la question et la réponse erronée.

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Une bonne récitation consiste donc à CORRIGER sa récitation écrite (En cas d’erreur : barrer, raturer, réécrire à côté la correction.. : il s’agit d’informer clairement votre mémoire qu’il s’agit d’une fausse route !

Il faut ensuite REAPPRENDRE, c’est-à-dire répéter, ce qui était erroné ou oublié, puis de nouveau réciter (écrit rapide), jusqu’à ce que cela soit sans faute.

C’est bien sûr le moment d’utiliser des « index », des moyens mnémotechniques qui vous aident à récupérer les connaissances.

Une erreur de méthode à éviter

Lire le cours plusieurs fois, et chercher à l’apprendre mais sans le

réciter ou en « trichant » sur votre récitation : vous ne contrôlez pas la

qualité de votre récupération et ne pouvez repérer vos oublis ou vos

erreurs. Vous croyez savoir, mais vous ne savez pas suffisamment.

En réalité, cela nourrit l’angoisse car vous savez bien, au fond, que vous

ne savez pas. Evitez de fuir le réel, soyez plus en vérité avec vous-même :

oui, la vraie récitation est une « épreuve », mais c’est aussi elle qui vous

donnera la « preuve »que vous savez. Une victoire qu’il est bon de

savourer !

Faut-il tout apprendre par cœur ?

Cela dépend des matières. Encore une fois, il faut adapter votre apprentissage à la nature et aux règles d’évaluation des diverses épreuves.

Les matières à QCM (anatomie, biologie, bio-cellulaire, embryologie…) évaluent en général votre capacité de mémorisation, incluant la précision et la rigueur. Pour bien vous préparer, il vous faut apprendre vos cours par cœur, donc mot à mot ET faire beaucoup d’annales. En faisant les annales, prenez l’habitude d’être attentif à la formulation des questions. Ne regardez pas la réponse avant d’avoir jeté votre réponse par écrit. Si vous ne comprenez pas une réponse, reprenez

le cours correspondant. Si certains QCM portent sur des questions non traitées en cours, recherchez la réponse et apprenez la : cela fait partie des connaissances à avoir.

Pour les matières à QCM, veillez à avoir des cours précis et bien

complets, si besoin complétez-les : tout ce qui a été dit est à

savoir par cœur.

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Les matières d’analyse (physique, chimie, biochimie…) sont évaluées par

des exercices à résoudre. Là, il faut d’abord extraire de chaque cours ce qui est absolument à retenir : formules, réactions, principes de résolution d’exercice, schéma… Un cours de 2 heures peut parfois se résumer en un schéma. Dès le premier apprentissage (à J0), il peut être utile de faire un exercice pour bien comprendre le cours et constituer un support d’apprentissage pertinent. Cela représente en moyenne une à quatre fiches par cours. Ensuite, il faut donc

apprendre par cœur ces fiches et faire des exercices correspondants, en programmant d’en faire à chaque étape de révision (à J1 ou J3, J7, J15.)

Les matières de synthèse (sciences humaines, psychologie, histoire de la médecine) sont souvent évaluées par un rédactionnel.

Il faut apprendre par cœur les noms propres, les dates, les termes techniques, les titres d’ouvrage importants. On peut élaborer des fiches de données historiques.

Pour le reste, retenez la succession des idées, les grandes étapes, les transitions : il peut être utile de faire des fiches de synthèse, mettant en relief plusieurs cours différents. Si vous faites des recherches ou des lectures, faites des fiches les résumant (en apprenant par cœur le titre et le nom de l’auteur). Vous n’avez donc pas à apprendre tous les cours par cœur, mais à en tirer des notions précises et claires.

On peut utilement réciter ce que l’on sait en l’explicitant oralement à quelqu’un d’exigeant (une bonne âme qui aime les détails, la clarté et la précision).

Quand apprendre son cours ?

En période de concours, on recherche le meilleur rapport « efficacité-temps ». La méthode que nous vous proposons consiste à répartir l’apprentissage le plus astucieusement possible pour utiliser votre mémoire au mieux, en limitant les pertes de temps dues à ce terrible ennemi qu’est l’oubli.

- Il faut d’abord prévoir d’apprendre chaque cours (sans attendre la fin du chapitre)

le jour même (à J0), de façon à rentabiliser au mieux l’attention et la présence au cours. Le premier apprentissage est ainsi plus rapide car vous bénéficiez encore des souvenirs tout frais du cours suivi dans la journée. Vous pouvez compléter vos notes et vos schémas en y ajoutant les apartés ou les détails indiqués par l’enseignant, des précisions qui seront oubliées quelques jours plus tard.

-Puis revoir le cours dès le lendemain (à J1). L’objectif est en effet de revoir son cours avant d’en avoir oublié plus de la moitié. Or, comme nous l’avons vu (p. 20-22), la mémoire laisse filer dans l’oubli 50% des choses apprises au bout de

24 heures. Ce deuxième passage à J1, soit 24 heures après le premier apprentissage, est donc essentiel pour contrer ce premier oubli, le plus dangereux car le plus rapide. Notez que cette fois, l’apprentissage est normalement plus rapide qu’à J0 puisque vous vous souvenez de 50%. Ce faisant, vous consolidez l’apprentissage et repoussez le phénomène de « l’oubli des 50% » à 48 heures, soit à J3. Grâce à ce passage, l’oubli va être moins rapide.

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- La deuxième révision se fait à J3 (3 jours après), soit juste à temps pour éviter

l’oubli de 50% du cours. Le revoir à J2, alors que l’on souvient encore de presque tout, serait une perte de temps. L’apprentissage à J3 étant une deuxième révision, le travail est moins long qu’à J1. Mais ce passage est essentiel à un bon stockage, car il repousse le phénomène de l’oubli des 50% encore plus loin, à J7. Vous consolidez de plus en plus votre apprentissage en l’ancrant solidement dans votre mémoire.

- Revoir son cours à J7 (7 jours après) : cette fois, vous pouvez aller de plus en plus vite. Vous devez cependant toujours vous « réciter » le cours pour vérifier que vous

êtes capable de le récupérer entièrement de façon complète et précise. Un nouveau passage à J15 est idéal.

Après ces différents passages, vous « savez » votre cours, vous le possédez ! Vous n’aurez plus qu’à le reprendre au moment des révisions. Vous êtes également capable de l’utiliser pour faire des exercices, des annales, ou passer des examens blancs sans que des révisions spéciales soient alors nécessaires.

