Impressions latino-américainesNous avons besoin de placer notre vie sous le regard miséricordieux de Jésus.

Informationsde l’Assomption

avril 2013 n no 8

AA Religieux et laïcs

une même mission

EDITORIAL

Avril 2013 n no 82

>> Officiel

AgendaConseil Général ordinaire

● du 13 au 21 mai● du 27 mai au 1er juin● le 22 juin● du 9 au 21 septembre

Conseil général Plénier

● du 10 au 18 juin● du 1er au 9 décembre● du 7 au 16 juin 2014

Sessions à Rome

●du24juinau24juillet :rencontre des formateurs●du26au31août :rencontre des économes

provinciaux

Père Benoît Grière

● du 13 au 22 avril commission Asie en Corée● du 22 au 24 mai rencontre de l’USG à Rome● du 26 juillet au 1er aout :retraitedesnovicesde

France

Père Emmanuel Kahindo

● du 20 au 27 avril Conseil Europe à Valpré● du 27 juillet au 29 août en Afrique● du 2 au 6 septembre Forum de Valpré

Père John Franck

● du 18 au 21 juinCommissionEducationàParis

Frère Didier Remiot

● du 3 au 13 avril rencontre des économes de la Familledel’AssomptionàParis

● du 23 avril au 5 mai :MexiqueetNew-York

Père Marcelo Marciel

● du 30 juin au 6 juilletRencontredelaMissiond’Orient(Plovdiv)

● du 7 au 25 juillet Rencontre de la RIAD en Thaïlande

Officiel●LePèreBenoîtGrière,SupérieurGénéral,avecson

conseil a appeléA la profession perpétuelle

Fr. Ronald Limboy Sibugan (Provinced’AmériqueduNord–Philippines)(12.02.2013)

Une Lettre à toUs Les jeUnes en formAtIon

LePèreGénéralaadresséunelettreà tous les jeunes en formation endate du 7 février. Quelques 340religieux sont concernés : « uneimpressionnante part de l’Assomp-tion qui aujourd’hui est mobiliséeparlesétudesetlapréparationàlavie apostolique...c’est l’avenir de lacongrégationquiestenjeu».LePèreGénéralinsistesurlaqualitéet le sérieux de la formation et del’accompagnementpour« êtreprêtsàrépondreauxgrandsdéfismission-naires... : former des disciples, for-mer des frères, former des apôtresoumissionnairesdeJésus-Christ. »

« Encetteannéedelafoi,alorsquel’Églisevientdevivreunsynodesurlanouvelleévangélisation,nousvou-lonscontribueràsoneffortpouran-noncerleRoyaumedeDieuennouset autour de nous. » C’est surtoutpour expliquer l’une des mesuresphares du dernier chapitre que le Père Général s’adresse directementaux jeunes. Il s’agit de la premièrenominationapostoliquedureligieux.Cette attribution a été donnée ausupérieurgénéralquienexpliquelesraisons,lesconséquencesetlama-nièreaveclaquelleonvadésormaisprocéder.

Cette lettre dont l’intégral paraîtradansleprochainnumérode« Docu-ments Assomption » se veut être« unencouragementàvivredans lajoie et la paix la consécration reli-gieuse et l’aventure missionnaire.L’Assomption est dans lesmains deDieu et nous sommes des ouvriersdu Royaume. Humbles, modestes,fragiles,maisenmêmetempsrichesdelafoi,del’espéranceetdelacha-rité. »

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editorial <<

P. Benoît GrièreSupérieur général des Augustins de l’Assomption

Impressions latino-américaines

Je rédige cet éditorial alors que j’effectue la visite canonique de la province Chili-Argentine. C’est à Santiago du Chili où

j’ai appris l’élection du pape François. J’ai partagé la joie de mes frères d’Amérique du Sud et plus particulièrement celle des deux religieux argentins qui étaient présents à notre rencontre. Je garde un souvenir ému de cette annonce du premier pape de l’histoire de l’Église venant du Nouveau Monde. Il est probable que nous entrons dans une nouvelle époque de la vie de la communauté catholique et nous aurons à prendre, nous autres assomptionnistes, notre part dans l’engagement pour l’annonce du Royaume de Dieu. Après Benoît, voilà François, mais nous restons au service de l’Église quelque soit le pape en fonction.Le pape François veut impulser un nouvel élan à notre Église. Il la veut plus simple, plus fraternelle, plus proche des pauvres. Je crois sincèrement que nous devons tous nous atteler à cette tâche et collaborer à cet ambitieux projet. Le pape nous a rappelés aussi lors de son homélie à la chapelle Sixtine que sans le Christ nous ne pouvons rien. « Quand on ne confesse pas Jésus-Christ, on confesse la mondanité du diable, la mondanité du démon», «quand nous confessons un Christ sans Croix, nous ne sommes pas disciples du Seigneur: nous sommes mondains, nous sommes des évêques, des prêtres, des cardinaux, des papes, mais pas des disciples du Seigneur». Je pourrais ajouter « nous sommes des religieux, mais ils nous manquent l’essentiel ».Je viens de visiter plusieurs communautés de la province Chili-Argentine, et je crois que l’appel a tout recentré sur le Christ est primordial. Nous avons besoin de placer notre vie sous le regard miséricordieux de Jésus et de ne pas laisser les valeurs du monde envahir progressivement l’ensemble de notre vie quotidienne. Il y a une montée de l’individualisme un peu partout et nous sommes nous aussi concernés par ce trait de civilisation. Il faut à tout prix nous ressaisir et lutter de toutes nos forces contre cette tendance mortifère. L’Assomption, elle aussi,

est marquée par la montée des comportements qui éloignent du Royaume. Nous sommes des apôtres, mais nous oublions parfois le devoir de prière et d’oraison qui nous incombe. Nous avons besoin de consacrer chaque jour du temps à Dieu en servant nos frères, mais aussi dans le silence et la contemplation. N’ayons pas peur des mots, et redisons comme Emmanuel d’Alzon, « qu’à l’Assomption action et contemplation se rejoignent pour un même but, la venue du Règne de Dieu ».L’Amérique latine est une terre attachante et chaleureuse. Les populations de Colombie, d’Equateur, d’Argentine et du Chili savent accueillir l’étranger et lui consacrer du temps. Partout où je suis passé avec le Père Marcelo Marciel, nous avons été reçus en frères. J’ai été frappé par la qualité du laïcat assomptionniste et par l’attachement à notre famille religieuse. À Bogota, à Buenos-Aires, à Riobamba, à Valparaiso et ailleurs, j’ai pu discuter avec les groupes de l’Alliance. Les laïcs assomptionnistes nous entraînent à leur suite. Ils sont motivés par notre spiritualité, notre « esprit de famille » et ils attendent de nous beaucoup. Saurons-nous répondre à leurs attentes ?L’Assomption s’internationalise et je suis heureux de constater combien la province d’Afrique contribue à soutenir les communautés locales. Il est probable que ce phénomène va se renforcer dans les prochaines années.Et les vocations me direz-vous ? Les vocations religieuses sont moins fréquentes en Argentine et au Chili qu’il y a quelques années. En Équateur et en Colombie, il y a encore de grandes possibilités de recrutement. Mais je suis convaincu que partout, il est possible de susciter auprès des jeunes un attrait pour l’Assomption si nous sommes fidèles à l’esprit de notre fondateur. Si nous sommes, comme le pape François le demande, fidèles au Christ et à sa croix.L’Amérique du Sud est une terre riche en espérance. Nous avons un rôle à jouer dans l’évangélisation de ce continent malgré notre modestie. Je crois que l’Assomption n’a pas fini sa mission. n

Avril 2013 n no 84

Le Père d’Alzon et la nouvelle évangélisation

>> evangélisation

Le contexte

Le Chapitre Général de 2011 a tenté d’énumérer les moyens d’évangélisa-

tion privilégiés (§ 16) tradition-nels à l’Assomption, nous invi-tant à les renouveler « pour dé-noncer avec fermeté et courage compromissions et injustices, en témoignant de Jésus-Christ avec force, à temps et à contretemps, jusqu’à risquer notre propre vie » (§ 18) et en retournant à la vision de notre fondateur (cf. lettre de la Secrétairerie d’Etat du 2 mai 2011, cité dans les Actes du chapitre 2011, p. 89).En nous saisissant de cette pré-occupation, nous nous situons au cœur même d’une préoccupa-tion majeure de l’Eglise au début de ce nouveau millénaire. Le 21 septembre 2010 le pape Benoît XVI a institué un Conseil pour la promotion de la nouvelle évan-gélisation ; en octobre 2012 à l’occasion du 50ème anniversaire de l’ouverture du concile Vati-can II, le Synode des évêques lui-même s’était penché sur « la nouvelle évangélisation ».

