ESCAPADE AMERICAN€¦ · médecin généraliste, acupuncteur, professeur de Qi Cong et Bettina...

M A I 2 0 1 6 — N ° 4

MÉDECIN MAIS PAS

SEULEMENT !Musique et chirurgie

un accord parfait

D É B A T

HISTOIRES de femmes

E S C A P A D E

AMERICANDream

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ROSE !Le magazine

Éditeur : La Mutuelle du Médecin/Groupe Pasteur Mutualité. Création : Mediapilote (02 41 20 94 26). Rédaction : Alexandra Capuano, Odile Alleguede et Virginie Leroy. Crédits photos : Martine Depondt-Gadet, Nathalie Geetha-Babouraj, Agnès Guerre, Bettina Hommais-Loufrani et istock. Parution : mai 2016.

Femmes-médecinsle mag pratique dédié aux médecins mais surtout aux femmes

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Femmes-médecinsle mag pratique dédié aux médecins mais surtout aux femmes

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ZAPPING NEWS04

DÉBATTHÈSE ANTITHÈSE

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TALENTS AFTERWORK10

ESCAPADE PORTFOLIO16

DOSSIER SOCIÉTÉ14

À TABLE SIMPLE ET SAIN20

J’AIME QUARTIER LIBRE22

É D I T O

Ce numéro réunit des femmes formées à la sortie des études médicales pour exercer un métier formaté, réglé, rigoureux où diagnostic et traitement sont au centre de leurs préoccupations quotidiennes.

Toutes ont quelque chose en plus.

Agnès Guerre sort de la salle d’opération après une chirurgie maxillo-faciale pour se consacrer à sa flûte traversière. Passion et maîtrise.

Dans Histoire de femmes, Martine Depondt Gadet, médecin généraliste, acupuncteur, professeur de Qi Cong et Bettina Hommais Loufrani, gynécologue, ont chacune un regard original sur la réflexion de la femme devant la contraception, la fertilité, la conception, le déroulement de l’accouchement, et leur rapport avec le monde qui les entoure.

Enfin, Nathalie Geetha Babouraj, diplômée en médecine humanitaire, nous fait part de son long parcours dans les universités américaines pour approfondir le sens de la médecine intégrative où les actes médicaux les plus appropriés sont prodigués pour le bien-être du malade, respectant le milieu psychosocial, le mental, la personnalité et même la dimension spirituelle du patient.

Je vous invite à lire ce numéro passionnant.

Docteur Jean-Pierre HAMELIN, Président de La Mutuelle du Médecin

POUR ALLER PLUS LOIN

Témoignages, informations professionnelles ou pratiques, propositions culturelles, voyages… Tout ce que vous rêviez de trouver dans un magazine vous est offert ici. Alors n’attendez plus, connectez-vous !

Cet espace est une mine d’informations pour vous, femmes médecins : quizz, expériences, informations… Contenu riche et ton ludique : essayez cette page, vous serez fan !

WWW.FEMMES-MEDECINS.COM : LE WEBZINE

Femmes-médecins, au-delà de notre rendez-vous trimestriel, c’est également un ensemble de supports digitaux, qui vous accompagnent au quotidien :

LA PAGE FACEBOOK

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M A I / 2 0 1 6 — F E M M E S M É D E C I N S L E M A G — 0 3

Le musée Marmottan Monet présente l’exposition L’art et l’enfant, Chefs-d’œuvre de la peinture française du 10 mars au 3 juillet 2016. Provenant de collections particulières et de prestigieux musées français et étrangers, une centaine d’œuvres signées Fragonard, Chardin, Manet, Monet, Renoir, Cézanne, Matisse, Picasso… composent une fresque inédite. À travers une sélection de pein-tures, le parcours retrace l’évolution du statut de l’enfant du XVe au XXe siècle.

Pour en savoir plus :http://www.marmottan.fr/

ET L’ENFANTL’ART

RÉINSERTION EN BEAUTÉ !

L’association Joséphine pour la beauté des femmes propose aux femmes en difficulté de venir se faire coiffer et maquiller pour un prix symbolique de 3 €. C’est une aide importante pour reprendre une place dans la société, relever la tête et pouvoir, par exemple, passer un entretien d’embauche sans douter de son aspect et de sa présentation.