Sur la courbe de la « demi-vie de la mémoire », on peut représenter l’effet de ces révisions successives sur la mémoire. La courbe ci-dessous représente la performance du souvenir (le % de connaissances retenues) en fonction du temps.

% connaissances restituées

100 %

50 %

J0 J1 J2 J3 J4 J5 J6 J7 (jours)

Le cours est donc appris une première fois à J0 (première courbe), c’est-à-dire le jour-même, faisant monter à 100% ce qui est su.

La première révision à J1 (deuxième courbe) intervient alors que 50% du cours appris la veille est déjà oublié, mais elle permet de faire remonter la courbe à 100% de choses sues. On voit que la courbe est plus lente à redescendre. La mémoire met alors 48 h (au lieu de 24 h) pour oublier 50%.

De même, la révision à J3 intervient alors que 50% du cours est oublié, elle fait remonter la courbe à 100% et consolide l’apprentissage encore plus longtemps.

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Le meilleur choix consiste donc à :

- Apprendre son cours en J0 = le jour même du cours car un cours écouté

est déjà partiellement encodé : c’est un gain de temps sur l’apprentissage. - Revoir son cours en J1 = le lendemain du premier apprentissage - Puis le revoir en J3, J7 et si possible J15.

Dans quel ordre apprendre chaque jour ?

Il est clair que le temps dont vous disposez chaque jour pour le travail personnel est limité. Pour pouvoir appliquer la méthode présentée ci-dessus (dont le but est de vous faire gagner du temps), il vous faut chaque jour établir une liste rigoureuse des

priorités d’apprentissage. N’oubliez pas que c’est progressivement que vous travaillerez de plus en plus vite, car vous aurez acquis de l’entraînement (comme lorsque l’on prépare une compétition).

Votre objectif doit être de perdre le moins possible du bénéfice du travail déjà accompli. Logiquement, il est astucieux d’adopter l’ordre suivant :

Commencez par les « J1 ». Revoyez les cours auxquels vous avez assisté la veille et que vous avez déjà appris une première fois. Cela vous permet de ne pas gâcher l’investissement de la veille. C’est la première révision la plus importante, ne l’oubliez pas, même si elle est éprouvante : vous constatez que vous avez oublié une partie du cours appris ? C’est tout-à-fait NORMAL.

Mais si vous avez correctement appris (cf. infra), vos oublis ou erreurs seront faibles. Normal aussi, motivation et performance sont au rendez-vous !

Continuez par les « J0 ». Apprenez sérieusement tous les cours de la journée. C’est le meilleur moyen pour rentabiliser le temps que vous avez passé en cours.

Poursuivez par les « J3 » : revoyez les cours déjà appris deux fois (en JO et J1). Cette étape est plus rapide et plus gratifiante. Vous avez la satisfaction intense de constater que vous savez, vous en avez LA PREUVE : essentiel pour lutter contre l’angoisse !

Revoyez les « J7 », cours suivis et appris 7 jours avant et déjà appris 3 fois : cela va de plus en plus vite.

Puis revoyez si possible les « J15 » (au minimum, relisez-les avec attention avant de dormir).

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En cas de manque de temps, il vaut mieux déplacer d’une journée le J3 à J4, voir le J7 d’un ou deux jours (ou trois !), mais garantir avec qualité J1 et JO. En effet, ces

premiers apprentissages sont indispensables, car ce sont ceux qui vous assurent le plus gros gain d’efficacité et la meilleure mémorisation. Ils vous évitent surtout de perdre un temps énorme en allant assister à des cours que vous n’apprenez pas, qui se superposent et que vous oubliez totalement en quelques jours.

Si vous n’apprenez pas en J0 et J1 :

La mémoire de court terme n’est pas utilisée et le temps passé en cours est quasiment perdu. Lorsque vous apprenez plusieurs jours après, vous avez oublié la plupart du contenu de votre cours et le restant risque fort d’être erroné : l’effort à produire pour apprendre sera d’autant plus important. Vous complétez moins bien

vos notes de cours. L’apprentissage est plus long et plus pénible. De plus, les cours suivants sont moins lisibles, car vous ne possédez pas les notions préalables.

Vous avez moins de temps pour faire plusieurs passages et révisions ensuite : en effet, le temps jusqu’au concours n’étant pas extensible, le fait de repousser les premiers apprentissages vous fait perdre du temps pour des révisions successives ultérieures. Des révisions intensives avant le concours ne pourront remplacer ce temps perdu.

Notre conseil

Si possible, gardez une méthodologie rigoureuse jusqu’en J3 et repoussez si besoin d’un jour ou deux les révisions de type J7 et J15. Quelle que soit la situation, ces (quelques) cours décalés pour l’ordre de révision ne doivent pas vous occuper l’esprit : ils sont tout simplement rangés au bon endroit en attendant leur tour (Cf. organisation ci-après).

Le matériel à prévoir

Organiser son matériel est indispensable pour que la programmation des « révisions » ne devienne pas un casse-tête permanent, ce qui majore le stress au lieu de le diminuer ! Pour suivre notre méthode d’apprentissage de façon rigoureuse,

il est donc nécessaire d’adopter un matériel qui vous permettra de repérer, de classer, et de disposer aisément de vos cours aux jours opportuns : ceux du jour (J0), ceux appris la veille (J1), ou trois jours avant (J3), le même cours changeant d’ailleurs de statut en fonction du temps et de vos révisions.

De même, il sera utile de pouvoir classer vos cours dans votre espace de travail en fonction de votre calendrier d’apprentissage.

L’objectif est de ne pas avoir à se soucier de cette programmation : une fois organisée, elle « coule de source » : à chaque jour correspond, en plus des cours du jour (aisément saisissables), le contenu d’un « casier » (ou dossier, ou tiroir..) correspondant au programme à travailler. Tous les cours programmés pour ce jour

sont classés là, déposés au fur et à mesure et sans effort supplémentaire. Cette liberté d’esprit EST une des clés de la maîtrise de l’angoisse.

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Les supports de cours

Nous vous conseillons de noter vos cours sur un bloc de feuilles simples en n’écrivant que sur le recto. Réservez le verso aux compléments, remarques, définitions… Tout ce que vous ferez chez vous en retravaillant le cours le soir.

Le soir même, à J0, vous numérotez vos feuillets, vous les détachez et vous les regroupez dans une feuille double sur laquelle vous notez la date, la matière, le

numéro de cours (le Xème de la matière en question), et un plan détaillé de ce qu’il contient.

