Globo 40 : Laos : s’unir pour mieux partager

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En Palestine, les paysans réclament ensemble un accès à la terre, à l’eau et au marché. Plus d’infos pages 12-13 UAWC derrière les paysans Laos : s’unir pour mieux partager Dossier Sel, sucre et antipaludéens Quand l’épicier devient pharmacien, la santé en prend un coup. Plus d’infos page 5 Globo Trimestriel d’Oxfam-Solidarité - Numéro 40 - décembre 2012

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Oxfam concentre davantage ses forces à travers le monde pour soutenir encore plus efficacement les populations locales devant les énormes défis politiques, économiques et sociaux qu’elles entendent relever. Au Laos, la Belgique est le responsable pour l’ensemble des programmes des différents membres d’Oxfam. Un défi que nous sommes prêts à relever dans l’un des pays les plus pauvres de la planète, alors que l’État communiste vit une évolution à deux vitesses : d’un côté, l’ouverture aux investissements étrangers, de l’autre, l’avènement d’une société civile jusque-là muselée par un parti unique qui s’ouvre peu à peu.

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En Palestine, les paysansréclament ensembleun accès à la terre, à l’eau et au marché.

Plus d’infos pages 12-13

UAWC derrière les paysans

Laos : s’unir pour mieux partagerD

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Sel, sucre et antipaludéensQuand l’épicier devient pharmacien, la santé en prend un coup.

Plus d’infos page 5

GloboTrimestriel d’Oxfam-Solidarité - Numéro 40 - décembre 2012

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SommaireEn couvertureAu Laos, monsieur et madame Ho élèvent des poules mais sont confrontés aux maladies notamment. Après avoir suivi les formations proposées par Oxfam et reçu un coup de pouce financier, le couple peut désormais vivre de son activité et voit ses poules se multiplier.

© Dustin Barter/Oxfam

Pêle-mêleComment se porte l’agriculture en Haïti et dans la Vallée du Jourdain. Que pense l’ONU des droits des Paysans ? Résilience et solidarité, deux concepts loin d’être creux. Le climat fédère tandis que le programme antipaludéen divise. En route vers plus de transparence.

OxfamilyTour du monde du commerce équitable et actualités d’Oxfam Amérique, Oxfam Novib, Oxfam Irlande, Oxfam Japon et Oxfam Hong Kong.

Laos: concentrer les forces, partager le pouvoir• GDA est riche en fibre• Des voisins trop ambitieux• Parole à la défense• Le Forum des Peuples vu de l’intérieur• Diminuer les risques à tous les niveaux.

Regards du SudL’organisation palestinienne UAWC s’engage pour la survie des agriculteurs en Cisjordanie.

Bénévole à l’honneurClémence Vanommeslaeghe, le temps de la récolte.

Seconde mainActu et adresses de nos magasins en Wallonie, en Flandre et à Bruxelles.

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7-11DOSSiER

GloboPériodique trimestriel n°40Quatrième trimestre 2012Rue des Quatre-Vents 60 - 1080 BruxellesTél : +32 (0)2 501 67 00 • Fax : +32 (0)2 511 89 19 E-mail : [email protected] • Web : www.oxfamsol.beEditeur responsable : Stefaan Declercq

Rédaction : Wouter Fransen, Mieke Vandenbussche, Laurent Bourgeois et Julien LepeerRédaction finale : Chantal NijssenOnt collaboré : Dominique Van der Borght, Hilde Van Regenmortel, Joëlle Plumerel, Karolien DebelMise en page : José ManganoPhotos : Tineke D’haese

Art. 4 Loi 8.12.92 - Arr. Min. 18.03.93. Oxfam-Solidarité asbl, rue des Quatre-Vents 60 à 1080 Bruxelles, gère une base de données automatisée afin d’organiser les relations avec ses donateurs et sympathisants. Vos données y sont enregistrées. Vous avez le droit de demander toutes les données vous concernant et de les faire modifier le cas échéant. Adressez votre demande écrite à : Oxfam Fichier donateurs, rue des Quatre-Vents 60, 1080 Bruxelles. Oxfam-Solidarité est enregistrée sous le numéro 000500836 du Registre national de la Commission pour la protection de la vie privée.

Si respectées qu’elles soient, les opinions des personnalités et partenaires interviewés dans ce magazine n’engagent pas Oxfam-Solidarité.

Aucun extrait de ce Globo ne peut être repris ou copié sans l’autorisation écrite préalable de la rédaction.

Ce Globo a été imprimé sur du papier recyclé Cyclus Print 90 gr.

Management environnemental vérifiéSiège social : Rue des Quatre-Vents, 60 B-1080

Reg. n° BE-BXL-000021

Édito

Le pilote du projetUne bonne surprise attend les voyageurs arrivant au Laos via l’aéroport de Vientiane. Outre l’offre traditionnelle de produits de luxe dans les taxe-free shops, ils pourront également y déguster de délicieux produits Oxfam comme de la confiture ou du riz, en provenance directe des champs laotiens.

Et ce n’est pas un hasard. Le commerce équitable n’est pas réservé au marché occidental. Oxfam aide les agriculteurs laotiens à commercialiser localement leur production, également leur production biologique ou entrant dans la filière du commerce équitable. Ainsi, les petits agriculteurs ont eux-mêmes les cartes en main pour se prémunir contre les premiers effets de la libéralisation récente de leur marché.

Et ces effets sont souvent douloureux. L’économie du Laos, traditionnellement communiste et donc assez fermée, a ouvert ses portes aux étrangers. La population pauvre est la première victime de cette évolution. Des investisseurs étrangers développent des projets d’infrastructure ou miniers ou encore des plantations. Mais les agriculteurs y perdent souvent une partie de leurs terres ou l’accès à leurs moyens de subsistance. Les plans d’investisseurs thaïlandais de construire un nouveau barrage sur le fleuve Mekong menacent ainsi l’activité de pêche de milliers de familles. La privatisation de l’agriculture et les importations bon marché mettent en outre la sécurité alimentaire en péril.

Quel que soit le problème concret, la défense des agriculteurs pèche souvent par un manque d’organisation. Quand des agriculteurs unissent leurs forces, ils sont en mesure d’obtenir de meilleurs prix et de faire entendre leurs revendications. En octobre dernier, des dizaines d’organisations de la société civile se sont réunies dans la capitale dans le cadre du Forum des Peuples Europe-Asie. Oxfam soutient activement ces organisations dans l’élaboration d’analyses et de stratégies communes au niveau du pays.

Ce travail est renforcé depuis mai dernier par une nouvelle stratégie. Il y a encore peu de temps, on parlait au Laos des différents affiliés Oxfam, venant de Belgique, des Pays-Bas, d’Australie, des États-Unis ou de Hong-Kong. Dorénavant, il n’y a plus qu’un seul Oxfam. La coopération renforcée fait partie d’un processus international en cours dans tous les pays où Oxfam est présent, avec pour objectif de renforcer notre efficacité et notre impact, mais aussi notre notoriété.

La Laos n’est pas le premier pays où cette intégration graduelle est en cours, mais il s’agit du seul pays où Oxfam-Solidarité sera à la manœuvre. Il ne s’agit donc pas d’un projet-pilote, mais d’un projet où nous sommes les pilotes. Heureusement, nous n’avons pas attendu cette évolution pour développer une bonne collaboration sur le terrain. Oxfam-Solidarité et Oxfam Australie partageaient ainsi déjà un même bureau et, dans le cadre de la construction du barrage sur le Mekong (voir ci-dessus), les différents Oxfam avaient déjà développé un projet conjoint.

Le fait que cette mise en commun ait lieu maintenant a tout à voir avec la pression actuelle sur les budgets d’aide au développement. Quand ces derniers baissent, la nécessité d’être encore plus efficace augmente. Ce n’est certainement pas un point négatif : la mise en commun de l’expertise en matière de commerce équitable de quelques-uns des affiliés Oxfam a par exemple permis que ce thème soit repris dès l’année prochaine dans notre programme pluriannuel international.

Ainsi, vous aurez bientôt l’occasion de découvrir, entre les parfums et autres montres de luxe, de délicieux produits “fair trade” dans d’autres aéroports du monde. Un rêve équitable sur le point de devenir réalité !

Stefaan Declercq, Secrétaire généralHilde Van Regenmortel, Responsable Asie

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Pêle-mêleTextes Laurent Bourgeois • Photos Tineke D’haese

Photo : Andy Hall/Oxfam

L’eau et la terre dans la vallée du Jourdain

L’expansion des colonies israéliennes et l’accéléra-tion des démolitions dans la vallée du Jourdain mettent à mal la viabilité d’un futur État palestinien.

Les colonies sont des villes et communautés israéliennes implantées sur le Territoire palestinien occupé, en infraction au droit international. Elles s’appuient sur un réseau routier propre et sont séparées des villes et villages palestiniens par de multiples postes de contrôle et barrages routiers, sans oublier le Mur. Ces implantations survivent financièrement grâce aux subsides du gouvernement de Tel Aviv et à la vente de leur production.

Solution à deux ÉtatsL’Union européenne (UE) a souligné

plusieurs fois l’illégalité des colonies et le fait qu’elles empêchent toute résolu-tion du conflit israëlo-palestinien. Par exemple en mai dernier, lors du Conseil européen : « La viabilité de la solution à deux États doit être maintenue. L’UE est préoccupée par les évolutions sur le terrain qui menacent de rendre cette solution impossible : l’accélération de la construction de colonies [...], les évictions permanentes et la destruction de logements. »

Le rapport d’Oxfam, « Au bord du gouffre », montre que les Palestiniens n’ont accès qu’à 6% des terres de la vallée du Jourdain, tandis que les colons israéliens, qui représentent 13% de la population de la vallée, en contrôlent 86%. Si les restrictions en matière de mobilité et d’accès à l’eau et à la terre dans la vallée du Jourdain étaient levées, le revenu agricole

palestinien pourrait augmenter d’un milliard de dollars par an, améliorant ainsi considérablement la qualité de vie des Palestiniens.

