Asie : Malaisie, Thaïlande, Cambodge, Laos,...

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[email protected] 1 Asie : Malaisie, Thaïlande, Cambodge, Laos, Chine Kuala Lumpur du 07/08/2006 Dimanche 23 juillet, me voila arrivé à Singapour ou pour la première fois depuis 6 mois je suis de nouveau dans l'hémisphère nord. Ceci dit il fait dans les 30 degrés et ça ne me change pas trop de Darwin, l'humidité en plus. Je descends au Inn Crowd au milieu de Little India pour quelques jours. C'est dimanche est le quartier est bourré de monde. Ca doit être jour de marché !!! Dans le parc de l'autre coté de la rue c'est séance "Bollywood" en plein air. C'est un peu comme un drive-in mais sans voiture. Et on a beau dire que Singapour est la ville propre, j'ai quand même évité de peu le KO par sac poubelle. La ville est faite de plusieurs quartiers : indiens, chinois ou musulmans. Mais avec les chinois qui comptent pour 70% de la population, c'est sans surprise qu'on peut trouver une petite soupe chinoise (forcément) n’ importe où en ville. La présence des tailleurs de costumes indiens à Chinatown est plus surprenante !!! Mais ce qui frappe surtout c'est le nombre incroyable de centres commerciaux qu'il y a. Et pas des petits bazars de quartiers, des trucs énormes sur plusieurs étages. Ici le sport national c'est le shopping. Le réseau de boutiques est tellement dense qu'on peut presque traverser la ville en intérieur sans jamais poser le pied dehors ou la chaleur et l'humidité vous assomment. Pour votre culture, sachez que "Singapura" est un mot sanskrit qui veut dire "La Cité du Lion". C'est donc sans surprise que la mascotte de la ville a une tête de lion. Son corps de sirène est plus douteux... Coté touristique, vous avez le choix entre le temple hindou de Sri Veerama Kaliamman et le marché couvert de Tekka a Little India, la mosquée Sultan a Arab Street ou encore le temple Thiam Hock Keng à Chinatown. Mais pour les fous de gadgets hi-tech, le temple de l'électronique se trouve à Sim Lim Square ou on peut trouver tout ce qui touche à l'image et au son. Il y a même des sonotones en promotions !!! Et pour un dîner en terrasse vous avez le choix entre Boat Quay ou Clark Quay le long de la rivière Singapour. Enfin quelques jours à Singapour sont suffisants et je suis donc parti de le 26 juillet direction Malacca en Malaisie.

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Kuala Lumpur du 07/08/2006

Dimanche 23 juillet, me voila arrivé à Singapour ou pour la première fois depuis 6 mois je suis de nouveau dans l'hémisphère nord. Ceci dit il fait dans les 30 degrés et ça ne me change pas trop de Darwin, l'humidité en plus. Je descends au Inn Crowd au milieu de Little India pour quelques jours. C'est dimanche est le quartier est bourré de monde. Ca doit être jour de marché !!! Dans le parc de l'autre coté de la rue c'est séance "Bollywood" en plein air. C'est un peu comme un drive-in mais sans voiture. Et on a beau dire que Singapour est la ville propre, j'ai quand même évité de peu le KO par sac poubelle. La ville est faite de plusieurs quartiers : indiens, chinois ou musulmans. Mais avec les chinois qui comptent pour 70% de la population, c'est sans surprise qu'on peut trouver une petite soupe chinoise (forcément) n’ importe où en ville. La présence des tailleurs de costumes indiens à Chinatown est plus surprenante !!! Mais ce qui frappe surtout c'est le nombre incroyable de centres commerciaux qu'il y a. Et pas des petits bazars de quartiers, des trucs énormes sur plusieurs étages. Ici le sport national c'est le shopping. Le réseau de boutiques est tellement dense qu'on peut presque traverser la ville en intérieur sans jamais poser le pied dehors ou la chaleur et l'humidité vous assomment. Pour votre culture, sachez que "Singapura" est un mot sanskrit qui veut dire "La Cité du Lion". C'est donc sans surprise que la mascotte de la ville a une tête de lion. Son corps de sirène est plus douteux... Coté touristique, vous avez le choix entre le temple hindou de Sri Veerama Kaliamman et le marché couvert de Tekka a Little India, la mosquée Sultan a Arab Street ou encore le temple Thiam Hock Keng à Chinatown. Mais pour les fous de gadgets hi-tech, le temple de l'électronique se trouve à Sim Lim Square ou on peut trouver tout ce qui touche à l'image et au son. Il y a même des sonotones en promotions !!! Et pour un dîner en terrasse vous avez le choix entre Boat Quay ou Clark Quay le long de la rivière Singapour. Enfin quelques jours à Singapour sont suffisants et je suis donc parti de le 26 juillet direction Malacca en Malaisie.

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Le trajet en bus dure en principe 3 à 4 heures, des fois plus (sous entendu plus dans mon cas...). Mine de rien Singapour n'est pas si petite que ça car malgré les autoroutes à 3 voies il faut 35 minutes pour rejoindre le poste frontière et 2 tampons plus tard me voila en Malaisie, une région du monde ou il faut toujours avoir du papier toilette sur soi à moins d'être très inventif. C'est dans ces situations qu'une thèse en physique nucléaire prend toute son importance. Si je vous le dis !!! Pour revenir a la Malaisie, à première vue les infrastructures routières sont dignes d'un pays développe. Il faut dire que le pays déborde de ressources pétrolières et il y à donc un peu d'argent intelligemment investi. La Malaisie est dans le peloton de tête des pays émergents d'Asie du Sud-Est. On arrive à Malacca en fin d'après-midi et je descends au Sama Sama tenu par Soon et Gabrielle. La ville à été le siège du sultanat de Malacca et à eu une certaine influence dans la région dans le passé. Maintenant c'est beaucoup plus calme et on associe plus Malacca avec le détroit du même nom qui sépare la Malaisie de Sumatra et qui regorge de pirates et autres flibustiers. Le quartier chinois est aux antipodes de celui de Singapour. Classé au patrimoine mondial de l'Humanité, il a été préservé au-delà de toute espérance. On y trouve encore plein de petits ateliers (imprimerie, forge, garage, vitrerie...). Ca donne un charme et une couleur locale au quartier qui vous donne envie d'y rester. Ce que j'ai d'ailleurs fait. En plus les gens sont vraiment amicaux et gentils. Un vrai plaisir à ne pas manquer. Evitez cependant le quartier plus moderne qui n'aura comme effet que de vous faire fuir. Enfin, Malacca est certainement la capitale malaisienne si ce n'est mondial du rickshaw. Ca déborde de loupiottes, de fleurs et de chrome et c'est monté sur batteries pour distiller une musique "pas d'ascenseur" à 100 watts ou plus. Un vrai piège à touristes mais tellement kitsch que c'est un régal de les croiser dans les rues. Le marché du week-end est a aussi voir. Il y a forcément plein de babioles à manger, à boire et à acheter. Le plus surprenant était peut-être la marchande d'animaux domestiques qui offraient aussi bien des souris que des crabes ou des scorpions. Mais le clou de la soirée c'était le karaoké en plein air. La scène était énorme et le public présent en nombre (peut-être 80 personnes). Comme toujours il y avait les bons et les casseroles. Mais pour être honnête, une vraie bonne casserole en chinois, ça le fait et le public ne s'y trompe pas !!! Enfin pour terminer, ne quittez pas Malacca sans vous offrir une "banana pancake" au café Limau Limau. Ça vous réconcilie avec les desserts. Je suis parti le 29 juillet pour Kuala Lumpur, capitale du pays. C'est a deux heures de routes de Malacca, autant dire un saut de puce. Kuala Lumpur ou KL, comme on dit ici, est fameuse pour les tours jumelles Petronas qu'elle abrite. Il y a encore quelques années c'était les plus hautes du monde mais dans la course au ciel Taiwan a pris l'avantage. Reste que les tours Petronas ont l'honneur d'avoir été immortalisées au cinéma dans un des récents épisodes de James Bond. Comme dans toutes les villes dans cette région du monde on n'échappe au "traditionnel" plan : chinatown, little india, business district et tout le reste. Ce qui est impressionnant ici c'est la congestion du trafic routier et pourtant c'est pas les autoroutes et larges avenues qui manquent. Seuls les motocyclistes tirent leur épingle du jeu en se faufilant à vive allure entre les nombreux obstacles. La ville n'a pas vraiment d'atout touristique à proprement parler. Il y a bien quelques musées qui ont surtout le grand avantage d'offrir un refuge en fin d'après-midi quand les premières gouttes de pluie tombent. L'attraction c'est clairement les tours Petronas.

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On peut éventuellement monter à la plateforme d'observation mais a moins de venir camper la vieille au pied du guichet c'est même pas la peine d'y penser. Ca fait fureur chez les touristes comme chez les locaux... Entre nous c'est plus astucieux de monter en haut de la tour de télécommunications car la au moins vous avez la vue sur les fameuses tours jumelles. Ceci dit je ne l’ai pas fait non plus. Une petite ballade au pied des tours et dans les jardins avoisinants offre une vue toute aussi époustouflante. Et après ça vous pouvez toujours vous perdre dans le gigantesque centre commercial qui occupe les 6 étages les plus bas !!! Au niveau culinaire ce n’est pas le choix qui manque. Je recommande le marché central qui offre tout plein de bonnes choses pour pas cher et l'endroit est climatise ce qui en fait un lieu chéri pour s'évader de la moiteur tropicale de KL. A coté de ça, j'ai quand même plongé pour un BigMac de chez McDo mais comme par ici ils sont halal je considère que l'expérience reste exotique !!! Enfin si vous voulez une vraie expérience extrême à Kuala Lumpur, tentez de prendre le métro à la station Masjid Jamek à 8h30 du matin en semaine. J'avais été impressionné par Tokyo mais c'était sans compter KL. Du jamais vu. Il y a des métros toutes les 3 minutes mais il m'a fallu 20 minutes avant de pouvoir seulement commencer a jouer des coudes pour monter dans le train. Et ici bloquer les portes avec le pied n'est vraiment pas une bonne idée. Tout est automatisé et vous vous retrouveriez vite fait traîner le long du quai avant qu'un bon samaritain trouve le bouton ou appuyer... J'ai quitte Kuala Lumpur pour Kuala Lipis en plein centre de la péninsule le 1er août. On ne peut pas faire plus paumé. Mais c'était juste une étape pour rejoindre ma dernière destination en Malaisie : Kota Bharu, tout au nord du pays à deux pas de la Thaïlande. Il n’y a pas vraiment de chose à voir-la-bas. C'est surtout le point de départ pour rejoindre les îles Perhentian que je n'ai pas été voir par manque de temps. Venir à Kota Bharu était juste le prétexte pour prendre le fameux "jungle train" qui traverse le pays. J'étais très excité par l'idée mais je dois avouer que très rapidement j'ai regretté ce choix "douloureux". C'est clairement un des pires trajets en train que j'ai eu à faire jusqu'à présent. Je suis donc parti le 2 août. Acheter le billet était déjà presque une aventure en soi. Il y a 4 trains par jour et on comprend donc aisément que les employés de gare soient débordés et vous demandent de repasser plus tard quand vous venez les déranger dans leur pose café. Une fois le billet en poche il n'y avait plus qu'à attendre. Comme prévu, le train est arrivé à 14h30 à Kuala Lipis. Un bon vieux train diesel qui crache de partout. Mieux vaut ne pas s'attarder sur le quai si on veut éviter l'asphyxie. L'intérieur est kitsch avec son linoleum bleu passe accroché aux murs. A priori les voitures devaient être climatisées mais j'ai vite conclut que c'était uniquement un argument de vite. Il fait chaud et humide et seulement deux choix s'offre à nous : ouvrir la fenêtre pour un peu d'air (chargé en fumée et particules) ou agoniser en silence dans la chaleur du compartiment. Un vrai dilemme je vous le garantis. Coté passagers il y a trois types : le touriste (souvent en petit nombre), le local (plus présent et certainement plus habitué aux conditions extrêmes) et le cafard (qui colonise murs et plancher)... Au niveau du rythme, c'est pas trop lent mais pas très rapide non plus : 8 heures pour faire un peu plus de 300 kms. Il faut dire qu'on s'arrête dans chaque village et sur une voie unique on n'a clairement pas la priorité. Il faut prendre son mal en patience. Au final, ça saute dans tous les sens, ça sent

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mauvais (on se demande à quoi servent les poils du nez) mais le paysage est fantastique. Vraiment à Kota Bharu il y a rien à faire. C'est une région principalement musulmane. On pourrait donc penser qu'il y a moins de chinois mais à peine. L'endroit à visiter ici c'est la marché central. Il y a de la couleur, des odeurs et les poulets qui traînent à droite à gauche. Visiblement le souci de la grippe aviaire ils ne connaissent pas en Malaisie. On mange toujours pour une bouchée de pain et je recommande vivement d'aller faire un tour au marché de nuit pour dîner. Ca déborde d'étals. Chacun fait son marché et on s'installe ensuite à la table d'un des nombreux vendeurs de boissons. L'option "murtabak ayam" est testée et approuvée si un jour vous vous retrouvez vous aussi devant ce choix sans fin de mets pas toujours aussi fins les uns que les autres. Le murtabak c'est un mixe entre une omelette et une crêpe mais c'est ni l'un ni l'autre. Pas de couvert, pas d'assiette, on mange avec les doigts dans la feuille de papier qui a servi à emballer le tout. Ame sensible s'abstenir. Enfin il y a quand même une petite cruche d'eau sur la table pour se rincer les doigts !!! Coté temps, c'est la canicule. Je ne fais pas de dessin, vous savez tous à quoi ça ressemble. On a pour nous l'orage du soir (ponctuel à 18h30) qui vient rafraîchir l'atmosphère avant la nuit. De Kota Bharu j'espérais pouvoir redescendre sur Singapour par avion. Je ne me voyais décidément pas affronter de nouveau un long et douloureux voyage en train. Malheureusement ce type de connection aérienne n'existe pas et tous les vols repassent par Kuala Lumpur ce qui n'est pas des plus pratiques. J'ai donc du me résoudre à acheter un billet de train mais à mon grand soulagement j'ai découvert qu'il y avait un express de nuit qui garantissait un trajet en douze heures avec une option couchette des plus alléchantes. Mon détour par la Malaisie touche à sa fin. Ce soir je m'envole pour Bangkok ou je dois retrouver Cécile, Brice et le boulet surprise (dixit le boulet). Je me réjouis déjà de les retrouver tous les trois pours quelques semaines. Si tout se passe comme prévu, je devrais être allongé sur un transat en bord de piscine avec un petit cocktail à portée de main quand ces bougres arriveront. Au pire des cas, l'hôtel est plein et je serais allongé sur mon lit sous le ventilo en train de transpirer dans la moiteur de Bangkok. Personnellement cette dernière option me réjouit moins même si c'est sûrement la plus probable !!!

Thaîlande le 05/09/2006

7 Août : "Sawadee kap", bienvenue en Thaïlande. Me voila arrivé à Bangkok, la cité des anges comme ils disent. Si c'est le paradis je sais pas à quoi ressemble l'enfer. Reste que si il y a un dieu ici c'est le bon roi Bhopal. Il est omniprésent. On ne peut pas marcher 200 mètres sans voir sa photo en technicolor. Bhumipol, c'est un peu la "Martine" des thailandais. On a le droit à "Bhumipol prend des photos", "Bhumipol et son grand manteau doré", "Bhumipol salue la foule", "Bhumipol fait des maquettes". On attend impatiemment les prochains épisodes "Bhumipol à la plage" ou encore "Bhumipol fait du parapente"... Quoiqu'il arrive "Long Live The King" comme on dit ici.

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La Thaïlande est particulière. Historiquement elle a joué le rôle de tampon entre les empires français et anglais, n'appartenant ni à l'un ni à l'autre. Plus récemment, c'est le premier pays d'Asie du Sud-Est à s'être ouvert au tourisme de masse avec tout ce que cela a de bon et de mauvais et Bangkok en est la plaque tournante. On y trouve une collection de caractères pas piqués des vers. Entre l'expatrié français mythomane qui s'invente agent d'Interpol ou le jeune anglais qui a décidé de prendre des cours de boxe thaï et qui se retrouve avec des bandages partout on n'a que le choix. Et je passe le nombre impressionnant de babos qui ont élus domicile ici avec leurs tatouages qui débordent de partout et leurs dreadlocks à faire pâlir tout jamaïcain qui se respecte. Ca vaut le coup d'oeil mais pas trop longtemps quand même !!! Le lendemain, je retrouve Virginie au bord de la piscine du Rambuttri Village Inn et on passe l'après-midi à visiter les bords de la rivière du coté du temple de Wat Arun avant de retrouver Cécile et Brice le soir fraichement débarqués de leur avion. Nous voilâmes donc au complet pour deux semaines de voyage à travers le pays. Le programme est chargé mais l'envie est la. Virginie ayant déja visité une partie de la Thailande, elle déclare forfait pour le tour de Bangkok et opte pour une séance massage pendant que nous partons visiter les temples de Wat Phra Kaew, Wat Pho et le grand palais. Ces trois endroits valent le coup d'oeil mais tot le matin. A 10h30 c'est déja trop tard. Wat Phra Kaew est immense et abrite le buddha d'émeraude. Il faut bien ouvrir les yeux car il n’est pas grand et on a vite fait de le rater. Pas comme le buddha couché de Wat Pho qui fait 46 mètres de long, ce qui en fait le plus grand de Thailande. On repasse ensuite par,le quartier de Banglamphu récupérer Virginie avant de partir pour Damnoen Saduakvfameux pour son marché flottant. Le chauffeur de taxi qui nous emmène à la station de bus nous convaint que ca va plus vite en taxi pour pas beaucoup plus cher. Erreur sur toute la ligne. Ca nous coute une fortune et le bonhomme ne connait pas la route. Au final on mettra pas loin de 3 heures pour faire les 120 km qui séparent Bangkok de Damnoen Saduak. Jeudi 10 Août, on se lève tôt pour arriver sur le marché avant la horde de touristes qui viennent directement de Bangkok. Pour être honnête, on est un peu déçu. On a beau dormir sur place, ça reste le piège à touristes et on passe plus de temps à longer les échoppes de souvenirs à 2 francs qu'à traîner dans la partie "locale". Si c'était à refaire je ne prendrais pas de bateau et irais juste à pied me balader le long des canaux. On retourne sur Bangkok en bus en fin de matinée pour un cinquième du prix de l'aller. Sacré chauffeur de taxi !!! Avec 10 millions d'habitants et autant de véhicules, Bangkok se place très haut dans la liste des villes ou le trafic est devenu ingérable. Il parait que la situation s'est amélioré ces dernières années, légende ou vérité ?! Ca ne nous décourage pas pour autant de prendre une voiture de location pour partir dans l'est du pays direction le Cambodge. On récupère quand même la voiture à l'aéroport à une heure du centre-ville pour nous éviter le stress de sortir de Bangkok. Vu l'heure tardive à laquelle nous sommes partis on s'arrêtera à Saraburi pour la nuit. La conduite en Thaïlande est "libre" ou "Freestyle" comme on dit. Les lignes de marquage au sol ne sont la que pour décorer une route autrement toute noire. Une ligne continue n'empêche donc en rien de dépasser. Il faut aussi prendre gare aux nombreuses motos (et parfois autres véhicules) qui roulent du mauvais coté

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de la chaussée. La philosophie du dépassement ici se résume à "Moins on y voit, mieux c'est". C'est une approche qui se discute. Au final, conduire ici demande une concentration certaine et ce n'est vraiment pas une bonne idée de tenter l'aventure la nuit. On repart le lendemain pour Phimai ou se trouve les ruines d'un temple khmer qui date d'avant Angkor au Cambodge quand la Thaïlande faisait partie du royaume khmer. On y retrouve donc le même type d'architecture mais en plus petit, ça va de soi. Les ruines sont en plein centre-ville et donc facile à trouver, pas comme celles de Phanom Rung plus au sud qu'on ne trouvera pas du premier coup. Plus ça va et moins les panneaux sont en anglais et on à vite fait de rater le croisement. Au final on arrivera trop tard pour visiter l'endroit et on se remettra donc à l'ouvrage le lendemain. Ce sont encore des ruines dans le style khmer mais le site est cette fois-ci perché en haut d'une colline qui domine les rizières. Le coin est très peu touristique mais il vaut vraiment les efforts pour l'atteindre. Au pied de la colline se trouvent les vestiges de Muang Tam. C'est bien aussi mais au final on est tous d'accord c'est Phanom Rung qui emporte la palme d'or, ex-aequo avec les rizières à perte de vue noyées dans la lumière du soleil couchant. On reprend ensuite la route direction Sukhotai. L'idée originale de boucler par le sud et l'île de Kho Chang avant de revenir sur Bangkok a été abandonnée au profit d'un aller pour Chiang Mai tout au nord du pays ou on rendra la voiture. A ce niveau du voyage, je peux affirmer sans prétention que Brice et moi avons des jambes qui ont un certain succès auprès des thaïlandaises. Pas une fois où ne nous déclenchons une certaine admiration et surtout un fou rire général, c'est le double effet "poils aux pattes"... Vraiment aucun respect !!! On arrive à Sukhotai le 13 août. La ville fait partie des nombreuses anciennes capitales du pays et ça déborde donc de nombreux temples plus ou moins en ruines. C'est ce qui fait son attrait touristique. On décide de louer des motos pour optimiser notre visite du site mais aussi et surtout pour le fun de conduire l'engin les cheveux au vent et les moustiques dans les dents !!! Et puis quand vient le moment ou on sature de voir des temples ça offre un bon moyen de s'évader et d'aller explorer les rizières environnantes. On part le lendemain pour Chiang Mai ou on arrive sur les coups de midi et on se rue directement chez De Stefano un bon restaurant italien qui réconcilie nos estomacs avec la nourriture après une diète sévère de soupe aux nouilles et de riz frit. La journée se termine par une scission. Les filles ont acide d'aller se faire masser. Brice et moi avons a peine le temps de nous plaindre qu'elles sont déjà parties pour 3 heures de massage. Ca tombe bien on n'a pas besoin d'elles pour nous amuser !!! Apres avoir cherche en vain un salon de massage décent aux alentours de l'hôtel (sans succès) nous avons échoue au premier étage d'une boutique de massage avec une serviette autour des hanches pour tout vêtement. Le massage est reste professionnel et "reglo" même si les mains étaient parfois malicieuses... On signera d'ailleurs pour une deuxième heure rien que pour embêter les filles. Le lendemain c'est journée quartier libre, autrement dit je fais pas grand chose car je sais que de toute façon je repasse par ici a la fin du mois. On avait bien prévu un coup fumant avec Brice pour le soir même mais il n'a pas pu garder le secret très longtemps et notre idée de nous faire masser 3 heures sans en toucher mots aux

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deux miss est tombe à l'eau. Ca ne m’empêchera pas de me faire masser le dos et les mollets dans un salon un peu plus classe que celui de la veille. Aujourd'hui j'ai le droit a un petit slip en papier en guise de vêtement ce qui me renvoie l'image de moi-même le jour ou je serais devenu incontinent. Pas très glamour tout ça mais réellement rigolo. Cécile et Virginie savent de quoi je parle. Rigolo, n'est-il pas !!! Chiang Mai c'est un peu la Mecque des touristes dans le nord de la Thaïlande. On peut y faire beaucoup de choses mais surtout des randonnées organisées dans les montagnes environnantes pour aller visiter les villages ethniques. On a hésite longtemps (pas trop quand même) avant de finalement signer pour une demi-journée de quad. Rien a voir avec de la marche et autant dire qu'on n'a pas vu grand chose des villages ethniques mais on s'est bien amusé. Au final j'ai changé 3 fois d'engins (eau dans le carburateur, différentiel cassé) avant de me retrouver tout sage derrière le guide. Plus questions de laisser partir tout le monde devant pour grimper les cotes au taquet. Cette journée du 16 août marque aussi le début des soucis digestifs pour 3/4 des effectifs !!! C'est forcement moins drôle et à compter de ce jour on s'est efforcé de trouver des mets plus occidentaux pour satisfaire nos appétits (dans la mesure du possible). Le soir on a repris l'avion direction Bangkok d’où nous sommes partis le lendemain direction l'île de Koh Chang. Il y a en gros 7 heures de bus puis une traversée d'une heure en ferry pour rejoindre l'île. Rien que pour sortir de Bangkok il faut une heure et demie... Au final, on arrive entiers et on pose nos sacs aux Coconut Beach Bungalows. Si ça sonne pas exotique tout ça !!! Le meilleur moyen d'explorer l'île c'est de louer une moto, encore !!! Et pour explorer, on a exploré. On a découvert le petit paradis des babos en bout d'île le long de Long Beach. Je sais pas trop pourquoi ils appellent l'endroit Long Beach car il n'y a pas de plage. Ils sont bizarre ces babos. Au retour on a essuyé de sérieuses averses qui nous ont pas empêché de rouler pour autant. On a vite fait de se la jouer local avec la main gauche en avant pour faire office de pare-brise. Enfin ça c'est pour le fun car avec mes lunettes je l'avais de toute façon le pare-brise !!! On a ensuite tenté l'aventure à savoir boucler le tour de l'île en prenant la route abandonnée. On n'y croyait pas trop mais elle porte bien son nom la bougresse. Apres 3 kilomètres, la route est coupée par la rivière qu'on peut cependant traverser sur un petit pont de bois. En vrai, c'est pas vraiment un pont et c'est encore plus que petit. On l'a quand même traversée pour nous retrouver quelques kilomètres plus loin sur une route en terre aux montées raides. On a finalement du faire demi-tour lorsque la végétation a force de se resserrer en est venue à bloquer la route d'un mur infranchissable. Et rebelote, descente raide et glissante et petit pont de bois. Pour être complet je suis obligé de mentionner (sinon d'autres s'en chargeront) le moment ou après une pause boisson j'ai souffert d'une absence d'esprit flagrante. Pour une raison inconnue, au moment de repartir j'ai été inexorablement attiré par le petit cart en aluminium que je n'ai pas pu éviter. Ça a bien fait rire la galerie, nous aussi d'ailleurs. Ca aurait pu en rester la mais les chiens du coin ont décidé que nous faisions une proie facile avec Virginie et nous ont pris en chasse à ce moment la. Ca a bien fait rire la galerie, nous un peu moins !!! Après une journée plongée peu convaincante pour personne (seul le beau-frère de Cécile y aurait trouver son compte), on a finit notre séjour à Koh Chang par une dernière journée plage pour tout le monde, enfin presque. Moi j'ai plutôt opté pour la solution sieste au bord de la piscine allongé sur mon transat. Le séjour de Cécile et

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Brice touchant à sa fin, on les a lâchement abandonné à leur sort le 21 août et nous sommes partis avec Virginie direction Koh Tao, l'île aux tortues, située de l'autre coté du golfe de Thaïlande au large de Chumphon. On a donc fait rebelote : 15 minutes de taxi, 1 heure de ferry et 6 heures de bus (une de moins qu'a l'aller, hourra) pour nous retrouver a Bangkok le soir. On a ensuite opté pour le train de nuit plutôt que pour un autre trajet en bus histoire de varier un peu les plaisirs. Le 22 août, après 7 heures de train et 2 heures de ferry, nous voila enfin à Koh Tao, nos valises posées, et déjà en train de signer pour 6 plongées dans des eaux très renommées... Koh Tao a définitivement la couleur de l'île paradisiaque et encore plus quand le soleil donne. Les plages de sable blanc sont baignées par des eaux turquoises et émeraudes et si on s'éloigne un peu de la ville on peut découvrir des petites criques au charme fou. Et ça regorge de petits trésors. On a en particulier trouve la perle de l'Asie du Sud-est, j'ai nommé la Cappuccino Coffee house and Bakery. C'est tenu par Paul (avec un nom comme ça il ne pouvait qu'être boulanger) et on y trouve des croissants et des pains au chocolat a tomber par terre. Autant dire qu'on a vite développé une dépendance physiologique et on y a donc élu domicile pour le petit-déjeuner et le 4 heures !!! Et c'est pas le seul endroit magique ou combler nos désirs gastronomiques les plus fous. Je vous le dis cette île est presque le paradis. Les fonds marins aux environs sont même considérés comme parmi les meilleurs de Thaïlande. Ceci dit il faut relativiser ça vaut pas les Fijis en terme de coraux ou tout simplement la Mer Rouge plus proche de chez nous. Mais ça reste toujours sympa sauf quand le mauvais temps s'en mêle. Il n'y a pas vraiment de récifs protecteurs et la mer a vite fait d'être agitée. Conséquence : les croissants du matin ont du mal à passer et c'est avec un grand sourire aux lèvres que je pars nourrir les poissons !!! En ce qui me concerne le meilleur site était "White Rock" juste à deux pas de l'île. A noter qu'on a beau être sur l'île aux tortues, on n’en voit pas tant que ça, juste une et visiblement c'est déjà exceptionnel. Pour ce qui est d'explorer l'île en elle-même, il y a deux solutions : a pied ou a moto. Avec la première on ne va pas très loin et on a vite fait de succomber au soleil de plomb. Avec la seconde, a moins d'être un excellent pilote de trial, on va pas beaucoup plus loin et on a vite fait de succomber au soleil de plomb a essayer de démarrer cette p$%&@# de machine... On finit donc pas revenir à la première solution, direction le hamac sur le balcon du bungalow !!! Enfin pour finir, rien ne vaut un coucher de soleil depuis le Whitening avec un verre d"illusion a la main (vodka, melon, blue curacao, coconut rum, gin and fruit juice). Avis aux amateurs...Comme prévu, j'ai "abandonné" Virginie après nos deux dernières plongées au large de Koh Tao. J'ai pris le ferry pour Chumphon le 26 août au matin. La mer était encore une fois pas toute calme mais j'ai su garder mon petit-déjeuner cette fois-ci. Fraîchement débarque, je me suis fait conduire à la gare ou j'espérais pouvoir prendre le train pour Bangkok mais il était plein a priori et j'avais beau dire que je pouvais voyager assis sur mon sac il n'y a rien eu a faire. J'ai donc eu tout juste le temps d'attraper le bus de 13h00 pour Bangkok. Pas du grand luxe mais au moins j'étais assis ou plutôt allongé vu que mon siège était cassé. La climatisation marchait quand même et ça n'a pas de prix car il fait toujours aussi chaud et humide. Enfin, après 2 heures de bateau, et presque 8 heures de bus me voila de nouveau à la gare de Bangkok. J'y retrouve comme prévu l'homme a la ganache dorée, le Clint Eastwood français, j'ai nommé Yan "Boyle" Dupont. On a tout juste le temps de prendre notre billet de train pour Chiang Mai et de casser la croûte avant de sauter dans le train qui part à 22 heures. Vu l'heure a laquelle on a achète notre billet, on n'a pas eu le droit a une couchette. Il faudra donc se contenter

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d'un siége pour les 14h30 que vont durer le voyage. Ca aurait pu être pire, on pouvait quand même rester assis 15 minutes sans que nos fesses ne crient de douleur... Mais les paysages traverses sont réellement fantastiques et le train offre définitivement une bonne alternative au voyage en bus ou les bons touristes s'entassent les uns sur les autres. Je suis enfin arrivé à Chaing Mai après plus de 26 heures de voyage non-stop durant lesquelles j'ai collectionné les moyens de transport que la Thailande offre au voyageur en mal d’aventure : bateau, pick-up, moto, bus, taxi, train et tuk-tuk. Il manque que l'avion à la liste !!!

