ETUDE FILIERE RIZ SENEGAL
-
Author
emmanuel-sarr -
Category
Documents
-
view
255 -
download
2
Embed Size (px)
description
Transcript of ETUDE FILIERE RIZ SENEGAL
-
Fdration Nationale des producteurs de ssame. (FENPROSE)
Ibrahima SY, Economiste
Rural.
28/10/2011
Rapport final :Synthse des tudes sur la filire ssame au
Sngal de 2005 2011.
-
Rapport provisoire : Synthse des tudes sur la filire ssame au Sngal de 2005 2011.
2011
2
Sommaire
Contexte et importance du ssame dans lconomie agricole. .................................................. 3
Objectif gnral. ................................................................................................................................. 4
Objectifs spcifiques......................................................................................................................... 4
Mthodologie. ....................................................................................................................................... 5
I- Dynamique dvolution de la filire ssame au Sngal. ..................................................... 7
Conclusion sur lvolution dynamique de la filire ssame au Sngal............................... 13
II- Les spcificits du dveloppement de la filire ssame par zone co-
gographique....................................................................................................................................... 14
II.1- La zone sud. .......................................................................................................................... 14
II.2- La zone du bassin arachidier. ........................................................................................... 16
Conclusion sur les spcificits par zone co gographique. ................................................ 19
III- Synthse des principales contraintes de la filire ssame. .................................... 21
III.1- Les contraintes du maillon de la production................................................................ 22
III.1- Les contraintes du maillon de la transformation. ...................................................... 23
III.3- Les contraintes du maillon de la commercialisation. ................................................. 25
III.4- Les contraintes transversales de la filire. ............................................................... 25
IV- Synthse des recommandations formules par les diffrentes tudes menes sur
la filire. .............................................................................................................................................. 28
IV.1- Les recommandations gnrales. ..................................................................................... 28
IV.2 -Les recommandations spcifiques. ................................................................................. 31
Conclusion sur les recommandations. ........................................................................................ 32
V- Proposition de stratgies de plaidoyer pour la prise en charge des contraintes de
la filire ssame. ............................................................................................................................... 33
VI- Recommandations pour une meilleure mise en uvre des stratgies de
plaidoyer.. ......................................................................................................................................... 38
ANNEXES. .......................................................................................................................................... 43
ANNEXE 1 : Liste des documents consults. .......................................................................... 43
ANNEXE 2 : Matrice de synthse des contraintes identifies par les diffrentes
tudes sur la filire ssame. ...................................................................................................... 44
-
Rapport provisoire : Synthse des tudes sur la filire ssame au Sngal de 2005 2011.
2011
3
Contexte et importance du ssame dans lconomie agricole.
Le ssame a t rintroduit en Moyenne Casamance en 1985 par AAJAC
COLUFIFA1 et a gagn le bassin arachidier partir du milieu des annes 1990.
Depuis lors, sa culture est en pleine expansion et fait lobjet dun engouement qui
se justifie par plusieurs facteurs notamment la volont politique driger la
spculation en option de diversification soutenue, sa possibilit dtre cultive
presque sur ltendue du territoire national, sa prcocit, le faible indice de
risque, la vente instantane de la production, etc.
Sur le plan politique, la volont driger le ssame en culture de diversification
est relle. Dans le cadre de la stratgie de croissance acclre, le ssame fait
partie des spculations cibles dans la grappe Agriculture/Agro-industrie. Elle
est incluse spcifiquement dans la sous grappe agriculture pour les chaines de
valeur production et commercialisation. Ainsi pour matrialiser cette volont
politique, le gouvernement du Sngal met en place un programme dappui la
filire ssame en 2003 dans le cadre des programmes spciaux de la politique
agricole.
Sur le plan des ressources humaines, la filire ssame emploie au niveau
national prs de 13 000 personnes dont 12 000 producteurs, des collecteurs, des
commerants, des transporteurs, des transformateurs, des grossistes et des
exportateurs (Analyse Chane de Valeur Ssame, USAID-CE, 2008).
Sur le plan conomique, avec une production estime aux environs de 3000T par
les professionnels, la filire ssame injecte directement plus de 900 millions de
francs CFA de revenu brut (Source Etude USAID-CE, 2008) pour les
producteurs et prs de 150 millions de commissions reverses aux collecteurs,
commerants et organisations paysannes qui ont fini par se constituer en acteurs
incontournables de la commercialisation du produit brut. En outre, une forte
1 AAJAC COLUFIFA : Association Africaine Jeunesse Agricole et Culturelle / Comit de Lutte pour la Fin de la Faim.
-
Rapport provisoire : Synthse des tudes sur la filire ssame au Sngal de 2005 2011.
2011
4
demande sur le march mondial pouss des investisseurs sinstaller au
Sngal mme si pour le moment la quasi-totalit de la production nest pas
transforme sur place mais exporte comme matire premire.
Cependant, avec plus dun quart de sicle dexistence le dveloppement de la
filire ssame est entrav par beaucoup de contraintes parmi lesquelles le faible
niveau dorganisation et de reprsentation des producteurs est lune des plus
importantes. Pour faire face cet obstacle, des organisations la base ont mis
sur pieds en 2003 la FENPROSE. En 2011, la fdration largie sa base pour
intgrer des OP du bassin arachidier et par la mme occasion renouveler ses
instances. Pour jouer pleinement son rle dans le dialogue politique pour le
dveloppement de la filire ssame, la FENPROSE souhaite disposer dun
document de base synthtisant lensemble des tudes menes sur la filire.
Objectif gnral.
Cette tude pour objectif gnral de synthtiser lensemble des tudes
menes sur la filire ssame depuis 2005 afin davoir une vue dynamique sur son
volution spatiotemporelle, de recenser les principales contraintes qui ont t
identifies et de combiner les diffrentes recommandations formules. Ce
document de synthse servira de base dargumentaire la FENPROSE pour
contribuer au dveloppement de la filire ssame travers des actions de
plaidoyer.
Objectifs spcifiques.
Tel quindiqu dans les termes de rfrences, la synthse des tudes menes sur
la filire ssame depuis 2005 pour objectifs spcifiques :
1. Avoir une vue dynamique de la filire ssame.
-
Rapport provisoire : Synthse des tudes sur la filire ssame au Sngal de 2005 2011.
2011
5
2. Faire ressortir la spcificit du dveloppement de la filire ssame par
zone co-gographique.
3. Synthtiser lensemble des contraintes identifies au cours des tudes
sur la filire ;
4. Analyser et combiner les diffrentes recommandations formules
travers les tudes ;
5. Proposer des stratgies de plaidoyer pour la prise en charge des
contraintes ;
6. Formuler des recommandations pour une meilleure mise en uvre des
stratgies de plaidoyer ;
Mthodologie.
La rdaction de cette synthse a t faite sur la base dune tude documentaire.
En effet, les termes de rfrences ont prcis que la synthse concerne les
tudes menes sur la filire ssame depuis 2006. A la suite de recherches
bibliographiques, quatre principales tudes ont t rpertories (cf. liste des
documents consults joint en annexe). Cette synthse na pas pour objectif de
faire une analyse critique sur les tudes menes, mais den extraire les lments
de construction dune vision commune sur ltat des lieux de la filire, sur les
principales contraintes qui entravent son dveloppement et les recommandations
formules depuis 2005. A cet effet, une revue documentaire a t ralise, des
matrices de synthses confectionnes pour le recensement des diffrentes
contraintes et des recommandations. A partir des matrices de synthse,
lanalyse des contraintes et recommandations t effectue de sorte
ressortir les points de convergences de toutes les tudes, mais aussi de voir les
points spcifiques qui souvent dcoulent des termes de rfrences. Ces points
spcifiques concernent beaucoup plus les recommandations formules. Une
-
Rapport provisoire : Synthse des tudes sur la filire ssame au Sngal de 2005 2011.
2011
6
analyse des contraintes et des principales recommandations formules de faon
rcurrente depuis plusieurs annes ainsi que ltude des opportunits offerte par
lenvironnement politique, juridique et institutionnel permis de construire un
argumentaire de plaidoyer pour le compte de la FENPROSE et de proposer une
stratgie de mise en uvre.
Le plan de rdaction du prsent document pouse parfaitement la chronologie
des objectifs spcifiques telle qunonce dans les termes de rfrences.
-
Rapport provisoire : Synthse des tudes sur la filire ssame au Sngal de 2005 2011.
2011
7
I- Dynamique dvolution de la filire ssame au Sngal.
La culture du ssame est relativement ancienne au Sngal o sa pratique en
Casamance remonte lpoque coloniale. Aprs lindpendance, le ssame avait
pratiquement disparu du pays en ne subsistant qu ltat de relique, utilis
surtout comme remde. Officiellement, la culture a t rintroduite au Sngal
en 1985 par AAJAC COLUFIFA dans la zone de Sdhiou. Depuis cette date, elle a
connu plusieurs phases dans son volution.
- 1985-1995 : Rintroduction du ssame et dveloppement de la
production.
Dans cette priode, le ssame rintroduit dans le systme de culture par
des organisations paysannes dans le sud du pays et par des exportateurs
dans le bassin arachidier commence se faire connaitre et se dveloppe
petit petit.
