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    REPOBLIKANI MADAGASIKARA

    ___________________________________________________________________

    Programme de soutien aux ples de microentreprises rurales etaux conomies rgionales (PROSPERER)

    TUDE DE CAS PROGRAMME PAYS MADAGASCAR

    La contractualisation, une solution pour faciliter laccs au march desproducteurs ruraux ?

    tude au sein des communes dAnkaramena et dAmbinaniroa

    Direction: Caroline Bidault, Charge associe du programme FIDA Madagascar

    Rdaction: Sandrine Wattiez

    Novembre 2012

    Les opinions exprimes dans cette tude sont celles du/des auteur(s) et ne refltent pas ncessairementcelles du Fonds international de dveloppement agricole (FIDA).

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    Table des matires

    .......................................................................................Liste des abrviations 3

    ....................................................................................................1. Introduction 4

    ...................................................................2. Prsentation de la zone dtude 4

    ...................................................................2.1 Flux de commercialisation 5

    .........................3. Catgories dacteurs au sein des filires mas et manioc 6

    .................................................................3.1 Typologie des exploitations 6

    .........................................3.2 Catgories dacteurs en amont de la filire 7

    ..........................................3.3 Catgories dacteurs en aval des filires 10

    .........................4. Stratgies de commercialisation des diffrents acteurs 10

    ...............................................................4.1 Stratgies des producteurs 11

    ...............................4.2 Stratgies des intermdiaires et des collecteurs 12

    .........................................5. La contractualisation au sein de PROSPERER 12

    .......................................................6. Les actions menes par PROSPERER 14

    ......6.1 Lusine de transformation du manioc en farine de haute qualit 14

    ..............................................................6.2 Cas de Livestock Feed LTD 15

    ...........................7. Bilan et amliorations possibles des actions ralises 16

    ...............................................................................7.1 Le cas de lusine 16

    ..........................................................7.2 Le cas de Livestock Feed LTD 17

    .................................................................................................8. Conclusions 18

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    Liste des abrviations

    FIDA Fonds international de dveloppement agricole

    GUM Guichet unique multiservices

    LFL Livestock Feed LTD

    MER Microentreprise rurale

    OM Oprateur de march

    OP Organisation de producteurs

    PARECAM Programme dappui la rsilience aux crises alimentaires de Madagascar

    PROSPERER Programme de soutien aux ples de microentreprises rurales et aux

    conomies rgionalesPSE Prestataire de services aux entreprises

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    1. Introduction

    Les producteurs des zones rurales de Madagascar rencontrent frquemment des difficults commercialiser leurs produits. Pour tenter damliorer laccs aux marchs pour les

    producteurs ruraux, le Programme de soutien aux ples de microentreprises rurales et auxconomies rgionales (PROSPERER), financ par le Fonds international de dveloppementagricole (FIDA), a mis en place des activits de restructuration des filires dans la rgion deHaute Matsiatra.

    Lapproche retenue par le projet consiste encourager les producteurs tablir des contratsformels avec les oprateurs de march, de faon leur permettre de mieux sinsrer dans lesfilires haut potentiel et de bnficier dun meilleur accs au march. Cette approche vise

    par ailleurs rendre les filires plus performantes, au bnfice de tous les acteurs.

    Les filires ont t identifies suivant le nombre de producteurs et dentrepreneursinitialement prsents dans la rgion, et limpact conomique que le dveloppement de cesfilires pourrait avoir sur la rgion. Dans la rgion de Haute Matsiatra, plusieurs filires sont

    considres comme prioritaires : les filires vanneries, soie, miel, huiles essentielles,arachides et, celles qui nous intressent plus particulirement, les filires mas et manioc. Lacontractualisation permet non seulement de travailler sur la structuration des filires, maiscette approche induit aussi une diminution de linstabilit lie la commercialisation des

    produits.

    Dans ce contexte, il est important de comprendre les difficults que les producteurs de largion de Haute Matsiatra rencontrent lors de la commercialisation de leurs produits. Cettetude se propose donc danalyser les stratgies de commercialisation des producteurs de maset de manioc dans le district dAmbalavao, et plus particulirement dans les communes

    dAnkaramena et dAmbinaniroa.

    2. Prsentation de la zone dtude

    Le site comprend les communes dAnkaramena et dAmbinaniroa. Elles se situent respectivement deux heures et trois heures et 15 minutes de Fianarantsoa, la capitale de largion de Haute Matsiatra. Le chef-lieu de la commune dAmbinaniroa est situ 12 kilomtres de la route nationale 7 et est reli celle-ci par une piste praticable toutelanne. Un bon nombre de villages est toutefois inaccessible lors de la saison des pluies.

    Les communes dAnkaramena et dAmbinaniroa ont une population respectivement de 8 239et de 19 616 habitants, ce qui reprsente une densit de population variant entre 20 et39 habitants au kilomtre carr.

