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    ÉDITOAhure, Silvains et Silvaines !

    Bienvenue à celleux qui rejoignent lesbancs de l'Inalco et bon retour à celleux qui re-viennent partager une nouvelle année dans l'a-mour des langues et la richesse du monde !

    Le journal des étudiant-e-s de l'Inalcoaussi revient, plein d'idées et d'entrain pour lesmois à venir. Parmi les nouveautés, l'équipe estheureuse de vous annoncer que nous avons établiun partenariat avec Nouvelles Vagues, le journaldes étudiant-e-s de la Sorbonne Nouvelle, dontvous pouvez d'ores et déjà découvrir un article enpage 3.

    Pour ce qui est des bases rien de chan-ge, Langues zOne reste un journal collaboratif oùchacun-e est invité-e à prendre part, que vous soy-ez mordu-e-s du crayon, du clavier, des lettres oumême de la mise en page, il y a de la place pourtout le monde !

    Ce que vous tenez entre vos mains estle numéro 50 de Langues zOne. 50 ! Qu'est-ce àdire ? Est-ce un présage de fin du monde ? Oubien le début d'une nouvelle aventure ? Gageonsqu'il s'agisse de cette deuxième possibilité et quecette étape nous ouvre les portes d'un nouveaumonde.. . De quoi serait-il fait ? Tentons de le dé-couvrir en explorant les Alternatives.

    En effet, face à un monde où la spécu-lation est reine, le consumérisme un mode de vieet où il faut se battre pour se faire respecter et a-voir une vie presque décente, certain-e-s choisis-sent des chemins divergents et réfléchissent aumonde de demain en questionnant leurs valeurs.

    Pallier les faiblesses des États, les dé-fauts de l'agriculture intensive, l' insécurité. . . Outout simplement revenir à un mode de vie plussain, tant au niveau physique que psychologique ;ce sont tant de réponses à un monde qui nous de-vient étranger, qui nous échappe.

    Mais pas le temps de se lamenter, les al-ternatives sont multiples et à notre portée ! Ellesn'attendent que toi alors remonte tes manches, lemonde t'appartient !

    VEGAp.s : N'hésitez pas (vraiment pas) à venir nousrencontrer, on est toujours ravi-e-s de discuter. Etsurtout, on vous souhaite à tou-te-s une excellenteannée à l'Inalco, pleine de curiosité et de partage !

    SOMMAIREThème : Alternatives

    Alterne actifp.3

    Les agricultures traditionnelles face à l'aridité et àla famine au Moyen-Orient

    pp.4-5

    Le rôle des ANE, une alternative fiable?pp.6-7

    La Konohana Family, un modèle de sociétéalternative

    pp.8-9-10

    Un monde sans monnaie et sans carte bancairep.1 1

    Siddha Vaityam : à travers les gestes de la viecourante

    pp.12-13

    Science-fiction : la tchèque-listp.14

    Rencontre avec le Dalaï-Lamap.15

    Journée Russie-Japon : une conférencep.16

    Retour sur l'Inalculturellep.17

    Translations : association pour la traduction àl'Inalco

    p.18

    Jeu : mots croisésp.19

    Agenda culturelp.20

    Nous trouver : bureau 2.03Nous lire : langueszone.wordpress.comNous contacter : [email protected] nos collègues : nouvellesvagues.wordpress.com

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    FRANCE, 2016

    Huit ans après la crise des subprimes, lechômage est toujours là, au coin de chaque rue.La précarité est devenue ambiante, le chômagestructurel. Alors que les élections présidentielles etlégislatives approchent, chacun fait de l’identitairele point central de son programme, oubliant sou-vent au passage l’économie. Une économie pour-tant en train de se déliter sans que personne ne ré-agisse. Manquerait-on d’idées ? Ne saurait-on pascomment renouveler nos méthodes de fonction-nement ? Voici un petit inventaire non exhaustifd'activités alternatives.

    D’aucuns appellent ça « travail précai-re». D’autres, comme moi, préfèrent parler d’acti-vités alternatives qui demandent quelques ajuste-ments. Face au chômage s’est en effet développéeune nouvelle forme de travail. Baste les CDI, voi-ci venu le temps des CDD, temps partiels, cont-rats étudiants, alternances, auto-entreprenariat,stages, intérimaires, intermittents et autres nomsrepoussants. Mais pourquoi repoussants ?

    Alors que le CDI reste le Saint Graalpour la génération d’avant nous, beaucoup de jeu-nes le voient aujourd’hui comme quelque chosed’enfermant, mais aussi de nécessaire. Nécessairepour louer un appartement, pour obtenir un cré-dit auprès de sa banque, pour pouvoir partir envacances, pour espérer une augmentation ou unepromotion, pour monter dans la hiérarchie, outout simplement pour pouvoir travailler sans toutde suite chercher l’emploi suivant. Mais enfer-mant parce que le CDI n’est intéressant que dansle cadre d’une évolution au sein d’une même ent-reprise durant plusieurs années.

    Avoir plusieurs boulots, enchaîner lesCDD ou les stages qui ne débouchent sur rien,tenter le travail en intérim’ et se retrouver à chan-ger de boîte tous les trois jours, être intermittentet osciller entre les abus de ceux qui gagnent déjàbeaucoup et touchent quand même leurs alloca-tions et ceux qui ont du mal à percer et touchent

    ALTERNE ACTIF

    peu… Autant de problèmes que posent les nou-veaux types de travail. Un manque de flexibilité,une législation trop peu cadrée, et pas assez de vi-gilance. Et puis, surtout, le système du chômagequi s’essouffle, en manque de renouveau. Un sys-tème dans lequel d'anciens cadres peuvent tou-cher près de 6000 euros par mois parce qu’ils a-vaient la chance de toucher un bon salaire, tandisque d’autres ne touchent rien car ils n’arrivent pasà travailler suffisamment longtemps. Que faire a-lors ?

    Il faudrait commencer par valoriser cesméthodes de travail alternatives. Il faudrait com-mencer par cesser de porter un regard dévalorisantsur ceux qui ne trouvent pas malgré le fait qu’ilss’acharnent. Il faudrait enlever le mépris du mot«chômeur », souvent associé à « inactif » ou « in-capable ». L’économie sociale et solidaire, dont onentend de plus en plus parler, qui prend selon labouche de laquelle le mot sort des définitions trèsdifférentes, a pour visée de replacer l’utile au cent-re de la vie. Plutôt que travailler pour presquerien, plutôt que se morfondre parce qu’on netrouve pas de travail, il est temps de valoriser l’en-gagement associatif, le bénévolat, le militantisme,nécessaires pour ne pas dire essentiels pour pallieraux défauts du système et de la société. Sans tom-ber dans l’obligation, comme dans ces pays d’Eu-rope où celui qui n’est engagé nulle part ne peutrecevoir les allocations, il faut valoriser ces apportsalternatifs qui améliorent le quotidien, tout com-me on peut valoriser son expérience en deman-dant un 4/5e en entreprise (on travaille 4/5e dutemps et on dispose d’1 /5e pour des projets per-sonnels comme la famille, le syndicalisme, la rep-rise d’études, mais il ne s’agit pas réellement d’untemps partiel) .

    Valoriser les uns, sans pour autant tomber dans lejugement des autres. Tout un ajustement à faire.

    Lucile CARRÉ

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    LES AGRICULTURES TRADITIONNELLES FACE À L’ARIDITÉ ET À LAFAMINE AU MOYEN-ORIENT

    Le système de production agricole industrialisé et mondialisé repose sur un mode de fonctionnementquasi unique : un recours massifaux engrais, une irrigation abondante, la généralisation de la monoculturealliée à l’exploitation en continu des parcelles, etc… Ce modèle tend à s’exporter partout. Et en ignorant su-perbement des techniques qui ont depuis des siècles fait leurs preuves, il risque même de les faire disparaître.

