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ALIMENTS DU BETAIL PRODUITS LAITIERS FRUITS ET LÉGUMES PLATS CUISINES BOULANGERIE PATISSERIE Service veille, études et prospective, Chambre régionale d’Agriculture Technopôle Atalante Champeaux, rond point Le Lannou - CS 74223, 35042 RENNES Cedex Téléphone : 02.23.48.27.70 - Fax : 02.23.48.27.48 - E-mail : [email protected] www.synagri.com des IAA Revue de l’Observatoire La N° 105 - AVRIL 2012 ISSN 1299 - 8095 FLASHS : TOUS LES FAITS MARQUANTS Stalaven annonce la fermeture de 2 sites dans les Côtes-d’Armor Guyader Gastronomie reprend Bretagne Saumon Savena et Sfinc s’unissent autour des ingrédients alimentaires InVivo NSA investit 7 Mdans un laboratoire d’analyse p.26 Les lauréats bretons du Concours Général Agricole 2012 p.36 TENDANCES AGROALIMENTAIRES DOSSIERS ACTUALITÉS Bilan des restructurations d’entreprise dans l’agroalimentaire breton en 2011 La Revue de l’Observatoire des IAA vous propose un numéro spécial recensant les mouvements entre entreprises, les changements d’actionnariat et les investissements majeurs annoncés dans le courant de l’année 2011. N° SPÉCIAL ACTIVITÉ Léger repli de la production en lien avec un marché intérieur peu dynamique p.2 EXPORTATIONS Exportations des IAA régionales toujours en hausse au 4 ème trimestre 2011 p.4 EMPLOI Stabilisation de la baisse du niveau de l’emploi dans les IAA bretonnes au 3 ème trimestre 2011 p.6 MARCHE DES SENIORS Quelles opportunités pour les IAA bretonnes ? p.7 INTERVIEW : THIERRY VARLET, BREIZPACK Matériau d’emballage et produit alimentaire : un couple durable p.10 ETUDE MARKETING Quelles incidences d’un étiquetage des produits animaux issus d’animaux nourris sans OGM ? p.13 RESPONSABILITES DES IAA ET ASSURANCE Risques et responsabilités encourus par les IAA du fait des produits livrés, part transférable à l’assurance p.19

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ALIMENTSDU BETAIL

PRODUITSLAITIERS

FRUITS ETLÉGUMES

PLATSCUISINES

BOULANGERIEPATISSERIE

Service veille, études et prospective, Chambre régionale d’AgricultureTechnopôle Atalante Champeaux, rond point Le Lannou - CS 74223, 35042 RENNES Cedex

Téléphone : 02.23.48.27.70 - Fax : 02.23.48.27.48 - E-mail : [email protected]

desIAARevue

de l’Observatoire La

N° 105 - AVRIL 2012 • ISSN 1299 - 8095

FLASHS : TOUS LES FAITS MARQUANTS

• Stalaven annonce la fermeture de 2 sites dans les Côtes-d’Armor

• Guyader Gastronomie reprend Bretagne Saumon

• Savena et Sfinc s’unissent autour des ingrédients alimentaires

• InVivo NSA investit 7 M€ dans un laboratoire d’analyse p.26

Les lauréats bretons du Concours Général Agricole 2012 p.36

TENDANCES AGROALIMENTAIRES

DOSSIERS

ACTUALITÉS

Bilan des restructurations d’entreprise dans l’agroalimentaire breton en 2011La Revue de l’Observatoire des IAA vous proposeun numéro spécial recensant les mouvementsentre entreprises, les changements d’actionnariatet les investissements majeurs annoncés dans le courant de l’année 2011.

N° SPÉCIAL

ACTIVITÉ

Léger repli de la production en lien avec un marché intérieur peu dynamique p.2

EXPORTATIONS

Exportations des IAA régionales toujours en hausse au 4ème trimestre 2011 p.4

EMPLOI

Stabilisation de la baisse du niveau de l’emploi dans les IAA bretonnes au 3ème trimestre 2011 p.6

MARCHE DES SENIORSQuelles opportunités pour les IAA bretonnes ? p.7

INTERVIEW : THIERRY VARLET, BREIZPACKMatériau d’emballage et produit alimentaire : un couple durable p.10

ETUDE MARKETINGQuelles incidences d’un étiquetage des produits animaux issus d’animaux nourris sans OGM ? p.13

RESPONSABILITES DES IAA ET ASSURANCERisques et responsabilités encourus par les IAA du fait des produits livrés, part transférable à l’assurance p.19

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2 • L A R E V U E D E L’ O B S E R VAT O I R E D E S I A A D E B R E TA G N E • N ° 10 5 - AV R I L 2 012

Le point de conjoncture nationale

Observatoire économique des IAA de Bretagne, d’après l’INSEE et Eurostat.

Au 4ème trimestre 2011, les dépenses de consommationdes ménages en produits alimentaires poursuivent leurtassement. L’activité du secteur agroalimentaire

français se maintient à un niveau correct. Les investissementsse poursuivent sans grande embellie et sur le front de l’emploiles indicateurs marquent le pas.

Au cours du quatrième trimestre 2011, le PIB de la zone euro etcelui de l’UE27 ont baissé de 0,3 % par rapport au trimestre précé-dent, selon les estimations publiées par Eurostat, l’office statis-tique de l’Union européenne. En comparaison avec le quatrièmetrimestre 2010, le PIB corrigé des variations saisonnières aaugmenté de 0,7 % dans la zone euro et de 0,9 % dans l’UE27.

Aux États-Unis, le PIB a augmenté de 0,7 % au cours duquatrième trimestre 2011, après +0,5 % au troisième trimestre2011. Au Japon, le PIB a baissé de 0,6 % au quatrième trimestre2011, après +1,7 % au trimestre précédent.

Par rapport au quatrième trimestre 2010, le PIB des États-Unisa augmenté de 1,6 % (après +1,5 % au trimestre précédent) etcelui du Japon a diminué de 1,0 % (après -0,6 %).

Sur l’ensemble de l’année 2011, le PIB de la zone euro aaugmenté de 1,4 % et celui de l’UE27 de 1,5 %, contre respec-tivement +1,9 % et +2,0 % en 2010.

Sur l’ensemble de l’année 2011, le PIB des États-Unis aaugmenté de 1,7 % (+3,0 % en 2010) et celui du Japon a baisséde 0,9 % (+4,4 % en 2010).

La production industrielle corrigée des variations saisonnièresa, pour sa part, diminué de 1,1 % dans la zone euro et de 0,6 %dans l’UE27 en décembre 2011 par rapport à novembre 2011. Endécembre 2011 par rapport à décembre 2010, la productionindustrielle a baissé de 2,0 % dans la zone euro et de 0,9 %dans l’UE27.

En France, au quatrième trimestre 2011, le PIB en volume croît de0,2 % après +0,3 % au troisième trimestre. En moyenne annuelle,la croissance est de 1,7 % en 2011, après +1,4 % en 2010.

Les dépenses de consommation des ménages ralentissent légè-rement en fin d’année 2011 (+0,2 % après +0,3 %), tandis quela formation brute de capital fixe (FBCF) accélère (+0,9 % après

+0,2 %). Au total, la demande intérieure finale (hors stocks)contribue de nouveau positivement à la croissance du PIB :+0,3 point après +0,2 point. Les exportations augmentent aumême rythme qu’à l’été (+1,2 %) alors que les importationsreculent (-1,2 % après +0,7 %). Par conséquent, le solde ducommerce extérieur contribue positivement à la croissance :+0,7 point après +0,1 point.La dépense de consommation des ménages augmente de 0,2 % auquatrième trimestre 2011 après +0,3 % au troisième. Les dépensesd’énergie-eau-déchets reculent (-3,6 % après +5,7 %) avec le climatdoux de l’automne. Les dépenses alimentaires continuent debaisser, quoique moins fortement (-0,1 % après -0,8 %).Au quatrième trimestre 2011, la production a diminué dansl’industrie manufacturière (-0,5 %) ainsi que dans l’ensemble del’industrie (-0,8 %). Dans les industries agricoles et alimen-taires, le recul est plus marqué (-0,9 %). Par rapport auquatrième trimestre 2010, la production manufacturière duquatrième trimestre 2011 est en progression (+2,1 %), le secteurdes industries agroalimentaires contribue à cette dynamiquepuisque ce même indicateur est en hausse de 3,2 % par rapportau 4ème trimestre 2010.Toujours au quatrième trimestre 2011, le chiffre d’affaires de l’in-dustrie manufacturière est en hausse (+0,8 %) par rapport autrimestre précédent. Il augmente moins notablement dans les indus-tries agricoles et alimentaires (+0,5 %). A noter qu’en décembre, lechiffre d’affaires des IAA est en baisse notable de 2,8 %.Concernant leurs investissements, les chefs d’entreprise de l’in-

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Industrie agroalimentaire

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France : Indice mensuel de la production industrielleensemble de l’industrie et IAA

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Unité : solde d’opinions

Production prévue

Production observée

Opinion des industriels Ensemble de l’industrie agroalimentaire en France

Evolution de la production Unité : solde d’opinions

Stocks

Carnets de commandes

Source : INSEESource : INSEE

Etat de la demande et du niveau des stocks

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dustrie manufacturière, interrogés en janvier 2012 estimentque leurs investissements ont augmenté de 10 % en 2011 parrapport à 2010 (+4 % en 2011 par rapport à 2010, dans lesindustries agricoles et alimentaires). Pour 2012, les chefs d’en-treprise des industries manufacturières prévoient désormaisune hausse de 7 % de leur investissement. Dans l’industrieagroalimentaire, ils ont augmenté de quatre points leurs précé-dentes prévisions recueillies en octobre 2011 et tablent sur 8 %de hausse des investissements dans le secteur en 2012 parrapport à l’année précédente. Enfin, au niveau de l’emploi salarié, l’industrie enregistre unebaisse de ses effectifs au quatrième trimestre 2011 (-1 700)moins forte que celle observée le trimestre précédent (-5 100).Toutefois, en raison de la hausse observée au premier semestre2011, l’emploi industriel est seulement en légère baisse sur unan : -2 100 postes, soit -0,1 %.Dans l’industrie agroalimentaire, les effectifs poursuivent leurléger recul, -0,2 % (- 1 200) au 4ème trimestre par rapport au 3ème,après -0,3 % au troisième (-1 600). Au total, les effectifs dans cesecteur sur un an sont en baisse de 0,7 % soit environ -3 900 postes.Concernant le niveau d’activité, dans les industries françaisesde l’agroalimentaire, les chefs d’entreprise interrogés en janvierestiment que l’activité des derniers mois est restée peu dyna-mique. Les stocks de produits finis restent légers. Les carnetsde commandes globaux demeurent étoffés. Les carnets decommandes étrangers se regarnissent et sont jugés fournis.Les perspectives personnelles de production restent cependantà un niveau inférieur à leur moyenne de longue période.L’ensemble des données est disponible sur le site internethttp://app.eurostat.ec.europa.eu et http://www.insee.fr

Les tendances régionalesBanque de France, Service des affaires régionales(mois sous revue : février 2012)

Pour le troisième mois consécutif, la production s’est repliée.De même, et à l’instar de l’évolution constatée lors des deuxmois précédents, la demande globale a continué de secontracter sous l’effet d’une nouvelle baisse des entrées d’or-dres sur le marché intérieur. Les carnets de commandes restentjugés insuffisamment remplis. Ce mois-ci, une forte orientationà la hausse des prix des matières premières a été notée. A brefdélai, le niveau de production devrait cependant se redresser.

• Transformation et conservation de la viande de boucherie :la production s’est tout juste maintenue. La demande globales’est raffermie, la meilleure animation en interne ayant plus quecompensé le retrait intervenu sur les marchés internationaux.Les carnets de commandes sont légèrement en dessous duniveau estimé normal. A l’inverse des toutes dernières périodes,l’orientation à la hausse des prix des matières premières a étéprononcée. A court terme, la production devrait un peu ralentir.• Transformation et conservation de la viande de volailles : laproduction a porté sur des volumes bien inférieurs à ceux dumois précédent. La demande globale s’est très légèrementrepliée, la meilleure orientation à l’international n’ayant pascontrebalancé la réduction des entrées de nouvelles commandessur le marché national. Le niveau des carnets d’ordres est toute-fois jugé correct. Une tendance baissière sur les prix des matièrespremières a été notée. A bref délai, la production devrait conti-nuer de reculer dans des proportions identiques.

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• Préparation industrielle de produits à base de viandes : unrenforcement des volumes produits a été relevé. La demandeglobale a aussi progressé, les entrées d’ordres s’étant intensifiéestant sur le marché intérieur qu’en provenance de l’étranger. Leniveau des carnets de commandes demeure imparfait. Déjàimportant en janvier, le renchérissement des prix desmatières premières s’est encore accentué. Lors des prochainsmois, l’accroissement de la production devrait se poursuivre.

• Transformation, conservation de poisson, crustacés, mollusques : ce mois-ci, l’augmentation de la production s’estavérée limitée. Comparativement, le renforcement de lademande globale a été plus net. Les carnets de commandesdemeurent néanmoins déficitaires. Les prix des matièrespremières n’ont guère évolué. A terme rapproché, la produc-tion devrait gagner en consistance.

• Fabrication de produits laitiers : la production a marqué deréelles avancées. Dans le même temps, la demande globale s’estsensiblement tassée mais les carnets de commandes restent consi-dérés comme convenablement pourvus. Ce mois-ci, le prix de lamatière première a été orienté à la hausse. A court terme, laproduction devrait être reconduite sur des bases peu différentes.

• Fabrication de produits de boulangerie-pâtisserie, pâtes : unelégère hausse de la production est intervenue. A l’inverse, lademande globale s’est affaiblie. Les prix des matières premièresont un peu augmenté. Les carnets de commandes demeurentétroits. A un horizon proche, un raffermissement de la productionest envisagé.

• Fabrication d’aliments pour animaux : la production et lademande globale se sont renforcées. Les carnets de commandesdemeurent toutefois assez largement en dessous du niveaudésiré. L’évolution à la hausse des prix des matières premièresa été substantielle. Lors des semaines à venir, la productiondevrait continuer de croître au même rythme.

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2010 2011 2012Production prévue Moyenne mobile sur 3 mois

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Source : Banque de France, Service des affaires régionales, Bretagne

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Source : Banque de France, Service des affaires régionales, Bretagne

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T E N D A N C E S A G R O A L I M E N TA I R E S

Exportations agroalimentaires bretonnes : situation toujoursexceptionnelle, tirée par le marchémondial

Mary Henry BouvierService Veille Etudes et Prospective, Chambre régionale d’Agriculture de Bretagne

3.1 Vue d’ensembleAvec une nouvelle progression de plus de 8 % en valeur au coursdu quatrième trimestre 2011, l’année se termine très bien pour lesexportations agroalimentaires bretonnes, confirmant la bonneorientation observée depuis le début de l’année 2010. La plupartdes produits phares du secteur agroalimentaire breton sontconcernés par cette augmentation des ventes à l’exportation, enparticulier les viandes de boucherie (+9 % en valeur), les produitslaitiers (+21 %) et les viandes de volailles (+6 %). La seule ombreau tableau concerne les exportations bretonnes de légumes fraisqui reculent de 11 % en valeur.

Globalement, sur l’ensemble de l’année 2011, les exportationsagroalimentaires bretonnes sont en hausse (+16 %) par rapport à2010 et génèrent un chiffre d’affaires de 4 milliards d’euros (15 %environ du chiffre d’affaires total des IAA bretonnes), niveau excep-tionnel jamais atteint jusque là. A la première marche du podiumdes exportations agroalimentaires bretonnes dominent les viandesde boucherie avec un chiffre d’affaires export de 925 millionsd’euros, (+16 % par rapport à 2010), soit presque un quart du total.Elles sont suivies de très près par les produits laitiers (871 millionsd’euros, +19 % par rapport à 2010, 22 % du total) et par les viandesde volailles (574 millions d’euros, +18 % par rapport, 14 % du total).

S’agissant du palmarès des destinations, l’Italie arrive toujours entête : les ventes bretonnes de produits agricoles et agroalimen-taires vers le marché italien se sont élevées à 550 millions euros en2011, soit 14 % du total. Suivent l’Allemagne et l’Espagne avecrespectivement 360 et 357 millions d’euros soit 9 % du total. En6ème position arrive l’Arabie Saoudite, première destination horsUnion européenne, avec 161 millions d’euros (4 % du total). LaChine se place en 8ème position (157 millions d’euros).

3effet une nouvelle hausse de 9 % en valeur pour atteindre unchiffre d’affaires de 237 M€, niveau record sur cette période. Lesexportations bretonnes de viande porcine connaissent des augmen-tations très fortes vers plusieurs pays : Chine (+83 %), Hong Kong(+31 %), Russie (+68 %). Malgré une volonté forte des autoritéschinoises de développer la production locale de viande porcinepour atteindre l’autosuffisance à terme, la Chine continue d’im-porter massivement pour faire face à l’augmentation de lademande. A contrario la baisse est forte vers la Corée du Sud (-24 %). En 2010, l’épidémie de fièvre aphteuse qui touchait lepays avait conduit les producteurs coréens à abattre un tiers de leurcheptel porcin en fin d’année. Pour compenser la baisse de laproduction locale, la Corée du Sud a importé massivement de laviande porcine tout au long des trois premiers trimestres 2011. Enparallèle, les autorités coréennes ont soutenu la relance de laproduction locale, de retour sur le marché depuis le milieu dusecond semestre et expliquant la baisse des exportations bretonnesfin 2011.

Si la situation est plutôt favorable globalement sur le marchémondial, elle est toujours difficile sur le marché européen : lesventes bretonnes de viande porcine ont continué de baisser surplusieurs marchés au cours du quatrième trimestre 2011, notam-ment l’Espagne (-19 %), les Pays-Bas (-19 %) ou encore le Portugal(-12 %). Vers l’Italie, première destination de la viande porcinebretonne, les ventes se sont tout juste maintenues au niveau duquatrième trimestre 2010.

Sur l’ensemble de l’année 2011, avec un chiffre d’affaires de925 M€ les exportations bretonnes de viandes de boucherie termi-nent sur une hausse en valeur de 16 % par rapport à 2010, grâceà une meilleure compétitivité face aux concurrents et une demandetrès forte de la part de certains pays asiatiques.

Pour 2012, les exportations vers les pays tiers seront dépendantesde la parité euro-dollar et de la consommation asiatique.

3.3 Viandes de volaillesPour les viandes de volailles, le contexte est similaire à celui desviandes de boucherie : malgré un certain tassement, l’améliorationconstatée depuis début 2010 s’est poursuivie, avec une hausse desexportations bretonnes de 6 % en valeur au cours du quatrièmetrimestre 2011.

Après un second semestre exceptionnel avec des exportations deviandes de volailles en très forte hausse au premier semestre 2011vers les pays du Proche et Moyen-Orient, le ralentissement étaitpresque inévitable en fin d’année. La demande de plusieurs pays(Arabie Saoudite, Yémen) a diminué ; dans le même temps laconcurrence brésilienne s’est accrue et les prix se sont orientés àla baisse.

3.2 Viandes de boucherieEn fin d’année 2011, la bonne tenue des marchés exports pour lesviandes de boucherie bretonnes (quasi exclusivement de la viandeporcine) s’est confirmée au cours du quatrième trimestre 2011,même si on observe un tassement. Les exportations enregistrent en

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N ° 10 5 - AV R I L 2 012 • L A R E V U E D E L’ O B S E R VAT O I R E D E S I A A D E B R E TA G N E • 5

3.4 Lait et produits laitiersRien ne semble pouvoir arrêter la progression des exportationsbretonnes de produits laitiers qui ont atteint un nouveau niveaurecord de 249 millions d’euros au quatrième trimestre 2011, enhausse de 21 % par rapport au quatrième trimestre 2010. Les ventessont en hausse essentiellement vers les pays tiers. On observe eneffet une très forte progression des ventes vers les pays asiatiques(Chine, +120 % en valeur, Hong Kong, +81 %), vers certains paysdu Maghreb et de l’Afrique sub-saharienne. Les opérateurs bretonscontinuent de bénéficier du contexte porteur qui s’est installédepuis le début 2010, avec une demande mondiale en forte hausse.

Globalement sur l’ensemble de l’année 2011, les exportationsbretonnes de produits laitiers ont augmenté de presque 20 % envaleur pour dépasser 870 millions d’euros. L’Union européenneapparaît d’ailleurs comme la principale bénéficiaire du dynamismede la demande mondiale en 2011.

Pour l’année en cours et les suivantes, le déficit laitier de l’Asie etde l’Afrique devrait se creuser. La demande mondiale devrait doncrester forte. Début 2012, le prix mondial du beurre reste élevé enraison de faibles disponibilités ; s’agissant de la poudre à 0% dematière grasse, les prix restent également soutenus, avec des prixeuropéen, océanien et américain très proches.

3.5 Légumes fraisAu quatrième trimestre 2011, les exportations bretonnes delégumes frais ont subi une baisse de 11 % en valeur par rapportà 2010 pour descendre à 66 millions. Cette baisse doit êtrerelativisée en rappelant que le quatrième trimestre 2010 avaitété particulièrement bon pour les ventes de légumes fraisbretons grâce au froid et à la neige qui avaient touché le nordde l’Europe en novembre 2010, entraînant des retards voiredes destructions de production.

La fin de l’année 2011 a été marquée par le temps exception-nellement doux en Europe, qui a retardé les flux des légumesbretons vers plusieurs pays, en particulier vers l’Allemagne. Laproduction locale allemande s’est en effet prolongée plus tardi-vement que d’habitude, réduisant les besoins d’approvision-nement à l’extérieur. Et lorsque la production allemande s’esttarie, les producteurs bretons se sont trouvés en concurrenceavec les producteurs Italiens. Ainsi le marché allemand a étédifficile d’accès pendant de longues semaines. La situations’est améliorée à la toute fin de 2011 voire début 2012 grâce auretour du froid.

Globalement sur l’ensemble de l’année 2011, les exportationsbretonnes de légumes frais ont terminé en baisse de 3 % et ontgénéré un chiffre d’affaires de 209 millions d’euros. Le faitmarquant de l’année écoulée aura été la crise provoquée parla bactérie E-Coli déclarée en mai. Cette crise a sévèrementperturbé la consommation de légumes frais, et la productionbretonne a véritablement perdu pied sur les marchés exportspendant plusieurs semaines.

Reste à savoir si la demande des pays émergents ne sera pasaffectée par le ralentissement attendu de la croissance écono-mique…

Vers la Russie, le recul se poursuit inexorablement (-67 % en valeurau quatrième trimestre). La Russie a très fortement réduit les impor-tations de poulet entier, quelle que soit la provenance, avec unobjectif clair : atteindre rapidement l’autosuffisance. Seuls desproduits à faible valeur ajoutée peuvent encore avoir accès aumarché russe (VSM par exemple).

Concernant les pays de l’Union européenne, le contexte resteambivalent pour les viandes de volailles bretonnes. Les ventessont orientées à la hausse vers l’Allemagne ou encore le Royaume-Uni. Mais en réalité c’est un très fort développement des échangesentre la France et les autres pays de l’Union européenne qui estobservé, avec globalement un solde négatif pour la France.

