Estimation de l’importance potentielle des soins palliatifs dans la population

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REPÉRÉ DANS LA PRESSE SPÉCIALISÉE Med Pal 2006; 5: 103-107 © Masson, Paris, 2006, Tous droits réservés 107 www.masson.fr/revues/mp Télé-assistance en hospitalisation à domicile (HAD) : le programme ViSaDom L. Nicolas Presse Med 2005 ; 34 : 1059-64. Étude des effets de la vidéophonie sur la prise en charge et la clinique à partir de deux groupes témoins de 16 personnes chacun : un bénéficiant de la vidéphonie, l’autre disposant de soins « classiques HAD ». La vidéophonie ou téléassistance entre un service de soin (gériatrie) et un patient à son domicile par l’intermédiaire de l’HAD a permis de dégager le fait que ce système est à la fois : « anxiolytique » : on constate une baisse significative du score d’anxiété au travers de l’échelle HAD (Hospital An- xiety Depression scale) entre le groupe bénéficiant de ce système et le groupe té- moin. Il est noté que les patients en si- tuation de soins palliatifs présents dans cette étude ont des scores d’anxiété en- core plus (+) faibles lorsqu’ils disposent de cet outil ; performant pour le suivi des plaies avec la possibilité de faire des photos de ces plaies et de coordonner les soins d’escar- res en temps réels (évolution visuelle ob- jective du fait des photos) ; accepté et plébiscité par toutes les par- ties (patient, famille du patient, HAD, équipe gériatrique). Les besoins en soins lors de la dernière année de vie des personnes atteintes de broncho-pneumopathie chronique obstructive H. Elkington, P. White, J. Addington-Hall et al. Palliative medicine 2005 ; 19 : 485-91. Même si les broncho-pneumopathies chroniques obstructives causent plus de décès que le cancer bronchique, l’impact de la maladie sur les derniers moments de la vie est très peu connu. Les auteurs ont réalisé une étude rétrospective sur 209 dossiers de patients décédés de broncho-pneumopathie chronique obs- tructive. Ils ont évalué les symptômes et conditions de vie lors de la dernière an- née de vie. L’âge moyen de décès était de 76,8 ans. Les symptômes les plus fré- quents étaient les suivants : dyspnée permanente ou périodique (98 %), fati- gue ou asthénie (96 %), humeur dépres- sive (77 %), douleur (70 %). La dyspnée était partiellement soulagée chez les pa- tients traités (50 %). Le contrôle des autres symptômes était mauvais ou ab- sent. 41 % des patients ont pu quitter leur domicile moins d’une fois par mois ; 47 % ont été hospitalisés au moins deux fois lors de leur dernière an- née de vie ; 35 % ont vu leur médecin traitant moins d’une fois par trimestre ; 67 % sont décédés à l’hôpital… Les auteurs concluent que les patients décé- dés de broncho-pneumopathie chroni- que obstructive n’ont pas bénéficié d’un suivi et de traitements adéquats. Ils esti- ment que le développement des soins palliatifs et de la recherche est indispen- sable pour améliorer la qualité de fin de vie de ces personnes. Douleurs des métastases osseuses : une étude d’observation d’une cohorte prospective C. Clare, D. Royle, K. Saharia et al. Palliative Medicine 2005 ; 19 : 521-5. Les auteurs ont suivi 22 patients pen- dant une moyenne de 22 semaines. Ils concluent à la complexité du manage- ment du traitement des douleurs de métastases osseuses (19 modalités théra- peutiques différentes ont été observées). Ils prouvent l’existence d’une corréla- tion étroite entre douleurs de repos et douleurs de mobilisation. Ils concluent à l’importance de développer des travaux de recherche pour améliorer la qualité du contrôle de ces douleurs. Estimation de l’importance potentielle des soins palliatifs dans la population LK. Rosenwax, B. McNamara, AM. Blackmore et al. Palliative Medicine 2005 ; 19 : 556-62. Les auteurs ont développé une méthode pour estimer la population qui pourrait bénéficier de soins palliatifs dans la dernière année de la vie, puis ils ont ap- pliqué cette estimation à une population donnée. Le travail des auteurs austra- liens s’est déroulé en 2 temps : la définition de la méthode. Des ac- teurs de soins palliatifs ont déterminé quelles pathologies pouvaient nécessiter des soins palliatifs. 6 groupes focus (composés de représentants des structu- res de soins palliatifs, des organisations de soins à domicile, des structures d’hospitalisation publique et privée, d’associations en lien avec les questions de fin de vie), des interviews (4), et une analyse de la littérature ont permis de définir 3 niveaux de soins palliatifs pour l’estimation de la population po- tentielle concernée. Les pathologies ou spécialités cibles (cancer, pathologies cardiaques, rénales, BPCO, maladies neurologiques, HIV) ont servi à détermi- ner le niveau potentiel minimal. Le se- cond niveau de besoin a été déterminé par une recherche de corrélation entre les causes d’admission et les causes de décès enregistrées sur les certificats de décès. La troisième estimation (maxi- male) a été déterminée en prenant en compte tous les décès (hormis morts subites, morts en rapport avec une grossesse) ; dans un second temps cette méthode a été appliquée à une cohorte de per- sonnes qui sont décédées dans l’Ouest Australien entre le 1er juillet 2000 et le 31 décembre 2002 par croisement entre le registre des décès et les données concernant la morbidité hospitalière. Résultats : entre 0,28 % et 0,50 % de la population étaient susceptibles de rele- ver de soins palliatifs. Les patients concernés sont décédés d’un cancer (59,5 %), de pathologie cardiaque (21 %), rénale (9,8 %), de broncho- pneumopathie chronique obstructive (9,6 %), de maladie d’Alzeimer (4 %), de pathologie hépatique (3,2 %), de Parkin- son (1,3 %), de SLA (0,9 %), de patholo- gies liées à l’HIV (0,01 %) et de chorée de Huntington (0,01 %).

