Globo 52 : On se mouille pour le climat

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dossier dossier TRIMESTRIEL D’OXFAM-SOLIDARITÉ – DÉCEMBRE 2015 – NUMÉRO 52 On se mouille POUR LE CLIMAT Oxfam Peacewalker Un tout nouveau challenge : marcher 42 km pour la paix dans la région du Westhoek. Page 3 Vivre de l’élevage en Cisjordanie Les bergers de Cisjordanie n’ont plus accès qu’à des zones limitées pour faire paître leurs bêtes. Pages 12-13 Un ancien GSM dans votre tiroir ? > Voir p. 16

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Oui, le réchauffement climatique est un fait. Mais comment agir au quotidien ? Dans ce Globo, 8 personnes vous racontent ce que le changement climatique signifie pour elles. Concernées et engagées au quotidien pour le climat, elles ne restent pas les bras croisés. Et elles comptent bien se faire entendre lors du sommet crucial sur le climat qui se tiendra début décembre à Paris.

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TRIMESTRIEL D’OXFAM-SOLIDARITÉ – DÉCEMBRE 2015 – NUMÉRO 52

On se mouille POUR LE CLIMAT

Oxfam Peacewalker Un tout nouveau challenge : marcher 42 km pour la paix dans la région du Westhoek. Page 3

Vivre de l’élevage en Cisjordanie Les bergers de Cisjordanie n’ont plus accès qu’à des zones limitées pour faire paître leurs bêtes. Pages 12-13

Un ancien

GSMdans votre tiroir ?

> Voir p. 16

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Après Paris... l faut en convenir : les Sommets climatiques sont rarement annonciateurs de bonnes nouvelles. Mais le ciel n’a sans doute jamais été aussi sombre qu’aujourd’hui au-dessus de Paris. Après les attentats qui ont eu lieu il y a quelques semaines, et avec une telle violence insensée et choquante, Oxfam s’associe aux victimes des attentats et à leurs proches, à Paris comme dans le reste du monde.

Mais comme ce fut le cas après le 11 septembre 2001, les priorités sécuritaires liées à ces attaques risquent de détourner l’attention des politiques lors de ce sommet climatique et de diminuer leur motivation à s’engager à des mesures structurelles, essentielles pour le climat : plus de justice sociale et économique, plus de justice climatique.

Sans même cette menace pour obscurcir les débats, les précédents sommets climatiques ont donné lieu à très peu de résultats. En sachant cela, tout le monde se rend bien compte que trouver un accord sera difficile pour les négociateurs à Paris.

Voilà qui me fait réfléchir. Copenhague, Cancun, Durban, Doha, Varsovie, Lima : le revirement attendu dans la lutte contre le réchauffement climatique n’a pas eu lieu. Doit-on vraiment continuer à espérer qu’il en sera autrement à Paris ? Est-il réaliste de continuer à faire confiance aux décideurs politiques, alors que leurs sommets nous déçoivent invariablement ? Et dans quel but continuons-nous encore et toujours à les confronter à des experts et à des activistes ? Ces questions sont essentielles pour Oxfam.

La réponse est aussi simple qu’emplie de désillusion : un changement véritable commence rarement avec les gouvernements, et moins souvent encore avec les entreprises. Mais les gouvernements dépendent des électeurs, les entreprises des consommateurs. Les véritables changements viennent des citoyens.

Comme par exemple après la crise chez Volkswagen, qui a menti pendant des années sur les taux d’émissions de ses voitures. Les réactions les plus fortes ne sont pas venues des gouvernements européens. Ils ont bien froncé les sourcils – mais c’était surtout à cause de la qualité du cognac servi à la fin de leur diner hebdomadaire avec les patrons des Daimler et BMW et autres lobbyistes des multinationales.

La plus grande indignation est venue des citoyens

Des citoyens qui se sont sincèrement indignés. Mais aussi des consommateurs qui font d’autres choix. Qui sont de plus en plus nombreux à opter pour un logement durable, qui abandonnent leur voiture pour un vélo (électrique) ou qui achètent plutôt des légumes locaux et de saison. Non pas parce que le gouvernement les y oblige, ou parce que les entreprises leur en vantent les mérites. Mais bien parce que c’est le choix le plus logique, tout simplement.

Devons-nous relativiser l’importance d’un sommet politique tel que celui de Paris ? Certainement pas. En choisissant des objectifs ambitieux, les décideurs politiques peuvent rassembler les changements lancés par les citoyens, les accélérer et leur donner un caractère obligatoire. C’est leur travail et c’est ce que nous devons leur rappeler. Par tous les moyens possibles.

Mais à côté de cela, il est au moins aussi important - et ce, encore plus après les attentats de Paris -, que nous, les citoyens, les consommateurs, nous soyons les porte-drapeau de ces changements positifs. Tant pendant le sommet de Paris, que chez nous, au quotidien, aujourd’hui, demain, après-demain et les jours d’après.

Stefaan Declercq,

Secrétaire Général, Oxfam-Solidarité.

PêLE-MêLEDes défis en cascade : rendre effectifs les objectifs de développement durable, reconstruire les camps sahraouis inondés, sortir les jeunes filles des mari-ages forcés... Mais aussi : trouver un cadeau de fin d’année équitable et participer à l’Oxfam Peacewalker.

OxfamilyQue fait Oxfam pour les réfugiés syriens ?

dossierON SE MOUILLE POUR LE CLIMAT

REGARDS DU SUDPlus il y a de moutons, mieux c’est. Car grâce à eux, les bergers de Cisjordanie gagnent leur vie. Le partenaire d’Oxfam PLDC prodigue des soins vétérinaires à ce bétail précieux.

BENEVOLE A L’HONNEURZoé, 18 ans, et Lucia, 17 ans, sont jeunes et font de leur mieux pour rendre le monde un peu plus durable.

SECONDE MAINLa candidate belge à Miss Monde offre son soutien à Oxfam.

3,2,1 action !

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coverstoryCes activistes d’Oxfam ont fait passer un message clair : le changement climatique affecte les sols et affecte notre assiette. Qui dit météo extrême, dit moins de nourriture et donc augmentation de la faim dans les pays les plus pauvres. Un accord climatique à Paris pourra-t-il tout changer ?

Lisez notre dossier (p. 7)

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2 globo • DÉCEMBRE 2015

GloboPériodique Trimestriel n°52 - Quatrième trimestre 2015Rue des Quatre-Vents 60, 1080 Bruxelles - BelgiqueTel.: +32 (0)2 501 67 00 - Fax: +32 (0)2 511 89 19 - www.oxfamsol.beAbonnement gratuit (ou désabonnement) par e-mail : [email protected].

EDITEUR RESPONSABLE : Stefaan Declercq • RÉDACTION : Esther Favre-Félix, Wouter Fransen, Julien Lepeer, Mieke Vandenbussche, Lieve Van den Bulck • COORDINATION ET RÉDACTION FINALE : Lieve Van den Bulck • ONT COLLABORÉ : Akro, Annelies Lefevre, Antoinette, Brigitte Gloire (Oxfam-Solidariteit), Ish Ait Hamou, Jill Peeters, Neth Daño, Rosario, Sébastien, Sophia. MISE EN PAGE : José Mangano • PHOTOS : Tineke D’haese

Art. 4 Loi 8.12.92 - Arr. Min. 18.03.93. Oxfam-Solidarité asbl, rue des Quatre-Vents 60 à 1080 Bruxelles, gère une base de données automatisée afin d’organiser les relations avec ses donateurs et sympathisants. Vos données y sont enregistrées. Vous avez le droit de demander toutes les données vous concernant et de les faire modifier le cas échéant. Adressez votre demande écrite à : Oxfam Fichier donateurs, rue des Quatre-Vents 60, 1080 Bruxelles. Oxfam-Solidarité est enregistrée sous le numéro 000500836 du Registre national de la Commission pour la protection de la vie privée.Si respectées qu’elles soient, les opinions des personnalités et partenaires interviewés dans ce magazine n’engagent pas Oxfam-Solidarité.Aucun extrait de ce Globo ne peut être repris ou copié sans l’autorisation écrite préalable de la rédaction.

Ce Globo a été imprimé sur du papier recyclé Cyclus Print 90 gr.

Management environnemental vérifiéSiège social : Rue des Quatre-Vents, 60 B-1080Reg. n° BE-BXL-000021

edito

sommaire

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pêle-mêleTexteS : Lieve Van den Bulck, Julien Lepeer, Mieke Vandenbussche et Esther Favre-Félix

DÉCEMBRE 2015 • globo

Oxfam Peacewalker : un nouveau défi en question(s)

Les souvenirs de la guerre sur la ligne de départ Oxfam Peacewalker débutera au Peace Village de Messines, une auberge de jeunesse rurale internationale qui met l’accent sur les souvenirs de la Première Guerre Mondiale et sur l’éducation à la paix.