    Et si les modes de culture ancestraux étaient justement l’alternative la plus crédible à l’agricultureintensive telle qu’on la pratique actuellement ?

    Dans les livres d’Histoire sur les anciensÉgyptiens que nombre d’entre nous lisions étantpetit-e-s, on trouve une multitude de ces petites i-mages : des rangées de paysans moissonnant desépis leur arrivant au buste, ou encore un scribedevant un amas de grains enregistrant la quantitéproduite pour déterminer l’impôt dû. L’Égypte, àune époque, a réellement été le grenier à blé de larégion qui l’entourait, et des dires semblables cou-rent sur Canaan (Palestine-Liban-Syrie) et sur laMésopotamie. Or, dans cette région qui fut leberceau de l’agriculture naguère, on assiste main-tenant à des émeutes de la faim et à l’importationde nourriture.

    Quelles que soient les causes (notam-ment démographiques) de cette crise, l’agriculturetelle qu’elle est actuellement pratiquée par lesgrands groupes industriels, qui ont la mainmisesur la production intensive, semble avoir une ré-ponse toute prête et n’hésite pas à investir. En té-moignent les achats massifs, notamment par laChine, de nombreuses terres, comme au Soudan.D’autre part, sont célèbres les photographies aé-riennes d’un rond vert au milieu du désert dansles pays du Golfe : de gigantesques surfaces culti-vées en pleine zone aride, et ce à grand renfortd’irrigation lourde.

    C’est bien là un signe que ce mode do-minant d’exploitation agricole se fantasme com-me étant universel, et qu’il croit pouvoir se trans-poser partout. Cela est faux et par cela très préju-diciable à la sécurité alimentaire des pays concer-nés. En effet, cette façon d’exploiter la terre est to-talement incompatible avec les caractéristiques duclimat et de la géographie de ces régions. Prenonsquelques aspects concrets en montrant que lescultivateurs s’étaient depuis longtemps habitués

    aux données de l’endroit, alors que le système quiessaie de s’imposer y est parfaitement inadapté.

    L’exemple le plus parlant est celui del’eau. Le Moyen-Orient est une zone plutôt sèche,parfois méditerranéenne, parfois aride et rarementmontagneuse avec précipitations. Il en résultequ’il a toujours fallu faire avec ce manque d’eau.C’est ainsi que se déploient depuis l’Antiquité dessystèmes permettant de capter le plus d’eau at-mosphérique et de rosée possible, comme des ga-leries drainantes creusées dans le sol, des ensemb-les de puits ou encore des murets destinés à rete-nir et diriger l’eau lors des crues… La solidarité etl’autogestion de village entre les familles est mise àcontribution avec des complexes de canaux collec-tifs se ramifiant jusqu’aux parcelles des différentesfamilles et alimentant alternativement les unes etles autres. Cette organisation à petite échelle et re-posant sur la solidarité des communautés est in-compatible avec l’agriculture intensive qui a be-soin de très grandes exploitations détenues de fa-çon privée.

    Le phénomène de concentration fon-cière commencé sous la colonisation et achevé parla libéralisation générale des économies dans lesannées 1990 a donc favorisé ce système au détri-ment des modes traditionnels d’agriculture.

    D’autre part, la gestion traditionnellede l’eau réside essentiellement dans le choix de vé-gétaux peu gourmands en eau comme les poischiches, les fèves, le blé dur (décliné en semoule) ,les olives. D’autres sont choisis car leurs raciness’enfoncent profondément dans la terre commeles dattiers. L’alimentation s’est adaptée en consé-quence. À l’inverse, en tant que produit d’une

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    Le chadouf, un outil d'irrigation ancestral

    mondialisation prônant modes de vie et alimenta-tion uniques, l’agriculture industrielle ne proposequ’un choix restreint de types de culture, à utiliserpartout. Ces plantes sont souvent gourmandes eneau et sont donc en contresens total avec les cont-raintes du milieu et nécessitent une irrigation é-norme, coûteuse étant donnée la rareté de l’eau etécologiquement discutable. On peut citer le blétendre (décliné en farine puis pain, pâtes) , lemaïs, le soja.

    L’inadaptation de l’agriculture mondia-lisée là où les habitants avaient depuis longtempstrouvé une solution s’observe également dans leménagement des sols. Ainsi, dans les milieux ari-des ou presque arides, le sol a tendance à être plussalin qu’ailleurs. D’où la nécessité, pour les plan-tes ayant un réel et constant besoin d’être irri-guées, de les faire pousser en casiers. Ce que l’onappelle casier est plus précisément un carré de ter-re aux bords légèrement surélevés, ce qui permetde retenir l’eau comme un creuset. Le casier doitêtre « noyé », ce qui veut dire qu’on doit le remp-lir d’eau, pour que sous son poids, le sel reste enprofondeur. Faute de cela, il aurait tendance à re-monter par capillarité lorsque la terre est arroséeet ainsi tuer ou nuire à la plante. Évidemment,dans un souci de gain de place, l’agriculture in-dustrielle n’utilise pas de casiers de culture, nepratique donc par leur ennoiement, et la quantité

    d’eau présente à la surface de la terre n’est pas suf-fisante pour empêcher la salinisation du sol. On adonc de nombreuses pertes, qu’on essaie de com-penser par la quantité démesurée produite, maisquel gâchis, tout de même !

    Par ailleurs, les méthodes traditionnel-les d’enrichissement de la terre sont elles aussi mi-ses à mal. Ainsi, pour prendre le cas très parlantde l’Égypte, le Nil avait l’avantage d’avoir déjàtraversé de nombreux pays avant d’arriver enÉgypte, et de charrier donc avec lui une grandequantité de matière fertile très riche en élémentsminéraux et organiques fertiles qui ont été em-portés par l’eau au cours du voyage. En périodede crue, le Nil déposait ce limon sur les terres i-nondées, et l’y laissait au moment de rentrer dansson lit. C’est ainsi que les cultivateurs ont bénéfi-cié d’un épandage complètement naturel. Or, de-puis qu’existe le barrage d’Assouan qui régule ledébit du Nil, le fleuve n’entre plus en crue (ce quia certes des avantages) et il n’y a plus de limon dé-posé dans les champs. C’est ainsi que depuis la findu XXe siècle, les agriculteurs égyptiens ont dûmassivement recourir a des engrais, ce qui a eupour effet de polluer gravement le fleuve ; or on adit que l’eau était une denrée rare et irremplaçab-le !

    Enfin, la région concernée présente unecontrainte qu’on peut difficilement ignorer : le so-leil. C’est pour y remédier qu’est traditionnelle-ment utilisée la culture en étage : sont d’abordplantés les dattiers-palmiers, puis les arbres pluspetits comme les oliviers ou orangers, ensuite lescéréales et finalement les légumes et pois, fèves,chacun offrant son ombre au plus petit que lui.Une fois encore, la combinaison des espèces culti-vées n'est pas compatible avec la monoculturequi, outre ses inconvénients habituels (réductionde la biodiversité, impossibilité des échanges denutriments entre les différentes plantes) , présentedes végétaux tous à la même hauteur !

    DYLAN THOMAS

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    LE RÔLE DES ANE, UNE ALTERNATIVE FIABLE?FOCUS SUR TABITAL PULAAKU ET MBOSCUDA

    De quoi parle-t-on quand on dit « ANE », un sigle qui n'est pas vraiment connu ? L'histoire de cesigle commence par un autre : OSC, c'est-à-dire les organisations issues de la société civile. Un terme utilisépar l'Union européenne pour désigner les organisations qui ne relèvent ni de la sphère politique ni de la sphèreéconomique et qui sont proches de la population. Elles sont ainsi parfois plus à même de pouvoir situer leursbesoins que les États. C'est notamment le cas dans les pays « du Sud » économique (N.B. l'Australie ne fait paspartie du Sud). Nous centrerons les réflexions concernant les pays du Sud sur l'Afrique de l'Ouest.

