FIFM 2009 N 8

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Abbas Kiarostami, Président du jury de la 9 ème édition du FIFM. /SEM NE JETEZ PAS CE JOURNAL SUR LA VOIE PUBLIQUE : OFFREZ LE À VOTRE VOISIN ! DIRECTEUR DE PUBLICATION: REDA SEDRATI / DEPOT LEGAL 65-06 / EDITION SPÉCIALE FIFM ÉDITÉE PAR AUFAIT SEM Photo. L'équipe du Festival au grand complet < p/11 Dossier. Le fabuleux destin du cinéma iranien < p/06-07 chut! p/10 Kill Bill, Good morning Vietnam, La mauvaise éducation... Ils ont tous leurs secrets de tournage in&out p/12-13 Retour en images sur la soirée Officielle du FIFM organisée par le journal aufait à-chaud p/14 Le “National board of review” sacre le film Un prophète Interview Jalil Laguili, SG de la Fondation du FIFM. /DR PUBLICITÉ marrakechmétéo min max 9 22 L'Officiel du FIFM est édité par www.aufaitmaroc.com Quotidien des actifs urbains LE JOURNAL OFFICIEL DU FESTIVAL INTERNATIONAL DU FILM DE MARRAKECH 2009 Edition du samedi 12 décembre 2009 • n°8 Audio-description. “le FIFM, pionnier des festivals arabes et africains” p/08 Il est l’un des plus grands et des plus respectés des réalisateurs au monde. Le président de la 9 ème édition du FIFM, Abbas Kiarostami est aussi l’un des initiateurs de la Nouvelle Vague iranienne. Primé à plusieurs reprises dans les festivals les plus prestigieux à l’échelle mondiale, il se distingue par l’utilisation du dialogue poétique et de la narration allégorique pour traiter les séquences politiques et philosophiques. Interview avec un génie du 7 ème art. p/04 >

description

LE JOURNAL OFFICIEL DU FESTIVAL INTERNATIONAL DU FILM DE MARRAKECH 2009 • Edition du samedi 12 décembre 2009

Transcript of FIFM 2009 N 8

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Photo. L'équipe du Festival au grand complet < p/11

Dossier. Le fabuleux destin du cinéma iranien< p/06-07

chut! p/10 Kill Bill, Good morning Vietnam, La mauvaise éducation... Ils ont tous leurs secrets de tournage

in&out p/12-13Retour en images sur la soirée Offi cielle du FIFM organisée par le journal aufait

à-chaud p/14

Le “National board of review” sacre le fi lm Un prophète

Interview

Dossier. Le fabuleux destin du cinéma iranien< p/06-07

Jalil Laguili, SG de la Fondation du FIFM

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L'Officiel du FIFM est édité par

www.aufaitmaroc.com

Quotidien des actifs urbains

LE JOURNAL OFFICIEL DU FESTIVAL INTERNATIONAL DU FILM DE MARRAKECH 2009 • Edition du samedi 12 décembre 2009 • n°8

Jalil Laguili, SG de la Fondation du FIFM

. /DR

Audio-description. “le FIFM, pionnier des festivals arabes et africains” p/08

Il est l’un des plus grands et des • plus respectés des réalisateurs au monde. Le président de la 9ème édition du FIFM, Abbas Kiarostami est aussi l’un des initiateurs de la Nouvelle Vague iranienne.

Primé à plusieurs reprises • dans les festivals les plus prestigieux à l’échelle mondiale, il se distingue par l’utilisation du dialogue poétique et de la narration allégorique pour traiter les séquences politiques et philosophiques. Interview avec un génie du 7ème art.

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02 F I F Msamedi 12 décembre 2009

Durant toute la durée du Festival international du film de Marrakech, qu'il s'agisse des séances du matin ou de celles du soir, les projections ont motivé bon nombre de marrakchis et d'étrangers. L'engouement, comme le prouve encore cette photo, était au rendez-vous témoignant d'une certaine démocratisation du Festival et du cinéma.

PHOTO

Engouement

Till we meet again!Une semaine de folieAprès une semaine de folie cinématographique, qui a vu les stars fouler le tapis rouge, monter tour à tour les mar-ches, rencontrer le public, et nous offrir des leçons cinéma-tographiques, magistralement enseignées, par trois Maestros du septième art, sans compter la très riche programmation, le tout dans une ambiance magique sous le soleil de Marrakech... Le moment est venu pourtant de remettre la récompense suprême, l’Etoile d’or, à l’un des 15 cinéastes en compétition.Des fi lms et des étoilesQui va donc succéder au ci-néaste, géorgien Mikhaïl Ka-latozishvili, qui avait reçu l'an passé l’Étoile d’or, pour son long métrage Wild Field ?Le poignant film Love & Rage de Morten Giese (Danemark)?, le délirant Les Barons du bel-go -marocain Nabil Ben Yadir (Belgique) déjà encensé par la critique en Belgique?, le pudi-que Northless de Rigoberto Pe-

rezcano (Mexique)?, l’intimiste Leo’s Room d’Enrique Buchi-chio (Uruguay)?, le stupéfiant et innovant Symbol de Mat-sumoto Hitoshi (Japon)?...Ou bien un tout autre sur lequel un jury connaisseur portera son dévolu?Parmi ces longs métrages, et ceci s’inscrit dans la philoso-phie du festival internatio-nal du film de Marrakech, la plupart représentent des ci-nématographies méconnues, des premières réalisations, des films venus “du bout du monde” (Uruguay, Tadjikis-tan), des films d’auteur plutôt audacieux (The Man who sold the World), des choix de mise en scène pointues (Symbol)...L'année prochaine à MarrakechLe Jury, présidé cette année par Abbas Kiarostami, aura également le privilège de dé-cerner trois autres récompen-ses, le Prix du jury et les prix des meilleures interprétations masculine et féminine, à l'oc-casion d’une cérémonie animée avec brio par le duo glamour, Fayrouz Karawani et Ali Bad-dou.A l'issue de cette semaine trépidante l'Officiel du FIFM vous donne donc rendez-vous l’année prochaine, pour les dix ans du festival.