- Vous notez également sur cette feuille de garde : J0= date (ex. le 10 janvier). Vous complétez vos notes et vous apprenez une première fois.

- Le lendemain, vous réapprenez ce cours et vous notez ensuite sur cette page de garde, en-dessous de J0 : J1 = date (ex. 11 janvier)

L’organisation de votre espace de travail Procurez-vous des casiers simples de taille 24 x 32 et d’un minimum de hauteur, ou des dossiers suspendus, pouvant contenir une quinzaine de cours. Ces casiers contiendront le « programme » de travail personnel du jour (c'est-à-dire les cours à revoir).

Sur chaque casier, indiquez un jour de la semaine et faites-le si possible sur trois semaines. Chaque jour, quand vous vous mettez au travail, vous trouvez dans ce casier le travail à faire : J0 (cours du jour), J1, J3, J7. Lorsque vous avez appris J0, vous le mettez dans le casier du lendemain où il deviendra le J1. Ainsi vous n’avez plus à y penser !

Le 10/01

Biochimie N° 3

Mr Dupont

J0 : 10/01

J1 : 11/01

Les oses : structures

Propriétés

…….

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Certains préfèrent programmer ces révisions sur un agenda. C’est plus long (car il

faut écrire sans confusion possible de quel cours il s’agit), et cela demande de classer précisément ses cours pour retrouver rapidement le bon. Bien que cela prenne beaucoup moins de place ( !), pour beaucoup c’est moins « confortable » sur le plan mental. Enfin, l’important est d’être serein avec ce qui concerne la planification du travail, il ne s’agit pas d’en ajouter une couche ! A noter que cette méthode vous permet de programmer aussi des annales, QCM, exercices ou autres

(à répartir une fois pour toute aux jours qui vous conviennent). NB : suivant les matières, ce qu’il y a à apprendre peut se résumer à une fiche (réactions de chimie organique par ex.), et c’est alors la fiche (faite le jour-même du cours) qui passe en J1, J3, J7 puis J15.

Ou etc.…

Etc.… Lundi Mardi

Après la révision en J15 (une récitation orale rapide, suivie d’une relecture attentive), le cours peut être classé par matière dans l’ordre de l’apprentissage, et ne sera repris que pour les révisions. (voir p.51)

La solution pour ne pas accumuler le retard

La méthode d’apprentissage que nous vous proposons a l’immense avantage de vous éviter d’accumuler le retard, un problème majeur en première année de médecine, et une source de stress intense pour nombre d’étudiants. Beaucoup ont en effet tendance à repousser l’apprentissage des cours quotidiens, soit à la fin d’un chapitre, soit au week-end, soit à la veille d’un examen blanc. Ce faisant, ils assistent (ou pas)

aux cours sans en profiter vraiment, l’esprit occupé par d’autres parties du programme.

D’autre part, le rythme des cours étant extrêmement rapide, ils accumulent un retard croissant : in fine, quand les cours s’arrêtent quelques semaines avant le concours, au lieu de démarrer leurs « révisions », ils ont encore une masse de chapitres à apprendre… Ils doivent souvent se résoudre à faire des impasses ou à apprendre certaines parties une seule fois. Ils sont déjà largement distancés par ceux qui ont déjà vu et revu plusieurs fois les choses.

La méthode proposée, elle, rentabilise à fond la présence et l’attention en cours. D’autre part, cela vous permet d’accorder votre rythme de travail à celui de la fac.

Or, c’est le rythme de la fac (assez dingue, il est vrai !) qui est « le meilleur » par nature même ! En suivant ce rythme, vous limitez le retard, et vous êtes sûr de pouvoir apprendre tout le programme et d’éviter les impasses. Des primants peuvent ainsi aborder le concours en ayant toutes leurs chances.

Lundi

Mardi

Mercredi

Jeudi

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La meilleure façon d’éviter les impasses et le retard est d’apprendre ses

cours en suivant le rythme de la fac.

Un rythme trop exigeant ?

En pratique, la mise en œuvre de cet apprentissage demande un effort important. Si vous êtes rigoureux, il est vrai qu’au départ, votre programme de travail quotidien (cours de la veille, cours du jour, J3, …) va vous sembler très lourd et un peu indigeste.

Il vous faut persévérer, car c’est dans la mesure où vous gardez ce rythme soutenu

que la mémoire « s’échauffe » véritablement, et devient de plus en plus performante, de plus en plus rapide et efficace. La mise en œuvre de l’apprentissage s’apparente un peu au démarrage d’une locomotive à vapeur : long et lent au départ, mais plus rapide ensuite, jusqu’à ce que progressivement elle atteigne sa vitesse de croisière en bénéficiant de son élan.

La fatigue peut être lourdement ressentie au début. Mais progressivement, elle s’estompe pour laisser place à une habitude routinière d’un travail énorme, régulier, rapide, performant, qui occupe la majeure partie de votre temps.

Ce n’est surtout pas le moment de vous demander si vous avez choisi la bonne orientation ! Vous êtes comme un coureur cycliste au départ de l’étape

quotidienne du tour de France : il ne se demande plus s’il a bien fait de partir, ou s’il a le moral ; il pousse fort sur les pédales, droite puis gauche, la tête dans le guidon, en donnant le meilleur et en calculant l’effort pour tenir jusqu’au sprint.

Quand réviser les sous-colles ou les examens blancs ? Si vous suivez les règles que nous proposons de révisions régulières au jour le jour, faire des révisions supplémentaires pour ces examens blancs ou ses interrogations - proposés par la fac ou les prépas privées ou votre groupe de travail - ne présente aucun intérêt : en effet, les révisions que vous faites à intervalles réguliers (J0, J1,

J3, J7, J15) suffisent à garantir la permanence des informations accessibles en mémoire.

Ces épreuves vous permettent simplement de tester l’efficacité de cette mémorisation : c’est un bon exercice de réminiscence, c’est là leur intérêt ! Il n’est pas question de modifier votre programme d’apprentissage quotidien (comme vous le faisiez au lycée à la veille d’un contrôle) car cela vous ferait prendre du retard pour le « vrai » concours.

Il est de toute façon illusoire (et inutile) de penser « tout revoir » la veille du concours blanc. C’est la peur qui conduit à de telles attitudes. L’expérience de retrouver tranquillement les informations lorsqu’on en a besoin, sans les avoir

révisées juste avant, permet au contraire de consolider la confiance en soi. Evidemment, cela ne fonctionne que si l’encodage et le stockage sont bien réalisés !