Pour en savoir plus :www.josephinebeaute.fr

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CARTE BLANCHE

MONUMENTALE

Un défi sans précédent lancé aux plus grands artistes contemporains : habiter 13 500 m² et 45 m de haut… Depuis 2007, des artistes contemporains de renommée internationale investissent la Nef du Grand Palais avec des œuvres magistrales conçues pour l’occasion. Après Anselm Kiefer, Richard Serra, Christian Boltanski, Anish Kapoor, Daniel Buren et Ilya et Emilia Kabakov, Huang Yong Ping relève le défi en 2016. Représentant de l’avant-garde artistique chinoise, il imagine une installation spectaculaire, qui est aussi une réflexion sur les transformations de notre monde.

Monumenta 2016 au Grand Palais :du 08 mai au 18 juin 2016

Pour en savoir plus :http://www.grandpalais.fr/fr/evenement/monumenta-2016-huang-yong-ping

Paris en petites briques de couleurs, vous en rêviez ? LEGO® le fait : 4 constructions XXL, quelques milliers de briques et des centaines d’heures de travail ! À l’occasion de l’ouverture du LEGO® Store à Paris, des grandes installations présentent Paris en LEGO®, une célébration de la culture française au travers de créations ludiques ! Rendez-vous au Forum des Halles, pour découvrir ce Paris au parfum d’enfance.

NOSTALGIE LEGO® STORE

DESIGN DAYS

D’Days, le festival du design aura lieu à Paris du 30 mai au 5 juin 2016. Sa mission : promouvoir le design auprès du grand public. Après 16 ans d’existence, des expositions et scénographies dans le cœur de la capitale, le D’Day’s est devenu un rendez-vous incontournable en France pour célébrer le design. Ne manquez pas les nombreuses expositions, installations, workshops qui se tiendront dans 70 lieux.

Pour en savoir plus :http://www.ddays.net

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DÉBATThèse – Antithèse

Procréation médicalement assistée (PMA), interruption volontaire de grossesse (IVG), contraception, pilule, etc., font largement partie du vocabulaire féminin fourni par la Science. Comment accompagner au mieux les femmes dans leur désir d’enfants ? Quels conseils leur donner pour vivre une féminité épanouie ? Les Docteurs Martine Depondt-Gadet et Bettina Hommais-Loufrani apportent la richesse de leur vécu, de leurs pratiques, le recul d’expériences personnelles très différentes pour un regard croisé atypique.

La Rédaction de Femmes- médecins : Parlez-nous de votre parcours et de ce qui a changé dans votre métier. Vos rencontres et choix d’orientation ont-ils modifié profondément votre vision de la santé et de la maladie ?Martine Depondt-Gadet : J’ai toujours été passionnée par nos histoires de

femmes, et plus précisément par la recherche de ma propre histoire via mes ancêtres. Sinophile et spécialiste en Médecine Traditionnelle Chinoise (MTC), médecin acupuncteur depuis 25 ans, également formée à la Programmation neuro-linguistique (PNL), à l’hypnose et à l’EFT (Emotional Freedom Technique), j’ai aussi été

initiée au Qi Gong de la Femme durant un long séjour en Chine (à Su Zhou). Je fus l’une des premières à pratiquer ce Qi Gong de la Femme en France dans mon cabinet, dès 1990. Or, peu de temps avant, encore étudiante interne à l’hôpital d’Issoire où j’assistais les sages-femmes lors d’accouchements, j’étais confrontée à l’absence de péridurale

croisésRegards

Histoires DE FEMMES

3 QUESTIONS À MARTINE DEPONDT-GADETMédecin généraliste, acupuncteur et professeur de Qi GongAuteur de « Stérilité et Infertilité : comment libérer les verrous émotionnels qui cachent une souffrance enfouie dans le corps » (Dangles) et « Qi gong au féminin- Au rythme des saisons » (Chariot d’Or).

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et à des césariennes problématiques. Il me fallait donc réconforter ces femmes, souvent plongées dans l’angoisse de la douleur et de la mort ! Cette anesthésie péridurale a changé le mode de croyance : « tu accoucheras dans la douleur ». Quel bonheur ! Un autre grand progrès a été la légalisation de l’IVG qui a permis d’éviter toutes les maltraitances subies par les femmes (IVG « sauvages »).En fait, ma vie a été jalonnée de merveilleuses rencontres avec toutes sortes de professionnels de santé (psy-chologues, maître de Qi Gong, etc.) qui ont renforcé et élargi mes connaissances.

