Frogtimes - Numéro 19

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description

La version Web du journal de sociologie de l'Université de Bourgogne

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Par l'ADES

Numéro 19Mai 2015

The

BONNESVACANCES

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Un peu de sociologie

La majorité sexuelle n’existe pas

moment détente

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121416

« Nous voilà déjà à la fin de l’année et quelques petits

changements ont eu lieu. Pour ce dernier journal de l’année, Nathan Boumadjer et moi nous chargeons de cette précieuse tâche qu’est la rédaction du Frog Times, nous ferons en sorte qu’il soit tout aussi passionnant, voire même plus. Du coup, il me semble de rigueur de me présenter : je suis Laura et je suis étudiante en troisième année de licence de sociologie. Ainsi, c’est à moi qu’il faut rendre vos chers articles, rédigés avec amour, c’est aussi vers moi que vous pourrez vous tourner si vous êtes en panne d’inspiration.»

Laura Boitard

Le parcours: M. Ubbiali6

L’EDITO MAi #19SOMMAIRE

Nos recettesJean Dujardin

10 Le mariage et le statut professionel

Les débats sur la peine de mort

Les jeux !

21 Le test de l’amour

«Version du journal un peu différente de

ce que vous pouvez avoir habituellement puisqu’elle est i n t é g r a l e m e n t informatisée ! Mais

pas d’inquiétude, votre journal préféré revient en version papier dès la rentrée. En attendant, vous avez toujours l’occasion de profiter des quelques articles de nos rédacteurs: découvrez nos meilleures recettes, faites un point sur votre culture sociologique du mariage et (re)découvrez Jean Durjardin comme vous ne l’avez jamais vu ! Bonnes vacances à tous, et je croise les doigts pour vos partiels (presque autant que pour moi, c’est dire).»

Nathan Boumadjer

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Un peu de sociologie

MAi #19SOMMAIRE

Le mot de la présidente

Ah, la procrastination... Ce fléau ! C’est fou le nombre de choses qui deviennent soudainement intéres-santes quand on doit travailler. C’est donc avec joie que je mets de côté mon mémoire pour m’atteler à la rédaction du fameux, que dis-je, du célébrissime mot de la présidente ! Vous savez ces quelques lignes au début du journal que personne ne lit. Allez, ne mentez pas, moi aussi je vais directement à la section Jeux...

Même si tout le monde se fiche de ce que j’écris et que je le sais depuis le début, je suis quand même triste que ce soit la dernière fois. Dans quelques semaines, je rends mon tablier, au revoir la présidence de l’ADES... Et dire que j’ai commencé en écrivant un article dans The Frog Times et que 3 ans plus tard me voilà avec des souvenirs incroyables, de nouvelles compétences, des amitiés solides, bref, l’asso-ciatif est une expérience incroyable qui m’a permis de vivre à fond mes années universitaires.

Si cette année vous n’avez pas eu le temps ou le courage d’écrire dans le journal, lancez-vous l’année prochaine ! Si vous venez de temps en temps aux événements de l’ADES et que vous aimeriez pas-ser de l’autre côté de la barrière, participer à l’organisation de projets, nous en proposer de nouveaux, lancez-vous à la rentrée ! Il n’est jamais trop tard, même à l’aube de votre troisième année.

En attendant, profitez bien de vos vacances d’été pour lire, bronzer, voyager, travailler parce que le travail c’est la santé (et surtout parce que vous êtes rémunérés, on va pas se mentir), voir votre famille, vos amis, glander, rattraper votre retard dans vos séries préférées, réviser pour l’année prochaine (non je rigole), faire la fête, du sport, manger des fruits et des légumes (5 par jour !) et faire tout ce que vous n’avez pas pu faire pendant l’année universitaire. A bientôt peut être, en vous souhaitant toute la réussite du monde...

Eva Bernard

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Que sont-ils devenus ?

Leurs parcourssociologie

Par Julien Garros, étudiant en L3

La suite !