Il faudra par contre organiser vos révisions lorsque les cours s’arrêtent, trois à cinq semaines avant le concours suivant les facs. (Voir p. 51).

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Guide de méthodologie : Spécial concours 1ère année études médicales

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Quelques difficultés particulières

Je n’ai pas le moral du tout

En cas de grand « raz le bol », reposez-vous la question : où est ma motivation ?

Quelle est-elle ? Je veux être chirurgien, ou cardiologue, ou… Donc : je me mets à ce satané cours de biochimie pour avoir mon concours ! (« ce chapitre, c’est 3 PLACES au concours »). Il faut souvent redonner du sens à son effort lorsqu’il vous

paraît gros comme une montagne que vous n’avez plus la force de déplacer. C’est en remettant votre objectif en perspective que vous rechargez les batteries de votre motivation pour reprendre le travail vigoureusement.

Si vous êtes trop fatigué, réajustez de temps en temps le rythme en fonction de vos

capacités physiques, n’oubliez pas qu’une méthode est à votre service et non l’inverse. Accordez-vous un temps de sommeil plus long pour récupérer durant deux trois jours.

Je n’arrive pas à retenir certains cours

Vérifiez que vous avez bien compris : de quoi parle-t-on ? Est-ce que j’ai bien les bases nécessaires ? Ai-je des idées précises des notions utilisées ? (Puis-je les définir sans hésitation ?)

Utilisez des moyens mnémotechniques (associations d’idée, analogies, imagination) qui vous conviennent. Attention à n’avoir qu’un seul moyen par élément à apprendre

(pour ne pas tout confondre en final !). Soyez inventifs : affichez les données qui résistent à votre mémoire (devant votre bureau ou sur la porte des WC, sur des fiches à avoir en poche…).

Un cours qui ne passe pas ? Allez l’apprendre dans un lieu inhabituel.

Je suis lent(e)

La question est de savoir pourquoi vous êtes lent. Etes-vous bien concentré durant vos séances de travail personnel ? Travaillez-vous dans de bonnes conditions

(silence, confort, assis à un bureau et non sur votre lit) ? Découpez-vous vos séances de travail en tranches de 50 mn avec des pauses entre elles, ou cherchez-vous à travailler 5 heures d’affilée ? Combien de temps tenez-vous sans être distrait ? Si nécessaire, revoyez nos conseils (p.29) pour améliorer vos capacités de concentration. Votre travail perso sera de meilleure qualité, donc plus rapide.

Faites-vous un planning de travail pour chaque jour et pour chaque semaine. C’est à vous de décider par avance du temps que vous devez consacrer à telle et telle partie. Si vous savez que vous n’avez qu’une heure pour apprendre un cours, cela vous aide

à être plus rapide et plus réaliste. Faire un planning aide à mettre le temps à son service, plutôt que de courir sans cesse après le manque de temps. Lisez le prochain chapitre sur ce sujet.

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3. Bien gérer son temps

Vous commencez à comprendre que la gestion du temps est stratégique, non seulement pour vous permettre de couvrir le programme, mais aussi pour vous éviter trop de stress.

Le manque de temps peut en effet devenir une obsession : vous êtes en retard et vous courez perpétuellement après le temps.

Pour bien préparer le concours qui exige d’apprendre en quelques mois une masse énorme de connaissances, il faut donc faire du temps votre allié, le considérer comme un outil que vous allez mettre à votre service et non comme un tyran qui vous soumet à une pression perpétuelle.

Vous cessez ainsi de subir ce rythme de dingue, vous prenez les rênes de votre vie : c'est moi qui choisis de gérer mon temps parce que je veux avoir mon concours.

Des lois qui peuvent vous aider

Concrètement, vous devez donc apprendre (si ce n’est pas déjà fait) à gérer votre temps de façon rigoureuse, à la fois chaque jour et sur la semaine. Pourquoi ?

Les spécialistes de la gestion du temps ont mis en évidence quelques grandes lois qui démontrent l’intérêt de planifier son temps.

La loi de Parkinson

Plus vous disposez de temps pour accomplir un travail, plus il vous prend

de temps.

Par conséquent, si vous ne limitez pas le temps que vous voulez consacrer à un travail, il y a fort à parier qu’il vous prendra beaucoup plus de temps que si vous aviez décidé d’emblée d’y consacrer une, deux ou trois heures.

L’étudiant en médecine qui sait qu’il a 1h 30 pour apprendre un cours :

- se contraint à faire son travail dans le temps imparti

- tâche de se concentrer dès le départ, et n’hésite pas à faire une courte pause au bout de 45 mn pour retrouver une bonne concentration à mi-parcours

- ne perd pas de temps en rêvasseries

- organise bien son travail en découpant le cours en plusieurs parties qu’il apprend l’une après l’autre

- essaye de faire le travail jusqu’au bout mais programme un nouveau passage le plus tôt possible qui permettra de revoir ou de terminer.

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De façon générale, il faut essayer de faire le plus de choses possible dans les bornes de temps que l’on s’est fixé.

Une autre loi peut vous aider à tenir le rythme.

La loi de Cervantès

Dire « je ferai cela plus tard » veut dire : «Je ne le ferai jamais ».

Autrement dit : ne jamais remettre à plus tard ce qu’on peut faire le jour-même. Ceci s’applique tout particulièrement à l’apprentissage des cours au quotidien : la méthode que nous vous conseillons (voir p.34) consiste en effet à apprendre vos cours une première fois le jour-même et à revoir aussi ceux appris la veille en établissant des priorités.

Ce rythme vous assure la plus grande efficacité pour mémoriser et ne pas prendre de retard, mais il est très exigeant et vous serez bien souvent tenté de ne pas vous y tenir.

Plusieurs pièges peuvent vous inciter à repousser le travail au lendemain :

Votre affectivité : vous n’avez pas « envie » de travailler ce cours-là ce soir. Vous ne le « sentez » pas, vous préférez faire autre chose. Ne vous laissez pas mener par ce type d’émotion. Même si vous avez eu 3 heures de chimie dans la journée et que

la chimie vous sort par les yeux, il faut vous y remettre car dans trois jours, vous aurez totalement oublié votre cours et ce sera encore plus difficile. (Et ce cours de chimie, c’est, peut-être, 2 places au concours).