Signe du soutien actif à la politique de colonisation, la Knesset – le parlement israélien– a approuvé en mars dernier un budget de deux millions de dollars afin de construire des colonies dans la vallée du Jourdain. La tendance est donc loin d’être positive. Au total, on estime que le gouvernement israélien dépense 24.650 dollars par colon chaque année, soit 57% de plus que les dépenses moyennes par habitant en Israël.

État palestinien viableDe nouveaux projets visant à étendre l'accès aux terres et à l'eau et à développer les infrastructures des colonies risquent d'aggraver cette situation déjà critique. À moins

que la communauté internationale n'intervienne pour inverser les pratiques et la politique de l'État hébreu, la perspective de voir un État palestinien viable s'établir aux côtés d'Israël dans la paix et la sécurité s'éloigne dangereusement.

En tant que principal partenaire commercial d'Israël et plus important bailleur de fonds des Palestiniens, l'UE doit tout mettre en œuvre pour pousser l'État d'Israël à ne plus étendre ses colonies et à tenir ses engagements au regard du droit international. L'UE doit également insister sur la levée immédiate des restrictions imposées par Israël sur les déplacements et le transport de marchandises.

Découvrez ce rapport sur www.oxfamsol.be,

Rubrique Partenariat Sud

Fin septembre, le Conseil des droits de l’Homme a adopté une résolution visant à « promouvoir les droits des paysans et des autres personnes vivant en milieu rural ».

« Parmi les près de 900 millions personnes qui souffrent de la faim dans le monde, plus des trois quarts sont des paysans et leurs familles », rappelle Thierry Kesteloot, responsable Souveraineté alimentaire chez Oxfam-Solidarité. Ce groupe

particulièrement vulnérable, qui rassemble entre autres les petits agriculteurs, les paysans sans terre ou encore les travailleurs agricoles, est victime de discriminations multiples : expropriations, évictions forcées, répression des mouvements paysans, etc.

Par ce vote, le Conseil des droits de l'Homme des Nations Unies reconnaît la nécessité de créer un instrument juridique regroupant tous les droits existants spécifiques aux paysans, et d'y intégrer de nouveaux droits tels que le droit aux semences, à la terre ou aux moyens de production notamment.

Vers une Déclaration des droits des Paysans ?La Belgique vote contreBien qu’adoptée à la majorité des membres, l’existence de cette résolution est principalement due aux efforts des pays d’Amérique latine, d’Asie et d’Afrique. En effet, les huit pays membres européens, dont la Belgique, ainsi que les États-Unis, ont voté contre cette résolution. Cette prise de position de notre pays est assez surprenante, étant donné que notre Premier ministre affirmait encore en septembre dernier devant l’Assemblée générale des Nations Unies que le respect des droits de l’Homme est une des priorités de la Belgique..

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Comme de coutume, Oxfam vous propose en cette fi n d'année de faire parler votre cœur en achetant notre calendrier 2013.

Vous y découvrirez chaque mois une photo illustrant les différentes facettes de notre travail : des membres de l’association de femmes Ha Tinh, au Viêt Nam discutant des

Le terme résilience a beaucoup évolué depuis son apparition. Alors qu'à l'origine, il désignait la faculté de se rétablir suite à des chocs, il inclut maintenant également une dimension d'apprentissage et d'adaptation à un environnement changeant, ainsi que la capacité d'anticiper les chocs et de s'en prémunir.

La résilience pour OxfamIl ne s'agit donc pas d'un concept fi gé, mais bien d'un ensemble de conditions et de processus changeants permettant

stratégies à beaucoup plus long terme. De cette façon, il rend possible de réduire rapidement les souffrances humaines et de protéger dans le même temps les progrès accomplis en matière de développement.

Une approche multidimensionnelleL'un des grands défi s liés à la mise en pratique de ce concept vient du fait qu'il nécessite une coopération intense de multiples acteurs dans différents domaines et à différents niveaux. Non seulement des organisations humanitaires et de développement, mais également des institutions internationales, ou encore des organisations syndicales et paysannes, locales ou non. Cette coopération accrue doit être effective dès les phases

La résilience, la nouvelle panacée ?Depuis quelques années, le concept de « résilience » a fait son entrée dans le vocabulaire lié au développe-ment. Bien plus qu’une idée à la mode, il s’agit d’un objectif concret pour diminuer à long terme la vulné-rabilité des populations les plus démunies.

à des individus et des communautés de maintenir leur capacité à améliorer leur bien-être, malgré les chocs. Pour Oxfam, la résilience s'inscrit dans une approche basée sur la reconnaissance des droits des populations, la justice sociale et la lutte contre les inégalités.L'atout majeur du concept de résilience est qu'il jette un pont entre deux grands axes de l'activité des ONG : l'aide d'urgence et le développement. Il implique donc de dépasser le temps limité de l'urgence humanitaire pour inscrire l'aide d'urgence dans des

d'identifi cation des risques et de planifi cation, et se poursuivre tout au long du processus.

Mais la résilience a aussi ses détracteurs. Un risque souvent associé à ce concept est que l'on se concentre davantage sur la façon de faire face à des chocs plutôt qu’à leurs causes structurelles, presque systématiquement liées à l'inégalité des rapports de force. Loin de nier l’importance de cet aspect, les défenseurs de la résilience sont d'avis que la recherche des causes de la vulnérabilité fait partie intégrante du développement des stratégies d'amélioration de la résilience.

En savoir plus ? www.oxfamsol.be, Rubrique Partenariat Sud

supplémentaires afi n de renforcer et de démocratiser l'accès aux services, intrants agricoles et infrastructures. Il pèche donc principalement par sa mise en œuvre incomplète. Par conséquent, les Haïtiens et les bailleurs de fonds doivent prendre des mesures pour garantir son implémentation totale.Il faut donc impérativement continuer

L’agriculture haïtienne, handicapée par des décennies de négligence et les conséquences désastreuses du séisme du 12 janvier 2010, doit jouer un rôle moteur dans la reconstruction économique et sociale.

Quelle agriculture pour Haïti ?

Le tremblement de terre de janvier 2010 a complètement ravagé l'économie haïtienne déjà moribonde. Les résultats économiques pour 2011 et 2012 sont très encourageants, mais cette croissance est presque entièrement liée aux efforts de reconstruction. Il ressort de la deuxième version du rapport d'Oxfam « Planter maintenant », que la grande majorité des acteurs concernés considèrent encore l'agriculture comme le principal secteur de production du pays.

Dynamiser l’agricultureIl est aujourd'hui de plus en plus diffi cile pour les agriculteurs haïtiens et leurs familles d'arriver à vivre dignement de leur métier. En effet, la politique agricole mise en place depuis les années '80 a provoqué le déclin de la production, la chute

des exportations et l'explosion des importations. Sans soutien institutionnel, la majorité des agriculteurs haïtiens ne peuvent faire face à la concurrence internationale. Ils ont donc vu leurs revenus diminuer drastiquement.

Près de 60% des Haïtiens vivent dans des zones rurales et dépendent de l'agriculture pour leur survie.

Le plan national d'investissement agricole de l'État haïtien, ainsi que les programmes de la communauté internationale se sont révélés insuffi sants pour revitaliser le secteur, et n'a pas non plus réussi à faire reconnaître le rôle important des femmes dans l'agriculture.

Pourtant, ce plan offre bel et bien la possibilité de dynamiser le secteur, mais il nécessite des ressources

à accorder la priorité au développement agricole, pour aider les Haïtiens à se remettre en selle et à améliorer leurs conditions de vie dans la dignité.

Pour en savoir plus, lisez le rapport « Planter maintenant,

2e édition » sur www.oxfamsol.be,Rubrique Partenariat

La Solidarité en instantanés

droits des agricultrices, des Palestiniens fabriquant du fromage de chèvre pour se procurer un revenu supplémentaire, ou encore des enfants jouant sur une plantation de café en Tanzanie.

Les fêtes approchent à grand pas, et vous ne savez pas encore quoi offrir ? Ne cherchez plus ! Vous trouverez nos calendriers sur notre site ou dans certains de nos Bookshops.

Les photos sont de Tineke D’haese et Eric de Mildt

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Pêle-mêle

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Le 22 août dernier, la Commission américaine sur les opérations de bourse (SEC) a adopté une série de règles imposant une obligation de transparence aux entreprises cotées en bourse outre-Atlantique, et plus particulièrement les entreprises de l'industrie extractive (pétrole, minerais, etc).

Rendre des comptesÀ partir du 1er octobre 2013, toutes ces entreprises, américaines ou non, devront divulguer les montants qu'elles versent aux gouvernements du monde entier pour pouvoir exploiter leurs ressources nationales, par pays mais aussi par projet. Ces informations seront mises à disposition du public, qui pourra s'appuyer sur des données concrètes pour dénoncer les cas de corruption et exiger de leur dirigeants qu'une part signifi cative de ces fonds soit allouée aux services sociaux de base comme la santé ou l'éducation. Une avance que l'on doit aussi au gros travail de plaidoyer d'Oxfam Amérique.

À titre d'exemple, si ces chiffres sont rendus publiques, les citoyens congolais pourront demander à leur gouvernement pourquoi, en 2006,

les industries extractives n'ont contribué au budget national qu'à concurrence de 86.000 dollars, alors qu'elles avaient exporté des minerais pour une valeur supérieure à un milliard de dollars !

L’Europe emboîte le pasPlus de 90 % des entreprises pétrolières internationales ainsi que les plus importantes sociétés minières au monde sont concernées par cette mesure. À terme, tous les secteurs de cette industrie devraient sortir gagnants de cette évolution, car plus de transparence élimine l'avantage comparatif dont bénéfi cient les entreprises qui pratiquent la corruption.

On comprend pleinement l'importance de cette législation quand on compare le montant total de l'aide publique au développement, qui s'élevait à 133,5 milliards d'euros en 2011, aux taxes non payées par les compagnies multinationales aux pays en développement, qui avoisinent les 160 milliards € !

En Europe, une étape importante dans le même sens a été franchie le 18 septembre au sein de la

Commission des Affaires juridiques du parlement européen, qui a adopté à l'unanimité une directive similaire, s'appliquant également aux entreprises forestières actives dans les forêts primaires, et proposant d'élargir ces mesures aux secteurs bancaire et des télécommunications. Le texte représente désormais la position du parlement européen pour les négociations à venir avec les États membres.

