Etat des fouilles archéologiques en Provence. Thèses et...

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Chroniques . 1. J!:TAT DES FOUILLES ARCHJ!:OLOGIQUES EN PROVENCE Entremont. - Les fouilles faites avec la collabor ation de M. R. _'\. mbard se poursuivent sur le plateau acquis par les Monuments His toriques, qui sera prochainement libéde l'enclave de la Station de Radar. Sur l 'acro- pole de la capitale des Salyens a été mis au j our le 1( sanctuaire Il aux crânes , avec remploi de piliers ornés de t êtes sans bouche et d' un serpent; et sur la voie sacrée qui conduisait au temple de nouveaux fragments de statues , torses et têtes coupées avec imposition de la main gauche, sur le type des fragments déjà trouvés. (F. Benoit, Le sanctuaire aux « esprits Il d'Entre- mont, dans Cahiers ligures de Préhistoire et d'Archéologie, IV, I 955. p. 36-69) Salnt- Chamas. - Les fouilles méthodiques faites par M. P. Lafran et la Société des Amis du Vieux St-Chamas sur les bords de l' étang de Berre, au N ord de l' embouchure de l'Arc, au lieu dit Merveille, ont mis au jour des murs de petit appareil du 1er siècle et un égout dallé parfaitement conser vé, q ui montre l' importance du site. A été transport é au Centre de St-Chamas un fragment de fresque repré- sentant un équidé peint en rouge, attenant à un pan de mur écroudans l'étang; l'érosion a presque totalement fait disparaitre ce site peut-être la station d'Ad vicesimum de la voie de Marseille à Arles, qui avait été dé- crit au début du XIXe siècle (P. Lafran et G. Plantier, Saint-Cha,mas des origines à 1851. 1955). Or gon. - La prospection par M. L. Poumeyrol du site Sous le fort au pied de Notre-Dame-de-Beauvezet, lui a parmis de recueillir cinq chenets à tête de bêlier et des fragments de brique estampée, avec dessin linéaire et figures de sanglier et de cheval, dont certaines dotées d' un rebord ont pu appartenir à des autels - foyers. Cons tantine. - M. J. Gourvest, dans un article sur l'oppidum de Cons- tantine. à propos de la Civilisation des opPida en Provence occidentale fait l 'historique des fouilles précédemment faites par H. de Gérin-Ricard et le prof. M. Renard de Bruxelles et donne les résultats de sondages au pied du r empart; il publie le plan de l 'oppidum levé sur le terrain par M. J .-M. Rouquett e (Ogam, Rennes, VIII, 1956, fasc. 1). Fr éjus. - M. P.-A. Février a fait les premiers sondages préliminaires à l' achat par l 'Etat de la butte Saint-Antoine, dominant le port de Fréjus. Entourée d' une enceinte, elle renferme des const ructions avec canalisations d 'égout , ordonnées autour de cours, qui remontent à la créati on par Octave

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Chroniques

. 1. J!:TAT DES FOUILLES ARCHJ!:OLOGIQUES

EN PROVENCE

Entremont. - Les fouilles faites avec la collaboration de M. R. _'\.mbard se poursuivent sur le plateau acquis par les Monuments Historiques, qui sera prochainement libéré de l'enclave de la Station de Radar. Sur l 'acro­pole de la capitale des Salyens a été mis au jour le 1( sanctuaire Il aux crânes , avec remploi de piliers ornés de t êtes sans bouche et d 'un serpent; et sur la voie sacrée qui conduisait au t emple de nouveaux fragments de statues, torses et têtes coupées avec imposition de la main gauche, sur le type des fragments déjà trouvés. (F. Benoit, Le sanctuaire aux « esprits Il d'Entre­mont, dans Cahiers ligures de Préhistoire et d'Archéologie, IV, I 955. p. 36-69)

Salnt- Chamas. - Les fouilles méthodiques faites par M. P. Lafran et la Société des Amis du Vieux St-Chamas sur les bords de l'étang de Berre, au N ord de l'embouchure de l'Arc, au lieu dit Merveille, ont mis au jour des murs de petit appareil du 1er siècle et un égout dallé parfaitement conser vé, q ui montre l 'importance du site.

A été transporté au Centre de St-Chamas un fragment de fresque repré­sentant un équidé peint en rouge, attenant à un pan de mur écroulé dans l'étang; l'érosion a presque totalement fait disparaitre ce site peut -être l a station d'Ad vicesimum de la voie de Marseille à Arles, qui avait été dé­crit au début du XIXe siècle (P. Lafran et G. Plantier, Saint-Cha,mas des origines à 1851. 1955).

Orgon. - La prospection par M. L. Poumeyrol du site Sous le fort au pied de Notre-Dame-de-Beauvezet, lui a parmis de recueillir cinq chenets à tête de bêlier et des fragments de brique estampée, avec dessin linéaire et figures de sanglier et de cheval, dont certaines dotées d 'un rebord ont pu appartenir à des autels - foyers.

Constantine. - M. J. Gourvest, dans un article sur l'oppidum de Cons­tantine. à propos de la Civilisation des opPida en Provence occidentale fait l 'historique des fouilles précédemment faites par H. de Gérin-Ricard et le prof. M. Renard de Bruxelles et donne les résultats de sondages au pied du rempart; il publie le plan de l 'oppidum levé sur le t errain par M. J .-M. Rouquette (Ogam, Rennes, VIII, 1956, fasc. 1).

