Famille, foyer missionnaire · pour l’avenir du monde » Saint Jean Paul II Le Secrétariat des...

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Vie spirituelle Mariage et fidélité Visages d’Église Louis et Zélie Martin : une sainte famille pour aujourd’hui Église et société La charité : la politique de demain Numéro 485 décembre 2015 4 e trimestre 7 euros Famille, foyer missionnaire

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Vie spirituelleMariage et fidélité

Visages d’ÉgliseLouis et Zélie Martin : une sainte famille pour aujourd’hui

Église et sociétéLa charité : la politique de demain

Numéro 485décembre 20154e trimestre7 euros

Famille, foyer missionnaire

ÉDITORIAL 11

Vie spirituelle 2Mariage et fidélité Père Jacques ROUBERT, s.j.

Prière 5Si tu savais le don de Dieu Secrétariat des Œuvres du Sacré-Cœur

À l’écoute du Pape François 6L'importance de l'institution de la famille et du mariage Pape FRANÇOIS

Biographie 9Sainte Mariam de Bethléem, “la petite arabe” Père Claude MARCHAL

Vivre sa foi 13Vous avez dit : recyclage ? Marie-Pierre et Philippe DURY

Église et société 16La charité d'aujourd'hui, c'est la politique de demain Vincent HERBINET

Message de Paray-le-Monial 19La valeur missionnaire du mariage Père Georges AUDUC

Visage d’Église 23Louis et Zélie Martin : une sainte famille pour aujourd'hui Hélène MONGIN

Heure de prière 27Adoration eucharistique pour notre temps Père Pablo FONTAINE, ss.cc

Témoins 31Devenons les témoins de la Miséricorde divine

Tour d’horizon 34

Réseau de prière du Pape 38

Courrier des lecteurs 39

Retraites 44La Maison du Sacré-Cœur

Prière 45à Notre-Dame qui fait tomber les murs

Sommaire

Revue trimestrielle - 89e année - N°485 - Directeur de la publication : Vincent Herbinet - Rédaction : SOSC, 9 rue Chervier 71600 Paray-le-MonialRéalisation : Bayard Service Édition Centre-Alpes - Savoie Technolac - BP 20308 - 73377 Le Bourget du Lac Cedex - Tél. 04 79 26 16 60

Secrétaire de rédaction : Leïla Oufkir - Graphiste : Alexandre Kubiak - Mise en pages et photogravure : Christine LorentPhoto de couverture : D.R.

Photos intérieures : Secrétariat des Œuvres du Sacré-Cœur, sauf mention contraireImpression : Neuville Impression 71160 Digoin - Dépôt légal : à parution -CPPAP n° 0517G81845 - ISSN 1281-122 X

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La chapelle

Secrétariat des Œuvres du Sacré-Cœur9, rue Chervier 71600 Paray-le-Monial - Tél. 03 85 81 15 04Fax : 03 85 81 95 37 - Courriel : [email protected]

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Une mission d’Église :faire connaître

l’Amour du Cœur de Jésus

« Dans l’Amour qui a sa sourcedans le Cœur du Christse trouve l’Espérance

pour l’avenir du monde »Saint Jean Paul II

Le Secrétariat des Œuvres du Sacré-Cœuranimé par une communauté religieuse

a pour mission de faire connaître l’Amour de ce Cœur « qui a tant aimé les hommes

et qui en est si peu aimé ».

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à l’Adoration eucharistique chaque jour à 18 h, à la messe du 1er vendredi du mois.

La corbeille des lettres

avec vos intentions de prière

Fidèle avec Jésus

I

l peut sembler paradoxal de parler de la fidélité conjugale en évoquant la femme adultère de

l’Évangile, qui n’avait pas su la garder. Mais la réaction si différente des accu-sateurs et de Jésus, devant une faute dont on ne peut contester la gravité, invite à une réflexion plus approfondie.

Jésus, qui a rappelé si ferme-ment la sainteté du mariage, ne pouvait pas rester sans réaction devant la faute. En se mariant, cette femme s’était unie pour toujours à un homme, formant un couple dont la force serait l’amour mutuel, fidèlement gardé toute la vie. Une fidélité qui pouvait faire penser à celle de Dieu envers ses créatures.

Mais Jésus ne voit pas seulement ce qu’a été cette femme, une pécheresse, mais aussi ce qu’elle peut redevenir, une épouse fidèle.

Israël avait bien souvent manqué à la fidélité qu’il devait à son Dieu qui, lui, avait toujours tenu ses promesses. Il avait même pardonné à ceux qui revenaient à lui, redonnant au peuple élu la faveur et la mission qu’il avait confiées. La femme adultère pouvait revenir à une vie de fidélité qui témoi-gnerait que la fidélité de Dieu allait jusqu’au pardon.

Personne n’a osé lancer la première pierre car Jésus a mis en lumière d’autres infidélités. « Va et ne pèche plus. »

Père Jacques ROUBERT, s.j.

La fidélité de Dieu va jusqu’au pardon...

Mariage et fidélitéDieu qui a créé l’homme par amour l’accompagne pendant toute sa vie, toujours fidèle à cet amour. Les chrétiens engagés dans le mariage s’efforcent de se manifester la même fidélité dans l’amour qui les a unis. Ainsi sont-ils pour le monde un signe et une image de la fidélité de Dieu.

Dieu créa le coupleDès les premières pages de la Bible, il

est question de mariage, d’amour et de fidélité. Créé à l’image et ressem-blance d’un Dieu qui est Amour, l’homme ne peut trouver son plein épa-nouissement que dans un environne-ment où il pourra aimer et être aimé tout au long de son existence. Pour lui, pas question de vivre dans la solitude ; Adam a besoin d’une compagne.

L’humanité commence avec un couple : deux êtres à la fois semblables et complémentaires, dont la fécondité per-mettra à cette cellule initiale de devenir une famille.

L’amour mutuel sera la force du couple et de la famille. Aussi, dit la Genèse, l’homme quittera sa première famille pour s’attacher à sa femme et ils ne seront qu’une seule chair. L’amour de Dieu, qui les a créés et qui continue cette œuvre de création durant toute leur vie, les accom-pagnera fidèlement. Ainsi, la fidélité des époux devient-elle une image et un fruit de la fidélité de Dieu.

C’est encore un mariage qu’évoque la fin de la Bible. Dans son Apocalypse, saint Jean voit le nouveau ciel et la nou-velle terre, royaume de l’humanité sau-vée, comme « la nouvelle Jérusalem. Je la vis qui descendait d’auprès de Dieu, parée comme une épouse qui s’est pré-parée pour son époux » (Ap. 21, 2). D’ailleurs, la fidélité du mariage a été utilisée plus d’une fois par les prophètes pour caractériser les relations de Dieu avec le peuple choisi.

Fidélité difficileLes auditeurs de Jésus étaient aussi

variés que les terrains qui recevaient les grains jetés par le semeur de la para-bole. Si certains adhéraient à la parole Le sacrement de mariage signifie

que Dieu fait alliance avec les époux.

VIE SPIRITUELLE 3VIE SPIRITUELLE

du Maître, beaucoup retombaient dans une médiocrité qui ne pouvait pas accueillir des paroles jugées trop dures ; sans parler de ceux qui n’étaient venus que pour trouver des motifs d’accusa-tion contre le prédicateur.

On comprend que les exigences de Jésus à propos du mariage aient suscité contestations et critiques. Les opposants n’avaient-ils pas pour eux l’autorité de Moïse qui avait concédé le divorce dans certaines conditions ? On déclare légal ce qu’on ne peut contrôler : une solution de facilité qu’on retrouvera plus d’une fois dans l’histoire. Mais Jésus rappelle la vraie tradition qui est cette fidélité que n’acceptent plus les cœurs endurcis qui ne savent plus aimer.

Mais Jésus est aussi celui qui pardonne à la femme adultère pour qu’elle puisse reprendre une vie conju-gale de fidélité. Le sacrement de mariage signifie que Dieu fait alliance avec les époux. Il n’est pas la fête d’un instant, mais une source de grâce, qui coulera pendant toute la vie du couple.

CanaEn présentant les noces de Cana

comme le premier signe accompli par Jésus, saint Jean donne un cadre nuptial à l’alliance qui va se créer entre Jésus et les disciples, le noyau de la future Église. Jésus s’est désigné lui-même comme « l'Époux ». A ceux qui s’étonnent de ne pas voir ses disciples jeûner comme ceux de Jean-Baptiste, il répond que cela n’est pas jus-tifié lorsque l'Époux est avec ses amis. Quant à l'Époux qu’attendent les dix vierges de la parabole, c’est bien du Sauveur qu’il s’agit.

C’est Marie qui était invitée à Cana et il semble bien que c’est sa pré-sence qui a entraîné celle de Jésus et de ses disciples. N’est-ce pas la vocation de Marie que de donner son Fils au monde ? Quant aux disciples venus avec Jésus, l’évangéliste nous dit qu’à la vue du miracle, « ils crurent en lui. » Ainsi, comme entre ces époux qui se sont pro-mis une fidélité mutuelle, une fidélité semblable vient de naître chez ceux qui croient maintenant en leur maître. Jésus, Marie, les disciples : c’est déjà une Église embryonnaire qui commence à vivre au milieu de ces noces. Saint Paul pourra dire aux chrétiens d’aimer leurs femmes « comme le Christ a aimé l'Église. »

Sans la présence attentive de Marie et le pouvoir de Jésus, la fête aurait été gâchée et les époux humi-liés, eux qui avaient tout préparé. Comme à Cana, il faut inviter Jésus et Marie aux noces : ils aideront les époux à prendre un bon départ sur cette route de fidélité.

Comme à Cana, il faut inviter Jésus et Marie aux noces.

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Amour et fidélitéLes disciples de Jésus reçurent pour

la première fois le nom de chrétiens à Antioche. Les gens avaient reconnu que ce lien avec le Messie était leur caracté-ristique principale. De nos jours, on emploie volontiers le mot « fidèles » pour désigner les chrétiens qui se ras-semblent, unis par la même foi, pour célébrer leur Sauveur. Par leurs réunions dominicales, ils affirment publiquement que la foi reçue au baptême est tou-jours vivante et qu’ils veulent rester les disciples du Dieu auquel ils se sont confiés. Ainsi, les médias qui rendent compte des grands rassemblements de chrétiens à Rome, dans les J.M.J. ou les grands lieux de pèlerinage les appellent « fidèles » ; c’est cette fidélité à Dieu qui les frappe ; ils comprennent aussi qu’un Dieu qui peut ainsi mobiliser tant de gens doit lui-même être reconnu comme parfaitement fidèle.

Il en est de même pour toutes les fidélités à un engagement chrétien et spécialement pour celle qu’exige le sacrement de mariage. Ces « fidèles » méritent ce nom s’ils manifestent, dans les divers lieux où ils vivent, une confor-mité à l’enseignement de l'Évangile. La fidélité peut être parfois difficile. C’était vrai au temps de Jésus ; ce l’est à toutes les époques, et en particulier dans la société actuelle. La permissivité qui s’est installée dans les mœurs, l’in-compréhension fréquente de ce qu’est réellement le mariage y rendent la fidé-lité plus méritoire. Mais le témoignage des époux n’en sera que plus frappant. A ceux qui s’en étonnent, ils pourront répondre que leur fidélité est soutenue par l’accompagnement constant d’un Dieu qui tient toujours ses pro-messes. ■

Père Jacques ROUBERT, s.j.

Les « fidèles » méritent ce nom s’ils manifestent, dans les divers lieux où ils vivent, une conformité à l’enseignement de l'Évangile.

©

Ciric

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Si tu savais le don de DieuSi tu savais le don de Dieu : le cadeau merveilleux que t’offre le Seigneur en son Fils, Jésus, devenu l’un de nous, prenant chair de la Vierge Marie !

Si tu savais combien tu es aimé par Lui, qui nous révèle la tendresse du Père !

Si tu connaissais ce Cœur miséricordieux, qui bat au rythme de l’amour

et attend que tu lui donnes le tien, tu courrais auprès de lui, présent dans l’Eucharistie.

N’aie pas peur… d’où que tu viennes, Jésus est venu pour toi. Il connaît ton histoire, l’espérance que tu portes et tes fragilités. Il accueille tout, pour tout recréer.

Il met en lumière tes blessures pour t’ouvrir un chemin de liberté, viens donc déposer, auprès de Lui, ton cœur empli de soucis. Fais silence et écoute, espère et rends grâce.

Né de la Vierge Marie et toujours vivant dans l’Eucharistie, Jésus inscrit dans ton cœur cette parole de Vie : « tu as du prix à mes yeux et je t’aime. »

Alors, sûr de son amour, cours annoncer à tous ceux que tu rencontres : « J’ai trouvé Celui qui apporte l’espérance et la paix, Jésus, le Sauveur du monde. »

Secrétariat des Œuvres du Sacré-Cœur

À L’ÉCOUTE DU PAPE FRANÇOISÀ L’ÉCOUTE DU PAPE FRANÇOIS 76

«Le synode a permis d’écouter et de faire entendre les voix des familles et des pasteurs de l’Église qui sont venus

à Rome en portant sur leurs épaules les poids et les espérances, les richesses et les défis des familles de toutes les parties du monde.