10 ans déjà! La rédaction ■

Edito

L'OFFICIEL DU FIFM Edité par devocean S.A, société certifi ée ISO-9001 version 2008 (Bureau Veritas International)RC : 157283Patente : 36390935IF : 1104850Impression: Maroc Soir

Directeur général:Brahim SedratiDirecteur de publication : Reda SedratiRédactrice en chef:Soundouss El Kasri Secrétaire de rédaction :Muriel TancrezPlanifi cation & correction:Wafae M’rabet, Reda Samie, Farida Ouazzani, Alexandra GirardJournalistes :Imad Bentayeb, Marion Despouys, Malika Guillemain-Loudifa, Rechad Otmane-Tani Photographie:Sami ElmekkaouiInfographie:Mounim Souibi, Yassine Ouali

Responsables commerciaux : Zakia Aalla, Mathieu Bihan

Administration:Imane Rajraji, Taoufi k Benayad

Responsable distribution : Abdelhakim SaidiContacts:Tél: 0522 39 92 55 / 77 / 87Fax: 0522 39 93 78E-mail: [email protected]: www.aufaitmaroc.com

L'OFFICIEL DU FIFM, société certifi ée (Bureau Veritas

Planifi cation & correction:Wafae M’rabet, Reda Samie, Farida Ouazzani, Alexandra Girard

Marion Despouys, Malika Guillemain-Loudifa, Rechad Otmane-Tani

Mounim Souibi, Yassine Ouali

Responsables commerciaux :

Imane Rajraji, Taoufi k Benayad

Responsable distribution :

0522 39 92 55 / 77 / 87

[email protected] www.aufaitmaroc.com

FESTIVALINTERNATIONALDU FILM DEMARRAKECH

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Programme du jour

Palais des congrès - ►Salle des Ministres

11h00 :• A Room And A Half - (2h10)

19h00 :• Cérémonie du Palmarès

The Double Hour• - (1h35)

22h30:• THE LIMITS OF CONTROL (1h56)-vostf

Palais des congrès - ►Salle des Ambassadeurs

10h00 :• The Fortune Cookie - (2h) - audio description et vf

Cinéma Le Colisée ►11h00 :• Virgin Stripped Bare

By Her Bachelors - (2h06) - vostf

13h30 :• The Wackness - (1h36) - vostf

15h30 :• Vantage Point - (1h30) - vostf

17h30 :• A Room And A Half - (2h10)

20h30 :• Mao's Last Dancer - (1h52)

23h00 :• Valhalla Rising - (1h30)

Cinéma Megarama ►

14h00 :• Catch Me If You Can - (2h21) - vf

17h00 :• Oliver Twist - (2h05) - vostf

20h00 :• The Chaser - (2h03) - vostf

22h30 :• The Host - (1h59) - vostf

03F I F Msamedi 12 décembre 2009

Catch Me If You Can ►PHOTO

Photographie prise sur le tournage de Catch me if you want où Léonardo Dicaprio est en pleine discussion avec le vrai Franck Abagnale Jr. dont il interprète le rôle. Dans les années soixante, le jeune Frank Aba-gnale Jr. est passé maître dans l'art de l'escroquerie, allant jusqu'à détourner 2,5 millions de dollars et à figurer sur les listes du FBI comme l'un des dix individus les plus recherchés des Etats-Unis. Véritable caméléon, Frank revêt des identités diverses que celles de pilote de ligne, de médecin, de profes-seur d'université ou encore d'assistant du procureur. /DR

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LICITE•

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04 F I F Msamedi 12 décembre 2009

l'interview

INTERVIEW

Le FIFM vous a déjà rendu Q: hommage dans une édition précédente. Cette année vous êtes président du jury. Quels changements avez-vous senti? Ce qui a changé essentielle-ment ce sont les films. Je ne vais pas vous parler de la logis-tique et de l’organisation car je pense que cela ne compte pas tellement. Ce qui change c’est les films, et c’est nous aussi, spectateurs, qui changeons.

Vous avez fait durant les années Q: 1970 et début 1980 des fi lms autour de l’enfance. Quelles sont les raisons derrière le choix de ce thème et comptez-vous revenir un jour dessus?

En fait ce n’était pas un choix mais tout simplement un concours de circonstances. J’étais jeune et comme tous les jeunes je cherchais du travail. J’avais commencé à faire des films publicitaires et il s’est trouvé que j’ai rencontré une personne qui m’a proposé de fonder le département cinéma de l’Institut pour le développe-ment des jeunes et des adoles-cents.

Il m’a fallu un an pour mon-ter ce département et après, durant toutes les années où j’étais là, j’ai fait des films pour les enfants sur proposition de l’institut qui m’avait proposé de faire ces films.

Je suppose que si à cette épo-que là j’avais rencontré une personne qui m’aurait proposé de faire des films industriels je serai devenu un réalisateur avec une réputation dans l’in-dustrie.Maintenant est-ce que j’éprou-ve l’envie de revenir sur le thème de l’enfance, je ne crois pas car à l’époque mes en-fants étaient encore petits. Aujourd’hui, ils sont grands et je ne me sens pas très impli-qué (Rires).

Vous allez attribuer des Q: récompenses à des fi lms. Que pensez-vous de la notion même de la récompense?

Autant je pense que les ré-compenses n’ont pas de sens, autant elles ont une impor-tance dans la mesure où elles apportent une force et une puissance nouvelle à des ciné-mas qui, autrement, ne pour-raient pas survivre, et à des réalisateurs qui ne pourraient pas faire d’autres films autre-ment.Je pense qu’ici au Festival de Marrakech on a pu voir que quand un film se sépare en-core plus de l’industrie, et qu’il apporte un regard nouveau au cinéma, il n’est pas forcément reconnu et apprécié par le pu-blic. Je crois vraiment que la mission des festivals est de pointer les cinéastes qui don-nent à voir l’essence du cinéma et non pas les grands courants du cinéma industriel et com-mercial qui fonctionne et qui survit sans les festivals.Donc dans la mesure où les festivals encouragent le ciné-ma qui s’éloigne de l’industrie je pense que les récompenses apportent une reconnaissance et un soutien très important pour permettre aux cinéastes de perdurer, de faire d’autres films et de continuer leur tra-vail.

Votre fi lm Q: Ten se démarque de tous les autres fi lms. Dans quel processus s'inscrit-il?

A l’origine je voulais faire un

autre film qui avait pour thè-me une psychanalyste qui re-cevait ses patientes. Mais en-core une fois par un concours de circonstances je n’ai pas pu travailler dans le cabinet de la psychanalyste et donc j’ai eu l’idée de la voiture. La voiture étant aussi un lieu d’échange et d’intimité.Au début ça a commencé par des séquences très autonomes. J’en ai filmé une première puis une deuxième et j’avais l’im-pression que chaque séquence se tenait...Après ça a donné une chose comme quand les enfants mettent des cubes les uns sur les autres et qu’à un moment donné vous ne savez plus quand ça va finir et si ça va tenir. Est-ce que ça va faire une tour qui va tenir viable et solide ou pas.Maintenant durant tout le pro-cessus de tournage non seule-ment je n’avais pas l’intention de faire un long métrage mais je n’étais même pas sûr que si ça pouvait fonctionner en

se contentant de coller les sé-quences bout à bout. Mais ça a fonctionné et ça a donné un long métrage.