Fréjus. - M. P.-A. Février a fait les premiers sondages préliminaires à l'achat par l 'Etat de la butte Saint-Antoine, dominant le port de Fréjus. Entourée d 'une enceinte, elle renferme des constructions avec canalisations d 'égout , ordonnées autour de cours, qui remontent à la création par Octave

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ÉTAT DES FOUILLES ARCHÉOLOGIQUES EN PROVENCE 227

du port destiné à abriter la flotte prise à la victoire d'Actium (3r av. J.-C.) (Gallia, XIV, 195'6, p. 35-53) .

Le Ministère a prévu l'achat de la butte de la Plateforme renfermant le ,Prétoire, précédemment fouillée par le Dr Donnadieu et de la butte Saint­Antoine, qui sont les deux citadelles complémentaires du port de guerre.

Antéfixe de terre cuite représentant Artémis en « orante Il publiée par F. Benoit, Antéfixes d'Artémis persique en Naybonnaise, dans 5tudi in onore di Aristide Calderini e Roberto Paribeni, III; 1956, p. 305-3IO.

Olbla. - Le terrain enfermant la plus grande partie du comptoir maSsa­liète d'Olbia, à l'Ouest d'Hyères, a été acheté par les Monuments Histori­ques. Les fouilles que poursuit M. J. Coupry depuis plusieurs années vont entrer dans une phase active, qui permettra de mettre au jour un habitat grec avec son sanctuaire, son port et ses docks de commerce.

Tourves. - Les fouilles poursuivies par M. R. Ambard à Muscapèu, grâce à l'autorisation de M. Roger Toy-Riont, propriétaire du domaine, ont dégagé uÎle importante villa yustica, avec terrasse à péristyle et thermes, comportant une série de salles sur hypocaustes; un four de potier, dQnt l'alandier est parfaitement conservé et constitue un exemple remarquable d'installation industrielle, qui sera protégé par une toiture. (Gallia, XIV, 1956, p. 226 avec plan).

Sa.1nt-Cyr-sur-Mer. - Un mausolée découvert dans la propriété de M. Monier, lors de la construction de sa villa, a pu être reconstitué dans l'en­clos des fouilles dites de « Tauroentum ». Ce tombeau à deux étages, sans doute du Ive siècle, comportant la chambre sépulcrale et au dessus la« cham­bre de libation », correspondait avec l'extérieur par un conduit en terre cuite (Marseille, nO 28 janv.-mars, 1956, p. 27 et Revue Etudes ligures, 1957) .

ClmIez. - Les fouilles faites en liaison avec M. L . Barbera et la collabo­ration de M. ,et Mme Y. Rigoir, grâce à l'achat du terrain de la villa Garin par la Ville de Nice et à d'importantes subventions de l'Etat et de la Ville, ont permis de mettre au jour un important ensemble de thermes, de pis­cines et d'hypocaustes du début du Ille siècle, remarquable par l'appareil des murs à chaînages de briques, appartenant à la colonie de Cemenelum. Cet ensemble d'édifices, qui s'étend sur plus de cent mètres d'Est en Ouest, est du type des thermes doubles, comprenant des bains pour les hommes et des bains pour les femmes, séparés 'par un large passage, avec double fourneau de chauffe dont n'a encore été retrouvé que celui de l'Est. Ces thermes sont reliés par plusieurs piscines décorées de niches et revêtues de marbre à l'édifice, appelé le 1( temple d'Apollon », qui émergeait seul parmi les oliviers et constituait sans doute un nymphée recevant les eaux de l'aqueduc.

A l'époque chrétienne, au dessus du niveau des thermes de l'Ouest, fut construite la basilique avec le baptistère et ses dépendances, en particulier de petits thermes sur hypocaustes pour le bain rituel du catéchumène, re­montant à la courte période de l'évêché de Cimiez (439-564 environ) : le baptistère à cuve hexagonale inscrite dans une croix grecque, aménagé dans une salle carrée, est du type de ceux de Marseille, d'Aix et de Riez, avec huit colonnes dont deux de marbre pour l 'entrée du catéchumène, entourées d'un déambulatoire. La bordure de la margelle, qui parait avoir comporté des redans comme à .Fréjus et à Albenga a disparu.

La cuve en maçonnerie, Sans décoration, est rétrécie par des gradins qui

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228 CHRONIQUES

délImitent une fosse rectangulaire profonde de 0, 95 et large de 0.54 ::'r 0.50. La forme hexagonale de la cuve, signalée à LomeUo en .Lombardie à une époque tardive, est fréquente en Tunisie au VIe siècle, à Damous-el-Karita (Carthage). à Dermech. à Bir Ftouha et tout dernièrement à Thibluca. près de Tebourba : celle-ci, rectangulaire et profonde d'Im.33 est dépourvue comme à Cimiez de canal d 'adduction d'eau et d'écoulement. ce qui laisse supposer que le baptême était donné non par immersion :nais pa!' affusion. l 'eau étant puisée dans quelque réserve voisine alimentée par l'aqueduc. (Gallia. XIV. 1956. p. 234-238 et fouilles en cours) .

Foullles sous-marines. - La collaboration des Clubs et des plongeurs de la côte avec la Direction des Antiquités a permis de repérer vingt épaves à une profondeur de moins de 45 mètres, de Fos à Monaco. L~s plus ancien­nes sont celles d'Antibes; épave étrusque avec amphores et buccheyo nero découverte par le Dr G. Pruvot, ép3\-e marseillaise contenant des amphores sphériques à pâte micacée, par M. L. Lehoux, amphores rhodlennes avec estampille grecque du Ile siècle avant J .-C., par M. Marguier.