Il signifie :

▪ Avoir donné la preuve de la vivacité de l'Église catholique qui n’a pas peur de secouer les consciences anesthésiées ou de se salir les mains en discutant de la famille d’une façon animée et franche.

▪ Avoir cherché à regarder et à lire la réalité, ou plutôt les réalités, d’aujourd’hui avec les yeux de Dieu, pour allumer et pour éclairer avec la flamme de la foi les cœurs des hommes, en un moment historique de découragement et de crise sociale, économique, morale et de néga-tivité dominante.

▪ Avoir témoigné à tous que l’Évangile demeure pour l’Église la source vive d’éternelle nouveauté, contre qui veut « l’endoctriner »

Le synode qui s’est terminé le 24 octobre dernier a incité tout le monde à comprendre l’importance de l’institution de la famille et du mariage entre un homme et une femme, fondé sur l’unité et sur l’indissolubilité et à l’apprécier comme base fondamentale de la société et de la vie humaine.

L’importance de l’institution de la famille et du mariage

en pierres mortes à lancer contre les autres.

▪ Avoir mis à nu les cœurs fermés qui souvent se cachent jusque derrière les enseignements de l’Église ou der-rière les bonnes intentions pour s’as-seoir sur la cathèdre de Moïse et juger, quelquefois avec supériorité et superfi-cialité, les cas difficiles et les familles blessées.

L’eau vive pour désaltérer les cœurs desséchés

Le synode signifie enfin avoir affirmé que l’Église est Église des pauvres en esprit et des pécheurs en recherche du pardon et pas seulement des justes et des saints, ou plutôt des justes et des saints quand ils se sentent pauvres et pécheurs. Il a ouvert des horizons pour transmettre la beauté de la Nouveauté chré-tienne, quelquefois recouverte par la rouille d’un langage archaïque ou simple-ment incompréhensible, et offre une image vivante d’une Église qui n’utilise pas « des formulaires préparés d’avance », mais qui puise à la source inépuisable de sa foi une eau vive pour désaltérer les cœurs desséchés.

Et sans jamais tomber dans le danger du relativisme ou du fait de diaboliser les autres, nous avons cherché à embrasser pleinement et courageusement la bonté et la Miséricorde de Dieu qui surpasse nos calculs humains et qui ne désire rien d’autre que « tous les hommes soient sauvés » (1 Tm 2, 4), pour insérer et pour vivre ce synode dans le contexte de l’Année extraordinaire de la Miséricorde que l’Église est appelée à vivre.

L’expérience du Synode nous a fait aussi mieux comprendre que les vrais défenseurs de la doctrine ne sont pas ceux

qui défendent la lettre mais l’esprit ; non les idées mais l’homme ; non les formules mais la gratuité de l’amour de Dieu et de son pardon. Cela ne signifie en aucune façon diminuer l’importance des formules, des lois et des commandements divins, mais exalter la grandeur du vrai Dieu qui ne nous traite pas selon nos mérites et pas même selon nos œuvres mais uni-quement selon la générosité illimi-tée de sa Miséricorde.

Proclamer la Miséricorde de Dieu

En ce sens, le juste repentir, les œuvres et les efforts humains prennent un sens plus profond, non comme prix du Salut qu’on ne peut pas acquérir, accompli gratuitement par le Christ sur la Croix, mais comme réponse à Celui qui nous a aimés le premier et nous a sauvés au prix de son sang innocent, tandis que nous étions encore pécheurs.

Le premier devoir de l’Église n’est pas celui de distribuer des condamna-tions ou des anathèmes mais il est celui de proclamer la Miséricorde de Dieu, d’appeler à la conversion et de conduire tous les hommes au Salut du Seigneur.

Le Bienheureux Paul VI, avec des paroles magnifiques, disait : « Nous pou-vons donc penser que chacun de nos péchés ou fuite de Dieu allume en lui

8 BIOGRAPHIE 9

@Pape François Laissons l’amour de Dieu s’enraci-ner en nous, nous serons ainsi capables de nous donner nous-mêmes aux autres.

Chers jeunes, n’ayez pas peur de tout donner. Le Christ ne déçoit jamais.

Le travail est important, mais aussi le repos. Apprenons à respecter le temps du repos, surtout celui du dimanche.

Malgré les injustices et les souffrances, la victoire du Seigneur est certaine.

Chaque fois que nous faisons le signe de la croix, nous nous approchons du grand mystère de La Trinité.

Est-ce que nous disons « merci » à Dieu chaque jour ?

Demandons à la Vierge Marie d’aider toutes les familles, spécialement celles qui souffrent à cause du manque de travail.

Un chrétien trop attaché à l’argent s’est trompé de route.

Quand nous faisons l’expérience de l’amour miséricordieux du Père, nous sommes davantage capables de partager cette joie avec les autres.

Dans une famille chrétienne nous apprenons de nombreuses vertus ; surtout à aimer sans rien demander en échange.

Tweets Une enfance arabeSa patrie, ce sont les collines de

Haute-Galilée. Des collines blanches dans le soleil avec des figuiers, des amandiers, des épines aussi, beaucoup d’épines. Les villages y étaient chré-tiens, musulmans ou druses. Sa famille, les Baouardy, a une histoire où on croit lire des pages de l’Ancien Testament : un père artisan emprisonné par les autorités turques sur une fausse dénon-ciation, et puis la vérité qui éclate contre toute attente. Une nombreuse lignée de garçons morts en bas-âge ; des parents désolés, mais pleins d’espérance qui font à pied le pèlerinage à Beth-léem et promettent, dans la Grotte de la Nativité, que si Dieu leur accorde encore un enfant, il lui sera consacré.

C’est une fille. On l’appelle Mariam, Marie. Elle a d’abord quelques années heureuses dans son village d’Abel-lin sur la colline des amandiers. Et puis, très tôt, elle est orpheline. Elle est confiée à un oncle qui l’emmène à Alexandrie d’Égypte et arrange son mariage avec un lointain parent qu’elle ne connaît pas. Elle a 13 ans. Elle s’enfuit mais, victime d’un monde passionné et violent, elle a la gorge tranchée. Ici commence une longue suite de faits étonnants qu’on est obligé de raconter en les regardant de l’exté-rieur, mais qui eurent pour elle une autre face, une familiarité d’enfant avec la Vierge, les Anges et les Saints. Elle a été abandonnée sanglante dans une ruelle d’Alexandrie ; elle se souvient qu’elle a été soignée doucement dans une grotte

Sainte Mariam de Bethléem“la petite arabe”Le 17 mai 2015, le pape François proclamait la sainteté d’une carmélite, sœur Marie de Jésus crucifié, morte à Bethléem en 1878 à l’âge de 33 ans. C’était une jeune Palestinienne née en Galilée (1846-1878) d’une famille arabe et chrétienne. Sa vie, semée de miracles, semble sortir tout droit de la Légende dorée des saints du Moyen-Âge. On croit lire les scènes hautes en couleurs des anciens vitraux des cathédrales. Pourtant, ce n’était pas un passé lointain et obscur, mais dans la pleine période scientiste du XIXe siècle.

une flamme d’un plus intense amour, un désir de nous reprendre et de nous réinsérer dans son plan de salut. Dieu, dans le Christ, se révèle infiniment bon. Et non seulement en lui-même ; Dieu est - nous le disons en pleurant - bon pour nous. Il nous aime, nous cherche, pense à nous, nous connaît, nous inspire et nous attend. Il sera heureux le jour où nous nous retournerons et dirons : “ Seigneur, dans ta bonté, pardonne-moi. Voici, donc, notre repentir devenir la joie de Dieu.” »

Saint Jean Paul II affirmait éga-lement que : « L’Église vit d’une vie authentique lorsqu’elle professe et pro-clame la Miséricorde et lorsqu’elle conduit les hommes aux sources de la Miséricorde du Sauveur, dont elle est la dépositaire et la dispensatrice ».

De même, le pape Benoît XVI disait : « La Miséricorde est en réalité le noyau central du message évangélique, c’est le nom même de Dieu…

Tout ce que l’Église dit et fait, mani-feste la Miséricorde que Dieu nourrit pour les hommes, donc pour nous. Lorsque l’Église doit rappeler une vérité méconnue, ou un bien trahi, elle le fait toujours poussée par l’amour miséricordieux, afin que les hommes aient la vie et l’aient en abondance. »

Sous cet éclairage, et grâce à ce temps de grâce que l’Église a vécu, en parlant et discutant de la famille, nous nous sentons enrichis mutuellement ; et beaucoup d’entre nous ont expérimenté l’action de l’Esprit Saint, qui est le véritable protagoniste et artisan du synode. Pour nous tous, le mot « famille » ne résonne plus comme avant, au point qu’en elle nous trouvons déjà le résumé de sa vocation et la signi-fication de tout le chemin synodal. » ■

À L’ÉCOUTE DU PAPE FRANÇOIS

terrestres la proximité angélique. Il n’y a pas d’autres mots pour dire cela.

Les fondationsLa même année, elle est envoyée

avec un petit groupe de religieuses pour fonder un carmel à Mangalore aux Indes. C’est la vie d’un monastère en fondation dans un pays pauvre. Elle y fait profession, et puis elle est reprise par un nouvel assaut de Satan qui déconcerte davantage les autorités, sans doute moins expérimentées que celles de Pau. Revenue dans son premier monastère, elle y passe encore deux ans, et puis elle est chargée d’une fondation nouvelle à Bethléem d’abord, et puis à Nazareth. Elle est heureuse de revoir en passant son petit village d’Abellin. Ardente et forte, elle participe activement aux travaux, anime le chantier, porte les seaux d’eau. Rien ne la décourage sur la colline pierreuse où peut-être le jeune David a fait passer son troupeau. « La paix est mon partage, disait-elle, la paix et la croix, mais la croix et le découragement sont le partage de l’ennemi et de ceux qui écoutent l’en-nemi. »

Elle mourut au petit matin du 26 août 1878, après une nuit d’agonie rendue plus terrible par la gangrène qui avait pris un de ses bras. Le vent chaud du désert couvrait de poussière les collines sans verdure de cette fin du mois d’août.

Une vie extraordinaire et humble

Sainte Mariam fut presque contem-poraine d’une autre sainte du carmel, Thérèse de Lisieux née en 1873 et dont la vie ne fut marquée d’aucun

phénomène éclatant. Les lignes tracées par Dieu dans les vies écrivent l’Évan-gile d’une manière différente, suivant les tempéraments et les racines humaines. Mariam, née au pays de Jésus, a actualisé le bouleversement qu’on peut lire au début de l’Évangile de Saint Marc, les possessions, les miracles, l’étonnement et même l’effroi suscité chez ceux qui regardaient.

Et puis aussi la pureté des paraboles et la poésie des psaumes. Elle aimait spontanément les fleurs, les arbres, les nuages à cause du Père qui a créé tout cela. Les animaux venaient auprès d’elle comme auprès de Saint François d’Assise.

Elle avait le don de poésie :« À qui ressemblerai-je ?Aux petits oiseaux dans leur nid.Si le père et la mère ne leur portent à manger, ils meurent de faim.Ainsi mon âme sans vous, Seigneur ; elle n’a pas sa nourriture, elle ne peut vivre.À qui ressemblerai-je ?Au petit grain de froment jeté en terre.

Carmel de Bethléem fondé par Sainte Mariam.

BIOGRAPHIEBIOGRAPHIE 1110

par une mystérieuse dame en bleu. Son cou est resté marqué d’une profonde cicatrice.

Elle veut aller retrouver son village, mais une tempête empêche le bateau d’aborder au port d’Haïfa. On la débarque à Jaffa et sa route passe nécessairement par Jérusalem.

La route de la vocationDans les ruelles de la Vieille ville, un

mystérieux compagnon, qui se manifes-tera encore plusieurs fois dans sa vie, la conduit à la basilique du Saint-Sépulcre où elle fait vœu de virginité. La famille où elle s’est engagée comme domes-tique l’emmène à Marseille où elle entre après quelque temps chez les sœurs de Saint-Joseph-de-l’Apparition qui ont de nombreuses communautés en Orient. On l’appelle Mariam l’Arabe.