Bon nombre de vos fi lms Q: commencent avec la mention “Bissmillah Arrahmane Arrahim”*. Pouvez-vous nous expliquer pourquoi?

Il s’agit tout simplement d’une règle imposée aux cinéastes iraniens. Vous ne pouvez pas avoir d’autorisation pour faire un film si vous ne mettez pas “Bissmillah Arrahmane Arra-him” au début de votre film.

Et qu’en pensez-vous? Q: Je trouve que ce n’est qu’une apparence, une ostension en-vers le nom de Dieu. Je pense que, si Dieu existe, il est pré-sent dans tous les plans de cha-que film. Sinon, si Dieu n’existe pas, juste le fait de dire son nom le fait disparaître.

Propos recueillis par Imad Bentayeb ■

* Au nom d'Allah, le tout miséricordieux, le très miséricordieux.

INTERVIEW AVEC ABBAS KIAROSTAMI

“La mission des festivals est de pointer les cinéastes qui montrent l’essence du cinéma”

Il est l’un des plus impressionnants réalisateurs de sa génération. Ses films décrivent avec beaucoup de justesse et de génie la société iranienne ainsi que les recoins les plus insoupçonnables

de la sensibilité humaine. Interview avec Abbas Kiarostami, le président du jury de la Abbas Kiarostami, le président du jury de la Abbas Kiarostami, le président du jury de la neuvième édition du FIFM. neuvième édition du FIFM.

Abbas Kiarostami, président du jury du 9ème FIFM., /SEM

En Iran, vous ne pouvez pas avoir d’autorisation pour faire un film si vous ne mettez pas

“Bissmillah Arrahmane Arrahim” au début de votre film.

FESTIVALINTERNATIONALDU FILM DEMARRAKECH

LOUANGES. Kiarostami reçoit d’innombrables louanges de par le monde, des spectateurs comme des critiques. En 1999, il est élu, sans équivoque, le plus important réalisateur des années 1990 par deux sondages de critiques internationaux. Par ailleurs, quatre de ses films font partie des six premiers du sondage sur les meilleurs films des années 1990 de la cinémathèque Ontario.

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aufait, c'est chaque jour 45 000* exemplaires distribués par notre réseau de colporteurs à Casablanca, Rabat, Salé, Marrakech, Fès et Tanger du lundi au vendredi. (* source OJD Maroc).

Chaque matin, une nouvellerencontre avec l’information

, c'est chaque jour 45 000* exemplaires distribués par notre réseau de colporteurs à Casablanca, Rabat, Salé, Marrakech, Fès et Tanger

Prix des nominésCatégorie des servicesMorocco Awards 2009

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pleins feux

RETROSPECTIVE. Les premiers films iraniens datent de 1925, et sont réalisés par Khan Baba Mo'tazedi. Il tourne des scè-nes au Majles-e Mo'assessān (Assemblée constitutionnelle), puis filme le couronnement de Reza Khan en 1926. Dans ces films muets, Mo'tazedi in-troduit l'usage des titrages en persan, accompagnés de com-mentaires, prononcés à voix haute dans la salle.Si les premières salles voient

le jour dès 1904, elles ne pren-dront leur essor à Téhéran et en province qu’à partir des années 20. En 1928, une salle de cinéma exclusivement ré-servée au public féminin est ouverte, un échec commercial pour cette expérience auda-cieuse...

Un cinéma légitimé malgré une société traditionaliste Malgré quelques réticences de la part des religieux au début, le cinéma trouva peu à peu une légitimité dans une so-ciété traditionaliste. En 1932 sera réalisé le premier long métrage Hadji Agha , acteur de cinéma de Ovanes Ohanian, grand fondateur du cinéma iranien.

Ibrahim Moradi, élève de Ohanian, réalise Bu’l Havas en 1934, un film annonçant l'amorce d’un thème, qui de-viendra un classique du ciné-ma iranien: le contraste entre le paysan travailleur et l'hom-me malsain de la ville.Le premier film parlant, La fille de la tribu Lor d’Ardeshir Irani et Abdol Sepanta est également le premier film cen-suré. La production iranienne se fait rare et le public lui pré-fère les productions américai-nes, indiennes et égyptiennes. Dans les années soixante, la production iranienne devient plus importante avec des films de divertissement.Aucun autre film de fiction iranien ne sera tourné avant

Tufān-e Zendegi, d’Esmail Koushan en 1947. Le film n’est pas un succès, mais Kushan fonde Pars Films, un des prin-cipaux studios d'Iran jusqu’en 1979.Koushan produit plusieurs films populaires, des films his-toriques tels Qiām-e Pishevari en 1954, une satire de la crise irano-soviétique de 1945-1946, des mélodrames ruraux, des comédies dramatiques, des th-rillers, etc.

Années 50: une industrie fl orissante L’Iran connait à cette époque une prolifération de sociétés de production et de films. La ten-dance des films commerciaux de cette époque est d'imiter les fictions turques, égyptiennes, et surtout indiennes (avec des séquences chantées et dan-sées). Un genre nouveau nait alors, le film fārsi, mélodrame populaire ponctué de chants, de danses, de bagarres et où le bien finit toujours par triom-pher.Un autre pionnier, à l'origine du développement du cinéma iranien de l’après-guerre, et du cinéma “d’auteur”, est Far-rokh Ghaffari, producteur de films de haute facture, comme Jonub-e Shahr (Le sud de la ville) en 1958, un film néo-réaliste sur la vie des gens de condition modeste au sud de Téhéran. Un film, qui connai-tra la censure.Téhéran restera un thème central de Ghaffari, avec une adaptation d’un des contes des Mille et Une Nuits, Shab-e Quzi , une comédie traitant de la peur dans les différents mi-lieux de la société téhéranaise, qui sera présentée au Festival de Cannes.Farrokh Gaffari est le fonda-teur de la cinémathèque d’Iran en 1958.Les prémisses de la nou-velle vague iranienne débu-tèrent à cette même époque, comme Siāvash dar Takht-e Jamshid (Siavash à Persépo-lis) de Ghaffari, un film expéri-mental sur la notion du temps. S’en suivent alors une série de films réalisés par des poètes et des écrivains, et qui ont connu un certain rayonnement à l'étranger sans pour autant trouver de public en Iran.