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    Figure 1: Chefs-lieux d'Ankaramena et d'Ambinaniroa

    Les secteurs de llevage et de lagriculture sont tous deux des secteurs clefs pour 85 pour

    cent des mnages de la commune dAnkaramena. En revanche, dans la communedAmbinaniroa, lagriculture concerne 85 pour cent des mnages, contre 20 pour cent pourllevage.

    Les secteurs du transport et du commerce sont en pleine croissance. tant donnlenclavement de la zone, les producteurs mnent souvent une double activit. Afin dassurerdes rentres dargent supplmentaires, ils comblent les faibles revenus lis la production entransportant ou commercialisant eux-mmes les produits. Ce schma ne sapplique toutefoisquaux producteurs ayant un minimum de fonds ou tant dj en rapport avec ces secteurs.

    2.1 Flux de commercialisation

    Pour la sous-filire manioc sec, La rgion de Haute Matsiatra, et plus particulirement ledistrict dAmbalavao, constitue une des plus importantes zones dapprovisionnement des

    principaux marchs dAntananarivo et dAntsirabe.

    Pour les sous-filires mas et manioc sec, la rgion alimente deux types de marchs : lesmarchs dapprovisionnement des mnages et lapprovisionnement des provenderies.

    Les communes dAmbinaniroa et dAnkaramena alimentent principalement les provenderiesdAntsirabe et dAntananarivo, ainsi que les marchs de Fianarantsoa et dAntananarivo. En

    priode de crise, les produits sont galement achemins dans le sud du pays.

    Les varits1 cultives dans cette zone sont des varits principalement destines auxprovenderies. Elles peuvent cependant tre vendues2 pour lalimentation humaine aprstransformation en farine alimentaire.

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    1 Varits des,nes la provenderie : Sarigasy Maintsatolia Beamboany

    2 La diffrence entre la farine animale et la farine pour lalimenta,on humaine ne vient pas de la varit

    transforme mais seulement de la grosseur du tamis.

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    3. Catgories dacteurs au sein des filires mas etmanioc

    3.1 Typologie des exploitations

    On retrouve quatre diffrents types dexploitations dans les deux sites tudis. Ils sontcatgoriss suivant la taille des exploitations, indiffremment du type de cultures. Les

    itinraires techniques explicits dans les points relatifs au mas et au manioc sont semblablespour chaque type dexploitation.

    Petites exploitations : ce type dexploitation possde moins dun hectare pourlensemble des cultures. Les exploitations sont gnralement diversifies, avec un fortmorcellement parcellaire. Elles sont destines, principalement, lautoconsommation.La vente occasionnelle sert combler les besoins de la famille. Le stockage estrarement pratiqu par manque de moyens financiers. Les exploitations de ce type

    possdent rarement leur propre matriel agricole.

    Exploitations moyennes : exploitations de 1 5 ha. Ce type dexploitation estmajoritaire dans les deux sites3. Les producteurs y cultivent principalement dumanioc, du mas et du riz. Les cultures de mas et de manioc sont destines

    principalement la vente ; une petite partie seulement est garde pourlautoconsommation et lalimentation du btail. Gnralement, les productions sontstockes puis revendues en priode de soudure. Ce type dexploitation possde une deux charrues bufs.

    Grandes exploitations : exploitations de plus de 5 ha. Ce type dexploitation, plusrare, se rencontre par exemple chez les grands collecteurs locaux. Les grandes tapes

    culturales sont ralises par de la main duvre rmunre. Elles possdent tout lematriel agricole ncessaire.

    Pour ces trois types dexploitations prsentes, les surfaces cultivables en riz irrigu sontlimites. En effet, la prsence ou non des rizires ainsi que la taille de celles-ci, dpendentessentiellement des terres acquises par hritage. Il est, ds lors, difficile, voire impossible,

    pour un agriculteur de sous-louer ou dacqurir des terres irrigues pour cultiver le riz, sicelles-ci ne lui ont pas t transmises par succession.

    Exploitations spcialises dans la culture de manioc : elles ont un caractre bienspcifique. Lors du Programme dappui la rsilience aux crises alimentaires de

    Madagascar (PARECAM), 80 jeunes ont t installs dans la communed'Ambinaniroa. Ils ont pu bnficier de formations sur la culture du manioc, et 400 hade terrains ont t dlimits suivant les courbes de niveau, puis redistribus aux

    jeunes, raison denviron 4 ha par personne.

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    3 Les typologies ont t ralises sur base denqutes de terrain. Il nexiste actuellement pas de donnes sur la

    typologie des producteurs de mas ou de manioc dans le district dAmbalavao.