Globalement, sur l’année 2011 les exportations bretonnes deviandes de volailles ont progressé de 18 % en valeur par rapportà 2010 pour atteindre 574 millions d’euros soit 14 % du chiffred’affaires export agroalimentaire breton total. Le premier débouchéreste de loin l’Arabie Saoudite avec 136 millions d’euros de chiffred’affaires réalisés sur ce marché (24 % du total). En deuxième ettroisième position viennent l’Allemagne (55 millions d’euros) et laBelgique (54 millions d’euros).

Pour les mois qui viennent, la demande mondiale devrait resterbien orientée… La baisse des prix observée sur le marché mondialdevrait néanmoins affecter la rentabilité des opérateurs bretons dufait de coûts de production qui restent élevés.

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Graphique 2 : Industrie laitière

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Graphique 3 : Industrie de l’alimentation des animaux

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Graphique 4 : Industrie des viandes de boucherie

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Graphique 5 : Industrie de la volaille

Emploi privé dans l’agroalimentaire en Bretagne : 3ème trimestre 2011

Graphique 1 : série trimestrielle en niveau, corrigée des variations saisonnières (CVS)

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Graphique 2 à 5 : séries trimestrielles brutes et corrigées (CVS) avec une base 100 au 4ème trimestre 2001

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Le terme senior prend un réel sens en France dans lesannées 90. Ceux que l’on considérait souvent comme vieux,dépassés, ringards, ou encore has been ont progressivement sutrouver leur place dans la société par leurs actions et leur rôlede plus en plus actif.

S’ils représentent aujourd’hui plus d’un français sur trois, leurnombre devrait atteindre un sur deux en 2025. Plus précisé-ment, les seniors de plus de 55 ans devraient progresser de59 % et les plus de 70 ans occuper près de 8 % du total de lapopulation française d’ici 15 ans.

Cette croissance galopante n’est pas propre uniquement à laFrance. Le monde présente les mêmes tendances : 1 milliardde seniors aujourd’hui pour 2 milliards en 2050 ! (cf. tableaux1 et 2).

Si l’on se réfère à d’autres repères, c’est un senior qui naîttoutes les 37 secondes, une femme qui fête ses 50 ans toutes lesminutes.

3 principaux facteurs expliquent la recrudescence des seniorsen France :

- l’accroissement de l’espérance de vie, qui se situeaujourd’hui à 83 ans pour les femmes et à 75,5 ans pour leshommes (soit une progression de +10 ans ces 50 dernièresannées) ;

- la baisse sensible pendant plusieurs décennies de la fécon-dité (son taux actuel, proche des 2,1 enfants par femmenécessaires pour le renouvellement de la population ne doitpas cacher la période pendant laquelle il a été davantageautour de 1,7 à 1,8) ;

- l’avancée en âge des générations très nombreuses du baby-boom d’après-guerre (1945-1965). Ce mouvement prendrade l’ampleur jusqu’en 2015.

Les seniors constituent une frange de la population intournabledans les années à venir. Ceux que l’on nommait les babyboomers entre 1945 et 1965, puis papy boomers dans les années90, englobent aujourd’hui plus respectueusement la dénomi-nation de « seniors ».

Mais que signifie réellement senior ?

Le sens étymologique de senior vient du latin « senex » (plusâgé, vieux, âgé, ancien…). A l’origine, il désignait les aînésparmi les guerriers de l’armée romaine. Il renvoie en France àl’idée que l’on a du seigneur, car il désignera un chef decommunauté voire un vieux moine. En Angleterre en 1884, ils’opposera au terme junior. Il sera repris au cours des années1990 par Jean-Paul Treguer et Serge Cogitore en marketingpour désigner une personne âgée de plus de cinquante ans.

Typologie et modes de vie des seniors

La compréhension des seniors et de leur modes de vie estcomplexe car elle relève d’une segmentation pas toujours trèsclaire ni facile. Plusieurs instituts spécialisés recourent à unetypologie différente selon que l’on se réfère à une segmenta-tion basée sur la classe d’âge (critères socio démographiques)ou sur les styles de vie (critères psychographiques).

L’INSEE définit les seniors à partir de quatre classes d’âge (cf.figure 1).

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DOSSIERSENIORS, UNE GÉNÉRATION MONTANTE POUR LES ENTREPRISES AGROALIMENTAIRES BRETONNES

Seniors, une génération montante pour lesentreprises agroalimentaires bretonnesStéphane Gouin, Agrocampus Ouest

+50 ans (en %) 1985 2000 2020

UE 30 33 41,5

USA 25,5 27,5 35

JAPON 27 35,5 40

Source : Secodip

Tableau 1 : les seniors en Europe

Population française 1962 1990 2010

- de 20 ans 32 % 26 % 22 %

+ de 50 ans 25 % 30,2 % 37 %

Source : Senior Academy

Tableau 2 : la France des seniors

Source : INSEE; 2010

Figure 1 : typologie des seniors

50-59 ans

HÉDONIQUES

Produits authentiques,

nouveaux et de service

60-69 ans

VIGILANTS

Produits pratiques,

de qualité et de marque

70-79 ans

TRADITIONNELS

Produits services, faciles

à utiliser

>80 ans

ASCÈTES

Produits sécurité, usages

simplifiés

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DOSSIER SENIORS, UNE GÉNÉRATION MONTANTE POUR LES ENTREPRISES AGROALIMENTAIRES BRETONNES

- les 50-59 ans : première grande génération des seniors sontqualifiés d’hédoniques. Ils aiment le plaisir, la jouissance dela table, ils sont encore bien portants, ils sont dans la forcede l’âge. Ils recherchent cependant des produits authen-tiques, nouveaux, de service, c’est-à-dire des produits quivont faciliter cette notion d’utilisation.

- Les 60-69 ans : on commence à les considérer comme desvigilants. Ils sont à la recherche de produits plus pratiques,de qualité, des produits à marque. Les seniors recherchenteffectivement, des marques en qui ils ont confiance et qui ontà la base une racine, des sources, qui leur rappellent leurnourriture d’enfance. Elles confèrent une origine affectiveémotionnellement riche en goût, texture ou usage.

- Les 70-79 ans sont appelés les traditionnels. Ces personnesconvergent dans une recherche d’aliments plus traditionnels,toujours des produits service, mais faciles à utiliser. La notiond’usage et d’équilibre sont privilégiées. Ils ont une volontéde recourir aux produits service disposant d’un équilibrenutritionnel garanti.

- Les plus de 80 ans entrent dans la catégorie des ascètes. Celane signifie par pour autant qu’ils soient impotents. Ils ontencore bon pied bon œil et bon appétit. Ces individus privi-légient des produits « enrichis en » ou « réduits en ». Ilssont synonymes de sécurité et à usage simplifié.

De la même façon, l’institut Senior Agency appréhende le marchédes seniors sous l’angle de la segmentation par l’âge, mais en défi-nissant quelque peu différemment les seniors (cf. figure 2).

Enfin, selon le Credoc (Centre de Recherche pour l’Etude etl’Observation des Conditions de Vie), l’approche des seniors estdifférente (même si par ailleurs nous retrouvons une typologiedu Credoc éditée en 2006 par classe d’âge proche des précé-dentes). La segmentation de ce marché se réfère aux généra-tions, qui au travers du temps s’illustrent par des modes et desstyles de vie différents et par conséquent des attentes et desbesoins toutes aussi disparates (cf. figure 3).

Les cinq premières générations décrites par le Credoc entrentdans la typologie générationnelle des seniors :

- Services (50 ans) : cette génération vit avec le progrès tech-nique et technologique et s’adapte facilement. Les attentesdes personnes appelées « service » sont sensibles aux produitsbiologiques et d’une manière plus générale aux questionsenvironnementales (durabilité, éthique, équitable…) ;

- Hypermarché (60 ans) : ce sont les contestataires de mai 68qui se définissent comme des consommateurs réfléchis, maisau modèle plus égocentrique. Ils se nourrissent de produitsplus traditionnels (fruits et légumes) en intégrant une rationcalorique plus étudiée et adaptée à leurs besoins ;

- Robot électrique (70 ans) : cette génération se tourne versdes produits traditionnels, à apprêter mais issus du terroir(label, biologique, AOC…) ;

- Réfrigérateur (80 ans) : ces consommateurs utilisent desproduits services faciles à utiliser, classiques et traditionnels.Leur modèle converge vers une alimentation plus ascétique ;

- Rationnement (90 ans et +) : leur consommation repose surdes produits services, étudiés à leur pathologie (aliments àassembler ou mixés…).

Ces différentes typologies nous montrent l’évolution compor-tementale des seniors à travers les âges et les styles de vie.Nous voyons bien au fil des générations comment évoluent lesbesoins et les attentes. Plus les personnes deviennent âgées etplus elles convergent vers des produits sûrs, de service, facilesà utiliser. Au-delà de cette considération, il faut biencomprendre que les seniors constituent de très loin une ciblehétérogène à fort potentiel. Toutefois, nous ne pouvons pasparler de senior sous l’angle générique. L’approche du marchédes seniors est en réalité complexe, diversifiée et délicate carelle dépend plus des styles de vie et des avantages recherchésaux produits qu’aux âges eux-mêmes.

Ces typologies nous permettent également d’appréhenderd’une façon concrète et « segmentante » les différents seniorsqui caractérisent notre société. Ces seniors offrent aux entre-prises agroalimentaires bretonnes un potentiel en termes d’innovations produit, où la fonction recherchée dépend nonseulement de la situation dans laquelle se trouve le consom-mateur à l’instant « t », mais également de la promesse que cesproduits peuvent leur apporter au plan de la santé.

Une cible privilégiée pour les entreprises agroalimentairesbretonnes

La population des seniors constitue une cible économiquementtrès intéressante. Selon une étude du CREDOC, les seniors dispo-seraient d’un revenu (net de tout impôt, taxe et cotisation) de122 milliards d’euros, soit 43 % des revenus en France. Ils pour-raient concentrer de 55 à 60 % des revenus à l’horizon 2020.

Toujours selon le CREDOC, le niveau de vie des 50 ans et plusdépasse aujourd’hui de 30 % en moyenne celui des personnesplus jeunes. Leur revenu annuel moyen par habitant est de17 000€ contre 13 000€ pour les moins de 50 ans.

Concernant leur alimentation, les seniors dépensent 25 % deplus que leurs cadets de moins de 50 ans. Ainsi, la part budgé-taire consacrée à l’alimentation s’élevait à 18 % en 2010 (avecune part supérieure pour les « retraités âgés en couple » : 21 %).

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Source : Senior Agency

Figure 2 : catégories de groupes seniors

Masters50-59 ans

Libérés60-74 ans

Paisibles74-85 ans

Grands Aînés>85 ans

SENIORS

Source : Pascale Hebal, 2005

Figure 3 : typologie générationnelle selon le CREDOC

Rationnement1917 à 1926

83 à 92 ans20 ans en 1942

Réfrigérateur1927 à 1936

73 à 82 ans20 ans en 1952

Robot électrique1937 à 1946

63 à 72 ans20 ans en 1962

Services1957 à 1966

43 à 52 ans20 ans en 1982

Low Cost1967 à 1976

33 à 42 ans20 ans en 1992

Internet1977 à 1986

23 à 32 ans20 ans en 2002

Hypermarché1947 à 1956

53 à 62 ans20 ans en 1972

Générationécologie ?1987 à 1996

13 à 22 ans20 ans en 2012

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Les produits sollicités sont davantage premium (de qualitésupérieure). Cela va de l’eau minérale en passant par lesproduits laitiers pour les achats basiques. Par contre, pour ce quiconcerne les produits d’impulsion, de plaisir ou réfléchis, leurschoix se tourne vers des produits positionnés sur des promessesenvironnementales et sociétales fortes, tout en intégrant desqualités organoleptiques indispensables à leur bien-être et lecas échéant leurs pathologies. Ces produits alimentaires s’éva-luent en moyenne à 3 400 euros/an.

Malgré ces dépenses alimentaires supplémentaires, les seniorsont des attentes et des besoins tangibles importants tournésvers l’alimentation à domicile et les marchés de la santé (plusdes 3/5ème des dépenses) :

- 86 % des seniors sont aujourd’hui préoccupés par la sécuritéalimentaire ;

- 77 % d’entre eux réclament des produits sains et naturels ;- 66 % sont adeptes du bio ;- 57 % déclarent acheter des produits sous label.

Si les seniors constituent à n’en pas douter une cible à fortpotentiel, il n’en demeure pas moins que ces cibles sont tropsouvent délaissées. Les investissements publicitaires qui leursont dédiés sont faibles et parfois décalés de la réalité. Unetrès forte majorité des seniors privilégie des produits répon-dant à un besoin physiologique ciblé. Or, seulement 5 % deces investissements publicitaires mettent en scène les seniorset très peu de marques leur sont consacrées…

Partant de ces divers constats, quelles sont les démarches queles industriels agroalimentaires bretons peuvent privilégierpour mieux répondre aux attentes et aux besoins de ces consom-mateurs tout en améliorant la valeur ajoutée aux produits qu’ilscommercialisent ?

Tout d’abord, il faut intégrer les contraintes des seniors qui sontmultiples et complexes à résoudre dans la réflexion de l’inno-vation produit. Cela va de la quantité des produits offerts enpassant par l’ergonomie, la formule adaptée et le service, lequelrepose principalement sur la facilité d’utilisation.

A ces premières contraintes, il faut également prendre encompte la lisibilité des étiquettes et leur compréhension (laréforme de l’étiquetage nutritionnel n’est qu’un début à cettemeilleure compréhension).

Intrinsèquement, les produits alimentaires doivent privilégierdes formules adaptées aux contraintes des seniors :

- réduits en sel, en sucre ;- riches en pro et pré biotiques ;- inclure davantage d’anti oxydant, stérol végétaux, oméga 3,

oméga 6 ;- compléments alimentaires…

Extrinsèquement, les innovations doivent se positionner sur desunivers liés à la santé pour 86 % des seniors, au plaisir (socleincontournable), à la simplicité d’usage et être transmissible auxautres générations. Toute innovation doit également intégrer unlien (origine, histoire, régionalisme, bénéfice affectif) et unepromesse rattachée à la fonctionnalité (forme, minceur, énergie…).

Enfin, ces produits doivent être commercialisés dans des maga-sins mieux adaptés aux seniors (déplacements simplifiés, signa-létique des produits (tactiles, sonores…) et des univers deconsommation plus visibles, sécurité du merchandising mis enplace, facilité de prise en main des produits…). Leurs position-

nements doivent respecter la logique de l’univers catégorieloù l’unité de besoin doit répondre aux attentes en termes desituation-fonction (par exemple les fromages consacrés à lacuisine devront se segmenter en trois grandes familles : aidesculinaires, cœur de repas, fromages pour salades…).

Ce n’est donc pas des univers dédiés qui devront être mis enplace à terme mais bien des innovations produits intégrant descritères comportementaux par rapport à des situations deconsommation précises.

Le secteur agroalimentaire va devoir à moyen et long termesdavantage intégrer la problématique des seniors dans l’inno-vation. Des offres positionnées sur des créneaux préventifs oucuratifs sont à privilégier. Des produits mettant en avant unecopy stratégie (situation - fonction - résultat) autour de thèmestels que les maladies cardio-vasculaires, l’ostéoporose, les soinsde la peau… sont à prioriser.

Au-delà de la création de produits plus adaptés aux seniors, c’estle design qu’il faut davantage associer dans la démarche R&D-marketing. C’est également la forme communicationnelle qu’ilfaut reconsidérer. L’informatique constitue un enjeu de poidsdans l’information du marketing opérationnel des produitsalimentaires. Les industriels bretons doivent investir dans desétudes de marché qualitatives pour mieux répondre auxcontraintes cognitives, affectives et projectives…

ConclusionLe marché des seniors constitue, pour les entreprises agro-alimentaires bretonnes, une cible à fort potentiel encore malexploitée. Ainsi, les jeunes seniors (50-60 ans) expriment desattentes et des valeurs différentes de celles de leurs ainés. Cesattentes reposent davantage sur des besoins fonctionnels etémotionnels qu’il convient d’analyser pour mieux répondre aubien-être et au confort recherchés par cette cible.

La politique d’innovation produit-marché doit par conséquentinclure des services adaptés aux évolutions physiques desseniors (ergonomie, sécurité, usage..).

De même, l’emballage devra être plus pratique, pragmatique,plus stockable, plus facilement utilisable et là, il y a encoreénormément de progrès à faire.

Cela veut dire que ces futurs seniors vont changer l’image desseniors actuels par des incitations nouvelles notamment enterme de politique marketing et commerciale.

Il est temps pour les industriels bretons de s’unir pour attaquercollectivement ce marché. Le pouvoir d’achat des seniors dépasseles 150 milliards d’euros dans le monde, c’est quand même 55 %de plus que les moins de 50 ans. Il y a indéniablement unevolonté pour ces consommateurs de se faire plaisir ; par consé-quent, l’aspect hédonique doit constituer un socle incontour-nable à toute innovation. Ce n’est plus uniquement unecontrainte budgétaire mais bien une contrainte de positionne-ment sur un axe produit bien-être, santé, plus respectueux del’environnement qu’il faut intégrer dans le champ de l’innovation.

Cette démarche ne doit pas occulter une politique de commu-nication plus incitative en décomplexant l’image des seniors pardes produits plus fonctionnels associant le plaisir des sens. C’estlà un gros défi à relever. Les industriels bretons en ont lesmoyens encore faut-il qu’ils en aient la volonté.

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DOSSIERSENIORS, UNE GÉNÉRATION MONTANTE POUR LES ENTREPRISES AGROALIMENTAIRES BRETONNES

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“INTERVIEW THIERRY VARLET, CHEF DU PROJET, BREIZPACK

LE RÉSEAU DES INDUSTRIELS DE L’EMBALLAGE EN BRETAGNE

10 • L A R E V U E D E L’ O B S E R VAT O I R E D E S I A A D E B R E TA G N E • N ° 10 5 - AV R I L 2 012

Les emballages sont omniprésents dans la vie du consom-mateur. Depuis des siècles, l’homme a utilisé des récipients de peau, de feuilles, de bois, la poterie, le verrepour protéger les aliments.

Avec les développements scientifiques et les avancées technologiques, les solutions d’emballage se sont diversifiées, complexifiées, visant à remplir des missionsallant bien au-delà de la protection de l’aliment.

Ces derniers mois, les débats ont été vifs, parfois sur fondd’affrontement scientifique, autour de l’effet néfaste de certaines molécules susceptibles de migrer des matériauxdans les produits alimentaires.

La Revue de l’Observatoire des IAA de Bretagne asouhaité avoir sur ces notions de compatibilité entre lesmatériaux et les denrées alimentaires, l’éclairage d’unexpert des questions d’emballage.

La Revue de l’Observatoire : Pourquoi la question de l’innocuité des emballages se pose-t-elle ?

Thierry Varlet : Un emballage à contact alimentaire estrarement inerte, les interactions contenant-contenu pouvantaboutir à une contamination de l’aliment. Ce risque decontamination est extrêmement faible mais dans le contextenaturellement exigeant de la sécurité du consommateur, il estnécessaire d’évaluer et gérer au mieux les risques toxiquespour celui-ci.

Les matériaux d’emballage à contact alimentaire sont l’objetd’une innovation constante afin d’améliorer la protection et la

conservation de l’aliment et contrôler ses conditions detransport et de stockage. En outre, ils doivent permettrel’étiquetage et représentent un outil de marketing importantdans le secteur agroalimentaire. L’aptitude des matériauxd’emballage à être en contact avec les aliments est évaluéeen termes de risque pour la santé des consommateurs, destransferts de matières pouvant survenir entre emballage etaliment.

La Revue de l’Observatoire : Quels sont effectivement lesrisques potentiels ?

Thierry Varlet : Certains constituants de l’aliment peuventêtre absorbés par l’emballage au risque de détériorer cedernier et de nuire à la qualité de l’aliment. Il peut s’ensuivreun transfert de substances volatiles au travers du matériau àl’origine soit d’une perte d’arôme pour l’aliment, soit d’unecontamination de ce dernier par des gaz ou des odeursprovenant de l’extérieur. Ces échanges peuvents’accompagner aussi d’une « migration » de constituants dumatériau d’emballage vers l’aliment. Ce phénomène demigration concerne tous les emballages et des milliers desubstances.

En ce qui concerne les matières plastiques, on distinguedifférents types de « migrants » potentiels : résidus demonomères utilisés à la polymérisation et adjuvantstechnologiques comme les stabilisants ; leurs produits deréaction ou de dégradation ; adjuvants des matériaux commeles colorants ; impuretés des produits de base et polluantspotentiels d’emballage recyclé. Il est donc nécessaire de faireune évaluation du risque, en d’autres termes d’évaluer laprobabilité pour qu’un effet indésirable survienne dans unepopulation après exposition au danger d’un contaminantalimentaire.

La Revue de l’Observatoire : Sur ces bases, que prévoit laréglementation ?

Thierry Varlet : La réglementation européenne (règlementn°1935/2004) impose aux industriels le principe d’inertie desemballages à contact alimentaire : l’emballage ne doit pascéder à l’aliment de substances susceptibles de présenter undanger. Plus précisément et concernant les matériauxplastiques, la norme européenne 10/2011 impose que tous lesconstituants entrant dans la composition des emballagessoient évalués au regard de leur migration et de leurs dangers.

InterviewThierry Varlet, chef du projet, Breizpack, le réseau des industriels de l’emballage en Bretagne

Matériau d’emballage et produit alimentaire : un couple durable

Thierry Varlet, chef du projet, Breizpackle réseau des industriels de l’emballage en Bretagne

Breizpack est lauréat 2010 de l’appel à projet« Grappe » de la DATAR

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Ainsi, l’étude de l’aptitude des matériaux destinés à entrer encontact avec les aliments est menée sur les constituants dedépart introduits dans la formulation. Ce règlement ne tientpas ou très peu compte des produits « néoformés »apparaissant au cours du procédé de fabrication del’emballage ou de son traitement ultérieur (stérilisation,cuisson…), ni du résultat des mélanges (interactions entrecomposés). Or, ils peuvent représenter une part importantedes substances inconnues et non répertoriées quicontaminent un aliment. Outre le fait qu’ils peuvent induiredes modifications organoleptiques inacceptables, même entrès faible quantité, ils peuvent être toxiques ou à l’origine deproduits toxiques.

Ainsi, la plupart des polymères n’est pas stable à la chaleur etaux traitements ionisants et libèrent des produits toxiquesdans certaines conditions. Certains additifs, dont la fonctionest de générer de nouveaux composés dans le cadre de lafabrication et/ou de la stabilisation du matériau (auxiliairesde polymérisation, agents gonflants, stabilisants…) peuventêtre à l’origine de produits néoformés non désirés.

La Revue de l’Observatoire : Quelle approche d’évaluationdes risques faut-il avoir ?