Naissance du cinéma “Motafavet” L'émergence du cinéma “Mo-tafavet” ou “cinéma différent”, marque un tournant dans l'histoire de l'industrie du film en Iran durant les années 1960-70.Devant passer entre les mailles de la censure, de jeunes ci-

Le fabuleux destin du cinéma iranien L

e cinéma iranien connaît un foisonnement de cinéastes et de genres ouvrant la voie à une extraordinaire variété de choix esthétiques. Retour sur ce cinéma qui

a résisté à de multiples bouleversements et à a résisté à de multiples bouleversements et à a résisté à de multiples bouleversements et à une Révolution qui a détruit la moitié des 420 une Révolution qui a détruit la moitié des 420 salles du pays entre 1978 et 1979. salles du pays entre 1978 et 1979.

The Willow Tree, un film de Majid Majidi. /DR

Scène tirée du film , Dokhtar lor d'Abdolhossein Sepanta. /DR

FESTIVALINTERNATIONALDU FILM DEMARRAKECH

ADAPTATION. Le film Persepolis est l'adaptation sur grand écran des quatre albums de bande dessinée homonymes écrits et dessinés par Marjane Satrapi, exilée iranienne. Des albums directement inspirés de la jeunesse de la dessinatrice, qui sont un témoignage d'un quotidien brutalement bouleversé lors de la Révolution iranienne, loin des récits historiques objectifs. C'est aussi une réflexion sur la crise d'identité, une possibilité pour tous les exilés de repenser leur appartenance et de l'assumer en dépit des souffrances.

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néastes jouent de finesse, en multipliant les niveaux d’in-terprétations, pour dénoncer les excès du régime et l’incapa-cité de la société à fonctionner dans un pays ou le modernis-me se butte brutalement aux traditions ancestrales.Entre nouvelle vague, néo-réalisme italien et fatalisme chiite, toute une génération de réalisateurs dénoncent à tra-vers leurs films, la misère de la population: La vache, (Gāv) de Dariush Mehrjuï, Gueyssar de Massoud Kimiaï et un certain Kiarostami avec Le passager . La vache , nouvelle approche du cinéma, va identifier et aborder un thème et un style spécifiquement iraniens: un cinéma d’Art et d’Essai qui s’exporte et reçoit des récom-penses aux festivals de Venise et de Chicago en 1971.

Le cinéma postrévolutionnaire Les nouvelles contraintes qui pèsent sur les réalisateurs, du fait de l'avènement du ré-gime islamique, vont influen-cer le cinéma iranien tout au long des années 1980. Si le septième art a produit près de 1.100 films de fiction entre 1930 et 1979, il n’avait cepen-dant aucune légitimité aux

yeux des ayatollahs. Mais avec l’arrivée de Khomeyni au pou-voir, un étrange retournement se produit. Le cinéma devient alors l’affaire de tout le mon-de, y compris des religieux qui tracent une ligne directive “is-lamiquement correcte”.En quelques mois, le régime impose toute une série de rè-gles non écrites: la sympathie du spectateur ne doit pas aller au criminel ou a celui qui a péché, le mariage et la famille doivent être respectés (abor-der le sujet du divorce n’est autorisé qu’à partir de 1998 et ne peut être filmé que sous un jour négatif), l’adultère ne doit pas être évoqué, les hommes et femmes ne doivent pas se tou-cher (même s’ils sont mariés), il est interdit de montrer une femme maquillée, le blasphè-me est strictement interdit, les religieux ne peu-vent être dépeints comme des person-nages comiques ou malhonnêtes…Le nouveau régime prend tout en main, confisque l’image et donne droit de cité au cinéma de propa-gande.Béni et purifié, le septième art, est désormais légitimé alors que le cinéma étranger, en contra-diction avec les va-leurs islamistes, est banni.Le premier film postrévolutionnaire iranien recevant un prix à l’étranger est le coureur d’Amir Naderi en 1985. A partir de là, de nom-breuses œuvres, même si leurs projections sont interdites en Iran, sont autorisées à être ex-portées et connaissent un vif succès en Europe: Abbas Kio-rastami, Mohsen et Samira Makhmalbaf, Jafar Panahi, etc.

Un cinéma où les femmes et l'amour n'ont pas droit de cité La contradiction entre l'image répressive de l'Iran et le dé-veloppement du cinéma est en partie due à la relation qui s'est développée entre l'art, la société et l'État. Avec l'instau-ration de la république islami-que en 1980, la société, et plus particulièrement les femmes et l'amour —deux thèmes ré-pandus dans le cinéma en Iran avant 1979— deviennent régis par le fiqh (le droit islamique). Les femmes et l'amour sont pratiquement bannis pendant la première décennie suivant la révolution, et les scenarii mettant en scène des enfants se multiplient. Le développe-ment du cinéma en Iran, après la révolution de 1979, va col-ler aux comportements de la société iranienne à partir de

cette période: l'expérience des limites de l'idéologie basée sur le fiqh.

Une décennie de fi lms au service de la propagande islamiste Entre 1980 et 1988, la pro-duction de films iraniens suit l'actualité: cinquante-six films sont alors produits sur le thè-me de la guerre contre l'Irak, sur fond de sensationnalisme, d'idéologie et d'encourage-ment de l'effort de guerre. Deux succès commerciaux sont à noter parmi ces films de guerre: Barzakihā de Iraj Qāderi (1982) et Oqābhā ( “Les Aigles”) de Samuel Katchikiān (1985).La figure la plus significative du cinéma de la République islamique est sans conteste celle de l’autodidacte Mohsen Makhmalbaf, dont le parcours artistique débute avec la révo-lution

Aux côtés de ce chantre du cinéma postrévolutionnaire, se distinguent Majid Majidi, avec un cinéma centré sur les

enfants, Moham-mad Reza Darvish sur le cinéma de guerre et Rakhsh-san Bani Etemad autour du mélo-drame. Cette der-nière marque l'en-trée en force des femmes dans le métier de réalisa-trice. Son cinéma est salué par le grand public tout autant que par la critique pour ses choix narratifs et esthétiques exi-geants, Le Fou-lard bleu, est pri-mé à Locarno en 1995.La censure, très pointilleuse sur les mœurs, ne s’assouplira rela-

tivement qu’en période d'alter-nance présidentielle de 1997, où le réformateur Khatami devient Président de la Répu-blique. C'est pourtant dans ce contexte que l'Iran a produit entre 60 et 80 long-métrages par an, même si le désengage-ment financier de l'Etat laisse planer de sérieuses menaces sur le devenir de cette indus-trie nationale, unique dans la région.