Quels bénéfices pour un tel événement ? Oxfam Trailwalker 2015 a permis de réunir 238 équipes, soit 952 partici-pants, qui ont rassemblé pas moins de 504.306 euros de dons. Merci !

Vous voulez devenir bénévole ? Vous avez envie de donner votre temps durant l’Oxfam Peacewalker ? Rejoignez notre équipe de plus de 100 bénévoles dynamiques pour nous aider à encadrer les équipes.

Oxfam Peacewalker : c’est marcher ensemble, en famille, entre amis ou entre collègues pour soutenir les projets Oxfam.

3 événements annuels pour vous dépasser en soutenant Oxfam :

Oxfam PeacewalkerPar équipe de 4, le défi est de parcourir 42 km en moins de 10 heures, dans la région du Westhoek. 14 mai 2016

20km de BruxellesParticipez aux 20km de Bruxelles avec l’équipe Oxfam Unlimited. 29 mai 2016

Oxfam TrailwalkerOxfam-Solidarité lance le défi de parcourir dans les Hautes Fagnes la distance de 100 km en maximum 30 heures, par équipe de 4 personnes. 27 & 28 août 2016

www.oxfamsol.be/fr/doitforoxfam

Envie de relever des défis ?

Le 14 mai prochain, Oxfam-Solidarité vous donne rendez-vous pour un nouveau challenge d’équipe de 42 km. A vos marques...

Se dépasser pour la bonne cause avec Oxfam-Solidarité, voilà qui rappelle sans doute de très bons

souvenirs à des milliers de personnes. Des intrépides marcheurs à l’Oxfam Trailwalker aux courageux coureurs des 20 km de Bruxelles, tous pourront témoigner de l’incroyable ambiance qui règnent au sein des défis sportifs et solidaires d’Oxfam. En 2016, un petit nouveau voit le jour : Oxfam Peacewalker.

Oxfam Peacewalker ? Oxfam Peacewalker, c’est un défi unique qui propose à des équipes de 4 personnes de parcourir 42 km dans la région du Westhoek en moins de 10 heures. Chaque équipe s’engage à récolter 750 euros, qui permettront de financer des projets Oxfam à travers le monde et de lutter contre la pauvreté.

Rendez-vous où, rendez-vous quand ?

Oxfam Peacewalker se déroulera le samedi 14 mai 2016 (week-end de Pentecôte), dans la région du Westhoek. Le défi débutera et se

terminera au Peace Village de Messines, et passera notamment par Ypres.

Pourquoi le nom Oxfam Peacewalker ?

La région du Westhoek où se déroule Oxfam Peacewalker fut témoin des ravages de la Première Guerre Mondiale. L’événement est un

hommage aux millions de personnes qui ont trouvé la mort durant cette guerre. Aujourd’hui, l’actualité nous rappelle l’horreur de ces violences. Oxfam agit notamment dans de nombreuses zones de conflits pour sauver et reconstruire des vies. Oxfam oeuvre également au niveau politique pour trouver des solutions pacifiques à ces crises.

Pourquoi participer ?

Outre le défi sportif, l’ambiance et l’aventure partagée entre proches (familles, amis, collègues), chaque équipe récolte des fonds. Ces fonds sont ensuite reversés au bénéfice des projets Oxfam à travers le monde. Marcheurs et supporteurs soutiennent ces projets liés à notre lutte contre l’injustice qu’est la pauvreté.

Ce combat comprend tant de l’aide humanitaire que de l’aide au développement ou du plaidoyer politique, comme entre autres : au Liban et en Jordanie. Oxfam a pu venir en aide à 1,5 million de personnes ayant fui la crise en Syrie, en installant des points d’eau potable et des sanitaires, en distribuant des kits

d’hygiène et en aidant financièrement les familles les plus vulnérables. au Mali. Oxfam soutient le CAD-Mali qui lutte pour l’accès à l’éducation et à la santé pour l’ensemble de la population.

à travers la campagne A Égalité ! Oxfam-Solidarité appelle les décideurs politiques à prendre des mesures pour une fiscalité plus juste et lutter contre les inégalités extrêmes.

Comment s’inscrire ?

Vous vous sentez prêt à relever le défi Oxfam Peacewalker ? Vous trouverez toutes les infos utiles sur www.oxfampeacewalker.be

Encore des questions ? Envoyez un e-mail à Leen : [email protected]

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16,5 millions de filles mineures sont mariées chaque année

4 globo • DÉCEMBRE 2015

pêle-mêle

La fin d’année : enfin du temps en famille ou avec les copains. Mais ces fêtes requièrent aussi un certain talent d’organisa-tion. Voici 4 astuces-cadeaux pour taper dans le mille.

L e stress monte à l’idée de devoir trouver les cadeaux idéaux pour les fêtes ? Pas de panique, Oxfam

va vous guider sans problèmes vers la nouvelle année. Mieux encore : vous allez pouvoir profiter de cette période de fêtes pour montrer votre solidarité, même sans forcer la dose ou sans dépasser votre budget.

N’attendez pas le 24 décembre pour aller chercher vos cadeaux. Rendez-vous aujourd’hui même à la boutique en ligne www.oxfamsemballe.be et offrez cette année-ci une belle biquette à tante Georgette. C’est on ne peut plus original, non ?

Un cadeau pour les gens difficiles ? Offrez-leur l’embarras du choix : un chèque-cadeau Oxfam. Ces chèques s’achètent et s’échangent dans les magasins Oxfam Seconde Main ou Oxfam-Magasins du Monde. Des magasins où l’on peut trouver des articles de seconde main, des vêtements vintages ou des produits du commerce équitable. Il y en a pour tous les goûts.

Composer un menu de réveillon ? Pensez aux astuces de la méthode CULTIVONS (cf. p. 8) en établissant votre liste des courses. Ainsi vous serez sûr de servir un repas qui sera aussi délicieux que durable. www.oxfamsol.be/fr/cultivons

Notez vos meilleurs vœux sur l’une des belles cartes de vœux que vous trouvez dans les Magasins du Monde-Oxfam. Collez-y un timbre et mettez-la à la poste. Simple comme tout !

Quatre tuyaux pour la fin d’année

Dans les pays en dévelop-pement, 1 fille sur 3 est mariée avant d’avoir 18 ans.

Privées d’enfance mais aussi de scolarité, ces jeunes filles dans les pays en développement

perdent toute perspective d’avenir. En outre, leur risque de mortalité en couche explose et ces jeunes filles sont plus susceptibles de subir des violences de la part de leur partenaire.

Oxfam travaille contre les mariages précoces au Niger, en Tanzanie ou encore au Yémen, où un tiers des filles sont mariées avant d’avoir 18 ans. Aliah, Yéménite, en témoigne : « J’ai été obligée d’épouser un homme de 30 ans alors que je n’en avais que 16. J’ai essayé de m’échapper mais mon père m’a battue et forcée à retourner chez mon mari. Il disait que j’allais enta-cher la réputation de ma famille. »

A 22 ans, elle avait déjà 6 enfants. A 32 ans, elle était grand-mère. Oxfam et ses partenaires se mobilisent contre les mariages précoces depuis des années, en sensibilisant les communautés locales aux conséquences de cette pratique. Avec le soutien d’Oxfam, Aliah mène aujourd’hui campagne dans sa propre communauté. « Il faut en finir avec cette pratique. Je refuse de me taire à présent. »

Oxfam a récemment rejoint une coalition belge contre les mariages d’enfants. En 2014, le ministre de la Coopération au développement Alexander de Croo promettait de renforcer la lutte contre les mariages forcés dans certains pays. Cette coalition lui demande de passer des paroles aux actes. PLUS D’INFO SUR LA THÉMATIQUE : http://fillespasepouses.org/

Lutter contre les mariages d’enfants

Il y aura de nouvelles mesures internationales pour contrer l’évasion fiscale. C’est ce qu’ont décidé les pays de l’OCDE.

Les pays de l’Organisation de coopération et de développement

économiques (OCDE) et les ministres des Finances des pays du G20 vont prendre des mesures contre l’évasion fiscale internationale. Un tournant dans la façon dont l’OCDE approche les entreprises qui pratiquent l’évasion fiscale.

Hélas, ces mesures ne suffiront pas à faire payer aux multinationales des impôts équitables dans les pays où elles sont actives.

Des lacunes dans les nouvelles mesures

En effet, les multinationales opèrent souvent dans des pays en développement et ce sont justement ces pays-là qui se voient privés des contributions qui leur permettraient d’améliorer la protection sociale, l’enseignement ou les soins de santé.

« Ces accords servent surtout les intérêts des pays riches et des multinationales », explique Leïla Bodeux, responsable de plaidoyer chez Oxfam-Solidarité.