Thaïlande le 11/09/2006

L'idée de départ de mon second séjour dans le nord de la Thaïlande était de louer une moto et de partir sur la route pour une semaine mais après avoir considéré les distances, la météo, le temps disponible et bien d'autres choses, on a décidé avec Yan qu'il était plus raisonnable de prendre le bus pour le gros du trajet et de louer des motos aux différentes étapes. Nous nous sommes d'abord arrêté à Pai pour deux nuits. C'est à 3 heures de route au nord-ouest de Chiang Mai. La route est vraiment belle mais vu les cotes vertigineuses on n'a pas regretté d'avoir pris le bus. Sur place, on a exploré les environs à moto comme prévu mais la pluie a eu vite fait de nous freiner dans notre élan. On est ensuite parti pour Mae Hong Son à deux pas de la Birmanie. Ce coup-ci la route est spectaculaire. Ce ne sont que des montagnes couvertes de jungle. Avec la pluie et l'humidité ambiante, la foret "transpire" et les nuages s'accrochent aux sommets. Enfin, ça monte, ça descend et la moindre vallée est plantée de rizières à plat ou en terrasse. Mae Hong Son a vraiment été notre base d'exploration de la région. Pendant 3 jours on a sillonné les routes cumulant pas loin de 120 kilomètres par jour en moyenne. Nous sommes en autre aller visiter un village karen "long-neck" (tribue d'origine birmane qui a trouvé refuge en Thaïlande pour fuir les persécutions de la junte militaire au pouvoir en Birmanie). La coutume veut que les femmes portent une succession d'anneaux autour du cou ce qui a pour conséquence de l'allonger d'ou leur nom de femmes girafe en français. La croyance populaire dit que si on leur retire leurs colliers les muscles atrophiés ne supportant pas le poids de la tête, le cou casse entraînant une mort immédiate. Tout ça c'est du pipo et je vous garantie que c'est presque plus impressionnant de les voir sans collier qu'avec. Accéder au village n'a pas été de tout repos. La dernière portion de la route était classée "hors-piste" avec de la boue partout, des nids de poule en veux-tu en voila, des pierriers à crever une roue à la première erreur et une rivière en crue qu'il a fallu traverser en poussant la moto avec de l'eau jusqu'aux genoux. Reste que je suis content d'avoir visité ce village de cette façon car je n’étais pas bien à l'aise. On est réellement attendu, la tradition est vraiment devenue une attraction touristique et on se retrouve vite dans la peau d'un voyeur. D'un autre coté, les visites leur assure un revenu minimum qui leur permet de vivre mais je me serais senti réellement plus mal si j'étais arrivé en minibus avec 25 autres touristes bedonnants et rouges de coups de soleil.

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Le lendemain, 2 septembre, nous sommes parti pour Mae Aw aussi connu sous le nom de Ban Rak Thai. C'est un tout petit village chinois à la frontière avec la Birmanie. Le village a été fondé par des partisans du Kuo Ming Tang qui ont fui la Chine quand Mao en a pris le pouvoir. L'Histoire mise à part, c'est un endroit charmant posé au bord d'un petit lac et entouré de plantations de thé. Ca a le mérite de changer du riz !!! La route est moins technique qu'hier mais elle vaut définitivement le coup d'oeil. Pour le déjeuner, on a commandé une salade de feuilles de thé. A première vue ça ressemble à un taboulé chinois. C'est très bon mais épicé, trop épicé même. On a eu beau vouloir jouer aux caïds on n'a pas pu finir le plat. On a déclaré forfait quand les larmes nous sont venues aux yeux et que notre langue a commencé à gonfler au-delà du raisonnable. On a ensuite passé l'après-midi sur la place du village à jouer avec les quelques enfants qui traînaient là. Ils étaient fascinés par l'appareil photo. Et de deux ou trois clichés on en est vite venu à un délire collectif. Ils étaient heureux de vivre, un vrai plaisir à voir. L'appréhension de l'étranger disparaissant, leur jeu a ensuite été de me tirer les poils des jambes pour m'entendre crier "Aie" ce qui les faisaient rire aux éclats. On a fini l'après-midi à jouer à l'élastique. Au final, un vrai moment extraordinaire passé aux confins de la Thaïlande et de la Birmanie. Le lendemain on a repris la route pour nous balader plus au sud de Mae Hong Son. Le beau temps étant de retour, les paysages sont encore plus beaux et on ne se lasse pas des montagnes, des rizières et du sourire des gens. Avant ces 3 jours, il y avait "les fous du volant", il y a maintenant "les fous du brelon". Dernière note, je recommande vivement le Salween River Restaurant à Mae Hong Son, les crêpes sucre citron y sont délicieuses... De Mae Hong Son je suis retourne sur Chiang Mai puis Chiang Rai plus au nord alors que Yan redescendait directement sur Bangkok pour rentrer en France. Je devais sortir du pays pour renouveler mon visa qui expirait au 5 Septembre. Je me rends donc à Mae Sai le 6 Septembre. Mon jour de retard me coûte 500 bahts soit 10 euros. Une fois le poste frontière passé je traverse le pont pour re-rentrer en Thaïlande. La petite dame a beau chercher elle ne trouve pas les tampons birmans (forcement j'en ai pas) et me dit que je ne peux pas re-rentrer car je ne suis pas complètement sorti. Pipo... Enfin... Je fais demi-tour et vais au poste frontière birman ou je me fais tamponner le passeport. Et on me réclame 10 dollars. J'ai bien vu que tout le monde payait et qu'il y avait une affiche mais je ne suis pas d'humeur et je leur dis que je n’ai pas d'argent pour payer. Bien sur ils ne veulent rien savoir. Apres 25 minutes, je menace de faire la manche à l'entrée de leur poste frontière si jamais je dois leur donner le peu d'argent qui me reste. Ils m'accordent donc une remise pour que je puisse reprendre mon bus. Au final, j'ai économisé 100 bahts, 2 euros. Je sais, tout ça pour ça mais c'était une question de principe. Je n’ai même pas mis le pied chez eux même si techniquement je peux rayer la Birmanie de la liste des pays à visiter !!! Je suis resté deux jours dans le coin histoire de vadrouiller à moto (toujours) du coté du triangle d'or. J'ai encore fait 220 bornes. Le coin est moins sympathique que du coté de Mae Hong Son. C'est la plaine du Mekong (Mae Khong) et même si c'est joli ça reste moins spectaculaire que les montagnes. En tout cas j'ai définitivement terminé le bronzage camionneur. Je ne pourrais pas faire pire !!! Apres j'étais parti pour Nan mais j'ai raté le bus alors j'en ai pris un pour Phrae plus au sud. Je n’avais pas une ligne sur cette ville dans mon guide. J'y ai donc débarqué vers 13h00 sans

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trop savoir quoi y faire. Je me suis fait déposer dans un hôtel pas cher en pousse-pousse et après j'ai été me balader. Par un concours de circonstances je me suis retrouvé dans une classe d'anglais à l'université avec 20 moines comme étudiants. Je leur ai raconté ma vie que leur professeur traduisait car ils ne parlaient pas très bien anglais quand même. J'ai passé la fin d'après-midi à être balladé à droite à gauche. J'ai d'ailleurs une invitation permanente au temple de Prathat Cho Hae. Si jamais vous y passer vous pouvez toujours dire que vous venez de ma part !!! Samedi 9 Septembre, j'ai pris le train pour Lopburi. Je me suis pas attardé à Phrae car finalement si il n'y pas de ligne dans mon guide c'est que ce n'est pas très touristique. C'est même difficile de trouver un endroit ou boire un thé sans être dans les odeurs de bouillon au poulet ou de friture de porc. Je retrouvé la pluie à Lopburi après une bonne semaine de beau temps dans l'ensemble. Ici ça a du dégringoler car les plaines le long de la voie ferrée étaient bien inondées. La ville est connue pour ses ruines de l'époque khmer mais surtout pour sa colonie de macaques qui arpentent les rues ou les câbles électriques à la recherche de la première bêtise à faire. Ce n'est donc pas rare de croiser des singes en train de dépouiller une voiture de ses essuie-glace ou de tout autre appendice en plastique qui ne serait pas sérieusement fixé à la carrosserie. Leur quartier général se situe au temple de Phrat Prang Sam Yot qu'on peut visiter pour la modique somme de 30 bahts. Disons que ce droit d'entrée vous donne droit à une baguette en bambou bien utile pour rappeler à l'ordre les macaques les moins timides !!! Au final, seul deux d'entre eux ont réussi à tromper ma vigilance et a me sauter dessus par surprise. La chaleur et l'humidité ne diminuant pas, j'ai décidé qu'il était plus que temps de passer chez le coiffeur pour me rafraîchir la tête. Le bonhomme à attaqué très fort avec sa tondeuse sans sabot (ça doit être en option ici). Heureusement le fait de ne pas avoir mes lunettes m'a évité de trop stresser. Reste qu'au final c'est relevé pas du miracle. Ce qui m'a beaucoup fait rire c'était le dernier coup de peigne alors qu'honnêtement il ne restait plus grand chose à coiffer !!! Pour conclure disons que je suis à la mode thai et qu'à un euro la coupe (vous avez bien lu, un euro) je ne pouvais pas m'attendre à vraiment mieux je crois. La prochaine fois je m'assurerais quand même que le coiffeur parle un tout petit peu anglais avant de me lancer dans l'aventure... Aujourd'hui 11 Septembre, je suis arrivé à Ayutthaya ancienne capitale du pays ou je dois retrouver Serge et son fameux colis surprise. C'est la dernière étape de mon circuit en Thailande après 5 semaines de voyage. De la on doit prendre la route pour le Cambodge avec les fameux temples d'Angkor Wat en ligne de mire.

Cambodge le 09/10/2006

Après avoir retrouvé Serge le 13 septembre comme prévu, nous quittons Ayutthaya et la Thaïlande le 15.Après un dernier réveil au son de la radio municipale et de l'hymne national qui sonne les 8 heures du matin, nous prenons le bus pour Bangkok ou nous changeons pour un express à destination de Aranyaprathet à la frontière avec le Cambodge. On ne peut pas rater le passage de la frontière déjà parce qu'il faut faire tamponner les passeports mais aussi parce que Poipet, cote Cambodge, est une zone franche ou tout est permis et rien ne semble organise. On a

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définitivement quitte le pays du bon roi Bhumipol. A peine le pied posé au royaume du Cambodge, on est immédiatement pris en charge par une foule de gens qui veulent nous "vendre" un taxi à un prix défiant toute concurrence. On ne s'en laisse pas conter et arrivons à négocier une place à l'arrière d'un pick-up pour 15 fois moins cher que le prix offert par notre coursier. J'aurais peut-être du faire commercial !!! Nous voila donc partis pour Battambang première étape de notre séjour cambodgien. Il y a clairement moins de voitures au Cambodge mais ce n'est pas pour ça que le trafic y est moins dense car les motos remplacent avantageusement les véhicules a 4 roues. Ici la moto est reine et on y accroche tout ce qu'on veut et surtout tout ce qu'on peut. Ce n'est pas rare d'y voir assis 3, 4 ou 5 personnes, un cochon ou tout autres marchandises à n'en plus finir. Les camions Nissan ont aussi disparus au profit des bons vieux Camaz russes qui sont peut-être plus adaptes aux nombreux nids de poules qui jalonnent les routes cambodgiennes, particulièrement celle qui va de Poipet a Battambang. Notons au passage qu'ici on conduit à droite, sûrement un héritage de la présence française dans cette partie du monde, les anglais n'y en jamais réellement mis les pieds. Apres quelques heures assis à l'arrière de notre véhicule le nez dans les gaz d'échappement et la poussière, je vous laisse imaginer notre piteux état à notre arrivée à Battambang. On passe une journée à explorer la ville et les environs. Pas grande chose de notable mis a part la chaleur étouffante (un bon 38 degrés) qui aura raison de ma petite tête sur les coups de midi. La nausée passée, on prend le train ou plutôt le "bamboo train" pour revenir en ville. Il s'agit en fait d'un petit chariot en bambou pose sur deux essieux indépendants mus par un moteur de mobylette et une courroie, ça va de soit. Ca permet de transporter personnes et marchandises sur la voie ferrée quand celle-ci n'est pas utilisée, c'est à dire presque toujours. Et nous voila partis à pleine vitesse a travers les rizières. La voie unique pourrait ressembler de loin à la route Poipet-Battambang avec des rails décalés de plus d'un centimètre en hauteur et un parallélisme des plus inexistants. On peut pas se plaindre, on n'a pas eu à démonter le chariot pour laisser passer un convoi en sens inverse !!! De retour en ville, on visite un monastère ou je tombe sur Chhon qui vit sa vie monastique la depuis un an et demi. J'ai pas vu le temps passer a discuter avec lui de tout et de rien : religion, Corée du Nord, mariage, le pourquoi de la tour Eiffel, créer un parti politique en France, Pol Pot et Dirac. Je ne voyais pas trop ce que le prix Nobel de physique venait faire la dedans mais Chhon faisait en réalité allusion à "Zak Dirac", notre premier ministre. Enfin on se comprend... De Battambang, nous sommes partis le 17 septembre pour Siem Reap. On a pris le bateau tôt le matin sous un grand ciel bleu. Le soleil nous a d'ailleurs pas quitté ce jour la et les avant-bras et les genoux de Serge s'en rappellent encore je suis sur. Assis sur le toit du bateau on remonte la rivière avant de traverser le lac Tonle Sap. On traverse plusieurs villages flottants et partout c'est la fête. Les gamins sont tout fous. Les "hello" fusent de partout et si on ne prend pas garde de changer de main on risque la crampe à force de faire coucou !!! Il n'y avait visiblement pas d'age pour conduire une moto, il n'y a pas d'age non plus pour conduire un bateau. Oui ici on conduit un bateau comme une voiture avec un volant et une boite de vitesses. A la saison des pluies, le lac multiplie par 5 sa superficie pour atteindre 12000 km2. Toute la campagne environnante est inondée et il n'est pas rare que certains villages se déplacent de plusieurs dizaines de kilomètres avec la crue.

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Siem Reap est la porte d'accès aux fameux temples d'Angkor, patrimoine mondial de l'humanité. C'est donc une étape incontournable pour toute visite au Cambodge. Par conséquence la ville grandit à un rythme effréné pour accommoder le flux croissant de touristes et si ça continue le nombre de chauffeurs de tuk-tuk va bientôt dépasser le nombre de touristes !!! La règle en vigueur est donc en principe de faire affaire avec le premier qui vous a mis la main dessus même si c'est 3 heures après. On a pris un ticket pour 3 jours de visite et on fait équipe avec Supa, notre chauffeur, qui nous ballade de temples en temples. On démarre notre visite par Angkor Wat, le plus grand édifice religieux au monde. L'avantage d'y aller tôt le matin c'est qu'il n'y a pas encore trop de monde jusque vers 9h00, les tours organisés amarrant leur visite par un autre temple. Angkor Wat est clairement le temple le mieux restauré et le plus célèbre (on le retrouve sur le drapeau national comme sur les bouteilles de bière locale) ce qui fait qu'on a tendance à réduire les temples d'Angkor qui se comptent par dizaines à Angkor Wat seulement. Plus au nord on trouve le temple de Ta Phrom. Ici la foret couvre encore les ruines par endroits et ça crée une ambiance particulière. En plus c'est beaucoup moins fréquenté qu'Angkor Wat alors ça n'enlève rien au plaisir de flâner entre les bâtiments livrés à l'appétit sans fin de la jungle. Le lendemain on a visité Angkor Thom, la cité fortifiée, capitale de l'empire khmer en son temps. Le palais royal de Bayon est la pièce maîtresse de la cite. Ou que vous soyez une paire d'yeux vous regarde, que ce soit ceux d'un des 54 visages sculptés dans la pierre ou tout simplement ceux d'un des nombreux touristes chinois qui envahissent le site des la première heure. Un autre temple vraiment sympa est Preah Khan. Comme on dit c'est très "atmosphérique" par ici (vous noterez que dans le tourisme comme ailleurs, on emploi des termes qui ne veulent pas dire grand chose au final, mais ça fait toujours chic dans une conversation). Ca déborde de mousse et d'arbres et les 4 longs couloirs qui forment une croix n'en finissent plus de s'ouvrir sur des visions de pierres et de jungle. Banteay Srei tout au nord vaut aussi le coup d'oeil. N'imaginez pas avoir le temple pour vous tout seul, la trentaine de kilomètres à faire ne dissuade pas les touristes chinois de venir y faire un tour. Reste que c'est ici qu'on trouve les plus beaux bas-reliefs d'Angkor (les fameuses Apsaras aux formes généreuses) et la ballade en tuk-tuk pour y arriver est très sympa. Sur la liste des temples à visiter on peut aussi rajouter dans le désordre : Banteay Samre, Ta Som ou encore Thomamom. Si la visite des temples est passionnante, la vie qu'il y a autour l'est tout aussi. Une mention toute spéciale va aux mômes qui sont la pour gagner un peu d'argent pour nourrir leur famille ou simplement payer l'école. 40% de la population a moins de 15 ans et c'est le meilleur atout du pays pour les années à venir. Je ne sais pas trop ce qu'ils feront exactement mais ils ont du potentiel. A chaque temple, à peine le pied à terre, c'est le même rituel qui commence. Les mômes sont sur notre dos à vendre des boissons fraîches, des bracelets, des écharpes de soie ou de coton, des livres, des cartes postales. C'est toujours la même litanie : "10 postcards for 1$, 10 bracelets for 1$, 1scarf for 3$, 2 for 5..." Ca n'arrête pas. De loin ça ressemble un peu à une chorale. Comme c'est écrit dans le Lonely Planet (vendu 3$ pièce sur place, oubliez la FNAC), il y a deux attitudes face à la situation : soit on tombe sous le charme, soit on devient fou. Moi je suis sous le charme et réellement impressionné. A 10 ans la majorité des mômes parlent mieux l'anglais que la majorité de nos bacheliers. Et en plus de l'anglais ce n’est pas rare qu'ils parlent une autre langue. Espagnol, allemand, français, japonais ou chinois, faites votre choix. Jamais

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ils ne lâchent le client et ont toujours réponse à tout. Vraiment coup de chapeau à Wan, Mom, Lao et leurs copains et copines, vous n'avez pas la vie facile. Good luck to you. Nous avons quitté Siem Reap pour Phnom Penh le 22 septembre après un dernier petit-déjeuner café au lait et baguette. Un autre héritage de la présence française dans la région !!! Il faut à peu près 6 heures pour faire le trajet. En route on s'arrête à Skuon. C'est une petite ville sans grand insert sauf qu'elle est localement connue pour ses petites friandises. Ici on raffole des araignées grillées au miel. L'auteur du Lonely Planet (je vous ai dit qu'ici il coûtait 3$...) fait son mariole en expliquant que ça se mange comme des crabes. Tout ça c'est du pipo, je vous garantis que le gars n'y a pas touché. J'ai bien vu comme ça se mangeait. Pour ma part, j'étais déjà content de ne pas vomir à la vue de ces charmantes bestioles !!! Phnom Penh posée au bord du Mékong est bien moins grande que Bangkok avec seulement 1 million d'habitants. La ville a beau être plus sale et moins organisée que sa consoeur, j'y trouve l'ambiance plus sympa et préfère m'y balader. Ici il y a de bons restes de l'époque coloniale française. Une rue s'appelle toujours une rue et ce n'est pas rare de tomber sur une "pharmacie" ou une "école primaire" et je passe les restaurants aux noms évocateurs comme "Le Deauville" ou "La croisette". Ceci dit même si la baguette tient toujours le haut du pavé (pas encore de McDonald's au Cambodge) on cède du terrain aux américains. Total n'a plus le monopole des stations-service et les plaques d'immatriculation sont passées du format français au format californien. Que dire de plus de Phnom Penh... Il n'est pas rare de voir des cinquantenaires blancs et bedonnants aux bras de petites jeunes. C'est certes moins flagrant qu'en Thaïlande mais le fait est la et c'est tout aussi répugnant. Ici comme ailleurs, les chauffeurs de tuk-tuk ne se lassent pas de vous solliciter et un "non" n'est jamais une réponse. Patience... quand tu nous tient !!! Le pire c'est que si vous vous attachez les services de l'un d'entre eux par un "oui" du bout des lèvres, il y a de grandes chances qu'il ne connaisse pas l'endroit que vous lui indiquez. Mieux vaut donc être équipe d'une bonne carte de la ville !!! Il faut dire pour leur défense que le système d'adresse et de numérotation des rues est assez opaque. Il n'est pas rare de trouver deux fois le même numéro dans la même rue. Coté circulation il n'y pas de règle Le code de la route est remplacé par le klaxon et la vitesse s'auto-régule à "pas vite", à partir de la on fait un peu ce que l'on veut. L'avantage pour les piétons c'est qu'on n'a pas a se soucier du trafic, c'est le qui s'adapte. Une seule règle : une fois le pied posé sur la chaussée, filer droit et ne pas s'arrêter. Entre les pousse-pousses, les motos, les mini vans, les voitures et autres camions, on pourrait passer une thèse sur la circulation à Phnom Penh tellement il y a de matière à observation et discussion. Mis à part se perdre dans les rues de la ville et y découvrir les casinos clandestins, on peut visiter le musée national, le palais royal et la fameuse pagode d'argent. Personnellement je n’ai pas été emballé par le musée. Déjà que je ne suis pas très musée par défaut, mais celui-la est particulièrement mal organisé. Ceci dit ils font l'effort de présenter l'héritage culturel du pays, du moins celui qui n'a pas été pillé par les collectionneurs privés ou les grands musées anglais, français ou américains. Le palais royal offre un intérêt limité et la pagode d'argent n'est pas en argent mais en béton. Grosse, grosse déception... Elle tient en fait son nom des carreaux d'argent qui recouvrent le sol (5 tonnes au total quand même). Mais bon on ne voit pas grand

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chose puisqu'ils sont presque tous recouverts par de la moquette. Il y a juste un endroit où on peut discrètement fouler le précieux métal de ses pieds nus, ce que j'ai fait car honnêtement je ne sais pas quand j'aurais de nouveau l'occasion de marcher sur des carreaux d'argent. Pour terminer, je recommande le cocktail au FCC, le club de presse de la ville, et le petit déjeuner au restaurant "Comme à la maison" car c'est vraiment... comment dire... comme a la maison. La visite qu'on se doit de faire à Phnom Penh est celle du musée de Tuol Sleng. Il est abrité à l'intérieur de la prison S21 ou les Khmers Rouges de Pol Pot ont détenus, torture et exécute les opposants au régime. S21 est le symbole de la barbarie des Khmers Rouges et est donc "naturellement" le musée du génocide pour que les générations futures n'oublient pas. La prison a été installée dans les bâtiments d'une école ou les salles de classes ont été transformées en cellules (collectives ou individuelles) et en salles d'interrogatoire et de torture. En presque 4 ans (3 ans et 8 mois exactement), 20000 personnes sont passées par S21, seulement 7 en sont sorties vivantes. Le chiffre dans toute son horreur reste dérisoire par rapport aux 2 millions de victime qu'a fait le régime. Il y aurait beaucoup de chose à dire sur les rêves de socialisme égalitaire de Pol Pot. Le mieux c'est de lire le livre de Loung Ung, "D'abord, ils ont tué mon père". Je vous donne ici son préambule : "De 1975 à 1979, les Khmers Rouges ont systématiquement tué (exécutions, sous-alimentation, maladies, travail forcé) quelques deux millions de cambodgiens soit le quart de la population du pays. Ce livre est le récit d'une survie...". Tuol Sleng est un endroit avec une atmosphère très lourde. Il reste les salles de torture ou les 14 dernières victimes ont été retrouvées quand les vietnamiens ont libérés la ville. Les photos accrochées aux murs en disent long sur les horreurs que les gens ont eu à souffrir ici. Pas d'age pour mourrir : enfants, adultes, vieux. Des familles entières ne sont jamais revenues. Et chaque photo des détenus rappelle la même histoire. C'est un endroit que tout le monde n'a pas forcement envie de voir ou photographier. Moi je crois que c'est important de témoigner. Je regrette de ne pas avoir pris un guide avec moi. Je le recommande à ceux qui envisagent une visite future. Les "killing fields" de Choeng Ek à 15 kilomètres de Phnom Penh complétaient le dispositif d'extermination mis en place à Tuol Sleng. C'est là-bas qu'ont été découvertes les fosses communes ou étaient enterrées les victimes de S21, 120 fosses au total. A peu près 80 fosses ont été exhumées et les crânes retrouvés ont tous été réunis dans une pagode construite sur le site. Une vision qui inspire une certaine réflexion sur la condition humaine et les atrocités que l'on peut commettre au nom d'un idéal... J'ai quitté Serge le 25 septembre après notre séjour à Phnom Penh. Lui partait vers le sud et la cote cambodgienne et moi je filais vers l'est pour entamer ma remontée le long du Mékong avec pour objectif le Laos, prochaine étape de mon séjour en Asie du Sud-Est. Je pensais un moment partir pour la province de Modulkiri mais j'ai finalement opté pour celle du Ratanakiri plus au nord. Ma première étape a été à Kompong Cham ou j'ai rencontré Pablo un pisciculteur espagnol installé en Angleterre. On fait depuis route ensemble à travers monts et vaux. Les gens s'arrêtent à Kratie pour aller voir les derniers dauphins d'eau douce qui habitent le Mékong un peu en amont. Comme les gens s'y arrêtent, on s'y ait arrêté et comme les gens qui s'y arrêtent on n'a pas vu les dauphins. Tout ça c'est une vaste fumisterie, ces braves dauphins qui sont en voie de disparition ont autre chose à faire que de venir faire des pirouettes devant notre nez. Tout au plus on aperçoit un bout de nageoire dorsale. Oubliez l'endroit !!! Le 27 septembre on a donc décidé de partir