Le temps des honneurs La reconnaissance des réali-sateurs iraniens, au-delà des frontières, commence avec Le coureur, un film d'Amir Nade-ri de 1985, qui recevra des prix dans tous les festivals interna-tionaux, et avec le film Jādeha-ye sard (Routes froides), réali-sé par Massoud Jafari Jozani, qui sera présenté au festival de Berlin en 1987. L’Iran n’y est pas toujours présenté sous un jour favorable. Paradoxale-

ment, l'État iranien soutient leur distribution et les envoie à l'étranger, même si certains films sont interdits en Iran. Par la suite, ce succès du ci-néma iranien est confirmé par les nombreux prix décernés dans de prestigieux festivals de films internationaux.L’intérêt porté au film iranien porte d’abord sur leur style. Un style, où des personnages se débattent dans des situa-tions difficiles, et qui laisse entrevoir l’analyse sociale et politique du réalisateur. De nouvelles signatures, souvent très jeunes, émergent comme celles de Samira Makhmalbaf (La Pomme, Le Tableau noir, prix spécial du jury à Cannes, 2000), Babak Payami ( Un jour de plus ), Rafi Pitts ( Sanam ).... On décèle dans leurs films l'in-fluence d'une “modernité ciné-matographique à l'iranienne” qui a vu le jour au milieu des années 60.Mais la véritable consécration internationale a lieu en 1997, quand Le goût de la cerise (Tam-e Gilas) , d'Abbas Kiaros-tami obtient la Palme d'Or du festival de Cannes.Les films iraniens sont désor-mais régulièrement nominés ou remportent des prix presti-gieux, tels que le Lion d'Or de la Mostra de Venise, la Palme d'Or du Festival de Cannes ou l'Ours d'argent ou d'or de la Berlinale. En 2006, six films iraniens, de styles différents, ont représenté le cinéma ira-nien au festival du film de Berlin.Aujourd’hui, l’Iran dispose d’une véritable pépinière de cinéastes. Une vingtaine d’ar-tistes talentueux, dont Kiaros-tami, Makhmalbaf, Mehrjui, Naderi... réalisent 15% des 60 films que l’Iran produit an-nuellement. On ne connaît pas encore les limites de ce cinéma qui fait voler en éclats les der-niers interdits.

Imad Bentayeb ■

Mohsen Makhmalbaf. , /DR

Scène du film Kandahar du réalisateur Mohsen Makhmalbaf. , /DR

Massoud Kimiaei. , /DR

Scène du film A propos d'Elly d' Asghar Farhadi. , /DR

FESTIVALINTERNATIONALDU FILM DEMARRAKECH

CENSURE. Depuis ses débuts, le cinéma iranien a été sujet à la censure, permettant de répondre aux objectifs des gouvernements, des religieux, de divers groupes professionnels ou des distributeurs. La première forme de censure a lieu eu dès le début des années 1900, quand les distributeurs demandent aux interprètes qui lisent les sous-titres des films étrangers en persan de modifier certains passages.

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l'interview

INTERVIEW

L'audio-description a été Q: initiée au festival l'année dernière. Comment et pourquoi ce projet a-t-il été mis en place à l'époque?

L’édition 2008 du festival inter-national du film de Marrakech a été marquée par le lancement du cinéma en audio-description via la projection de films pro-duits et adaptés pour les non et malvoyants, par la chaîne franco allemande ARTE .Notre objectif à l’époque était de donner aux cinéphiles non et malvoyants l’occasion de participer à un grand festival cinématographique, tout en assistant à la projection de films adaptés à leurs besoins propres. Notre projet était également le premier dans son genre dans les festivals arabes et africains.

L'audio-description a été un Q: franc succès en 2008. Y-a-t-il une évolution dans la programmation de cette année? Suite au succès sans égal qu’a connu le projet de l’audio-des-cription dans le FIFM 2008, Son Altesse Royale le Prince Moulay Rachid a exprimé sa volonté de pérenniser le projet pour l’édition 2009.La 9ème édition du Festi-val International du Film de Marrakech a donc connu la projection du premier film ma-rocain adapté par la technique d’audio description au public

non et malvoyant. Il s’agit du film A la recherche du mari de ma femme du réalisateur Mo-hamed Abderrahmane Tazi. Egalement, une exposition de photographies a été program-mée pour toute la période du festival, comprenant des pho-tos prises par des non et mal-voyants français et marocains.

Savez-vous si certains fi lms Q: audio-décrits ont été plus appréciés que d'autres et si oui, pourquoi?

Vous savez, notre program-mation 2008 de films audio décrits est une initiative sin-gulière de la Fondation. Les invités non et malvoyants du FIFM 2008 ont été enchantés de toutes les projections. Et naturellement, suite à ce suc-cès, la Fondation a décidé de produire le premier film ma-rocain avec la technique de l’audio-description pour juste-ment encourager l’ensemble des acteurs intervenant dans l’industrie cinématographique

et le secteur audiovisuel ma-rocain, à adapter ce projet et le maintenir autant dans les salles de cinéma que dans les chaînes télévisées.

Des opérations de la cataracte Q: doivent se dérouler en marge du festival. Le FIFM prendrait-il une dimension sociale par ce geste?

La Fondation du Festival International du Film de Marrakech a une programma-tion d’actions sociales durant toute l’année. Nous participons continuellement à plusieurs projets sociaux, notamment les opérations de distribution de cartables et fournitures scolaires pour les élèves les plus nécessiteux dans l’ensem-ble de la Région Marrakech Tensift Al Haouz. Cependant, à l’initiative de son Altesse Royale le Prince Moulay Ra-chid et en partenariat avec la Fondation Hassan II d’ophtal-mologie et le Ministère de la santé, nous avons sélectionné

250 patients pour profiter de ces opérations de la cataracte. Les premiers patients opérés pourront assister à la projec-tion du premier film marocain audio décrit, A la recherche du mari de ma femme .

Combien coûte la mise en place Q: d'une audio-description de fi lm? La Fondation du festival a-t-elle l'ambition de fi nancer à l'avenir des audio-descriptions de fi lm?

La technique de l’audio-des-cription de films nécessite un budget considérable vu le matériel nécessaire. La rédac-tion des séquences de silence dans le premier film marocain audio décrit a été faite dans les locaux de la Fondation à Marrakech. Cependant, Nous avons mis en place un parte-nariat avec 2M, qui a offert tous ses moyens techniques pour réussir ce premier film. Nous sommes prêts à collabo-rer avec tous les réalisateurs et les chaînes de production cinématographique pour de futurs projets de films audio décrits.

Monsieur Abderrahman Tazi Q: nous a déclaré que pour améliorer l'accès des personnes non voyantes à la culture et au cinéma "il faut penser au handicap en général, et prendre en considération ces personnes handicapées dès la conception des plans d'architectes des lieux culturels". Qu'en pensez-vous? Le FIFM, installé chaque année au Palais des Congrès de Marrakech, permet-il aux personnes handicapées l'accès à ses salles de cinéma et ses infrastructures?