L’application

alzonienne

En cette Année de la Foi, nous avons à retrouver chez le Père d’Alzon

les pistes qui peuvent éclairer notre réflexion à ce sujet. Dans l’ensemble du corpus alzonien, le mot « évangélisation » inter-vient 40 fois, « évangélise(nt) » 12 fois au singulier et 4 fois au pluriel, et à l’infinitif 58 fois, « évangélisateur » 1 fois au sin-gulier, 3 fois au pluriel. D’Alzon a donc développé une vision propre de l’annonce de l’Evan-gile que nous allons tenter de

présenter. Il fait tout au long de ses écrits une présentation his-torique particulièrement éclai-rante. L’évangélisation com-mence à la Pentecôte « lorsque les disciples furent embrasés d’amour » (Cf. Instructions aux Tertiaires de l’Assomption, Pa-ris, 1930, p. 92-97 ; Instructions du samedi, p. 183-192). Dans une lettre au P. Picard du 21 mai 1858, il revient sur l’origine de

par Bernard LE LEANNEC

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l’évangélisation : « La disper-sion des Apôtres, lors de la per-sécution d’Hérode, fut le signal de l’évangélisation de l’uni-vers » (Lettre du Père d’Alzon, t. II, p. 452). Il montre aussi, com-ment à des moments donnés de l’histoire, certains ont été les re-lais de cette évangélisation. Tel fut le caractère exemplaire de « la fructueuse évangélisation des disciples de Saint Benoît ».

Le contenu de l’évangélisation ?

Ce contenu, c’est l’évan-gélisation de la vérité, dit-il, parce qu’elle est

« la grande loi de l’histoire, le dernier mot des événements » (12ème conférence donnée le 20 novembre 1870 sur les quatre fondements de l’Eglise, Prêtre et Apôtre, X, n° 116, p. 292-297).Selon lui, « la puissance de l’évangélisation ne peut se faire sans la souffrance, dans la joie telle que l’ont vécu Jésus et Ma-rie, sa mère. C’est là un principe de régénération » qui a pour réfé-rence : « la croix et le calvaire », dit-il dans une conférence aux religieuses, le 5 décembre 1870. (Prêtre et apôtre, XI, n° 128, p. 302-306). Elle revêt trois formes, précise-il encore, aux élèves du collège de Nîmes, leur parlant de Jésus-Christ, évan-gélisateur (1860-1865) : « La prédication publique, la prédi-cation intime et la prédication intérieure ». L’évangélisation que Jésus a accomplie durant sa vie publique a, en effet, com-porté une évangélisation intime qu’il illustre dans trois passages de l’évangile : Nicodème, la Samaritaine, et la sainte Cène quand Jésus a manifesté à ses disciples sa tendresse : « Je ne vous appelle plus serviteurs

mais amis ». Et enfin l’évangé-lisation intérieure : « Celui qui est l’auteur de la foi, mais aussi l’auteur de la grâce, veut parler au fond des cœurs : la prédica-tion du dedans qui est tout ».

La mise en œuvre

a. Dans sa 10ème méditation, il en énonce la règle : « L’œuvre d’évangélisation est associée à la pratique des conseils évangé-liques ».b. Il est donc naturel qu’il précise comment les religieux de l’As-somption doivent s’y employer. « Cette évangélisation confiée aux religieux de l’Assomption implique :1° l’amour de l’Eglise, dit-il, car « nous sommes les soldats du royaume de Jésus-Christ et comme jamais l’Eglise n’a été plus attaquée, il importe de la défendre avec le plus ardent amour... » Des soldats de la foi, de la vérité, des soldats au pied de la Croix...2° La préparation convenable : « Se précipiter dans la mêlée sans les armes nécessaires serait une suprême imprudence. Donc il faut nous préparer ». Com-ment : par la vie intérieure, la prière, l’habitude constante de la présence de Dieu. (Méditations sur la Perfection Religieuse, t. I, 266-269).

Vous êtes toutes appelées à aider notre-seigneur, à

compléter son corps mystique »(Cahiers d’Alzon XI, p. 202)

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Avril 2013 n no 86

>> evangélisation

3° L’action « Nous sommes prêts pour la lutte.. » « Mais sur ce terrain, précise-t-il, où m’at-tendent la contradiction et la persécution, je ne devrai jamais céder au découragement dans l’échec et demeurer dans l’hu-milité dans le succès », « une humilité de langage, nécessaire à l’évangélisation des pauvres » (Méditations sur la Perfection Religieuse, t. II, p. 332-337) Il termine par cette belle prière : « Seigneur, faites que je sois un homme de prière, un homme d’évangélisation et que, dans le travail je me sanctifie, je procure l’avancement de votre règne et le salut des âmes » (E.S. p. 616-618)Cet homme d’évangélisation est celui qui va jusqu’au bout. Elle suppose le courage et une abné-gation obéissante. Pour com-menter l’évangile de la pêche miraculeuse et le Duc in altum, il écrit dans le Pèlerin du 28 juin 1879, p. 405-406 : « La pêche miraculeuse a lieu ; les pêcheurs avaient obéi. Ainsi en est-il tou-jours, l’obéissance dans l’œuvre de l’évangélisation est la condi-tion essentielle. Il faut être envoyé par celui qui a le droit d’envoyer, il faut avoir reçu mis-sion ». L’évangélisation suppose le « courage de la charité, dit-il encore dans un sermon pour la Saint Etienne : « Tel doit être mon courage aussi, si je veux me livrer aux bonnes œuvres, moyen admirable pour l’évangélisation du royaume de Dieu; si avec une énergie indomptable, en faisant l’aumône aux corps, je cherche aussi à faire l’aumône aux âmes. O Etienne, le modèle des hommes de bonnes œuvres, obtenez-moi votre vigueur qui me fasse uniquement envisager

le ciel et non pas seulement la bienfaisance humaine ; non ce que je donne, mais Celui pour l’amour de qui je le donne, et qu’à ce travail, comme vous, je me donne tout entier! » (Médi-tations sur la perfection, t. I, p. 12-14). Il lie l’appel à la vie religieuse, à l’élection de Dieu. Noé fut appelé à sauver l’huma-nité du déluge, Jonas à sauver la ville de Ninive, Paul à porter le salut aux nations. « Certes, dit-il, je ne serai ni Noé, ni Jonas, ni Saint Paul, mais qui sait si Dieu par ma vocation religieuse, ne veut pas sauver un certain nombre d’âmes ? » (Méditations sur la Perfection religieuse, t. I, 180-183).

Quels sont ses destinataires ?