Dans le sud du pays, le ssame est rintroduit par AAJAC COLUFIFA qui
a pu disposer de 5kg de semences provenant de la Gambie. Entre 1985 et
1987, un programme de multiplication de semence permis AAJAC de
disposer de 12 tonnes de semences. Au dbut, la culture tait pratique
par des groupements de promotion fminine en champ collectif. En 1988,
lorganisation, travers un soutien dOXFAM commence gnraliser la
vulgarisation du ssame avec comme objectif principal laccs des mnages
ruraux une huile de qualit. Par la suite, lorganisation ASSOLUCER2
introduit le ssame dans la zone de Mdina El Hadj SOUANE
(Dpartement de Sdhiou) partir de 1989. Au niveau des producteurs, le
ssame est cultiv sur de petites parcelles (0,25ha). Une partie de la
2 ASOLUCER : Association de Lutte contre lExode Rural
-
Rapport provisoire : Synthse des tudes sur la filire ssame au Sngal de 2005 2011.
2011
8
production est garde comme semence pour lanne suivante et le reste
tritur pour avoir de lhuile et du tourteau.
Dans le bassin arachidier, le ssame est introduit vers la fin de cette
priode. Il fait son entre dans le dpartement de NIORO partir de
1993, la socit SIMEX SA en collaboration avec le service dpartemental
de lagriculture initie un programme de production de ssame Mdina
Sabakh, Nioro et Paoscoto. A partir de 1994, ce programme a t
progressivement tendu au reste de la rgion de Kaolack (Kaffrine et
Koungheul) et a mme eu des prolongements jusque dans certaines zones
des rgions de Fatick (Gossas et Niombato), et de Tambacounda
(Koumpentoum et Koussanar). La production de ce programme tait
exclusivement destine lexportation vers le Japon. Ainsi, le promoteur
versait des indemnits au SDDR, payait des animateurs pour le suivi de la
production et chaque producteur partenaire du projet recevait un paquet
technique compos de 5kg de semences et 2 sacs dengrais crdit avec
engagement vendre la production au projet un prix convenu davance
(160F /Kg).
- 1995-1999 : Dveloppement de la commercialisation et dbut de la
crise.
A partir de 1995, AAJAC COLUFIFA qui avait fait la promotion du ssame
dans un objectif de scurit alimentaire par lapport de protines change
dorientation et demande ses partenaires un appui pour la promotion de
la culture du ssame grande chelle. Lobjectif principal devient la
commercialisation de lhuile. En ralit, ce changement doption est motiv
par une commande de 2000 litres dhuile dans le cadre du commerce
quitable. Le problme est pos en comit rgional de dveloppement
Kolda et le gouverneur demande au responsable du service rgional de
lAgriculture dappuyer la diffusion du ssame dans la rgion. Le
-
Rapport provisoire : Synthse des tudes sur la filire ssame au Sngal de 2005 2011.
2011
9
PRIMOCA3, partenaire dAAJAC COLUFIFA fournit 10 tonnes de
semences de ssame. Le service rgional de lagriculture fort des 25
agents motoriss mis sa disposition dans le cadre du programme National
de Vulgarisation Agricole (PNVA) est charg de piloter le programme et
de distribuer la semence fournie dans toute la rgion de Kolda. Il en
profite pour faire une parcelle exprimentale qui va permettre de
produire le premier guide sur la culture du ssame. En fin de campagne, la
rcolte est disponible, mais face la mconnaissance de la culture, les
rendements sont trs faible et la production parpille dans la rgion. Du
fait des cots de transaction levs, AAJAC ne parvient collecter que la
production disponible dans sa zone naturelle dintervention (Sdhiou et ses
environs immdiats). Dans le reste de la rgion de Kolda lessentiel de la
production est achete par des bana-banas venant de la Gambie voisine.
Dans la zone de Nioro, SIMEX SA poursuit son expansion, largie ses
zones de production et installe une soufflerie Kaolack. Vu le
dveloppement de la production, une forte demande commence
sexprimer partir de la Gambie. Les commerants commencent
concurrencer les promoteurs que sont AAJAC et SIMEX qui voient leur
niveau de collecte baisser. Cest ainsi qu partir de 1998, la SIMEX voit sa
collecte chuter passant de 1000T moins de 300T. Oblige de baisser ses
charges, elle se dpartie de ses animateurs et opte pour des relais
villageois. Elle finira par se retirer de la filire et dlocalisera en mme
temps sa soufflerie au Mali. Dans la zone SUD, ayant dcouvert en
Casamance une nouvelle source dapprovisionnement avec le dveloppement
de la culture du ssame, les commerants gambiens vont assaillir le march
jusqu asphyxier lunit de transformation dAAJAC qui ne fonctionne
presque plus faute de matire premire. Cest ainsi quen 1999, pour faire
3 PRIMOCA : Projet Intgr de la Moyenne Casamance.
-
Rapport provisoire : Synthse des tudes sur la filire ssame au Sngal de 2005 2011.
2011
10
face la crise profonde qui secoue le systme, AAJAC COLUFIFA
appuye par le CRS4 appelle un forum pour la relance du ssame.
- 1999-2003 : La relance du ssame par la multiplication des
partenariats et llargissement des zones de production.
Cette priode est marque par trois faits majeurs : la multiplication des
partenariats avec lintgration de nouvelles organisations (ONG et OP)
pour le dveloppement de la filire ssame, llargissement de la zone de
production et le dbut de la collaboration avec la recherche agricole. La
relance va sappuyer sur linitiative du CRS de mettre en place un
programme ssame. Ainsi, parmi les mesures prises dans le forum
convoqu par AAJAC COLUFIFA figurent lappui la production et la
commercialisation. Dans le cadre de lappui la production, le CRS met en
place un programme de recherche applique avec le CERAAS5 et largi
partir de 2001 son programme ssame dans dautres zones avec dautres
organisations partenaires. La rpartition est ainsi faite :
AAJAC/COLUFIFA est dans la zone de Nord Ndorna et de Bounkiling,
ASSOLUCER dans le dpartement de Sdhiou, FADECBA6 dans le
dpartement de Goudomp, 7A MAREWE7 dans le dpartement de Kolda et
GADEC8 dans le dpartement de Tambacounda.
Dans la zone du Sine Saloum, face aux difficults dapprovisionnement, la
socit SIMEX SA se retire de la filire ssame, dlocalisant en mme
temps sa soufflerie au Mali. La production du dpartement de Nioro va
commencer dcliner faute de partenaire. Dans la zone de Koungheul, la
production de ssame se poursuit avec dautres partenaires. En effet, le
4 CRS : Catholic Relief Services. 5 CERAAS : Centre dEtude Rgionale pour lAmlioration de lAdaptation la Scheresse.
6 FADECBA : Fdration des Associations Communautaires du Balantacounda.
7 7A MAREWE : Appui lAuto formation des Adultes appliqu lAction par Alternance et en Alternative.
8 GADEC : Groupe dAction pour le Dveloppement Communautaire.
-
Rapport provisoire : Synthse des tudes sur la filire ssame au Sngal de 2005 2011.
2011
11
GADEC, travers le programme du CRS, est charg de dvelopper la
production dans la zone de Tambacounda. Avec un objectif de collecte de
100T par an, il coopte des organisations de producteurs dont la zone
demprise dpasse les limites gographiques de Tambacounda. Cest ainsi
quun partenariat est nou dans le Koungheul travers la section locale de
lANAFA.
La relance de la production de ssame est soutenue par le CRS qui mise
sur la multiplication des partenaires et llargissement des zones de
production. Cependant, avec la crise qui sest installe entre 1996 et 1999,
la commercialisation du produit brut a pris le dessus et le maillon de la
transformation srieusement mis mal. En effet, dans la zone sud ou la
transformation tait dj assez pratique, les presses industrielles
dAAJAC connaissent des difficults dapprovisionnement, les presses
artisanales dissmines travers la zone et faisant des prestations pour
lautoconsommation du ssame sont de moins en moins frquentes par les
producteurs qui prfrent dsormais vendre leur production plutt que de
la consommer. Dans la zone de Kaolack, la dlocalisation de la soufflerie de
SIMEX se fait ressentir et la place est laisse progressivement aux
intermdiaires venant de la Gambie. Une tentative de relance de la
transformation est mene par le GADEC dans le cadre du partenariat avec
CRS. Ainsi, une unit de trituration est installe dans le dpartement de
Tambacounda au bnfice dun groupement de promotion fminin.
Cependant, faute de comptitivit et de marketing efficace, les produits
sont difficilement commercialiss et lunit cessera de fonctionner avec la
fin du projet CRS.
- A partir de 2003 : Le ssame rig en programme national, la
multiplication des acteurs.
-
Rapport provisoire : Synthse des tudes sur la filire ssame au Sngal de 2005 2011.
2011
12
Dans le cadre des programmes spciaux initis par le gouvernement du
Sngal, le programme ssame est mis en place en 2003 et confi la
direction de lagriculture. Le dveloppement de la culture et la promotion
qui en est faite attire les acteurs dont la prsence se multiplie. Cette
priode est caractrise par :
- Le tissu industriel qui se reconstitue petit petit, mais la tentation de la
commercialisation de la matire premire est toujours plus forte. ANI
sinstalle en 2008, les socits dexportation installe en Gambie crent
des succursales (Zig Agro et Royal Entreprise) Kaolack et mettent en
place des souffleries.