Vous savez, le palais des congrès de Marrakech, berceau du FIFM, n’est pas une salle de cinéma à proprement dit. Notre volonté est de permettre aux personnes handicapées l’accès aux projections dans les meilleures conditions.Avec ce désir de faire connaître notre culture cinématographi-que, nous invitons les acteurs concernés à contribuer à cet objectif…

aufait ■

JALIL LAGUILI, SECRÉTAIRE GÉNÉRAL DE LA FONDATION DU FIFM

“Audio-description: le FIFM, pionnier des festivals arabes et africains”

L'audio-description, à savoir la retranscription auditive des films à l'intention des non et malvoyants, a été initiée l'an passé au FIFM. Cette année, forte du succès de l'édition 2008,

l'aventure continue. Jalil Laguili, secrétaire général de la Fondation du FIFM, revient pour général de la Fondation du FIFM, revient pour l'Officiel sur cette initiative. l'Officiel sur cette initiative.

Jalil Laguili, secrétaire général de la Fondation du FIFM. , /DR

La Fondation du Festival International du Film de Marrakech a une programmation d’actions

sociales durant toute l’année

FESTIVALINTERNATIONALDU FILM DEMARRAKECH

“La campagne de lutte contre la cécité, organisée par la fondation Hassan II et le FIFM, a permis à des centaines de malvoyants, résignés à vivre cette condition par manque de moyens fi nanciers ou d'accès aux soins, de recouvrer la vue. En tant que médecins, nous avons non seulement la satisfaction de dépasser cette fatalité mais en plus, nous avons travaillé dans les meilleures conditions et avec tous les moyens nécessaires. ”

Docteur Omar Berbich, ophtalmologiste et membre de l'équipe des médecins de la campagne de lutte contre la cécité.

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chut

“Kill Bill” de Quentin Tarantino Initialement envisagé comme un unique film, Kill Bill est scindé en deux long-métrages : la première partie, Kill Bill vo-lume 1 , se veut un hommage au film de sabre et de kung-fu, tandis que la seconde, Kill Bill volume 2 , emprunte aux codes du western spaghetti.Morceau de bravoure de Kill Bill volume 1 , le combat de sabre de Black Mamba (Uma Thurman) contre 88 as-saillants a nécessité quelque huit semaines de tournage. Près de 500 litres de faux sang auraient été utilisés pour le tournage des Kill Bill .Le film est sorti au Japon dans une version différente de celle réservée au reste du monde. Plus gores, les scènes violentes de la version japonaise sont présentées en couleur, alors qu'elles sont en noir et blanc dans le montage internatio-nal.

“Good Morning Vietnam” de Barry Levinson Good Morning Vietnam est tiré d'une histoire vraie, celle d’Adrian Cronauer, premier disc-jockey à passer de la mu-sique rock'n roll sur la radio des forces armées américaines au Vietnam.Le film de Barry Levinson est la toute première comédie sur la guerre du Vietnam. Levin-son et son équipe ont eu du mal à trouver une société pro-ductrice qui accepte de finan-cer une comédie sur ce thème. C'est finalement un produc-teur des Studios Disney qui se charge du projet.Avant la sortie du film, de nom-breux articles s'indignaient aux Etats Unis. “Comment peut-on oser faire une comédie sur la guerre du Vietnam?". Des réactions très révélatrices des derniers tabous améri-cains sur le sujet.

“La Mauvaise éducation” de Pedro Almodóvar La Mauvaise éducation est présentée hors compétition, en ouverture du Festival de Can-nes de 2004, le premier film espagnol à avoir cet honneur. Le réalisateur Pedro Almo-dóvar en a remanié le scénario pendant plus de 10 ans avant de se décider à le mettre en image.“ La Mauvaise éducation est un film très intime" précise Almodóvar, "mais pas exacte-ment autobiographique. Il est certain que mes souvenirs ont été importants au moment de l'écriture du scénario, puisque j'ai vécu dans les lieux et les époques où se passe l'intri-gue".Treize ans après Attache-moi! , Almodóvar a de nouveau fait appel au directeur de la pho-tographie José Luis Alcaine. Pour le personnage d'Enrique Goded, Almodóvar a demandé à l'acteur Fele Martinez de maigrir, de s'entraîner pen-dant cinq mois, et aussi de mo-difier le registre de sa voix, en baissant sa tessiture.

La rédaction ■

Kill Bill, de Quentin Tarantino. /DR

Good Morning Vietnam , de Barry Levinson. /DR

La Mauvaise éducation , de Pedro Almodóvar./DR

Secrets de tournage

chutFESTIVALINTERNATIONALDU FILM DEMARRAKECH

THÉRAPIE.Saviez-vous que Cowboy a été une véritable thérapie pour Benoît Poelvoorde? En effet, l'acteur belge a vu le film comme un miroir de sa propre existence. Il revient sur cette expérience personnelle très forte qui l'a profondément bouleversé: “L'artiste a besoin de ces remises en question, mais les connaissances qu'elles impliquent font peur et super mal. C'est pour ça que, lorsque j'ai vu Cowboy, un an et demi après l'avoir tourné, j'étais estomaqué, effondré, en larmes... Tout d'un coup, j'ai découvert ma propre défaite à l'image... mais je n'ai rien vécu de plus salvateur."

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fi fml'équipeS'ils ne sont qu'un noyau restreint à préparer au ,

moins un an à l'avance l'édition à suivre du Festival international du film de Marrakech, les mois passants l'équipe s'étoffe pour produire un Festival de qualité. Résultat: ils sont au final quelques centaines à avoir contribué au bon déroulement de cette 9ème édition. Chapeau et merci à tous!./ JANNAT OMAR

FESTIVALINTERNATIONALDU FILM DEMARRAKECH

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in & outFESTIVALINTERNATIONALDU FILM DEMARRAKECH

La foule était présente, en masse, lors de la soirée officielle ,organisée par le quotidien aufait dans le cadre du 9ème FIFM./IB

Le réalisateur Mohamed ,Achaour à la soirée aufait jeudi 10 décembre./IB

L'ensemble de percussionistes ,"Ostina Tono", sur la scène de la soirée aufait./IB

Les groupes, variés, se ,sont enchaînés pendant de nombreuses heures lors de la soirée aufait, organisée jeudi 10 décembre./IB

Les invités ont dansé jusque tard dans la nuit à la ,soirée aufait organisée dans le cadre du 9ème FIFM./IB

Le chanteur Brace a chauffé l'ambiance ,de la soirée aufait avec son talent et son énergie scénique./IB

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in & out

L'actrice Vahina ,Giocante, en bas du tapis rouge./COPYRIGHT

NAJIB BELHOUCINE

L'actrice italienne Isabella ,Ferrari sort des voitures officielles et s'engage sur le catwalk./COPYRIGHT NAJIB