Thierry Varlet : Nous l’avons expliqué précédemment ungrand nombre de molécules se forme sous l’influence desprocédés physiques et est susceptible d’être retrouvé dans lesaliments. Ces produits néoformés - de même que les polluantsinconnus dans le cas des matériaux recyclés - complexifientl’évaluation du risque sanitaire car leur nature chimique, leurtoxicité et leurs mécanismes de formation sont peu ou pasconnus.

Une approche globale consistant à évaluer la toxicité del’ensemble des molécules susceptibles de migrer et non pas àse limiter aux constituants connus et bien identifiés paraît doncpertinente. Elle permettrait indirectement d’évaluer le risquelié au processus de néoformation et à la combinaison desmolécules. En termes de toxicité, les contaminations nepeuvent être que faibles. Cependant, les risques deperturbation endocrinienne et de génotoxicité seront d’autantplus importants à détecter qu’ils résultent précisément d’unefaible exposition. Il s’agit bien là d’une problématiqued’actualité avec la « crise » du bisphénol A et des phtalates.Les problèmes sont donc bien complexes même s’il estnécessaire de relativiser car globalement la sécurité duconsommateur croît largement depuis des années.

La Revue de l’Observatoire : La question des interactions« contenant-contenu » paraît donc prise en compte par laréglementation, pourquoi le sujet occupe-t-il autant ledevant de la scène ?

Thierry Varlet : Avant de vous répondre, je pense utile derappeler le contexte.

Depuis les années 70, le monde de la sécurité alimentaire, et à fortiori celui de l’emballage - en contact avec le produitalimentaire - sont mobilisés pour assurer la meilleure

protection du produit - et donc du consommateur - possible.

Des règlements, des décrets, des directives, … n’ont cessé deparaître, limitant les substances autorisées en qualité et enquantité, déterminant les modes de mesures, légiférant sur lesmodes de transfert ou le comportement des matériaux aucontact des aliments.

Les résultats obtenus depuis cette époque sont considérablespuisque la France a vu son système d’hygiène alimentairedevenir presque parfait, supprimant la quasi totalité desintoxications alimentaires bien connues de nos grands-parents.

Depuis le début des années 2000 et l’introduction de l’HACCPdans le monde de l’emballage, il est courant de dire quel’emballage est un ingrédient du produit alimentaire. Partantde ce postulat, l’approche de l’emballage se trouve à unniveau de préoccupation très élevé le rendant alors le moinsimpactant possible sur les qualités organoleptiques,chimiques et biologiques du produit alimentaire.

La réglementation a suivi tout cela avec un règlement cadre1935/2004, cité précédemment, proposé par l’Europe et quidéfinit un objectif de respect du consommateur (résultat) plusqu’un objectif de moyens.

Notre vieille Europe peut donc s’enorgueillir d’avoir le niveaud’exigence le plus élevé au monde concernant l’aptitude aucontact des matériaux avec les aliments.

Pour autant, nous assistons encore régulièrement à desalertes : bisphénol A, phtalates, huiles minérales… pour neciter que les dernières !

Plusieurs raisons à ceci :

- la recherche industrielle va plus vite que la réglementation(même si les procédures de validation sont gérées par desréglementations !),

- la connaissance scientifique de la dangerosité dessubstances évolue tous les jours (avec beaucoup decompétition entre chercheurs et lobbies de tous types),

- tous les matériaux ne sont pas aussi avancés que lesplastiques même s’ils sont tous soumis au règlement1935/2004,

- les associations de consommateurs ont de plus en plus depoids et l’information circule de plus en plus vite grâce auxnouveaux médias.

Aujourd’hui, les matériaux que nous utilisons au contact desdenrées alimentaires sont fiables, au regard de nosconnaissances scientifiques et des réglementations envigueur. Le monde de l’emballage est d’ailleurs bien plusavancé que d’autres secteurs industriels. N’avons nous pas encontact permanent de notre épiderme des matériauxsynthétiques (plastiques ?), ne touchons-nous pasfréquemment un volant de voiture en plastique, un stylo ouun clavier plastique, ne nous enduisons-nous pas avec dejolies substances pour préserver notre jeunesse, ne respirons-

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INTERVIEWTHIERRY VARLET, CHEF DU PROJET, BREIZPACKLE RÉSEAU DES INDUSTRIELS DE L’EMBALLAGE EN BRETAGNE

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”nous pas des centaines d’odeurs de différents matériaux,revêtements… plastiques ? Notre épiderme, notre systèmerespiratoire sont autant de voies d’entrées comparables ànotre système digestif. Peut-être ne connaissons nous pasaussi bien les phénomènes d’absorption par ces voies ?

Que savons-nous des effets cocktails (effet lié aux mélangesde plusieurs substances maîtrisées individuellement) ?Maîtrisons-nous réellement les toxicités par les doses ?Paracelse disait : Rien n’est poison, tout est poison ! Seule ladose fait le poison. Les récentes études sur le bisphénol Amontrent que les effets sont différents selon la périoded’ingestion (cycle hormonal) et que la quantité n’a pasl’importance connue habituellement voire inversement.

Que de questions auxquelles nous ne saurons sans doute pasrépondre immédiatement, d’où la nécessité de prendrecertaines précautions ou d’adopter une démarche de bonsens. Récemment, nous pouvions lire sur des offres de forfaitstéléphoniques qu’une “gestion en bon père de famille”qualifiait la notion “illimitée” de l’offre !

Nous pourrions aussi dire que la conception d’un nouveauproduit alimentaire, avec son nouvel emballage au contact,

devrait aussi se faire “en bonne mère de famille” qui nedonnerait pas de substance inconnue et potentiellementmalsaine à ses enfants.

L’avenir est quelquefois derrière nous et bien des solutionspratiquées par nos ancêtres mériteraient que l’on s’y attardeun peu pour comprendre ce qui signifie des productionslocales, de saison et la notion de circuit court.

La Revue de l’Observatoire : Et demain alors, selon vous,quel est le devenir des emballages alimentaires ?

Thierry Varlet : En maîtrisant les relations entre matériaux etproduits alimentaires avec une véritable vision“consommateur”, l’emballage restera le seul vecteur deprotection du produit alimentaire. Effectivement, il ne fautpas oublier que ce premier rôle de l’emballage est deprotéger le produit alimentaire. A ce jour, c’est 1,3 milliard detonnes de ressources alimentaires qui sont perdues par anpar manque de conditionnement adéquat tandis que1 milliard d’habitants souffre de la faim. Le juste emballagepermet de protéger donc de conserver le produit ; l’absenced’emballage augmenterait encore les pertes et nous nepouvons nous le permettre.

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INTERVIEW THIERRY VARLET, CHEF DU PROJET, BREIZPACKLE RÉSEAU DES INDUSTRIELS DE L’EMBALLAGE EN BRETAGNE

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Le 30 janvier 2012 vient de paraître un décret relatif à l’éti-quetage des denrées alimentaires issues de filières qualifiées« sans organismes génétiquement modifiés ». Ce texte légis-latif précise les conditions dans lesquelles il est possible d’ap-poser sur les produits commercialisés, produits végétaux maiségalement produits d’origine animale, une mention du type« sans OGM ».

Le secteur de la nutrition animale est confronté depuis main-tenant plus de dix ans à la croissance des superficies de cultures« OGM », et tout particulièrement à celle du soja indispensablepour notre agriculture. Le marché des matières premières desti-nées à la nutrition animale s’est scindé en deux segments, unmarché composé de matières premières OGM (soja parexemple) et un marché plus réduit composé de matièrespremières non OGM. De par l’importance de ces cultures OGMdans le monde et de par leurs performances, ces dernières sesont imposées comme les produits standards, bénéficiant d’unprix inférieur par rapport aux mêmes produits non OGM.Soucieux de répondre aux attentes de leurs clients, les fabricantsd’aliments et l’ensemble de la filière de la nutrition animaleont maintenu en parallèle les deux filières OGM et non OGM,en apportant une totale transparence sur la nature OGM ounon des aliments, l’étiquetage des matières premières etaliments pour animaux étant obligatoire depuis de trèsnombreuses années.

Si l’étiquetage des aliments pour animaux était obligatoire,l’étiquetage des produits animaux issus d’animaux nourris sansOGM était jusqu’au 30 janvier 2012 légalement impossible.Cette difficulté à communiquer auprès des consommateurs ainduit des difficultés économiques pour la filière, rendant diffi-cile la prise en charge par les consommateurs des surcoûts liésà l’approvisionnement en matières premières non OGM. Ledécret du 30 janvier 2012 modifie donc ce contexte réglemen-taire mais quel peut en être son impact réel sur les filièresanimales dites « non OGM » ?

Cette étude sur « l’incidence d’un éventuel étiquetage desproduits porcins bretons issus d’animaux nourris sans OGM »engagée dès 2009 par les acteurs de la filière bretonne de lanutrition animale réunis au sein de l’association Feedsim Avenirvise à y apporter des éléments de réponse.

En effet, cette étude de nature marketing centrée sur lesproduits porcins a consisté à :

- mettre en évidence les comportements, attentes et préfé-rences des consommateurs vis-à-vis de la problématiquedes produits animaux issus d’animaux nourris sans OGM.

- analyser la hiérarchisation des différents attributs qui compo-sent les produits porcins étudiés que sont la côte de porc etle jambon.

- appréhender comment ces consommateurs pourraient réagirface à une offre de produits issus d’animaux nourris sansOGM.

Alors que le débat plus politique qu’économique de l’OGMversus non OGM est récurrent, ce travail se veut simplement unoutil d’aide à la décision dans le marketing, la segmentation etla valorisation des produits pour l’ensemble des entreprises etacteurs des filières de productions animales. Si pendant de trèsnombreuses années, le débat sur les OGM en productionsanimales était centré sur la nature des matières premières utili-sées en nutrition animale et sur leurs disponibilités, il est évidentque l’avenir des filières « non OGM » de productions animalesréside davantage dans la capacité du consommateur à porter seschoix sur ces produits en magasins que sur la capacité desacteurs de la filière à proposer des aliments pour animaux issusde matières premières non OGM.

Méthodologie d’enquêtesPour réaliser ce travail, il a été initié une démarche tant quali-tative que quantitative en quatre phases :

- Une première approche a consisté, par la méthode DELPHI(méthode qualitative fondée sur les interviews auprès d’ex-perts), à interroger des acteurs représentatifs de la filièreporcine pour recueillir leur opinion sur les filières de produc-tions animales issus d’animaux nourris sans OGM.

- Dans un second temps, il a été initié une méthode qualita-tive dite des Focus Group (interviews auprès de différentsgroupes de consommateurs), très classique dans le domainemarketing, avec pour but d’analyser les habitudes, lesperceptions, les motivations, les attentes et besoins desconsommateurs vis-à-vis des OGM et de la viande de porc.

Cette étape a consisté à interviewer des consommateurs deviande de porc, sur la base de la méthode des quotas intégrant

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DOSSIERQUELLES INCIDENCES D’UN ÉTIQUETAGE DES PRODUITS ANIMAUX ISSUS D’ANIMAUX NOURRIS SANS OGM ?

Quelles incidences d’un étiquetage desproduits animaux issus d’animaux nourrissans OGM ?Laurent MORIN, Feedsim Avenir et Stéphane GOUIN, Agrocampus Ouest.Cette étude a été cofinancée par la DRAAF Bretagne, INAPORC, le Conseil Régional de Bretagne, la société Le Cochon deBretagne et l’association Feedsim Avenir.

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DOSSIER QUELLES INCIDENCES D’UN ÉTIQUETAGE DES PRODUITS ANIMAUX ISSUS D’ANIMAUX NOURRIS SANS OGM ?

des critères sociodémographiques représentatifs (âge, sexe,profession) et à les interroger sur la base d’un questionnairestructuré.

Afin d’assurer une couverture nationale à l’étude, 5 focus groupse sont tenus dans 5 villes distinctes : Paris, Rennes, Montpel-lier, Strasbourg et Clermont Ferrand.

- Afin de vérifier les tendances qualitatives mises à jour dansl’étape précédente, les focus group ont été complétés par desTrade Off, une méthode quantitative discriminante visant àmesurer l’importance dans l’acte d’achat des différents attri-buts qui composent le produit commercialisé (prix, mention,couleur etc.) et enfin à mettre en évidence des différencesde comportement et de préférence en fonction du sexe, del’âge etc.

Dans cette analyse dite conjointe, le consommateur est misdans une situation de choix comparable à celle observée dansun linéaire de magasin. Elle est constituée de trois temps. Dansun premier temps, il s’agit de construire, par photomontage, desproduits fictifs à partir d’emballages de produits de viandeporcine résultants de combinaisons entre les modalités desdifférents facteurs (cf. figure 1). Le deuxième temps consiste àinterroger plusieurs centaines de consommateurs en leurdemandant de classer les différents produits fictifs par ordre depréférence d’achat. Enfin, dans un dernier temps, un traite-ment statistique permet de classer l’importance des différentscritères dans l’acte d’achat et de définir les modalités préférées.

Dans cette étude, 824 personnes ont été interrogées, soit environ200 personnes par ville retenue (Rennes, Paris, Strasbourg etClermont Ferrand).

Les travaux ont porté sur la côte de porc et sur le jambon préem-ballé. Les attributs des produits étudiés ont été la mention Agri-culture biologique, le Label Rouge, le logo VPF (Viande dePorc Française), le logo Cochon de Bretagne et enfin un logo« animaux nourris à base d’aliments non OGM » (au seuil d’éti-quetage de 0,9 %)1.

- Enfin, cette étude a intégré des tests en magasins reconsti-tués avec l’appui du cabinet BVA-In Vivo, et en partenariatavec des abatteurs. L’objectif de cette méthode était demesurer le comportement et les réactions des consomma-teurs vis-à-vis du « non OGM ».

Le cabinet BVA In Vivo possède 7 magasins reconstitués d’unesuperficie d’environ 300 m2, incluant du frais, du surgelé, del’épicerie etc. Dans ces magasins, il a été reconstitué un rayon« viande de porc » conforme à la réalité, sur la base des recom-mandations de Feedsim Avenir. L’objectif est d’avoir un rayonréaliste conforme en termes de produits proposés et de prix.L’expérience démontre que le consommateur effectue incons-ciemment des automatismes de courses dès qu’il rentre dans untel magasin reconstitué.

Ce test a porté exclusivement sur la viande de porc, l’expériencen’ayant pas pu être réalisée sur le jambon. Trois scénarios ontété successivement testés : un scénario témoin avec le picto-gramme VPF, un scénario test avec le pictogramme VPF et lepictogramme « nourris à base d’aliments non OGM » puis enfinun deuxième scénario test avec le pictogramme « nourris àbase d’aliments non OGM » et le pictogramme « Cochon deBretagne ».

300 personnes « acheteurs réguliers » de viande de porc enGMS en Libre Service, ont participé à ces marchés test, sous laforme de 3 sous-échantillons de 100 personnes correspondantchacun à un des trois scénarios (cf. figure 2).

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1Le seuil d’étiquetage de 0,9 % :Conformément au règlement (CE) n°1829/2003, les denrées, ingrédients alimentaires et aliments pour animaux sont exemptés de l’obligation d’étiquetage sous réserve queles deux conditions suivantes soient remplies : - la présence d’OGM ou de dérivé est inférieure à 0,9 % ;- l’opérateur est en mesure de justifier qu’il s’agit d’une présence fortuite (accidentelle et non prévisible) ou techniquement inévitable (pollinisation croisée au champ par exemple).Ce seuil de 0,9 % s’applique à chaque ingrédient ou aliment considéré individuellement, indépendamment de sa proportion dans le produit fini.Le décret français n°2012-128 du 30 janvier 2012 autorise l’étiquetage des produits animaux sous conditions. Il précise par exemple que la mention : « issu d’animaux nour-ris sans OGM (0,9 %) » est réservée aux ingrédients transformés au sens du règlement du 29 avril 2004 susvisé, aux œufs et au lait provenant d’animaux d’élevage nourrisexclusivement avec des aliments non soumis aux exigences d’étiquetage du règlement du 22 septembre 2003 susvisé.

Figure 1 : exemple de panneau présenté dans le cadre du Trade off : le cas des côtes de porcs

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Ces personnes réalisent leurs courses dans ces magasins recons-titués sur la base d’une liste de courses comportant cinq caté-gories de produits dont de la viande de porc. Elles sontobservées pendant leurs achats et sont interrogées en face à facesur leurs choix.

Les attentes des consommateurs deviande de porc et leur perceptiondu « non OGM » : principaux résultats des Focus Group.

Les Focus Group ont permis d’appréhender les attentes desconsommateurs vis-à-vis de la viande de porc et des OGM. Lesprincipaux résultats sont les suivants :

Les critères de choix de la viande de porc : « quelssont vos critères de choix en viande de porc ? » Les réponses à cette question font apparaître un attrait fort enpremier lieu pour la qualité du produit au travers de son appa-rence en linéaire (couleur, gras, fraîcheur…). La provenancedu produit est le deuxième critère de choix cité, mettant enavant l’intérêt des mentions VPF ou Cochon de Bretagne. Enfin,la confiance dans le produit au travers de la marque est le troi-sième critère d’achat retenu.

De façon moins marquée, il faut noter des attentes vis-à-visdes produits locaux ou régionaux, la diversité des produits etenfin le prix (un critère prépondérant mais toujours sous estimédans les enquêtes qualitatives déclaratives). La mention LabelRouge apparaît loin derrière, ne signifiant pas un désintérêtdu consommateur mais le fait qu’il n’est pas un critère déter-minant dans l’acte d’achat.

Il est intéressant de noter dans les réponses que les critèresgustatifs sont primordiaux dans le choix des consommateurs, etque la qualité de la viande de porc perçue dans l’acte d’achatn’est pas en lien avec le mode de production.

La connaissance de la nutrition animale :« savez-vous comment sont nourris les porcs ? » : Bien que certains participants aux focus group, dont essentiel-lement des personnes du monde rural, aient quelques élémentsde réponses, la majorité d’entre eux a une réelle méconnais-sance du mode d’alimentation des animaux.

Deux extrêmes peuvent être mis en avant. D’une part despersonnes avec une image très traditionnelle basée sur unealimentation « à base de produits naturels » et d’autre part despersonnes imaginant une alimentation « à base d’additifs, d’an-tibiotique, d’hormone de croissance ».

La perception de la viande issue d’animaux nourrissans OGM : « si je vous dis “viande de porc nourrisans OGM”, qu’est-ce que cela vous inspire ? »Ce terme « non OGM » laisse apparaître une notion de tradition,d’authenticité et de réassurance des consommateurs. Toutefoisce terme évoque également un argument commercial de vente,moins valorisant aux yeux des consommateurs.

Il ressort par ailleurs une inquiétude forte vis-à-vis des autresproduits, ne portant pas la mention « non OGM ». Communiquersur l’alimentation sans OGM peut avoir un effet boomerangsur les autres produits, sachant que la plupart des participantsne faisait pas de lien entre OGM et viande de porc.

L’étiquetage des viandes de porc : « quelle allégationsouhaiteriez-vous voir apparaître sur les emballagesde viande de porc ? »Spontanément, les mentions « biologique » ainsi que les labelsapparaissent des mentions très rassurantes auprès des consom-mateurs car basées sur un cahier des charges officiel.

Concernant les produits issus d’animaux nourris sans OGM, lamention « nourri avec des aliments contenant moins de 0,9 %d’OGM » est celle privilégiée par les consommateurs. Elle laisseapparaître un ressenti d’honnêteté et de précision de naturescientifique. Une mention « non OGM » ou « sans OGM » appa-

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DOSSIERQUELLES INCIDENCES D’UN ÉTIQUETAGE DES PRODUITS ANIMAUX ISSUS D’ANIMAUX NOURRIS SANS OGM ?

(2)Du fait du format de la Revue de l’Observatoire des IAA de Bretagne, les auteurs attirent l’attention des lecteurs sur le fait que les couleurs des logos et pictogrammes nesont pas les couleurs réelles.

Figure 2 : les pictogrammes testés et un exemple de linéaire reconstitué(2)

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DOSSIER QUELLES INCIDENCES D’UN ÉTIQUETAGE DES PRODUITS ANIMAUX ISSUS D’ANIMAUX NOURRIS SANS OGM ?

raît au contraire peu honnête.

Ces quelques résultats mettent en avant une méconnaissancedes modes de production porcine par les consommateurs et enparticulier des modes d’alimentation. Si le lien entre OGM etproduction porcine n’est pas spontané, le porc nourri sans OGMapparaît comme le standard et la norme pour la très grandemajorité des participants aux Focus Group. Mettre en avantdu porc nourri sans OGM peut ainsi présenter un risque deforte dévalorisation de l’offre des produits de porc non étiquetés.Toutefois, les consommateurs émettent des attentes fortes pourune plus grande connaissance de l’alimentation des animauxainsi que sur le bien-être animal. Selon des personnes interro-gées, la différenciation des produits issus d’animaux nourrissans OGM ne peut se faire que sur des bases scientifiques,incarnées en cela par un étiquetage positif « nourri avec desaliments contenant moins de … » et un seuil vraisemblable de0,9 %.

Un intérêt pour la mention « non OGM » validé par l’analyseTrade Off et différencié selon lesproduits

La méthode du Trade Off (ou analyse conjointe) crée une situa-tion qui amène l’interviewé à révéler ses attentes vis-à-vis duproduit, de manière indirecte, par un processus de choix. Cemodèle Trade Off permet non seulement de mesurer lescomportements d’achat mais aussi d’expliquer comment etpourquoi les décisions d’achat se prennent.

En accord avec les résultats des Focus Group et des recom-mandations préconisées par le CNC en 2010, il a été décidéd’utiliser l’allégation « Animaux nourris à base d’aliments nonOGM*» (au seuil d’étiquetage de 0,9 %) et de tester le logo ci-dessous, blanc sur fond vert (cf. figure 3). Les consommateursayant associé la couleur verte à l’expression « nourri sansOGM ».

3

Cette mention a été testée en parallèle des mentions Agricul-ture biologique, Label Rouge, VPF et Cochon de Bretagne.

L’ensemble des résultats est présenté sous forme d’importancerelative, exprimée en pourcentage. Il s’agit du pourcentagedes personnes influencées par ce critère qui peut égalements’interpréter comme étant l’importance du critère relativementaux autres critères.

Les principaux résultats sur le jambon en barquettePour le jambon, trois attributs ont une influence significative surl’intention d’achat : la mention non OGM, la mention LabelRouge et le facteur prix.

Il ressort de l’analyse que la mention « non OGM » a un fortimpact puisqu’elle constitue le critère déterminant dans l’acted’achat du jambon : 43 % des personnes interrogées utilisent lefacteur de la mention « non OGM » comme critère principaldans leur décision d’achat ou de non achat. Seuls les 18-25 ansaccordent peu d’importance à cette allégation, le critère duprix étant le facteur essentiel de leurs choix (cf. figure 4).

Les principaux résultats sur les côtes de porc fraîches

Pour les côtes de porc, trois facteurs significatifs sont mis enévidence : au premier rang, le prix est de loin le facteur prépon-dérant suivi par le label Bio et enfin la mention non OGM(cf. figure 5).

