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Exercice IRE 2014
Rapport synthétique de l’exercice de simulation d’un incident radiologique le 4 décembre 2014 au sein de
l’Institut des Radio-Eléments à Fleurus.
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Table des matières
Exercice IRE 2014 1
1 Introduction 3
2 Objectifs de l’exercice 4
3 Principaux constats tirés de l’exercice 5
3.1 Alerte en temps réel : les fruits d’une préparation optimale 5
3.2 Opérationnalisation des cellules de crise : mobilisation et organisation pratique 6
3.3 Gestion d’un incident radiologique : analyse, décision et action 7
3.4 Flux d’informations entre cellules de crise : procédures et outils pour collaboration efficace 9
3.5 Outils techniques et infrastructure de crise : formation et disponibilité 24h/7j 10
3.6 Alerter et informer : un Réseau au service de la population 12
3.7 Organiser un exercice nucléaire : un investissement professionnalisant 13
4 Actions d’amélioration spécifiques 15
Informations pratiques sur l’exercice IRE 2014 :
Date: le jeudi 4 décembre 2014 Durée: 8h00
Type: exercice méthodologiquement accompagné avec déploiement limité sur le terrain.
Autorités et partenaires concernés: le Ministre de l’Intérieur (DG Centre de crise et DG Sécurité civile du SPF Intérieur),
l’Agence Fédérale de Contrôle Nucléaire (AFCN) et Bel V (organisme de contrôle, filiale de l’AFCN), le Gouverneur de la
Province du Hainaut (et ses services fédéraux) et le Gouverneur de la Province de Namur (et ses services fédéraux), les
Bourgmestres de Fleurus et de Farciennes (et leurs services compétents), les services d’intervention concernés, ainsi que
l’Institut des Radio-Eléments (IRE).
Rapport synthétique établi sur base des évaluations, rapports et inputs des acteurs et accompagnateurs/observateurs.
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1 Introduction
Après l’incident radiologique qui a eu lieu en août 2008 à l’IRE, un plan d’action a été mis sur pied par les
différentes autorités et partenaires concernés avec pour seul objectif d’améliorer l’information et la sécurité de la
population face au risque radiologique.
Ce plan d’action est suivi par un « Comité directeur » composé des responsables stratégiques (ou de leurs
représentants spécialement mandatés à cet effet) des principales autorités partenaires concernées par le plan
d’urgence nucléaire : le Ministre de l’Intérieur (DG Centre de crise et DG Sécurité civile), le Gouverneur de la
province de Hainaut, les Bourgmestres de Fleurus et de Farciennes, l’Agence Fédérale de Contrôle Nucléaire,
Bel V (organisme de contrôle, filiale de l’AFCN), ainsi que l’Institut des Radio-Eléments (IRE).
L’exercice qui s’est tenu le 4 décembre 2014 entrait dans le cadre de ce plan d’action afin notamment de tester
les avancées réalisées.
L’exercice a été suivi par un long processus de débriefing. Les points d’attention et actions d’amélioration de
toutes les instances participantes ont été collectés, analysés et compilés afin d’en retirer une évaluation globale.
Ce rapport global a été présenté et discuté lors d’une réunion de débriefing qui a réuni tous les acteurs du plan
d’urgence nucléaire concernés par le site de l’IRE.
En guise de conclusions, un rapport de débriefing très étoffé a été réalisé dans lequel, à côté des avancées très
positives constatées, un certain nombre de points d’amélioration ont été soulevés. Ces derniers concernent tant
la méthodologie d’exercice que l’opérationnalisation des actions de protection, la formation renforcée
indispensable de tous les acteurs concernés ainsi que l’actualisation continue des plans et procédures d’urgence.
Le présent rapport a pour objectif de faire une synthèse des conclusions de l’exercice en reprenant les principales
constatations et les actions d’amélioration envisagées. Celles-ci seront notamment prise en compte dans
l’actualisation en cours du nouveau Plan national d’urgence nucléaire prévu pour 2016.
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2 Objectifs de l’exercice
Conformément à la méthodologie mise en place par le Centre de crise national pour l’organisation des exercices
nucléaire, des objectifs généraux et particuliers avaient été établis au préalable par tous les partenaires afin de
concentrer l’exercice du 4 décembre 2014 sur certains éléments primordiaux.
Pour cet exercice méthodologiquement accompagné, certaines limites avaient donc été établies ayant pour
conséquence que certaines cellules voire certains éléments spécifiques du Plan national d’urgence nucléaire
n’ont volontairement pas été testés (les sirènes d’alerte de la population ont été testées de manière inaudible, la
météo était par exemple simulée, les cellules de crise ont vu leur composition limitée aux acteurs essentiels, la
cellule d’évaluation socio-économique n’a pas été réunie). De la sorte, l’exercice a pu se concentrer sur certains
points d’attention spécifiques du plan d’action précité.
Le scénario testé le 4 décembre était relatif à une situation d’urgence radiologique nécessitant le déclenchement
de la dénommée « phase réflexe » du Plan national d’urgence nucléaire. Face à un tel scénario d’incident
radiologique au développement rapide, c’est le Gouverneur de la Province de Hainaut qui doit concrètement
mettre en œuvre immédiatement, sans attendre une évaluation spécifique de la situation par les experts, un
certain nombre d’actions de protection de la population et ce, dans l’attente de la réunion des cellules de crise au
niveau fédéral et d’une évaluation plus complète de la situation. Il s’agit concrètement d’actions de protection
déterminées au préalable dans le plan d’urgence : l’alerte, la mise à l’abri et à l’écoute des médias de la
population située dans une zone réflexe prédéfinie (zone circulaire de 1.150 mètres autour du site de l’IRE).