« Les pays en développement n’ont même pas eu le droit de participer à ces négociations. Les multinationales au contraire, ont pu peser de tout leur poids, en comptant sur leur lobbying puissant. »

« Voilà pourquoi les nouvelles mesures fiscales sont particulièrement faibles.

En voici un exemple : les multinationales seront obligées de soumettre des rapports sur les arrangements fiscaux, mais ces rapports ne seront pas accessibles au public. Les pays en développement ne pourront donc toujours pas prendre connaissance de ces rapports. Ces mesures de l’OCDE présentent bien trop de lacunes pour être efficaces », déplore Leïla Bodeux.

« Ces mesures doivent constituer le point de départ et non pas le terme d’une réforme fiscale internationale. »

Les multinationales doivent payer des impôts équitables

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Au Yémen, Hamidia, 15 ans, a déjà une fille de 2 ans et est à nouveau enceinte.

Et si vous offriez une biquette à tante Georgette pour les fêtes ?

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5DÉCEMBRE 2015 • globo

pêle-mêle

Les 17 Objectifs de dévelop-pement durable remplacent les Objectifs du Millénaire. D’ici 2030, ils doivent mettre fin aux inégalités, au change-ment climatique, à la faim et à la pauvreté.

Fin septembre, les dirigeants de la planète se sont mis d’accord aux Nations unies sur 17 Objectifs de

développement durable. D’ici 2030, ceux-ci promettent la fin des inéga-lités, de la faim dans le monde, du changement climatique et plus encore (voir l’image).

Les Objectifs du Millénaire expiraient cette année. Les nouveaux objectifs sont beaucoup plus ambitieux. Ils ne parlent pas seulement de diminuer la pauvreté ou de généraliser la scolarisation de tous les enfants. Ils parlent également de durabilité et de croissance économique qui profite à tous. Un autre changement révolutionnaire : ces 17 objectifs ne sont pas des accords réalisés par les pays riches pour aider les pays pauvres.

Au contraire, les efforts concernent tous les pays du monde, afin qu’ils changent les choses sur leur propre territoire. Pour ne citer que deux exemples, la production énergétique belge pourrait être bien plus durable (objectif 7), et notre pays doit agir davantage contre le changement climatique (objectif 13).

Réalisables ?

Sur le papier, cela parait faisable. Mais pour que ces 17 objectifs soient atteints d’ici 2030, il faut aussi une volonté politique, un vrai mouvement pour le changement et beaucoup d’argent. La déclaration de l’ONU ne s’appelle pas Transforming Our World pour rien. La manière de réaliser ces objectifs importe beaucoup, selon Brigitte Gloire d’Oxfam-Solidarité : « Chaque pays doit lutter de son côté pour moins d’inégalités et plus d’équité au niveau des 17 objectifs (et non pas uniquement au niveau de l’objectif 10 – moins d’inégalités entre pauvres et riches). Personne ne doit être laissé-pour-compte ».

Se questionner sur le monde

Pour atteindre les 17 objectifs, nous devons travailler en profondeur.

« Le modèle de croissance de nos pays développés n’est pas du tout soutenable. Notre mode de consommation non plus : 20% de la planète consomme 80% de ses ressources naturelles. La spéculation des denrées alimentaires, l’exploitation des travailleurs, et les richesses qui sont presque exclusivement entre les mains d’une petite élite seront autant de choses qu’il faudra remettre en question afin d’atteindre ces 17 objectifs. »

Rappeler les engagements

Les pays ne sont pas obligés de se justifier s’ils n’atteignent pas un objectif. « Il existe dès lors un risque que tout ça ne soit qu’un colosse aux pieds d’argile », prévient Brigitte Gloire. « C’est pourquoi nous devons continuer à rappeler aux dirigeants leurs engagements. »

17 Objectifs de développement durable pour un monde plus juste Une nouvelle carte

prépayée pour faire des achats en toute confiance.

N ewB, vous connaissez ? Près de 49.000 personnes ont déjà décidé d’investir dans ce

projet de nouvelle banque coopé-rative, projet né après la crise financière. Plus transparente et basée sur les besoins réels des citoyens, NewB veut montrer qu’une autre banque est possible. NewB lance une carte prépayée, la NewB card « Goodpay ». Il suffit d’être coopérateur (acheter une part de la banque à 20 euros) pour s’en procurer une. Cette carte présente de nombreux avantages : elle permet d’effectuer des paiements dans le monde entier, chaque achat rapporte 5 cents à l’association de votre choix (pourquoi pas Oxfam ?), pas de risque d’endettement car elle est prépayée,et enfin elle est biodégradable. De plus, elle permet d’effectuer des paiements anonymes, ce qui signifie de ne pas transmettre toutes ses données personnelles à chaque fois que l’on effectue un paiement. A l’heure où ces données sont devenues de véri-tables marchandises, voici un vrai moyen de préserver sa vie privée.

Devenez coopérateur : www.newb.coop

NewB card

Des dizaines de milliers de personnes ont perdu leurs maisons. Les équipes d’Oxfam sont sur place.

Fin octobre, des pluies exceptionnel-lement violentes se sont abattues

sur les camps de réfugiés sahraouis, au Sud de l’Algérie, causant de graves inondations et laissant 17.000 familles totalement démunies : leurs logements ont été détruits et leurs réserves de nourriture anéanties.

Fadel Mohamed, 38 ans, réfugié sah-raoui, père de deux enfants de 1 et 3 ans : « Ma maison s’est complètement effondrée. Nous nous sommes réfugiés dans une voiture où nous dormons depuis avec ma femme et mes deux

enfants. Malheureusement, les pluies continuent encore. »

Si ces camps de réfugiés installés dans le désert algérien depuis 40 ans souffrent généralement de l’aridité extrême de leur environnement, ils subissent parfois des pluies torrentielles en hiver, qui inondent et détruisent les habitations sommaires des réfugiés.

Les équipes d’Oxfam leur distribuent de la nourriture et s’apprêtent à les aider à se construire des abris.

Faites un don sur

Des inondations ravagent les camps de réfugiés sahraouis

BE37 0000 0000 2828 avec en communication « 9163 Sahara ».

Les 17 Objectifs de développement durable sont plus ambitieux que les Objectifs du Millénaire.

Dans le camp de réfugié d’Ausserd, ces maisons en briques de sable n’ont pas tenu.

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AHMAD ET SA FILLE NOUR ONT FUI LA SYRIE. Ils sont en route vers le centre d’enregistrement de Preševo, en Serbie. De nombreux réfugiés sont bloqués aux frontières extérieures de l’Europe. Oxfam les aide via l’installation de douches et de toilettes, la distribution de sacs de couchage, de vestes et de bons alimentaires.

UNE BÉNÉVOLE ENTREPOSE DES VÊTEMENTS TRIÉS. Une partie des réfugiés syriens est arrivée en Belgique. Les personnes en fuite emportent souvent très peu de vêtements. Dans l’attente d’une réponse à leur demande d’asile, ces réfugiés peuvent compter sur le soutien de la plateforme citoyenne, qu’Oxfam appuie via le tri et la distribution de vêtements.

L’hiver dans les Balkans Trop peu de vêtements

OXFAM INSTALLE DES CITERNES DANS LE CAMP DE ZAATARI. Hamoudi (T-shirt bleu) a 11 ans. Originaire de Ghouta, près de Damas en Syrie, il prend de l’eau potable d’une citerne Oxfam. Le camp de réfugiés de Zaatari est devenu la 4e plus grande ville de Jordanie avec 80.000 habitants. Oxfam y aide 25.000 personnes : eau potable, installations sanitaires, kits d’hygiène et récolte de déchets...

La Jordanie accueille 630.000 réfugiés

Que fait Oxfam pour les réfugiés syriens ?

LA QUESTION

Une question sur Oxfam vous brûle les lèvres ?

N’attendez pas : posez votre question à : Globo, rue des Quatre-Vents 60, 1080 Bruxelles ou envoyez un mail à [email protected] est possible que votre question ne soit pas reprise par manque de place.

6 globo • DÉCEMBRE 2015

Page 7: Globo 52 : On se mouille pour le climat

• Textes : Julien Lepeer, Mieke Vandenbussche, Lieve Van den Bulck • Photos : Tineke D’haese/Oxfam • Ont collaboré : Jill Peeters,

Rosario, Brigitte Gloire, Sébastien, Annelies Lefevre, Sophia et Antoinette, Akro, Ish Ait Hamou, Neth Daño

7DÉCEMBRE 2015 • globo

ON SE MOUILLE POUR LE CLIMAT

Oui, le réchauffement climatique est un fait. Mais comment agir au quotidien ? Dans ce dossier, 8 personnes vous racontent ce que le changement climatique signifie pour elles. Concernées et engagées au quotidien pour le climat, elles ne restent pas les bras croisés. Et elles comptent bien se faire entendre lors du sommet crucial sur le climat qui se tiendra début décembre à Paris.

dossier

Jill Peeters, présentatrice météo : « Le climat est vraiment malade »

Pour Sébastien, le climat est une question de choix.