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    Figure 2: Productrice de manioc

    3.2 Catgories dacteurs en amont de la filire

    Les producteurs de cette zone sont ce quon pourrait qualifier de grosproducteurs . Ils vendent une quantit ngligeable des produits au march4 ; la ventese fait, plus gnralement, directement un des diffrents acteurs de la filire(dmarcheurs, collecteurs, intermdiaires).

    Dmarcheurs / producteurs : pour augmenter leurs sources de revenus, certainsproducteurs possdant une charrette partent la rechercher de produits pour quelquesintermdiaires, les collecteurs locaux.

    Les dmarcheurs sont rattachs soit des intermdiaires, soit des collecteurslocaux. Leur rle est de prospecter au sein de leur village afin de rassembler les

    produits commands par leur(s) patron(s). Ils travaillent sur les fonds fournis par lescollecteurs. Un collecteur travaille gnralement avec plusieurs dmarcheurs parvillage.

    Les rabatteurs : leur rle est daiguiller les collecteurs extrieurs vers desintermdiaires ou des producteurs. Ils prospectent travers les villages et identifientles quantits stockes par les producteurs et les intermdiaires. Ils sont indpendants.Ils ne travaillent pas pour des intermdiaires en particulier et sont pays parcommission.

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    4 La raison principale est que le march local a un faible pouvoir dabsorp,on

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    Les intermdiaires sont diviss en deux catgories : les plus petits travaillent pour lecompte dun ou de deux grossistes, et les intermdiaires ayant une certaine anciennetet une clientle importante et diversifie peuvent travailler leur propre compte.

    Ces derniers types dintermdiaires travaillent sur fonds des clients et, en partie, sur fondspropres. Leur rle consiste amasser les produits locaux en priode de rcolte. Ils travaillentavec les dmarcheurs qui vont rechercher les produits locaux dans les diffrents villages.

    Lorsque les intermdiaires ont obtenu assez de produits pour remplir un camion de 30 tonnes,soit ils contactent leurs clients, soit ils les vendent aux collecteurs extrieurs de passage.Certains tentent daugmenter leurs revenus en soccupant eux-mmes du transport jusquaumarch. Il est noter que ce type de stratgie est exceptionnel cause du manque de moyensfinanciers.

    Figure 3: Maison d'un collecteur, facilement identifiable grce la prsence dune balance devant la

    maison

    Les collecteurs locaux sont des acteurs en plus petit nombre, mais en situation demonopsone : ils possdent dans la filire une place importante due leur positionsociale. Ils sont souvent, eux-mmes, de gros producteurs. Malgr les tarifs bas quils

    pratiquent, les producteurs leur vendent les produits pour des raisons sociales . Eneffet, ce sont gnralement les personnes les plus nanties du village. Ils aident les

    producteurs du village en rendant divers services tels que prt dargent, prt dematriel, achat de mdicaments, etc. En contrepartie, les villageois doivent leur vendre

    leur production lors de la priode de rcolte. Ils travaillent gnralement sur fondspropres et quelque peu sur lavance des clients. Ils ont des relations fidlises avecquelques clients.

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    Les collecteurs extrieurs prospectent sur de plus larges tendues. Ils travaillent enmajorit pour les provenderies dAntsirabe et dAntananarivo. Ils fonctionnent lamajorit du temps avec les intermdiaires, pour des raisons de scurit et vu lemanque de confiance des gens de la rgion envers les trangers.

    Les communes dAnkaramena et dAmbinaniroa tant situes une centaine de kilomtres dumarch du district, les producteurs sont dans limpossibilit de transporter eux-mmes leurs

    produits sur ce march5. Il est noter que le march local est relativement restreint avec unetrs faible capacit dabsorption : il est souvent rserv la vente des produits frais. Les

    producteurs sont contraints de vendre leurs produits un des acteurs spcialiss dans lacollecte des produits.

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    5 Les produits prissables et / ou facilement transportables ne suivent pas la mme voie de commercialisa,on.Des taxisbrousse sont affrts tout par,culirement pour rejoindre les villes de Fianarantsoa et dAmbalavao

    les jours de march. Les producteurs peuvent ainsi aller vendre des produits tels que tomates haricots et

    voanjobory sur le march. En effet il nexiste pas de systme de collecte pour ces produitsl.

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    Les chefs-lieux de la commune dAnkaramena tant situs sur la nationale 7, les acteursrencontrs sur ce village se limitent aux producteurs, intermdiaires, collecteurs extrieursainsi aux dmarcheurs des villages plus loigns.

    En revanche, pour la commune dAmbinaniroa, vu lenclavement de la zone, les quantitsproduites et les larges tendues de prospection favorisent laugmentation du nombredacteurs. Sur ce site, tous les types dacteurs prsents prcdemment sont prsents.