Dans le cadre de ce scénario de « phase réflexe », différents objectifs ont donc été testés :
Objectifs généraux testés :
L’alerte et la mobilisation, en temps réel, des acteurs concernés par le Plan national d’urgence nucléaire
(autorités nationales, provinciales et communales ; services d’urgence et d’intervention ; exploitant) ainsi
que le flux d’informations entre ces derniers ;
Les actions de protection de la population et/ou de la chaîne alimentaire, en ce compris la protection des
intervenants (services d’urgence et d’intervention) ;
La zone d’intervention nucléaire pour l’IRE à Fleurus dans le cadre de l’actualisation du Plan particulier
d’urgence et d’intervention radiologique pour le site de l’IRE du Gouverneur du Hainaut.
Objectifs particuliers testés :
L’opérationnalisation des cellules de crise, de tous les acteurs concernés, et ce, en temps réel ;
La collaboration entre les différents niveaux de pouvoir (fédéral, provincial, communal) dans la gestion
d’un incident radiologique ;
Le flux d’informations entre les différentes cellules de crise mises en place ;
Les outils techniques et l’infrastructure de crise disponibles ;
L’alerte et l’information de la population (dont les canaux BE-ALERT et Contact-center de crise) en
soumettant tout particulièrement l’exploitant et les autorités locales à une pression médiatique et
citoyenne simulée.
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3 Principaux constats tirés de l’exercice
L’exercice du 4 décembre a été riche en enseignements. Au regard du plan d’action suivi depuis août 2008, de
nombreuses améliorations ont été saluées par tous les acteurs. Ci-dessous, une synthèse des constats tirés lors
du déroulement de l’exercice, des avancées et bonnes pratiques soulignées ainsi que des pistes d’amélioration
identifiées, le tout repris par thématiques liées aux objectifs généraux et particuliers précités.
3.1 Alerte en temps réel : les fruits d’une préparation optimale
3.1.1 Déroulement durant l’exercice
- Le personnel de l’IRE a bien réagi lors de l’alerte interne en se regroupant et se mettant à l’abri
conformément aux procédures internes et/ou en endossant leur(s) rôle(s) tel(s) que prévu(s) dans le
Plan interne de l’exploitant.
- La Permanence 24h/7j du Centre de crise national a pu alerter de manière adéquate (premier message
très clair et suffisamment complet pour pouvoir appréhender la situation en cours) et dans un délai
raisonnable l’ensemble des acteurs concernés.
- Le Service fédéral de Planification d’urgence auprès du Gouverneur du Hainaut a alerté les membres du
Comité de coordination provincial via BE-ALERT et ALARM-TILT afin de bénéficier d’une redondance de
l’alerte (et de comparer par ailleurs l’opérationnalité des deux systèmes).
- Au niveau international, tant l’Autorité de Sûreté Nucléaire française que l’Agence Internationale de
l’Energie Atomique ont été alertés et informés avec succès dans le cadre de cet exercice.
3.1.2 Avancées et bonnes pratiques
- La répartition des tâches entre le Centre 112 et le Service fédéral de Planification d’urgence auprès du
Gouverneur a permis une alerte initiale optimale, avec une mobilisation efficace et des premières actions
immédiates (notamment grâce à l’existence de fiches réflexes pour l’alerte de la population et l’utilisation
du CRISIS ALERT, de BE-ALERT et ALARM-TILT ou encore du Contact-center de crise).
- La redondance de l’alerte initiale par différents canaux (entre différents membres d’un même réseau)
permet de garantir une alerte de tous les acteurs et de veiller à une information recoupée et validée,
comme elle existe par exemple dans les procédures établies pour les communicateurs des différentes
autorités concernées (au niveau fédéral, provincial et communal) avec les communicateurs de
l’exploitant (le réseau des communicateurs ayant fait circulé l’information utile dès les premières minutes
avant même la notification officielle de la survenance d’un événement).
3.1.3 Pistes d’amélioration
- Si le message d’alerte doit être formulé de manière clair et sans ambiguïté, l’actualisation des
procédures d’alerte (et de confirmation) doit également être mieux appropriée par tous les acteurs
concernés (par la rédaction d’une fiche spécifique envisagée par exemple à cet effet pour les opérateurs
du Centre 100 vu l’actualisation de la procédure de confirmation par courriel et non plus par fax, ou par
l’organisation de formation ou d’exercices)
- La procédure en réponse à une alerte initiale est à améliorer et à renforcer afin d’optimiser la réaction
des acteurs concernés et la mobilisation des cellules (par exemple pour la Permanence 24h/7j du Centre
de crise national qui doit notamment être rapidement renforcée à cet effet, la liste et les coordonnées
des personnes à contacter pour les différentes cellules de crise doivent être actualisées en continu pour
permettre une alerte efficace ; la demande initiale adressée à l’IRM et ses modalités doivent également
être précisées pour une réponse optimale).
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3.2 Opérationnalisation des cellules de crise : mobilisation et organisation pratique
3.2.1 Déroulement durant l’exercice
- Au sein de l’IRE, l’opérationnalisation du Centre Opérationnel de Site (COS, centre de crise de
l’exploitant), s’est bien déroulée (même si le fonctionnement du système d’appels automatique doit
encore être amélioré): infrastructure fonctionnelle, procédures et données de contact à jour, flux
d’informations entre les équipes internes de l’exploitant sur le terrain et le COS.
- Pour le Gouverneur du Hainaut, cet exercice a permis de tester les fiches réflexes rédigées au sein de
son Bureau de Sécurité et permettant à chaque membre du Comité de coordination provincial
d’endosser son rôle spécifique (par exemple pour l’accueil des membres avec une liste de présences, le
secrétariat avec tenue d’un registre des documents entrant et sortant, pour le logisticien gérant les outils
techniques).