Espérons que ces derniers ne tardent pas trop à suivre l'exemple étasunien.

De la transparence, enfi n !Le gendarme boursier américain (SEC) a adopté en août dernier une série de règles relatives à la transparence dans l’industrie extractive. L’Europe devrait lui emboîter le pas.

Réseaux et Alliances Coalition Climat

Antipaludéens à l’épicerie

La Coalition Climat est un plate-forme apoli-tique et pluraliste. Elle regroupe une septan-taine d’associations belges, bilingues ou unilingues.Les membres de la coalition se répartissent en trois grandes familles : les organisations environnementales, les organisations sociales et associations socio-culturelles et le mouvement Nord-Sud, dont fait partie Oxfam-Solidarité.

Réunies dans cette plate-forme, ces organisations demandent aux décideurs politiques d'adopter des mesures fermes pour empêcher la catastrophe climatique qui menace l'environnement, mais aussi la cohésion sociale et les personnes les plus vulnérables au Sud comme au Nord.

Dans son rapport intitulé « Des antipaludéens à l’épicerie », Oxfam dénonce les failles du Programme pour des médicaments antipaludéens à des prix abordables (AMFm).

Le programme AMFm est géré depuis 2008 par le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, et ce dans 8 pays : Ghana, Kenya, Niger, Nigeria, Ouganda, Cambodge et Tanzanie.

Ce programme subventionne la production et la commercialisation des combinaisons thérapeutiques à base d’artémisinine (CTA), le médicament le plus effi cace contre le paludisme. Outre les pharmacies, des vendeurs ambulants ou des épiceries vendent aussi ces médicaments, sans poser de diagnostic. Dans les faits, de nombreuses personnes qui ne souffrent que d'une petite fi èvre se fournissent en antipaludéens, alors que 60% des fi èvres ne sont pas provoquées par le paludisme. Cette mauvaise administration des CTA augmente la résistance au traitement antipaludéen. Et vous, achèteriez-vous des médicaments contre une maladie mortelle dans l’épicerie du coin ?

Une économie verte et durableParmi les revendications de la Coalition, notons la mise en place d'une transition juste vers une économie bas carbone, durable et verte, avec des emplois décents et le respect des droits sociaux, ou encore la responsabilité de la Belgique et de l'Europe de mettre en place des mesures effectives pour limiter le réchauffement climatique à 2°C d'ici la fi n du siècle.

Le réseau met en œuvre différentes actions pour sensibiliser et mobiliser un large public aux enjeux climatiques, telle que la récente action 'Sing for the Climate', dont le résultat fi nal a été présenté au public fi n novembre.

La Coalition Climat organise aussi des activités pour inciter ses propres membres à adopter des comportements plus économes en CO2 et leur permettre d'approfondir leurs connaissances en matière de changements climatiques, mais également sur les enjeux parfois très techniques des négociations climatiques.

Financer les agents de santéSelon Oxfam, rien ne prouve que les médicaments aient été administrés aux « bons malades ». Il serait par exemple plus effi cace de fi nancer des agents de santé de proximité. Le cas de l’Éthiopie prouve comment l’investissement dans le personnel de santé de proximité permet de réduire de moitié les décès liés au paludisme en 3 ans.

Oxfam ne remet certainement pas en doute l’importance et l’effi cacité de l’aide dans la lutte contre le paludisme. Le soutien fi nancier aux services de santé publique des pays en développement a permis de réduire l’incidence estimée du paludisme de 350-500 millions en 2005 à 216 millions en 2010, et de baisser signifi cativement le prix des médicaments.

Suite, entre autres, à la publication de notre rapport, le Fonds mondial a décidé de laisser les pays bénéfi ciaires choisir les actions qu'ils estiment nécessaires d'entreprendre. Reste à espérer qu'il soutiendra activement ces solutions sur le terrain.

Pour en savoir plus : www.oxfam.org/fr

Pour en savoir plus, lisez le mémorandum de la Coalition Climat sur www.coalitionclimat.be

Page 6: Globo 40 : Laos : s’unir pour mieux partager

En Belgique, le nom d’Oxfam est inévitablement associé au fair trade, ou commerce équitable. il faut dire qu’Oxfam est un acteur majeur dans ce domaine au niveau national. Un réseau dense de magasins du monde s’étend à travers tout le pays pour proposer une gamme très variée de produits issus du commerce équitable, dont bon nombre sous la marque Oxfam. Récemment encore, la campagne « Café Kivu – une dose d’espoir pour le monde » d’Oxfam-Magasins du monde a connu un grand succès et a permis de mettre en avant le travail dans la filière équitable de nos partenaires au Sud.

Mais qu’en est-il du commerce équitable au sein des autres affiliés Oxfam ? Nos homo-logues espagnols et australiens importent et commercialisent eux aussi des produits via leur propre filière. Oxfam Grande-Bretagne préfère, quant à elle, se fournir auprès d’im-portateurs et se concentrer sur la vente, tout comme en Italie, tandis qu'au Japon, le pre-mier magasin Oxfam vient d’ouvrir ses portes. Les affiliés qui ne commercialisent pas de

produits équitables, y contribuent tout de même. Ainsi, Oxfam Amérique mène des campagnes publiques et du travail de plaidoyer autour du commerce équitable,

De la solidarité dans l’airEn 2012, Oxfam Hong Kong organise pour la 22e fois un véritable marathon musical. Dans différents centres commerciaux, les musiciens de tout âge ont pu monter sur le podium et partager leur art. Mélomanes, chalands occasionnels ou passants qui laissent traîner l’oreille, tous avaient l’occasion de laisser une contribution. Quand on dit que la musique adoucit les mœurs…www.oxfam.org.hk

Place aux « doeners » Avec « Doenersnet », Oxfam Novib propose une plate-forme d’action

aux jeunes adultes militants. Les membres de cette communauté se sont autoproclamés des « doe-het-zelvers » (bricoleurs). L’idée de ces acteurs est qu’on ne peut changer le monde qu’en agissant de manière responsable

ensemble. Être conscient de ce que l’on fait, porte ou mange. Halte à la culture de la cupidité. Sur la plate-forme en ligne, on peut trouver plus d’actions concrètes et d’astuces pour le changement. Un ensemble de petits gestes qui font la différence. www.doenersnet.nl

Un pont entre les mondes Via Conectando mundos, plus de 16.000 élèves issus de plusieurs pays tentent de devenir réellement des citoyens du monde en classe et en ligne. Le thème pour 2012-2013, « Des recettes pour un monde plus juste », traite de ce qui se cache derrière chaque produit et montre que les choix de consommation peuvent modifier des situations injustes. Oxfam Italie et Intermón (Espagne) appuient cette initiative. www.conectandomundos.org

Challenge yourself, challenge povertyOxfam Irlande a défié ses compatriotes à travers les Challenge Events qui invitaient les Irlandais à collecter des fonds pour Oxfam en réalisant des performances sportives extraordinaires. Certains ont réalisé un

trek au Pérou, d’autres ont gravi le Kilimandjaro, tandis que d’autres encore ont couru le marathon de New York ou atteint le pôle nord en traîneau à chiens. www.oxfamireland.org

Oxfam Novib (Pays-Bas) s’occupe des certifications "fair trade", alors que nos collègues de Hong-Kong s’attellent à développer ce marché en Asie du Sud-Est.

Chaque affilié Oxfam est donc impliqué de près ou de loin dans le commerce équitable. Un choix loin d’être évident dans un contexte économique très délicat. Mais ensemble, nous œuvrons pour un monde sans pauvreté et cherchons des solutions durables. Et le commerce équitable offre cette perspective.

Celui-ci constitue en effet une alternative à nos modes de production et de consommation. Il permet d’établir des relations équitables entre les producteurs, les consommateurs et les citoyens. Avec le commerce équitable, on peut combattre les injustices économiques et sociales qu’entraîne notre système économique défaillant.

Pour Oxfam, le commerce équitable est un des leviers du développement durable, une pratique à mettre en avant dans le secteur privé (surtout au vu de la situation actuelle et de l’impact sur les personnes qui vivent dans la pauvreté) et un mouvement qui réunit des citoyens actifs du Nord et du Sud.

Sans entrée, ni plat, ni dessertDu côté d’Oxfam Amérique, les citoyens étaient invités à participer à un « banquet de la faim ». Répartis au hasard en plusieurs tables – celles des petits revenus, des moyens revenus et des hauts revenus-, ils avaient droits à un repas correspondant à « leur nouveau statut », du repas complet et copieux à celui plus frugal. Ensuite, les participants pouvaient partager leur expérience et impressions et passer à l’action. Peu seront repartis le ventre plein. Par contre, nombreux sont ceux qui s’en sont retournés avec une meilleure vue de ce qu’est réellement la faim et la pauvreté dans le monde, ainsi qu’une envie d’agir pour y remédier. www.oxfamamerica.org

Expo-relais Oxfam Japon organise un relais de 4 expositions de photos illustrant son travail dans différents pays en développement. Un relais ? L’idée est d’inciter les citoyens japonais qui le désirent à héberger une

exposition chez eux avant de la transmettre à quelqu’un d’autre. Unique condition pour participer : l’envie de changer les choses et

l’espace suffisant pour accueillir l’exposition. www.oxfam.jp/en

OxfamilyOxfam-Solidarité fait partie de la grande famille Oxfam qui compte 17 affiliés dans 94 pays au monde. Au cœur de chaque Globo, nous ouvrons le carnet de bord de quelques membres de la famille...

ils tablent sur le commerce équitable…

6 Globo décembre 2012

Page 7: Globo 40 : Laos : s’unir pour mieux partager

Oxfam concentre davantage ses forces à travers le monde pour soutenir encore plus efficacement les populations locales devant les énormes défis politiques, économiques et sociaux qu’elles entendent relever. Au Laos, la Belgique est le responsable pour l’ensemble des programmes des différents membres d’Oxfam. Un défi que nous sommes prêts à relever dans l’un des pays les plus pauvres de la planète, alors que l’État communiste vit une évolution à deux vitesses : d’un côté, l’ouverture aux investissements étrangers, de l’autre, l’avènement d’une société civile jusque-là muselée par un parti unique qui s’ouvre peu à peu.