M. Ubbiali - Maitre de conférence à l’ub

Son parcours

À l’inverse de madame Poussou Plesse, monsieur Ubbiali était un étudiant plutôt hésitant, il a mis du temps à trouver sa voie. Il obtient son bac de justesse en 1978, s’en suit une période de doute quant à ce qu’il veut faire. En parallèle, il est de plus en plus attiré par le militantisme et l’engagement. Il a envie de « se balader », un peu à l’image d’Arthur Rimbaud. Finalement, il s’inscrit à la fac où le diplôme s’apparente à l’expertise du baby-foot, du flipper, et autre débauche. Au bout de deux ans, après quelques petits jobs et quelques concours, comme celui d’agent municipal (qu’il n’a pas eu, car il n’a pas le « profil »), il décide de s’inscrire dans un IUT publicité et marketing où la communication et la créativité l’intéressent beaucoup plus que l’aspect gestionnaire.

Les quatre années ayant suivi son baccalauréat, monsieur Ubbiali a travaillé dans un hôpital psychiatrique tous les étés.

Après l’obtention de son DUT, on lui propose d’intégrer une école d’infirmier psychiatrique. Il a donc un diplôme universitaire et dans le même temps, il s’émancipe, il décide de prendre un job de pion plutôt que l’école d’infirmier. En plus de ce job, il entre en licence d’histoire qu’il obtient également, il tente le master et ne le termine pas, et puis il intègre la licence de sociologie à Lyon (à Besançon, il n’y avait qu’un DEUG, de plus ses amis décident de partir pour Lyon !).

Arrivé à vingt-neuf ans, avec un DEA (Diplôme d’Études approfondies) en poche, le plus grand fléau de la société frappa à la porte : le chômage. Un de ses amis obtient une bourse européenne pour aller faire des recherches à Florence, c’est sans trop d’hésitation que monsieur Ubbiali saute le pas et suit son ami. Ces recherches durent trois ans, mais n’aboutissent pas. A trente-deux ans, le voilà de retour en France, mais sans plus de perspective qu’avant le départ.

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ses recherches

La question bonus

+ d’INFOSVous pouvez retrouver neufs autres témoignages d’anciens étudiants sur le

site de l’association www.ades-dijon.fr

dans l’onglet « Etudiants »

La majorité

N’EXISTE PAS

Il devient ATER (attaché temporaire d’enseignement et de recherche) pendant un an, en parallèle, il fait de l’associatif dans un musée, qui lui proposera alors un poste à mi-temps en tant qu’ « organisateur de manifestation » et « médiateur culturel ». C’est un poste relativement indéfini avec des horaires flexibles, qui lui permet de soumettre et valider sa thèse en 1997, il a alors 37 ans. Sa thèse tourne autour du syndicalisme et porte sur la formation des dirigeants syndicaux, plus précisément sur la professionnalisation des statuts des dirigeants syndicaux à travers une enquête comparative sur la CGT et la CFDT.

Il se fait licencier du musée et rebondit l’année d’après en postulant pour enseigner à l’université. Son directeur de thèse est quelque peu sceptique au vu de son parcours on ne peut plus atypique, finalement et contre toute attente, la candidature est passée et, miracle ! ce n’est pas un, mais deux recrutements qui s’offrent à lui : enseignant en IUT à Belfort ou enseignant à la fac de Dijon. On connaît évidemment tous les choix de notre professeur.

En somme, malgré un parcours quelque peu chaotique, en « free rider », mais non dénué de plaisir, monsieur Ubbiali est content du poste qu’il occupe aujourd’hui.

Elles concernent la sociologie du syndicalisme (c’est un de ses centres d’intérêt depuis sa thèse) et elles s’élargissent à l’âge, dans le cadre de l’IRESS et donc du syndicalisme des retraités. Depuis un peu plus d’un an, il s’intéresse de plus près à ce syndicalisme des retraités, suite à une commande de la CFDT.

Concernant sa méthodologie, monsieur Ubbiali privilégie, avant tout pour des raisons pratiques, une approche très qualitative sans pour autant délaisser les statistiques (notamment parce qu’il a été rare de mener des enquêtes quantitatives ; ce qui pourrait changer prochainement dans le cadre de ses recherches !). Il précise qu’il a tout même une certaine affinité pour une méthode qualitative : le terrain, le contact avec les individus enquêtés, car il apprécie le fait de rencontrer des gens, discuter avec eux, les écouter.

On lui a posé une petite question : la sociologie est-elle une science ? (Question des plus originales n’est-ce pas ?). Alors, selon lui et après avoir été interloqué par la soutenance d’une thèse d’ « astro-sociologie », il y aurait avant tout une démarche scientifique, mais de là à dire que la sociologie est une science, le débat est ouvert !