3.2.2 Avancées et bonnes pratiques
- La séparation (physique, dans deux salles distinctes) de l’organisation du Centre Opérationnel de Site
au sein de l’IRE, entre une Cellule de gestion de crise et une Cellule de coordination opérationne lle,
s’est avérée très efficace.
- Les avancées dans l’organisation pratique du Comité de coordination provincial ont permis une meilleure
structuration de ses travaux (par exemple : affichage sur tableau des éléments importants, tenue d’une
main-courante avec une gestion des documents entrant et sortant, état des lieux réguliers du
Gouverneur, organisation d’un secrétariat).
3.2.3 Pistes d’amélioration
- Les procédures internes propres à l’organisation de chaque autorités et services concernés doivent être
davantage connues (voire adaptée) grâce à des formations répétées afin d’éviter tout retard dans la
mobilisation des équipes de crise (constats effectués notamment au sein de Bel V dans le cadre de leur
procédure interne de réponse (mobilisation) pour leurs différents rôles dans le Plan national d’urgence
nucléaire, ou pour le Comité de coordination provincial dans le cadre de la mobilisation du Directeur
Coordinateur de la Police fédérale, ou encore pour la convocation de l’expert radiologique de l’IRE
auprès de la Cellule d’évaluation qui devrait être effectuée en même temps que la convocation du
représentant de l’exploitant dans leur procédure interne).
- Si les différentes équipes furent rapidement réunies pour commencer leurs missions et actions, les
critères permettant d’officialiser l’opérationnalité d’une cellule de crise, même en composition limitée,
doivent encore être précisées, notamment au niveau national) et la Cellule de gestion (avec l’absence
par exemple d’un représentant de l’AFSCA ou de la DG Sécurité Civile ), mais également pour le Comité
de coordination provincial.
- La performance des cellules de crise dépend notamment de l’organisation interne mise en place : celle-
ci peut encore être améliorée (par exemple au sein de la Cellule d’évaluation déclarée officiellement
opérationnelle 1h30 après l’alerte en raison de l’arrivée tardive ou l’absence des représentants du pôle
d’analyse radiologique et en organisant de manière plus systématique la répartition des tâches entre les
différents pôles internes, en veillant à des moments réguliers de synthèse notamment à l’arrivée de
nouveaux experts au sein de la cellule, en ayant une meilleure maitrise des outils techniques par le
secrétariat scientifique; ou au sein de la Cellule de mesure pour faciliter les communications entre le
camp de base, les véhicules sur site ou encore les membres présents au Centre de crise national, en
disposant notamment des outils techniques et modernes adéquats ; ou encore au sein de la Cellule de
gestion en suivant par exemple une méthode de travail stricte, au timing précis, pour une prise de
décision éclairée rapide afin d’améliorer et de faciliter notamment le travail de la Cellule d’information).
Des formations sont à envisager, axées sur le fonctionnement et l’organisation interne.
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- L’infrastructure disponible et la configuration des postes et outils de travail au sein des salles hébergeant
les cellules de crise peuvent être adaptées afin d’améliorer la perception et la compréhension des
discussions et informations échangées (constat tiré notamment au sein du Comité de coordination
provincial quant à la réalisation préalable nécessaire d’un plan de table ainsi que d’un briefing général
quant aux outils disponibles et lieux de centralisation des informations).
3.3 Gestion d’un incident radiologique : analyse, décision et action
3.3.1 Déroulement durant l’exercice
- La gestion de la situation au niveau national au sein de la Cellule de gestion (ou Comité fédéral de
coordination, COFECO) a été jugée claire et adéquate (prise de contact rapide entre le Président de la
cellule, l’Emergency Director des Autorités – EDA -, et le Gouverneur du Hainaut ; présentation claire
des notifications successives ; clarté dans les questions posées aux experts pour une prise de décisions
éclairée ; échéancier systématique de vidéoconférences successives pour un partage optimal des
informations et une concertation continue ; validation collégiale des décisions et communications).
- La présence et l’implication d’un représentant du Ministre de la Sécurité et de l’Intérieur ayant une
expérience antérieure approfondie dans la matière a facilité les discussions et les prises de décisions au
sein de la Cellule de gestion (bien que son rôle fut parfois confus au regard des procédures internes de
la cellule et du rôle de l’agent de liaison avec la Cellule d’évaluation).
- Tout incident radiologique nécessite la prise de mesures de radioactivité sur le terrain : c’est le rôle des
équipes de la Cellule de mesure (CELMES) qui a pu compter pour cet exercice sur une équipe de
coordination locale du Centre d’Etude de l’Energie Nucléaire (SCK•CEN) pour la gestion des véhicules
sur le terrain ainsi que la validation et la remontée des résultats jusqu’au Centre de crise national.
- La protection des intervenants a fait l’objet en toutes occasions des mesures et d’actions nécessaires,
prises par le Directeur des Opérations sur le terrain assisté par une cellule spécialisée d’intervention
radiologique du Service d’incendie de Charleroi
3.3.2 Avancées et bonnes pratiques
- Le Centre Opérationnel de Site (COS) de l’IRE a pu compter de manière très efficace sur une nouvelle
fonction « Relais terrain » chargée de prendre les premières actions et mesures sur le terrain (fonction
assurée par le chef des opérations, qu’il faut cependant éviter de surcharger d’appels afin qu’il effectue
au mieux sa mission).