- La multiplication des acteurs intervenant dans la filire : les enjeux
conomiques suscits par le dveloppement du ssame favorisent
lapparition de nouveaux types dacteurs dans la filire notamment sur le
maillon de la commercialisation. Il sagit des collecteurs associatifs qui
travaillent pour le compte des exportateurs, les rabatteurs qui sont
charg de la collecte primaire du ssame dans les villages pour le compte
des grands collecteurs moyennant une prime par kilogramme de production
achet, les gros commerants qui font le mme travail que les collecteurs
associatifs, mais qui ont les moyens financiers de prfinancer la collecte.
La multiplication des acteurs dans le maillon de la commercialisation
entrainera une concurrence sans merci. Les organisations de producteurs
sont les principales victimes de cette nouvelle donne. Obliges de
sadapter, elles vont se positionner en oprateur de collecte pour le
compte des exportateurs. Seulement elles ne parviennent pas fidliser
leurs membres et le dfaut datteinte des rsultats finira par les
dcrdibiliser. Dans la zone sud, comme stratgie de survie, AAJAC
entreprend une production de ssame bio quitable depuis 2009. Plusieurs
tentatives dorganisation de la production sont inities depuis la mise en
-
Rapport provisoire : Synthse des tudes sur la filire ssame au Sngal de 2005 2011.
2011
13
place du programme ssame, mais elles ont toutes chou. MEXIM en
2005-2006, DTE entre 2007 et 2009 pour ne citer que ces deux
exemples. Malgr le dveloppement des activits de recherche
dveloppement, la trs forte demande en ssame et la prsence de
plusieurs programmes de soutien, la filire peine dcoller et la qualit de
la production se dprcie de plus en plus ces dernires annes.
Conclusion sur lvolution dynamique de la filire ssame au Sngal.
Depuis sa rintroduction en 1985, la production de ssame au Sngal beaucoup
volu. Cependant, la filire tarde encore exprimer pleinement son potentiel de
dveloppement. Malgr les multiples rsultats de la recherche, une forte
demande du march mondial et les multiples tentatives dorganisation, la
production sest tasse et peine dpasser les 6000T/an. Les organisations de
producteurs mises mal par le trouble observ dans la commercialisation du
produit brut, ne parviennent pas jouer pleinement leur rle dans le
dveloppement de la filire. Le maillon de la transformation a rgress au fil du
temps malgr linstallation de plusieurs units et lexistence dune forte capacit
de transformation. La production nationale est plus de 95% destine
lexportation sous forme brute sans cration supplmentaire de valeur ajoute
locale. Sur le plan sociologique, lvolution de la filire ssame dans le temps et
dans lespace est caractrise par quatre types de mutation depuis son
introduction :
1- Le ssame est pass dune culture de femme (production avec les GPF
les premires annes de son introduction) une culture dhomme avec
dveloppement de la commercialisation.
2- Le ssame est pass dune culture dautoconsommation (jusquen 1996,
lessentiel de la production est autoconsomme) une culture de rente.
-
Rapport provisoire : Synthse des tudes sur la filire ssame au Sngal de 2005 2011.
2011
14
3- Le ssame passe progressivement dune culture drobe une culture
intgre dans le plan de campagne.
4- Le principal bassin de production du ssame sest dplac du sud berceau
de rintroduction vers le centre (Kaffrine et Fatick sont aujourdhui les
plus grandes zone de concentration de ssame).
II- Les spcificits du dveloppement de la filire ssame par
zone co-gographique.
Le ssame est cultiv principalement dans deux grandes zones co
gographiques. La zone sud (Rgions de Kolda et de Shiou) et le bassin
arachidier (rgion de Kaffrine, Fatick, Kaolack). A ct de ces zones de
concentration, il existe dautres zones de production (Tambacounda, Ziguinchor,
ect) mais la production nest pas trs importante et bien quintressante, ces
expriences sont gographiquement trs localises et ne constituent pas un trait
de caractre majeur dans leur zone dimplantation. Ainsi donc, nous prsenterons
dans la suite les spcificits du dveloppement de la filire ssame dans les deux
grandes zones de concentration que constituent la zone sud et le bassin
arachidier.
II.1- La zone sud.
Cette zone correspond aux aires dintervention dAJAC/COLUFIFA et de
lASSOLUCER et dautres OP dans la Rgion de Kolda et les Dpartements de
Bignona et de Ziguinchor. Dans cette zone qui bnficie de beaucoup datouts sur
le plan agro climatique (pluviomtrie abondante, sols trs peu dgrads, dure de
lhivernage satisfaisante), la rintroduction et le dveloppement de la culture
du ssame ont t raliss par des organisations paysannes avec comme
-
Rapport provisoire : Synthse des tudes sur la filire ssame au Sngal de 2005 2011.
2011
15
objectifs la scurit alimentaire et lamlioration des revenus des membres de
ces organisations paysannes.
Lobjectif vis par les OP travers la promotion de cette culture tait de
mettre la disposition des populations rurales de lhuile et du tourteau de trs
bonne qualit un cot supportable par leurs revenus ;
AAJAC/COLUFIFA (Association Africaine de la Jeunesse Agricole et
Culturelle/Comit de Lutte pour la Fin de la Faim) et ASSOLUCER (Association
pour la Lutte Contre lExode Rurale) qui ont jou un rle pilote dans le
dveloppement de la culture du ssame avaient envisag le dveloppement de la
filire travers un systme auto gr par les membres ; ceci se ferait en
privilgiant la transformation de la production en huile alimentaire et en
tourteau pour lautoconsommation locale, do la ncessit de faire voluer
paralllement laugmentation de la production, la capacit de transformation
pour faire face la demande de services.
Il ne sagissait pas dun objectif commercial, et cette politique tait incompatible
avec la gestion rentable de la filire mme si elle a un contenu trs noble. En
effet, le dilemme tait, non seulement doffrir des prix dachat quitables aux
producteurs pour lachat de la production, mais en mme temps, de
commercialiser les produits finis et semi-finis des prix infrieurs ce que lon
trouve habituellement sur le march pour des produits similaires. Cette option
est remise en cause par lintrt grandissant manifest par plusieurs oprateurs
(exportateurs) agissant sans harmonie ni concertation au risque de dstabiliser
dfinitivement la filire.
En effet, avec le dveloppement de la production de ssame dans cette zone,
beaucoup dautres intervenants ont fait leur apparition, attirs par les profits
offerts par lexportation de la graine de ssame. Il sagit de collecteurs,
dintermdiaires et doprateurs capables doffrir des prix plus attractifs aux
producteurs et essayant mme de fidliser ces derniers par le biais daides
-
Rapport provisoire : Synthse des tudes sur la filire ssame au Sngal de 2005 2011.
2011
16
diverses pendant les priodes de soudure ; autant de pratiques qui leur
permettent dcumer la production et qui sont considres par les pionniers
comme tant des armes de concurrence dloyale de nature compromettre les
efforts en orientant la quasi-totalit de la production en ssame graine vers
lexportation au lieu de satisfaire en priorit la capacit de transformation
disponible au niveau des units de trituration du ssame.
Dans une stratgie de survie, face cette situation, les OP se rorientent
progressivement vers les marchs dexportation de ssame graine. Le dclin
amorc du maillon de transformation sera acclr par le dficit de maintenance
et de pices de rechange de lunit industrielle de Faoune, la faible
frquentation des presses artisanales par les populations qui ont baiss leur auto
consommation de ssame. Actuellement la transformation industrielle concerne
moins de 20T /an.
Plusieurs partenaires ont accompagn cette filire dans tous les domaines depuis
les annes 90 : Il sagit dOXFAM/ Belgique, du PRIMOCA, du projet dappui aux
ONG, de CRS, de la Coopration Autrichienne Travers le PILSA. Actuellement,
les organisations de la zone bnficient du soutient du projet ANASAME de
lONG AVSF.
II.2- La zone du bassin arachidier.
Dans cette zone qui correspond aux rgions de Kaffrine, Kaolack et Fatick,
lintroduction du ssame est plus rcente mais la culture ayant bnfici de
conditions favorables son expansion, cet espace co gographique est devenu la
premire zone de production en quelques annes seulement. En effet, cette zone
caractrise par une situation agro climatique instable marque depuis plusieurs
dcennies par une faible pluviomtrie souvent mal rpartie dans lespace et le
temps, une dgradation des sols exacerbe par une dsertification acclre les
-
Rapport provisoire : Synthse des tudes sur la filire ssame au Sngal de 2005 2011.
2011
17
cultures traditionnelles sont en perte de productivit. Cependant, ces conditions
dsavantageuses sur le plan agronomique ne sont pas en fait des facteurs
pouvant empcher le dveloppement de la culture du ssame bien au contraire.
Avec sa capacit de sadapter aux conditions climatiques extrmes, sa rusticit
et ses exigences modestes en termes de pluviomtrie et de fertilit de sol, le
ssame trouve dans cette zone le terrain de prdilection pour son
dveloppement. Ces atouts feront en rapidement le nouveau bassin de production
du ssame devant la zone sud pionnire. Les conditions dintroduction et de
dveloppement du ssame dans cette zone sont totalement diffrentes de celles
de la zone Sud. Cest linitiative de la Socit de droit priv SIMEX-SA que la
culture a t introduite en 1993 dans le dpartement de Nioro et dveloppe
avec lappui des services techniques de lAgriculture. La seule proccupation de
ces initiateurs tait dorganiser et de canaliser la production de faon
satisfaire leurs ambitions mercantiles, nonobstant les aspects lis la durabilit
et la structuration efficace de la filire. Le promoteur versait des indemnits au
SDDR, payait des animateurs pour le suivi de la production et chaque producteur
partenaire du projet recevait un paquet technique compos de 5kg de semences
et 2 sacs dengrais crdit avec engagement vendre la production au projet
un prix convenu davance (160F /Kg). Progressivement, la SIMEX largie ses
zones demprise et avec le dveloppement de la production, elle installe une
soufflerie Kaolack pour le nettoyage de la production avant son exportation.