Les amphores ne contenaient pas toutes du vin: à l 'épave de l'Ue du Levant, qui doit être fouillée par le Cdt Tailliez, des amphores renfermaient de la saumure de thon (Gallia XIV, (956, p. 23-341 ; d'autres à l'ile Maire de la chaux.

La fouille ùu Cdt Cousteau au Grand Congloué, commencée en 1952 , a donné de très importants résultats qui seront prochainement publiés. Les premières indications ont été données dans Gallia, XII, [954, p . 35-54 et Rhodania. XXIX-XXX· Congr~s. 1954-1955 (1956). p. 9-12.

La panth ère de Monaco. - Découverte en 1949 au large de Monaco, cette statue de bronze de grande dimension, qui avait été signalée au Ministère par la Direction des Antiquités, figure dans les comptes rendus des Fouilles sous-marines (P"oiJence histoyique, II, 1952, p. CLXI! et Revue Etudes li­guyes, XVIII, 1952, p. 265, fig. 28). Acquise par le Musée des Antiquités Nationales Ù Saillt~Germain, elle a été habilement décapée et restaurée et a fait l 'objet d'uue publication par M. R. Lantier (Panthè"e en bronze tyouvle en mey Pyès de A1onaco, dans Fondation Eug. Piot, Monuments et Mémoi"es, 46. 1952. p. 69-76).

Centres de documentation archéologiques . ~ Les dépôts néc~sités par l'organisation méthodique des fou.il.J.es archéologiques, commencent à naitrc sous les auspices des Directions des Antiquités préhistoriques et historiques. Aux centres d'étude créés par les Sociétés locales, à Istres, à Brignoles, à St-Chamas, par les Il Clubs de la mer Il {Cannes, Juan-les-Pins, Nice etc.}, ou par l'Etat dans quelques-uns des chantiers de fouilles, à Saint-Remy, à Olbia, dont le terrain de fouilles vient d'être acquis par l'Etat, à Vaison , à Orange, à E nt remont etc .. , s'ajoutent maintenant ceux d'Aix, à l'ancienne Faculté des Lettres, avec l 'accord de M. le doyeu Palanque, de Draguignan (immeuble municipal), de Cimiez dans la Villa Garin (immeuble municipal et celui de Marseille, au Château Borély (immeuble municipal classé M. H.).}

Ces centr~s de documentation constitueront, e'3 3.tterldJ..ilt la création de Services des Antiquités dotés d'ull local et de personnel SUT le type de l'organisation depuis longtemps réaliô5ée à l 'étranger, l'Archive documen­taire, cartographique, photographique. lapidaire et céramique, des diverses régions de la Provence et permettront de conserver, d'étudier et de flrt! ­scuter le prod~i!: d~;) déco uvertes fort !lites e~ ù.'~s fo·..:.ill~s officielles.

P. B.

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A L'Ul\"IVERSITÉ D'.AIX-EN-PROVENCE 229

Il. A L'UNIVERSITE D ' AIX-EN- PROVENCE '

THESES ET DIPLO'MES D ' ETUDES SUPERIEURES

SOUTENUS DEVANT LES FACULT:tS DE DROIT ET DES LETTRES

D ' AIX EN 1955 ET 1956.

(Pait suite à la liste des années 1951 à 1954 parue dans Provence historiqu,e, t , V, '955, fasc , '9, p. 93 à 96) .

Tous les titres non suivis de la m.ention TH. F. L., ou TH. F. D., corres­pondent à des diplômes.

Généralités - Diverses époque. - Antiquité

A.I.B~R·r (Georges). Un épisode de l'histoire rurale de l'ancienne Pro­vence. Biens communaux et biens ruraux à Rians. (Var). Th. F. D. 1955. -BUCEI.I.E (Josette). Histoire de la Corporation des orfèvres d'Aix-en­Provence. TIt. F. D. 1955. - FLOREN (Robert) . La vente immobilière en P rovence au Moyen-Age et sous l'Ancien Régime. Th . F. D. 1956. - GALl. (Denise). Histoire d'Auriol des origines à 1789. - GARREAU (Jacques). Les ex-voto des sanctuaires de Fréjus à Vintimille. - GRAND (Gérard). La maréchaussée en Provence, 1954-1790. Th. F. D . 1956. - MOURGUES (Marcelle), La danse provençale. Th, F, L. '955. - PACE (Odette), Ori­gines et débuts de la parfumerie grassoise. - RouQUETTE (Jean-Marie). Les aqueducs antiques de Provence. -

Moyen-Age

BALDIZZONE (José). La Major de Marseille au XIe et XIIe siècle. -BEI.LON (René). La seigneurie ecclésiastique de Montmajour du xe au XIIe siècle. - BONNEFOI (Jean-Pierre). Maison d'Anjou et pays niçois: le bailliage de P uget-Théniers au XV. siècle. - BORRlCAND (Pierre), Un registre de la cour royale d'Hyères de '344 à '345, - CLER (Mouique), Un homme d'affaires avignonnais au XVe siècle. Alaman de Passis. -COULET (Noêl). La vie religieuse dans le diocèse d'Aix au début du xve siècle d'après le témoignage des visites épiscopales de 1421-1424, - GRIN­DA (Georges), Auguste G,imaldi ('479-'532) évêque de Grasse, abbé de Lérins, seigneur de Monaco. - HADLEY (Colin G.). Pragment d'une ver ­sion provençale du roman de Sidrach. Th. F. L. 1955. - JpGLAS (Josette). Evolution de la structure économique du village de Jonquières au xve siè­cle. - PÉDROI.A (René). Le Temporel de Cluny en Provence du xe au XIIIe siècle. - RICARD (Geneviève). Recherches sur le servage en Proven­ce. - ZARRELLA (Robert). Etude d'une seigneurie provençale ecclésias­tique: le .patrimoine temporel de l'abbaye de Saint-Victor de Marseille au XIe siècle et dans le premier tiers du XIIe siècle. -