- La gestion de cette situation d’urgence simulée a bénéficié d’une approche globale et intégrée d’une
problématique réaliste, concertée entre les différents niveaux stratégiques (Bourgmestre, Gouverneur,
Ministre de l’Intérieur) et les disciplines opérationnelles (services d’urgence et d’intervention). C’est en
suivant cette voie, en favorisant la concertation et collaboration entre tous les acteurs concernés, que les
décisions prises pour la protection de la population s’avèrent les plus efficaces et opérationnelles.
3.3.3 Pistes d’amélioration
- L’opérationnalisation tardive de l’analyse radiologique au sein de la Cellule d’évaluation a rendu difficile
la vérification de la validité des données fournies par l’exploitant (qui se sont avérées parfois
imprécises). Pour permettre une analyse optimale des données et informer au mieux les gestionnaires
de crise de la situation sur le terrain, les procédures internes d’alerte et de mobilisation des experts de
l’analyse radiologique seront revues en conséquence.
- Il serait judicieux d’envisager l’élargissement des avis de la Cellule d’évaluation afin de couvrir de
manière la plus complète qu’il soit les différents aspects et point d’attention d’une situation d’urgence
radiologique (par exemple les questions liées aux actions à prendre pour le véhicule d’un médecin
ayant circulé la zone concernée à étendre à l’ensemble des véhicules présents ou ayant circulés dans
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cette zone ; le risque de contamination de la nappe aquifère ou d’infrastructures spécifiques comme des
cours d’écoles et des plaines de jeux) : le développement d’une checklist, avec les aspects concrets
soumis à l’avis de la cellule, est à envisager. Dans une telle optique, des réflexions approfondies doivent
être menées dans le cadre d’une stratégie globale de gestion post-accidentelle d’un incident
radiologique en ce qui concerne la protection de la chaîne alimentaire (comme par exemple de manière
anecdotique dans le cas d’un camion de bonbons susceptible d’avoir été contaminé quant à l’interdiction
ou non de consommation des bonbons qu’il contient), le nettoyage de la zone concernée (des maisons,
voitures, bancs dans les parcs,…), ou encore la radioprotection de la population (quant aux
comportements généraux par exemple à adopter ou à éviter après la levée de la mise à l’abri).
- Si le périmètre réflexe a pu être tenu dans un délai adéquat par les services de police, ceux-ci n’ont
cependant pas pu effectuer de relevés réguliers de la radioactivité par manque de matériel de protection
disponible (conformément à la convention d’exercice, la cellule spécialisée d’intervention radiologique du
Service d’incendie de Charleroi a en effet distribué à chaque patrouille de police en poste une feuille de
relevés sur laquelle ils devaient indiquer toutes les 30 minutes la lecture de leur dosimètre ;
malheureusement aucune patrouille ne disposait de dosimètre). Pour un meilleur réalisme, il est
cependant indispensable de tester à nouveau cet aspect-là des procédures d’urgence lors d’un prochain
exercice.
- Si les équipements de protection individuels ont correctement été utilisés par les intervenants sur le
terrain, les avancées discutées dans le cadre d’un groupe de travail spécifique en la matière n’ont pas
été prises en compte ni dès lors testées. Il est important à l’avenir d’intégrer davantage les actualisations
et améliorations proposées dans les différents groupes de travail existant, notamment par des
formations préalables adéquates.
- Pour tester une prise de mesures plus large dans le cadre des exercices, il faudra systématiser dans les
conventions d’exercice l’appel au système de mesures aéroportées (AGS : Aerial Gamma Spectrometry)
en vol ou au sol en fonction des besoins et des conditions météorologiques.
- En complément du Plan national d’urgence nucléaire, les plans mono-disciplinaires d’intervention
doivent également être actualisés et opérationnalisés car ils sont indispensables à une gestion globale
de la situation (pour exemple dans le cadre de cet exercice, le plan de la Discipline 1 n’a pas été
officiellement déclenché alors que les critères étaient atteints, et le plan de la Discipline 3 s’est avéré
incomplet et peu connu de ses acteurs). Du temps doit être consacré à cet effet, en planification
d’urgence, et ce, à tous les niveaux.
- Depuis le Centre de crise national, il est difficile pour la Cellule de gestion d’avoir une image claire de la
situation concrète sur le site (un schéma de l’installation pourtant préparé à cet effet n’a pas été utilisé
pendant l’exercice ; la Cellule de gestion par ailleurs s’est focalisée sur les actions de protection de la
population et très peu sur le déroulement concret des événements au sein de l’IRE). Il manque au sein
de cette cellule une personne capable de décrire la situation sur le site et d’informer les gestionnaires de
l’évolution de celle-ci.
- Dans le cadre de la révision du Plan national d’urgence nucléaire, une attention particulière devra être
portée sur les différents aspects médicaux et de protection de la chaîne alimentaire afin de clarifier le
rôle des différents acteurs concernés (SPF Santé publique, Régions/Communautés, AFCN, AFSCA) et
la nécessaire coordination entre ceux-ci (l’absence de représentants de l’AFSCA lors de cet exercice a
démontré l’importance de ces problématiques et la nécessité d’impliquer les experts en la matière pour
une prise de décision éclairée, notamment sur la gestion par exemple de ce camion de bonbons qui
dans le cadre de cet exercice s’est retrouvé à proximité du site de l’IRE).
- Si des dispositions ont pu être prises afin de veiller à la décontamination du personnels et des véhicules
d’intervention, si toute personne entrante au Poste de Commandement Opérationnel a pu être contrôlée
afin d’éviter toute contamination, la procédure et les conseils en matière de décontamination doivent
encore être peaufinés et communiqués aux acteurs concernés (besoin d’une présence policière à
l’entrée du Poste de Commandement Opérationnel pour canaliser l’affluence des personnes, notamment
des journalistes ; consignes claires à transmettre quant à l’itinéraire à suivre en fonction du vent).