Votre fatigue : vous pensez être plus en forme le lendemain. En réalité, le fait de repousser augmente votre retard et contribuera à perpétuer la fatigue et le stress. Cependant, il n’est pas question de vous priver de sommeil. Gardez votre temps de sommeil minimum, mais faites plutôt la chasse aux temps perdus et utilisez à fond le temps qui vous reste pour le travail quotidien.

Votre perfectionnisme : vous commencez à apprendre un cours et vous y passez

toute votre soirée pour le savoir à fond. Du coup, vous n’avez plus le temps d’apprendre les autres cours de la journée. C’est une erreur : tenez-vous plutôt à votre planning et efforcez-vous de travailler vite et bien pour apprendre tous les cours. Vous perfectionnerez votre apprentissage grâce aux révisions programmées les jours suivants à J1, J3, J7 et J15.

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Organiser son temps sur la semaine

Concrètement, il faut planifier votre temps sur les 7 jours de la semaine en élaborant un emploi-du-temps assez serré, si possible 30 mn par 30 mn.

Commencez par indiquer les temps incompressibles :

le sommeil, très important (évitez si possible de vous coucher après 23 h et programmez 7 à 8 heures en moyenne)

les repas : 30 mn doivent suffire, évitez les repas de famille ou entre copains trop longs

les cours et les travaux dirigés

les temps de transport

les tâches obligatoires : éventuellement courses ou rangement.

Programmez maintenant des temps de détente indispensables :

1 à 2 h de sport dans la semaine

1 soirée et 1 demi-journée pour décompresser. Selon la pression du

travail, la demi-journée pourra englober la soirée (du samedi 18 h au dimanche midi par ex.)

Dans tout le temps libre qui reste, planifiez le travail d’étude. Sur la semaine, n’oubliez pas de programmer :

un temps pour faire des exercices (ou compris dans le programme « casier » du jour ?),

un autre pour des annales (par exemple le samedi),

éventuellement un temps de travail de groupe.

Programmez le type de travail à faire dans les transports si vous en avez.

Pour chaque jour, tenez compte des cours de la journée et programmez de les apprendre le jour-même à J0. Hiérarchisez vos apprentissages dans l’ordre J1, J0, J3, J7, J15. Utilisez les jours moins chargés pour faire des exercices et des annales.

La charge de travail suivant les soirs sera toujours la même. Ainsi, n’ajoutez pas une sous-colle le jour le plus chargé par ex. (en cours de type J0, J1, J3)

Prévoyez un planning assez serré, si possible de 30 mn en 30 mn : vous faites ainsi la chasse au temps perdu.

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Roder son planning

Une fois votre planning établi, vous n’avez plus qu’à le mettre en pratique durant 3-4 semaines. Vous pouvez ensuite le modifier légèrement pour l’adapter à vos besoins,

et aux changements d’emploi-du-temps, mais restez rigoureux et ne le changez pas tout le temps.

Si vous n’arrivez jamais à suivre votre planning, c’est qu’il y a un problème. Analysez-le de façon réaliste, en étant honnête avec vous-même : perdez-vous du temps quelque part ? Dormez-vous assez ? Votre concentration est-elle bonne ?

N’oubliez pas que votre planning est à votre service, il doit vous permettre de bien vous organiser mais non vous tyranniser.

Pour utiliser votre temps au mieux durant cette année de médecine, en résumé :

Dix règles en or pour bien gérer son temps

1 – Sachez vous mettre au travail très vite, et vous arrêter en

temps opportun

2 – Apprenez à vous concentrer sur une seule tache à la fois dans le

temps présent

3 – Sachez toujours utiliser les 5 mn qui se présentent, soit pour

travailler, soit pour vous détendre. D’une certaine manière, aucun

temps n’est perdu s’il est prévu, ou choisi (repos, détente, causerie

ou travail)

4 – Evitez les activités et les personnes chronophages « qui ne

savent pas perdre leur temps toutes seules »

5 –Adoptez les bons réflexes quand vous vous mettez au travail

pour ne pas être distrait ou dérangé ; deux gestes : allumer la

lumière, couper le portable …

6 – Sachez travailler en tout lieu, d’une façon ou d’une autre

7 – Prenez l’habitude d’ordonner vos priorités : s’organiser, c’est

réfléchir

8 – Ne remettez pas à demain le travail du jour

9 – Sachez refuser et dire « non »

10 – Sachez que vous ferez des erreurs mais qu’il est toujours

possible d’en tirer parti si vous êtes honnête avec vous-même

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4. Tirer le meilleur du travail de groupe

La première année de médecine est souvent éprouvante pour les nerfs et le moral. Il peut donc être judicieux de travailler avec un petit groupe d’étudiants à la fois pour gagner en efficacité et pour se soutenir moralement.

Attention toutefois à bien laisser ce travail de groupe à sa place :

D’abord, il ne faut pas confondre le travail en groupe et le travail de groupe.

Le travail en groupe consiste à travailler côte à côte mais sans communiquer : il peut

être plus motivant d’aller ensemble par exemple travailler en bibliothèque. Attention toutefois à bien garder le rythme qui vous convient, notamment pour les pauses, et à ne pas vous contraindre à faire comme le voisin.

Le travail de groupe consiste à organiser des séances de travail avec un petit groupe d’étudiants (en général toujours les mêmes) pour s’interroger ou faire des exercices. C’est de ce type de travail que nous parlons.

Pour quoi faire ?

Ces temps de travail de groupe ou « sous-colles » vous permettent de vérifier que vous savez vos cours et de compléter vos connaissances par les apports des autres étudiants sur une question.

Dans la grisaille de vos journées de travail bien chargées, c’est aussi un réconfort de sortir de son isolement et ce bénéfice relationnel est essentiel.

Pourtant, il ne faut pas attendre de ce groupe ce qu’il ne peut vous donner : ce n’est pas là que vous pourrez apprendre vos cours. Ce n’est pas un temps d’appropriation des connaissances mais de vérification. Votre temps de travail de groupe ne peut donc remplacer le travail personnel d’apprentissage, de récitation et de révision. Il

doit théoriquement le suivre et vous servir d’entraînement ou de révisions complémentaires pour le concours et ne doit pas vous donner de travail supplémentaire.

Conservez par conséquent vos apprentissages personnels réguliers à J0, J1, J3, J7, J15.

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Travail de groupe : comment faire ?

- Avec qui ? Choisissez des étudiants dont le rythme de travail vous correspond et avec qui vous vous entendez bien.