Aucune tentative dorganisation et de structuration des producteurs na t
initie pour accompagner la filire. A partir de 1998, limage de ce qui sest
pass dans la zone sud, le dveloppement de la culture favoris lapparition de
nouveaux acteurs attirs par les profits offerts par lexportation. Trs vite la
SIMEX subissant les contre coup de la concurrence voit ses niveaux de collecter
baisser vertigineusement. Elle finira par se retirer de la filire et dlocalise sa
soufflerie, mais le ssame poursuivra son dveloppement dans la zone surtout
-
Rapport provisoire : Synthse des tudes sur la filire ssame au Sngal de 2005 2011.
2011
18
dans le dpartement de Koungheul avec lappui du GADEC au dbut des annes
2000, dans le cadre du projet CRS, de la SODEFITEX dans le cadre des missions
de service public et bien dautres partenaires. Dans la zone de Foundiougne, le
ssame connait son essor avec lappui dorganisations comme des OP bien
structures comme lUGAN (Union de Groupements Associs du Niombato),
lEGAT (Entente des Groupements Associs de Toubacouta), etc. Le
dveloppement du ssame dans le bassin arachidier favorisera linstallation de
nouvelles souffleries linitiative de succursales de socits exportatrices
installes en Gambie. En 2008, une unit industrielle de dcorticage de ssame
est installe Toubatoul par un promoteur franais. Dans la zone de
Foundiougne, lONG VECO a aid linstallation de presses artisanales, mais le
faible rendement de trituration, le dficit de communication et de marketing sur
les produits associ la forte attraction de la commercialisation du ssame grain
plombent le dveloppement du maillon de la transformation dans cette zone.
Dans le domaine de la production, malgr les multiples soutiens exprims son
gard, le ssame ne connait pas encore un essor important malgr lexistence de
potentiels rels. Lune de ces principales difficults est la faiblesse des
organisations de producteurs. En effet, contrairement la zone sud,
lintroduction et le dveloppement du ssame ne sest pas fait avec lappui des
organisations paysannes dans le bassin arachidier. La plupart des OP ont tout
simplement cherch profiter de lengouement des producteurs pour la culture
du ssame pour essayer de la contrler en nouant des partenariats avec des
exportateurs. Cet tat de fait a entrain une faible identification des
producteurs de ssame leurs organisations. Ayant peu demprise sur la
production de leurs membres, les OP, face au non respect des contrats de
commercialisation sont de plus en plus dcrdibilises par les exportateurs.
Aujourdhui donc, lune des contraintes majeure de la filire, est la faiblesse des
organisations de producteur dans cette zone qui est devenue le principal bassin
-
Rapport provisoire : Synthse des tudes sur la filire ssame au Sngal de 2005 2011.
2011
19
de production du ssame. Ce qui justifie que la plupart des intervenants de la
filire essaie de corriger cette erreur historique en renforant les organisations
paysannes afin quelles puissent jouer pleinement leur rle de dfense des
intrts de producteurs. Le PAFA, le PCE et VECO sont actuellement les
principales organisations qui appuient la filire ssame dans cette zone.
Sur le plan de la commercialisation, en devenant la principale zone de production
de ssame, le bassin arachidier est caractrise actuellement par le
foisonnement dintervenants individuels ou organiss qui sont des collecteurs et
des intermdiaires qui dfendent chacun leur stratgie et leurs intrts.
En dehors de grandes zones de concentration, le ssame est prsent dans la
rgion de Tambacounda ou la Fdration Yaakar Niani Wouly dveloppe une
production de ssame biologique depuis quelques annes avec le soutien dENDA
PRONAT. De mme, dans le dpartement de Bignona, la Fdration des
Groupement de Promotion Fminine sadonne la production de ssame.
Cependant ces expriences bien quintressantes sont trs localises et ne
constituent pas un trait de caractre majeur dans leurs zones dimplantation.
Conclusion sur les spcificits par zone co gographique.
Dans la zone sud (bassin de rintroduction), le ssame a t cultiv pendant
des annes sous une option scurit alimentaire et amlioration des apports de
protine dans lalimentation humaine. La culture ntait pratique au dbut que
par les groupements de promotion fminine. Lorsque loption de vulgarisation en
masse est adopte, les hommes ont pris le dessus sur la production. Cest le
dbut de la commercialisation. Avec la croissance de la demande mondiale, la
concurrence des gambiens qui viennent sapprovisionner au Sngal et la flambe
des prix aux producteurs, deux mutations soprent dans la filire : Le ssame
nest plus cultive en option scurit alimentaire, mais en option de
-
Rapport provisoire : Synthse des tudes sur la filire ssame au Sngal de 2005 2011.
2011
20
commercialisation, puis face aux difficults du maillon de la transformation, la
filire locale est courte. Les diffrentes tapes sont ainsi schmatises :
Etape 1 : Production----------------Transformation-----------------Consommation.
Etape 2: Production---------------Transformation------------Commercialisation.
Etape 3 : Production----------------------------------------------Commercialisation.
Dans le bassin arachidier, il ny a pas eu de mutation, mais une rvolution dans
la production. Depuis le dbut, le ssame est cultiv en option culture de rente
avec la prsence dexportateurs. Cest ce qui explique le faible succs de
lactivit de transformation dans la zone. Avec les difficults de
commercialisation de larachide et les avantages naturels du contexte climatique,
la flambe du prix aux producteurs et la prsence des units de soufflages
installes par les exportateurs Kaolack, le ssame senvole. Le bassin arachidier
devient la premire zone de production du ssame en quelques annes seulement.
Ici, la transformation est marginale et le systme toujours t :
Production ---------------------------------------------------Commercialisation.
Dans les deux zones co gographiques, le dveloppement de la commercialisation
du ssame grain a entrain deux problmes majeurs:
1- Le maillon de la transformation a du plomb dans les ailes. Dj quelle
ntait pas bien installe dans le bassin arachidier, mais mme dans la zone
sud ou elle avait bien dmarr, lactivit est devenue moins attrayante
face la commercialisation du ssame grain.
2- Les organisations de producteurs sont affaiblies par le systme. Dune
part, elles sont discrdites par les partenaires commerciaux qui ne sont
pas satisfaits et les accusent de navoir aucune emprise sur leurs
-
Rapport provisoire : Synthse des tudes sur la filire ssame au Sngal de 2005 2011.
2011
21
membres, dautre part, voulant couper la route aux collecteurs ils se
transforment en intermdiaires et passent du coup aux yeux des
producteurs comme des concurrents qui essaient de capter une partie de
leur marge.
III- Synthse des principales contraintes de la filire ssame.
Le ssame est une culture encore relativement nouvelle au Sngal. A ce titre,
en plus de subir les contraintes gnrales de lagriculture prise dans son
ensemble, il a des contraintes qui lui sont spcifiques. En effet, du fait de son
jeune ge, la filire dans son ensemble, le maillon de la production plus
spcifiquement souffre : du manque de maitrise des techniques culturales, dune
relative faiblesse de la production et de la diffusion de connaissances aussi bien
au niveau de la recherche que du conseil agricole. Longtemps considr comme
une culture drobe, le ssame cherche encore sa place dans lexploitation
agricole familiale (faiblesse des emblavures, des niveaux de production et des
enjeux conomiques comparativement aux autres cultures). Une mutation lente
est entrain de soprer dans le bassin arachidier ou il passe petit petit du
statut de culture drobe celui de culture totalement intgre dans le plan de
campagne. Cependant, mme avec cette mutation qui est entrain de soprer, le
ssame est encore loin derrire les autres cultures mais dans lordre de
prsance. Pour la majorit des producteurs, on ne btit pas sa campagne autour
du ssame comme le ferait avec larachide, le coton ou les crales. Toutes les
tudes menes se sont accordes sur les principales contraintes. Selon la
spcificit de ltude, laccent t mis sur certaines contraintes par rapport
dautres. (BAMTAARE sest beaucoup appesantie sur le manque de coordination
entre les acteurs par ce que ce point tait important dans les termes de
rfrences du commanditaire, PCE sur lanalyse de la chaine de valeur et ltude
de la comptitivit du ssame sngalais). Les contraintes majeures de la filire
-
Rapport provisoire : Synthse des tudes sur la filire ssame au Sngal de 2005 2011.
2011
22
ssame identifies dans les diffrentes tudes sont relativement les mmes et
elles sont dans leur majorit transversale sur le plan de lespace gographique.
Selon la spcificit de certaines zones co gographiques, leur exprience dans
la filire et les soutiens obtenus, certaines contraintes sont plus ou moins
accentues. Dans la suite de lanalyse faite partir de la synthse des
diffrentes tudes, nous les prsenterons sous forme de contraintes spcifiques
par maillon et de contraintes transversales.