R.F.M. : À la lumière de votre parcours personnel, de vos expé-riences et pratiques médicales, comment percevez-vous la fertilité et l’infertilité ? Et quels conseils donnez-vous aux femmes pour accomplir leur féminité quel que soit leur âge ?M.D.-G. : Je me réfère souvent à cette médecine Taoïste, si riche de bon sens et de simplicité. La femme y est perçue « lunaire ». D’ailleurs, nos règles ne sont-elles pas appelées en chinois, « nos lunes » ? Cependant, nos règles, hor-mis tout diagnostic organique, réagissent à un choc émotionnel, provoquant aménorrhée ou métrorragie. En MTC, la preuve en est donnée par l’existence d’un méridien, bao luo, reliant l’enveloppe du cœur et son esprit, le shen, à notre matrice appelée « enveloppe de l’enfant ». Avant d’aiguiller la patiente vers le gynécologue, je fais préciser cette notion de choc pour les aider à guérir. Soyons aussi conscientes de nos pouvoirs de guérison sur nos enfants. Je développe ce concept au cours

d’ateliers avec des sages-femmes sur le thème : « Bébé Azur » pour que la maman puisse renforcer ses liens avec son enfant. La technique utilise le Qi Gong, la visualisation, la respiration… Ainsi, la future maman prend confiance et renforce ses talents de guérison sur l’enfant. Il s’agit de prendre conscience que nous avons tous en nous des forces de guérison et que ce processus passe par la femme.

R.F.M. : Quel est l’impact du stress et des émotions sur les questions de fertilité, procréation, etc. ?M.D.-G. : Le travail libérateur le plus utile pour combattre les émotions nocives est l’EFT. Il est souhaitable ensuite de continuer à suivre la future maman pour renforcer le lien mère- enfant, parfois difficile à créer et oscillant entre distance et surprotection. Ce qui m’amène à avoir un autre regard sur la PMA. Il me semble très important de proposer un travail d’introspection préa lab le (même bre f ) avant

d’entreprendre ce parcours difficile de la PMA. Un temps d’écoute de soi, indispensable aux futures mamans pour se « clarifier », balayer les souffrances et croyances négatives incorporées et donner naissance à des enfants un peu moins névrosés que nous ! Tout ceci a abouti à la genèse de la formation « Bébé Azur » que j’ai développée en collaboration avec le centre de recherche scientifique de Qi Gong de Shanghai. Cette formation fait notamment appel à des techniques énergétiques et psycho-thérapeutiques débloquant les barrages psychologiques altérant la qualité du lien mère-enfant. En ces temps modernes, où les prouesses de la Science permettent des merveilles, il est étonnant de voir que la nature est toujours capable de nous faire des pieds de nez quand il s’agit, par exemple, de concevoir un enfant. Le psychisme a un pouvoir énorme sur la nature, bloquant parfois une grossesse pourtant désirée, ou libérant miraculeusement des verrous qui empêchaient toute

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Cette anesthésie péridurale a changé le mode de croyance : « tu accoucheras dans la douleur ».

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conception ! D’autre part, dans ce confort que nous a amené la science, il reste malgré tout chez certaines femmes cette angoisse des douleurs, voire car-rément de mort. Même aujourd’hui, celles-ci ont des difficultés à lâcher

ces programmes déterminés dans les croyances familiales. La médecine chinoise que je pratique est justement holistique car elle soigne à la fois le corps, l’esprit et les émotions. En cela, elle est toujours très contemporaine.

3 QUESTIONS À BETTINA HOMMAIS-LOUFRANIMédecin gynécologue dans un cabinet parisien

R.F.M. : Quel est votre parcours et pourquoi avoir choisi une spécialisa-tion en gynécologie ? Qu’est ce qui a changé dans ce domaine depuis vos débuts de médecin ?Bettina Hommais-Loufrani : Issue d’une lignée de femmes actives, j’ai été élevée dans une certaine forme de féminisme… et j’ai grandi au milieu de médecins, des hommes (!). J’ai connu la généralisation de la pilule, avec les premières combinaisons aux dosages presque dix fois plus élevés que les plus légères actuelles, quasi impossibles à avaler tant elles généraient d’effets secondaires. Puis l’apparition, dans les années 70, des normo et mini-dosées, enfin acceptables malgré les éventuelles prises de poids. Mais cette contraception qui libérait les femmes n’était pas offerte à toutes. Elle générait des réticences de la part des médecins, hommes majoritairement, qui croyaient perdre leur autorité dans ce domaine. La pilule prescrite à la femme lui laissait la liberté de la prendre… ou non.

Malheureusement ces réticences ont laissé des traces très négatives. Il y a maintenant un gros travail d’explication et d’apaisement à faire.