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sociologie

La majoritésexuelle

N’EXISTE PAS

Historiquement

« Quiconque aura commis le crime de viol, ou sera coupable de tout autre attentat à la pudeur, consommé ou tenté avec violence contre des individus de l’un ou de l’autre sexe, sera puni de la réclusion. »— Article 331 de l’Ancien Code pénal

En premier lieu, je vais m’intéresser à ce que l’on trouve dans le Code pénal de 1810 où un article punissait d’une seule et même peine le viol et l’attentat à la pudeur avec violence :

La loi du 28 avril 1832 sous la monarchie de Juillet permet de dissocier l’article réprimant le viol et celui réprimant l’attentat à la pudeur avec violence. Un autre article est rédigé, celui d’attentat à la pudeur sans violence, ce qui permet d’introduire une limite d’âge. En dessous de cette limite, ici fixée à 11 ans, le consentement entre un majeur et un mineur de moins de 11 ans n’est pas valable aux yeux de la loi. Puis, cette limite d’âge est repoussée deux fois, une première fois à 13 ans, sous le Second Empire. Et ensuite, sous le gouvernement provisoire de la République française (1945), où elle est reportée à 15 ans.

Par Laura Boitard, étudiante en L3

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Maintenant

« Le fait, par un majeur, d’exercer sans violence, contrainte, menace, ni surprise une atteinte sexuelle sur la personne d’un mineur de quinze ans est puni de cinq ans d’emprisonnement et de 75 000 euros d’amende. »

Dans l’article 227-25, il est dit que :

Dans cet article, si je le résume, il est dit qu’un individu majeur ayant un rapport sexuel ou un rapport à caractère sexuel (entendons là, sans contrainte) avec un individu de moins de 15 ans peut être puni de 5 ans d’emprisonnement et de 75 000 euros d’amende. Clairement, dans cet article, il n’est jamais stipulé qu’à 15 ans, une personne est majeure sexuellement. Pourtant, le terme de « majorité sexuel » est employé à tout va par bon nombre de personnes, il est admis par une majorité alors qu’il ne revêt aucune réalité et n’a aucun lieu d’être ; c’est un abus de langage.

A cela s’ajoute une publication de Monsieur Jean-Louis Lorrain (Haut-Rhin, UMP) dans le journal du Sénat, le 16 février 2012, c’est une lettre où il exprime son désaccord total sur la « notion de majorité sexuelle », en voici un extrait : « Face à cela, ne faudrait-il pas que cesse d’être diffusée la notion trompeuse de « majorité sexuelle » ? La notion de majorité sexuelle ne figure dans aucun article des codes pénal et civil mais est présentée comme telle dans certains manuels scolaires (ex : livre de sciences de la vie et de la terre (SVT) 1ères L/ES, Hachette-Éducation, 2011, p. 171) et, donc, par plusieurs enseignants. Ainsi, l’âge de 15 ans correspond à un âge de protection et non à l’âge de la majorité sexuelle. »

Dans cette citation, ce qu’il faut retenir c’est : « l’âge de 15 ans correspond à un âge de protection ». En effet, l’article 227-25 du Code pénal a pour but de protéger le mineur de moins de 15 ans. Effectivement, lorsque l’on naît, on est titulaire de droits notamment de droits concernant la vie sexuelle et affective. Il n’est donc pas illicite d’avoir un rapport sexuel ou un rapport à caractère sexuel avant les 15 ans révolus. Pour illustrer cela, prenons l’exemple de deux individus âgés tous deux de 14 ans. Ils ont une relation à caractère sexuel ensemble, et bien cette relation n’est pas condamnable s’il y a eu consentement mutuel et que ce consentement ne peut être remis en cause pour X raisons d’ordre pathologiques par exemple.

De fait, on voit pleinement que le droit, soit la société, remet au mineur une autonomie dans le champ de la vie sexuelle et affective qui n’est pas négligeable. En usant du terme fallacieux « majorité sexuelle », la dimension de protection de cette loi est supprimée et l’autonomie donnée au mineur n’est pas prise en compte.

A noter qu’en dessous de 13 ans, le consentement n’a pas de valeur juridique. Un rapport sexuel ou à caractère sexuel entre un mineur de moins de 13 ans et un majeur est condamnable, une enquête est ouverte afin de déterminer la maturité du mineur : est-elle nettement supérieure à celle de la majorité des enfants de cet âge ou non ?