Dans la 18ème médita-tion sur les remèdes aux maux du temps présent,

il déclare que l’évangélisation commence par les pauvres : « Eh bien! Il faut encore recommen-cer l’évangélisation des pauvres. Il faut s’occuper d’eux, aller au-devant d’eux. Si quelque chose peut donner quelque espérance, c’est la manière dont s’occupent des pauvres, des ouvriers, un certain nombre de prêtres et de vaillants laïques. Certes, les œuvres sont multiples; les confé-rences de Saint-Vincent de Paul, les œuvres de Saint-François Régis, les cercles ouvriers, les œuvres de jeunesse, l’associa-tion de Saint-François de Sales, les corporations ouvrières ne sont pas, chacune prise à part, le salut de la France, mais toutes réunies forment des corps humbles et modestes tant qu’on voudra, mais qui, en se grou-

pant dans un lien de charité commune, amèneront incontes-tablement la préparation d’une armée puissante.Il faut s’occuper des ouvriers, il faut s’occuper des délais-sés, aller à leur rencontre, leur prêcher ce qu’ils ignorent, leur montrer la voie de la récon-ciliation et de l’apaisement, leur donner la science de souf-frir, et vous serez surpris com-ment peu à peu la paix se fera dans les âmes, et comment cette paix, apportée à des âmes égarées, mais faites pour être bonnes, amènera le triomphe de l’Eglise et de Jésus-Christ dans le monde. » (ES, 471) et il le rappelle également dans le discours de clôture du chapitre de 1868 (ES, 143) Pourquoi ? C’est parce que selon lui « C’est par l’évangélisation des pauvres que l’évangélisation du monde a commencé.» (3ème Lettre au maître des novices, ES, 163), et qu’elle demeure « la caractéris-tique de l’avènement du Christ » dit-il en 1876. (Les instructions du Samedi, Paris 1932, p. 59-64). En 1875, dans un sermon qu’il fait le 1er lundi de Carême pour commenter Mt 25, 31-36, il nous révèle qui est la personne du pauvre et nous dit-il « Sous ces corps, la foi me montre des âmes. Elles aussi ont faim de vérité et soif de justice. Qui les nourrit? Qui les abreuve? Ter-rible question que celle-là. Et quand je vois des laïques, de simples chrétiens s’occuper de l’évangélisation des classes ou-vrières, je me demande si toutes les œuvres qu’ils fondent, quel qu’en soit le succès, ne sont pas une accusation contre les prêtres et les religieux qui ne se consument pas en un travail

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apostolique qui ramènerait les foules. Mais on n’a pas le temps pour ces pauvres délaissés, et ils paraissent comme les enfants de Jérusalem de qui le prophète Jérémie disait: « Parvuli petie-runt panem et non erat qui fran-geret eis. ‘’Les petits enfants ont demandé du pain, et il n’y avait personne pour leur en donner.’’ (Lm IV, 4.) (Méditations sur la Perfection Religieuse, t. I, p. 203-205).Chez le Père d’Alzon, on ne peut pas taire aussi certains destina-taires vers qui il entend déployer son œuvre d’évangélisation : le monde païen, les infidèles, le peuple, les enfants, les nations assises à l’ombre de la mort, ou encore certains pays, mais son ardeur s’oriente surtout vers le zèle qu’il porte aux âmes. La dé-fense de l’Eglise était, on le sait, chez le P. d’Alzon une priorité. Il en tirait des conséquences pra-tiques : l’étude pour une meil-leure connaissance de la Vérité, la pratique des vertus et l’évan-gélisation populaire sous toutes ses formes.En 1870-1871, les statuts d’un Tiers-Ordre des Augustins de l’Assomption qu’il rédige indiquent qu’après « s’être occupé de leur sanctification personnelle, les Tertiaires s’oc-cuperont, par tous les bonnes œuvres possibles de ramener à Jésus-Christ les âmes égarées » et notamment par l’évangélisa-tion populaire pour lever « des ouvriers et porter toute la mois-son dans les greniers du Père de famille » (ES, 1428). L’évangé-lisation des âmes, dans le règle-ment qu’il rédige pour le Tiers-ordre de l’Assomption apparaît l’un des quatre moyens que veut se donner cette association : « la

manifestation du règne de Jésus-Christ par l’évangélisation des âmes » (Lettres du P. Emmanuel d’Alzon, t. B, p. 507).Dans la réflexion sur l’évan-gélisation, on ne peut omettre son « Mémoire sur l’évangéli-sation en Russie » écrit durant l’été 1877, lequel tient ici une place particulière (Lettres du P. Emmanuel d’Alzon, t. XV, p. 297). Ce texte reprend sensible-ment un autre document intitulé « Mémoire sur un essai d’évan-gélisation en Russie » (Lettres du P. Emmanuel d’Alzon, t. XII, p. 165) rédigé à l’attention de la Congrégation de la Propagande en date du 14 août 1877, écrit qui sera suivi d’un autre texte adres-sé à cette même Congrégation le 30 mars 1878 sou le titre « Note sur un projet d’évangélisation en Russie. » (Lettres du P. Emma-nuel d’Alzon, t. XII, p. 411)

en conclusion

L’évangélisation garde chez le Père d’Alzon une couleur paulinienne

et est vue comme un devoir : « Ce devoir d’évangélisation est peut-être et le moins connu et le moins pratiqué des hommes de nos jours » écrit-il. « On défend une opinion, un intérêt, un parti; la cause de la vérité

est seule abandonnée. Je viens vous dire que chaque chrétien, dans une certaine mesure, est obligé d’évangéliser: « Vae mihi, si non evangelisavero. Pourquoi ? Pour divers motifs qui ressortiront de deux carac-tères que je donne à l’évangéli-sation, et qui résultent du double sentiment qu’inspire l’objet de l’évangélisation. La vérité [a] double caractère: 1 de respect; 2 d’amour, » dont il développe ensuite la mise en œuvre.En guise de conclusion, reve-nons à ce qu’il disait au cours d’une retraite aux religieuses de l’Assomption d’Auteuil, en août 1861, leur parlant de l’aposto-lat (13ème instruction, Cahiers d’Alzon, t. XI, pp. 199-214) quand il conclut : « Plus Jésus-Christ habite dans vos cœurs, et il y est, plus vous devez le faire habiter dans les âmes des autres; comprenez la grandeur de votre vocation, de votre mis-sion... Comment y contribuer ? Par votre évangélisation, par votre esprit apostolique et ca-tholique, surtout catholique. Il faut vous persuader que l’Eglise est une grande incarnation, une incarnation mystique de Notre-Seigneur... Vous êtes toutes ap-pelées à aider Notre-Seigneur, à compléter son corps mys-tique. » n

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La bénédiction du Villino Dufault.Le bâtiment des archives retrouve une seconde jeunesse

A Rome, ce 17 février 2013 n’est pas un dimanche comme les autres. Outre

le fait que l’on célèbre le pre-mier dimanche du Carême 2013 et l’avant dernier pour le pape Benoit XVI au Siège de Pierre, cette journée a été choisie pour accueillir le premier groupe d’étudiants de Worcester et pro-fiter de l’occasion pour procéder à la bénédiction des nouveaux locaux où ils sont accueillis. Les « villini » de Due Pini existent l’un depuis 1962 pour abriter la communauté de nos sœurs et l’autre, depuis 1963, destiné aux archives de la Congrégation et à quelques cellules de religieux. Voici donc un demi-siècle qu’a été construit ce « villino » qui, à cette occasion a fait peau neuve et retrouver une seconde

jeunesse avec sa nouvelle des-tination : le campus romano du College de Worcester, baptisé désormais « Villino Dufault » (du nom de notre ancien supé-rieur général et ancien recteur du College).A l’issue de la messe présidée par le P. John Franck, assistant général, un air de printemps avant l’heure flottait dans l’air quand le Père Benoît Grière a béni l’édifice sous toutes ses coutures... Ont pris part à la cérémonie les membres de la communauté gé-néralice, le premier groupe des étudiants de Worcester, les pro-fesseurs Lazarus, Vice président du Collège chargé des questions académiques et le professeur Bonanno et sa famille, ainsi que l’architecte M. Boudewijn Kaij-

ser qui a suivi l’évolution des tra-vaux depuis le 7 mars 2012, date à laquelle avait été signée entre le Supérieur général et de pré-sident d’Assumption College une convention en vue de l’ouverture de ce campus universitaire.Les transformations et les amé-nagements réalisés touchent l’ensemble du bâtiment. Outre la création d’un appartement pour le responsable des étudiants à l’entresol, le sous-sol offre les espaces d’une salle de cours, d’une salle à manger, d’une cui-sine et d’une buanderie très fonc-tionnelle. Aux autres étages, les chambres entièrement renouve-lées permettront d’accueillir un groupe d’étudiants d’une ving-taine de personnes. Les groupes d’étudiants se succèderont au rythme de deux semestres par an. Le reste du temps le bâti-ment sera mis à la disposition et trouvera surtout son utilisation pour les sessions internationales organisées à Rome à l’initiative de la Curie Généralice.Ainsi se poursuit cette préoc-cupation des origines dans le domaine d’éducation telle que l’a formulée le Père d’Alzon, à savoir « la formation de Jésus-Christ dans les âmes ». Gageons encore une fois que cette étape redonnera vie et chair à la for-mule ! n

B.L.L.

>> rome

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Chine <<

jusque dans l’empire du milieu !