R.F.M. : Vous avez souligné l’influence paradoxale et les consé-quences d’une vision « masculine » de la femme et de ses besoins, mais aussi du poids des préjugés et du

passé. Comment vivez-vous votre position de médecin, de scientifique et de femme ?B.H.-L. : Parallèlement, la libéralisation absolument indispensable de l’IVG occulte le fait qu’elle reste un échec de la contraception et une épreuve tant morale que physique. Autre réticence : celle qui accompagne la péridurale. Au départ, les anesthésistes et les sages-femmes y

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étaient hostiles. Les premiers parce que la technique demandait à être maîtrisée, les secondes parce qu’elles se sentaient dépossédées de l’accouchement qui requérait, nécessairement, la présence d’un médecin… En désaccord avec un anesthésiste, homme, sur l’apport de la péridurale, je me souviens d’avoir demandé, à l’époque, son avis à un rabbin, dont la femme était en train d’ac-coucher. Sa réponse avait été lumineuse : « Si Dieu a permis qu’on invente la péridurale… c’est pour qu’on l’utilise ». Là encore, du travail pour justifier qu’on ait le droit de ne pas souffrir. À nous de dissiper ces réticences qui remplacent l’enthousiasme, légitime, qui présidait à l’émancipation féminine. J’ai grandi dans un milieu méditerranéen, médical et machiste où s’affirmer en tant que femme était un exercice de survie. De là, sans doute, mon écoute particulière. Je suis persuadée, comme beaucoup, que ce sont les femmes qui font évoluer les sociétés et mon métier consiste essen-

tiellement à m’assurer qu’elles vont bien.

R.F.M. : Quel est l’impact du stress et des émotions sur les questions liées à la fertilité, la procréation, etc. ?B.H.-L. : Le stress impacte la vie des femmes dans leur intimité, que ce soit dans le fonctionnement de leurs hormones ou dans leur libido. Elles doivent être performantes dans tous les domaines tant professionnels que privés. La première question que je pose à une femme, qui vient me voir pour des troubles du cycle d’apparition récente, est « un stress est-il survenu concomitamment ? ». Or, il s’agit parfois de la simple décision d’essayer de faire un enfant. Encore aujourd’hui, il paraît inconcevable pour la majorité des gens qu’une femme ne soit pas, ou ne désire pas, être mère ! Alors que c’est une décision parfois terriblement anxiogène. Certaines me demandent même si elles sont « normales » dans leur refus de gros-

sesse. La recherche de la performance, le regard des autres, tout est générateur de stress, et le corps n’a pas forcément de réponse adéquate. Des règles irrégu-lières à leur disparition totale, tout peut se rencontrer. Savoir mettre en lumière l’origine du trouble permet souvent, mais hélas pas toujours, un « lâcher-prise » bénéfique. Alors bien sûr, quand on en arrive à la PMA, l’accompagnement est incontournable. Il s’agit d’une épreuve réelle, tant sur le plan physique qu’émotionnel. La science permet ce qui était impossible auparavant. Ne pas y avoir recours génère la suspicion au sein de l’entourage. Ne pas y réussir est source d’une pitié parfois condescendante. Expliquer à un couple que la médecine moderne ne maîtrise pas encore parfai-tement tous les aspects de la fertilité reste un exercice délicat. Et leur faire prendre conscience que la cause et la guérison relèvent d’un autre domaine que l’orga-nicité demande un accompagnement qui n’est pas toujours proposé.

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Ce sont les femmes qui font évoluer

les sociétés et mon métier consiste essentiellement

à m’assurer qu’elles vont bien.


TALENTSAfterwork

Interview d’Agnès Guerre, Chirurgien maxillo-facial, spécialisée dans les pathologies des glandes salivaires, Paris.

L’ACCORD PARFAIT : CHIRURGIE ET MUSIQUE…

Musicienne, dans la famille des « grands ama-teurs », Agnès Guerre module son emploi du temps avec maestria entre son cabinet de chirurgie maxillo- faciale et sa passion pour la flûte traversière. Si les deux activités sont exigeantes et intenses, Agnès Guerre compose avec elles sans fausse note.