Texte : Julien Lepeer • Photos : p7 et 10 : Jerry Galea/Oxfam - p11 : John Sones

Ont participé :

Hilde Van Regemortel, Responsable du service Asie d’Oxfam-SolidaritéDominique Van der Borght, Directeur pays d’Oxfam au LaosJoëlle Plumerel, gestionnaire programme Asie du Sud-Est d’Oxfam-SolidaritéKarolien Debel, responsable du plaidoyer « Travail Décent » d’Oxfam-Solidarité

Laos : concentrer les forces, partager le pouvoir

Dossier

Globo décembre 2012 7

Page 8: Globo 40 : Laos : s’unir pour mieux partager

Dossier

Un PMA Le Laos fait donc partie des PMA, comme 47 autres pays.

L’expression pays les moins avancés (PMA) désigne

une catégorie de pays créée en 1971 par l’Organisation

des Nations unies (ONU), regroupant les pays les moins

développés socio-économiquement de la planète. Ils

présentent les indices de développement humain (IDH)

les plus faibles. Le Laos, à l’aune de cet indice IDH qui se

base sur les niveaux d’éducation, d’accès aux soins de

santé et de revenus, se classait 122e sur 169 en 2010.

Langue : Lao Population : 6.586.266 habitants Superficie : 236 800 km²Indépendance : 1953 (ex-Indochine)Agriculture : 50% du PIB, 80% de la population active dans l’agriculture, 4 % de surfaces arablesEspérance de vie: hommes - 63,2 ans/ femmes 65,9Population sous le seuil de pauvreté : 33%

La République démocratique populaire du Laos

8 Globo décembre 2012

« Malgré l’ouverture économique du pays, la population ne récolte pas les fruits de la croissance. »

Laos : concentrer les forces, partager le pouvoir

Coincée entre la Chine, le Cambodge, le Viêtnam, la Thaïlande et le Myanmar (Birmanie), la République démocratique populaire du Laos fait partie de la liste des pays les moins avancés du monde (PMA) établie par l’ONU. Ancienne colonie française (Indochine), le Laos acquiert son indépendance en 1953, sous forme de royaume. Celui-ci se transformera en république populaire après la prise de pouvoir, en 1975, du parti communiste local, largement influencé par son homologue viêtnamien.

Le système mis en place par le parti unique, conjugué à la mise à l’écart du Laos par la communauté internationale pendant la guerre froide, a isolé le pays et n’a presque pas permis son développement. En témoigne l’état des réseaux routiers et électriques qui encore aujourd’hui ne couvrent qu’une partie du territoire. Mais le gouvernement s’ouvre peu à peu et une frange politique plus progressiste voit le jour.

L’agriculture reste d’ailleurs, et de loin, le secteur le plus important de l’économie lao, représentant près de 50% du PIB et de 80% de l’emploi total. Aujourd’hui encore, plus d’un quart de la population lao vit sous le seuil de pauvreté, selon la Banque mondiale.

De la mise en place d’un dialogue avec le gouvernement, facilité par l’émergence d’une société civile, aux questions de genre en passant, entre autres, par les phénomènes d’accaparement de terres et d’ouverture aux capitaux étrangers, les Lao tentent de relever de nombreux défis afin d’améliorer leur sort. Un combat de plein droit qu’appuie Oxfam depuis 1982.

« L’ouverture économique du pays pose de nombreuses questions », explique Dominique Van der Borght, directeur pays d’Oxfam au Laos. « À la société civile naissante au Laos, notamment, qui tente de trouver sa place dans un contexte changeant et

qui doit encore gagner sa légitimité pour pouvoir être crédible et jouer un rôle auprès du gouvernement. À la population également qui, jusqu’ici, ne peut pas récolter les fruits de la croissance. Les inégalités continuent à croître alors que le slogan lancé par le parti insiste sur deux notions : « croissance et égalité ». Pour Oxfam, il s’agit donc de renforcer la société civile lao pour que celle-ci puisse défendre les intérêts de la population tout en continuant à appuyer des partenaires du gouvernement qui tentent de mettre en œuvre des politiques alternatives au niveau local, comme pour la préparation des catastrophes ou la production de semences.»

Et pour arriver à optimiser son efficacité, au Laos mais aussi dans le reste du monde, Oxfam rassemble ses forces. Alors que les 17 membres de la fédération Oxfam se déploient dans plus de 90 pays, ils rassemblent désormais leurs compétences et leurs ressources pour répondre au mieux aux besoins de leurs partenaires et des populations locales. De quoi renforcer encore l’action d’Oxfam qui combine aide humanitaire, développement à moyen et long terme, campagnes publiques et plaidoyer politique. Partir de la base« Au départ, lorsque l’économie lao était encore fermée, notre action se concentrait sur le développement agricole au sens large : soutien à l’agriculture, enseignement, services sanitaires, infrastructures d’irrigation. Nous travaillions via les autorités à une meilleure prestation de services à la population et à satisfaire les besoins de celle-ci », explique Hilde Van Regenmortel, responsable du service Asie, d’Oxfam-Solidarité. « Dans les années ’90, l’économie lao s’est ouverte. Ce qui a placé les paysans face à de nouveaux défis car ils devaient maintenant passer d’une économie de subsistance à une économie de marché de plus en plus régionalisée et même mondialisée. »

L’ouverture progressive du pays aux investissements étrangers a certes permis de lancer de grands chantiers en termes d’infrastructures et d’industrialisation mais elle s’est faite souvent au détriment de la population.

« Des services sociaux de base, notre action s’est déplacée vers l’accès au marché des petits paysans, qui doit être facilité, entre autre, via un meilleur soutien des autorités. La mise en place d’organisations paysannes qui opèrent ensemble sur le marché constitue une stratégie complémentaire. » « À côté de cela, l’industrie s’est elle aussi développée, avec l’arrivée massive d’investisseurs étrangers. La nécessité de renforcer la protection des travailleurs a donc elle aussi augmenté. C’est pourquoi nous collaborons avec la fédération lao des syndicats (LFTU/voir plus loin) active dans les secteurs minier, textile ou agricole. »

Parmi les questions émergentes, celles qui concernent la place des femmes, tant dans l’industrie que dans l’agriculture, ont gagné en importance petit à petit. L’Association pour le Développement en matière de Genre (GDA), partenaire local d’Oxfam, élabore des projets (voir encadré après) et des actions pour inclure les femmes dans les activités génératrices de revenus et dans la gestion d’épargne collective dans l’une des zones les plus pauvres du Laos. Le but est d’accroître leur confiance en elles pour qu’elles prennent une part active aux réunions locales et jouent un rôle plus politique au sein de leur village.

En effet, les femmes et les jeunes filles vivant dans les zones rurales et reculées sont souvent victimes de discriminations. Les hommes sont généralement considérés comme les chefs de ménage et parlent au nom de leurs familles lors des réunions officielles.La porte-parole de l’Union des femmes lao, l’organisation de masse lao qui défend les droits et intérêts des femmes, note toutefois qu’en matière de violence domestique, surtout la violence physique, hommes et femmes ont reçu une formation quant aux lois et à la protection de la femme. Et le niveau de violence a diminué.

LAOSvientiane

Thaïlande

Cambodge

Viêt Nam

Chine

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Dossier

La GDA apporte son soutien aussi bien aux villageoises qu’aux villageois pour qu’ils fabriquent des produits à partir de fibres de banane, de bambou naturel ou d’autres ressources agricoles. Ils apprennent à améliorer la qualité de leurs produits et de l’aspect marketing afin d’augmenter leurs revenus. « Quand nous avons rejoint le projet, notre formateur nous a appris comment confectionner des vêtements en fibres de

banane et différentes techniques de tissage. J’ai d’ailleurs reçu une formation pour deux ou trois spécificités : fabriquer des fardes, des porte-documents, des sacs pendentifs et des cartables », explique Leh, une villageoise. « À partir d’une pousse de bambou, on peut réaliser des pieds de table. Alors qu’avec la partie interne des pousses, on peut fabriquer bien d’autres choses. Nous ne gaspillons aucune partie du bambou. »

« À l’avenir, nous voudrions étendre le projet afin d’améliorer le niveau de vie des familles et de renforcer la place des femmes dans le développement de leurs villages », conclut Boutsady Khounnouvong, coordinateur de programme de la GDA. « Ce genre de projets fructueux nous permet d’apporter des éléments convaincants en faveur de la défense et de la protection des droits des femmes auprès de nos décideurs politiques. »

GDA, c’est riche en fibre ! Un tiers de la Belgique

Durant la dernière décennie, au Laos, 1,1 million d’hectares de terres ont été octroyés sous forme de concessions à des fins commerciales. Soit l’équivalent d’un tiers de la surface de la Belgique ! De plus, « cette estimation n’inclut pas les zones minières ni les acquisitions de terres nouvellement accordées par l’Etat. La simple absence de données précises quant aux concessions foncières constitue en soi une source de vives inquiétudes », souligne le Land Issues Working Group, partenaire d’Oxfam, dans son rapport intitulé « Gérer la Terre, les Forêts et les Ressources Naturelles, se développer de manière équitable ou inéquitable ».

Ce phénomène d’accaparements de terres, qui s’étend à travers le monde, fait partie des préoccupations majeures d’Oxfam, qui a d’ailleurs lancé une pétition au niveau international pour exiger de la Banque mondiale qu’elle impose un moratoire sur les investissements fonciers. (voir ci-dessous)

millions d’hectaresC’est à peu près la superficie de l’Espagne. C’est aussi la surface agricole rachetée à grande échelle en Afrique. Autant de terres qui pourraient servir à produire des denrées alimentaires sur un continent où, chaque année, 17 millions d’enfants meurent de faim.

Es un gran

problema

Les grandes transactions foncières privent les plus démunis de leur seul moyen de subsistance. Agissez maintenant : www.cultivons.be

Pour appuyer son action menée à travers le monde, Oxfam appelle la Banque mondiale à imposer un moratoire sur les investissements fonciers à grande échelle. Car à l’instar de ce qui se produit au Laos, ces accaparements de terres menacent la sécurité alimentaire de millions de gens. Dès lors une pétition a été lancée et sera envoyée à Jim Kim, le président de la Banque mondiale.