III.1- Les contraintes du maillon de la production.
Les diffrentes tudes ont montr quil y a une faible maitrise de
lenvironnement de la production du ssame au Sngal, toutes zones co
gographiques confondues. Cette faible maitrise de lenvironnement de la
production est matrialise par :
Le faible accs aux semences de qualit : Il ny a aucun dispositif
prenne de production de semence certifies qui a t identifi. Le
paradoxe est que la recherche agricole identifi et cartographi
des varits de semences adaptes toutes les zones cologiques
du pays. Ainsi six varits ont t homologues, mais la carte nest
pas bien connue par les producteurs.
Le problme de la fertilisation des sols: la promotion du ssame a
t faite sur ses capacits dadaptation aux sols pauvres. Ainsi la
culture est installe en gnral sur les sols les moins riches et elle
bnficie rarement dapport organique encore moins minral.
La non-maitrise des itinraires techniques qui se traduit par une
mconnaissance des dates optimales de semis alors que celle est
dterminante sur le niveau de rendement, des priodes de rcoltes,
des techniques de schage etc.
-
Rapport provisoire : Synthse des tudes sur la filire ssame au Sngal de 2005 2011.
2011
23
Le dficit de formation des agents de conseil agricole : le ssame
tant une culture relativement nouvelle, sa culture nest pas encore
bien maitrise dans le systme de conseil agricole. Les expriences
ne sont pas encore capitalises et les rsultats de la recherche trs
faiblement diffuss.
Le manque de matriel agricole : mme si ce problme est gnral, il
se pose avec le ssame en termes dinadquation. En effet, les
diffrents semoirs et les disques de semis prsents ne sont pas
adapts au ssame ce qui entraine des difficults majeures lors de
cette opration.
La faible maitrise des oprations post rcolte : outre les difficults
lies la dhiscence des capsules, il se pose le problme de
traitement phytosanitaire pour la prservation du produit pendant
la phase de schage. Ainsi la production est souvent attaque par
des insectes ravageurs qui causent dnormes pertes de poids.
III.1- Les contraintes du maillon de la transformation.
Elles peuvent se rsumer linefficacit et la faible comptitivit du maillon de
la transformation. La transformation a t le principal objectif de la
rintroduction du ssame au Sngal. En effet, dans la zone sud du pays,
lobjectif principal du dveloppement de la production a t la transformation
pour laugmentation de lapport protinique dans lalimentation des mnages
ruraux. Cependant, laccroissement de la production a trs vite attir des
commerants venant de la Gambie voisine qui vont commencer sapprovisionner
sur le march local. Laugmentation de la demande en ssame grain qui est ainsi
induite aura pour effet une augmentation du prix du produit brut. La
commercialisation devenant de plus en plus attrayante, son dveloppement sera
inversement proportionnel celui du maillon de la transformation. Le faible accs
-
Rapport provisoire : Synthse des tudes sur la filire ssame au Sngal de 2005 2011.
2011
24
la matire premire et le manque de comptitivit se manifeste aussi bien sur
la transformation semi industrielle dont la production est destine la
commercialisation que sur la transformation artisanale effectue sous forme de
prestation de service pour ceux qui auto consomment leur production. Les
principales contraintes du maillon de la transformation du ssame peuvent tre
ainsi rsumes :
Pour la transformation semi industrielle : Elle est essentiellement
localise dans la zone dAAJAC COLUFIFA. Les presses
industrielles installes dans la zone de Faoune par le PRIMOCA sont
confrontes un dficit de maintenance et de disponibilit de pice
de rechange. Lactivit souffre dun manque de comptitivit d la
fois la non-atteinte du seuil de rentabilit en termes de volumes
transformer et la faible capacit de commercialisation de la
production.
Pour la transformation artisanale : Elle est prsente aussi bien dans
la zone sud que dans la zone de Foundiougne. Elle souffre elle aussi
dun manque de comptitivit d la faiblesse des rendements de
trituration, de la faible qualit, du dficit de promotion et de
marketing sur les produits entrainant une faible commercialisation.
La faible diversification des produits transforms : Presque toute
lactivit de transformation du ssame se fait autour de lhuile et de
ses produits drivs ou alors des produits de substitution
larachide. Cette stratgie est commercialement suicidaire en ce
sens que larachide le double avantage dtre plus accessible en
prix et en volume que le ssame et elle est mieux ancre dans les
habitudes alimentaires sngalaise. La recherche na pas
accompagn le maillon de la transformation dans llaboration de
-
Rapport provisoire : Synthse des tudes sur la filire ssame au Sngal de 2005 2011.
2011
25
produits haute valeur ajoute et facilement commercialisables
comme les croquettes et autres friandises accessibles en termes de
prix et permettant de toucher une plus large cible de clientle.
III.3- Les contraintes du maillon de la commercialisation.
Cest le tendon dAchille de la filire ssame. Les contraintes sont multiples et
concernent :
- Le dficit dinformation sur le march du ssame et faible capacit de
ngociation des OP qui sont de plus en plus cartes de la
commercialisation.
- absence dun centre de groupage gr par les producteurs pour faciliter
laccs au produit et harmoniser les prix,
- Faible accs au financement pour les OP et absence dun fonds de
roulement leur permettant de financer de faon autonome la collecte
primaire et de saffranchir des intermdiaires et des exportateurs qui
dterminent les rgles du jeu.
- Forte concurrence des collecteurs entrainant une instabilit du prix au
producteur.
- Manque de respect des contrats de commercialisation par les producteurs.
- Taux dimpuret lev, malgr la distribution de bches et sacs de
rcoltes
En outre, le dveloppement de la commercialisation du ssame grain en
freinant lexpansion de la transformation a aussi multipli les difficults de la
filire.
III.4- Les contraintes transversales de la filire.
Elles concernent en mme temps plusieurs maillons de la filire. On peut
citer entre autres: le dficit de structuration et de professionnalisation des
-
Rapport provisoire : Synthse des tudes sur la filire ssame au Sngal de 2005 2011.
2011
26
acteurs ; Labsence dune politique clairement dfinie et dun cadre de suivi
valuation efficace ; le faible accs aux financements pour tous les acteurs de la
filire ; la difficult mettre en place une interprofession malgr le caractre
favorable de lenvironnement politique et institutionnel ; la faible coordination
entre les acteurs qui appuient la filire.
-
Rapport provisoire : Synthse des tudes sur la filire ssame au Sngal de 2005 2011.
2011
27
Diagramme des interrelations des contraintes au dveloppement de la filire ssame.
Faible
productivit du
ssame
Inorganisation des acteurs
par maillons (surtout des
producteurs).
Faible niveau
technique des
producteurs
Faible diffusion des
innovations techniques,
organisationnelles et
commerciales.
Difficults commercialiser
le ssame aprs la rcolte
un prix rmunrateur
Problme de
qualit du
ssame.
Pertes de
rcolte
importante
Difficults de
traitement et de
conservation
Accs difficile des
semences de
qualit, varies et
appropri
Les produits du
ssame ne sont pas
connus des
consommateurs
Faible
transformation de
la production
Faible fertilit des
sols
Concurrence
dloyale des
acheteurs
Faible disponibilit en
magasin de stockage Faible
accompagnemen
t de la recherche
Les produits
ssame ne font
pas lobjet de
marketing
Faible performance
des units de
transformation
Faible accs
linformation sur les
marchs dexportation
Faible production (offre)
en ssame.
Le ssame ne
fait pas lobjet
de promotion
Accs difficile
des intrants et
quipement de
qualit
Faible
financement des
acteurs.
Pas de Transfert et
adaptation de
technologies et de savoir-
faire
Faible dbouchs
des produits ssame
Faible prsence
des
transformateurs
Filire ssame non comptitive, non durable et non source damlioration des revenus pour les petits producteurs
Non respect contrat
-
Rapport provisoire : Synthse des tudes sur la filire ssame au Sngal de 2005 2011.
2011
28
IV- Synthse des recommandations formules par les
diffrentes tudes menes sur la filire.
La synthse des recommandations formules dans toutes les tudes menes fait
ressortir des points de convergences qui font lunanimit dans la priorisation des
contraintes lever pour le dveloppement de la filire ssame. On peut les
classer en recommandation gnrales et recommandations spcifiques.
IV.1- Les recommandations gnrales.
Elles sont formules lattention de tous les acteurs qui uvrent pour le
dveloppement de la filire. Mme si les approches diffrent dans leur
formulation, les objectifs de ces recommandations restent les mmes.
1. Il sagit en premier lieu, de la ncessit de rgler la difficult daccs des
producteurs des semences de qualit ;
2. Ensuite la ncessit de renforcer le conseil agricole pour accompagner le
processus de production (formation de conseillers agricoles, mise en place
de relais paysans ou paysans contacts pour fournir un service de
proximit).
3. En troisime position, la ncessit de renforcer les organisations de
producteurs (renforcer les OP la base, mettre en place des faitires) et
de mettre en place un cadre de concertation dbouchant sur la cration
dune interprofession de la filire ssame.
-
Rapport provisoire : Synthse des tudes sur la filire ssame au Sngal de 2005 2011.
2011
29
-
Rapport provisoire : Synthse des tudes sur la filire ssame au Sngal de 2005 2011.