Les sœurs aiment sa joie, sa gentil-lesse, mais elles sont étonnées, et même effrayées par les phénomènes mystiques fréquents, extraordinaires, auxquelles elle est sujette. Des extases la saisissent à la cuisine ou à la buanderie,

la sœur maîtresse des novices voit sur elle les premières traces des stigmates. Alors les supérieures pensent que sa place est plutôt dans une communauté contemplative et l’orientent vers le carmel de Pau où les sœurs acceptent d’accueillir cette fille peu commune. Elle y devient sœur Marie-de-Jésus-Crucifié. Elle y accomplit exactement tout ce que doit faire une carmélite : l’office, les heures d’oraison, les travaux de la com-munauté qu’elle fait avec une joie enfan-tine. La supérieure doit souvent, au nom de l’obéissance rompre ses extases, la ramener à terre dans ses moments de lévitation. Mais le tissu de cette vie est si simple, si clair que le surnaturel y paraît à peine extraordinaire. Elle a la légè-reté de l’enfance et en même temps la clairvoyance de ceux qui ont une grande expérience spirituelle. Les biographes citent à son propos la parole de Jésus qui propose « la simplicité des colombes et la prudence des serpents ».

Partageant les souffrances de Jésus par les stigmates de la Passion qu’elle porte dans sa chair, elle connaît aussi, comme Jésus au désert, un assaut terrible de Satan durant 40 jours de l’année 1868. Une nuit terrible du corps et de l’esprit où elle est assiégée par les puissances infernales. Épreuve dont elle est consciente et qu’elle avait parfaitement annoncée : « Le démon n’aura puissance que sur mon corps. Mon âme sera cachée ». Au bout de l'épreuve, s'accomplit pour elle ce que l’Évangile de saint Marc raconte de Jésus après la tentation : « Les anges le ser-vaient ». L'humiliation a cédé la place à une légèreté du corps et à une joie de l’âme qui traduisent dans les réalités

Dieu recycle tout. Il n’y a aucune souffrance dont Dieu ne puisse se servir pour la transformer en chemin de guérison et de vie. Nous n’avons aucune crainte à avoir. Nous pouvons nous présenter devant Jésus comme des enfants confiants dans le pouvoir de la Miséricorde qui redresse te donne vie.

Nous avons tous en mémoire ces images vues à la télé : des montagnes de détritus de

toutes sortes, aux portes de grandes mégapoles de notre monde. Même chez nous, nous sommes parfois surpris de trouver, au détour d’une promenade, dans une zone un peu perdue, des sur-faces gigantesques remplies de voitures, ou encore d’énormes tas de pneus usa-gés… En bref, nous avons parfois l’im-pression que nous allons finir submer-gés par les déchets que nous produisons, d’où la nécessité qui s’impose à tous aujourd’hui : le tri et le recyclage. Et si ce tri s’imposait encore davantage à tout ce qui fait notre vie ?

A l’école ou en famille, les enfants sont sensibilisés dès leur plus jeune âge à cette nécessité. D’un côté, les papiers dans la poubelle jaune, de l’autre

Vous avez dit : recyclage ?

BIOGRAPHIE12 VIVRE SA FOI 13

Si la rosée ne tombe pas, si le soleil ne le réchauffe pas, le grain moisit.Mais si vous donnez votre rosée et votre soleil, le petit grain sera humecté et réchauffé ; il prendra racine et donnera une belle plante avec beaucoup de grains.À qui ressemblerai-je, Seigneur ? »

Plusieurs écrivains ou philosophes du début du XXe siècle l’ont saluée comme un rayon lumineux venu directement de l’Évangile : Francis Jammes, Jacques Maritain, Louis Massignon. Plus chère encore à notre cœur est l’acclamation des gens de Bethléem le jour de sa mort : « Al Qiddissa », la Sainte.

Tirée un jour d'une extase devant sa fenêtre ouverte sur le petit matin, elle disait à la prieure du carmel : « Tout le monde dort, et Dieu, si rempli de bonté, personne ne pense à lui. Vois, la nature le loue, le ciel, les étoiles, les arbres, les herbes, tout le loue et l’homme, qui a connaissance de ses bienfaits, qui devrait le louer, il dort.

- Allons réveiller l’univers ».

Que l’intercession de sainte Mariam réveille aujourd’hui nos cœurs endor-mis. ■

Père Claude MARCHALLe tissu de cette vie est si simple, si clair, que le surnaturel y paraît à peine extraordinaire.

« Le Seigneur frappe à toutes les portes, personne ne veut lui ouvrir ;

Il appelle personne ne répond ; Il attend, personne ne vient !

Ouvrez-lui votre cœur, faites-le entrer dedans, donnez-lui tout.

Ne pensez qu’à lui, n’aimez que lui, faites tout pour lui. »

Sœur Marie de Jésus crucifié

« En elle, tout nous parle de Jésus » disait Jean Paul II. Nous nous réjouissons que cette fleur de Terre Sainte soit donnée en exemple à l’Église universelle et particulièrement au Proche-Orient. C’est une grande joie, un signe d’espérance et de soutien pour les chrétiens d’Orient.

VIVRE SA FOIVIVRE SA FOI 1514

les plastiques, dans une troisième pou-belle, les déchets ménagers, sans oublier de mettre de côté les bouteilles en verre et puis aussi les bouchons en plastique. Bien sûr, les piles auront une destination particulière, ainsi que les cartouches d’imprimantes…

Le tri est devenu une réalité incon-tournable, dans notre monde de sur-consommation, et une de nos tâches consiste à l’apprendre à nos enfants. Cela n’est pas facile, et demande même une certaine discipline :- Ce serait tellement plus simple de tout

mettre dans une même poubelle !- Cela peut nous paraître une véritable

perte de temps.- A quoi cela sert-il au final ? Nous nous

posons parfois ce genre de question, n’est-ce pas ?

Comme quoi, là aussi, pour que la tâche devienne plus facile, nous avons besoin tout d’abord de lui donner du sens. Ensuite, une bonne organisation s’impose, pour que ce tri s’opère natu-rellement. En plus, s’ajoute une diffi-culté, souvent vécue dans une famille ou une communauté : souvent, l’un voudrait tout garder, ou presque, et l’autre tout jeter, ou presque. Donc le tri s’impose, et avant lui, la question de savoir ce dont on se débarrasse ou pas, et ce qui pourrait avoir un second usage.

Ce tri est encore plus impor-tant dans tout ce qui fait notre vie : ce que nous possédons d’abord, d’un point de vue matériel. Ensuite, nos occupations, nos engagements, nos priorités, nos certitudes parfois ! Des choses encombrantes ou inutiles,

il doit bien s’en cacher quelque part également dans notre emploi du temps, dans nos préoccupations… Dieu veut le meilleur pour nous-mêmes, aussi désire-t-il nous mon-trer, petit à petit, et si nous y consen-tons, tout ce qui est superflu, et que nous avons pris comme étant des élé-ments essentiels à notre équilibre. Le but étant de nous délester, pour pou-voir avancer dans une plus grande liberté, sans être alourdi de tout un fatras inutile et encombrant. Cela nous permettra, en plus, de pouvoir don-ner, partager…

La famille, lieu d’annonce de l’amour de Dieu

L’avantage, avec Dieu, c’est qu’il recycle tout, et qu’il en tire du neuf. Il n’y a aucune souffrance dont Dieu ne puisse se servir pour la transformer en chemin de guéri-son et de vie.

Donc, nous n’avons aucune crainte à avoir. Si nous lui donnons notre accord, c’est sûr : il va bientôt se mettre à la tâche avec nous. Ne cherchons pas à nous pré-senter à lui bien propres, tirés à quatre épingles. Nous pouvons plutôt nous pré-senter devant Jésus comme des enfants, confiants dans le pouvoir de la Miséricorde qui redresse et redonne vie. Pour cela, la prière reste le lieu et le moyen privilégié de l’accueil du Christ ressuscité. Le pape François nous rap-pelle que l’écoute de la Parole est le fondement sur lequel repose toute famille chrétienne. Ainsi seulement, dit-il, nos familles pourront devenir des lieux d’annonce de l’amour de Dieu, de l’épanouissement humain, de l’appren-tissage du respect de l’autre et de l’ou-verture à la différence.

Alors, s’il est un tri que nous pou-vons entreprendre nous-mêmes, c’est celui-ci : telle occupation, tel bien maté-riel, tel loisir… Me sont-ils des aides pour vivre la prière, ou au contraire un obstacle ? Comment puis-je déga-ger du temps, rien que pour le Seigneur ? Comme nous le rappelle la petite Thérèse, Dieu fait à peu près tout. Nous avons cependant à lui montrer notre bonne volonté, notre désir pro-fond. Et Lui s’occupera du reste. L’essentiel que nous puissions lui offrir est une partie bien définie de notre temps, si précieux.

Au lieu de venir près de l’Enfant Jésus avec de superbes cadeaux bien ficelés, approchons-nous et déposons avec simplicité mais aussi avec audace tout ce qui fait nos vies, en lui laissant, et ce sera là notre présent le plus précieux, le soin de faire le tri lui-même. Il saura bien ce qui mérite d’être conservé, et ce qui relève au contraire du recyclage. Pour rendre visite au nouveau-né, et comme le rap-pelait une publicité récente : « Venez comme vous êtes ! »

Bonne marche vers Noël ! ■

Marie-Pierre et Philippe DURY

« Pour moi, la prière, c’est un élan du cœur, c’est un simple regard jeté vers le Ciel, c’est un cri de reconnaissance et d’amour au sein de l’épreuve comme au sein de la joie ; enfin c’est quelque chose de grand, de surnaturel, qui me dilate l’âme et m’unit à Jésus. »

Sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus

DÉCOUVERTE ÉGLISE ET SOCIÉTÉ

La charité d’aujourd’hui, c’est la politique de demain

ÉGLISE ET SOCIÉTÉ16 17

que « votre lumière brille aux yeux des hommes, pour qu’en voyant vos bonnes actions, ils rendent gloire à votre Père qui est aux cieux » (Matthieu 5, 16). En cette année de la Miséricorde, la foi nous donne une force car, en plus de l’amour que Dieu manifeste à notre égard par le don de son Esprit, il y a aussi l’Évangile, sa Parole vivante, qui nous appelle sans cesse à nous décentrer de notre ego. Cela veut dire que nous pourrions renoncer clai-rement à rechercher notre épanouisse-ment personnel quand cela va à l’en-contre de notre engagement de chrétien au cœur du monde. Jésus a dit : « Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime. »

Selon la doctrine de l’Église, la cha-rité désigne d’abord l’amour de Dieu pour chaque homme et pour toute l’hu-manité. En agissant avec charité, les chrétiens placent l’amour comme étant d’abord reçu de Dieu, et c’est à partir de ce don, de ce fondement spirituel qu’ils deviennent sujets de cet amour et conduits à aimer leurs frères. La charité place le lien spi-rituel transcendant au fondement de tout lien social. Benoît XVI dans sa lettre encyclique Dieu est amour, explique fort bien ce processus :

« L’amour du prochain consiste précisément dans le fait que j’aime aussi, en Dieu et avec Dieu, la per-sonne que je ne connais même pas. Au-delà de l’apparence extérieure de l’autre, jaillit son attente intérieure d’un geste d’amour, d’un geste d’atten-tion, que je ne lui donne pas seulement à travers des organisations créées

à cet effet, l’acceptant peut être comme une nécessité politique. Je vois avec les yeux du Christ et je peux donner à l’autre bien plus que les choses qui lui sont extérieurement nécessaires : je peux lui donner le regard d’amour dont il a besoin. »

La charité pour raviver notre société apathique

Benoît XVI nous invite donc à aimer en vérité ce prochain, qui n’est pas une personne abstraite. Le prochain qui se présente à moi est à aimer dans sa diffé-rence et sa fragilité : l’agriculteur dont la filière est en crise, en achetant direc-tement à la ferme ; le fabricant de vête-ments ou de jouets de fabrication « durable » au lieu d’acheter de grandes marques qui externalisent au Bangla-desh et dont les ouvriers sont soumis aux produits chimiques et aux cadences inhumaines ; le financier qui va mettre en jeu sa carrière et sa famille pour se lancer exclusivement dans l’investisse-ment solidaire ; ou la personnalité poli-tique qui risque son élection sur une prise de position en faveur de la vie, en accord avec sa foi… Saint Jean Paul II définit

merveilleusement bien les chemins qui mènent à la

charité, c’est-à-dire ceux à l’opposé d’une attitude égoïste, distante, mépri-sante envers les plus fragiles : « Il fau-dra abandonner la mentalité qui consi-dère les pauvres - personnes et peuples - presque comme un fardeau, comme d’ennuyeux importuns qui prétendent consommer ce que d’autres ont produit. Les pauvres revendiquent le droit d’avoir leur part des biens matériels et de mettre à profit leur capacité de tra-vail afin de créer un monde plus juste et plus prospère pour tous. Le progrès

des pauvres est une grande chance pour la croissance morale, culturelle et même économique de toute l’humanité » (Centesimus annus, n° 28).

La foi nous donne une forceLe chrétien convaincu pourra poser

des actes en vérité dans sa paroisse ou au sein du diocèse pour soutenir un projet de solidarité, inviter les per-sonnes habituellement oubliées ou mar-ginalisées, favoriser une meilleure par-ticipation des personnes handicapées à la vie paroissiale, faire attention aux souffrances humaines à deux pas de chez soi… Comme le déclare le Christ,

« Je crois que le travail de la charité est de préparer la justice sociale de demain. »

Mgr Rhodain

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D.R.