- Quand ? Fixez un rythme de rencontre régulier, si possible hebdomadaire. Inscrivez-le sur votre planning de semaine, de préférence un jour où vous avez peu de cours à travailler le soir (lendemain d’un jour léger=peu de J1).

- A combien ? Ne soyez pas trop nombreux : 3 à 4 étudiants maxi.

- Où ? Trouvez un lieu proche de tous si possible, de façon à limiter les temps de transport. Si vous le faites à la fac, trouvez un coin tranquille et sympa.

- Sur quoi ? Fixez à l’avance un programme, qui tient compte de celui de la fac, et

tenez-le. L’idéal est de sous-coller sur les cours de la semaine précédente. Comme cela le groupe constitue une carotte supplémentaire pour tenir le rythme.

- Comment ? C’est à vous tous d’en décider à l’avance en choisissant le type d’exercice que vous désirez faire. Vous pouvez vous interroger sur des QCM, faire des questions-réponses rapides sur des cours. Mais traiter des exercices, faire des annales…semble beaucoup moins intéressant car vous pouvez faire ça tout seul !

Combien de temps ? 1 à 2 heures maxi. Respectez bien ce temps et ne vous laissez pas déborder. Nommez pour cela un responsable de la montre qui sonnera la fin du temps. (vous pouvez d’ailleurs donner une responsabilité à chacun : l’un est chargé des goûters, l’autre d’apporter les annales…).

Idée : pourquoi pas un Trivial Pursuit ?

Pour donner un côté ludique à vos séances de travail, fabriquez-vous un Trivial

Pursuit constitué de questions de cours.

Chaque membre du groupe réalise au cours de ses apprentissages des cartes de

questions de même format. Chaque carte comporte une question-clé sortie d’un

cours : compréhension d’un mécanisme, nom d’une notion, d’un élément

biologique, anatomique… : le mieux étant d’avoir préparé « en J0 » les fiches

question-recto/réponse-verso, sur les points qui vous semblent litigieux,

délicats… tout ce qui pourrait « avoir » vos collègues de sous-colle ! Le jour de

votre sous-colle, tout le monde apporte ses cartes ainsi qu’un dé. Vous n’avez

plus qu’à jouer.

Vos cartes peuvent aussi vous servir lorsque vous êtes seul, que vous avez

5 minutes et avez envie de vous tester.

S’il ne vous permet pas d’apprendre vos cours, le travail de groupe peut cependant permettre de compléter ou de préciser certaines notions. Chacun ayant sa propre compréhension d’un cours, le fait de mettre en commun les connaissances peut vous aider à faire le tour d’un sujet.

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5. Réussir ses révisions

Trois à cinq semaines environ avant le concours, les cours s’arrêtent

et vous pouvez vous consacrer totalement à la révision de l’ensemble du programme. Plus que jamais, la méthodologie est essentielle, non seulement pour vous permettre de revoir et de vérifier que vous « savez » tous vos cours, mais aussi pour éviter des révisions désordonnées ou épuisantes, qui vont maximiser le stress et la fatigue.

Tous les conseils donnés dans ce guide sur l’importance du sommeil et du repos, la façon de maîtriser le stress, de gagner en confiance en soi, d’utiliser sa mémoire et

de gérer le temps grâce à un planning sont à mettre en pratique de façon +++ durant le temps des révisions.

Durant les révisions, gardez toujours en tête deux objectifs :

Objectif 1 : être suffisamment reposé – et donc, ne pas rogner sur votre temps

de sommeil – pour pouvoir utiliser au maximum ce que vous savez déjà. Ce sera beaucoup plus utile que de chercher à revoir « encore un truc » au risque d’avoir du mal à récupérer l’ensemble !

Objectif 2 : se libérer du souci de « ce qu’il y a encore à faire ». Pour cela, organisez-vous dès le début comme nous l’indiquons ci-dessous, et suivez votre planning : c’est la clé de la disponibilité intellectuelle indispensable pour être efficace dans le temps imparti.

Quand commencer les révisions ?

Il faut organiser vos révisions sur 4 à 5 semaines sans compter les deux derniers jours avant le concours.

C’est en général le temps que vous laisse la faculté après l’arrêt des cours. Si toutefois vos cours ne s’arrêtent que 3 semaines avant le concours, commencez tout de même vos révisions 4 à 5 semaines avant, en même temps que les derniers cours. Il vous faudra simplement prévoir un programme plus léger au début, tant que vous avez des cours : ne négligez pas ces derniers chapitres, mais apprenez-les

au fur et à mesure, comme vous l’avez fait pour les autres (à J0, J1, J3). Vous programmerez de les revoir le ou les derniers jours de vos révisions, histoire de vous rassurer : mais appris et récités correctement déjà 4 fois, vous les aurez encore bien en tête.

Comment organiser ses révisions ?

Avant de commencer, il faut absolument faire un planning, de façon à ne pas vous lancer tête baissée dans le brouillard. Cela vous permet de programmer tous les cours à revoir dans le nombre de jours dont vous disposez, et donc d’éviter les impasses, mais surtout de vous libérer l’esprit du souci quotidien de ce que vous devez faire.

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Faire son planning Comptez le nombre de jours dont vous disposez, et le nombre

de cours dans chaque matière. Pour chaque matière, répartissez les cours dans les jours comme dans des « cases » : vous pouvez utiliser vos casiers ou vos dossiers suspendus pour y déposer matériellement la chemise contenant le cours. Si vous avez 60 cours de bio et 30 jours, cela fait 2 cours de bio chaque jour (pour certaines matières, cela donnera un cours un jour sur deux par ex.).

Ainsi, vous réviserez toutes les matières « en parallèle » : cela vous permet

de ne pas vous « débrancher » trop longtemps dans une matière (donc de ne pas

être tenté de « tout » revoir la veille du concours), et de varier le type d’effort à

faire chaque jour : c’est un bon entraînement pour les deux jours de concours

durant lesquels vous aurez à mobiliser les connaissances de toutes les matières en

peu de temps.

N’oubliez pas de programmer également le temps nécessaire pour faire des

exercices et les annales.

Conseil méthode Attention aux annales !

Faites les annales correspondant aux cours déjà revus, pour ne pas vous faire

peur pour rien ! Ne croyez pas qu’il sera bon d’en rajouter en saupoudrant

quelques QCM balayant tout le programme au hasard : vous vous alourdissez la

tâche nerveusement et n’avez pas le temps nécessaire à tout cela.