    En effet, les politiques de développe-ment et d'aide au développement qui étaient pra-tiquées jusqu'au début des années 90 entre ex-États colonisés et ex-États colonisateurs ont révéléleur inefficacité. Avec les accords de Cotonou de2000, l'UE essaie de mettre en place des plansd'aide plus efficaces, c'est-à-dire plus proches desbesoins réels de la population et mieux utilisés parles pays bénéficiaires. L'UE et les pays africains si-gnataires des accords de Cotonou s'engagent doncà s'appuyer sur des ANE, nouvelles entités dont lesigle va peu à peu remplacer les ONG et les OSCdans les documents officiels de l'UE.

    Les ONG (organisations non gouver-nementales) viennent souvent des pays du Nord,et sont spécialisées dans un domaine précis. Ellessont très en vue sur la scène médiatique et res-semblent, bien qu'elles soient à but non lucratif,aux organismes privés à but lucratif par leur fonc-tionnement, puisqu'elles gèrent des financementsimportants ce qui les pousse à user du marketinget à veiller à gagner des parts de marché.

    Les acteurs non-étatiques (ANE) cor-respondent à un concept encore plus vaste quecelui des OSC. En effet, avec cette dénominationsont aussi bien désignés les organisations des paysdu Sud que le secteur privé à but lucratif (souscertaines conditions) , en plus des acteurs recon-nus par les OSC. Tous ces acteurs doivent donc seconcerter désormais pour décider des aides néces-saires et de la façon de les utiliser.

    En Afrique de l'Ouest, beaucoup d'as-sociations se sont développées dans le but de sou-tenir les communautés qu'elles représentent etd'améliorer leurs conditions de vie. Nous prend-rons pour exemple Tabital Pulaaku, une associa-tion peule qui avait à l'origine pour intention devaloriser la culture peule, mais dont les antennesse retrouvent en fait souvent à lever des fondspour les pays-régions respectifs dont les représen-tants de l'association de l'antenne sont issus (ilfaut savoir que les Peuls sont présents dans unevingtaine de pays d'Afrique subsaharienne) . C'estune organisation internationale présente en Afri-que subsaharienne, aux États-Unis, en France eten Belgique principalement.

    Dans certaines situations de crise, face àl' impuissance des États, les populations se tour-nent vers ces associations et notamment TabitalPulaaku. On peut citer par exemple la fuite dePeuls de Côte d'Ivoire, victimes de violences et tu-és par d'autres populations, ou encore l' instabilitéet le développement du radicalisme au Macina(ou Massina, région dans le sud du Mali) , qui a a-mené un amalgame entre Peuls et pro-jihadistes,et où en ce moment l'armée tue des Peuls sansautre forme de procès. Dans ces cas, les popula-tions sont amenées à faire davantage confianceaux associations, qui sont à l'écoute et leur sembleêtre leur dernier recours. Les populations en vien-nent même parfois à reprocher à Tabital Pulaakude ne pas agir ou réagir. Cependant cette associa-tion n'est pas un État et n'a ni les moyens, ni l'au-

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    torité, ni la légitimité d'intervenir à la place deceux-ci.

    Dans un cadre moins dramatique, l'as-sociation Mboscuda a pour objectif le développe-ment et l'amélioration des conditions de vie desMbororos au Cameroun, une communauté peulepaysanne-éleveuse nomade traditionnelle. Cettecommunauté n'est pas représentée politi-quement, est analphabète ou, dans le meilleur descas, alphabétisée dans sa seule langue maternelle,ce qui ne lui permet pas de faire du commerce in-ternational ou de participer aux discussions inter-nationales ou nationales concernant les probléma-

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    tiques qui la touchent.

    Dans ces cas, nous voyons bien que l'e-xistence de ces associations permet de mettre enlumière et de faire remonter au sein de la commu-nauté ou du pays des problèmes. Cependant,pour que ces associations aient plus de poids, ilfaut qu'elles se rassemblent en plate-formes ou fé-dérations, comme cela a été fait au Niger où il yexiste plus de trente réseaux d'organisations, eux-mêmes regroupés au sein de la CCOAD (Chamb-re de concertation des ONG et des associationsde développement) . C'est de cette façon qu'ellespourront réellement peser dans les discussions in-ternationales.

    Les ANE sont donc, certes des alterna-tives aux relations entre États, mais pas exclusives.C'est au contraire en travaillant avec les acteurspolitiques nationaux et internationaux qu'ellespeuvent proposer des solutions. C'est aujourd'huila politique mise en place par l'UE, notammentdans son travail avec les pays signataires des ac-cords de Cotonou.

    LORELEÏCarte 1 : carte des grands espaces peuls historiques enAfrique de l'Ouest, dont le Macina

    Carte 2 : carte du Mali dont l'espace en bleu cor-respond au Macina

  • Alternatives

    LA KONOHANA FAMILY, UN MODÈLE DE SOCIÉTÉ ALTERNATIVE

    Dans un monde ultra-consumériste où les valeurs simples comme le partage et le respect n'ont plusleur place, dans un pays où les consciences se réveillent trop doucement malgré la triple catastrophe de Fuku-shima en 2011, certain-e-s ont fait le choix d'un mode de vie alternatif.

    Dans la campagne fertile au pied du mont Fuji est installé un éco-village. C'est là que vit depuisplus de vingt ans la Konohana Family, communauté rassemblant une centaine de personnes de tous âges. Gui-dée par des préoccupations d'ordre écologique et sociétal, cette grande famille a repensé le vivre-ensemble dansun souci d'harmonie entre les êtres vivants et la nature.

    Fondée en 1994 et nommée d'après ladéesse du mont Fuji, Konohana Sakuya-hime noMikoto, la communauté Konohana Farm (plustard renommée Konohana Family, konohana

    signifiant littéralement « les fleurs de l'arbre »)a établi le « Village des bodhisattvas ». Dans la re-ligion bouddhique, un bodhisattva est un être quiconsacre sa vie à aider les autres à atteindre l'é-veil ; en somme, un être fondamentalement altru-iste. L'idéologie de la Konohana Family s' inspirede ces valeurs et se définit comme suit : dépasserson ego dans l' intérêt du groupe tout en étant sin-cère avec soi-même car c'est en se regardant en fa-ce que l'on donne à notre personnalité toutes ses

    chances de fleurir ; et c'est en fleurissant indivi-duellement que nous deviendrons collectivementune grande fleur, de la même façon que dans l'é-cosystème toutes les vies sont connectées et fontpartie d'une entité vivante plus grande, la Terre.

    Organisation de la communauté

    La communauté est divisée en plusieursgroupes : préposé à l'agriculture, au nettoyage, aucommerce, aux cuisines, aux tâches administrati-ves. . . on compte même des responsables de l'édu-cation des enfants (qui vont aussi à l'école) .

    Chacun-e a ainsi son propre rôle et tra-

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    Inauguration de la Konohana Farm, 1994Deuxième personne en partant de la gauche : Isadon, figure emblématique du groupe

  • Alternatives

    vaille toute la journée sans toucher de salaire per-sonnel. Autrement dit chacun-e met à dispositionsa force de travail et ses compétences et l'argentrécolté est mis en commun et utilisé au bénéficede toute la communauté. Il sert notamment àpayer l'électricité, le matériel de travail (vête-ments, ustensiles. . . ) ou encore les équipements.Cela n'exclut pour autant pas d'achats personnel :en cas de réclamation les membres de la commu-nauté se réunissent et prennent une décision col-lectivement en votant.