Le Dix-Huitième siècle

D UCAY lSUZalll1e;;). 14 (:5 p énitents à Aix au I8e siècle. Th . F . D. 1955. -HABER'!' (Gabriel). Innocence politique du m arquis de Sade. Th. F. D. 1956. - J OUVE (Yves). Les fermes réunies de Marseille 1738-1789. Th. F. D. 19S6. - THEUS (Pierre) . La fondation d'un ... "Îllage de Provence :.:tu Ise s iècle, Charleval. Th. F . D. 1956. -

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230 CHRONIQUES

Révolution et Empire

CORNÉE (J ean). Les débuts de la Révolution aux Baux-en-Provence, 1788-1792. Th . F. D . 1956. - D ONE1"l'I (Lucien). L a vente des biens nationaux d ans l '3Irière pays et les montagnes du Comte de N ice. Th . F. D.' i 9S6. - GOLE (Marie). Le testament à Nice à la fin de l 'Ancien Régime et sous la Révolution. Th. F. D. 1955. - JAUFFRE~ (Gilbert) . Etude économique du département du Var sous la R évolution et sous l'Empire. -ROQUES (François) . L'organisation de la santé publique à Nice sous la Révolution et l 'Empire. Th. F. D. 1955. -

Le XIX' siècle

L'époque contemporaine

ABONNEL (Micheline). Etude détaillée des importations du port de Marseille 1816-1820. - ALBER'1'INI. Le commerce de Marseille avec l 'Egypte de 1789 à 1869. - AUTRAN (Pierre). Un grand bourgeois du XIX' siècle: Alexandre G a pier (1798-1891). - BARAK (Michel). Le poète Barthélemy et l 'opposition libérale sous la Restauration. - GEORGE (J ean). Le pays légal sous la monarchie de juillet en Provence. - GoIRAND (Yvonne). Histoire p olitique et économique d u Var de r 848 à 1870. - LE­FOR'}' (D enise). Le parti légitimiste dans les Bouches-du-Rhône de 1830 à 1848. - LEROY (Ellis) . La colonie russe dans les Alpes maritimes des origines à 1939. T h. F . L. 1955. - LORENZI (Antonia) . Eugène Etienne et la politique coloniale de la Ille République. - MOULINAS (René) . Le p ays légal dans le Vaucluse: sa composition et son rôle dans la vie politique de ] 830 à 1848. - MULI.ER (Bernard). Le commerce de Marseille et de la Tunisie du d ébut de la R estauration au début du second Empire. - MUNCH (Claudette) . La corporation des portefaix de Marseille de 1789 jusque vers r870. - NUNZIATI (Andrée). Le mouvement des importations à Marseille d e r825 à 1830 d'après les registres de la Santé. - SEIGNOUR (Paulette) . La vie économique du Vaucluse de 1815 à r870. - TEs'tANIER (Jean). La principauté de Monaco de r 8 r5 à r860. 14a révolution mentonaise de r848.

Géographie

ACATI (Eliane). L 'émigration des Vaudois de Préssinières en Algérie. -CHRISTOL (Martine). La compagnie de navigation des Messageries Ma­ritimes. - DELAHAYE (Françoise). Evolution de la population des Alpes­Maritimes de r86r à 1954. - DELPONT (Jean). La compagnie de navi­gation Mixte. - DONQUE (Gérald). Les industries aixoises. - FABRE (Nicole). Marseille, port de passagers de la France d 'Outre-Mer. - F AR­GUES (J acqu eline). L'olivier dans le département des Bouches-du-Rhône. - ]AUFFRET (Gilbert). D raguignan, étude de géographie urbaine . -J OURDAN (Marie) . Etude sur le remembrement dans les Bouches-du­Rhône et dans la plaine de Donzère-Mond ragon. - J ULIEN (Solange). Le lait dans la région aixoise. - MAILLET (H enri). La pêehe sur la côte des Alpes-Maritimes. - MERCIER (André). Les cultures spéciales du pays de Saint-Rémy. - PARODI (Raymonde). Mouvement de population dans la Principauté de Monaco d e 1861 à nos jours . - PEINETTI (J ac­quelinc) . L 'activité touristique de la commune d'Antibes. - PEYRET (Maurice). La Ciotat, étude urbaine. - PFRANG (Claude). Les .cultures et le marché de Châteaurenard. - PIETRI (Antoine). Le Paillon, torrent

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A L 'UNIVERSITÉ n 'AIX-EN-PROVENCE 231

de Nice. Essai d'étude d'un cours d'eau des Préalpes méditerranéennes. Appendice: l 'alimentation en eau potable de la ville d e Nice. Th . F. L. I955. - QUARANTA (Francine). Le Canet, étude de banlieue. - RA­MEr. (Henriette) . Les télécommunications et la région de Marseille. -STÈVE-LAGIER (Suzanne). Les massifs de la région sud-marseillaise. -VEZZONI (Humbert). Les industries d'Arles. - ZONZA (Robert). L'ur­banisation des banlieues de la sortie nord de Marseille.