BELHOUCINE

Le chorégraphe et metteur en scène ,marocain Lahcen Zinoun./COPYRIGHT NAJIB BELHOUCINE

Fayrouz Karawani, s'apprête à ,monter les marches./COPYRIGHT NAJIB

BELHOUCINE

L'acteur et producteur américain Jeff Fahey ,en bas des marches du Palais des Congrès de Marrakech./COPYRIGHT NAJIB BELHOUCINE

La délégation coréenne ,lors de son arrivée au tapis rouge./COPYRIGHT NAJIB BELHOUCINE

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14 F I F Msamedi 12 décembre 2009

à chaud

CONSÉCRATION. Le drame car-céral de Jacques Audiard, Un prophète , a reçu le prix du meilleur film étranger au “National Board of Review of Motion Pictures (NBR)”, qui lance depuis 1929 la saison des récompenses cinématogra-phiques.Ainsi, le film français Un pro-phète enchaîne les récompen-ses.Après avoir raflé le Grand Prix du jury, lors du 62ème Festi-val de Cannes et le Prix du meilleur film au Festival du film de Londres, il a obtenu celui du meilleur film étranger au NBR face au Ruban blanc de Michael Haneke.Avant les Oscars où il a été sélectionné pour représenter la France, le film de Jacques Audiard sera également en compétition aux European Film Awards le 12 décembre. Il a été nominé dans six caté-gories, dont celle du meilleur film européen.

Les autres lauréats Parmi les autres lauréats, In the Air (sortie le 10 février en France), de Jason Reitman, se démarque avec pas moins de quatre trophées, dont celui du meilleur film et du meilleur scénario adapté.Anna Kendrick obtient, quant à elle, le prix du meilleur se-cond rôle féminin tandis que l'acteur principal du film, Geor-

ge Clooney, est sacré meilleur acteur, ex aequo avec Morgan Freeman pour Invictus. Invictus , qui sortira le 13 jan-vier prochain dans les salles françaises, permet à Clint Eastwood de remporter le prix du meilleur réalisateur et son

film se classe dans le top 10 du NBR.Carey Mulligan reçoit, enfin, le prix de la meilleure actrice pour An Education , film bri-tannique de Lone Scherfig, prévu pour le 24 février 2010 en France.

Le National Board of Review sacre Un prophète

COMEDIE. Les sociétés de pro-duction “Sombrero Films” et “Les Films du Kiosque” ont confirmé la présence de l'ac-teur Jean-Paul Rouve dans leurs prochains projets, res-pectivement dans Pour solde de tout compte et Low Cost .Avec un tournage prévu pour avril 2010, Pour solde de tout compte sera le premier film de Pierre Lacan, d'après son pro-pre scénario écrit avec la colla-boration de Guillaume Lemans (La Guerre des miss ).Dans ce film policier, Jean-Paul Rouve donnera la répli-que à un casting prestigieux composé de Niels Arestrup ( Un prophète ), Deborah François ( Fais-moi plaisir! ) et Simon Abkarian ( L'Armée du crime ).L'histoire, sera centrée sur Benoît (Jean-Paul Rouve), poursuivi par des truands après que son père aie soudai-nement disparu. Le scénario, encore en cours d'écriture, est adapté du livre Terminus Pla-ge d'Alain Wagneur.

Un retour à la comédie Jean-Paul Rouve retrouvera par la suite son ancien compè-re des Robins des Bois , Mau-rice Barthélémy, qui signera son troisième film en tant que réalisateur (après Casablanca Driver et Papa ). Intitulé Low Cost. Le film permettra à Jean-Paul Rouve de retrouver la comédie et Gérard Darmon,

qu'il a déjà côtoyé dans Astérix et Obélix: Mission Cléopâtre en 2002 et Qui a tué Pamela Rose? en 2003.Le film reviendra sur un grou-pe de Français moyens, blo-qués dans un avion d'une com-pagnie low cost à l'aéroport de Djerba, en Tunisie.Enfin, Jean-Paul Rouve débu-tera à la mi-janvier le tourna-ge de Poupoupidou , un polar de Gérald Hustache-Mathieu avec Sophie Quinton (Candice Lecoeur) et Nicolas Duvau-chelle. Il est actuellement à l'affiche de Arthur et la ven-geance de Maltazard , où il prête sa voix à l'un des person-nages du film d'animation de Luc Besson.

La rédaction ■

Deux nouveaux projets pour Jean-Paul Rouve

Jean-Paul Rouve., /DR

/DR

,

JOIE. Scarlett Johansson vient de révéler qu’incarner le per-sonnage de la veuve noire dans Iron Man 2 est “un rêve qui de-vient réalité”. L’actrice déclare

en effet avoir plus qu’adoré le premier volet de Jon Favreau.

Un défi pour Scarlette Johansson

“Je suis tellement fan du pre-mier film”, s'exprime-t-elle, “c’est bourré d’actions épous-touflantes, j’en suis tellement dingue. Jon Favreau, le réali-sateur, en est également fou; nous sommes tous deux à fond dedans.”Johansson ajoute que le film lui a offert de nouveaux défis à relever en tant qu’actrice: “c’était un univers entière-ment nouveau pour moi, mais j’ai développé énormément de force, ça c’est sûr. Travailler avec des harnais et être sus-pendue en l’air, vous projetez un seul mauvais coup de pied ou poing et, ça y est, vous êtes foutu.”L’actrice a également annoncé que, par la suite, elle devrait apparaître dans Les Ven-geurs . Iron Man 2 sera pour sa part sur les écrans à partir du 28 avril 2010.

La rédaction ■

Scarlett Johansson jouera dans Iron man 2

Scarlett Johansson, ravie d'incarner la veuve noire pour "Iron man 2"., /DR

RÔLE. Après Jack Sparrow, Sweeney Todd, ou encore Willy Wonka, Johnny Depp se glissera cette fois dans la peau de Pancho Villa, dans Seven Friends Of Pancho Villa And The Woman With Six Fingers , un biopic réalisé par Emir Kusturica.Basé sur la biographie du légendaire guérillero mexi-cain intitulée The Friends of Pancho Villa , le film retracera le parcours de ce Robin des Bois du 20ème siècle qui, en-touré de ses acolytes, volait les riches pour donner au pauvres et aimait faire la fête. Côté casting, on pourrait également retrouver Salma Hayek, puis-que celle-ci est actuellement

en négociation pour y incarner un des rôles principaux.La totalité du film sera tourné en espagnol, à Mexico. Mais il faudra attendre 2011 pour qu’il puisse se lancer dans le projet, Johnny Depp ayant un agenda fort chargé.