Comment voit-on la réalité chinoise d’aujourd’hui quand on a la chance

de se rendre pour la 7ème fois dans l’Empire du Milieu? Dix jours c’est court mais rien n’est à négliger pour revoir Pékin et de la Grande Muraille, rencontre avec plusieurs prêtres de la capi-tale, visite du Séminaire natio-nal, de la Cité olympique et de l’Université de la Communica-tion avec son centre de langues, bains de foule, comme dans le diocèse de Changzhi, à 600 km au sud de Pékin, lors des fêtes des lanternes marquant la fin de fêtes du nouvel an chinois, l’année du serpent. Comment ne pas songer à ce que disait le Père d’Alzon quand il fondait les Oblates pour travailler partout où travaillaient ses religieux, et, du côté de l’Orient, à travers la Russie, n’avoir pour frontière à leurs bonnes œuvres que la grande muraille de Chine?

Ce qui frappe depuis deux ans, c’est le développement impres-sionnant des infrastructures et la construction que l’on constate dans de nombreuses villes : la construction de milliers de tours avec des centaines d’apparte-ments accompagne un certain enrichissement des habitants, même dans les campagnes res-tées encore très pauvres, la

modernisation vient porter sa marque dans l’embellissement des maisons que l’on observe un peu partout… le modernisme vient désormais se mêler aux an-ciennes traditions. Dans les deux centres visités, l’Eglise catho-lique officielle s’est lancée dans la rénovation ou la construction de nouveaux édifices religieux et de nombreux bâtiments pour abriter ses œuvres. « Maintenant que les églises sont construites et rénovées, il nous faut songer à la formation des prêtres, des re-ligieuses et des laïcs » ai-je en-tendu dans divers endroits. Cet accompagnement est souhaité de façon unanime de la part des responsables de l’Eglise pour qui la formation est une priorité.

La renonciation du pape Benoît XVI a suscité bien des ques-tions, et voire même quelques inquiétudes : « l’Eglise catho-

lique ne va-t-elle pas se divi-ser ? » se demande-t-on. Les catholiques rencontrés gardent tous une grande estime pour le pape Jean-Paul II qui « a su se montrer fort et courageux », mais la plupart souhaite un pape ouvert qui puisse renouer les fils du dialogue avec les autorités en place. Les changements au som-met du parti communiste chinois et l’élection d’un nouveau pape avec une Curie renouvelée per-mettront-ils ce dialogue tant at-tendu ? Comment y contribuer, si ce n’est en étant ouvert à ce qui se passe dans ce pays immense, en aimant cette Eglise dyna-mique, ses catéchumènes, ses jeunes prêtres, ses religieuses et ses laïcs qui cherchent à trouver leur juste place tant dans l’Eglise que dans leur pays. n

Bernard Holzer

je ne vous donne pour limites... que la grande

muraille de Chine »(D’Alzon aux novices des oblates, le 22 décembre 1869)“

Avril 2013 n no 810

de saint Augustin, elles en médi-taient quotidiennement l’œuvre. L’une des sœurs, Yvonne Peye-resaubes, à qui il faut rendre hommage, avait réalisé sur trois années une sélection rassem-blant ainsi plus de 1200 extraits, suivi chacun d’une oraison. Connaissant la tradition augus-tinienne des Assomptionnistes, elles venaient nous transmettre ce travail, en disant : « Vous sau-rez en faire un bon usage ».Elles me laissèrent là, à la fois étonné et sceptique. Qu’allais-je pouvoir faire de cela ? J’ai vu très vite qu’il s’agissait d’un travail sérieux, l’aboutissement d’une prière vraiment engagée dans la vie et l’action sociale qu’elles menaient. Comment pouvait-on en faire bénéficier

Ce livre est le fruit d’une aven-ture, peux-tu nous la racon-ter ?Il s’agit en effet d’une belle histoire. Il y a sept ans, comme premier assistant du Père Be-noît Grière, alors provincial de France, j’ai accueilli deux reli-gieuses. Je les vois encore arri-ver en grand habit d’Augustines, chargées de lourds sacs en plas-tique contenant, semble-t-il, un trésor précieux. Ces Augustines de Sainte-Monique d’Arnou-ville-lès-Gonesse, près de l’aé-roport de Roissy (Val-d’Oise) devaient fermer leur commu-nauté et retourner dans leur maison-mère d’Hilversum, aux Pays-Bas. Ayant un grand amour

>> Publications

nos communautés ? Pouvait-il être la base d’un ouvrage utile pour tous ? Comment en faire un instrument de transmission de la spiritualité augustinienne au plus grand nombre ?

Ce livre est une anthologie des plus beaux textes de notre Père, peux-tu nous dire com-ment tu as tenu à en faire la présentation et pourquoi ? Sa structure ? Le travail des tra-ductions ?En effet le travail de sélection des sœurs a permis la nais-sance de cette anthologie qui rassemble tous les plus beaux textes, les essentiels d’Augustin qui forment un véritable lection-naire spirituel augustinien sur une année liturgique. J’ai entre-pris ce travail à partir de 2008, alors que paraissait une nouvelle traduction des Confessions par Frédéric Boyer sous le titre Les Aveux, aux éditions P.O.L. Il s’agissait de réaliser un ouvrage renfermant tous les trésors d’Au-gustin. J’ai réalisé que les caté-chèses d’Augustin s’inscrivaient dans le cadre de la liturgie, ce qui explique de découpage tra-ditionnel que l’on retrouve com-

Le lectionnaire augustinienpar Bernard LE LEANNEC

Une année avec saint Augustin. Les plus beaux textes, à découvrir chaque jour et à méditer. Ce livre vient de paraître sous la direction de sylvain Gasser que nous avons rencontré. Il nous présente ici l’aventure de cet ouvrage. (Bayard, 2013, 752 pages.)

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mençant par le temps de l’Avent et de Noël, le début du temps ordinaire suivi du Carême et du temps de Pâques et d’un retour au temps ordinaire suivi d’un sanctoral où l’on retrouve les grandes solennités.J’ai également souhaité que les contributions de grands lecteurs d’Augustin puissent rythmer cette anthologie. Les traductions ont également demandé un soin particulier et ont été uniformi-sées à partir de celles publiées par l’Institut des Études Augus-tiniennes.

En quoi ce livre peut-il être utile à notre vie religieuse d’Augustins de l’Assomp-tion ? Quel usage que peut en faire chaque communauté ?On dit souvent que les catho-liques, par rapport aux protes-tants, sont de piètres lecteurs de la Bible. Ne sommes-nous pas aussi, à quelques exceptions près, de piètres disciples d’Au-gustin qui en portons le nom sans le connaître vraiment ? Avec ce livre, je souhaite que mes frères puissent entrer plus facilement dans l’œuvre immense d’Augus-tin, comme nous y invite le P. Marcel Neusch dans sa célèbre Initiation à saint Augustin, un maître spirituel (Cerf, 1996) ou encore dans Un chemin de conversion, une introduction aux Confessions (DDB, 1991). Notre livre se présente comme un lectionnaire qui propose une nourriture quotidienne à mes frères et sœurs de l’Assomption.

À coup sûr, les quatre cents textes proposés fe-ront de chacun un Augus-tin heureux.

Notre dernier Chapitre Général nous invite à pour-suivre notre tradition augus-tinienne et retrouver nos sources (§ 45-47). Ce livre se situe-t-il dans notre tradition augustinienne ? Où en est-on aujourd’hui depuis la nais-sance du Centre d’Etudes Au-gustiniennes le 20 janvier 1943 à Lormoy, il y a 70 ans cette année.Je n’avais pas réalisé cette heureuse coïncidence. Mais la convergence de ces événements doit nous inviter à prendre la relève et susciter encore à la fois des personnes investies dans la pensée d’Augustin et animées de la spiritualité augustinienne. On ne refait pas l’histoire, mais l’Assomption reste toujours at-tachée à sa tradition et j’espère qu’elle suscitera de nouvelles vocations capables d’être des

relais pour demain.Augustin est aujourd’hui un penseur très contemporain, pour autant qu’il a été le témoin de la chute d’un empire qui n’est pas sans analogie avec ce que nous vivons. J’en veux pour preuve de cette actualité, le Prix Gon-court 2012, attribué à Jérôme Ferrari pour son roman Le Sermon sur la chute de Rome et le roman de Claude Pujade-Renaud Dans l’ombre de la lumière. Face à l’effondre-ment de civilisation que nous pouvons ressentir à des degrés divers, il nous faut redécouvrir une espérance, face à la chute d’un monde comme le fut en son temps Augustin lui-même. Sa voix n’a pas vieilli.