COLLOQUE D' HISTOIRE RELIGIEUSE

Il s'est tenu à Aix, le 23 Mars dans les nouvelles Facultés. Le vendredi 12 Mars, dans l 'amphithéâtre de l'ancienne Faculté des Lettres, le doyen Latreille préluda aux travaux prévus par une magistrale leçon sur un sujet que ses recherches récentes lui permettent de renouveler dans une large m esure, et qui au surplus reli ... it l'histoire provençale à l 'histoire générale: (( Louis XIV, Iunocent XI et le cardinal Grimaldi, archevêque d'Aix. Il

Dans la séance du matin, placée sous la présidence du professeur Léonard, de l 'Ecole des H autes E tudes, les communications suivantes fure nt pré­sentées:

J. Chelini, agrégé de l'Université: Les premiers éléments de connaissan­ces de la pratique religieuse du laïcat sous le règne de P épin.

P. P . Sagave, docteur ès-lettres, professeur à la Faculté d es Lettres d'Aix : Luthéranisme et morale économique en Allemagne.

A. Clerici, agrégé de l'Université Un exemple de contre réforme catholique à Marseille; J. B. Gault (1643).

Ch. A. Durand, de la Société Française de Musicologie : Les ch apitres provençaux et la musique liturgique au XVIIIe siècle.

Abbé Paul Ardoin, docteur ès-lettres : Notes sur le recrutement social du quesnellisme à Marseille.

Le doyen I~atreille , professeur à la Faculté des Lettres de Lyon présida la séance de l 'après-midi où prirent l a parole:

Ch. Carrière, agrégé de l'Université, assistant à la Faculté d es Lettres d'Aix: Prêt à intérêt et fidélité religieuse dans la seconde moitié du XVIIIe siècle.

M. Mery, docteur ès-lettres, professeur à la Faculté d es Lettres d'Aii : L'itinéraire spirituel de Renouvier.

P. Guiral, docteur ès-lettres, professeur à la Faculté des Lettres d'Aix : Un itinéraire spirituel à Marseille ; du saint -simonisme au christianisme.

Enfiu, le Professeur Duby, de la Faculté des Lettres d'Aix, en partant d'une vue d'ensemble de l 'évolutjon médiévale et des problèmes que l'on p eut en d égager , introdujsit un déba t sur la très grosse question des « Egli­ses devant les structures économiques. »

Un auditoire nombreux a suivi avec un vif intérêt ces divers travaux. Professeurs et étudiants, Aixois et Marseillais, s 'y rencontraient avec tous ce~lX, venus de plus loin et d:horizOlis divers, qui avaient été attirés par ces r echerches d'histoire religieuse conduites pour la plupart dans le cadre"ré­gional. Aussi M. Guiral, à l 'heure des remerciements , a-t-il estimé opportun de continuer dans cette voie en annonçant des colloques ultérieurs sur la Presse et sur l'histoire de la Révolution.

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232 CRR01'iIQUES

III. DIV ERS

CA.R"TOGRAPHIE DES DIOCEBE3

M. J. de Font-Réaulx a entrepris par diocèse ou. s i ie t;!z-rito!-,e trop restreint, par province ecclésiastique, de dresser à partir de l'époque où les textes donue!lt des nomenclatures complètes. c'est-à-dire la fin ûu xure siècle et en y incorporant les additions de l'ancien régime, àcs cartes d es anciens diocèses d e la France. Il y porte ayec les localités la mention des patrons et là , où les attestations anciennes sont denses , celles des vocables. Dans une première série en 1949 avait paru, pour tout ce qui touche la Pro­vence, Gap et Embrun dont uue partie est prm;ençale. En 1955 a Hf ter­miné Fréjus, en 1956 Digne, Glandèves. Grasse, Nice, Senez, Vence. L.'\ présentation de ces cartes au Cor.grès de la Fédération a été imprimée d:ms Provence Historique 1956 p. 86-87 et 199-20I. Barrière, photographe indus­triel, 58, route de Romans à Valence, Drôme, en. est le distrib:.tteur.

COLLOQUE SUR L'HISTOIRE DU NAVIRE

l"e premier colloque sur l'histoire du nadre et l't!cononiie maritüne du XVc au XVIIIe siècle s 'est tenu à Paris le [7 mai [956 sur t'initiative du Comité de documentation historique de la marine marcha:lde. I.,es com­munications suivantes ont été présentées :

Commandant Denoix : « Le bâtiment de commerce et la ::avig3.tton après les grandes déco1.1YCrtes Il.

J . Bernard: « Les constructions navales à Bordeaux: d'après les archi­ves notariales du XVIe siècle. li

H. Cahingt : « Les Graffiti dieppois. Etude de types d '! navires de la Manche (1ère moitié du XVIIe siècle) Il

P. Chaullu : « La tonelada espagnole, XVIe et XVIIe siècles ".

P. Gille: « J auge et tonnage des navires t).

Beaujouan et Poulle: « Présentation d'études récemment parues sur 1~3 instruments de précision (XVe et XVIe S.) ».

Commandant Guilleux la Roerie : « Méthodes et techniques àe h recherche lJ .