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3.4 Flux d’informations entre cellules de crise : procédures et outils pour collaboration efficace
3.4.1 Déroulement durant l’exercice
- L’analyse de la situation d’un point de vue radiologique a pu compter sur une bonne interaction entre,
d’une part, la Cellule d’évaluation basée à Bruxelles au Centre de crise national et la Cellule de mesures
sur le terrain et, d’autre part, l’exploitant (échanges réguliers, transmissions d’informations et de
données suffisantes, présence d’un représentant de l’exploitant dans la cellule).
- La prise de décisions s’est effectuée de manière satisfaisante : la Cellule de gestion a reçu 4 avis
successifs de la Cellule d’évaluation, avis expliqués par un agent de liaison, ce qui a permis une bonne
information de la situation et de son évolution.
- Entre les communicateurs des autorités concernées et de l’exploitant, la prise de contact initiale fut
immédiate et les contacts ultérieurs réguliers, ce qui démontre des procédures suivies, appréciées et
efficaces pour l’opérationnalisation de la communication de crise.
3.4.2 Avancées et bonnes pratiques
- L’utilisation plus systématique du courriel, en lieu et place du fax, entre les différents acteurs du Plan
national d’urgence nucléaire a permis un flux d’informations régulier et rapide de chacun.
- Pour une meilleure organisation et coordination de la communication de crise, le Service de
communication de Farciennes a rejoint la Cellule de communication de Fleurus au sein de leur
administration : ce travail en binôme jusqu’à la fin de l’exercice a permis de relayer au mieux les
informations aux habitants des deux communes directement concernées et d’établir de facto une
concertation entre ces communes avant toute diffusion (cette expérience n’a cependant pas été aussi
satisfaisante pour le fonctionnaire de planification d’urgence de Farciennes qui a rejoint son homologue
de Fleurus et qui s’est retrouvé un peu perdu dans un autre environnement, sans disposer de ses
moyens familiers et documents utiles).
- La présence d’un agent de liaison du Gouverneur au Centre de crise national, au sein de la Cellule de
gestion, est une bonne pratique à renouveler et systématiser (dans la mesure du possible) : tant le flux
d’informations que la collaboration entre ces acteurs principaux en ressortent renforcés.
- La désignation d'une personne facilitant les interactions entre la Permanence 24h/7j du Centre de crise
national et les Cellules de crise a été perçue comme une avancée : pratique à pérenniser et à intégrer
dans les procédures internes.
- La rédaction systématique de rapports situationnels (ou SITREP) par la Cellule de gestion (et leur
diffusion par la Permanence 24h/7j du Centre de crise national) est une pratique développée dans le
cadre des procédures internes de cette cellule mais qui facilite grandement le flux d’informations avec
les autres cellules de crise pour une meilleure compréhension et connaissance par tous de la (même)
situation d’urgence. Cette diffusion doit être cependant encore étendue (comme ce fut le cas pendant
l’exercice, avec son envoi à tous les Gouverneurs de Province et non uniquement à celui du Hainaut et
de Namur) et systématisée (notamment auprès de la Cellule d’évaluation)
- La coordination des fonctions de soutien à la gestion de crise (telle que la cartographie informatisée par
exemple) a pu être prise en main à temps plein par une personne, ce qui a facilité les interactions entre
acteurs impliqués, sans perturber le Président de la Cellule de gestion (et les débats) par des questions
purement techniques ou pratiques (sans lien direct avec la gestion de la situation sur le terrain).
- L’utilisation d’une plateforme web sécurisée pour la concertation et l’échange d’informations (diffusion de
cartes, de textes,…) entre acteurs de la communication de crise a permis notamment de couper court à
certaines rumeurs et à clarifier des décisions et actions prises.
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3.4.3 Pistes d’amélioration
- Bien que le flux d’information ait fait l’objet d’une très grande attention et structuration ces dernières
années, un briefing systématique est encore à prévoir dans les procédures internes de chaque cellule à
l’arrivée de leurs membres pour une bonne compréhension par tous de la situation.
- Au niveau du zoning industriel de Fleurus-Farciennes, il est important de renforcer la coordination et la
concertation entre l’IRE et les autres entreprises du site (pour l’alerte, l’échange d’information, le
recensement,…).
- Vu leur importance pour un flux d’informations optimal, les procédures de concertation et d’échanges
d’informations entre acteurs du Plan national d’urgence nucléaire doivent être connues par tous et
suivies, même dans le feu de l’action (sans main-courante centralisée et en l’absence fréquente du
Directeur des opérations sur le terrain, sorti généralement pour téléphoner vu les connections limitées,
les autres membres du Poste de Commandement Opérationnels ont manqué d’une information régulière
sur la situation et les actions prises).
- Les contacts et la concertation entre le Comité de coordination provincial et la Cellule de crise
communale doivent être renforcés et systématisés notamment par des échanges formalisés
d’informations plus précises (sur les zones et blocs concernés ; souhait notamment du Bourgmestre de
Fleurus d’avoir des contacts plus réguliers).
- Etant donné le temps nécessaire au processus d’évaluation, de prise de décisions et de communication
suite à un incident radiologique, il serait utile de renforcer une (in)formation préalable des autorités
locales afin de sensibiliser chacun à la complexité du processus en cours et de renforcer la confiance
réciproque quant aux actions menées (l’information en continu sur l’évolution d’une telle situation
d’urgence étant impossible, les communicateurs doivent par exemple veiller à une information de la
population et des journalistes notamment quant aux processus en cours et consignes à suivre à titre de
précaution).