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pour Ban Lung chef-lieu du Ratanakiri. Cette journée à marquer dans les annales mériterait un livre a elle toute seule. Disons qu'on voulait sortir des sentiers battus et on n'a pas été déçus parce qu'il n'y a pas vraiment de sentier pour aller à Ban Lung. Le fait qu'aucun bus ne s'y rend aurait du nous mettre la puce a l'oreille... Nous voila donc le 27 septembre au matin, tôt le matin car le taxi nous prend à 7h30. Ca dure pas très longtemps car à 7h32, on est garé sur la place du marché juste derrière le pâté de maison. On est censé prendre d'autres clients. Ah oui, ici quand on dit "taxi" il faut comprendre "taxi collectif". C'est actif sans vraiment l'être, les gens vont et viennent. C'est a celui qui alpaguera un nouveau client pour remplir son taxi ou son minivague. A ce petit jeu notre chauffeur n'a pas l'air très bon. Il est même très mauvais puisqu'à 9h00 on est toujours sur la place du marché... Tout ce qu'on sait c'est qu'on aura comme compagnonne de route celle qu'on appelle déjà "the smoking woman". On a beau être patient, on s'impatiente (je sais ça parait paradoxal). Je retourne donc voir le brave gars qui nous a vendu nos billets mais sans résultat probant. A mon retour le chauffeur est la et nous dit de sauter dans la voiture car on part. Un quart d'heure plus tard, on est toujours la : Pablo, moi et "the smoking woman". Le chauffeur est juste la à s'émerveiller devant des paniers remplis de poulets et de canards. On revient donc à la charge et incroyable mais vrai en 10 minutes la voiture est chargée : nos sacs à dos, des valises, les poulets, les canards et... une moto, tout ça dans le coffre de la Toyota camry. Il y a plus qu’à grimper dans la voiture et c'est la que l'adjectif "collectif" prend tout son sens. Quatre adultes a l'arrière, quatre è l'avant et deux enfants sous le tableau de bord. Heureusement "the smoking woman" a décidé de ne pas fumer dans la voiture. Ceci dit coincée sous notre "lady driver" je sais pas comment elle aurait allumer ses cigarettes. A la place j'imagine qu'elle a le droit de jouer avec l'accélérateur !!! Enfin il est 9h30 et nous voila parti pour 6 heures de route. Il reste un dernier petit arrêt pour payer la "taxe" de transport aux agents de police assis au bord de la route. J'imagine que c'est pour des questions d'assurance !!! Avec le soleil qui cogne on se demande si les canards vont survivre jusqu'au bout mais visiblement ils tiennent le coup. C'est après la pause déjeuner que cela devient intéressant (au cas ou cela ne l'aurait pas été avant). C'est toujours de la piste mais pas "préparée" cette fois-ci (on a quitté le bitume depuis belle lurette). On ne roule plus qu'à 50 km/h mais vu la tête des nids de poules autant dire qu'on est toujours en butée d'amortisseurs. Mais bon ça ne fait pas peur à notre "lady driver" qui tient le coup et est même impressionnante, autant que la Camry qui n'est pas encore tombée en pièces. Un arrêt pour faire de l'essence, la petite dame à l'arrière en profite pour vomir, le déjeuner n'est pas passé !!! On repart mais la petite dame à toujours l'air d'être malade mais ça n'arrête pas notre chauffeur. Au final en se penchant bien par la fenêtre elle arrive à poser sa deuxième quiche sur la portière et juste un tout petit peu à l'intérieur de la voiture. Moi j'en suis à me demander si l'odeur de vomis est plus désagréable que celle de l'urine chaude. Je suspecte le petit garçon de s'être fait dessus. Décidément, rien n'arrête notre chauffeur. Un autre arrêt pour lâcher notre "smoking woman" et nous voila repartis sous la pluie avec une route qui se dégrade à vue d'oeil. Je ne pensais pas que c'était possible. On abandonné les nids de poules pour des ornières de 80 cm de profondeur remplies d'eau et de boue. Je croise les doigts pour que les portes soient étanches et en profite pour avoir une petite pensée pour nos sacs qui à l'heure qu'il est doivent nager dans un coffre remplit d'eau. Avec une moto à l'arrière vous ne pensiez quand même pas que le coffre était fermé !!! Ca tombe dru, on y voit rien mais on est toujours plein pot à 40 ou 50 km/h. Enfin pas pour long car dans une montée on se

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retrouve gravement enlisé mais des hommes surgis de nulle part sont la pour nous aider. Il faut 10 ou 15 minutes pour nous sortir du trou. Visiblement il faut payer les gars mais notre chauffeur ne s'en laisse pas conter : s'ils ne veulent pas de ce qu'elle leur offre, ils n'auront rien. Avec Pablo, on les suspecte de "piéger" la route délibérément pour se faire un peu de sous. Sinon pourquoi ils attendraient sous une pluie battante avec de la boue jusqu'aux mollets ? Enfin ce n’est pas vraiment notre problème. Le notre est plus sérieux, la voiture a calé et ne redémarre pas. A 17h00 (n'étions nous pas parti pour 6 heures de voyage), on échoue devant une petite maison qui fait office de station-service. Ca bricole mais sans succès, à 19h00 on est toujours la. 20h00 le facteur n'est pas passé, 21h00 le facteur n'est pas passé... On décide alors de récupérer nos sacs et de partir avec une autre voiture qui s'est arrêtée. L'idée n'a pas l'air d'enthousiasmer notre chauffeur qui nous propose de dormir la ce soir, sous la pluie battante et les pieds dans la boue. On va y réfléchir... Ca y est. On a réfléchi, on récupère nos sacs. Sur ce le ton monte (sûrement la fatigue, vous avez déjà fait 7 heures de route à 4 à l'arrière d'une voiture ??) mais on ne nous arrête plus, on dépose les canards, les poulets, on récupère nos sacs et on saute dans la voiture du bon samaritain. Je sais pas comment ils ont fait mais les canards et les poulets sont déjà dans le coffre !!! Enfin il est 22h30 et nous voila arrivé à Ban Lung, chef-lieu de la province du Ratanakiri. Ca fait plus de 15 heures depuis qu'on est monté pour la première fois dans notre taxi, la nuit va être bonne... La journée du lendemain est plutôt relax. Le temps est mitigé et il pleuviote de temps à autres. L'après-midi on va se balader vers le lac Yeak Laom. On décide d'y aller a pieds, ça nous changera. Mais comme on est doué, on arrive à se perdre. On traverse des champs, une rivière, la foret et on arrive enfin au lac. De forme circulaire il est a priori d'origine volcanique mais certains disent que c'est un impact de météorite qui l'aurait crée. L'important c'est que le soleil est revenu, que l'eau est claire et bonne. Un vrai moment de détente pour peu qu'on en ait eu besoin après notre journée de taxi hier. De retour à l'hôtel, on retrouve Geneviève et David deux québécois avec qui on essaye d'organiser un trek de 2 jours en forêt. On rencontre donc leur guide mais comme c'est un poil cher on décide de se donner une journée de plus pour essayer de trouver d'autres touristes qui voudraient se joindre à nous. Mais bon comme on est pas venu la pour rien faire, on décide de louer des motos pour explorer la région plutôt que de chercher le touriste (de toute façon en cette saison ça déborde pas de touriste). Nous voilâmes donc partis à la recherche de chutes d'eau qui sont en nombre dans la région. La piste est grasse et acrobatique mais Pablo qui est aux commande de notre brelon tient le cap. J'en dirai pas autant de David. Notre première étape est les chutes d'eau de Kachang. L'endroit dissuade de vous baigner. Avec les dernières pluies le débit est fort et l'eau est sombre, très sombre. Qu'a cela ne tienne, on reprend la route direction d'autres chutes d'eau qu'on ne trouvera jamais, notre sens de l'orientation nous faisant subitement défaut. A la place on traversera les plantations d'hévéas et on finira notre route dans un petit village pour une séance photos avec deux, puis trois, puis... touts les enfants du village. Visiblement ils travaillent tous dans les plantations même le plus jeune qui doit avoir 7 ou 8 ans. Comme on n’a pas trouvé de nouveaux partenaires pour notre expédition en pleine jungle, on décide de louer des motos et d'y aller par nous même. On trouvera bien un ranger sur place pour nous emmener en foret. Après avoir fait fit des

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recommandations du loueur de moto et après avoir fait le plein d'essence (enfin juste un litre, il en restait un peu), nous voila parti direction la station de ranger sur la piste qui mène à Voen Sai. Le début de la route n'est pas aussi terrible qu'on nous a dit, a peine quelques nids de poules et autres ornières à négocier. Ceci dit il faut rester prudent car les ornières sont vicieuses et ont tendance à se jeter sous votre roue. Mais encore une fois Pablo qui a pris les commandes en premier tient bon la barre. On ne glisse sérieusement qu'une fois à se retrouver le cul par terre, autant pour le pantalon. Après un pont (ou du moins ce qu'il en restait) à traverser, quelques guets (on parle plus de flaques d'eau à ce niveau la !) et 20 kilomètres nous voila arrivés à la station des rangers. On a vite compris qu'ils ne comprenaient rien à ce que l'on leur demandait et on a donc abandonné l'idée d'aller en foret avec eux. On va plutôt pousser jusqu'a Voen Sai qu'on se dit. Après tout la route n'est pas si mauvaise et le mauvais kilomètre qui nous attend ne peut pas être si terrible que ça. Le mauvais kilomètre consiste en une ligne droite pleine de boue plus ou moins liquide que même les locaux ont parfois du mal à négocier. On n’est pas venu la pour faire demi-tour, on retire donc nos chaussures, si on peut sauver quelque chose... Pablo filme, Geneviève marche à pied et David et moi brelonnons en 2ème pour limiter le couple et une jambe tendue de chaque coté pour garder (euh... essayer de garder) l'équilibre. Le fameux kilomètre est long, très long. Ca ne s'arrête plus. A la moindre erreur, on a de la boue jusqu'aux genoux quand on ne s'empile pas tout simplement dans le mur de terre glaise que fait l'ornière. Tout cela dur sur plus de 10 kilomètres et on s'étonne plus qu'aucune voiture ne fasse le trajet et encore moins à la saison des pluies... Il faut toujours qu'on soit plus futé que les autres !!! Enfin vu que l'essence commence à manquer gravement on ne peut pas se permettre de faire demi-tour, et c'est avec quelques chutes au compteur et beaucoup de boue partout que nous arrivons à Voen Sai après 42 kilomètres et 3 heures de route. Le temps de faire le plein et de casser la croûte et nous voila repartis. On ne s'attarde pas trop car on ne voudrait pas rouler de nuit. On pensait qu'on avait fait le plus dur, c'était sans compter sur la pluie (pas le petit crachin normand, je parle de la bonne pluie tropicale). La boue est toujours plus liquide, on y voit rien mais on ne flanche pas. Et nos pauvres chaussures qu'on avait préservé jusque la stockent maintenant la boue par kilos. Clairement ça ne peut pas être pire. C'était sans compter sur... la panne mécanique. Ah le fameux coup de la panne !!! Nous voila donc installés sous un petit abri au bord de la piste à essayer de fixer le problème. Comme dit David : "4 esprits scientifiques et pas un qui est foutu de s'y connaître en mécanique". C'était bien la peine ce matin d'avoir aidé deux bougres a réparer leur chaîne de moto. Alors qu'on envisageait déjà de dormir sur place avec Pablo pendant que Geneviève et David partaient chercher du secours, apparaît un fermier qui du bout du doigt pointe la bougie. Qu'est-ce qu'il y apparaît. Sérieusement on a autre chose à faire que d'écouter ses sornettes surtout qu'on l'a déjà inspecte la bougie. Enfin ça coûte rien d'y jeter un oeil de nouveau et miracle après l'avoir nettoyer ainsi que son bouchon ça repart !!! Oh pas pour long, 300 mètres tout au plus. La nuit va être longue, sans compter que notre moto n'a pas de phare. Ca pouvait pas être pire ??? Enfin après avoir découvert quel le bouchon de bougie était casse et après l'avoir réparer avec du scotch d'électricien (ne me demandez pas pourquoi Pablo avait ça dans son sac, j'en sais rien) nous voila repartis direction Ban Lung tout juste derrière David et Geneviève qui nous ouvre le chemin jusqu'a la ville. Enfin avec quelques chutes, égratignures et hématomes de plus nous voila à Ban Lung a 19h30. Apres tout on a que deux heures de retard. D'accord les motos sont sales mais on a rien casse et on ne comprend décidément pas pourquoi le loueur de moto fait la tête !!! Il nous dit

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qu'on n’avait pas le droit d’aller à Voen Sai (comment il a fait pour deviner !). Mais il a dit "you don't want to go to Voen Sai", il a pas dit "I don't want you to go to Voen Sai". C'est subtile mais toute la différence est la. Enfin on l'a quand même dédommagé pour le lavage des motos qui je dois l'avouer étaient dans un bien sale état. Tout comme mes vêtements et chaussures que j'ai mis 20 minutes a laver (rincer serait plus exact) sous la douche. La journée du lendemain est blanche. On attend que ça sèche !!! Enfin il est temps de repartir pour Stung Treng. Malheureusement on n'a pas le choix et avec la pluie qui tombe ça promet d'être "Freestyle"... Enfin on n'a pas a se plaindre aujourd'hui on est que 7 dans la Toyota Camry et on n'a pas a attendre au marche. Juste 10 minutes, mais j'appelle plus ça attendre. Sans surprise la route est grasse et glissante et on avance plus en crabe qu'autre chose mais notre chauffeur est très très bon et on évite les embûches les unes après les autres. Comme à l'aller on retrouve des "pousseurs" le long de la route pour aider les malheureux. Mais même si on s'en sort tout seul, c'est de bon aloi de glisser un petit billet par la fenêtre pour le remercier de son travail extraordinaire. Au final le voyage se passe plutôt bien mais ça ne rate pas les cochons d'Inde que nous transportions ont chie partout dans la voiture... Enfin après 5 heures nous voila au chaud à Stung Treng dernière étape cambodgienne avant le Laos. On quitte Stung Treng le 3 octobre au matin. On prend le bateau jusqu'a la frontière et ensuite on verra. En guise de bateau, on a le droit à ce qu'on appelle ici un "long-tail speedboat". "Speed" parce qu'on y a monte un moteur de Toyota Camry, 4 cylindres, 16 soupapes et 2 litres de cylindre. "Long-tail" parce que l'hélice est montée au bout d'une perche de 3 mètres de long. On est 6 passagers plus le pilote dans la barquette qui fait 6 ou 7 mètres de long pour 80 cm de large. Avec tout ça on est 20 cm au-dessus de l'eau, les genoux dans les dents tellement il n'y a pas de place, et une fois le moteur en route on comprend mieux pourquoi on met un silencieux sur le pot de nos voitures. Une fois en route ça chaume pas. Je sais pas a quelle vitesse on file mais on file. Apres une heure et demie de voyage, nous voila au poste frontière des crampes dans les jambes et des bourdonnements plein les oreilles. Le bureau d'immigration ouvert il y a 3 ans a peine ressemble a tout sauf a un bureau d'immigration. Un bureau, une chaise et la liste des pays dangereux (Iraq, Iran, Libye, Corée du Nord...) pour le décor et un officier pour tamponner les passeports. $1 le tampon... C'est sans difficulté qu'on arrive a négocier ça a 50 cents !!! Un kilomètre nous sépare maintenant du poste frontière laotien. Rebelote, c'est $1 pour le tampon mais on refuse de payer. On négocie mais rien a faire ils gardent les passeports. On accepte alors de payer a condition qu'ils nous signent un reçu pour qu'on se fasse rembourser par l'ambassade car on a déjà paye notre visa. Cette proposition a l'air de débloquer la situation. Finalement on ne paye que 50 cents chacun et on récupère nos passeports. Plus que deux heures a attendre a l'arrière d'un camion avant de partir pour Pakse a quelques 170 kilomètres de la.

Laos le 29/10/2006

Me voila aux portes de l'Empire du Milieu et c'est donc l'occasion de mettre a jour le carnet de route et de vous conter mes aventures au Laos en sachant qu'au moment

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ou j'écris ces quelques lignes vous n'avez toujours pas lu la mise a jour du Cambodge et pour cause, mon webmaster préfère rentre a peine de vacances au bout du monde, perdu quelque part au milieu du Laos !!! Nous avons donc passe la frontière avec Pablo le mardi 3 octobre. Notre première étape au Laos a été Pakse avec dans la tête l'idée d'aller explorer le plateau de Bolaven en moto, ce qu'on a fait trois jours durant. On retrouve enfin un peu le beau temps. Il faut dire que ces derniers jours ont été assez misérables de ce point de vue la a cause du typhon Xangsane qui touchait les cotes vietnamiennes et poussait la pluie vers le Cambodge. On est de nouveau passes en mode "Easy Rider" sur nos brelons de 100 cm3. En trois jours on boucle le circuit Pakse-Tadlo-Atapeu-Pakse. Sur les petites routes de campagne, on est vraiment en dehors de la planète "tourisme". A chaque arrêt c'est l'attraction. Adultes et enfants se précipitent pour observer ces deux étranges bêtes pleines de poils (ça fait toujours autant recette) débarques d'une autre planète. On fait étape le premier soir à Tadlo juste au bord de la rivière qui sert de salle de bain aux villageois et aux touristes. Le lendemain on traverse les plantations de café, direction Atapeu. La meilleure portion de la boucle se trouve sur le retour entre Atapeu et Pakse. Apres avoir quitte les rizières, on prend une piste qui traverse la foret et grimpe sur le plateau de Bolaven a proprement dit. On déjeune a Houay Khong ou on fait la connaissance d'un pauvre militaire qui est la pour contrôler le trafic illégal de bois exotique et qui ne voit personne de la journée. Il est tout content de pratiquer son anglais et en oublie les règles de sécurité élémentaires laissant tomber malencontreusement sa kalachnikov par terre... On récupère le bitume a Pakxong ou on fait étape pour visiter les fameuses chutes d'eau de Tad Fane situées au kilomètre 38. Pas de chance, avec le brouillard on n'y voit pas a deux mètres, et de chute c'est plutôt moi qui m'écrase comme une grosse m.... sur le parking. Mais un bon samaritain est la pour m'aider a me relever et aussi pour me rappeler qu'il faut que je paye le parking !!! De retour à Pakse, nous partons pour Savannakhet. On se rend à la station de bus en samlor, un mélange de side-car et de tuk-tuk. A peine montes dans le bus on est plonge dans l'ambiance. Ca déborde de sacs de riz : estimation 2,5 a 3 tonnes de riz !!! C'est simple quand on est assis, on a les genoux dans les dents. Et si on veut se déplacer mieux vaut penser à baisser la tête si on ne veut pas cogner les plafonniers. Pour le reste, la telle fonctionne à plein tube diffusant clips vidéo, comédies musicales ou autres morceaux de karaoké. Tout un programme pour avoir mal au crâne. Et ça dure les 6 heures qu'il faut pour parcourir les 220 kilomètres du trajet. A chaque arrêt, une foule de vendeurs vous tendent brochettes de poulet, riz, fruits et boissons par les fenêtres au risque de vous éborgner avec un pic en bois. Mais bon, au moins on ne risque pas de mourir de faim pendant le voyage. On arrive à Savannakhet juste a temps pour les festivités de Bon Xuang Hua qui consistent principalement en de grandes courses de pirogues sur le Mékong. C'est l'occasion pour les laotiens de fêter la pleine lune d'octobre qui marque la fin de la saison des pluies. Dans les rues c'est ambiance kermesse fête foraine. Ca mange et ça boit beaucoup et toujours la musique a plein tube. Soit ils sont tous sourds, soit ils aiment le bruit !!! Avec Pablo, on profite de cette étape pour marquer une petite pause et pour aller nous faire masser car nos pauvres dos ont un peu souffert pendant notre raid a moto. On opte pour la Croix-Rouge dans l'espoir de voir Adriana Karembeu nous masser le dos mais pas de chance elle était pas disponible ce jour la. Reste que le massage était tonique et je ne suis pas sur que le résultat ait été très

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bénéfique. De Savannakhet nous avons rejoint Vientiane en bus de nuit le 9 octobre. Apres notre dernier voyage on s'était jure avec Pablo de ne prendre que des bus VIP plus confortables mais vu qu'on se débrouille comme des manches il n'y a plus de place. Moralité on se retrouve dans un bus normal avec la telle a fond, les genoux dans les dents et 2 tonnes de farine sous les pieds !!! Il me faut ici faire profiter le lecteur de mon expérience dans les bus laotiens. La place arrière qui offre de l'espace pour les jambes et parait donc bien tentante a première vue n'est pas aussi bonne qu'elle y parait car on est assis sur le moteur et des que la climatisation est en panne (généralement 15 minutes après le départ), on cuit a feu doux. Mieux vaut donc être assis à cote d'une fenêtre, les genoux dans les dents. Enfin, après 9 heures de route pour 430 kilomètres (on reste dans la moyenne nationale) nous voila arrives a Vientiane. J'ai passe une sale nuit, les fesses au chaud et mes voisins me tombant dessus en permanence. Mais je ne me plains pas de trop car on a eu de la chance le chauffeur a eu la bonne idée d'éteindre la telle 20 minutes avant d'arriver !!! Que dire de Vientiane ? Apres Bangkok, 10 millions d'habitants, et Phnom Penh, 1 million d'habitants, la capitale du Laos avec seulement 200000 âmes parait toute petite et ressemble plus à Dordives qu'a Paris. On a donc vite fait de l'avoir traversée a pied et même si l'endroit est agréable deux jours suffisent a sa visite. On passe donc la première journée au marche entre deux siestes réparatrices. Luc et Karima doivent arriver ce soir et on les attend pour visiter les quelques temples à voir ici. Les touristes arriveront avec 4 heures de retard à cause de problèmes techniques sur leur avion. Il est écrit que Laos Airlines compte parmi les compagnies aériennes les moins fiables, ça a l'air de se confirmer !!! Pour le premier jour de la brute et du truand sur le sol laotien, on part visiter le Wat Si Saket et le Wat Haw Pha Kaew. Ce sont deux temples relativement anciens et vraiment sympas, surtout le Wat Si Saket avec sa galerie de bouddhas entourant le temple principal. Apres une soupe aux nouilles déguste sur l'un des nombreux stands du marche, on part direction le Wat Pha That Luang, une grande pagode dore contenant des reliques de Bouddha. C'est le monument le plus important au Laos. Notons enfin qu'a Vientiane on peut tout trouver a tout heure du jour et de la nuit : marijuana, opium, armes a feu et filles. "Name it, get it" est un peu la morale de l'histoire ici. Et si le patron de votre guesthouse ne peut satisfaire vos besoins, un de ses amis le pourra... On se sépare de Pablo le 12 octobre. Il part directement vers Luang Prabang et nous nous arrêtons à Vang Vieng en cours de route. Ce coup-ci on a le droit au bus VIP. Mais mis a part qu'il n'y a pas de riz à transporter, c'est tout comme un bus local. On n’est pas très bien assis et il fait chaud. La seule différence c'est que c'est plein de touristes aux coups de soleil plus ou moins importants. Alors a tous les touristes, je voudrais dire une bonne fois pour toute : "Coupez vous les ongles des orteils et achetez de la crème solaire" !!! Vang Vieng est perdue au milieu d'un paysage karstique de toute beauté, entre rivière, rizières et montagnes. Malheureusement l'endroit s'est transforme en un village de vacances ou se retrouvent les touristes en mal de télévision. Ici le moindre restaurant ou bar a un écran et un home cinéma pour diffuser en continu films et séries américaines. Spectacle désolent au possible que d'aller au bout du monde pour revoir la dernière saison de "Friands" en DVD... Mais heureusement cela n'enlève rien a la beauté du coucher de soleil. Le meilleur moyen d'explorer la région c'est de louer des motos ou jumbos comme on les appelle par ici. Les grottes à explorer sont légion autour de

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Vang Vieng. Celle de Tham Nam vaut particulièrement le coup. On peut l'explorer en remontant la rivière souterraine a la nage ou mieux en s'équipant d'une chambre a air de camion. La dernière portion ressemble plus a de la spéléologie qu'a autre chose et a défaut d'avoir un casque il faut songer a bien se baisser si on ne veut pas finir le crâne dans un stalactite (Luc sait de quoi je parle). De retour à l'extérieur on a tout le loisir de profiter de la petite piscine naturelle que forme la rivière avant de cuire de nouveau sous la chaleur écrasante du soleil. La grotte de Phoukam est une autre destination possible. Toutefois, la route pour y accéder est plus proche du chemin de terre que de la départementale et si l'on n'y prend pas gare, on a vite fait de crever (Luc sait de quoi je parle !!!). Apres moult discussions pour récupérer nos passeports qu'on avait laissé en caution pour la location des motos (qui dit crevaison, dit réparation et donc tentative d'arnaque et prise de bec...), nous sommes partis le 14 octobre pour Phonsavan plus à l'est sur la route du Vietnam. On a le droit à un bus local mais ce n'est pas pire, voir mieux que le bus VIP qu'on avait pris a Vientiane. C'est tout le grand mystère des bus laotiens !!! Passe Vang Vieng, le paysage devient réellement montagneux et la moyenne horaire chute. A 30 km/h on peut difficilement aller plus lentement et faire 210 kilomètres vous semble d'un coup hors de porte. On est venu à Phonsavan pour visiter la plaine des jarres classée au patrimoine mondiale de l'Humanité. C'est un ensemble de jarres en pierre dont l'origine et la fonction restent inconnues à ce jour. Les différents sites viennent d'être deminés très récemment (mi 2005) et l'accès au public y est donc plus sur. Il faut savoir que le Laos, comme le Vietnam et le Cambodge, a été très largement bombarde a la fin des années 60 et au début des années 70 et il reste un grand nombre d'explosifs (mines, bombes a fragmentation...) non détonnés. Phonsavan avec les provinces du sud est la région la plus affectée par le problème et il n'est pas rare qu'un enfant ou un adulte soit gravement blesse ou perde même la vie par l'explosion non contrôlée d'un de ces engins. Au mieux les vieilles bombes désamorcées servent de piliers de maison ou de simple pots de fleur. Entre la visite de deux sites, on fait une halte dans un village ou l'on produit le Lao Lao, un whisky a base de riz. Du whisky ça n'a que le nom car a l'odeur c'est plus proche du saké japonais et au goût c'est plus de l'alcool à 90. De Phonsavan nous sommes partis pour Luang Prabang. Notre chauffeur de bus en veut et on s'imagine faire le parcours en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire mais... pas du tout. Arrivés à Luang Prabang on s'installe au Phonethavy, au pied de la colline de Phu Si au sommet de laquelle se trouve une jolie pagode dorée. L'endroit offre aussi un magnifique point de vue sur la ville, encore plus beau au coucher du soleil. Luang Prabang, ancienne capitale du Laos, se trouve sur une péninsule entourée du Mékong et de la rivière Nam Kham. La ville est très agréable et pas très grande, elle se visite très facilement a pied. Classée au patrimoine mondial de l'Humanité (elle aussi !!!), elle est connue pour ses temples. Et des temples il y en a. Ce n’est pas Karima qui dira le contraire !!! Nous on s'est limité aux plus fameux à savoir ceux de la colline Phu Si, Wat Mai, Wat Mahatat et le plus beau, Wat Xieng Thong. Ce qui est amusant ici c'est de voir les gens jouer à la pétanque le long du Mékong. Et oui, les boulodromes tout comme la baguette, la vache qui rit et les bornes kilométriques sont des restes de la présence française passée. Luang Prabang est aussi connue pour la cérémonie d'offrande aux moines qui a lieu chaque matin. On se acide donc de se lever de bonne heure mais a 6h30,