Les actes du colloque (communications et interventions) seront publiés dans la bibliothèque de l'Ecole pratique des Hautes études, 6e section. On pourra se procurer eette publication chez son éditeur, la librairie A. Colin (103, Bd Saint Michel, Paris Se).

Nous avons pensé que tous ceux qui sont intéressés par ces problèmes seraient heureux d'être informés de cette publication que signale Le Bulleth1 du Comité de documentation historique de la marine marchande.

ÉTUDES D' HISTOIRE MARITIME

La Revue d'histoire économique et sociale vient de conSacrer un numéro 3. des études d 'histoire maritime . Nous relevons dans le sommaire les noms suivants:

Félix Reynaud: « I~ mouvement des n~.vi!"~s et des ::.na:ch:lo.dises à Port de Bouc il. la fin du xve Siècle. Il

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Pier-e Guiral . '1 MarE.cille et ]a navigation à vapeuz' ,crs j 'Amérique latine de 1840 à 1870 7J.

La ReV-ole d 'histoire économique et sociale est publiêe 'par la librairie Marcel Rivière et Cie, 31 . Rue Jacob, Paris 6e. Le prix du num éro est d e 300 francs .

IV. COMPT ES RENDUS

A.rles. - Le sarcopha ge de Phèdre et Hippolyte, découvert en 1891 il Trinquetaille (FOR, V, p. ] 88, IO) a été l'objet de deux études: l'une, ar­chéologique de J .-B . Ward Perkln" The Hippolytus SaycoPhagus Iro .. , T,.inquelaille. dans Th e Journal of R oman 5tudies . 1956 (pp. 10-16 et 3 pl. ). 1'autrè fi endocrino-psychologique )t (type de Phèdre) du Dr Robert Polnso , Phèdre ou le drame de l'âge critique, dans La Pt'csse médicale. 64. 24 octobre ]956 (pp. I762-]764 et 5 fig .)

Autels « aux oreIlles » d' Arles et. de Glanum. - M. P. Lambrechts, e n collaboration avec L. Vanden Berghe qui a montré l 'origine du symbole dans la religion égyptienne, attire à nouveau l'attention sur les deux: autels de Provence, dédiés à la Donne Déesse, qui portent la représentation d es oreilles de la divinité favorable aux v'reux des fidèles, sous le titre, un peu étrange: La divinité - ot'eille dans les t'cligions antiques (Bulletin de l'Institut lIisto,iq"e de Rome, Bruxelles, XXI X, 1955, p . 177-197). On ajoutera à son inventaire de cette allégorie, déjà signalée et interprétée par L.-A. Cons­tans (At'les antique) et le pr Lannois (Lyon médical), l'autel d'Isis à L yon (CIL , XIII, 1737) et la • pierre aux symboles, de Narbonne (V. Perret, Bulletin de la Commission 4t'cn. de Narbonne, XXIII, 1953-1955, p . 179).

La Danse provencale (Cannes, Imp. Robaudy, J956, 163 p .), thèse de la l"aculté d'Aix de Mlle Marcelle Mourgues vient de paraitre. Cet ouvrage intéresse non seulement le folkIore, mais l 'hist oire antiq\;e des civilisations m éditerranéennes et l'hi~toi.re d c; s religions, l'auteur ayant ~herché. à r atta­cher aux d anses de l'antlqUlté les da<1ses en usage actuellement qU1 ne sont que l 'aboutissement d 'une évolution très ancienne, qui dépasse le cadre de la P rovence.

Bruno Lupp., 1 Saraccni in Provenza, in L igu,ia e nelle Alpi Occidentali , avec une préface d'U. Formentini (Istituto internazionale di Studi liguri, Eorwghera), 1952, J86 p. et J carte.

N. Lamboglla, Le troPhée de la Turbie (Itinéraires ligures 4). Bordighera, 1955, n.ouvelle édition en français, 71 p . et 36 fig.

Les préfaces 'e MarseiUe. - La fondation grecque de Marseille au VIC siècle est un exemple de colonisation qui a réussi. Mais cela implique-t-il que Marseille fut le seul et le premier port qui ait reçu des importations h elléniques ? M. A. Perraud qui a reconnu l 'int érêt de céramiques archaï­ques à décor de bandes peintes trouvées sur le plateau du Pègue les rattache à la poterie orientalisante des lies de la côte d 'Asie Mineure. Cett e poterie est en connexion avec des v ases indigènes de type hallstattien et présente quelque analogie avec la céramique peinte du VIe siècle rencontrée à Mar­seille et dans les sites grecs de la côte. La situation géographique du Pègue , à la jonction de la voie Sud-Nord latérale au Rhône (Cavaillon - Vaison -

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234 COMPTES-RENDUS

Vienne) et de la voie des Alpes par Gap et les vallées du I~z. d e l 'Aygues et de l 'Ardèche, déjà mise en lumière par Al. Chevalier (Altollum tille d' A~-1'ia, Valence, 1923) donne tout SOI1 sens à cette très importante découverte (A. Perraud, Le Pègue préface de Marseille? Paris, imp. B~utin, I955. 35 p . et 21 pL)

C'est à Saint-Blaise par contre que M. C. Duneau, rouvrant le débat qui eut lieu naguère entre Ch. Maurras ct les partisans de Marseille, propose de fixer le premier établissement phocéen. I~e nombre de. céramiques grec­ques e t ioniennes de la première moitié du VIC siècle, l'importance des sculptures d'époque archaïque (chapiteau et stèles d'Artémis). n011 moins que les conditions géographiques du choix du port, montrent que la fO'1-dation phocéenne n'a pas changé de place.