POUR AGNÈS,

La Rédaction de médecins : Quand et comment avez-vous découvert la flûte traversière ?Agnès Guerre : J’ai commencé l’appren-tissage de la flûte au conservatoire quand j’avais 10 ans. C’était en cours d’année scolaire, 3 mois avant la fin des cours dans l’idée de tester sur quelques mois mon engouement pour l’instrument. Et ça m’a plu immédiatement ! J’ai même passé les trois premiers niveaux en fin d’année. Je démarrais ma vraie première année à la rentrée suivante, avec l’apprentissage du solfège et l’orchestre.Depuis toute petite, le choix de cet instrument s’est imposé, peut-être après avoir écouté « Au matin » de la suite Peer Gynt de Grieg ! J’étais fascinée par le son de la flûte et le suis d’ailleurs toujours. Après quinze ans de pratique, j’ai fait une pause d’une dizaine d’années environ à partir de mon internat. Une fois mon cabinet installé, j’ai repris les cours au conservatoire, avec plaisir et une vision plus mature. Il m’a fallu environ deux ans pour me remettre à niveau et progresser.

R.F.M. : Comment la musique s’intègre-t-elle dans votre emploi du temps ?A.G. : Tout d’abord j’ai mon cours, rendez-vous hebdomadaire immuable avec mon professeur au conservatoire. Les répétitions, elles, sont presque quotidiennes mais la durée dépend du temps dont je dispose et de mon niveau d’énergie ! Par ailleurs, j’essaie dès que possible de jouer avec d’autres musiciens. Et je participe à des stages de musique de chambre au moins une fois par an. La constance,

la régularité s’imposent en musique, la notion de discipline est donc ancrée dans ma pratique. Et la rigueur a du bon : l’instrument peut, par moments, avoir une fonction « thérapeutique », de fuite, d’échappatoire, de libération. La musique est tellement exigeante, quand on joue, on ne pense pas à autre chose, le reste n’existe plus, ni le travail, ni rien. La concentration est totale : la mécanique des doigts, du corps, le souffle, la musicalité etc., tout doit être contrôlé. On est à 100 % avec l’instrument. En cela, il permet de « couper » avec une journée difficile ou fatigante.Par ailleurs, la pratique de la musique passe aussi par l’écoute, des milliers d’heures à écouter de la musique, partout, tout le temps, toute la journée, à fond !

R.F.M. : En chirurgie, il est égale-ment question de rigueur et de précision, des qualités qui semblent donc proches de celles exigées en musique. Pour quelles raisons avez-vous choisi cette spécialité ? Quel parallèle feriez-vous entre les deux domaines ?

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A.G. : J’ai eu un véritable coup de cœur pour la chirurgie faciale et l’équipe avec laquelle j’ai travaillé lors de mon 1er stage d’externe. Le fait de travailler sur un visage, de pouvoir opérer en laissant les cicatrices les plus invisibles possibles me fascinait. Le principe de pouvoir opérer, réparer, guérir en prenant soin de modifier le moins possible le visage, cette partie du corps socialement si importante. Je me suis donc spécialisée en chirurgie maxillo-faciale, puis, depuis une dizaine d’années de manière plus spécifique en pathologies des glandes salivaires. Ce qui me plaît également dans cette discipline, c’est que l’on travaille sur différents tissus et organes, à la fois en chirurgie osseuse, molle, vasculaire, et en microchirurgie.Pour répondre à la question des simili-tudes entre la musique et la chirurgie, je dirai que l’apprentissage de la musique

a eu une influence bénéfique sur mes études. La persévérance acquise en tant qu’enfant via la musique et l’exigence du conservatoire, m’ont permis par la suite d’adapter ces forces secondairement à d’autres domaines, en l’occurrence aux études de médecine. Mais au-delà de la rigueur requise en chirurgie, il y a également l’intuition. Aujourd’hui, avec l’expérience et l’habitude, lorsque j’opère, l’intuition et le ressenti jouent également un rôle important. On « sent » les choses. Ainsi, au moment d’inciser par exemple, je sais si ça va être compliqué.Dans tous les cas, que ce soit en musique ou en médecine, je suis toujours par-tie du principe qu’il fallait fournir un maximum de travail pour y arriver. Sinon, la sanction est immédiate et sans appel. Pour ne rien avoir à regretter, j’ai toujours fait en sorte de me donner les moyens d’y arriver. En musique, il arrive que l’on ait au départ un don, un

La pratique d’un instrument peut, par moments, avoir une fonction « thérapeutique ».