- Etant donné l’interaction inéluctable entre les cellules de crise (due au processus collecte des
informations et données / évaluation / analyse / décision / opérationnalisation / communication), il est
primordial de structurer encore davantage l’organisation de la Cellule de gestion pour planifier dans un
timing précis les tâches attendues par chacun (pour exemple frappant : les communicateurs subissant la
pression médiatique sont souvent en attente de décisions, en attente d’évaluations).
- Vu la gestion au niveau national de tout incident radiologique, il est important de clarifier le rôle des
autorités locales en phase fédérale (de même, l’appellation de Comité de coordination communal
pourrait dès lors être remplacée par celle de Cellule de crise communale plus en phase avec les
missions attendues).
3.5 Outils techniques et infrastructure de crise : formation et disponibilité 24h/7j
3.5.1 Déroulement durant l’exercice
- Toute gestion de crise nécessite des outils techniques et des infrastructures de crise opérationnels
24h/7j, indispensables pour permettre aux cellules de crise d’agir au mieux, mais dont une indisponibilité
temporaire peut en contrepartie en perturber le fonctionnement optimal (comme ce fut le cas au début
de cet exercice suite à une défaillance informatique temporaire qui a ralenti les travaux initiaux des
Cellules de mesure et d’évaluation).
- Ayant tenu compte des leçons tirées de précédents exercices, l’utilisation adéquate de la
vidéoconférence (par des contacts réguliers, fluides et constructifs) a renforcé efficacement la
collaboration entre les différents acteurs (tout particulièrement entre la Cellule d’évaluation et l’exploitant
ou encore entre la Cellule de gestion et le Comité provincial de coordination).
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- La plateforme web sécurisée permettant de visualiser les avis des experts radiologiques par la Cellule
de gestion pour une prise de décision éclairée (validant ou modifiant l’avis de la Cellule d’évaluation) a
été utilisée de façon satisfaisante par les acteurs concernés.
3.5.2 Avancées et bonnes pratiques
- La plateforme web sécurisée, permettant de visualiser les avis des experts radiologiques par la Cellule
de gestion pour une prise de décision éclairée a démontré son efficacité ainsi que son niveau de
convivialité et d’utilisation aisée (durant l’exercice, l’opérateur technique a par exemple pu initier une
action de protection à la demande de la Cellule de gestion, sans avis préalable de la Cellule
d’évaluation, ce qui n’était pas initialement prévu dans les procédures, flux d’informations et décisions).
3.5.3 Pistes d’amélioration
- Il est crucial pour une gestion de crise efficace de voir le Centre de crise national se doter de moyens
techniques opérationnels 24h/7j, actualisés et robustes, et de prévoir le cas échéant des alternatives
(cartes, version papier de formulaires d’avis,…) à utiliser en cas de défaillance temporaire des systèmes
et outils de base (comme ce fut le cas au début de cet exercice suite à une défaillance informatique
temporaire).
- Les moyens de communication entre les équipes sur le terrain et les cellules de crise sont
indispensables à un flux d’informations optimal pour une bonne compréhension de la situation : ceux-ci
doivent être améliorés (connections GSM et WEB limitées sur le terrain)
- Dans un développement ultérieur, il serait judicieux d’envisager l’accès d’autres acteurs concernés (tels
que la Cellule d’information ou le Comité de coordination provincial) à la plateforme web sécurisée
permettant de visualiser les avis des experts radiologiques par la Cellule de gestion pour une prise de
décision éclairée.
- Si les évolutions technologiques facilitent grandement le travail de chacun, l’utilisation d’un nouvel outil
technique, non prévu initialement dans les procédures internes (tel que la plateforme web sécurisée
pour l’échange d’informations entre communicateurs), nécessite une (in)formation préalable
suffisamment à temps afin de permettre à chacun de pouvoir l’utiliser au mieux.
- Bien que différents outils techniques favorisant la concertation et l’échange d’informations ont pu être
développés sur base notamment de programmes disponibles gratuitement en ligne, il est primordial pour
la gestion de crise (et en particulier pour la Cellule de gestion et le Comité de coordination provincial) de
disposer d’une plateforme digitale sécurisée permettant la centralisation, le partage et la gestion des
informations disponibles sur la situation d’urgence radiologique.
- L’infrastructure et les outils mis à disposition des cellules de crise doivent être adaptés et améliorés
continuellement afin de garantir leur opérationnalité (constats tirés au niveau national tant par la Cellule
d’évaluation que la Cellule d’information quant aux limites structurelles des salles pour leurs missions ;
mais également par le Comité de coordination provincial et le Poste de Commandement Opérationnel
dont la localisation doit être réévaluée au regard notamment des difficultés de communication).
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3.6 Alerter et informer : un Réseau au service de la population
3.6.1 Déroulement durant l’exercice
- Pour alerter la population concernée, le Gouverneur du Hainaut, en phase réflexe, a lancé une alerte
médiatique (cinq minutes après l’alerte de ses services et ce via l’application CRISIS ALERT) et
déclenché les sirènes d’alerte dans la zone réflexe circulaire de 1.150 mètres autour du site de l’IRE.
- Si les premières actions de communication de crise furent prises par le Gouverneur du Hainaut dans le
cadre de cette phase réflexe, la communication au niveau national a pu rapidement prendre le relais dès
la prise en main de la gestion de crise par la Cellule de gestion au Centre de crise national
(communication faite par un premier point de presse et communiqué de presse 2h après l’alerte initiale).
- Grâce à la mise en standby rapide par le Gouverneur du Hainaut de l’infrastructure de contact-center de
crise (via le contrat-cadre avec IPG), un numéro d’information a pu également être ouvert pour la
population au niveau national rapidement (soit moins de 2h30 après l’alerte initiale) avec un premier
FAQ rédigé par la Cellule d’information au niveau national en concertation avec les communicateurs
locaux (FAQ partagé et complété grâce à une plateforme virtuelle de concertation mise en place entre
tous les communicateurs concertés).