    Dans le quotidien de cette grande fa-mille les rapports humains sont également un pil-ier important. On favorise les relations intergéné-rationnelles et chaque jour tous les membres se ré-unissent pour un moment d'échange et de par-tage.

    Les productions

    Le Japon est un pays fortement touchépar l'exode rural. Malgré une évolution des cons-

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    Ci-dessous : photo de groupe, octobre 2012

    ciences qui tend à faire revenir les jeunes dans lescampagnes, iels sont encore trop peu à vouloirreprendre les affaires familiales et de nombreux-ses paysan-e-s choisissent alors de céder leurs ter-res à la Konohana Family plutôt qu'à l'État.

    Bénéficiant d'une terre fertile et d'unclimat clément, la communauté fournit une pro-duction impressionnante : pas moins de deux centsix variétés de légumes et une dizaine de variétésde céréales qui leur permettent de fabriquer leurpropre farine ainsi que différents produits à basede soja comme le tofu, le lait, la sauce.. . Seulsquelques condiments comme l'huile, le sel, le suc-re ou les épices sont achetés.

    Pour des raisons éthiques et écologi-ques, cette communauté a fait le choix d'un régi-me alimentaire végétarien à tendance végétalienne(subsistent le miel et parfois les œufs) .

    L'agriculture est bien sûr biologique etleur production abondante constitue leur princi-pale source de revenus, en plus de leur permettred'être autosuffisant-e-s sur le plan alimentaire. Eneffet, 90% des récoltes sont vendues au marchélocal où la Konohana Family propose égalementdes produits transformés comme des biscuits, des

  • Alternatives

    pâtisseries, des jus ou encore des paniers-repas,toujours de qualité.

    À l'avant-garde

    La Konohana Family déçoit toute at-tente conventionnelle. Ayant adopté un mode devie respectant la nature, on pourrait s'attendre àune communauté qui se contenterait d'appliquerdes méthodes de culture traditionnelles et effica-ces comme la permaculture, mais la KonohanaFamily regarde vers l'avant : elle contribue à la re-cherche dans le domaine écologique et agricole a-vec le développement de micro-organismes utili-sés à des fins nutritives (riches en enzymes) , agri-coles (protègent les cultures) cosmétiques ou do-mestiques.

    La communauté n'est pas repliée surelle-même, elle compte un poste de télévision etquelques ordinateurs — à vrai dire pas tellementbesoin de plus pour un groupe qui vit en adéqua-tion avec ses valeurs.

    Il se s'agit pas non plus d'un groupesectaire strictement fermé, ici les membres sontlibres de quitter la communauté comme bon leursemble et elle s'avère réciproquement très accueil-lante.

    Vous pouvez en effet vous-mêmes bé-néficier de son hospitalité par le biais d'activitésque la communauté a mises en place pour varierses sources de revenus. Elle propose ainsi un ser-vice de restauration et d'hôtellerie ou encore desactivités culturelles, éducatives. Elle offre égale-ment un lieu de retraite thérapeutique aux per-sonnes souffrant de problèmes psychologiques.

    La transmission

    La Konohana Family tient un site inter-net très détaillé et régulièrement mis à jour pré-sentant les différents aspects de la communauté :leur idéologie, leurs activités, leurs produits. . . Ielsy détaillent aussi bien leurs techniques agricolesque leur fonctionnement économique ou encorel'éducation de leurs enfants.

    C'est également ici qu'on trouve diversformulaires de visite où il faut notamment préci-ser ses motivations. Il est d'ailleurs tout à fait pos-sible en tant que visiteur de contribuer aux tâchesquotidiennes comme l'agriculture et la cuisine.

    Le site est essentiellement en japonaismais on y trouve de plus en plus de rubriques enanglais et aussi en chinois. Iels tiennent en revan-che un blog exclusivement en anglais et dont lethème de l'année est la transmission. Il relatebeaucoup de la spiritualité de la communauté (a-vec des très jolis dessins) , de son quotidien et deson histoire ; on suit notamment le parcours deIsadon, l'un des vingt fondateurs du Village desBodhisattvas.

    Iels ont même une page Facebook trèsactive !

    Cette communauté illustre bien l'évo-lution des mentalités qui s'opèrent à travers lemonde et au Japon notamment où on observeune certaine rupture générationnelle. Une jeunes-se porteuse d'espoir pour l'avenir est désormais àl' initiative de concepts novateurs et fait pousser iciet là les germes d'une conscience nouvelles à tra-vers la création de restaurants promouvant un ap-provisionnement direct chez les producteurs-riceset l'apparition de label de traçabilité des produits.

    Mais le travail à accomplir est colossal,laborieux, il serait donc bon de s'inspirer de cettecommunauté imprégnée des valeurs de respect, departage et d'entraide car c'est ensemble que nousdevons agir pour un monde nouveau.

    Site internet : konohana-family.orgBlog : konohana-family-english-weblog.orgPage Facebook : (KonohanaFamily)

    VEGA

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    UNE MONDE SANS MONNAIE ET SANS CARTE BANCAIRE

    Si je vous dis « finance », vous penserez sans doute, par association d'idées, au monde fourmillantdeWall Street, ou bien aux banques qui fournissent des crédits aux entreprises et aux particuliers. Pourtant, ilse pourrait bien que le futur de la finance ne se dessine ni en Amérique du Nordni en Europe, mais bien enAfrique.

    Une transition pragmatiqueLa Somalie est située dans la Corne de

    l'Afrique. Depuis 1991 et la chute du PrésidentSiyaad Barre, elle est en guerre civile, conflit dontelle ne s'est toujours pas extirpée, et fait partie desÉtats les plus pauvres et les plus dangereux dumonde. Pas exactement l'endroit idéal pour vivre,donc. Toutefois, depuis quelques années, le paysse relève et son économie se rétablit peu à peu,notamment dans la capitale, Mogadiscio. Maisquand on circule dans les marchés à ciel ouvert,les vendeurs comme les acheteurs ne commercentpas à l'aide des monnaies « traditionnelles » com-me le shilling somali ou le riyal saoudien, pas plusqu'ils n'utilisent de cartes bancaires. Non, les ha-bitants de Mogadiscio utilisent de plus en plusleur téléphone portable comme unique moyen depaiement.

    Alors que dans les pays européens on sesert de son smartphone pour payer de manièreplus occasionnelle, voire anecdotique, en Somalieon est plus pragmatique : depuis le début de laguerre civile, le système bancaire est très fragiliséet peu sûr. Par ailleurs, même si elle s'est relative-ment améliorée depuis quelques années, la situa-tion sécuritaire reste précaire et il n'est pas recom-mandé de se promener avec de l'argent liquide sursoi. Cette transition a aussi été rendue possiblepar le développement spectaculaire des moyens detélécommunications : le nombre de Somalienspossédant un forfait téléphonique a plus quedoublé en trois ans. Aujourd'hui, un Somalien surdeux peut potentiellement régler ses transactionsgrâce à son smartphone. Ce potentiel, la compa-gnie de télécommunications somalienneHormuud l'a bien compris ; en 2011 , elle a lancél'application mobile EVC-Plus (abréviation deElectronic Virtual Cash) , qui a l'avantage d'être

    gratuite et facile à prendre en main. Depuis, lescommerçants ne se gênent plus pour refuser lespaiements en liquide.

    La Somalie n'est pas le seul pays afri-cain innovant en matière d'économie. Au Kenya,la plateforme mobile M-Pesa, lancée par la com-pagnie Safaricom, est utilisée par des millionsd'habitants. Au total, l'équivalent de plus de 650millions de dollars ont été échangés en Afriquesubsaharienne via des smartphones en 2014, et cechiffre est bien parti pour augmenter de manièreexponentielle dans les années à venir.