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petit plus, qui facilite les choses durant les premières années, mais le niveau devient rapidement moyen si cette aptitude naturelle n’est pas accom-pagnée d’un travail assidu et régulier. Ce constat est très formateur psycho-logiquement. On développe par ce biais l’exigence, la valeur du travail, la gestion du stress, la mémoire… Même les grands musiciens virtuoses, malgré leur niveau et leur talent, travaillent de longues heures tous les jours. La pratique de la musique fait partie de ces disciplines où le travail n’est jamais terminé.

R.F.M. : Est-ce que vous avez un courant musical, un compo-

siteur ou encore une œuvre de prédilection ?A.G. : Pas vraiment, je joue de tout, mon professeur me propose des morceaux en fonction des auditions à préparer ou encore des aspects de ma pratique à travailler, à améliorer. Je joue autant du baroque, du classique, que du plus contemporain, registre qui au début m’attirait moins car souvent plus dissonant, mais que maintenant j’ai appris à apprécier au travers de la pratique. Pour ce qui est du choix des œuvres que l’on a envie de travailler, il faut reconnaître qu’il y a souvent, durant les dix, quinze premières années de pratique, une grande inconscience sur notre capacité à pouvoir jouer certaines pièces. Les morceaux qui

paraissent les plus abordables sont en réalité les plus difficiles à jouer et exigent d’y apporter une interprétation. C’est toute la subtilité entre jouer les notes écrites sur la partition et faire de la musique.

R.F.M. : Pour conclure cette interview sur une madeleine de Proust, quel morceau rêviez-vous de jouer à vos débuts ?A.G. : Depuis la première fois que je l’ai entendue, j’ai rêvé de la jouer : la « Sonate pour flûte et piano » de Poulenc. Elle fait d’ailleurs partie du programme de ma prochaine audition !

R.F.M. : Merci Agnès pour ce bel interlude !

Vous êtes une femme-médecin et souhaitez partager votre passion, n’hésitez pas à nous contacter au : 02 41 20 94 26 ou par mail : [email protected] et soyez le « Talent » de notre prochain numéro !

L’apprentissage de la musique a eu une influence bénéfique sur mes études.

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DOSSIERSociété

Le 4 février dernier avait lieu la Journée Mondiale contre le cancer, première cause de mortalité au monde. Une occasion importante pour parler de la maladie et des traitements, mais aussi des initiatives qui rendent la vie des malades plus facile. Rose Magazine en fait partie.

Rose, le magazine qui s’adresse aux femmes atteintes d’un cancer

Il s’appelle Rose, référence explicite aux femmes, mais aussi à Octobre Rose, campagne d’information et de sensibilisation sur le cancer du sein. Créé en 2011, ce magazine semestriel

est distribué gratuitement dans les établissements de soins et les comités départementaux de la Ligue contre le cancer. Tous les numéros sont également consultables intégralement sur le net.

Ce magazine féminin haut de gamme a été créé par 2 femmes, l’une atteinte d’un cancer, l’autre accompagnante,

Connaissez-vous « ROSE MAGAZINE » ?

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pour rompre l’isolement des femmes malades et de leur famille.

Un magazine féminin de société

Ce magazine est le premier à s’adresser explicitement aux femmes atteintes d’un cancer. Avec plus de 200 pages et une maquette colorée, vive et féminine, Rose Magazine parle bien évidemment de la

maladie : explications sur les parcours de soin, interventions de spécialistes, etc. Le numéro 8 (printemps/été 2015) a ainsi abordé le sujet des oncotests.

Rose est aussi un magazine plus « classique » avec des pages beauté, mode ou gastronomie et des conseils pour faciliter la vie quotidienne avec la maladie ou minimiser les effets négatifs des traitements. Rose donne également

la parole aux patientes ou aux aidants et propose des rubriques comme le « bêtisier » ou la « sexo ».

Entre articles de fond et sujets légers ou drôles, Rose Magazine aide les malades à exister en dehors de leur maladie, pour qu’elles restent des femmes avec des préoccupations de femme et ne sont pas réduites à leur cancer.

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ESCAPADEPortfolio

Nathalie avait déjà beaucoup voyagé « J’ai commencé par apprendre en Inde le yoga et l’Ayurveda, suite à un diplôme universitaire de médecine humanitaire passé à Marseille. Mais, c’est aux États-Unis que je découvre une approche de santé innovante qui va au-delà des sectorisations des diverses approches complémentaires et alternatives. J’y ai la chance de me former à la santé intégrative à Harvard, avant de participer à un groupe de travail à l’OTAN sur ce sujet. Dans ce cadre, je visite des centres américains de santé intégrative, créés depuis les années 2000, et où s’implique la médecine militaire américaine ».