- Grâce à l’appui volontaire d’une dizaine de communicateurs émanant d’autres Communes du pays et
des Services Fédéraux auprès d’autres Gouverneurs, une pression médiatique et citoyenne a été
simulée durant les deux premières heures de l’exercice, pression ressentie de manière tout
particulièrement forte auprès de l’exploitant et des Communes (aucun moment de répit tant au niveau
des informations à traiter, à valider et à diffuser face à une pression médiatique simulée exercée de
manière constante).
3.6.2 Avancées et bonnes pratiques
- Tel que recommandé en communication de crise, l’alerte médiatique (via le système CRISIS ALERT) a
précédé de quelques minutes l’alerte des riverains via les sirènes (grâce à des procédures claires,
simples et opérationnelles), ce qui permet à ces derniers de disposer d’informations actualisées
lorsqu’ils se tournent vers les médias (traditionnels ou en ligne) dès qu’ils entendent les sirènes.
- La préparation de procédures simples et opérationnelles pour les canaux d’alerte et d’information (tels
que CRISIS ALERT, BE-ALERT et le Contact-center de crise) a porté ses fruits : le Gouverneur a pu
communiquer rapidement et efficacement les recommandations utiles en phase réflexe, ce qui démontre
l’intérêt évident de ces outils de communication de crise.
- Grâce à une bonne collaboration entre tous les niveaux de pouvoir, la diffusion systématique des
communications nationales via les canaux locaux d’information (sites web, médias sociaux, contacts
presse) permet une redondance et un renforcement des messages (avec comme constat notamment
pour l’IRE que l’actualisation de leur site web doit être revue afin de pouvoir se faire de manière simple,
rapide et efficace).
3.6.3 Pistes d’amélioration
- Si les sirènes d’alerte ont (techniquement) correctement fonctionné (de manière inaudible conformément
aux limites de l’exercice), la procédure de déclenchement des sirènes est à optimiser afin de raccourcir
le délai entre l’alerte initiale et le déclenchement effectif des sirènes concernées (en l’occurrence pour
cet exercice, dans un délai de 45 min à 1h).
- Pour l’utilisation de BE-ALERT, une attention particulière doit être apportée en cas de message délivré
sur une messagerie vocale (dans ce cas, « appuyer sur 1 pour écouter le message d’alerte » entre en
interférence avec « appuyer sur 1 pour effacer le message ») : procédure d’utilisation à optimiser et
modalités à préciser pour chaque utilisateur du système.
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- Si les missions d’information de la population en situation d’urgence (Discipline 5) ont été bien remplies,
il s’avère néanmoins nécessaire de peaufiner encore la répartition des tâches (qui communique quoi et
quand), notamment quant à la communication attendue (ou non) de la part de l’exploitant (informations
techniques vers le grand public versus actions et situation sur le site).
- Les décisions prises par la Cellule de gestion doivent être exprimées dans un vocabulaire plus clair et
précis afin de permettre une information optimale de la population (par exemple lorsque les décisions
concernent la préalerte sans définir les actions attendues spécifiquement dans le cadre de cette
préalerte, ou encore lorsqu’il est fait état de zones différentes pour des actions de protection différentes
le risque de mauvaise compréhension et de confusion pour la population concernée est élevé). Il en va
de même pour les cartes utilisées en gestion (grâce au système de cartographie informatisée du Centre
de crise national) mais peu exploitable telles quelles pour la communication de crise (notamment dans
l’utilisation actuelle des zones d’intervention nucléaire plus opérationnelle que communicative,
nécessitant une stratégie de communication sur les blocs de ces zones commune pour tous les sites
concernés en Belgique).
- La pression médiatique et citoyenne simulée a permis aux communicateurs de se rendre compte (à une
infime échelle au regard de la réalité supposée) de l’importance de disposer d’un « Porte-parole de
crise » dédié uniquement au contact avec les journalistes (dans le cadre de cet exercice, le Gouverneur
du Hainaut était par exemple personnellement le contact pour les journalistes; au niveau de l’exploitant,
pour éviter que le communicateur de l’IRE soit submergé par les appels de journalistes le jour venu un
système de déviation vers des messages préenregistrés est à l’étude) ainsi qu’à l’actualisation continue
d’informations recoupées et validées entre tous les acteurs concernés (procédures à peaufiner et outils
techniques à améliorer).
3.7 Organiser un exercice nucléaire : un investissement professionnalisant
3.7.1 Préparation de l’exercice
- La méthodologique d’exercice nécessite un investissement important en temps et en personnel, deux
facteurs toutefois limités au sein des autorités et services concernés (notamment en raison d’autres
actualités vécues en 2014 telles que le risque de pénurie en électricité et la grippe aviaire aux Pays-
Bas), ce qui a eu un impact sur la préparation, l’organisation et le déroulement de l’exerc ice par un
manque d’investissement et de formation préparatoire spécifique notamment des accompagnateurs.
3.7.2 Déroulement durant l’exercice
- Le scénario d’exercice préparé était globalement intéressant quant aux données, réaliste et adéquat
quant aux objectifs fixés, ce qui a permis à chacun de tester au mieux ces plans et procédures
d’urgence.
- En raison d’actualités le jour de l’exercice (entre autre liées au risque de pénurie d’électricité et à la lutte
contre le virus Ebola), il fut difficile de mobiliser des acteurs-clés du Plan national d’urgence nucléaire
(comme la DG Sécurité civile et l’AFSCA dans le cadre de cet exercice).