    Une innovation qui présente des dangers,faute de régulations

    Les smartphones n'existent que depuisune dizaine d'années, et pourtant ils ontprofondément révolutionné notre manière decommuniquer et de consommer. Aujourd'hui, lesmessages que nous envoyons tous via desapplications comme Whatsapp sont entièrementcryptés et inaccessibles à la surveillance d'organescomme la NSA, ce qui peut être une bonne chosepour notre liberté d'expression, mais aussi undanger, puisque des individus malveillantspeuvent s'en servir pour communiquer etcommettre des attentats.

    Les plateformes de paiement mobilesont aussi à double tranchant. Dans un mondemarqué de manière durable au fer rouge par lamenace terroriste, il est nécessaire de réfléchir àdes moyens de réguler certaines pratiquesinnovantes, pour qu'elles soient le vecteur dumeilleur de l'homme, mais pas du pire.

    Clément DUPUIS

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  • Alternatives

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    SIDDHA VAITYAM : À TRAVERS LES GESTES DE LA VIE COURANTE

    Les modifications liées au temps, aux découvertes, à l'approche de nouveaux horizons, de nouvellescultures, de nouvelles technologies, ont-elles réellement changé les habitudes de nos habitants du Sud du conti-nent asiatique ? C'est en énumérant les multiples utilisations médecinales du quotidien des Indiens que je vaisvous expliquer cela.

    La médecine traditionnelle indienne estlargement associée à la médecine dite Ayurvédi-que. Or il existe une médecine encore plus an-cienne, légèrement différente, et moins connuedans le monde. Il s’agit là du Siddha Vaityam, ori-ginellement nommé Tamil Maruttuvam (qui si-gnifie littéralement : médecine tamoule) . La zonegéographique ou est né le Siddha Vaityam, soit leTamil Nadu, peut être assimilée au Tamilakam.

    Avec les grandes avancées des recher-ches en laboratoires des biologistes et chimistes,les médicaments en comprimés, dont les antibio-tiques, sont facilement et fréquemment utilisés.La médecine moderne nous rend grand service.

    Cependant nous avons tendance à reve-nir à des produits « bio ». Qu’en est-il de ces mé-dicaments ? C’est de cette infime partie de la mé-decine tamoule dont je vais vous parler.

    Le système Siddha date d’environ10.000 ans avant J.C. Il est pratiqué depuis desgénérations et l'a même été à l’époque des Dravi-diens (peuple occupant le sud de l'Inde) . Il est re-connu légalement par le gouvernement indien. Ilest transmis et développé par 18 siddhars, uneclasse spécifique de yogis ou cittarkal (des sagesou ascètes) . Cette pratique avoisine la phytothéra-pie d'aujourd’hui et témoigne également d'un cô-té spirituel. On dit que c’est une médecine éter-nellement parfaite, combinant alchimie et mysti-cisme.

    Le terme Siddha provient du mot ta-moul siddhi qui littéralement veut dire « perfec-tion ». Ainsi les personnes ayant atteint ce niveaude perfection sont nommées siddhars.

    Considérant l’être humain comme fai-sant partie de l’univers, la médecine Siddha défi-nit ces corps comme respectueux de la théorie descinq éléments. Chaque être humain est un modè-le parfait de l'univers. Tout ce qui existe dans l'u-nivers est composé des cinq éléments : Terre, Air,

    Eau, Feu, et Éther. Leurs propriétés permettent decomprendre l'équilibre et le deséquilibre du mon-de ainsi que du corps humain.

    Conformément à cela, la discipline duKaya-kalpa s’est développée, traitant plus spécif-iquement la jeunesse et la préservation du corps.Le terme Kaya-kalpa désigne tout procédé em-ployé pour la transformation du corps, kaya signi-fiant « corps » et kalpa « changer ». Ce n’est pasun terme classique mais un terme technique ré-cent développé par un type particulier de discipli-ne médicale.

    Cette pratique permet à un individu deretrouver sa vitalité, sa vigueur, sa force sexuelle ettout ce qui peut l’amener à une réjuvénation(retrouver-maintenir son état de jeunesse) .

    Le Kaya-kalpa existe sous trois aspects :le Panchakarma (élimination et épuration ducorps) ; le Rasayana (réjuvénation des tissus et ar-rêt de la vieillesse) et le Vajikarana (amplificationde l’énergie vitale et de la force sexuelle) .

    Aujourd’hui, bien que la médecine Sid-dha ne soit pas celle pratiquée dans les hôpitauxou dans les cabinets médicaux, elle fait d'une ma-nière ou d'une autre partie de toutes les cuisinesindiennes car les éléments qu'elle utilise sont desingrédients du quotidien. Je vais donc vous pré-senter leurs fonctions et la façon dont ils sont ma-nipulés.

    Les premiers bienfaits que notre corpsconnait sont liés aux aliments ingérés. Chaquemélange d’ingrédients et l'ordre dans lequel ilssont ingérés sont importants. Les poissons, lesviandes et les légumes ont chacun leurs épices etracines de plantes associées.

    Les viandes par exemple sont toujoursimpérativement lavées avec de la poudre de curcu-ma pour tuer toutes bactéries présentes avant deles cuisiner. Il en est de même pour le poisson et

  • Alternatives

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    les crustacés. En effet, la curcumine présente dansle curcuma possède un fort pouvoir anti-inflammatoire et antibactérien. L’OMS (Organi-sation Mondial de la santé) reconnait les vertusmédicinales de cette racine notamment efficacecontre les troubles digestifs. Elle permet de traiterde nombreux probèmes de santé et d'esthétique.Elle purifie le sang, combat l’eczéma, soigne aussiles maladies de la peau liée à l’alimentation. Ellepermet aussi de combattre le cancer, de le prévoiret ainsi d’éviter plusieurs maladies. C’est l’une desplantes les plus anti-oxydantes du monde.

    Revenons à l’alimentation. La présenced’ail dans les repas indiens est due à sa capacité àfaciliter la digestion des viandes. Il contient denombreux oligo-éléments, substances minérales,vitamines et huiles essentielles. De la même ma-nière que le curcuma, cet ingrédient est associéaux repas pour faciliter la digestion et empêcherles diverses bactéries ou virus de se propager dansl’organisme.

    Voilà une liste rudimentaire mais re-groupant les principaux éléments de la médecineculinaire indienne : le gingembre, le poivre, lacannelle, le cumin, les oignons, les graines de fe-nouil grec. Cette liste non exaustive n'est qu'uneinfime partie des éléments de la médecine tamou-le. Nous ne verrons pas la totalité des utilisationscombinées médico-culinaires.

    Les préoccupations des habitants dusous-continent sont principalement : pouvoir tra-vailler sous une chaleur épuisante, manger peumais bien, éviter et soigner les infections possiblesdans la vie courante. C'est pourquoi une panopliede recettes ou aliments sont reconnues et fonda-

    mentales notamment pour refroidir ou maintenirà bonne température le corps. Les plantes ont unepart importante dans la médecine en raison deleurs vertus.

    Les différentes applications de ces con-naissances, qu'on pourrait assimiler aux secrets degrand-mères, se dévoilent dans la vie de tous lesjours.

    Pour commencer, lors de la douche, lesfemmes utilisent des éléments qui sont traités ma-nuellement, ou utilisés à l'état brut, naturel, cont-rairement à ce que nous pouvons trouver dans lesrayons des grandes surfaces.