Hommage à Goulven Madec

VoiciquevientdeparaîtredanslaCollectiondesEtudesAugustinienneslesActesducolloque internationalenhommageàGoulvenMadecquis’étaittenuàParisles8et9septembre2011sousletitreAugustin,Philo-sopheetprédicateur(IEA,2012,590pages,CollectiondesEtudesAugus-tiniennes, SérieAntiquité, 195). Cet ouvrage présente certains aspectsdesarecherchephilosophiqueàpartirdeseslecturesdeCicéronetdePorphyre,maiségalementunautreaspectdupasteurd’HipponecommeserviteurdelaParoledeDieu.L’ouvragepubliedeuxinéditsdeGoulvenMadec:unetraductionduDeregressuanimaedePorphyreetuneétudedétailléesur«Augustinetl’HortensiusdeCicéron».

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Avril 2013 n no 812

Ce livre porte une dédicace : quelle en est la signification ? Je tenais à rendre hommage à celui qui m’a aidé à découvrir et aimer Augustin, le P. Goulven Madec. Durant ses cours, il m’a fait comprendre qu’il fal-lait d’abord entendre la voix d’Augustin nous parler. J’ai eu la chance de découvrir Augus-tin, cet amoureux de Dieu, quand j’étais adolescent et cela est resté dans l’arrière-fond de ce qui fait de moi un religieux aujourd’hui. Goulven Madec, par son attitude pleine d’humi-lité, a fortifié ce sentiment en moi et m’a fait comprendre que l’on ne peut qu’aimer Augustin

et en transmettre l’amour au plus grand nombre.

Ce livre paraît à l’heure où Benoît XVI achève son pon-tificat : son amour de saint Augustin lui a fait croiser la route des Assomptionnistes, le sais-tu ?En effet, le jeune Josef Ratzin-ger a été en contact avec notre Institut à Paris en 1953 lorsqu’il publia sa thèse sur « Le peuple et la maison de Dieu dans la doctrine ecclésiale de saint Au-gustin ». À plusieurs reprises, il en a fait mémoire lorsqu’il ren-contrait des Assomptionnistes. La mort du Père Georges Folliet

en 2011 lui a permis de rendre hommage à celui qu’il recon-naissait comme un maître et un grand connaisseur de l’évêque d’Hippone. Ce que Benoît XVI a livré dans ses catéchèses sur Augustin est tout à fait remar-quable et l’une d’entre elles est reprise dans le livre.

Le Supérieur général aime à répéter que dans la mission de l’Église, l’Assomption n’a pas encore dit son dernier mot, la parution de ce livre n’est-elle pas une manière de faire en-tendre sa petite musique ?Pour garder cette métaphore, je dirais qu’Augustin reste la basse continue de notre vie spirituelle. Le livre atteste qu’à l’Assomp-tion, Augustin est encore bien vivant et que nous en vivons à toutes les générations. J’ai trouvé un immense plaisir à réa-liser ce travail qui m’a permis de vérifier encore cette convic-tion, à savoir qu’à travers la voix d’Augustin, c’est la voix de Dieu qui se laisse entendre et qui nous répète : « Dieu toujours le même, que je me connaisse, que je te connaisse ». n

Une année avec Saint Augustin. Les plus beaux textes à découvrir et à

méditer. Bayard 2013, 520 pages, 29,90 euros.

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La Correspondance du Père Victorin Galabert publiée1854-1862 : Les années de jeunesse(1)

Voici que paraît le premier volume de la publication de la correspondance du Père Victorin, fondateur de la Mission d’Orient dont nous fêtons le 150ème anniversaire. L’intérêt majeur de cette publication est évidemment de nous remettre dans l’ambiance des premiers moments de cette importante mission qui caractérise et colore la vie de toute l’Assomption. Elle lui a donné autant qu’elle lui a apporté dans sa passion pour l’unité et sa connaissance des Eglises d’Orient.Lettre après lettre, nous suivons la pé-nétration progres-sive du Père Victo-rin Galabert dans sa mission apostolique, sa connaissance du terrain s’approfon-dissant tout à long de ses visites et sa fami-liarisation graduelle des langues bulgare et turque. Rappelons que la publication d’une grande partie de son journal nous a déjà permis de découvrir ce que fut la mis-sion de ce pionnier et l’ampleur de son action, mais les lettres manifestent un aspect plus construit de l’œuvre entre-prise. Cette correspondance développe les diverses thématiques de façon plus organisée. Le style épistolaire est celui d’un homme imprégné d’une culture latine et préparé à sa mission par l’ac-quisition d’un doctorat en médecine et en droit canonique.Le Père Galabert se veut précis et soucieux du détail dans les diverses informations qu’il nous livre tout au long de ces relations épistolaires : circonstances, lieux, dates, noms des

personnes et fonctions exercées. Pru-dent, il n’hésite cependant pas à rap-porter quelques anecdotes truculentes. De nature toujours charitable, il orne son récit de couleurs bien locales, son récit nous révèle un homme riche de sentiments et plein d’affection pour ses correspondants. La doctrine de ce religieux est sûre et solide tant sur le plan théologique que canonique. Il garde ses distances par rapport à toutes fantaisies inappropriées. Il aborde les sujets les plus variés, parle de sa santé avec détail et humour et de ses amis avec tact. Ses relations avec le

Père d’Alzon nous révèlent une vénéra-tion sans borne pour le fondateur et pour les premiers Assomp-tionnistes avec qui il entretient des liens fraternels profonds. Nous constatons à travers cet ensemble monumental combien l’Assomption est une grande famille, où l’on dit ce que l’on fait et où l’on fait ce

que l’on dit. L’ouvrage est illustré par des cartes qui montrent le premier dé-ploiement de la Congrégation.De ce premier tome se dégage un Vic-torin Galabert, missionnaire de tempé-rament donné une fois pour toute. Cet ouvrage est le premier d’un ensemble qui devrait compter une dizaine de vo-lumes dont l’éditeur, le Père Jean-Paul Périer-Muzet, envisage la publication au rythme de deux volumes par an. Heureuse coïncidence que cette paru-tion qui unit les célébrations du 150ème anniversaire de la Mission d’Orient et celles de la fondation des Oblates pré-vues en 2015.

Bernard Le Léannec

1) Lettres du P. Victorin Galabert. Tome Premier (1854-1862) Edité par le Père Jean-Paul PERIER-MUZET, Maison Généralice, 2013, 578 pages.

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Avril 2013 n no 814

tous les horizons du continent ». Le Père Tomás Gonzáles (Co-lombie) a aidé à la découverte par tous les participants de la personne du Père Emmanuel d’Alzon, le fondateur.D’autres événements ont encore jalonné le chemin de vie qu’em-pruntent aujourd’hui les laïcs de l’Alliance. A Rengo (Chili) du 23 au 25 novembre, la der-nière rencontre 2012 des laïcs chiliens des communautés as-somptionnistes s’est tenue pour retrouver le sens de la frater-nité et du soutien mutuel : faire mémoire de Juan Gonzáles, un laïc assomptionniste époux de Rosalba Moraga, décédé dans l’intervalle. Mais ce fut surtout un temps d’approfondissement pour les participants désireux de

Il serait faux de croire qu’il n’y ait que les religieux au cœur des attentions en cette

année de la Foi. La visite cano-nique du Père Benoît Grière en Amérique du Sud accordera une place de choix aux laïcs. Le fait que le Père Marcelo Marciel, assistant chargé de l’Alliance Laïcs-Religieux accompagne le Supérieur Général à chacune de ses étapes manifeste cette atten-tion particulière. La rencontre la plus marquante de ces derniers mois aura été celle qui s’est déroulée du 21 au 23 septembre 2012 à Buenos Aires (Argentine) avec la participation de quatre pays latino-américains : Chili, Argentine, Colombie, Equateur, rencontre présidée par le Père Luis Ramón. Pour consolider le travail de l’Alliance et la mise en pratique des orientations du dernier chapitre général la ren-contre est essentielle. Elle per-met de réfléchir aux perspec-tives apostoliques des laïcs de l’Assomption. Dans chaque pays les laïcs s’organisent peu à peu selon leurs réalités propres et un esprit commun se forge peu à peu. Il trouvera sa concrétisation dans le « chemin de vie » qui fait objet d’un travail de révision auprès de divers groupes. Cette rencontre coïncide avec l’arri-vée du premier frère congolais en Argentine, le Père Médard Kahindo Vyangavo qui déclare : « En tant que missionnaire, arri-vant dans cette partie du monde, cette rencontre a été pour moi l’occasion de mieux appréhen-der les cultures différentes sous