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REPÉRÉ DANS LA PRESSE SPÉCIALISÉE

Med Pal 2006; 5: 103-107

© Masson, Paris, 2006, Tous droits réservés

107

www.masson.fr/revues/mp

Télé-assistance en hospitalisation à domicile (HAD) : le programme ViSaDom

L. Nicolas

Presse Med 2005 ; 34 : 1059-64.

Étude des effets de la vidéophonie sur la prise en charge et la clinique à partir de deux groupes témoins de 16 personnes chacun : un bénéficiant de la vidéphonie, l’autre disposant de soins « classiques HAD ». La vidéophonie ou téléassistance entre un service de soin (gériatrie) et un patient à son domicile par l’intermédiaire de l’HAD a permis de dégager le fait que ce système est à la fois :– « anxiolytique » : on constate une baisse significative du score d’anxiété au travers de l’échelle HAD (

Hospital An-xiety Depression scale

) entre le groupe bénéficiant de ce système et le groupe té-moin. Il est noté que les patients en si-tuation de soins palliatifs présents dans cette étude ont des scores d’anxiété en-core plus (+) faibles lorsqu’ils disposent de cet outil ;– performant pour le suivi des plaies avec la possibilité de faire des photos de ces plaies et de coordonner les soins d’escar-res en temps réels (évolution visuelle ob-jective du fait des photos) ;– accepté et plébiscité par toutes les par-ties (patient, famille du patient, HAD, équipe gériatrique).

Les besoins en soins lors de la dernière année de vie des personnes atteintes de broncho-pneumopathie chronique obstructive

H. Elkington, P. White, J. Addington-Hall et al.

Palliative medicine 2005 ; 19 : 485-91.