(Variations sur la fondation de Marseille . Saint-Blaise premier établisse­ment phocéen. (Les Amis du Chemin de Paradis), Martigues, 1956, 37 p. ct 1 carte).

Commerce de la Gaule. - F. Benoit, Amphores grecques d'origine ou de provenance marseillaise, dans Revue d'Etudes ligures, XXI, 1955, p. 32-43 ; Jas d'ancre et pièces d'outillage des épaves de Provence, ibid., p. 117-128 ; Relations de Marseille grecque avec le monde occidental, ibid., XXII, 1956, p. 5-32. - Epaves de la côte d e Provence. Typologie des amphor.es, dans Gallia, XIV, '956, p . 23-34.

Voies commerciales au VIe slèc~e. - La découverte dans u ne tombe prin­cière de Châtillon-sur-Seine d'un cratère de bronze du VIC siècle av. J .-C., intéresse Marseille au premier chef. et confirme la thèse de R. Busquet parue avant sa découverte dans la Revue Historique d e 1954. C'est la thèse que soutient brillamment M. J. Carcopino, en montrant que le Mont Lassois commandait la route de l'étain, étant à la jonction du cours navigable de la Seine avec celui de la Tille affluent de la Saône, qu'empruntaient les convois de l'étain vers Marseille . Le cratère de Vix, quelle que ~ût S011 ori­gine, Grèce ou Grande-Grèce, aurait été le gage d'alliance économiq':le entre Marseille et les Celtes du Mont L assais .

(Promen,'ades historiques aux pays de la dame de Vix, Paris, 1957, 115 p., 4 pl. et 4 cartes).

La question a fait l 'objet d'un débat au Congrès de Rhodenia t enu à Vals en septembre 1956 et est à l'ordre du jour du Colloque inte1'national sur les influences helléniques en Gaule. (Faculté des Lettres de Dijon), qui a eu lieu à Dijon du 29 avril au le! mai I957.

La bataUle d'Aix et l ' Isère . - Où doit-on placer le camp de Marius lors de l'invasion des Cimbres et des Ambrons qu'il arrêta sur la voie .d : Italie en 102 av. J .-C. ? Le Dr Donnadieu, se fondant sur le texte d'Orose qui le situe au confluent de l'Isara (Isère? ) et du. Rhône rejette l'opinion tradi­tionnelle qui place le camp romain soit à Barbentane (M. Clerc) soit à Erna­ginum (Saint-Gabriel) sur la croupe des Alpilles (R. Busquet), à cause de la zone marécageuse qui s'étendait entre Rhône et Durance et propose de l 'établir sur la rive gauche du Rhône, au Sud du confluent de l'Isère, c'est­à-dire au point le plus septentrional de départ des voies des Alpes. Mais la dénomination de l'Isara concerne-t-elle bien l'Isère actuelle (voir inft'a) ? Cette hypothèse révèlerait chez Marius une certaine témérité, dans un pays occupé par les tribus des Allobroges, des Voconces et des Cavares, qui eussent pû harceler une armée établie si loin de ses bases (La campagne de

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DIVERS 235

Marius dans la Gaule Narbonnaise . La bataille d'Aix-en-Provence et ses deux éPisodes, dans la R evue d8s Etudes anciennes, LVI, 1954, p. 281-296).

La marche d'Annibal. - C'est une toute autre identification de l 'Isara que propose Sir Gavin de Beer pour le nom de la rivière rencontrée par Annibal dans sa remontée du Rhône avant de prendre la route d es Alpes; l '/sara orthographié par certains manuscrits de Polybe sous la forme Skara, Skora, m ême Araros, ne serait ni l 'Isère, ni la Saône, ce dont on conviendra aisément, mais l'Aygues, affluent du Rhône entre Avignon et Saint-Paul­Trois-Châteaux (/carus, A igarus , Egue). Les Carthaginois après avoir fran­chi le Rhône au dessus d'Arles auraient longé la rive gauche du fleuve jus­qu'à son confluent avec la Drôm~, pour Se diriger par le col de Grimone vers Gap et la haute Durance; la traversée des Alpes aurait eu lieu au col de la Traversette, dans le Queyras, d'où l'armée punique pouvait gagner ta haute vallée du PÔ, vers Saluces et Turin.

Il ne semble pas nécessaire de faire remonter Annibal jusqu'à la Drôme pour trouver une voie d'accès vers les Alpes . La vallée même d e l'Aygues , sur laquelle l'attention est attirée par les fouilles du Pègue (voir supra) est un chemin naturel qui prolonge sur la rive gauche du Rhône la voie de l 'Ardèche (Alba) en direction de la Bâtie-Mont-Saléon ct de Gap, où elle, empruntait la haute Durance en direction de la vallée du PÔ. (Alps and ElePhants Hannibal's Marck, Londres, Geoffrey Bles, 1955, 123 p.)