Selon Rosario, Bolivienne, les gouver-nements ont du pain sur la planche.

Pour Brigitte Gloire (Oxfam), cet accord sera une première au niveau mondial

Annelies va manifester à Paris : « Je sens que je ne suis pas toute seule »

Pour Sophia, au Congo, préserver les sols, c’est préserver les récoltes.

Akro : « Un problème qui nous concerne tous »

Neth Daño, climatologue : « Il y a beaucoup de fausses solutions »

Page 8: Globo 52 : On se mouille pour le climat

dossier

8 globo • DÉCEMBRE 2015

Et vous, quelle action choisissez-vous ? Comment agir à votre niveau contre le change-ment climatique ? Découvrez la méthode CULTIVONS : 5 astuces pour consommer tout en respectant l’environnement et l’être humain. www.cultivons.be

« Je craque toujours pour le bolo de maman »

Si quelqu’un peut expliquer de manière précise ce qu’est le changement climatique, il s’agit de Jill Peeters, Mme Météo sur la chaîne télé flamande VTM. Et elle est inquiète, mais en même temps pleine d’espoir.

«L a planète a 40 degrés de fièvre. Le climat est vraiment malade, point. La température a augmenté de 0,9 °C par rapport à l’an 1900.

Mais plus important encore est la forte concentration de CO2 dans l’atmosphère. J’en ai littéralement été malade lorsque j’ai constaté pour la première fois que le seuil de 400 ppm (particules par million) avait été dépassé. Cela signifie que 1 million de particules d’air contiennent 400 particules de CO2. Cela ne semble pas beaucoup, mais il faut y penser comme aux 4 millièmes d’alcool dans le sang – c’est trop pour être encore en sécurité. La situation commence un peu à nous échapper. »

Deux causes principales

« Nous pouvons ramener le changement climatique à deux causes : la croissance économique et la croissance démographique. Nous sommes de plus

Sébastien, 23 ans, a visité l'atelier d'immersion Bolivie d'Oxfam. Etudiant en coopération internationale, il agit au quotidien pour le climat.

Alors qu'il entame sa 3e bac en coopération internationale à la Haute Ecole de Namur, Sébastien a déjà bien conscience des enjeux

climatiques. Avec les étudiants de sa classe, il s'est rendu à l'atelier d'immersion Bolivie d'Oxfam-Solidarité pour approfondir le sujet. « Le concept de l’immersion est vraiment génial. On se prend vite au jeu et c'est intéressant de pouvoir débattre après l’atelier. Surtout que le climat, c’est un sujet par lequel je me sens concerné. Depuis que je suis ado, je crois. »

Soudain, le déclic

C'est en assistant à une conférence que Sébastien a réellement eu un déclic qui l'a poussé à adapter son mode de consommation. « Quand j’ai entendu pour la première fois que la consommation de viande était l’un des facteurs principaux du changement climatique, je me suis renseigné. Puis petit à petit,

« Le climat est vraiment malade »

Le climat, une question de choix

en plus nombreux, et par conséquent la façon dont nous utilisons nos terres évolue : par exemple, nous déforestons pour loger la population ou pour

j’ai diminué ma consommation, jusqu’à devenir végétarien depuis plusieurs années. Je m’en porte très bien. Je suis loin d’être un intégriste et un écart peut arriver - je craque toujours pour le bolo de ma maman. Mais avec ce choix, je suis en adéquation avec mes valeurs et c’est ce qui compte. »

Ma manière d'avoir un impact

En décidant d'agir à son niveau, Sébastien ne pensait pas avoir un impact si grand. Mais sa motivation a été contagieuse. « J’ai eu un impact sur certains proches. J’ai un ami qui a décidé de me suivre et deux autres ont choisi de diminuer leur consommation de viande. Quand ma maman a voulu déménager, je l’ai poussée à faire tout ce qu’il faut pour avoir une isolation opti-male et verte pour sa nouvelle maison, de même pour le chauffage. On se tourne vers le bio et l’équitable en priorité. »

produire davantage de nourriture. » Moins de forêts signifie plus de CO2 dans l’atmosphère. Et quel est le principal coupable en termes d’émissions de CO2 ? « En premier lieu, c’est la production d’énergie. En second, le CO2 est en grande partie émis par les transports. Et l’industrie est le plus grand consommateur d’énergie. »

Une mobilisation sans précédent

Le changement climatique a un impact dans le monde entier. « Les extrêmes deviennent encore plus extrêmes : les zones qui sont déjà chaudes se réchauffent davantage, et les zones sèches deviennent encore plus sèches. »

Le sommet climatique à Paris apportera-t-il des changements ? « Je suis optimiste, vraiment. Aucun problème mondial ne suscite autant de mobilisation que le changement climatique. Etre pessimiste, ce serait vraiment la dernière des choses à faire aujourd’hui. Car cela mène à l’inactivité, et nous avons au contraire besoin de réunir toutes nos forces. »

Encore des questions sur le changement climatique ? Lisez l’ouvrage : 40 graden in de schaduw (Jill Pee-ters, Luc Goeteyn, Chris Jacobson), Lannoo.

Jill Peeters, présentatrice météo et climatologue.

Envie de consommer de manière durable ? Suivez la méthode cultivons (ci-dessous) ou faites votre shopping dans un magasin de seconde main d’Oxfam.

Sébastien, étudiant et consommateur responsable.

Page 9: Globo 52 : On se mouille pour le climat

dossier

9DÉCEMBRE 2015 • globo

« Le climat est vraiment malade »Agricultrice et militante écologiste, Rosario vit dans la forêt amazonienne en Bolivie. Avec sa communauté, elle essaie d’agir contre la déforestation.

«Nous parlons beaucoup du changement cli-matique ensemble, et de la manière dont il affecte nos vies. Avant, les journées étaient

plus fraîches. Maintenant, nous sommes de plus en plus souvent confrontés à des chaleurs extrêmes et le soleil tape de plus en plus fort. Cela rend l’agriculture très pénible. Nous avons discuté ensemble de ce que nous pouvons faire à ce sujet. Nous vivons dans la forêt tropicale et pour nous, le problème principal, c’est la déforestation. Nous y sommes tous confrontés et ça a un impact sur le climat. »

Cultiver de la nourriture au milieu des arbres

La communauté de Rosario, Santa Rosa, se compose de 30 familles. La forêt amazonienne est leur maison, mais dans le passé, ses habitants ne disposaient pas des documents juridiques nécessaires pour prouver que la terre était leur propriété. Pour survivre, la communauté a abattu des arbres : pour l’exploitation forestière et dégager des terres agricoles.

Pourquoi Oxfam en fait autant pour le climat ? Et que pouvons-nous espérer du sommet à Paris ? L’avis de Brigitte Gloire, spécialiste climat chez Oxfam-Solidarité.

«D epuis 2007, Oxfam met fortement l’accent sur le climat. Cette année-là, le rapport du Groupe d’experts intergouvernemental

sur l’évolution du climat (GIEC) contenait explicite-ment des preuves scientifiques et des témoignages sur l’impact du changement climatique sur les pays les plus pauvres. Le rapport confirmait ce que nous entendions déjà des personnes vivant dans ces pays : les conditions météorologiques deviennent plus extrêmes et les saisons sont moins marquées. Le rapport pré-disait également que les rendements agricoles mon-diaux chuteraient, et cela n’a fait que se confirmer depuis. L’influence du réchauffement climatique est considérable. »

Il y a donc du pain sur la planche pour le sommet sur le climat à Paris. 193 pays devront y rédiger un accord qui succèdera à celui de Kyoto. « Le nouvel accord

Encore du travail pour les gouvernements

Une première au niveau mondial

« Maintenant nous pratiquons l’agroforesterie : au lieu de déforester pour pouvoir cultiver, nous culti-vons des denrées alimentaires au milieu des arbres. De cette manière, nous protégeons la forêt et nous ne favorisons pas le changement climatique. Nous essayons de créer un équilibre. Nous plantons diffé-rents types d’arbres et de plantes : dans ma région en particulier, nous plantons des arbres fruitiers et des arbres pour leur bois. »

« Nous devons penser à nos enfants, et aux enfants de nos enfants »

Rosario pense que les chefs de gouvernement ont encore beaucoup de travail devant eux.