    La collecte des produits, la diffrence des autres villages, ne se fait pas exclusivement lesjours du march. Les diffrents acteurs spcialiss dans la collecte des produits peuventobtenir quotidiennement les quantits ncessaires au remplissage des camions, et ce grce laction de prospection des dmarcheurs qui travaillent sans relche.

    Figure 4 (gauche): Monticule de manioc.Figure 5 (droite): Chargement et transport du manioc vers Antsirabe

    3.3 Catgories dacteurs en aval des filires

    Les grossistes / dtaillants : ils ont des relations fidlises avec les collecteurs. Ils travaillentgnralement avec deux ou trois collecteurs prospectant sur des zones distinctes. Lesgrossistes / dtaillants vendent diffrents produits en gros ou au dtail6 tels que des chips, des

    bougies et autres. La vente du mas et manioc sec (transform ou non) est souvent secondaire.

    Les dtaillants : ils sont spcialiss dans la vente des produits locaux. Ils travaillent avec un

    certain nombre de collecteurs avec lesquels ils entretiennent des relations fidlises, basessur la confiance. Ces dtaillants peuvent tre soit des vendeurs permanents (pavillons auniveau du march), soit des vendeurs occasionnels (vente seulement le jour du march.)

    4. Stratgies de commercialisation des diffrents acteurs

    Diverses stratgies sont mises en place par les diffrents acteurs de la filire pour parer auxproblmes de commercialisation.

    Ce point tente de faire une prsentation non exhaustive des stratgies existantes.

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    6 La province de Fianarantsoa est le seul endroit o lon rencontre simultanment des grossistes et des

    dtaillants. Cest lgalement interdit.

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    4.1 Stratgies des producteurs

    Les producteurs sont les acteurs de la filire rencontrant le plus de difficults. Ce sont donceux qui ont dvelopp le plus de stratgies pour faire face tous les obstacles. Les types et lenombre de stratgies des producteurs sont fonction de la quantit de produits vendre (etdonc la taille de leurs parcelles), ainsi que de lloignement et de la difficult daccder aumarch urbain.

    Les stratgies de commercialisation rencontres sur ce site diffrent principalement en raisondes plus grandes quantits commercialises et de la forte concurrence entre les producteurs.

    On recourt peu aux systmes dentraide par souci de gain de temps et defficacit. De plus,les gens de cette rgion privilgient le fait dtre rmunrs pour le travail accompli.

    Les quantits produites tant plus importantes, les producteurs peuvent stocker jusqu lapriode de soudure et vendre occasionnellement une partie de leur production pour faire faceaux besoins du mnage.

    Les marchs de proximit tant des petits marchs faible capacit dabsorption, les produitsdoivent tre ncessairement commercialiss en dehors de la zone. Pour ce faire, les

    producteurs nont le choix quentre deux types de ventes :

    vente aux dmarcheurs / collecteurs locaux

    vente aux collecteurs extrieurs

    Le choix sopre suivant divers critres :

    Capacit de transport : si le producteur ne possde pas de charrette, il sera ds lorsdpendant des dmarcheurs pour vendre ses produits un prix souvent nonrmunrateur. Sil est, au contraire, propritaire dune charrette, il peut se dplacer

    jusquau lieu de transaction et y amener ses produits. Il peut vendre ses produits soitaux intermdiaires, soit aux collecteurs locaux, soit directement aux collecteursextrieurs.

    Gains financiers : Les producteurs, lors de la priode de commercialisation, font toutdabord la tourne des oprateurs de marchs afin de sinformer des prix en cours.Bien quoccasionnelle, la vente auprs des collecteurs extrieurs est la plusavantageuse. La commercialisation par un collecteur local ou un intermdiaire est

    plus frquente mais moins rmunratrice. Obtenir le maximum de gains possibles,mais aussi le caractre urgent ou non davoir de largent en main, influenceront lavente.

    Pour des raisons sociales : beaucoup de producteurs dlguent la commercialisationde leurs produits un des oprateurs du march local. Cette pratique est base sur laconfiance mutuelle et aussi sur des raisons dordre social. Les producteurs de cettezone ont peu confiance en les trangers. En effet, par le pass, certains producteursont t escroqus par des collecteurs extrieurs7. De plus, bon nombre des producteurs

    prfrent vendre leurs produits aux collecteurs locaux. En effet, ces collecteurs sont

    souvent aiss et, occasionnellement, leur prtent de largent ou leur viennent en aide.

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    7 Exemples : mise en circula,on de faux billets ; u,lisa,on de balance truque

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    Les producteurs de la rgion prfrent donc vendre aux locaux, mme pour un prixmoins rmunrateur, car cela leur permet de sassurer ainsi de pouvoir compter surune aide en cas de besoin.