    Beaucoup d'entre nous affrontent laperte de cheveux, les cheveux secs et/ou abimés.Tout ceci est du à une mauvaise alimentation, desproblèmes de santé (manque d'humidité, accu-mulation de toxines engendrant parfois des pel-licules) ou un mauvais soin. Pour réduire à néantce souci, les feuilles de neem sont là ! Depuis dessiècles elles ont permis de traiter les infections dela peau et la perte de cheveux. Leurs propriétésantimicrobiennes et antidiabétiques stimulent lacroissance du cheveu à la racine et le rendent fort.Leurs feuilles sont aussi bien utilisables sous for-me d'huile, de feuilles parfumées que de pâte defeuilles écrasées. En masque de beauté, elle per-mettent de donner de l'éclat à la peau, traitent lesallergies, les furoncles et autres imperfections.Dans les repas, elles facilitent la digestion, aidentà absorber l'humidité de l' intestin, nettoient l' in-testin en cas de plaies et d'ulcéres, soulagent lessoifs excessives, mais permettent aussi de combat-tre une fièvre. Tous ces bienfaits expliquent qu'onretrouve les feuilles de neem dans la plupart desménages.

    L'Inde fait partie des pays où la tradi-tion et la nature sont très respectées et reconnuespour leurs bienfaits. Comme nous l'avons vu pré-cédemment, tous ces remèdes et traitements sontà la fois efficaces, accessibles et surtout NATU-RELS. De plus, les vertus apportées par les plan-tes sont infinies. C'est ainsi qu'on réalise que leretour aux produits naturels est important. Ce-pendant, les chercheurs nous conseillent de ne ja-mais utiliser en excès les produits, sans un mini-mum de connaissances de leurs effets.

    Amala ROCK

  • Littérature

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    SCIENCE-FICTION : LA TCHÈQUE-LIST

    Quand on leur demande de citer des précurseurs de la science-fiction, les lecteurs ont pour la plu-part tendance à nommer des auteurs anglo-saxons, comme Isaac Asimov ou encore Ray Bradbury. Ces sommi-tés ont malheureusement tendance à éclipser des écrivains venus d'autres régions du monde. Je pense notam-ment à KarelČapek, dont je vais décrire ici trois pièces de théâtre.

    Le mot « robot » n'est pas né avec lesfilms Terminator, mais bien avec une pièce de thé-âtre rédigée en 1920 par le dramaturge tchèqueKarel Čapek, intitulée R.U.R. (abréviation deReson's Universal Robots) , soit près d'un demi-siècle avant les premiers récits du célèbre Isaac A-simov mettant en scène ces êtres mécaniques.Dans cette comédie en trois actes, Karel Čapekraconte la folle entreprise d'ingénieurs qui sontparvenus à construire des êtres humains artificielset simplifiés, destinés à accomplir toutes les tâchesphysiques lassantes ou dégradantes à la place deshommes - « robota » signifie « travail forcé » entchèque. L'objectif de leurs créateurs est qu'à ter-me les humains soient entièrement dispensés detravailler et puissent se consacrer à des activitésplus spirituelles ou ludiques. Mais après qu'un in-génieur a doté les robots d'une plus grande sensi-bilité pour les rendre plus efficaces, ces derniers serebellent et anéantissent l'humanité. Si la fin de lapièce n'est pas aussi noire que pourrait le laissersupposer ce rapide résumé, Karel Čapek dresse unportrait relativement sombre de la société de sontemps, obnubilée par le progrès à tout prix aupoint de ne pas voir les dangers qu'il peut en-gendrer.

    Le dramaturge tchèque évoque un toutautre sujet dans sa pièce L’Affaire Markopoulos,rédigée elle aussi dans les années 1920 mais sur-tout connue pour avoir été adaptée en opéra parle compositeur Leoš Janáček, tchèque lui aussi. Lelecteur est entraîné dans une double enquête : lapremière à propos d'un héritage que se disputentdeux protagonistes, et la seconde à propos de lavie mystérieuse d'une cantatrice, Emilia Marty,qui s'avère bien plus âgée qu'en apparence. Ondécouvre en même temps que les personnages seschangements de noms et les péripéties qui occu-pent son existence à travers les siècles. Mais ce queKarel Čapek cherche surtout à mettre en avant,c'est l'extrême lassitude de la chanteuse d'opéra,

    Couverture de la

    première édition de

    R.U.R. ,

    Aventinum,

    Prague, 1920

    qui ne veut plus de son immortalité. Le secret decette dernière, contenu dans une vieille enveloppepoussiéreuse, est finalement brûlé. Le dramaturgenous invite à savourer notre vie telle qu'elle est,car c'est précisément son caractère éphémère quila rend si intense.

    Toutefois, la pièce qui m'a le plus mar-qué traite encore d'un autre sujet. Dans La Mala-die blanche, écrite en 1937, tous les personnagessont en prise avec une terrible pandémie. Un mé-decin idéaliste trouve un remède miraculeux, maisil refuse de le distribuer avant que les chefs d’Étatne déclarent unanimement la paix universelle et é-ternelle. Car le monde est sur le point de sombrerdans une guerre sanglante, notamment sous l' im-pulsion du Maréchal, qui veut exalter le patriotis-me de la population, et du Baron Krüg, qui gagnesa vie grâce à l' industrie de l'armement. Karel Ča-pek nous livre une pièce prodigieuse : sans se dé-partir d'un humour glaçant, il dénonce le milieumédical mercantiliste, les industriels, les militaireset leurs conflits dérisoires. Le contexte sombre dela fin des années 1930 explique bien sûr ce pessi-misme, mais La Maladie blanche nous invite à ré-fléchir sur notre situation contemporaine.

    INOUE K.

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    La vie à l'Inalco

    RENCONTRE AVEC LE DALAÏ-LAMA

    Voici un compte-rendu de la conférence du mercredi 14 septembre à l'Inalco. Avant de parler de laconférence elle-même, nous présenterons brièvement leTibet et le Dalaï-Lama afin que tout le monde puisseavoir quelques éléments pour comprendre le contenu de la conférence.

    I Le TibetLe Tibet historique, c'est-à-dire indé-

    pendant jusqu'en 1949, était un pays clos par deschaînes de montagnes, dont l'Himalaya, sauf auNord-Est.

    Il avait pour voisins : la Chine auNord-Est, l'Inde au Sud et la Mongolie au Nord.C'est de l'Inde que le Tibet reçoit le bouddhisme,qui s' installe comme religion principale à partirdu XIe siècle. Le Tibet a également une Histoirecommune avec la Mongolie, puisqu'il se soumet àGengis Khan au XIIIe siècle, évitant ainsi l' inva-sion. Mais plus tard, les tributs n'ayant toujourspas été versés, le petit-fils de Gengis Khan envahitle Tibet et met au pouvoir une dynastie religieu-se : les Sakya. Au cours du XIVe siècle le Tibet selibère du joug des Mongols. Mais ceux-ci revien-nent au XVIe siècle, attirés par une nouvelle écolereligieuse : les Gelukpa qu'ils installent au pou-voir. C'est à cette occasion que le dirigeant mon-gol Altan Khan donne à ce nouveau chef religieuxle titre de dalaï-lama, qu'il donne rétroactivementà ses deux prédécesseurs.

    En 1721 le Tibet devient un protecto-rat chinois officiellement, mais dans les faits ilcontinue d'être autonome. Au début du XXe sièc-le, alors que le Tibet proclame son indépendance,la Chine en revendique la possession. C'est en1950 que cette dernière envahit le Tibet, et en faitune province chinoise, ce qui est toujours le casaujourd'hui.

    II Le dalaï-lamaLe dalaï-lama est pour les Tibétains à la

    fois un chef religieux et un chef politique. Poureux, les dalaï-lama se succèdent à eux-mêmes, carils se réincarnent. Il s'agit alors de trouver le pro-chain pendant une période de régence. C'est à l'â-ge de trois ans que le dalaï-lama actuel (le quator-zième) est repéré. À cinq ans il est intronisé etcommence sa formation. Il a quinze ans lorsque laChine envahit le Tibet, et devient véritablement

    le leader du pays. Il est obligé de s'exiler en Indeen 1959 et y vit encore aujourd’hui. En décembre1989 il reçoit le prix Nobel pour ses efforts pacifi-ques contre l’invasion chinoise du Tibet.