Tout près de nous, nous connaissons des familles à la dérive, des souffrants, des chômeurs, des personnes mal logées. Beaucoup de personnes et de familles sont isolées, en situation de précarité ou en danger d’y tomber. Nous, chrétiens, voulons redire notre conviction qu’il est possible aujourd’hui de construire un monde nouveau édifié sur la charité.

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Ciric

ÉGLISE ET SOCIÉTÉ18

Le Message de Paray-le-Monial

La valeur missionnaire du mariageFoyer d’amour, la famille est appelée par le Seigneur à communiquer sa flamme. Elle a une vocation missionnaire. En consonance avec l’Évangile, le message de Paray nous invite à découvrir la grandeur de cette mission.

A u cours d’une session, une religieuse canadienne âgée évoquait sa famille : treize

enfants dont deux prêtres et trois reli-gieuses. Elle précisait avec humour que le contexte de l’époque favorisait les vocations. À tout prendre, disait-elle, les parents trouvaient normal que plusieurs de leurs enfants s’orientent vers la vie consacrée. Ceux-ci leur cau-seraient moins de soucis que les autres ! Surtout, la prière quotidienne,

la présence de prêtres et de religieuses tout proches des familles, le goût de servir offraient à des jeunes la possibilité de donner sens à leur générosité. La reli-gieuse ne prétendait pas faire de sa famille un modèle. Elle convenait qu’à notre époque, ce style de vie avait dis-paru. Elle déplorait le laisser-aller, le relâ-chement des mœurs, le fait que le modèle familial d’autrefois n’avait pas ou peu d’écho dans la société présente qui sem-blait ne pas en proposer d’autres…

Mgr Rodhain, fondateur du Secours catholique, nous rappelle : « la charité d’aujourd’hui, c’est la politique de demain. » Il écrit précisément : « Je crois que le travail de la charité n’est pas de faire des structures, mais de pré-parer la justice sociale de demain. Une œuvre charitable peut prendre des ini-tiatives qu’un gouvernement ne prend pas. C’est un rôle d’invention, un rôle d’imagination. L’État a peu d’imagina-tion, les structures sont toujours lourdes. Il faut des petites flammes, des petites flammèches qui courent devant. C’est le rôle de la charité. »

En effet, aujourd’hui, nous n’avons sans doute pas grand-chose à attendre d’un État en faillite financière, politique et morale. Il est lui-même le reflet d’une société de plus en plus marquée par le consumérisme, l’individualisme, le sécu-larisme et la peur. Notre devoir de chré-tien engagé n’est pas de dire ce que l’État doit faire, car celui-ci est ankylosé.

Notre devoir de chrétien est d’agir, même au plus petit niveau, du mieux que nous pouvons, groupés autour de nos paroisses, de nos associations et de nos mouvements, pour raviver notre société apathique. « Pour nous chrétiens, Dieu lui-même est la source de la charité, et une charité qui n’est pas seulement de la philanthropie, mais le don de soi », a dit récemment le cardinal Robert Sarah.

Avec le synode romain sur la Famille, l’Église pose un regard bienveillant et plein de Miséricorde sur les familles telles qu’elles sont : les plus joyeuses qu’il faut animer, les familles en difficulté qu’il faut soutenir, les familles brisées à consoler qu’il faut rebâtir… Il y a un désir de vivre en famille ou en commu-nauté, sous le regard de Dieu, qui est ins-crit dans le cœur de tous. Personne ne souhaite rester seul, privé de liens frater-nels avec les autres. Dans son livre Catholique anonyme, le producteur de télévision Thierry Bizot dit à quel point la découverte de la foi a changé sa manière de vivre avec les autres : « Un nouveau soleil venait d’apparaître dans ma galaxie, me forçant à reconsidérer toutes mes valeurs sous ce nouveau jour, m’ap-portant un bonheur indiscutable. »

Le pape François affirme : « La famille et la paroisse sont les deux lieux où se réalise cette communion d’amour qui trouve sa source ultime en Dieu. » Sous la conduite de la sainte Vierge, il invite ainsi les familles à être porteuses de charité, à apporter leurs dons pré-cieux pour la communauté et à s’ouvrir au monde. Familles, soyez donc le sel de la terre ! ■

Vincent HERBINET

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Notre-Dame de l’Alliance.

VISAGE D’ÉGLISEDÉCOUVERTE

Le Message de Paray-le-Monial - La valeur missionnaire du mariage2120

Le synode romain d’octobre 2015 a mis en évidence la complexité des types de familles. Il a noté que la mon-dialisation galopante et l’influence délétère de certains médias ne contri-buaient pas à la bonne santé des familles. Sans vouloir proposer un modèle unique, le synode a, de toute manière, insisté sur les « fondamen-taux » de l’engagement sacramentel. Il a noté la valeur missionnaire du mariage et proclamé que, sans amour véritable, la famille court le risque de se dissocier. Où puiser l’amour-charité sinon à la source, en Dieu-Trinité et dans le mystère pas-cal ? L’Esprit Saint imprime dans les cœurs la marque du service et d’une vie donnée jusqu’au bout.

L’amour est fait pour être aiméNous rejoignons ici Sainte

Marguerite-Marie. Malgré de nombreux obstacles, la jeune fille a rejoint, en l’été 1671, à l’âge de 24 ans, le monastère de la Visitation de Paray-le-Monial. « C’est ici que je te veux », lui avait soufflé Jésus. Très vite, elle est favorisée de grâces mystiques insignes. Le 27 décem-bre 1673, le Seigneur se présente à elle au cours d’une première « grande apparition ». Elle écrira par la suite : « Il me fit reposer fort longtemps sur sa divine poitrine où il me découvrit les merveilles de son amour et les secrets inexplicables de son Sacré-Cœur. » Et de citer les paroles de Jésus : « Mon divin cœur est si passionné d’amour

pour les hommes et pour toi en particulier que, ne pouvant plus contenir en lui-même les flammes de son ardente charité, il faut qu’il les répande par ton moyen. » À pre-mière vue, cet événement ne concerne pas la famille. Pourtant, c’est le cas. Comment imaginer, en effet, que Jésus « passionné d’amour pour les hommes » se soit contenté de permettre à une mys-tique d’en garder pour elle la marque indélébile ? L’amour est fait pour être aimé. La jeune visitandine aura la mission de révéler au monde ce mystère. Son témoignage rejoint aujourd’hui notre génération. Il s’adresse donc aux familles. Il offre au sacrement de mariage de puiser ici sa force, faisant des époux « une seule chair » et leur donnant d’initier leurs enfants à la rencontre du Dieu vivant et de l’humanité souffrante.

Allons plus loin. Enfant douce et sensible, marquée dès son jeune âge par un appel irrésistible à s’offrir à Dieu, Marguerite-Marie a connu très vite la souffrance. Elle avait huit ans au moment du décès de son père. Sa mère, de santé délicate, n’a pu pourvoir à la bonne marche de la maison. Elle a dû se soumettre à des proches qui l’ont bri-mée. Mère et fille avaient noué des liens très tendres. Elles se sont soutenues mutuellement. En raison d’une vie de prière et d’adoration tôt orientée vers le mystère de la croix, Marguerite-Marie a traversé les épreuves, les yeux fixés sur le Christ, pleine de confiance envers la Vierge Marie.

La famille Alacoque n’est donc pas une famille idéale mais une famille éprouvée comme il en existe beaucoup. Marguerite-Marie a répondu par l’amour et dans l’obéissance à ceux et celles qui lui ont fait de la peine. Ce primat de l’amour, elle en a trouvé la source et la vigueur dans le cœur de Jésus. Pour devenir un lieu d’amour lumineux et fidèle, toute famille se sait appelée à puiser le véri-table amour auprès du Seigneur.

Le secret de l’amour véritable passe par le Christ

La canonisation récente des époux Martin met en évidence la fragilité et l’héroïsme de la vie familiale. N’oublions pas que, sur leurs neuf enfants, Louis et Zélie en ont perdu quatre en bas âge, que Zélie est décédée à 43 ans d’un cancer et que Louis a été

un veuf admirable secondé par ses aînées. Ce qui caractérise cette famille, c’est l’amour puisé à la source dans la prière et l’ouverture aux autres. Dans le cadre de cette famille éprouvée, la jeune Thérèse a pu mûrir - avec quelle intensité - sa vocation carmélitaine. Cela lui vaut aujourd’hui la reconnais-sance du peuple chrétien comme doc-teur de l’Église et patronne des mis-sions. Les écrits de Thérèse font écho à ceux de Marguerite-Marie : ils convergent dans une approche confiante du mystère de la croix, source de l’amour-charité.

Nos contemporains ne man-quent pas de générosité. Certains donnent plusieurs années de leur vie pour le service de populations défavori-sées. D’autres s’engagent dans des œuvres caritatives. D’aucuns ne craignent pas d’ouvrir leur maison pour accueillir des réfugiés… Ces engage-ments s’inscrivent en faux contre des propos critiques décrivant cette généra-tion comme égoïste ou comme des hédonistes sans scrupules. Quelles que soient les motivations, nous les accueil-lons avec respect. Cela dit, dans un monde en recherche de sens, où nom-bre de valeurs sont remises en cause,

Le Message de Paray-le-Monial22 VISAGE D’ÉGLISE 23

On connaît souvent les Martin par leur illustre descendance, puisqu’ils sont les parents

de sainte Thérèse de Lisieux. Si, sans leur fille, nous n’aurions sans doute jamais entendu parler de ces humbles parents et travailleurs, ce n’est cepen-dant pas à cause d’elle qu’ils sont canoni-sés, mais bien pour leur propre exemple de vie donnée et la grande popularité dont ils jouissent de par le monde, spé-cialement auprès des familles.

Faisons mieux connaissance… Louis naît en 1823, Zélie en 1831, dans des familles de militaires qui s’installent

dans la région d’Alençon. Louis connaît une jeunesse heureuse, tandis que Zélie dira que son enfance « a été triste comme un linceul » : la pauvreté aussi bien matérielle qu’affective dans laquelle elle grandit va la marquer pour la vie. Tous deux reçoivent la foi catho-lique au biberon mais la font assez leur pour, dès leur jeunesse, avoir un grand désir de Dieu. À tel point que, vers l’âge de vingt ans, ils se tournent vers la vie religieuse : Louis frappe à la porte du Grand Saint Bernard, un monastère alpin où les moines se partagent entre vie de prière

Louis et Zélie Martin : une sainte famille pour aujourd’huiLe 18 octobre, au cœur du synode pour la famille, le pape François a canonisé Louis et Zélie Martin. Un évènement historique, puisque c’est la première fois que l’Église canonise un couple en tant que couple. Elle envoie par là, un message fort aux familles d’aujourd’hui.

le rapport du frère au frère se construit souvent à vue humaine et de façon hori-zontale. L’affectivité n’y est pas étran-gère non plus que la fragilité des enga-gements. Des couples échouent à nouer une relation durable parce qu’ils ont du mal à persévérer dans l’accueil désinté-ressé et le service de l’autre. Les généro-sités risquent de s’user au contact des réalités parfois sévères du quotidien.

Notre génération n’est pas plus mauvaise que celles qui l’ont précédée. Au cours d’une altercation avec les pha-risiens au sujet du mariage, Jésus met-tait le doigt sur « la dureté de cœur »

de ses interlocuteurs (Mc. 10, 1-12). Il dénonçait la facilité avec laquelle les hommes de son temps pouvaient ren-voyer leur femme. Nous le savons, « la dureté de cœur » prend sa source dans l’orgueil, l’égoïsme, la volonté de domi-ner, la violence. Elle témoigne d’une sécheresse spirituelle navrante. Elle s’inscrit en contrepoint de l’amour véritable tel que Jésus le révèle. Cet amour fidèle et humble tire sa force de la relation d’amour qui unit le Père et le Fils : « Tout m’a été remis par mon Père. Nul ne connaît le Fils si ce n’est le Père et nul ne connaît le Père si ce n’est le Fils et celui à qui le Fils veut bien le révéler » (Mt. 11.27). Or, nous faisons partie de ceux et celles à qui le Fils veut le révéler. Comme Marguerite-Marie, comme Thérèse et ses parents. Le secret de cet amour passe par le Christ. C’est en Lui que nous aimons, Lui qui fonde la solidité et le rayonnement des couples et des familles. Cet amour n’enferme pas les protagonistes dans une sorte d’enclos dont ils auraient la clef. Il les ouvre à la rencontre et au service de tous, surtout les plus défavorisés.

En un mot, puisque Dieu est fidèle, il nous rend fidèles. Du cœur de Jésus jaillissent chaleur, lumière et fécondité. Ce message, relayé par Marguerite-Marie est offert à tous. D’abord à nos familles. Avec elles, nous prions pour qu’elles accueillent cette grâce. ■

Père Georges AUDUCLe Christ Jésus est la source de la solidité et du rayonnement des couples et des familles.