Le « Dieu accroupi )) de Mayence

Des travaux de terrassement d'une tuilerie ont récemment mis au jour là Hechtsheim, sur une colline des environs de Mayence, occupée ~u moyen­âge par une chapelle de la Sainte-Croix, deux fragments de statues en grès: un « dieu accroupi )l, entièrement nu, dépourvu de tête et d'avant-bras et uu « Cavalier à l'anguipède, réduit au tronc du cheval et du cavalier. li

Cette h auteur, sur l 'une des voies romaines de Mayence, avait déjà fourni avec des autels funéraires, une inscription de dédicace d 'un temple de Mer­cure (CIL, XIII, 7243). qui cn Rhénar..ie est le protecteur des sanctuaires et des nécropoles, d'où proviennent nombre de « Cavaliers à l'anguipède 11

(Donon, H eiligenberg, Bierbach, etc. ). Pour la première fois est signalée dans cette région une statue d'homme accroupi ; Mlle W. von Pfeffer, de l 'Altertumsmuseum de Mayence, l 'a publiée en faisant le rapprochement avec les statues d'Entremont et de Roquepertuse (1).

La statue, acéphale, mesurant 0,60 de haut et 0,40 dans sa plus grande largeur, est m alheureusement très corrodée; les deux bras collés au corps jusqu'au coude, les avant bras projetés en avant, selon le type d'Entremont, l 'épaule gauche légèrement plus haute que la droite ; la poitrine, entière­ment nue, est taillée « en gradins li , le p~ctoral faisant saillie sur le ventre; s ur les flancs se distinguent les sections aponévrotiques des côtes. La bri­sure en sifflet du cou ct du haut du buste ne permet pas de distinguer de façon certaine si la statue portait le torques.

La date de dédicace de l'autel de Mercure, qui n'est pas antérieure au milieu du Ile siècle de notre ère et le style des deux statues permettent de les faire remonter sans doute au début du Ille siècle.

La conjonction de l 'accroupi et du Cavalier à }'anguipède dans un sanc-

(1) Zcoei r8mische Suinplastiken am Hecbtsheim be;, Mainz, dans Mai/uer Zeitscbrift, 48 /49,

1953/54 (1955), p. 39·

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236 COMP'fES-RE'NDUS

t uairc rhénan dédié à Mercure est d 'un très grand intérêt pour la counab­sance de cette « religion des sanctuaires» qui est tout entière orieutée vers )a vie d'Outre tombe (2). Si le c( Cavalier à l'anguipède » représente m:e :::.llégoric d 'origine essentiellement rhénane, symbolisant la lutte de la L u­mière et des Ténèbres, - la Victoire sur la Mort - , la. repré~entatioll G.!1 défunt héroïsé dans la pose accroupie est due à une influence venue du Suù de la Gaule . L'attitude scra adaptée par les Gallo-romains à la figure du Pluton celtique, parfois doté des cornes de Cermtnnos et de la corne d'abo.-:;­dance ou de la bourse (autels de R eims, Saintes, etc.) : mais la nudité rituelle de la statue de Mayence, sculptée en ronde bosse à la m anière des statues du Sud de la Gaule, la rapproche des st atues d'Entremont, de Roquepe:r­tuse, de Glanum, de Russan, vêtues de la cuirasse ou du scapulaire, qui sont des statues d e chefs héroïsés et nOll de dieux, dont les cendres étaient conservées dans le sanctuaire de la tribu, selon la religion primitive d t: la Gaule.

P. R.

SAINT -CHAMAS DES ORIGINES A 1861

Paul Lafran et Gustave Plantier. Saint-Chamas des ori gi'ues à l8,51 [,es Amis du Vieux Saint-Chamas 1951, in-Bo, 240 p.

L'ouvrage de M. Paul Lafran. président infatigable des Amis d u Viellx Saint-Chamas, et de M. Gust ave Plalltier, conservateur du Musée de la petite cité, ne laisse qu'un regret : c'est que d'autres communes n'aie!l t pas les mêmes ressources matérielles et intellectuelles ct que Saint-Cham~~s

paraisse privilégiée d ans son isolement. L 'étude dont il s'agit est, en effet , excellente. Certes la période contem­

poraine est réduite. Pour le XIXe siècle, M. Plantier n'a aualysé que la. Mouarchie de Juillet ct la Seconde R épublique , mais la partie anciellne est du plus ha ut intérêt. l ,a question de l 'oppidum de c.onstantine est notam­ment traitée avec une belle maîtrise. Le chapitre prudent su:r l'origine àu nom ùe Saint-Chamas, l'activité économique et la v ie quotidienne au xve

s iècle, tout ceci ne peut que satisfaire l'historien le plus exigeant. Il rctieo­ùra non moins l'évocation de Saint-Chamas, riche et puissante à la veille de la Réyolutioll. Qu'on se souvienne qu'elle était alors peuplée de 2.400 habitants alors que Salon en comptait 5.000 et Istres 2.500.

E n vérité, quelle que soit la période tra itée, M . Lafran ne se laisse jamtti:; aIler aux tentations de l'imagination; il est toujours solide et sûr, et l '0i.1 retrouve , à le lire, l ' impression d'hollnêtet é intellectuelle que l'on a éprouvé à l'entendre, lors de la dernière excursion archéologique de la Société d t' st a tistique.

Ajoutons que l 'ouvrage est édit é avec beaucoup de soin et illustré dc bois de Simone Millet , Maurice Berle, Vincent Monte. Une réussite oui honore tous ceux. nombreux, qui y ont contribué : elle fait bien a ugurer du volume qui doit suivre , et qui sera consacré au folklore ct aux conf r0ri u:. de Pénitents.

P. G.

(1) Voi r F. Benoit, Man et Mercure (à paraftre)

Imp. MACABET Frère., VaifOA~la·Rom.ine (VIe) - Le Gérant: J. BlLLIOUD