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il est déjà trop tard. Il faut donc se lever a 5h45 si l'on veut pouvoir assister dans les rues de la ville au défile continu des moines vêtus d'orange venus collecter les offrandes de riz dans leur cebille. De Laung Prabang on peut prendre un bateau pour remonter le Mékong et aller visiter les grottes de Pak Ou. Le trajet n'est pas exceptionnel. Le fleuve est très large à cet endroit et ça manque cruellement de vie au bord de la rivière. Les grottes renferment une collection impressionnante d'images de Bouddha et servent accessoirement de lieu de pèlerinage aux bouddhistes. Mais au final cette excursion n'est pas incontournable. Apres avoir retrouve le "boulet" qui nous a rejoint aujourd'hui, on rejoint Pablo le soir pour un dernier dîner avant qu'il ne reparte pour Bangkok puis Londres. On passe une dernière journée a flâner dans les rues de la ville avant de prendre un bus pour Nong Kiaw plus au nord en remontant la rivière Nam Ou. Nong Kiaw est juste une étape ou nous avons passe une bonne nuit dans des petits bungalows avec vue sur la rivière. On aurait pu dormir tout de suite si on n'avait pas été dérange par Luc qui tenait a nous montrer leur visiteuse, une "petite" araignée. OK, elle n’était pas vraiment petite. Mais non plus il ne faut pas exagérer et on les a donc gentiment laisse gérer leur "petit" problème !!! Le lendemain, 21 octobre, nous avons pris le bateau pour Muang Noi à une heure plus au nord. Luc à l'air bien fatigue. Il n'a pas du ferme l'oeil de la nuit !!! On est arrivé à 9h00 pour attendre notre embarcation mais sans surprise elle n'est arrivée qu'a 11h00 et au final nous sommes une quinzaine de personnes dans la longue barquette qui file sur l'eau. Je me faisais la réflexion que ce style de transport n'existait plus en France. C'est dommage. Ceci dit je ne suis pas sur que ça passerait les tests de securit, la petite dame assise à l'arrière passant son temps a écoper l'eau qui n'arrête pas de s'infiltrer entre les planches. Enfin a midi nous sommes arrives au bout du monde. On est d'abord descendu dans une guesthouse avec bungalows avec vue sur la rivière. Comme ça, ça peut ressembler un peu à Nong Kiaw mais les étoiles Michelin en moins !!! Disons que l'endroit est spartiate avec a peine de la place pour poser le sac a dos et une salle de bain commune ou la douche (froide, ça va de soi) se prend avec une casserole. Mais le vrai problème, ce sont les "petites" araignées qui comme par hasard sont venues visiter la chambre de Luc et Karima. Autant dire que Luc se voit déjà passer une mauvaise nuit et on acide donc de changer de crémerie et d'aller s'installer dans une guesthouse plus propre et avec salle de bain privative. Par contre il faut tirer un trait sur son intimité car les murs sont aussi fins que du papier a cigarette et la moindre conversation est partagée avec les voisins !!! On a passé les deux jours suivants à explorer les environs. Le premier jour, on a acide de descendre une partie de la rivière en kayak en équipe de deux : Luc et Karima d'un cote, Virginie et moi de l'autre. En ce qui nous concerne on a trouve notre rythme assez rapidement, ce qui n'a pas été le cas de Luc et Karima qui en fait n'ont jamais vraiment trouve de rythme. Il y avait comme un manque de synchronisation et surtout ça râlait beaucoup. J'avais comme l'impression de voir Bourvil et De Funes dans la "Grande Vadrouille". Ceci dit, eux ne se sont pas échoues dans les arbres. Parce que pour nous, ça n'a pas rate. Des les premiers rapides on s'est retrouve pousse inexorablement vers les 3 pauvres arbres qui traînaient au milieu de l'eau. Tout a été ensuite très vite. Le kayak bascule, se remplit d'eau et coule... On a définitivement manque de vitesse pour négocier l'obstacle mais bon je vous avais bien dit qu'on avait récupère un boulet a Luang Prabang. Et on sait a quoi on s'expose quand on prend un boulet avec soi !!! Enfin les choses sont vite

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rentrées dans l'ordre nous devant et Luc derrière... Apres un petit pique-nique au bord de l'eau on termine notre journée par une petite ballade d'une heure pour rejoindre les chutes d'eau de Tam Nok, un bon endroit pour se faire masser le dos. Le lendemain on a pris l'option marche a pied et sommes partis a travers les rizières pour rejoindre le village de Ban Na. On traverse des paysages magnifiques niches au milieu des montagnes. Décidemment je ne me lasse pas du vert des rizières qui tire vers le jaune quand la saison des moissons approche. Le petit plus de la ballade, c'est la halte "boissons pas fraîches" à Ban Ha assis dans un hamac avec vue sur les rizières. Apres ça on est de nouveau sur la route direction Ban Houay Bor ou on s'arrête pour déjeuner. Le poulet BBQ de Karima et ma "chicken soup" étaient plutôt bon, pour le reste visiblement ça ne le faisait pas. Pour une fois que "Mister Same Same" osait la différence, il n’a pas été déçu par sa soupe aux nouilles !!! De retour à Muang Noi, on met une petite claque au pot de Nutella qui nous restait de ce matin. Car on a beau être au bout du monde, on en trouve pas moins du Nutella. Enfin c'est exceptionnel et c'est pour ça qu'on n'a pas rate l'occasion. Et à défaut de pain, c'est avec les doigts qu'on finit le pot. C'était notre dernière journée avec Luc et Karima. On se sépare le 24 octobre après avoir repris le bateau pour Nong Kiaw. Eux redescendent vers Luang Prabang pour prendre leur avion a destination de Bangkok, Virginie et moi filons vers l'ouest direction Luang Nam Tha. Sachant qu'on avait 180 kilomètres a parcourir, combien de temps nous a-t-il fallu ?? Je vous le donne dans le mille, exactement 6 heures. Les transports au Laos sont finalement réguliers et sans surprise !!! Luang Nam Tha ou juste Nam Tha pour les intimes n'est pas ce qu'on peut appeler une ville qui vaille le détour. Mis a part les crêpes à la banane du Panda Restaurant, il n'y a pas grand chose à faire ou à voir. Ca tombe plutôt bien puisqu'on est ici uniquement en transit, notre dernière étape au Laos étant Muang Sing perdu plus au nord à tout juste 10 kilomètres de la frontière chinoise. Muang Sing est à deux heures de route de Nam Tha. Ce n’est pas très loin mais on a change de catégorie de bus. On est maintenant assis a l'arrière d'une bétaillère équipe de deux pauvres bancs sur le cote. La ville est perdue au milieu d'un vaste plateau où règne un microclimat. Il fait ici plus mauvais qu'ailleurs. Les nuages sont souvent très bas et quand on n'a pas de chance, il pleuviote. Ceci dit ça se lève toujours en fin de matinée. L'endroit n'est pas très intéressant en lui-même mais on peut de la aller explorer les environs et s'immerger dans la vie des tribus montagnardes. On a choisit l'option deux jours avec nuit dans un village Akha. On est parti le 27 octobre au matin. Apres avoir traverse un village Hmong, nous nous sommes longuement arrêté dans un village Akha de la vallée ou l'on s'est retrouve dans la maison du chef et soudainement nous étions plonge dans la 4eme dimension. Au milieu d'une pièce unique se trouve une dizaine de personnes toutes plus azimutées les unes que les autres. Les gars sirotent du Lao Lao en continu vidant en 3 gorgées le flacon de 500 ml. Dans un coin est allonge un gars qui fume de l'opium. Ca rigole bêtement, ça parle fort et les yeux luisent des excès d'alcool et de drogue. Comme les autres le chef du village a les dents pourries par le bétel, s'excite en permanence et fume de temps a autre un peu d'opium. Il est monte sur ressorts à la limite de l'overdose et il n'est que 9h30 du matin !!! Avec Virginie on se regarde, perdus au milieu d'une situation qui nous échappe... Et on n’échappe pas au moment ou il faut trinquer avec le chef. Je ne reviens pas sur les vertus supposées du Lao Lao, il n'y en a pas. Ca brûle juste la gorge. A priori un guide Akha

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doit nous accompagner mais il n'est pas la. Le chef designer donc un remplacent. Et a qui on a le droit ? "Opium Man". Ca promet, surtout quand il s'enfile une dose de poudre blanche juste avant de partir... Nous voila donc sur le chemin à travers champs et foret. Le temps se découvre et ça commence à cogner fort. Opium Man pour nous ménager s'arrête souvent. Enfin c'est ce qu'il veut nous faire croire car a mon avis il avait du mal à aligner les pas. Reste que ça tombe bien pour Virginie qui n'a pas l'air de se plaindre de ces pauses fréquentes !!! Le pire était a venir après la pause déjeuner. Opium Man a décide de nous faire prendre un raccourci a travers bois. En gros, on attaque la montagne pleine pente, c'est forcement plus court. Enfin après 6 heures de marche et presque 1000 mètres de dénivelle positif nous sommes arrives a destination. Et la on est projeter en plein moyen age avec maisons en bois, toits en paille, murs en lames de bambou. Poules, cochons et chiens vont et viennent. Pas d'eau courante, pas d'électricité, pas d'égouts. Les Akhas sont animistes donc pas de temples mais des totems et autres portiques sacres ou l'on vient prier les esprits. En ce moment c'est l'époque des moissons et les adultes travaillent dans les champs. Il ne reste que les plus ages et les enfants qui quand ils n'ont pas des haillons se baladent les fesses a l'air. Nous on s'installe dans notre logis d'une nuit : un joli deux pièce salon-cuisine (un coin cuisine ou ils font un feu de bois dans une maison en bambou, c'est pas aux normes ça). Pour le reste c'est à la rivière au pied du village et dans les bois derrière la maison. On n'ose pas tout de suite aller se promener dans le village et puis on se lance. Et comme d'habitude on finit par jouer avec les enfants tous plus sales les uns que les autres et souvent avec la morve au nez. Reste qu'ils sont adorables, souriants et qu'ils sont toujours aussi excites par les photos. Avant le dîner, on va se doucher. Il faut marcher 10 minutes pour trouver la "douche" avec de l'eau pas plus froide que dans la majorité des guesthouses ou nous avons été. Pas de chance, c'est quand je suis sous la douche en tenue d'Adam que des passants s'arrêtent et tentent la discussion. Ca fait vraiment bizarre d'avoir du monde comme ça dans sa salle de bains !!! Le dîner ce soir la était une soupe au poulet et quand "Opium Man" dit qu'il va chercher le poulet, il descend les 3 marches, attrape la bestiole, lui tord le cou et la plume. Vous avez dit poulet fermier ?! Mais bon la bête est nerveuse et on a beau chercher le blanc du poulet on ne le trouve pas. La vie chez les Akhas est très communautaire. Il faut comprendre qu'on rentre un peu chez qui on veut quand on veut. C'est donc sans surprise que le nombre d'inconnus passe de 6 à notre retour de la douche a une petite vingtaine a la fin du repas. Les gens viennent pour discuter, fumer, nous regarder ou tout simplement partager notre repas. Eventuellement on n'y coupe pas, il faut trinquer et quoi de mieux que du Lao Lao pour ça. Virginie était bien partie pour finir le flacon. Ca devait aider à faire passer les morceaux de poulets, et encore on n'a pas eu le droit aux pattes. Sinon, ça racle beaucoup du fond de la gorge et ça crache partout mais un bon coup de balai et la pièce est propre pour se coucher !!! Mais avant ça, on a le droit à un massage Akha avec toujours autant de monde pour regarder. Pas très relaxant au final. Je craque 4 fois du dos, de tous les doigts plus quelques orteils (le plus douloureux je crois) mais visiblement c'était l'objectif. Enfin la maison se vide et on peut enfin dormir pour se réveiller le lendemain avec le chant des coqs, le bruit des cochons et les cris d'un bonhomme dont la fonction est visiblement de tirer tout le monde du lit. Enfin c'est comme ça que je l'ai pris. Encore quelques photos et jeux avec les enfants, un petit-déjeuner avec encore tout plein d'amis et nous voila sur le retour avec "Martine", une chèvre que notre guide a acheté pour un de ses amis. On l'aurait bien appelée "Marguerite" mais ça faisait trop vache !!! Le chemin pour redescendre est plus court

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(on s'en plaint pas) mais aussi moins beau. Enfin, nous voila de nouveau à Muang Sing pour une nuit où on joue le remake de Muang Noi. Les murs y sont encore une fois aussi fins que du papier et on a donc eu tout le loisir de profiter des nos voisins anglais qui visiblement avaient l'estomac plus que barbouillé. Nous voila de retour à Nam Tha. Demain "Miss Pineapple" part pour Vientiane avant de rejoindre Bangkok et la France et je serais de nouveau seul sur la route. Enfin pas pour long car d'ici quelques jours je dois retrouver Jean à Kunming. Je quitte donc l'Asie du Sud-est pour la Chine. C'est donc l'heure du palmarès des "meilleurs» : Meilleure ville : Malacca (Malaisie) Meilleur petit-déj : Cappuccino Coffee house and Bakery (Koh Tao, Thaïlande) Meilleure route : Route Ban Lung-Voen Say (Cambodge) Meilleure ile : Koh Tao (Thaïlande) Meilleur parc national : Temples d'Angkor (Cambodge) Meilleur paysage : ex-aequo Mae Hong Son (Thaïlande) et Muang Noi (Laos) Mention spéciale aux crêpes a la banane du Panda Restaurant à Luang Nam Tha (Laos), définitivement les meilleurs d'Asie du Sud-Est. Je termine enfin par une dédicace pour Bernard que je remercie pour son assistance médicale par mail !!!

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Chine le 21/11/2006

Je suis donc parti pour la Chine le 31 octobre. Assis a l'arrière d'un pick-up j'ai quitte Luang Nam Tha pour la frontière sur les coups de 9 heures. Virginie, elle, s'était déjà embarquée pour un long périple vers Vientiane, assise à l'arrière d'un bus qui avait plus que vécu. Il faut 2 heures pour rejoindre Boten à la frontière avec la Chine. Les formalités du coté laotien sont minimales. Cote chinois cela a été un peu plus long. J'ai du patienter une bonne demi-heure pour que 3 officiers inspectent minutieusement mon passeport, visiblement convaincus que c'était un faux. Il faut dire qu'il commence à avoir vécu et on devine maintenant difficilement que je suis français. Ce n’était pas fait pour les rassurer. Enfin j'ai eu le droit à un joli tampon et à la remarque de l'officier qui m'a dit que je n'avais plus beaucoup de place de libre. Merci je n'avais pas remarque !!! Commence alors un long périple à travers les montagnes du sud du Yunnan. Je prends d'abord un minibus pour Mungla, c'est à 2 heures de route de la frontière sans compter le temps passe à tourner en rond en ville pour remplir au maximum notre camionnette. Etant le premier assis, j'ai pu m'installer à cote d'une fenêtre. Bien m'en a pris car en Chine ça fume beaucoup y compris dans les transports en commun. "Un vrai plaisir", pour qui me connaît un peu !!! Ca fume et ça crache aussi, mais on a été a bonne école au Laos alors même si on ne s'y fait jamais vraiment on est déjà plus habitue. Les chinois sont en train de construire une autoroute à travers les montagnes. Les travaux sont impressionnants avec une succession presque ininterrompue de ponts, viaducs et autres tunnels. Mais bon ça reste en travaux. Nous on a toujours le droit à la petite route de campagne et ce n'est pas de tout repos. En gros, si vous êtes sujet a des problèmes de dos (tassement ou déplacement de vertèbre, hernie discale ou autre), ce trajet est a éviter. A cela il faut ajouter que les chinois conduisent comme des pourris. Visiblement il n'y a pas de code de la route, au mieux il n'est tout simplement pas respecte. Ca roule vite, ça double en cote ou pire, dans les virages. Et puis comme il n'y a pas de ligne pour séparer la chaussée, ils ont tendance à rouler au milieu de la route, comptant sur le véhicule venant en sens inverse pour se rabattre en premier. Et pour ajouter un peu plus à la pagaille générale, les zones de travaux ne sont jamais indiquées. Le mieux serait de fermer les yeux et de dormir mais c'est impossible tellement on est secoue et tellement le chauffeur passe son temps la main sur le klaxon. Et en cas d'accident je ne voudrais pas être secouru par un bon samaritain chinois quand je vois avec quelle précaution ils sont venus en aide a un motocycliste accidente juste devant nous. Paix a son âme... Ceci dit, quand on n'a pas de casque ou au mieux un casque de chantier ou une bombe d'équitation en osier, ça laisse de toute façon peut de chance en cas de chute. Enfin, je suis à Mungla en un seul morceau. Il faut que je change de station de bus. Pas facile de se faire expliquer la chose quand on ne comprend pas un mot de chinois et qu'ils ne comprennent pas un mot d'anglais. Enfin je me fais prendre par un motocycliste qui je comprends me propose de me déposer a la gare routière. Je sais pas trop si il a compris ce que je voulais et j'ai surtout aucune idée d'ou on se rend mais on y va et a bonne allure. Et finalement, miracle je suis à la gare routière. Je commence à me dire qu'il ne sera pas aussi difficile que ça de se déplacer en Chine. C'était sans savoir ce qui m'attendait plus tard. Enfin... Mon idée première

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était d'aller passer la nuit à Jianshui, non loin de Kunming. Mais j'ai vite compris que c'était irréaliste et j'ai donc pris un billet pour Jinghong à 5 heures de route de Mungla. Je ne reviens pas sur l'état de la route et la façon dont conduisent les chinois, rien n’a changé !!! Si les villes un peu importantes sont souvent moches, les petits villages du sud du Yunnan sont adorables. C'est complètement différent du Laos. Ici les maisons sont toutes les unes sur les autres, séparées par d'étroites ruelles. Ca donne un petit cote fortifie a l'ensemble. Et cote construction, les maisons sont plus grandes avec des murs en briques de terre et des toits en tuiles. Adieu le bambou !!! J'arrive à Jinghong à la nuit tombée et c'est la que mes problèmes d'orientation commencent. Persuade d'être arrive par le sud je me dirige de bonne allure vers mon hôtel, soigneusement choisi dans le lonely planet. C'est à 500 mètres de la gare routière, 800 mètres tout au plus. Mais après 15 minutes de marche, je commence à avoir des doutes. C'est surtout le fait de quitter les quartiers illumines qui me met la puce a l'oreille. Ni une, ni deux, je sors la boussole et bingo... je marche dans la mauvaise direction. Je fais donc demi-tour et rebrousse chemin comme si de rien n'était. C'est important de toujours faire comme si on savait parfaitement ou on allait !!!Heureusement, le nom des rues est écrit en chinois et en pinying (caractères romains). Ca aide mais visiblement pas assez. Une fois mon sac pose, je me trouve un petit restaurant fort sympathique. Bien sur les gens n'y parlent pas un mot d'anglais mais ils ont eu la bonne idée de mettre des photos de leurs plats dans le menu. Ca aide et au final on n’est pas déçu. Mercredi 1er Novembre : Déjà un an que je voyage, 365 jours exactement. Je n’en reviens pas. New York me parait déjà si loin. La nuit a été courte. Les chinois aiment le bruit et allument la télé vers 5h30 du matin pour en faire profiter les voisins, une démarche communautaire j'imagine. Vu que le son est au maximum, il leur faut parler très fort pour s'entendre et aussi pour que les voisins entendent. Toujours la même démarche communautaire j'imagine... Au moins, avec ça, je ne suis pas en retard pour prendre mon bus pour Kumming, capitale du Yunnan, ou je dois retrouver Jean dans la soirée. A la descente du bus, il y a toujours autant de personne pour vous vendre une chambre d'hôtel mais comme j'y comprends rien ils lâchent vite l'affaire. De toute façon, je sais ou je vais et avec ma boussole en poche, je trouve mon chemin du premier coup. L'hôtel donne juste sur une place ou quelques chinois et chinoises se retrouvent le matin pour pratiquer le taï chi ou le step sur des versions chinoises des grands classiques de la pop occidentale. Et certains s'affrontent dans des matches de badminton sans concession. Le lendemain, on part faire un tour en ville. On commence par visiter les deux pagodes, est et ouest, qui se trouvent non loin de l'hôtel. On y fait la rencontre du Dr Wu, une pédiatre (la chanson ça ne paye pas) de 73 ans a la retraite, qui parle très bien anglais et qui nous raconte sa vie et celle de sa famille a travers les dernières décennies. Visiblement, elle ne porte pas dans son coeur les communistes qui ont déporté sa famille aux quatre coins du pays en 1949. Trop riche, avec un père ayant etudié aux Etats-Unis, taxée d'espionnage, la famille a été séparée et le Docteur Wu s'est retrouvée seule au Yunnan. Le temple Yuantong est un autre site à visiter. Il ne fait clairement pas son petit millier d'années grâce aux nombreuses restaurations et petites retouches esthétiques qui l'ont préservé. Pour la pause déjeuner, on a tente l'aventure en choisissant un restaurant non répertorié dans les

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guides. Je sais c'est culotte mais il faut bien se lancer. L'avantage c'est qu’on n’y croise aucun touriste. En contre partie, c'est pas gagne pour commander car ils ne parlent pas un mot d'anglais et on ne parle pas un mot de chinois. Et la, pas de photos pour nous venir en aide. On se résoud donc a commander la même chose que nos voisins. On ne sait pas trop ce que c'est mais ça a l'air bon, et au final c'est excellent. Exactement ce qu'on voulait !!!! On en vient même à penser que notre aventure chinoise va être du gâteau. On finit par le parc de la ville non loin du zoo. On y trouve plein de monde assis la a jouer de la musique et a chanter. Aux hommes les instruments, aux femmes la voix. Ca ressemble un peu à la Star Academy locale avec les bons et surtout les mauvais !!! On part le 4 Novembre pour Dali plus à l'ouest. Apres une panne et une heure d'attente, nous voila sur la route. Les grandes villes et leurs abords croulent sous la circulation. C'est peu et souvent même pas du tout organise. Voitures, vélos, charrettes, camions et autres bus se télescopent. Chacun fait ce qui lui plait mais en gros la priorité est toujours au plus gros. Les piétons passent en dernier, seuls maîtres de leur survie dans ce capharnaüm. Une fois sur les grands axes routiers, il ne reste quasiment plus que les bus et les camions bâchés Dong Feng. Enfin on arrive à Xiaguan ou l'on prend un bus municipal pour Dali l'ancienne, au bord du lac Erhai Hu. Dali est une vieille cité fortifiée mais il ne reste plus qu'une toute petite partie du mur d'enceinte et les 4 portes qui ont été restaurées comme beaucoup de maisons du centre-ville. L'endroit est sympathique mais très touristiques, quelques occidentaux mais surtout des chinois a n'en plus finir. Par conséquent ça déborde de boutiques a babioles. Enfin, une fois les deux rues "souvenirs" dépassées, c'est beaucoup plus calme et même plus authentique. L'église catholique est à découvrir au bout d'une étroite petite ruelle. Elle est construite dans le plus pur style chinois et ressemble plus à un temple bouddhiste qu'a autre chose. C'est dépaysant !!! Je finis la journée par une pause chez le coiffeur. Ca ne va pas être facile car devinez quoi... ils ne parlent pas anglais. Enfin la tondeuse est en marche. Une petite pause pour me demander si c'est assez court sur les cotes. Non, on continue. Re-pause. C'est parfait, par contre sur le dessus on peut raccourcir. Oups erreur, j'aurais du m'arrêter la. Enfin, les cheveux, ça repousse !!! On finit par le shampoing, c'est logique !!! A deux pas de la ville se trouvent les fameuses 3 pagodes de Dali qui datent du 9e siècle. Le billet d'entrée n'est pas donné mais ça vaut vraiment le coup et ça donne aussi accès au temple de Chongsheng. On ne peut pas rater l'entrée du site, c'est derrière le parking avec tous les bus. Comme d'habitude ça déborde de chinois qui voyagent à la japonaise avec guide, drapeau et mégaphone. Le temple est millénaire mais a durement souffert pendant la révolution culturelle et n'a été rénové qu'a la fin des années 90. L'ensemble est impressionnant et s'étale sur plus de 100 mètres de dénivelé. L'avantage, c'est que plus on grimpe de marche et moins il y a de monde !!! Une petite astuce aux futurs voyageurs : avec le même billet vous pouvez entrer dans le petit parc, un peu plus au sud du site. La vue est sympa avec un petit lac dans lequel se réfléchissent les pagodes. L'après-midi nous sommes parti nous balader dans les montagnes au-dessus de la ville. La vue sur le lac est splendide. Le chemin qui longe la montagne à travers les arbres est tout pave. On passe une succession de gorges sur dix kilomètres avant de redescendre dans la vallée. A noter que les points d'intérêt de type "Dong" correspondent seulement à un point de vue, somme toute pas plus extraordinaire que le reste, ou a un rocher portant des inscriptions chinoises illisibles (même pour les chinois !!!). Sur le bas de la descente,

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on traverse les carrières de marbre. Dali est connue pour cette pierre et les gens l'extrait au marteau et au burin. Cette industrie est encore très artisanale. Le lendemain on a décidé de louer des vélos pour longer le lac jusqu'a Zhoucheng a 22 kilomètres de Dali. Une fois la zone en travaux, on se retrouve très rapidement sur une petite route de campagne fort sympathique si ce n'est pour la circulation. Comme d'habitude, ça roule vite et ça klaxonne en permanence. Ceci dit si ils ne roulaient pas au milieu de la chaussée, on n'aurait pas besoin de se pousser. On traverse des petits villages et les champs ou travaillent des femmes en majorité. On dirait qu'ici les hommes n'en foutent pas une. Au mieux ils fument ou conduisent un camion. A noter aussi que le chapeau chinois n'est visiblement pas chinois. On le voit surtout au Vietnam ou au Laos. Ici ils ont des chapeaux ronds comme chez les bretons. Apres une bonne heure et demie de vélo nous voila arrivés à Zhoucheng ou l'on se ballade tranquillement en ville. On se fait inviter par une petite dame qui nous fait signe d'entrer chez elle. Elle a 78 ans et est en pleine forme, enfin presque. Pendant qu'elle coud, on papotte avec son mari qui a 80 ans. Papotter est un bien grand mot mais avec le petit lexique de Jean on ne s'en sort pas trop mal au final. Enfin ça reste très basique avec "je suis français", "on a de la chance avec le temps", ou d'autres banalités du genre. C'est mieux que rien et ça détend tellement l'atmosphère qu'on a le droit a une tasse de thé pour finir. En partant, ils nous montrent des billets. On est très déçu, ils nous demandent de l'argent et ça brise le charme de l'invitation. Mais on comprend finalement qu'ils voudraient un billet de chez nous en souvenir. Mais on n'en a pas et alors on est très déçu de ne pas pouvoir leur faire plaisir. On continue notre ballade pour nous retrouver un peu plus loin dans un temple ou sont réunies tout un groupe de femmes Bai en tenue traditionnelle très coloré. Il est presque midi et on se fait inviter au repas. Enfin on boucle notre tour et reprenons le vélo direction Xizhou, 5 kilomètres plus au sud. Avec le vent de face, ça promet pour le retour. Sur place il n'y a pas grand chose à visiter mises à part les gigantesques maisons de la famille Yan. C'est typique chinois et ça tombe bien car on est en Chine. On arrivera juste a temps a Dali avant que la pluie ne commence a tomber. On part le 6 Novembre pour Lijiang située plus au nord à quelques 2400 mètres d'altitude.