>> Laïcs-religieux

vivre plus intensément cette an-née de la Foi comme un moment de redécouverte de la mission du laïc à l’Assomption. Ils ont été aidés par la conférence du P. Martin Nace et un travail en carrefour. Evaluations et bilans ont permis de dégager de nou-velles perspectives pour l’année à venir. Une nouvelle équipe de coordination a été choisie. Jimena García a pu également comme membre de la coordina-tion internationale partager son expérience et donner de larges échos de la rencontre de Rome de juillet 2012. Certains de ces laïcs chiliens ont voulu livrer également les fruits de leur pè-lerinage à Nîmes et à Lourdes. La rencontre personnelle que leur a offert ce parcours sur les

L’Alliance à l’heurelatino américaine

Au cœur de l’année de la foi, quelques pas de plus

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traces d’Emmanuel d’Alzon et au sanctuaire marial a été une expérience pleine de promesses. C’est dans la mesure où, aux quatre coins de l’Assomption, des laïcs partageront l’esprit de la famille de l‘Assomption qui se transmettra demain la flamme du fondateur.Parallèlement, alors qu’à Bo-gotá, un groupe de laïcs faisait son engagement à la paroisse de l’Assomption, en Equateur le 21 novembre se vivait aussi une étape significative dans cette construction de l’Alliance de ce pays où nous sommes implantés déjà depuis 15 ans. Cette der-nière implantation latino-amé-ricaine se révèle être une terre pleine de promesses pour l’ave-nir. n

en tant que missionnaire, arrivant dans cette partie du monde, cette rencontre a été pour moi l’occasion de mieux appréhender les cultures différentes sous tous les horizons du continent».

P. médard Kahindo Vyangavo, missionnaire en Argentine“

Avril 2013 n no 816

économiques de la zone Euro, le 2ème trimestre 2012 a été très mauvais et fin juin, on a atteint un point bas très prononcé. Heu-reusement, la Banque Centrale Européenne a convaincu les marchés de son fort attachement à la sauvegarde de la monnaie européenne, ce qui a conduit sur le deuxième semestre à un fort ralliement des valeurs, un peu contrarié en octobre et novembre suite aux incertitudes renouve-lées quant au futur de la zone euro et à la résolution du « fiscal cliff » aux USA. Le schéma ci-dessous résume ces évolutions, pour les bourses européennes. Mais le marché boursier d’Amé-rique du Nord, et celui des pays émergents a suivi, peu ou prou, le même mouvement.

Je voudrais par ces quelques lignes essayer de présenter simplement l’année 2012 du

point de vue du suivi par l’Eco-nomat Général des placements financiers.L’année 2011 avait été, pour nos fonds d’investissement, une très mauvaise année. La valeur du Fonds de Solidarité, dont les rendements doivent aider à fi-nancer les maisons de formation des Provinces qui ne peuvent en assumer seules le poids, avait diminué de l’ordre de - 6%.L’année 2012 a connu une évo-lution boursière plus positive : alors que les marchés espéraient une reprise économique, le pre-mier trimestre 2012 a été bon et a vu la bourse reprendre vigueur. Malheureusement, en partie face aux incertitudes politiques et

C’est ainsi que le rendement 2012 du Fonds de Solidari-

té, une fois pris en compte et éli-miné l’impact des apports et des retraits faits au cours de l’année, est de l’ordre de +7%, en USD.Par rapport au début 2011, une fois pris en compte et éliminé l’impact des apports et des re-traits, le rendement du Fonds de Solidarité est de l’ordre de +1%, en USD. On voit donc que, si l’année 2012 a permis d’effacer

>> Dossier économique

nos placementsen 2012

par Didier Remiot

EUROSTOXX50

Fr. Didier Remiot, économe général de la

Congrégation.

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la baisse subie en 2011, elle n’a pas permis de compenser l’infla-tion cumulée 2011-2012, qui est de l’ordre de 4%.Le contexte économique reste difficile. Si les économies des Etats-Unis et celles des pays émergents paraissent assez bien orientées, l’année 2013 devrait être difficile pour l’Europe. L’Union Européenne devrait y être en récession et le chômage, déjà très élevé, s’accroître en-core. Par ailleurs, comme beau-coup de gouvernements (USA, Europe) ont depuis plusieurs années maintenant continuel-lement baissé les taux d’intérêt (qui sont aujourd’hui quasiment à zéro) dans l’espoir d’encoura-ger les investissements et donc de contribuer au redémarrage de l’économie, il ne leur reste plus de marge de manœuvre de ce côté-là. Ce qui a pour consé-quence immédiate que la valeur des obligations ne devrait plus augmenter. Les craintes sont au contraire que les taux d’intérêt ne remontent, soit parce que l’économie montre des signes de reprise ce qui permettrait au gouvernement de remonter les taux (USA), soit parce que, pour tenter de diminuer le poids de la dette publique, les gouverne-ments laissent l’inflation aug-menter (USA, Europe, Japon) et donc les taux d’intérêt remonter. Or, mécaniquement, quand les

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taux montent, le cours des obli-gations baisse.

Le Conseil des Consulteurs s’est, au cours des dernières réu-nions qu’il a tenues, construit une « doctrine » qui a été validée par le Conseil Général : pour le Fonds de Solidarité, nous visons les équilibres sui-vants : 45% d’actions, 45% d’obli-gations et 5% d’or. Dans un contexte qui reste difficile, cet équilibre vise à limiter les risques tout en essayant de profiter d’une reprise du mar-ché des actions. 40% placé en euro ; 60% en autres devises, principalement des dollars américains. Les besoins de la solidarité inter-provinciale sont essentielle-ment en dollars. La surpon-dération du portefeuille en dollars vise ainsi à limiter le risque de change.

10% des placements sur les marchés émergents où sont par ailleurs nos besoins. pour le Fonds Maison Géné-rale, beaucoup plus petit, nous visons les équilibres suivants : 50% d’actions, 50% d’obli-gations. 60% placé en euro ; 40% en autres devises, principale-ment des dollars américains. Le rendement de ce fonds est destiné à financer le budget

de la Maison Générale, dont les dépenses et revenus se font en euros.

Il faut noter que, pour l’essentiel de nos fonds d’investissement, nous avons délégué la gestion du détail des placements à un organisme appelé « Christian Brothers Investment Services » (CBIS). CBIS gère les fonds qui lui sont confiés en essayant de reproduire des indices boursiers standard. Les fonds placés chez CBIS reproduisent ainsi, peu ou prou, les mouvements de la bourse en général. Par contre, l’Economat Général gère en di-rect, en s’appuyant bien sûr sur des conseillers professionnels, un gros 20% du Fonds de Soli-darité.Enfin, il est bon de souligner que les placements gérés par CBIS le sont suivant des critères qui essayent de mettre en œuvre une éthique catholique.