    4.2 Stratgies des intermdiaires et des collecteurs

    Ces oprateurs de march sont gnralement des collecteurs de lensemble des produits

    locaux et travaillent tout au long de lanne. Par cette diversification de produits et donc depriode de rcolte, ils sassurent des rentres dargent continues. Pour le transport desproduits, ltat octroie des permis suivant le type de produits transports. Dans notre cas, lestransporteurs et collecteurs possdent des permis spcifiques aux produits locaux (mas,manioc, haricots, pois de terre, voanjobory et riz). Lors du ramassage des produits, ils lescollectent dans lordre de priorit suivant : le riz, suivi du mas, du manioc sec, du haricots etensuite du voanjobory. Le riz, en effet, sert de base lalimentation malgache. Ils peuventdonc facilement lcouler sur le march. Lachat du mas est prfr au manioc, car il permetdobtenir de plus grands bnfices la revente. Lavantage du manioc rside en sa facilitdobtenir le tonnage demand par les clients en un temps relativement court.

    Figure 6 : Stock de mas d'un collecteur

    5. La contractualisation au sein de PROSPERER

    Le PROSPERER, travers la contractualisation, vise structurer les filires pour les rendreplus performantes, et donner aux producteurs la possibilit daccder au march ensinsrant au mieux dans ces filires.

    Le programme tente de rguler les changes entre les oprateurs de marchs et lesproducteurs, quils soient isoles ou regroups (en organisation de producteurs, encooprative ou en association). Cette dmarche est double objectif : faciliter lacommercialisation des produits pour les producteurs et assurer lapprovisionnement desmarchs urbains et/ou des units de transformations.

    Les objectifs spcifiques de PROSPERER sont les suivants8 :

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    8 h\p://www.fidafrique.net/rubrique1066.html

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    Aider les petits agriculteurs, y compris les personnes particulirement vulnrables, lesfemmes et les jeunes, mettre sur pied des activits conomiques rentables grce la

    passation directe de contrats entre leurs organisations de producteurs et les oprateursdu march dans des filires slectionnes

    Aider tous les acteurs des filires participer activement au dialogue, lchellergionale et nationale, de manire accder plus facilement aux marchs et obtenir

    une distribution plus quitable des bnfices

    Pour ce faire, lapproche de PROSPERER se dcline comme suit :

    Premirement, identifier les filires prioriser : cest--dire dterminer le produit pourlequel il existe une demande et pour lequel la structuration de la filire entranera un

    avantage comparatif pour la production rgionale. Lidentification des filiresprioritaires a t ralise via lanalyse des opportunits de marchs et des enqutesauprs des oprateurs de marchs.

    Dans ce cas-ci, les filires mas et manioc9 ont t choisies car, comme cela a t vuprcdemment, cette rgion est grande productrice de manioc et de mas. De plus, cesproduits sont essentiels pour la scurit alimentaire des mnages et la demande en estforte, tant de la part des marchs de consommation que des socits de transformation.

    Dautres filires, telles que la filire vannerie, miel, soie et huiles essentielles, sont

    considres comme des filires prioritaires pour la rgion de Haute Matsiatra.

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    9 Pour la rgion de Haute Matsiatra les filires vannerie soie et huiles essen,elles sont aussi des filires haut

    poten,el.

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    Deuximement, identifier les zones de productions et aider les producteurs crer desmicroentreprises (MER), et par la suite, se structurer en organisations

    professionnelles. La structuration des producteurs en microentreprises permet ceux-ci, et ce via des formations, dorganiser leurs activits en tenant des comptesdexploitation. Lintroduction de nouvelles technologies ne sera couronne desuccs que si elle se fait dans le cadre dune exploitation agricole bien gre etstructure10 .

    Troisimement, suite lanalyse de la demande des marchs ou des oprateurs demarchs, mettre en relation les producteurs aptes rpondre la demande de cesoprateurs de marchs et formaliser ces changes travers des contrats.

    Quatrimement, laborer des plans de mise niveau pour chaque MER individuelleet / ou OP constitue. Les besoins des MER et des OP sont identifis par les guichetsuniques multiservices (GUM), puis ceux-ci font appel des prestataires de servicesaux entreprises (PSE) pour organiser les formations. Ces formations consistent dune

    part permettre aux MER nouvellement formes dapprendre conduire leurs

    entreprises, via des cours de gestion. Dautre part, suite lidentification de lademande de loprateur de march (OM), il conviendra de donner des formations auxOP visant augmenter la qualit des produits des MER.

    Enfin, les premiers changes sont raliss entre lOP et OM. Paralllement,PROSPERER ralise des ngociations avec loprateur de march pour identifier lestermes du contrat. Lquipe de suivi-valuation suit les changes pour amliorer lesconditions de ces contrats.

    6. Les actions menes par PROSPERER

    Plusieurs projets en rapport avec la contractualisation sont actuellement mens parPROSPERER au sein de la rgion de Haute Matsiatra, dont deux au sein des filires mas etmanioc.