L’allégation « nourri sans OGM » apparaît comme pour lejambon comme un critère significatif mais de façon moins déter-minante puisque l’analyse approfondie fait apparaître une fortesignificativité de cet attribut que pour les 36-55 ans. Cette diffé-rence peut s’expliquer par l’absence de marque forte et unmarketing peu engagé dans le segment de la côte de porc.

En effet, le jambon est, quant à lui, un marché très disputé enterme de marques (marques nationales telles que Herta etFleury Michon, marques de distributeurs et marques premiersprix), en terme de positionnement (premier choix, surchoix,

16 • L A R E V U E D E L’ O B S E R VAT O I R E D E S I A A D E B R E TA G N E • N ° 10 5 - AV R I L 2 012

Figure 3 : le logo testé dans le cadre des analyses conjointes(2)

0 % 10 % 20 % 30 % 40 % 50 %

VPF

BIO

Prix

Label Rouge

non OGM 43 %

29 %

15 %

9 %

4 %

Facteurssignificatifs

***

***

*

Facteursnon significatifs

Figure 4 : importance des facteurs dans l’analyse du jambon

Importance relative

(2)Du fait du format de la Revue de l’Observatoire des IAA de Bretagne, les auteurs attirent l’attention des lecteurs sur le fait que les couleurs des logos et pictogrammes nesont pas les couleurs réelles.

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découenné, teneur réduit en sel, au torchon, à l’étouffé). Lesconsommateurs sont enclins à faire leur choix parmi une offrediversifiée tant en terme de produits que de prix, ce qui n’estpas le cas pour le marché de la côte de porc.

De nombreux défis à relever pour la réussite d’un étiquetage« non OGM »

Si les Focus Group et le Trade Off ont démontré un intérêt apriori des consommateurs pour la mention « non OGM », il étaitindispensable de pouvoir renforcer la fiabilité de ces premiersrésultats par des tests en magasins reconstitués.

Analyse du comportement d’achat en magasinreconstitué

L’analyse met en évidence que les temps d’achat des côtes deporc en linéaire sont très rapides, de 16 à 18 secondes selon lescénario.

Après interrogation des acheteurs, il est intéressant de noter queles consommateurs recherchent avant tout un produit, unmorceau de viande appétissant. En second lieu, ils vont recher-cher leur produit habituel puis enfin vont être attentifs au prix.

Une analyse par « eye tracking » (analyse des critères visuelsd’un étiquetage) réalisée sur les acheteurs, après leur passageen linéaire, démontre que la moitié du temps consacré à l’achatdu produit est pris pour analyser le visuel de la viande. Lesconsommateurs vont assez vite sur les éléments informatifs.

Dans ce contexte, le défi pour les pictogrammes étudiés dansces tests est donc relativement compliqué : « le shopper »(l’acheteur) est intéressé par les pictogrammes mais il va assezvite dans ses choix. Les pictogrammes doivent donc véhiculerrapidement un message clair, sans entraver la visibilité de laviande.

4

Taux d’achat et taux de transformationIl apparaît dans les tests en magasins que le pictogramme « nonOGM » fait gagner environ 7 points de taux d’achat des côtesde porc puisque 61 % des personnes en magasin achètent un produit étiqueté VPF contre 68 % pour un produit VPF Non OGM et 66 % un produit Cochon de Bretagne non OGM (cf. figures 6 et 7).

Quant au taux de transformation, défini comme le taux d’achatparmi les personnes ayant vu le nouveau pictogramme, il est luiaussi en hausse démontrant que les pictogrammes ont un effetsur l’attractivité et la capacité de séduction des produitsproposés.

Ces résultats sont d’autant plus encourageants pour la mention« non OGM » que les prix des produits proposés avec la mention« non OGM » étaient supérieurs au produit de référence VPF :+10 % pour les produits VPF non OGM et +15 % pour lesproduits Cochon de Bretagne non OGM.

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DOSSIERQUELLES INCIDENCES D’UN ÉTIQUETAGE DES PRODUITS ANIMAUX ISSUS D’ANIMAUX NOURRIS SANS OGM ?

0 % 10 % 20 % 30 % 40 % 50 %

La bel Rouge

Cochon deBretagne

non OGM

BIO

Prix 44 %

32 %

17 %

4 %

3 %

Facteurssignificatifs

***

***

***

Facteursnon significatifs

Figure 5 : importance des facteurs dans l’analyse des côtes de porcs

0

10

20

30

40

50

60

70

80

90

100

Cochon de Bretagnenon OGM

VPF non OGMVPF

66 %68 %

61 %

Figure 6 : taux d’achat

0

10

20

30

40

50

60

70

80

90

100

Cochon de Bretagnenon OGM

VPF non OGMVPF

71 %73 %

65 %

Figure 7 : taux de transformation

Taux d’achat = nombre de personnes ayant acheté au moins une référence de la gammeviande de porc avec picto.

Taux de transformation = taux d’achat/taux d’impact = capacité de conviction.

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DOSSIER UN CONTRAT DE FILIÈRE POUR L’INDUSTRIE AGROALIMENTAIREPOUR MAINTENIR ET RENFORCER SA COMPÉTITIVITÉ

Enfin, il faut noter des taux de visibilité des produits très élevés,qui ne se dégradent pas avec l’apparition des nouvellesmentions, d’où des résultats encourageants pour la mention« non OGM ».

Les principales raisons de cet intérêt pour l’achatdes produits

Après interrogation des acheteurs, très peu de raisons d’achatspontanées liées aux mentions VPF sur le pack apparaissent. Eneffet, VPF est une raison d’achat pour seulement 8 % despersonnes interrogées.

Dans les nouveaux scénarios, les mentions citées comme raisonsd’achat sont plus nombreuses :

- Le non OGM devient une motivation d’achat pour 23 % descas dans le scénario « VPF non OGM » ;

- 11 % des personnes interrogées dans le cadre du scénario« Le Cochon de Bretagne non OGM » ont été incitées àacheter le produit par le pictogramme non OGM et 16 %par le pictogramme « Cochon de Bretagne ».

Compte tenu que la viande de porc reste un produit peu coûteuxaux yeux des consommateurs, l’étude a mis en évidence quel’étiquetage apposé sur les produits doit rester cohérent avec lagamme de prix proposé. Cela signifie que les consommateurssont très intéressés par l’information apportée sur la viande deporc mais il faut veiller à la manière d’apporter cette informa-tion, qui ne doit pas être trop élaborée au risque de donnerune image de cherté.

Le Non OGM, un levier à l’achat, d’autant plusimportant que conforté par l’origine du produit.

Afin d’améliorer la compréhension des choix des personnes, illeur a été présenté des photos de packagings et demandé leuravis. Les scénarios « VPF non OGM » et « Cochon de Bretagnenon OGM » permettent tous deux d’augmenter l’attractivitédes produits, et tout particulièrement celle du produit « Cochonde Bretagne non OGM ». 90 % des personnes interrogées parexemple déclarent que la gamme « Cochon de Bretagne nonOGM » leur plaît contre 86 % pour « VPF non OGM » et 82 %seulement pour « VPF ».

Si on demande aux acheteurs les évocations spontanées asso-ciées au logo, cela met en évidence une réelle réassuranceapportée par le pictogramme « non OGM ». Si le scénario« Cochon de Bretagne non OGM » apparaît plus attractif que leproduit « VPF non OGM », c’est qu’il apporte une informationsupplémentaire : l’origine du produit. Ainsi, si on demande auxacheteurs les avantages apportés par la gamme de produitsproposés, 72 % des personnes considèrent que la gamme« Cochon de Bretagne non OGM » apporte des avantages contre64 % seulement pour la gamme « VPF non OGM ».

ConclusionCette analyse qualitative et quantitative a montré que dans uncontexte où les consommateurs sont en attente de réassurancesur les produits animaux, ils sont souvent peu connaisseurs dela nutrition animale et peu favorables aux OGM. La mention« nourri sans OGM au seuil de 0,9 % » est une mention sérieuseet de nature scientifique qui répond à ce besoin de réassu-rance.

La mention « nourri sans OGM » ressort comme un facteurd’achat majeur en particulier dans le cas du jambon sachant quepour les côtes de porc, le prix est un élément très important.Ainsi, les tests en magasins reconstitués ont pu confirmer que,malgré un différentiel de prix avec les produits standards, lamention « nourri sans OGM » est un réel levier à l’achat, levierd’autant plus efficace qu’il est associé à une mention d’originedu produit précise.

Si cette étude démontre un intérêt des acheteurs pour desproduits étiquetés « nourri sans OGM », elle met également enlumière que cette gamme de produits ne peut constituer qu’unsegment du marché des produits de viande porcine limité encela par leur prix et les attentes toutefois diverses des consom-mateurs.

A travers cette étude, nous constatons que les consommateursenquêtés expriment un consentement à payer supérieur parl’introduction d’un étiquetage « nourri sans OGM ». Cette valeurajoutée potentielle ne peut raisonnablement s’obtenir que sil’ensemble des acteurs de la filière s’engage et si cette valeurest équitablement répartie. Ces conditions sont d’autant plusnécessaires qu’il y a un réel surcoût à la production du nonOGM.

5

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Feedsim AvenirRéunissant une quarantaine d’entreprises de la filière de lanutrition animale, l’association a été créée en juin 2007avec pour objectifs de réaliser des analyses prospectives surl’économie agricole et agroalimentaire et de construire desprogrammes opérationnels collectifs dans l’intérêt de l’amé-lioration de la compétitivité des filières de nutrition et deproductions animales bretonnes.

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Les diverses crises sanitaires des années 90 (crise de la vache

folle, dioxine…) ont présidé à l’élaboration d’une nouvelle légis-

lation alimentaire européenne dont les contours ont été tracés

par le règlement 178/2002 du 28 janvier 2002 (dit « Food law »).

Les vives critiques qui ont émergé à l’encontre des insuffi-

sances du droit et de l’action communautaire ont conduit le

législateur européen à redéfinir les obligations pesant sur les

entreprises du secteur agroalimentaire pour renforcer la sécu-

rité sanitaire dans un objectif de protection des consomma-

teurs. Au delà des obligations contractuelles nées des contrats

entre les exploitants du secteur agroalimentaire, certaines obli-

gations légales ont été renforcées et de nouvelles obligations

sont apparues dans cette logique de sanitarisation du droit

agroalimentaire. L’accroissement et la diversification des

comportements répréhensibles offrent autant d’actions en

responsabilité pour les consommateurs et les opérateurs en

présence de produits non conformes à la législation alimen-

taire. Cet alourdissement des obligations et des responsabilités

en découlant s’accompagne en outre d’une mutation des

risques. L’analyse des risques le plus en amont possible sous

l’effet du principe de précaution conduit les pouvoirs publics à

prendre en compte les risques émergeants et à adopter des

mesures de gestion du risque pour de multiples substances

dont la dangerosité est suspectée (ex : bisphénol). Cette muta-

tion des risques (environnementaux, biotechnologiques…)

génère aussi des modifications quant aux dommages qu’ils sont

susceptibles d’engendrer (dommages sériels, dommages

futurs…). Les dommages corporels sont ainsi analysés dans une

temporalité accrue (parfois même à l’échelle de plusieurs géné-

rations).

Dans ce contexte juridique en mutation profonde, les entre-

prises du secteur agroalimentaires doivent être en mesure

d’identifier les risques juridiques liés à la mise en cause de leur

responsabilité du fait des produits livrés et doivent connaître la

part transférable à l’assurance.

Les obligations pesant sur lesentreprises du fait des produitslivrés et les responsabilités encourues

1.1 L’obligation de s’assurer de la conformité des produits aux lois, aux règlements et aux stipulations contractuelles

Les entreprises agroalimentaires sont soumises à diverses obligations quant aux produits livrés.

Conformité aux textes législatifs et règlementaires

En premier lieu, les produits doivent être conformes à la régle-mentation. Le respect des prescriptions de la législation alimen-taire pèse sur l’ensemble des maillons de la chaîne ets’accompagne d’une obligation d’auto-contrôle étendue à l’en-semble des opérateurs (production, transformation, distribu-tion) (article 17 du règlement 178/2002). Ce renversement de lacharge de la preuve de la conformité à la législation alimentaireimplique une veille juridique efficace au sein de l’entreprise ouavec l’assistance de juristes. Il appartient aux exploitants d’éta-blir qu’ils respectent les textes applicables à leurs activités et depré-constituer les preuves de la conformité aux textes. Cetteobligation légale de conformité correspond à une conformité« externe » aux relations contractuelles qui s’impose à tous lesexploitants du secteur agroalimentaire. Le non respect de cetteobligation de conformité est susceptible d’entraîner l’applica-tion de sanctions pénales (délits au titre des fraudes et falsifi-cations, ou contraventions) (ex : livraison d’un produit malgréla connaissance d’une DLC dépassée).

Les nouvelles obligations des entreprises issues du règlement178/2002 sont :

- la traçabilité des produits- l’auto-contrôle des entreprises- la coopération des entreprises- la sécurité des produits

1

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DOSSIERLES RISQUES ET LES RESPONSABILITÉS ENCOURUS PAR LES ENTREPRISES AGROALIMENTAIRES DU FAIT DES PRODUITS LIVRÉS ET LA PART TRANSFÉRABLE À L’ASSURANCE

Les risques et les responsabilités encouruspar les entreprises agroalimentairesdu fait des produits livrés et la part transférable à l’assurance

Marine Friant-Perrot, Maître de conférences à la faculté de droit de Nantes (responsable du Master 2 Droit de l’agroalimentaire)-Consultante Cabinet Antelis

Pauline Fillon, Cabinet Bessé AssurAgri

Philippe Baudin, Directeur technique, CDH Expertises

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DOSSIER LES RISQUES ET LES RESPONSABILITÉS ENCOURUS PAR LES ENTREPRISES AGROALIMENTAIRES DU FAIT DES PRODUITS LIVRÉS ET LA PART TRANSFÉRABLE À L’ASSURANCE

- la conformité des produits à la réglementation- la loyauté des transactions- l’information des consommateurs

Remarque : certaines obligations sont connues mais renforcéeset insérées dans un nouveau contexte juridique.

Conformité contractuelle

A cette conformité externe s’ajoute une conformité interne aucontrat qui correspond aux obligations du vendeur prévuesdans le Code civil. L’obligation première du vendeur est cellede délivrance (article 1604 du code civil). Elle oblige le vendeurà délivrer un produit conforme aux stipulations contractuelles(ex : exigences formalisées dans un cahier des charges et/oudans des référentiels de GMS type BRC ou IFS quant à lacomposition du produit, à l’absence d’OGM…). A défaut, laresponsabilité contractuelle du vendeur est susceptible d’êtreengagée pour défaut de délivrance conforme (obligation dedélivrance). Ici c’est le comportement défaillant du vendeurqui est sanctionné par la résolution du contrat et l’allocationéventuelle de dommages et intérêts. Si le produit se révèleinapte à l’usage auquel on le destine du fait de la présenced’un vice caché, ce n’est plus le comportement du vendeur quiest en cause mais le produit lui-même qui présente des défail-lances internes (ex : additifs interdits, substances nocives…). Levendeur est tenu de garantir l’acheteur contre ces vices cachésen vertu de l’article 1641 du Code civil. Les sanctions civilesencourues sont la résolution du contrat ou la réduction du prix

accompagnées éventuellement de dommages et intérêts (répa-ration du dommage matériel et purement économique).

1.2 L’obligation de ne mettre sur le marché que desproduits sûrs

En second lieu, lorsque la non conformité d’un produit le rendnon sûr et qu’il est susceptible de porter atteinte à la vie et à lasanté des personnes, les obligations juridiques des exploitantsdu secteur agroalimentaire concernant la sécurité des produitssont renouvelées et renforcées depuis l’adoption du règlement178/2002. Les entreprises doivent connaître les risquessuspectés et avérés affectant la sécurité des produits livrés(contaminations diverses (dioxines, mycotoxines, allergènes…),corps étrangers…) au titre de l’évaluation des risques. Cetteconnaissance des risques encourus est essentielle car elle condi-tionne la couverture des risques par l’assurance. Aux risquesconnus (risques biologiques, chimiques classiques…) s’ajou-tent les risques émergents qui doivent faire l’objet de mesuresde précaution (éviction de certaines substances dont la dange-rosité est suspectée par les agences sanitaires même si ellen’est pas établie avec certitude/ information des consommateurspar un étiquetage adéquat…). Il convient pour les entreprisesagroalimentaires d’être très vigilantes quant au passage d’unrisque de la catégorie « risques inconnaissables ou du déve-loppement » (non générateurs de responsabilité - Ex : nano-technologies) à la catégorie « risques suspectés ». Si des mesuresde précaution n’étaient pas adoptées face à un risque suspectéet que ce risque se réalisait en générant des dommages corpo-rels, l’entreprise serait civilement responsable. Elles doiventprocéder à un auto-contrôle conforme aux processus exigéspar le paquet hygiène (HACCP…). Elles doivent gérer la crisesi les produits livrés se révèlent non sûrs (ex : présence desalmonelles) en procédant au retrait voire au rappel des produits(article 19 du règlement 178/2002), en coopérant avec les auto-rités compétentes (obligation d’alerte) en les informant notam-ment sur les mesures prises. La couverture des frais de retraitet des frais de rappel, voire même des honoraires des profes-sionnels de la gestion de crise (agences de communication,juristes…) ou des pertes d’exploitation se révèle alors essentiellepour les entreprises impliquées.

Lorsque les produits livrés ont été ingérés par des consomma-teurs et ont engendré des dommages corporels, des sanctionspénales peuvent être prononcées : amendes, peines de prison)et des dommages et intérêts peuvent leur être alloués au titrede la responsabilité du fait des produits défectueux (consé-quences pécuniaires du dommage corporel, pretium doloris…).La nouveauté apportée par l’article 14 du règlement 178/2002tient à la prise en compte de dommages futurs et probables quiaugmente les hypothèses d’indemnisation et la quotité desdommages et intérêts susceptibles d’être réclamés par lesconsommateurs lésés. En effet, la responsabilité du profes-sionnel sera engagée si le consommateur établit l’existenced’un défaut du produit, d’un dommage et d’un lien de causa-lité entre le défaut du produit et le dommage. Le défaut résulteselon l’article 14 précité du caractère préjudiciable à la santéde la denrée alimentaire. Or, d’après cet article, « pour déter-

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Définition Exemples

Dommage corporel

Conséquences patrimoniales ou pécuniaires d’une atteinte à l’intégritéphysique ou psychique de la personne

Préjudices causés auxtiers (consommateurs)ex : frais d’hospitalisation,frais médicaux en général,perte de revenu due à uneincapacité de travail

Dommage matériel

Atteinte à un bien qui est détruit ouendommagé

Valeur de la marchandiseaffectée d’une nonconformité ou d’un vicecaché

Dommageimmatériel

Tout dommage autre qu’un dommagecorporel ou matériel et notammenttout préjudice pécuniaire résultant dela privation de jouissance d’un droit,de l’interruption d’un service rendupar une personne ou par un bien meu-ble ou immeuble, de la perte d’unbénéfice.On distingue :- les dommages immatériels consécutifs : ils sont la conséquencede dommages corporels ou matérielsgarantis,

- les dommages immatériels nonconsécutifs : ce sont les autres dommages immatériels.

Pertes d’exploitationtelles que les pertes demarge brute sur des produits non vendusaffectés d’un vice caché

Tableau 1 : les dommages, quelques définitions

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miner si une denrée alimentaire est préjudiciable à la santé, ilest tenu compte a/ de l’effet probable immédiat et/ou à courtterme et/ou à long terme de cette denrée alimentaire sur lasanté non seulement d’une personne qui la consomme, maisaussi sur sa descendance , b/ des effets toxiques cumulatifsprobables ; c/ des sensibilités sanitaires particulières d’unecatégorie spécifique de consommateurs lorsque la denréealimentaire lui est destinée ». On le voit, alors qu’habituelle-ment, pour être indemnisé, un dommage doit être individuel,actuel et certain, on accepte selon la législation alimentairequ’il soit futur et probable. L’extension des dommages répara-bles ainsi que l’accroissement des risques générateurs deresponsabilité (risques avérés mais aussi suspectés dans lalimite du risque de développement) constituent autant deraisons pour veiller à être vigilant quant à la couverture de sesrisques par l’assurance.

La part des risques et responsabilités encourues par lesIAA transférables à l’assurance

2.1 Les principaux contrats d’assurance que les IAApeuvent souscrire

Les industries agroalimentaires ne peuvent aujourd’hui sepasser d’un certain nombre de couvertures d’assurance notam-ment du fait de la multiplicité et de la complexité des régle-mentations auxquelles elles sont soumises.

Les professionnels de l’assurance distinguent les assurancescouvrant le patrimoine de l’industriel, des préjudices pouvantêtre causés aux tiers.

L’assurance principale couvrant le patrimoine de l’industrielest le contrat d’assurance Dommages aux Biens, le plus souventde nature « Tous Risques Sauf ».

Ce contrat comporte deux volets :- Les Dommages Directs couvrent les dégâts causés par un

certain nombre d’évènements (incendie, explosion,foudre,…) aux biens de l’assuré. Ils couvrent également lesfrais et pertes liés à ces dégâts.

- Les Pertes d’Exploitation permettent la couverture des pertesfinancières (telles que les pertes de marge brute) consécu-tives à un dommage direct aux biens de l’assuré.

Le risque de Responsabilité Civile correspond aux conséquencespécuniaires des dommages causés à autrui, qu’il soit tiers ouclient, par les activités de l’assuré.

Les responsabilités les plus communément couvertes sont :- La Responsabilité Civile Générale couvre les conséquences

pécuniaires des dommages causés aux tiers au cours de l’ex-ploitation ou après la livraison de produits ou après la déli-vrance de prestations intellectuelles.

- La Responsabilité Civile Atteintes à l’Environnement couvreles conséquences pécuniaires des dommages causés à autruilors d’une pollution accidentelle ou graduelle, ainsi que lesdommages causés directement aux eaux, sols, espècesprotégés,… Exemple : fuite accidentelle d’une cuve de

produits chimiques qui contamine un fleuve voisin et détruitla faune et la flore.

- La Responsabilité Civile des Mandataires Sociaux couvre laresponsabilité des dirigeants de l’entreprise notamment dufait d’une faute de gestion. Exemple : action en comblementde passif engagée contre le dirigeant suite à la liquidationde l’entreprise.

2.2 La garantie Responsabilité Civile Générale

La couverture de la garantie Responsabilité CivileGénérale

L’assurance Responsabilité Civile Générale comporte troisvolets :

- La Responsabilité Civile Exploitation garantit les consé-quences pécuniaires des dommages corporels, matériels etimmatériels causés à autrui, au cours de l’exploitation/del’activité.

- La Responsabilité Civile Produits Livrés/Après Livraisongarantit les conséquences pécuniaires des dommages corpo-rels, matériels et immatériels causés à autrui, qu’il soit tiersou client, par les produits de l’assuré, après leur mise encirculation.

- La Responsabilité Civile Professionnelle vise surtout à couvrirles conséquences d’une erreur intellectuelle sans livraison deproduits.