Retrouvez la pétition sur www.cultivons.be

Grow moratorium

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La République démocratique populaire du Laos

Globo décembre 2012

der Borght. « Mais de l’autre côté, cela réduit l’accès à la terre et à la propriété ainsi qu’aux moyens de subsistance. De plus, le salaire que les entreprises proposent aux agriculteurs devenus employés ne suffit pas à couvrir les besoins élémentaires, à commencer par la nourriture. Finalement, les investissements privés peuvent conduire à plus d’insécurité alimentaire. »

Parole à la défense Droits des travailleurs bafoués, pertes du contrôle sur les ressources naturelles, exode rural synonyme de paupérisation et de conditions d’emploi précaires sont donc venus se greffer à des problématiques plus ancrées dans la société lao comme les questions de genre (voir plus haut). Et à mesure que se multiplient les thématiques sensibles, le travail d’Oxfam prend de l’ampleur.

Qu’ils viennent de Belgique, d’Australie, des Etats-Unis, de Hong-Kong ou des Pays-Bas, les membres de la confédération Oxfam présents au Laos y abattent un gros travail depuis des années, chacun faisant valoir son expertise, chacun développant des partenariats et projets.

En une trentaine d’années, les différents affiliés Oxfam ont pu apprécier l’évolution du pays et les avancées concrètes dans plusieurs domaines. Par exemple, les syndicats ont commencé à émerger à l’initiative de l’Etat. Au départ conçus comme des organisations de masse censées transmettre aux

Des voisins trop ambitieuxL’ouverture du Laos aux capitaux étrangers touche évidemment de près les ressources naturelles d’un pays riche en or, cuivre et autres minerais, en potentiel hydro-électrique mais aussi en terres arables et en forêts.

Cette ruée sur les terres et les ressources naturelles est principalement soutenue par des financements en provenance du Viêtnam, de la Chine et de la Thaïlande. Ces voisins entendent satisfaire ainsi leur demande en produits agricoles. Ainsi, les cultures de cannes à sucre, de jatropha ou de caoutchouc concurrencent les rizicultures et les forêts sur lesquelles les petits paysans comptent pour leur nourriture, préparations médicales et source de revenus depuis des siècles.

Et Dominique Van der Borght de souligner : « L’accès aux terres et aux ressources naturelles ainsi que le contrôle de celles-ci sont essentiels pour les communautés rurales afin de pouvoir nourrir leur famille. Mais désormais, le peuple lao, surtout les minorités ethniques vivant dans des zones plus reculées, est en concurrence avec des investisseurs étrangers qui se lancent dans des projets hydro-électriques, agricoles et miniers. »

« D’un côté, les investissements privés dans les zones rurales peuvent faciliter l’accès à des services ou à des emplois, ce qui peut constituer une opportunité pour les communautés locales », reconnaît Dominique Van

travailleurs les directives du parti, ces syndicats sont devenus un lieu privilégié de dialogue, où la base peut faire entendre ses préoccupations. Leur rôle est aussi désormais de défendre les droits de travailleurs trop souvent exploités car ils constituent une main-d’œuvre peu coûteuse et très peu protégée pr l’Etat étatique minime.

Partenaire d’Oxfam depuis 2007, la « Lao Federation of Trade Unions » (LFTU- Fédération lao des syndicats) constitue ainsi le relai du parti auprès des travailleurs mais, avec l’ouverture progressive du gouvernement, est devenue aussi un lieu de discussion. Les travailleurs y expriment leurs problèmes quotidiens, leurs doléances qui remontent ensuite vers le sommet. Dès lors, la LFTU assume aussi un rôle de protection des travailleurs. Si le chemin vers le respect de leurs droits est encore long, les progrès réels sont nombreux :

• LaLFTUamisenplacedesreprésentationssyndicales locales dans une centaine d’entreprises privées. Alors que celles-ci existaient en réalité uniquement sur papier, elle a réussi à conclure des accords collectifs de travail par exemple sur la

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Dossier

Globo décembre 2012

Oxfam d’une seule voix

Depuis 2010, Oxfam intensifi e l’intégration de ses différents affi liés pour regrouper leurs forces et optimiser l’impact de l’organisation à travers le monde. Dans chaque pays où elle est active, Oxfam a désigné l’un de ses affi liés pour s’occuper de cette harmonisation et cette mise en commun des compétences. Progressif, ce processus de renforcement de l’organisation s’étend peu à peu. Cette évolution est déjà accomplie dans 48 pays, dont le Laos où, depuis juin, c’est la Belgique qui coordonne la collaboration.

Plus de poids politique, plus de capacités d’organisation des populations, des moyens humains et fi nanciers affectés de manière optimale, voilà les objectifs d’un changement qui vise avant tout une lutte plus effi cace contre les injustices à travers le monde.

Au Laos aussi, le développement du commerce équitable est

l’une des composantes de la lutte que mène Oxfam contre

les inégalités et la pauvreté (comme dans beaucoup d’autres

pays - voir en page 6). Grâce au commerce équitable,

les petits producteurs voient leurs revenus augmenter et

leurs droits respectés, ils se dotent d’un label de qualité et

produisent de manière durable. Thé, riz, fruits, les produits

labellisés « fair trade » se multiplient au Laos et se retrouvent

aussi chez nous dans les boutiques d’Oxfam-Magasins du

monde et Oxfam-Wereldwinkels à travers le pays.

Le commerce équitable, un incontournable

sécurité sociale ou sur une application correcte de la législation du travail.

• Grâceàsesefforts,lesalaireminimumaquasiment doublé.

• SouslapressiondeLFTU,legouvernementa adapté sa législation sur les syndicats. Les travailleurs sont maintenant mieux protégés et des élections de représentants syndicaux locaux peuvent désormais être organisées. Récemment, le droit de grève a même été en partie reconnu. Remarquable pour un pays sans histoire syndicale !

Une approche globale

Et c’est dans cette optique aussi que s’est tenu, avec l’appui d’Oxfam, le Forum des Peuples Asie-Europe (AEPF) à Vientiane, la capitale. Pour organiser l’AEPF, préambule au Dialogue Asie-Europe (ASEM) - un sommet qui regroupe des décideurs politiquesdes deux continents pour aborder des thèmes tant économiques et sociaux que politiques et culturels-, le gouvernement lao et les organisations issues de la société civile ont dû travailler conjointement. Une ouverture du pouvoir à la voix du peuple sans précédent depuis près de 40 ans dans laquelle Oxfam s’est beaucoup investie.

M. Akhone Souriyo de la LaoPHA (Lao Positive Health Association) souligne que « pour la première

fois, les organisations de masse, les organisations de la société civile et les ONG internationales ont travaillé ensemble pour mener des consultations qui s’étendent à une large partie des citoyens lao. C’est une indication d’une nouvelle ouverture et d’une nouvelle confi ance du gouvernement lao, tant au niveau local que national, envers le fait de travailler avec différents acteurs ».

Au menu de l’AEPF, des ateliers liés tant au travail décent (voir p.11), qu’à l’agriculture ou à la protection des ressources naturelles, sans oublier les questions de genre... Mais l’AEPF « offrait la possibilité de nous renforcer à tous les niveaux en partageant expériences et savoir avec d’autres mouvements sociaux d’Europe et d’Asie », explique Boutsady Khounnouvong, coordinateur de programme de l’Association pour le Développement en matière de Genre (GDA).

Et ce sentiment est partagé par l’ensemble des acteurs de la société civile qui ont vu en l’AEPF une opportunité d’échanger des idées, de partager les expériences et les compétences et de nouer des liens avec leurs homologues d’Europe et d’autres pays à travers toute l’Asie. L’implication de la société civile lao au sein des organisations et mouvements régionaux font d’ailleurs partie de l’approche stratégique d’Oxfam.

« Combiner les atouts de chacun plutôt que les additionner », décrit Dominique Van der Borght. « Mettre en commun nos ressources pour les optimiser, voilà notre approche. Au Laos, cela se traduit par la combinaison de l’expérience de nos confrères néerlandais en matière de soutien à la société civile avec l’infl uence d’Oxfam Hong-Kong, grâce à ses relations avec le puissant voisin chinois. Ou encore, de la longue experience de partenariat avec des autorités locales et le savoir-faire dans le travail humanitaire des Australiens et les facultés d’encadrement et d’appui d’Oxfam-Solidarité qui apporte aussi la dimension du commerce équitable. Ensemble, nous augmentons notre capacité à soutenir l’émergence de la société civile lao.»

Pour pouvoir se prémunir face aux dangers d’une ouverture rapide aux investissements étrangers et améliorer son sort, la population lao doit se donner les moyens de faire entendre sa voix pour être partie prenante aux changements qui boulversent la société. De même, pour pouvoir apporter un soutien plus effi cace à ses différents partenaires et donc les renforcer, Oxfam a dû repenser son approche. Concentrer les forces pour mieux partager le pouvoir, voilà le mot d’ordre dans les deux cas.

Le commerce équitable, un incontournable

www.oxfamsol.be>Partenariat Sud>Laos

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Dossier

11Globo décembre 2012

Le commerce équitable, un incontournable Dans les coulisses du Forum des Peuples

Réduire les risques à tous les niveauxEntre 2000 et 2009 en Asie du Sud-Est, 17 millions de gens ont subi les conséquences de catastrophes naturelles. En 2011, l’Asie du Sud-Est a connu les pires inondations de son histoire. Thaïlande, Cambodge, Viêtnam, Laos, aucun pays n’a été épargné. Le bilan humain y aura été très lourd avec notamment des milliers de personnes déplacées. Le bilan des dégâts n’aura guère été plus brillant.

A l’instar de ce que connaissent de nombreux pays d’Asie du Sud-Est, certaines zones du Laos sont donc particulièrement vulnérables aux catastrophes naturelles comme les inondations, les tempêtes ou les glissements de terrain. Pertes de récoltes, pertes de bétail et pertes des stocks, sans compter les pertes humaines ; les pays de la région paient un lourd tribut. Un trop lourd tribut qu’Oxfam s’attèle à réduire depuis plusieurs années, en collaboration avec les autorités locales, nationales et régionales.