La loi 227-25 du Code pénal est donc là pour, comme je l’ai dit, protéger le mineur dans son autonomie sexuelle et affective car il existe une distorsion des représentations entre le mineur de moins de 15 ans (plus grande encore pour le mineur de moins de 13 ans) et le majeur de 18 ans révolus.

Pour terminer l’analyse de la loi 227-25 du Code pénal et le terme trompeur de « majorité sexuelle », je vais expliquer pourquoi l’âge fixé dans cette loi est de 15 ans. Historiquement, avant la réforme sur le droit du mariage qui date de 2005, un homme pouvait se marier à 18 ans et une femme pouvait, avec l’autorisation d’un de ses parents ou représentants légaux, se marier à 15 ans. Le mariage suppose la fondation d’une famille, de fait : la consommation du mariage. Une jeune fille de 15 ans en ayant l’autorisation de se marier, peut donc avoir des relations sexuelles avec un consentement valable juridiquement s’il n’y a pas eu de violence, d’agression, de contrainte pendant celui. Ainsi, la loi 227-25 du Code pénal s’est appuyée sur l’autorisation du mariage pour les filles à 15 ans afin qu’il n’y ait pas d’incohérence entre le Code pénal et le Code civil.

Petit bonus : la limite des 13 ans dont j’ai parlé plus haut peut s’expliquer par le fait qu’il existait un article, avant la réforme du mariage (2005) où il était stipulé que les jeunes filles entre 13 et 15 pouvaient obtenir l’autorisation de se marier par le procureur de la République. D’où le fait qu’avant 13 ans, le consentement n’est pas valable (et qu’il nécessite une enquête).

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sociologie

Le mariageet statut professionnel

François DE SINGLY expose quatre grandes hypothèses basées sur des analyses statistiques (ces hypothèses concernent essentiellement le rendement des diplômes) :

o Première hypothèse : les hommes mariés ont un meilleur rendement de leur diplôme (c’est à dire : générer le moins de chômage et obtenir des salaires plus élevés) sur le marché du travail. On peut expliquer cela par le fait qu’en se mariant, les hommes échappent aux tâches domestiques ; c’est leur femme qui se les approprie.

o Deuxième hypothèse : les femmes célibataires ont un meilleur rendement des diplômes que les femmes mariées. L’argumentation est portée sur le fait que ces dernières doivent assumer les travaux domestiques, mais aussi l’éducation de leurs enfants. Fréquemment, elles interrompent leurs activités professionnelles et donc accordent une moindre importance à leur carrière professionnelle.

o Troisième hypothèse : les hommes mariés ont un meilleur rendement que les hommes célibataires. Cela découle des explications des deux premières hypothèses. Ajouté à cela, les époux tirent plus de bénéfices de leur mariage que leurs épouses. Par ailleurs, l’attente de la femme à propos de la réussite professionnelle de son mari est élevée.

o Quatrième et dernière hypothèse : les hommes célibataires ont un meilleur rendement que les femmes célibataires sur le marché du travail. Pour exposer cette hypothèse, DE SINGLY s’appuie sur l’argumentation que les femmes partent avec un handicap professionnel qu’elles soient mariées ou non. La discrimination sexuelle sur le marché du travail ne prête pas attention au statut ou non matrimonial des femmes.

Par Morgane Timbert, étudiante en L1

Le mariage est une institution en sociologie. Il est couramment défini comme étant le plus ancien et le plus répandu mode d’organisation de la conjugalité. Il porte les règles de fonctionnement du couple marié et fournit un cadre social et légal au développement de la famille. Le mariage est vu

comme un choix personnel, toutefois, n’oublions pas que la socialisation influence grandement ce choix, par exemple, ce peut être le fait que les époux aient une position sociale proche.

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On peut donc faire « un classement » décroissant de rendement des diplômes sur le marché du travail en commençant par l’homme marié, puis l’homme célibataire, ensuite la femme célibataire, et en dernier, la femme mariée.

Plusieurs domaines d’analyse de l’INSEE ont intéressé François DE SINGLY pour obtenir les résultats qu’il présente dans son article « Mariage, réussite sociale et professionnelle » dans la revue Économie et statistiques publiée par l’INSEE en mars 1982. Ses thèses portent principalement sur les structures socio-professionnelles selon différents critères (sexe, diplôme, état matrimonial), sur la probabilité de devenir cadre, sur le rendement monétaire du diplôme, sur le temps de travail professionnel, mais aussi sur les coûts professionnels du mariage pour la femme et à l’inverse les bénéfices pour les hommes.