« Nous faisons un effort en tant que communauté et pensons que tout le monde doit prendre des mesures, en particulier les gouvernements. On parle beaucoup lors des réunions internationales, mais nous ne voyons pas assez de résultats. Cela me préoccupe. »

« Le message que je veux faire passer au monde est le suivant : nous devons réfléchir à la façon dont nous vivons. Nous devons penser à nos enfants, et aux en-fants de nos enfants. Nous devons lutter tous ensem-ble contre le changement climatique. Tout le monde et tous les gouvernements doivent y contribuer. »

sera le tout premier accord mondial qui s’appliquera aux pays riches et pauvres. Ce n’est pas simple. Cer-

Envie de vraiment comprendre ce que le changement climatique signifie pour Rosario ? Venez avec votre association, vos collègues ou votre classe à l’atelier d’immersion Bolivie d’Oxfam :> www.oxfamsol.be/fr/aterliersdimmersion

tains pays, comme les Etats-Unis, préfèrent ne pas avoir d’obligations mais fournir des efforts sur une base volontaire pour réduire les émissions de CO2. Ces contributions volontaires de la part de tous les pays sont somme toute mieux que rien. Mais s’en te-nir à ça nous conduirait à un réchauffement global de 3°C, et pourtant c’est 2°C la ligne rouge. »

134 pays veulent en faire plus

« Il y aura un accord à Paris, parce qu’il y a une gran-de pression internationale », prévoit Brigitte. « Mais ce ne sera pas suffisant. L’accord offrira cependant la possibilité aux pays de fournir plus d’efforts que ce qu’ils ont promis de faire (mais pas moins). Et il y a 134 pays, surtout des pays en développement, qui sont motivés pour réduire davantage leurs émissions de CO2, pour que le réchauffement global atteigne au maximum 1,5 ° C. Ces pays -là veulent tout de même se développer, mais en émettant peu de CO2. Je suis tout de même un peu optimiste. La société conti-nue d’agir : des milliers de personnes continuent à s’engager pour le climat. Les citoyens n’attendent pas leurs politiciens pour agir. »

Si rien ne change, d’ici 2050, 50 millions de personnes seront menacées par la faim en raison du changement climatique.

De Rio à Paris : 6 moments-clés pour le climat

La 1ère Convention sur le climat se conclut à Rio de Janeiro

La 1ère Con-férence des Parties (sommet sur le climat) est organisée à Berlin

Un nouvel accord sur le climat est passé à Kyoto

Le Protocole de Kyoto entre en vigueur (tous les pays n’y participent pas, les États-Unis par exemple, ne le ratifient pas.)

193 pays concluent à Paris un nouvel accord climatique lors de la 21ème

Conférence des Parties

Le traité sur le climat de Paris entre en vigueur

1992 1995 1997 2005 2015 2020

Rosario, agricultrice en Bolivie

Brigitte Gloire, spécialiste climat chez Oxfam-Solidarité

Page 10: Globo 52 : On se mouille pour le climat

dossier

10

Depuis 1900, notre planète s’est réchauffée en moyenne de 0,9°C. Le niveau de la mer le long de la côte belge s’est élevé d’environ 20 cm.

8.775 festivaliers ont pris la pause pour le climat sur les stands Oxfam des festivals cet été.

« Si vous restez assis dans votre fauteuil, rien ne changera »

Le pluie emporte la couche la plus fertile des terres

Il y a 2 ans, Annelies manifestait à Varsovie. Elle se rend maintenant au sommet de Paris à vélo. Elle ne renonce pas : il faut et on peut changer quelque chose.

Dans la région des Kivus, en RD Congo, vivre de l'agriculture relève du défi face aux pluies diluviennes qui s'abattent d'un coup sur les collines.

La région des Kivus, c'est une région verdoyante mais très vallonnée. Les pluies, de plus en plus intenses, apportent d'énormes quantités d'eau qui

provoquent des glissements de terrain et emportent avec elles les couches les plus fertiles des terres. Dès lors, les récoltes deviennent plus maigres.

Comment contrer la pluie ?

Dans le cadre d’un projet financé par la Coopération belge au développement, Oxfam travaille dans le village de Mushanga avec son partenaire local ASOP. Pour permettre à la population de s’adapter à ces pluies intenses, ASOP leur fournit des outils, des semences mais aussi des formations. Ce sont principalement les femmes qui ont pu en bénéficier car elles sont les plus vulnérables dans ces conditions extrêmes. Sophia a ainsi suivi des formations dans un champ communautaire, où les villageois ont appris ensemble à pratiquer la culture

« Je sens que je ne suis pas toute seule »

Préserver les sols, préserver les récoltesen terrasse (diviser la pente en plusieurs tronçons de culture), à mieux creuser des sillons parallèlement aux champs pour permettre à l’eau de s’écouler ou encore à utiliser des plantes qui s’enracinent bien dans les sols et permettent de retenir les terres en cas de fortes pluies.

« Les résultats sont très bons, bien meilleurs qu’avant », explique Sophia en montrant des patates récemment cultivées. « On nous a montré toutes sortes de tech-niques pour retenir les sols et favoriser la fertilisation. »

Le contexte est très difficile à Mushanga. Les popu-lations doivent souvent tout reconstruire après le passage de milices venues piller leurs terres et leurs maisons. Pouvoir rapidement reprendre les activités agricoles est vital. Antoinette, qui a dû fuir les vio-lences, témoigne : « Ici, tout était ravagé : les maisons brûlées, les champs détruits. On a dû repartir de zéro. Mais ici, c’est chez nous. »

On ne peut pas passer à côté : de plus en plus de gens veulent vraiment faire quelque chose pour le climat. Comme Annelies Lefevre (27 ans), de

Louvain, qui fait tout ce qu’elle peut pour apporter sa pierre à l’édifice. « Je trouve que l’on doit agir de manière responsable envers la Terre et la nature. Nous prenons de nombreuses choses pour acquises, sans avoir conscience des conséquences. Je trouve cela incroyable. »

A l’occasion de ce sommet climatique, Annelies et 300 autres personnes sauteront sur leur vélo direction Paris, avec le Climate Express. Elles pédaleront durant cinq jours vers le sommet climatique qui commence le 30 novembre. Une énorme manifestation était prévue la veille mais a dû être annulée suite aux récents événements. 500.000 personnes venues du monde entier étaient attendues mais celles-ci seront finalement actives localement, dans leur propre pays.

« Moins d’eau dans les villages de montagne »

« Je trouve qu’il est très important qu’un accord soit passé maintenant et que les décideurs politiques fassent de leur mieux », explique Annelies « ça fait

globo • DÉCEMBRE 2015

Aidez Sophia en offrant des plantes vertes à un proche via www.oxfamsemballe.be

déjà longtemps qu’il y a urgence. Lorsque j’étais au Pérou, pour mon stage, j’ai constaté par moi-même les effets du changement climatique. Il y a moins d’eau dans les villages de montagne car il y a moins de pluie. Et parfois s’abattent des pluies diluviennes. »

Aux côtés de gens du monde entier

Est-ce que ça change quelque chose d’aller dans la rue et de manifester ? « Je suis réaliste », explique Annelies. « Je ne sais pas si les décideurs politiques nous écoutent vraiment. Mais d’un autre côté, si vous restez assis dans votre fauteuil, c’est sûr que rien ne changera. Je trouve ça cool que des gens de toute la Belgique, d’Europe et du monde entier se soient engagés pour le climat. Participer à cette manifestation sur deux roues me donne le sentiment que je ne suis pas seule. Que d’autres personnes y pensent aussi et essayent de changer les choses. »

Annelies Lefevre se rend à Paris pour la conférence climatique.

Sophia, agricultrice pionnière, Mushanga, Congo.

Page 11: Globo 52 : On se mouille pour le climat

dossier

Fausses solutions pour le climat ?

• Les biocarburants : carburants fabriqués à partir de plantes. Ils remplacent les combustibles fossiles (charbon, pétrole, gaz), qui émettent beaucoup de CO2. Il faut des terres agricoles pour produire les biocarburants. Dès lors, on n’y cultive plus de nourriture. Imaginez l’impact pour de nombreuses personnes.

• La géo-ingénierie : un seul nom pour toutes sortes de techniques pour éliminer de manière artificielle le CO2 présent dans l’air ou pour refroidir la terre.

• Le commerce des émissions de CO2 : chaque pays obtient le droit d’émettre une certaine quantité de CO2. Les pays qui en émettent moins peuvent vendre leur surplus aux pays qui en émettent plus.

11

De bonnes solutions tiennent compte des hommes et de

l’environnement

DÉCEMBRE 2015 • globo

« J’ai deux filles, je sais ce que je veux

pour elles »

Le chanteur Akro (Starflam) a prêté sa voix pour une vidéo d’Oxfam pour le climat. Il nous appelle tous à mettre la pression sur les politiciens belges.