2011
30
Synthse des recommandations gnrales sur la leve de contraintes de la filire ssame:
MAILLONS VECO USAID-CE ANASAME/AVSF PAFA
PRODUCTION.
Dveloppement de la production de
semences certifies.
Mise en place dun systme durable
de production de semences de
qualit.
Mise en place dun programme de
multiplication de semences certifies.
Mise en place dun dispositif prenne de
production de semences certifies.
Impliquer les services techniques pour
le renforcement du conseil agricole et le
suivi de la production.
Vulgarisation du paquet
technologique chez le producteur.
Sensibilisation et formation des
producteurs sur les techniques de
production.
Renforcer le conseil agricole pour
accompagner la production.
Renforcement de la recherche (matriel
vgtal, techniques de production,
mcanisation du semis et fertilisation)
Dveloppement de la culture du
ssame biologique.
COMMERCIALISATION
Mise en place dun systme
dinformation sur le march.
Mise en place dun systme dinformation
sur les prix.
Mise en place dun cadre de concertation
pour la dtermination des prix.
Mise en place dun partenariat public
priv durable.
Favoriser laccs au financement des OP
pour la collecte primaire.
Renforcer le contrle frontire pour
scuriser la production nationale.
TRANSFORMATION
ORGANISATION DE
LA FILIERE.
Renforcement des OP. Faciliter lorganisation de
fdrations dOP par bassin de
production. Appuyer la FENPROSE en
moyens matriels et financiers.
Renforcement des OP.
Mise en place dun cadre de
concertation des acteurs.
Organisation de la filire en
interprofession.
Mise en place dune interprofession de la
filire ssame.
Mise en place dune interprofession et
laboration dun plan de dveloppement
stratgique de la filire ssame.
-
Rapport provisoire : Synthse des tudes sur la filire ssame au Sngal de 2005 2011.
2011
31
IV.2 -Les recommandations spcifiques.
En plus des recommandations dordre gnral, il existe dautres recommandations
formules en fonction des termes de rfrences et des objectifs spcifiques de
chaque organisme commanditaire. Ces recommandations spcifiques sont
formules en fonction de la sensibilit et de lexprience de chaque consultant et
prennent en compte les possibilits et les domaines dintervention prioritaire du
commanditaire. Dans la plus part des cas, les recommandations gnrales ont t
reprises et oprationnalises puis compltes avec dautres recommandations
selon les proccupations du commanditaire. Ces recommandations spcifiques
constituent une proposition de feuille de route faite lendroit du commanditaire
pour accompagner le dveloppement de la filire ssame. Leur caractre
personnel (recommandations spcifiques) fait qu ct de chacune delles, le
consultant propose en gnral une bauche de plan daction pour sa mise en
uvre. Lanalyse des recommandations spcifiques (cf. tableau de synthse des
recommandations spcifiques) montre que lessentiel des actions proposes
concernent les maillons de la production et de la commercialisation, puis
subsidiairement celui de la transformation. Cependant, toutes les tudes ont
propos dans leurs recommandations spcifiques lappui la dynamisation des
organisations de producteurs et la mise en place dune interprofession ssame.
Dans le maillon de la production, un intrt particulier est donn la semence
et au conseil agricole qui constituent les leviers les plus importants pour une
augmentation sensible de la production de ssame.
Dans le maillon de la commercialisation, lessentiel des propositions tournent
autour de la contractualisation, mais elle semble avoir montr ses limites dans le
cadre de la filire ssame. En effet, plusieurs expriences de contractualisation
ont t menes mais elles butent toujours sur le manque de respect des contrats
pendant la commercialisation. Lexprience de MEXIN (Maxime Import Export,
-
Rapport provisoire : Synthse des tudes sur la filire ssame au Sngal de 2005 2011.
2011
32
Une socit isralienne) et de DTE en sont des parfaites illustrations. Ce non
respect des contrats de commercialisation contribu aujourdhui la
fragilisation des organisations de producteurs et latomisation de loffre dans
le cadre de la filire. La reprise des contrats de commercialisation avec les OP
nest envisageable de faon durable que dans le cas ou elles peuvent accder
des lignes de financement leur permettant dassurer la collecte primaire sans
prfinancement des exportateurs, ensuite la mise en place dun systme
dinformation sur le march qui leur permettra dtre dans une position
confortable pour ngocier avec les acheteurs. En outre, lexploration des
marchs bio et bio quitable peut tre poursuivie dans la mesure o ces marchs
offrent des prix plus intressants pour le producteur.
Dans le maillon de la transformation, la relance passera ncessairement par
lutilisation des procds plus performants permettant davoir un meilleur
rendement de trituration, la ncessit de collaborer avec la recherche et de
diversifier la gamme des produits transforms, la promotion et la labellisation
des produits du ssame qui restent encore inconnus de la majorit des
consommateurs.
Conclusion sur les recommandations.
Entre ltude filire mene pour VECO et celle de PAFA, cinq annes sont
coules, cependant force est de reconnaitre quil ny a pas eu davances
significatives pour la leve des contraintes les plus critiques au dveloppement
de la filire. Aprs plus de 25ans de prsence au Sngal, le problme de
laccessibilit la semence de qualit nest toujours pas encore rgl pour la
culture du ssame. Les avances en ce qui concerne la maitrise des itinraires
techniques restent encore timides aussi bien au niveau des conseillers agricoles
que des producteurs. Des actions ont surement t menes par les diffrents
projets et programmes qui sont intervenus, cependant force est de reconnaitre
-
Rapport provisoire : Synthse des tudes sur la filire ssame au Sngal de 2005 2011.
2011
33
quelles sont trs localises et dans certain cas nont pas t inscrites dans la
durabilit. Si la relative jeunesse de la filire et limportance secondaire du
ssame chez le producteur peuvent expliquer le faible dynamisme des
organisations paysannes au sein de la filire, il nen demeure pas moins que le
cadre lgislatif est devenu plus favorable avec le vote de la loi dorientation
agro-sylvo-pastorale. Il en est de mme pour le cadre politique avec la volont
affiche de lEtat de soutenir les filires de diversification avec la cration de
projet dappui aux filires. Il urge pour les acteurs de la filire ssame de
sorganiser afin de saisir les opportunits qui se prsentent : march mondial
favorable, environnement politique favorable avec la cration de projets axs sur
les filires, environnement institutionnel favorable avec la LOASP.
V- Proposition de stratgies de plaidoyer pour la prise en charge des
contraintes de la filire ssame.
Selon le guide mthodologique de lONG Agronomes et Vtrinaires Sans
Frontires (AVSF), le plaidoyer cest un engagement pour une cause, une prise
de parole publique, et une stratgie de mobilisation pour, partir darguments,
de notre lgitimit issue des rfrences et expriences de terrain, pousser
laction et provoquer un changement. Cest une prise de position politique et
publique 9.
Ltude de lenvironnement dans lequel elle volue montr que dveloppement
de la filire ssame relve plus de la prise en charge daspects organisationnels
et techniques que de lexistence dun cadre politique et institutionnel favorable.
La FENPROSE, en tant que structure fdratrice des organisations de
producteurs de ssame peut lgitimement satteler une campagne de plaidoyer
pour la leve des contraintes qui plombent la production nationale.
9 Guide pour llaboration, la mise en uvre et lvaluation dune stratgie de plaidoyer, AVSF, Avril 2009.
-
Rapport provisoire : Synthse des tudes sur la filire ssame au Sngal de 2005 2011.
2011
34
Ainsi donc la stratgie de plaidoyer mettre en uvre pour la leve des
contraintes de la filire devra beaucoup plus sappesantir sur le renforcement
des organisations professionnelles (renforcement des OP la base, consolidation
de la FENPROSE comme reprsentants des producteurs et affiliation une
plateforme de dimension nationale), lexploitation des opportunits offertes sur
le plan institutionnel (prsence de projet dappui au dveloppement du ssame),
lamlioration de lenvironnement de la commercialisation du ssame.
Une campagne de plaidoyer comprend en gnral deux aspects complmentaires :
- Laspect grand public avec les actions de sensibilisation sur
limportance des enjeux.
- Laspect politique avec le plaidoyer institutionnel qui vise faire
adopter ou appliquer des lois qui sont en faveur de lobjet de notre action.
Ainsi dans sa stratgie de plaidoyer, la FENPROSE peut agir les leviers suivants :
1-Sensibilisation des dcideurs sur limportance du ssame dans lconomie :
Le ssame joue un rle important dans le cadre de la diversification des
productions et des sources de revenus des agriculteurs. Il sagira de faire un
mmorandum sur limportance du ssame dans la formation des revenus des
ruraux, dans la valorisation des ressources foncires et la rgnration des sols,
bref un document qui fait ressortir les lments de durabilit de la filire
ssame ( la fois sur les plans conomique, environnemental, social et
institutionnel). Lobjectif est de rclamer lgitimement plus de soutien la
filire.
2-Exploitation des opportunits offertes par lenvironnement institutionnel :
la prsence de projets qui appuient la filire dans les principales zones de
production (PAFA dans le Bassin arachidier, ANASAME) est un atout
-
Rapport provisoire : Synthse des tudes sur la filire ssame au Sngal de 2005 2011.
2011
35
considrable, il sagira de voir comment la FENPROSE et ou ses membres
peuvent bnficier des retombes de ces projets.