DE SINGLY se base sur la probabilité de devenir cadre pour une personne n’ayant pas le baccalauréat et sur celle de devenir cadre supérieur pour une personne ayant au moins le baccalauréat ; on constate que ce sont les hommes mariés qui arrivent au-dessus de l’échelle qu’ils aient ou non le baccalauréat. Les hommes mariés réussissent donc mieux que les hommes célibataires. De même, le fait que les hommes mariés aient un meilleur rendement que les femmes mariées est aussi vérifié et cela, quel que soit le diplôme de départ.Par ailleurs, la deuxième hypothèse aboutit à un unique démenti contre cinq affirmations. On peut donc dire que les femmes célibataires réussissent mieux professionnellement parlant que les femmes mariées, mais qu’il existe des cas prouvant le contraire.

Quant à la dernière hypothèse, celle que les hommes célibataires présentent un meilleur rendement que les femmes célibataires, elle est inexacte. On observe l’inverse, quel que soit le niveau du diplôme : CEP, CAP, baccalauréat et études supérieures. Le simple fait de considérer cette analyse nous amène aux résultats que le fait d’être une femme ne constitue pas un handicap à l’accès au statut de cadre (moyen ou supérieur). Les femmes célibataires gardent un meilleur rendement de leur diplôme comparé aux hommes célibataires.

Le mariage exerce un effet positif pour les hommes et négatif pour les femmes. Un effet positif, car les hommes mariés font preuve de surinvestissement professionnel, c’est-à-dire qu’ils vont consacrer plus de temps à leur travail afin de compenser leur décharge des travaux domestiques. Les femmes mariées encouragent la réussite professionnelle de leur mari, mais en contrepartie ils doivent contribuer un maximum au revenu de ménage. La présence de la concurrence entre les groupes familiaux pour leurs positions dans la hiérarchie sociale tend à expliquer le soutien de leur épouse. Pour maintenir la position voulue dans la hiérarchie sociale, les familles recherchent une augmentation des ressources monétaires, mais aussi symboliques ; plus l’homme sera engagé dans son mariage et plus il passera du temps à son travail pour pallier les besoins de sa famille.

En conclusion, le mariage a un impact sur le statut professionnel des mariés. Mais ce n’est pas le seul critère qui doit être pris en compte à propos de la réussite professionnelle ou même de cette mobilité sociale verticale. Des facteurs comme le diplôme, l’âge, mais aussi le choix du conjoint impactent sur cette réussite.Une femme mariée peut évoluer professionnellement grâce à l’environnement professionnel de son mari. De même qu’un homme marié peut décider de devenir un homme au foyer et dans ce cas c’est la femme qui devra assurer le revenu de sa famille. La famille joue donc aussi sur le statut professionnel.

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Un balconsur la mer

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jean dujardin

A la découverte de

Détente !

Par Elise Bouillot, étudiante en L2

Vous connaissez tous Jean Dujardin, c’est obligé ! Après des débuts dans « Un Gars, Une Fille » au côté d’Alexandra Lamy (qui deviendra sa compagne, puis son ex-femme, mais ça à la limite, ce n’est pas le sujet principal aujourd’hui), on le connait surtout pour ses rôles dans Brice de Nice ou encore

OSS 117. Plus récemment, vous avez pu (ou je dirai même du) aussi entendre parler de lui avec son film « The Artist » pour lequel il a remporté un Oscar. Pourtant, en tant qu’admiratrice invétérée de cet acteur, ce n’est pas dans ces films-là que je l’ai remarqué, ni le plus apprécié : pour vous prouver que le petit Jean peut briller bien autrement, je vais vous présenter deux films-clés qui, à mon sens, montrent toute

l’étendue de son talent.

Pour tout vous dire, j’ai vraiment découvert Jean Dujardin dans « Un Balcon sur la Mer ». C’est un film peu connu, dans lequel il incarne un père de famille, agent immobilier. Suite à une rencontre, il va se replonger dans son enfance, dans une Algérie violente à la fin de la guerre d’indépendance. L’intrigue empreinte de mystère et de mensonge se mêle au jeu d’acteur irréprochable de Jean et de ses acolytes. Une scène m’a particulièrement bluffée, et m’a même émue aux larmes… [ATTENTION, SPOIL, SI VOUS VOULEZ GARDER LA SURPRISE DU FILM, NE LISEZ PAS]… 12

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La French

Il s’agit d’une scène criante de vérité, dans laquelle Marc, son personnage, fond en larmes. Cette scène m’a tellement interpellée, que je me suis renseignée : il s’avère que l’acteur a tellement vécu le moment, qu’il a réellement pleuré (ce qui explique la vérité du moment) et que la scène n’a été tournée… qu’une seule fois. Rarissime pour un film.