Chine (2ème MAJ) le 26/11/2006

Lijiang, au nord-ouest du Yunnan, est à deux pas du début du plateau tibétain, au pied de l'Himalaya. Autrement dit, il y fait frais et c'est l'heure de ressortir la polaire et les gants !!! La vieille ville est classée au patrimoine mondial. Et c'est plutôt une réussite car l'ensemble est plutôt bien conserve malgré le tremblement de terre de 1996. La ville est un vrai labyrinthe, un dédale de ruelles et de canaux. Les maisons sont toutes construites dans le même style, deux étages, un toit en tuiles et les murs blancs. Sur le principe, Lijiang ressemble un peu à Venise. Quelques artères très touristiques mais des qu'on traverse deux ponts et qu'on s'en éloigne, on retrouve le calme. Le centre-ville est entièrement piéton, même pas un vélo. Autrement dit, on use de la semelle et la petite pause de 4 heures n'est pas superflue. Pour ça, je recommande le Sakura Café ou l'on trouve de très bonnes gaufres au chocolat !!! Une fois la nuit tombée, la ville s'illumine de partout et les lanternes chinoises

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donnent le ton... rouge, bien sur. Après la pluie d'hier, le temps gris mais sec de ce Mardi 7 Novembre n'est pas si mauvais que ça. Reste qu'on prend quand même notre petit-déjeuner avec gants et blouson !!! Apres ça on part explore la ville en commencent par le temple de Wenchang sur les hauteurs de la ville. On y apprend qu'il faut toujours rentrer dans un temple chinois par la porte de droite et en ressortir par celle de gauche. La porte du milieu étant réservée aux moines. J'y apprends aussi que la main gauche est bénite en Chine. J'en ai de la chance !!! Le meilleur point de vue sur la ville est depuis la tour Wanggu Lu. Et quand on y arrive, le temps s'est suffisamment dégagé pour qu'on puisse apercevoir les cimes enneigées des Jade Dragon Snow Mountains au loin. De la on se rend au parc de la Black Dragon Pool. L'endroit est vraiment sympa et hébergé aussi l'institut de recherche sur la culture Dongba. C'est la culture des Naxis qui peuplent cette partie du Yunnan. Un peu de culturel de temps à autre ne fait jamais de mal !!! On quitte le Yunnan pour le Sichuan le 8 Novembre. Un dernier conseil pour ceux qui envisagent le Yunnan comme prochaine destination touristique, évitez le double "spicy" du genre "spicy chicken in chili sauce". Ca attaque vraiment le palais et tout ce qu'il y autour. L'idée est de se rendre au Mont Emei un peu au sud de Chengdu. C'est l'une des 4 montagnes bouddhistes sacrées en Chine. Il faut d'abord prendre un bus jusqu'a Panzhihua d'ou l'on peut prendre le train. La route est vraiment spectaculaire. On traverse les montagnes qui sont toutes couvertes de terrasses ou l'on y cultive de tout (riz, thé, fraises, bananes, salades...). On descend ensuite dans les gorges du Yantze Kiang qu'on traverse avant de remonter vers le Sichuan. Le voyage est rythme par les pauses "toilettes" mais personnellement ça me passe l'envie. Disons que c'est sûrement une question de culture, mais faire devant tout le monde ça ne m'attire que moyennement !!! Sans compter les odeurs. Je suspecte Jacques Mayol d'être venu s'entraîner ici pour avoir été si bon en apnée. Enfin dans la majorité des cas, il fait tout simplement bon d'être un homme !!! Apres un petit changement de bus, nous voila arrive a la gare ferroviaire de Panzhihua ou il nous faut attendre 3 heures notre train. On n'a pas réussi à décrocher de couchettes et il faut donc jouer des coudes avec la foule pour grimper dans le train parmi les premières histoires de se trouver une place convenable. C'est peine perdue, le train est bien charge. Il y a du monde partout, certains dorment par terre, d'autres occupent trois places. Ca fume, ça crache. Les gens nous regardent comme des extra-terrestres et les places libres sont toujours occupées. Enfin après avoir remonter deux voitures, on se trouve une petite place dans un petit coin. Ca ne va pas être facile de dormir. Heureusement le train se vide a Xichang et on récupère suffisamment de place pour pouvoir s'allonger, ou presque. Mais entre la lumière, le bruit et les bonhommes qui me crachent sous le nez, le sommeil est loin d'être acquis. Au petit matin on discute avec un étudiant qui est content de pouvoir pratiquer son anglais. A tel point qu'on rate la gare d'Emei. On descend donc a la suivante et sautons dans un train qui s'apprête à partir dans l'autre sens. On y est pris en charge par le personnel de bord fort sympathique qui nous offre même des mandarines. Enfin nous voila à Emei, plus particulièrement à Baoguo, juste au pied de la montagne. L'idée est de monter voir le coucher du soleil du haut de la montagne. Il y a deux options : monter en bus et descendre a pied ou monter a pied et descendre en bus. L'option monter et descendre a pied ne faisait visiblement pas partie des choix !!! Apres moult réflexions, on a sagement décide de monter en bus et bien nous en a pris car si la ville se trouve à 500 mètres d'altitude, le sommet de la montagne

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culmine à 3100 mètres. Le temps de préparer notre sac pour 3 jours et nous voila assis dans le bus qui nous monte jusqu'a Jietin d'ou l'on prend un télécabine pour grimper les derniers 100 mètres. Ce n'est qu'a ce moment qu'on quitte les nuages pour se retrouver sous un grand ciel bleu. Le sommet est marque par un Bouddha géant à plusieurs têtes qui domine les temples d'argent et d'or. Et le coucher de soleil n'est pas mal du tout. On pensait coucher dans le monastère mais visiblement ça ne se fait plus et on se retrouve donc à négocier le prix de la chambre d'hôtel. Il fait 5 degrés dehors et les couvertures chauffantes ne sont pas de trop. Le lendemain on se lève à l'aube pour le lever de soleil mais pas de chance le sommet est pris dans les nuages et il n'y a pas grand chose à voir. On décide donc d'entamer la descente du mont juste un peu plus tôt que prévu. Une fois passé sous les nuages, la vue se dégage et les paysages sont splendides. Il y a des parois vertigineuses. Ca ressemble beaucoup aux peintures minimalistes chinoises avec un à-pic et un ou deux arbres qui défient la gravité. Sinon le chemin est une succession sans fin d'escaliers et de ce fait ça ne déborde pas de monde, on est même plutôt tranquille. Les temples sur le chemin ne sont pas extraordinaires mais le paysage vaut vraiment le coup surtout depuis que le ciel s'est dégage. En fin de journée on arrive sur la zone ou se trouvent une bande de macaques. On fait l'une ou l'autre photo de celui qui est assis sur la barrière au bord du chemin. Et la les choses s'enchaînent très vite. Deux gros singes s'approchent de Jean et commencent à lui faire les poches. Jean suit l'étiquette à la règle et ouvre ses mains pour montrer qu'il n'a pas de nourriture mais visiblement ça ne calme pas les ardeurs des macaques. Sur ce, Jean décide de les repousser ce qui les vexe terriblement. S'en suivent griffures et morsures et surtout... panique générale. Je ne sais pas trop comment on s'en est débarrasse mais on est parti en courant pourchasses par les deux terreurs. Avec le terrain humide auquel on avait le droit, ça n'a pas rate, j'ai glisse dans le virage et suis parti à l'horizontal (façon reprise de volée à la JPP mis sans ballon). Ca n'a dure qu'un dizième de seconde avant que je m'écrase lourdement sur le sol. Ca m'a séché sur place mais l'idée était de se relever au plus vite pour pas me faire prendre par les singes. C'est que ces bêtes la ont des canines plus impressionnantes qu'un doberman. Je le sais, il y en a un qui m'avait "sourit" le matin même !!! Mais quand je me relève les singes ont disparus et sont remplaces par deux employées du parc équipés de bâtons et de lance-pierre. C'est la cavalerie qui vient à notre secours et vu comment elles sont équipées, on ne faisait visiblement pas le poids avec notre petite baguette en bambou. Enfin, on reprend nos esprits et on attend pour traverser le pont car les singes font le siège. On avance en formation, encadres par nos anges gardien mais ça ne fait pas plus peur que ça aux singes. Ils montrent encore les dents mais je ne me gène pas pour donner un bon coup de bambou sur les doigts du petit qui revient a la charge par derrière. Il fait moins le mariole d'un seul coup. Ceci dit si ça avait été un gros male c'est moi qui aurait moins fait le rigolo sur ce coup-la !!! Enfin on quitte la zone dangereuse après un arrêt à l'infirmerie histoire de se faire un poil désinfecter nos blessures de guerre. Trente mètres plus loin on croise un panneau qui demande à ce qu'on respecte les singes comme les hommes. Nous on veut bien mais il faudrait qu'ils commencent par se couper les ongles... Enfin il ne reste plus qu'un kilomètre avant l'étape du soir. On est extenué. J'ai un oeuf de poule sur la cuisse droite, des crampes partout et je ne peux plus marcher. Impossible de descendre une marche et encore moins de m'accroupir. Ceux qui ont un peu voyage en Asie du Sud-est savent combien ça peut

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être problématique !!! Enfin, on a bien mérite notre repos après 2400 mètres de dénivelé négatifs, pas loin de 30000 marches et presque 9 heures de marche. Samedi 11 Novembre, c'est l'armistice mais si un singe s'approche, on lui colle une rouste. Le temps est de nouveau couvert. On démarre notre journée à un petit rythme. Pas facile de faire mieux quand les cuisses vous brûlent. Du pavillon de Qinyin ou nous avons dormi, on remonte vers le temple de Wanian. A ce moment la de la journée je préfère largement grimper les marches que les descendre. Je suis dans un stade avancé de type "Robocop": aligner deux pas est une vraie souffrance. Le secteur entre Qinyin et Wanian déborde de chinois qui débarquent par centaines de la télécabine mais le chemin est vraiment superbe avec des escaliers perdus en pleine foret. Il y a bien quelques singes mais ce matin on ne se sent pas d'humeur d'aller leur tirer le portrait. On redescend ensuite vers Qinyin avant de prolonger vers les temples de Zhongleng, Shenshui et enfin Chunyang. Ca descend et... ça remonte. Ca n'en finit plus !!! Je ne tiens que grâce a l'idée de me jeter une bonne crêpe banane chocolat derrière le gosier. La dernière descente depuis Chunyang est raide, très raide (comme le reste en fait) mais le paysage est très beau. Dernière étape au temple de Fuhu avant de rentrer a l'hôtel en longeant la rivière. Enfin nous voila arrives avec les cuisses et surtout les mollets durent comme de la pierre. La rumeur dit qu'il y a plus de 66000 marches, notre estimation en donne près de 40000. Ce n’est déjà pas si mal !!! Et après 9 heures de marche le premier jour, 7 heures le deuxième et pas loin de 60 kilomètres parcourus, on a bien mérite notre crêpe. Mais avant Jean va se faire faire une injection contre la rage avant que le délai de 24 heures n'expire. Mieux vaut être prudent que désole. A 6,5 euros l'injection, ça serait bête de s'en priver.

Chine (3ème MAJ) le 9/12/2006

Nous nous sommes offert une journée de repos le dimanche 12 Novembre. Nous sommes donc parti pour Leshan ou se trouve le plus grand bouddha assis au monde (parce qu'il y a des bouddhas assis, des bouddhas allonges et des bouddhas debout). Si le billet d'entrée est dissuasif, ce sont surtout les marches sur plus de 75 mètres de haut qui nous font rebrousser le chemin. Je ne veux pas faire pleurer dans les chaumières mais j'ai encore terriblement mal aux jambes et je marche comme je peux. C'est bien simple, je n'aurais pas de genoux cela serait pareil !!! On décide donc d'aller visiter le temple de Wuyou a la place et on s'arrête observer le bouddha géant depuis l'autre rive de la rivière. On quitte Emeishan le 13 pour Chengdu à quelques heures de bus plus au nord. Chengdu est la capitale de la province du Sichuan. Et comme toute capitale de province, on y compte beaucoup de monde et pour le reste c'est assez moche et en construction. Les chinois n'ont jamais assez de place !!! Enfin on vient à Chengdu essentiellement pour visiter l'institut de recherche et de protection des pandas géants. Ce qu'on n'a pas manque de faire. On estime qu'il reste un petit millier de pandas géants dans le monde et le centre en hébergé une petite quarantaine. Le mieux c'est de visiter le centre tôt le matin quand les pandas sont le plus actifs et surtout quand les groupes de touristes chinois ne sont pas encore arrives. Tout le

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monde sait a quoi ressemble ces "petites" bêtes (merci WWF) mais de près ça ressemble encore plus a d'énormes peluches. Mais les gens tombent surtout en extase devant les derniers nés, une paire de jumeaux qui ont le plus grand mal a se bouger et qui des qu'ils arrivent a quelque chose soutirent des "ohhh" et des "ahhh" a la foule en délire (ou presque). Plus près de la guesthouse se trouve le temple de Wenshu que l'on a bien sur visite et pour changer nous avons pu assister à une réunion de moines. On peut aussi aller jeter un oeil au temple taoïste de la ville. De loin ça ressemble beaucoup a un temple bouddhiste mais il est dédié a Lao Tseu et on y trouve les fameux Yin et Yang un peu partout. On quitte Chengdu pour Songpan, notre dernière étape dans le Sichuan. La route est longue, près de 8 heures. Rien ne change vraiment. Ca roule toujours très vite aux fesses du camion qui précède. Au moins il fait beau en arrivant, c'est pas très dur puisque Songpan se trouve a 2850 mètres d'altitude. C'est notre point de départ pour une randonnée de 3 jours a cheval dans les montagnes environnantes. L'objectif est d'aller jusqu'au pied de la Ice Mountain (ou Xuebaoding en tibétain) qui culmine a 5588 mètres. Il va falloir s'équiper comme il faut car si il fait presque chaud au soleil (on se comprend), l'air devient réellement glacial à la nuit tombée. Pour dire, il fait un petit 8 degrés dans la chambre de l'hôtel et on n'aura pas de trop de deux couettes pour passer une nuit presque acceptable. Le problème majeur de ces régions du sud de la Chine, c'est qu'ils n'y connaissent pas le chauffage central. Passe encore mais garder les portes et les fenêtres ouvertes alors que ça gèle dehors... Il ne faut pas s'étonner qu'ils soient ensuite malades et qu'ils crachent partout !!! On part le 16 novembre au matin avec 3 israéliens et une israélienne comme compagnons de voyage. Cette partie du Sichuan donne réellement un avant-goût du Tibet quand on passe les yaks ou que l'on traverse les villages ou pendent une multitude de drapeaux tibétains. Il faut dire que la majorité des tibétains vivent en dehors de la région autonome du Tibet. On passe un premier col d'ou l'on a une vue extraordinaire sur les cimes enneigées de la chaîne du Minshan. Comme à chaque fois que la pente est trop raide pour descendre, on pose pied a terre. Ca permet de reposer les chevaux mais aussi nos pauvres fesses qui souffrent. Je vous vois rigoler mais avez-vous déjà fait du cheval assis sur une selle en bois ??? Enfin, on continue notre petit bonhomme de chemin jusqu'au campement ou l'on arrive en milieu d'après-midi. Au soleil il ne fait pas froid mais on supporte quand même la polaire et la veste coupe-vent. On installe le camp à 3500 mètres d'altitude dans une vallée perdue où coule une rivière. C'est bon pour la cuisine. Pour la toilette c'est moins tentant !!! Mais ce qui n'est vraiment pas rassurant c'est la tête des tentes, tout juste un morceau de toile jeté sur 3 bouts de bois. On fait dans le rustique avec un matelas en branches de sapin pour dormir. Pas grand chose a faire dans le coin mis a part rester au coin du feu pour se réchauffer car la température chute très vite une fois le soleil passe derrière les montagnes Pour la bouffe, rien de miraculeux : thé et soupe aux nouilles. Enfin c'est l'heure de se coucher. Les chaussettes, le collant, la polaire et je me glisse dans le sac de couchage, deux couvertures en dessous et deux au-dessus. Avec un petit 0 degré relevé dans la nuit, le bonnet n'est pas de trop pour compléter la panoplie du parfait campeur. Le lendemain, on part pour le camp de base de l'Ice Mountain bien qu'a priori personne n’a encore gravi la montagne. On part vers 9h30 avec les pieds gelés. On dit toujours que tant qu'on a mal c'est qu'ils sont toujours la, c'est presque rassurant.

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En tout cas ce n'est que vers 10h30 que nos orteils reviennent doucement à la vie et une heure plus tard nous sommes a 4300 mètres sur le plateau au pied du Xuebaoding. Pas de chance le temps se couvre et c'est déjà l'heure de redescendre, d'abord a pied (la pente est trop raide) puis a cheval. C'est la que je casse la sangle de mon étrier droit et je me retrouve sans appui dans la pente raide. Pas facile et je fais tout de suite moins le mariole parce que c'est bien connu, qui fait le malin tombe dans le ravin... Enfin mon problème est vite solutionne et me revoilà d'attaque. Cotè chevaux, c'est sans soucis ils connaissent bien le chemin et c'est quasiment eux qui mènent la danse. Même Jean qui n'a fait du cheval qu'une fois avant se débrouille. Enfin presque... On est de retour au camp vers 14h00 après une petite journée. On décide d'aller visiter le village (40 âmes a tout casser) voisin. On discute avec deux jeunes filles, enfin façon de parler car on ne parle pas un mot de chinois (on n'a pas progressé de ce cote). Ce n'est pas très grave car avec un peu de chance elles non plus ne parlent pas chinois !!! Enfin on finit dans le salon d'un villageois à siroter une bière bien fraîche. Je passe sur l'hygiène des verres, l'alcool tue les germes... On rentre au camp avant la tombée de la nuit sous quelques flocons de neige. Le temps de préparer le repas et la neige tombe de plus belle et ça tient. Très vite il y a un centimètre, puis deux, puis trois... Samedi 18 Novembre, c'est mon anniversaire, 34 ans et pas de bougie ni de gâteau pour fêter ça mais un grand tapis blanc sur la montagne et les arbres. Il est tombe entre 10 et 15 centimètres de neige dans la nuit. Un dernier petit-déjeuner autour du feu et on lever le camp pour rentrer sur Songpan. Avec la neige, les chevaux n'ont pas beaucoup mange et il faut les ménager. Le paysage est superbe sous la neige et le temps est de la partie puisqu'il fait grand beau. On a eu de la chance car comme on dit ici : "Tianqi zhen hao". On traverse les rivières gelées et les sous-bois. On peut difficilement faire mieux comme début d'hiver. De retour à Songpan, on change de crémerie et trouvons un petit hôtel qui offre les couvertures chauffantes, un luxe fort apprécie dans ces contrées froides. Le lendemain, nous sommes parti à Huanglong avec le bus de 6h00. C'est un parc national à une heure et demie su nord de Songpan. Visiblement la neige n'a pas bloque le col et ça circule normalement. On arrive à 7h30 sous un grand ciel bleu mais ça caille. Il faisait 0 degré dans le bus au départ et a peine 8 degrés une demi-heure plus tard. Le parc ouvre à 8h00 (en principe, mais avec le froid les chinois sont plus lents a la détente). On est hors saison, c'est moins cher. C'est l'avantage car sinon ça caille vraiment. Le parc est une succession de cascades et de formations calcaires remplies d'eau aux teintes émeraude et turquoise. Très joli sous le soleil. Pas de chance, aujourd'hui le temps s'est couvert des qu'on a mis un pied dans le parc. On aura juste le droit à une petite éclaircie pour pleinement profiter des piscines les plus belles. Pour le retour, fatiguer d'attendre un bus qui ne venait pas, on s'est décide a faire du stop. Ca marche, sauf qu'en Chine le stop est payant et qu'on a intérêt a négocié le prix avant de monter dans la voiture !!! On pensait aller plus vite que le bus mais c'est pas sur vu la vitesse a laquelle notre vannette grimpe le col. Enfin on rattrape notre retard plus tard au détour d'un virage verglacé au milieu duquel gît un bus à l'arrêt. Alors que le ciel gronde et que la neige se met a tomber tout une floppée de gens qui regardent et hurlent au chauffeur comment s'y prendre pour se sortir de la, mais sans chaîne ça ne va pas être facile. Enfin un gars amène des chaînes, visiblement trop petites, pour aider le pauvre bougre. La technique consiste donc à poser les chaînes devant les roues arrière, on ajoute quelques branches d'arbres pour augmenter le coefficient de friction et on pousse

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pour aider le bus. Enfin les chinois poussent car nous on prend les photos !!! Il faut renouveler la manoeuvre plusieurs fois avant que le bus ne s'en sorte, enfin j'imagine car avec notre vanette on s'est déjà faufile entre le fossé et le bus et ce depuis belle lurette (ça rime avec vanette et danette aussi mais on n'en trouve pas en Chine). Enfin, nous voila arrive a bon port pour une dernière crêpe banane chocolat chez Emma avant de filer pour Chengdu ou nous faisons une brève étape avant de partir pour Guilin. Avant de prendre le bus pour Chongqing, je décide d'aller me faire raser chez la petite coiffeuse au coin de la rue. Apres une première réaction de rejet, visiblement je fais peur a voir, genre abominable homme des neiges, on m'invite a m'asseoir et on me passe une serviette chaude sur le visage pour assouplir la barbe. Ca dure bien 5 minutes. Visiblement j'ai le poil dur. Vient ensuite l'huile et le rasage presque a sec, ici ils ne connaissent pas la mousse à raser !!! Autant dire que ça tire un peu le poil. Elle changera de coupe-chou au bout de 5 minutes vu le résultat mitige obtenu avec le premier. Apres 5 nouvelles minutes, on change de nouveau de stratégie et elle empoigne la tondeuse, me met des poils partout et relevé le siège contente de son travail. Je n’aurai pas fait pire en me rasant les yeux fermes. On dirait que j'ai encore une barbe de 4 jours mais ça n'a pas l'air de la gêner plus que ça mais sa copine la convainc que le travail n'est pas fini et ma petite coiffeuse se remet a l'ouvrage. Rebelote : serviette chaude, huile et coupe-chou. Enfin, au bout de 20 minutes (si ce n'est pas plus), je suis rase, ou presque et je finis le travail au Gilette Mach 3 des mon retour a l'hôtel. Depuis, j'ai repris les choses en main et me rase tout seul comme un grand !!! Apres ça nous sommes parti prendre le bus pour Chongqing ou l'on a appris qu'il ne fallait pas faire ch$%^ Wesley. De la on a pris un train de nuit pour Guiyang avant d'enchaîner avec un train pour Guilin. Les trains couchettes sont une bonne option. Les lits ne sont pas trop inconfortables, les gens ne fument pas, la nourriture n’est pas si terrible que ça et on nous réveille 15 minutes avant d'arriver. Que demander de plus. Au final on arrive à Guilin le 23 Novembre à 3h00 du matin après 37 heures de voyage.

Chine (4ème MAJ) le 11/12/2006

Guilin est la capitale de la province de Guangxi. Avec plus d'un million d'habitants elle ressemblerait presque à toute autre grande ville chinoise si ce n'est pour les pics karstiques qui l'entourent et l'occupent. Ca pourrait être vraiment sympa si le temps était de la partie mais pas de chance on a mis le nez dans une grosse dépression avec une couverture nuageuse épaisse et impénétrable. Il faut faire avec. Il y a quelques monts a grimper pour avoir une vue sur la ville et les environs mais c'est jamais gratuit et compte tenu de la visibilité réduite on a vite décide de laisser tomber cette option coûteuse pour se rabattre sur le tour des deux lacs ou trônent majestueusement les pagode argentée et dorée. Mais à part ça, la ville est surtout marquante par l'offre presque illimitée de massage et "sekeusseu" si affinités. Avec la pluie qui tombe, on décide de rapidement quitter les lieux et de monter dans le bus en partance pour Longshen plus au nord. Tant qu'a passer du temps assis derrière une fenêtre, autant que ce soit dans un bus. De la on peut prendre un mini van pour rejoindre Huanglo puis Ping'an, petit village perdu au milieu des rizières en terrasses.

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A peine descendus du bus, on est pris en charge par une toute petite dame qui nous emmène dans son auberge à 15 minutes à pieds de la. Si la pluie s'est arrêtée, le ciel n'est pas pour autant dégage et on a maintenant la tête dans les nuages. On décide quand même d'aller explorer les environs et tenter d'apercevoir les fameuses terrasses du dos du dragon. Mais bon, on ne voit pas à 50 mètres. Par chance, la brume se dissipera juste à peine pour entrevoir le paysage. On rentre donc a l'auberge avec dans l'idée de retenter l'aventure le lendemain. Samedi 25 Novembre, on sent le soleil qui pointe mais ça reste encore couvert. On ne voit toujours pas grand chose depuis les points 1 (Nine dragons and five tigers) et 2 (Seven stars and the moon) et on décide donc de pousser la ballade jusqu'au village de Zhongliu. En route on recroise la petite dame Yao que nous avions rencontre la vieille. Elle est avec deux copines et toutes trois décident de nous prendre en charge. Sympathique a première vue mais ça tourne vite au calvaire. D'abord elles insistent lourdement pour qu'on les prennent en photo. Les femmes Yao sont connues pour leur longue chevelure noire à n'en plus finir. Elles seraient même dans le livre Guiness des records. Mais comme par principe je ne paye pas pour les photos, elles abandonnent l'idée et décident de nous "montrer" le chemin et c'est la que ça devient très irritant. Elles sont devant, marchent a un rythme trop lent, nous empêche de passer, nous disent quand boire et nous forcent presque a la pause "royale ou l'on va a pieds". En gros, elles nous saoulent et ça nous prendra pas mal de temps pour nous en débarrasser. Entre temps les nuages se sont dissipes et on a le droit a un grand ciel bleu presque immaculé. Le paysage devient alors spectaculaire. Ce ne sont que des rizières en terrasses a perte de vue. A flanc de montagnes, les terrasses vieilles de 700 ans ont résiste a l'épreuve du temps. A chaque saison le paysage change. Rizières pleines d'eau au printemps, toutes vertes a l'été, jaunes à l'automne et couvertes de neige en hiver. Si c'était à refaire je crois que je reviendrais au début du mois d'octobre. Apres une petite pause a Zhongliu, on poursuit notre chemin encore un peu sur la route de Dazhai, autre village perdu dans les montagnes. Mais on fait demi-tour avant pour retourner sur Ping'an récupérer nos affaires avant de redescendre dans la vallée. Le temps se couvre de nouveau et on a tout juste le temps d'apercevoir le panorama depuis le point d'observation 1 et je crois personnellement que c'est le plus spectaculaire. On repasse par Guilin pour une soirée avant de filer sur Yangshuo à deux heures de route au sud. Yangshuo est beaucoup plus petite que Guilin mais offre les mêmes paysages. Equipes d'un vélo, on est d'ailleurs très vite au milieu des pics karstiques qui pointent par centaines au-dessus de la plaine. Si le temps était de la partie, le paysage pourrait être féerique. Au pire, il reste les nombreux cafés et restaurants de la ville pour passer une après-midi pluvieuse si besoin est. Apres une première demi-journée passée a visiter la ville on décide d'explorer les environs a bicyclette (avec paulette, la reine des paupiettes...). L'objectif est de longer la rivière Yulong jusqu'au pont du dragon (vous noterez que les chinois aiment bien les dragons). Le chemin est assez pourri, très boueux et cassant mais le paysage est sympa. Personnellement j'ai préfère la rive droite sur le retour. Le pont en lui-même ne vaut pas les efforts mais ça a le mérite de marquer le bout de la route !!! Je passe sur le petit moment d'absence de Jean qui perturbe par un buffle en bord de chemin à rater le virage et a verse dans la rizière un bon mètre en contrebas. Le chemin "rive droite" est plus court que le "rive gauche" et il faut donc traverser la rivière sur un radeau en

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bambou. Une fois les vélos couchés et nous debout sur le radeau, on mouille des pieds. Mais le petit pépé tient bon la barre et nous mène à bon port. On est de retour à Yangshuo après 6h30 d'efforts ou presque si on oublie les pauses !!! Le lendemain on part à 8h00 du matin pour aller a Xining d'ou nous prenons un bateau pour remonter la fameuse rivière Li qui coule au milieu des formations karstiques qui toutes portent un nom plus poétique que l'autre. Et le miracle, le soleil apparaît après une bonne semaine de temps gris. Ca ne dure pas longtemps mais juste assez pour faire quelques photos sous un jour nouveau. Le tour dure une heure et demie (plus ou moins). Bien sur c'est moins long que les tours organisés depuis Guilin mais c'est bien moins cher et il se fait sur la portion de la rivière la plus jolie. De retour a Xinping, on assistera a un enterrement ou les pétards font partie de la cérémonie. Ca pétarade en continu pendant plusieurs minutes. Au début du cortège, un homme jette des papiers jaunes par terre. Suivent les membres de la famille qui marchent a reculons et portent des bandanas blancs. Enfin un orchestre ferme la marche. Avant de rentrer sur Yangshuo, on s'arrête à Fuli. Visiblement on fabrique ici les grands éventails en soie que l'on trouve en venter partout ailleurs dans la région. Restent aussi quelques pécheurs aux cormorans qui sillonnent la rivière. La ville est assez sympa si on quitte la partie nouvelle qui borde la route. C'est plein de petites ruelles. On finit notre séjour à Yangshuo par l'ascension de la colline de la lune. 1000 marches pour monter jusqu'a l'arche, mais la vue vaut l'effort. On peut même grimper jusqu'au sommet en prenant le petit chemin de terre a gauche en arrivant au point de vue. Je le déconseille si il a plu récemment mais la vue est splendide depuis le haut. Pendant toute la montée, on a été suivi par une petite dame qui voulait nous vendre des boissons. Elle me parlait chinois, je lui parlais français : un grand moment d'incompréhension a inscrire dans les annales. En tout cas elle avait la pêche car elle devait bien avoir 65 ans et suivait le rythme presque sans souffler. On quitte Yangshuo sous la pluie le 29 Novembre. On prend le bus pour Guangzhou, anciennement Canton, a 10 heures de route de la. Le temps ne s'est pas arrange en cours de route mais au moins il fait plus chaud par ici. En tout cas on a pas perdu notre temps a refaire le monde avec Alain et Betty nos compagnons de route ce jour-la.