Nouveau départ aux États-UnisFin 2013, Nathalie termine son contrat

avec l’armée. Elle décide alors de saisir l’occasion pour repartir aux États-Unis, caméra au poing et roadmap en poche, à la rencontre de tous ces acteurs du changement dans la santé. Mais le continent est vaste ! Alors comment a-t-elle ciblé ses destinations ? « par le biais d’une réalisatrice d’un doc TV « The New medicine » et en moins de 3 jours je me retrouve en contact avec des pion-niers de la santé intégrative, qui ont fondé un centre pilote couvrant les côtes Est et Ouest. Dans la liste, il y a essentiellement des médecins et des chercheurs. »

De San Diego à New-YorkVoici un tout petit aperçu de l’itinéraire bien rempli du docteur Babouraj qui a traversé tout le territoire nord-améri-

cain : « d’abord la Californie, chez une chercheuse psycho-neuro-immunologie de l’université de San Diego, Shamini Jain ; Freddy Kronenbourg à Stanford ; Sheila Patel, médecin et directrice du centre Chopra ; enfin les directeurs du centre pionnier de San Francisco, « le Osher Center for Integrative Medicine », où je partage une formation médicale de 4 jours sur la cuisine saine. Le public ? 400 médecins et thérapeutes de tout le territoire. Puis plongeon en Arizona, à l’université de Tucson, qui travaille avec Andrew Weil (médecin ayant lancé la première formation universitaire de médecine intégrative dans les années 90), avant ma rencontre avec Tracy Gaudet à l’université de Duke (Caroline de Nord), autre centre pilote en pleine forêt, où des moyens

Adolescente, Nathalie rêvait de la liberté un peu folle de parcourir les États-Unis en voi-ture. En fin de contrat de médecin militaire, c’est à 33 ans qu’elle lâche sécurité et cadre de vie pour réaliser ce rêve. Le Dr Nathalie Geetha Babouraj part explorer en profondeur une piste de prévention de santé américaine qui l’intrigue depuis 10 ans. Elle nous raconte son épopée…

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Je me retrouve en contact avec des pionniers de la santé intégrative, qui ont fondé un centre pilote couvrant les côtes Est et Ouest. importants ont été consacrés au respect des normes écologiques et pour offrir des formations en santé intégrative aux administrateurs hospitaliers, pivot primordial dans l’accompagnement économique. Enfin New-York… ».

De belles rencontresDe ce long périple, le docteur Babouraj a tenu à saluer la remarquable implication de Shamini Jain et de son équipe « ils étaient en train d’étudier les effets de la méditation et de la médecine ayurvedique. Ce qui m’a le plus marqué,

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c’est l’énergie de l’équipe : ouverture d’esprit, humilité, échanges entre chercheurs, thérapeutes, éducateurs, médecins, patients. Un aperçu du champ des possibles qui devient palpable. Pas juste des mots, ou des justifications, mais une bienveillance associée à une envie de comprendre leurs effets bénéfiques sur la santé des personnes ! La facilité de mettre en place des évaluations pratiques dans de grands centres médicaux fut également une belle surprise ».

Language global pour médecine globaleConclusion de ce voyage sur l’autre versant de la santé ? Nathalie tient à rappeler l’impact du support de la langue anglaise qui, selon elle « véhicule une dimension très globale de l’être : à la fois Tête, Cœur et Corps. Là où, parfois, le français est très mental, l’anglais semble toucher des sphères émo-tionnelles et de ressenti plus justes dans certaines traductions. Par exemple, le terme « consciousness » ne veut pas juste dire « état de conscience », comme on l’entendrait en français, à savoir état de

vigilance. Ce terme se traduit par « mé-taconscience », c’est à dire « la conscience d’avoir conscience ». Dans un langage global, intégratif, on remarque donc que la langue anglaise est plus fluide pour se connecter à son corps « physique », « émotionnel », « men-tal » et « spirituel », et cela en dehors de toute religion… ».

Ce qui m’a le plus marqué, c’est l’énergie de l’équipe : ouverture d’esprit, humilité, échanges entre chercheurs, thérapeutes, éducateurs, etc.

Nathalie Geetha BabourajDocteur en médecineCoach de santé intégrative

Créatrice de l’iSi et du Tour du Monde de la Santé Intégrative

Conspiratrice positive de l’Institut des Futurs Souhaitables

www.institutdesanteintegrative.com

À TABLESimple & sain

Instructions

Préchauffer le four à 210 °C (thermostat 7).