Akro a prêté sa voix à une vidéo d’Oxfam qui montre le combat de femmes contre les effets du changement climatique. Il y appelle les

citoyens à se mobiliser. « Le changement climatique est un problème qui nous concerne tous. Aujourd’hui, demain, après-demain ; si on ne fait rien, c’est notre Terre que l’on détruit, c’est notre futur que l’on détruit. »

Lorsqu’Oxfam a contacté Akro, ce dernier n’a pas hésité bien longtemps à participer à ce projet de mobilisation via la vidéo « Climat : les femmes contre-attaquent ». Ce film montre non seulement le combat

« Laissez donc la technique aux experts » résonne souvent au cours des négociations climatiques. Pourtant, leur expertise peut être remise en question.

O n sort régulièrement une nouvelle solution miracle au changement climatique. Les biocar-burants. L’obtention d’énergie à partir de la bio-

masse. Et pourquoi pas le commerce virtuel des émis-sions de CO2 ? « Certaines de ces solutions relèvent de la pure manipulation », dit la chercheuse en climatol-ogie Neth Daño de l’ONG internationale ETC Group. « De nombreuses fausses solutions sont proposées pour lutter contre le réchauffement climatique. »

Retenir la lumière du soleil

« Savez-vous ce qu’est la gestion des radiations so-laires ? Les bio-ingénieurs veulent envoyer des part-icules de sulfate dans l’air pour imiter l’effet d’une éruption volcanique. Cela réduirait la température de la Terre, parce que les particules retiennent la lumière du soleil. Les ingénieurs parlent d’une solution simple et peu onéreuse, mais ils ne tiennent pas compte de l’impact négatif : l’impact sur la biodiversité, sur les hommes, sur l’agriculture et la nourriture... »

Neth Daño est également critique quant au commerce international des émissions de CO2. « Les pays riches achètent des crédits de CO2 à d’autres pays, souvent aux pays en développement. Parce qu’il y a encore beaucoup

« Un problème qui nous concerne tous »

« De nombreuses fausses solutions »

quotidien face au changement climatique mais appelle aussi les citoyens à interpeller les ministres en charge du Climat (voir bas de page).

« J’ai deux filles. Je sais ce que je veux pour elles et aussi ce que je ne veux pas. Si je peux aider à toucher plus de monde afin de pousser nos décideurs politiques à enfin agir, alors, je n’aurai pas fait ça pour rien. »

• Les sympathisants d’Oxfam ont envoyé 8.182 mails à nos ministres en charge du Climat.

• Dans le mail, nous demandions une politique climatique ambitieuse en Belgique.

• Les ministres ont répondu et trouvent qu’ils en font déjà pas mal actuellement pour le climat.

• Oxfam-Solidarité continue d’insister en faveur d’une politique climatique ambitieuse.

Climat = inégalités

8.182 mails aux ministres

consommation et notre modèle économique. De bonnes solutions tiennent compte de l’environnement et des hommes. Nous devons par exemple soutenir les agriculteurs qui pratiquent l’agriculture écologique à petite échelle. Nous ne dépendons pas de Monsanto et autres multinatio-nales agricoles pour notre alimentation. »

Akro, chanteur

Neth Daño, chercheuse en climatologie (ETC Group)

de réserves là-bas. Cela ne motive donc pas les pays riches à réduire leurs propres émissions de CO2. »

« Les fausses solutions n’empêchent pas la Terre de se réchauffer. C’est absurde. On ne peut pas faire l’impasse sur les causes profondes. »

Quelles sont alors les bonnes solutions ? « Celles qui s’attaquent aux causes réelles : nos habitudes de

Regardez la vidéowww.oxfamsol.be/fr/videoclimat

des émissions de co2

des ménages50%

10%

les plus riches de la populationcausent

10%Dans le monde,

les

les plus pauvres de la populationcausent

40%Dans le monde,

les

des émissions de co2

des ménages

Page 12: Globo 52 : On se mouille pour le climat

© Tineke D’haese

En Cisjordanie, le partenaire d’Oxfam PLDC fournit des soins vétérinaires à de petits éleveurs comme Jouma’a Musa Ribee (à droite), qui peinent à gagner leur vie avec leur troupeau.

La Cisjordanie est riche en pâturages et propice à l’élevage. Une tradition millénaire, notamment chez les Bédouins, mais qui devient de moins en moins viable.

La vie quotidienne des Palestiniens vivant en Cisjordanie est marquée par de fortes restrictions de

mouvement. Des obstacles tels que le mur de séparation avec Israël et quelque 532 check-points militaires israéliens à l’intérieur de la Cisjordanie ont un impact sur la vie et l’économie de toute la population. Et particulière-ment sur les petits éleveurs : plus question de suivre librement les pâturages selon les saisons et les points d’eau. L’accès aux marchés pour y vendre les produits de leur élevage (agneaux, fromages...) est également compliqué.

Cette situation est encore plus difficile pour les bergers qui vivent dans la

Zone C, où se trouvent 63% des terrains propices à l’agriculture de Cisjordanie. 70% du territoire de cette zone est interdit d’accès aux Palestiniens par les autorités israéliennes (voir encadré page suivante).

Des pâturages qui se réduisent

« Aujourd’hui, ces bergers n’ont plus accès qu’à des zones limitées pour faire paître leurs bêtes », explique Matteo Crosetti, gestionnaire de projet pour Oxfam. Jehad Nawajeh, habitant de la communauté bédouine de Susyia en Zone C est formel : « Nous sommes arri-vés à un point où les soldats [israéliens, ndlr] nous empêchent de faire paître les moutons sur nos propres terres. »

Ces dernières années, plusieurs sécheresses ont encore réduit les pâturages accessibles. « Regardez ces collines, rien n’y a poussé cette année », soupire Jamel Awad, berger

de la communauté bédouine de Sadet Al Tulah, désignant des terres semi-arides. Les bergers se retrouvent donc obligés d’acheter du fourrage pour nourrir leurs animaux, ce qui devient le premier coût pour ces ménages.

« Faute de terres suffisantes, ils se retrouvent à faire de l’élevage intensif, et n’arrivent pas à s’adapter à cette nouvelle situation. Les maladies se développent et le troupeau s’amenuise », constate Matteo Corsetti.

Ils ne peuvent pas non plus bénéficier de soins vétérinaires de la part du ministère de l’agriculture de l’Autorité palestinienne, qui n’a pas le droit d’opérer dans la Zone C.

Agressions et destructions

Vivant à proximité des colonies israéliennes, les bergers de la Zone C subissent aussi régulièrement des vio-lences de la part des colons.

« La dernière agression remonte à la semaine dernière. Des membres de notre communauté faisaient paître leurs bêtes et des colons leur ont jeté des pierres », raconte Jouma’a Musa Ribee, père de 7 enfants, de la commu-nauté bédouine de Tawani.

Faute d’arriver à obtenir des permis de construire, ces petits éleveurs subissent également des destructions « administratives » de leurs habitations par l’armée israélienne. « L’année der-nière, quatre constructions de notre communauté ont été détruites : deux habitations, une citerne et une serre », raconte Jamel Awad.

Toujours sous la menace de destruc-tions, ils tentent de masquer leurs constructions avec des bâches. Mais la situation devient intenable, selon Jehad Nawajeh, de Susyia : « Nous sommes entourés par des colonies et des postes d’observations israéliens. C’est comme une prison ici. »

Dans cette situation difficile, il est de plus en plus compliqué pour les éleveurs de gagner leur vie. Ils n’ont d’autre choix que de vendre leurs bêtes petit à petit.

Matteo Crosetti s’inquiète : « L’éle-vage est une tradition en Palestine, qui apporte à ces bergers à la fois un revenu et de quoi se nourrir. Mais si ces communautés n’arrivent plus à vivre de leur troupeau, elles vont être obligées de quitter leurs terres. Elles se retrou-veront démunies sur le marché du tra-vail palestinien. »

Vivre de l’élevage en Cisjordanie

12 globo • DÉCEMBRE 2015

regards du sud

« Si ces communautés n’arrivent plus à vivre de leur troupeau, elles vont être

obligées de quitter leurs terres »

Page 13: Globo 52 : On se mouille pour le climat

© Tineke D’haese

Un marché du travail déjà saturé avec un taux de chômage de 23,5% et 18,3% de la population vivant dans la pauvreté.

Choisir leur destin

Pour aider ces éleveurs, Oxfam a mis en place un projet en partenariat avec l’ONG palestinienne PLDC (voir encadré ci-dessus). « Notre idée est de donner l’opportunité à ces Bédouins de choisir leur propre destin. S’ils veulent continuer à vivre de l’élevage de manière traditionnelle, nous les y aidons », explique Matteo Corsetti. Ce projet vise à apporter à ces bergers des soins vétérinaires, des formations

en utilisation des médicaments et en bonne gestion du troupeau, et enfin des projets d'insémination artificielle.