    III La conférenceCelle-ci a eu pour thème l’état de la

    culture et de la littérature tibétaines actuellement.En effet, avec l’invasion chinoise du Tibet, la cul-ture tibétaine a été mise en grand danger, et de-puis son départ en exil, le Dalaï-Lama a essayé del'empêcher de disparaître. Lors de cette conféren-ce, nous avons pu remarquer à quel point lebouddhisme fait partie de l' identité tibétaine.

    En effet, les écoles tibétaines sont des é-coles bouddhistes et le bouddhisme lui-mêmes'apparenterait à des connaissances rationnelles.Le texte de référence est le dharma, qui selon leDalaï-Lama demande vingt à trente ans d'études.Il enseigne les différents courants philosophiques,les sciences de l'esprit et la logique. Il permettraitégalement de parcourir le chemin jusqu'à la cessa-tion de la souffrance.

    D'après le Dalaï-Lama, le bouddhismeressemble par certains aspects à la physique quan-tique qui remet en cause l'existence propre d'unobjet, qui n'existerait qu'à travers le regard d'unobservateur. Le bouddhisme tibétain va plus loinen remettant en cause l'existence de l'observateur.Une grande partie de la littérature tibétaine traite-rait de ce sujet.

    La raison semble occuper un espace trèsimportant dans le bouddhisme, puisque le Dalaï-Lama a précisé que Bouddha lui-même avait pré-conisé de ne jamais accepter tels quels ses ensei-gnements par respect pour lui, sans les remettreen cause. Il ne faudrait garder que ce qui tient duraisonnement logique.

    Pour compléter ce petit aperçu de laculture tibétaine, la parole a été laissée aux étu-diants de tibétain.

    LORELEÏ

  • La vie à l'Inalco

    JOURNÉE RUSSIE-JAPON : UNE CONFÉRENCE

    À l'heure où nous écrivons ces lignes, le Festival des Civilisations de l'Inalco version 2016 s'achève.Étalé sur dix journées entre le 4 et le 15 avril, il présentait, dans la joie et la bonne humeur, les cultures de laplupart des régions du monde, de la Chine à l'Asie du Sud-Est en passant par l'Arménie, la Turquie ou lemonde arabe. J'aurais voulu vous dresser un compte-rendu approfondi de la journée Russie-Japon, premièredu nom, dont les conférences portaient sur les interactions entre ces deux pays, le tout suivant des thématiquesculturelles ou encore économiques. Toutefois, n'ayant (malheureusement) pas le don d'ubiquité, nous vous pro-posons plus humblement de revenir, pour ceux qui n'avaient pas pu y assister, sur la présentation d'AnneBayard-Sakai, qui nous a raconté le destin d'un auteur nippon pas comme les autres dans sa conférence « Unrussisant invente la littérature japonaise moderne : le cas de Futabatei Shimei».

    Rapide biographieNé à Edo (future Tōkyō) en 1864, dans

    une famille de guerriers du clan d'Owari, il entreà l'école des officiers de l'armée de terre mais rateses concours, et ce trois fois de suite. En cause, sesrésultats médiocres mais aussi sa myopie. Suite àces échecs, il entre en 1881 à l'École des Languesétrangères de Tōkyō, avec pour objectif de devenirdiplomate.

    Dès 1886, Futabatei commence à écri-re. À partir de 1887, il rédige Ukigumo (Nuagesflottants) ; par ailleurs, il traduit Le Rendez-vous etTrois Rencontres de Tourgueniev. Mais il aban-donne ensuite l'écriture pour devenir fonctionnai-re dans l' imprimerie du journal officiel du Japon.

    Après un séjour en Chine en 1902-03,il entre au journal Asahi en 1904. Ses articles sontdécriés car « trop détaillés ». Dès lors, il se lancedans la rédaction de romans-feuilletons. En juin1908, il se rend en Russie, mais il contracte la tu-berculose, dont il meurt l'année suivante.

    Un personnage-clé de la littérature japo-naise moderne

    Futabatei est un auteur remarquable,car il est l'un des seuls auteurs japonais russisantsmalgré les tensions en Asie orientale – la guerrerusso-japonaise de 1904 se profile. Autre fait no-table : il cherche à promouvoir l'espéranto, languedont il publie un manuel.

    Son roman Ukigumo, bien qu'inache-vé, est considéré comme le premier roman écriten japonais moderne. Le choix de son vocabulai-re, le rythme de ses phrases et sa ponctuation sontnovateurs à l'époque. En outre, l'écriture de la na-ture et le récit de l' intériorité des personnagessont pour la première fois abordés dans la littéra-ture japonaise.

    Futabatei ne se contente pas de la cas-quette d'écrivain : il est aussi traducteur, et il pos-sède une théorie bien particulière à ce propos. Se-lon lui, la musicalité du texte est plus importanteque tout. On peut noter par exemple qu'il a scru-puleusement respecté la ponctuation et le nombrede mots en traduisant du russe vers le japonais.

    En résumé, Futabatei est symptomati-que d'un changement majeur à l'époque Meiji ence qui concerne la littérature. Alors qu'auparavantles écrivains étaient considérés comme des amu-seurs, les influences étrangères, comme celles deVictor Hugo en France, transforment la percep-tion du travail de romancier. On comprend que lalittérature peut aussi avoir un rôle politique ; ellen'est donc plus aussi dévalorisée qu'avant.

    Lydie OZOUMA et Clément DUPUIS

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  • La vie à l'Inalco

    RETOUR SUR L'INALCULTURELLE

    Samedi 15 octobre se tenait l'Inalculturelle, l'événement phare de la rentrée. Naturellement, vos fidè-les reporters de Langues zOne y étaient et partagent avec vous leurs impressions.

    Dès 11h, l'Inalco a ouvert ses portesaux visiteurs, qui se sont rués sur les stands culi-naires pour y déguster des plats venus du mondeentier. Autant vous le dire tout de suite, à mididéjà le hall du 2e étage rappelait à certains égardsl'Égypte après une invasion de sauterelles bibli-que. Vos reporters ont néanmoins pu goûter unesalade de quinoa venue du stand végétalien duBDE, des insectes grillés thaïlandais, une prépara-tion à base de lait de coco, de maïs et de tapioca,ou encore un kakigōri (une glace pilée au siroptrès populaire au Japon en été) . Il y en avait bienentendu pour tous les goûts : thés chinois et turcs,loukoums et rouleaux de printemps complétaientle tableau. En savourant nos petits plats, les voixmélodieuses de la chorale s'élevaient dans le hall.

    Après le rush pour se sustenter tout endécouvrant les saveurs de régions lointaines, lehall s'est peu à peu vidé pour déverser ses hordesde curieux au 3e étage, où se déroulaient denombreuses activités. Parmi elles, le visiteur pou-vait passer une tête à un atelier de calligraphiemultilingue (chinois, japonais, mais aussi amhari-que, notamment parlé en Éthiopie) , ou bien sefaire dessiner des arabesques au henné sur l'avant-bras. Beaucoup de jeux traditionnels également,qu'ils soient japonais, coréens ou africains. Par ail-leurs, on pouvait s' initier à la musique tradition-nelle bolivienne ou décorer des sacs en toile chezBolly Deewani, une association indienne.

    De retour au 2e étage, dans l'amphi 1un cuisinier proférait ses conseils pour manger demanière saine et bon marché quand on est étu-diant, puis se sont succédés sur scène des chan-

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    « Quand Yaspoutine trie à Marrakech, est-ce que le Maroc immense oublie de manger unnéon bleu en sortant des égouts ? » (Promis, celui qui a écrit Marrakech et celui qui a choisi le Marocsont bel et bien deux personnes différentes)

    « Où les tortues philanthropes dévorées de termites choient des bananes anémiques avecdes chats rouges. » (Vous noterez l' inspiration d'un célèbre vers de Rimbaud)

    « Les escaliers en colimaçon sérieux, dont l'hippocampe édifie une tortue, attendent unelicorne pédante. » (Étrange, cette passion des tortues!)