    Les autres projets de contractualisation mens ce jour par PROSPERER en Haute Matsiatraconcernent les filires vannerie, huiles essentielles et miel.

    Dans le cas de cette tude, les projets relatifs aux filires mas et manioc sont dvelopps etanalyss dans le point suivant. Le premier cas a pour but dexpliquer le futur projet questlimplantation dune usine de transformation du manioc en farine au sein de la communedAmbinaniroa. Le deuxime projet prsent ici concerne un contrat pass entre des

    producteurs de mas et une socit de transformation dnomme Livestock Feed LTD (LFL) .

    6.1 Lusine de transformation du manioc en farine de hautequalit

    Toute la rgion tant grande productrice de manioc, lcoulement des produits en priode dercolte est affect par larrive massive de manioc non transform sur le march, ce qui induit

    invitablement une baisse des prix. Les agriculteurs sont contraints de vendre leurs produitsaux collecteurs des prix nettement infrieurs aux cots de production.

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    10 Source : Eaton et Shepherd FAO 2002.

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    Afin de contrer cette difficult et doffrir de meilleurs dbouchs pour les jeunesproducteurs locaux ainsi quune plus-value la production, le projet a dcid de mettre enplace une unit de transformation du manioc en farine de haute qualit.

    Lusine sera installe vers la fin de lanne 2012. La biscuiterie JB pourrait tre son principalclient et ses besoins slveraient trente tonnes de farine par mois, ce qui reprsentecinq tonnes et demie par jour de manioc frais, fournies par les producteurs locaux.

    Pour permettre la production de farine de haute qualit, des conditions dapprovisionnementsont mettre en place. Tout dabord, lusine doit sassurer dobtenir le tonnage dsirquotidiennement.

    De plus, le manioc fourni lusine doit respecter certaines exigences :

    Il doit tre imprativement transform dans les douze heures suivant la rcolte.

    Une tude mene au Cameroun a conclu la ncessit dutiliser des tubercules demanioc de mme varit et du mme ge11 afin dobtenir une qualit identique lors dela production de farine.

    Enfin, les plants doivent tre maturit et possder une haute teneur en amidon ainsiquun taux dhumidit faible. Il faut privilgier les tubercules de dix douze mois carceux-ci donnent une farine avec une teneur en fibres trs faible.

    6.2 Le cas de Livestock Feed LTD

    Livestock Feed LTD (LFL) est une socit de transformation qui possde des usines deprovende situes prs dAntananarivo et de Diego Suarez. Cette socit fait face une

    demande croissante de la part du secteur avicole de Madagascar et il lui est impratif detrouver constamment des matires premires de qualit.

    Le programme dut satteler trouver une zone capable de rpondre la demande de LFL de300 tonnes de mas, raison de trente 30 tonnes de mas par semaine, pendant deux mois etdeux semaines. Une contractualisation a donc t mene par le programme PROSPERER dela rgion de Haute Matsiatra entre cette socit (LFL), un collecteur et des producteurs de largion.

    La socit contractante et le programme PROSPERER ont opt pour un contrat prix fixe. Lemas est un produit dont le prix fluctue considrablement au cours de lanne. Un prix moyen

    a donc t calcul sur la base des prix de lanne 2011. Le prix rendu lusine de la socit at fix 480 ariary par kilo12.

    Il tait question, au dpart, de raliser un contrat entre cette socit et une cooprative situe Iarintsena. Mais, suite aux mauvaises conditions climatiques13, les rcoltes de cette zonefurent insuffisantes pour rpondre la demande. Le contrat fut donc ralis avec ungroupement dAndonaka via lintermdiaire dun collecteur local.

    15

    11

    Source : Louis DJILEMO

    12 Comprend les frais de transport qui sont hauteur de 100 ariary par kilo.

    13 Les cyclones ont diminu les rendements voire dtruit les rcoltes dans certains cas.

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    7. Bilan et amliorations possibles des actions ralises

    Ce point prsente les facteurs limitants des cas prsents dans le point prcdent et tente deproposer des solutions pour amliorer ces changes.

    7.1 Le cas de lusine

    Actuellement, aucune organisation de lapprovisionnement nest mise en place. Ce manque destructure risque de poser des problmes ds les premiers jours de fonctionnement.

    Pour sassurer un approvisionnement constant en matires premires, suivant les conditionspralablement cites, lusine devra passer un contrat avec les producteurs. Les termes ducontrat seront abords dans le point recommandations .

    Le type de contrat mettre en place pourrait tre ralis suivant le modle centralis. Ce typede modle est propre cette situation et concerne un nombre lev de producteurs. Il ncessiteune coordination verticale, bien structure, pour assurer un contrle strict delapprovisionnement de lusine en quantits, mais surtout en qualit des produits.