Afin d’éviter de telles conséquences, un programme de réduction des risques s’est mis en place au sein de l’Asean (Association des Nations de l’Asie du Sud-Est) : les accords de gestion des catastrophes et des réponses d’urgence (AADMER). Impliqués à différents niveaux, les membres de la confédération Oxfam intensifient leurs interactions pour harmoniser le travail de préparation et faciliter le dialogue et le partenariat entre les communautés locales et la société civile d’une part, et les autorités à tous les niveaux d’autre part.

Ainsi, Oxfam Grande Bretagne, à la tête d’un consortium d’organisations, appuie la mise en œuvre du programme AADMER au niveau régional. Ce programme de résilience a donc des implications pour tous les pays de la zone. Et, pour son intégration au Laos, c’est la branche belge d’Oxfam qui facilite sa mise en œuvre.

Toujours dans l’optique d’améliorer la résilience des populations, un projet mené dans deux districts lao est financé à 85 pour cent par l’Union européenne (DIPECHO). Dans le district de Hom (Ouest du Laos),

le Comité de gestion de risques (DDMC) reçoit l’appui d’Oxfam-en-Belgique. Lao Yang Jawa, vice-gouverneur de Hom, est à la tête de ce Comité où siègent des représentants des villages et d’autres membres de l’exécutif local.

« Le district, entouré de montagnes, compte aussi de nombreuses rivières. Les fortes pluies et les glissements de terrain qui en découlent font souvent déborder les cours d’eau. Les rizières s’en retrouvent inondées », explique le vice-gouverneur.

« Alors que l’agriculture de subsistance et l’élevage sont les principales activités dans les villages, la sécurité alimentaire de la population est très fragile. Les récoltes de riz ne permettent de tenir que 7 mois environ et pour les 5 qui restent, les habitants comptent sur le manioc qu’ils mangent et vendent. Aux effets dévastateurs des pluies intenses sur les récoltes et le bétail s’ajoutent les maladies et les invasions d’insectes. »

Bien sûr, on ne pourra pas empêcher les catastrophes naturelles de se produire mais le programme de gestion et de réduction des risques permet une meilleure réponse avant, pendant et après les catastrophes. Oxfam-Solidarité et les autorités locales travaillent donc ensemble à ces trois types de réponse dans le DDMC.

En amont d’un désastre, le renforcement de digues, l’éloignement des habitations et des stocks du bassin fluvial ou encore la mise sur pied de systèmes de drainage permettent de mieux s’y préparer et donc d’en diminuer l’impact. Les cultures sont également rendues plus résistantes aux conditions climatiques extrêmes.Afin de réagir au plus vite lors de catastrophes, des systèmes d’alerte rapide sont élaborés pour optimiser la communication entre les autorités à tous les

niveaux (villages, districts, régions,…) et avertir plus rapidement la population. Des plans d’urgence sont également élaborés et visent tous les villageois, en prêtant une attention particulière aux femmes, aux enfants et aux personnes les plus vulnérables des communautés. Ces plans d’actions permettent à chaque acteur de connaître le rôle qu’il devra jouer. Ceci permet une réponse plus rapide et plus efficace aux situations les plus urgentes.

Le projet DIPECHO offre aux autorités locales l’opportunité de bénéficier de l’expérience d’Oxfam notamment pour faire face aux désastres, comme l’explique Lao Yang Jawa : « Grâce au projet, les Comités, au niveau du district mais aussi au niveau des villages, vont gagner en connaissance et en compétences en matières de planification, de protection et de réponse aux catastrophes. Jusqu’ici, les réponses qu’on apportait venaient de notre expérience au niveau local mais là, nous espérons étendre nos capacités, techniques notamment. »

Le fait qu’Oxfam soit active dans le soutien aux DDMC et fasse partie du programme AADMER offre un espace plus grand de synergie entre des acteurs œuvrant dans le même but : renforcer la résilience des communautés locales. Intégrer les différents niveaux politiques, partager les expériences, les compétences afin d’optimiser les réponses, voilà la vision de notre organisation.

Au Laos, il s’agissait d’une grande première pour la société civile naissante d’organiser un Forum des Peuples (AEPF/voir texte p.10) en octobre dernier. Notre responsable du plaidoyer sur le travail décent, Karolien Debel, témoigne au cœur de l’événement.« Pendant les quatre jours de l’AEPF, j’ai eu l’occasion de rencontrer des visages familiers mais aussi beaucoup de nouveaux, de participer à deux ateliers et de contribuer à la déclaration finale. En pratique, près de 700 personnes assistent au Forum et se répartissent en fonction de thématiques – dans mon cas ‘Travail décent et moyens de subsistance durables’. Après une journée

d’introduction générale, des intervenants exposent leurs points de vue sur la thématique et des débats ont lieu entre les participants et les conférenciers avant de tenter d’aboutir à des conclusions. Evidemment, le contexte politique joue un grand rôle et installe une certaine nervosité. Pour la société civile lao, la tenue de l’AEPF est déjà un défi en soi et les discours sont, pour beaucoup, restés assez lisses, décrivant un Laos prospère. Ceci ne facilite pas la concertation mais il n’empêche que des échanges de vue utiles et des prises de conscience des situations des uns et des autres ont eu lieu. La crise était également au centre des débats et faisait là, l’objet d’un consensus

qui sonnait comme un mot d’ordre : 1% de la planète s’enrichit sur le dos des 99% autres. En Europe comme en Asie, nous, la société civile, sommes les 99 %, ceux qui paient la crise, ceux qui subissent un système économique injuste. »

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Regards du SudTexte Mieke Vandenbussche • Photos Oxfam

Les paysans palestiniens s’unissentLes agriculteurs palestiniens s’unissent pour faire face à un avenir difficile. UAWC, partenaire d’Oxfam, tente de renverser la tendance avec des projets concrets via des réseaux nationaux et internationaux. UAWC lutte ainsi pour la survie des communautés paysannes dans le Territoire palestinien occupé.La politique de colonisation israélienne et les importantes restrictions imposées aux Palestiniens en Cisjordanie rendent leur situation particulièrement pénible. Ils sont sans emploi, sans revenus et vivent au jour le jour sans savoir ce que demain leur réservera.

L’eau, la terre et le marchéFouad Abou Saif, directeur de programmes chez UAWC en Cisjordanie, attribue les problèmes auxquels font face les agriculteurs à

trois causes intimement liées : « Tout d’abord, les Palestiniens n’ont que très peu accès à l’eau, car les rares sources sont aux mains des autorités israéliennes. »

Comme deuxième cause, il cite l’accès à la terre : « La région qui englobe la majorité des terres arables est aux mains des Israéliens. Quand ces terres n’ont pas été purement et simplement accaparées, leur accès est rendu particulièrement difficile par les énormes difficultés qu’éprouvent les Palestiniens à se déplacer. »Et ces mêmes restrictions en termes de mobilité rendent la commercialisation des produits agricoles également très difficile. « Israël contrôle toutes les frontières. Nous ne pouvons par exemple pas commercer directement avec nos voisins jordaniens. Tandis

que nous arrivons difficilement à commercialiser à temps nos produits sur le marché israélien, notre propre marché est inondé de produits israéliens et issus des colonies, à des prix qui empêchent toute concurrence. »

Les quelque 520 postes de contrôle, barrages routiers et autres obstacles tels que le Mur empêchent les Palestiniens de Cisjordanie de se déplacer librement et donc d’exercer leur profession et de gagner un revenu. « Pour aller d’un village à un autre, il faut obligatoirement passer par un point de contrôle. Il est impossible de savoir à l’avance s’il sera ouvert, si vous aurez l’autorisation de passer et combien de temps il vous faudra attendre cette autorisation. La notion de ‘temps’ a ici perdu toute signification », explique Fouad Abou Saif.

Citoyenneté activeL’espoir que la communauté internationale parvienne à changer la situation s’amenuise avec le temps. Les Palestiniens se sont donc mis en quête de nouvelles façons de lutter pour la reconnaissance de leurs droits, et privilégient désormais l’activisme citoyen et les initiatives locales.

UAWC, qui a vu le jour en 1986, est une de ces organisations citoyennes. UAWC est l’abréviation de « Union of Agricultural Work Committees », Union des comités d’agriculteurs. « Quand les agriculteurs se sont vus dépossédés de leur terres, ils se sont regroupés en comités locaux», poursuit Fouad Abou Saif.

« Paysans, hommes et femmes, se sont regroupés pour trouver ensemble des solutions et pour faire reconnaître leurs droits. Le nombre de ces comités a crû exponentiellement et, en 1992, tous les comités de Cisjordanie et de la Bande de Gaza se sont regroupés dans une nouvelle structure : UAWC. De nouveaux comités rejoignent UAWC chaque année. Avec l’aide d’Oxfam nous avons réussi à améliorer

notre fonctionnement interne et à professionnaliser notre travail. »En collaboration avec les comités locaux, UAWC met tout en œuvre pour renverser la tendance actuelle et améliorer les moyens de subsistance des familles d’agriculteurs. L’organisation cible en priorité les petits agriculteurs et les femmes chefs de famille en les soutenant de la façon la plus appropriée : en organisant des formations, en tentant de regagner des terres en les réhabilitant, en fournissant des outils agricoles, des semences ou d’autres moyens de production, ou en proposant un accompagnement pour la commercialisation des produits.

UAWC et Oxfam ont ainsi développé un projet visant à promouvoir la production agricole et à soutenir les petits paysans de Cisjordanie. Le projet avait pour objectif principal de garantir l’accès aux ressources naturelles telles que l’eau, la terre et les semences locales.

Un travail sur mesure qui porte ses fruitsLes comités locaux jouent un rôle très important dans la sélection des bénéficiaires, car ils sont les mieux placés pour identifier les besoins de certaines communautés et familles.