La Responsabilité Civile du fait des produits livrés : la part transférable à l’assurance

L’objectif des tableaux ci-après est de présenter quelques exem-ples d’exclusions, de garanties et de sinistres liés à la livraisondu produit.

Il est important de noter que l’assurance est impliquée dans lacouverture de ces risques mais qu’elle dispose d’un certainnombre de limites. En effet, tout n’est pas transférable à l’as-surance :

- Soit il existe des exclusions « marché », c’est-à-dire desévènements que les professionnels de l’assurance refusentde garantir pour des raisons financières ou d’appréciation deces risques (tableau 2).

- Soit il existe des exclusions d’Ordre Public auxquelles lesprofessionnels de l’assurance ne peuvent déroger (tableau 2).

- Par ailleurs, c’est avec une grande circonspection que lemonde de l’assurance apprécie les engagements exorbitantsdu droit commun.

- L’assurance ne peut pas non plus avoir pour effet de se substituer à son assuré dans les engagements qu’il se doit detenir et surtout dans son obligation de délivrance. Il s’agit du« risque de l’entreprise » (tableau 2).

Malgré la présence d’un certain nombre d’exclusions, une partdes risques spécifiques aux entreprises du secteur agroali-mentaire est transférable à l’assurance. A travers une séried’exemples, il est mis l’accent sur des garanties qui doiventretenir l’attention des industriels (le retrait-rappel, le vicecaché,…) (tableau 3).

Enfin, le dernier tableau présente des exemples de sinistresqui permettront d’illustrer les exclusions et garanties dévelop-pées précédemment (tableau 4).

2

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INTITULE DE L’EXCLUSION EXEMPLE DE REDACTION DE L’EXCLUSION JUSTIFICATION DE L’EXCLUSION

RACHAT POSSIBLE PAR L’ASSURANCE

Exclusion des dommages subis par le produit livréExemple : Lot de produits contenant des fragments de verre.

Exclusion de : « La perte subie par l’assuré ou les frais lui incombant lorsqu’il esttenu […] de remplacer ou de réparer ou d’adapter, compléter, perfectionner, para-chever, l’objet du marché à l’origine de la réclamation ou d’en rembourser totale-ment ou partiellement le prix ou les surcoûts […] de son produit. »

Obligation de délivranced’un produit conforme

• Oui• Garantie exceptionnelle

du produit livré• Prend la forme

d’une assurance dechoses plus que de responsabilité

Exclusion des amendes Exclusion de : « L’amende pénale ou administrative » Exclusion d’Ordre Public • Non

Exclusion des conséquences d’un fait intentionnelExemple : Livraison de produits malgré la connaissance d’une DLUO ou DLC dépassée.

Exclusion des « Dommages résultant de défectuosités sciemment dissimulées parl’assuré lors de la livraison/réception » Exclusion d’Ordre Public

• Non mais la faute intentionnelle du préposé reste assurable

Exclusion des conséquences d’un risque dedéveloppementExemple : nanotechnologies

Exclusion des « Dommages dont l’éventualité ne pouvait être connue en l’état desconnaissances scientifiques et techniques au moment des faits imputables à l’as-suré qui sont à l’origine du dommage. »

Risques non maîtriséspar les assureurs • Non

Tableau 2 : Exemples d’exclusions en responsabilité civile après livraison

Sans prétendre à l’exhaustivité, vous trouverez ci-après, résumées de manière synthétique certaines limites de l’assurance auxquelles il n’est pas possible de déroger lorsque l’Ordre Public est encause, mais également d’autres limites dont on peut réduire la portée par la rédaction de garanties adaptées, ainsi que par la rédaction d’exclusions dont il faut contrôler le champ d’application.

EXEMPLE DE RISQUE/DOMMAGE TRADUCTION ASSURANCE TRANSFERABILITE A L’ASSURANCE

Détection d’un défaut de conformité duproduit au regard des normes de compo-sition, du type d’additif, de l’emballageou encore de l’étiquetage.Détection d’un produit alimentaire qui,en raison d’un défaut de fabrication oude la présence de substances nocives,présente des risques pour la santé.

• Défaut du produit livré

• Non-conformité (légale ou contractuelle)

Ou

• Vice caché (défaut inhérent au produit le rendant impropre àl’usage auquel on le destine)

Lorsqu’il est question du défaut du produit livré il est difficile de faire ladistinction entre la non-conformité et le vice caché du produit.Les professionnels de l’assurance couvrent le vice caché du produit maisrestreignent la couverture de la non-conformité.D’où l’importance pour les industriels de bien contrôler la portéedes garanties et des exclusions.NB : pour plus d’informations, voir la note de service de la DGAL(DGAL/MUS/N2011-8191) du 18 août 2010 relatif au bilan des non-conformités enregistrées à la DGAL en 2010.

Non-respect des performances promisespar un cahier des charges, par une commande.

• Défaut de performance du produit livré

Comme la non-conformité, la plupart des polices d’assurance du marchéne couvrent pas le défaut de performance.Exemple de rédaction de l’exclusion : « Les dommages subis par autrui etayant pour origine une insuffisance de performance ».

Retrait/ rappel d’un produit mis en rayon

• Retrait« Toute mesure visant à empêcher la distribution et l’expositionà la vente d’un produit ainsi qu’une offre au consommateur »

• Rappel« Toute mesure visant à empêcher, après distribution, laconsommation ou l’utilisation d’un produit par le consomma-teur et/ou à l’informer du danger qu’il court éventuellement s’ila déjà consommé le produit »

Il est indispensable de veiller aux conditions de déclenchement dela garantie et à la nature des frais pris en charge par l’assurance.

Préconisations et/ou conseils d’utilisa-tions par rapport au produit livré. • Responsabilité Civile après livraison Classiquement garanti par l’ensemble des polices d’assurance.

Exportation de produits aux USA-Canada • Responsabilité Civile après livraison

Les polices standards du marché excluent les exportations directes debiens et services aux USA/Canada, mais garantissent les exportationsindirectes. Certaines polices rachètent une partie des exportations directes vers cesdeux pays.La plus grande vigilance s’impose lorsque l’entreprise exporte desproduits aux USA/Canada. Les professionnels de l’assurance sonttrès regardants sur l’appréciation de ces risques.

Tableau 3 : Exemples de risques après livraison de produits

Les professionnels des industries agroalimentaires devront vérifier si la rédaction de leurs contrats d’assurance est adaptée aux risques de leur entreprise. Il faut qu’ils soient d’autant plus vigi-lants sur les quelques exemples présentés ci-dessous, qui n’ont pas vocation encore une fois à être exhaustifs.

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DOSSIERLES RISQUES ET LES RESPONSABILITÉS ENCOURUS PAR LES ENTREPRISES AGROALIMENTAIRES DU FAIT DES PRODUITS LIVRÉS ET LA PART TRANSFÉRABLE À L’ASSURANCE

DESCRIPTION DUPRODUIT LIVRÉ

DESTINATAIRE DU PRODUIT

NATURE DES DOMMAGES RÉCLAMÉS PAR LE TIERS

NATURE DES PRÉJUDICES RÉCLAMÉSAU TITRE DE LA POLICE D’ASSURANCE

ORIGINES / CAUSES DESDOMMAGES COMMENTAIRES

Aliments pourchevaux decourses

Elevage de chevaux

Les granulés, vendus comme résistants, tom-bent en poussière et sont recouverts de moi-sissures toxiques :- perte de poids des chevaux- déclarations d’hépatites- carrière de certains chevaux arrêtée

• perte de gains et de primessur plusieurs chevaux

• préjudice de notoriété etperte de carrière

Erreur de packaging quifavorisait l’humidité parmanque d’aération àl’origine de l’apparitionde moisissures

MOISISSURES TOXIQUESRefus de garantie par l’assureurdu fabricant d’aliments du fait del’exclusion “MoisissuresToxiques” dans sa police d’assurance.Se pose la question de l’assurabi-lité de la "perte de chance".

Dindes (élevées,abattues, découpées)

Fabricant deproduits finis àbase de dindes

Augmentation des cas de mortalité au sein del’élevage (suspicion de botulisme aviaire)Par précaution, la Direction des Services Vétérinaires :- ordonne la consignation des produits nonencore vendus

- ordonne le rappel des produits déjà vendus(en supermarchés)

- déclare les produits impropres à la consom-mation humaine

- déclasse les animaux issus du même lot non encore vendus comme co-produits pourl’alimentation animale

• perte de bénéfice suite audéclassement des produits

• perte de marge du fait del’impossibilité de vendre laviande à l’état frais (datelimite de consommationdépassée)

• frais de retrait des produitsy/c les frais d’abattage,d’équarissage,…

• pertes d’exploitation

Pas de déterminationexacte de l’origine de lamortalité en élevage.Botulisme non confirmé

CONTAMINATION -RETRAIT/RAPPELIllustration d’un sinistre lié à unedécision purement administra-tive basée sur le principe deprécaution

Gésiers devolailles

Fabricant deplats cuisinés Présence de particules métalliques

• retrait des produits finis dumarché (grande distribution)

• transport• destruction des stocks

- un changement depackaging ne permet-tait plus le passagedans le détecteur demétaux (en non-confor-mité avec la demandecontractuelle)

- absence de contrôle àla réception

CONTAMINATION -RETRAIT/RAPPELDans un premier temps, refus degarantie par l’assureur du fabri-cant des gésiers du fait de l’ab-sence de passage au détecteur demétaux qui a été considéréecomme constituant un défautd’aléa exclusif de la garantie.Refus de garantie non main-tenu : l’assureur a finalementgarantit le préjudice.

Poudre de laitécrémé

Fabricant de laitUHT en briquestetrapack

Dépôt pâteux au fond des briques de lait

• coût des briques de lait bloquées

• frais de destruction desbriques non conformes

Pas de vice caché maisnon-conformité deslots de poudre de laitlivrés du fait de lavariabilité des laitseux-mêmes due auchangement de saison

NON-CONFORMITE / VICE DU PRODUITUne transaction est trouvée :- paiement du coût du produit parle fabricant de la poudre de lait

- remplacement par le fabricant dela poudre de lait des sacs nonutilisés chez le client

Produit de traitement de fruits

Producteur de fruits

Constatation de tâches sur les fruits et les feuilles

• perte de rendement en quan-tité et en qualité

• frais supplémentaires d’ex-ploitation

• préjudices commerciaux• perte d’image

Mauvaise utilisation du produit

DEFAUT DE CONSEILResponsabilité du fabricantrecherchée car certains compo-sants n’étaient pas spécifiés surla notice et d’autres étaient indiqués avec des erreurs sur lesquantités.

Semences de maïs

AgriculteursConserverie

- plants chétifs- maturité hétérogène des épis- perte de rendement

• perte de tonnage en champspour les agriculteurs (pertede rendement)

• manque à gagner pour laconserverie suite au déficitde production de conserves

- facteurs climatiques etnutritifs défavorables

- contamination virale- caractère vicié de lasemence

DEFAUT DE PERFORMANCEL’expertise judiciaire écarte lesseuls facteurs environnementauxet ne peut conclure formellementà l’absence de contaminationvirale. Une transaction est trouvée.

Tableau 4 : Exemples de sinistres Responsabilité Civile produits à l’épreuve des garanties et des exclusions

Ce dernier tableau permet d’illustrer les garanties et les exclusions développées ci-dessus à travers plusieurs exemples de sinistres. Il met l’accent, entre autres, sur les risques de contaminationqui sont au cœur d’une partie importante des sinistres déclarés. Il est primordial pour les industriels d’être attentifs à la couverture de ces risques.

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Exemple de typologie de sinistres RC traité par un cabinet spécialisé dans le domaine agroalimentaireQu’est-ce qu’une société d’expertise spécialisée en agroalimentaire ?En règle générale, l’expertise en Responsabilité Civile vise,lorsqu’un sinistre est survenu, à établir les causes et circons-tances de celui-ci, arrêter les montants de dommage etdéterminer les responsabilités en jeu. Les sociétés spéciali-sées en expertise agroalimentaire sont des partenairesincontournables des compagnies d’assurance. Leur rôle estde les aider à mieux comprendre techniquement la non-conformité ou le vice qui a affecté le produit livré, à vérifierla réalité des désordres et à parfaitement comprendre lelien de causalité entre cette non-conformité, ce vice et lesdommages. Ces trois conditions sont nécessaires pour établir objecti-vement les responsabilités dans un dossier.D’une certaine manière, l’expert représente les yeux et l’in-terprète technique du gestionnaire de dossier chez l’assu-reur. Ce dernier, le plus souvent de formation juridique,doit être capable à la lecture du rapport de son expert, devérifier si les garanties du contrat d’assurance sont appli-cables et selon quelles modalités.Au-delà de cette prestation, l’expert est aussi un partenairede l’industriel. En effet, ce dernier peut voir sa Responsa-bilité Civile recherchée par un tiers, client ou fournisseur ou,à l’inverse rechercher celle d’un autre cocontractant. Il doit,le cas échéant, justifier d’un certain nombre de prestations,de contrôles pour démontrer la qualité de son travail ou deson produit.Dans ce cas, l’expert spécialisé l’assiste et l’aide à défendreson point de vue, ses arguments techniques tout au long del’instruction du dossier.Enfin, par son expérience, l’expert peut aider l’industriel àprévenir les risques à venir et surtout à éviter qu’un mêmesinistre ne se répète.

Les circonstances d’intervention d’une société d’expertisespécialiséeLorsqu’il intervient à la demande d’une compagnie d’assu-rance et au titre d’un contrat de Responsabilité Civile, l’ex-pert spécialisé initie une réunion d’expertise contradictoire.Il doit, en effet, mener ses opérations de constat, d’analyseet d’évaluation des dommages en présence des autresparties concernées par le dossier. L’instruction du dossier doitêtre opposable aux autres tiers du dossier afin qu’il n’y aitnulle contestation sur les quantités de produit bloqué, lenombre d’unités retirées du marché ou la nature des désor-dres subis ou engendrés.Cette procédure est garante d’une instruction optimale qui,même lorsque le litige doit être soumis à l’appréciation d’unTribunal permet de limiter les contestations.

DOSSIER LES RISQUES ET LES RESPONSABILITÉS ENCOURUS PAR LES ENTREPRISES AGROALIMENTAIRES DU FAIT DES PRODUITS LIVRÉS ET LA PART TRANSFÉRABLE À L’ASSURANCE

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Classement Commentaire

Contamination détectée

Sinistre dû à la contamination de produits finis pardifférents agents (physique, chimique oumicrobiologique). Cette contamination peut avoir étécausée par une matière première livrée par unfournisseur ou peut être survenue en cours defabrication. Le classement ne prend en compte ici queles cas de contamination détectée avant mise sur lemarché du produit fini. Il n’y a donc pas d’opération deretrait ou de rappel.

Emballage

Sinistre lié à un défaut de conditionnement, deproblème d’étiquetage en lien avec une fourniture nonconforme (étiquette mal imprimée, barquette fragile,etc.).

Intoxication alimentaire Sinistre lié à une suspicion ou à une intoxicationconfirmée chez des consommateurs.

Défaut organoleptique

Sinistre lié à un problème de goût, d’aspect ou d’odeurd’un produit fini dont l’origine est autre qu’unecontamination (rancissement, non-conformité d’unematière première…).

Process

Sinistre résultant d’un problème de fabrication dontl’origine est la défectuosité d’un équipement defabrication (casse, problème de vide, joints défectueux,défaut de montée en pression, défaut de conceptiond’un matériel).

Retrait/rappelSinistre déclaré suite à une décision de rappel ou deretrait de produit prise par l’industriel ou découlantd’une décision plus globale (fournisseur ou DGCSPP).

StockageSinistre affectant des biens (produits finis, matièrespremières) en raison d’un problème de stockage ou deconservation.

L’échantillon étudié correspond à 247 missions (143 pour l’année 2011, 104 pour l’année2010). Les différents cas ont été regroupés selon la nomenclature suivante :

CDH Expertises a conduit une étude rétrospective sur deuxannées d’activités, tout assureur confondu. Ces résultats ne sontreprésentatifs que de l’activité de notre société. En effet, il peutexister un biais lié à une éventuelle sélection des dossiersadressés à notre société par les assureurs. Cependant, le choixstatistique opéré d’étendre cette étude sur deux ans consécutifspermet de limiter ce risque.

Le graphique n°1 met en évidence une répartition quasi iden-tique des différents types de sinistre d’une année à l’autre.

Les déclarations de sinistre pour des problèmes de contamina-tion de produits finis représentent, quelle que soit l’année

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De l’intérêt de mettre en place des procédures de gestion de sinistreEn marge de cette typologie de sinistres, il paraît important d’insister sur la gestion du sinistre lui-même. Nous distingueronsdeux temps importants :

- la découverte de l’incident qui peut, dans les cas les plus extrêmes se manifester sous la forme d’une crise, - la gestion du recours ou des réclamations.

L’expérience montre que les entreprises sont souvent insuffisamment préparées à ces deux étapes. D’une part, elles ne dispo-sent pas toujours des procédures adaptées pour la gestion de sinistre (réalisation de constat contradictoire, contrôle de l’in-formation diffusée aux tiers..) voire sont totalement démunies en cas de crise (absence de classeur de gestion de crise, pas depré-réservation de numéro vert etc.). D’autre part, la gestion des recours ou des réclamations souffre fréquemment d’une absencede document contractuel complet, précis et signé. Cette préparation à la gestion de sinistre peut, de prime abord, être consi-dérée comme inutile ou comme une perte de temps. Toutefois, l’improbable se réalise, une telle rigueur peut se révélergagnante en termes de temps et d’argent.

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DOSSIERLES RISQUES ET LES RESPONSABILITÉS ENCOURUS PAR LES ENTREPRISES AGROALIMENTAIRES DU FAIT DES PRODUITS LIVRÉS ET LA PART TRANSFÉRABLE À L’ASSURANCE

étudiée, plus de 50 % des dossiers. L’ori-gine de ces cas de contamination estétudiée dans le graphique n°2.

Par comparaison, les déclarations d’as-surance dues à des décisions de retraitou de rappel sont peu nombreuses. Enfin,les cas de sinistre liés à une intoxicationalimentaire ou une suspicion d’intoxica-tion alimentaire de consommateur repré-sentent une part minime du nombre desinistres déclarés. Toutefois, bien querares, ces dossiers peuvent représenterdes enjeux très importants dès lors qu’unlien de causalité est démontré avec l’at-teinte corporelle de consommateurs.

Les cas de contamination en raison d’unenon-conformité microbiologique ou decorps étrangers représentent plus de50 % des dossiers étudiés. Ces contami-nations peuvent survenir soit lors de latransformation du produit par l’industrielsoit par utilisation d’une matière premièreelle-même contaminée. Les autres causesde contamination, insectes, OGM, myco-toxines sont plus souvent liés à l’emploide matières premières végétales, elles-mêmes contaminées.

Si les dossiers de contamination présen-tent la fréquence la plus élevée, entermes d’enjeux financiers, le quantumde ces sinistres peut être très variable : dequelques milliers d’euros à plusieursmillions selon le nombre d’unités contaminées. Ainsi, un simple ingrédient produit ou vendu en faible quantité mais incor-poré dans un très grand nombre de produits finis, peut engendrer un sinistre de très grande ampleur (exemple : additif, colo-rant, arôme, épice etc.).

2011 2010

0 %

10 %

20 %

30 %

40 %

50 %

60 %

70 %

StockageRetrait/rappelProcessDéfautorganoleptique

Intoxicationalimentaire

Problèmed’emballage

Contamination

53,1 %

59,6 %

9,8 % 11,5 %

2,8 % 2,9 %

7,7 %5,8 %

12,6 %10,6 % 7,4 %

1,9 %5,6 %

7,7 %

2011 2010

0 %

5 %

10 %

15 %

20 %

25 %

30 %

35 %

40 %

45 %

Substance indésirablesMycotoxinesMicrobiologieInsectesCorps étrangersAllergènes/Bio/OGM

2,6 % 1,6 %

32,9 %29 %

6,6 % 4,8 %

39,5 %37,1 %

2,6 %0 %

15,8 %

27,4 %

Graphique 1 : répartition des différents types de missions d’expertise agroalimentaire reçues en 2010 et 2011

Graphique 2 : origine des cas de contamination

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1. Côtes d’Armor

L’abattoir de Rostrenen redémarre la chaîne bovineSuite à un problème technique, la chaîne d’abattage de bovinsde l’abattoir intercommunal de Rostrenen était arrêtée depuisplusieurs mois. Des travaux de remise en état et de mise enconformité ont été menés par la communauté de communespermettant le redémarrage de la chaîne, sachant que leschaînes porcs, moutons et chèvres n’ont pas arrêté de fonc-tionner. L’équipement communautaire a de plus obtenu l’agré-ment en classe II et espère l’abattage de nouvelles bêtescertifiées en agriculture biologique.

Un sous-traitant de bouteilles dans les locaux de l’Armoricaine LaitièreLa coopérative l’Armoricaine Laitière, située à Lanfains produitchaque année 15 000 tonnes de laits fermentés (sous forme delait ribot et de yaourts à boire) avec des produits commercia-lisés dans plusieurs formats de bouteilles (de 180 ml à 1 litre).Ces produits représentent 40 % du chiffre d’affaires de lacoopérative (25 millions d’euros). En lien avec le développe-ment des volumes, la coopérative, qui n’a pas souhaité s’investirdans la fabrication des bouteilles, a recherché un partenariat.Une entreprise du Jura, Millet-Marius, va implanter une filiale,Millet-Armor, dans un atelier situé sur le site de l’Armoricaineà Lanfains, afin d’y fabriquer l’ensemble des références. Anoter que ce partenaire est le fournisseur historique de lacoopérative. Ce choix va permettre aux deux entreprises d’op-timiser leur process (réduction des coûts de transport, diminu-tion des suremballages) et de réduire l’impact de l’activité surl’environnement.

Une plateforme de stockage de légumes à GuingampL’Union des Coopératives de Paimpol et Tréguier (UCPT) quicollecte dans les Côtes d’Armor et met en vente 180 000 tonnesde légumes frais va construire en 2013 une plateforme destockage à Guingamp. Les palettes y seront en partie mises àdisposition des clients. Cette nouvelle installation seraimplantée sur un terrain de six hectares, dans la zone deKerizac, à proximité de la RN12 et de la future gare de fret (rail-route) prévue en 2014 sur la zone de Bellevue. Ceci permettrade charger des caisses mobiles sur le rail, comme le fait Combi-west au départ de Rennes, et bientôt de Morlaix. Pour assurerun service de proximité aux producteurs du Trégor-Goëlo, lesstations de conditionnement actuelles seront conservées. Lesiège de l’UCPT qui emploie 35 personnes (110 millions d’eurosde chiffre d’affaires) sera maintenu à Paimpol.

Une future pépinière à dominante agroalimentaire àGuingampUne pépinière d’entreprises, Armor Agro, à dominante agroa-limentaire est en projet à Guingamp (cf. Revue de l’Observa-toire n°101 - avril 2011). Constituée de deux bâtiments, pourun investissement total de 2 millions d’euros, elle comprendrasix ateliers de 300 m2 chacun. Les locaux seront adaptés à l’ac-tivité de créateurs souhaitant tester puis lancer une productionou d’entreprises cherchant à développer un produit spécifique.Les entreprises concernées devront être dans l’agroalimen-taire, au sens large : poisson, viande, algue, cosmétiques… Leprojet est porté par Côtes d’Armor Développement, en colla-boration avec Guingamp communauté.