Ces domaines sont techniques et il est évident qu’aucun reli-gieux ne peut prétendre les maîtriser. Nous nous faisons aider par des conseillers. Mais les « experts » en placement se trompent régulièrement Il n’y a donc pas d’autre possibilité que d’agir après avoir écouté des conseils souvent contradictoires et de faire ce qu’on pense être le mieux. n

Avril 2013 n no 818

pas fallu plus de quinze jours pour obtenir le précieux sésame à l’ambassade d’Angleterre pour trois ans tels qu’indiqué dans la lettre d’invitation.Je suis à Londres pour renfor-cer l’équipe pastorale de Our Lady of the Assumption Parish. Notre paroisse est cosmopolite à l’image de la capitale britan-nique. Nous avons des asiatiques, des américains, des africains, des européens et même des anglais. Il y a environ une trentaine de nationalités sur la paroisse. Nous sommes trois prêtres et un frère en communauté : Le P. Tom O’Brien (sup. et curé), le Andrew O’Dell, le frère Damien Clemas et... moi-même...Comment l’Assomption est-elle arrivé dans ce quartier de Londres ? Bethnal Green est situé à l’Est de la ville, dans un milieu réputé pauvre. L’implica-tion de la paroisse, dans la vie sociale est manifeste. Le Telco et le Citizen, deux ASBL dans

Lorsque l’on veut être dis-ciple du Christ à l’As-somption et porter son

amour à Jésus, à ce qui l’a aimé le plus : sa mère et l’Eglise, on ne peut que répondre aux diverses missions de la famille religieuse. Nos trois amours m’ont arraché à l’Afrique pour me porter à Our Lady of the Assumption de Beth-nal Green, à Londres.En effet, après ma formation à Emmanuel House, j’étais à notre paroisse Saint Monique de Nai-robi. Puis j’ai hésité à répondre à la demande qui m’était fait, je savais combien il n’était pas facile d’obtenir un visa pour l’Angleterre. L’obtention des papiers et les démarches du visa ont beaucoup trainé. Entre temps je me consacrais aux travaux de construction du presbytère de la succursale de Katua (Njiru Pa-rish) et d’une école secondaire.Quand j’ai reçu la prise en charge et les autres documents pour l’octroi du visa, il ne m’a

>> nos missionnaires

lesquelles l’Assomption an-glaise est impliquée, ont changé la vie de milliers de gens. Elles sont à l’origine de nombreux projets sociaux: amélioration des salaires, création d’emplois et loyer, etc. A l’invitation du Père Tom, je participe aussi aux multiples rencontres de Telco et Citizen.

Dans l’est populaire et cosmopolite de Londresjustin mwendakulala au service d’une paroisse et d’une communauté

par Bernard LE LEANNEC

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Comme vicaire je me suis peu à peu intégré dans la vie de la communauté et de la paroisse dans un climat typiquement assomptionniste : initiation, fra-ternité, humilité, collaboration et correction fraternelle. Nous desservons Chest Hospital et, de temps à autre, London Hospital et Bart Hospital. J’ai encore quelques difficultés de la communication à cause de mon accent. Le catéchisme aux enfants de la première commu-nion me permet de parfaire mon anglais et d’acquérir un vocabu-laire adapté aux personnes. Ce qui reste pour moi un défi, c’est qu’ici, le prêtre est le premier catéchiste. Alors que les caté-chistes sont avec les enfants, le prêtre lui est avec les parents. Ils reçoivent les mêmes instructions adaptées à leur niveau pour aider

leurs enfants à domicile. Ceci est différent de ce que j’ai vu en Afrique où nous nous reposons entièrement sur les catéchistes. Il y a aussi la liturgie de la parole pour les enfants de moins de cinq ans et les autres. A chaque messe, elle est soigneusement préparée par des instructeurs et dure du Kyrie à la prière univer-selle. Les parents accompagnent leurs enfants, c’est merveilleux de voir les enfants captivés par ce que leur disent leurs instruc-teurs. Comment faire pour que la liturgie des enfants soit un chemin qui attire au Christ et ne les sépare pas nécessairement de leurs parents pendant la célébra-tion eucharistique ?La liberté que nous avons en Afrique dans notre pastorale avec les enfants est impensable ici. Les scandales qui ont eu lieu

ne permettent pas d’être seul avec les enfants ou les personnes vulnérables sans l’autorisation de la police. C’est pour moi tout un processus à intégrer ! Les mots sont à peser et les attitudes réfléchies devant les enfants et les personnes vulnérables. Ici on parle de harcèlement à tout propos, mais hélas pas toujours à bon escient...Le Père d’Alzon nous demande d’aimer l’Eglise comme notre patrie. C’est ce que je veux faire pendant mon service à Our Lady of the Assumption, servir de mon mieux les fidèles de notre pa-roisse et soutenir par notre petite communauté religieuse. C’est là que se forge en moi l’apôtre. Même s’il me reste encore beau-coup à faire, le Père Tom est là pour m’initier. n

Justin Mwendakulala

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Avril 2013 n no 820

Le 11 février

Au cours d’un consistoire ordinaire Benoît XVI présente sa démission à la surprise générale. Motif invoqué : il n’a «plus les forces nécessaires» pour diriger l’Eglise catholique en raison de son «âge avancé». le 13 février

Dernière grande messe en la basilique Saint-Pierre. Benoît XVI dénonce «les coups portés à l’unité de l’Eglise» et «les divisions au sein du corps ecclé-sial».

Le 23 février

Le cardinal protodiacre Jean-Louis Tauran parta-geait l’eucharistie et le repas de la communauté de Due Pini.

le 24 février

Lors de son ultime prière de l’Angélus sur une place Saint-Pierre noire de monde Benoît XVI dé-clare que Dieu lui a demandé de se “dédier encore plus à la prière et à la méditation”.

Le choix d’un pape n’a pas toujours été ce qu’il est aujourd’hui. L’évêque de rome, successeur de Pierre est celui à qui le Seigneur Jésus a confié son Église (Mt 16, 18).

Au cours de l’histoire, il fut souvent choisi comme les autres évêques par le clergé local et les fidèles. Au Moyen-âge, le choix de l’évêque de Rome fut fait par l’empereur. Puis il fut même désigné par de grandes familles romaines qui voulaient ainsi se disputer les bonnes faveurs du nouveau pape. Rome était d’autant plus convoitée que s’y rattachaient, depuis les Carolingiens du 8e siècle, les États Pontificaux.En 1059, Nicolas II décréta que, seuls les cardinaux pourraient élire le pape. Cette fois-ci après la démission de Benoit XVI, une première depuis Célestin V (1294), les cardinaux, réunis au Vatican en conclave pour choisir évêque de Rome, successeur de Pierre, celui à qui le Christ a remis le pouvoir de lier et de délier et de confirmer ses frères dans la foi (Mt 16, 18-19; Lc 22, 32) en cette année de la Foi, ont porté leur suffrage sur un cardinal argentin qui devient le Pape François.

L’eglise en marcheLe Pape françois nouvel évêque de

romeVoici les étapes qui ont marqué ces journées.

>> Chronique

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Le 27 février

Le Vatican annonce que le rapport d’enquête sur l’affaire des fuites de documents confidentiels dans l’entourage de Benoît XVI sera transmis exclusi-vement au futur pape.

Le 28 février

Benoît XVI promet une «obéissance incondition-nelle» à son successeur. «Mettez le Christ au centre de vos vies», recommande-t-il. Il rejoint la rési-dence d’été des papes à Castel Gandolfo, au sud de Rome, où il déclare : «je redeviens un pèlerin ce soir». Il devient en fait «Sa Sainteté Benoît XVI, pape émérite». S’ouvre alors la période dite «Sede vacante» (siège vacant) durant laquelle le camer-lingue, Tarcisio Bertone, est le «patron» par intérim du Vatican.

Du 4 au 11mars

Ont lieu dix congrégations générales, sorte de “Pré-conclave” au cours duquel les 115 électeurs du pape de moins de 80 ans et les autres cardinaux se réu-nissent à huis clos pour débattre du futur conclave.

Le 12 mars

Les 115 cardinaux électeurs entrent en conclave pour élire le nouveau pape dans le secret le plus absolu après la messe « pro Eligendo Pontifice » présidée par le cardinal Sodano, doyen du Sacré Collège. Les portes de la Chapelle Sixtine sont fer-mées. Le premier tour de scrutin ne donne aucun résultat comme l’atteste la fumée noire.

Le 13 mars

18h07 monte la fumée blanche à l’issue du cin-quième scrutin. Un pape est élu.

19h13 « Habemus papam », le cardinal protodiacre français Jean-Louis Tauran annonce, de la loggia de la basilique Saint-Pierre, le nom du 266e souverain pontife : l’archevêque de Buenos Aires, l’Argentin Jorge Mario Bergoglio, 76 ans, qui devient le pape François, le Poverello d’Assise. Il s’agit du premier pape des Amériques et du premier pape jésuite. «Il semble que les cardinaux sont allés me chercher au bout du monde», lance-t-il depuis le balcon.