Ce film marque donc le début de mon amour inconditionnel pour ce grand acteur.

Plus récemment, j’ai pu voir un film dont vous avez certainement entendu parler : il s’agit de « La French », où Jean Dujardin partage l’affiche avec Gilles Lellouche. C’est vrai que les deux comédiens forment un duo plutôt… explosif ! En plus du charme indéniable qu’ils partagent, ils sont tous les deux de très bons acteurs. Ici, on retrouve Jean Dujardin dans le rôle d’un avocat, au cœur des années 1970. Jeune magistrat, il est alors nommé comme juge du grand banditisme, et décide de s’attaquer à la French Connection, une organisation mafieuse du sud de la France. Pourtant, n’écoutant aucune mise en garde, il va se retrouver seul face à la figure du milieu, et parrain intouchable, joué par Gilles Lellouche. Ici aussi, le film m’a arraché quelques larmes (et aussi à mes amis venus avec moi, mais ça on ne le dira pas), mais je vous tairai les raisons : vous découvrirez par vous-mêmes !

Vous direz sûrement que je manque d’objectivité, et je ne m’en cache pas, mais Jean Dujardin est pour moi un des meilleurs de sa génération, qui ne démérite absolument pas du succès qu’on lui connait aujourd’hui. Pour ne pas vous mentir, je rajouterai quand même que son charme ne fait qu’en rajouter quant à l’admiration que je lui porte. Il est vrai que les films que je vous ai présentés ici se déroulent tous les deux dans la seconde moitié du XIXe siècle, mais je trouve que Jean Dujardin a un physique assez « rétro » qui se prête particulièrement à cette période !Maintenant, c’est à vous de jouer : je vous laisse regarder les films, et vous faire votre propre avis… et n’hésitez pas à venir en discuter avec moi, et encore plus si vous n’appréciez pas !

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Salade fraiche

Détente !

Par Camille Tranchet, étudiante en L2

Bonjour à tous, petits cuisiniers en herbe ! Ici, je vais vous proposer le menu que j’ai confectionné pour un gros repas de Pâques entre amis. Vous pouvez ressortir ces plats pour n’importe quelle occasion, pensez juste à organiser votre temps ! Rien ne vaut les produits frais, si vous en avez le

temps, le marché est votre meilleur ami et les produits n’y sont pas plus chers pour une qualité nettement supérieure ! Les proportions sont pour six personnes.

Entrée

Ingrédients

o 1 salade verteo 2 pamplemousseso 2 avocats o 2 tomateso 4/6 tranches de saumon fumé OU 200g de crevettes

Préparation

Levez les suprêmes de pamplemousse (il faut prélever les quartiers d’un agrume en veil-

lant à ce qu’il n’y ait pas de «peau» et partie blanche). Coupez en dé les avocats ainsi que les tomates. Coupez en lamelles le saumon/décortiquez les crevettes. Une fois que tout

est prêt, mélangez tout avec une sauce vinai-grette.

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Filet mignon et écrasé de pomme de terre plat

Ingrédients

o 1 kg de pommes de terreo Beurreo Crème o Sel/poivreo 1.2 kg de filet mignono Marinade : • 75 cl de bière ambrée • Un bouquet garni (thym, laurier) • Persil plat frais • 2 cuillères à soupe de miel liquide doux (acacia, oranger par exemple) • 1 oignon

Préparation

La veille, préparez votre marinade : émincez l’oignon, ciselez le persil, ajoutez le bouquet garni et la bière. Mettez le miel après cela, il

se mélangera mieux à la préparation. Plongez votre filet mignon à l’intérieur et réservez

jusqu’au lendemain.