VISAGE D’ÉGLISE24 VISAGE D’ÉGLISE 25

et sauvetages en montagne, ce qui convient bien à ce jeune homme contemplatif, très sensible à la beauté et qui aspire à l’héroïsme. Quant à Zélie, elle brigue l’habit des ″filles de la Charité″, une communauté de reli-gieuses apostoliques qui s’occupent des plus pauvres ; femme de prière mais aussi d’action, très généreuse, Zélie aurait également pu y trouver sa place. Mais dans les deux cas, les supérieurs refusent nos deux jeunes, pour qui c’est une immense déception. Ils vont passer les années suivantes dans la prière et le travail : Louis apprend le métier d’hor-loger à Rennes, Strasbourg et Paris avant d’ouvrir une horlogerie-bijouterie à Alençon. Il fréquente un cercle de jeunes chrétiens avec lequel il s’adonne aussi bien à l’adoration nocturne qu’aux parties de billard. Quant à Zélie, elle fonde à partir de rien sa propre entre-prise de dentelle d’Alençon, art dans lequel elle excelle. Un travail qu’elle qualifie parfois d’« esclavage », où elle connaîtra tous les tracas d’une petite entreprise soumise aux aléas de la mode et de l’économie, mais qui, à la fin de sa vie, assurera l’avenir de sa famille.

Les années passent pour nos deux jeunes qui peinent à trouver leur voie jusqu’à ce beau jour d’avril 1858 : Zélie a vingt-six ans, Louis trente-quatre, ils se croisent sur un pont d’Alençon et Zélie entend comme une voix intérieure lui souffler : « C’est celui-là que j’ai préparé pour toi. » Quelques jours plus tard, ils se rencontrent grâce à la mère de Louis, très vite s’aiment et le 13 juil-let, ils se marient. De ce mariage d’amour naitront neuf enfants, dont seules cinq filles survivront.

Le couple Martin : un modèle et un soutien dans les épreuves

S’ils sont bien de leur époque, Louis et Zélie ne nous présentent pas pour autant un modèle de vie dépassé, bien au contraire, et ce dans tous les aspects de leur existence. Leur grande décou-verte est que la sainteté est possible dans une vie de laïcs, dans une vie de famille ordinaire. Alors que tous deux avaient dans un premier temps cru que leur grand désir de Dieu ne pourrait s’épanouir que dans la vie reli-gieuse, ils découvrent toute la beauté de la vocation du mariage. Dieu y est, selon leur devise, « premier servi » : la prière est au cœur de leur vie, par la messe quotidienne et par des temps de prière en famille. Ils aiment à prier ensemble, à partager leurs décou-vertes, lectures et efforts spirituels, s’épaulant dans leur cheminement.

Ils vont puiser à la source de la prière l’amour qu’ils redonnent autour d’eux : à leurs enfants, qu’ils veulent « élever pour le Ciel » en leur ouvrant le chemin de la sainteté, à leurs employés, qu’ils traitent comme de véritables membres de leur famille, et à tous ceux qu’ils rencontrent, avec un amour spécial pour les pauvres à qui ils ne cessent de venir en aide.

Leur vie n’a pourtant rien d’une légende dorée : comme tout un chacun, ils ne cessent de se heurter aux diffi-cultés du quotidien, à leurs propres pauvretés. Zélie garde de son enfance une certaine fragilité, elle est une femme très angoissée ; Louis a un fort caractère qu’il doit apprendre à maîtri-ser. Dans ces combats, ils s’entraident énormément : Louis s’emploie toujours à apaiser Zélie, qui arrondit les angles

de son mari. Les quelques lettres de l’un à l’autre qui nous sont parvenues témoignent de ce grand amour qui les unit, base de leur foyer. Ils se soutiennent aussi dans les difficultés familiales : pendant des années, en effet, les Martin se heurtent à leurs limites en tant que parents dans l’édu-cation de leur troisième fille, Léonie, qui leur est si rétive que Zélie écrit que « c’est la plus grande souffrance que j’ai eue de ma vie ».

Ils rencontrent aussi régulièrement des problèmes dans leur travail ; Zélie finit par être si débordée que Louis renonce à sa boutique pour venir tra-vailler pour sa femme. Toutes ces diffi-cultés du quotidien, Louis et Zélie apprennent au fur et à mesure des années à les vivre avec Dieu, dans la confiance : ainsi, Zélie qui se ren-dait malade au début de sa carrière quand les commandes venaient à man-quer, finit par dire lors de la guerre de 1870, alors qu’elle est menacée de tout perdre, qu’elle remet cela dans les mains du bon Dieu et ne s’en soucie plus.

Louis et Zélie nous montrent que la sainteté n’est pas la perfection : ils ne sont pas parfaits, leur vie n’est pas parfaite ; mais elle est un chemin

«Prie avec foi la Mère des Miséricordes, elle viendra à notre secours, avec la bonté et la douceur de la mère la plus tendre.»

Lettre de Zélie à sa fille Pauline

Sainte Thérèse de Lisieux.

Louis et Zélie Martin et leurs neuf enfants.

HEURE DE PRIÈRE 27VISAGE D’ÉGLISE26

Adoration eucharistique pour notre temps

avec Dieu qui peut se vivre dans le quoti-dien de la vie familiale la plus ordinaire.

Ils sont enfin particulièrement un exemple pour nous dans la manière dont ils ont vécu les grandes épreuves de leur vie. Ayant toute leur vie appris à remettre avec confiance les petites souffrances du quotidien à Dieu, Louis et Zélie en viennent à pouvoir lui offrir aussi les grandes souffrances de leur vie : la mort de leurs enfants. Le récit poignant que Zélie fait de la mort de leur petite Hélène, à cinq ans, se conclut ainsi : « Nous l’avons offerte ensemble au bon Dieu ». Et enfin, ils s’offrent eux-mêmes, vivant chacun dans leur der-nière maladie (un cancer du sein pour Zélie et une maladie dégénérative du cerveau pour Louis) une véritable pas-sion, unie à celle du Christ pour le salut des âmes qui leur tenait tant à cœur.

En tout cela, Louis et Zélie ne sont pas qu’un exemple, ils sont surtout une aide : de plus en plus nombreuses sont les familles qui, connaissant en par-ticulier la grande épreuve de la maladie

ou de la mort d’un enfant, se confient à leur intercession. Lisieux et Alençon croulent sous les témoignages de ceux qui sont ainsi portés par l’exemple mais aussi l’accompagnement très réel de Louis et Zélie.

Par cette canonisation, l’Église nous invite donc à découvrir l’exemple de Louis et Zélie : saints de l’ordinaire, ils nous montrent que dans nos vies imparfaites, communes, sans miracles apparents, Dieu ouvre un chemin de sainteté qui peut por-ter du fruit pour le monde entier. Et l’Église nous invite aussi à les prier ; confiez-vous à eux, croyez-moi, vous ne le regretterez pas ! ■

Hélène MONGIN

L’adoration : un cœur à cœur dans la foi

La présence de Jésus dans l’Eucha-ristie est comparable aux rencontres qu’eurent les disciples avec le Seigneur ressuscité, comme nous le commentent les Évangiles : « Les disciples ne croyaient pas encore et demeuraient saisis d’étonnement » (Luc 24-41).

Il est certain que les moments pas-sés avec le Christ présent dans l’Eucha-ristie se vivent dans la foi avec un cœur brûlant du désir de voir le Seigneur face à face comme les disciples sur le chemin d’Emmaüs.

Pour cette heure de présence avec le Seigneur, je décide du moment favorable, du lieu où je me retire en silence. Je l’embellis avec une bougie, un bouquet, une icône. J’adopte une position confortable, je ferme les yeux et laisse mon être s’apaiser. Dans l’adoration, mon cœur s’ouvre au Christ, il est mon ami, j’ai confiance en lui. Garder le silence devant le Tabernacle est un acte de foi et d’amour.

Retrouvez la biographie complète des époux Martin avec le livre d’Hélène Mongin, Louis et Zélie Martin, les saints de l’ordinaire, Editions de l’Emmanuel, 17 F

« Tout ce que je vois est

splendide, mais c’est toujours

une beauté terrestre et notre

cœur n’est rassasié de rien,

tant qu’il ne voit pas la beauté

infinie qui est Dieu… A bientôt le plaisir de la

famille, c’est cette beauté-là

qui nous en rapproche

d’avantage… »

Lettre de Louis à ses filles lors d’un voyage

« Quand je pense à ce que le bon Dieu, en qui j’ai mis toute ma confiance et entre les mains de qui j’ai remis le soin de mes affaires, a fait pour moi et mon mari, je ne puis douter que sa divine Providence ne veille avec un soin particulier sur ses enfants.»

Lettre de Zélie

▪ Seigneur, nous te rendons grâce et nous te prions pour tous ceux qui s’engagent personnellement au ser-vice de leurs frères démunis, vic-times de l’injustice, de la pauvreté sous toutes ses formes. Donne-leur la force de ton Esprit pour qu’ils tra-vaillent, selon l’Évangile, en témoins de ta Miséricorde.

▪ Seigneur, apprends-nous à ne pas dissocier notre vie spirituelle et sa-cramentelle de tout ce qui fait notre vie relationnelle et sociale. Que notre écoute de l’Évangile nous conduise à développer des attitudes et des gestes de respect et de bonté et d’humanité envers tous ceux qui en sont privés.

L’esprit d’adorationHeureux celui qui parvient, avec

détermination, à privilégier des temps d’adoration eucharistique. Mais au-delà de ces moments privilé-giés, chacun de nous peut aussi, en lisant les Évangiles et les lettres de Saint Paul, en s’émerveillant devant la beauté d’un site ou en écoutant une musique qui éveille l’âme, développer l’esprit de contemplation.

« Contempler avec foi », on pourrait dire avec affection, une affection qui se fait accueillante, en bref avec un amour sincère. Cela me rappelle un couple d’anciens. Après une vie conju-gale de plus 50 ans, je les ai vus se regarder simplement. Peu de paroles. Seulement, ils cherchaient à s’embras-ser avec un murmure pratiquement inintelligible, reflet de leurs mots de jeunes amoureux. C’était un beau signe d’amour sans artifice, mais de toute grandeur.

À la suite de nos rencontres dans l’Eucharistie, par des chemins incer-tains et fragiles, nous avançons forti-fiés intérieurement, bien au-delà de ce que nous expérimentons et bien plus que ce dont nous avons conscience dans l’immédiat.

Dans l’adoration eucharistique, nous sommes invités à regarder notre monde avec amour, nous unissant à sa souffrance et à ses espérances. Et à travers ce regard, nous sommes appelés par Jésus à un dialogue avec lui à travers quelques mots ou même sans mot du tout. Dans l’adoration nous sommes là pour aimer le Crucifié-Ressuscité, qui continue à vivre la souffrance et le triomphe de son amour à travers l’histoire de nos vies et celle de nos peuples : « Ce que vous avez fait à l’un de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait » (Mat 25, 40).

HEURE DE PRIÈRE28 HEURE DE PRIÈRE 29

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Ciric

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Ciric

« Notre cœur n’était-il pas tout brûlant quand il nous parlait sur le chemin et nous faisait comprendre les Écritures ? » (Luc 24, 32).

Notre rencontre définitive avec le Seigneur ressemblera probablement à cela quand il apparaîtra dans son Royaume : « J’en suis bien sûr, Celui qui a commencé en vous cette œuvre excellente, en poursuivra l’accomplis-sement jusqu’au jour du Christ Jésus. » (Philippiens 1, 6).

Pour entrer en adoration avec ce Christ, offrant lui-même sa vie comme nourriture et nous assurant de sa mys-térieuse présence dans l’Eucharistie, nous avançons dans la foi étape après étape. Je tiens à souligner que nous avons besoin de courage pour persévé-rer et que nous en sortons fortifiés.

Présentons à Jésus la souffrance et le péché du monde

Nous avons particulièrement besoin de cette force de nos jours, quand, « en pensant à Jésus tout en l’aimant »

comme le disait Charles de Foucauld, toute la terrible réalité de nos frères et de notre monde en souffrance nous submerge comme un torrent.

Comment ne pas être bouleversés devant tant d’enfants sous-alimentés, sans protection, sans abris, tant de mères fuyant, avec leur famille, guerres, persécutions religieuses ou catastrophes naturelles ? On ne peut pas rester indifférent devant la pauvreté massive des peuples ou devant les tensions et les péchés des hommes, ainsi que face à notre propre péché. Quand nous sommes devant le Saint-Sacrement, devant Celui qui montra les plaies de ses mains et de ses pieds en nous disant : « C’est ainsi que je vous ai aimés », il s’agit de demander la force pour persévérer dans une attitude réceptive, pour accueillir sa Miséricorde et présenter à Jésus la souffrance et le péché du monde, qui est aussi notre souffrance et notre péché.

Louange et intercession▪ Seigneur, nous t’adorons dans la

foi. Que notre prière soit guidée par la lumière de ton Esprit, qu’elle nous éclaire, nous convertisse et façonne en nous les attitudes de ton cœur pour aimer et servir nos frères.