    Lusine devra sengager fournir des services tels que la fourniture dintrants et des bouturescorrespondantes aux varits ncessaires lusine, et la distribution de formations sur lestechniques culturales en vue damliorer la qualit du manioc. Elle devra assurer galementla collecte des produits. Des techniciens / vulgarisateurs seront chargs du suivi des cultureset encadreront les producteurs.

    Le contrat devra stipuler les quotas de produits achets pour chaque producteur et le prixdachat de ceux-ci.

    Dans le calcul de rentabilit, il est important de prendre en compte quil faut assurer despayements aux producteurs qui soient attractifs et dont ils peuvent tirer des bnfices. Dans lecas contraire, il y a un risque de non-respect des contrats de la part des producteurs : en effet,ils seront tents daller vendre au plus offrant.

    Les goulets dtranglement se situeront au niveau de la mise en march du produit transformet de la main duvre :

    Du point de vue de la mise en march , une des conditions essentielles pour laprennisation de lagriculture contractuelle est lexistence dun march rentable pour unproduit spcifique. Ce nest malheureusement pas le cas ici : le projet a t labor pourrpondre la demande dun seul client. Un tel investissement, sans aucun parachute, faitcourir un grand risque tous les acteurs impliqus. Il serait bon de trouver dautres clients

    potentiels avant de lancer le projet. De plus, il semblerait que ce client ait propos une offresimilaire pour obtenir de la farine digname la FAO. Sa fiabilit et le srieux de sonengagement devraient tre vrifis.

    Le manioc a actuellement une mauvaise rputation : il est considr comme laliment dupauvre. La FOFIFA a men des tests au sein de certaines boulangeries : le pain pourraitincorporer 20 pour cent de farine de manioc sans en affecter le got. Malgr lapprciationdes clients, les boulangers nont pas voulu modifier leurs habitudes, par crainte de la raction

    ngative de leurs clients sils apprenaient que de la farine de manioc tait incorpore lors de lafabrication du pain.

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    Des campagnes de sensibilisation et dinformation sur de nouvelles et multiples utilisations dela farine de manioc pourraient tre mises en place. Cela permettrait daugmenter lesdbouchs.

    Au niveau de la main duvre, ce projet ncessite beaucoup doprations manuelles, tant pourlpluchage du manioc que pour la rcolte de celui-ci. Ce dernier point concerne les

    producteurs, mais aussi lusine, car lapprovisionnement doit tre constant et ce, tout le long

    de lanne. Le risque davoir une pnurie de main duvre est rel lors des priodes delabour, de semis et de rcoltes du riz. Le riz est primordial pour les Malgaches ; toute autreactivit devient secondaire pendant ces priodes.

    7.2 Le cas de Livestock Feed LTD

    Comme expliqu prcdemment, un premier contrat a dj t ralis entre les producteursdAndonaka et la socit de transformation LFL.

    Malheureusement, le contrat ne fut sign quentre le collecteur local et la socit detransformation, ce qui aura pour consquence daugmenter le pouvoir du collecteur, dj en

    situation de monopsone, au dtriment du pouvoir de ngociation des producteurs.

    La contractualisation, dans ce cas-ci, na pas t oprante. Lobjectif initial damlioration etde stabilisation des revenus des producteurs na pas t atteint. Le collecteur a pu, sansaucune contrainte contractuelle, continuer acheter les produits via les mmes collecteurs etaux prix du march sans sengager en aucune manire. Les producteurs nont toujours pasaccs au crdit, ni aux autres avantages lis la contractualisation.

    Les dsavantages de ce type de contractualisation avec un collecteur sont importants. Ce typede contrat dfavorise les producteurs et augmente le pouvoir des collecteurs : pouvoir dj

    important dans cette zone fortement enclave. Le producteur, de par sa position, est contraintde vendre des prix non rmunrateurs.

    PROSPERER devrait raliser des contrats directement avec les producteurs et avec lecollecteur comme intermdiaire. Les producteurs tant dans lindisponibilit actuellementdamener eux-mmes leurs productions jusqu Antananarivo (lieu o rside la socit LFL),les contrats devront inclure les collecteurs. Une des conditions de russite est que le collecteursoit juste un intermdiaire, et non le dpositaire du contrat. Des problmes surviennentlorsque la personne charge dtablir les contrats et dacheter les rcoltes exploite sa

    position14.

    Le contrat fut conclu uniquement pour et pendant la priode de rcolte, priode la moinsavantageuse pour les producteurs cest--dire au moment o les prix sont au plus bas : ceci futune nouvelle source de dsappointement. La contractualisation aurait d tre attentive offrirdavantage de dbouchs constants aux producteurs et ce, mme au-del des priodes dercolte.