En effet, le taux de natalité est essentiel pour ces bergers. La vente des animaux et notamment des agneaux de lait représente 60% de leurs revenus. Jehad Nawajeh précise : « Vu le prix élevé du fourrage, si une brebis a des jumeaux, on fait un profit, si elle a un seul agneau par portée, on rentre juste dans nos frais, et si elle fait une fausse couche ou qu’elle meurt, on est en perte. »

Mais le travail de PLDC porte ses fruits : « Je suis satisfait de ce programme » , raconte Jamel Awad, berger de Sadet Al Tulah, « et tout particulièrement de la campagne de vaccination. On a eu une bonne production d’agneaux avec près de zéro fausses couches. »

Le programme d’inséminations artifi-cielles de PLDC a aussi un autre avan-tage : « Normalement la période des naissances des agneaux est au prin-

temps, » explique Jaber Jaha, directeur de PLDC, « mais avec ce système nous permettons aux éleveurs d’avoir deux périodes de naissances par an. Ils obtiennent donc de meilleurs prix pour les agneaux de lait car ils arrivent à les produire à des périodes de l’année où il y a normalement une pénurie. »

Jumeaux et triplés

Jouma’a Musa Ribee, berger de Tawani, a beaucoup appris grâce à ce projet : « Avant l’arrivée de PLDC, nous utilisions des méthodes traditionnelles pour soigner nos bêtes. Maintenant nous connaissons de nouvelles techniques, comme l’insémination

artificielle et différentes manières de soigner les maladies. Je travaille avec PLDC depuis un certain temps maintenant. Du coup je suis devenu une personne ressource dans le village. Les gens viennent me voir pour me demander conseil. »

Ce projet de PLDC a eu un succès particulièrement retentissant dans la communauté bédouine de Susyia : sur les 25 brebis inséminées, 17 ont eu des jumeaux, 9 des triplés et 1 des quadruplés. Mais cet été, toute la communauté de Susyia a été menacée de destruction de leurs habitations par les autorités israéliennes. A ce jour, on ne sait pas ce qu'il en adviendra.

Oxfam effectue également un travail de lobby pour lutter contre cette politique de destruction et l’implantation des colonies israéliennes, qui sont illégales selon le droit international.

Ce programme a été financé par la Coopération belge au développement.

55% des bergers vivant en Zone C sont en situation d’insécurité alimentaire

70%des services vétérinaires en Zone C sont fournis par notre partenaire PLDC

32.845chèvres et moutons ont reçu des soins vétérinaires ou inséminations artificielles

Jehad Nawajeh a eu un nombre impressionnant d’agneaux jumeaux grâce au programme de PLDC

13DÉCEMBRE 2015 • globo

regards du sudTexte : Esther Favre-Félix

« Notre idée est de donner l’opportunité à ces Bédouins de choisir leur propre

destin »

Découpage de la Cisjordanie : zoom sur la Zone C Aider les bergers et les éleveurs

PLDC - Palestinian Livestock Development Center ONG vétérinaire palestinienne qui fournit des services vétérinaires aux éleveurs de petits ruminants en Zone C, entre autres via des cliniques mobiles.

Suivant l’accord intérimaire de 1995 dit « d’Oslo II », la Cisjordanie est

divisée en 3 zones : A, B et C. La Zone A est sous contrôle complet de l’Autorité palestinienne, la Zone B sous contrôle conjoint entre l’Autorité palestinienne (administration civile) et Israël (contrôle militaire). La Zone C - 60% de la Cisjordanie - est sous contrôle israé-lien exclusif. 70% de cette Zone C est interdite d’accès aux Palestiniens.

Israël définit ces terres comme étant réservées aux colonies israéliennes ou aux exercices militaires israéliens ou encore comme réserves naturelles. Au moins 180.000 Palestiniens autoch-tones y vivent, et 325.000 colons israé-liens s’y sont installés.

Moins de 1% de la Zone C ayant été dési-gnée par Israël comme pouvant servir à une expansion immobilière palesti-nienne, il est virtuellement impossible pour les Palestiniens vivant en Zone C d’obtenir des permis de bâtir. Selon l’ONG israélienne Bimkom, un autre partenaire d’Oxfam, plus de 98% des demandes palestiniennes de permis de construire en Zone C entre 2010 et 2014 ont été re-jetées. Faute de permis de construire, les Palestiniens autochtones subissent donc régulièrement des démolitions de leurs habitations par l’armée israélienne.

Il est important de noter que ce plan de division de la Cisjordanie prévoyait de transférer graduellement le contrôle des Zones B et C aux Palestiniens (les intégrant à la Zone A). Mais ce processus de transfert est gelé depuis 1999.

TERRITOIRE PALESTINIEN OCCUPÉ Israël occupe la Cisjordanie et la Bande de Gaza depuis 1967. Cette occupation, condamnée par la communauté internationale, a provoqué une fragmentation politique et sociale croissante, une forte dépendance à l’aide internationale et est à l’origine d’une pauvreté profondément enracinée. Dans la bande de Gaza, un blocus paralyse l’économie depuis 2007, empêchant la circulation des biens et des personnes, ce qui complique considérablement l’accès aux services de base.

LIBAN

EGYPTE

SYRIE

JORDANIEARABIE SAOUDITE

IRAK

TERRITOIREPALESTINIEN

Mer Méditerranée

© O

XFAM

Découpage de la Cisjordanie

Israël

Jordanie

Zones A & BZone CJerusalem-Est

Mer Morte

Page 14: Globo 52 : On se mouille pour le climat

« En sortant de l’atelier, on comprend mieux que l’on

peut être acteur du changement et qu’on peut en tout

cas agir de manière responsable. Et ça m’a donné

envie d’aller plus loin. »

« S’il y a d’autres moyens d’avoir un impact pour faire changer les mentalités, nous sommes partantes. Notamment être bénévoles pendant des événements ou pendant les festivals, ça nous tenterait beaucoup. »

« Nous sommes super

motivées pour aider Oxfam.

La preuve, on va passer

toute la journée sous la

pluie pour distribuer des

flyers pour la promotion

des ateliers d’immersion. »

« Quand l’équipe éducation

d’Oxfam m’a appelé pour qu’on

l’aide, on a dit oui

directement. On était motivées

pour réaliser quelque chose de

concret tout de suite. »

- Lucia : « Je suis devenue végétarienne à cause de la surconsommation de viande. Quand j’ai vu l’impact planétaire de la consommation de viande, je me suis dit que là, je pouvais agir. »

- Zoé : « Moi, je fais très attention à ce que je consomme. Je regarde les étiquettes si je vais dans un super- marché et ça fait peur parfois. »

14 globo • DÉCEMBRE 2015

Bénévole à l’honneur

Zoé, 18 ans, et Lucia, 17 ans, ont suivi un atelier d’immersion dans le cadre de leur cours de géo. Cela leur a donné envie de contribuer à l’action d’Oxfam. Elles se sont proposées pour distribuer des flyers sur les ateliers.

Envie, vous aussi, de devenir bénévole ? Rendez-vous sur : www.oxfamsol.be/fr/benevolat

Page 15: Globo 52 : On se mouille pour le climat

La candidate belge à Miss Monde, Leylah Alliet, est en Chine pour le moment mais son soutien-gorge, lui, est bien en Belgique. Elle en a fait don à Oxfam-Solidarité tout comme l’ont fait de nombreuses personnalités flamandes.

Les soutiens récoltés atteriront dans les magasins de seconde main d’Oxfam-Solidarité. De quoi permettre aux femmes qui n’ont pas beaucoup de moyens de se procurer de la lingerie de qualité.

Les revenus de la vente des soutiens permettront de financer des projets Oxfam.

« L’an dernier, 15.000 soutiens ont été récoltés grâce à cette action, rapportant 25.000 euros. Cet argent a pu financer notamment notre action humanitaire après le tremblement de terre au Népal, mais aussi notre appui à de petits paysans pour s’adapter au changement climatique », explique Frédéric van Hauteghem d’Oxfam. Cette année, l’ob-jectif est fixé à 18.000 soutiens.

Depuis début octobre, un dessin géant de Herr Seele orne la vitrine du magasin de seconde main Oxfam à Ostende.

Marijke Laperre, collaboratrice locale, a contribué à en écrire le scénario : « On voit un Cowboy Henk, concerné par le climat, rêver du sommet climatique de Paris de la fin novembre. Ensuite, il petit-déjeune avec des produits Oxfam, enfile des vêtements de seconde main

Oxfam et part à vélo à la gare pour aller à Paris », raconte Marijke.

« Cowboy Henk suit les traces de son créateur », souligne Herr Seele, client régulier d’Oxfam. « Je viens y chercher des livres et des vêtements vintage au kilo. Grâce à des magasins comme Oxfam, on est moins dépendants de grandes chaines. Réaliser ce dessin m’a pris deux jours mais c’était un plaisir de faire ce cadeau. »

Un dessin géant de Herr Seele pour un magasin OxfamL’artiste Herr Seele envoie Cowboy Henk à Paris.