Le jour J, faites préchauffer le four a 180°C, placez la viande (salée et poivrée) dans un

plat avec un fond de marinade et enfournez. Arrosez la toutes les 10/15 minutes. Temps de

cuisson 45 minutes environ. Parallèlement, faites cuire les pommes de terre épluchées et

coupées grossièrement dans de l’eau. Écra-sez-les ensuite à la fourchette en ajoutant du beurre et de la crème. Ajustez l’assaisonne-

ment.

fromage et dessert

Si vous choisissez d’acheter un fromage bleu, vous pouvez l’accompagner de poires coupées en lamelles, caramélisées dans du beurre. Si vous choisissez des fromages doux/crémeux, vous pouvez les accompa-gner de compotée d’oignon ou d’oignon confits par exemple.

Pour le dessert, prenez 2 barquettes de 500g de fraises.

Ici deux solutions : o La version classique : coupez les fraises en morceaux, réservez-les au réfrigérateur avec du sucre pour faire du sirop. Ajoutez de la crème ou de la chantilly.o La version moins classique : remplacez la crème ou la chantilly par un filet de vinaigre balsamique pour plus de puissance. 15

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Les débats anachroniques sur la peine de mort

Hammurabi, Albert Camus, Emmanuel Kant, Salil Shetty, Barack Obama, Victor Hugo, Montesquieu, Gandhi, Robert Badinter, Jean-Marie Le Pen et sa fille sont autour d’une table pour un dîner.Au fil du repas, une question arrive alors : pour ou contre la peine de mort ?

Kant se lance : « Toute personne doit éprouver la valeur de ses actes. Si on ne doit pas punir plus que la faute, la punition doit cependant être proportionnelle à la faute commise. Donc un tueur doit être tué. »Hammurabi soutient : « Oui ! Œil pour œil, dent pour dent ! Vive la loi du talion ! »Gandhi rétorque directement : « La loi du talion nous rendra tous aveugles. »Personne ne comprend et tous le regardent, gênés (c’était pourtant simple : si on rend « œil pour œil », on finira aveugle…) Gandhi baisse la tête et apprécie son repas.

Victor Hugo, sourire en coin, déclare alors avec une pointe d’ironie: « Ben voyons... l’État nous dit qu’il ne faut pas tuer, et comment il le dit ? En tuant... Où est le sens moral ? »Camus approuve : « Tout à fait Victor ! C’est ce que l’on appelle le paradoxe de l’exemplarité ! On tue quelqu’un qui a tué en espérant qu’on tuera moins par la suite... »

Montesquieu semble cependant sceptique : « Je ne sais pas les copains... pour moi, la peine de mort permet de détourner les individus de commettre les pires des crimes, autrement dit : c’est de la dissuasion et de la prévention ! »

Jean-Marie Le Pen se redresse brusquement : « Oui ! La peine de mort est un impératif de justice ! Une garantie de limitation de l’ensemble de la criminalité ! »Marine Le Pen renchérit : « Oh oui Papa, tu as raison, t’es le plus fort ! D’ailleurs il faudrait étendre la peine de mort aux trafiquants comme ça il n’y aura plus de drogue en France ! »Silence général, même son père semble un peu gêné...

Salil Shetty répond alors: « Aucune étude ne prouve réellement que la peine de mort réduit la criminalité. De plus, les études montrent que l’abolition de la peine de mort n’augmente pas la criminalité... »Obama participe alors au débat : « Oui Salil, tu as raison, mais il y a certains crimes si odieux qu’ils méritent la peine capitale. Un point, c’est tout. »Robert Badinter intervient : « Le problème est qu’aucun système juridique n’est à l’abri d’une erreur judiciaire. » Il conclut « un état qui tue un innocent est tout aussi coupable que le criminel par la faute duquel cet innocent aurait été tué »

Quelqu’un frappe alors à la porte.Anthony Graves entre dans la pièce l’air affamé : « Est-ce que je peux manger un bout avec vous ? J’ai la dalle, je viens de passer dix-huit ans en prison, dont douze, dans le couloir de la mort. Je devais être condamné à la peine de mort, mais en fait j’avais rien fait... »Gandhi se lève et lui laisse sa place.

Détente !

Par Inconnu, étudiant de 2011 à 2013

NB : Les propos tenus par ce journaliste en herbe n’engagent que lui. Le Frog Times ne se veut être la tribune d’aucune opinion particulière, mais a aussi pour vocation de favoriser l’expression des

étudiants en sociologie de Dijon, bonne lecture !

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1. Si vous pouviez inviter n’importe qui à dîner dans le monde entier, qui choisiriez-vous ?