« Nous essayons d’adapter notre projet individuellement. Pour ce faire nous identifions, famille par famille, les ressources dont elles disposent réellement, les causes de leur pauvreté et la meilleure façon de leur venir en aide», explique encore Fouad Abou Saif. « S’il se révèle par exemple que le chef d’une famille agricole n’a plus accès à sa terre, nous l’accompagnons dans sa recherche de nouvelles terres. Il suivra les formations nécessaires afin qu’il puisse réaménager les terres en terrains agricoles, et nous l’aiderons

pour l’irrigation et pour trouver des semences. Si nous constatons que sa femme essaye de gagner un revenu supplémentaire en faisant du travail manuel, nous l’aiderons également. »

« Chaque année, nous touchons une dizaine de milliers de personnes en Cisjordanie et aidons les agriculteurs à recommencer à travailler. Chaque agriculteur peut en outre nous contacter directement, et nous en sommes très fiers. Nous comptons 160 comités locaux en Cisjordanie et couvrons ainsi la quasi-totalité du territoire. S’il se passe quelque chose dans un village, même reculé, il y a toujours quelqu’un pour s’occuper du problème et, si besoin est, pour le relayer au niveau de l’organisation. Nous réunissons tous les comités une fois par an pour discuter de l’avenir. »

Réseaux pour la souveraineté alimentaireVia des réseaux nationaux et internationaux, UAWC tente également de mettre le dossier (agricole) palestinien à l’agenda politique. UAWC organise chaque année, dans le cadre de sa collaboration avec Oxfam, un conférence composée de réunions et de workshops sur le thème de la souveraineté alimentaire.

« Le but est de raconter l’histoire des Palestiniens et de demander le soutien des groupes internationaux de solidarité. Nous les invitons à venir voir en Palestine comment le gouvernement israélien traite la population et les agriculteurs palestiniens. Nous espérons ainsi qu’ils mettrons le gouvernement israélien sous pression afin qu’il change sa politique ou, au minimum, qu’il laisse les agriculteurs palestiniens en paix. »

« Au niveau national, nous avons réussi à faire entrer le concept de souveraineté alimentaire dans le langage courant. Il fait ainsi partie des priorités du gouvernement palestinien, et la majorité des ONG palestiniennes (plus de 150) ont signé une déclaration sur la souveraineté alimentaire identifiant 20 points qui doivent bénéficier d’une attention prioritaire dans leur travail. »

Des fonds en suffisance ?« Malgré les progrès accomplis, notre travail est loin d’être terminé. Trouver des fonds suffisants pour poursuivre ou étendre nos activités reste un défi majeur. Nous ressentons les effets de la crise économique : un nombre sans cesse croissant de donateurs coupent ou diminuent leur financement», conclut Fouad Abou Saif.

Profil d’UAWCQUi ? L’Union of Agricultural Work Committees’ ou Union des comités d’agriculteurs est une ONG palestinienne créée en 1986 et active dans la Bande de Gaza et en Cisjordanie.

QUOi ? UAWC lutte pour le maintien des communautés agricoles au sein d’un État palestinien libre, indépendant et viable qui est en mesure de produire suffisamment pour nourrir sa population.

« La notion de temps a ici perdu toute signification »

12 Globo décembre 2012

Le lien avec la baseNous travaillons avec UAWC depuis 1998. Pour Oxfam cette collaboration est particulièrement intéressante car UAWC, via les comités agricoles, entretient un lien très fort avec sa base : les communautés agricoles locales. Ils sont ainsi en mesure d’évaluer très précisément les besoins de ces personnes.

Le fait qu’UAWC connaisse très bien la situation de l’agriculture dans le Territoire palestinien occupé

et dispose des connaissances techniques requises pour savoir quels moyens sont les mieux adaptés au contexte local, fait de cette organisation un partenaire d’autant plus intéressant.

Malgré la crise financière et les réductions budgétaires chez les donateurs, dont la Belgique, nous continuons à chercher des solutions avec UAWC pour poursuivre notre partenariat à long terme.

Olivia Mertens, gestionnaire de programme Territoire palestinien occupé

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Regards du Sud

UAWC soutient surtout les petits paysans et souvent aussi les femmes chefs de famille en les aidant par exemple à traiter leurs semences.

Profil de la Cisjordanie Plus importante ville : Ramallah Population : 2.622.544 hab. Superficie : 5.860 km² Espérance de vie : 75 ans Taux d’alphabétisation : 92,4% Répartition du PIB : agriculture 3,7%, industrie 13,6%, services 82,7% (inclus Bande de Gaza) Population vivant sous le seuil de pauvreté : 18,3% Taux de chômage : 23.5%

« Un nouveau projet prévu avec UAWC devra probablement être avorté suite aux récentes coupes budgétaires belges »

Abd Al-Hadi Shallalda peut travailler sur la terre de ses ancêtres

Du côté d’Oxfam également, le financement commence à poser problème. Un nouveau projet prévu avec UAWC avait pour but de soutenir les femmes pour la création de jardins potagers. Ainsi, elles auraient été en mesure de produire des légumes pour leur propre consommation et de vendre leurs surplus sur les marchés locaux. Suite aux récentes réductions budgétaires du gouvernement belge en matière de coopération au développement, ce projet devra probablement être avorté.

Abd Al-Hadi Shallalda, originaire de Sa’ir, un village non loin de Hébron, est un agriculteur de 53 ans. L’agriculture est la principale source de revenus de sa famille de 10 personnes. Son revenu annuel s’établit à environ 3.400 euros, soit 28 euros par mois par personne.

Abd Al-Hadi a hérité des terres de ses grands-parents. Sur certaines parcelles, il a planté des cultures pluviales (légumes et cultures de plein champ) et des arbres fruitiers (amandes, figues et raisins). Mais près d’un hectare était inutilisable du fait de la dureté du sol (sol rocailleux sous la surface), et il ne peut se payer les machines agricoles qui permettraient de travailler cette terre.

Retenu dans le cadre du projet d’UAWC, Abd al-Hadi a participé au volet axé sur le développement foncier, qui s’insère dans un projet plus large autour de la sécurité alimentaire, financé par la Commission européenne et mis en œuvre en collaboration avec Oxfam-Solidarité.Grâce à ce

projet, il a pu conserver ses terres non utilisées. Il a pu les niveler, les labourer et les rendre productives. Il a également construit des terrasses et creusé une citerne d’eau de pluie de 95 m³ pour irriguer les arbres fruitiers. UAWC lui a fourni des graines d’amandiers, de cerisiers et d’abricotiers qu’il a pu semer sur ses terres.

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13Globo décembre 2012

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14 Globo décembre 2012

Bénévole à l’honneur

Texte Chantal Nijssen - Photos Tineke D’haese,

Lieve Reynebeau et Clémence Vanommeslaeghe

Plus d’infos sur le bénévolat rubrique

« impliquez-vous» www.oxfamsol.be

Des centaines de bénévoles s’investissent quotidiennement pour mettre en œuvre les projets Oxfam au Sud et au Nord. Dans chaque Globo, nous les mettons à l’honneur.

Nous suivons cette fois-ci Clémence Vanommeslaeghe, bénévole pour Oxfam s’emballe, un projet de notre département Récolte de fonds.

« Je me suis tout d’abord essayé à la traduction. Cela s’est assez bien passé, en

partie grâce aux précieux conseils de Lieve, qui m’accompagne pendant mon stage.

Elle m’a montré comment écrire des textes légers et joyeux, une chose dont je ne me

pensais pas capable. »

« En tant que

photographe, je voudrais

me spécialiser dans les

documentaires et les

portraits, ce que j’ai pu

faire pendant l’Oxfam

Trailwalker où j’ai dû

prendre des photos des

marcheurs. L’ambiance

parmi les bénévoles était

impressionnante ! Ce fut

une occasion idéale de

découvrir la diversité des

activités d’Oxfam.. »

« Je ne connaissais pas Oxfam s’emballe et sa mascotte, la

chèvre. En tant que bénévole, ma tâche consiste à écrire des

articles clairs et accessibles et à chercher des slogans pour les

cadeaux. Le contraste avec les textes que je devais écrire à

l’université est énorme. »

« Parfois Lieve et moi parlons en langage ‘chèvre’. Lorsque nous étions au Salon du mariage, quelqu’un est venu nous demander une robe de mariage. ‘Nous n’avons pas de robes, mais des chèvres. Ca peut vous aider ? Choueeeeeette !’, s’est-on exclamé en chœur. »

pensais pas capable. »

« Pour le moment, nous nous occupons de la campagne de fi n d’année, ‘Un cadeau sourire qui fait plaisir’. Le but est de pousser le plus de monde possible à apporter du bonheur à d’autres personnes en offrant une chèvre ou un autre cadeau et de lancer ainsi une grande vague de bon-heur. Je dois penser commercial tout en étant créative. C’est parfois surprenant ce qui sort de ma plume… »

« Je veux juste faire des choses utiles, je fonctionne comme ça. C’est pour ça qu’on est plusieurs à avoir lancé le collectif de photographie ‘ClicClac’. J’ai photographié tous les squatteurs de Bruxelles et j’ai réalisé des portraits de réfugiés grecs en route vers le nord de l’Europe. En fait, je veux raconter des histoires qui comptent. Et, pourquoi pas, un jour le faire pour Oxfam ? »

« Je ne connaissais pas Oxfam s’emballe et sa mascotte, la

chèvre. En tant que bénévole, ma tâche consiste à écrire des

«

« J’ai fait des études de Sciences politiques et suis passionnée depuis longtemps par la photographie. J’ai entendu parler d’Oxfam s’emballe via une petite annonce. J’ai donc sollicité

spontanément pour pouvoir découvrir le travail d’Oxfam de l’intérieur .»