- Bien que la convention d’exercice précise que seul le Directeur de l’exercice en concertation avec le
Président de la Cellule de gestion peut mettre un terme à l’exercice, la fin de cet exercice a été quelque
peu perturbée en raison d’un retrait anticipé de certains acteurs (en l’occurrence la police fédérale), ce
qui a conduit à une mauvaise compréhension de la situation (par les équipes sur le terrain, par la Cellule
de crise communale), rectifiée par l’équipe organisatrice de l’exercice afin de permettre un bon
déroulement de celui-ci jusqu’au bout.
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3.7.3 Avancées et bonnes pratiques
- En préparation à l’exercice, des exercices uniquement d’alerte ont été organisés en juin 2014 avec le
Centre 100 et une formation préalable a également pu être donnée à l’attention des opérateurs
concernés : de la sorte, ces acteurs indispensables aux premières minutes de l’alerte ont pu se
réapproprier les procédures en la matière.
3.7.4 Pistes d’amélioration
- Pour qu’un exercice puisse se dérouler dans les meilleurs conditions, il est important de valider les
documents préparatoires (dont la convention d’exercice) ainsi que les procédures testées plusieurs
semaines (voire mois) avant l’exercice afin qu’ils puissent être diffusés à temps, avec des consignes
précises, et que des formations adéquates puissent être données (tout particulièrement pour la
Permanence 24h/7j du Centre de crise nationale responsable de l’alerte initiale des acteurs concernés) :
ceci nécessite du temps à investir par tous, à tous les niveaux, en planification d’urgence.
- Durant l’exercice, il faut clairement identifier et distinguer les acteurs et non-acteurs (observateurs,
accompagnateurs, évaluateurs) : ceux qui préparent ne peuvent pas participer activement à l’exercice
(difficultés rencontrées auprès de toutes les instances participantes pour cet exercice en raison des
capacités limitées en terme de personnel de chacun ; risques élevés de biais d’exercice par une
connaissance préalable du scénario qui a engendré notamment un pré-positionnement des équipes ou
une opérationnalisation préalable des outils techniques, véhicules et moyens de communication).
- Pour chaque exercice, il faut systématiquement prévoir un « Porte-parole » spécifique, soit un
communicateur d’une autorité participante (au niveau national, provincial ou communal, ayant une très
bonne connaissance du Plan national d’urgence nucléaire) qui sera disponible pendant l’exercice (et
donc qui ne jouera pas) afin d’accompagner les journalistes désireux de le suivre et faire les interviews
pédagogiques utiles (alors que la convention d’exercice excluait toute communication externe durant
l’exercice sur celui-ci, une attention médiatique de réels journalistes a créé la surprise : plusieurs
journalistes ont en effet pris contact quelques jours avant l’exercice afin de pouvoir le suivre).
- Les observateurs, accompagnateurs et évaluateurs d’un exercice doivent avoir accès aux échanges et
interactions entre cellules de crise, et dès lors disposer des outils techniques adéquats (radio Astrid,
GSM, ordinateur portable avec connexion internet, accès aux plateformes sécurisées,…). Ces outils
techniques sont également à renforcer quant à leur utilisation pour l’échange d’informations et le suivi de
l’exercice entre accompagnateurs.
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4 Actions d’amélioration spécifiques
Afin de contribuer à l’amélioration continue des plans d’urgence et des procédures de tous les acteurs concernés par le Plan national d’urgence nucléaire, des actions d’amélioration spécifiques sont donc envisagées par les autorités pour chacun des points d’attention soulevés dans les conclusions de l’exercice. Celles seront prises en compte dans le cadre de l’actualisation du Plan national d’urgence nucléaire prévu pour 2016. Suite à cet exercice en particulier, cinq axes de travail sont mis en avant :
1. Des plans et procédures adaptés aux avancées menées
Tant le Plan particulier d’urgence et d’intervention provincial pour le site de l’IRE que les Plans mono-disciplinaires d’intervention relatif aux missions de la Police fédérale et locale ainsi que du Service d’incendie seront actualisés en intégrant notamment les conclusions des groupes de travail spécifiques.
2. Une stratégie globale de gestion post-accidentelle d’un incident radiologique
Une réflexion sera menée sur les thèmes notamment de l’accueil, du triage radiologique et de la décontamination des personnes, biens et zones concernés par un incident radiologique dans le cadre d’une stratégie globale en la matière.
3. Des (in)formations régulières de tous les acteurs du Plan national d’urgence nucléaire
Pour s’approprier au mieux les avancées et développements de la planification d’urgence et gestion de crise nucléaire issus des différents groupes de travail d’experts à tous les niveaux de pouvoir, des formations régulières doivent être poursuivies pour tous les acteurs (nationaux, provinciaux et locaux) du Plan national d’urgence nucléaire.
4. Des outils et infrastructures opérationnels 24h/7j au service de la gestion moderne de crises
Maintenir et renforcer les outils techniques ainsi que les infrastructures pratiques des cellules de crise, à tous les niveaux (national, provincial, communal, sur le terrain ou sur le site), est une nécessité afin qu’ils participent à une gestion optimale des crises. Les nouveaux moyens technologiques doivent être généralisés et étendus pour une meilleure collaboration et concertation entre tous les acteurs concernés.
5. Des exercices méthodiques pour un retour professionnalisant
Chaque autorité et service concerné doit libérer le temps et le personnel nécessaire à l’organisation et la préparation optimale des exercices et des documents préparatoires (tels que le scénario d’exercice et ses inserts) afin que ceux-ci puissent être délivrés plus tôt aux participants qui, (in)formés, retireront des exercices une professionnalisation de leurs pratiques.