Chine (5ème MAJ) le 06/01/2007

Guangzhou, anciennement Canton, n'a rien de bien charmant. C'est une autre grosse ville chinoise avec quelques millions d'habitants au compteur. La ville est surtout connue pour sa grande foire commerciale annuelle qui attire les marchands du monde entier à la recherche de l'affaire en or. Mis à part ça, c'est grand et moche. Les murs sont comme partout carrelés (c'est pas pour ça que c'est plus propre) et les balcons sont grillages façon prison. Les constructions sont les unes sur les autres avec parfois a peine plus de 2 mètres entre deux bâtiments. De ce fait, on ne s'est pas éternise dans le coin et après un petit détour par Zhaoqin ou se trouve un jardin a la chinoise assez renomme, nous avons file pour Macao. Le poste frontière entre Zhuai et Macao est immense. Il faut le voir pour le croire. Macao, ancienne colonie portugaise, est revenu à la Chine en 1999, 2 ans après

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Hong Kong. La ville a le statut de région administrative speciale (S.A.R.) avec une frontière, un gouvernement local et même une monnaie locale, le pataca. L'enclave jouit au final du système que les chinois appellent "un pays, deux systèmes". En gros l'héritage social et politique portugais est garanti pour 50 ans. Apres, on verra !!! Enfin nous sommes le 1er décembre et après 13 mois de voyage, me voila plonge au coeur de l'enfer du jeu. Le plus drôle c'est d'être arrive a pieds par la Chine avec en plus le choix dans la date... La première chose qu'on remarque à Macao, c'est le grand élan de civilité. Ici les voitures laissent traverser les piétons. Ca n'a l'air de rien, mais après avoir risque notre vie en continue pendant un mois en Chine, on n'était plus habitue. Si la population est a 95% chinoise, il y a un certain nombre de métisses aux allures plus brésiliennes qu'autre chose et c'est amusant de voir des chinois parler un créole portugais. Le centre historique avec ses bâtiments coloniaux a été classe au patrimoine mondial en 2005. Mais qu'on ne s'y trompe pas, des qu'on tourne au coin de la rue, on quitte la zone portugaise pour la zone chinoise avec ses grandes tours grises et grillagées. Enfin se balader en ville depuis le Largo Senado, la place centrale, reste très agréable grâce aussi aux températures plutôt clémentes pour un début décembre. Bien sur, une visite de Macao n'est pas complète sans un passage obligatoire par l'un ou l'autre des casinos de la ville. C'est pas aussi impressionnant que Las Vegas mais c'est trompeur car avec 690 millions de dollars de recette le mois dernier, Macao est passé devant Vegas en terme d'argent amassé. Et le casino Sands qui vient d'augmenter sa surface de jeu de 40% est maintenant le plus gros casino du monde. Les chinois seraient-ils plus joueurs que les américains ??!! Nous, on n'a pas le sou alors on profite juste des jets d'eau devant le casino Wynn, façon Bellagio. Enfin pour finir avec les chiffres (même si c'est hors grille du Loto) il faut savoir qu'avec 503000 habitants, Macao est le deuxième "état" le plus dense au monde juste derrière Monaco (18291 hab. /km2 contre 23660 hab. /km2), tous deux loin devant la Mongolie (1,7 hab. /km2). Le mieux pour visiter Macao c'est de suivre les petits panneaux marrons. Ils vous guident de vieilles églises baroques en vieux théâtres. De jardins botaniques en ruelles marchandes, en passant par l'un ou l'autre temple chinois. Il y juste a se laisser vagabonder. Ceux en mal de sensation peuvent toujours aller sauter depuis le haut de la Macao Tower ou essayer les manèges du Fisherman's Wharf. Ca sonne comme à San Francisco mais ça ressemble plus à un parc à thèmes avec son palais impérial chinois, sa médina, son volcan et son colysee romain. Nous, même si on n'a pas le sou, on préfère retourner au casino. C'est que l'expérience est inédite avec des jeux inconnus de notre cote du monde. On n'y comprend pas grand chose mais des fois on peut faire fortune en pariant simplement sur le nombre de boutons de chemise sous un verre !!! Macao, c'est aussi quelques petites îles. Taipa, le chef-lieu de la première des îles au sud de la péninsule, est vraiment sympathique. Ici on est à mille lieues de la Chine comme on l'a découverte. On se trouve plonge dans une ambiance portugaise avec des petites ruelles bordées de maisons basses au crépi pastel. Plus au sud se trouve Coloane. Plus petite que Taipa, c'est le même style de village. Au final, Macao est une étape bien agréable pour se reposer et fuir pour quelques jours le tourbillon chinois. Sans compter qu'on y trouve de très bons restaurants portugais et brésiliens pour ne rien gâcher !!!

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Le 4 décembre au matin nous avons traverse l'embouchure de la Pearl River en ferry direction Hong Kong. Hong-Kong est la deuxième région administrative spéciale chinoise. Comme Macao, le territoire jouit d'un statut spécial qui doit garantir l'héritage anglais pour 50 ans. Héritage anglais ne veut pas dire qu'il faut s'attendre a voir Londres, tout au plus on n'est pas dépayse par les voitures qui roulent a gauche. Ca fait belle lurette que HongKong est devenue une mégalopole aux tours vitrées toujours plus hautes. A la recherche du consulat français pour valider mon second passeport, mon premier contact avec la ville est intéressant. S'y déplacer est un vrai défi. Il faut généralement choisir la bonne passerelle surélevée, traverser le bon building, ne pas s'égarer dans un centre commercial et prendre le bon ascenseur. Enfin il y a toujours quelqu'un pour vous aider et en plus il parle anglais !!! Apres m'être balader en ville au hasard des rues, je retrouve Jean en haut du Victoria Peak, le point le plus haut de l'île. La montée en tramway est à faire. En service depuis plus de 100 ans, il grimpe une pente de plus de 45 degrés par endroit. Les plus téméraires tenteront le voyage debout, les plus sensés s'assiéront. Du pic on voit difficilement Kowloon de l'autre cote de la baie a cause de la pollution mais on a une vue imprenable sur Hong-Kong. Et c'est de la qu'on peut se rendre compte de la densité incroyable de la ville. Il ne reste plus qu'a attendre le coucher de soleil quand la cite s'illumine et se met a scintiller de partout. Une alternative à la descente en tramway et de rentrer a pieds par la Old Peak Road. Du pic, on traverse la ville pour se retrouver dans Kwai Fong, le quartier des restaurants chics et moins chics. Mais c'est la que ça se passe le soir sur l'île de Hong-Kong. C'est à Hong-Kong que se trouve le quartier financier du territoire. Ca n'empêche pas de trouver un marché traditionnel dans les rues au pied de Soho. Très sympa et very lively comme on dit. Pour y arriver on peut remonter Hollywood Road, la rue des antiquaires, depuis le terminal des ferrys. En route, une étape au Pacific Coffee est de mise. Les pains au chocolat y sont divins !!! Ca se trouve juste en face du temple de Man Mo, le temple chinois le plus enfume. Les asthmatiques l'éviteront sous peine de faire une crise. L'odeur de tabac froid sur les habits est toujours désagréable, l'odeur d'encens froid n'est pas beaucoup mieux. Si on veut s'évader de la ville, on peut opter pour une visite d'Aberdeen au sud de l'île. Vous avez le choix de suivre une partie de la Hong-Kong trail depuis le sommet du pic Victoria ou alors vous pouvez prendre le bus. Honnêtement, Aberdeen ne casse pas trois pattes à un canard. La ville en elle-même n'est pas terrible. L'endroit est surtout connu pour son port que l'on peut visiter à bord d'un sampan. Mais la grosse attraction c'est le restaurant flottant Jumbo mais attention a l'addition. Si de retour à Hong-Kong vous étés tenté par une séance de tai-chi, le mieux s'est de se rendre au parc Victoria tôt le matin. Ca déborde de monde. En simple curieux vous pourrez observer les chinois pratiquer leur gymnastique matinale, les plus sportifs pourront s'essayer au maniement du sabre ou de l'éventail. Enfin, de l'autre cote de la ville se trouve le western market du coté de Sheung Wan. C'est la que l'on trouve tout plein de poissons et de fruits de mers sechés aux parfums enivrants !!! Chaque rue à son thème : nids d'hirondelles, ailerons de requins ou gingembre. Si Hong-Kong est le quartier financier, Kowloon est le quartier des affaires, les bonnes affaires (enfin il faut mieux toujours y regarder a deux fois) et prendre le Star Ferry pour s'y rendre est incontournable. Le ferry comme le peak tramway est une institution plus que centenaire qui se visite. Si vous êtes à la recherche

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d'électronique, des fringues ou d'un simple massage (on se comprend) c'est à Kowloon que vous trouverez votre bonheur. Plus haut dans le quartier de Mong Kok on trouve encore de l'électronique a prix défiants toute concurrence mais on trouve aussi le marche aux oiseaux, le marche aux fleurs et le marche aux poissons rouges. Les chinois aiment le poisson rouge. Personnellement je préfère les fleurs, ça sent bien meilleur que le poisson rouge !!! Les plongeurs apprécieront ou non la boutique spécialisée dans les poissons exotiques. On y trouve de tout (clowns, chirurgiens, papillons...) même ce qu'on ne voit que très rarement sous l'eau. Dans un autre style, on remarquera l'offre très large d'hôtels ou l'on paye à l'heure. Tout au sud de la péninsule, on trouve l'avenue des stars. C'est un peu le Hollywood Boulevard de Hong-Kong ou les stars du cinéma local ont toutes leurs étoiles. En tout cas il faut y être au coucher du soleil, pas pour les étoiles mais pour la vue que l'on a sur Hong-Kong. Par temps clair c'est tout simplement fantastique et tous les soirs a 20h se déroule le plus grand "son et lumière" du monde. Une bonne quinzaine de buildings participent au show avec déluge de lumières et de lasers. Pour terminer notre séjour à Hong-Kong nous sommes parti en bateau sur l'île de Lantau, la plus grande de l'archipel. On débarque à Mui Wo et de la on file en bus à Ngong Ping ou se trouve un monastère et le plus grand bouddha assis en bronze au monde en extérieur... Le temps qui nous a gaté jusque la n'est pas vraiment de la partie ce matin. Du monastère on décide de rejoindre le village de Tai O par la Lantau Trail, le chemin de randonnée qui traverse l'île de bout en bout en suivant les crêtes. Ca monte et ça descend et l'effort est important mais c'est largement récompensé par les vues splendides que l'on a. Tai O est un petit village de pécheurs réputé pour ses ruelles et ses maisons sur pilotis. Par moment j'ai comme l'impression que c'est eux qui fournissent les marchands du western market en poissons sèchés !!! Enfin c'est l'heure de rentrer à notre auberge perchée sur le Mont Davis pour une dernière nuit à Hong-Kong.

Chine (6 ème MAJ) le 06/01/2007

Vendredi 8 Décembre, nous quittons Hong-Kong pour la Chine continentale. On passe la "frontière" a Lo Wu et a peine le pied pose a Shenzen, on peut difficilement oublier que nous sommes de nouveau en Chine: ça fume, ça crache, ça crie. C'est surtout la panique et la ruée quand arrive l'heure de grimper dans le bus. Visiblement notre bus pour Xiamen n'a pas de permis pour accéder au terminal et il faut marcher dix bonnes minutes le long de la voie rapide pour le rejoindre. Il fait grand beau et il faut 8 heures pour rejoindre Xiamen avec une pause repas à... 16h30. Mieux vaut tard que jamais. A notre surprise on est lâché au péage de l'autoroute mais ça a l'air d'être plus ou moins voulu puisqu'un minibus nous attend pour nous emmener gratuitement (à notre surprise !!!) en ville. En fait on fait que traverser Xiamen pour aller prendre un ferry pour l'île de Gulang Yu qui ressemble a tout sauf à une ville chinoise. C'est bourre de petits hôtels particuliers coloniaux construits par les hollandais, les anglais ou les français. Tous ne sont pas en très bon état mais bien qu'hétéroclite l'ensemble a un certain charme. Ajoutez a cela qu'il n'y a ni vélos ni voitures et ça fait de l'endroit un petit havre de paix en Chine continentale.

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De Gulang Yu, on part pour Hukeng, un petit village perdu au milieu de la province du Fujian. L’endroit n’est certainement sur aucune carte mais c'est connu pour les villages Hakka en terre. De formes circulaires ou rectangulaires, certaines bâtisses (tulous) datent de plus de 600 ans. Sur près de 20000 constructions encore habitées, 300 sont circulaires. La plus grosse se trouve à Chengqi (le roi des tulous), à 5 minutes en moto de Hukeng. De l'extérieur, ça ressemble une vraie forteresse avec seulement quatre entrées et aucune fenêtre au rez-de-chaussée. A l'intérieur ce sont 3 bâtiments concentriques. Quatre étages pour le cercle extérieur qui sert d'habitations et un étage unique pour les deux autres cercles qui servent de cuisines et de remises. Au centre se trouve un petit hôtel ou l'ont prie les ancêtres. De forme carrée, rectangulaire, ronde ou semi ronde, ces constructions avaient l'avantage de protéger les habitants des agresseurs et des animaux sauvages. Elles permettaient aussi de contrôler les allées et venues de chacun et des femmes en particulier (il ne fallait pas qu'elles découchent !!!). Si les constructions les plus vieilles ont beaucoup souffert, les plus récentes (100 ans ou moins) sont dans un état relativement bon. Ceci dit il ne faut pas rêver, les conditions de vie à l'intérieur restent très spartiates. Les chambres ressemblent à des petites cellules parfois sans fenêtre. Pas d'eau courante et une certaine promiscuité complètent le tableau. Le village de Hukeng est restaure et fait office de folk museum. On aurait pu craindre une "dysneylandisation" du site mais pour une fois les choses ont été faites sans excès et se balader dans le village est très agréable. Il y a quelques bâtiments remarquables comme Zencheng (le prince des tulous) ou Rusheng, la plus petite construction circulaire avec seulement 23 mètres de diamètre. A l'oppose se trouve Fuyu (le phoenix) de forme carrée qui de loin ressemble a un vrai palace mais toujours la vie est des plus simples a l'intérieur. De Hukeng on retraverse un bon quart de la Chine pour filer a Putuoshan sur la cote est. Apres une étape a Hangzhou, nous voila donc en partance pour l'une des 3 autres montagnes sacrées bouddhistes avec Emeishan (Vous rappelez d'Emeishan ? Non ? Moi je m'en rappelle !!!). Le temps n'est pas de la partie avec une pluie qui tombe en continu depuis un jour. On a pour nous que c'est la basse saison et qu'on peut donc négocier presque facilement les tarifs des chambres. Heureusement car le droit de poser le pied sur l'île n'est pas donne. Notre persévérence paye puisque le lendemain c'est grand beau temps. On peut donc visiter a loisir les différents sites de l'île. L'endroit célèbre Guanyin, la déesse du pardon. Et le meilleur endroit pour ça est la pointe sud de l'île ou se trouve une statue gigantesque et dorée de Guanyin. De la on peut remonter le long de la cote est et visiter successivement les temples de Puji et Fayu. Nous sommes partis de Putuoshan le samedi 16 décembre pour Shanghai. Encore une fois, bateau, bus et taxi se succèdent pour nous mener à bon port. Rien de vraiment excitant si ce n'est pour cette petite dame qui au moment où on arrête un taxi arrive en courant, ouvre la porte et s'assoie. En plus ça la fait marrer. Vive la Chine !!! Il y aurait une marche immense pour notre baronne Nadine mais il faut qu'elle vienne avec des gants car il faudra qu'elle commence par boxer un peu. On s'installe à deux pas du Bund, la foire architecturale internationale Shanghai comme ils disent. C'est une collection de bâtiments construits au début du 20eme siècle dans des styles très varies mais toujours "revival" de quelque chose (grec, gothique, baroque...). L'ensemble est plutôt sympa et encore plus le soir quand tous les bâtiments sont illumines. A voir impérativement, le plafond du numéro 12. Le Bund

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est en bord de rivière et offre donc une vue imprenable sur le nouveau quartier des affaires de Pudong sorti de terre au milieu des années 90. Ca déborde des buildings tous plus hauts les uns que les autres et ce n'est pas fini. En attendant d'êtres dépassés, l'Oriental Pearl Tower et la Jinmao Tower jouent les stars. A noter, les températures ont réellement chuté maintenant et c'est frigorifié qu'on rentre à l'hôtel. Il va falloir sortit couvert dorénavant. Le centre-ville de Shanghai s'articule autour de Nanjing Road, une artère commerciale en partie piétonne. On y trouve de tout et même si on ne cherche pas on vous propose tous les 10 mètres des montres, des dvd's, des sacs, des massages (on peut même choisir sa masseuse sur photo pour "plus si affinités"). Nanjing Road se veut une rivale des plus belles avenues du monde, Champs-élysées en tête,mais honnêtement ils ont encore un peu de chemin a faire, surtout quand lemétro ferme a 22h30 et qu'a 23h00 la rue est déserte !!! Reste que Nanjing comme le reste de la ville est un vrai paradis du shopping. Où qu'on aille on trouve un grand centre commercial ou une petite rue avec une ribambelle de boutiques. Au niveau de l'occupation du sol c'est une juxtaposition de grands complexes immobiliers bourrés de tours avec des quartiers plus traditionnels aux étroites allées et aux maisons basses et centenaires. La concession française, vestige d'une époque ou la ville était occupée par les européens et les américains, représente parfaitement ce vieux Shanghai (ou ce qu'il en reste). L'endroit est un vrai labyrinthe dans lequel on se perd facilement. On a un peu l'impression de rentrer chez les gens tellement les accès sont étroits mais au final il y a toujours une sortie quelque part. Ici c'est encore la Chine d'il y a 70 ans. Ruelles sales et poussiéreuses, cuisine dehors, toilettes collectifs et petits, tout petits, logements. Les gens se demandent ce que le touriste peut bien faire par ici. On finit notre vraie première journée à Shanghai par un dîner à la churascaria brésilienne a cote du temple de Jingan. Et honnêtement, si il le paradis est en Chine, il est la, juste a la sortie de la station de métro Jingan sur la ligne 2. Ca faisait longtemps que je n'avais pas mange de la viande comme ça. Tout cuit au barbecue et a volonté. Ca plus une petite caipirinha et on est aux anges !!! Shanghai regorge d'endroit à visiter. Même si le petro ferme tôt, le réseau est assez dense pour pouvoir visiter la ville avec. Pour ceux qui aiment bien chiner vous pouvez aller chercher votre bonheur dans la rue Dongtai. Il faut s'armer de patience et de fermeté pour négocier le souvenir qui vous fait rêver. Les prix annonces sont souvent exorbitants mais avec un peu de savoir-faire on retrouve de suite des tarifs plus raisonnables. Bien sur on finit toujours par les faire pleurer et ça nous brise le coeur jusqu'a la boutique d'après ou l'on trouve la même pièce pour moitie prix !!! Sinon il ne faut pas être dupe les antiquités "very very old" ont au maximum deux mois et sont fabriqués à la chaîne quelque part en Chine. Mais c'est toujours vieilli à la main et le résultat peut faire illusion. Dans le même style mais un peu plus chic vous avez le quartier de Donglu dans la partie nord de Shanghai. Vous avez à la fois les antiquités, les cafés et un peu plus loin le quartier traditionnel type concession. Pudong est le nouveau business district de Shanghai. Vu du Bund ça parait grand, vu de l'intérieur c'est très parsemé avec des grandes avenues aussi larges que les buildings sont hauts. Mais ça ne va pas durer quand on voit le nombre de grues et de chantiers qu'il y a dans le secteur. Bientôt ça vaudra Manhattan ou Hong-Kong. Pour une vue imprenable sur la ville, il y a deux options : monter en haut de la Jinmao Tower ou monter en haut (je sais on peut difficilement monter en bas) de la Pearl

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Tower. Moi j'ai tente le café du Grand Hyatt Hôtel au 54eme étage de la Jinmao Tower et la vue n'était pas exceptionnelle. La tour est trop en retrait de la rivière et la vue est masquée. On a donc opte pour une visite de nuit de la Pearl Tower et il faut avouer que la vue depuis la plateforme d'observation à 263 mètres d'altitude est "époustouflante". Autres destinations a glisser dans son programme de visite de la ville : les jardins Yu au sud du Bund. Ils datent des dynasties Ming et Qing et valent définitivement le détour. Et le musée de l'urbanisme qui présente le futur de la ville a court terme. Et c'est époustouflant. Il y a 10 ou 15 ans la ville était une poubelle et maintenant ils veulent en faire un nouveau Hong-Kong, une réussite a la chinoise. Mais comme je le lisais ils ont encore du chemin à parcourir car il ne suffit pas de construire des gratte-ciels pour faire un nouveau Hong-Kong. Les gens ne sont pas les même et il y a encore du travail pour changer la mentalité des gens. Mais ça n'enlève rien au cote grandiose du projet d'urbanisation et la maquette de la ville et la visite virtuelle à 360 degrés sont la pour en mettre plein les yeux aux visiteurs chinois et étrangers. La région de Shanghai est connue pour toutes les petites cites lacustres qu'il y a dans les environs. N'allez pas vous exciter. Il n'y a que le choix. Wuzhen est parait-il une bonne destination mais les travaux sur la route rendent la virée longue et compliquée. On se rabat donc sur Z . Sans surprise, la vieille ville déborde de canaux et de ponts plus ou moins vieux. C'est plein de vieilles maisons et de vieux temples. C'est assez sympathique à visiter et parce que c'est la basse saison (je ne le répéterais jamais assez) il n'y a pas trop de monde (ça reste relatif quand même !!!). Et après une dernière virée à la churascaria, on finit notre séjour à Shanghai par une soirée pré-Noel au Luna bar avec Pascal, un copain de Virginie, et Anna. Le bar est vraiment sympa et la musique est bonne. Ca fait 5 ans qu'il est en Chine et ça fait 5 ans qu'il traîne au Luna bar. Si jamais vous y aller vous ne pouvez pas le rater il est assis juste a l'entrée. Dites lui bonjour de ma part !!! On quitte Shanghai pour Pékin le 23 au soir en train de nuit.

Chine (7 ème MAJ) le 06/01/2007

Dimanche 24 Décembre, veille de Noël, nous voila arrivés a Pékin capitale de la Chine, célèbre pour sa cite interdite et sa place Tienanmen. On descend d'abord à l'hôtel Jade mais fatigué de toujours montrer mes passeports (un pour le visa, l'autre pour le tampon d'entrée) je n'en montre qu'un. A la question "No visa ?", ma réponse pourtant déjà éprouvée "No visa, diplomat" (je sais, depuis quand les diplomates voyagent avec un sac a dos) n'a pas l'air de faire mouche. Et après un coup de fil au manager on me refuse l'entrée. Ne pouvant pas décemment perdre la face en montrant mon visa, je leur tourne le dos et m'en vais au grand dam de Jean qui aurait bien posé son sac dans le dit hôtel. On retraverse donc le centre-ville, la place Tienanmen pour échouer au Leo Hostel, une petite auberge bien sympathique si ce n'est pour le froid glacial qui règne dans les couloirs. L'avantage c'est que ça ressemble beaucoup plus à un hôtel avec du monde et des crêpes à la banane !!!

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Avec le froid maintenant bien installé sur la partie nord du pays, notre premier objectif est de s'équiper en vêtements chauds. Ici tout le monde, touristes comme locaux, sont équipés avec le top du vêtement technique Columbia ou North Face. C'est bien entendu de la copie, "high quality copy", mais si à 20 euros la veste avec doublure en polaire peut nous faire la fin du voyage, il ne faut pas hésiter. Vous trouvez de quoi vous habiller a chaque coin de rue mais si vous voulez un choix vaste, c'est au centre commercial Yashow qu'il faut se rendre. Ici comme à Shanghai il faut avoir les nerfs solides pour négocier les prix. Ne pas hésitez à diviser les prix par 10. Une petite inspection du vêtement pour relever les défauts joue souvent en votre faveur !!! Si vous n’êtes pas trop North Face mais plutôt Versace, Gucci ou Prada, le Yashow shopping centre est aussi pour vous. Mais attention quand une affaire est vraiment trop belle pour être vraie, c'est qu'elle n'est pas vraie. Faites moi confiance j'ai teste pour vous !!! 70% des chinois fêtent Noël ou du moins vont faire des achats de Noël. C'est sur qu'il y a des décorations partout mais ça ne rivalise pas encore avec le nouvel an chinois. Nous, on fête ça à l'hôtel en compagnie de gens des 4 coins du monde. Le repas ne casse pas des briques, je crois même que c'est le plus mauvais repas de réveillon en 34 ans de vie. C'est pour dire. Même le vin rouge pique le fond de la gorge... Mais au moins on fait la connaissance de Patrick et Carol un couple sud-africains bien sympathique avec qui on passe la soirée a refaire le monde. Notre objectif était de passer le jour de Noël sur la grande muraille de Chine pour le cote exotique de la chose. Mais vu qu'on ne s'est pas levé très tôt on s'est rabattu sur la cite interdite. Et coté exotisme c'est tout aussi bien, non ?? Il faut passer trois portes dont celle de Tienanmen avant de rentrer dans la cite a proprement dite. Et la, déception, le premier pavillon, le plus grand, est en rénovation. Enfin ça nous laisse le reste. Et le reste est grand, c'est même immense. La partie centrale de la cite est une succession de cours, de terrasses et de halls. Sur les ailes rayonnent une multitude d'allées qui conduisent a d'autres pavillons, jardins et cours cachées. Un vrai labyrinthe aux murs rouges et aux toits jaunes, couleur de l'empereur. Pour les explications ce n'est pas le top. On a surtout le droit aux dimensions des bâtiments et si a la fin on ne sait pas que ça a été souvent détruit puis reconstruit sous les dynasties Ming et Qing c'est qu'on n'a pas lu un seul panneau !!! Le temps est légèrement couvert mais c'est surtout le froid qui marque cette deuxième journée à Pékin. A vrai dire on a rater aucune des expositions dans les salles chauffées de la cite !!! La cite interdite ferme à 16h30 en hiver et si vous sortez parmi les derniers vous avez toutes les chances d'être bloqué à l'intérieur de la porte Tienanmen par la garde rouge venue descendre et rentrer le drapeau qui flotte sur la place. Tout ça dure une bonne demi-heure dans une ambiance très martiale. Notre visite de la grande muraille ayant échouée la veille, nous nous y rendrons le 26. Avec plus de 5500 kilomètres de long, ce n'est pas les endroits qui manquent pour la visiter. Généralement les gens s'y rendent depuis Pékin et choisissent le site de Badaling pourtant très touristique. L'option que nous avons choisie est de nous rendre à Jingshanling. Les transports sont certainement moins fréquents et il faut négocier dur avec les chauffeurs de taxi pour faire la dernière portion du parcours mais les efforts sont largement récompensés. La muraille a cet endroit est impressionnante, bien que très peu restaurée elle est encore dans un état de conservation incroyablement bon. De Jingshanling on marche jusqu'a Simatai. Le temps brumeux en début de journée se lève au fur et a mesure et les vues depuis le