Page 15: Globo 40 : Laos : s’unir pour mieux partager

FLANDRE

• Anvers : Sint-Jacobsmarkt 84, 2000 Anvers 03/227 44 82 - lu au sa: 10-18h - Bookshop • Anvers : Brederodestraat 27, 2018 Anvers 03/238 24 60 - ma au sa: 10-18h - Oxfam Boutique:

vêtements, brocante, livres• Bruges : Leopold II-Laan 19, 8000 Bruges - 050/31 04 51 ma au sa: 10-17h30 - vêtements, brocante, livres, informatique • Courtrai : Budastraat 21, 8500 Courtrai - 056/31 26 22 lu au je: 14-18h, ve & sa: 10-18h - Bookshop, informatique• Gand : Sint-Amandstraat 16, 9000 Gand - 09/233 42 13 lu au sa: 10-18h - Bookshop• Gand : Bij Sint-Jacobs 12, 9000 Gand - 09/223 13 53 ma au sa: 10-18h, dim: 10-13h – Vintage : vêtements • Knokke-Heist : Kerkstraat 47, 8301 Knokke-Heist 050/51 04 51 - ma au sa: 10-12h, 14-17h30 - vêtements,

livres, informatique, brocante. Également Oxfam-Wereldwinkel• Malines : O.L. Vrouwestraat 53, 2800 Malines - 015/43 67 10 - ma au ve: 9h30-17h30, sa: 10-17h - vêtements,

brocante, livres• Ostende : Torhoutsesteenweg 641, 8400 Ostende 059/51 87 78 - ma au sa: 10-18h - vêtements, brocante, livres,

informatique• Sint-Niklaas : Ankerstraat 44, 9100 Sint-Niklaas 03/776 72 59 - ma au ve: 9h30-17h30, sa: 10-17h - vêtements,

brocante, livres, informatique • Wilrijk : Jules Moretuslei 157, 2610 Wilrijk - 03/828 83 33 ma au ve: 9h30-17h30, sa: 10-17h - vêtements, brocante, livres, informatique

Plus d’infos sur www.oxfamsol.be/shops

WALLONiE

• Ans : Rue de l’Yser 185A, 4430 Ans - 04/371 20 44 ma au sa: 10-18h - vêtements, brocante, informatique• Charleroi : Rue du Grand Central 4, 6000 Charleroi 071/31 37 76 - ma au ve: 11-18h, sa: 10-15h - informatique• Ciney : Rue Saint-Gilles 61, 5590 Ciney - 083/67 85 04 ma au sa: 10h , 18h - vêtements, brocante, livres, informatique• Dinant : Rue Grande 61, 5500 Dinant - 082/66 68 50 ma au sa: 10-18h - livres, informatique• Herstal : Rue Grande Foxhalle 99, 4040 Herstal 04/240 08 01 - lu: 12-16h45, ma au ve: 10-16h45, sa: 12-16h

(fermé en juillet/août) - vêtements, brocante, livres, informatique• Herstal : Avenue Louis De Brouckère 15/2, 4040 Herstal me au sa: 9-16h - vêtements • Huy : Rue Montmorency 2, 4500 Huy - 085/23 32 98 - me :

9-16h, ve : 10-12h et 14-16h - vêtements• Liège : Rue de la Casquette 19b, 4000 Liège - 04/223 27 87 lu au ve: 10-17h (été:18h) - sa: 12-17h (été: 17h30) -

vêtements, brocante, livres• Liège : Rue St Séverin 117, 4000 Liège - 04/221 49 58 lu au ve: 10-17h, sa: 11-16h - vêtements, brocante, livres• Liège : Rue Puits-en-sock 137, 4020 Liège - 04/341 18 00 lu au sa: 10-17h - vêtements• Liège : Rue St. Gilles 29, 4000 Liège - 04/222 24 42 lu au ve: 10-17h30 (été: 18h) sa: 10-17h - Bookshop • Marcinelle : Chée de Philippe-Ville 290-292 - 6001 Marcinelle

071/27 86 90 - ma au sa: 10h-17h45 - vêtements, brocante, livres, informatique

• Mons : Rue de la Clé 37 - 7000 Mons - 065/84 75 04 ma au sa: 10-18h - informatique, livres• Namur : Chée de Louvain 5, 5000 Namur - 081/22 22 22 lu au ve: 11-17h, sa: 10-15h - vêtements, brocante, livres,

informatique, mobilier de bureau• Namur : Av de la Plante 27, 5000 Namur - 081/26 28 38 ma au ve: 11-18h, sa: 10-15h - informatique• Namur : Bas de la Place 12-14, 5000 Namur - 081/22 91 22 lu au sa: 9h30-18h - Bookshop• Nivelles : Rue de Mons 36, 1400 Nivelles - 067/77 34 85 lu au sa: 10-18h - vêtements, brocante, livres, informatique• Seraing : Rue de la Baume 250, 4100 Seraing - 04/337 29 58 lu au ve: 9h45-16h45 - vêtements

BRUXELLES

• Bruxelles : Rue de Flandre 102-104, 1000 Bruxelles 02/522 40 70 - lu: 14-18h, ma au sa: 11-18h vêtements vintage, brocante, livres • Bruxelles : Rue Haute 243, 1000 Bruxelles - 02/502 39 59 ma au sa: 10-17h, dim: 11-15h - vêtements, brocante* Bruxelles : Rue des Chartreux 37, 1000 Bruxelles - 02/502 30 03 - lu : 13h-17h30, ma au sa: 11-18h - Oxfam Kids:

vêtements, accessoires pour enfants • Bruxelles : Av de la Brabançonne 133, 1000 Bruxelles - 02/732 72 68 ma au sa: 9-14h30 - vêtements, brocante, livres• Bruxelles : Rue des Renards 19 - 1000 Bruxelles - 02/513 83

23 ma au sa: 10-18h - vêtements, brocante • Etterbeek : Chée de Wavre 295, 1040 Etterbeek 02/640 09 25 - lu : 14-18h, ma au ve: 11-18h, sa: 11-15h - vêtements, livres, brocante• Forest : Chée de Neerstalle 66, 1190 Forest - 02/332 59 91 lu au sa: 10-17h30 - vêtements• Ixelles : Chée d’Ixelles 254, 1050 Ixelles - 02/648 58 42 lu au sa: 10-18h - Bookshop• Ixelles : Chée d’Ixelles 252, 1050 Ixelles - 02/647 48 51 ma au sa: 10-18h - informatique• Molenbeek : Rue Dubois-Thorn 105, 1080 Molenbeek 02/411 45 53 - lu au sa: 10-18h - vêtements, brocante, livres, informatique, mobilier de bureau• Schaerbeek : Bld Lambermont 47, 1030 Schaerbeek 02/215 05 11 - ma au ve: 9-17h - vêtements, livres, brocante• Uccle : Rue Vanderkinderen 248, 1180 Uccle 02/344 98 78 - lu au sa: 10-18h - Bookshop

Magasins de seconde main OxfamDans ces magasins, vous trouverez des informations sur les campagnes et actions d’Oxfam-Solidarité et ses partenaires. Visitez aussi notre site : www.oxfamsol.be/shops

Seconde main

15Globo décembre 2012

Rodrigue, as-tu du cœur ?Sur le point de faire les poussières de votre bibliothèque ou désireux de faire de la place pour de nouvelle lectures ? Mettez de côté tous les livres intéres-sants que vous pourriez rapporter lors de la grande collecte organisées en février 2013 par Oxfam-Solidarité, en collaboration avec Belgique Loisirs. Les CD et DVD seront également les bienvenus. En échange de votre dépôt dans l’un des magasins Belgique Loisirs, vous recevrez un chèque-cadeau de 5 euros, à valoir dans ces mêmes magasins.

Collecte du 1er au 16 février 2013 de tout livre en bon état (sauf encyclopédie), de CD et de DVD (pas de VHS). Vos objets déposés seront revendus dans les magasins de Seconde main d’Oxfam-Solidarité. Les bénéfi ces seront ensuite reversés aux projets d’Oxfam au Sud et au Nord.

Chapitre 7 à Liège !Les 400 bénévoles du Bookshop de Liège (rue St-Gilles) ont fêté le 7e anniversaire de leur magasin. Pour célébrer ce 7e chapitre, ils ont profi té de la Journée mondiale de l’Alimentation (16/10) pour concocter une surprise à leurs clients : quelques notes de musique, des séances de lecture de poésie et une bonne tasse de café équitable. Le Bookshop de la rue de la Casquette a suivi le mouvement et propose jusqu’à la fi n décembre des costumes originaux

pour terminer l’année en beauté. Le magasin sera exceptionnellement ouvert les 16 et 23 décembre.

Des livres ? Un peu, beaucoup, passionnément…

Les bénévoles de nos Bookshops n’attendent qu’une chose : pouvoir partager leur passion littéraire aussi bien avec ceux qui viennent déposer des livres qu’avec les clients. Alors n’hésitez pas à faire appel à eux… À la recherche d’une BD, d’un recueil de poésie ou d’un livre spécialisé ? Marie-Ange, Minou, André, Hilde et Guy, entre autres bénévoles, sont à votre écoute pour vous aider à trouver la perle rare à prix réduit. Le mot d’ordre de nos bénévoles ? « Chez nous, vous achetez plus qu’un livre !».

Pour trouver un Bookshop Oxfam dans votre quartier: www.oxfamsol.be, Rubrique Seconde main Plus d’infos : www.belgiqueloisirs.be/oxfam

Info: Marie-Ange, 04 223 27 87

de tout livre en bon état (sauf encyclopédie), de CD et de DVD (pas de VHS). Vos objets déposés seront revendus dans les magasins de Seconde main d’Oxfam-Solidarité. Les

: www.belgiqueloisirs.be/oxfam

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Action !

Le plus beau cadeau de Noël ? Une chèvre, une poule ou un potager d’Oxfam s’emballe. Un véritable océan de bonheur à la carte ! La carte ? Celle que vous offrirez à vos proches pour faire grimper le niveau du Bonheur National Brut et qui symbolisera ce que des familles au Sud vont recevoir deleur part.

Une chèvre porte-bonheur

http://oxf.am/3kG

Le plus beau cadeau de Noël ? Une chèvre, une poule ou un potager d’Oxfam s’emballe. Un véritable océan de bonheur à la carte !

chèvre porte-bonheur

Schud de wereld wakker!

Tu es jeune et tu veux t’engager contreles injustices dans le monde ? Alors secoue-toi !

en 10 ans

65 FOIS

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LA SUPERFICIE

DE LA BELGIQUE

CE PHÉNOMÈNE CONDUIT LES PAYSANS À REJOINDRE LES PRÈS DE 900 MILLIONS DE PERSONNES SOUFFRANT DÉJÀ DE LA faim

LES TERRES ACCAPARÉES REPRÉSENTENT

Secoue-toi et secoue le monde !

Poste ensuite ta propre vidéo et secoue le monde !

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