Étape 1Enlever les premières côtes des fenouils et laver les bulbes. Mettre de côté les pousses vertes. Émincer les bulbes de fenouil, le céleri et l’oignon.

Étape 2Dans une sauteuse, faire chauffer une noix de beurre et l’huile. Ajouter les légumes et faire revenir à feu vif pendant 8 min. Remuer régulièrement. Mouiller de 3 cl de pastis et mettre le tout au fond d’un plat allant au four beurré.

Étape 3Assaisonner les filets de rougets et les déposer côté chair sur les légumes. Enfourner et laisser cuire pendant 6 min.

Étape 4 Parsemer le plat de pousses de fenouil à mi-cuisson.

Étape 5Émincer les feuilles de basilic.

Étape 6Dans une casserole, porter à ébullition 3 cl de pastis et 3 cl d’eau. Ôter du feu et ajouter le beurre froid en morceaux. Remettre sur le feu et parsemer de basilic.

Étape 7Arroser le poisson cuit du reste de pastis dès la sortie du four.

Étape 8Servir les rougets déposés sur un lit de fenouil et céleri et napper de sauce au basilic.

BON APPÉTIT !

F ILETS DE ROUGETS RÔTIS

RECETTE

30 min.20 min.

Approuvé

par les femmes

pressées !

Ingrédients(Pour 6 personnes)6 rougets en filets500 g de fenouil300 g de céleri250 g de beurre12 feuilles de basilic9 cl de pastis1 cuillère à soupe d’huile d’olive1 oignonsel

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J’AIMEQuartier libre

QUOI ? SciencesOÙ ? Institut CurieC’EST COMMENT ? Savant

Découvrez les laboratoires d’hier et d’aujourd’hui avec l’exposition temporaire 2016 du Musée Curie du 21 mai au 31 octobre 2016. Vous pourrez vous immerger dans le quotidien des chercheurs avec cette exposition présentant 65 photographies inédites sur le monde de la recherche passée et actuelle. Un vrai voyage dans le temps en décou-vrant les instruments utilisés, les techniques appliquées ou encore l’histoire des bâtiments. À découvrir dans le jardin du musée et, nouveauté 2016, sur les grilles de la rue Pierre et Marie Curie.

Pour en savoir plus :www.musee.curie.fr

UNE HISTOIRE D’ART

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QUOI ? Vivez mieux et plus longtempsQUI ? Michel CymesC’EST COMMENT ? Sain

Michel Cymes, chirurgien spécialisé en ORL est connu pour ses activités d’animateur télévision et radio, notamment pour l’émission Le Magazine de la santé. Dans son livre, l’auteur préconise une meilleure hygiène de vie, en passant par une alimentation plus équilibrée, l’abandon de petites habitudes néfastes, une pratique sportive plus régulière et l’application de quelques conseils pratiques pour garder la forme. Attention, cette lecture implique de relever quelques défis et non des moindres, préparez-vous, par exemple, à troquer de temps à autre, votre tablette de chocolat contre une pomme !

QUOI ? Médecin de campagneDE QUI ? Thomas LiltiC’EST COMMENT ? Engagé

Le réalisateur, Thomas Lilti, autrefois médecin généraliste, s’est fait connaître notamment grâce à son deuxième film, Hippocrate, il revient avec un nouveau film, évoquant le quotidien de Jean-Pierre, médecin de campagne attaché à son métier et très apprécié par ses patients, qu’il soigne et rassure jour et nuit, 7 jours sur 7. C’est François Cluzet qui incarne ce héros. Mais le héros n’est pas immortel. Qui viendra le remplacer ? L’occasion d’aborder un sujet délicat : la désertification des zones rurales par les médecins.

LE COIN DES LIBRAIRES

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D epuis sa création en 1894, La Mutuelle du Médecin est administrée par des médecins et gérée par des professionnels. Car qui, mieux que des médecins,

pour comprendre vos préoccupations et vos spécificités ? Entièrement dédiée aux médecins et à leur famille, la mutuelle vous propose des prestations conformes à vos

besoins et adaptées à vos attentes : une complémentaire santé aux meilleures garanties et au tarif compétitif, garanties retraite et prévoyance sur-mesure, des services particuliers pour les femmes-médecins, une gamme de services privilégiés… La Mutuelle du Médecin a pensé à tout en pensant à vous.

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ESCAPADE AMERICAN€¦ · médecin généraliste, acupuncteur, professeur de Qi Cong et Bettina...

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