▪ Seigneur Jésus, tu sais combien nos sociétés et nous-mêmes sommes ob-jets d’une consommation excessive et combien il est difficile de réduire nos besoins. Apprends-nous à ne pas nous laisser tenter par le superflu, et à donner gratuitement à ceux qui attendent le soutien matériel, moral et spirituel dont ils ont besoin.

HEURE DE PRIÈRE30 TÉMOIN 31

Le père Patrice Chocholski est le Curé Recteur d’Ars. Membre de la « Famille de Miséricorde », il est spécialisé dans la réflexion et la pastorale fondées sur la Miséricorde. Interview.

La véritable adoration, c’est quand, avec le corps et l’âme, nous nous agenouillons devant le mystère de Celui qui soutient nos vies. Ainsi nous pou-vons en chaque adoration contempler la réalité du monde crucifié, le Christ res-suscité, le Mystère de Dieu. Au milieu des tempêtes qui secouent notre monde et notre Église en permanente transfor-mation et espérance, « nous courons avec constance l’épreuve qui nous est proposée, fixant nos yeux sur Jésus qui est à l’origine et au terme de notre foi » (Hébreux 12, 1- 2). Nous restons les yeux fixés sur l’Eucharistie qui nourrit notre engagement et nous encourage, à la suite de Jésus, à collabo-rer et apporter joie et justice à notre temps. Garder le silence devant

le Tabernacle dans une modeste chapelle est un acte d’amour qui prépare nos gestes simples d’attention à celui qui a faim, aux malades, à ceux qui souffrent de solitude avec le senti-ment que leur vie est inutile. C’est aussi participer à la joie du Christ : « Je vous ai dit tout cela pour que ma joie soit en vous et que votre joie soit com-plète » (Jean 15, 11). C’est enfin se pré-parer à entrer joyeusement dans la gloire : « Je leur ai donné la gloire que tu m’as donnée, pour qu’ils soient un comme nous sommes un ; moi en eux et toi en moi… afin qu’ils contemplent ma gloire que tu m’as donnée parce que tu m’as aimé avant la fondation du monde » (Jean 17, 22). ■

Père Pablo FONTAINE, ss. cc.

Garder le silence devant le Tabernacle est un acte d’amour

Père, qu’est-ce que la Miséricorde ?La Miséricorde est l’amour incondi-

tionné de Dieu pour nous. Ce mot, en Hébreux, est très riche. Ce fameux « rahamin » pourrait être traduit par « amour viscéral », « tendresse mater-nelle » ou amour qui enveloppe.

En quoi la Miséricorde vient-elle illuminer le chemin des hommes du troisième millénaire ?

La Miséricorde n’est pas faite pour être emprisonnée dans des formules dévotionnelles, ou dans des sanctuaires. Elle se manifeste, elle s’incarne, elle prend des médiations. Dans de nombreuses parties du monde, l’image de Jésus-Miséricorde devient, comme il l’a promis, un puissant vecteur d’évangélisation.

Grâce à cette image, les fidèles se tournent vers le Christ comme l’unique Sauveur, ils font l’expérience de sa vie, de sa présence dans l’Eucharistie, ils approfondissent la Bible, le catéchisme de l’Église catholique. Ils saisissent que le Christ-Miséricorde se donne aujour-d’hui, dans les sacrements. Ce déploie-ment missionnaire sur la base de la Divine Miséricorde est d’une grande fécondité spirituelle.

Comment être des témoins de la Miséricorde ?

Le secret du témoignage est d’avoir une confiance totale en Dieu miséricor-dieux. Pour témoigner, nous devons croire à son amour, avoir la certitude d’être aimé : « Tout peut te décevoir en ce monde, jamais Dieu-Amour ne te décevra. La Miséricorde nous montre qu’il n’y a pas d’obstacle pour être aimé de Dieu : l’amour seul est ce qui fait exister réellement » (cardinal Schönborn).

Qu’est-ce que le ministère de Jean Paul II apporte au message de la Miséricorde ?

Avant et tout au long de son pontifi-cat, Jean Paul II est l’homme qui a le plus témoigné de la Miséricorde,

Père, en Jésus ton Fils bien-aimé,

Tu nous as manifesté,par sa mort sur la Croix, jusqu’où Tu nous aimes.

Son Cœur ouvert demeure,

pour les fragiles pécheurs que nous sommes,

une source intarissable de vie, de pardon et de joie.

Donne-nous d’accueillir sans cesse les dons de son Cœur

et de les partager avec ceux qui nous entourent

pour que vienne ton Règne d’Amour, de justice et de paix.

Amen.

« Devenons les témoins de la Miséricorde divine »

TÉMOINS 3332 TÉMOINS

Réalisé par le père jésuite Marko Rupnik, le logo se présente comme une petite somme théologique du thème de la Miséricorde. La devise Miséricor-dieux comme le Père propose de vivre la Miséricorde à l’exemple du Père qui demande de ne pas juger ni condamner, mais de donner l’amour et le pardon sans mesure (Luc 6, 37-38). Cette représentation exprime l’amour du Christ qui charge sur ses épaules l’homme égaré. Le Bon Pasteur touche en profondeur la chair de l’homme avec un amour si fort qu’il lui change la vie. Avec une Miséricorde infinie, il charge sur lui l’hu-manité et ses yeux se confondent avec ceux de l’homme. Le Christ voit par les yeux d’Adam et celui-ci par les yeux du Christ. Chaque homme découvre ainsi dans

le Christ, nouvel Adam, son humanité et le futur qui l’attend. Les trois ovales concentriques, en couleur progressive-ment plus claire vers l’extérieur, évoquent le mouvement du Christ apportant l’homme en dehors de la nuit du péché et de la mort. Par ailleurs, la profondeur de la couleur plus foncée évoque aussi l’impénétrabilité de

l’amour du Père qui pardonne tout.La convocation de cette Année

sainte a été annoncée le 13 mars par le pape Fran-

çois. Toutes les cathé-drales ou églises d’im-portance particulière ont été invitées à ouvrir à cette occasion une Porte Sainte, car per-sonne ne peut être exclu de la Miséricorde de Dieu. Le jubilé qui s’ouvrira le 8 décem-

bre s’adresse à tous et vise à remettre au

centre le sacrement de Réconciliation.

Seigneur Jésus-Christ,toi qui nous as appris à être miséricordieux comme le Père céleste,et nous as dit que te voir, c’est le voir,Montre-nous ton visage, et nous serons sauvés.

Ton regard rempli d’amour a libéré Zachée et Matthieu de l’esclavage de l’argent,

la femme adultère et Madeleine de la quête du bonheur à travers les seules créatures ;

tu as fait pleurer Pierre après son reniement, et promis le paradis au larron repenti.

Fais que chacun de nous écoute cette parole dite à la Samaritaine : Si tu savais le don de Dieu !

Tu es le visage visible du Père invisible,du Dieu qui manifesta sa toute-puissance par le pardon et la Miséricorde :fais que l’Église soit, dans le monde, ton visage visible,toi, son Seigneur ressuscité dans la gloire.

Tu as voulu que tes serviteurs soient, eux aussi, habillés de faiblessepour ressentir une vraie compassion à l’égard de ceuxqui sont dans l’ignorance et l’erreur :fais que quiconque s’adresse à l’un d’eux se senteattendu, aimé, et pardonné par Dieu.

Envoie ton Esprit et consacre-nous tous de son onctionpour que le Jubilé de la Miséricorde soit une année de grâce du Seigneur,et qu’avec un enthousiasme renouvelé,ton Église annonce aux pauvres la Bonne nouvelleaux prisonniers et aux opprimés la liberté,et aux aveugles qu’ils retrouveront la vue.

Nous te le demandons par Marie, Mère de la Miséricorde,à toi qui vis et règnes avec le Père et le Saint-Esprit, pour les siècles des siècles.Amen.

Pape François

par son enseignement, sa façon d’ac-cueillir chaque personne, son pardon à Ali Agca… Dans son encyclique Dieu riche en Miséricorde, il souligne que le mystère de la Miséricorde divine est la clé de la connaissance de Dieu présent dans le monde contemporain et la Source de l’Espérance pour les hommes : « Il faut faire retentir le mes-sage de l’Amour miséricordieux avec une vigueur renouvelée. Le message de la Divine Miséricorde doit répandre l’espérance dans les cœurs et devenir

l’étincelle d’une nouvelle civilisation : la civilisation de l’amour. »

Comment encourager nos lecteurs à vivre la Miséricorde de Dieu ?

Annonçons à tous la Miséricorde. Essayons d’abord d’en faire une expérience personnelle, renouvelée chaque jour. Que personne ne se sente jugé. Partageons ce que nous avons expérimenté de la tendresse de Dieu. La Miséricorde est un feu, devenons des flammes de cette Miséricorde divine.

Le logo du Jubilé de la Miséricorde expliqué « Aujourd’hui, tu seras avec moi au Paradi

s »

Prière du Jubilé de la Miséricorde

TOUR D’HORIZONTOUR D’HORIZON 3534

Tour d’horizondu monde chrétien

EGLISE��Synode des Évêques

sur la famille. L’assemblée générale du Synode s’est tenue à Rome du 4 au 25 octobre sur le thème « La vocation et la famille dans l'Église et le monde contemporain. » 360 participants venant du monde entier ont travaillé ensemble pendant trois semaines. Le Pape, dans son discours final, a précisé la signification du synode : « Il signifie avoir incité tout le monde à comprendre l’importance de la famille et du mariage entre un homme et une femme, fondé sur l’unité et sur l’indissolubilité et à l’apprécier comme base fondamentale de la société et de la vie humaine. » Le synode a vu également, à tra-vers la richesse de la diversité, que le défi est toujours le même : annoncer l'Évangile à l’homme d’aujourd’hui en défendant la famille de toutes les attaques idéologiques et individualistes. Pour l'Église, conclut le Pape, c’est porter partout dans le monde, dans chaque diocèse, la lumière de l'Évangile et le sou-tien de la Miséricorde de Dieu. »

��L’année sainte de la Miséricorde. Du 8 décembre 2015 - 20 novembre 2016. Le 8 décembre, le Pape François

franchira la « Porte de la Miséricorde » en la basilique St Pierre de Rome, lançant l’An-née sainte extraordinaire, le Jubilé de la Miséricorde. C’est une première dans l’histoire des jubilés. Jusqu’au 20 novembre, fête du Christ-Roi, l’Eglise s’appliquera à contempler le mystère de la Miséricorde. Le point-clé de cette année jubilaire sera le sacrement de la Réconciliation afin que le maximum de fidèles fasse une « authentique expérience » de la Miséricorde. Le St Père écrit : Combien je désire que nos paroisses deviennent des îles de Miséricorde au milieu de la mer de l’indifférence ! » « Miséricordieux comme le Père, la Miséricorde de Dieu est éternelle » chantera l’hymne officielle du Jubilé.

�� Inauguration d’une bibliothèque « J. Ratzinger - Benoît XVI » au Vatican. Ouverte depuis le 18 novembre, elle dispose d’environ mille volumes dans différentes lan-gues. Elle est destinée à faire connaître la vie de Benoît XVI et approfondir sa théologie. Beaucoup d’ouvrages ont été donnés par le pape émérite et d’autres proviennent de la fon-dation Ratzinger.

��Un train touristique entre le Vatican et Castel Gandolfo. La nouvelle ligne ferroviaire est entrée en activité le 12 septembre. En parcou-rant plus d’une vingtaine de kilomètres, entre le Vatican et les villas pontificales de Castel Gandolfo, les visiteurs auront la possibilité d’écouter les expli-cations grâce à des guides audio et ainsi, découvrir l’inestimable trésor artistique, botanique et architectural de cette région.

��Bicentenaire de la nais-sance de don Bosco le 16 août 2015. A cette occa-sion, le pape a adressé une lettre à la Famille salésienne. Il a formulé deux tâches essentielles dans l’éducation des jeunes : « la première est d’éduquer selon l’anthropolo-gie chrétienne dans le langage des nouveaux médias et des réseaux sociaux, la seconde est de promouvoir des formes de volontariat social. » Il a aussi rappelé que la pédagogie de don Bosco était la « bonté » et que « l’amour de l’éducateur devait être exprimée par des actions concrètes et efficaces. »

��Les 30 ans d’Aïn Karem. La communauté Aïn Karem, fondée en 1985 par un groupe

d’étudiants, a fêté 30 années d’apostolat dans le but de dévoi-ler le véritable visage du Christ, par l’évangélisation en milieu étudiant et autour des paroisses.

��JMJ de Cracovie : une œuvre de Miséricorde par mois. Le Pape François pro-pose aux jeunes pour chacun des sept mois de l’année 2016 de mettre en pratique une œuvre de Miséricorde corpo-relle : visiter un prisonnier, un malade, donner nourriture et vêtements et de choisir aussi une œuvre de Miséricorde spi-rituelle : pardonner les offenses, consoler quelqu’un qui souffre, supporter les personnes désa-gréables. La Miséricorde n’est pas un pur sentiment, nos actes vérifient l’authenticité de notre vie de disciples du Christ.