    Le problme actuel rside dans le fait que certains villages, en dehors des priodes de rcolte,ne russissent plus vendre leurs produits, faute doprateurs de march. En effet, labsencede collecteurs ne leur permet pas de stocker leurs produits et de pouvoir ainsi vendre en

    priode de soudure, priode la plus favorable financirement. La contractualisation pourraitpermettre dtaler la priode de commercialisation dans le temps.

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    14 Source : C. Eaton et A. Sheperd FAO 2002

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    De plus, le contrat nest pas tabli sur du long terme : lavantage que reprsente lacontractualisation en diminuant les incertitudes des producteurs nest pas effective dans cecas-ci.

    Le type de contrat qui pourrait tre mis en place lors du prochain change devrait suivre undes modles suivants : le modle intermdiaire ou modle multipartite qui permet dintgrerPROSPERER dans les changes. Le choix du modle se fera en fonction des parties

    prenantes.

    Lobjectif initial tant damliorer la situation des producteurs, le type de contractualisationqui aurait davantage dimpact favorable sur les conditions de production et decommercialisation serait un contrat incluant des clauses relatives aux ressources, cest--direun contrat qui permet aux producteurs de jouir des services tels que conseils techniques etfourniture dintrants. Ces services pourraient tre fournis par LFL ou, dans le cas chant, parun prestataire de services.

    Au sujet de la fixation des prix, il est ncessaire que le systme de prix mis en place favorise

    lapprovisionnement de la socit de transformation au dtriment du march spot, et ce, enfixant un prix suprieur celui du march spot. Les prix sur les marchs spots ne sont pasfixes, ce qui tend accentuer les incertitudes lies la commercialisation. En fixant les prixdachat lors des ngociations entre producteurs et socits de transformation, lincitation prixsera plus efficace et limitera les ventes hors contrat.

    8. Conclusions

    La contractualisation peut tre une action efficace pour aider les producteurs commercialiserleurs produits seulement si PROSPERER ne perd jamais de vue le but principal d aider les

    producteurs ruraux commercialiser leurs produits et ce, en leur permettant dobtenir des prixassez rmunrateurs pour pouvoir faire vivre leur famille .

    Il existe quelques conditions sine qua non pour assurer la russite dun projet dagriculturecontractuelle.

    Une vision durable : Pour avoir un impact bnfique, la contractualisation doit tre ralisesur un engagement long terme. De plus, la contractualisation pourrait mener uneintensification des cultures. Il est du ressort des politiques publiques ou organismes

    encadrants de veiller ce quil y ait un respect de lenvironnement, en vitant lasurproduction ou, tout du moins, en adoptant des techniques culturales adaptes (la rotation,

    par exemple).

    Lquit : La taille des exploitations et le sexe du gestionnaire ne doivent pas tre des critressgrgatifs, au risque daccrotre lexclusion des plus pauvres.

    Un contexte juridique adapt : Si les politiques publiques ou les instances juridiques ne sontpas adaptes ce type de contrat, le non-respect des engagements ne pourra tre sanctionn,et ce, souvent au dtriment des producteurs.

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    Un contrat prenant en compte toutes les ventualits : Daprs la FAO15, plusieurs clausesdoivent tre mises en place qui spcifient les engagements rciproques des deux parties, pour

    parer toute ventualit. Ces clauses sont plus moins dveloppes suivant le type de contrat.

    Les clauses relatives au march : ces clauses concernent les modalits de vente etdachat (dates, lieux, prix) et les modalits de transport.

    Les clauses relatives aux ressources : dans le cas o lacheteur est prt procurerdivers services tels que la fourniture dintrants, matriels et conseils techniques. Cetteclause spcifie les services devant tre fournis par lacheteur et leurs modalits.

    Les clauses relatives la gestion : cette clause est utilise lorsque les produits doiventavoir une qualit spcifique et / ou suivre une technique de culture particulire. Dansce cas, les techniques culturales que doivent suivre les agriculteurs sont consignesdans cette clause.

    Une clause relative aux risques lis aux conditions climatiques. De sorte que si un

    vnement tel quun cyclone venait dtruire les cultures, les producteurs ne seraientpas en faute.

    La fixation des prix et modalits de payement : Ceux-ci doivent tre suffisammentrmunrateurs et attractifs pour diminuer les risques de vente hors contrat et permettre aux

    producteurs de tirer des bnfices des cultures. Les promoteurs doivent sassurer que lesagriculteurs auront des revenus nets suprieurs ceux quils auraient obtenus dans dautres

    activits, avec le mme risque ou un risque infrieur16.

    De plus, un prix fix davance transfre le risque de commercialisation du producteur vers

    lacheteur et offre une certaine scurit aux agriculteurs, tandis quun prix variable maintient

    un risque, une incertitude pour les agriculteurs17.

    15

    Source : Danau et al CSA 2011.

    16 Source : Eaton et Shepherd FAO 2002

    17 Source : Danau et al CSA 2011.