    C'était une édition très réussie de l'Inalculturelle ; n'hésitez pas à consulter le site internet del'Inalco pour y admirer les photos prises lors de l'événement !

    INOUE K.

    teurs et des chanteuses prêts à mettre l'ambiancepour le karaoké du monde. Dans le hall il y avaitégalement la chasse aux selfies, organisée par l'as-sociation Waga Waga. Beaucoup de fous rires pourles participants bardés de masques et chapeaux hé-téroclites.

    À l'auditorium, les spectateurs ont puassister à la représentation d'un conte traditionnelrusse, de percussions africaines ou encore à des dé-monstrations de danse et d'improvisation.

    Pour clôturer la journée, les étudiantsnous ont gratifié d'un défilé en costumes tradition-nels, puis l'Orchestre du Palais a interprété desmorceaux de musique classique.

    Pour finir, faisons un petit tour sur lestand de votre journal préféré, qui présentait sesdernières publications mais qui organisait égale-ment un jeu autour de cadavres exquis. Pour ceuxqui ne connaissent pas, il s'agit de construire desphrases en ajoutant des mots au fur et à mesure,sans savoir ce que les autres ont proposé commeverbes, adjectifs, etc. Ce qui fait que la phrase dé-voilée est, le plus souvent, absurde. Voici donc lestrois phrases que vous nous avez concoctées en ve-nant nous rendre visite sur le stand !

    Des Silvain-e-s habillé-e-s pour l'occasion : habits tradition-nels japonais (1), birman (2), coréen (4) et inspiré khmer (3)

  • Vie associative

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    TRANSLATIONS : ASSOCIATION POUR LA TRADUCTION À L'INALCO

    Borgès décrit dans sa nouvelle intitulée La Quête d’Averroès la rencontre du brillant savant del’Islam médiéval avec les termes comoediae et la tragoedia. L’écrivain argentin nous présente les diffi-cultés d’Averroès à comprendre ces concepts, rencontrés dans La Poétique d’Aristote. Averroès finira,nous dit-il, par écrire qu’Aristote « appelle tragédie les panégyriques et comédie les satires et anathè-mes ». Ce récit est celui d’un double échec, celui de Borgès tout autant que celui d’Averroès : « Je comp-ris qu’Averroès s’efforçant de s’imaginer ce qu’est un drame sans soupçonner ce qu’est un théâtre n’était pas plusabsurde que moi, m’efforçant d’imaginer Averroès, sans autre document que quelques miettes de Renan, deLane et d’Asin Palacios ». Cette nouvelle, où l’ambition à commenter l’un des plus grands philosophes del’Antiquité grecque se solde par un échec, nous a donné envie, un temps, de faire de La Quête d’Averroèsle nom de notre association. Nous voulons, en tant qu’étudiants, traduire avec excellence, mais nous sa-vons aussi qu’il nous reste beaucoup à apprendre, que nous ferons des erreurs, que nous nous trompe-rons. Ce sont justement ces tâtonnements et égarements qui nous permettront de nous approcher dumot juste, d’une bonne traduction, de l’aboutissement de cette quête jamais achevée qu’est la traduction.

    Association nouvellement créée à l’Inalco, Translations vise ainsi à promouvoir la traduction,littéraire mais pas uniquement, au sein de l’établissement. Nous souhaitons mettre en place et encoura-ger des projets étudiants concrets autour de la traduction et proposer une réflexion sur les problémati-ques liées à cette discipline. Nous réaliserons ainsi des projets de traduction, mettrons en place des ate-liers et organiserons des événements pour mettre en valeur nos activités à la fois au sein de l’Inalco et endehors, en partenariat avec d’autres institutions.

    Née au cœur du département d’études arabes, notre association porte, pour cette premièreannée d’activité, un projet autour du thème « Utopies et dystopies », avec pour objectif principal la réa-lisation d’une anthologie de textes traduits de l’arabe par nos membres. Des événements sont prévuspour faire connaître notre projet et nous envisageons de réaliser une anthologie inter-départements au-tour de ce même thème.

    Translations se veut être une plate-forme étudiante pour la traduction, accueillant à longterme des projets de différents départements pouvant travailler de manière indépendante ou concertée.Il s’agit de mettre à profit les ressources nombreuses dont nous disposons au sein de l’établissement pourmettre en place des projets stimulants et pertinents scientifiquement, en associant notamment nosprofesseurs et des traducteurs professionnels.

    Que vous ayez des projets précis en tête, que vous soyez intéressés par la traduction littéraireou que vous souhaitiez simplement en savoir plus et discuter avec nous, n’hésitez pas à écrire au bureaude l’association.

    Pour nous contacter : [email protected]

  • Jeux

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    Horizontal5. Système de culture hors-sol permettant aux racines dese développer à l'air libre dans un environnementhumide7. Compagnie de télécommunications somalienne àl'origine de l'application EVC-Plus1 1 . Monnaie complémentaire japonaise dont l'unité decompte est une heure de service à la personne12. «Travail forcé» en tchèque

    Vertical1 . Appareil à bascule servant à puiser l'eau destinée àl' irrigation2. Un fondateur de Konohana3. Rentrée culturelle de l'Inalco4. Barrage régulant le Nil6. Association venant en aide aux Mbororos auCameroun8. Quête ayant failli donner son nom à l'associationTranslations9. Pays d'origine du Dalaï-Lama10. Premier roman écrit en japonais moderne

    Pour les solutions, rendez-vous sur le site de votre journal : langueszone.wordpress.com

  • AGENDA CULTUREL

    Moss People, Kim Simonsson> Galerie NeC>> du 8 septembre au 29 octobre

    Edogawa Ranpo, l’écrivain et ses masques> Maison de la culture du Japon>> du 14 au 29 octobre

    Fukushima : L’invisible révélé, HélèneLucien et Marc Pallain> Maison européenne de la photographie>> du 7 septembre au 30 octobre

    Musique du Vietnam, Hô ThuyTrang etses invités> Centre Mandapa>> 30 octobre

    Le dessous des cartes : Asies, itinérairesgéopolitiques> Galerie de l’Inalco>> du 17 octobre au 10 novembre

    Etel Adnan> Institut du monde arabe>> du 18 octobre au 1 janvier 2017

    Jade, des empereurs à l’Art Déco> Musée Guimet>> du 19 octobre au 16 janvier 2017

    Langues zOne n°50Rédacteur en chef : b. Vega Arija

    Textes : Lucile CARRÉ, Clément DUPUIS, INOUE K., LORELEÏ, Lydie OZOUMA, Amala ROCK, DylanTHOMAS, Translations, VEGA.

    Une : Élisabeth RICHARD et VEGAMise en page : Samuel KARAM

    Éditeur : Langues zOne (association loi 1901 ) — Imprimeur : Inalco, 65 rue des Grands Moulins,75013 Paris — D'après la loi de 1957, les textes et illustrations publié-e-s engagent la seule

    responsabilité de leurs auteur-e-s. L'envoi de textes, photos ou documents implique leur libre utilisationpar le journal. La reproduction des textes et dessins publiés est interdite. Ils sont la propriété exclusive

    de Langues zOne qui se réserve tous les droits de reproduction.ISSN : 1774-0878

    Crédits : R.U.R. éd. Aventinum, fao.org, konohana-family.org, legypte-centreblog.net,meijibakumatsu.org, Nouvelles Vagues, Historia de la farmacología (slideshare.net) , Wikimedia

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