��La 24e journée du malade 2016. Elle aura lieu à Nazareth le 11 février 2016, fête de Notre-Dame de Lourdes et jour anniver-saire de la première apparition de la Vierge Marie à Bernadette en 1858. La journée sera célé-brée de manière solennelle en Terre Sainte, lieu où le Verbe s’est fait chair. S’inscrivant dans le contexte du « Jubilé extraor-dinaire de la Miséricorde » le thème retenu pour cette jour-née : « se confier à Jésus miséri-cordieux, comme Marie : Tout ce qu’il vous dira, faites-le » en méditant le récit évangélique des noces de Cana (Jn 2.11).

��Le Pape François aux États-Unis. Le 22 septembre, le président Obama a tenu à accueillir le Pape François à son arrivée à Washington. Devant les évêques, en la cathédrale, le Pape s’est réjoui de l’engagement indéfectible de l'Église pour la cause de la Vie et de la famille, motif prin-cipal de sa visite. Le 24 sep-tembre, le Saint Père a pro-noncé un discours devant le Congrès. Il est le premier Pape à s’exprimer devant la Coupole où il a abordé les thèmes de la Vie : des migrants, du trafic d’armes et décrit les qualités du responsable politique selon l'Évangile. Il a été plébiscité par les plus hautes autorités du pays.

��Philadelphie 2015. Cette VIIIe Rencontre mondiale des familles s’est tenue du 22 au 27 septembre, sous la direction de Mgr Vincenzo Paglia, président du Conseil pontifical pour la famille. Ce fut la première rencontre des familles sur le sol amé-ricain, une semaine avant le Synode des évêques. La messe de clôture qui a ras-semblé deux millions de per-sonnes a été célébrée par le pape François au terme de son voyage aux États Unis. Le Saint-Père a invité la grande famille humaine, à bannir les divisions stériles, au-delà des frontières visibles

��Saints Louis et Zélie Martin. Le 18 octobre, pour la première fois de son histoire, l'Église a canonisé un couple, Louis et Zélie Martin, les parents de Sainte Thérèse de Lisieux. Avec leur vie ordinaire, toute impré-gnée de la présence de Dieu, ils ont honoré le mariage et la famille chrétienne comme époux et parents exemplaires. Leur famille fut vraiment une petite Église dans laquelle régnait une atmos-phère de foi et d’amour. Dans ce climat ont germé les vocations de leurs filles, parmi lesquelles Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus, docteur de l'Église et patronne des missions.

��L’apôtre de l’amour conjugal est mort. Le père Denis Sonet a été rappelé à Dieu ce 23 septembre. Figure de l’accompagnement des couples chrétiens, au sein du mouve-ment CLER Amour et Famille, ce prêtre à la foi indéfectible, n'était pas seulement proche de ceux qui « apprenaient à aimer », mais aussi de ceux qui « avaient du mal à aimer », les couples en dif-ficulté, les familles à la dérive. Sa parole était empreinte d'amour pour les milliers de couples et de familles qui sont venus à lui.

EUROPE

FRANCECRÉTEIL��A l’occasion de la consécra-

tion de la nouvelle cathédrale

TOUR D’HORIZON36 TOUR D’HORIZON 37

de Créteil, le Cardinal André Vingt-Trois, a représenté le Pape, au côté de Mgr Michel Santier, évêque du diocèse, ce dimanche 20 septembre. En ce lieu de multiculturalisme, carac-térisé par les différences appar-tenances religieuses, il était en effet important que la commu-nauté chrétienne soit reconnue dans le paysage urbain par un édifice, symbole de sa présence et de son rayonnement.

PARAY-LE-MONIAL��Programme des fêtes :

voir page 44.

��Les reliques de Louis et Zélie Martin à Paray-le-Monial. Du 31 octobre au 1er novembre, la Cité du Cœur de Jésus a accueilli les reliques de Louis et Zélie Martin. A la demande des familles, elles ont pu cir-culer de maison en maison pour être vénérées. Adultes et enfants, au cœur de leur foyer, ont découvert à l’école de Louis et Zélie la présence de Dieu dans leur vie.

TAIZÉ ��Le pape a rendu hom-

mage au charisme de la communauté de Taizé et à son fondateur Frère Roger, à l’occasion du 75e anniver-saire de la fondation de la communauté, le centième anniversaire de la naissance de Frère Roger et le dixième

de sa mort. « Frère Roger fut un témoin infatigable de l’Evangile de paix et de réconciliation, animé par le feu d’un œcuménisme de la sainteté. » La communauté continue à accueillir des mil-liers de jeunes en quête d'une expérience spirituelle unique.

ESPAGNE��Trois religieuses mar-

tyres béatifiées. Ces trois infirmières (Fidela, Josefa et Facunda) se consacraient entièrement aux malades pen-dant la guerre civile espagnole. Elles ont été parmi les pre-mières victimes des persécu-tions anti-catholiques de l’été 1936. Béatifiées le 5 septembre, « elles donnent force et espé-rance à toutes ces personnes qui, aujourd’hui, souffrent de persécutions à cause de leur foi pour leur fidélité au Christ et à l’Eglise », a dit le pape François

�� Rencontre européenne de jeunes à Valence. Du 28 décembre au 1er janvier 2016, la communauté de Taizé animera cette rencontre qui rassemblera, des milliers de jeunes pour une nouvelle étape du « pèlerinage de confiance sur la terre ». Cette rencontre de prière pour l’unité de l’Eglise aura pour thème « solidarité et Miséricorde ». En septembre 2016, la ren-contre internationale des jeunes aura lieu à Cotonou au Bénin

pour « ensemble, chercher des chemins d’espérance. »

POLOGNE��Père Jerzy Popielusko :

ultime étape vers la Canonisation. Monseigneur Santier, évêque de Créteil (Val de Marne), a annoncé le 14 sep-tembre, la guérison inexpliquée de François A, un français de 58 ans hospitalisé à Créteil. Si l’enquête est confirmée à Rome, le bienheureux Jerzy Popielusko pourrait être canonisé rapide-ment. Ce jeune prêtre polo-nais, vicaire d’une paroisse de Varsovie, fut l’aumônier des ouvriers de Solidarnosc. Il a dénoncé inlassablement, la vio-lence, invitant à « vaincre le mal par le bien ». Enlevé, il fut assas-siné en octobre 1984 à 37 ans, par la police du régime communiste.

AFRIQUE��Béatification de Samuel

Benedict Daswa. Le Pape François a salué, ce 13 sep-tembre, la béatification de cet homme, assassiné en 1990 parce qu’il s’opposait cou-rageusement aux pratiques de la sorcellerie. Ce père de famille animé d’une grande foi, directeur d’école primaire, très impliqué dans la pastorale des jeunes, était un homme de prière respecté pour sa compassion et sa générosité. Ses positions chrétiennes le conduiront à mourir pour sa foi dans le Christ.

��Cyprien et Daphrose : réputation de sainteté. Le 18 septembre se sont ouvertes, à Kigali, capitale du Rwanda, les causes de canonisation de ce couple africain. Ils rencontrent la communauté de l’Emmanuel en 1989 par l’intermédiaire de Fidesco lors d’un séjour à Paray-le-Monial. Ils seront assassinés le 1er jour du géno-cide, à leur résidence, avec 6 de leurs 10 enfants. Leur refus de répondre aux appels à la violence et leur prises de posi-tion publiques pour la paix les avaient placés en tête des per-sonnalités à supprimer.

��Voyage apostolique du Pape François en Afrique. Du 25 au 30 novembre, son voyage s’est déroulé à travers 3 pays : au Kenya, en Ouganda et en Centrafrique. Dans chaque pays, le Saint Père a rencontré les autorités civiles, les évêques, les religieux, les jeunes. Il a visité deux sanc-tuaires dédiés aux martyrs ougandais. Le dernier soir, il participa à une veillée de prière sur l’esplanade devant la cathédrale de Bangui, en République centrafricaine.

AMERIQUE

USA��Un couple catholique

italo-américain, Christopher et Regina Catrambone, vivant

sur l’île de Malte, et confronté à la réalité des migrants mou-rant en mer Méditerranée, a consacré la moitié de sa for-tune à la création d’une ONG dédiée au sauvetage de ces réfugiés. A l’aide d’un bateau de volontaires et d’une équipe médicale, ils ont déjà sauvé plus de 3 000 migrants.

��Le pape a canonisé Junipero Serra « l’évan-gélisateur des indiens ». Prêtre missionnaire, fran-ciscain espagnol, Junipero Serra, a été l’évangélisateur de la Californie. Il fonda de nombreuses missions dans le Nouveau Monde. Il donna une impulsion décisive au catholicisme dans le pays. Il est devenu ainsi le premier Saint espagnol proclamé pour l'Église des États-Unis.

CUBA��Le voyage du Pape à

Cuba a eu lieu du 19 au 22 septembre, il a été reçu par les responsables politiques et religieux du pays. De la ville d’Holguin, où aucun pape n’était encore venu, le pape François a rendu hommage aux maisons de mission dont les représentants travaillent actuellement pour porter à tous, y compris dans les lieux les plus reculés, la Parole et la Présence du Christ. Ces mai-sons de mission sont des lieux de prière, d’écoute de la Parole,

de catéchèse et de vie commu-nautaire.

ASIE

CORÉE��Radio Vatican se met au

Coréen. Le site internet de radio Vatican s’enrichit d’une page en langue Coréenne. Ce projet avait reçu une impul-sion décisive après le voyage du Pape François en Corée, en 2014, où il y eut la béati-fication de 124 martyrs, ce qui témoigne de la vitalité de l'Église Catholique en Corée. Ce nouveau service établit un « pont » de communion et de communication entre Rome, la vie de l’Église et le pays du « matin clair ».

OCEANIE

WALLIS ET FUTUNA��L’évêque s’élève contre

la dérive des cadeaux de communion trop chers. Mgr Ghislain de Rasilly, père mariste, rappelle que « la pre-mière communion devrait être une fête familiale dans la simplicité, autour de l’enfant qui reçoit Jésus pour la pre-mière fois. » Ce devrait être un moment de partage simple au lieu de « camoufler » l’essen-tiel derrière des dons fastueux et des « fêtes à n’en plus finir ». La société de consommation a dévoyé le sens véritable de la première communion.

COURRIER DES LECTEURS 39RÉSEAU DE PRIÈRE DU PAPE38

Chaque matin, faisons à Dieu l’offrande de notre journée :« Père très saint, je t’offre mes actions, mes joies et mes peines avec celles de tous mes frères, par le Cœur de ton Fils Jésus, Notre Seigneur. Grâce à l’Esprit Saint, nous serons aujourd’hui témoins de ton Amour. Avec Marie, unis à l’Église, nous te prions pour que le monde accueille ta lumière. »

Le réseau de prière du Pape Françoispour être missionnaires par la prière

Janvier Pour que le dialogue sincère entre les hommes et les femmes de différentes religions portent des fruits de paix et de justice.

Pour que, grâce à l’Esprit Saint, les divisions entre chrétiens soient surmontées par le dialogue et la charité chrétienne.

Intentions de prière que le Pape confie chaque mois à toute l’Église

Pour rejoindre ce réseau de prière mondial : le site officiel de l’Apostolat de la prière en France« Prier au cœur du monde » - www.prieraucoeurdumonde.net

Février Pour que nous prenions soin de la création, reçue comme un don gratuit en la cultivant et la protégeant pour les générations futures.

Pour qu’augmente les opportunités de dialogue et de rencontre entre la foi chrétienne et les peuples d’Asie.

Mars Pour que les familles en difficulté reçoivent le soutien nécessaire et que les enfants puissent grandir dans un environnement sain et serein.

Pour que les chrétiens, discriminés ou persécutés à cause de leur foi, gardent la force dans les épreuves et la fidélité à l’Évangile.

Nous entrons dans l’Année de la Miséricorde. Mais ne nous n’y trompons pas : cette Année Sainte exceptionnelle est là pour nous activer de manière renouvelée dans cette attitude qui doit être la nôtre en perma-nence comme chrétiens, disciples-mission-naires de Jésus envoyés au cœur du monde : « Combien je désire que les années à venir soient comme imprégnées de Miséricorde pour aller à la rencontre de chacun en lui offrant la bonté et la tendresse de Dieu ! » nous dit le pape François. Cette Miséricorde, elle est donnée pour chacun. Elle nous concerne tous. Et le premier geste par lequel la Miséricorde est exercée, est celui de la prière. Comme le pape le rappe-lait lors de sa visite d’un centre d’accueil de nuit à Washington lors de son voyage en Amérique : « Chers amis, l’une des manières les plus efficaces d’aider à notre portée, nous la trouvons dans la prière. » Oui chers amis,

notre prière est requise pour l’exercice de la Miséricorde, qui elle-même vise la guérison du monde. C’est pour cela qu’il nous faut profiter de cette belle année de la Miséricorde pour raviver notre prière d’intercession pour l’Église et le monde, selon les orientations que nous donne le pape. Tel le chef d’une armée, il nous indique nos objectifs. Comme le disaient les deux Thérèse : « le monde est en feu, ce n’est plus l’heure de traiter avec Dieu de choses de peu d’importance » (Thérèse d’Avila) ; « je veux prier aux intentions du pape, sachant qu’elles embrassent l’uni-vers » (Thérèse de Lisieux)Et nous le savons, cette mobilisation est la réponse à l’appel du Roi éternel qui nous invite humblement à tra-vailler avec lui au Salut de notre monde. Avec une ardeur renouvelée rejoignons, et partici-pons au Réseau mondial de Prière du pape !