Des présures produites à PratInstallé à Prat depuis 1985, le Laboratoire Central des Présures(LCP) produit des présures, un coagulant naturel nécessaire àla fabrication des fromages. Celles-ci sont issues de la cail-lette des veaux. LCP emploie 7 salariés et produit chaqueannée 300 000 litres de présures. Seulement deux entreprisesen France et cinq en Europe produisent des présures natu-relles. Il existe d’autres enzymes coagulantes (issues de cham-pignons, la chymosine) mais seule la présure peut être utiliséepour la fabrication des fromages AOP, fermiers ou bio. L’en-treprise fabrique aussi des solutions de chlorure de calciumalimentaires destinées aux laits pasteurisés de fromageries.

Fermeture de deux usines StalavenEuralis (1,3 milliard d’euros de chiffre d’affaires en 2011 pour8 millions d’euros de bénéfice net), actionnaire majoritaire deStalaven (1 400 salariés) prévoit la suppression de 110 posteset la fermeture de quatre sites sur le plan national, dont deuxsites dans les Côtes d’Armor. La production de jambon et decharcuteries fines de Saint-Brieuc (79 salariés) et la productionde salades fraîches de Saint-Agathon (40 salariés) seront trans-férées sur le principal site de l’entreprise situé à Yffiniac. Euralisa prévu d’y investir 7 millions d’euros, afin de créer une unitéde charcuterie et une nouvelle ligne pour les salades. La direc-tion d’Euralis juge urgente la restructuration de Stalaven, quifait partie de la division alimentaire qui présente un déficit(16 millions d’euros au cours des deux dernières années). Endébut d’année, la famille Meuriot est sortie du capital deStalaven au profit du groupe Euralis qui en possède désor-mais 98 %, les 2 % restants appartenant au personnel deStalaven. Il n’est pas prévu de suppression d’emplois. Uneréorganisation du temps de travail des salariés transférés estprévue afin de tenir compte de la saisonnalité du marché dessalades. En dehors de la Bretagne, les sites de production deRoye (Somme) et de Château-Renard (Loiret) vont fermer, ainsique deux plateformes logistiques dans l’Aude et en Isère.90 emplois seraient ainsi supprimés.

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F L A S H S A G R O A L I M E N TA I R E S

Flashs agroalimentaires

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F L A S H S A G R O A L I M E N TA I R E S

Delmotte Pâtisseries souhaite s’agrandir à Broons Filiale de l’Européenne des Desserts depuis 2010 (cf. Revue del’Observatoire n°100 - janvier 2011), Delmotte, fabricant depâtisseries surgelées haut de gamme (3 000 tonnes par an)réalise un chiffre d’affaires annuel de 28 millions d’euros (dont12 % à l’exportation). A Broons depuis 1999, le site emploie180 personnes. Le groupe envisage d’agrandir l’usine qui estde 5 000 m2 actuellement.

Nathalie Le DrezenChargée d’études économiques

Chambre d’Agriculture des Côtes d’Armor

2. Finistère

Ambalia : dynamisme et nouveaux locauxSpécialisée dans la distribution d’emballages pour les TPE etles PME, l’entreprise quimpéroise Ambalia, s’est installée dansses nouveaux locaux situés dans la zone du Moulin du Loc’hà Quimper. Pour réaliser cette opération elle a engagé uninvestissement de 1 million d’euros dans un bâtiment neuf quireprésente une surface utile de 2 000 m². Créée il y a 72 ans àQuimper sous le nom de son fondateur Payan, l’entreprise quia été reprise en 2004 par Hubert Gauthier est devenueAmbalia, du nom de la marque du groupement dont elle faitpartie aujourd’hui. Entre 2006 et 2009, ses effectifs sont passésde 6 à 13 salariés, son chiffre d’affaires s’établissant à 1,7 milliond’euros en 2010. Les marchés de Ambalia Cornouaille sonttrès majoritairement dans l’agroalimentaire à savoir : 40 %dans la boulangerie et 30 % dans la boucherie-charcuterie-traiteur. Ils couvrent le Finistère, le Morbihan et les Côtesd’Armor.

Loïc Hénaff : industriel de l’annéeLe titre d’industriel de l’année a été décerné en décembre2011 par le magazine LSA, lors de la remise des trophées del’innovation, à Loïc Hénaff, directeur général de l’entreprisebien connue de Pouldreuzic. Depuis juillet 2010, Loïc Hénaffa succédé à son père Jean-Jacques à la tête de l’entreprisequi emploie 215 salariés pour un chiffre d’affaires de 40 millionsd’euros en 2010.

Gavrinis : innover avec les co-produits de la pêcheUne nouvelle entreprise vient de naître à la pépinière deQuimper, avec Gavrinis qui a pour objectif la valorisation descoproduits de la pêche avec la production d’ingrédients pourla santé. Alain Glon, Didier Moullec (Glon) et Marc Hémon deYslab se sont associés pour créer Gavrinis Active Biotechno-logic Ingredients.

Groupe Le Saint : deuxième grossiste français dumultifrais et prise de responsabilités nationalesSitué à Bourg-Blanc (près de Brest), le groupe Le Saint est ledeuxième grossiste français du multifrais avec des activitésqui couvrent les fruits et légumes, la marée, les produits secsbios et les fleurs et plantes. Il compte 750 salariés et en 2010,il a réalisé un chiffre d’affaires de 195 millions d’euros. Ses

ventes de fruits et légumes ont atteint 210 000 tonnes. Legroupe qui couvre le grand ouest et le sud-ouest possède10 sites logistiques à Quimper, Vannes, Lorient, Saint-Nazaire,Nantes, Saint-Brieuc, Caen, la Roche-sur-Yon, Marmande etToulouse. Dans une livraison récente (cf. Revue de l’Observa-toire des IAA n°103 - octobre 2011), nous avions caractérisé ledynamisme de l’entreprise Le Saint qui vient d’investir3,5 millions d’euros dans une nouvelle plateforme logistique àQuimper où elle est déjà présente. C’est pour ce dynamismeet pour la compétence reconnue du groupe que Denis Le Saint,l’un des deux dirigeants de l’entreprise vient d’être porté à laprésidence de Creno, premier groupement de grossistes enmultifrais en France qui compte 46 sociétés, 2 500 salariés et70 plateformes logistiques.

SCO-Ranou : progression du chiffre d’affaires etnouveaux investissementsL’année 2011 a été bonne pour la Société Charcutière de l’Odetqui a enregistré une progression de 8 % de son chiffre d’affairesqui s’établit à 175 millions d’euros et de 6 % de son volume deproduction qui est porté à 46 000 tonnes. Le jambon (porc,poulet) est le produit leader qui tire la croissance de l’entreprise,en notant la forte progression (+10 %) des ventes de jambon devolaille. L’expansion de l’entreprise va se poursuivre, suite àl’engagement d’un nouveau programme d’investissement de8 millions d’euros qui donnera à l’usine, début 2013, une capa-cité de production annuelle de 260 millions de saucisses (cock-tail et knacks). Pour réaliser cet objectif, une nouvelle chaînede production ultra-performante et un nouveau four capable de« cuire » 4 tonnes à l’heure contre 2,5 tonnes actuellementseront installés. Avec ce nouvel équipement, la capacité deproduction passera de 70 000 à 110 000 saucisses à l’heure. Letype de saucisses qui va être produit répondra à la demande« premier prix » qui est en augmentation sensible. Rappelonsqu’en septembre 2010, la SCO avait terminé un programme demodernisation de l’usine sur 3 ans qui représentait un inves-tissement de 20 millions d’euros (cf. Revue de l’Observatoiredes IAA n°100 - janvier 2011). L’usine de la Société Charcutièrede l’Odet à Saint-Evarzec qui se caractérise par la stabilité deses effectifs (580 personnes en CDI) avait une douzaine derecrutements en cours en décembre 2011, surtout des conduc-teurs de ligne et de machines automatisées.

Le FAF quitte Concarneau pour QuimperLe Fonds d’Assurance Formation (FAF) pêche et culturesmarines qui était depuis 1974 l’organisme compétent pour laformation professionnelle des métiers de la mer, fait partiedepuis le 1er janvier 2012 de l’Agefos-PME de Quimper qui estl’organisme collecteur interprofessionnel et interbranches.Cette intégration est liée à la réforme de 2009 par laquellel’Etat soumet l’agrément des fonds d’assurance formation à lacollecte d’au moins 100 millions d’euros, ce qui n’était pas lecas pour le FAF (2,5 millions d’euros). Il en est résulté quecelui-ci est devenu la section paritaire pêche et cultures marinesau sein de l’Agefos-PME et a quitté Concarneau pour Quimper.

Produit en Bretagne : trois entreprises finistériennesdistinguéesProduit en Bretagne qui fédère 300 entreprises a distinguétrois entreprises finistériennes lors du palmarès 2012 de lameilleure nouveauté : La Pâtisserie de l’Odet (Ergué Gabéric,Vannes) pour le bouchon de Bretagne pur beurre Mad é Breizh,

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la Laiterie d’Armor-Eurial (Riec-sur-Belon) pour la crèmefraîche épaisse, Biomat’, Guyader Atlantique (Nantes) filiale deGuyader Gastronomie pour le gravlaks saumon frais mariné aubasilic. Précisons que ce sont au total 6 produits alimentairesqui ont été sélectionnés en Bretagne, pour leur goût et leurcaractère innovant, par 400 consommateurs, chefs de rayon etrestaurateurs bretons.

Ifremer emménage à la station de biologie marine dumuséum d’histoire naturelle de ConcarneauIfremer (15 personnes) qui était installée au Roudouic sur unautre site concarnois vient d’emménager dans le bâtiment dela station de biologie marine (35 personnes) du Muséum d’his-toire naturelle de Concarneau. Ce regroupement intervient auterme de la réalisation d’un programme d’investissement de600 000 euros qui a porté sur la rénovation des locaux de lastation pour y accueillir Ifremer, sur la réorganisation desespaces dédiés aux bureaux et aux laboratoires et sur la miseen place d’un laboratoire de biologie moléculaire. La stationcomporte également une partie muséographique, le Marina-rium. A présent, ce sont 50 personnes qui travailleront dans lemême bâtiment. La décision de regrouper les équipes d’Ifremeret de la station de biologie marine a été prise afin d’optimiserun programme de recherche sur l’identification génétique desmicroalgues toxiques comme le dinophisis qui prolifèrent etposent des problèmes de santé publique et économiques. Ceprogramme, que dirige le directeur de la station Daniel Sellos,s’inscrit dans un contrat de projet Etat-Région. Le départe-ment et Ifremer sont aussi cofinanceurs.

Krampouz : une croissance forte en 2011 et uneextension de l’usine en 2012Située à Pluguffan (près de Quimper), Krampouz qui est lespécialiste de la crêpière, du grill, de la plancha et du gaufrieraffiche une bonne santé économique avec un taux de crois-sance de 12 % en 2011. Les produits nouveaux que l’entre-prise met régulièrement sur les marchés, témoin la nouvelleplancha en petit électroménager qu’elle a lancé fin 2011, sapénétration de nouveaux marchés, de nouveaux secteurs telsles magasins de jardinage, de bricolage, et sa présence consé-quente à l’exportation (30 % du chiffre d’affaires en 2011), enforte progression (+18 % en 2011), sont les révélateurs de sadynamique au plan national, à l’international et à l’innova-tion. Ce n’est donc pas une surprise, si le Président DirecteurGénéral de Krampouz a annoncé pour 2012 une extension del’usine sur 2 000 m2 pour un investissement de 2 millionsd’euros. L’entreprise compte 45 salariés et elle a réalisé en2011 un chiffre d’affaires de 9,6 millions d’euros.

Algues de Bretagne : un développement fondé surl’innovation et l’internationalFondée à Rosporden il y a un quart de siècle par Christine LeTennier, Globe Export Algues de Bretagne qui compte 15 sala-riés a comme grande caractéristique d’avoir su coupler lapassion de l’algue à l’innovation et à l’international. L’entre-prise, jusqu’en 2008, était connue pour ses algues et produitsà base d’algues et pour ses pâtes aux algues qui étaient déjàporteurs d’innovation. Une rupture innovante va intervenirdans la politique de Algues de Bretagne avec la création en2009 de la filiale « Algues et Saveur » que l’on peut présentercomme un atelier de cuisine moléculaire. Le lancement des« Perles de l’Océan » et des « Perles de Saveur » va suivre. Les

« Perles de l’Océan », destinées au grand public se présententsous la forme d’une coque d’algues et de dérivés (kombu, algi-nate, carraghénane) dans laquelle est encapsulée une sauce ouune mousse de fruits (cf. Revue de l’Observatoire des IAA - n°94- juillet 2009). Le succès que va connaître cette innovation neva pas tarder et c’est le « Grand Prix Sirah Innovation 2011 » quiest décerné aux « Perles de Saveur » de Algues de Bretagne,en partenariat avec la Fruitière du Val Evel de Naizin (56),lors du Salon Mondial de la restauration et de l’hôtellerie àLyon (janvier 2011). Les marchés s’ouvrent de plus en plusaux « Perles de Saveur » surgelées, avec en surcroît des débou-chés inédits comme la cosmétique (perles de massage) ou le petfood. Ceci explique l’extension sur 400 m2 que vient de réaliserAlgues de Bretagne sur son site rospordinois, ce qui lui permetaussi de satisfaire aux exigences qualitatives, en particuliersanitaires de la clientèle, et de rendre autonome chacun destrois ateliers (algues et produits à base d’algues, pâtes auxalgues et molécules). L’entreprise est très liée à l’internationalpar l’exportation (20 % du chiffre d’affaires) et par l’importationde plus de 50 000 tonnes d’algues en provenance surtout d’Asiemais aussi d’Israël. Algues de Bretagne a ouvert en décembre2011 un bureau à Shanghaï avec un permanent pour la ventede ses produits et pour l’achat des algues.

Guyader Gastronomie : réorganisation du groupe etreprise de Bretagne SaumonLa reprise de Bretagne Saumon (Châteauneuf-du-Faou) parGuyader Gastronomie dont le siège est à Landrévarzec (prèsde Quimper) ne s’est pas faite dans l’improvisation, ni sur uncoup de cœur. Christian Guyader, Président Directeur Généralde l’entreprise éponyme, avait réorganisé son groupe quicompte 290 salariés, cinq usines, un centre logistique et réaliseun chiffre d’affaires de 42 millions d’euros, avant de s’engagerune nouvelle fois dans la croissance externe pour promouvoirle développement du groupe. C’est ainsi qu’à la fin de l’année2011, Guyader Gastronomie avait accueilli comme actionnaireminoritaire, Antoine Gorioux, acteur du monde agroalimentairequi, d’une part, avait une forte motivation de chef d’entrepriseet qui, d’autre part, était un connaisseur du marché du saumonfumé en tant qu’ancien directeur, pendant plusieurs années, del’unité industrielle de saumon fumé que le groupe norvégienMarine Harvest Kristen possède à Landivisiau. Le 2 janvier2012 Antoine Gorioux devenait Directeur Général et Prési-dent des filiales de Guyader Gastronomie. Dans la répartitiondes tâches de direction, Christian Guyader le PDG du groupea pris en charge la stratégie et le développement commercialde Guyader gastronomie, tandis que Antoine Gorioux, Direc-teur Général associé assurera le management opérationnel etla gestion des entreprises de la holding. La nouvelle organi-sation du groupe étant définie, Guyader Gastronomie étaitprête à reprendre son concurrent, Bretagne Saumon qui compte150 salariés permanents et réalise un chiffre d’affaires de29 millions d’euros. Cette entreprise châteauneuvienne, qui aété créée en 1988, est reconnue pour la qualité de sa produc-tion de saumon et de truites fumées, pour sa place de leaderfrançais du saumon bio et pour son Label Rouge. Elle réaliseprès de 20 % de son chiffre d’affaires avec ses marquesBretagne Saumon, Maxim’s de Paris et la Compagnie duSaumon. L’exportation représente 15 % de ses ventes et elletravaille avec la RDH, les GMS et en B to B avec les industriels.Avec cette reprise, Guyader qui est une marque reconnue dansle « métier de traiteur de la mer » va se renforcer dans le

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saumon, le Label Rouge, le bio, la truite fumée et le groupe seranaturellement amené à proposer une gamme premium trans-versale dont Bretagne Saumon deviendrait la tête de pont.Même si aujourd’hui on ne dispose pas d’éléments sur la formejuridique de cette reprise ou rachat, il n’en reste pas moinsque, les synergies d’achat et de logistique à développer, l’ap-port de la marque Guyader et de son marketing tout commel’expertise de Bretagne Saumon dans le bio, sont autantd’atouts porteurs pour le développement du groupe.

Deux restaurants finistériens distingués par le guideMichelinL’Ambroisie à Quimper (chef : Gilbert Guyon) et le M à Brest(chef : Philippe Le Bigot) ont obtenu, fin février, leur premièreétoile au guide Michelin. Le Finistère compte toujours sixrestaurants d’une étoile, l’année 2012 ayant enregistré deuxsorties : le Pen ar Vir à Loctudy et le Temps de Vivre à Roscoff.A noter que le restaurant Jeffroy à Carantec et l’Auberge desGlazicks de Olivier Belin à Plomodiern (à l’ouest de Châteaulin)ont conservé leurs deux étoiles.

Filet Bleu : nouveaux investissements, contrat avec Air France, repositionnement de la marque etpolitique d’exportationLa biscuiterie Filet Bleu de Saint-Evarzec (près de Quimper),qui compte aujourd’hui 197 salariés pour un chiffre d’affairesde 35 millions d’euros (2011), engage en 2012 un programmed’investissement de 2,2 millions d’euros qui porte sur la robo-tisation d’une ligne de conditionnement et sur l’extension deslocaux sociaux et des locaux techniques. Rappelons que lescinq dernières années l’entreprise a investi 8 millions d’euros.En 2011, elle a créé 30 emplois en CDI et cette même annéeen relation avec la mise en place d’une sixième ligne deproduction, elle est devenue le deuxième fabricant de biscuitsfourrés en France. Le renouvellement du contrat (2007-2011)que Filet Bleu avait avec Air France pour la période 2012-2015est une bonne nouvelle qui conforte la dynamique engagée.Ceci étant, la poursuite de la croissance appelle en perma-nence l’adaptation de l’entreprise aux marchés, d’où l’enga-gement d’un repositionnement de sa marque propre, étantdonné que actuellement, en termes de tendance, c’est lamarque qui est porteuse plus que les MDD. Or, jusqu’à présent,c’est la MDD (Intermarché pour l’essentiel) qui a tiré la crois-sance à deux chiffres de l’entreprise dont elle représente 80 %de la production de biscuits (11 000 tonnes). Ceci a déjà conduitFilet Bleu au retrait de la marque, des gondoles des GMS.Dans le même temps elle a ciblé la RHF et l’exportation,marchés pour lesquels elle a mis au point à titre exclusif unegamme de six biscuits Filet Bleu. Précisons que l’entrepriseexporte déjà en Europe, au Canada, en Russie et en Asie.

Sill : une dynamique d’investissements et des projetsdiversifiésPour fêter ses cinquante ans cette année, la Sill de Plouvien(Nord de Brest) a annoncé un important programme d’inves-tissements dans des projets diversifiés. A la mi-mars, elle adémarré les travaux de mise en place d’une chaudièrebiomasse de 12 mégawatts sur le site de Plouvien. Un inves-tissement de 4,5 millions d’euros est engagé dans cette opéra-tion qui est soutenue par l’ADEME à hauteur de 29 % et lachaudière devrait être opérationnelle au printemps 2013. A lafin septembre de la même année, c’est la fabrication d’une

nouvelle gamme de produits pour l’alimentation des bébés quiva être lancée à partir d’une nouvelle ligne de soupes quireprésente un investissement de 3 millions d’euros. Toujours surle site de Plouvien, la Sill, qui n’oublie pas sa forte filiationlaitière, a programmé pour 2013 un investissement de 20 à22 millions d’euros dans une deuxième tour de séchage delait, ce qui portera la capacité du site de 20 000 à 35 000 tonnesde lait en poudre. Avec cette dernière programmation l’entre-prise anticipe la fin des quotas laitiers à la fin de 2015 et la pour-suite de la demande à l’exportation. Aujourd’hui la Sill compte750 salariés et elle réalise un chiffre d’affaires de 340 millionsd’euros dont 35 % à l’exportation. Elle compte cinq sites enBretagne et quatre filiales : Laiterie Le Gall à Quimper, Laiteriede Saint-Malo, la Sill à Plouvien (siège) et Primel Gastronomieà Plougasnou et Plabennec.

Pierre BellecEconomiste

Ille-et-Vilaine

Presta Breizh double son effectif en 2011L’entreprise de prestation de main-d’œuvre pour les abattoirsest installée depuis 1993 à Romillé, avec une agence àQuimper (29). Presta Breizh se charge de recruter des opéra-teurs pour les abattoirs (une dizaine de clients), opérateurs quisont en contrat CDI et interviennent dans les entreprisescomme prestataires. Presta Breizh met l’accent sur la polyva-lence de ses équipes, ce qui lui permet d’augmenter très sensi-blement son effectif et fait état de 56 recrutements en CDIeffectués depuis le début 2011. Ils sont complétés par30 embauches supplémentaires qui sont en cours de concréti-sation. S’y ajoute une vingtaine d’emplois intérimaires. PrestaBreizh dépend de la société holding Groupe 2A 2F (Romillé) quipossède également la société PFP spécialisée dans la formationdes opérateurs de production des secteurs de la viande.

Savena et Sfinc s’unissent autour des ingrédientsalimentaires Le groupe français Savena (ingrédients et compléments alimen-taires, produits diététiques) fusionne avec son homologue belgeSfinc pour devenir Savena-Sfinc, “l’un des principaux four-nisseurs de mélanges d’ingrédients alimentaires en Europe”,selon le nouveau groupe. Cette fusion va permettre au groupeSavena Sfinc de doubler sa taille et d’augmenter considéra-blement sa présence géographique, avec l’objectif de franchirla barre des 177 millions d’euros de chiffre d’affaires. Savena(Bréal-sous-Montfort) emploie 250 personnes réparties surquatre sites de production. Créée en 1988, son actionnaireprincipal depuis quelques mois est le scandinave IK InvestmentPartners. Sfinc est issue de la fusion en 2004 de deux entre-prises belges : Rejo et Pellicula. Depuis 2007, Sfinc a acquisquatre sociétés néerlandaises : Maes Speoerijen, Surplus, FFIet Jadico. Sfinc possède également quatre sites de production.Axa Private Equity en est le propriétaire depuis 2008. Savena-Sfinc représente désormais neuf sites industriels (France,Benelux, Suède) employant 530 collaborateurs et servant plus

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de 6 000 clients répartis en Europe et dans le monde. Son siègesocial reste basé à Bréal-sous-Montfort. Les deux fonds d’in-vestissement (IK Investment Partners et Axa Private Equity)continueront de soutenir le nouveau groupe, qui sera contrôlémajoritairement par l’actionnaire de Savena. Cette fusion nechange rien à l’investissement de 11 millions d’euros annoncépar Savena en septembre 2011 concernant la création d’unnouveau siège social et d’une nouvelle usine. Eric Terré, leprésident du directoire de Savena, reste à la tête du nouveaugroupe.