Pour que le travail sur les annales soit utile, il faut en effet pouvoir se corriger

intelligemment : aller voir ses sources, noter son erreur, réapprendre, réciter…

Cela revient à l’indispensable travail rigoureux de l’apprentissage/récitation

honnête/correction qu’il faut faire selon les révisions et le programme prévu.

Sachez que l’esprit cherche involontairement par tout moyen à échapper à cette

injonction exigeante et fatigante du travail de mémorisation efficace. MAIS c’est

CELUI précisément qui paye ! Les annales et QCM en découlent (et non l’inverse).

Dans quel ordre revoir les cours ?

Dans chaque matière, il faut commencer par les cours que l’on a appris en premier, et poursuivre dans l’ordre de votre apprentissage, jusqu’aux cours les plus récemment appris. Si vous aviez des impasses, commencez par ces cours jamais appris afin d’avoir le temps de faire un vrai cycle d’apprentissage (à J0, J1, J3, J7, J15).

Combien de fois revoir un cours ?

Reprenez la méthode qui consiste à apprendre (ici à revoir) un cours à J’0

(J’ désignant le premier jour où vous le révisez), puis à le revoir à J’1 (un jour après), à J’3 (trois jours après), J’7 et J’15. Ce nouveau « repassage » vous assure une excellente compétence. Quand vous avez fini de réciter un cours, par exemple à J’0, vous inscrivez J’1 et la date du lendemain sur la page de garde, et vous le déposez dans le casier du lendemain.

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Chaque jour, vous avez donc les cours à revoir pour la première fois (J’0), et d’autres à re-revoir à J’1, J’3, J’7, J’15.

Votre premier réflexe est sans doute de penser : « Cela va me prendre trop de

temps ! » Détrompez-vous : non seulement vous allez rapidement vous rendre compte que cela va vite, mais de plus, chaque révision vous apporte la preuve que vos connaissances sont bien acquises : de telle sorte que plus vous avancez dans les jours de révision, plus vous êtes sûr(e) de vous, et donc non-angoissé(e) : c’est un avantage MAJEUR !

D’autre part, vous ne perdrez pas votre temps : respectant le rythme mnésique, ce que vous savez très bien ira très vite à réciter ! C’est excellent pour la confiance en

soi. Evidemment, lorsque vous arrivez à la fin de vos révisions, vous revoyez les cours les plus récents : vous n’aurez donc pas le temps de les re-revoir à J’3, J’7, J’15, mais ce n’est pas nécessaire puisque ce sont ceux que vous venez juste d’apprendre. Ils sont encore frais dans votre mémoire.

Comment bien vivre ses révisions ?

Le travail à fournir est certes intense, mais le véritable enjeu est d’arriver à maîtriser le stress et à garder un repos suffisant. La fatigue et l’anxiété sont en effet les grands ennemis de la mémoire et de l’intelligence comme nous l’avons déjà dit. Pour en être victorieux :

- Ne vous couchez pas trop tard, gardez absolument le temps de sommeil minimum qui vous est nécessaire.

- Faites un planning en début de révisions de façon à ne pas avoir sans cesse l’esprit inquiet et occupé, non par ce que vous faites, mais par ce que vous devriez faire ! Il est angoissant (et contreproductif) d’être sans cesse en train de se demander ce que l’on devrait faire, et de recommencer cela chaque matin. Au contraire, quand le

planning est fait, vous êtes assuré(e) que vous allez pouvoir revoir tous vos cours, et en vous mettant chaque matin au travail, vous n’avez plus qu’à « prendre » les cours placés dans le casier du jour, les uns après les autres. Vous pouvez alors mobiliser votre énergie et vous concentrer sur une seule chose à la fois.

- Au fur et à mesure que vous avancez dans vos révisions, la récitation sérieuse et honnête de vos cours, de même que le test des annales et des QCM, vous donnent la preuve que vous savez retrouver précisément les connaissances qui ont été rangées en mémoire. Chaque jour vous apporte ainsi la preuve que vous « savez », ce qui est un appui pour prendre de plus en plus confiance en soi.

- Certains cours peuvent prendre plus de temps que prévu à revoir, mais d’autres

moins. Si vous avez fini une partie plus vite que prévu, accordez-vous une pause sans culpabiliser et sans chercher à en remettre encore une couche. Ce n’est pas l’épuisement ni l’heure tardive de coucher qui prouvent la qualité de votre travail (au contraire).

- Tâchez de terminer vos révisions deux jours avant le concours : consacrez l’avant-veille à reprendre quelques points précis, des « petits trucs » que vous avez programmé de revoir à nouveau ce jour-là. Votre journée doit rester légère, car vos révisions sont terminées, vous êtes prêt(e).

- Ne travaillez pas la veille du concours : certains étudiants tentent une gigantesque

révision finale, impossible à réussir matériellement et qui ne sert qu’à augmenter

leur stress qui peut devenir complètement handicapant.

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Au contraire, ce jour-là, détendez-vous, faites quelque chose que vous aimez (sans

prendre de risque d’accident, ni mettre en danger votre état nerveux et votre repos

bien préservés jusque-là : évitez par exemple le saut à l’élastique ou le concert de

hard-rock). La vie est belle ! Toutes vos connaissances sont à leur place dans votre

tête, et ce n’est surtout pas le moment d’aller les déranger. L’enjeu est maintenant

de vous détendre et de vous reposer au maximum.

Il est en effet impossible d’avoir « en conscience », comme devant les yeux,

l’ensemble de ses connaissances. Notre tête n’est pas de cristal ; et quand bien

même, des infos nous en cachent d’autres ; l’essentiel est donc de connaître le

chemin pour les retrouver, ce que l’on fait depuis le début de la mémorisation

(travail répété de récupération-récitation).

Pourquoi il ne faut pas travailler la veille

Tous les étudiants passant un examen, et à plus forte raison un concours, ont

ressenti la veille de l’épreuve la douloureuse impression de ne plus rien savoir.

Gare à la panique ! Pour se rassurer, certains veulent tout vérifier à la fois au

dernier moment et n’y arrivant pas, s’angoissent de plus en plus.

C’est ainsi qu’on a vu des étudiants de première année de médecine qui

maîtrisaient pourtant tout leur programme, se laisser vaincre totalement par le

stress et perdre au final de précieuses places au concours.