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haut de la muraille n'en sont que plus spectaculaires. Et pour ajouter à notre grand plaisir, on ne croise que 10 touristes sur les 12 kilomètres de promenade. Quand on regarde l'horizon on a l'impression de voir se dessiner un dragon qui épouse les crêtes des montagnes. La construction avec des tours de guet tous les 50 ou 100 mètres est impressionnant et était la construction humaine que l'on voyait depuis la lune. Le mythe est tombé lorsqu'en 2003 le premier astronaute chinois a déclaré ne pas l'avoir vu depuis l'espace. Sacré Neil, il nous aura eu jusqu'au bout !!! Pour revenir au mur à proprement dit, il faut être en bonne condition pour crapahuter car par endroit c'est réellement pentu. Mais comme disait Mao:"N'est pas un homme celui qui n'a pas grimpe la grande muraille". C'était facile à dire le jour ou l'a grimpe !!! La portion de Simatai est encore vertigineuse que celle de Jingshanling car la crête y est très étroite, tellement étroite que le mur n'est épais que de quelques briques par endroit. Un "one side wall" comme ils disent. Le retour a été moins compliqué que prévu car notre chauffeur de taxi avait fait le détour pour venir nous chercher. Il a fallu quand même négocier dur pour avoir un prix raisonnable. Son argument (de poids) : il était le seul taxi. Le notre (de poids) : il n'était pas venu pour rien !!! Enfin on est tombe d'accord sur le prix de la course et course il y a eu. Visiblement il devait récupérer ses enfants ou je ne sais quoi. Un vrai rallye avec dépassement parla gauche, par la droite en triple file, les graviers, le cul-a-cul... Nous a l'arrière ont s'accrochait comme on pouvait aux sièges avec un indice de confiance nul. Au final, il téléphone à un collègue, nous dépose sur le bord de la route et nous confie à son pote pour la fin du voyage. On arrivera sains et saufs à Pékin après une journée incroyable. On poursuit notre visite de Pékin avec le temple du ciel avec des pavillons circulaires que l’on n’a vu nulle part ailleurs en Chine. Une vraie rareté, et les chinois ne s'y trompent pas. Enfin entre deux groupes on peut quand même apprécier le site dans un peu de calme. Le parc de Bohai avec le palais d'hiver est aussi un bon endroit pour passer une après-midi. Si vous êtes équipés, vous pouvez toujours aller jouer au hockey avec les quelques gars qui s'entraînent sur le lac gelé. Juste à l'est se trouve la colline de Jingshan du sommet de laquelle on a une vue imprenable sur la cite interdite. Mais le meilleur moment pour y passer est définitivement la fin d'après-midi d'un jour d'été. Il faudra repasser !!! En hiver le soleil est trop bas et trop au sud pour vraiment apprécier autre chose qu'un contre-jour marque. Le pendant du palais d'hiver, c'est le palais d'été à 20 kilomètres du centre. Il faut une heure et demie de bus pour y arriver mais ça vaut le déplacement. Une dernière chose à visiter à Pékin sont les hutongs, ces allées traditionnelles très étroites ou ne s'aventurent que piétons et cyclistes. Les quartiers du même nom sont a Pékin ce que la concession est a Shanghai, un petit vestige du passe. La vie y est tout aussi peu luxueuse. Il manque définitivement le tout à l'égout. Il faut toujours être prêt à éviter une "vidange" de bassine quand on passe une porte. Et les toilettes sont souvent au fond de la rue, on ne peut pas le rater et encore moins en été j'imagine !!! Apres plusieurs jours de beau temps, on s'est levé le 30 décembre avec de la neige dans les rues. Il y a peut-être 2 ou 3 centimètres. Avec ça, Pékin fait moins sale mais ça ne dure pas. Avec le sel et la poussière ça tourne vite a une mêlasse grise foncée, très foncée. Au moins ça ne les perturbe pas plus que ça. Pas comme en région parisienne. La différence c'est qu'ici la neige est un phénomène naturel et ça ne sert a rien de s'exciter. En France, c'est bien connu, quand il neige c'est de la faute du gouvernement et c'est pour ça que c'est la panique à chaque fois !!! Tout ça

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ne m'a pas empêché d'attraper un froid dans les rues de la ville et mon emploi du temps s'est donc résumé à un certain nombre (pour pas dire un nombre certain) d'allers-retours entre la pharmacie et ma chambre d'hôtel. Enfin, à l'heure ou j; écris ces quelques lignes, ça va mieux mais ce n'était pas gagné d'avance avec des "ordonnances" griffonnées sur un papier par une fille de l'hôtel et qui disaient "je cherche un sirop brun épais qu'il faut garder une minute au fond de la gorge avant d'avaler" !!! Avec tout ça j'ai quand même fait un effort pour aller célébrer le nouvel an avec Nicole, Donia, Fabian, Rafik et Jean. Apres un somptueux dîner très pékinois (canard lacqué) on à tenté les 12 coups de minuit sur la place de Tienanmen. L'accès était interdit et on a été accueillis par des policiers et des militaires avec fusils-mitrailleurs. On a donc fêté ça de l'autre coté de la rue avant d'être expulses. Bienvenue en Chine communiste et totalitaire... Visiblement ils ont encore un vif souvenir des manifestations de 1989. Enfin j'ai quand même immortalise le moment en me faisant prendre en photo avec un des policiers en faction. Vous n'allez pas le croire mais il a l'air heureux comme tout sur la photo !!! Après un dernier petit tour en ville, une dernière visite, celle de la porte Tienanmen et un stop au marche de nuit de Donatien ou l'on trouve tout plein de bonnes choses à grignoter : scorpions, sauterelles, requins, serpents, mille-pattes, testicules de boeuf, étoiles de mer et j'en passe, nous voila en route pour le Tibet. Mais avant ça on fait étape au temple de Shaolin et à Xian pour voir la mondialementconnue huitième merveille du monde, j'ai nomme l'armée de soldats de terre de l'empereur Qin Shi Huang. Enfin ça commençait mal car on s'est pointé à la mauvaise gare et il a fallu qu'on se dépêche pour attraper notre train. Le premier chauffeur de taxi nous demandait une somme exorbitante, les autres ne s'arrêtaient même pas. Décidément ils n'aiment pas la couleur de nos billets. Enfin on trouve un gars qui voulait bien nous emmener en "stop" payant. On négocie le prix à 20 yuans (arecheu en chinois). Arrives a la gare il nous demande 80 (pacheu). Ca discute dur et puis on laisse tomber, il ne reste plus beaucoup de temps et on commence à marcher. Le gars nous suit, s'interpose, élève la voix et comme il commence sérieusement à me saouler j'esquisse un coup de boule par reflex (c'est ma spécialité) mais avec tout les sacs ça n'a pas vraiment marcher. Enfin ça l'a calme et il est parti en nous insultant j'imagine. Mais on s'en fout à part "arecheu" (20) et "pacheu" (80) on comprends pas le chinois !!! Moralité il faut pas faire ch*%& Wesley quand il est malade. Apres Pékin on a donc fait étape à Zhengzhou d'ou nous avons pris un bus pour aller visiter le fameux temple de Shaolin. Apres la mauvaise surprise de se rendre compte qu'on est dans un groupe de touristes chinois (Ah... Vade Rétro Satanas) et qu'on nous ballade de temples en boutiques. On décide de négocier un taxi pour nous emmener directement à Shaolin. Le temple est un temple et après 2 mois en Chine je crois avoir vu tout ce qu'on peut imaginer en termes de temple. En plus l'entrée est très chère mais on a au moins le droit à une démonstration de kung-fu au centre d'entraînement. Et c'est vraiment impressionnant. Les moines sont forts, souples et précis. Le clou du spectacle (si j'ose dire) c'est quand un moine armé d'un clou perce une vitre de 5 mm d'épaisseur et éclate un ballon. La vitre ne se brise pas, il y a juste un tout petit trou au point d'impact. Ca en bouche un coin, ça plus faire tourner son nunshaku sous ses fesses. Ca n'a l'air de rien mais ça implique de savoir sautiller sur ses fesses. Vous maîtrisez le mouvement, faites le allongé maintenant !!! En ce qui me concerne, je ne me suis pas rasé le crâne mais me suis presque mis au kung-fu

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avec le chauffeur de taxi qui nous a emmené à la gare de Pékin. On ne peut pas tout faire !!! Enfin, le 3 janvier nous sommes en route pour Xian. Notre train part à 9h40. On a deux places dans la catégorie hard-seat. On a déjà donne et on sait a quoi s'attendre mais c'est toujours l'aventure. On a beau avoir des places numérotées, ça n'empêche pas qu'elles soient déjà occupées quand on y arrive après être monté dans la voiture et après avoir batailler dur pour se faufiler à travers la foule jusqu'à nos sièges. Enfin on arrive à les récupérer. Ca déborde de monde. Par moment pour 12 personnes assises il y en a 8 debout. Le voyage va être long surtout qu'après 30 minutes j'ai déjà mal aux fesses. L'avantage d'être occidental c'est que les gens n'osent pas s'asseoir sur vos genoux sous prétexte qu'ils ont paye un billet comme tout le monde !!! Et encore on a de la chance, ça ne fume pas de trop. Ou alors c'est mon nez bouche qui me donne cette impression. Enfin c'est blindé de monde mais ça n'empêche pas les vendeuses de passer avec leurs chariots ni la fille qui régulièrement balaye et passe la serpillière. Les chinois ne connaissent pas la poubelle. Ils ne connaissent pas la poubelle dans la rue, il n'y a pas de raison qu'ils la connaissent dans les trains. Enfin après 8 heures de voyage on arrive à Xian ou la première chose que l'on fait est de s'occuper de notre permis pour nous rendre au Tibet dans quelques jours.

Chine (8ème MAJ) Dernière MAJ…le 30/01/2007

A peine arrives à Xian, notre premier objectif était d'obtenir un permis de séjour pour visiter le Tibet. Le toit du monde est encore un sujet sensible en Chine et en plus du visa chinois "normal" il faut un bout de papier supplémentaire pour visiter la région. Certains disent que ca leur permet de contrôler un peu le flot de visiteurs, je pense surtout que c'est un bon moyen pour eux de se faire un peu plus d'argent sur notre dos. Le fameux sésame ne pouvant être obtenu qu'auprès d'une agence de voyage, il est judicieux de prospecter un peu pour trouver la meilleure offre, le prix du permis pouvant varier du simple au double. Et dans l'attente du bout de papier nous avons passe notre première journée à visiter Xian. La ville ressemble beaucoup à n'importe quelle ville chinoise avec des centres commerciaux, des grandes avenues, des grands bâtiments et beaucoup de monde. Sa différence vient de son quartier musulman et surtout de sa grande mosquée, unique en Chine. De loin ca ressemble beaucoup a un temple chinois comme un autre mais de près c'est une mosquée. L'absence de minaret force cependant le muezzin à faire l'appel a la prière debout dans la cour avec son mégaphone dans la main et sa chapka sur la tête (la température extérieure est fraiche pour ne pas dire froide). L'autre attraction de la ville est l'armée de soldats en terre cuite qui se trouve à une heure de route de Xian. Découvert en 1974, le site classé au patrimoine mondial de l'Humanité fait partie du tombeau de l'empereur Qin Shi Huang. Il y a 3 sites à visiter plus un musée. C'est intéressant a voir mais honnêtement ca ne vaut pas le détour. Ils ont un vrai trésor a portée de main mais c'est très mal mis en valeur. Et le discours est le même depuis 30 ans avec leurs milliers de statues qui restent encore à mettre a jour. Avec tout ca, ca serait bien qu'ils se mettent un peu

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au travail au lieu de rabâcher la même histoire en permanence !!! Le site 1 est le meilleur car le mieux fouillé et le plus éclairé. Les deux autres sites sont un peu la pour le décor, surtout le numéro 3 ou il y a réellement rien à voir. Quant au musée il est presque vide. Ca mériterait plus de pièces dans les vitrines et un peu moins de propagande chinoise qui présente le musée comme l'un des meilleurs au monde. Une fois le permis pour le Tibet dans la poche on peut acheter nos billets de train et filer pour Lhassa le 7 janvier au matin. On part à 9h20 et on sait déjà qu'on a signé pour 36 heures de voyage, certainement le plus long que j'ai eu à faire jusqu'a présent. Réellement il n'y a pas grand chose à faire et il vaut mieux être équipé en livres a défaut d'avoir une console de jeu. Un lecteur de musique MP3 peut aussi aider à faire agréablement passer le temps surtout que les paysages traversés lors de la première journée ne sont pas exceptionnels. Le trajet devient plus exotique avec la traversée du désert de Gobi ou il fait -30 degrés aux premières heures du jour. Dernière étape avant la traversée du plateau tibétain, Golmud a été pendant très longtemps le terminus de la voie ferrée. Le rêve chinois de relier Pékin à Lhassa ne s'est réalisé qu'en juillet 2006, plus de 50 ans après la "libération" du Tibet par Mao. La dernière portion de la ligne fait 1120 kilomètres dont 80% a une altitude supérieure à 4000 mètres. Pour continuer dans les chiffres, 550 kilomètres de voie sont sur le permafrost, sol gelé presque en permanence. On y injecte même de l'azote liquide pour prévenir les mouvements de terrain. A Golmud on change de locomotive pour deux engins diesels super puissants capables de nous faire franchir le col de Tanggula a 5072 mètres d'altitude faisant de ce train le plus haut du monde. Et pour éviter les malaises (déjà un mort en aout dernier), l'air est enrichi en oxygène. Coté paysage c'est désertique avec de grandes plaines a perte de vue et des lacs et rivières entièrement gelés bien évidemment. On arrive à Lhassa après 35h30 de voyage (c'était finalement moins long que prévu) et 2800 kilomètres parcourus. On s'installe au Banak Shol une jolie petite auberge ou il n’y a pas de chauffage. Mais ce n'est pas le pire, la surprise vient des toilettes. A leur simple vue je regrette de ne pas avoir utilisé celles du train. L'endroit ressemble a s'y méprendre aux WC d'un routier a la différence qu'il est plus difficile de retenir sa respiration a 3600 mètres d'altitude. On déménagera le lendemain pour l'auberge de jeunesse voisine ou pour 1 euro de plus on gagne 4 étoiles en termes de confort !!! Notre première journée à Lhassa est consacrée au palais du Potala, résidence des dalai-lamas et icone de la ville et de la région. La construction est impressionnante. Perchée sur un éperon rocheux, elle domine la ville. L'ensemble fait 13 étages de haut et abrite plus de 1000 pièces. C'est tres visite par les fideles qui viennent faire des offrandes dans les différentes chapelles. La plupart ont un moulin à prière avec eux qu'ils font tourner sans cesse en récitant leurs mantras. Enfin ca ne change pas du quidam de la rue qui lui aussi fait tourner son moulin a prière a longueur de journée. Les chapelles les plus grandioses abritent les tombeaux des dalai-lamas, certains couverts de plus de 3 tonnes d'or et d'innombrables pierres précieuses (diamants, turquoises, opales...). Bien sur la présence chinoise ne fait pas défaut avec quelques militaires ici ou la pour diriger les touristes que nous sommes. Enfin, vu la dévotion des fideles, le jour ou le dalai-lama rentrera de son exil indien ca sera la fête au village !!! L'autre attraction de Lhassa c'est le quartier de Barkhor dont le centre est le temple de Jokhang. Avec 1300 ans au compteur, c'est l'un des plus vieux temples du Tibet

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et certainement le plus sacre. Si les fideles du Potala sont fervents, ce n'est rien compare a ceux de Jokhang. Le parvis du temple déborde de gens qui, en continu, s'allongent et se relèvent en signe de révérence. Très impressionnant. Et c'est sans compter les centaines voir les milliers de pèlerins qui tournent autour du temple dans le sens des aiguilles d'une montre. Le circuit, ou kora, est borde d'échoppes qui vendent des talismans, des drapeaux et écharpes tibétaines, des moulins a prière et tout plein de chose pour le bonheur des pèlerins. Se balader dans le quartier c'est un peu s'imprégner de la culture locale qui tente de survivre malgré les efforts répétés du pouvoir central pour l'éradiquer. L'endroit fourmille aussi de moines venus des quatre coins de la région. A l'intérieur c'est encore pire. Il y a une queue interminable pour visiter les nombreuses chapelles toutes plus sombres et étroites que les autres. Le bâtiment principal est entoure de moulins a prière que les pèlerins font tourner a chacun de leur passage. Enfin c'est toujours très décoré et coloré même si le rouge et le jaune restent prédominants. A noter, la vue depuis le toit vaut le coup d'œil et est certainement à ne pas manquer. Mais le parvis du temple reste pour moi l'endroit ou s'arrêter pour observer les gens. C'est un vrai plaisir des yeux et à défaut de prendre les gens en photos c'est à moi que l'on demande de poser !!! Au niveau gastronomique la ville regorge de petits restaurants pas mauvais du tout. Je recommande le Naga ou éventuellement le Snowland mais quoiqu'il arrive si vous commandez de la viande demandez la bien cuite quand on voit comment elle est livrée, stockée et enfin vendue. Les carcasses de yaks sont généralement posées a même le sol et ce n'est pas le petit coup de balayette pour enlever la poussière qui garantit l'hygiène de la viande !!! Jeudi 11 Janvier, on décide d'aller visiter le monastère de Ganden à une quarantaine de kilomètres de Lhassa. Il faut se lever tôt car les bus de pèlerins (seul transport possible) quittent la ville avant le lever du soleil. Qui dit bus de pèlerins, dit pas beaucoup de touristes. En fait on est 4. Il faut 1h30 pour atteindre le monastère qui se trouve à 4500 mètres d'altitude. Quand on arrive le soleil n'est toujours pas levé et il fait un bon 0 degré dehors, ce que mes orteils confirment !!! La montagne déborde de drapeaux bouddhistes, ce qui la pare de couleurs et la rend bien moins triste car la région est désertique et tout n'est que sable et rochers. Le monastère, comme bien d'autres, a été presque entièrement détruit pendant la révolution culturelle mais il a été reconstruit depuis. Et le résultat est immense. Aujourd'hui il y a à peu près 400 moines en résidence contre plus de 4000 avant les heures noires du Tibet. Ce monastère avec ceux de Drepung et Sera à Lhassa formaient les 3 piliers de l'état tibétain. On passe notre dernière journée à Lhassa en équipe avec Nancy, Anne, Helen et Chris. On part visiter le monastère de Sera fonde en 1419 et qui se trouve juste au nord de la ville. Encore une fois c'est immense. C'est un vrai village et un vrai labyrinthe. On y essuiera une tempête de sable mais bien moins violente que la première, il y a 2 jours. En milieu d'après-midi je croise un moine qui m'invite au débat quotidien sur les écritures sacrées. Il est 15h00 et à peu près 150 moines sont réunis dans une cour pour discuter les écrits par groupe. A tour de rôle ils se lèvent et exposent leurs arguments aux autres qui sont assis. Ca rigole ou ca hurle mais c'est toujours passionne. Visiblement les jeunes sont d'un cote et les plus âgés de l'autre, le niveau des discussions ne doit pas être le même. En tout cas c'est impressionnant a voir car pour convaincre, les orateurs accompagnent leur discours de mouvements de bras, de claques et autres jeux de jambes très types kung-fu. Au

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final je reste plus d'une heure à les observer. Pour finir il y a à peu près 600 moines qui vivent a Sera, une bien maigre population comparée aux 5000 résidents d'avant la révolution culturelle. De retour en ville on se retrouve tous pour diner avant de finir la soirée en boite ou on s'est fait plein d'amis. Il faut dire que les touristes sont rares a cette époque et encore plus dans un club local qui entre nous n'a rien à envier aux clubs parisiens, londoniens ou new-yorkais. Ca a démarré tres fort avec MiaMia et son frère qui ont tente de nous saouler au whisky-coca mais les tibétains comme le reste des asiatiques supportent mal l'alcool et ca nous a un peu sauve. Pour le reste, il y a eu un certains nombre de verres casses et de bouteilles renversées. Enfin ça a clos notre séjour à Lhassa de façon joyeuse. Ah pour ca ils étaient joyeux les tibétains et nous aussi mais moins !!! Nous avons quitte Lhassa le samedi 13 Janvier avec Jean et Chris qui s'est joint à nous pour traverser la chaine himalayenne en 4x4 direction Kathmandu et le Népal. On a rendez-vous à 9h00 au Kirey Hôtel avec notre chauffeur. Il arrive pilepoil à l'heure avec son Land Cruiser presque flambant neuf. Un quart d'heure plus tard les sacs sont charges et nous sommes sur la route direction Gyantze notre première étape. Apres avoir traverse la vallée du Brahmapoutre au sud de Lhassa, on grimpe vers le col de Kamba a 4794 mètres pour une vue panoramique sur le lac de Yamdrok aux eaux émeraudes et turquoises. Tout simplement fantastique. On longe ensuite les bords du lac pendant un moment avant de passer le col de Karo (5010 mètres) et de descendre vers Gyantze située a 3950 mètres d'altitude. Le paysage est sans fin. Des vallées ocres à la végétation inexistante entourées de montagnes tout aussi ocre, le Tibet est un vrai désert. De temps à autre on traverse un petit village aux maisons cubiques. Il y a très peu de circulation si ce n'est pour les quelques camions, motos et autres charrettes. On est loin du progrès ici mais les gens sont souriants et toujours accueillants. Arrives a Gyantze on s'installe dans l'un des rares hôtels de la ville. La douche est chaude et comme le dit la publicité pour la carte Mastercard c'est "priceless". En fin d'après-midi on va visiter le fort qui surplombe la ville du haut de son éperon rocheux. L'endroit est réellement désert. C'est en cours de restauration mais le chantier semble abandonne depuis plusieurs mois si ce n'est plusieurs années. De la haut on a une vue plongeante sur la ville et le monastère. On ne peut aussi pas rater la tempête de sable qui approche et balaye la vallée avec ses rafales de vent furieuses. On trouvera refuge a l'intérieur du fort au plus fort de la tempête avant de redescendre en ville pour aller jeter un coup d'œil au monastère qui se différencie des autres monastères de la région par le stupa gigantesque qui se trouve a l'entrée. De retour en ville j'en profite pour aller acheter du dentifrice et du baume à lèvres. Mais avec la nuit qui tombe, les températures chutent et c'est avec grand plaisir que j'accepte la tasse de the offerte par le marchand. En partant il me fait signe que je suis relativement grand (au standard chinois j'imagine) et sans prévenir mes saisit les bijoux de famille pour en estimer la "valeur". Autant dire que je suis pris par surprise et j'ai tout juste le temps de repousser ses avances. Je ne sais pas s’il est content de mon héritage familial mais je comprends que les chinois sont petits et qu’ils voulaient voir comment c'était chez les "grands" visages pales. Autant dire que mon aventure a beaucoup fait rigoler Jean et Chris !!! Le lendemain nous sommes partis pour Xigatze. La nuit n'a pas été super bonne et j'ai comme un mal de crane qui s'est invite dans ma petite tête. Je carbure donc au

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paracétamol mais sans grand succès jusqu'a présent. On démarre la journée par un arrêt à Bena dans la maison familiale de Tsili, notre chauffeur. On nous y attend pour un petit-déjeuner tibétain. On a d'abord droit à une tasse de the au beurre de yak. C'est sale mais ca passe encore. Le tout c'est de ne pas le boire trop vite car on est vite resservi pour que la coupe soit toujours pleine !!! Pour le solide on a le droit à un bol de tsampa. C'est un mélange de farine, de beurre de yak et de the. C'est fin ca se mange sans faim... Moi je ne peux pas finir. Je sais, ce n'est pas très poli mais je ne suis pas sur que de vomir partout soit bien mieux !!! On reprend ensuite la route pour Xigatze ou on arrive en fin de matinée. On passe quelques heures en ville. C'est beaucoup plus chinois que Gyantze mais ca reste très sympathique quand même. Apres un repas du midi traditionnel (comprendre soupe aux nouilles), on poursuit notre chemin et passons le col de Gyatso a 5220 mètres avant de redescendre vers Xegar qui ne se trouve qu'a 4280 mètres d'altitude. La chambre est beaucoup plus basique qu'a Gyantze. La douche est inexistante et les toilettes sont optionnelles. Disons que si on aime partager ces moments a plusieurs alors ca ne pose pas de problèmes. Avec ma tête grosse comme une pastèque et pas de chauffage dans la chambre, la nuit va être moyenne. Le 15 Janvier nous partons relativement tôt pour apprécier le lever du soleil sur la face nord du Mont Chomolungma autrement plus célèbre sous le nom de Mont Everest, le toit du monde. La veille Tsili s'est procuré le permis pour pénétrer dans la réserve naturelle et nous conduire jusqu'au camp de base de l'Everest (EBC pour les sportifs !!!). En partant à 7h30 du matin on arrive juste pour le lever du soleil au dernier col à quelques 5260 mètres d'altitude. De la on a une vue spectaculaire sur l'Everest et la chaine de l'Himalaya. Je suis équipé pour le froid : 2 paires de chaussettes, 1 collant, 1 pantalon, 1 surpantalon Goretex, 1 t-shirt, 1 sous-pull, 1 polaire, 1 veste coupe-vent, 2 paires de gants, 1 bonnet coupe-vent mais rien y fait le froid est perçant et je crois un instant avoir perdu mes dernières phalanges tellement elles sont dures et froides. De ce cote-ci de l'Himalaya, l'Everest se détache nettement du reste et pointe seul à 8848 mètres (8850 si on croit les dernières mesures GPS). Tout simplement énorme. Du col il faut encore 2 heures de route pour atteindre le camp de base à 5200 mètres. A cette altitude il n'y a pas un poil de neige. On est encore à 3600 mètres sous le sommet et il faut 2 jours de marche pour atteindre les premiers névés !!! Apres un stop au monastère de Rongphu 100 mètres plus bas nous rebroussons chemin direction Tingri ou nous passons notre troisième nuit, cette fois-ci a plus de 4300 mètres d'altitude. Encore une fois on fait une croix sur la douche et avec une température de -5 degrés dans la chambre l'eau des bouteilles et la pate a dentifrice ont vite fait de geler. Mardi 16 Janvier, dernier jour en Chine. On quitte Tingri a 8h30 direction la frontière avec le Népal. Le col de Lalung marque notre dernier passage au-delà de 5000 mètres. La première partie du trajet sur les hauts plateaux gelés offre des vues exceptionnelles sur le Mont Xixabangma qui culmine à 8012 mètres. Contrairement à l'Everest cette montagne est toute blanche. Apres ca, c'est une longue descente sans fin à travers l'Himalaya pour finir à Zhangmu (2300 mètres). On avait un moment pense passer une nuit a Zhangmu mais après 2 minutes en ville on a pense qu'il était plus judicieux de pousser notre voyage jusqu'a Katmandu a 5 heures de route de la. Notre séjour en Chine se termine donc ici dans cette petite ville frontalière ou règne une ambiance très frontalière de trafic et de non droit. Apres 2 mois et demi à explorer le pays, la Chine inspire à quelques réflexions.