Des emballages à base d’algues, fabriqués à Saint-MaloCréée en 2010 à Quimper, Algopack est la première entre-prise à utiliser les plantes marines pour fabriquer du plastique,un matériau 100 % végétal dont le procédé de fabrication n’arecours à aucun produit chimique et ne rejette aucun déchet.Son créateur, Rémy Lucas, quitte Quimper pour se développerà Saint-Malo, son objectif étant d’intégrer d’ici quelques moisle parc technopolitain qui est en train de se créer avec RennesAtalante. Cette zone économique, axée sur les nouvelles tech-nologies marines, est une place naturelle pour l’entrepreneur,qui revendique une démarche environnementale à tous lesniveaux. Son plastique bio sera 100 % Saint-Malo. L’idée estd’optimiser les déplacements entre la collecte des algues etl’unité de production pour limiter l’empreinte carbone. RémyLucas compte ainsi se développer en local. Il est en train derecruter trois salariés et s’installe dans deux ateliers de la pépi-nière. L’activité a débuté fin janvier 2012. Il vise les 8 millionsd’euros de chiffre d’affaires dans les trois ans à venir, pour unevingtaine d’emplois en faisant travailler un maximum d’ac-teurs locaux. Lauréat pour la première édition du prix « Entre-prendre Saint-Malo 2015 », qui vise à attirer des créateursd’entreprises et à susciter l’implantation de nouvelles activitésà forte valeur ajoutée, Algopack reçoit le prix Potentiel dedéveloppement.

Roullier regroupe ses activités sous Timac AgroPour répondre aux évolutions du marché des fertilisants etproposer des produits toujours plus innovants, le malouinGroupe Roullier poursuit sa stratégie en regroupant ses entitésfrançaises Agriva, Finagro, Interfertil et Timac sous la bannièreTimac Agro, spécialisée dans l’agrofourniture à l’échellemondiale. Ce nouvel ensemble emploie 1 200 salariés, dont400 technico-commerciaux, onze unités de production repré-sentant une capacité industrielle de 2 millions de tonnes et unchiffre d’affaires de 500 millions d’euros. Timac Agro offrequatre grandes gammes de produits pour répondre aux besoinsdu sol, de la plante et des animaux en privilégiant une agri-culture raisonnée. Elle se positionne comme l’entreprise d’agro-fourniture la plus importante en France. Timac Agro est baséeà Saint-Malo, dans le siège historique du groupe, elle s’inscritdans l’ensemble Roullier qui emploie 6 000 salariés sur 60 sitesrépartis dans 38 pays pour un chiffre d’affaires consolidé de3 milliards d’euros (réalisé à 70 % par les secteurs nutrition dela plante et engrais).

Agrandissement d’usine pour Les Craquelins deSaint-MaloLe malouin Les Craquelins de Saint-Malo agrandit son usine.Le nouveau bâtiment de 350 m2, en cours de construction,permettra à l’entreprise d’étendre sa zone de stockage et de

fabrication pour la pâtisserie. 200 000 euros sont investis danscette tranche et de nouveaux investissements en 2012-2013sont annoncés pour améliorer le process de fabrication de sescraquelins. Spécialisée dans les craquelins, un gâteau secrégional, l’entreprise fabrique aussi des pâtisseries surgelées,comme des forêts noires. Elle a réalisé un chiffre d’affaires de2,9 millions d’euros en 2011, en progression de 6 % et emploie35 salariés.

Augmentation de production et embauche chezSvelticBasée à Laillé (35), l’entreprise Sveltic, filiale d’Intermarché,souhaite renforcer ses capacités de production afin de passerd’un tonnage annuel de salades et autres plats préparés de15 000 à 25 000 tonnes. Ce projet va s’accompagner d’em-bauches puisque Sveltic, qui emploie à ce jour 200 salariés etCDI, passera à 250 personnes. Tournée principalement vers leGroupement Intermarché, Sveltic vend ses volumes sous samarque Claude Léger. Comme les autres sociétés du distribu-teur, elle a pour objectif de fabriquer une partie de ses réfé-rences pour des groupes extérieurs. Chaque usine du groupedevra, d’ici 3 à 4 ans, réaliser 30 % de ses activités hors dupérimètre d’Intermarché.

Légulice : le champignon sort du boisCette TPE fondée en 2009 par trois cadres à Rennes, est lafiliale française de la société Fresh Mushroom Europe(www.fme-nv.com). La vocation de Légulice est de proposerplusieurs variétés de champignons de culture, les plus fraispossibles, adaptés aux besoins des consommateurs, grâce àune implication de la production à la commercialisation.Commercialisés sous la marque Lou, créée par Légulice, leschampignons sont présentés en barquette de bois, dansplusieurs enseignes de la GMS (Leclerc, Intermarché, Dia,Cora) et chez Métro. 4 000 tonnes de champignons ont étécommercialisées en 2011 pour un chiffre d’affaires de 8 millionsd’euros. Avec une progression de 20 %, Légulice qui veut luttercontre le vrac et faire du marketing de fruits et légumes,souhaite s’installer chez de nouveaux distributeurs et peut-être vendre des champignons cuisinés…

Monique Ruffel-BurlotService documentation,

Chambre régionale d’Agriculture de Bretagne

4. Morbihan

Cuisinat s’implante sur le parc d’innovation deBretagne Sud à VannesBasée à Vannes depuis décembre 2011, l’entreprise met aupoint et commercialise des glacis de légumes (betterave,poivron, tomate, potiron ou carotte) pour la restauration horsdomicile et la restauration collective. L’entreprise vient d’ob-tenir la récompense Saveurs de l’année pour son glacis debetterave. Christophe Villalon a créé et dirige Cuisinat dont legroupe Diana a une participation minoritaire.

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Altho, primée pour ses chips bioL’entreprise de Saint-Gérand, spécialisée dans la production dechips, a reçu le prix de la meilleure nouveauté « Produit enBretagne ». La chips bio, au sel de Guérande, a fait son appa-rition en juin dernier sur les lignes de production de l’entrepriseet a été élue « Saveur de l’année » par un panel de consom-mateurs. Altho a produit l’an dernier 19 000 tonnes de chips etreprésente 1/3 du marché français.

In Vivo NSA construit son laboratoire d’analyses surle site historique de Guyomarc’hLe spécialiste de la santé et de la nutrition animale, a investiprès de 7 millions d’euros dans la construction d’un labora-toire d’analyses d’une superficie de 3 250 m2. Ce bâtimentaccueillera 80 personnes et sera opérationnel en décembre2012 pour l’analyse de pesticides, nappes phréatiques, terreset sols, matières premières et produits finis de l’agroalimentairedestinés à l’homme et à l’animal.

Bretagne Lapins innove et se lance dans de nouveauxsegmentsL’abattoir de Baud, spécialisé dans la filière cunicole, s’estlancé récemment dans un segment novateur : les découpescuites (épaule, rôti râble désossé), à réchauffer au micro-ondes.L’entreprise propose aussi une nouvelle gamme de produitspréparés comme notamment des nuggets, des escalopes delapins crues et marinées, à la sauce moutarde et aux champi-gnons destinés à une clientèle peu encline à cuisiner. 90 % duchiffre d’affaires de Bretagne Lapins sont réalisés par les acti-vités d’abattage, de découpe, de conditionnement et decommercialisation de viande de lapin et 10 % par la vente deviande congelée. Ses produits sont commercialisés par desenseignes de la grande distribution.

Lactalis, affiche une production en plein essorL’usine Lactalis, implantée à Pontivy réunit trois entreprises : laSociété Fromagère de Pontivy qui produit de la mozarella sèche,la Société Laitière de Pontivy qui fabrique de la poudre de laitet la Société Laitière du Blavet. 45 000 tonnes de poudre de laitont été produites en 2011, soit 5 000 tonnes de plus qu’en 2010.40 % de production de mozarella sont exportés vers les paysd’Europe et les 60 % restants sont destinés aux grossistes etdistributeurs français et commercialisés sous la marque Galbani.

Christine EsvanChambre de Commerce et d’Industrie du Morbihan

5. Bretagne

Loc Maria rachète la Biscuiterie du BlavetLa filiale Loc Maria (43 millions d’euros de chiffre d’affaires en2011, 300 salariés) du groupe rennais Galapagos de ChristianTacquard reprend le fonds de commerce de la Biscuiterie duBlavet basée à Plounévez-Quintin (22). Cette biscuiterieemploie 7 salariés et enregistre un chiffre d’affaires de1,1 million d’euros. Elle fabrique des produits « haut degamme » comme les galettes et palets bretons à marque

Gouédard et Ré Vad. Les productions sont transférées chezJos Péron, une autre usine de biscuiterie appartenant à Loc Maria basée à Coray (29).

Atlantic Seafood arrive à Lignol Atlantic Seafood (300 salariés), dont le siège est à La Baule,fabrique surtout en Equateur. La création de la nouvelle sociétéAtlantic Gourmet est liée à la relocalisation de l’activité àLignol (56), qui devrait également s’accompagner d’une réor-ganisation logistique à Brest. 3 millions d’euros seront investisdans cette usine (10 salariés) de 2 500 m2 (anciens locaux d’Eu-ralis) qui produira 8 000 tonnes de dés de saumon et de thon.

Soleval investit 800 000 € pour réduire les mauvaisesodeursL’usine Soleval (50 salariés) à Pontivy lance un important chan-tier pour réduire les mauvaises odeurs avec un budget de800 000 euros. Cette entreprise valorise les sous-produitsanimaux (viscères, gras, peau ou os de porc) provenant d’unetrentaine d’abattoirs bretons, d’ateliers de découpe et de salai-sons. Le réseau de captation et de condensation de l’air vaêtre optimisé de façon à piéger davantage les airs odorants. Lescapacités de traitement d’air seront multipliées par sept dansun second temps. La fin des travaux est prévue pour fin juin.

Triskalia : la fusion des filiales de commercialisationde légumes frais donne naissance à KeltiviaPour rationaliser son activité de commercialisation de légumesfrais, notamment sur le plan de la logistique, Triskalia fusionneses deux filiales Primeurs des Iles-Sévère et Sicagri-Ollier pourformer Keltivia, qui sera basée à Saint-Pol-de-Léon sur le sitede Kerisnel. Cette nouvelle structure (32 salariés) commercia-lisera 75 000 tonnes de légumes sous marque “Prince deBretagne” représentant un chiffre d’affaires de 60 millionsd’euros dont 50 % réalisés à l’export. Elle dispose de deuximplantations à Paimpol (22) et à Saint-Malo (35).

CLM Holding rachète LoriviandeCLM Holding (56), société créée par Antoine Jabour renforceson pôle traiteur. Déjà constitué de Traiteur de Cornouaille,spécialisé dans l’élaboration de recettes à base de Noix deSaint Jacques dans le Finistère, racheté en 2010, elle fait l’ac-quisition de la PME lorientaise Loriviande. Ainsi constitué, legroupe commercialise une large gamme de plats cuisinés tradi-tionnels et ethniques sous la marque Le Garrec Traiteur etBreizh Grill, ainsi qu’une gamme de charcuterie. Pour sedonner les moyens de ses prochaines acquisitions, CLMHolding a par ailleurs accueilli deux actionnaires : BretagneJeunes Entreprises et Bretagne Investissements.

Pas de vente de Gad en vueLourdement endetté, le groupe Gad SAS (1 900 salariés) vientde recevoir le soutien de ses actionnaires Cecab et Prestor.Après avoir cherché vainement à vendre les deux sites d’abat-tage et de découpe de Josselin (56) et de Lampaul-Guimiliau(29), la Cecab actionnaire de référence et son partenaire Prestoront finalement décidé de mettre en place un plan financier deretour à l’équilibre pour leur filiale d’abattage, découpe ettransformation de porcs pour 2014. Les offres de rachat faitespar Bigard (offre globale) ou encore la Cooperl Arc Atlantique(offre pour l’activité salaisons) étant jugées insatisfaisantes.La priorité est donnée à la relance de l’activité commerce (prin-

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cipal problème de la filière) et à l’amélioration de l’organisa-tion de l’outil industriel. Pour cela, 4 millions d’euros par andevront être investis dans ses trois usines (Josselin, Lampaul-Guimiliau et Saint-Nazaire) auxquels s’ajoute un plan de reca-pitalisation dont le montant n’a pas été communiqué. Depuisjuin 2011, le Ciri (Comité interministériel de restructurationindustrielle) suivait le dossier. A court terme, Gad pourraitrécupérer des liquidités en cédant sa filiale Aubret, une usinedédiée à la fabrication de lardons premiers prix (Saint-Mars-La-Jaille - 44) et l’usine Clavière de saucisses de Morteau (Dôle - 39). Déjà Binic Gastronomie a été reprise en 2011 parle Groupe Le Graët.

Un label « U de Bretagne »

Le distributeur Système U a lancé le label « U de Bretagne »,une démarche de partenariat avec ses fournisseurs régionauxen mettant en évidence les produits de la région dans leshypermarchés et supermarchés du groupement. Les entre-prises qui y adhèrent doivent suivre une charte : pour laBretagne, 59 entreprises sont concernées pour un total de133 produits. Pour le distributeur, l’objectif est de porter à 10 %la part des produits régionaux dans le chiffre d’affaires national(16 milliards d’euros) des 130 magasins U bretons (6 919 sala-riés), d’après Ouest-France. Selon Système U, le label permetdéjà de réaliser 4,6 millions d’euros de chiffre d’affaires enBretagne. Une opération identique a déjà été lancée dans d’au-tres régions françaises comme la Vendée, l’Alsace ou encore enAnjou.

L’Association Isogone récompense une fois de plusles produits bretons novateurs

L’association Isogone, composée d’élèves ingénieurs de l’Agro-campus Ouest, poursuit son action entreprise depuis 25 ans afinde promouvoir l’innovation des industriels agroalimentairesbretons. Cette année, les billes d’alginates de la société Alguesde Bretagne (29) remportent le prix dans la catégorie « PAIIngrédients ». Côté goût et nutrition, c’est Délices de SaintLéonard (56) qui reçoit le prix « Produit » grâce à ses pizzas inté-grant des poudres de légumes dans la pâte, pendant que MarieMorin (22) se voit décerner le « prix du jury » pour son cheese-cake au caramel beurre salé. Enfin, la démarche écorespon-sable de Loc Maria (35) a reçu le prix « Emballage ». GuyaderGastronomie (29) repart, quant à lui avec le prix spécial« 25 ans ».

NextEnergies rachetée par le groupe Roullier

L’entreprise NextEnergies (10 millions d’euros de chiffre d’affaires, 20 salariés), spécialisée dans les énergies bois estrachetée par le groupe Roullier qui va lui donner les moyensde son internationalisation et de sa diversification dans leséoliennes terrestres. La société investit 6 millions d’euros chezHerbignac Cheese Ingredients (Herbignac, 44), une filiale dugroupe Eurial pour y produire de la vapeur industrielle qu’ellerevendra à l’entreprise sur un contrat de 15 ans. Groupe Roul-lier mettra à la disposition de NextEnergies, ses filiales àl’étranger. L’entreprise table sur de l’investissement dans l’éolien terrestre en Amérique Centrale, au Brésil, au Chili…Basée depuis peu à la Mézière, l’équipe de NextEnergies vadéménager à Dinard. Le montant de la transaction n’est pasconnu.

Le GIE Chargeurs de la Pointe Bretagne reçoit le1er prix des rois de la Supply Chain 2012Le conserveur de pâtés Hénaff, le fabricant de chips Altho, laconserverie de poissons Chancerelle, le transformateur deproduits de la mer Furic et le biscuitier Locmaria, sont à l’ori-gine de la création du GIE Les Chargeurs de la Pointe deBretagne à partir duquel ils commencent à mettre en communles livraisons de leurs produits auprès des enseignes de ladistribution. Sous la pression du flux tendu et l’augmentationcroissante des coûts de livraison, pour ces acteurs, il devenaiturgent de mutualiser le transport afin d’en garder la maîtrisepour éviter que les usines et les entrepôts ne déménagent etabandonnent à terme la Pointe de Bretagne. Trois fois parsemaine, un même camion passe donc dans les usines adhé-rentes pour charger la marchandise ensuite livrée sur deuxplates-formes du groupe Carrefour situées dans le nord de laFrance et dans le Bordelais. La mise en œuvre de ce regrou-pement n’est pas simple, il faut notamment que le distribu-teur accepte de recevoir en même temps des produits venantde plusieurs fournisseurs. Les cinq membres fondateurs duGIE expédient à ce jour uniquement des produits secs, maisvont prochainement s’engager dans le frais, en espérant attirerde nouveaux adhérents situés dans le Grand Ouest. Soucieusesde maintenir l’emploi en Bretagne, région qui souffre de sonéloignement des principales zones de consommation, les collec-tivités territoriales apportent leur concours aux Chargeurs dela Pointe de Bretagne. Ayant reçu un large soutien depuisBruxelles jusqu’aux communautés de communes, ce projet aété financé par l’Europe, l’Etat, la région, le SIOCA (SyndicatIntercommunautaire Ouest Cornouaille Aménagement), lePays Bigouden Sud, le Haut Pays Bigouden et le Pays deDouarnenez. Pour son innovation, le GIE Chargeurs Pointe deBretagne a remporté en début d’année le 1er Prix des Rois dela Supply Chain 2012. Ce trophée prestigieux est décernépar les professionnels de la chaîne logistique pour récompenserle meilleur projet Supply Chain de l’année écoulée. Cettedistinction donne un coup de projecteur national sur l’initiativebretonne, plus de légitimité encore et d’élan pour poursuivresur la lancée tout en favorisant le démarrage de projets dumême type dans d’autres régions. (Pour tout complément :www.chargeurspointedebretagne.com)

6. France - International

Beuralia lance une gamme de beurre premium pourles boulangers-pâtissiersSous la marque Candia Professionnel, Beuralia (400 millionsd’euros de chiffre d’affaires en 2011, 360 salariés), filiale dugroupe Sodiaal, lance une gamme de beurre premium baptiséeExtra, dédiée aux artisans boulangers-pâtissiers. Elle se déclineen trois références : Extra tourage destiné aux viennoiseries etpâtes feuilletées, Extra incorpo destiné aux brioches et pâtesjaunes et Extra fin destiné à tout type d’usage qui a la parti-cularité d’être exclusivement fabriqué à partir de crèmes sélec-tionnées pour leur fraîcheur. Le marché du beurre pour artisansest estimé à 35 000 tonnes par an. Beuralia dispose de trois

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sites industriels en Bretagne et en Auvergne dont l’unité dédiéeaux produits pour la boulangerie-pâtisserie à Quimper.

Européenne des Desserts poursuit son expansion enGrande-BretagneSpécialisée dans la tarte et les entremets surgelés, Européennedes Desserts (120 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2011,800 salariés) acquiert Speciality Desserts, le fabricant de pâtis-series surgelées britannique. Implanté à Wellingborough (aunord-est de Northampton), Speciality Desserts (6 millions delivres sterling de chiffre d’affaires, 40 salariés) offre au groupefrançais une opportunité à l’export. Européenne des Desserts(Cf. Revue de l’Observatoire n°100 - janvier 2011) rassemblela société périgourdine Martine Spécialités, Delmotte Pâtis-serie (22) et Trois Abers (29).

Maïsadour reprend Volailles du PérigordVolailles du Périgord placée en liquidation judiciaire depuisdécembre 2011 par le Tribunal de Commerce de Périgueux, estreprise par la coopérative landaise Maïsadour (1,3 milliardd’euros de chiffre d’affaires). L’activité d’abattage et de condi-tionnement des volailles du Périgord, rebaptisé Fermier duPérigord, est maintenue à Terrasson-Lavilledieu en Dordogne.La coopérative de Mont-de-Marsan espère créer un pôle dédiéà la volaille pouvant représenter un chiffre d’affaires de220 millions d’euros. A ce compte là, Maïsadour s’imposeencore plus comme un volailler de premier plan face à ungroupe LDC, leader français de la volaille (marques Le Gaulois,Maître coq, Loué et Marie), qui affiche 2,77 milliards d’eurosde chiffre d’affaires en 2011. LDC avait abandonné toute offrede reprise pour Volailles du Périgord.

Glac devient Terra LactaGlac, l’union des coopératives Charente-Lait, Lescure Bougon,Union Sud Vendéenne Agricole Laitière et Capribeur prend lenom de Terra Lacta suite à la fusion définitive des quatre coopé-ratives. Cet ensemble collecte un peu plus d’un milliard delitres de lait (dont 130 millions de litres de lait de chèvre),transformés dans 13 usines et engendrant un chiffre d’affairesde 650 millions d’euros. L’Union Laitière des Deux-Sèvres(ULDS), l’Union des Caséineries Coopératives (UCC) et laCoopérative Auvergne Limousin (Coopal) devraient rejoindrel’ensemble d’ici à fin 2012. En recherche de partenariat, desdiscussions ont été initiées avec d’autres groupes coopératifspour trouver des alliances par métier (dans les ingrédientslaitiers par exemple, avec Bonilait Protéines, filiale du groupecoopératif 3A). Par contre, la fusion avec Eurial n’est plus d’ac-tualité. La marque Lescure devient la marque bannière dugroupe pour l’ensemble des produits commercialisés sousmarque propre en grande distribution.

Liquidation de la société Seb Incriminée dans une affaire de contamination à la bactérieE. Coli, la société de steaks hachés Seb (140 salariés) a étéliquidée par le Tribunal de Commerce de Chaumont. Cettesociété, basée à Saint-Dizier (Haute-Marne), fournissait lesmagasins Lidl et avait été placée en redressement judiciairesuite à des cas d’intoxication alimentaire.

Labeyrie redevient 100 % françaisLur Berri (610 millions d’euros de chiffre d’affaires), la coopé-rative agricole basque et le fonds d’investissement LBO France

rachètent 46,3 % du groupe Alfesca, la maison mère de Labeyrie(rebaptisé Labeyrie Fine Foods - 700 millions d’euros de chiffred’affaires), détenu jusque là par des actionnaires islandais(Kjalar Invest, Singer and Friedlander). A l’issue de ce rachat,Lur Berri détiendra 62,9 % des parts, tandis que LBO France enaura 33,3 % et le management en conservera 3,8 %. LabeyrieFine Foods est actif dans cinq métiers avec ses marquesLabeyrie, Delpierre et Blini (saumon fumé, foie gras et dérivésde canards, crevettes, blinis, pâtisseries salées et sucrées surge-lées) et est présent en France et en Grande-Bretagne.