Ils s’appellent Shana, Jean-Marc, Anna ou Antonio, pour ne citer qu’eux. Jour après jour, dans la lumière ou dans l’ombre, ils donnent le meilleur d’eux-

mêmes pour un monde meilleur. Le 5 décembre, c’est la journée internatio-nale du bénévolat : un énorme MERCI à tous !

Merci à tous nos bénévoles !1022 bénévoles pour la seconde main Oxfam.

Les magasins de lingerie espèrent récolter 18.000 soutiens-gorge

Miss World Belgium 2015 donne son soutien à Oxfam

15DÉCEMBRE 2015 • globo

wallonie

ANS : Rue de l’Yser 185A, 4430 Ans • 04 371 20 44 • lu au sa : 10-18h • vêtements, brocante, informatiqueCHARLEROI : Rue de Montigny 66, 6000 Charleroi • 071 31 80 62 • je, ve : 10-17h30, sa: 10-16h • vêtements, livresCINEY : Rue St. Gilles 61, 5590 Ciney • 083 67 85 04 • ma au sa : 10-18h • vêtements, brocante, livres, informatiqueDINANT : Rue Grande 61-63, 5500 Dinant • 082 66 68 50 • ma au ve : 10-17h, sa : 11-17h • vêtements, brocante, livres, informatiqueHERSTAL : Rue Grande Foxhalle 99, 4040 Herstal • 04 240 08 01 • lu : 12-16h45, ma au ve : 10-16h45, sa : 12-16h (fermé sa en juillet/août) • vêtements, brocante, livres, informatiqueHUY : Rue Montmorency 2, 4500 Huy • 085 23 32 98 •me : 9-16h, ve : 10-17h, sa : 10-12h et 14-16h • vêtementsLIÈGE : Rue de la Casquette 19b, 4000 Liège • 04 223 27 87 • lu au ve : 10-17h (été : 18h), sa : 12-17h (été : 17h30) • vêtements, brocante, livresLIÈGE : Rue St Séverin 117, 4000 Liège • 04 221 49 58 • lu au sa : 10-17h • vêtements, brocante, livresLIÈGE : Rue Puits-en-sock 137, 4020 Liège • 04 341 18 00 • lu au ve : 10-17h, sa : 9-16h • vêtements, livres, brocantLIÈGE : Rue St. Gilles 29, 4000 Liège • 04 222 24 42 • lu au ve : 10-17h15 (été : 17h45), sa : 10-17h • Bookshop MARCINELLE : Chée de Philippeville 290/292, 6001 Marcinelle • 071 37 65 05 • lu au sa : 10h-18h • vêtements, brocante, livres, informatiqueMONS : Rue de Houdain 5b • 7000 Mons • 065 84 75 04 • ma au sa: 10-18h • informatique, livresNAMUR : Chée de Louvain 5, 5000 Namur • 081 22 22 22 • lu au ve : 11-17h, sa : 10-15h • vêtements, brocante, livres, informatique, mobilier de bureauNAMUR : Av de la Plante 27, 5000 Namur • 081 26 28 38 • ma au ve : 11-18h, sa : 10-15h • informatiqueNAMUR : Bas de la Place 12-14, 5000 Namur • 081 22 91 22 • lu au sa : 9h30-18h • BookshopNIVELLES : Rue de Namur 36, 1400 Nivelles • 067 77 34 85 • lu au ve : 10-18h, sa : 10-17h • vêtements, brocante, livres, informatiqueSERAING : Rue de la Baume 250, 4100 Seraing • 04 337 29 58 • lu au ve : 9h45-16h45• vêtements

bruxelles

BRUXELLES : Rue de Flandre 102-104, 1000 Bruxelles • 02 522 40 70 • lu : 14-18h, ma au sa : 11-18h • vêtements vintage, brocante, livres BRUXELLES : Rue Haute 243, 1000 Bruxelles • 02 502 39 59 •ma au sa : 10-17h, dim : 11-15h • vêtements, brocanteBRUXELLES : Rue des Chartreux 37, 1000 Bruxelles • 02 502 30 03 • lu : 13h-17h30, lu : 13-18h, ma au ve : 11-18h, sa : 13- 18 (été lu-sa : 13-18h) • Oxfam Kids : vêtements, accessoires pour enfants BRUXELLLES : Av de la Brabançonne 133, 1000 Bruxelles • 02 732 72 68 • ma au sa : 9-14h30 • vêtements, brocante, livresBRUXELLES: Rue des Renards 19, 1000 Bruxelles • 02 513 83 23 • ma, je, ve : 11-18h, sa : 10-18h, di : 10-15h • vêtements hommes, accessoires ETTERBEEK: Chée de Wavre 295, 1040 Etterbeek • 02 640 09 25 • lu : 14-18h, ma au ve : 11-18h, sa : 11-15h • vêtements, livres, brocanteFOREST : Chée de Neerstalle 66, 1190 Forest • 02 332 59 91 •lu au sa : 10-17h30 • vêtements, livres, brocante, informatiqueIXELLES : Chée d’Ixelles 254, 1050 Ixelles • 02 648 58 42 • lu au sa : 10-18h • BookshopIXELLES : Chée d’Ixelles 252, 1050 Ixelles • 02 647 48 51 • lun au sa : 10-18h • informatiqueJETTE : rue Auguste Hainaut 7, 1090 Jette • 02 427 25 75 • lu t/m ve: 10-18h • vêtements, livres, brocante, informatique SCHAERBEEK : Bld Lambermont 47, 1030 Schaerbeek • 02 215 05 11 • lu au ve : 8-18h • vêtements, livres, brocanteUCCLE : Rue Vanderkinderen 248, 1180 Uccle • 02 344 98 78 • lu au sa : 10-18h (été 13-18h) • Bookshop

flandre

ANVERS: Lange Koepoortstraat 49, 2000 Antwerpen • 03 707 11 61 • lu au sa: 10-18h • vêtements, brocante, livres, informatique ANVERS : Quellinstraat 28, 2000 Anvers • 03 227 44 82 • lu au sa : 10-18h • Bookshop ANVERS : Brederodestraat 27, 2018 Anvers • 03 238 24 60 • ma au ve : 10-18h, sa : 10-17h • Oxfam Boutique : vêtements, brocante, livresBRUGES : Leopold II-laan 19, 8000 Bruges • 050 31 04 51 • ma au sa : 10-17h30 • vêtements, brocante, livres, informatique COURTRAI : Budastraat 21, 8500 Courtrai • 056 31 26 22lu au je : 14-18h, ve & sa : 10-18h • Bookshop, informatiqueGAND : Sint-Amandstraat 16, 9000 Gand • 09 233 42 13 • lu au sa : 10-18h • BookshopGAND : Bij Sint-Jacobs 12, 9000 Gand • 09 223 13 53 • me au sa : 10-18h, dim : 10-13h • Vintage (vêtements) HASSELT : Dorpsstraat 21, 3500 Hasselt • 011 21 50 11 • lu au sa : 10-18h • bookshopKNOKKE-HEIST : Elizabetlaan 141, 8300 Knokke-Heist • 050 51 04 51 • lu au sa : 10-12h30, 14-18h • vêtements, livres, informatique, brocante. Également Oxfam-WereldwinkelLOUVAIN : Parijsstraat 60, 3000 Louvain • 016 50 07 05 • lu au sa : 10-18h • livres MALINES : O.L. Vrouwestraat 53, 2800 Malines • 015 43 67 10 • ma au ve : 9h30-17h30, sa : 10-17h • vêtements, brocante, livresOSTENDE: Torhoutsesteenweg 641, 8400 Ostende • 059 51 87 78 • ma au sa : 10-18h • vêtements, brocante, livres, informatiqueROULERS : Westlaan 210, 8800 Roulers • 051 25 24 55 • ma au sa : 10-18h • vêtements, brocante, livres, informatiqueSINT-NIKLAAS : Ankerstraat 44, 9100 Sint-Niklaas •03 776 72 59 • ma au ve : 9h30-17h30, sa : 10-17h • vêtements, brocante, livres, informatique WILRIJK : Jules Moretuslei 157, 2610 Wilrijk • 03 828 83 33 • ma au ve : 9h30-17h30, sa : 10-17h • vêtements, brocante, livres, informatique

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Quand ?du 16 décembreau 31 janvierOù ? Jardin de la vallée du Maelbeek, Bruxelles

A l’occasion des 40 ans des camps de réfugiés sahraouis installés au Sud-Ouest Algérien, 40 réfugiés sahraouis, de 1 à 40 ans, ont prêté leur visage à une expo-photo qui tente de lever le voile sur toute une génération qui n’a jamais rien connu d’autre qu’une vie de réfugiés.

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