P. Xavier JAHAN sjDirecteur National AP - France

Je me réabonne, je ne voudrais pas me priver de la richesse de la revue Le Cœur de Jésus, Source de l’Amour. Elle m’encourage, me fortifie, elle m’aide à avancer sur le chemin de la vie. Que ferions-nous sans l’amour de Jésus. Marie 62

Merci pour le chapelet que vous m’avez envoyé. Chaque matin, je prie Marie. Dans la souffrance, souvent, je dis : « Jésus, Marie, j’ai confiance en vous », et cela m’aide beaucoup. Huguette 97

Nous nous unissons à la prière de la communauté et rendons grâce pour tous les bienfaits reçus du Seigneur. Nous lui confions toute notre famille,

nos petits-enfants à la recherche d’un emploi stable, que l’Esprit Saint les guide vers ce qui est bien, qu’ils persévèrent dans la foi et restent unis. Thérèse 97

Apôtre de la Famille du Cœur de Jésus, où je compte plus de 100 personnes priantes, je vous remercie d’unir votre prière à la nôtre, afin que l’amour du Cœur de Jésus s’étende de plus en plus. Marie 67

Sacré Cœur de Jésus, prenez soin de ma maman, qui souffre depuis son enfance et, avec toutes ses souffrances endurées, elle n’a jamais perdu la foi. Aurore 88

Je suis une mère de famille qui supporte beaucoup d’épreuves, surtout avec nos enfants, j’ai besoin que l’on prie pour moi et ma famille. Mon mari et moi nous ne savons plus que faire. Annie 75

Naissances Les Anges gardiens prient et veillent sur les petits enfants.

Matthias - Hugo - Antelme - Ophélie - Maxence - Mathieu - Léonie - Mona

Nos lecteurs nous écrivent

Le père Édouard GLOTIN a été, pendant de longues années, membre de la Com-munauté jésuite de Paray-le-Monial. Par ses paroles et ses écrits, il a grandement soutenu notre mission. Il a montré que le culte du Cœur de Jésus constitue le centre et la synthèse de toute la Révélation. Il a mis en lumière l’unité du message chré-tien : Dieu est Amour, représenté par le symbole du Cœur de Jésus.

Il nous laisse en héritage « un chef-d’œuvre » avec son livre La Bible du Cœur de Jésus, synthèse magistrale actualisant la spiritualité du Cœur de Jésus et travail de toute une vie, d’une richesse incomparable qui a bénéficié de l’étroite collaboration de plusieurs théologiens, dont le père Martin Pradère fidèle rédacteur de notre revue. Désormais, dans la lumière de Dieu, nous comptons sur son soutien spirituel, pour que notre mission contribue au rayonnement du Cœur de Jésus, et de son amour miséricordieux dont le monde a tant besoin.

Prions pour nos parents et amis qui ont rejoint la maison du Père« A ceux qui lui témoigneront leur amour, Jésus promet des grâces spéciales pendant leur vie et son Cœur sera leur refuge assuré à l’heure de la mort. » Promesses de Jésus à sainte Marguerite-Marie

M. Jean BOUILLIER, Franqueville Saint-Pierre – Mme Gilberte MAMILINS, Metz – M. Epiphane VILLENEUVE, Gros Morne – M. André MOLUSSON, Reterre – Mme Léone ROHRL, Strasbourg – Mme Alice PIEROT, Bulligny – Mme Marie-Thérèse SAVARIN, Sainte-Colombe-sur-Seine – Mme Marie-Gabrielle LANEURY, Moulins – Mme Germaine FAHY, Colmar – Mme Aliette ALLANE, la Réunion - Les personnes victimes des lâches attentats de Paris – Mme Jacqueline CLOUET, Saint Brice sous Forêt – Père Edouard GLOTIN s.j., Pau.

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Secrétariat des Œuvres du Sacré-Cœur9, rue Chervier 71600 Paray-le-Monial

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Ciric

COURRIER DES LECTEURS40

Nos vœux pour 2016 : laissez-vous étonner par l’amour !En ce début d’année, nos vœux pour tous les amis – abonnés et donateurs - du Secrétariat des Œuvres du Sacré-Cœur se confondent avec ces paroles fraîches et limpides de frère Roger, Prieur de la Communauté de Taizé, écrites à quelques heures de sa mort tragique en cette soirée du 16 août 2005. Alors, nous vous en prions, arrêtez-vous quelques instants. Tournez votre regard et surtout votre cœur vers le Christ. Et maintenant, lisez les paroles lentement en les savourant. Laissez-les descendre en vous…

Dans son Évangile, en une fulgurante intuition, saint Jean

exprime qui est Dieu en trois mots : « Dieu est amour ».

Qu’est-ce qui nous captive dans ces paroles ? C’est d’y trouver

cette lumineuse certitude : Dieu n’a pas envoyé le Christ sur la terre

pour condamner quiconque, mais pour que tout être humain se

sache aimé et puisse trouver un chemin de communion avec Dieu.

Mais pourquoi les uns sont-ils saisis par l’étonnement d’un amour

et se savent aimés, ou même comblés ? Pourquoi d’autres ont-ils

l’impression d’être peu considérés ? Si chacun le comprenait.

Dieu nous accompagne jusque dans nos insondables solitudes.

À chacun, il dit : « Tu comptes beaucoup à mes yeux, tu as du

prix pour moi, et je t’aime. » (Isaïe 43,4). Oui, Dieu ne peut donner

que son Amour, il y a là tout l’Évangile. Ce que Dieu nous

demande et nous offre, c’est de recevoir simplement son infinie

Miséricorde. Que Dieu nous aime est une réalité parfois peu

accessible. Mais quand nous découvrons que son amour

est avant tout pardon, notre cœur est apaisé et même changé.

Et nous voilà capables d’oublier en Dieu ce qui assaille nos cœurs :

là est une source où retrouver la fraîcheur de l’élan. Frère Roger

Témoignages

Pour Noël, offrez un abonnement à un proche !

« Chaque soir, après une journée parfois chargée, je vais puiser dans la revue, et je trouve toujours un texte ou

une prière qui me redonne la paix. Je souhaite qu’un proche puisse vivre cette même joie source de réconfort en Dieu, j’abonne une amie ».

« Nous rendons grâce à Jésus pour la revue qui nous trace des chemins de confiance vers Celui qui nous aime et nous sauve. Avec grand plaisir, nous allons parrainer notre fille et sa famille pour leur faire connaître l’amour que Dieu leur porte ».

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Demander qu’une messe soit célébrée à une intention est un acte de foien la puissance du Sacrifice du Christ. On peut demander des messespour un défunt, un malade, un ami… pour la paix, en famille et dans le monde.

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Faites découvrir l’Amour du Cœur de Jésus en nous indiquant des adresses pour l’envoi d’un exemplaire gratuit de la revue Le Cœur de Jésus, Source de l’Amour :

Merci de nous retourner cette feuille à l’adresse suivante :

Secrétariat des Œuvres du Sacré-Cœur - 9, rue Chervier 71600 Paray-le-MonialCourriel : [email protected]

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Messe : 17 € Neuvaine : 170 € Trentain : 550 €

Merci de joindre un timbre pour la réponse.Votre offrande est reversée dans son intégralité au prêtre pour la célébration de la messe.

Mes intentions à déposer à la chapelle

et confiées au Cœur de Jésus par la prière de la communauté

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Le Cœur de Jésus Source de l’Amour : à un proche, à un ami, à un malade.

Offrez un cadeau qui dure toute l’année et apportera la paix

du Cœur de Jésus à ceux que vous aimez.

Être missionnaire en faisant ce cadeau,

c’est réjouir le Cœur de Dieu et remplir

de joie le cœur de celui qui offre et de celui

qui reçoit.Nous sommes toutes et tous en union

de prière avec vous.

Ne l’oubliez pas !Nous prions à vos intentions

personnelles et à celles de vos proches nouvellement abonnés :

durant l’Adoration eucharistique chaque soir à 18 heures,

lors d’une messe célébrée, dans notre chapelle, le premier vendredi du mois.

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Ciric

RETRAITES44 PRIÈRE 45

À Paray-le-Monial, à proximité des Sanctuaires,

la Maison du Sacré-CœurLa Maison du Sacré-Cœur reçoit toute l’année, à proximité des Sanctuaires, en séjour individuel ou en groupe, pèlerins et hôtes, propose des retraites et haltes spirituelles ouvertes à tous ceux qui veulent connaître l’amour du Cœur de Jésus et l’aimer davantage.• 8-17 janvier« Jésus délivre, libère, guérit » Retraite animée par le père Vincent de Marcillac s.j. et Marie- Anne Dussaut.• 30-31 janvierSession iconographie,

avec l’atelier Saint Jean Damascène. • 19-28 févrierMener sa vie selon l’Esprit » Exercices spirituels avec le père François de Valroger s.j. et une équipe d’accompagnateurs spirituels.

• 20-24 févrierStage d’enluminure pour débutants ou confirmé ; Animé par Marie Nuel.• 4-13 marsExercices spirituels Avec le père Vincent de Marcillac s.j.

Prière à Notre-Dame qui fait tomber les mursTrès sainte Mère de Dieu, nous t’invoquons comme Mère de l’Église, Mère de tous les chrétiens souffrants.

Nous te supplions, par ton ardente intercession, de faire tomber ce mur, les murs de nos cœurs, et tous les murs qui génèrent haine, violence, peur et indifférence, entre les hommes et entre les peuples.

Toi qui par ton Fiat as écrasé l’antique serpent, rassemble-nous et unis-nous sous ton manteau virginal, protège-nous de tout mal, et ouvre à jamais dans nos vies la porte de l’Espérance.

Fais naître en nous et en ce monde, la civilisation de l’Amour jaillie de la Croix et de la Résurrection de ton Divin Fils, Jésus-Christ, notre Sauveur, qui vit et règne dans les siècles des siècles. Amen.

• 5-7 févrierRencontres de la Miséricorde Paray-le-Monial peut être défini comme la ville du réveil de la Miséricorde. Jésus y a manifesté son Cœur passionné d’amour pour tous les hommes et, de ce Cœur ouvert, jaillissent les fleuves d’eaux vives de sa Miséricorde.

GRANDES FÊTES DE PARAY-LE-MONIAL

Mise en garde : Fédération Pro Europa ChristianaLe Secrétariat des Œuvres du Sacré-Cœur a été contacté par de nombreuses personnes qui s’inter-rogent au sujet d’un courrier qui leur est adressé, sollicitant une aide financière. Un grand calendrier en format 29,7 cm sur 20,9 cm de douze pages, ayant pour titre « Calendrier 2016, Cœur Sacré de Jésus, j’ai confiance en Vous ! », est joint à cet envoi. Les propos (sur six pages) de ce courrier viseraient à propager la dévotion au Sacré-Cœur de Jésus en lien avec Paray-le-Monial et le Message de Jésus à sainte Marguerite-Marie. Ces lettres abondantes acheminées par des enveloppes de grande taille relèvent d'une association, dénommée « Fédération Pro Europa Christiana » sans aucun lien avec le Secrétariat des Œuvres du Sacré-Cœur, les Sanctuaires de Paray-le-Monial et l'Église locale. Nous recommandons donc la plus grande réserve à toutes les personnes qui ont été contactées. La Communauté du Secrétariat

Le mur de la honte, séparant les Palestiniens (dont les familles) et les Israéliens, meurtrit la Terre Sainte. Des religieuses de Bethléem ont décidé de faire “ écrire ” cette icône « Notre-Dame qui fait tomber les murs » à même le béton. Sur cette icône, Marie pleure de voir ses enfants se déchirer.

Sainte Vierge Marie, viens abattre les murs de nos cœurs pour bâtir ensemble la paix et l’unité !

• 15 févrierFête de Saint Claude La Colombière

Pour plus d’informations :www.sanctuaires-paray.com

Dieu tout-puissant,Toi qui entoures de ta tendressetout ce qui existe,répands sur nous la force de ton amourpour que nous protégions la Vie et la beauté.Inonde-nous de ta paixpour que nous vivions profondément unis.

Pape François encyclique « Laudato si’ »