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Prochaine grande puissance mondiale comme on dit la Chine ne laisse certainement pas indifférente. C'est un pays qui réserve beaucoup de surprises parfois bonnes, souvent mauvaises mais c'est une appréciation personnelle. On ne peut toutefois pas contester que ce soit un pays à deux vitesses avec un régime et des institutions en contradiction avec l'économie libérale et la fièvre du shopping sans limite qui existent sur place. La société chinoise est finalement la société de consommation par excellence avec des produits pas chers qu'on renouvelle souvent car de qualité moyenne. Reste que le régime est sévère et totalitaire avec une censure évidente et une présence policière et militaire très marquée. On dit que les chinois sont sales, je le confirme. Ils crachent partout, dans la rue, les restaurants, les bus ou les trains. Un petit pipi le long du mur ou un petit caca dans le caniveau ne les gêne pas du tout. C'est une question d'éducation, ils sont habitues à faire ca des leur plus jeune âge. Appelons ca le choc des cultures !!! Bien évidemment ils jettent tout par terre. Quand il y a des poubelles ils ne s'en servent pas. L'environnement est le moindre de leur soucis mais après tout c'est un luxe de pays développés. D'un autre cote c'est le seul pays à miser sur les vélos et scooters électriques...? Ce qui est sur c'est que l'indice de confiance des transports en bus est nul et le jour ou tout le monde aura son véhicule il y aura de la sélection "naturelle". Pour en revenir aux chinois, si au premier abord ils sont sévères et pas très souriants, il suffit d'un "nihao" pour les décoincer. En plus ca les fait souvent rigoler. De façon générale, j'ai trouve les campagnards plus accueillants. Individuellement on rencontre des gens formidables et très sympathiques mais dans la globalité les chinois sont peu civilises et souvent insupportables. On dirait que leur société les force à une compétition de tous les instants ou ils tueraient père et mère pour un billet de métro ou de bus. Ca ne les gêne pas de vous passer devant au guichet, de vous marcher sur les pieds ou de vous écraser sur les passages piétons. Leur devise : "Moi d'abord, les autres je m'en fous". Je suis impatient de voir comment ils vont redorer leur image pour les jeux olympiques de 2008. Ils ont du chemin à faire !!! Enfin civilisation millénaire s'il en est, la Chine a mal résisté a l'épreuve du temps et surtout a l'épreuve de Mao. A cette époque le pays a renié son passé et sa culture et aujourd'hui rares sont les lieux chargés d'histoire et dignes d'intérêt. La politique de la table rase a produit la plupart du temps des villes plates et sans attraits avec des grands bâtiments aux murs carrelés et aux fenêtres grillagées. Reste qu'en fouillant bien on trouve quelques perles rares mais pour combien de temps encore ? Plus grand chantier du monde, le pays avance sans se retourner en laissant de cote ceux qui ne peuvent pas suivre. Enfin, pour terminer et parce qu'elle le mérite quand même, voila le "meilleur" de la Chine : Meilleure ville : Lhassa Meilleur restaurant : Brasilian Churascaria (Shanghai) Meilleure route : Lhassa-Zhangmu Meilleur temple : Temple du Ciel (Pékin) A ne pas rater : La Grande Muraille (environs de Pékin)

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Népal …le 09/02/2007

Mardi 16 Janvier, nous quittons Zhangmu et la Chine a pied après avoir changé les derniers yuans qu'il nous restait en poche. Pour ceux qui feraient le voyage un jour, notez qu'il est plus intéressant de faire le change cote népalais que cote chinois. J'aurais du m'en douter. Sur ce coup la Jean a eu plus de flair !!! En quittant la Chine il faut remplir sa petite fiche sante. J'ai bien sur omis de dire que j'avais mal à la gorge, que j'avais de la toux et que j'avais de la fièvre. Autant pour la prévention de la grippe aviaire mais honnêtement je ne me voyais pas rester en quarantaine en Chine. Et puis l'officier "sante et hygiène" ne me semblait pas en bien meilleure forme !!! Le poste frontalier chinois passe, 8 kilomètres nous séparent du pont de l'Amitié et du Népal. On est très vite sollicite par des passeurs qui nous proposent de nous conduire jusqu'a la frontière. On a beau se mettre d'accord sur le prix avant la course, il y a prise de bec a l'arrivée car le chauffeur réclame 3 fois la mise. Ca énerve mais après tout c'était prévisible, le gars est chinois et c'est leur façon de procéder. Enfin, nous voila au Népal. Les formalités à Kodari pour obtenir un visa touristique sont rapides. Ca en coute un sourire et 30 dollars. Reste à trouver un taxi jusqu'a Kathmandu. Mais la encore on n'a pas a chercher tres loin, les gens viennent a nous. C'est que le touriste est rare par ici et a 500 rupees le trajet (5 euros) on serait bête de se priver d'un moyen de transport "rapide" et confortable. L'arrivée au Népal contraste avec les derniers jours passes au Tibet. On arrive dans un autre monde ou il y a de la végétation, de la couleur, du bruit et du monde partout. Il faut 4 heures pour rejoindre Thamel, le quartier touristique de la capitale. On descend a la Kathmandu Guest House, une institution dans le quartier et un vrai paradis pour nous avec ses douches chaudes comme on en a pas eu depuis longtemps. Moi j'ai toujours la tête comme une citrouille mais j'espère bien que ca va s'arranger avec le climat plus clément de la vallée de Kathmandu. Thamel regorge de petits restaurants aux cuisines variées mais à cette époque-ci de l'année le nombre est vite limite si on met de cote tous ceux qui n'ont qu'une terrasse à offrir aux clients. Pour le petit-déjeuner, c'est Helena qui aura nos faveurs parce qu'il y fait d'abord chaud et qu'ensuite les croissants n'y sont pas mauvais !!! C'est aussi l'endroit pour se mettre au courant des dernières nouvelles du pays en lisant le Kathmandu Post. On y apprend par exemple qu'une partie des 39% de la population qui a accès a des toilettes ne les utilisent pas car "...some communities believe that only rhinos defecate at the same place every time...". Durbar Square, ou place du palais royal, est le centre géographique de la ville. Il abrite l'ancien palais royal, aujourd'hui transforme en musée, et un nombre impressionnant de temples. L'accès a la place est payant et le billet a peine en poche on est vite sollicité par tout un tas de guides qui veulent nous faire visiter les lieux. D'abord réticents, on cédera a leur proposition avec Chris. L'endroit est tellement complexe qu'on se dit qu'il serait bête de ne pas profiter des connaissances d'un guide et au final on ne regrette pas notre choix. Chaque temple, chaque bâtiment raconte une histoire ou possède une caractéristique qui le différencie des autres. Kasthamandap énorme bâtisse construite avec un unique arbre a donne son nom a la ville. Ce lieu est dédié à Ganesh, fils de Shiva et Parvati, reconnaissable entre

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tous grâce a sa tête d'éléphant. Maju Deval est un temple dédié à Shiva, dieu créateur et destructeur. C'est surtout un lieu de rencontre et de passage. Sur la petite esplanade devant le temple s'activent les marchands de souvenirs, les vendeurs de fruits et les conducteurs de rickshaws. Nombreux sont les temples qui arborent des scènes du Kâma-Sûtra. Les meilleures, si on peut dire, se trouvent sur la tour de Basantapur au coin sud-est de la place. Levez les yeux, vous ne pouvez pas les rater. Mais le plus intéressant des bâtiments est peut-être le Kumari Bahal qui abrite Kumari, l'unique déesse vivante au monde. Choisie à l'âge de 4 ans, elle reste enfermée dans son palais jusqu'a la puberté. On cherche alors la nouvelle Kumari qui doit répondre à 32 critères de perfection. Dents, orteils, peau, yeux, mains, tout doit être beau et parfait. Enfin, beau c'est vite dit car les yeux doivent être ceux d'une vache, animal sacre au Népal. Une fois sélectionné, l'enfant doit assister au sacrifice de buffles sans broncher et passer une nuit entière dans une pièce noire avec des têtes d'animaux et des gens masques qui font tout pour l'effrayer. Si la peur ne lui dicte pas de fuir alors la petite fille devient la nouvelle déesse Kumari. Elle ne sortira que 13 fois par an de son palace a l'occasion de divers festivals et ce sans jamais mettre pied a terre. Elle redeviendra ensuite simple mortelle le jour de ses premières règles et un nouveau cycle recommencera. Notre première journée à Kathmandu se termine par une partie de cricket avec quelques enfants qui viennent de sortir de l'école. Chris a beau être australien sa maitrise du jeu et de la batte a ses limites et la balle finira sur le toit du temple de Kakeshwar. Kathmandu, que certains qualifie de "ville la plus polluée d'Asie" (et on ne doit pas en être loin), est une ville vraiment agréable a visiter, au moins dans sa partie ancienne. Certes ca tombe un peu en ruine mais l'ensemble a un certain charme et surtout ca déborde de vie. C'est un vrai labyrinthe de petites ruelles et de cours intérieures ou les voitures ne s'aventurent pas. Mais il faut garder l'œil ouvert car le piéton est loin d'être roi et ne fait généralement pas le poids face aux motos qui filent plein pot. Les gens sont souriants et c'est contagieux car c'est toujours avec le sourire que je décline l'offre ininterrompue de tapis, baume du tigre, marijuana, collier, flute et tout ce qu'on veut !!! Comme je le disais, ici comme en Inde la vache est sacrée et il n'est pas rare d'en croiser dans la rue. Le centre-ville est marque par l'architecture Newari en brique avec des fenêtres et portes en bois très sophistiquées. Cote gens, il y a un large métissage avec toute une palette qui va des personnes typées asiatiques aux personnes typées indiennes. Quoiqu'il en soit certaines filles sont bien jolies !!! Le samedi 18 Janvier, Durbar Square est pris d'assaut par la foule venue écouter le discours prononce par le leader maoïste. C'est un jour historique qui marque l'entrée officielle des maoïstes dans l'arène politique. Il y a quelques semaines le mouvement révolutionnaire et le gouvernement ont signe des accords qui ouvrent la vie publique aux maoïstes. Des élections ont eu lieu et le mouvement communiste a obtenu 83 sièges sur les 330 que comptent désormais le parlement. C'est un grand espoir pour la paix mais la route est encore longue. Les armes ne sont pas encore toutes déposées et les exactions de factions maoïstes continuent encore dans les campagnes népalaises, principalement dans le sud du pays. Toutes les milices ne sont pas encore démantelées et les observateurs locaux et étrangers s'en inquiètent à juste titre. Le lendemain je traverse la ville à pieds pour me rendre sur la colline de Swayamhunath ou se trouve un énorme stupa et un temple bouddhiste. L'endroit sert

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aussi de lieu de culte aux hindous sans que cela ne pose de problèmes ni aux uns ni aux autres. Du haut de la colline on a la confirmation flagrante que la ville est plus que polluée. Même par grand beau temps, on ne doit pas voir à plus d'un kilomètre. Le temple est localement appelle "The Monkey Temple" a cause du grand nombre de macaques qui ont élu domicile sur la colline. Ils sont ici en nombre mais sont bien plus civilises qu'a Emei. Il faut dire qu'ils sont plutôt bien nourris les bougres. A mon retour je fais un petit détour par Durban Square. L'endroit me passionne. Ca grouille de monde et il y a toujours quelque chose qui se passe. Je commence même à connaitre certains petits vendeurs. Ca papote alors beaucoup et ca tourne souvent à la franche rigolade. Le 20 Janvier, Jean et Chris quittent Kathmandu pour Hong-Kong. De la, Jean rejoint sa Belgique natale et Chris file vers le Japon. Moi je déménage pour une auberge meilleure marche. Mais ici comme ailleurs il faut se méfier du "pas cher". On a vite fait de se retrouver dans les courants d'air glacials sans chauffage et avec de l'eau chaude jamais chaude !!! Je pars ensuite direction Pashupatinath, haut lieu religieux hindou. Je m'égare en chemin et me retrouve a Boudhanath a quelques kilomètres de la grâce a l'aide précieuse d'un petit monsieur qui m’a guide a travers les banlieues de Kathmandu. C'est ici que l'on peut trouver le plus grand stupa du Népal et certains disent même du monde. C'est un lieu de pèlerinage pour la communauté tibétaine exilée et l'on y retrouve donc les mêmes visages et les mêmes costumes qu'a Lhassa. Pour le retour, je prends le taxi. La mode est au compteur trafique parait-il, histoire de payer 3 fois le prix normal de la course. Il est donc recommande d'avoir une idée du prix et de négocier avant de démarrer ce qui conduit inévitablement le chauffeur à éteindre son compteur. Avec ca on ne sait pas si on fait une bonne ou une mauvaise affaire !!! De Kathmandu on peut se rendre a Patan a quelques kilomètres de la. C'est l'ancienne capitale d'un des trois royaumes qui occupaient la vallée avant que le pays ne soit unifie en 1769. Le jour ou je décide de m'y rendre il y a une grève nationale des transports publics et prives. Une petite heure de marche a pieds ne peut pas me faire de mal dans cet air si frais !!! L'avantage c'est qu'on traverse toutes sortes de quartiers et c'est finalement bien plus intéressant qu'en voiture. J'y trouve la confirmation que le sport national, au moins pour les enfants, est le cricket. Et a la traversée du pont qui enjambe la rivière Bagmati, je découvre que les népalais prennent soin de leurs cours d'eau en y jetant toutes leurs ordures. A défaut d'avoir des poubelles... Comme Kathmandu, Patan est construite autour de la place du palais royal. Et comme a Kathmandu se balader dans les petites ruelles qui rayonnent depuis la place est un vrai bonheur pour les sens. Aux couleurs des saris se mêle l'odeur des fruits et des épices. Seules les oreilles ont à souffrir du bruit des klaxons. Reste que la vue sur la place depuis la terrasse du restaurant Taleju est imprenable. On ne voit qu'un méli-mélo de temples a l'architecture Newari et parfois indienne, les uns en briques, les autres en pierre. A mon retour à Kathmandu je rejoins la place du palais en passant par la poste centrale et Freak Street. Déjà une semaine que je suis a Kathmandu et je commence à connaitre la ville commun dernier mot sur Freak Street avant de vous laisser. C'était dans les années 60, l'endroit a la mode pour les beatniks en mal de chichon mais cette époque la est révolue. Aujourd'hui c'est plutôt calme et l'endroit vaut surtout le détour pour le Snowland Café ou l'on peut trouver un délicieux gâteau au chocolat (les brownies ne sont pas mal non plus !!!).

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Palaiseau (FRANCE !)…Le 8 Avril 2007

Dimanche 8 Avril 2007, me voila a Palaiseau assis encore fois devant l'écran de mon ordinateur pour écrire ce qui doit être la dernière mise a jour du carnet de route de mon périple autour du monde. Déjà quelques semaines que les nouvelles du globe-trotter se faisaient rares, a tel point que certains se demandaient ou j'étais, si je reviendrais, si j'étais revenu. Retour sur images... Mardi 23 Janvier, déjà plus d'une semaine que je suis a Kathmandu. La ville, même si elle est polluée, reste très sympa et les environs regorgent de petits coins à découvrir. Mais cette première étape népalaise touche à sa fin et je pense maintenant à me déplacer vers Pokhara et le massif montagneux des Annapurnas pour y faire de la randonnée. Les informations glanées ici et la sont encourageantes. Bien que nous soyons en période hivernale, la neige est rare et l'ensemble du circuit des Annapurnas est accessible sans risque majeur. Me voila donc parti en quête d'un billet de bus. Mais la grève des transports publics et prives (ca se passe comme ca au Népal) empêche tout déplacement et me voila pris au piège, en quelque sorte assigne a résidence, pour combien de temps encore ?? A ce moment je suis tente d'acheter un billet pour rentrer sur Paris. Déjà 15 mois que je vadrouille a travers le monde et il n'en fallait pas plus pour m'imaginer de retour a la maison. Surement un peu marre de l'hôtel, des douches pas vraiment chaudes et des toilettes moyens. D'un autre cote il y a encore énormément de choses à voir au Népal et en Inde, dernière étape prévue de mon voyage. Dilemme... C'est finalement après une bonne sieste que je retourne à l'agence et achète mon billet pour la France. Mais une fois le billet en poche le doute m'envahit. Je ne suis plus sur de vouloir rentrer. Mon cœur balance entre l'excitation du retour : voir la famille, les amis, raconter mon voyage, et la nostalgie qui est déjà la. Enfin, il me reste deux jours à Kathmandu que je mets à profit pour faire quelques achats. Jeudi 25 Janvier, il fait encore beau ce matin, le ciel est dégagé. On dirait que pour mon dernier jour il y a un peu moins de pollution... Dernier petit-déjeuner au Helena's mais sans croissant cette fois-ci, peut-être un signe. Le sac est boucle. Ca fait bizarre de penser que c'est la dernière fois que je le ferme. Apres tout il a été un peu ma maison pendant 15 mois. Je retourne ensuite du cote de Durban Square profiter une dernière fois du lieu et des gens. Dix jours que je suis à Kathmandu, j'ai perdu mon étiquette de touriste. Les petits vendeurs m'ont presque adopte et c'est de l'autre bout de la place qu'ils me font coucou et accourent pour discuter et jouer avec moi. Les biscuits au chocolat que j'ai avec moi ne sont pas pour déplaire non plus !!! 17H30, je quitte Kathmandu. Il faut 45 minutes pour rejoindre l'aéroport situe a 10 kms du centre-ville. Ca donne une idée de la congestion du réseau routier ici. Ca klaxonne de partout mais ils font au moins un effort pour limiter la consommation d'essence puisqu'ils roulent tous feux éteints en pleine nuit !!! A l'enregistrement mon sac fait 19 kilos. C'est ni trop, ni trop peu. Disons qu'il a juste pris un peu de poids ces derniers temps avec mes achats hivernaux. 21H15, mon avion décolle à l'heure prévue. C'est visiblement inhabituel à Kathmandu. Je vole sur Gulf Air via Bahreïn. Je m'attendais honnêtement à une expérience extraordinaire. A ce qu'il parait les compagnies du golfe (Emirates, Qatar Airways, Etihad) sont les meilleures du

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monde. Gulf Air ne tombe visiblement pas dans la même catégorie. Les hôtesses qui semblent venir des quatre coins du monde ont le sourire difficile. Surement des candidates rejetées par les autres compagnies. Heureusement que la sécurité m'a confisque mon rouleau de scotch a l'embarquement sinon j'aurai été tente de leur forcer le sourire a ces braves dames !!! Apres une étape a Bahreïn, me voila arrive a Paris Charles de Gaulle le vendredi 26 Janvier a 7H15. Il fait -5 degrés dehors. C'est pire qu'au Népal mais il fait beau dehors alors ca compense un peu. Je ne pense maintenant plus qu’à la tête que vont faire Papa et Marianne quand ils vont me voir débarquer de nulle part. Personne ne sait que je rentre. La surprise a été a la hauteur de mes espérances. Je dois avouer que voir la tête de gens quand ils vous imaginent à l'autre bout du monde est assez drôle. Papa n'a réellement percute que quand je lui ai parle. Il faut dire que ma barbe de 3 semaines n'aidait certainement pas. Marianne n'en est pas revenue. D'ailleurs deux mois après elle n'en revient toujours pas !!! En déplacement a Mere, j'ai fait un tir groupe avec Véro, Emelyne et Marie qui ont cru voir apparaitre un fantôme, a tel point que Marie, proche du terme, a bien failli accoucher sur place. Xavier a reconnu son "Tonton François" en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire. Romain, plus jeune et qui avait a peine un an et demi quand je suis parti, ne se souvenait surement pas de moi et a sans doute fait semblant de me reconnaitre, histoire de faire comme son frère. Enfin, Bertrand n'a pas vraiment eu l'air étonné de me voir au pied de son escalier un lundi matin à 7 heures. Il faut dire qu'il revenait d'un week-end au ski et il avait encore surement la tête mal placée comme on dit !!! Deux jours plus tard, Lydie et René en resteront sans voix. Me voila enfin de retour au bout de 451 jours de voyage sans passer par la case indienne. Ce petit stratagème, au risque d'en décevoir certains, m'a permis de préserver mon effet de surprise depuis mon retour. Au final, j'ai parcouru plus de 100000 kms, traverse 21 pays et 2 régions administratives spéciales et use deux passeports et deux paires de chaussures. Je reviens avec plus de 13000 photos numériques et quelques 4000 clichés argentiques en poche mais surtout des souvenirs plein la tête. Certes, je rentre plus tôt que prévu mais avec le sourire, en bonne santé et avec plein de choses à raconter. Bien sur avec 6 kg en moins sur la balance, les joues sont un peu creusées (encore plus une fois rase) mais ca reviendra tres vite à la normale. On m'aurait pose la question avant de partir ma réponse aurait sans doute été différente, mais plus que la nourriture c'est mon lit qui m'a manqué le plus. Y dormir de nouveau est un vrai plaisir. En plus je peux enfin jeter le papier hygiénique dans les toilettes et prendre une douche chaude (éventuellement trop chaude) quand je veux. Comme le dit une certaine publicité "tout ca n'a pas de prix" !!! Maintenant que je suis rentre, nombre de questions me sont souvent posées sur les "plus" et les "moins" d'un voyage autour monde. L'expérience étant tres personnelle, même si elle est partagée avec tous, il n'est pas facile d'oscariser les lieux et les gens rencontres. Reste que l'exercice est amusant. Voila donc tout ce que vous avez toujours voulu ne pas savoir avec un résumé de ces 15 mois de voyage pour le meilleur et pour le pire : Point le plus haut : Col de Pang La, 5260 m (Tibet). Point le plus bas : Blue Hole -42 m (Belize). 5 fois la pression atmosphérique. Point le plus froid : Col de Pang La, -20 °C (Tibet). Sortez couvert.

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Point le plus chaud : Battambang, 38 °C a l'ombre (Cambodge). Sur la moto, c'est limite de faire un malaise. Point le plus humide : Foret de Monte Verde (Costa-Rica). Meilleure ville : Buenos Aires (Argentine). Meilleure guesthouse : Oasis (Granada, Nicaragua). On y trouve les meilleurs hamacs au monde. Meilleur hôtel : Koh Tao Royal Beach Resort (Koh Tao, Thaïlande). "Resort" ca veut tout dire !!! Hôtel le plus pourri : était-ce vraiment un hôtel ?! (Waspan, Nicaragua). Toilettes sales : Chine. Si on peut appeler ca des toilettes... Toilettes très sales : restaurant en face du bureau de l'immigration (Puerto Cabezas, Nicaragua). Meilleur restaurant : El Tercer Oro (Granada, Nicaragua). Meilleure viande : Argentine. Meilleur petit-déjeuner : Cappuccino Coffee house and Bakery (Koh Tao, Thaïlande). Petit-déjeuner le pire : tsampa et the au beurre de yak chez Tsili (Bena, Tibet). Il faut y gouter pour le croire. Meilleure crêpe banane : Panda Restaurant (Luang Nam Tha, Laos). Meilleure soupe de nouilles : sur la route de Vang Vieng (Laos). Meilleurs fruits : Mangues de Maria (Ile de Pâques, Chili). Meilleur cocktail : Illusion (Whitening Bar, Koh Tao, Thaïlande). Vodka, melon, blue curaçao, rhum malibu, gin et jus de fruit. Plus belles filles : Buenos Aires (Argentine). Plus long trajet : Xian-Lhassa, 35h30 en train (Chine). Route la pire : Ban Lung-Voen Say (Cambodge). Train le pire : Panzihua-Emei en classe "hard seats" (Chine). Experience a oublier... Bus le meilleur : Iguazu-Buenos Aires, 17h (Argentine). Diner, Petit-déjeuner et coupe de champagne inclus. Bus le pire : Paquera-Montezuma (Costa-Rica). Meilleure ile : Ile de Pâques (Chili), ex-æquo Little Corn Island (Nicaragua). Plus belle plage : Jansom Bay (Koh Tao, Thaïlande). Plus belle montagne : Fitz Roy (Argentine). Meilleur parc national : PN de Los Glaciares (Argentine). Plus beau ciel étoilé : Boca Brava (Panama), ex-æquo Outback (Australie). Immensité immaculée : Salar de Uyuni (Bolivie). Meilleurs temples : Angkor (Cambodge). Meilleure plongée : Blue Hole (Belize), ex-æquo Ultimate Shark Encounter (Fiji). Meilleure expédition : 3 jours à cheval du cote du Xuebaoding (Sichuan, Chine). Meilleur massage : Chiang Mai (Thaïlande). Très professionnel le massage... Séance adrénaline : chute libre, 15000 pieds (Taupo, Nouvelle-Zélande). Séance frisson : nez a nez avec une mygale, 12 cm (Ometepe, Nicaragua). Plus belles filles : Buenos Aires (Argentine). Ah bon je l'ai déjà dit... Plus grosse bébête : Requin Tigre, 6 m (Beqa Lagoon, Fiji). Plus petite bébête : Colibri, 6 cm (Monte Verde, Costa-Rica). Malade : souvent. Je ne fais pas de dessin... Vraiment malade : Uyuni (Bolivie). Perdu : quelque part sur la cote des moustiques (Honduras). "Donde estamos ?" Vraie souffrance : Mont Emei, 60 kms, 40000 marches, 7 jours de crampe (Sichuan, Chine).

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Mal a l’aise : Valparaiso (Chili). Arnaque : Pantanal (Bolivie). Trop de piqures : puces de sable (Utila, Honduras). 4ème dimension : fumerie d'opium (Muang Sing, Laos). Ca a l'air de placer les gens très haut dans la stratosphère… Pour finir, une question revient souvent, voire toujours, "si tu ne devais retenir qu'un pays, lequel serait-ce ??". La réponse n'est pas simple car il est difficile de ne retenir qu'un pays. Ceci dit, si je dois vraiment le faire c'est sans hésitation la Chine ou je n'ai pas envie de retourner !!! Si la question vous travaille toujours alors mon pays coup de cœur est la Bolivie. Et a la question "ou mange-t-on le mieux ??", une seule réponse s'impose, "chez nous" !!! Quant aux personnes les plus sympathiques, elles le sont toutes mais j'ai un petit faible pour les Fidjiens, leur "bula" et leur accueil aux sons du yukulele. Certains s'inquiétaient de savoir si je n'allais pas m'ennuyer en partant seul autour du globe. Il faut savoir qu'on ne voyage que très rarement seul. J'ai eu la chance et le grand plaisir de rencontrer un grand nombre de personnes avec qui j'ai pu partager un bout de chemin faisant de ce voyage une expérience inoubliable et passionnante. Par ordre d'apparition: Paul, Clara, Leaney, Abel, Jean, Mark, Melinda, Gaëtan, Larry, Mike, Warwick, Sarah, Courtney, Jean-François, Degs, Big Joe, Jordan, Jason, Adam, Dacia, Ryan, Stacey, Carl, Renée, Ken, Anna, Danielle, Michelle, Devon, Silvano, Karim, Karima, Valentina, Eleria, Jenny, Amber, Marie, Jose, Cirilo, Tony, Eli, Nelson, Andrea, Lillian, Ariel, Mark, Marshall, Gérard, Daniela, Martin, Bryan, Laurent, Yann, Amy, Chris, Mish, Andrea, Matt, Gabriel, Joëlle, Florent, David, Carlos, Fabio, Marina, Sandra, Julien, Sylvie, Hans, Higvil, Leonardo, Daisuke, Johan, Janine, Luigi, Marinella, Gonzalo, Paulina, Jorge, Catriona, John, Julien, Mark, Esther, Daniel, Jean, Tom, Niraj, Jenny, Boris, Sinead, Grace, Kristofer, Magdalianna, Yan, Kate, Laura, Remi, Daniel, Arnaud, Cédric, Kathy, Cécile, Mylène, Peter, Phuong, Andrew, Sam, Michelle, Chris, Kathleen, Kerry, Joy, Jonah, Barbara, Michèle, Estelle, Claudia, Amanda, Agnus, Ariel, Jonathan, Naome, Aldrin, Marc, Olivier, Cacha, Eric, Marie-Eve, Rob, Noi, Chhon, Supa, Pablo, David, Geneviève, Danka, Sarah, Alessandra, Francesco, Pascal, Anna, Patrick, Carol, Donia, Nicole, Fabian, Rafik, Andy, Nancy, Anne, Helen, Mia-mia et Chris. Je voudrais aussi remercier les quelques-uns qui ont tout spécialement parcouru des milliers de kilomètres pour me rejoindre a l'autre bout du monde y faire un morceau de route avec moi. Merci donc a Véronique, Emelyne, Pierre-Antoine, Cécile, Brice, Virginie, Serge, Karima, Luc et Jean. J'espère que ces quelques semaines passées ensemble vous ont autant plu à vous qu'a moi. Encore une fois, mille merci à Luc de s'être dépensé sans compter (enfin presque !!!) pour s'occuper du site web pendant mon voyage. Sans son travail extraordinaire mes aventures n'auraient surement pas été autant suivies (plus de 5600 connexions à ce jour). A ce propos je remercie toutes celles et tous ceux qui m'ont encourage et soutenu tout au long de ce voyage.

Page 61: Asie : Malaisie, Thaïlande, Cambodge, Laos, Chinejoecouscous.free.fr/carnet/carnetderoute_asie.pdfcouscousaroundtheworld@yahoo.com 1 Asie : Malaisie, Thaïlande, Cambodge, Laos, Chine

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Pour finir, a ceux qui s'inquiétaient de ne pas me voir revenir, je dis "me revoilà" et a ceux qui sont étonnés de me revoir et se voyaient déjà en train de boire un cocktail sur la plage abandonnée du Joe-Couscous-Bar-On-The-Beach je dis de ne pas désespérer car je déborde d'idées et de projets pour le futur. Gardez l'œil ouvert !!! Le dernier mot est pour le petit Pierre : "Bienvenu dans un monde meilleur !!!".

Voilà, le mot de la fin est pour moi en ce qui concerne le Carnet de route et le site j ai voyagé par procuration (Sauf au Laos !), j étais nul en géographie et maintenant je suis un peu moins nul ! Milles excuses à ceux et celles qui auraient aimé une mise à jour plus régulière et dommage que le livre d Or soit brisé mais il reste tout plein de belles images et une authenticité dans le récit de François pour ma part j ai une petite larme à l en me disant que c est fini pour de bon finalement j aimais bien râler en disant que ça me prenait du temps et maintenant .ben maintenant , il nous restes des détails à peaufiner comme le parcours que René (vous savez le vainqueur du concours !) trouve incomplet depuis des mois et puis quelques photos en doublons. Une question me traverse l esprit, « tu ne peux pas appeler ton voyage tour du monde sans avoir fais l Afrique ??? » Voilà je te remercie de m avoir fais confiance sur cette mission de Webmaster et j espère qu on se reverra tous comme pour ton départ avec tous tes amis Luc