Que se passe-t-il exactement ? A la fin des révisions, toutes les connaissances

sont stockées et rangées à leur place en mémoire, un peu comme des

marchandises sur les dizaines d’étagères d’un entrepôt, ou des centaines

d’affaires dans une grande chambre. Grâce au travail répété d’apprentissage,

récupération et récitation, le chemin pour retrouver chaque chose à sa place a

été contrôlé en temps et heure. Mais si vous cherchez à retrouver en cinq

minutes non pas une, mais dix, vingt ou trente choses à la fois, vous risquez de

mélanger tous les itinéraires de récupération : c’est un peu comme si vous

chambouliez et mettiez à l’envers tout le contenu de votre chambre. Non

seulement, vous ne retrouvez pas les choses, mais cela augmente votre stress

qui, à son tour, va bloquer la récupération.

Au contraire, le jour du concours, si vous vous êtes détendu et reposé la veille et que vous restez bien concentré durant chaque épreuve, vous retrouvez les connaissances là où elles sont dans votre mémoire. Les nombreux exercices de récupération faits toute l’année et durant les révisions portent leur fruit.

S’il faut chasser le mauvais stress la veille et le jour du concours, n’hésitez pas à utiliser le bon stress durant vos révisions comme un stimulant pour vous mettre au travail. Un cours vous rebute particulièrement ? Sachez que « c’est 5 places à

gagner au concours », ou « 1 point de plus, peut-être celui qui vous permettra d’être classé ». Utilisez le stress comme le coup de feu qui vous fait jaillir des starting blocks, et non comme la barrière qui vous fait tomber.

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6. Vous prenez ces conseils en cours d’année ?

Il n’est jamais trop tard pour perfectionner sa méthode, et bien inscrire en mémoire

toute nouveauté. Dès maintenant, et à quelque moment de l’année vous vous soyez,

certains conseils indiqués dans ce guide peuvent vous permettre de gagner en

efficacité. En fonction de vos difficultés personnelles et de votre profil d’étudiant,

vous pouvez par exemple :

- Améliorer votre concentration en découpant mieux vos séances de travail.

- Apprendre plus rigoureusement en vous astreignant à une récitation écrite

honnête et systématique.

- Décider d’apprendre vos cours le jour-même à J0 et d’appliquer le cycle

d’apprentissage à J1, J3, J7, J15 (voir p.37). Mieux vaut en effet assurer un

bon apprentissage des cours qui vous restent que d’apprendre des cours

plus anciens qui sont déjà oubliés. Les impasses seront à programmer en

début de révisions.

- Bien planifier votre programme de révisions.

D’autre part, si votre moral est à plat, ne cédez pas au découragement, mais

débutez de suite votre remise en forme « thymique » (qui concerne l’humeur), en

relisant notamment le chapitre sur la confiance en soi : fixez-vous de petits objectifs

à atteindre, en assurant une réalisation de très bonne qualité. Vous verrez que votre

confiance en vous va ainsi pouvoir repartir à la hausse !

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7. Conseils aux redoublants

Vous avez un atout formidable : vous redoublez. Mais vous avez

aussi un handicap : celui de redoubler ! Autrement dit : il faut faire

attention à ce que le fait de déjà « savoir » beaucoup de choses,

d’avoir du recul et de l’expérience, ne se retourne pas en

désavantage. Le risque est en effet de croire que « l’on sait déjà »,

que « l’on se souvient bien de ce cours ou de ce chapitre », et de laisser passer des

incompréhensions, des erreurs, des manques de précision, etc.

En effet, c’est très difficile à l’intelligence de repérer et d’accepter ses manques et

ses erreurs…

Quelques tuyaux :

1. Allez en cours (sauf exception pour des raisons vraiment évidentes). Car

cela vous permet de vous caler sur le rythme de la fac, le seul qui tienne la route.

N’en faites pas plus, mais n’allez pas moins vite non plus ! Cela vous permet

également de voir du monde, de vivre ! Il faut tenir 6 mois, alors que l’on a déjà

trimé pendant 9 mois… c’est une véritable épreuve morale avec laquelle il faut

compter.

2. Prenez des notes en cours ou au moins, complétez le support de l’année

dernière s’il était très clair, bien annoté, et surtout si vous l’avez déjà appris par

cœur. Pourquoi ? Parce que l’intelligence travaille avec la main. Vos notes constituent

un code d’entrée, une traduction simultanée du langage (entendu à l’oreille) vers le

langage « invisible » de l’intelligence. Une bonne partie du terrain de la

compréhension et de l’apprentissage se fait là. Cela vous assure pour une part le

dépistage des incompris ou oubliés de l’année dernière. A condition bien sûr

d’assister au cours « intelligemment » (au sens propre !), et non de le ré-entendre

passivement, ce qui n’a, à l’évidence que peu d’intérêt ! Attention aussi aux contenus

qui changeraient d’une année sur l’autre.

3. Astreignez-vous à réapprendre TOUT votre cours (cela ira donc

probablement assez vite ?), en suivant scrupuleusement les conseils de

mémorisation. Acceptez de réciter, et de vous apercevoir de ce qui vous manque.

Mais aussi, de prendre conscience de tout ce que vous savez !

4. Prenez le temps de vous féliciter des preuves de vos connaissances au

quotidien ; car il faut contrer l’expérience parfois douloureuse de l’échec récent !

Regagner de la confiance en vous est votre challenge

5. Bannissez le genre « annales sur tout le programme n’importe

quand ». Il est faux de penser que cela constituerait « une bonne révision » de

plus.

Page 57: Guide Reussir Concours de Medecine

Guide de méthodologie : Spécial concours 1ère année études médicales

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Rien n’est révision si ce n’est pas d’abord « visé ». Si vous faites ces contrôles au

hasard, il y a forcément des connaissances que vous n’aurez pas ou plus ; ces

résultats vous décourageront plus qu’autre chose ! En revanche, participez aux

concours blancs qui suivent le programme de fac.

6. Participez activement à une sous-colle, travail de groupe hebdomadaire,

screenant tout le programme de la semaine (Cf. Le travail de groupe, p.49). Vous

avez intérêt à intégrer un ou deux primants (bien choisis) à votre petit groupe, car

ils verront les choses d’un œil neuf, salutaire pour le vôtre !

7. Plus que jamais appuyez-vous sur une planification systématique et

sans faille du travail, que vous suivrez à la lettre et sans plus y réfléchir. (En gros

pour chaque jour, comme indiqué en page 39 : cours du jour, cours à revoir selon

le « J », exercices correspondants pour les cours qui s’y prêtent ; QCM-annales le

samedi). Et n’en rajoutez pas !

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