Fermeture programmée de l’usine de jambon Germanaud L’usine de jambons Germanaud, à Blois (Loir-et-Cher), pâtit dela restructuration du groupe Turenne Lafayette (Paul Prédault,Madrange, William Saurin, Garbit), confronté à une baisse dela consommation du jambon. Cette unité de 130 salariés, quifournit de la charcuterie à marque de distributeur, fermerad’ici à fin 2013, selon une source interne à l’entreprise.Depuis plusieurs mois, les commandes sont progressivementtransférées vers les sites Madrange de Feytiat (Haute-Vienne)et Paul Prédault à Goussainville (Val-d’Oise). Proche de10 000 tonnes, la production de l’usine blésoise a d’ores et déjàbaissé à 6 000 tonnes en 2011. Des investissements cumuléssupérieurs à 30 millions d’euros ont été consentis sur les autresunités du groupe, mais pas à Blois. L’usine de Goussainvilledevrait atteindre 17 000 tonnes après l’achèvement des travaux.D’après le quotidien Les Echos, la direction refuse de s’exprimer mais elle a confirmé ces informations à des élusmi-janvier et à des représentants du personnel lors d’un comitéde groupe fin décembre.

Ferrero France et STEF-TFE réalisent le premiertransport frigorifique sur barge pour des produitsindustriels agroalimentairesFerrero France, filiale du groupe italien Ferrero, 4ème groupemondial en confiserie et chocolaterie, et son prestataire STEF-TFE, spécialiste européen de la logistique du froid, lancentune opération inédite en transport combiné fluvial/route entreRouen et Paris. Pour la première fois en France, des produitsindustriels agroalimentaires de grande consommation (Nutella,Mon chéri, Kinder, Ferrero Rocher...) sont transportés soustempérature dirigée par voie fluviale. Cette opération de transport, réalisée chaque semaine sur la liaison fluvialeRouen/Gennevilliers (Hauts-de-Seine), est opérée par la sociétéMarfret et gérée par Voies Navigables de France. Aujourd’huien phase de lancement, l’opération consiste en un transithebdomadaire d’une semi-remorque depuis l’entrepôt FerreroFrance de Grand-Quevilly près de Rouen vers le port deGennevilliers, en plein cœur de la région parisienne, pourlivraison d’un entrepôt exploité par Samada, filiale logistiquede Monoprix, situé à Marly-la-Ville (Val-d’Oise). Ferrero Francerecourt ici à un container réfrigéré contenant 23 palettes soustempérature contrôlée (12° C/18° C). Le conteneur est chargéde palettes de produits Ferrero depuis l’entrepôt de Grand-Quevilly pour être amené au port de Rouen par camion avantde circuler sur barge jusqu’au port de Gennevilliers (départ levendredi vers 15h00 pour une arrivée le lundi à 8h00). Leconteneur réfrigéré est ensuite acheminé par la route jusqu’ausite de Marly-la-Ville. En régime de croisière Ferrero Francevise la mise en service de cinq containers frigorifiques parsemaine ce qui représentera, sur une année pleine, une

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économie de 30 % d’émissions de CO2 et 260 camions en moinssur les routes. D’ici 2015, le chocolatier s’engage à réduire de10 % ses émissions de gaz à effet de serre liées aux transportsde marchandises et de personnes et à transporter par voieferroviaire ou fluviale 6 % de son volume de marchandises.

3 Vallées réduit de 20 % ses gaz à effet de serreA Ambrières-les-Vallées (Mayenne), l’entreprise 3 Vallées,filiale du groupe Glon, transforme chaque année 500 millionsd’œufs, fournis par 130 éleveurs de l’Ouest en 17 000 tonnesd’ovoproduits (ingrédients à base d’œufs) destinés aux indus-triels agroalimentaires (pâtisseries, desserts lactés, pâtes,mayonnaise…). En 2012, ses dix camions font leur plein avecun carburant contenant 30 % de diester de colza et 70 % degasoil. L’entreprise indique que cette évolution conduit à uneréduction de ses rejets de 320 tonnes de CO2 et que cettedémarche de développement durable lui permet de se diffé-rencier de ses clients et de gagner des parts de marchés dansla perspective de l’affichage, en 2013, sur les étiquettes desémissions de CO2 liées au transport des produits.

La Laiterie de Saint-Denis-de-l’Hôtel investit 40 M€ La Laiterie de Saint-Denis-de-l’Hôtel (LSDH), qui vient de fêterses 100 ans d’existence, engage un nouveau programme d’in-vestissement de 40 millions d’euros sur trois ans pour déve-lopper ses deux usines en région Centre, Saint-Denis-de-l’Hôtel(Loiret) et Varennes-sur-Fouzon (Indre), spécialisées dans leconditionnement de jus de fruits, lait et autres liquides alimen-taires, en briques et bouteilles plastiques. Après avoir créé200 emplois en dix ans, cette société familiale devrait ainsiembaucher environ 70 salariés supplémentaires, ce qui porterases effectifs à près de 600 personnes d’ici à 2015. Au sein del’usine du Loiret des surfaces supplémentaires vont êtreconstruites pour permettre l’installation de trois nouvelles lignesde fabrication et conduire ainsi à une augmentation de capacitéd’environ 15 % de plus qu’aujourd’hui. Ce site qui travaille à75 % pour des marques de distributeurs envisage de se posi-tionner sur des produits nouveaux, des laits végétaux ou descrèmes dessert par exemple ainsi que sur des emballages diffé-rents, tels que les poches souples. Sur le site de Varennes-sur-Fouzon, LSDH va rationaliser le stockage des produits grâcenotamment à la mise en place d’un système automatisé derangement des palettes. Elle va par ailleurs développer unenouvelle ligne de bouteilles PET sans opercule pour répondreaux besoins croissants de l’un de ses clients. LSDH chercheainsi à gagner en valeur ajoutée, sur les produits et sur lesemballages, et à poursuivre sa diversification pour être moinsvulnérable aux attaques de certains concurrents, notammentallemands, sur un marché comme celui du lait de consommation.

L’usine de production du groupe Intermarché poursuit ses investissements à grands pas Alors qu’Intermarché relooke sa gamme de produits laitiersPâturages (400 références, du lait aux fromages en passantpar le beurre et les desserts lactés), son usine de productionLaiterie de Saint-Père, basée à Saint-Père-en-Retz (Loire-Atlan-tique), poursuit ses investissements. Après la mise en placed’une ligne de production dédiée au lait en brick mince avecbouchon en 2010 (3 millions d’euros) et le doublement descapacités de stockage de lait UHT en 2011 portées à12 000 palettes (3 millions d’euros), la laiterie investit 6 millionsd’euros en 2012 pour augmenter les capacités de production de

lait UHT. La Laiterie de Saint-Père fournit 20 % des produits dela gamme Pâturages, première des 47 marques du groupeIntermarché avec 730 millions d’euros de chiffre d’affaires. Lalaiterie produit 140 millions de litres de lait UHT par an,30 000 tonnes de desserts, 4 000 tonnes de beurre et 2 000tonnes de yaourts en pot de verre. 95 % de ces volumes sontdédiés à la marque Pâturages, le reste est vendu en RHF sousmarque de distributeur et à l’export. Pour accompagner sacroissance, Laiterie Saint-Père qui collecte 500 000 litres delait par jour auprès de 400 éleveurs de la région (Loire-Atlan-tique et Vendée pour l’essentiel) devrait référencer unecinquantaine de nouveaux éleveurs via un accord de coopé-ration avec la coopérative des Herbauges. Propriété du groupedes Mousquetaires depuis 20 ans, la laiterie, fondée en 1905,réalise un chiffre d’affaires de 159 millions d’euros en 2011(123 millions d’euros en 2010) et table sur 167 millions d’eurosen 2012. Elle emploie 275 salariés dont 5 sont dédiés à larecherche et au développement. Dernières innovations endate : un dessert tricouche façon irish coffee (chantilly, crèmecafé au whisky, caramel) ou décliné avec du Grand-Marnier oula crème dessert saveur baba au rhum.

Lactalis poursuit ses emplettes en SuèdeLe groupe lavalois Lactalis a mis la main, pour un montant de113 millions d’euros, sur le numéro 2 suédois du lait, la coopé-rative Skanemejerier (373 millions de chiffre d’affaires en 2011),qui présentait des problèmes de rentabilité (pertes opération-nelles évaluées à 5,6 millions d’euros en 2010). En rachetant en2011 l’italien Parmalat pour environ 4 milliards d’euros, Lactalisest devenu numéro 1 mondial des produits laitiers. Toujours àl’international, Lactalis a récemment pris le contrôle total d’ElCastillo Debic Food Service (marques RAM et El Castillo) enEspagne, en rachetant les 50 % des parts qui lui manquaient.En France, ce sont la fromagerie Wälchi, les fromageries del’Etoile et la Cibem, qui fabrique des boîtes à camembert, quiont récemment intégré le groupe (cf Revue de l’Observatoiredes IAA n°104 - janvier 2012).

Bel s’installe dans le Dakota du SudLe groupe fromager français Bel (2,4 milliards d’euros de chiffred’affaires en 2010, 11 300 salariés), connu pour ses marquesemblématiques La Vache qui rit, Babybel et Boursin souhaite-rait investir 120 millions de dollars pour la construction d’uneunité de production de mini-babybel à Brookings (Dakota duSud) selon Agra Alimentation. Ce site viendrait compléter sondispositif industriel déjà présent sur le territoire américain avecdeux unités à Leitchfield (Kentucky) et à Little Chute(Wisconsin). Dans un premier temps, une ligne devrait êtrefonctionnelle en 2014 avec la création de 200 emplois. L’acti-vité serait confortée, grâce à un investissement similaire, parla mise en service d’une seconde ligne à échéance 2016-2017.A terme, l’usine aurait une capacité de 10 000 tonnes. Le choixde l’implantation de cette usine est en cohérence avec la proxi-mité d’un grand bassin de collecte laitière. Avec 8 000 tonnespar an, le marché américain du fromage est le principal marchéde la marque et la moitié des volumes est directement importéedepuis les usines françaises d’Evron (53) et de Sablé (72). Envue de l’impact économique important pour la ville et la région,la commune de Brookings, en plus d’avoir mis à disposition195 000 m2 de terrain en zone industrielle, a même participé àl’investissement du groupe industriel français en injectant pasmoins de 12 millions de dollars dans le projet.

34 • L A R E V U E D E L’ O B S E R VAT O I R E D E S I A A D E B R E TA G N E • N ° 10 5 - AV R I L 2 012

F L A S H S A G R O A L I M E N TA I R E S

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F L A S H S A G R O A L I M E N TA I R E S

Pringles sera finalement reprise par Kellogg

Après la défection de Diamond Foods, pris dans un scandalede manipulations comptables, c’est donc finalement le géantaméricain des céréales Kellogg qui rachète les chips Pringles(1,5 milliard de dollars, 1 700 salariés) pour 2,7 milliards dedollars (soit 2 milliards d’euros). Le précédent propriétaireProcter & Gamble des fameux snacks semble se désengagerpeu à peu de l’agroalimentaire. Avec cette nouvelle acquisition,Kellogg se hisse au deuxième rang des snacks salés, et voit saprésence à l’international renforcée, et de surcroît sur unmarché en pleine croissance. La transaction doit être boucléefin juin et augmentera la dette active de Kellogg de 2 milliardsde dollars.

Unigrains investit dans l’agriculture indienne

La société financière Unigrains, majoritairement détenue parla profession céréalière, a investi 2 millions de dollars dans lefonds agro-industriel indien Seaf India Agribusiness Interna-tional. Le fonds financier de l’Agence française de dévelop-pement Proparco a, pour sa part, apporté 7,5 millions d’euros.Le fonds Seaf India Agribusiness International appartient augroupe mondial de gestion de fonds Seaf, siégeant aux Etats-Unis, qui intervient auprès des PME agricoles à fort potentielrencontrant des difficultés à l’accès aux crédits. Proparco estimeles besoins d’investissement de l’agriculture indienne à près de30 milliards de dollars d’ici à 2015 et le potentiel du marchéindien de l’alimentaire à 500 milliards de dollars d’ici à 2020.

La plus grande usine privée d’alimentation animaleau VietnamL’entreprise vietnamienne de nutrition Hong Ha a investi7,1 millions de dollars dans une nouvelle usine d’alimentationanimale dans le district de Duy Tien, au sud de Hanoi. Lanouvelle ligne de production multiplie la capacité de produc-tion de l’usine par 10 pour atteindre son niveau actuel de400 000 tonnes par an, selon Ubifrance. L’approvisionnementde l’usine en matière première sera assuré via le marché inté-rieur et les importations.

Morrisons rachète une usine de viande du groupeVionLa chaîne de supermarchés britannique Morrisons rachète à

Vion Royaume-Uni une usine de viande située à Winsford, aunord-ouest du pays, spécialisée dans la transformation et leconditionnement de viande de porc et d’agneau. Le montantde la transaction n’a pas été communiqué. L’usine, qui emploieactuellement 300 salariés, pourrait être agrandie et complétéede nouvelles installations. Cette acquisition entre dans le cadredu programme mis en place par le distributeur pour optimiserla création de valeur ajoutée et la commercialisation de sesproduits tout en renforçant le contrôle sur la qualité. Morrisonsprojette d’investir au cours des trois prochaines années240 millions d’euros dans l’intégration verticale.

Julie RIOChargée d’études économiques

Chambre régionale d’Agriculture de Bretagne

BULLETIN D’ABONNEMENT (avril 2012)Je m’abonne à La Revue de l’Observatoire des IAA pour 1 an (4 numéros + suppléments spéciaux)

et joins un chèque d’un montant de 107 € TTC à l’ordre de :

l’agent comptable de la Chambre régionale d’Agriculture de Bretagne

(Une facture acquittée me sera adressée à réception du réglement).

La société ou l’organisme : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Nom de la personne destinataire : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Adresse : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

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Comitéde rédaction

Pierre BELLECEconomiste

Stéphanie BENVELChambre de commerce et d’industrie de région Bretagne

Gilbert BLANCHARDCBB Développement

Claude BROUSSOLLEDirecteur de recherche honoraire INRA

Jean-Luc CADEABEA - ADEFIA

Patrick DOUDARDBanque de France

Christine ESVANCCI Morbihan

Magali FEVRIERDRAAF Bretagne

Isabelle FRAYSSINETDRAAF Bretagne

Stéphane GOUINAgrocampus Rennes

Michel GUILLEMETDirection régionale de l’INSEE

Mary HENRYChambre régionale d’Agriculture de Bretagne

Françoise LEDOSCoop de France Ouest

Nathalie LE DREZENChambre d’Agriculture des Côtes-d’Armor

Joseph PENNORSChambre régionale d’Agriculture de Bretagne (Collège salariés)

Monique RUFFELChambre régionale d’Agriculture de Bretagne

Joëlle SALAÜNChambre régionale d’Agriculture de Bretagne

Nathalie SIMON-RICHARTÉConseil régional de Bretagne

Philippe SOMMER

CCI Morbihan

Dépôt légal 1er trimestre 2012

Directeur de la publication : Jacques JAOUEN

Responsable de la rédaction : Joëlle SALAÜN

Maquette et exécution : PYGMALION - Rennes

Prix de l’abonnement :

107 € par an, 29 € au numéro

La reproduction des informations contenues dans ce bulletinest autorisée sous réserve de la mention de la source : “Revue de l’Observatoire Économique des IAA de Bretagne”.

Cette revue trimestrielle d’informations bénéficie du soutien financier du Conseil Régional de Bretagne et de la Direction Régionale de l’Alimentation, de l’Agriculture et de la Forêt

Les lauréats bretons du Concours Général Agricole 2012(catégorie « concours des produits »)

A C T U A L I T É S

SOCIÉTÉ LOCALISATION CATÉGORIE MÉDAILLES

BOISSONS36 médailles

Brasserie de Bretagne Trégunc (29) Bière aromatisée par macérationBière brune de haute fermentation

1 médaille d’argent1 médaille de bronze

Brasserie Sainte-Colombe Sainte-Colombe (35) Bière blonde de haute fermentationBière ambrée de haute fermentation

1 médaille de bronze1 médaille de bronze

Brasserie Lancelot Le Roc-Saint-André (56) Bière blonde de haute fermentation 1 médaille de bronze

Cidre Séhédic La Forêt-Fouesnant (29) Cidre artisanal ou non pasteurisé doux 1 médaille d’argent

Cidrerie Benoît et Bouvier Lamballe (22) Cidre fermier doux Cidre fermier demi-sec

1 médaille d’or1 médaille d’argent

Cidrerie Château de Lézergué Ergué-Gabéric (29) Cidre de Bretagne IGP demi-sec 1 médaille d’argent

CSR Cidrerie Loic Raison Domagné (35)Cidre artisanal ou pasteurisé brutCidre artisanal ou pasteurisé traditionnelCidre de Bretagne IGP brut

1 médaille d’argent1 médaille d’argent1 médaille d’argent

Distillerie des Menhirs Plomelin (29)Cidre artisanal ou pasteurisé brutEaux de Vie de Cidre + 4 ansEaux de Vie de Cidre - 4 ans

1 médaille d’or1 médaille d’argent1 médaille de bronze

EARL Cidres Le Brun Plovan (29) Cidre de Bretagne IGP demi-sec 1 médaille d’argent

ETS Nicol Surzur (56) Cidre artisanal non pasteurisé doux 1 médaille de bronze

EURL Cidres Bigoud Plovan (29) Cidre de Bretagne IGP doux 1 médaille d’argent

GAEC Prié et Fils Pleudihen-sur-Rance (22) Cidre fermier demi-secJus de pomme fermier

1 médaille de bronze1 médaille d’argent

Goenvec Claude Fouesnant (29) Cidre Cornouaille AOCPommeau Bretagne AOC 3 ans et +

1 médaille de bronze1 médaille d’or

La maison du cidre Le Hézo (56) Cidre fermier brutCidre fermier doux

1 médaille de bronze1 médaille de bronze

SARL ETS Chapron Cidre Sorre Plerguer (35)

Cidre de Bretagne IGP brutCidre artisanal ou pasteurisé douxCidre artisanal ou non pasteurisé brutJus de pomme artisanal ou industriel

1 médaille d’or1 médaille d’argent1 médaille de bronze1 médaille de bronze

SARL Kerloïck Plestan (22)Cidre fermier demi-secJus de pomme fermierCidre fermier brut

1 médaille d’argent1 médaille d’argent1 médaille de bronze

SARL la Ruaudaie Saint-Martin-sur-Oust (56)Cidre artisanal ou non pasteurisé demi-secCidre artisanal ou non pasteurisé douxCidre artisanal ou pasteurisé doux

1 médaille d’argent1 médaille de bronze1 médaille de bronze

Société Industrielle Laitière du Léon - SILL Plouvien (29) Nectar artisanal ou industriel 1 médaille d’argent

Distillerie Warenghem Lannion (22) Pommeau Bretagne AOC 2 ans 1 médaille d’or

PRODUITSLAITIERS25 médailles

Coralis Cesson Sévigné (35) Lait UHT demi-écréméBeurre salé

1 médaille d’or1 médaille d’argent

EURL L’Etable Ronde Plélan-le-Grand (35) Tomme autre 1 médaille d’argent

Fromagerie Darley Ruca (22) Tomme autre 1 médaille de bronze

Laïta Gouesnou (29)

Beurre non saléBeurre saléBeurre extra-fin ou fin non saléCrème pasteurisée, ensemencée,maturéeBeurre extra-fin ou fin salé

1 médaille d’argent1 médaille d’argent 1 médaille d’argent1 médaille d’argent1 médaille d’argent

Laiterie de Saint-Malo Saint-Malo (35)

Yaourt aromatiséYaourt aromatiséYaourt aux fruitsYaourt autre

1 médaille d’or1 médaille d’argent 1 médaille d’argent 1 médaille de bronze

Laiterie Triballat SA Noyal-sur-Vilaine (35)

Fromage de brebis fraisFromage fraisYaourt aux fruitsCrème pasteurisée

1 médaille d’or1 médaille d’argent1 médaille d’argent 1 médaille d’argent

Société Beurrière de Retiers Retiers (35) Beurre non saléBeurre extra-fin ou fin non salé

1 médaille d’or1 médaille d’argent

Société Industrielle Laitière du Léon - SILL Plouvien (29)

Lait sec entier instantanéBeurre extra-fin ou fin saléLait sec entier sprayLait sec demi-écrémé spray

1 médaille d’argent1 médaille d’argent1 médaille de bronze1 médaille de bronze

Société Fromagère de Retiers Retiers (35) Fromage au lait de vache 1 médaille d’argent

PRODUITS CARNÉS ETCHARCUTERIES13 médailles

SAS Doux Frais Châteaulin (29) Poulets standards 1 médaille d’or

EURL La Ferme du Luguen Maure-de-Bretagne (35) Foie gras entier Canard semi-conserve, assaisonnement divers, DLC - 3 mois 1 médaille d’argent

Guyader Pays d’Armor Quintin (22)

Pâté de campagne supérieurPâté supérieur ou terrine foie de porcPâté supérieur ou terrine canardMousse de canard supérieurePâté de campagne supérieur Label Rouge

1 médaille d’argent1 médaille d’argent1 médaille d’argent1 médaille d’argent1 médaille de bronze

Salaisons Celtiques Pontivy (56)Mousse de canard supérieureRillette d’oieRillette pur porc

1 médaille d’or1 médaille de bronze1 médaille de bronze

SAS Tallec Bannalec (29)Paté de campagne base porc fermierPâté supérieur ou terrine foie de porcPâté de campagne supérieur

1 médaille d’or1 médaille d’argent1 médaille de bronze

HUÎTRES14 médailles

Creuses de Cancale Saint-Méloir-des-Ondes (35) Huîtres creuses fines Bretagne Nord 1 médaille d’or

EARL Congratelle Carnac (56) Huîtres creuses spéciales Bretagne Sud 1 médaille d’or

EARL l’Huitrier Plouezoc’h (29) Huîtres creuses fines Bretagne Nord 1 médaille d’or

EARL Salardaine-Vettier Le Vivier-sur-Mer (35) Huîtres creuses fines Bretagne Nord 1 médaille d’argent

ETS Jegat Arradon (56) Huîtres BelonsHuîtres creuses fines Bretagne Sud

1 médaille d’or1 médaille d’argent

Huîtres Brassées Mer Plévenon (22) Huîtres creuses spéciales Bretagne Nord 1 médaille d’or

Huîtres Henry Saint-Philibert (56) Huîtres Belons 1 médaille d’or

Le Gall Jean-Luc - Huîtres et Coquillages Plougastel-Daoulas (29) Huîtres plates 1 médaille de bronze

SARL La Perle des Grèves Saint-Benoît-des-Ondes (35) Huîtres creuses fines Bretagne Nord 1 médaille d’argent

SARL les Parcs Saint-Kerber Cancale (35) Huîtres platesHuîtres creuses spéciales Bretagne Nord

1 médaille d’or1 médaille d’argent

SCA des huîtres de Prat-Ar-CoumEts Madec Yvon Lannilis (29) Huîtres plates 1 médaille d’argent

SCEO Edulis - Huîtres Céline Maisons Saint-Méloir-des-Ondes (35) Huîtres creuses fines Bretagne Nord 1 médaille d’argent