3-Asseoir sa lgitimit auprs des institutions. Dans le cadre de la
prparation de cration dune interprofession ssame au niveau national, le PAFA
a sign une convention avec la DAPS. La FENPROSE du fait de son caractre
national, ne peut pas bnficier directement des soutiens octroys par le PAFA
au niveau local et rgional. Cependant, dans sa stratgie de consolidation, elle
peut sensibiliser toutes ses organisations membres la base afin quelles
puissent bnficier directement des opportunits offertes dans le cadre du
PAFA. Sur le plan national, la FENPROSE devra se rapprocher de la DAPS afin
que dans la mise en place de linterprofession, quelle soit lorganisme de
reprsentation des intrts de producteurs. Ce rapprochement avec la DAPS se
justifie travers les disposition de larticle 25 de la LOASP qui dispose : Les
groupements dorganisations professionnelles reprsentatives de la production
agricole, de la transformation et de la commercialisation de produits agricoles,
peuvent faire l'objet d'une reconnaissance en qualit d'organisations
interprofessionnelles agricoles par l'autorit administrative comptente, aprs
avis du Conseil Suprieur dOrientation Agro-Sylvo-Pastorale vis larticle 75,
soit au niveau national, soit au niveau d'une zone de production, par produit ou
groupe de produits dtermins.
Une seule organisation interprofessionnelle agricole peut tre reconnue par
produit ou groupe de produits. Le PAFA tant un projet national et la DAPS un
dmembrement dune institution publique, linterprofession ssame qui sera
facilite travers cette convention sera la seule reconnue officiellement.
4-Affiliation une plateforme dOP.
-
Rapport provisoire : Synthse des tudes sur la filire ssame au Sngal de 2005 2011.
2011
36
Le ssame est produit dans le cadre dun systme reposant sur une agriculture
de type familiale. Les contraintes de production peuvent lgitimement tre
poses dans le cadre dun appui global aux exploitations agricoles familiales. Au
Sngal, le cadre national de concertation des ruraux (CNCR) est lune des
plateformes les plus reprsentatives du monde rural et ce titre, son avis est
sollicit par beaucoup de bailleurs pour llaboration ou la validation de projets
portant sur le dveloppement agro-sylvo-pastoral. Laffiliation de la FENPROSE
au CNCR permettra une prise en compte de ses proccupations dans des sphres
ou elle ne peut pas accder.
5-Plaider la diffusion des connaissances techniques : malgr la relative
jeunesse de la filire, la recherche agricole produit beaucoup dinnovations
techniques qui restent cependant mal connues des utilisateurs. Il sy ajoute que
litinraire technique du ssame nest pas encore bien maitris par bon nombre
dagents du conseil agricole. Il sagira de nouer des partenariats pour la
vulgarisation des rsultats de la recherche agricoles, la multiplication des
programmes de formation et des outils de diffusion des connaissances.
6-Plaider pour la rglementation des relations commerciales : La
commercialisation du ssame est le maillon trouble de filire. Dans le pass, la
FENPROSE a eu mener des actions de plaidoyer pour le renforcement des
contrles la frontire afin de scuriser la production nationale. Lefficacit de
cette mesure frein les fuites de production vers la Gambie voisine. Pour
contourner ces mesures, les entreprises exportatrices installes dans ce pays
voisin ont cre de succursales sngalaises et continuent de contrler lessentiel
de la production sngalaise de ssame. Du fait de lanarchie qui y rgne, toutes
les tentatives de financement et de soutien de la production par les oprateurs
de march ont chou (MEXIM, DTE, ANI, etc.) Il sagit de plaider pour la
mise en place dun cadre de concertation des acteurs de la filire pour
lassainissement des relations commerciales (dfinition dune fourchette de prix).
-
Rapport provisoire : Synthse des tudes sur la filire ssame au Sngal de 2005 2011.
2011
37
Il sy ajoute que la prservation de la qualit du ssame sngalais est un enjeu
fondamental dans pour la pntration de certains marchs exigeants comme le
Japon.
7-Nouer des partenariats pour plaider lapplication des mesures
daccompagnements aux OP prvues dans la LOASP.
La LOASP signe en juin 2004 est le cadre juridique de rfrence pour le
dveloppement agro-sylvo-pastoral. Elle prvoit dans ses dispositions le
renforcement des capacits des organisations professionnelles agricoles et le
financement du dveloppement agro-sylvo-pastoral. En effet, dans son article 13,
la stipule LEtat, en concertation avec les acteurs du dveloppement agro-
sylvo-pastoral, cre, conformment la loi des finances, un systme daide
publique aux organisations professionnelles agricoles, tel que prvu larticle 72,
dans un dlai de deux ans compter de la promulgation de la prsente loi. . Dans
le chapitre relatif au financement du dveloppement agro-sylvo-pastoral, larticle
72 prvoit la mise en place dun Fonds National de Dveloppement Agro-Sylvo-
Pastoral (FNDASP), destin au financement, notamment, du conseil agro-sylvo-
pastoral et de lappui aux organisations professionnelles agricoles. La loi a t
signe par le Prsident de la rpublique le 04 juin 2004. Depuis lors, le systme
daide public aux organisations professionnelles agricoles nest pas mis en uvre.
La FENPROSE en saffiliant au CNCR plaidera pour une action concerte de
toutes les organisations professionnelles agricoles travers un mmorandum
destines au prsident de la rpublique, au snat et lassemble nationale pour
la mise en uvre des mesures daccompagnement prvus dans la LOASP. Cette
revendication porte dans le mmorandum sera soumis tous les dputs et
snateurs qui ont leur base politique dans une zone de concentration du ssame
afin quils soient les vecteurs de transmission.
-
Rapport provisoire : Synthse des tudes sur la filire ssame au Sngal de 2005 2011.
2011
38
VI- Recommandations pour une meilleure mise en uvre des stratgies
de plaidoyer.
Loprationnalisation de la stratgie de plaidoyer propos est prsente dans la
matrice suivante. Cependant, laspect mobilisation des ressources pour le
droulement de la campagne de plaidoyer nest pas pris en compte dans ce
document.
-
Rapport provisoire : Synthse des tudes sur la filire ssame au Sngal de 2005 2011.
2011
39
Matrice dactions dans le cadre du plaidoyer pour la leve des contraintes au dveloppement de la filire ssame.
ACTIONS OBJECTIFS CIBLES MISE EN OEUVRE PARTENAIRES
POTENTIELS
Sensibilisation des dcideurs
sur limportance du ssame
dans les conomies locales et
rgionales.
Obtenir plus de soutien pour la
filire pour le dveloppement
de la filire (subvention des
intrants, matriel agricole,
soutien aux OP, etc.)
Ministre de lagriculture ;
Collectivits locales (conseils
rgionaux, mairies ect) ;
Les dputs ;
Les organismes et projets de
lutte contre la pauvret, de
protection de lenvironnement,
etc.
Faire un mmorandum sur le
ssame en mettant laccent
sur :
Les revenus gnrs pour les
populations locales ;
La possibilit de valorisation
des terres marginales ;
Les aptitudes du ssame la
rgnration des sols ;
Les contraintes au
dveloppement de la filire et
perspectives offertes si elles
sont leves.
ISRA, INP, ANCAR.
Exploitation des opportunits
offertes par lenvironnement
institutionnel.
Faire profiter le maximum
dOP la base des
opportunits offertes par les
projets prsents au niveau
local et asseoir la lgitimit de
la FENPROSE par
Organisations de producteurs
qui sont au niveau local et
rgional dans les zones
dimplantation des projets
appuyant la filire ssame.
Sensibiliser les OP sur les
opportunits existantes au
niveau local et rgional.
Adopter une structuration de
type zonale pour la FENPROSE
PAFA, ANASAME,
-
Rapport provisoire : Synthse des tudes sur la filire ssame au Sngal de 2005 2011.
2011
40
llargissement de sa base. afin de bnficier des
opportunits locales ou
rgionales.
Se Rapprocher de la DAPS et
des autres dmembrements du
ministre de lagriculture.
Asseoir sa lgitimit et
confirmer la FENPROSE
comme reprsentant des
organisations de producteurs
de ssame.
Cabinet du Ministre de
lagriculture ;
Direction de lagriculture ;
DAPS.
Inviter systmatiquement les
diffrentes institutions
cibles toutes les activits
de caractre national
organise par le FENPROSE ;
Envoyer rgulirement les
rapports dactivits;
Envoyer chaque anne la mise
jours du rpertoire des OP
membres de la faitire.
DRDR, Direction de
lAgriculture, DAPS,
Intgrer une plateforme dOP
de dimension nationale.
Nouer des alliances, faire
porter les proccupations de la
FENPROSE dans des sphres
de dcision ou elle na pas
accs.
CNCR, FONGS, Confdration
Paysanne, Syndicat
DIAPANDO ect
Se renseigner et visiter
lensemble des plateformes
dOP prsentes sur le
territoire et dposer une
demande daffiliation au sein
de celle avec la quelle
FENPROSE partage les mmes
valeurs et la mme vision.
CNCR, FONGS, Confdration
Paysanne, Syndicat
DIAPANDO ect
Plaider la diffusion des
connaissances techniques.
ISRA, ANCAR, CENTRES DE Collaboration avec la
recherche pour la diffusion
ISRA, ANCAR, RTS et autres
mdia
-
Rapport provisoire : Synthse des tudes sur la filire ssame au Sngal de 2005 2011.