Johnny Depp incarnera Pancho Villa

L'acteur Johnny Depp à new York, ,le 17 novembre 2009./DR

La rédaction ■

La rédaction ■

FESTIVALINTERNATIONALDU FILM DEMARRAKECH

NÉGOCIATIONS. George Clooney serait actuellement en négociations pour obtenir le rôle principal du prochain film d'Alexander Payne, le réalisateur de Sideways . L'acteur américain jouerait ainsi dans The Descendants , une adaptation du roman de Kaui Hart Hemmings. Le long-métrage racontera l'histoire d'un riche propriétaire qui part avec ses filles retrouver l'amant de sa femme, plongée dans le coma. Le tournage devrait débuter en février prochain pour une sortie en salles prévue en 2011.

Page 15: FIFM 2009 N 8

détente mots-fl échés du jour

sudokuLe jeu Sudoku est un puzzle de 9x9 cases composée de neuf sous-grilles 3x3, certaines déjà remplies. Le but du jeu est de remplir les cases vides, en mettant un chiffre par case, de sorte que chaque colonne, ligne et région contiennent une fois seulement chaque chiffre de 1 à 9.

master ringsBUT: Il s’agit de compléter la grille en respec-tant les trois conditions suivantes:• Dans chaque anneau (un des cercles concentriques) doivent figurer tous les chiffres de 1 à 8 sans répétition.• Dans chaque diamètre doivent figurer tous les chiffres de 1 à 8 sans répétition.• Les sommateurs (cercles oranges) contiennent la somme des 4 chiffres figurant dans les rayons correspondant. (Niveau facile)

• Dans chaque anneau (un des cercles concentriques) doivent figurer tous les chiffres de 1 à 8 sans répétition.• Dans chaque diamètre doivent figurer tous les chiffres de

• Les sommateurs (cercles oranges) contiennent la somme des 4 chiffres figurant dans les rayons correspondant. (Niveau facile)

Téléguider

Endéfinitive

Sur lecôté

Largeurde papier

Pipelette

Dotée

En portée

OublierUne baie Monnaie

bulgare

Rosessur latable

Cela court

Bohémienne

Un sens

Soleil ouLune

RefuséeFait

l'affairePoint du

basSuperlatif

Volontéde petit

Précis

Épreuvede ski

Enchâssé

Sansinégalités

A les

Arches

Qui est àlui

Nappessales

Bonnescôtes

Appel dularge

Dans unlit

Frappéed'étonnement

Pronom...maître

Oiseaucoloré

Passeavantnous

Sorti

Extraterrestre

Matièreau lycée

Idée enfleur

Porterpâle

horoscope du jour

Bélier Vous aurez

besoin de récolter des

informations pour pouvoir avancer. Prenez votre temps avant de vous décider !Vous saurez prendre du recul. Ce sera un effort nécessaire et les résultats vous seront plus que favorables .

Taureau Au cours des

semaines à venir, vos

fi nances peuvent sérieusement s’améliorer, mais vous devriez agir, dès maintenant. Une personne vous donnera quelques informations, qui vous seront très utiles, pour votre vie active. Vous atteindriez vos buts rapidement, si vous usiez encore plus de votre sens de la communication !

Gémeaux Vous aurez

beaucoup d’énergie dans votre vie

active, mais la situation fi nancière ne semble pas s’aligner. Rassurez-vous, la chance de faire un profi t rapide se présentera très bientôt. De plus, il sera couronné de succès. Alors, préparez-vous à agir avec vivacité !

Cancer Vous pourriez

courir contre le temps en ce moment, alors si

une personne vous offre son aide, vous ne saurez refuser. Des changements de direction pourraient être bénéfi ques dans votre vie active. Alors, ouvrez-vous de nouveaux horizons

pour avoir le déclic !

Lion Les voyages, la

carrière et les fi nances seront tous intimement

liés à cette période. mais, en regardant ailleurs, cela pourrait vous conduire à une nouvelle opportunité, pour votre vie professionnelle. Tenez compte de la période, c’est un atout important, et qui orientera largement votre choix .

Vierge Vos perspectives

professionnelles sont bonnes, et

pourraient être encore plus brillantes, si vous preniez plus d’initiatives. Les appels téléphoniques pourraient être la clé de votre succès. Alors, n’hésitez pas, faites appel à vos connaissances

Balance Certaines

négociations commerciales

ou fi nancières exigent des compétences et de la diplomatie. Vous serez dans une situation d’instabilité qui pourrait s’aggraver. Et cela pourrait vous pousser à aller dans de mauvaises directions. Alors, faites preuve de vigilance .

Scorpion Vous risquez

de vous retrouver en

retard à plus d’une occasion. Sortez donc plus tôt, pour éviter les retards. Toutefois, si une personne vous faisiez une réfl exion, le tact et la délicatesse seront de mise. Sinon, vous aggraveriez votre situation. Une belle

complicité pourrait s’installer avec une personne du signe du Poisson !

Sagittaire En partageant

vos idées et vos rêves, vous permettrez à

certaines personnes de votre entourage professionnel, de mieux vous connaître, ainsi, une meilleure collaboration pourrait s’installer. Un projet commun aura toutes les chances de réussir, si vous montriez plus de tolérance .

Capricorne Si vous vous

concentriez à la planifi cation

fi nancière, en début de journée, vous pourriez voir les premiers résultats positifs, avant la fi n de semaine. Alors, n’hésitez pas à revoir votre budget, et tentez de réduire vos dépenses inutiles!

Verseau Chaque jour,

c’est la routine qui vous attend. Alors, pourquoi

ne pas apporter quelques modifi cations ? Vous retrouveriez votre bonne humeur, et votre énergie positive. Coté fi nance, il pourrait y avoir de belles surprises, pour la fi n de la semaine .

Poissons Vous pourriez

faire des progrès,

aujourd’hui, mais pour cela, votre rapidité d’exécution dépendra de votre confi ance. Sinon, les planètes pourraient limiter votre assurance, et votre détermination. Alors, sans trop réfl échir, agissez !

master dominosBUT: Il s’agit de compléter la grille à l’aide des pièces manquantes se trouvant au dessus de la grille, en respectant les deux conditionssuivantes:• Dans chaque ligne doivent fi gurer tous les chiffres de 0 à 6 sans répétition.• Dans chaque colonne doivent fi gurer tous les chiffres de 0 à 6 sans répétition.N.B: Chaque pièce de domino n’existe qu’une et une seule fois dansla grille. NIVEAU 3 (FACILE)

Gémeaux

active, mais la situation fi nancière ne semble pas s’aligner. Rassurez-vous, la

• Dans chaque ligne doivent fi gurer tous les chiffres de 0 à

• Dans chaque colonne doivent fi gurer tous les chiffres de

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