Même si les broncho-pneumopathies chroniques obstructives causent plus de décès que le cancer bronchique, l’impact de la maladie sur les derniers moments de la vie est très peu connu. Les auteurs ont réalisé une étude rétrospective sur 209 dossiers de patients décédés de broncho-pneumopathie chronique obs-tructive. Ils ont évalué les symptômes et conditions de vie lors de la dernière an-

née de vie. L’âge moyen de décès était de 76,8 ans. Les symptômes les plus fré-quents étaient les suivants : dyspnée permanente ou périodique (98 %), fati-gue ou asthénie (96 %), humeur dépres-sive (77 %), douleur (70 %). La dyspnée était partiellement soulagée chez les pa-tients traités (50 %). Le contrôle des autres symptômes était mauvais ou ab-sent. 41 % des patients ont pu quitter leur domicile moins d’une fois par mois ; 47 % ont été hospitalisés au moins deux fois lors de leur dernière an-née de vie ; 35 % ont vu leur médecin traitant moins d’une fois par trimestre ; 67 % sont décédés à l’hôpital… Les auteurs concluent que les patients décé-dés de broncho-pneumopathie chroni-que obstructive n’ont pas bénéficié d’un suivi et de traitements adéquats. Ils esti-ment que le développement des soins palliatifs et de la recherche est indispen-sable pour améliorer la qualité de fin de vie de ces personnes.

Douleurs des métastases osseuses : une étude d’observation d’une cohorte prospective

C. Clare, D. Royle, K. Saharia et al.

Palliative Medicine 2005 ; 19 : 521-5.

Les auteurs ont suivi 22 patients pen-dant une moyenne de 22 semaines. Ils concluent à la complexité du manage-ment du traitement des douleurs de métastases osseuses (19 modalités théra-peutiques différentes ont été observées). Ils prouvent l’existence d’une corréla-tion étroite entre douleurs de repos et douleurs de mobilisation. Ils concluent à l’importance de développer des travaux de recherche pour améliorer la qualité du contrôle de ces douleurs.

Estimation de l’importance potentielle des soins palliatifs dans la population

LK. Rosenwax, B. McNamara, AM. Blackmore et al.

Palliative Medicine 2005 ; 19 : 556-62.

Les auteurs ont développé une méthode pour estimer la population qui pourrait

bénéficier de soins palliatifs dans la dernière année de la vie, puis ils ont ap-pliqué cette estimation à une population donnée. Le travail des auteurs austra-liens s’est déroulé en 2 temps :

– la définition de la méthode. Des ac-teurs de soins palliatifs ont déterminé quelles pathologies pouvaient nécessiter des soins palliatifs. 6 groupes focus (composés de représentants des structu-res de soins palliatifs, des organisations de soins à domicile, des structures d’hospitalisation publique et privée, d’associations en lien avec les questions de fin de vie), des interviews (4), et une analyse de la littérature ont permis de définir 3 niveaux de soins palliatifs pour l’estimation de la population po-tentielle concernée. Les pathologies ou spécialités cibles (cancer, pathologies cardiaques, rénales, BPCO, maladies neurologiques, HIV) ont servi à détermi-ner le niveau potentiel minimal. Le se-cond niveau de besoin a été déterminé par une recherche de corrélation entre les causes d’admission et les causes de décès enregistrées sur les certificats de décès. La troisième estimation (maxi-male) a été déterminée en prenant en compte tous les décès (hormis morts subites, morts en rapport avec une grossesse) ;

– dans un second temps cette méthode a été appliquée à une cohorte de per-sonnes qui sont décédées dans l’Ouest Australien entre le 1er juillet 2000 et le 31 décembre 2002 par croisement entre le registre des décès et les données concernant la morbidité hospitalière.

Résultats : entre 0,28 % et 0,50 % de la population étaient susceptibles de rele-ver de soins palliatifs. Les patients concernés sont décédés d’un cancer (59,5 %), de pathologie cardiaque (21 %), rénale (9,8 %), de broncho-pneumopathie chronique obstructive (9,6 %), de maladie d’Alzeimer (4 %), de pathologie hépatique (3,2 %), de Parkin-son (1,3 %), de SLA (0,9 %), de patholo-gies liées à l’HIV (0,01 %) et de chorée de Huntington (0,01 %).