2011
41
des rsultats dj obtenus ;
Rechercher des financements
pour lorganisation de
sminaires de capitalisation et
partage des rsultats ;
Solliciter auprs des mdia la
diffusion dmissions (radio et
ou tlvision) sur le ssame
(Rni com com ; plein champs).
Plaider la rglementation des
relations commerciales.
Assainir les relations
commerciales, dfendre les
intrts de producteurs et
amliorer la qualit du ssame
origine Sngal.
Oprateurs de march ;
Chambres de commerce;
Ministre du commerce
Plaider pour :
La mise en place dun cadre de
concertation des acteurs (OP
et acheteurs) ;
La mise en place dun systme
dinformation sur le march.
Fixation dun prix plancher
permettant une garantie de
revenue minimum pour le
producteur.
La mise en place dun
rfrentiel qualit du ssame
Sngal.
DAPS, PAFA, ASEPEX,
Fondation origine Sngal ect
Plaider pour lapplication des Obtenir du gouvernement dans Prsidence de la rpublique ; Affiler la FENPROSE une CNCR, FONGS et autres
-
Rapport provisoire : Synthse des tudes sur la filire ssame au Sngal de 2005 2011.
2011
42
mesures daccompagnements
aux OP prvues dans la LOASP.
le moyen terme lapplication
des dispositions de la LOASP.
Notamment larticle 13 relative
loctroi dune aide publique
aux organisations
professionnelles agricoles et
larticle 72 concernant la mise
en place dun Fonds National
de Dveloppement Agro-Sylvo-
Pastoral (FNDASP), destin au
financement, du conseil agro-
sylvo-pastoral et de lappui aux
organisations professionnelles
agricoles.
Ministre de lagriculture ;
Dputs et snateurs ayant
leur base politique dans les
zones rurales les plus
dfavorises ;
grande plateforme nationale
dOP ;
Celer des alliances avec
dautres OP et organisations
de la socit civile ;
Demander le soutien dONG
ayant une grande exprience
dans le plaidoyer institutionnel
(AVSF, OXFAM, etc.)
Organisation de colloques et
sminaires sur les impacts
rels du vote de la LOASP
dans lconomie agricole et les
effets induits par le retard de
la mise en uvre des mesures
daccompagnements.
Campagnes mdiatiques
plateformes dOP.
ONG (VECO, AVSF, OXFAM,
ect)
-
Rapport provisoire : Synthse des tudes sur la filire ssame au Sngal de 2005 2011.
2011
43
ANNEXES.
ANNEXE 1 : Liste des documents consults.
1- Etude sur les filires agricoles : Etude pilote sur le ssame, VECO
(Rapport final, fvrier 2006).
2- Etude de march sur les produits du Fonio, du ssame et de la banane
locale (Rgion de Dakar), Baobab des Saveurs, mai 2007.
3- Chaine de valeur ssame-Sngal : Analyse et cadre stratgique
dinitiative pour la croissance de la filire, (USAID, CE janvier 2008).
4- Etude de la filire ssame pour AVSF, Cabinet Baobab des Saveurs, avril
2010.
5- Etude approfondie de la filire ssame dans le bassin arachidier, PAFA,
ralis par BAMTAARE, fvrier 2011.
6- Loi dOrientation Agro-Sylvo-Pastorale du Sngal. Loi N2004-16 du 04
juin 2004.
7- Guide pour llaboration, la mise en uvre et lvaluation dune stratgie
plaidoyer pour accompagner les partenaires du sud dans leurs actions de
plaidoyer, AVSF, avril 2009.
-
Rapport provisoire : Synthse des tudes sur la filire ssame au Sngal de 2005 2011.
2011
44
ANNEXE 2 : Matrice de synthse des contraintes identifies par les diffrentes tudes sur la filire ssame.
SEGMENTS DE LA FILIERE ETUDE VECO (2006) ETUDE PCE (2008) ETUDE AVSF (2010) ETUDE PAFA (2011)
SEG
MEN
T D
E LA
PR
OD
UC
TIO
N
Faible accs la terre (mme si cest moins accentu pour le ssame qui saccommode des terres marginales)
Faible accs la terre pour les groupes vulnrables, mais ce problme nest pas spcifique au ssame.
Pas daccs aux semences de qualit.
Faible accs aux semences de qualit (inexistence dune filire semencire, mlange varital, multiplication des distributeurs de semence).
Faible accs aux semences de qualit (varits bigarres)
Faible accs aux semences de qualit.
Pas daccs aux engrais. Pas daccs aux engrais Problme de fertilit des sols.
Faible accs aux quipements adquats (problme de semis)
Manque de matriel agricole qui limite les emblavures, absence de disc de semis adapt
Manque de matriel agricole, faible mcanisation de la culture
Manque de maitrise des dates de semis, d au manque de matriel adapt et la pression sur le matriel existant dans lEAF.
Faible accs aux techniques de production (absence dun systme de renforcement des capacits)
Non maitrise de lITK (de la date de semis, la priode de rcolte et la conservation), inadquation ou faible prsence de service de conseil agricole.
Faible maitrise de litinraire technique (date de semis, dsherbage, rcolte, technique de schage)
Dficit de formation aussi bien chez les producteurs que dans le dispositif de conseil agricole. Pas de maitrise des ITK (de la date de semis au post rcolte).
Absence de dmultiplication des formations reues sur le ssame (dficit de RH).
Dficit de structuration des producteurs surtout dans le bassin arachidier. Globalement, la majorit des OP sont informelles.
Dficit de structuration, les producteurs ne se reconnaissent pas en leurs organisations.
-
Rapport provisoire : Synthse des tudes sur la filire ssame au Sngal de 2005 2011.
2011
45
Inefficacit ou inexistence dun systme de suivi
Absence de statistiques fiables sur la production.
Pas daccs au crdit, ce qui influe sur les autres contraintes.
Pas daccs aux financements pour les producteurs
SEG
MEN
T D
E LA
CO
MM
ERC
IALI
SATI
ON
Faible niveau dinformation des producteurs sur les marchs et faibles capacits de ngociation
Atomisation de loffre. Dficit dinformation sur les dterminants du prix du ssame.
Atomicit de loffre, faible niveau dinformation des producteurs sur les prix.
Atomicit de loffre, commercialisation individuelle.
Faible capacit de ngociation pour un prix juste pour les producteurs (faible niveau de structuration, absence dun centre de groupage gr par les producteurs pour faciliter laccs au produit et harmoniser les prix, absence dun fonds de roulement permettant aux OP de financer de faon autonome la commercialisation et de saffranchir des intermdiaires et des exportateurs qui dterminent les rgles du jeu)
Instabilit du prix au producteur, Faible accs au financement pour les OP, non respect des contrats de commercialisation
Manque de respect des contrats de commercialisation par les producteurs
Concurrence des collecteurs ; Faible capacit de ngociation des OP qui sont cartes de la commercialisation ; Dficit daccs aux financements pour les OP ; Faible niveau de structuration qui entraine le non respect des contrats par les producteurs,
Taux dimpuret lev. Taux dimpuret lev, malgr la distribution de bches et sacs de rcoltes.
SEG
MEN
T D
E
LA
TRA
NSF
OR
MA
TIO
N
PRESSES ATRISANALES : Matriel obsolte, absence de pices de rechange, enclavement des lieux dimplantation des presses, faible taux dextraction, baisse
Faible niveau de rendement des presses.
Faibles rendements de trituration
Faible niveau de productivit des presses artisanales (taux dextraction) et manque de comptitivit par rapport aux produits de substitution.
-
Rapport provisoire : Synthse des tudes sur la filire ssame au Sngal de 2005 2011.
2011
46
de frquentation des presses par les producteurs qui sont courtiss par collecteurs (faible niveau de comptitivit de la transformation)
FAOUNE : Faible taux dextraction, absence de pices de rechange et mvente de la production et difficult datteindre un seuil de rentabilit
Concurrence de lapprovisionnement des units de transformation par les collecteurs (dficit de comptitivit de la transformation sur la commercialisation)
Dficit de comptitivit de la transformation par rapport la commercialisation.
Dficit de formation. Faible diversification de la gamme des produits transforms
Dficit de promotion des produits du ssame.
Absence de dbouchs pour les produits transforms
Dficit de promotion et de marketing des produits du ssame qui sont mconnus des populations.
Faible professionnalisation et inexistence danalyses et de certification des produits par les institutions habilites et comptentes
Faible professionnalisation des acteurs, manque de respect de la rglementation.
Dficit daccs au financement.
Dficit daccs au financement pour avoir un fonds de roulement.
Pour la filire industrielle, pertes de parts de march sur la collecte (concurrence des exportateurs)
Taux de dchet lev.
-
Rapport provisoire : Synthse des tudes sur la filire ssame au Sngal de 2005 2011.
2011
47
CO
NTR
AIN
TES
TRA
NSV
ERSA
LES
Dficit de structuration et de professionnalisation des acteurs.
Dficit de structuration et de professionnalisation des acteurs.
Absence dun cadre de suivi valuation efficace.
Pas de politique clairement dfinie.
Pas de politique clairement dfinie.
Dficit daccs au financement.
Dficit daccs au financement.
Manque de coordination entre les acteurs.
Manque de coordination entre les acteurs.
Manque de coordination entre les acteurs.