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Avril 2013 n no 822

Coïncidence étonnante et providentielle

Les jours qu’il a passés au milieu de nous ont mani-festé son écoute et sa

grande disponibilité à l’égard de tous. Les rencontres furent personnelles avec chaque reli-gieux manifestant ainsi l’atten-tion portée à chacun individuel-lement. En même temps, il a pu découvrir la réalité du terrain « en direct », et nos œuvres apostoliques en plein fonction-nement. Une première pour nous comme pour lui !

Au Sanctuaire de Lourdes le 11 mars, jour de grande

affluence des pèlerins, comme c’est le cas de tous les 11 de chaque mois a participé aux cérémonies alors que se prépa-raient à Rome l’élection d’un

nouveau pape. Au Collège de Lourdes, il a pu mesurer l’am-pleur de sa rénovation réalisée ces dernières années grâce aux travaux effectués et aux inscrip-tions dont le nombre a vraiment explosé cette année. Le partage avec les responsables du Col-

lège a permis de stimuler leur travail et de renforcer leur atta-chement avec la congrégation. Quant aux laïcs de la Paroisse de Lourdes, leur rencontre s’est déroulé dans le cadre du Conseil Pastoral qui a exposé au Père Général l’éventail de ses activités. Devant la quantité des taches accomplies le Père Benoît a exprimé ses félicita-tions pour cette collaboration fructueuse entre laïcs et reli-gieux.

Le Père Benoît s’est rendu ensuite à l’Institut San

Román, collège situé sur le territoire de la Capitale Fédé-rale, et qui compte 1400 élèves. Cette étape a été marquée par un moment de partage avec 80 jeunes, élèves et anciens élèves, se préparant pour aller en mis-

>> Argentine

Alors que se tenait à rome le conclave qui allait porter le cardinal archevêque de Buenos Aires à la succession de Pierre comme évêque de rome, le Père Benoît notre supérieur Général était en visite chez nous en Argentine.

Un proche de l’AssomptionEst-cequevoussavezquelePapeFrançois a commencé sa viedansles bras d'une Petite Soeur del'Assomption qui travaillait danssa famille à l'occasion de sa nais-sance? Ceux sont les propos quinous viennent de nos soeurs PSAd'Argentine.LeCardinalBergogliose plaisait à le rappeler de temps en temps. Une petite soeur de l'Assomption le tenait dans ses bras à sa naissance et lui a donné son premier bain. Jorge Mario

Bergoglionéle17décembre1936à Buenos Aires dans le quartierFlores, est l’un des cinq enfantsdelafamille.SonpèreMarioJoséest arrivé en Argentine d'un vil-lage italien qui s'appelle Porto-comaro (Province d'Asti) dans larégion piémontaise et sa mère,ReginaMaríaSivori,venaitd'Italiedu nord. Le nouveau pape resteun ami des PSA et des pauvresqu'ellesservent.

sion dans différents endroits du pays. A la fin de cette intense visite, le Père Benoît a pris le temps de partager avec les laïcs de l’Al-liance laïcs-religieux, aussi bien avec ceux de la communauté de Santos Lugares qu’avec ceux du Collège San Román. Cette rencontre a été enrichie par la présence du P. Marcelo Mar-ciel, assistant général qui a ex-pliqué ce que la Congrégation est en train de mettre en place dans le contexte de l’Alliance Laïcs-Religieux.

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Le Père Médard Vyangavo est depuis 2012 membre de la communauté Notre-Dame de Lourdes de Santos Lugares, à Buenos Aires (Argentine).Sur cette photo, prise lors de la rencontre nationale des sanctuaires, il est à gauche du cardinal Jorge Bergoglio, aujourd’hui Pape François.

L’Assomption est présente en

Argentine depuis 1910. Le

Premier Supérieur Général en

titre à se rendre dans le pays

fut le P. Gervais Quénard pour

célébrer les chaudes fêtes de

Noël à Buenos-Aires en 1925 et

inaugurer la crypte de Santos

Lugares.

Comment ne pas voir un cor-dial encouragement dans la

visite du Père General ? En dépit du petit nombre de religieux et face à l’ampleur des œuvres en Argentine, ce moment fut un ballon d’oxygène, une bouffée d’air frais au cœur de l’été aus-trale.

Un détail et non le moindre : cette coïncidence inouïe !

Le nouveau Pape, François, un argentin a dit dans son pre-mier message que les cardi-naux étaient allés le chercher « presque » au bout du monde. C’est vrai, l’Assomption ar-gentine est presqu’au bout du monde, même s’il y a encore 3000 kms pour atteindre le pôle Sud. Mais aujourd’hui elle a de quoi se sentir au cœur de l’Eglise, au cœur de notre petite congrégation !

P. Luis Ramón Rendón A.A

Encart:SignES dE diEu n. 6

Nos frères défunts

Pour qu’AA-Info “parle” de vous,

merci d’envoyer les informations

sur la vie de l’Assomption

dans vos pays et vos communautés

au secrétariat généralbll719@gmail.com

avant la fin de chaqueConseil Général.

Merci surtout d’envoyerdes photos et

des illustrations.

Assunzione@mclink.it

Traducteurs : EugeneLaplante,anglaisJoséAntônioEchaniz,

espagnolKeesKrijnsen,néerlandais

Maquette et mise en page : LoredanaGiannetti

Composé le 30.03.13cen.08d'AA-Infoesttiréà220exemplaires  :130 en français30 en anglais30 en espagnol30 en néerlandaiset350envoisélectroniques.

Responsable de rédaction :

Bernard Le Léannec, Secrétaire général

Agostiniani dell’Assunzione - Via San Pio V, 55 - I - 00165 Roma Tel. : 06 6623998 - Fax : 06 6635924 - E-mail : Assunzione@mclink.it

LePèreAndréWenger(Fr)est décédé le 24 décembre àAlbertville.Sesobsèquesont eu lieu le jeudi 27 décembre 2012 à la chapelle Notre-DamesdesVignesd’Albertville.Ilavait88ans.

LePèreMichelKalumbiroVake-Vavugha(Afrique)estdécédélesamedi12janvier2013àKyondo.Lamessede funérailles a eu lieu le

dimancheàKyondoavantle transfert de son corps à Mahamba,CimetièredesAugustinsdel'Assomption,Butembo.Ilavait63ans.

 LePèreJosVandevelde(ENE)estdécédéle28janvier2013àLeuven(Belgique).Sesobsèquesonteulieuàl’égliseSainteGertrudeàLeuvenle2février.Ilavait68ans.

LeFrèreMauriceHex(ENE)estdécédéle13février2013àAnderlecht(Belgique).SesfunéraillesonteulieuàSint-BrixiuskerkdeSchalkhoven.Ilavait84ans.

LePèreRichardBrunelle(USA)estdécédélemercredi20févrieràl’hopitalSaintVincentdeWorcester(USA).Ses funérailles ont été célébré le26févrieràlachapelledu

Saint-Espritd’AssumptionCollege et il a été enterré au cimetièreSainte-AnnedeFiskdale.Ilavait77ans.

LePèrePetrusMoors(ENE)estdécédéàZepperen(Belgique)le24mars2013.Ses funérailles ont eu lieu à Sint-GenovevadeZepperen.Ilavait83ans.

3 Éditorial

Impressionslatino-américaines

2 agEnda, officiEl

4 EvangÉliSation

 LePèred’Alzonetlanouvelleévangélisation

8 romE

 LabénédictionduVillinoDufault

9 chinE

 Jusquedansl’EmpireduMilieu

10 PublicationS

Lelectionnaireaugustinien LaCorrespondanceduPèreVictorinGalabertpubliée

14 laïcS-rEligiEux

 L’Allianceàl’heurelatinoaméricaine

16 doSSiEr ÉconomiquE

 Nosplacementsen2012

18 noS miSSionnairES

 Dansl’estpopulaireetcosmopolitedeLondresJustinMwendakulalaauserviced’uneparoisseetd’unecommunauté

20 chroniquE

  L’Egliseenmarche.LePapeFrançoisnouvelévêquede Rome

22 argEntinE

 Coïncidenceétonnanteetprovidentielle

24 noS frèrES dÉfuntS