2. Aimeriez-vous être célèbre ? De quelle manière ?

3. Avant de passer un coup de fil, vous arrive-t-il de répéter ce que vous allez dire ? Pourquoi ?

4. À quoi ressemblerait une journée “parfaite” pour vous ?

5. Quand avez-vous chanté pour la dernière fois pour vous-même ? Pour quelqu’un d’autre ?

6. Si vous pouviez vivre jusqu’à 90 ans et garder soit l’esprit soit le corps d’un trentenaire pour les 60 dernières années de votre vie, lequel choisiriez-vous ?

7. Avez-vous un pressentiment secret sur la façon dont vous allez mourir ?

8. Citez trois choses que vous et votre partenaire semblez avoir en commun.

9. Quelle est la chose pour laquelle vous êtes le plus reconnaissant dans votre vie ?

Première série

10. Si vous pouviez changer quelque chose dans la manière dont vous avez été élevé, qu’est-ce que ce serait ?

11. En quatre minutes, racontez votre vie à votre partenaire, avec le plus de détails possibles.

12. Si vous pouviez vous réveiller demain en ayant gagné une qualité ou une compétence, laquelle serait-elle ?

Jeux !

Le test de l’amour

Par Nathan Boumadjer, étudiant en L3

Deux inconnus, 36 questions, 45 minutes… Et la possibilité de tomber amoureux. C’est ce que propose un test, qui fait le buzz en ce moment sur Internet. Le principe est alors assez simple: deux inconnus doivent se retrouver autour d’une table, se poser les 36 questions au minimum pendant

45 minutes puis se regarder dans le blanc des yeux pendant 4 minutes. Si votre éternel célibat vous force à tenter l’expérience, voici pour vous les 36 questions à poser:

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13. Si une boule de cristal pouvait vous révéler la vérité sur vous, votre vie, le futur ou quoi que ce soit d’autre, que voudriez-vous savoir ?

14. Y a-t-il quelque chose que vous rêvez de faire depuis longtemps ? Pourquoi ne l’avez-vous pas fait ?

15. Quelle est la plus grande réussite de votre vie ?

16. Quelle est la chose la plus importante pour vous en amitié ?

17. Quel est votre plus beau souvenir ?

18. Quel est votre pire souvenir ?

19. Si vous saviez que vous alliez mourir subitement dans un an, changeriez-vous quelque chose à votre style de vie ? Pourquoi ?

20. Que signifie le mot amitié pour vous ?

21. Quels rôles jouent l’amour et l’affection dans votre vie ?

22. Échangez avec votre partenaire quelque chose que vous considérez être chez lui une caractéristique positive. Partagez-en cinq au total.

23. À quel point votre famille est-elle unie et chaleureuse ? Pensez-vous que votre enfance a été plus heureuse que celle de la plupart des gens ?

24. Que pensez-vous de votre relation avec votre mère ?

25. Énoncez chacun trois vérités commençant par le mot “nous”. Par exemple, “Nous nous sentons tous les deux dans cette pièce…”

26. Complétez cette phrase : “J’aimerais avoir quelqu’un avec qui partager…”

27. Si vous deviez devenir proche de votre partenaire, dites-lui ce qui serait important qu’il ou elle sache.

28. Dites à votre partenaire ce que vous aimez chez lui ; soyez très honnête cette fois, en disant des choses que vous ne diriez pas à une personne que vous venez de rencontrer.

29. Racontez à votre partenaire un moment embarrassant de votre vie.

30. Quand avez-vous pleuré devant quelqu’un pour la dernière fois ? Tout seul ?

31. Dites à votre partenaire une chose que vous aimez déjà chez lui.

32. De quoi ne peut-on pas rire ?

33. Si vous deviez mourir ce soir sans l’opportunité de communiquer avec qui que ce soit, que regretteriez-vous le plus de ne pas avoir dit ? Pourquoi ne pas leur avoir dit encore ?

34. Votre maison, contenant tout ce qui vous appartient, prend feu. Après avoir sauvé votre famille et vos animaux de compagnie, vous avez le temps de récupérer en toute sécurité une chose uniquement. Laquelle serait-elle ? Pourquoi ?

35. De tous les membres de votre famille, la mort de qui vous toucherait-elle le plus ? Pourquoi ?

36. Partagez un problème personnel et demandez à votre partenaire comment il le gèrerait. Demandez également à votre partenaire de vous dire comment il pense que vous vous sentez par rapport à ce problème.

Deuxième série

Troisième sérieLe test de l’amour

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